Dans Le Quotes

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Si quelqu'un aime une fleur qui n'existe qu'à un exemplaire dans les millions et les millions d'étoiles, ça suffit pour qu'il soit heureux quand il les regarde.
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Antoine de Saint-Exupéry
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Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.
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Voltaire (Candide)
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OĂč sont les hommes?' reprit enfin le petit prince. 'On est un peu seul dans le dĂ©sert.' 'On est seul aussi chez les hommes', dit le serpent.
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Antoine de Saint-Exupéry (The Little Prince)
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PrĂ©sente je vous fuis; absente, je vous trouve; Dans le fond des forĂȘts votre image me suit
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Jean Racine (PhĂšdre)
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Si vous ĂȘtes pris dans le rĂȘve de l‘autre; vous ĂȘtez foutus.
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Gilles Deleuze
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... c'est peut-ĂȘtre ça la vie : beaucoup de dĂ©sespoir mais aussi quelques moments de beautĂ© oĂč le temps n'est plus le mĂȘme. C'est comme si les notes de musique faisaient un genre de parenthĂšses dans le temps, de supension, un ailleurs ici mĂȘme, un toujours dans le jamais. Oui, c'est ça, un toujours dans le jamais.
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Muriel Barbery (L'ÉlĂ©gance du hĂ©risson)
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Vous me compliquez la vie avec votre rancƓur, nous devons impĂ©rativement nous rĂ©concilier. Je n'ai pas le droit de pĂ©nĂ©trer dans le gynĂ©cĂ©e : retrouvez-moi Ă  l'intendance, insultez-moi, giflez-moi, cassez-moi une assiette sur la tĂȘte si ça vous chante, et puis n'en parlons plus.
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Christelle Dabos (Les Disparus du Clairdelune (La Passe-Miroir, #2))
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Ma vie est un dĂ©sastre, mais personne ne le voit car je suis trĂšs poli : je souris tout le temps. Je souris parce que je pense que si l'on cache sa souffrance elle disparaĂźt. Et dans un sens, c'est vrai : elle est invisible donc elle n'existe pas, puisque nous vivons dans le monde du visible, du vĂ©rifiable, du matĂ©riel. Ma douleur n'est pas matĂ©rielle ; elle est occultĂ©e. Je suis un nĂ©gationniste de moi-mĂȘme
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Frédéric Beigbeder
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Il est des petites choses que l'on laisse derriÚre soi, des moments de vie ancrés dans la poussiÚre du temps. On peut tenter de les ignorer, mais ces petits riens mis bout à bout forment une chaßne qui vous raccroche au passé.
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Marc Levy (Le Voleur d'ombres)
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le mal qui est dans le monde vient presque toujours de l'ignorance
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Albert Camus (The Plague)
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Dans la vie,j`ai eu le choix entre l`amour,la drogue et la mort.J`ai choisi les deux premĂšires et c`est la troisiĂšme qui m`a choisi
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Jim Morrison
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The Devil teaches women what they are – or they would teach it to the Devil if he did not know.
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Jules Barbey d'Aurevilly (Le bonheur dans le crime)
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Si tu aimes une fleur qui se trouve dans une Ă©toile, c'est doux, la nuit, de regarder le ciel.
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Antoine de Saint-Exupéry (The Little Prince)
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Le livre est un morceau de silence dans les mains du lecteur. Celui qui Ă©crit se tait. Celui qui lit ne rompt pas le silence.
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Pascal Quignard
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Je suis Ă  toi. Je suis ton monstre dans le noir pour toujours.
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Pepper Winters (Twisted Together (Monsters in the Dark, #3))
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Quand tu regarderas le ciel, la nuit, puisque j'habiterai dans l'une d'elles, puisque je rirais dans l'une d'elles, alors ce sera pour toi comme si riaient tous les etoiles. Tu auras toi, les etoiles qui savent rire.
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Antoine de Saint-Exupéry
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Plus on évolue dans sa vie, plus on se débarrasse des croyances qui nous limitent, et plus on a de choix. Et le choix, c'est la liberté.
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Laurent Gounelle (L'homme qui voulait ĂȘtre heureux)
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La lumiĂšre est dans le livre. Ouvrez le livre tout grand. Laissez-le rayonner, laissez-le faire.
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Victor Hugo
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L'une des principales causes de division, de guerre et de violence dans le monde est le sentiment nationaliste. Le nationalisme est simplement une autre forme d'extrémisme.
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Mouloud Benzadi
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Fuir, toujours, et courir sans relĂąche. Et puis, un jour, s'arrĂȘter pour dire Ă  quelqu'un, en le regardant droit dans les yeux : c'est toi dont j'ai besoin, vraiment. Et le croire.
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FrĂ©dĂ©ric Beigbeder (L'ÉgoĂŻste romantique)
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Respecter une femme, c'est pouvoir envisager l'amitiĂ© avec elle ; ce qui n'exclut pas le jeu de la sĂ©duction, et mĂȘme, dans certains cas, le dĂ©sir et l'amour.
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Tahar Ben Jelloun
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L'amour est une catastrophe magnifique: savoir que l'on fonce dans un mur et accĂ©lĂ©rer quand mĂȘme; courir Ă  sa perte, le sourire aux lĂšvres; attendre avec curiositĂ© le moment oĂč cela va foirer. L'amour est la seule dĂ©ception programmĂ©e, le seul malheur prĂ©visible dont on redemande.
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Frédéric Beigbeder (L'amour dure trois ans (Marc Marronnier, #3))
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Ariette III Il pleure dans mon coeur Comme il pleut sur la ville ; Quelle est cette langueur Qui pĂ©nĂštre mon coeur ? Ô bruit doux de la pluie Par terre et sur les toits ! Pour un coeur qui s'ennuie, Ô le chant de la pluie ! Il pleure sans raison Dans ce coeur qui s'Ă©coeure. Quoi ! nulle trahison ? Ce deuil est sans raison. C'est bien la pire peine De ne savoir pourquoi Sans amour et sans haine Mon coeur a tant de peine !
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Paul Verlaine (Romances sans paroles)
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Il y a des moments rares dans l’existence oĂč une porte s’ouvre et oĂč la vie vous offre une rencontre que vous n’attendiez plus. Celle de l’ĂȘtre complĂ©mentaire qui vous accepte tel que vous ĂȘtes, qui vous prend dans votre globalitĂ©, qui devine et admet vos contradictions, vos peurs, votre ressentiment, votre colĂšre, le torrent de boue sombre qui coule dans votre tĂȘte. Et qui l’apaise. Celui qui vous tend un miroir dans lequel vous n’avez plus peur de vous regarder.
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Guillaume Musso (Central Park)
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Dans les champs de l'observation le hasard ne favorise que les esprits prepares - Where observation is concerned, chance favours only the prepared mind
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Louis Pasteur
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C’est comme pour la fleur. Si tu aimes une fleur qui se trouve dans une Ă©toile, c’est doux, la nuit, de regarder le ciel. Toutes les Ă©toiles sont fleuries.
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Antoine de Saint-Exupéry (Le Petit Prince)
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Ophélie se sentit déchirée entre la détresse et la fureur. Il n'avait pas le droit! Il n'avait pas le droit d'entrer dans son existence ainsi, de tout mettre sens dessus dessous, puis de s'en aller comme si de rien n'était.
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Christelle Dabos (Les Disparus du Clairdelune (La Passe-Miroir, #2))
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La conversation de Charles Ă©tait plate comme un trottoir de rue, et les idĂ©es de tout le monde y dĂ©filaient dans leur costume ordinaire, sans exciter d'Ă©motion, de rire ou de rĂȘverie
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Gustave Flaubert (Madame Bovary)
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Îmi dau foarte bine seama că o femeie poate gusta un dans cu un partener imperfect, dacă acesta nu e cu desăvñrƟire un imbecil. Stñngăciile, ca Ɵi timiditatea, au un farmec discret prin surprizele care le provoacă, prin panica naivă care o răspñndesc. Femeile iubesc uneori imperfecƣiunile acestea atñt de calde...
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Mircea Eliade (Nuntă ßn cer)
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The chastest expression I have ever heard: 'Dans la vĂ©ritable amour c’est l’ñme, qui enveloppe le corps.
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Friedrich Nietzsche (Beyond Good and Evil)
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LĂ©gislateurs, prĂȘtres, philosophes, Ă©crivains, savants se sont acharnĂ©s Ă  dĂ©montrer que la condition subordonnĂ©e de la femme Ă©tait voulue dans le ciel et profitable Ă  la terre.
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Simone de Beauvoir (Le deuxiĂšme sexe, I)
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Dans ta tĂȘte, tu avais donnĂ© un nom au maĂźtre. Tu n’osais l’employer en sa prĂ©sence, bien entendu. Tu l’appelais «Mygale», en souvenir de tes terreurs passĂ©es. Mygale, un nom Ă  consonance fĂ©minine, un nom d’animal rĂ©pugnant qui ne cadrait pas Ă  son sexe ni au raffinement extrĂȘme qu’il savait montrer dans le choix de tes cadeaux
 Mais Mygale car il Ă©tait telle l’araignĂ©e, lente et secrĂšte, cruelle et fĂ©roce, avide et insaisissable dans ses desseins, cachĂ© quelque part dans cette demeure oĂč il te sĂ©questrait depuis des mois, une toile de luxe, un piĂšge dorĂ© dont il Ă©tait le geĂŽlier et toi le dĂ©tenu.
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Thierry Jonquet (Mygale)
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Certes, sous les silences d'antan, -comme, sous la calme surface des eaux, la mĂȘlĂ©e des bĂȘtes dans la mer, -je sentais bien grouiller la vie sous-marine des sentiments cachĂ©s, des dĂ©sirs et des pensĂ©es qui se nient et qui luttent.
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Vercors (Le Silence de la mer)
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A l'adolescence, on rĂȘve du jour oĂč l'on quittera ses parents, un autre jour ce sont vos parents qui vous quittent. Alors, on ne rĂȘve plus qu'Ă  pouvoir redevenir, ne serait-ce qu'un instant, l'enfant qui vivait sous leur toit, les prendre dans vos bras, leur dire sans pudeur qu'on les aime, se serrer contre eux pour qu'ils vous rassurent encore une fois.
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Marc Levy (Le Voleur d'ombres)
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J'ai trop vu, trop senti, trop aimĂ© dans ma vie; Je viens chercher vivant le calme du LĂ©thĂ©. Beaux lieux, soyez pour moi ces bords oĂč l'on oublie: L'oubli seul dĂ©sormais est ma fĂ©licitĂ©.
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Alphonse de Lamartine
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Des milliers et des milliers d'annĂ©es Ne sauraient suffire Pour dire La petite seconde d'Ă©ternitĂ© OĂč tu m'as embrassĂ© OĂč je t'ai embrassĂše Un matin dans la lumiĂšre de l'hiver Au parc Montsouris Ă  Paris A Paris Sur la terre La terre qui est un astre.
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Jacques Prévert
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Personne n'est capable rĂ©ellement de penser Ă  personne, fĂ»t-ce dans le pire des malheurs. Car penser rĂ©ellement Ă  quelqu'un, c'est y penser minute aprĂšs minute, sans ĂȘtre distrait par rien, ni les soins du mĂ©nage, ni la mouche qui vole, ni les repas, ni une dĂ©mangeaison. Mais il y a toujours des mouches et des dĂ©mangeaisons. C'est pourquoi la vie est difficile Ă  vivre.
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Albert Camus (The Plague)
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Aujourd'hui, quelque part, un trĂ©sor vous attend. Ce peut ĂȘtre un petit sourire, ce peut ĂȘtre une grande conquĂȘte, peu importe. La vie est faite de petits et de grands miracles. Rien n'est ennuyeux, car tout change constamment. L'ennui n'est pas dans le monde, mais dans la maniĂšre dont nous voyons le monde.
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Paulo Coelho (Maktub)
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Je cherche dans la mort la vie, Dans la prison la liberté, La santé dans la maladie, Dans le traßtre la loyauté. Mais mon infortune est si grande Que le destin impatienté, Si l'impossible je demande, M'a le possible refusé.
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Miguel de Cervantes Saavedra (Don Quijote de la Mancha I)
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Les contes de fées n'existent que dans les contes de fées. La vérité est plus décevante. La vérité est toujours décevante, c'est pourquoi tout le monde ment.
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Frédéric Beigbeder (L'amour dure trois ans - Le roman suivi du scénario du film)
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... dans tout combat entre le fanatisme et le sens commun, ce dernier a rarement le dessus.
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Marguerite Yourcenar (Memoirs of Hadrian)
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Je reste des heures entiĂšres debout au mĂȘme endroit, presque sans bouger (j’ai mĂȘme vu le vent s’arrĂȘter dans ma main)
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Richard Brautigan (In Watermelon Sugar)
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Le fou ce ne sera plus l’exilĂ©, celui qu’on repousse dans les marges de nos villes, mais celui qu’on rend Ă©tranger Ă  lui mĂȘme en le culpabilisant d’ĂȘtre celui qu’il est.
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Michel Foucault
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L'Heure Exquise La lune blanche Luit dans les bois ; De chaque branche Part une voix Sous la ramĂ©e... Ô bien-aimĂ©e. L’étang reflĂšte, Profond miroir, La silhouette Du saule noir OĂč le vent pleure... RĂȘvons, c’est l’heure. Un vaste et tendre Apaisement Semble descendre Du firmament Que l’astre irise... C’est l’heure exquise.
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Paul Verlaine (La Bonne Chanson Et Autres Poems (World Classics) (French Edition))
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Tu as tout à apprendre, tout ce qui ne s'apprend pas: la solitude, l'indifférence, la patience, le silence. Tu dois te déshabituer de tout: d'aller à la rencontre de ceux que si longtemps tu as cÎtoyés, de prendre tes repas, tes cafés à la place que chaque jour d'autres ont retenue pour toi, ont parfois défendue pour toi, de traßner dans la complicité fade des amitiés qui n'en finissent pas de se survivre, dans la rancoeur opportuniste et lùche des liaisons qui s'effilochent.
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Georges Perec (Un Homme qui dort)
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Je n'ai jamais osĂ© ĂȘtre ce que je suis vraiment. Toujours enfermĂ©e dans ma bulle et dans ma tĂȘte, emprisonnĂ©e par mes Ă©motions. Je n'ai peut-ĂȘtre jamais su qui j'Ă©tais au fond. Je n'ai jamais pris ma place, car je n'ai jamais trop su oĂč elle Ă©tait. Mais ce que je sais, c'est que je n'arrĂȘterai jamais de la chercher. Et aujourd'hui, j'entrevois mon avenir de façon tout Ă  fait excitante, en pensant que, quoi qu'il arrive, ma place est celle que je dĂ©ciderai de prendre.
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India Desjardins (Les pieds sur terre (Le journal d'Aurélie Laflamme, #8))
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L’un des dĂ©fauts de l’écrivain arabe est qu’il Ă©crit pour satisfaire cinq membres du jury du prix au lieu de satisfaire les masses du monde entier. l’obsession des prix littĂ©raires et l’enfermement de la littĂ©rature Arabe dans le rĂ©gionalisme sont parmi les raisons de l’échec de l’écrivain arabe Ă  atteindre la renommĂ©e mondiale.
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Mouloud Benzadi
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Le Chat Viens, mon beau chat, sur mon coeur amoureux; Retiens les griffes de ta patte, Et laisse-moi plonger dans tes beaux yeux, MĂȘlĂ©s de mĂ©tal et d'agate. Lorsque mes doigts caressent Ă  loisir Ta tĂȘte et ton dos Ă©lastique, Et que ma main s'enivre du plaisir De palper ton corps Ă©lectrique, Je vois ma femme en esprit. Son regard, Comme le tien, aimable bĂȘte, Profond et froid, coupe et fend comme un dard, Et, des pieds jusques Ă  la tĂȘte, Un air subtil, un dangereux parfum, Nagent autour de son corps brun.
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Charles Baudelaire (Les Fleurs du Mal)
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J'ai souvent pensĂ© alors que si l'on m'avait fait vivre dans un tronc d'arbre sec, sans autre occupaion que de regarder la fleur du ciel au-dessus de ma tĂȘte, je m'y serais peu Ă  peu habituĂ©. J'aurais attendu des passages d'oiseaux ou de rencontres de nuages comme j'attendais ici les curieuses cravates de mon avocat et comme, dans un autre monde, je patientais jusqu'au samedi pour Ă©treindre le corps de Marie.
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Albert Camus (The Stranger)
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Je sentis inconsciemment que tu mÚnes une double vie, une vie dont une face claire est franchement tournée vers le monde, tandis que l'autre, plongée dans l'ombre, n'est connue que de toi seul. Cette profonde dualité, le secret de ton existence
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Stefan Zweig (Letter from an Unknown Woman: The Fowler Snared)
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comme il n'existe point de marchands d'amis, les hommes n'ont plus d'amis. Si tu veux un ami, apprivoise-moi! Que faut-il faire? Dit le petit prince. Il faut ĂȘtre trĂšs patient, rĂ©pondit le renard. Tu t'assoiras d'abord un peu loin de moi, comme ça, dans l'herbe. Je te regarderai du coin de l'Ɠil et tu ne diras rien. Le langage est source de malentendus. Mais, chaque jour, tu pourras t'asseoir un peu plus prĂšs...
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Antoine de Saint-Exupéry (Le Petit Prince)
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J'ai besoin que tu aies besoin de moi, c'est aussi Ă©lĂ©mentaire que ça. Et je sais pertinemment que, dans ce conflit d'intĂ©rĂȘts qui nous oppose, je suis condamnĂ© Ă  ĂȘtre le perdant. Parce que je suis plus possessif que tu ne le seras jamais et parce qu'il y a des choses que je ne peux pas remplacer.
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Christelle Dabos (La TempĂȘte des Ă©chos (La Passe-Miroir, #4))
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« L'erreur est de vouloir une vie immobile. On veut que le temps s'arrĂȘte, que l'amour soit Ă©ternel, que rien ne meure jamais, pour se prĂ©lasser dans une perpĂ©tuelle enfance dorlotĂ©e. On bĂątit des murs pour se protĂ©ger et ce sont ces murs qui un jour deviennent une prison. »
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Frédéric Beigbeder (L'amour dure trois ans (Marc Marronnier, #3))
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Il y a dans la lecture quelque chose qui relĂšve de l'irrationnel. Avant d'avoir lu, on devine tout de suite si on va aimer ou pas. On hume, on flaire le livre, on se demande si ça vaut la peine de passer du temps en sa compagnie. C'est l'alchimie invisible des signes tracĂ©s sur une feuille qui s'impriment dans notre cerveau. Un livre, c'est un ĂȘtre vivant.
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Jean-Michel Guenassia (Le Club des incorrigibles optimistes)
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J'ai connu et je connais encore, dans ma vie, des bonheurs inouĂŻs. Depuis mon enfance, par exemple, j'ai toujours aimĂ© les concombres salĂ©s, pas les cornichons, mais les concombres, les vrais, les seuls et uniques, ceux qu'on appelle concombres Ă  la russe. J'en ai toujours trouvĂ© partout. Souvent, je m'en achĂšte une livre, je m'installe quelque part au soleil, au bord de la mer, ou n'importe oĂč, sur un trottoir ou sur un banc, je mords dans mon concombre et me voilĂ  complĂštement heureux. Je reste lĂ , au soleil, le cƓur apaisĂ©, en regardant les choses et les hommes d'un Ɠil amical et je sais que la vie vaut vraiment la peine d'ĂȘtre vĂ©cue, que le bonheur est accessible, qu'il suffit simplement de trouver sa vocation profonde, et de se donner Ă  ce qu'on aime avec un abandon total de soi.
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Romain Gary (Promise at Dawn)
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Tout est kitsch, si l'on veut. La musique dans son ensemble est kitsch; l'art est kitsch; la littĂ©rature elle-mĂȘme est kitsch. Toute Ă©motion est kitsch, pratiquement par dĂ©finition; mais toute rĂ©flexion aussi, et mĂȘme dans un sens toute action. La seule chose qui ne soit absolument pas kitsch, c'est le nĂ©ant.
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Michel Houellebecq (The Possibility of an Island)
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—¿No te da asco? —preguntĂł ella. —Un poquito. —Él le sonrió—. Pero despuĂ©s de mis propios mocos, los tuyos son los que menos asco me dan del mundo.
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Silvia Hervås (Besos de murciélago)
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Il ne fait aucun doute pour moi que la sagesse est le but principal de la vie et c'est pourquoi je reviens toujours aux stoĂŻciens. Ils ont atteint la sagesse, on ne peut donc plus les appeler des philosophes au sens propre du terme. De mon point de vue, la sagesse est le terme naturel de la philosophie, sa fin dans les deux sens du mot. Une philosophie finit en sagesse et par lĂ  mĂȘme disparaĂźt.
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Emil M. Cioran (Oeuvres)
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Ce n'est pas pour devenir écrivain qu'on écrit. C'est pour rejoindre en silence cet amour qui manque à tout amour. C'est pour rejoindre le sauvage, l'écorché, le limpide. On écrit une langue simple. On ne fait aucune différence entre l'amour, la langue et le chant. Le chant c'est l'amour. L'amour c'est un fleuve. Il disparaßt parfois. Il s'enfonce dans la terre. Il poursuit son cours dans l'épaisseur d'une langue. Il réapparaßt ici ou là, invincible, inaltérable.
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Christian Bobin (La part manquante)
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Tout le monde s’habitue. C’est dans la nature humaine.On s’habitue Ă  voir l’inhabituel, on s’habitue Ă  vivre des choses dĂ©rangeantes, on s’habitue Ă  voir des gens souffrir, on s’habitue nous-mĂȘmes Ă  la souffrance. On s’habitue Ă  ĂȘtre prisonniers de notre propre corps. On s’habitue, ça nous sauve.
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Grand corps malade (Patients)
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Comprendre... Vous n'avez que ce mot-lĂ  Ă  la bouche, tous, depuis que je suis toute petite. Il fallait comprendre qu'on ne peut pas toucher Ă  l'eau, Ă  la belle eau fuyante et froide parce que cela mouille les dalles, Ă  la terre parce que cela tache les robes. Il fallait comprendre qu'on ne doit pas manger tout Ă  la fois, donner tout ce qu'on a dans ses poches au mendiant qu'on rencontre, courir, courir dans le vent jusqu'Ă  ce qu'on tombe par terre et boire quand on a chaud et se baigner quand il est trop tĂŽt ou trop tard, mais pas juste quand on en a envie ! Comprendre. Toujours comprendre. Moi, je ne veux pas comprendre. Je comprendrai quand je serai vieille [...]. Si je deviens vieille. Pas maintenant.
”
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Jean Anouilh (Antigone (The Theban Plays, #3))
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Quand on aime vraiment quelqu'un, il faut accepter sa part de mystÚre... et c'est pour ça qu'on l'aime...
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Patrick Modiano (Dans le café de la jeunesse perdue)
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As-tu dĂ©jĂ  Ă©tĂ© amoureux? C'est horrible non? Ca rend si vulnĂ©rable. Ca t'ouvre la poitrine et le coeur en grand et du coup, n'importe qui peut venir te bousiller de l'intĂ©rieur. On se forge des dĂ©fenses, on se fabrique une belle armure pour que rien ne puisse jamais nous atteindre, et voilĂ  qu'un imbĂ©cile, pas bien diffĂ©rent des autres s'immisce dans notre imbĂ©cile de vie... On lui offre un morceau de soi alors que l'autre n'a rien demandĂ©. Il a juste fait un truc dĂ©bile un jour, genre t'embrasser ou te sourire, mais, depuis, ta vie ne t'appartient plus. L'amour te prend en otage. Il s'insinue en toi. Il te dĂ©vore de l'intĂ©rieur et te laisse tout seul Ă  chialer dans le noir, au point qu'un simple phrase comme "je crois qu'on devrait rester amis" te fait l'effet d'un Ă©clat de verre qu'on t'aurait plantĂ© dans le coeur. Ca fait mal. Pas juste dans ton imagination. Pas juste dans ta tĂȘte. C'est une douleur Ă  fendre l'Ăąme, qui s'incruste en toi et te dĂ©chire du dedans. Je hais l'amour.
”
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Neil Gaiman (The Sandman, Vol. 9: The Kindly Ones)
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For me the autumn has never been a sad season. The dead leaves and the increasingly shorter days have never suggested the end of anything, but rather an expectation of the future. In paris, there is an electricity in the air in october evenings at nightfall. Even when it is raining. i do not feel low at that hour of the day, nor do i have the sense of time flying by. i have the impression that everything is possible. the year begins in the month of october.
”
”
Patrick Modiano (Dans le café de la jeunesse perdue)
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Oui, c'est votre idĂ©e, Ă  vous tous, les ouvriers français, dĂ©terrer un trĂ©sor, pour le manger seul ensuite, dans un coin d'Ă©goĂŻsme et de fainĂ©antise. Vous avez beau crier contre les riches, le courage vous manque de rendre aux pauvres l'argent que la fortune vous envoie... Jamais vous ne serez dignes du bonheur, tant que vous aurez quelque chose Ă  vous, et que votre haine des bourgeois viendra uniquement de votre besoin enragĂ© d'ĂȘtre des bourgeois Ă  leur place.
”
”
Émile Zola (Germinal)
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Tu n'as rien appris, sinon que la solitude n'apprend rien, que l'indiffĂ©rence n'apprend rien: c'Ă©tait un leurre, une illusion fascinante et piĂ©gĂ©e. Tu Ă©tais seul et voilĂ  tout et tu voulais te protĂ©ger: qu'entre le monde et toi les ponts soient Ă  jamais coupĂ©s. Mais tu es si peu de chose et le monde est un si grand mot: tu n'as jamais fait qu'errer dans une grande ville, que longer sur quelques kilomĂštres des façades, des devantures, des parcs et des quais. L'indiffĂ©rence est inutile. Tu peux vouloir ou ne pas vouloir, qu'importe! Faire ou ne pas faire une partie de billard Ă©lectrique, quelqu'un, de toute façon, glissera une piĂšce de vingt centimes dans la fente de l'appareil. Tu peux croire qu'Ă  manger chaque jour le mĂȘme repas tu accomplis un geste dĂ©cisif. Mais ton refus est inutile. Ta neutralitĂ© ne veut rien dire. Ton inertie est aussi vaine que ta colĂšre.
”
”
Georges Perec (Un Homme qui dort)
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Une vie rĂ©ussie est une vie que l'on a menĂ©e conformĂ©ment Ă  ses souhaits, en agissant toujours en accord avec ses valeurs, en donnant le meilleur de soi mĂȘme dans ce que l'on fait, en restant en harmonie avec qui l'on est, et, si possible, une vie qui nous a donnĂ© l'occasion de nous dĂ©passer, de nous consacrer Ă  autre chose qu'Ă  nous mĂȘmes et apporter quelque chose Ă  l'humanitĂ©, mĂȘme trĂšs humblement, mĂȘme si c'est infime. Une petite plume d'oiseau confiĂ©e au vent. Un sourire pour les autres.
”
”
Laurent Gounelle (L'homme qui voulait ĂȘtre heureux)
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Les enfants qui s'aiment s'embrassent debout Contre les portes de la nuit Et les passants qui passent les désignent du doigt Mais les enfants qui s'aiment Ne sont là pour personne Et c'est seulement leur ombre Qui tremble dans la nuit Excitant la rage des passants Leur rage, leur mépris, leurs rires et leur envie Les enfants qui s'aiment ne sont là pour personne Ils sont ailleurs bien plus loin que la nuit Bien plus haut que le jour Dans l'éblouissante clarté de leur premier amour
”
”
Jacques Prévert (Paroles)
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Sous le pont Mirabeau coule la Seine Et nos amours Faut-il qu'il m'en souvienne La joie venait toujours aprÚs la peine Vienne la nuit sonne l'heure Les jours s'en vont je demeure Les mains dans les mains restons face à face Tandis que sous Le pont de nos bras passe des éternels regards l'onde si lasse Vienne la nuit sonne l'heure Les jours s'en vont je demeure l'amour s'en va comme cette eau courante L'amour s'en va Comme la vie est lente Et comme l'Espérance est violente Vienne la nuit sonne l'heure Les jours s'en vont je demeure Passent les jours et passent les semaines Ni temps passé Ni les amours reviennent Sous le pont Mirabeau coule la Seine Vienne la nuit sonne l'heure Les jours s'en vont je demeure
”
”
Guillaume Apollinaire (Alcools)
“
Simplement te dire que, plusieurs fois, j'aurais aimĂ© ĂȘtre un personnage de fiction. Parce que dans un roman ou dans un film, le hĂ©ros aurait Ă©tĂ© moins maladroit pour faire comprendre Ă  l'hĂ©roĂŻne qu'elle lui plaisait vraiment, qu'il aimait parler avec elle et qu'il Ă©prouvait quelque chose de spĂ©cial lorsqu'il la regardait. Un mĂ©lange de douceur, de douleur et d'intensitĂ©. Une complicitĂ© troublante, une intimitĂ© bouleversante. Quelque chose de rare, qu'il n'avait jamais ressenti avant. Quelque chose dont il ne soupçonnait mĂȘme pas l'existence.
”
”
Guillaume Musso (Que serais-je sans toi?)
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Les roses de Saadi J'ai voulu ce matin te rapporter des roses ; Mais j'en avais tant pris dans mes ceintures closes Que les noeuds trop serrés n'ont pu les contenir. Les noeuds ont éclaté. Les roses envolées Dans le vent, à la mer s'en sont toutes allées. Elles ont suivi l'eau pour ne plus revenir ; La vague en a paru rouge et comme enflammée. Ce soir, ma robe encore en est tout embaumée... Respires-en sur moi l'odorant souvenir.
”
”
Marceline Desbordes-Valmore
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À partir de lĂ , le dialogue de la journĂ©e suivait une pente uniformĂ©ment descendante, mais avec des lĂšvres et des mains chaleureuses et languides flottant sur les surface les plus sensibles du corps, le monde Ă©tait aussi prĂšs que possible de la perfection. Freud appelait cela un Ă©tat de perversitĂ© polymorphe impersonnel et le regardait d'un mauvais oeil, mais je doute fort qu'il ait jamais eu les mains de Lil lui frĂŽlant le corps. Ou mĂȘme celles de sa propre femme dans le mĂȘme rĂŽle. Freud Ă©tait un bien grand homme, mais je n'arrive pas Ă  me faire Ă  l'idĂ©e que quelqu'un lui ait jamais efficacement flattĂ© le pĂ©nis.
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Luke Rhinehart (The Dice Man)
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Je ne sais pas pour vous mais, au dĂ©but de ma vie, il n'y avait que deux sortes de personnes dans mon univers : celle que j'adorais et celles que je dĂ©testais. Mes meilleurs amis et mes pires ennemis. Ceux pour qui je suis prĂȘte Ă  tout donner et ceux qui peuvent aller crever. Ensuite on grandit. Entre le noir et le blanc, on dĂ©couvre le gris. On rencontre ceux qui ne sont pas vraiment des amis mais que l'on aime quand mĂȘme un peu et ceux que l'on prend pour des proches et qui n'arrĂȘtent pas de vous planter des couteaux dans le dos.
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Gilles Legardinier (Demain j'arrĂȘte!)
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Le mal qui est dans le monde vient presque toujours de l'ignorance, et la bonne volonté peut faire autant de dégùts que la méchanceté, si elle n'est pas éclairée. Les hommes sont plutÎt bons que mauvais, et en vérité ce n'est pas la question. Mais ils ignorent plus ou moins, et c'est ce qu'on appelle vertu ou vice, le vice le plus désespérant étant celui de l'ignorance qui croit tout savoir et qui s'autorise alors à tuer. L'ùme du meurtrier est aveugle et il n'y a pas de vraie bonté ni de bel amour sans toute la clairvoyance possible.
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Albert Camus
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Le serpent qui danse Que j'aime voir, chĂšre indolente, De ton corps si beau, Comme une Ă©toffe vacillante, Miroiter la peau! Sur ta chevelure profonde Aux acres parfums, Mer odorante et vagabonde Aux flots bleus et bruns, Comme un navire qui s'Ă©veille Au vent du matin, Mon Ăąme rĂȘveuse appareille Pour un ciel lointain. Tes yeux oĂč rien ne se rĂ©vĂšle De doux ni d'amer, Sont deux bijoux froids oĂč se mĂȘlent L’or avec le fer. A te voir marcher en cadence, Belle d'abandon, On dirait un serpent qui danse Au bout d'un bĂąton. Sous le fardeau de ta paresse Ta tĂȘte d'enfant Se balance avec la mollesse D’un jeune Ă©lĂ©phant, Et ton corps se penche et s'allonge Comme un fin vaisseau Qui roule bord sur bord et plonge Ses vergues dans l'eau. Comme un flot grossi par la fonte Des glaciers grondants, Quand l'eau de ta bouche remonte Au bord de tes dents, Je crois boire un vin de bohĂȘme, Amer et vainqueur, Un ciel liquide qui parsĂšme D’étoiles mon coeur!
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Charles Baudelaire (Les Fleurs du Mal)
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Monsieur Haneda était le supérieur de monsieur Omochi, qui était le supérieur de monsieur Saito, qui était le supérieur de mademoiselle Mori qui était ma supérieure. Et moi, je n'étais la supérieure de personne. On pourrait dire les choses autrement. J'étais aux ordres de mademoiselle Mori, qui était aux ordres de monsieur Saito, et ainsi de suite, avec cette précision que les ordres pouvaient, en aval, sauter les échelons hiérarchiques. Donc, dans la compagnie Yumimoto, j'étais aux ordres de tout le monde.
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Amélie Nothomb
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Il y a des journĂ©es illuminĂ©es de petites choses, des riens du tout qui vous rendent incroyablement heureux ; un aprĂšs-midi Ă  chiner, un jouet qui surgit de l’enfance sur l’étal d’un brocanteur, une main qui s’attache Ă  la votre, un appel que l’on attendait pas, une parole douce, vote enfant qui vous prend dans ses bras sans rien vous demander d’autre qu’un moment d’amour. Il y a des journĂ©es illuminĂ©es de petits moments de grĂące, une odeur qui vous met l’ñme en joie, un rayon de soleil qui entre par la fenĂȘtre, le bruit de l’averse alors qu’on est encore au lit, les trottoirs enneigĂ©s ou l’arrivĂ©e du printemps et ses premiers bourgeons.
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Marc Levy (Le premier jour)
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À une passante La rue assourdissante autour de moi hurlait.‹ Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,‹ Une femme passa, d'une main fastueuse‹ Soulevant, balançant le feston et l'ourlet; Agile et noble, avec sa jambe de statue.‹ Moi, je buvais, crispĂ© comme un extravagant,‹ Dans son oeil, ciel livide oĂč germe l'ouragan,‹ La douceur qui fascine et le plaisir qui tue. Un Ă©clair . . . puis la nuit! — Fugitive beautĂ© ‹ Dont le regard m'a fait soudainement renaĂźtre,‹ Ne te verrai-je plus que dans l'Ă©ternitĂ©? Ailleurs, bien loin d'ici! trop tard! jamais peut-ĂȘtre!‹ Car j'ignore oĂč tu fuis, tu ne sais oĂč je vais,‹ Ô toi que j'eusse aimĂ©e, ĂŽ toi qui le savais!
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Charles Baudelaire (Les Fleurs du Mal)
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DĂ©jeuner du matin Il a mis le cafĂ© Dans la tasse Il a mis le lait Dans la tasse de cafĂ© Il a mis le sucre Dans le cafĂ© au lait Avec la petite cuiller Il a tournĂ© Il a bu le cafĂ© au lait Et il a reposĂ© la tasse Sans me parler Il a allumĂ© Une cigarette Il a fait des ronds Avec la fumĂ©e Il a mis les cendres Dans le cendrier Sans me parler Sans me regarder Il s’est levĂ© Il a mis Son chapeau sur sa tĂȘte Il a mis Son manteau de pluie Parce qu’il pleuvait Et il est parti Sous la pluie Sans une parole Sans me regarder Et moi j’ai pris Ma tĂȘte dans ma main Et j’ai pleurĂ©
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Jacques Prévert (Paroles)
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Nous avions inventĂ© la lumiĂšre pour nier l'obscuritĂ©. Nous avons mis les Ă©toiles dans le ciel, nous avons plantĂ© les rĂ©verbĂšres tous les deux mĂštres dans les rues. Et des lampes dans nos maisons. Éteignez les Ă©toiles et contemplez le ciel. Que voyez-vous? Rien. Vous ĂȘtes en face de l'infini que votre esprit limitĂ© ne peut pas concevoir et vous ne voyez plus rien. Et cela vous angoisse. C'est angoissant d'ĂȘtre en face de l'infini. Rassurez vous; vos yeux s'arrĂȘteront toujours sur les Ă©toiles qui obscures leur vision et n'iront pas plus loin. Aussi ignorez le vide qu'elles dissimulent. Éteignez la lumiĂšre et ouvrez grand les yeux. Vous ne voyez rien. Que l'obscuritĂ© que vous la percevez plutĂŽt que vous ne la voyez. L'obscuritĂ© n'est pas hors de vous, l'obscuritĂ© est en vous.
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Lolita Pille (Hell)
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Ta voix, tes yeux, tes mains, tes lĂšvres, Nos silences, nos paroles, La lumiĂšre qui s’en va, la lumiĂšre qui revient, Un seul sourire pour nous deux, Par besoin de savoir, j’ai vu la nuit crĂ©er le jour sans que nous changions d’apparence, Ô bien-aimĂ© de tous et bien-aimĂ© d’un seul, En silence ta bouche a promis d’ĂȘtre heureuse, De loin en loin, ni la haine, De proche en proche, ni l’amour, Par la caresse nous sortons de notre enfance, Je vois de mieux en mieux la forme humaine, Comme un dialogue amoureux, le cƓur ne fait qu’une seule bouche Toutes les choses au hasard, tous les mots dits sans y penser, Les sentiments Ă  la dĂ©rive, les hommes tournent dans la ville, Le regard, la parole et le fait que je t’aime, Tout est en mouvement, il suffit d’avancer pour vivre, D’aller droit devant soi vers tout ce que l’on aime, J’allais vers toi, j’allais sans fin vers la lumiĂšre, Si tu souris, c’est pour mieux m’envahir, Les rayons de tes bras entrouvraient le brouillard.
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Paul Éluard
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Ma vie est monotone. Je chasse les poules, les hommes me chassent. Toutes les poules se ressemblent, et tous les hommes se ressemblent. Je m'ennuie donc un peu. Mais, si tu m'apprivoises, ma vie sera comme ensoleillée. Je connaßtrai un bruit de pas qui sera différent de tous les autres. Les autres pas me font rentrer sous terre. Le tien m'appellera hors du terrier, comme une musique. Et puis regarde ! Tu vois, là-bas, les champs de blé ? Je ne mange pas de pain. Le blé pour moi est inutile. Les champs de blé ne me rappellent rien. Et ça, c'est triste ! Mais tu as des cheveux couleur d'or. Alors ce sera merveilleux quand tu m'auras apprivoisé ! Le blé, qui est doré, me fera souvenir de toi. Et j'aimerai le bruit du vent dans le blé...
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Antoine de Saint-Exupéry (The Little Prince)
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A Mademoiselle Oui, femmes, quoi qu'on puisse dire, Vous avez le fatal pouvoir De nous jeter par un sourire Dans l'ivresse ou le dĂ©sespoir. Oui, deux mots, le silence mĂȘme, Un regard distrait ou moqueur, Peuvent donner Ă  qui vous aime Un coup de poignard dans le coeur. Oui, votre orgueil doit ĂȘtre immense, Car, grĂące Ă  notre lĂąchetĂ©, Rien n'Ă©gale votre puissance, Sinon votre fragilitĂ©. Mais toute puissance sur terre Meurt quand l'abus en est trop grand, Et qui sait souffrir et se taire S'Ă©loigne de vous en pleurant. Quel que soit le mal qu'il endure, Son triste rĂŽle est le plus beau. J'aime encore mieux notre torture Que votre mĂ©tier de bourreau.
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Alfred de Musset
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que ferais-je sans ce monde que ferais-je sans ce monde sans visage sans questions oĂč ĂȘtre ne dure qu'un instant oĂč chaque instant verse dans le vide dans l'oubli d'avoir Ă©tĂ© sans cette onde oĂč Ă  la fin corps et ombre ensemble s'engloutissent que ferais-je sans ce silence gouffre des murmures haletant furieux vers le secours vers l'amour sans ce ciel qui s'Ă©lĂšve sur la poussieĂšre de ses lests que ferais-je je ferais comme hier comme aujourd'hui regardant par mon hublot si je ne suis pas seul Ă  errer et Ă  virer loin de toute vie dans un espace pantin sans voix parmi les voix enfermĂ©es avec moi Translation... what would I do without this world what would I do without this world faceless incurious where to be lasts but an instant where every instant spills in the void the ignorance of having been without this wave where in the end body and shadow together are engulfed what would I do without this silence where the murmurs die the pantings the frenzies towards succour towards love without this sky that soars above its ballast dust what would I do what I did yesterday and the day before peering out of my deadlight looking for another wandering like me eddying far from all the living in a convulsive space among the voices voiceless that throng my hiddenness
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Samuel Beckett (Collected Poems in English and French)
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Le voilĂ  le grand drame de notre sociĂ©tĂ©: MĂȘme les riches ne font plus envie. Ils sont gros, moches, et vulgaires, leurs femmes sont liftĂ©es, ils vont en prison, leurs enfants se droguent, ils ont des goĂ»ts de ploucs, ils posent pour Gala. Les riches d'aujourd'hui ont oubliĂ© que l'argent est un moyen non une fin. Ils ne savent plus quoi en faire. Au moins quand on est pauvre, on peut se dire qu'avec du fric, tout s'arrangerait. Mais quand on est riche, on ne peut pas se dire qu'avec une nouvelle baraque dans le Midi, une autre voiture de sport, une paire de pompes Ă  12000 balles, ou un mannequin supplĂ©mentaire, tout s'arrangerait. Quand on est riche, on n'a plus d'excuse. C'est pour ça que tout les milliardaires sont sous Prozac ; parce qu'ils ne font plus rĂȘver personne, mĂȘme pas eux !
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Frédéric Beigbeder (L'amour dure trois ans (Marc Marronnier, #3))
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Rien n'est jamais acquis à l'homme Ni sa force Ni sa faiblesse ni son coeur Et quand il croit Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix Et quand il croit serrer son bonheur il le broie Sa vie est un étrange et douloureux divorce Il n'y a pas d'amour heureux Sa vie Elle ressemble à ces soldats sans armes Qu'on avait habillés pour un autre destin A quoi peut leur servir de se lever matin Eux qu'on retrouve au soir désoeuvrés incertains Dites ces mots Ma vie Et retenez vos larmes Il n'y a pas d'amour heureux Mon bel amour mon cher amour ma déchirure Je te porte dans moi comme un oiseau blessé Et ceux-là sans savoir nous regardent passer Répétant aprÚs moi les mots que j'ai tressés Et qui pour tes grands yeux tout aussitÎt moururent Il n'y a pas d'amour heureux Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard Que pleurent dans la nuit nos coeurs à l'unisson Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare Il n'y a pas d'amour heureux Il n'y a pas d'amour qui ne soit à douleur Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri Il n'y a pas d'amour dont on ne soit flétri Et pas plus que de toi l'amour de la patrie Il n'y a pas d'amour qui ne vive de pleurs Il n'y a pas d'amour heureux Mais c'est notre amour à tous les deux
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Louis Aragon (La Diane française: En Étrange Pays dans mon pays lui-mĂȘme)
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Mais Colin ne savait pas, il courait, il avait peur, pourquoi ça ne suffit pas de toujours rester ensemble, il faut encore qu’on ait peur, peut-ĂȘtre est-ce un accident, une auto l’a Ă©crasĂ©e, elle serait sur son lit, je ne pourrais la voir, ils m’empĂȘcheraient d’entrer, mais vous croyez donc peut-ĂȘtre que j’ai peur de ma ChloĂ©, je la verrai malgrĂ© vous, mais non, Colin, n’entre pas. Elle est peut-ĂȘtre blessĂ©e, seulement, alors, il n’y aura rien du tout, demain, nous irons ensemble au Bois, pour revoir le banc, j’avais sa main dans la mienne et ses cheveux prĂšs des miens, son parfum sur l’oreiller. Je prends toujours son oreiller, nous nous battrons encore le soir, le mien, elle le trouve trop bourrĂ©, il reste tout rond sous sa tĂȘte, et moi, je le reprends aprĂšs, il sent l’odeur de ses cheveux.
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Boris Vian (L'Écume des jours)
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Mais surtout, nous ne retrouverons pas ce qui nous a poussés l'un vers l'autre, un jour. Cette urgence trÚs pure. Ce moment unique. Il y a eu des circonstances, une conjonction de hasards, une somme de coïncidences, une simultanéité de désirs, quelque chose dans l'air, quelque chose aussi qui tenait à l'époque, à l'endroit, et ça a formé un moment, et ça a provoqué la rencontre, mais tout s'est distendu, tout est reparti dans des directions différentes, tout a éclaté, à la maniÚre d'un feu d'artifice dont les fusées explosent au ciel nocturne dans tous les sens et dont les éclats retombent en pluie, et meurent à mesure qu'ils chutent et disparaissent avant de pouvoir toucher le sol, pour que ça ne brûle personne, pour que ça ne blesse personne, et le moment est terminé, mort, il ne reviendra pas  ; c'est cela qui nous est arrivé.
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Philippe Besson (" ArrĂȘte avec tes mensonges ")
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A qui Ă©cris-tu? -A toi. En fait, je ne t'Ă©cris pas vraiment, j'Ă©cris ce que j'ai envie de faire avec toi... Il y avait des feuilles partout. Autour d'elle, Ă  ses pieds, sur le lit. J'en ai pris une au hasard: "...Pique-niquer, faire la sieste au bord d'une riviĂšre, manger des pĂȘches, des crevettes, des croissants, du riz gluant, nager, danser, m'acheter des chaussures, de la lingerie, du parfum, lire le journal, lĂ©cher les vitrines, prendre le mĂ©tro, surveiller l'heure, te pousser quand tu prends toute la place, Ă©tendre le linge, aller Ă  l'OpĂ©ra, faire des barbecues, rĂąler parce que tu as oubliĂ© le charbon, me laver les dents en mĂȘme temps que toi, t'acheter des caleçons, tondre la pelouse, lire le journal par-dessus ton Ă©paule, t'empĂȘcher de manger trop de cacahuĂštes, visiter les caves de la Loire, et celles de la Hunter Valley, faire l'idiote, jacasser, cueillir des mĂ»res, cuisiner, jardiner, te rĂ©veiller encore parce que tu ronfles, aller au zoo, aux puces, Ă  Paris, Ă  Londres, te chanter des chansons, arrĂȘter de fumer, te demander de me couper les ongles, acheter de la vaisselle, des bĂȘtises, des choses qui ne servent Ă  rien, manger des glaces, regarder les gens, te battre aux Ă©checs, Ă©couter du jazz, du reggae, danser le mambo et le cha-cha-cha, m'ennuyer, faire des caprices, bouder, rire, t'entortiller autour de mon petit doigt, chercher une maison avec vue sur les vaches, remplir d'indĂ©cents Caddie, repeindre un plafond, coudre des rideaux, rester des heures Ă  table Ă  discuter avec des gens intĂ©ressants, te tenir par la barbichette, te couper les cheveux, enlever les mauvaises herbes, laver la voiture, voir la mer, t'appeler encore, te dire des mots crus, apprendre Ă  tricoter, te tricoter une Ă©charpe, dĂ©faire cette horreur, recueillir des chats, des chiens, des perroquets, des Ă©lĂ©phants, louer des bicyclettes, ne pas s'en servir, rester dans un hamac, boire des margaritas Ă  l'ombre, tricher, apprendre Ă  me servir d'un fer Ă  repasser, jeter le fer Ă  repasser par la fenĂȘtre, chanter sous la pluie, fuire les touristes, m'enivrer, te dire toute la vĂ©ritĂ©, me souvenir que toute vĂ©ritĂ© n'est pas bonne Ă  dire, t'Ă©couter, te donner la main, rĂ©cupĂ©rer mon fer Ă  repasser, Ă©couter les paroles des chansons, mettre le rĂ©veil, oublier nos valises, m'arrĂȘter de courir, descendre les poubelles, te demander si tu m'aimes toujours, discuter avec la voisine, te raconter mon enfance, faire des mouillettes, des Ă©tiquettes pour les pots de confiture..." Et ça continuais comme ça pendant des pages et des pages...
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Anna Gavalda (Someone I Loved (Je l'aimais))
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Elle se mordit la langue quand Thorn pressa sa bouche contre la sienne. Sur le moment, elle ne comprit plus rien. Elle sentit sa barbe lui piquer le menton, son odeur de dĂ©sinfectant lui monter Ă  la tĂȘte, mais la seule pensĂ©e qui la traversa, stupide et Ă©vidente, fut quenelle avait une botte plantĂ©e dans son tibia. Elle voulut se reculer; Thorn l’en empĂȘcha. Il referma ses mains de part et d’autre de son visage, les doigts dans ses cheveux, prenant appui sur sa nuque avec une urgence qui les dĂ©sĂ©quilibra tous les deux. La bibliothĂšque dĂ©versa une pluie de documents sur eux. Quand Thorn s’écarte finalement, le souffle court, ce fut pour clouer un regard de fer dans ses lunettes. - je vous prĂ©viens. Les mots que vous m’avez dits, je ne vous laisserai pas revenir dessus. Sa voix Ă©tait Ăąpre, mais sous l’autoritĂ© des paroles il y avait comme une fĂȘlure. OphĂ©lie pouvait percevoir le pouls prĂ©cipitĂ© des mains qu’il appuyait maladroitement sur ses joues. Elle devait reconnaĂźtre que son propre cƓur jouait Ă  la balançoire. Thorn Ă©tait sans doute l’homme le plus dĂ©concertant qu’elle avait jamais rencontrĂ©, mais il l’a faisait se sentir formidablement vivante. - je vous aime, rĂ©pĂ©ta-y-elle d’un ton inflexible. C’est ce que j’aurais du vous rĂ©pondre quand vous vouliez connaĂźtre la raison de ma prĂ©sence Ă  Babel c’est ce que j’en aurais du vous rĂ©pondre chaque fois que vous vouliez savoir ce que j’en avais vraiment Ă  vous dire. Bien sĂ»r que je dĂ©sire percer les mystĂšres de Dieu et reprendre le contrĂŽle de ma vie, mais... vous faites partie de ma vie, justement. Je vous ai traitĂ© d’égoĂŻste et Ă  aucun moment je ne me suis mise, moi, Ă  votre place. Je vous demande pardon. 
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Christelle Dabos (La MĂ©moire de Babel (La Passe-Miroir, #3))
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Oh! je voudrais tant que tu te souviennes Des jours heureux oĂč nous Ă©tions amis En ce temps-lĂ  la vie Ă©tait plus belle Et le soleil plus brĂ»lant qu'aujourd'hui. Les feuilles mortes se ramassent Ă  la pelle Tu vois, je n'ai pas oubliĂ© Les feuilles mortes se ramassent Ă  la pelle Les souvenirs et les regrets aussi. Et le vent du Nord les emporte, Dans la nuit froide de l'oubli. Tu vois je n'ai pas oubliĂ©, La chanson que tu me chantais... Les feuilles mortes se ramassent Ă  la pelle Les souvenirs et les regrets aussi, Mais mon amour silencieux et fidĂšle Sourit toujours et remercie la vie. Je t'aimais tant, tu Ă©tais si jolie, Comment veux-tu que je t'oublie? En ce temps-lĂ  la vie Ă©tait plus belle Et le soleil plus brĂ»lant qu'aujourd'hui. Tu Ă©tais ma plus douce amie Mais je n'ai que faire des regrets. Et la chanson que tu chantais, Toujours, toujours je l'entendrai. C'est une chanson qui nous ressemble, Toi tu m'aimais, moi je t'aimais Et nous vivions, tous deux ensemble, Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais. Mais la vie sĂ©pare ceux qui s'aiment, Tout doucement, sans faire de bruit Et la mer efface sur le sable Les pas des amants dĂ©sunis. C'est une chanson qui nous ressemble, Toi tu m'aimais et je t'aimais Et nous vivions tous deux ensemble, Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais. Mais la vie sĂ©pare ceux qui s'aiment, Tout doucement, sans faire de bruit Et la mer efface sur le sable Les pas des amants dĂ©sunis.
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Jacques Prévert
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Hombres necios que acusĂĄis a la mujer sin razĂłn, sin ver que sois la ocasiĂłn de lo mismo que culpĂĄis: si con ansia sin igual solicitĂĄis su desdĂ©n, Âżpor quĂ© querĂ©is que obren bien si las incitĂĄis al mal? CambatĂ­s su resistencia y luego, con gravedad, decĂ­s que fue liviandad lo que hizo la diligencia. Parecer quiere el denuedo de vuestro parecer loco el niño que pone el coco y luego le tiene miedo. QuerĂ©is, con presunciĂłn necia, hallar a la que buscĂĄis, para pretendida, Thais, y en la posesiĂłn, Lucrecia. ÂżQuĂ© humor puede ser mĂĄs raro que el que, falto de consejo, Ă©l mismo empaña el espejo, y siente que no estĂ© claro? Con el favor y desdĂ©n tenĂ©is condiciĂłn igual, quejĂĄndoos, si os tratan mal, burlĂĄndoos, si os quieren bien. Siempre tan necios andĂĄis que, con desigual nivel, a una culpĂĄis por crĂŒel y a otra por fĂĄcil culpĂĄis. ÂżPues como ha de estar templada la que vuestro amor pretende, si la que es ingrata, ofende, y la que es fĂĄcil, enfada? Mas, entre el enfado y pena que vuestro gusto refiere, bien haya la que no os quiere y quejaos en hora buena. Dan vuestras amantes penas a sus libertades alas, y despuĂ©s de hacerlas malas las querĂ©is hallar muy buenas. ÂżCuĂĄl mayor culpa ha tenido en una pasiĂłn errada: la que cae de rogada, o el que ruega de caĂ­do? ÂżO cuĂĄl es mĂĄs de culpar, aunque cualquiera mal haga: la que peca por la paga, o el que paga por pecar? Pues Âżpara quĂ© os espantĂĄis de la culpa que tenĂ©is? Queredlas cual las hacĂ©is o hacedlas cual las buscĂĄis. Dejad de solicitar, y despuĂ©s, con mĂĄs razĂłn, acusarĂ©is la aficiĂłn de la que os fuere a rogar. Bien con muchas armas fundo que lidia vuestra arrogancia, pues en promesa e instancia juntĂĄis diablo, carne y mundo.
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Juana Inés de la Cruz
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J’écris donc d’ici, de chez les invendues, les tordues, celles qui ont le crĂąne rasĂ©e, celles qui ne savent pas s’habiller, celles qui ont peur de puer, celles qui ont les chicots pourris, celles qui ne savent pas s’y prendre, celles Ă  qui les hommes ne font pas de cadeau, celles qui baiseraient n’importe qui voulant bien d’elles, les grosses putes, les petites salopes, les femmes Ă  chatte toujours sĂšche, celles qui ont un gros bides, celles qui voudraient ĂȘtre des hommes, celles qui se prennent pour des hommes, celles qui rĂȘvent de faire hardeuses, celles qui n’en ont rien Ă  foutre des mecs mais que leurs copines intĂ©ressent, celles qui ont un gros cul, celles qui ont les poils drus et bien noirs et qui ne vont pas se faire Ă©piler, les femmes brutales, bruyantes, celles qui cassent tout sur leur passage, celles qui n’aiment pas les parfumeries, celles qui se mettent du rouge trop rouge, celles qui sont trop mal foutues pour pouvoir se saper comme des chaudasses mais qui en crĂšvent d’envie, celles qui veulent porter des fringues d’hommes et la barbe dans la rue, celles qui veulent tout montrer, celles qui sont pudiques par complexe, celles qui ne savent pas dire non, celles qu’on enferme pour les mater, celles qui font peur, celles qui font pitiĂ©, celles qui ne font pas envie, celles qui ont la peau flasque, des rides plein la face, celles qui rĂȘvent de se faire lifter, liposucer, pĂ©ter le nez pour le refaire mais qui n’ont pas l’argent pour le faire, celles qui ne ressemblent Ă  rien, celles qui ne comptent que sur elles-mĂȘmes pour se protĂ©ger, celles qui ne savent pas ĂȘtre rassurantes, celles qui s’en foutent de leurs enfants, celles qui aiment boire jusqu’à se vautrer par terre dans les bars, celles qui ne savent pas se tenir.
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Virginie Despentes (King Kong théorie)
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- Offre ton identitĂ© au Conseil, jeune apprentie. La voix Ă©tait douce, l’ordre sans appel. - Je m’appelle Ellana Caldin. - Ton Ăąge. Ellana hĂ©sita une fraction de seconde. Elle ignorait son Ăąge exact, se demandait si elle n’avait pas intĂ©rĂȘt Ă  se vieillir. Les apprentis qu’elle avait discernĂ©s dans l’assemblĂ©e Ă©taient tous plus ĂągĂ©s qu’elle, le Conseil ne risquait-il pas de la considĂ©rer comme une enfant ? Les yeux noirs d’Ehrlime fixĂ©s sur elle la dissuadĂšrent de chercher Ă  la tromper. - J’ai quinze ans. Des murmures Ă©tonnĂ©s s’élevĂšrent dans son dos. Imperturbable, Ehrlime poursuivit son interrogatoire. - Offre-nous le nom de ton maĂźtre. - Jilano AlhuĂŻn. Les murmures, qui s’étaient tus, reprirent. Plus marquĂ©s, Ehrlime leva une main pour exiger un silence qu’elle obtint immĂ©diatement. - Jeune Ellana, je vais te poser une sĂ©rie de questions. A ces questions, tu devras rĂ©pondre dans l’instant, sans rĂ©flĂ©chir, en laissant les mots jaillir de toi comme une cascade vive. Les mots sont un cours d’eau, la source est ton Ăąme. C’est en remontant tes mots jusqu’à ton Ăąme que je saurai discerner si tu peux avancer sur la voie des marchombres. Es-tu prĂȘte ? - Oui. Une esquisse de sourire traversa le visage ridĂ© d’Ehrlime. - Qu’y a-t-il au sommet de la montagne ? - Le ciel. - Que dit le loup quand il hurle ? - Joie, force et solitude. - À qui s’adresse-t-il ? - À la lune. - OĂč va la riviĂšre ? L’anxiĂ©tĂ© d’Ellana s’était dissipĂ©e. Les questions d’Ehrlime Ă©taient trop imprĂ©vues, se succĂ©daient trop rapidement pour qu’elle ait d’autre solution qu’y rĂ©pondre ainsi qu’on le lui avait demandĂ©. Impossible de tricher. Cette Ă©vidence se transforma en une onde paisible dans laquelle elle s’immergea, laissant Ehrlime remonter le cours de ses mots jusqu’à son Ăąme, puisque c’était ce qu’elle dĂ©sirait. - Remplir la mer. - À qui la nuit fait-elle peur ? - À ceux qui attendent le jour pour voir. - Combien d’hommes as-tu dĂ©jĂ  tuĂ©s ? - Deux. - Es-tu vent ou nuage ? - Je suis moi. - Es-tu vent ou nuage ? - Vent. - MĂ©ritaient-ils la mort ? - Je l’ignore. - Es-tu ombre ou lumiĂšre ? - Je suis moi. - Es-tu ombre ou lumiĂšre ? - Les deux. - OĂč se trouve la voie du marchombre ? - En moi. Ellana s’exprimait avec aisance, chaque rĂ©ponse jaillissant d’elle naturellement, comme une expiration aprĂšs une inspiration. FluiditĂ©. Le sourire sur le visage d’Ehrlime Ă©tait revenu, plus marquĂ©, et une pointe de jubilation perçait dans sa voix ferme. - Que devient une larme qui se brise ? - Une poussiĂšre d’étoiles. - Que fais-tu devant une riviĂšre que tu ne peux pas traverser ? - Je la traverse. - Que devient une Ă©toile qui meurt ? - Un rĂȘve qui vit. - Offre-moi un mot. - Silence. - Un autre. - Harmonie. - Un dernier. - FluiditĂ©. - L’ours et l’homme se disputent un territoire. Qui a raison ? - Le chat qui les observe. - Marie tes trois mots. - Marchombre.
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Pierre Bottero (Ellana (Le Pacte des MarchOmbres, #1))
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Je condamne l'ignorance qui rĂšgne en ce moment dans les dĂ©mocraties aussi bien que dans les rĂ©gimes totalitaires. Cette ignorance est si forte, souvent si totale, qu'on la dirait voulue par le systĂšme, sinon par le rĂ©gime. J'ai souvent rĂ©flĂ©chi Ă  ce que pourrait ĂȘtre l'Ă©ducation de l'enfant. Je pense qu'il faudrait des Ă©tudes de base, trĂšs simples, oĂč l'enfant apprendrait qu'il existe au sein de l'univers, sur une planĂšte dont il devra plus tard mĂ©nager les ressources, qu'il dĂ©pend de l'air, de l'eau, de tous les ĂȘtres vivants, et que la moindre erreur ou la moindre violence risque de tout dĂ©truire. Il apprendrait que les hommes se sont entre-tuĂ©s dans des guerres qui n'ont jamais fait que produire d'autres guerres, et que chaque pays arrange son histoire, mensongĂšrement, de façon Ă  flatter son orgueil. On lui apprendrait assez du passĂ© pour qu'il se sente reliĂ© aux hommes qui l'ont prĂ©cĂ©dĂ©, pour qu'il les admire lĂ  oĂč ils mĂ©ritent de l'ĂȘtre, sans s'en faire des idoles, non plus que du prĂ©sent ou d'un hypothĂ©tique avenir. On essaierait de le familiariser Ă  la fois avec les livres et les choses ; il saurait le nom des plantes, il connaĂźtrait les animaux sans se livrer aux hideuses vivisections imposĂ©es aux enfants et aux trĂšs jeunes adolescents sous prĂ©texte de biologie ; il apprendrait Ă  donner les premiers soins aux blessĂ©s ; son Ă©ducation sexuelle comprendrait la prĂ©sence Ă  un accouchement, son Ă©ducation mentale la vue des grands malades et des morts. On lui donnerait aussi les simples notions de morale sans laquelle la vie en sociĂ©tĂ© est impossible, instruction que les Ă©coles Ă©lĂ©mentaires et moyennes n'osent plus donner dans ce pays. En matiĂšre de religion, on ne lui imposerait aucune pratique ou aucun dogme, mais on lui dirait quelque chose de toutes les grandes religions du monde, et surtout de celles du pays oĂč il se trouve, pour Ă©veiller en lui le respect et dĂ©truire d'avance certains odieux prĂ©jugĂ©s. On lui apprendrait Ă  aimer le travail quand le travail est utile, et Ă  ne pas se laisser prendre Ă  l'imposture publicitaire, en commençant par celle qui lui vante des friandises plus ou moins frelatĂ©es, en lui prĂ©parant des caries et des diabĂštes futurs. Il y a certainement un moyen de parler aux enfants de choses vĂ©ritablement importantes plus tĂŽt qu'on ne le fait. (p. 255)
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Marguerite Yourcenar (Les Yeux ouverts : Entretiens avec Matthieu Galey)
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Le jour oĂč je me suis aimĂ© pour de vrai, J’ai compris qu'en toutes circonstances, J’étais Ă  la bonne place, au bon moment. Et alors, j'ai pu me relaxer. Aujourd'hui je sais que cela s'appelle... l'Estime de soi. Le jour oĂč je me suis aimĂ© pour de vrai, J’ai pu percevoir que mon anxiĂ©tĂ© et ma souffrance Ă©motionnelle N’étaient rien d'autre qu'un signal Lorsque je vais Ă  l'encontre de mes convictions. Aujourd'hui je sais que cela s'appelle... l'AuthenticitĂ©. Le jour oĂč je me suis aimĂ© pour de vrai, J'ai cessĂ© de vouloir une vie diffĂ©rente Et j'ai commencĂ© Ă  voir que tout ce qui m'arrive Contribue Ă  ma croissance personnelle. Aujourd'hui, je sais que cela s'appelle... la MaturitĂ©. Le jour oĂč je me suis aimĂ© pour de vrai, J’ai commencĂ© Ă  percevoir l'abus Dans le fait de forcer une situation ou une personne, Dans le seul but d'obtenir ce que je veux, Sachant trĂšs bien que ni la personne ni moi-mĂȘme Ne sommes prĂȘts et que ce n'est pas le moment... Aujourd'hui, je sais que cela s'appelle... le Respect. Le jour oĂč je me suis aimĂ© pour de vrai, J’ai commencĂ© Ă  me libĂ©rer de tout ce qui n'Ă©tait pas salutaire, personnes, situations, tout ce qui baissait mon Ă©nergie. Au dĂ©but, ma raison appelait cela de l'Ă©goĂŻsme. Aujourd'hui, je sais que cela s'appelle... l'Amour propre. Le jour oĂč je me suis aimĂ© pour de vrai, J’ai cessĂ© d'avoir peur du temps libre Et j'ai arrĂȘtĂ© de faire de grands plans, J’ai abandonnĂ© les mĂ©ga-projets du futur. Aujourd'hui, je fais ce qui est correct, ce que j'aime Quand cela me plait et Ă  mon rythme. Aujourd'hui, je sais que cela s'appelle... la SimplicitĂ©. Le jour oĂč je me suis aimĂ© pour de vrai, J’ai cessĂ© de chercher Ă  avoir toujours raison, Et je me suis rendu compte de toutes les fois oĂč je me suis trompĂ©. Aujourd'hui, j'ai dĂ©couvert ... l'HumilitĂ©. Le jour oĂč je me suis aimĂ© pour de vrai, J’ai cessĂ© de revivre le passĂ© Et de me prĂ©occuper de l'avenir. Aujourd'hui, je vis au prĂ©sent, LĂ  oĂč toute la vie se passe. Aujourd'hui, je vis une seule journĂ©e Ă  la fois. Et cela s'appelle... la PlĂ©nitude. Le jour oĂč je me suis aimĂ© pour de vrai, J’ai compris que ma tĂȘte pouvait me tromper et me dĂ©cevoir. Mais si je la mets au service de mon coeur, Elle devient une alliĂ©e trĂšs prĂ©cieuse ! Tout ceci, c'est... le Savoir vivre. Nous ne devons pas avoir peur de nous confronter. Du chaos naissent les Ă©toiles.
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Charlie Chaplin
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Et que faudrait-il faire ? Chercher un protecteur puissant, prendre un patron, Et comme un lierre obscur qui circonvient un tronc Et s'en fait un tuteur en lui lĂ©chant l'Ă©corce, Grimper par ruse au lieu de s'Ă©lever par force ? Non, merci ! DĂ©dier, comme tous ils le font, Des vers aux financiers ? se changer en bouffon Dans l'espoir vil de voir, aux lĂšvres d'un ministre, NaĂźtre un sourire, enfin, qui ne soit pas sinistre ? Non, merci ! DĂ©jeuner, chaque jour, d'un crapaud ? Avoir un ventre usĂ© par la marche ? une peau Qui plus vite, Ă  l'endroit des genoux, devient sale ? ExĂ©cuter des tours de souplesse dorsale ?... Non, merci ! D'une main flatter la chĂšvre au cou Cependant que, de l'autre, on arrose le chou, Et donneur de sĂ©nĂ© par dĂ©sir de rhubarbe, Avoir son encensoir, toujours, dans quelque barbe ? Non, merci ! Se pousser de giron en giron, Devenir un petit grand homme dans un rond, Et naviguer, avec des madrigaux pour rames, Et dans ses voiles des soupirs de vieilles dames ? Non, merci ! Chez le bon Ă©diteur de Sercy Faire Ă©diter ses vers en payant ? Non, merci ! S'aller faire nommer pape par les conciles Que dans des cabarets tiennent des imbĂ©ciles ? Non, merci ! Travailler Ă  se construire un nom Sur un sonnet, au lieu d'en faire d'autres ? Non, Merci ! Ne dĂ©couvrir du talent qu'aux mazettes ? Être terrorisĂ© par de vagues gazettes, Et se dire sans cesse : "Oh ! pourvu que je sois Dans les petits papiers du Mercure François" ?... Non, merci ! Calculer, avoir peur, ĂȘtre blĂȘme, PrĂ©fĂ©rer faire une visite qu'un poĂšme, RĂ©diger des placets, se faire prĂ©senter ? Non, merci ! non, merci ! non, merci ! Mais... chanter, RĂȘver, rire, passer, ĂȘtre seul, ĂȘtre libre, Avoir l'Ɠil qui regarde bien, la voix qui vibre, Mettre, quand il vous plaĂźt, son feutre de travers, Pour un oui, pour un non, se battre, - ou faire un vers ! Travailler sans souci de gloire ou de fortune, À tel voyage, auquel on pense, dans la lune ! N'Ă©crire jamais rien qui de soi ne sortĂźt, Et modeste d'ailleurs, se dire : mon petit, Sois satisfait des fleurs, des fruits, mĂȘme des feuilles, Si c'est dans ton jardin Ă  toi que tu les cueilles ! Puis, s'il advient d'un peu triompher, par hasard, Ne pas ĂȘtre obligĂ© d'en rien rendre Ă  CĂ©sar, Vis-Ă -vis de soi-mĂȘme en garder le mĂ©rite, Bref, dĂ©daignant d'ĂȘtre le lierre parasite, Lors mĂȘme qu'on n'est pas le chĂȘne ou le tilleul, Ne pas monter bien haut, peut-ĂȘtre, mais tout seul !
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Edmond Rostand (Cyrano de Bergerac)
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Lorsque j’ai commencĂ© Ă  voyager en Gwendalavir aux cĂŽtĂ©s d'EwĂŹlan et de Salim, je savais que, au fil de mon Ă©criture, ma route croiserait celle d'une multitude de personnages. Personnages attachants ou irritants, discrets ou hauts en couleurs, pertinents ou impertinents, sympathiques ou malĂ©fiques... Je savais cela et je m'en rĂ©jouissais. Rien, en revanche, ne m'avait prĂ©parĂ© Ă  une rencontre qui allait bouleverser ma vie. Rien ne m'avait prĂ©parĂ© Ă  Ellana. Elle est arrivĂ©e dans la QuĂȘte Ă  sa maniĂšre, tout en finesse tonitruante, en dĂ©licatesse remarquable, en discrĂ©tion Ă©tincelante. Elle est arrivĂ©e Ă  un moment clef, elle qui se moque des serrures, Ă  un moment charniĂšre, elle qui se rit des portes, au sein d’un groupe constituĂ©, elle pourtant pĂ©trie d’indĂ©pendance, son caractĂšre forgĂ© au feu de la solitude. Elle est arrivĂ©e, s'est glissĂ©e dans la confiance d'Ewilan avec l'aisance d'un songe, a captĂ© le regard d’Edwin et son respect, a sĂ©duit Salim, conquis maĂźtre Duom... Je l’ai regardĂ©e agir, admiratif ; sans me douter un instant de la toile que sa prĂ©sence, son charisme, sa beautĂ© tissaient autour de moi. Aucun calcul de sa part. Ellana vit, elle ne calcule pas. Elle s'est contentĂ©e d'ĂȘtre et, ce faisant, elle a tranquillement troquĂ© son statut de personnage secondaire pour celui de figure emblĂ©matique d'une double trilogie qui ne portait pourtant pas son nom. Convaincue du pouvoir de l'ombre, elle n'a pas cherchĂ© la lumiĂšre, a Ă©paulĂ© Ewilan dans sa quĂȘte d'identitĂ© puis dans sa recherche d'une parade au danger qui menaçait l'Empire. Sans elle, Ewilan n'aurait pas retrouvĂ© ses parents, sans elle, l'Empire aurait succombĂ© Ă  la soif de pouvoir des Valinguites, mais elle n’en a tirĂ© aucune gloire, trop Ă©quilibrĂ©e pour ignorer que la victoire s'appuyait sur les Ă©paules d'un groupe de compagnons soudĂ©s par une indĂ©fectible amitiĂ©. Lorsque j'ai posĂ© le dernier mot du dernier tome de la saga d'Ewilan, je pensais que chacun de ses compagnons avait mĂ©ritĂ© le repos. Que chacun d'eux allait suivre son chemin, chercher son bonheur, vivre sa vie de personnage libĂ©rĂ© par l'auteur aprĂšs une Ă©prouvante aventure littĂ©raire. Chacun ? Pas Ellana. Impossible de la quitter. Elle hante mes rĂȘves, se promĂšne dans mon quotidien, fluide et insaisissable, transforme ma vision des choses et ma perception des autres, crochĂšte mes pensĂ©es intimes, escalade mes dĂ©sirs secrets... Un auteur peut-il tomber amoureux de l'un de ses personnages ? Est-ce moi qui ai crĂ©Ă© Ellana ou n'ai-je vraiment commencĂ© Ă  exister que le jour oĂč elle est apparue ? Nos routes sont-elles liĂ©es Ă  jamais ? — Il y a deux rĂ©ponses Ă  ces questions, souffle le vent Ă  mon oreille. Comme Ă  toutes les questions. Celle du savant et celle du poĂšte. — Celle du savant ? Celle du poĂšte ? Qu'est-ce que... — Chut... Écris.
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Pierre Bottero (Ellana (Le Pacte des MarchOmbres, #1))
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SEGISMUNDO: ÂĄAy mĂ­sero de mĂ­, y ay infelice! Apurar, cielos, pretendo, ya que me tratĂĄis asĂ­, quĂ© delito cometĂ­ contra vosotros naciendo. Aunque si nacĂ­, ya entiendo quĂ© delito he cometido; bastante causa ha tenido vuestra justicia y rigor, pues el delito mayor del hombre es haber nacido. SĂłlo quisiera saber para apurar mis desvelos -dejando a una parte, cielos, el delito del nacer-, ÂżquĂ© mĂĄs os pude ofender, para castigarme mĂĄs? ÂżNo nacieron los demĂĄs? Pues si los demĂĄs nacieron, ÂżquĂ© privilegios tuvieron que no yo gocĂ© jamĂĄs? Nace el ave, y con las galas que le dan belleza suma, apenas es flor de pluma, o ramillete con alas, cuando las etĂ©reas salas corta con velocidad, negĂĄndose a la piedad del nido que dejan en calma; Âży teniendo yo mĂĄs alma, tengo menos libertad? Nace el bruto, y con la piel que dibujan manchas bellas, apenas signo es de estrellas -gracias al docto pincel-, cuando, atrevido y cruel, la humana necesidad le enseña a tener crueldad, monstruo de su laberinto; Âży yo, con mejor instinto, tengo menos libertad? Nace el pez, que no respira, aborto de ovas y lamas, y apenas bajel de escamas sobre las ondas se mira, cuando a todas partes gira, midiendo la inmensidad de tanta capacidad como le da el centro frĂ­o; Âży yo, con mĂĄs albedrĂ­o, tengo menos libertad? Nace el arroyo, culebra que entre flores se desata, y apenas sierpe de plata, entre las flores se quiebra, cuando mĂșsico celebra de las flores la piedad que le dan la majestad del campo abierto a su huĂ­da; Âży teniendo yo mĂĄs vida, tengo menos libertad? En llegando a esta pasiĂłn, un volcĂĄn, un Etna hecho, quisiera sacar del pecho pedazos del corazĂłn. ÂżQuĂ© ley, justicia o razĂłn negar a los hombres sabe privilegios tan sĂŒave excepciĂłn tan principal, que Dios le ha dado a un cristal, a un pez, a un bruto y a un ave?
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Pedro Calderón de la Barca (La vida es sueño)
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Porque posee usted la mĂĄs maravillosa juventud, y la juventud es lo mĂĄs precioso que se puede poseer. –No lo siento yo asĂ­, lord Henry. –No; no lo siente ahora. Pero algĂșn dĂ­a, cuando sea viejo y feo y estĂ© lleno de arrugas, cuando los pensamientos le hayan marcado la frente con sus pliegues y la pasiĂłn le haya quemado los labios con sus odiosas brasas, lo sentirĂĄ, y lo sentirĂĄ terriblemente. Ahora, dondequiera que vaya, seduce a todo el mundo. ÂżSerĂĄ siempre asĂ­?
 Posee usted un rostro extraordinariamente agraciado, señor Gray. No frunza el ceño. Es cierto. Y la belleza es una manifestaciĂłn de genio; estĂĄ incluso por encima del genio, puesto que no necesita explicaciĂłn. Es uno de los grandes dones de la naturaleza, como la luz del sol, o la primavera, o el reflejo en aguas oscuras de esa concha de plata a la que llamamos luna. No admite discusiĂłn. Tiene un derecho divino de soberanĂ­a. Convierte en prĂ­ncipes a quienes la poseen. ÂżSe sonrĂ­e? ÂĄAh! Cuando la haya perdido no sonreirá
 La gente dice a veces que la belleza es sĂłlo superficial. Tal vez. Pero, al menos, no es tan superficial como el pensamiento. Para mĂ­ la belleza es la maravilla de las maravillas. Tan sĂłlo las personas superficiales no juzgan por las apariencias. El verdadero misterio del mundo es lo visible, no lo que no se ve
 SĂ­, señor Gray, los dioses han sido buenos con usted. Pero lo que los dioses dan, tambiĂ©n lo quitan, y muy pronto. SĂłlo dispone de unos pocos años en los que vivir de verdad, perfectamente y con plenitud. Cuando se le acabe la juventud desaparecerĂĄ la belleza, y entonces descubrirĂĄ de repente que ya no le quedan mĂĄs triunfos, o habrĂĄ de contentarse con unos triunfos insignificantes que el recuerdo de su pasado esplendor harĂĄ mĂĄs amargos que las derrotas. Cada mes que expira lo acerca un poco mĂĄs a algo terrible. El tiempo tiene celos de usted, y lucha contra sus lirios y sus rosas. Se volverĂĄ cetrino, se le hundirĂĄn las mejillas y sus ojos perderĂĄn el brillo. SufrirĂĄ horriblemente
 ÂĄAh! Disfrute plenamente de la juventud mientras la posee. No despilfarre el oro de sus dĂ­as escuchando a gente aburrida, tratando de redimir a los fracasados sin esperanza, ni entregando su vida a los ignorantes, los anodinos y los vulgares. Ésos son los objetivos enfermizos, las falsas ideas de nuestra Ă©poca. ÂĄViva! ÂĄViva la vida maravillosa que le pertenece! No deje que nada se pierda. EstĂ© siempre a la busca de nuevas sensaciones. No tenga miedo de nada
 Un nuevo hedonismo: eso es lo que nuestro siglo necesita. Usted puede ser su sĂ­mbolo visible. Dada su personalidad, no hay nada que no pueda hacer. El mundo le pertenece durante una temporada
 En el momento en que lo he visto he comprendido que no se daba usted cuenta en absoluto de lo que realmente es, de lo que realmente puede ser. HabĂ­a en usted tantas cosas que me encantaban que he sentido la necesidad de hablarle un poco de usted. He pensado en la tragedia que serĂ­a malgastar lo que posee. Porque su juventud no durarĂĄ mucho, demasiado poco, a decir verdad. Las flores sencillas del campo se marchitan, pero florecen de nuevo. Las flores del codeso serĂĄn tan amarillas el prĂłximo junio como ahora. Dentro de un mes habrĂĄ estrellas moradas en las clemĂĄtides y, año tras año, la verde noche de sus hojas sostendrĂĄ sus flores moradas. Pero nosotros nunca recuperamos nuestra juventud. El pulso alegre que late en nosotros cuando tenemos veinte años se vuelve perezoso con el paso del tiempo. Nos fallan las extremidades, nuestros sentidos se deterioran. Nos convertimos en espantosas marionetas, obsesionados por el recuerdo de las pasiones que nos asustaron en demasĂ­a, y el de las exquisitas tentaciones a las que no tuvimos el valor de sucumbir. ÂĄJuventud! ÂĄJuventud! ÂĄNo hay absolutamente nada en el mundo excepto la juventud!
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Oscar Wilde (The Picture of Dorian Gray)