Aux Cord Quotes

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N’importe ! elle n’était pas heureuse, ne l’avait jamais Ă©tĂ©. D’oĂč venait donc cette insuffisance de la vie, cette pourriture instantanĂ©e des choses oĂč elle s’appuyait ?
 Mais, s’il y avait quelque part un ĂȘtre fort et beau, une nature valeureuse, pleine Ă  la fois d’exaltation et de raffinements, un coeur de poĂšte sous une forme d’ange, lyre aux cordes d’airain, sonnant vers le ciel des Ă©pithalames Ă©lĂ©giaques, pourquoi, par hasard, ne le trouveraitelle pas ? Oh ! quelle impossibilitĂ© ! Rien, d’ailleurs, ne valait la peine d’une recherche ; tout mentait ! Chaque sourire cachait un bĂąillement d’ennui, chaque joie une malĂ©diction, tout plaisir son dĂ©goĂ»t, et les meilleurs baisers ne vous laissaient sur la lĂšvre qu’une irrĂ©alisable envie d’une voluptĂ© plus haute.
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Gustave Flaubert (Madame Bovary)
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des choses oĂč elle s’appuyait ?
 Mais, s’il y avait quelque part un ĂȘtre fort et beau, une nature valeureuse, pleine Ă  la fois d’exaltation et de raffinements, un cƓur de poĂšte sous une forme d’ange, lyre aux cordes d’airain, sonnant vers le ciel des Ă©pithalames Ă©lĂ©giaques, pourquoi, par hasard, ne le trouverait-elle pas ? Oh ! quelle impossibilité ! Rien, d’ailleurs, ne valait la peine d’une recherche ; tout mentait ! Chaque sourire cachait un bĂąillement d’ennui, chaque joie une malĂ©diction, tout plaisir son dĂ©goĂ»t, et les meilleurs baisers ne vous laissaient sur la lĂšvre qu’une irrĂ©alisable envie d’une voluptĂ© plus haute.
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Gustave Flaubert (Madame Bovary)
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MĂȘme si on est sans doute des milliers Ă  le souhaiter, par intermittence. Parfois. Juste de mĂȘme. Pas tout Ă  fait sĂ©rieusement. En blague! Pour soi. Avec promesse solennelle de se surmonter. Pour Ă©viter le pire aux autres. Cet instant oĂč l’on s’autorise la fin rien que pour puiser, dans cette seule autorisation, un peu de rĂ©pit. Le soulagement par la possibilitĂ©. La corde dans le fond du garde-robe. Mais on ne dit pas ces choses-lĂ .
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Catherine Éthier (Une femme extraordinaire (French Edition))
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Le Puits mystĂ©rieux À travers la forĂȘt de folles arabesques Que le doigt du sommeil trace au mur de mes nuits, Je vis, comme l’on voit les Fortunes des fresques, Un jeune homme penchĂ© sur la bouche d’un puits. Il jetait, par grands tas, dans cette gueule noire Perles et diamants, rubis et sequins d’or, Pour faire arriver l’eau jusqu’à sa lĂšvre, et boire ; Mais le flot flagellĂ© ne montait pas encor. HĂ©las ! que d’imprudents s’en vont aux puits, sans corde, Sans urne pour puiser le cristal souterrain, Enfouir leur trĂ©sor afin que l’eau dĂ©borde, Comme fit le corbeau dans le vase d’airain ! HĂ©las ! et qui n’a pas, Ă©pris de quelque femme, Pour faire monter l’eau du divin sentiment, JetĂ© l’or de son cƓur au puits sans fond d’une Ăąme, Sur l’abĂźme muet penchĂ© stupidement !
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Théophile Gautier (Poésies ComplÚtes De Théophile Gautier (French Edition))
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- Tu as traversĂ© les flammes et j'ai su que tout se passerait bien. Elle a fait un petit pas vers moi et m'a posĂ© la main sur le bras. J'ai senti la chaleur de ses doigts Ă  travers ma chemise. - J'allais mourir et... (Elle s'est tue, embarrassĂ©e.) Je ne fais que me rĂ©pĂ©ter. J'ai secouĂ© la tĂȘte. - C'est faux. Je t'ai vue. Tu cherchais Ă  t'Ă©chapper. - Non, j'Ă©tais figĂ©e, comme une de ces filles idiotes des histoires que me lisait ma mĂšre. Je les ai toujours dĂ©testĂ©es, ces filles. Je me demandais toujours: Mais pourquoi elle ne pousse pas la sorciĂšre Ă  la fenĂȘtre? Pourquoi ne glisse-t-elle pas du poison dans la nourriture de l'ogre? Fela regardait ses pieds, Ă  prĂ©sent. Les cheveux tombaient en pluie sur son visage. Sa voix s'est faite moins forte, jusqu'Ă  ne plus ĂȘtre qu'un murmure. - Pourquoi reste-t-elle assise lĂ  comme une idiote, en attendant qu'on vienne la sauver? Pourquoi ne se sauve-t-elle pas par ses propres moyens? J'ai posĂ© la main sur la sienne en espĂ©rant la rĂ©conforter. J'ai alors remarquĂ© que sa main n'Ă©tait pas la petit chose dĂ©licate et fragile Ă  laquelle je m'Ă©tais attendu. Elle Ă©tait ferme et calleuse. C'Ă©tait celle d'un sculpteur qui a connu des heures de dur labeur Ă  manier le ciseau et le marteau. - On ne dirait pas la main d'une oie blanche, ai-je remarquĂ©. Elle m'a regardĂ©, les yeux brillants de larmes, et a eu un petit rire qui s'est Ă©tranglĂ© en sanglot. - Comment? J'ai rougi en me rendant compte de ce que j'avais dit, mais je suis passĂ© outre. - Ce n'est pas la main d'une princesse sujette aux pĂąmoisons qui se contente de rester assise en triturant son morceau de dentelle en attendant qu'un prince vienne Ă  sa rescousse. C'est la main d'une femme qui, pour s'Ă©vader, grimperait Ă  une corde qu'elle aurait tressĂ©e avec ses propres cheveux. Une femme qui Ă©tranglerait l'ogre dans son sommeil, ai-je dit en la regardant droit dans les yeux. C'est aussi la main d'une femme qui aurait pu Ă©chapper aux flammes par ses propres moyens, si je n'avais pas Ă©tĂ© lĂ . Les vĂȘtements roussis, peut-ĂȘtre, mais saine et sauve.
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Patrick Rothfuss (The Name of the Wind (The Kingkiller Chronicle, #1))
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Le beau dialogue que Swann entendit entre le piano et le violon au commencement du dernier morceau! La suppression des mots humains, loin d'y laisser rĂ©gner la fantaisie, comme on aurait pu croire, l'en avait Ă©liminĂ©e ; jamais le langage parlĂ© ne fut si inflexiblement nĂ©cessitĂ©, ne connut Ă  ce point la pertinence des questions, l'Ă©vidence des rĂ©ponses. D'abord le piano solitaire se plaignit, comme un oiseau abandonnĂ© de sa compagne ; le violon l'entendit, lui rĂ©pondit comme d'un arbre voisin. C'Ă©tait comme au commencement du monde, comme s'il n'y avait encore eu qu'eux deux sur la terre, ou plutĂŽt dans ce monde fermĂ© Ă  tout le reste, construit par la logique d'un crĂ©ateur et oĂč ils ne seraient jamais que tous les deux : cette sonate. Est-ce un oiseau, est-ce l'Ăąme incomplĂšte encore de la petite phrase, est-ce une fĂ©e, invisible et gĂ©missant dont le piano ensuite redisait tendrement la plainte? Ses cris Ă©taient si soudains que le violoniste devait se prĂ©cipiter sur son archet pour les recueillir. Merveilleux oiseau! le violoniste semblait vouloir le charmer, l'apprivoiser, le capter. DĂ©jĂ  il avait passĂ© dans son Ăąme, dĂ©jĂ  la petite phrase Ă©voquĂ©e agitait comme celui d'un mĂ©dium le corps vraiment possĂ©dĂ© du violoniste. Swann savait qu'elle allait parler encore une fois. Et il s'Ă©tait si bien dĂ©doublĂ© que l'attente de l'instant imminent oĂč il allait se retrouver en face d'elle le secoua d'un de ces sanglots qu'un beau vers ou une triste nouvelle provoquent en nous, non pas quand nous sommes seuls, mais si nous les apprenons Ă  des amis en qui nous nous apercevons comme un autre dont l'Ă©motion probable les attendrit. Elle reparut, mais cette fois pour se suspendre dans l'air et se jouer un instant seulement, comme immobile, et pour expirer aprĂšs. Aussi Swann ne perdait-il rien du temps si court oĂč elle se prorogeait. Elle Ă©tait encore lĂ  comme une bulle irisĂ©e qui se soutient. Tel un arc-en-ciel, dont l'Ă©clat faiblit, s'abaisse, puis se relĂšve et avant de s'Ă©teindre, s'exalte un moment comme il n'avait pas encore fait : aux deux couleurs qu'elle avait jusque-lĂ  laissĂ© paraĂźtre, elle ajouta d'autres cordes diaprĂ©es, toutes celles du prisme, et les fit chanter. Swann n'osait pas bouger et aurait voulu faire tenir tranquilles aussi les autres personnes, comme si le moindre mouvement avait pu compromettre le prestige surnaturel, dĂ©licieux et fragile qui Ă©tait si prĂšs de s'Ă©vanouir.
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Marcel Proust (Swann’s Way (In Search of Lost Time, #1))
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My dear fellow, you have made a blunder of which men of your energy are very often guilty. They judge others by themselves, and do not know the point when human nature gives way if you string the cords too tightly.
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Honoré de Balzac (La Duchesse de Langeais / La Fille aux yeux d'or)
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Le sentier est, peut-ĂȘtre, le premier tĂ©moignage de la place que l’homme allait prendre dans l’univers, et, dans les temps les plus reculĂ©s, il Ă©tait probablement riche de significations importantes. Avec lui, l’errance et le chaos prenaient fin, pour faire place Ă  une Ăšre nouvelle, celle de la certitude. De la grotte Ă  la riviĂšre, et de la riviĂšre Ă  la grotte, une gĂ©nĂ©ration finit par coucher l’herbe, et les suivantes hĂ©ritĂšrent du sentier battu, et le conservĂšrent, comme un trĂ©sor lĂ©guĂ© par les ancĂȘtres. Aujourd’hui encore, au fond des bois dans lesquels le rĂšgne des temps immĂ©moriaux n’a pas Ă©tĂ© troublĂ©, rien n’a autant d’importance que cette corde poudreuse, la seule capable de chasser des cƓurs l’inquiĂ©tude et la peur de s’égarer. Pour les premiers hommes, mis brusquement face Ă  l’immensitĂ© et Ă  l’énigme de l’espace, le sentier a dĂ» ĂȘtre plus important que la hache ou que l’arc pour la chasse. Telle une liane infinie, il liait un horizon Ă  un autre, permettant aux hommes de s’agripper les uns aux autres, pour ne pas sombrer dans l’inconnu, comme dans un gouffre sans fond. À des Ă©poques totalement oubliĂ©es, un sentier aura signifiĂ© toute une civilisation. Une civilisation pour la conquĂȘte de laquelle de nombreuses gĂ©nĂ©rations d’hommes et de femmes, dont personne ne se rappelle plus l’origine, n’ont cessĂ© de durcir la plante de leurs pieds en parcourant des sols vierges et rudes. MillĂ©naire aprĂšs millĂ©naire, Ăšre aprĂšs Ăšre, des tribus et des peuplades ont parcouru la terre de long en large, guidĂ©es par le soleil et les Ă©toiles, jusqu’à ce qu’elles eussent rĂ©ussi Ă  la marquer de l’empreinte de leurs pieds, imprimant en elle les mĂ©ridiens de leur audace et de leur opiniĂątretĂ©. (traduction Dolores Toma)
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Geo Bogza (Cartea Oltului)
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PriĂšre Les yeux hagards, vagabond, errant, Las d'avoir tant marchĂ©, ĂŽ Seigneur, Je m'Ă©croule sans forces devant L'Ă©clat insigne de ta splendeur. Des abĂźmes s'ouvrent devant moi Et la nuit s'Ă©tend jusqu'aux lointains, À genoux je me tourne vers toi : Ô, TrĂšs haut, montre-moi le chemin ! En ma poitrine oĂč les dĂ©sirs errent, Je sens les tentations creuser Comme pour troubler la source claire OĂč mon Ăąme s'en vient s'abreuver. Ô, veuille m'arracher Ă  leur monde M'aider pour que point je ne m'Ă©gare, Vers les dĂ©shĂ©ritĂ©s Ă  la ronde À jamais dirige mes regards. DĂ©voile Ă  mon esprit le secret, La loi des charmes de la nature, Et plante en mon bras Ă  tout jamais La haine et l'amour, afin qu'ils durent. Donne-moi le chant et la lumiĂšre Les voix de la nature enivrĂ©e D'amour, donne les rayons solaires À mes paupiĂšres extĂ©nuĂ©es. Et chasse mes tourments, ĂŽ, Seigneur, À tout jamais brise leurs clameurs Et apprends-moi Ă  verser des pleurs Pour ce que souffrent tant d'autres cƓurs. Non, ce n'est point mon destin marquĂ©, Par les Parques, par leur cruautĂ© Mais un vaste monde torturĂ© Qui dans les larmes devra pleurer. Donne-moi la douleur, les tourments Des vƓux que nul n'a pu satisfaire Donne-moi l'orage oĂč l'on entend Hurler, gĂ©mir des jougs sĂ©culaires. Depuis longtemps les dĂ©shĂ©ritĂ©s PloyĂ©s sous le faix geignent dans l'ombre
 Fais descendre en mon cƓur assoiffĂ© Leurs douleurs terrifiantes, sans nombre. SĂšme en mon cƓur l'orage espĂ©rĂ©, Que je sente qu'il gonfle et dĂ©borde Et l'amertume se dĂ©verser Toute sur mes frĂ©missantes cordes ; Et comment, sous sa voĂ»te embrasĂ©e, ÉmaillĂ©e d'Ă©clairs bleus en rumeur Sa voix d'airain prend son envolĂ©e : Le chant de nos profondes douleurs. (Rugăciune, en français par Aurel George Boeșteanu)
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Octavian Goga (Poezii)
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Ambitieuse comme le sont toutes les femmes, incapable de supporter l'affront d'un tel refus, sa vilaine épouse lui attacha ensuite une corde aux pommettes et le tira de cette maniÚre barbare jusqu'au bord du navire, puis elle le porta et le déposa sans la moindre formalité sur la terre ferme. (feuillet 30)
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Urmuz (In abstracto)
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Mon peuple fantĂŽme (poĂšme d'Ilarie Voronca) Entre mer et terre. Entre pierres et ciel. Avec le pain jaune de la route. Avec le vin rouillĂ© de la forĂȘt VoilĂ  mon ouvrage accompli. Et les outils de travail Sont devenus des instruments de musique. C’est ainsi Qu’à travers la flamme de la mĂ©moire les objets se changent en paroles. Sur le promontoire, ici, dernier vestige de l’homme. Rencontre. Le vent jette dans l’écume ses Ă©pĂ©es d’eaux. Solitude coupĂ©e gĂ©omĂ©triquement par les oiseaux Qu’ici donc les visages de la vie se montrent. Le soleil tombĂ© dans mon Ɠil salĂ©. Face Aux algues chevelues et aux cortĂšges de poissons Mon visage fĂȘlĂ© par le vent comme le bord d’une tasse, Sur mes lĂšvres serrĂ©es : aube ou crĂ©puscule comme un son. Sans filets, sans armes De chasse. CollĂ© aux rochers. Vers le Sud Les aigles d’écumes. Seul avec mon travail accompli entre terre et larmes. Les cannes Ă  pĂȘche sont devenues des harpes. Les fusils des flĂ»tes. Mais le cƓur est la barque Ă©ternelle d’Ulysse Qui touche dans son rĂȘve tant d’üles, Dans les veines, de nouveaux archipels surgissent, Une parole, un rire, font naĂźtre une ville. LĂ  sur le promontoire j’attendais ces passages D’üles : oiseaux Ă©tranges jaillis d’entre les cordes Je te reconnaĂźtrai fantĂŽme entre ces bĂąches Des terres nomades. LĂ  prĂšs du Peuple Ă©tranger dont la patrie est morte Est ma place. LĂ  sur l’Ile fantĂŽme Je viendrai avec mes instruments de musique. Avec ma journĂ©e accomplie. Temps d’exil ? Non. Fuite Ă  travers les glaciers du sommeil ? Non. Le ver de la souffrance tordu dans la pomme de cette blessure. Mais jusqu’alors : sans armes, sans outils, sur cette Pierre : extrĂȘme limite du continent Entre rochers et flots qui rejettent Le lait blanc de l’écume jusqu’à ma faim, jusqu’au vent, Ici. Loin de l’homme implacable. Loin Des distributeurs de terre. Sans retour. Sans fuite. La voix oubliĂ©e en moi comme une lettre dans un livre J’attends mon peuple fantĂŽme, mon Ăźle-fantĂŽme.
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Ilarie Voronca
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TWO YEARS AGO I FOUND AN IMAGE OF A KID WITH HER HANDS COVERING HER FACE. A SEATBELT REACHED ACROSS HER TORSO, RIDING UP HER NECK AND A MOP OF BLONDE HAIR STAYED SWEPT, FOR THE MOMENT, BEHIND HER EARS. HER EYES SEEMED CLEAR AND CALM BUT NOT BLANK, THE ROAD BEHIND HER SEEMED THE SAME, I PUT MYSELF IN HER SEAT THEN I PLAYED IT ALL OUT IN MY HEAD. THE CLAUSTROPHOBIA HITS AS THE SEATBELT TIGHTENS, PREVENTING ME FROM EVEN LEANING FORWARD IN MY SEAT, THE PRESSING ON INTERNAL ORGANS. I LEAN BACK AND FORWARD TO RELEASE IT, THEN BACKWARDS AND FORWARD AGAIN. THERE IT IS I GOT FREE. HOW MUCH OF MY LIFE HAS HAPPENED INSIDE OF A CAR? I WONDER IF THE ODDS ARE THAT I'LL DIE IN ONE, KNOCK ON WOOD-GRAIN. SHOULDN'T SPEAK LIKE THAT. WE LIVE IN CARS IN SOME CITIES, COMMUTING ACROSS SPACE EITHER FOR OUR LIVELIHOOD, OR DEVOURING FOSSIL FUELS FOR JOY. IT'S CLOSE TO AS MUCH TIME AS WE SPEND IN OUR BEDS, MORE FOR SOME. THE FIRST TIME I DID SHROOMS, MY MANAGER HAD TO COME RESCUE ME FROM CALTECH'S 'TRIP DAY. AS I GOT INTO HER CAR, I SWEAR TO GOD THE ALUMINUM CENTER CONSOLE IN HER PORSCHE TRUCK LOOKED LIKE IT WAS BREATHING, LIKE THE THROAT OF SOMETHING. ON THE FREEWAY, LEAVING PASADENA, WE SPOKE AND I LOOKED AWAY, OUTSIDE, AT THE WHEELS AND TIRES OF CARS DOING THAT OPTICAL ILLUSION THING THEY DO WHERE IT LOOKS LIKE THEY'RE SPINNING BACKWARDS, WHICH, ACCORDING TO GOOGLE, HAPPENS BECAUSE OUR BRAINS ARE ASSUMING SOMETHING COMPLETELY WRONG AND SHOWING IT TO US. STARING, I WAS TRANSFIXED BY ALL THE INDICATOR LIGHTS OSCILLATING AND THROBBING AGAINST THE WIND. WE DROVE THRU DOWNTOWN LA HEADED WEST, FLYING ON THE SAME FREEWAYS I USED TO RUN OUTTA GAS ON. WELCOMED IN BY THE PERENNIAL CREATURES, IMPERIAL PALM TREES AND CLIMBING VINES LIVING THEIR LIVES OUT JUST OFF THE SHOULDER. THE FEELING OF FAMILIAR ENHANCED, ON THE 10. I USED TO RIDE AROUND IN MY SINEWY CROSSOVER SUV, SMOKE AND LISTEN TO ROUGH MIXES OF MY OLD SHIT BEFORE IT CAME OUT, OR WHATEVER SOMEONE WANTED TO PLAY WHEN THEY HOOKED UP THEIR IPHONE TO THE AUX CORD A FEW YEARS AND A FEW DAILY-DRIVERS LATER I'M NOT DRIVING MUCH ANYMORE, IT'S BEEN A YEAR SINCE I MOVED TO LONDON, AT THE TIME OF WRITING THIS, AND THERE'S NO PRACTICAL REASON TO DRIVE IN THIS CITY. I ORDERED A GT3 RS AND IT'LL KEEP LOW MILES OUT HERE BUT I GUESS IT'S GOOD TO HAVE IN CASE OF EMERGENCY :) RAF SIMONS ONCE TOLD ME IT WAS CLICHE, MY WHOLE CAR OBSESSION MAYBE IT LINKS TO A DEEP SUBCONSCIOUS STRAIGHT BOY FANTASY. CONSCIOUSLY THOUGH, I DON'T WANT STRAIGHT A LITTLE BENT IS GOOD. I FOUND IT ROMANTIC, SOMETIMES, EDITING THIS PROJECT. THE WHOLE TIME I FELT AS THOUGH I WAS IN THE PRESENCE OF A $16M MCLAREN F1 ARMED WITH A DISPOSABLE CAMERA. MY MEMORIES ARE IN THESE PAGES, PLACES CLOSEBY AND LONG ASS-NUMBING FLIGHTS AWAY. CRUISING THE SUBURBS OF TOKYO IN RWB PORSCHES. THROWING PARTIES AROUND ENGLAND AND MOBBING FREEWAYS IN FOUR PROJECT M3S THAT I BUILT WITH SOME FRIENDS. GOING TO MISSISSIPPI AND PLAYING IN THE MUD WITH AMPHIBIOUS QUADS. STREET-CASTING MODELS AT A RANDOM KUNG FU DOJO OUT IN SENEGAL. COMMISSIONING LIFE-SIZE TOY BOXES FOR THE FUCK OF IT SHOOTING A MUSIC VIDEO FOR FUN WITH TYRONE LEBON, THE GENIUS GIANT. TAKING A BREAK-SLASH-RECONNAISSANCE MISSION TO TULUM, MEXICO, ENJOYING SOME STAR VISIBILITY FOR A CHANGE. RECORDING IN TOKYO, NYC, MIAMI, LA, LONDON, PARIS. STOPPING IN BERLIN TO WITNESS BERGHAIN FOR MYSELF, TRADING JEWELS AND SOAKING IN PARABLES WITH THE MANY-HEADED BRANDON AKA BASEDGOD IN CONVERSATION, I WROTE A STORY IN THE MIDDLE-IT'S CALLED 'GODSPEED', IT'S BASICALLY A REIMAGINED PART OF MY BOYHOOD. BOYS DO CRY, BUT I DON'T THINK I SHED A TEAR FOR A GOOD CHUNK OF MY TEENAGE YEARS. IT'S SURPRISINGLY MY FAVORITE PART OF LIFE SO FAR. SURPRISING, TO ME, BECAUSE THE CURRENT PHASE IS WHAT I WAS ASKING THE COSMOS FOR WHEN I WAS A KID. MAYBE THAT PART HAD IT'S ROUGH STRETCHES TOO, BUT IN MY REARVIEW MIRROR IT'S GETTING SMALL ENOUGH TO CONVINCE MYSELF IT WAS ALL GOOD. AND REALLY THOUGH... IT'S STILL ALL GOOD.
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Frank Ocean (Boys Don't Cry (#1))
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Vides dans les orbites les yeux morts brillent tels des tisons dans l'Ăątre dĂ©sert. Le vent de feu arrive et sĂšche les restes de cordes humides qui les liaient Ă  la vie. Une heure confuse arrive, prĂ©caire, minuscule et les retourne comme une besace en pourpre ancienne et les jette aux confins du monde. Un monde des confins de feu, terre de perdition oĂč rĂšgne le grand « Personne » Ă©gal pour chacun. Que comprendre de ce qui vient d'ĂȘtre ? Si l’Ɠil de la fenĂȘtre s'obscurcit Ă  l'aube, c'est un signe que rien. Tu te surpasses Ă  errer parmi les signes jusqu'au bord du prĂ©cipice. Tu penses que la fin est bien lĂ . Mais le vide c'est lĂ  qu'il commence.
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Vasile Igna (Provincia cărturarului)
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Quand on me retrouvera, les yeux brĂ»lĂ©s on imaginera que j'ai beaucoup appelĂ© et beaucoup souffert. Mais les Ă©lans, mais les regrets, mais les tendres souffrances, ce sont encore des richesses. Et moi je n'ai plus de richesses. Les fraĂźches jeunes filles, au soir de leur premier amour, connaissent le chagrin et pleurent. Le chagrin est liĂ© aux frĂ©missements de la vie. Et moi je n'ai plus de richesses. Les fraĂźches jeunes filles, au soir de leur premier amour, connaissent le chagrin et pleurent. Le chagrin est liĂ© aux frĂ©missements de la vie. Et moi je n'ai plus de chagrin. Le dĂ©sert, c'est moi. Je ne forme plus de salive, mais je ne forme plus, non plus, les images douces vers lesquelles j'aurais pu gĂ©mir. Le soleil a sĂ©chĂ© en moi la source des larmes. [...] Je regarde PrĂ©vot. Il est frappĂ© du mĂȘme Ă©tonnement que moi, mais il ne comprend pas non plus ce qu'il Ă©prouve. [...] Nous sommes sauvĂ©s, il y a des traces dans le sable !... Ah ! nous avions perdu la piste de l'espĂšce humaine, nous Ă©tions retranchĂ©s d'avec la tribu, nous nous Ă©tions retrouvĂ©s seuls au monde, oubliĂ©s par une migration universelle, et voici que nous dĂ©couvrons, imprimĂ©s dans le sable, les pieds miraculeux de l'homme. [...] Et cependant, nous ne sommes point sauvĂ©s encore. Il ne nous suffit pas d'attendre. Dans quelques heures, on ne pourra plus nous secourir. La marche de la soif, une fois la toux commencĂ©e, est trop rapide. Et notre gorge. Mais je crois en cette caravane, qui se balance quelque part, dans le dĂ©sert. Nous avons donc marchĂ© encore, et tout Ă  coup j'ai entendu le chant du coq. Guillaumet m'avait dit : « Vers la fin, j'entendais des coqs dans les Andes. J'entendais aussi des chemins de fer. » Je me souviens de son rĂ©cit Ă  l'instant mĂȘme oĂč le coq chante et je me dis : « Ce sont mes yeux qui m'ont trompĂ© d'abord. C'est sans doute l'effet de la soif. Mes oreilles ont mieux rĂ©sistĂ©. » Mais PrĂ©vot m'a saisi par le bras : « Vous avez entendu ? - Quoi ? - Le coq ! - Alors... Alors... » Alors, bien sĂ»r, imbĂ©cile, c'est la vie... J'ai eu une derniĂšre hallucination : celle de trois chiens qui se poursuivaient. PrĂ©vot, qui regardait aussi, n'a rien vu. Mais nous sommes deux Ă  tendre les bras vers ce BĂ©douin. Nous sommes deux Ă  user vers lui tout le souffle de nos poitrines. Nous sommes deux Ă  rire de bonheur !... Mais nos voix ne portent pas Ă  trente mĂštres. Nos cordes vocales sont dĂ©jĂ  sĂšches. Nous nous parlions tout bas l'un Ă  l'autre, et nous ne l'avions mĂȘme pas remarquĂ© ! Mais ce BĂ©douin et son chameau, qui viennent de se dĂ©masquer de derriĂšre le tertre, voilĂ  que lentement, lentement, ils s'Ă©loignent. Peut-ĂȘtre cet homme est-il seul. Un dĂ©mon cruel nous l'a montrĂ© et le retire... Et nous ne pourrions plus courir ! Un autre Arabe apparaĂźt de profil sur la dune. Nous hurlons, mais tout bas. Alors, nous agitons les bras et nous avons l'impression de remplir le ciel de signaux immenses. Mais ce BĂ©douin regarde toujours vers la droite... Et voici que, sans hĂąte, il a amorcĂ© un quart de tour. À la seconde mĂȘme oĂč il se prĂ©sentera de face, tout sera accompli. À la seconde mĂȘme oĂč il regardera vers nous, il aura dĂ©jĂ  effacĂ© en nous la soif, la mort et les mirages. Il a amorcĂ© un quart de tour qui, dĂ©jĂ , change le monde. Par un mouvement de son seul buste, par la promenade de son seul regard, il crĂ©e la vie, et il me paraĂźt semblable Ă  un dieu... C'est un miracle... Il marche vers nous sur le sable, comme un dieu sur la mer... L'Arabe nous a simplement regardĂ©s. Il a pressĂ©, des mains, sur nos Ă©paules, et nous lui avons obĂ©i. Nous nous sommes Ă©tendus. Il n'y a plus ici ni races, ni langages, ni divisions. Il y a ce nomade pauvre qui a posĂ© sur nos Ă©paules des mains d'archange.
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Antoine de Saint-Exupéry