Muet Quotes

We've searched our database for all the quotes and captions related to Muet. Here they are! All 48 of them:

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Que des livres puissent Ă  ce point bouleverser notre conscience et laisser le monde aller au pire, voilĂ  de quoi rester muet.
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Daniel Pennac (Comme un roman)
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Pauvres créatures! Si c'est un tort de les aimer, c'est bien le moins qu'on les plaigne. Vous plaignez l'aveugle qui n'a jamais vu les rayons du jour, le sourd qui n'a jamais entendu les accords de la nature, le muet qui n'a jamais pu rendre la voix de son ùme, et, sous un faux prétexte de pudeur, vous ne voulez pas plaindre cette cécité du coeur, cette surdité de ùme, ce mutisme de la conscience qui rendent folle la malheureuse affligée et qui la font malgré elle incapable de voir le bien, d'entendre le Seigneur et de parler la langue pure de l'amour et de la foi.
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Alexandre Dumas fils (La dame aux camélias)
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Renonçant à se protéger, Ellana poussa un soupir sonore qui se perdit dans le vacarmes de l'averse. - Un ami amant qui trahit, bougonna-t-elle, un ami tout court qui disparaßt, un ami maßtre qui devient muet... Restons positifs, il pourrait pleuvoir.
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Pierre Bottero (Ellana, l'Envol (Le Pacte des MarchOmbres, #2))
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À eux deux, la femme, nerveuse et hypocrite, l'homme, sanguin et vivant en brute, ils faisaient un couple puissamment liĂ©. Ils se complĂ©taient, se protĂ©geaient mutuellement. Le soir, Ă  table, dans les clartĂ©s pĂąles de la lampe, on sentait la force de leur union, Ă  voir le visage Ă©pais et souriant de Laurent, en face du masque muet et impĂ©nĂ©trable de ThĂ©rĂšse.
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Émile Zola (ThĂ©rĂšse Raquin)
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Les muettes Ă©toiles ont toujours rendu les hommes bavards.
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Éric-Emmanuel Schmitt (La Nuit de feu)
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Si tu veux nous nous aimerons Avec tes lÚvres sans le dire Cette rose ne l'interromps Qu'à verser un silence pire Jamais de chants ne lancent prompts Le scintillement du sourire Si tu veux nous nous aimerons Avec tes lÚvres sans le dire Muet muet entre les ronds Sylphe dans la pourpre d'empire Un baiser flambant se déchire Jusqu'aux pointe des ailerons Si tu veux nous nous aimerons.
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Stéphane Mallarmé
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Les muets sont des menteurs, parle. Je suis vraiment en colĂšre de parler seul Et ma parole ÉveillĂ© des erreurs Mon petit cƓur.
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Paul Éluard (Capital of Pain)
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Moi, l'amour me rend sot et muet.
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Alexandre Pouchkine (EugÚne Onéguine (French Edition))
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Les arbres poussaient en silence et le rÚgne animal limitait sa présence à des actes obscurs et muets.
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Raymond Queneau (The Blue Flowers)
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Tu es mon pare-feu, ne change rien. Tu me protĂšges.
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Arnaud Cathrine (J'entends des regards que vous croyez muets)
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Je me suis figurĂ© qu’une femme devait faire plus de cas de son Ăąme que de son corps, contre l’usage gĂ©nĂ©ral qui veut qu’elle permette qu’on l’aime avant d’avouer qu’elle aime, et qu’elle abandonne ainsi le trĂ©sor de son coeur avant de consentir Ă  la plus lĂ©gĂšre prise sur celui de sa beautĂ©. J’ai voulu, oui, voulu absolument tenter de renverser cette marche uniforme ; la nouveautĂ© est ma rage. Ma fantaisie et ma paresse, les seuls dieux dont j’aie jamais encensĂ© les autels, m’ont vainement laissĂ© parcourir le monde, poursuivi par ce bizarre dessein ; rien ne s’offrait Ă  moi. Peut-ĂȘtre je m’explique mal. J’ai eu la singuliĂšre idĂ©e d’ĂȘtre l’époux d’une femme avant d’ĂȘtre son amant. J’ai voulu voir si rĂ©ellement il existait une Ăąme assez orgueilleuse pour demeurer fermĂ©e lorsque les bras sont ouverts, et livrer la bouche Ă  des baisers muets ; vous concevez que je ne craignais que de trouver cette force Ă  la froideur. Dans toutes les contrĂ©es qu’aime le soleil, j’ai cherchĂ© les traits les plus capables de rĂ©vĂ©ler qu’une Ăąme ardente y Ă©tait enfermĂ©e : j’ai cherchĂ© la beautĂ© dans tout son Ă©clat, cet amour qu’un regard fait naĂźtre ; j’ai dĂ©sirĂ© un visage assez beau pour me faire oublier qu’il Ă©tait moins beau que l’ĂȘtre invisible qui l’anime ; insensible Ă  tout, j’ai rĂ©sistĂ© Ă  tout,... exceptĂ© Ă  une femme, – Ă  vous, Laurette, qui m’apprenez que je me suis un peu mĂ©pris dans mes idĂ©es orgueilleuses ; Ă  vous, devant qui je ne voulais soulever le masque qui couvre ici-bas les hommes qu’aprĂšs ĂȘtre devenu votre Ă©poux. – Vous me l’avez arrachĂ©, je vous supplie de me pardonner, si j’ai pu vous offenser. ( Le prince )
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Alfred de Musset (La nuit vénitienne)
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Je ne vous en veux pas, dit-il. Rodolphe Ă©tait restĂ© muet. Et Charles, la tĂȘte dans ses deux mains, reprit d’une voix Ă©teinte et avec l’accent rĂ©signĂ© des douleurs infinies : – Non, je ne vous en veux plus ! Il ajouta mĂȘme un grand mot, le seul qu’il ait jamais dit : – C’est la faute de la fatalité ! Rodolphe, qui avait conduit cette fatalitĂ©, le trouva bien dĂ©bonnaire pour un homme dans sa situation, comique mĂȘme, et un peu vil.
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Gustave Flaubert (Madame Bovary)
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La nature est une oeuvre d'art, mais Dieu est le seul artiste qui existe, et l'homme n'est qu'un arrangeur de mauvais goĂ»t. La nature est belle, le sentiment s'exhale de tous ses pores; l'amour, la jeunesse, la beautĂ© y sont impĂ©rissables. Mais l'homme n'a pour les sentir et les exprimer que des moyens absurdes et des facultĂ©s misĂ©rables. Il vaudrait mieux qu'il ne s'en mĂȘlat pas, qu'il fĂ»t muet et se renfermĂąt dans la contemplation.
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George Sand
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Tes pas, enfants de mon silence,/ Saintement, lentement placĂ©s,/ Vers le lit de ma vigilance/ ProcĂšdent muets et glacĂ©s. Personne pure, ombre divine,/ Qu’ils sont doux, tes pas retenus !/ Dieux !
 tous les dons que je devine/ Viennent Ă  moi sur ces pieds nus !/ Si, de tes lĂšvres avancĂ©es,/ Tu prĂ©pares pour l’apaiser,/ À l’habitant de mes pensĂ©es/ La nourriture d’un baiser, Ne hĂąte pas cet acte tendre,/ Douceur d’ĂȘtre et de n’ĂȘtre pas,/ Car j’ai vĂ©cu de vous attendre,/ Et mon coeur n’était que vos pas.
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Paul Valéry (Poésies)
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La muerte era de una naturaleza piadosa, significativa y tristemente bella, es decir, espiritual; pero, al mismo tiempo, tambiĂ©n poseĂ­a una segunda naturaleza, casi contraria, muy fĂ­sica y material que, desde luego, no se podĂ­a considerar bella, ni significativa, ni piadosa, ni siquiera triste. La naturaleza solemne y espiritual se expresaba en la suntuosa mortaja y ataĂșd del difunto, las magnĂ­ficas flores y las palmas que, como se sabe, significan la paz celestial (...) Todas aquellas disposiciones claramente hallaban su sentido y su buen fin en la idea de que el abuelo habĂ­a adoptado su forma definitiva y verdadera para siempre. Pero ademĂĄs, como muy bien captĂł el pequeño Hans Castorp, aunque no quiso reconocerlo, todo aquello, y especialmente a su vez, la enorme cantidad de flores (y, entre Ă©stas, en particular de nardos) tenĂ­a otro sentido y otro fin mĂĄs prosaico: mitigar ese otro aspecto de la muete que no es ni bello ni realmente triste, sino mĂĄs bien casi indecente, bajo, indignamente fĂ­sico; hacer olvidar o impedir tomar conciencia de la muerte (pp.43-44)
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Thomas Mann
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Elle souriait quelques fois, arrĂȘtant sur lui ses yeux, une minute. Alors, il sentait ses regards pĂ©nĂ©trer son Ăąme, comme ces grands rayons de soleil qui descendent jusqu’au fond de l’eau. Il l’aimait sans arriĂšre-pensĂ©e, sans espoir de retour, absolument ; et, dans ces muets transports, pareils Ă  des Ă©lans de reconnaissance, il aurait voulu couvrir son front d’une pluie de baisers. Cependant, un soufflant intĂ©rieur l’enlevait comme hors de lui ; c’était une envie de se sacrifier, un besoin de dĂ©vouement immĂ©diat, et d’autant plus fort qu’il ne pouvait l’assouvir.
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Gustave Flaubert (L’Éducation Sentimentale (French Edition))
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LE FEU DES DIEUX Ô vous-autres voyez comment les annĂ©es tombent toutes avec fracas et forment un nuage, et l'oiseau sur sa branche se moque des rĂȘves de l'homme, tandis que tout expire comme des Ă©cailles. Ce feu, que le propre PromĂ©thĂ©e ne rĂ©dime pas, douleur mise sur le front pour qu'elle soit Ă©ternelle, ĂŽ voyez-le croĂźtre sur les ruines, les cendres qui restent de son brasier muet. Nous parcourons les heures sans regarder leur visage, ces lĂšvres qui parfois nous appellent de si loin. Ô si nous pouvions penser Ă  l'autre songe et si la flamme s'Ă©levait enfin vers le repos oscillant pour toujours au milieu de la BeautĂ© !
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Juan Rodolfo Wilcock
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Il convoqua de nuit tous les animaux sous un fromager. AprĂšs avoir chargĂ© les insaisissables colibris de monter la garde, il expliqua son plan: -DĂšs que l'un d'entre nous apercevra le museau de Tigre, il devra bailler de la voix afin que tous les autres puissent se cacher. Toi, Chien, tu aboieras. Toi, Macaque, tu crieras comme un cinglĂ© que tu es. Toi, Zamba, tu barriras. Et toi, Vache, tu meugleras... Lapin aperçut alors des ronds dans la riviĂšre au pied de l'arbre. -Quand Ă  toi, Poisson..., hĂ©sita-t-il un long moment, tu resteras muet. Il y a des fois oĂč le silence est plus puissant que la parole. Et Poisson se sentit rassurĂ© sur son utilitĂ©.
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Olivier Larizza
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Le Puits mystĂ©rieux À travers la forĂȘt de folles arabesques Que le doigt du sommeil trace au mur de mes nuits, Je vis, comme l’on voit les Fortunes des fresques, Un jeune homme penchĂ© sur la bouche d’un puits. Il jetait, par grands tas, dans cette gueule noire Perles et diamants, rubis et sequins d’or, Pour faire arriver l’eau jusqu’à sa lĂšvre, et boire ; Mais le flot flagellĂ© ne montait pas encor. HĂ©las ! que d’imprudents s’en vont aux puits, sans corde, Sans urne pour puiser le cristal souterrain, Enfouir leur trĂ©sor afin que l’eau dĂ©borde, Comme fit le corbeau dans le vase d’airain ! HĂ©las ! et qui n’a pas, Ă©pris de quelque femme, Pour faire monter l’eau du divin sentiment, JetĂ© l’or de son cƓur au puits sans fond d’une Ăąme, Sur l’abĂźme muet penchĂ© stupidement !
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Théophile Gautier (Poésies ComplÚtes De Théophile Gautier (French Edition))
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Il songea, une nouvelle fois, que, petit, un jour, il portait un lapin par les pattes de derriĂšre. C'Ă©tait en Sicile, les pattes Ă©taient attachĂ©es avec de la ficelle, il marchait Ă  cĂŽtĂ© de son pĂšre, son pĂšre trimbalait un panier de pommes de terre, et il sentait que le sang s'accumulait dans la petite tĂȘte du lapin, le lapin Ă©tait juste dans la posture de Saint-Pierre le jour de sa mort, les yeux du lapin muet avait un vertige infini de souffrance et de terreur, il aurait suffi de mettre l'animal dans l'autre sens, la tĂȘte en haut, alors, au moins, avant la mort inĂ©vitable, il aurait cessĂ© de souffrir, mais il n'osa pas. Par consĂ©quent, lui, petit, dĂ©jĂ  Ă©tait pris dans l'omertĂ  du monde, dans cette complicitĂ© gĂ©nĂ©rale qui nous fait, en gros, accepter des mers et des montagnes de souffrance et de terreur, les reconnaitre pour lĂ©gitimes, nĂ©cessaires, bonnes, justes. Si l'on se mettait, par exemple, Ă  souffrir pour un lapin, il faudrait, tout de suite, souffrir aussi pour les chevaux, les mouches, les rats, les vieillards. C'est pourquoi il avait continuĂ© Ă  tenir l'animal Ă  l'envers, par ses pattes ficelĂ©es, tout en sentant que le regret s'accumulait en lui, s'accumulait jusqu'Ă  former un dĂ©pĂŽt pesant dans la tĂȘte de l'animal, enflammant ses yeux de sang et de terreur, mais l'omertĂ , dĂ©jĂ , Ă©tait la plus forte, la complicitĂ© taciturne des hommes entre eux, des ĂȘtres entre eux. Demandez Ă  qui vous voudrez. Un lapin, pour un trajet donnĂ©, se porte la tĂȘte en bas, ficelĂ© par les pattes de derriĂšre, c'est la loi. Un bambin, sur un chemin, dans la grande Ăźle, dans la Sicile, il ne va pas, de lui-mĂȘme, accomplir la rĂ©volution, tourner l'animal dans l'autre sens, dans le sens du pardon, du bien-ĂȘtre, au risque de troubler le pas de son pĂšre, son pĂšre portait les pommes de terre.
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Jacques Audiberti (Le MaĂźtre De Milan)
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... Une nuit d'automne, cinq ans plus tĂŽt. Ils longeaient une rue, et les feuilles mortes tombaient autour d'eux, et ils sont arrivĂ©s Ă  un endroit sans arbres, oĂč le trottoir Ă©tait blanc sous la lune. Ils se sont arrĂȘtĂ©s. Ils se sont tournĂ©s l'un vers l'autre. C'Ă©tait une nuit silencieuse, traversĂ©e par ce mystĂ©rieux battement de fiĂšvre, qui souligne deux fois par an les changements de saison. Les douces lumiĂšres des maisons ronronnaient dans l'obscuritĂ©, et l'on devinait dans le ciel un tournoiement d'Ă©toiles. À la frange de son regard, Gatsby dĂ©couvrait l'alignement des trottoirs, qui dessinait comme une Ă©chelle, et cette Ă©chelle conduisait vers un lieu secret au-dessus des arbres — il pouvait y monter, s'il y montait seul, et l'ayant atteint, boire la vie Ă  sa source mĂȘme, se gorger du lait transcendant des prodiges. Le visage clair de Daisy se levait lentement vers lui, et il sentait son cƓur battre de plus en plus vite. Il savait qu'au moment oĂč il embrassait cette jeune fille, au moment oĂč ses rĂȘves sublimes Ă©pouseraient se souffle fragile, son esprit perdrait Ă  jamais l'agilitĂ© miraculeuse de l'esprit de Dieu. Il avait alors attendu, Ă©coutĂ© encore un moment la vibration du diapason qui venait de heurter une Ă©toile, puis il l'avait embrassĂ©e, et Ă  l'instant prĂ©cis oĂč ses lĂšvres touchaient les siennes, il avait senti qu'elle s'Ă©panouissait comme une fleur Ă  son contact et l'incarnation s'Ă©tait achevĂ©e. À travers ce qu'il disait, et malgrĂ© une sentimentalitĂ© excessive, je retrouvais quelque chose, Ă  mon tour — une cadence insaisissable, des fragments de mots oubliĂ©s, quelque chose qui s'Ă©tait passĂ© bien des annĂ©es auparavant. J'ai senti pendant un moment qu'une phrase cherchait Ă  prendre forme dans ma bouche, et j'ai ouvert les lĂšvres, comme un muet, sous la pression d'une force bien au-delĂ  d'une simple respiration et qui cherchait Ă  s'Ă©chapper. Mais elles ne formĂšrent aucun son, et ce dont j'Ă©tais sur le point de me souvenir est restĂ© indicible Ă  jamais.
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F. Scott Fitzgerald (The Great Gatsby)
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Aa – pronounced as ah, as in father Bb – pronounced as bay Cc – Generally, its French pronunciation is say. However, its pronunciation will change depending on the situation. If this letter comes before I and E, it must be pronounced as the English S (similar to how C in the word center is pronounced). If it comes before A, O, and U, its pronunciation must be the same as c in cat. Dd – pronounced as day, or similar to D in the word dog Ee – must sound like euh, similar to the emphasis of U in the word burp Ff – sounds like eff, similar to how F is pronounced in the word fog Gg – As a general rule, this letter is pronounced as jhay. However, its pronunciation will change depending on the word. If this letter is found before the vowels A, O, and U, it must sound like the g in the word get. On the other hand, if it’s placed before I and E, the pronunciation must be similar to the S in the word measure. Hh – While this letter generally sounds as ash and is found in French written words, it is ALWAYS silent, even if the word begins with this letter. However, H has two kinds in the French language that are useful in writing. In non-aspirated H (or H muet), the letter H is treated as a vowel and the word requires either liaisons or contractions (other rules will be discussed in a later section). On the other hand, in an aspirated H (or H aspirĂ©), the word is treated is a consonant and will not require liaisons or contractions. To determine which words are aspirated or not so that words can be spelled and pronounced correctly, French dictionaries place an asterisk (or any other symbol) on words starting with an H to indicate that they are aspirated. Ii – sounds like ee, or similar to how the letters ea in the word team is pronounced Jj – pronounced as ghee, and sounds like the S in the word measure Kk – sounds like kah, and is pronounced like the K in the word kite Ll – a straightforward el pronunciation, similar to L in the word lemon Mm – simply pronounced as emm, from M in the word minute Nn – similar to N in the word note, as it sounds like enn Oo – This letter can be pronounced as the O in the word nose, or can also sound similar to the U in nut. Pp – pronounced as pay, or similar to the letter P in the word pen Qq – sounds like ku, or how the K in kite is pronounced Rr – must sound like you’re saying air. To do this correctly in French, you must try to force air as if it’s going to the back of your throat. Your tongue must be near the position where you gargle, but the letter must sound softly. Ss – Generally, it must sound like ess. However, the pronunciation might change depending on the word. If the word begins with an S or has 2 S’s, it must sound like the S in sister. However, if the word only has one S, it must sound like the Z in the word amazing. Tt – pronounced as tay, just like t in the word top Uu – To pronounce this properly, you must say the letter E as how it is said in English while making sure that your lips follow the position like you’re saying “oo”. Vv – pronounced as vay, and sounds like the V in violin. Ww – pronounced as dubla-vay as the general rule. However, this may be changed depending on the word. It can sound like V in the word violin, or as W in the word water. Xx – sounds like eeks, and can be pronounced either like gz (as how the word exit is said) or as ks (when the word socks is said). Yy – pronounced as ee-grehk, or similar to ea in leak. Zz – sounds as zed, or like the letter Z in zebra
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Adrian Alfaro (Learn French: A beginner's guide to learning basic French fast, including useful common words and phrases!)
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Le rythme lent et appliquĂ© me faisait venir au cƓur une lointaine berceuse crĂ©ole.
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Daniel Picouly (Le Cri muet de l'iguane)
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Celui-lĂ  sent la mangue. Encore une histoire avec plus de noyau que de chair.
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Daniel Picouly (Le Cri muet de l'iguane)
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Les souvenirs sont comme les orphelins, leur avenir dépend de la famille d'accueil.
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Daniel Picouly (Le Cri muet de l'iguane)
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Elle les élevait en traçant dans l'espace des lignes invisibles qu'ils respectaient. Des enfants funambules.
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Daniel Picouly (Le Cri muet de l'iguane)
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Ce qu'il y a de brutal et d'exemplaire chez Rimbaud, c'est qu'il rend la vie inutile. Inutilisable. Toute lecture, toute ambition intellectuelle, hors de question. Puisqu'un Rimbaud est possible, tout est vain. Il arrive et il parle. Et sa parole est un chant. Et ce chant implique tous les chants possibles. Et les annule. L'expĂ©rience, la durĂ©e, l'homme sont ici mis en dĂ©route. Il renverse toutes les lois, en imposant la loi qui est et reste le haut fait d'ĂȘtre ce que l'on est. Il ne vit que par raccroc, il respire parce qu'il faut bien. Et peu importe alors ce qu'il va faire de cette vie dĂ©risoire. Sa poche d'ignorance, d'inspiration est prĂ©servĂ©e. Il rend Ă  ce qu'on nomme la vie le suprĂȘme hommage, qui consiste Ă  opĂ©rer comme si l'on n'avait que faire de ce qu'elle laisse espĂ©rer. HĂ©ritier milliardaire qui vivrait comme si ce trĂ©sor ne lui Ă©tait de rien. Superbe mĂ©pris. Il rendra la cassette pleine, sans mĂȘme s'ĂȘtre souciĂ© d'en vĂ©rifier les richesses. Antiphilosophe extrĂȘme qui respecte aussi peu la mort que la vie. Il avance oreilles bouchĂ©es, lĂšvres closes, muet jusqu'au rire; oui, proprement angĂ©lique. BrĂ»lant toutes ses cartes sans calcul, sans prĂ©mĂ©ditation, sans plaisir. Il est ce qu'il est et fait ce qu'il fait. Le secret de Rimbaud, c'est l'Ă©vidence. Un rien de prĂ©sence dĂ©placĂ©e et c'en Ă©tait fait. Il rĂ©ussissait ou il Ă©chouait. Alors que son destin n'est pas qualifiable. Est le prĂ©sent mĂȘme.
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Georges Perros (Papiers collés)
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POSSESSION L'Ăąge terrible, c'est l'Ăąge d'or. J'appelle ainsi la dure Ă©poque oĂč l'or eut son avĂšnement. C'est l'an 1300, sous le rĂšgne du beau roi qu'on put croire d'or ou de fer, qui ne dit jamais un mot, grand roi qui parut avoir un dĂ©mon muet, mais de bras puissant, assez fort pour brĂ»ler le Temple, assez fort pour atteindre Rome et d'un gant de fer porter le premier souffle au pape. L'or devient alors le grand pape, le grand dieu. Non sans raison. Le mouvement a commencĂ© sur l'Europe par la croisade. On n'estime de richesse que celle qui a des ailes et se prĂȘte au mouvement, celle des Ă©changes rapides. Le roi, pour frapper ses coups Ă  distance ne veut que de l'or.
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Jules Michelet
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Un long silence s’écoula. Ces silences qui nous font entendre la pensĂ©e des autres. On a alors peur de les troubler, ces silences, de la mĂȘme maniĂšre qu’on craint de jeter une pierre dans ces eaux qu’on appelle dormantes. Chacun sait bien que les eaux ne dorment pas chacun sait bien que les silences ne sont pas muets. A certains moment de leur vie les homme parlent pour dire quelque chose ; et quand ils se taisent, ils parlent encore.
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Malek Haddad (La derniĂšre impression (French Edition))
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Nous ne serons pas deux, nous serons mille et constamment de passage. Calmes comme des récidivistes, agités comme des voleurs, muets comme des assassins. Dieu que je t'aimerai.
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GeneviĂšve Desrosiers (Nombreux seront nos ennemis)
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Les frontons, pignons et cheminĂ©es qui n'avaient pas Ă©tĂ© arrachĂ©s et emportĂ©s par le courant saillaient de la surface sombre et luisante tels des signaux de dĂ©tresse de pierre, de brique et de bois; si bien que les branchages et les dĂ©chets non identifiĂ©s - bouts de vĂȘtements, dĂ©bris de meubles - qui frĂŽlaient leurs appels Ă  l'aide muets, s'y accrochaient dans leur dĂ©rive, comme autant d'anneaux de crasse autour de doigts tendus.
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Michael McDowell (La Crue (Blackwater, #1))
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Pays de muets, pays de la belle endormie, merveilleux mais sans vie parce qu’y manque le souffle de la libertĂ©. Aujourd’hui comme hier.
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Giuliano da Empoli (Le Mage du Kremlin)
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La floraison Ils t’ont volĂ© toutes les Ă©toiles et le ciel ils l’ont verrouillĂ© avec des oiseaux mĂ©talliques. Ils t’ont caressĂ© avec l’ombre
 Ils t’ont arrachĂ© les Ă©paules avec la fuite Ils t’ont embrassĂ© avec la glace
 une fleur Ă  peine Ă©close, dĂ©sertĂ©e flotte impeccablement sous tes cĂŽtes tel un grand-pĂšre perdu implacablement, par une matinĂ©e inutile comme un dĂ©but de mois de mars
 Seule cette ville Est le tĂ©moin muet De ton passage Ă  travers l’étreinte
 seule cette ville s’effondre intensĂ©ment, irrĂ©mĂ©diablement dans le souvenir souffreteux de la ville qui fut sous le vol douloureux et mĂ©tallique des oiseaux russes. Sais-tu que tu n’as plus de nom ni de rĂȘves ??? que tu es une statistique un nombre insensible fondant lentement sur l’asphalte indĂ©cent de la ville qui se meurt
 Seule une pluie salĂ©e, profonde Caresse encore ton front Et le mutisme de la pierre. (Marius CONU)
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Marius Conu (Le IV-e Reich: UkraĂŻna mir)
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Chaque jour, le maĂźtre se contentait de le saluer et commençait son cours. Puis il demeurait invisible le reste de la journĂ©e et restait muet lors du dĂźner. Or, ce matin-lĂ , debout prĂšs de la riviĂšre argentĂ©e, le vieil aveugle lui dit : — Yuko, tu deviendras un poĂšte accompli lorsque, dans ton Ă©criture, tu intĂ©greras les notions de peinture, de calligraphie, de musique et de danse. Et surtout lorsque tu maĂźtriseras l’art du funambule. Yuko se mit Ă  sourire. Le maĂźtre n’avait pas oubliĂ©. — Pourquoi l’art du funambule pourrait-il me servir ? Soseki posa sa main sur l’épaule du jeune homme, comme il l’avait dĂ©jĂ  fait un mois plus tĂŽt. — Pourquoi ? En vĂ©ritĂ©, le poĂšte, le vrai poĂšte, possĂšde l’art du funambule. Écrire, c’est avancer mot Ă  mot sur un fil de beautĂ©, le fil d’un poĂšme, d’une Ɠuvre, d’une histoire couchĂ©e sur un papier de soie. Écrire, c’est avancer pas Ă  pas, page aprĂšs page, sur le chemin du livre. Le plus difficile, ce n’est pas de s’élever du sol et de tenir en Ă©quilibre, aidĂ© du balancier de sa plume, sur le fil du langage. Ce n’est pas non plus d’aller tout droit, en une ligne continue parfois entrecoupĂ©e de vertiges aussi furtifs que la chute d’une virgule, ou que l’obstacle d’un point. Non, le plus difficile, pour le poĂšte, c’est de rester continuellement sur ce fil qu’est l’écriture, de vivre chaque heure de sa vie Ă  hauteur du rĂȘve, de ne jamais redescendre, ne serait-ce qu’un instant, de la corde de son imaginaire. En vĂ©ritĂ©, le plus difficile, c’est de devenir un funambule du verbe. Yuko remercia le maĂźtre de lui enseigner l’art d’une façon si subtile, si belle.
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Maxence Fermine
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Le pĂąle sourire d’YsaĂ«lle fut sa seule rĂ©ponse, l’accord muet taisant les Ă©lans protecteurs de son cƓur. Nul Ă  Bron ne souhaitait voir le bon peuple d’Ethyr abandonnĂ© aux cruautĂ©s du sort. Les temps Ă  venir seraient difficiles ; la guerre, fatalitĂ© mĂȘlĂ©e de domination et de deuils, c’était dans l’esprit du peuple d’Ethyr le manque, la terreur, les maladies, la douleur et l’agonie. DĂ©jĂ , sa pensĂ©e doutait que la quĂȘte d’Axys, mĂȘme couronnĂ©e de succĂšs, puisse changer le sort qui avait frappĂ© le royaume par la venue du Khazrug. DĂ©jĂ , elle sentait poindre le regret et la peur, souhaitant que CĂ©lian restĂąt auprĂšs d’elle, sa seule famille. NĂ©anmoins, YsaĂ«lle ne fit part de son trouble Ă  personne, ne voulant pas dĂ©courager le groupe sur le dĂ©part par un simple pressentiment.
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Cyrille Mendes (Les Épieurs d'Ombre)
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L'amour ne peut pas se passer d'Ă©change, de petits billets doux que l'on s'adresse et se renvoie. L'amour est peut-ĂȘtre la plus belle forme du dialogue que l'homme a inventĂ© pour se rĂ©pondre Ă  lui-mĂȘme. Et c'est lĂ  justement que l'art du ventriloque a un rĂŽle immense Ă  jouer. Les grands ventriloques ont Ă©tĂ© avant tout des libĂ©rateurs : ils nous permettent de sortir de nos cachots solitaires et de fraterniser avec l'univers. C'est nous qui faisons parler le monde, la matiĂšre inanimĂ©e, c'est ce qu'on appelle la culture, qui fait parler le nĂ©ant et le silence. La libĂ©ration, tout est lĂ . Je donne des leçons Ă  Fresnes; les prisonniers apprennent Ă  faire parler les barreaux, les murs, Ă  humaniser le monde. Philoloque a dit qu'une seule dĂ©finition de l'homme est possible : l'homme est une dĂ©claration d'intention, et j'ajouterais qu'il fait qu'elle soit faite hors du contexte. Je reçois ici toutes sortes de muets intĂ©rieurs pour causes extĂ©rieures, pour cause de contexte, et je les aide Ă  se libĂ©rer. Tous mes clients cachent honteusement une voix secrĂšte, car ils savent que la sociĂ©tĂ© se dĂ©fend. Par exemple, elle ferme les bordels, pour fermer les yeux. C'est ce qu'on appelle morale, bonnes moeurs et suppression de la prostitution authentique et noble, celle qui ne se sert pas du cul mais des principes, des idĂ©es, du parlement, de la grandeur, de l'espoir, du peuple, puisse continuer par des voies officielles. Il vient donc un moment oĂč vous n'en pouvez plus et oĂč vous ĂȘtes dĂ©vorĂ© par le besoin de vĂ©ritĂ© et d'authenticitĂ©, de poser des questions et de recevoir des rĂ©ponses, bref, de communiquer - de communiquer avec tout, avec le tout, et c'est lĂ  qu'il convient de faire appel Ă  l'art. C'est lĂ  que le ventriloque entre en jeu et rend la crĂ©ation possible. Je suis reconnu d'utilitĂ© publique par monsieur Marcellin, notre ancien Ministre de l'IntĂ©rieur, et monsieur Druon, notre ancien Ministre de la Culture et j'ai reçu l'autorisation d'exercer de l'Ordre des MĂ©decins, car il n'y a aucun risque. Tout demeure comme avant, mais on se sent mieux.
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Romain Gary (Gros-CĂąlin)
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Les images sont des dessins muets. Les signes sont des dessins sonores.
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Éric-Emmanuel Schmitt
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Mes rivaux, sous mes yeux, sauront plaire et charmer. Je resterai muet ; - moi, je ne sais qu'aimer
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Alfred de Musset (Theatre t1 - les marrons du feu - la nuit venitienne)
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RÊVERIE Quand le ciel en moi demeure dĂ©sert et peut-ĂȘtre muet un pleur comme d’une icĂŽne il me semble entendre seul le fjord nacrĂ© orchestre encore, nacrĂ©, oĂč tu te caches et ne peux plus rĂ©pliquer ? Est-ce peut-ĂȘtre l’impuissance dans le rĂȘve d’un dahlia ? La colonne de lumiĂšre Ă©rige des vitraux en un Gloria.
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Gabriela Livescu
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Elle aurait dĂ» avoir dĂ©jĂ  pris sa douche et s’ĂȘtre prĂ©parĂ©e pour sortir avec Luc. Au lieu de quoi, elle contemplait le travail Ă©talĂ© devant elle et le tĂ©lĂ©phone muet, sans voir la moindre raison d’aller faire la fĂȘte avec un homme, aussi mal rasĂ© et sĂ©duisant soit-il.
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Michelle Gable (L'appartement oublié)
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Voxalis Ă  Thierry Moral, manifartiste Ă©clectique J'aurais pu ĂȘtre le saltimbanque de l'Ăąge de glace entrecoupant mes espiĂšgleries avec l'ouragan Katrina plus au sud des marĂ©cages de La Nouvelle-OrlĂ©ans, c'Ă©tait peut-ĂȘtre pour moi plus appropriĂ© de jouer dans une piĂšce de thĂ©Ăątre muet avec des hĂ©ros en pĂąte Ă  modeler et papier mĂąchĂ© Ă  Montmartre sur la scĂšne d'un Cabaret du NĂ©ant. Le langage corporel trahit mon esprit hors-la-loi– je peux, mais je ne veux pas courir entre les cactus sĂ©niles, je peux, mais je ne veux pas entretenir la braise qui couve par amour du feu, je peux, mais je ne veux pas arborer l'Ă©tendard de l'Ă©tonnement par amour de la sensation. Je peux mais je ne sais pas ! Je peux mais je ne comprends pas ! Je peux mais je ne veux pas ! Le ridicule plane tel un aĂ©rostat au-dessus de l'Ɠil d'Horus et moi je n'ai pas le temps de vivre les moulins Ă  vent. [Voxalis lui Thierry Moral, manifartist eclectic Aș fi putut fi saltimbancul epocii de gheață Ăźntretăindu-mi giumbușlucăriile cu uraganul Katrina mai la sud de mlaștinile din New Orleans, poate era mai nimerit să joc Ăźntr-o piesă de teatru mut cu eroi din plastilină și papier mĂąchĂ© Ăźn Montmartre, pe scena unui Cabaret du NĂ©ant. Limbajul corpului Ăźmi trădează fărădelegea gĂąndului - pot, dar nu vreau să alerg printre cactuși senili, pot, dar nu vreau să Ăźntrețin jarul mocnit de dragul focului, pot, dar nu vreau să arborez stindardul mirării de dragul senzației. Pot, dar nu știu! Pot, dar nu Ăźnțeleg! Pot, dar nu cred! Ridicolul planează ca un aerostat peste ochiul lui Horus și eu n-am timp să trăiesc morile de vĂąnt.] (p. 32) Imperfectele emoții
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Daniel Marcu
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DĂšs l’instant oĂč la porte s’ouvrit, je me tendis. J’eus l’étrange sensation que l’air se modifiait et le silence Ă©loquent de mon visiteur me fit hausser les sourcils. Allons bon, il me faisait la gueule ? — Si tu ne voulais pas me parler en venant ici, va jouer au muet ailleurs. Le ricanement grave qui emplit l’espace me fit sursauter. Je savais Ă  prĂ©sent que ce n’était pas Rafayel, mais un homme Ă  qui je n’aurais jamais pensĂ© adresser la parole, qui se tenait Ă  quelques pas de moi. — YphaĂ«lle, tu es toujours aussi aimable quand tu t’adresses Ă  une personne pour la premiĂšre fois ? Je haussai les sourcils face Ă  cette voix grave qui s’était enroulĂ©e autour de mon prĂ©nom. — Toujours, rĂ©pondis-je en me retournant vers lui. Et tu dĂ©barques toujours Ă  moitiĂ© vĂȘtu dans la chambre d’une inconnue ? Il me fit un sourire malicieux qui creusa des fossettes dont je ne soupçonnais pas l’existence. — Toujours. À la bonne heure, un comique. Je dĂ©taillai l’homme, bien plus grand et mieux bĂąti que Rafayel et dont la peau Ă©tait lĂ©gĂšrement basanĂ©e, qui me faisait face et je croisais les bras. Il ne portait que l’ample pantalon en tissu noir qui montrait son appartenance Ă  ma caste, laissant ainsi son ventre plat et bien sculptĂ© Ă  qui voudrait regarder.
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Phoenix Pharell (L'Éveil (Cendresa, #1))
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Un ami Ă  qui je racontais ma mĂ©saventure m’a dit en riant : « Ça t’apprendra Ă  admirer des fascistes. » C’était expĂ©ditif et, je crois, juste. Herzog, capable d’une vibrante compassion pour un aborigĂšne sourd-muet ou un vagabond schizophrĂšne, considĂ©rait un jeune cinĂ©phile Ă  lunettes comme une punaise mĂ©ritant d’ĂȘtre moralement Ă©crabouillĂ©e, et j’étais quant Ă  moi le client idĂ©al pour me faire traiter de la sorte. Il me semble qu’on touche lĂ  quelque chose qui est le nerf du fascisme. Si on le dĂ©nude, ce nerf, que trouve-t-on ? En Ă©tant radical, une vision du monde Ă©videmment scandaleuse : ĂŒbermenschen et untermenschen, Aryens et Juifs, d’accord, mais ce n’est pas de cela que je veux parler. Je ne veux parler ni de nĂ©onazis, ni d’extermination des prĂ©sumĂ©s infĂ©rieurs, ni mĂȘme de mĂ©pris affichĂ© avec la robuste franchise de Werner Herzog, mais de la façon dont chacun de nous s’accommode du fait Ă©vident que la vie est injuste et les hommes inĂ©gaux : plus ou moins beaux, plus ou moins douĂ©s, plus ou moins armĂ©s pour la lutte. Nietzsche, Limonov et cette instance en nous que j’appelle le fasciste disent d’une mĂȘme voix : « C’est la rĂ©alitĂ©, c’est le monde tel qu’il est. » Que dire d’autre ? Ce serait quoi, le contre-pied de cette Ă©vidence ? « On sait trĂšs bien ce que c’est, rĂ©pond le fasciste. Ça s’appelle le pieux mensonge, l’angĂ©lisme de gauche, le politiquement correct, et c’est plus rĂ©pandu que la luciditĂ©. » Moi, je dirais : le christianisme. L’idĂ©e que, dans le Royaume, qui n’est certainement pas l’au-delĂ  mais la rĂ©alitĂ© de la rĂ©alitĂ©, le plus petit est le plus grand. Ou bien l’idĂ©e, formulĂ©e dans un sutra bouddhiste que m’a fait connaĂźtre mon ami HervĂ© Clerc, selon laquelle « l’homme qui se juge supĂ©rieur, infĂ©rieur ou mĂȘme Ă©gal Ă  un autre homme ne comprend pas la rĂ©alitĂ© »
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Emmanuel CarrĂšre (Limonov)
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En ce temps-lĂ , le musĂ©e Guimet Ă©tait un temple. C’est ainsi qu’il se dresse, maintenant, au fond de ma mĂ©moire. Je vois un large escalier de pierre s’élevant entre des murs couverts de fresques. Tout en gravissant les degrĂ©s, l’on rencontre successivement un brahmine altier versant une offrande dans le feu sacrĂ© ; des moines bouddhistes vĂȘtus de toges jaunes s’en allant quĂȘter, bol en main, leur nourriture quotidienne ; un temple japonais posĂ© sur un promontoire auquel conduit, par-delĂ  un torii rouge, une allĂ©e bordĂ©e de cerisiers en fleur. D’autres figures, d’autres paysages de l’Asie sollicitent encore l’attention du pĂšlerin montant vers le mystĂšre de l’Orient [...]. A droite, est une toute petite salle de lecture oĂč les fervents de l’orientalisme s’absorbent en de studieuses recherches, oublieux de Paris dont les bruits heurtent en vain les murs du musĂ©e-temple, sans parvenir Ă  troubler l’atmosphĂšre de quiĂ©tude et de rĂȘve qu’ils enclosent. Dans cette petite chambre, des appels muets s’échappent des pages que l’on feuillette. L’Inde, la Chine, le Japon, tous les points de ce monde qui commence au-delĂ  de Suez sollicitent les lecteurs... Des vocations naissent... la mienne y est nĂ©e. Tel Ă©tait le musĂ©e Guimet quand j’avais vingt ans".
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Alexandra David-NĂ©el (L'Inde oĂč j'ai vĂ©cu)
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When he was twenty-four, AndrĂ© floated down to Saigon and returned with a wife standing upon his prow. Eugenia was the eldest child of Pierre Cazeau, the stately, arrogant owner of the HĂŽtel Continental, on rue Catinat. She was also deaf. Her tutors had spent the first thirteen years of her life attempting to teach her how to speak like a hearing person, as was dictated by the popular pedagogy of the time. Her tongue was pressed, her cheeks prodded, countless odd intonations were coaxed forth from her lips. Cumbersome hearing horns were thrust into her ears, spiraling upward like ibex horns. It was a torture she finally rejected for the revolutionary freedom of sign, which she taught herself from an eighteenth-century dictionary by Charles-Michel de l’ÉpĂ©e that she had stumbled upon accidentally on the shelf of a Saigon barbershop.1 Based on the grammatical rules of spoken language, L’ÉpĂ©e’s Methodical Sign System was unwieldy and overly complex: many words, instead of having a sign on their own, were composed of a combination of signs. “Satisfy” was formed by joining the signs for “make” and “enough.” “Intelligence” was formed by pairing “read” with “inside.” And “to believe” was made by combining “feel,” “know,” “say,” “not see,” plus another sign to denote its verbiage. Though his intentions may have been noble, L’EpĂ©e’s system was inoperable in reality, and so Eugenia modified and shortened the language. In her hands, “belief” was simplified into “feel no see.” Verbs, nouns, and possession were implied by context. 1 “So unlikely as to approach an impossibility,” writes RĂžed-Larsen of this book’s discovery, in Spesielle ParN33tikler (597). One could not quite call her beautiful, but the enforced oral purgatory of her youth had left her with an understanding of life’s inherent inclination to punish those who least deserve it. Her black humor in the face of great pain perfectly balanced her new husband’s workmanlike nature. She had jumped at the opportunity to abandon the Saigon society that had silently humiliated her, gladly accepting the trials of life on a backwater, albeit thriving, plantation. Her family’s resistance to sending their eldest child into the great unknowable cauldron of the jungle was only halfhearted—they were in fact grateful to be unburdened of the obstacle that had kept them from marrying off their two youngest (and much more desirable) daughters. AndrĂ© painstakingly mastered Eugenia’s language. Together, they communed via a fluttering dance of fingertips to palms, and their dinners on the Fig. 4.2. L’ÉpĂ©e’s Methodical Sign System From de l’ÉpĂ©e, C.-M. (1776), Institution des sourds et muets: par la voie des signes mĂ©thodiques, as cited in Tofte-Jebsen, B., Jeg er Raksmey, p. 61 veranda were thus rich, wordless affairs, confluences of gestures beneath the ceiling fan, the silence broken only by the clink of a soup spoon, the rustle of a servant clearing the table, or the occasional shapeless moan that accentuated certain of her sentences, a relic from her years of being forced to speak aloud.
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Anonymous
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Chanson À l'heure oĂč, dans les Ɠufs, le blanc dĂ©cline Et, bien rangĂ©s, les pots vides font Ă©cho Aux frĂ©missements d'une lampe qui, Ă  la cuisine, Plonge dans nos Ăąmes son huileux mĂ©got, Lorsque des anges muets injectent dans nos narines Des tombereaux d'arĂŽmes envoĂ»tants, Et, dans des tasses flanquĂ©es de cruches, dĂ©gouline Le lait candide du dernier couchant L'Ă©blouissement est tellement inouĂŻ Et notre peur tellement exorbitante Que nous sommes tous Ă  la recherche d'une scie Pour ouvrir un matin dans cette immense attente. (poĂšme traduit du roumain par Virgil Tanase)
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Emil Brumaru
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L’impact d’un film est imprĂ©visible. La tessiture psychologique du spectateur est mallĂ©able. Il Ă©prouve des Ă©motions inabouties et mouvantes, Ă©mois rythmĂ©s par le dĂ©filement continu d’images. Revoir un film Ă  quelques jours ou plusieurs mois d’intervalle Ă©talonne cette sensibilitĂ© variable. Une deuxiĂšme vision ne produit pas nĂ©cessairement les mĂȘmes effets. La rĂ©ceptivitĂ© du spectateur averti dĂ©pend du contexte de la sĂ©ance et des soucis dominants au moment de la projection. En voici deux exemples. Je n’avais pas tellement vibrĂ© au premier jet de « La famille BĂ©lier », l’histoire de Paula, seize ans, Ă©cartelĂ©e entre devoir et Ă©mancipation dans une famille de sourds-muets. [
] Un mois plus tard, je [l’] ai revu Ă  l’occasion d’une soirĂ©e philanthropique. [
]Le film aussi Ă©tait projetĂ© en audiodescription. En plus des paroles, des indications sur l’ambiance et les sons comblaient le vide acoustique d’une partie du public. Ce sous-titrage spĂ©cifique m’a fait rĂ©aliser ce que reprĂ©sente le handicap de ne rien entendre des bruits du monde ni pouvoir verbaliser ses dĂ©sirs, peurs et besoins. Une sĂ©quence a retenu particuliĂšrement mon attention : celle oĂč l’on se oĂč le son disparaĂźt progressivement pendant un concert. Les ravages de la surditĂ© prennent toute leur ampleur. Le contexte singulier de la sĂ©ance mixte a soulignĂ© des attitudes que j’avais escamotĂ©es Ă  la premiĂšre vision : l’importance du toucher, les Ă©lans d’affection spontanĂ©s, les mimiques expressives. (pp. 37-38)
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Patrice Gilly (CINE-NARRATION, UNE FAÇON D'ETRE: Du rĂ©cit de film Ă  la conscience de soi)
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L’oiseau Quand il est revenu Vers ses petits avec de la nourriture, Il a trouvĂ© le nid vide Et muet. Il s'est mis Ă  les chercher Jusqu'Ă  ce que son plumage devienne blanc, Jusqu'au moment oĂč dans son bec La semence ait germĂ©. (traduit par StĂ©phanie Clech)
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Grigore Vieru