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I will see you bereft of all that you have, of home and happiness and beautiful things. I will see your nation cast down and your allies drawn away. I will see you as alone and friendless and wretched as am I; and then you may live as long as you like, in some dark and lonely corner of the earth, and I shall call myself content.
-Lien, Albino Celestial (Dragon)
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Naomi Novik (Black Powder War (Temeraire, #3))
Mildred D. Taylor (Let the Circle Be Unbroken (Logans #5))
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C'est l'amour qui tisse les liens familiaux, pas le sang.
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Guillaume Musso (Parce que je t'aime)
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La destruction du lien cohésif inconscient entre l'esprit et la chair entraßne l'effet mortifÚre du corps.
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Françoise Dolto (Evangile Au Risque de La Psychanalyse(l') T2 (French Edition))
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I, Patrick Lien, son of General Brendon Lien, do hereby swear my life to helping Princess Wilhelmina Korte reclaim her kingdom, no matter the cost.
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Jodi Meadows (The Orphan Queen (The Orphan Queen, #1))
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How terrible it is to recognize that oneâs brilliance rests solely upon the small-mindedness of others.
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Sarah Shun-lien Bynum (Madeleine Is Sleeping)
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Dix rĂȘves pour un marchombre :
Se glisser derriĂšre lâombre de la lune.
RĂȘver le vent.
Chevaucher la brume.
DĂ©couvrir la frontiĂšre absolue.
La franchir.
Dâune phrase, lier la Terre aux Ă©toiles.
Danser sur ce lien.
Capter la lumiĂšre.
Vivre lâombre.
Tendre vers lâharmonie. Toujours.
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Pierre Bottero (Ellana (Le Pacte des MarchOmbres, #1))
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Dans cette vie qui vous apparaĂźt quelquefois comme un grand terrain vague sans poteau indicateur, au milieu de toutes les lignes de fuite et les horizons perdus, on aimerait trouver des points de repĂšre, dresser une sorte de cadastre pour n'avoir plus l'impression de naviguer au hasard. Alors, on tisse des liens, on essaye de rendre plus stables des rencontres hasardeuses.
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Patrick Modiano (Dans le café de la jeunesse perdue)
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Les liens se font et se dĂ©font, c'est la vie. Un matin, l'un reste et l'autre part, sans que l'on sache toujours pourquoi. Je ne peux pas tout donner Ă l'autre avec cette Ă©pĂ©e de DamoclĂšs au-dessus de la tĂȘte. Je ne veux pas bĂątir ma vie sur les sentiments parce que les sentiments changent. Ils sont fragiles et incertains. Tu les crois profonds et ils sont soumis Ă une jupe qui passe, Ă un sourire enjĂŽleur. Je fais de la musique parce que la musique ne partira jamais de ma vie. J'aime les livres, parce que les livres seront toujours lĂ . Et puis... des gens qui s'aiment pour la vie, moi, je n'en connais pas.
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Guillaume Musso (La fille de papier)
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Forget about lien about you behind your back and talking nonsense, some people can lie to you looking in your eyes...
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honeya
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JâĂ©tablissais confusĂ©ment un lien entre ma classe sociale dâorigine et ce qui mâarrivait. PremiĂšre Ă faire des Ă©tudes supĂ©rieures dans une famille dâouvriers et de petits commerçants, jâavais Ă©chappĂ© Ă lâusine et au comptoir. Mais ni le bac ni la licence de lettres nâavaient rĂ©ussi Ă dĂ©tourner la fatalitĂ© de la transmission dâune pauvretĂ© dont la fille enceinte Ă©tait, au mĂȘme titre que lâalcoolique, lâemblĂšme. JâĂ©tais rattrapĂ©e par le cul et ce qui poussait en moi câĂ©tait, dâune certaine maniĂšre, lâĂ©chec social.
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Annie Ernaux (L'événement)
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Dans l'Ă©preuve quotidienne qui est la nĂŽtre, la rĂ©volte joue le mĂȘme rĂŽle que le cogito dans l'ordre de la pensĂ©e: elle est la premiĂšre Ă©vidence. Mais cette Ă©vidence tire l'individu de sa solitude. Elle est un lien commun qui fonde sur tous les hommes la premiĂšre valeur. Je me rĂ©volte, donc nous sommes.
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Albert Camus (The Rebel)
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Puisque c'est ainsi. Puisque le temps sépare ceux qui s'aiment et que rien ne dure.
Ce que nous vivions là , et nous en étions conscients tous les quatre, c'était un peu de rab. Un sursis, une parenthÚse, un moment de grùce. Quelques heures volées aux autres...
Pendant combien de temps aurions-nous l'Ă©nergie de nous arracher ainsi du quotidien pour faire le mur? Combien de permissions la vie nous accorderait-elle encore? Combien de pieds de nez? Combien de petites grattes? Quand allions-nous nous perdre et comment les liens se distendraient-ils?
Encore combien d'annĂ©es avant d'ĂȘtre vieux?
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Anna Gavalda (L'ĂchappĂ©e belle)
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tu es noeud de relations et rien d'autre. Et tu existes par tes liens. Tes liens existent par toi. Le temple existe par chacune des pierres.
(chapitre CLXXV)
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Antoine de Saint-Exupéry (Citadelle)
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Les rĂȘves nâappartiennent ni Ă ceux qui les font ni Ă ceux qui les lisent. Ils sont juste un lien invisible entre les Ăąmes et les cĆurs.
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Anonymous (Yeruldelgger (French Edition))
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What had been a perceived threat, a lien in a sense on future human behavior, was quickly reduced to a historical curiosity.
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Arthur C. Clarke (Rama II (Rama #2))
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«La prunelle de mes yeux.» Lâexpression peine Ă rendre ce qui lie le parent Ă son nouveau-nĂ©. La prunelle de ses yeux, on pouvait la lui arracher sans quâil tombe â la moelle de mes os sâapprocherait davantage, pour dire que ça parcourt tout ce quâon est, et quâil sâagit du lien qui sâĂ©tablit, avant mĂȘme quâon soit capable de reconnaĂźtre son enfant parmi les autres.
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Virginie Despentes (Vernon Subutex 1 (Vernon Subutex, #1))
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Pick a man, any man. That man there. See him. That man hatless. You know his opinion of the world. You can read it in his face, in his stance. Yet his complaint that a manâs life is no bargain masks the actual case with him. Which is that men will not do as he wishes them to. Have never done, never will do. Thatâs the way of things with him and his life is so balked about by difficulty and become so altered of its intended architecture that he is little more than a walking hovel hardly fit to house the human spirit at all. Can he say, such a man, that there is no malign thing set against him? That there is no power and no force and no cause? What manner of heretic could doubt agency and claimant alike? Can he believe that the wreckage of his existence is unentailed? No liens, no creditors? That gods of vengeance and of compassion alike lie sleeping in their crypt and whether our cries are for an accounting or for the destruction of the ledgers altogether they must evoke only the same silence and that it is this silence which will prevail?
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Cormac McCarthy (Blood Meridian, or, the Evening Redness in the West)
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That is what is marvelous about school, she realized: when you are in school, your talents are without number, and your promise is boundless. You ace a math test: you will one day work for NASA. The choir director asks you to sing a solo at the holiday concert: you are the next Mariah Carey. You score a goal, you win a poetry contest, you act in a play. And you are everything at once: actor, astronomer, gymnast, star. But at a certain point, you begin to feel your talents dropping away, like feathers from a molting bird. Cello lessons conflict with soccer practice. There aren't enough spots on the debating team. Calculus remains elusive. Until the day you realize that you cannot think of a single thing you are wonderful at.
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Sarah Shun-lien Bynum (Ms. Hempel Chronicles)
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J'Ă©prouve un dĂ©chirement qui s'aggrave sans cesse, Ă la fois dan l'intelligence et au centre du coeur, par l'incapacitĂ© oĂč je suis de penser ensemble dans la vĂ©ritĂ© le malheur des hommes, la perfection de Dieu et le lien entre les deux.
'I feel ceaselessly and increasingly torn, both in my intelligence and in the depth of my heart, by my inability to conceive simultaneously and in truth of the affliction of humans, the perfection of God, and the relation between the two.'
Simone Weil, Lettre Ă Maurice Schumann, n.d. (prb Dec. 1942)
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Simone Weil (Seventy Letters: Personal and Intellectual Windows on a Thinker (Simone Weil: Selected Works))
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L'orientalisme tel que je l'ai caractérisé dans cette étude met en cause, non seulement la possibilité d'une érudition qui ne soit pas politique, mais encore l'opportunité d'un lien trop étroit entre le savant et l'Etat.
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Edward W. Said (Orientalism)
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His words made Mei Lien stumble. How could this be happening? How could these men barge in here and force them to sail âhomeâ to a country where Mei Lien had never been? A country her father had bid farewell to with no intention of returning?
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Kelli Estes (The Girl Who Wrote in Silk)
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En peaufinant des habitudes, on réaffirme inlassablement sa conception d'une vie bonne, on cultive son enracinement et ses liens, on tient en respect l'impermanence des choses, l'adversité, la séparation, la dépossession. Ignorant l'ennui, satisfaits de ce qu'ils ont, dotés d'une capacité d'émerveillement sans cesse renouvelée devant un décor immuable, les casaniers sont de fervents adeptes des rituels.
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Mona Chollet (Chez soi)
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La lumiĂšre qui tombait du ciel sur la pierre, les plis de vĂȘtements, la peau, les yeux, le regard, la bouche, l'Ă©treinte, la tristesse, le lien, la force de ce lien, le visage et les mains rĂ©unis, Ă©taient pour moi la rĂ©presentation prĂ©cise de l'Amour ou de l'idĂ©e que je m'en faisais.
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Nina Bouraoui
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Myself I cannot see the persistence of the artist type. I see no need for the individual man of genius in such an order. I see no need for martyrs. I see no need for vicarious atonement. I see no need for the fierce preservation of beauty on the part of a few. Beauty and Truth do not need defenders, nor even expounders. No one will ever have a lien on Beauty and Truth; they are creations in which all participate. They need only to be apprehended; they exist externally. Certainly, when we think of the conflicts and schisms which occur in the realm of art, we know that they do not proceed out of love of Beauty or Truth. Ego worship is the one and only cause of dissension, in art as in other realms. The artist is never defending art, but simply his own petty conception of art. Art is as deep and high and wide as the universe. There is nothing but art, if you look at it properly. It is almost banal to say so yet it needs to be stressed continually: all is creation, all is change, all is flux, all is metamorphosis.
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Henry Miller
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If you wanted to kidnap someone, what would you use?" she asked Amit. They were lying in bed, with the lights off. To knock them unconscious. So that you could drag them into the back of your van."
Chloroform, I guess."
Really?" She brightened. It made her happy that the person she was marrying would commit crimes in the same way as she would.
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Sarah Shun-lien Bynum (Ms. Hempel Chronicles)
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The examiners call their children their little Line 40s. Thatâs of course where you enter your CCDC from Form 2441 on the 1040. Some of the children were playing Collections. Near the horseshoe courts. Some of the older children. Liens on the toys, a jeopardy assessment and seizure of some of the smaller childrensâ plates; there was some of the usual crying.
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David Foster Wallace (The Pale King: An Unfinished Novel)
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Beaucoup de gens aiment mieux nier les dénouements, que de mesurer la force des liens, des noeuds, des attaches qui soudent secrÚtement un fait à un autre dans l'ordre moral.
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Honoré de Balzac (Eugénie Grandet)
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Ten-percent tax increase, he says! In arrears, he says! Liens! Lawyers! Quarterly payment, he says! Overdue! Cockadoodie! Kaka! Kaka-poopie-DOOPIE!
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Stephen King (Misery)
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sur la route et dans lâeffort se nouent des liens uniques, peut-ĂȘtre parce que lâon nâa jamais autant besoin de liens que dans ces moments oĂč lâon nâa plus dâattaches.
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Henri LĆvenbruck
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Car si le plaisir et la douleur ne se rencontrent jamais en mĂȘme temps, quand on prend l'un, il faut accepter l'autre, comme si un lien naturel les rendait insĂ©parables.
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PlatĂłn (Phaedo)
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Grief is a bill and until you pay it, life puts a lien on everything else.
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Tracey Garvis Graves (The Trail of Lost Hearts)
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Il semble que l'amour des belles soit moins trompeur que l'amitié ou les liens du sang ; qu'il conserve ses droits dans les temps difficiles.
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Alexandre Pouchkine (EugÚne Onéguine (French Edition))
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Toute expérience de perte produit une brisure mais par la grùce de la littérature cette brisure peut se transformer en lien.
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Simone de Beauvoir
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La psychologue Marie PezĂ© voit un lien direct entre les postes de subordination quâelles occupent et le harcĂšlement, les agressions sexuelles quâelles subissent
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Mona Chollet (SorciÚres : La puissance invaincue des femmes)
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Je disais que le monde est absurde et j'allais trop vite. ce monde en lui-mĂȘme n'est pas raisonnable, c'est tout ce qu'on en peut dire. Mais ce qui est absurde, c'est la confrontation de cet irrationnel et de ce dĂ©sir Ă©perdu de clartĂ© dont l'appel rĂ©sonne au plus profond de l'homme. L'absurde dĂ©pend autant de l'homme que du monde. Il est pour le moment leur seul lien. Il les scelle l'un Ă l'autre comme la haine seule peut river les ĂȘtres. C'est tout ce que je puis discerner clairement dans cet univers sans mesure oĂč mon aventure se poursuit.
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Albert Camus (The Myth of Sisyphus)
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Lorsque la Spoliation est devenue le moyen dâexistence dâune agglomĂ©ration dâhommes unis entre eux par le lien social, ils se font bientĂŽt une loi qui la sanctionne, une morale qui la glorifie.
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Frédéric Bastiat
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She hears the word bell, or orchard, or swallow, and she experiences a strange surprise, like the feel of a coin in the soil. These words make her wistful; they overwhelm her with longing. Not for her orchard, nor the bell in her church, nor the swallows that nest in the eaves of her house. For something else altogether, something she would have forgotten completely.
She wonders: Why should these words pierce me, if they are not the remains of a currency I once knew how to spend?
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Sarah Shun-lien Bynum (Madeleine Is Sleeping)
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Seuls ceux qui survivent à une mort se retrouvent véritablement seuls. Les liens qui constituaient leur existence - les plus profonds comme les plus insignifiants en apparence - ont tous disparu.
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Joan Didion (The Year of Magical Thinking)
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It is made up of one character each from the names of three of the major female protagonists of the novel (P'an Chin-lien, Li P'ing-erh, and P'ang Ch'un-mei) that would literally mean Gold Vase Plum; it can be semantically construed as The Plum in the Golden Vase, or Plum Blossoms in a Golden Vase; and it puns with three near homophones that might be rendered as The Glamour of Entering the Vagina.
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David Tod Roy (The Plum in the Golden Vase or, Chin P'ing Mei: Vol. One: The Gathering)
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Je pense qu'il y a une diffĂ©rence entre l'ĂȘtre humain et l'individu. L'individu est une entitĂ© locale, qui vit dans tel pays, qui appartient Ă telle culture, Ă telle sociĂ©tĂ©, Ă telle religion. L'ĂȘtre humain n'est pas une entitĂ© locale. Il est partout. Si l'individu n'agit que dans un coin du vaste champ de la vie, son action n'aura aucun lien avec la totalitĂ©. Veuillez donc tenir prĂ©sent Ă l'esprit que ce dont nous parlons est la totalitĂ©, non la partie, car dans le plus grand est le plus petit, mais dans le plus petit, le plus grand n'est pas.
L'individu est cette petite entité, conditionnée, misérable et frustrée, que
satisfont ses petits dieux et ses petites traditions, tandis que l'ĂȘtre humain se sent responsable du bien-ĂȘtre total, de la totale misĂšre et de la
totale confusion du monde.
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J. Krishnamurti
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Mei Lien nodded. âYes, BĂ ba. Can you carry our things? Iâll get NÄinai.â Grandmother needed to be carried wherever she went because her deformed feet prevented her from putting much weight on them. Mei
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Kelli Estes (The Girl Who Wrote in Silk)
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La solitude nâexiste pas. Nul nâa jamais Ă©tĂ© seul pour naĂźtre. La solitude est cette ombre que projette la fatigue du lien chez qui ne parvient plus Ă avancer peuplĂ© de ceux quâil a aimĂ©s, quâimporte ce qui lui a Ă©tĂ© rendu.
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Alain Damasio (La Horde du Contrevent)
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La mort ? Un rendez-vous inĂ©luctable et Ă©ternellement manquĂ© puisque sa prĂ©sence signifiait notre absence. Elle s'installe Ă l'instant oĂč nous cessons d'ĂȘtre. C'est elle ou nous. Nous pouvons en toute conscience aller au-devant d'elle, mais pouvons-nous la connaĂźtre, ne fĂ»t-ce que le temps d'un Ă©clair ? J'allais ĂȘtre Ă tout jamais sĂ©parĂ©e de qui j'aimais le mieux au monde. Le "jamais plus" Ă©tait Ă notre porte. Je savais que nul lien, sauf mon amour, ne nous relierait . Si certaines cellules plus subtiles que l'on appelle Ăąme continuent Ă exister, je me disais qu'elles ne pouvaient ĂȘtre douĂ©es de mĂ©moire et que notre sĂ©paration serait Ă©ternelle. Je me rĂ©pĂ©tais que la mort n'est rien, que seules la peur, la souffrance physique et la douleur de quitter ceux que l'on aime ou l'oeuvre entreprise rendent son approche atroce et que cela te serait Ă©pargnĂ©. Mais ne plus ĂȘtre prĂ©sent au monde !
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Anne Philipe (Le Temps d'un Soupir)
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La fugue â paraĂźt-il â est un appel au secours et quelquefois une forme de suicide. Vous Ă©prouverez quand mĂȘme un bref sentiment dâĂ©ternitĂ©. Vous nâavez pas seulement tranchĂ© les liens avec le monde, mais aussi avec le temps.
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Patrick Modiano (Dora Bruder)
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Le mot perte était inadéquat. La perte était simplement un manque, elle signifiait que quelque chose avait disparu mais n'exprimait pas l'intégralité de cette séparation, la terrible disparition des liens le rattachant à tout ce qu'il avait jamais connu.
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R.F. Kuang (Babel)
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Rares sont les amis fondamentaux, ceux dont nous pouvons dire qu'ils ont changĂ© notre vie, avec cette certitude Ă©trange que, sans eux, notre vie tout simplement n'aurait pas Ă©tĂ© la mĂȘme, avec l'intime conviction que l'incidence de ce lien, son influence, ne se limite pas Ă quelques dĂźners, soirĂ©es ou vacances, mais que ce lien a irradiĂ©, rayonnĂ© bien au-delĂ , qu'il a agi sur les choix importants que nous avons faits, qu'il a profondĂ©ment modifiĂ© notre maniĂšre d'ĂȘtre et contribuĂ© Ă affirmer notre mode de vie.
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Delphine de Vigan (D'aprĂšs une histoire vraie)
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But illness does not always write itself upon the body, the sickness I search for is hidden deep within the brain. Sometimes it rises to the surface. Sometimes the face betrays what the body conceals. But there moments, these betrayals, last no longer than an instant. They come, they go, they pass over the patient, darkening and brightening his face like clouds gusting over a meadow. How is it possible, then, to tell what he is suffering when the visible signs of his inner disorder appear so fleetingly upon his face?
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Sarah Shun-lien Bynum (Madeleine Is Sleeping)
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Si je n'avais pas ce cahier, je crois que je me serais lentement laissée aller au désespoir. Je ne savais pas que les mots peuvent sauver. Aujourd'hui, je le sais : il maintiennent le lien à soi. Ils permettent de ne pas s'égarer dans la nuit profonde de la folie.
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Laurence Tardieu (Puisque rien ne dure)
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Ah,â said Lien Shu, âit is true that a blind person cannot appreciate beautiful patterns and forms, and the deaf cannot appreciate the music of bells and drums. Yet blindness and deafness do not only afflict people physically, they also exist in the minds and attitudes of people.
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Zhuangzi (The Inner Chapters: The Classic Taoist Text)
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Nous recherchons tous le bonheur, mais sans savoir oĂč, comme des ivrognes qui cherchent leur maison, sachant confusĂ©ment qu'ils en ont une. C'est l'amour de nous-mĂȘmes qui assiste l'amour des autres ; c'est par nos besoins mutuels que nous sommes utiles au genre humain ; c'est l'Ă©ternel lien des hommes.
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Voltaire
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Les heures passĂšrent. MĂȘme si la dĂ©fense et la guerre n'avaient jamais Ă©tĂ© mon dada, la sĂ©curitĂ© des vampires Ă©tait hautement contextuelle et donc incroyablement intĂ©ressante. Il y avait des liens avec l'histoire (les vampires s'Ă©taient fait baiser par le passĂ©!), la politique (La Maison X nous avait baisĂ© par le passĂ©!), la philosophie (pourquoi croyez-vous qu'on nous avait baisĂ© par le passĂ©?) l'Ă©thique (si nous ne buvions pas le sang des humains, nous serions-nous fait baiser par le passĂ©?) et, bien-sĂ»r, la stratĂ©gie (comment nous avait-on baisĂ©? Comment pouvait-on Ă©viter de nous faire baiser de nouveau ou, mieux encore, comment pouvions-nous les baiser en premier?)
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Chloe Neill (Some Girls Bite (Chicagoland Vampires, #1))
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Parfois, le destin ressemble Ă une tempĂȘte de sable qui se dĂ©place sans cesse. Tu modifies ton allure pour lui Ă©chapper. Mais la tempĂȘte modifie aussi la sienne. Tu changes Ă nouveau le rythme de ta marche, et la tempĂȘte change son rythme elle aussi. C'est sans fin, cela se rĂ©pĂšte un nombre incalculable de fois, comme une danse macabre avec le dieu de la Mort, juste avant l'aube. Pourquoi ? parce que la tempĂȘte n'est pas un phĂ©nomĂšne venu d'ailleurs sans aucun lien avec toi. Elle est toi mĂȘme et rien d'autre. elle vient de l'intĂ©rieur de toi. Alors la seule chose que tu puisses faire, c'est pĂ©nĂ©trer dĂ©libĂ©rĂ©ment dedans, fermer les yeux et te boucher les oreilles afin d'empĂȘcher le sable d'y entrer, et la traverser pas Ă pas. Au coeur de cette tempĂȘte, il n'y a pas de soleil, il n'y a pas de lune, pas de repĂšre dans l'espace ; par moments, mĂȘme, le temps n'existe plus. Il n'y a que du sable blanc et fin comme des os broyĂ©s qui tourbillonne haut dans le ciel. VoilĂ la tempĂȘte de sable que tu dois imaginer.
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Haruki Murakami (Kafka on the Shore)
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But that's what I mean: you're Ms. Hempel forever. At least to us.
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Sarah Shun-lien Bynum (Ms. Hempel Chronicles)
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Yes, but everybody else gets more than us.
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Dan O'Bannon
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How do you sum up a life? How do you capture who a person was, what they meant to you, and who they could have been?
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Tracey Lien (All That's Left Unsaid)
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Mais je comprends aussi que rien de ce qui concerne l'homme ne se compte, ni ne se mesure. L'Ă©tendue vĂ©ritable n'est point pour l'Ćil, elle n'est accordĂ©e qu'Ă l'esprit. Elle vaut ce que vaut le langage, car c'est le langage qui noue les choses.
Il me semble dĂ©sormais entrevoir mieux ce qu'est une civilisation. Une civilisation est un hĂ©ritage de croyances, de coutumes et de connaissances, lentement acquises au cours des siĂšcles, difficiles parfois Ă justifier par la logique, mais qui se justifient d'elles-mĂȘmes, comme des chemins, s'ils conduisent quelque part, puisqu'elles ouvrent Ă l'homme son Ă©tendue intĂ©rieure.
Une mauvaise littérature nous a parlé du besoin d'évasion. Bien sûr, on s'enfuit en voyage à la recherche de l'étendue. Mais l'étendue ne se trouve pas. Elle se fonde. Et l'évasion n'a jamais conduit nulle part.
Quand l'homme a besoin, pour se sentir homme, de courir des courses, de chanter en chĆur, ou de faire la guerre, ce sont dĂ©jĂ des liens qu'il s'impose afin de se nouer Ă autrui et au monde. Mais combien pauvres ! Si une civilisation est forte, elle comble l'homme, mĂȘme si le voilĂ immobile.
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Antoine de Saint-Exupéry (Pilote de Guerre)
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Wylanâand the obliging Kuweiâwill get the weevil working,â Kaz continued. âOnce we have Inej, we can move on Van Eckâs silos.â
Nina rolled her eyes. âGood thing this is all about getting our money and not about saving Inej. Definitely not about that.â
âIf you donât care about money, Nina dear, call it by its other names.â
âKruge? Scrub? Kazâs one true love?â
âFreedom, security, retribution.â
âYou canât put a price on those things.â
âNo? I bet Jesper can. Itâs the price of the lien on his fatherâs farm.â The sharpshooter looked at the toes of his boots. âWhat about you, Wylan? Can you put a price on the chance to walk away from Ketterdam and live your own life? And Nina, I suspect you and your Fjerdan may want something more to subsist on than patriotism and longing glances. Inej might have a number in mind too. Itâs the price of a future, and itâs Van Eckâs turn to pay.â
Matthias was not fooled. Kaz always spoke logic, but that didnât mean he always told truth. âThe Wraithâs life is worth more than that,â said Matthias. âTo all of us.â
âWe get Inej. We get our money. Itâs as simple as that.â
âSimple as that,â said Nina. âDid you know Iâm next in line for the Fjerdan throne? They call me Princess Ilse of Engelsberg.â
âThere is no princess of Engelsberg,â said Matthias. âItâs a fishing town.â
Nina shrugged. âIf weâre going to lie to ourselves, we might as well be grand about it.â
Kaz ignored her, spreading a map of the city over the table, and Matthias heard Wylan murmur to Jesper, âWhy wonât he just say he wants her back?â
âYouâve met Kaz, right?â
âBut sheâs one of us.â
Jesperâs brows rose again. âOne of us? Does that mean she knows the secret handshake? Does that mean youâre ready to get a tattoo?â He ran a finger up Wylanâs forearm, and Wylan flushed a vibrant pink. Matthias couldnât help but sympathize with the boy. He knew what it was to be out of your depth, and he sometimes suspected they could forgo all of Kazâs planning and simply let Jesper and Nina flirt the entirety of Ketterdam into submission.
Wylan pulled his sleeve down self-consciously. âInej is part of the crew.â
âJust donât push it.â
âWhy not?â
âBecause the practical thing would be for Kaz to auction Kuwei to the highest bidder and forget about Inej entirely.â
âHe wouldnâtââ Wylan broke off abruptly, doubt creeping over his features.
None of them really knew what Kaz would or wouldnât do. Sometimes Matthias wondered if even Kaz was sure.
âOkay, Kaz,â said Nina, slipping off her shoes and wiggling her toes. âSince this is about the almighty plan, how about you stop meditating over that map and tell us just what weâre in for.
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Leigh Bardugo (Crooked Kingdom (Six of Crows, #2))
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When you are in school, your talents are without number, and your promise is boundless...But at a certain point, you begin to feel your talents dropping away, like feathers from a molting bird.
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Sarah Shun-lien Bynum (Ms. Hempel Chronicles)
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Les liens entre un ĂȘtre et nous nâexistent que dans notre pensĂ©e. La mĂ©moire en sâaffaiblissant les relĂąche, et malgrĂ© lâillusion dont nous voudrions ĂȘtre dupes, et dont par amour, par amitiĂ©, par politesse, par respect humain, par devoir, nous dupons les autres, nous existons seuls. Lâhomme est lâĂȘtre qui ne peut sortir de soi, qui ne connaĂźt les autres quâen soi, et, en disant le contraire, ment.
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Marcel Proust (In Search of Lost Time)
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Je connaissais l'exagération humaine concernant le regret - avoir le coeur brisé. Mais j'avais toujours cru qu'il s'agissait d'une métaphore, d'une image qui n'avait aucun lien physiologique. Je ne m'attendais donc pas à ressentir cette douleur dans la poitrine. La nausée, oui, la boule dans la gorge, oui, les larmes brûlantes dans les yeux, oui. Mais pas cette sensation que quelque chose se déchirait dans ma cage thoracique. C'était contre toute logique.
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Stephenie Meyer (The Host (The Host, #1))
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It has now been many months, at the present writing, since I have had a nourishing meal, but I shall soon have oneâa modest, private affair, all to myself. I have selected a few dishes, and made out a little bill of fare, which will go home in the steamer that precedes me, and be hot when I arriveâas follows:
Radishes. Baked apples, with cream
Fried oysters; stewed oysters. Frogs.
American coffee, with real cream.
American butter.
Fried chicken, Southern style.
Porter-house steak.
Saratoga potatoes.
Broiled chicken, American style.
Hot biscuits, Southern style.
Hot wheat-bread, Southern style.
Hot buckwheat cakes.
American toast. Clear maple syrup.
Virginia bacon, broiled.
Blue points, on the half shell.
Cherry-stone clams.
San Francisco mussels, steamed.
Oyster soup. Clam Soup.
Philadelphia Terapin soup.
Oysters roasted in shell-Northern style.
Soft-shell crabs. Connecticut shad.
Baltimore perch.
Brook trout, from Sierra Nevadas.
Lake trout, from Tahoe.
Sheep-head and croakers, from New Orleans.
Black bass from the Mississippi.
American roast beef.
Roast turkey, Thanksgiving style.
Cranberry sauce. Celery.
Roast wild turkey. Woodcock.
Canvas-back-duck, from Baltimore.
Prairie liens, from Illinois.
Missouri partridges, broiled.
'Possum. Coon.
Boston bacon and beans.
Bacon and greens, Southern style.
Hominy. Boiled onions. Turnips.
Pumpkin. Squash. Asparagus.
Butter beans. Sweet potatoes.
Lettuce. Succotash. String beans.
Mashed potatoes. Catsup.
Boiled potatoes, in their skins.
New potatoes, minus the skins.
Early rose potatoes, roasted in the ashes, Southern style, served hot.
Sliced tomatoes, with sugar or vinegar. Stewed tomatoes.
Green corn, cut from the ear and served with butter and pepper.
Green corn, on the ear.
Hot corn-pone, with chitlings, Southern style.
Hot hoe-cake, Southern style.
Hot egg-bread, Southern style.
Hot light-bread, Southern style.
Buttermilk. Iced sweet milk.
Apple dumplings, with real cream.
Apple pie. Apple fritters.
Apple puffs, Southern style.
Peach cobbler, Southern style
Peach pie. American mince pie.
Pumpkin pie. Squash pie.
All sorts of American pastry.
Fresh American fruits of all sorts, including strawberries which are not to be doled out as if they were jewelry, but in a more liberal way.
Ice-waterânot prepared in the ineffectual goblet, but in the sincere and capable refrigerator.
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Mark Twain
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The water murmurs
in the old stone well,
And, a rippling mirror,
gives back the clear blue sky.
The river roars,
swollen with the late rains of spring.
On the cool, jade green grass
the golden sunshine
splashes.
Sometimes, at early dawn,
I climb
even as far as Lien Shan Temple.
In the spring
I plow the thirsty field,
that it may drink new life.
I eat a little,
I work a little,
each day my hair grows thinner,
and it seems,
I lean ever a bit more heavily
on my old thornwood cane
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Liu Tzu-Hui
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Later in the week Mr Knox's Annie bicycled over to see Stoker and ask her to waive the lien which she had on her sister's services, as they would be required for the weekend.
'She's having dinner at half-past eight on Saturday,' said Annie, when seated with her sister and Stoker in the warm kitchen... Stoker was only too delighted to get a spy into the enemy's camp, and the kitchen had a long, delightful conversation about 'Madam', as Annie called Miss Grey, with a very poor imitation of her accent.
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Angela Thirkell (High Rising (Barsetshire, #1))
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[Sonetto XXIII]
Lasso! per forza di molti sospiri,
che nascon deâ penser che son nel core,
li occhi son vinti, e non hanno valore
di riguardar persona che li miri.
E fatti son che paion due disiri
di lagrimare e di mostrar dolore,
e spesse volte piangon sĂŹ, châAmore
li âncerchia di corona di martĂŹri.
Questi penseri, e li sospir châeo gitto,
diventan ne lo cor sĂŹ angosciosi,
châAmor vi tramortisce, sĂŹ lien dole;
perĂČ châelli hanno in lor li dolorosi
quel dolce nome di madonna scritto,
e de la morte sua molte parole.
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Dante Alighieri
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Tu viens d'incendier la BibliothĂšque ?
- Oui.
J'ai mis le feu lĂ .
- Mais c'est un crime inouĂŻ !
Crime commis par toi contre toi-mĂȘme, infĂąme !
Mais tu viens de tuer le rayon de ton Ăąme !
C'est ton propre flambeau que tu viens de souffler !
Ce que ta rage impie et folle ose brûler,
C'est ton bien, ton trésor, ta dot, ton héritage
Le livre, hostile au maĂźtre, est Ă ton avantage.
Le livre a toujours pris fait et cause pour toi.
Une bibliothĂšque est un acte de foi
Des générations ténébreuses encore
Qui rendent dans la nuit témoignage à l'aurore.
Quoi! dans ce vénérable amas des vérités,
Dans ces chefs-d'oeuvre pleins de foudre et de clartés,
Dans ce tombeau des temps devenu répertoire,
Dans les siĂšcles, dans l'homme antique, dans l'histoire,
Dans le passé, leçon qu'épelle l'avenir,
Dans ce qui commença pour ne jamais finir,
Dans les poĂštes! quoi, dans ce gouffre des bibles,
Dans le divin monceau des Eschyles terribles,
Des HomĂšres, des jobs, debout sur l'horizon,
Dans MoliĂšre, Voltaire et Kant, dans la raison,
Tu jettes, misérable, une torche enflammée !
De tout l'esprit humain tu fais de la fumée !
As-tu donc oublié que ton libérateur,
C'est le livre ? Le livre est lĂ sur la hauteur;
Il luit; parce qu'il brille et qu'il les illumine,
Il détruit l'échafaud, la guerre, la famine
Il parle, plus d'esclave et plus de paria.
Ouvre un livre. Platon, Milton, Beccaria.
Lis ces prophĂštes, Dante, ou Shakespeare, ou Corneille
L'Ăąme immense qu'ils ont en eux, en toi s'Ă©veille ;
Ăbloui, tu te sens le mĂȘme homme qu'eux tous ;
Tu deviens en lisant grave, pensif et doux ;
Tu sens dans ton esprit tous ces grands hommes croĂźtre,
Ils t'enseignent ainsi que l'aube Ă©claire un cloĂźtre
Ă mesure qu'il plonge en ton coeur plus avant,
Leur chaud rayon t'apaise et te fait plus vivant ;
Ton Ăąme interrogĂ©e est prĂȘte Ă leur rĂ©pondre ;
Tu te reconnais bon, puis meilleur; tu sens fondre,
Comme la neige au feu, ton orgueil, tes fureurs,
Le mal, les préjugés, les rois, les empereurs !
Car la science en l'homme arrive la premiĂšre.
Puis vient la liberté. Toute cette lumiÚre,
C'est Ă toi comprends donc, et c'est toi qui l'Ă©teins !
Les buts rĂȘvĂ©s par toi sont par le livre atteints.
Le livre en ta pensée entre, il défait en elle
Les liens que l'erreur Ă la vĂ©ritĂ© mĂȘle,
Car toute conscience est un noeud gordien.
Il est ton médecin, ton guide, ton gardien.
Ta haine, il la guérit ; ta démence, il te l'Îte.
Voilà ce que tu perds, hélas, et par ta faute !
Le livre est ta richesse Ă toi ! c'est le savoir,
Le droit, la vérité, la vertu, le devoir,
Le progrÚs, la raison dissipant tout délire.
Et tu détruis cela, toi !
- Je ne sais pas lire.
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Victor Hugo
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Ky laughed, felt the tingling warmth that bloomed within her whenever she talked to someone for whom she didn't need to fill in the blanks - someone who understood that the act of complaining about her parents was not an invitation to troubleshoot her problems, because there was no solving the problem of refugee parents; someone who could commiserate without casting judgment; someone who accepted the contradiction of the things that annoyed her most about her family being the same things that signaled to her that they cared.
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Tracey Lien (All That's Left Unsaid)
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- (...) Je cherche des amis. Qu'est-ce que signifie "apprivoiser"?
- C'est une chose trop oubliĂ©e, dit le renard. Ăa signifie "crĂ©er des liens...".
- Créer des liens?
- Bien sûr, dit le renard. Tu n'es encore pour moi qu'un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n'ai pas besoin de toi. Et tu n'as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu'un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde...
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Antoine de Saint-Exupéry (Le Petit Prince - Avec des aquarelles de l'auteur)
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Came then plague days of desolation when loss ravaged him like a fever. The house was empty and dead without her. A place of ice, of perpetual winds. He heard her voice at odd times, echoes of things sheâd said. He awoke once in the night and her soft laughter had just faded into silence. Once he distinctly felt her hand lie on his shoulder. Before sheâd shared his bed, life had been pointless, but now it had become unbearable. She had appeared from nowhere and returned to it, but sheâd taken over his life, left with a lien on his body, a mortgage on his soul.
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William Gay (Provinces of Night)
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Dans la chambre oĂč, depuis un an, il dormait seul, cette prĂ©sence le gĂȘnait. Mais elle le gĂȘnait aussi parce qu'elle lui imposait une sorte de fraternitĂ© qu'il refusait dans les circonstances prĂ©sentes et qu'il connaissait bien : les hommes, qui partagent les mĂȘmes chambres, soldats ou prisonniers, contractent un lien Ă©trange comme si, leurs armures quittĂ©es avec les vĂȘtements, ils se rejoignaient chaque soir, par-dessus leur diffĂ©rences, dans la vieille communautĂ© du songe et de la fatigue. Mais Daru se secouait, il n'aimait pas ces bĂȘtises, il fallait dormir.
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Albert Camus (Exile and the Kingdom)
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In Spain, the law courts are subservient to the king â the judges serve at his pleasure and fear punishment if they do not do his will. In the Netherlands, the courts are a separate branch of government, not dependent on the countryâs burghers and princes. The court in Madrid throws out your brotherâs suit, while the court in Amsterdam finds in your favour and puts a lien on the clog-merchantâs assets to force him to pay up. Your father has learned his lesson. Better to do business with merchants than with kings, and better to do it in Holland than in Madrid. And your brotherâs travails are not over.
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Yuval Noah Harari (Sapiens: A Brief History of Humankind)
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[On] a accoutumĂ© les peuples Ă croire que leur intĂ©rĂȘt consistait Ă ruiner tous leurs voisins ; chaque nation en est venue Ă jeter un oeil d'envie sur la prospĂ©ritĂ© de toutes les nations avec lesquelles elle commerce, et Ă regarder tout ce qu'elles gagnent comme une perte pour elle. Le commerce, qui naturellement devait ĂȘtre, pour les nations comme pour les individus, une lien de concorde et d'amitiĂ©, est devenu la source la plus fĂ©conde des haines et des querelles. Pendant ce siĂšcle et le prĂ©cĂ©dent, l'ambition capricieuse des rois et des ministres n'a pas Ă©tĂ© plus fatale au repos de l'Europe, que la sotte jalousie des marchands et des manufacturiers. L'humeur injuste et violente de ceux qui gouvernent les hommes est un mal d'ancienne date, pour lequel j'ai bien peur que la nature des choses humaines ne comporte pas de remĂšde ; mais quant Ă cet esprit de monopole, Ă cette rapacitĂ© basse et envieuse des marchands et des manufacturiers, qui ne sont, ni les uns ni les autres, chargĂ©s de gouverner les hommes, et qui ne sont nullement faits pour en ĂȘtre chargĂ©s, s'il n'y a peut-ĂȘtre pas moyen de corriger ce vice, au moins est-il bien facile d'empĂȘcher qu'il ne puisse troubler la tranquillitĂ© de personne, si ce n'est de ceux qui en sont possĂ©dĂ©s.
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Adam Smith (An Inquiry into the Nature and Causes of the Wealth of Nations)
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Tout le monde est contraint de trouver de lâargent pour vivre. Personne nâest obligĂ© dâĂ©crire. Cette absence de contrainte apparente plus lâĂ©crivain Ă un enfant qui joue, quâĂ un homme qui travaille â mĂȘme si ce jeu est nĂ©cessaire Ă la vie pour continuer dâĂȘtre vivante. Sâil y a un lien entre lâartiste et le reste de lâhumanitĂ©, et je crois quâil y a un lien, et je crois que rien de vivant ne peut ĂȘtre crĂ©Ă© sans une conscience obscure de ce lien-lĂ , ce ne peut ĂȘtre quâun lien dâamour et de rĂ©volte. Câest dans la mesure oĂč il sâoppose Ă lâorganisation marchande de la vie que lâartiste rejoint ceux qui doivent sây soumettre.
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Christian Bobin (LâĂ©puisement)
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Avez-vous remarquĂ©, StĂ©nio, qu'il y a des heures oĂč nous sommes forcĂ©s d'aimer, des heures oĂč la poĂ©sie nous inonde, oĂč notre cĆur bat plus vite, oĂč notre Ăąme s'Ă©lance hors de nous et brise tous les liens de la volontĂ© poud aller chercher une autre Ăąme oĂč se rĂ©pandre ? Combien de fois, Ă l'entrĂ©e de la nuit, au lever de la lune, aux premiĂšres clartĂ©s du jour, combien de fois, dans le silence de minuit et dans cet autre silence de midi si accablant, si inquiet, si dĂ©vorant, n'ai-je pas senti mon cĆur se prĂ©cipiter vers un but inconnu, vers un bonheur sans forme et sans nom, qui est au ciel, qui est dans l'air, qui est partout, comme un aimant invisible, comme l'amour !
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George Sand (LĂ©lia)
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A feu mon pĂšre, Ă mon grand-pĂšre, familiers des deuxiĂšmes balcons, la hiĂ©rarchie sociale du thĂ©Ăątre avait donnĂ© le goĂ»t du cĂ©rĂ©monial: quand beaucoup d'hommes sont ensemble, il faut les sĂ©parer par des rites ou bien ils se massacrent. Le cinĂ©ma prouvait le contraire : plutĂŽt que par une fĂȘte, ce public si mĂȘlĂ© semblait rĂ©uni par une catastrophe; morte, l'Ă©tiquette dĂ©masquait enfin le vĂ©ritable lien des hommes, l'adhĂ©rence. Je pris en dĂ©goĂ»t les cĂ©rĂ©monies, j'adorai les foules; j'en ai vu de toute sorte mais je n'ai pas retrouvĂ© cette nuditĂ©, cette prĂ©sence sans recul de chacun Ă tous, ce rĂȘve Ă©veillĂ©, cette conscience obscure du danger d'ĂȘtre homme qu'en 1940, dans le Stalag XII D.
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Jean-Paul Sartre (Les mots et autres Ă©crits autobiographiques)
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What it demands next - again, like many trades - is the ability to see the problem before you ... and then, just as immediately, the rat's tail of problems that might follow. Much the way that, for a contractor, a house is not just a structure - it's a snarl of pipes engorging with ice in the winter, of shingles swelling with humidity in the summer, or rain gutters belching up fountains of water in the spring, of cement splitting in the first autumn cold - so too is a house something else for a lawyer. A house is a locked safe full of contracts, of liens, of future lawsuits, of possible violations: it represents potential attacks on your property, on your goods, on your person, on your privacy.
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Hanya Yanagihara (A Little Life)
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Les loyautés.
Ce sont des liens invisibles qui nous attachent aux autres - aux morts comme aux vivants-, ce sont des promesses que nous avons murmurĂ©es et dont nous ignorons l'Ă©cho, des fidĂ©litĂ©s silencieuses, ce sont des contrats, passĂ©s le plus souvent avec nous-mĂȘmes, des mots d'ordre admis sans les avoir entendus, des dettes que nous abritons dans les replis de nos mĂ©moires.
Ce sont les lois de l'enfance qui sommeillent à l'intérieur de nos corps, les valeurs au nom desquelles nous nous tenons droits, les fondements qui nous permettent de résister, les principes illisibles qui nous rongent et nous enferment. Nos ailes et nos carcans.
Ce sont les tremplins sur lesquels nos forces se dĂ©ploient et les tranchĂ©es dans lesquelles nous enterrons nos rĂȘves.
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Delphine de Vigan (Les Loyautés)
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Ky didn't allow her mother to have feelings, because to grant her those would mean acknowledging that she was a person who had desires and dreams beyond what Ky saw. It was easier to imagine her as a caricature, as an immigrant Cabramatta parent, whose only desire was for her children to become doctors and lawyers (or ideally both) whose only means of expressing love to them was through cooking their meals, washing their clothes, and criticizing them into being better people. And despite wanting more from her mother, despite wanting the expression of love that came with warmth and acceptance, despite wanting her mother to actually know who she was, Ky had convinced herself that it was beyond her mother's capabilities, that people from the old country simply didn't do things that way. They'd give their life for you, but good luck getting them to see you.
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Tracey Lien (All That's Left Unsaid)
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J'ai craint les liens d'habitude, faits d'attendrissements factices, de duperie sensuelle et d'accoutumance paresseuse. Je n'aurais pu, ce me semble, aimer qu'un ĂȘtre parfait ; je serais trop mĂ©diocre pour mĂ©riter qu'il m'accueille, mĂȘme s'il m'Ă©tait possible de le trouver un jour. [âŠ] Notre Ăąme, notre esprit, notre corps, ont des exigences le plus souvent contradictoires ; je crois malaisĂ© de joindre des satisfactions si diverses sans avilir les unes et sans dĂ©courager les autres. Ainsi, j'ai dissociĂ© l'amour. Je ne veux pas flatter mes actes d'explications mĂ©taphysiques, quand ma timiditĂ© est une cause suffisante. Je me suis presque toujours bornĂ© Ă des complicitĂ©s banales, par une obscure terreur de m'attacher et de souffrir. C'est assez d'ĂȘtre le prisonnier d'un instinct, sans l'ĂȘtre aussi d'une passion ; et je crois sincĂšrement n'avoir jamais aimĂ©. (p. 70)
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Marguerite Yourcenar (Alexis ou le Traité du vain combat / Le Coup de grùce)
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This was the feeling that Ms. Hempel couldn't shake: a conviction that she spent her days among people at the age when they are most purely themselves. How could she not be depleted when she came home, having been exposed for hours, without protection, to all those thrumming radiant selves? Here they were, just old enough to have discovered their souls, but not yet dulled by the ordinary act of survival, not yet practiced in dissembling.
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Sarah Shun-lien Bynum (Ms. Hempel Chronicles)
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If you were M. Pujol, Madeleine says, I would reach out my hand to you. Like this.
If you were M. Pujol, Adrien says, I would press my mouth against your pulse. Like this.
If you were he, she says, I would cup your chin in my fingers.
If you were he, he says, I would take those fingers into my mouth.
Then my mouth would envy my fingers, she says.
Then your mouth must usurp your fingers, he says.
And then, she says, I would do this.
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Sarah Shun-lien Bynum
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Plus tu te plonges dans la lecture d'un livre, plus ton plaisir augmente, plus ta nature s'affine, plus ta langue se dĂ©lie, plus ton doigtĂ© se perfectionne, plus ton vocabulaire s'enrichit, plus ton Ăąme est gagnĂ© par l'enthousiasme et le ravissement, plus ton cĆur est comblĂ©, plus tu es assurĂ© de la considĂ©ration des masses cultivĂ©es et de l'amitiĂ© des princes.
Le livre t'obĂ©it de jour comme de nuit; il t'obĂ©it aussi bien durant tes voyages que pendant les pĂ©riodes oĂč tu es sĂ©dentaire. Il n'est pas gagnĂ© par le besoin de dormir; les fatigues de la veille ne l'indisposent pas. Si tu tombes en disgrĂące, le livre ne renonce pas pour autant Ă te servir; si des vents contraires soufflent contre toi, le livre, lui, ne se retourne pas contre toi. Tant que tu es attachĂ© Ă lui par le fil le plus tĂ©nu, que tu es suspendu Ă lui par le lien le plus imperceptible, alors tu peux te passer de tout le reste
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Al-Jahiz (ۧÙŰÙÙۧÙ)
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Il s'est rencontrĂ©, sous l'Empire et dans Paris, treize hommes Ă©galement frappĂ©s du mĂȘme sentiment, tous douĂ©s d'une assez grande Ă©nergie pour ĂȘtre fidĂšles Ă la mĂȘme pensĂ©e, assez probes entre eux pour ne point se trahir, alors mĂȘme que leurs intĂ©rĂȘts se trouvaient opposĂ©s, assez profondĂ©ment politiques pour dissimuler les liens sacrĂ©s qui les unissaient, assez forts pour se mettre au-dessus de toutes les lois, assez hardis pour tout entreprendre, et assez heureux pour avoir presque toujours rĂ©ussi dans leurs desseins; ayant couru les plus grands dangers, mais taisant leurs dĂ©faites; inaccessibles Ă la peur, et n'ayant tremblĂ© ni devant le prince, ni devant le bourreau, ni devant l'innocence; s'Ă©tant acceptĂ©s tous, tels qu'ils Ă©taient, sans tenir compte des prĂ©jugĂ©s sociaux; criminels sans doute, mais certainement remarquables par quelques-unes des qualitĂ©s qui font les grands hommes, et ne se recrutant que parmi les hommes d'Ă©lite.
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Honoré de Balzac (History of the Thirteen)
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Il sâest rencontrĂ©, sous lâEmpire et dans Paris, treize hommes Ă©galement frappĂ©s du mĂȘme sentiment, tous douĂ©s dâune assez grande Ă©nergie pour ĂȘtre fidĂšles Ă la mĂȘme pensĂ©e, assez probes entre eux pour ne point se trahir, alors mĂȘme que leurs intĂ©rĂȘts se trouvaient opposĂ©s, assez profondĂ©ment politiques pour dissimuler les liens sacrĂ©s qui les unissaient, assez forts pour se mettre au-dessus de toutes les lois, assez hardis pour tout entreprendre, et assez heureux pour avoir presque toujours rĂ©ussi dans leurs desseins ; ayant couru les plus grands dangers, mais taisant leurs dĂ©faites ; inaccessibles Ă la peur, et nâayant tremblĂ© ni devant le prince, ni devant le bourreau, ni devant lâinnocence ; sâĂ©tant acceptĂ©s tous, tels quâils Ă©taient, sans tenir compte des prĂ©jugĂ©s sociaux ; criminels sans doute, mais certainement remarquables par quelques-unes des qualitĂ©s qui font les grands hommes, et ne se recrutant que parmi les hommes dâĂ©lite.
Ferragus, préface
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Honoré de Balzac
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Il sâest rencontrĂ©, sous lâEmpire et dans Paris, treize hommes Ă©galement frappĂ©s du mĂȘme sentiment, tous douĂ©s dâune assez grande Ă©nergie pour ĂȘtre fidĂšles Ă la mĂȘme pensĂ©e, assez probes entre eux pour ne point se trahir, alors mĂȘme que leurs intĂ©rĂȘts se trouvaient opposĂ©s, assez profondĂ©ment politiques pour dissimuler les liens sacrĂ©s qui les unissaient, assez forts pour se mettre au-dessus de toutes les lois, assez hardis pour tout entreprendre, et assez heureux pour avoir presque toujours rĂ©ussi dans leurs desseins ; ayant couru les plus grands dangers, mais taisant leurs dĂ©faites ; inaccessibles Ă la peur, et nâayant tremblĂ© ni devant le prince, ni devant le bourreau, ni devant lâinnocence ; sâĂ©tant acceptĂ©s tous, tels quâils Ă©taient, sans tenir compte des prĂ©jugĂ©s sociaux ; criminels sans doute, mais certainement remarquables par quelques-unes des qualitĂ©s qui font les grands hommes, et ne se recrutant que parmi les hommes dâĂ©lite.
Ferragus, Préface, Honoré de Balzac
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Honoré de Balzac
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Parfois, le destin ressemble Ă une tempĂȘte de sable qui se dĂ©place sans cesse. Tu modifies ton allure pour lui Ă©chapper. Mais la tempĂȘte modifie aussi la sienne. Tu changes Ă nouveau le rythme de ta marche, et la tempĂȘte change son rythme elle aussi. C'est sans fin, cela se rĂ©pĂšte un nombre incalculable de fois, comme une danse macabre avec le dieu de la Mort, juste avant l'aube. Pourquoi? Parce que cette tempĂȘte n'est pas un phĂ©nomĂšne venu d'ailleurs, sans aucun lien avec toi. Elle est toi-mĂȘme, et rien d'autre. Elle vient de l'intĂ©rieur de toi. Alors, la seule chose que tu puisses faire, c'est pĂ©nĂ©trer dĂ©libĂ©rĂ©ment dedans, fermer les yeux et te boucher les oreilles afin d"empĂȘcher le sale d'y rentrer, et la traverser pas Ă pas. Au coeur de cette tempĂȘte, il n'y a pas de soleil, il n'y a pas de lune, pas de repĂšres dans l'espace ; par moments, mĂȘme le temps n'existe plus. Il n'y a que du sable blanc et fin comme des os broyĂ©s qui tourbillonne haut dans le ciel. VoilĂ la tempĂȘte de sable que tu dois imaginer.
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Haruki Murakami (Kafka on the Shore)
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Docketing a judgment slapped it on a tenantâs credit report. If the tenant came to own any property in Milwaukee County in the next decade, the docketed judgment placed a lien on that property, severely limiting a new homeownerâs ability to refinance or sell.14 To landlords, docketing a judgment was a long-odds bet on a tenantâs future. Who knows, maybe somewhere down the line a tenant would want to get her credit in order and would approach her old landlord, asking to repay the debt. âDebt with interest,â the landlord could respond, since money judgments accrued interest at an annual rate that would be the envy of any financial portfolio: 12 percent. For the chronically and desperately poor whose credit was already wrecked, a docketed judgment was just another shove deeper into the pit. But for the tenant who went on to land a decent job or marry and then take another tentative step forward, applying for student loans or purchasing a first homeâfor that tenant, it was a real barrier on the already difficult road to self-reliance and security.
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Matthew Desmond (Evicted: Poverty and Profit in the American City)
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SĂ©lĂšme : Engage le jeu que je le gagne !
Caracole : L'ùme sûre ruse mal !
SĂ©lĂšme : L'Ăąme sĆur, elle, rue, ose mal... Erg immigrĂ© ! Erg en nĂšgre ! Vos Sov ! Le traceur Ă la rue : cartel !
Caracole : En nos repĂšres, n'insĂšre personne !
SĂ©lĂšme : Le sert-on ici, notre sel ?
Caracole : TĂąte l'Ă©tat ! C'est sec.
SĂ©lĂšme : LĂ©ger regel ?
Caracole : Saper ses repas...
SĂ©lĂšme : Semi-auteur, ĂŽ male ! La morue tu aimes.
Caracole : Euh... Hue !
SélÚme : Eh, ça va la vache ?
Caracole : Rat ! Avatar !
SĂ©lĂšme : C'est sec... Ta bĂȘte te bat !
Caracole : Et si l'arÎme des bottes révÚle madame, le verset t'obsÚde, moraliste !
SĂ©lĂšme : L'arĂŽme moral ? Ămu, ce destin rĂȘve, il part natter ce secret tantra pliĂ©, vernissĂ© d'Ă©cume.
Caracole : Et tu te dĂ©mĂȘles, SĂ©lĂšme de lutte ?
SélÚme : Ici ? Non. Tu l'as, ressac, avalé ? Crac ! Car cela va casser... Salut !
Caracole : Sniff ! Ă l'affin S !
SĂ©lĂšme : Ălu, aimĂ©, jetĂ©, ĂŽ poĂšte ! Je miaule !
Caracole : Ah Ălu, ça ! Je trace l'Ă©cart, Ă©jacule, ha !
SĂ©lĂšme : Rupture de lien : un arc Ă©lĂšve le reste et se relĂšve Ă l'Ă©cran, une Ăźle de rut pur.
Caracole : Mon nom...
SélÚme : Hola Caracole, va à vélo caracal, oh !
Caracole : Mon nom... Mon nom...
SélÚme : Ressasser, "Carac", ressasser ! Oh, cela te perd répéta l'écho !
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Alain Damasio (La Horde du Contrevent)
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Pour aimer, il fallait ĂȘtre mariĂ© et aimer en dehors du mariage. Pas plus quâentre Ă©poux, entre jeunes gens libres lâamour nâĂ©tait admis. Afin dâavoir droit aux hommages des chevaliers, il faut que la jeune fille se marie. Ce que nous laissent constamment entrevoir les poĂštes provençaux, câest une dame noble, belle, puissante, entourĂ©e dâune cour de jeunes chevaliers, parmi lesquels il lui Ă©tait permis, sinon dĂ»ment ordonnĂ©, dâen distinguer un et de se lâattacher. Le lien formĂ©, ils se devaient mutuellement amour sous peine de dĂ©chĂ©ance; rien ne pouvait lesâsĂ©parer que, momentanĂ©ment, la mort. CâĂ©tait la fidĂ©litĂ© dans lâadultĂšre. La dame provençale nâest nullement âangĂ©lisĂ©eâ. On ne la craint pas, on la dĂ©sire. La nouvelle Ă©cole florentine . . . devait modifier profondĂ©ment la conception de lâamour, et par consĂ©quent les moeurs. Lâamour des poĂštes devient pur, presque impersonnel; son objet nâest plus une femme, mais la beautĂ©, la fĂ©mininitĂ© personifiĂ©e dans une crĂ©ature idĂ©ale. Aucune idĂ©e de mariage ni de possession ne les hante. . . . Lâamour a tous les caractĂšres dâun culte, dont le sonnet et la canzone sont les hymnes. Câest une date dans lâhistoire de lâĂ©volution des sentiments humains; câest un pas vers la vĂ©ritĂ© et un progrĂšs social immense.
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T.S. Eliot (The Varieties of Metaphysical Poetry)
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(âŠ) En outre, il est permis de croire quâune disposition culturelle pour la psychanalyse existait parmi les Juifs de Vienne, du fait que le premier auditoire auquel Freud exposa ses idĂ©es sur la psychanalyse fut sa te SociĂ©tĂ© Juive » : Bânai Bârith, et que les premiers psychanalystes Ă©taient pratiquement tous Juifs. La principale personnalitĂ© non juive parmi eux Ă©tait Jung, qui sort dâune tradition nettement mystique dans le cadre du christianisme. Rappelons Ă ce sujet les Ă©vĂ©nements qui se dĂ©roulĂšrent au deuxiĂšme CongrĂšs International de Psychanalyse de Nuremberg en 1910. Freud avait proposĂ© que Jung fĂ»t nommĂ© prĂ©sident perpĂ©tuel. Une rĂ©union de protestation se tint dans une chambre dâhĂŽtel ; Freud sây rendit et dit :
"La plupart dâentre vous sont Juifs et par consĂ©quent incapables de gagner des amis Ă la nouvelle doctrine ; les Juifs doivent se contenter du modeste rĂŽle de dĂ©fricheurs du terrain. Il est absolument indispensable que je noue des liens avec le monde scientifique car je mâavance en Ăąge et je suis las des attaques perpĂ©tuelles dont je suis lâobjet. Nous sommes tous en danger. Saisissant les revers de son veston, il sâĂ©cria : â Ils ne me laisseront pas mĂȘme un habit sur le dos. Les Suisses [Jung Ă©tait suisse] nous sauveront, me sauveront et vous tous avec â .
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David Bakan (Sigmund Freud and the Jewish Mystical Tradition)
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Je me trouvais en quelque lieu vague et trouble... Je dis « lieu » par habitude, car maintenant toute conception de distance et de durĂ©e Ă©tait abolie pour moi, et je ne puis dĂ©terminer combien de temps je restai en cet Ă©tat. Je nâentendais rien, ne voyais rien, je pensais seulement et avec force et persistance.
Le grand problĂšme qui mâavait tourmentĂ© toute ma vie Ă©tait rĂ©solu : la mort nâexiste pas, la vie est infinie. Jâen Ă©tais convaincu bien avant ; mais jadis je ne pouvais formuler clairement ma conviction : elle se basait sur cette seule considĂ©ration que, astreinte Ă des limites, la vie nâest quâune formidable absurditĂ©. Lâhomme pense ; il perçoit ce qui lâentoure, il souffre, jouit et disparaĂźt ; son corps se dĂ©compose et fournit ses Ă©lĂ©ments Ă des corps en formation : cela, chacun le peut constater journellement, mais que devient cette force apte Ă se connaĂźtre soi-mĂȘme et Ă connaĂźtre le monde qui lâentoure ? Si la matiĂšre est immortelle, pourquoi faudrait-il que la conscience se dissipĂąt sans traces, et, si elle disparaĂźt, dâoĂč venait-elle et quel est le but de cette apparition Ă©phĂ©mĂšre ? Il y avait lĂ des contradictions que je ne pouvais admettre.
Maintenant je sais, par ma propre expĂ©rience, que la conscience persiste, que je nâai pas cessĂ© et probablement ne cesserai jamais de vivre. Voici que derechef mâobsĂšdent ces terribles questions : si je ne meurs pas, si je reviens toujours sur la terre, quel est le but de ces existences successives, Ă quelles lois obĂ©issent-elles et quelle fin leur est assignĂ©e ? Il est probable que je pourrais discerner cette loi et la comprendre si je me rappelais mes existences passĂ©es, toutes, ou du moins quelques-unes ; mais pourquoi lâhomme est-il justement privĂ© de ce souvenir ? pourquoi est-il condamnĂ© Ă une ignorance Ă©ternelle, si bien que la conception de lâimmortalitĂ© ne se prĂ©sente Ă lui que comme une hypothĂšse, et si cette loi inconnue exige lâoubli et les tĂ©nĂšbres, pourquoi dans ces tĂ©nĂšbres, dâĂ©tranges lumiĂšres apparaissent-elles parfois, comme il mâest arrivĂ© quand je suis entrĂ© au chĂąteau de La Roche-Maudin ?
De toute ma volontĂ©, je me cramponnais Ă ce souvenir comme le noyĂ© Ă une Ă©pave ; il me semblait que si je me rappelais clairement et exactement ma vie dans ce chĂąteau je comprendrais tout le reste. Maintenant quâaucune sensation du dehors ne me distrayait, je mâabandonnais aux houles du souvenir, inerte et sans pensĂ©e pour ne pas gĂȘner leur mouvement, et tout Ă coup, du fond de mon Ăąme comme des brumes dâun fleuve, commençaient Ă sâĂ©lever de fugaces figures humaines ; des mots au sens effacĂ© rĂ©sonnaient, et dans tous ces souvenirs Ă©taient des lacunes... Les visages Ă©taient vaporeux, les paroles Ă©taient sans lien, tout Ă©tait dĂ©cousu......
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Aleksey Apukhtin (Entre la mort et la vie : suivi de Les Archives de la comtesse D*** & Le Journal de Pavlik Dolsky)
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International
Va Bene
Hola ft Boef
Bambina
Les 4 Fantastiques ft Soprano, Naps et Alonzo
Tape dans le mille
Adios ft Soolking
Andale
Les menottes
Fefe en double fil
Y a des mots qu'on peut pas se dire
L'hacienda
La tete dans les etoiles
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l'Algerino international
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Les Tantras, dans cette optique, estiment que le lien du secret, qui sâimposait autrefois pour les doctrines et les pratiques de la « Voie de la Main Gauche » Ă cause de leur caractĂšre pĂ©rilleux et de la possibilitĂ© dâabus, dâaberrations et de dĂ©formations, est pĂ©rimĂ©.
Le principe fondamental de lâenseignement secret, commun tant aux Tantras hindouistes quâaux Tantras bouddhiques (ceux-ci dĂ©finissant essentiellement le VajrayĂąna), câest la nature transformable du poison en remĂšde ou « nectar » ; câest lâemploi, Ă des fins de libĂ©ration, des forces mĂȘmes qui ont conduit ou qui peuvent conduire Ă la chute et Ă la perdition. Il est prĂ©cisĂ©ment affirmĂ© quâil faut adopter « le poison comme antidote du poison ». Un autre principe tantrique, câest que « fruition » et « libĂ©ration » (ou dĂ©tachement, renoncement) ne sâexcluent pas nĂ©cessairement, contrairement Ă ce que pensent les Ă©coles unilatĂ©ralement ascĂ©tiques. On se propose comme but de rĂ©aliser les deux choses Ă la fois, donc de pouvoir alimenter la passion et le dĂ©sir tout en restant libre. Un texte avait prĂ©cisĂ© quâil sâagit dâune voie « aussi difficile que le fait de marcher sur le fil de lâĂ©pĂ©e ou de tenir en bride un tigre ».
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De toute façon, Ă ceux qui penseraient que le tantrisme offre un commode alibi spirituel pour sâabandonner Ă ses instincts et Ă ses sens, il faudrait rappeler que tous ces courants supposent une consĂ©cration et une initiation prĂ©liminaires, le rattachement Ă une communautĂ© ou chaĂźne (kula) dâoĂč tirer une force protectrice, dans tous les cas une ascĂšse sui generis, une disciple Ă©nergique de maĂźtrise de soi chez celui qui entend se livre aux pratiques dont nous allons parler."
"MĂ©taphysique du sexe", pp. 303-304
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Julius Evola (Eros and the Mysteries of Love: The Metaphysics of Sex)
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L'objectivitĂ©, vĂ©cue dans ce rĂȘve et dans ces visions, relĂšve de l'individuation accomplie. Elle est dĂ©tachement des jugements de valeur et de ce que nous dĂ©signons par attachement affectif. En gĂ©nĂ©ral, l'homme attribue une grande importance Ă cet attachement affectif. Or, celui-ci renferme toujours des projections et ce sont celles-ci qu'il s'agit de retirer et de rĂ©cupĂ©rer, pour parvenir Ă soi-mĂȘme et Ă l'objectivitĂ©. Les relations affectives sont des relations de dĂ©sir et d'exigences, alourdies par des contraintes et des servitudes : on attend quelque chose de l'autre, ce par quoi cet autre et soi-mĂȘme perdent leur libertĂ©. La connaissance objective se situe au-delĂ des intrications affectives, elle semble ĂȘtre le mystĂšre central. Elle seule rend possible la vĂ©ritable conjuctio*.
* Ces pensée de Jung soulÚvent beaucoup de problÚmes et il faut éviter les malentendus, surtout de la part des lecteurs jeunes.
La vie affective est d'importance ! Le fin du fin de la sagesse n'est pas du tout une maniÚre d'indifférence, indifférence qui, à des phases plus juvéniles de la vie, caractérise au contraire certaines maladies mentales. C'est à force d'indifférence et d'inaffectivité que le malade schizophrÚne, par exemple, se trouve coupé de la vie et du monde.
Ce que Jung veut dire, c'est qu'il s'agit, aprĂšs avoir vĂ©cu les liens affectifs dans leur plĂ©nitude, de les laisser Ă©voluer vers une sĂ©rĂ©nitĂ©, voire un dĂ©tachement. Car les liens affectifs ayant rempli leurs bons offices d'insertion au monde, et ayant fait leurs temps, comportent pour tous les partenaires, par leur maturitĂ© mĂȘme, d'ĂȘtre dĂ©passĂ©s.
Jung parle ici en tant qu'homme de grand ùge, d'expérience, de sagesse humaine, qui, en tant que tel, s'est détaché de ce que l'affectivité comporte nécessairement de subjectif et de contraignant.
Sand doute avait-il atteint, lorsqu'il écrivit ces pages, à travers son individuation à ce que nous appelons pour notre compte la "simplicité de retour". (Dr Roland Cahen)
p. 467
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C.G. Jung (Memories, Dreams, Reflections)
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DĂšs que le brouhaha sâapaise, les premiĂšres mesures du morceau suivant sâĂ©lĂšvent, profondes et lentes. Les tintements du triangle et des grelots rĂ©sonnent, clairs Ă©chos du rythme grave des percussions. Alors, Anja se met Ă chanter.
Tes yeux secs cherchent de lâeau dans cette ville morte
Tes pieds en sang abreuvent la terre assoiffée
Tu tombes et ne peux plus te leverâŠ
Elle vibre, exaltĂ©e comme chaque fois par la foule et le chant, flot dâĂ©motions brutes, partagĂ©es, Ă©changĂ©es avec ses compagnons, avec le public.
Tressaillement soudain.
Sensation moite et glacée.
Un goĂ»t Ăącre envahit sa bouche, un goĂ»t de bile et de peur mĂȘlĂ©es. Quelquâun, au milieu de la foule, lâobserve. Un regard glisse lentement sur elle, insistant, insidieux, pareil Ă la langue dâune bĂȘte rĂ©pugnante sur sa peau. Celui qui la traque, lâĂ©pie depuis plusieurs semaines se trouve dans la foule ce soir, ombre sournoise et anonyme. La sirĂšne tente dâapercevoir un visage, de surprendre la fixitĂ© dâune expression, en vain. Dans la salle, les yeux des spectateurs sont pareilles Ă des billes de tĂ©nĂšbres opaques, angoissantes. « Qui est-ce ? » « Que veut-il ? » « Est-ce que je le connais ? » « Est-ce lui, le responsable des disparitions ? » « A-t-il un lien avec cette momie ? » « Suis-je sa prochaine cible ? » Ces questions angoissantes, obsĂ©dantes, tournent en boucle dans sa tĂȘte, brisant la magie du concert. Anja parvient Ă faire bonne figure, interprĂšte mĂȘme une mĂ©lodie rĂ©clamĂ©e par le public. Mais se sent terriblement soulagĂ©e quand le concert sâachĂšve.
Stein repousse ses percussions dans un coin, salue ses deux amies dâun rapide signe de main et quitte la scĂšne. Fast lâattend Ă lâautre bout de la salle bondĂ©e, accoudĂ© au bar. Celui-ci, une antiquitĂ© rescapĂ©e du Cataclysme, consolidĂ©e par des planches de bois peintes, des plaques de tĂŽles et dâĂ©pais morceaux de plastique, est la fiertĂ© de Senta, la propriĂ©taire des lieux. Il a rĂ©sistĂ© aux tempĂȘtes, aux pillards, aux siĂšcles et porte comme autant de cicatrices gravĂ©es dans sa surface, les traces de milliers de vies.
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Charlotte Bousquet (Les ChimĂšres de l'aube (La Peau des rĂȘves, #3))
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Le monde dâaujourdâhui est un chaos dâopinions et dâaspirations dĂ©sordonnĂ©es : le soi-disant « monde libre » est un chaos fluide ; la partie totalitaire du monde moderne est un chaos rigide. Par opposition, le monde ancien constituait toujours un ordre, câest-Ă -dire une hiĂ©rarchie de concepts, chacun au niveau qui lui est propre. Le chaos a Ă©tĂ© provoquĂ©, nous lâavons vu, par le « tĂ©lescopage » humaniste de la hiĂ©rarchie jusquâau niveau psychique, et par lâintrusion, dans les considĂ©rations terrestres, dâaspirations vers lâautre monde, frustrĂ©es et perverties.
Lâhomme, en raison de sa vĂ©ritable nature, ne peut pas ne pas adorer ; si sa perspective est coupĂ©e du plan spirituel, il trouvera un « dieu » Ă adorer Ă un niveau infĂ©rieur, dotant ainsi quelque chose de relatif ce qui seul appartient Ă lâAbsolu. DâoĂč lâexistence aujourdâhui de tant de « mots tout-puissants » comme « libertĂ© », « Ă©galitĂ© », « instruction », « science », « civilisation », mots quâil suffit de prononcer pour quâune multitude dâĂąmes se prosterne en une adoration infra-rationnelle.
Les superstitions de la libertĂ© et de lâĂ©galitĂ© ne sont pas seulement le rĂ©sultat mais aussi, en partie, la cause du dĂ©sordre gĂ©nĂ©ral, car chacune, Ă sa maniĂšre, est une rĂ©volte contre la hiĂ©rarchie ; et elles sont dâautant plus pernicieuses quâelles sont des perversions de deux des Ă©lans les plus Ă©levĂ©s de lâhomme. Corruptio optimi pessima, la corruption du meilleur est la pire ; mais il suffit de rĂ©tablir lâordre ancien, et les deux idoles en question sâĂ©vanouiront de ce monde (laissant ainsi la place aux aspirations terrestres lĂ©gitimes vers la libertĂ© et lâĂ©galitĂ©) et, transformĂ©es, reprendront leur place au sommet mĂȘme de la hiĂ©rarchie.
Le dĂ©sir de libertĂ© est avant tout dĂ©sir de Dieu, la LibertĂ© Absolue Ă©tant un aspect essentiel de la DivinitĂ©. Ainsi, dans lâHindouisme, lâĂ©tat spirituel suprĂȘme qui marque la fin de la voie mystique est dĂ©signĂ© par le terme de dĂ©livrance (moksha), car câest un Ă©tat dâunion (yoga) avec lâAbsolu, lâInfini et lâĂternel, qui permet lâaffranchissement des liens de la relativitĂ©. Câest Ă©videmment, avant tout, cet affranchissement auquel le Christ faisait rĂ©fĂ©rence lorsquâil disait : « Recherchez la connaissance, car la connaissance vous rendra libre », Ă©tant donnĂ© que la connaissance directe, la Gnose, signifie lâunion avec lâobjet de la connaissance, câest-Ă -dire avec Dieu. (pp. 59-60)
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Martin Lings (Ancient Beliefs and Modern Superstitions)
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Now that she was twenty-two, the words were there in her head, jumbled. The feeling was still too hot to approach but was slowly beginning to make sense. If she would just give herself the time and space to think about it, to examine the thing sheâd spent her whole life avoiding, she would realize that what she wanted to say to her mother was that she was the one who had no ideaâno idea how badly Ky and people like Ky needed a break. No idea how speaking perfect English and having an office job and being born in Australia didnât mean what any of them thought it would mean. No idea how hard it was to walk the narrow path where everyone expected her to be quiet and smart and hardworking and goodâa narrow path not even laid out by her or people like her. No idea how it felt to suffer the slow death of a thousand cuts: from the things people said, from the way people looked at her. The looks she got when she knocked on doors, walked into a room, boarded a flight; the way they saw her skin before they saw her, wanted her to shut up and be grateful, expected her to take a joke when she was the joke. The way she was expected to feel lucky, so lucky, like her life was abundant and full, when all she felt was depleted and diminished. It made her feel crazy to be called lucky, and her mother had no idea.
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Tracey Lien (All That's Left Unsaid)
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Collateral Capacity or Net Worth?
If young Bill Gates had knocked on your door asking you to invest $10,000 in his new company, Microsoft, could you get your hands on the money? Collateral capacity is access to capital. Your net worth is irrelevant if you canât access any of the money. Collateral capacity is my favorite wealth concept. Itâs almost like having a Golden Goose! Collateral can help a borrower secure loans. It gives the lender the assurance that if the borrower defaults on the loan, the lender can repossess the collateral. For example, car loans are secured by cars, and mortgages are secured by homes. Your collateral capacity helps you to avoid or minimize unnecessary wealth transfers where possible, and accumulate an increasing pool of capital providing accessibility, control and uninterrupted compounding. It is the amount of money that you can access through collateralizing a loan against your money, allowing your money to continue earning interest and working for you. Itâs very important to understand that accessibility, control and uninterrupted compounding are the key components of collateral capacity. Itâs one thing to look good on paper, but when times get tough, assets that you canât touch or canât convert easily to cash, will do you little good.
Three things affect your collateral capacity:
â The first is contributions into savings and investment accounts that you can access. It would be wise to keep feeding your Golden Goose. Often the lure of higher return potential also brings with it lack of liquidity. Make sure you maintain a good balance between long-term accounts and accounts that provide immediate liquidity and access. ⥠Second is the growth on the money from interest earned on the money you have in your account. Some assets earn compound interest and grow every year. Others either appreciate or depreciate. Some accounts could be worth a great deal but you have to sell or close them to access the money. That would be like killing your Golden Goose. Having access to money to make it through downtimes is an important factor in sustaining long-term growth. âą Third is the reduction of any liens you may have against these accounts. As you pay off liens against your collateral positions, your collateral capacity will increase allowing you to access more capital in the future. The goose never quit laying golden eggs â uninterrupted compounding.
Years ago, shortly after starting my first business, I laughed at a banker that told me I needed at least $25,000 in my business account in order to borrow $10,000. My business owner friends thought that was ridiculously funny too. We didnât understand collateral capacity and quite a few other things about money.
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Annette Wise
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moi je suis fĂąchĂ© contre notre cercle patriarcal parce quâil y vient toujours un homme du type le plus insupportable. Vous tous, messieurs, le connaissez trĂšs bien. Son nom est LĂ©gion. Câest un homme qui a bon coeur, et nâa rien quâun bon coeur. Comme si câĂ©tait une chose rare Ă notre Ă©poque dâavoir bon coeur ; comme si, enfin, on avait besoin dâavoir bon coeur ; cet Ă©ternel bon coeur ! Lâhomme douĂ© dâune si belle qualitĂ© a lâair, dans la vie, tout Ă fait sĂ»r que son bon coeur lui suffira pour ĂȘtre toujours content et heureux. Il est si sĂ»r du succĂšs quâil nĂ©glige tout autre moyen en venant au monde. Par exemple, il ne connaĂźt ni mesure ni retenue. Tout, chez lui, est dĂ©bordant, Ă coeur ouvert. Cet homme est enclin Ă vous aimer soudain, Ă se lier dâamitiĂ©, et il est convaincu quâaussitĂŽt, rĂ©ciproquement, tous lâaimeront, par ce seul fait quâil sâest mis Ă aimer tout le monde. Son bon coeur nâa mĂȘme jamais pensĂ© que câest peu dâaimer chaudement, quâil faut possĂ©der lâart de se faire aimer, sans quoi tout est perdu, sans quoi la vie nâest pas la vie, ni pour son coeur aimant ni pour le malheureux que, naĂŻvement, il a choisi comme objet de son attachement profond. Si cet homme se procure un ami, aussitĂŽt celui-ci se transforme pour lui en un meuble dâusage, quelque chose comme un crachoir. Tout ce quâil a dans le coeur, nâimporte quelle saletĂ©, comme dit Gogol, tout sâenvole de la langue et tombe dans le coeur de lâami. Lâami est obligĂ© de tout Ă©couter et de compatir Ă tout. Si ce monsieur est trompĂ© par sa maĂźtresse, ou sâil perd aux cartes, aussitĂŽt, comme un ours, il fond, sans y ĂȘtre invitĂ©, sur lâĂąme de lâami et y dĂ©verse tous ses soucis. Souvent il ne remarque mĂȘme pas que lâami lui-mĂȘme a des chagrins par-dessus la tĂȘte : ou ses enfants sont morts, ou un malheur est arrivĂ© Ă sa femme, ou il est excĂ©dĂ© par ce monsieur au coeur aimant. Enfin on lui fait dĂ©licatement sentir que le temps est splendide et quâil faut en profiter pour une promenade solitaire. Si cet homme aime une femme, il lâoffensera mille fois par son caractĂšre avant que son coeur aimant le remarque, avant de remarquer (si toutefois il en est capable) que cette femme sâĂ©tiole de son amour, quâelle est dĂ©goĂ»tĂ©e dâĂȘtre avec lui, quâil empoisonne toute son existence. Oui, câest seulement dans lâisolement, dans un coin, et surtout dans un groupe que se forme cette belle oeuvre de la nature, ce « spĂ©cimen de notre matiĂšre brute », comme disent les AmĂ©ricains, en qui il nây a pas une goutte dâart, en qui tout est naturel. Un homme pareil oublie â il ne soupçonne mĂȘme pas â, dans son inconscience totale, que la vie est un art, que vivre câest faire oeuvre dâart par soi-mĂȘme ; que ce nâest que dans le lien des intĂ©rĂȘts, dans la sympathie pour toute la sociĂ©tĂ© et ses exigences directes, et non dans lâindiffĂ©rence destructrice de la sociĂ©tĂ©, non dans lâisolement, que son capital, son trĂ©sor, son bon coeur, peut se transformer en un vrai diamant taillĂ©.
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Fyodor Dostoevsky
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Jâai Ă©tĂ© obligĂ© de remonter, pour vous montrer le lien des idĂ©es et des choses, Ă une sorte dâorigine de ces rĂ©serves en vous disant que si lâhumanitĂ© avait fait ce quâelle a fait, et qui en somme a fait lâhumanitĂ© rĂ©ciproquement, câest parce que depuis une Ă©poque immĂ©moriale elle avait su se constituer des rĂ©serves matĂ©rielles, que ces rĂ©serves matĂ©rielles avaient crĂ©Ă© des loisirs, et que seul le loisir est fĂ©cond ; car câest dans le loisir que lâesprit peut, Ă©loignĂ© des conditions strictes et pressantes de la vie, se donner carriĂšre, sâĂ©loigner de la considĂ©ration immĂ©diate des besoins et par consĂ©quent entamer, soit sous forme de rĂȘverie, soit sous forme dâobservation, soit sous forme de raisonnement, la constitution dâautres rĂ©serves, qui sont les rĂ©serves spirituelles ou intellectuelles.
Jâavais ajoutĂ©, pour me rapprocher des circonstances prĂ©sentes, que ces rĂ©serves spirituelles nâont pas les mĂȘmes propriĂ©tĂ©s que les rĂ©serves matĂ©rielles. Les rĂ©serves intellectuelles, sans doute, ont dâabord les mĂȘmes conditions Ă remplir que les rĂ©serves matĂ©rielles, elles sont constituĂ©es par un matĂ©riel, elles sont constituĂ©es par des documents, des livres, et aussi par des hommes qui peuvent se servir de ces documents, de ces livres, de ces instruments, et qui aussi sont capables de les transmettre Ă dâautres. Et je vous ai expliquĂ© que cela ne suffisait point, que les rĂ©serves spirituelles ou intellectuelles ne pouvaient passer, Ă peine de dĂ©pĂ©rir tout en Ă©tant conservĂ©es en apparence, en lâabsence dâhommes qui soient capables non seulement de les comprendre, non seulement de sâen servir, mais de les accroĂźtre. Il y a une question : lâaccroissement perpĂ©tuel de ces rĂ©serves, qui se pose, et je vous ai dit, lâexpĂ©rience lâa souvent vĂ©rifiĂ© dans lâhistoire, que si tout un matĂ©riel se conservait Ă lâĂ©cart de ceux qui sont capables non seulement de sâen servir mais encore de lâaugmenter, et non seulement de lâaccroĂźtre, mais dâen renverser, quelquefois dâen dĂ©truire quelques-uns des principes, de changer les thĂ©ories, ces rĂ©serves alors commencent Ă dĂ©pĂ©rir. Il nây a plus, le crĂ©ateur absent, que celui qui sâen sert, sâen sert encore, puis les gĂ©nĂ©rations se succĂšdent et lesâchoses quâon avait trouvĂ©es, les idĂ©es quâon avait mises en Ćuvre commencent Ă devenir des choses mortes, se rĂ©duisent Ă des routines, Ă des pratiques, et peu Ă peu disparaissent mĂȘme dâune civilisation avec cette civilisation elle-mĂȘme.
Et je terminais en disant que, dans lâĂ©tat actuel des choses tel que nous pouvons le constater autour de nous, il y a toute une partie de lâEurope qui sâest privĂ©e dĂ©jĂ de ses crĂ©ateurs et a rĂ©duit au minimum lâemploi de lâesprit, elle en a supprimĂ© les libertĂ©s, et par consĂ©quent il faut attendre que dans une pĂ©riode dĂ©terminĂ©e on se trouvera en prĂ©sence dâune grande partie de lâEurope profondĂ©ment appauvrie, dans laquelle, comme je vous le disais, il nây aura plus de pensĂ©e libre, il nây aura plus de philosophie, plus de science pure, car toute la science aura Ă©tĂ© tournĂ©e Ă ses applications pratiques, et particuliĂšrement Ă des applications Ă©conomiques et militaires ; que mĂȘme la littĂ©rature, que mĂȘme lâart, et mĂȘme que lâesprit religieux dans ses pratiques diverses et dans ses recherches diverses auront Ă©tĂ© complĂštement diminuĂ©s sinon abolis, dans cette grande partie de lâEurope qui se trouvera parfaitement appauvrie. Et si la France et lâAngleterre savent conserver ce quâil leur faut de vie â de vie vivante, de vie active, de vie crĂ©atrice â en matiĂšre dâintellect, il y aura lĂ un rĂŽle immense Ă jouer, et un rĂŽle naturellement de premiĂšre importance pour que la civilisation europĂ©enne ne disparaisse pas complĂštement.
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Paul Valéry (Cours de poétique (Tome 1) - Le corps et l'esprit (1937-1940) (French Edition))