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La tante, le prĂȘtre, le retraitĂ©, la fleuriste, la femme du kiosque, ils en avaient fini, sans doute, avec l'esprit de conquĂȘte, avec l'amour. Ils Ă©taient vĂȘtus, parce qu'il le faut bien, de vĂȘtements qui semblaient n'avoir jamais commencĂ©. Le matin, sans les regarder, ils se les passaient sur le corps, lequel Ă©tait aussi un vĂȘtement. Lui non plus, sans doute, ils ne le regardaient jamais Ils se gonflaient, jaunissaient, gĂ©missaient, devenaient bleus, ça et lĂ , sans arrĂȘt, comme les contrebasses de l'orchestre s'accordent, avant la maladie et la mort mais, pour l'instant, ils pouvaient encore servir, ils mangeaient, ils parlaient, ils suintaient, ils disaient merci. Tante, matelassiĂšre, fleuriste, la femme du kiosque, le prĂȘtre, le retraitĂ©, ils avaient l'air de se divertir d'ĂȘtre ficelĂ©s dans les pantalons, les jupons, les artĂšres, la peau, la vessie, les souliers. Ce qu'ils disaient avait une splendeur suprĂȘme et dĂ©sintĂ©ressĂ©e.
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