Aux Cord Quotes

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N’importe ! elle n’était pas heureuse, ne l’avait jamais Ă©tĂ©. D’oĂč venait donc cette insuffisance de la vie, cette pourriture instantanĂ©e des choses oĂč elle s’appuyait ?
 Mais, s’il y avait quelque part un ĂȘtre fort et beau, une nature valeureuse, pleine Ă  la fois d’exaltation et de raffinements, un coeur de poĂšte sous une forme d’ange, lyre aux cordes d’airain, sonnant vers le ciel des Ă©pithalames Ă©lĂ©giaques, pourquoi, par hasard, ne le trouveraitelle pas ? Oh ! quelle impossibilitĂ© ! Rien, d’ailleurs, ne valait la peine d’une recherche ; tout mentait ! Chaque sourire cachait un bĂąillement d’ennui, chaque joie une malĂ©diction, tout plaisir son dĂ©goĂ»t, et les meilleurs baisers ne vous laissaient sur la lĂšvre qu’une irrĂ©alisable envie d’une voluptĂ© plus haute.
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Gustave Flaubert (Madame Bovary)
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des choses oĂč elle s’appuyait ?
 Mais, s’il y avait quelque part un ĂȘtre fort et beau, une nature valeureuse, pleine Ă  la fois d’exaltation et de raffinements, un cƓur de poĂšte sous une forme d’ange, lyre aux cordes d’airain, sonnant vers le ciel des Ă©pithalames Ă©lĂ©giaques, pourquoi, par hasard, ne le trouverait-elle pas ? Oh ! quelle impossibilité ! Rien, d’ailleurs, ne valait la peine d’une recherche ; tout mentait ! Chaque sourire cachait un bĂąillement d’ennui, chaque joie une malĂ©diction, tout plaisir son dĂ©goĂ»t, et les meilleurs baisers ne vous laissaient sur la lĂšvre qu’une irrĂ©alisable envie d’une voluptĂ© plus haute.
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Gustave Flaubert (Madame Bovary)
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MĂȘme si on est sans doute des milliers Ă  le souhaiter, par intermittence. Parfois. Juste de mĂȘme. Pas tout Ă  fait sĂ©rieusement. En blague! Pour soi. Avec promesse solennelle de se surmonter. Pour Ă©viter le pire aux autres. Cet instant oĂč l’on s’autorise la fin rien que pour puiser, dans cette seule autorisation, un peu de rĂ©pit. Le soulagement par la possibilitĂ©. La corde dans le fond du garde-robe. Mais on ne dit pas ces choses-lĂ .
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Catherine Éthier (Une femme extraordinaire: FEMME EXTRAORDINAIRE -UNE [NUM] (French Edition))
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- Tu as traversĂ© les flammes et j'ai su que tout se passerait bien. Elle a fait un petit pas vers moi et m'a posĂ© la main sur le bras. J'ai senti la chaleur de ses doigts Ă  travers ma chemise. - J'allais mourir et... (Elle s'est tue, embarrassĂ©e.) Je ne fais que me rĂ©pĂ©ter. J'ai secouĂ© la tĂȘte. - C'est faux. Je t'ai vue. Tu cherchais Ă  t'Ă©chapper. - Non, j'Ă©tais figĂ©e, comme une de ces filles idiotes des histoires que me lisait ma mĂšre. Je les ai toujours dĂ©testĂ©es, ces filles. Je me demandais toujours: Mais pourquoi elle ne pousse pas la sorciĂšre Ă  la fenĂȘtre? Pourquoi ne glisse-t-elle pas du poison dans la nourriture de l'ogre? Fela regardait ses pieds, Ă  prĂ©sent. Les cheveux tombaient en pluie sur son visage. Sa voix s'est faite moins forte, jusqu'Ă  ne plus ĂȘtre qu'un murmure. - Pourquoi reste-t-elle assise lĂ  comme une idiote, en attendant qu'on vienne la sauver? Pourquoi ne se sauve-t-elle pas par ses propres moyens? J'ai posĂ© la main sur la sienne en espĂ©rant la rĂ©conforter. J'ai alors remarquĂ© que sa main n'Ă©tait pas la petit chose dĂ©licate et fragile Ă  laquelle je m'Ă©tais attendu. Elle Ă©tait ferme et calleuse. C'Ă©tait celle d'un sculpteur qui a connu des heures de dur labeur Ă  manier le ciseau et le marteau. - On ne dirait pas la main d'une oie blanche, ai-je remarquĂ©. Elle m'a regardĂ©, les yeux brillants de larmes, et a eu un petit rire qui s'est Ă©tranglĂ© en sanglot. - Comment? J'ai rougi en me rendant compte de ce que j'avais dit, mais je suis passĂ© outre. - Ce n'est pas la main d'une princesse sujette aux pĂąmoisons qui se contente de rester assise en triturant son morceau de dentelle en attendant qu'un prince vienne Ă  sa rescousse. C'est la main d'une femme qui, pour s'Ă©vader, grimperait Ă  une corde qu'elle aurait tressĂ©e avec ses propres cheveux. Une femme qui Ă©tranglerait l'ogre dans son sommeil, ai-je dit en la regardant droit dans les yeux. C'est aussi la main d'une femme qui aurait pu Ă©chapper aux flammes par ses propres moyens, si je n'avais pas Ă©tĂ© lĂ . Les vĂȘtements roussis, peut-ĂȘtre, mais saine et sauve.
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Patrick Rothfuss (The Name of the Wind (The Kingkiller Chronicle, #1))
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Le beau dialogue que Swann entendit entre le piano et le violon au commencement du dernier morceau! La suppression des mots humains, loin d'y laisser rĂ©gner la fantaisie, comme on aurait pu croire, l'en avait Ă©liminĂ©e ; jamais le langage parlĂ© ne fut si inflexiblement nĂ©cessitĂ©, ne connut Ă  ce point la pertinence des questions, l'Ă©vidence des rĂ©ponses. D'abord le piano solitaire se plaignit, comme un oiseau abandonnĂ© de sa compagne ; le violon l'entendit, lui rĂ©pondit comme d'un arbre voisin. C'Ă©tait comme au commencement du monde, comme s'il n'y avait encore eu qu'eux deux sur la terre, ou plutĂŽt dans ce monde fermĂ© Ă  tout le reste, construit par la logique d'un crĂ©ateur et oĂč ils ne seraient jamais que tous les deux : cette sonate. Est-ce un oiseau, est-ce l'Ăąme incomplĂšte encore de la petite phrase, est-ce une fĂ©e, invisible et gĂ©missant dont le piano ensuite redisait tendrement la plainte? Ses cris Ă©taient si soudains que le violoniste devait se prĂ©cipiter sur son archet pour les recueillir. Merveilleux oiseau! le violoniste semblait vouloir le charmer, l'apprivoiser, le capter. DĂ©jĂ  il avait passĂ© dans son Ăąme, dĂ©jĂ  la petite phrase Ă©voquĂ©e agitait comme celui d'un mĂ©dium le corps vraiment possĂ©dĂ© du violoniste. Swann savait qu'elle allait parler encore une fois. Et il s'Ă©tait si bien dĂ©doublĂ© que l'attente de l'instant imminent oĂč il allait se retrouver en face d'elle le secoua d'un de ces sanglots qu'un beau vers ou une triste nouvelle provoquent en nous, non pas quand nous sommes seuls, mais si nous les apprenons Ă  des amis en qui nous nous apercevons comme un autre dont l'Ă©motion probable les attendrit. Elle reparut, mais cette fois pour se suspendre dans l'air et se jouer un instant seulement, comme immobile, et pour expirer aprĂšs. Aussi Swann ne perdait-il rien du temps si court oĂč elle se prorogeait. Elle Ă©tait encore lĂ  comme une bulle irisĂ©e qui se soutient. Tel un arc-en-ciel, dont l'Ă©clat faiblit, s'abaisse, puis se relĂšve et avant de s'Ă©teindre, s'exalte un moment comme il n'avait pas encore fait : aux deux couleurs qu'elle avait jusque-lĂ  laissĂ© paraĂźtre, elle ajouta d'autres cordes diaprĂ©es, toutes celles du prisme, et les fit chanter. Swann n'osait pas bouger et aurait voulu faire tenir tranquilles aussi les autres personnes, comme si le moindre mouvement avait pu compromettre le prestige surnaturel, dĂ©licieux et fragile qui Ă©tait si prĂšs de s'Ă©vanouir.
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Marcel Proust (Du cĂŽtĂ© de chez Swann (À la recherche du temps perdu, #1))
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PriĂšre Les yeux hagards, vagabond, errant, Las d'avoir tant marchĂ©, ĂŽ Seigneur, Je m'Ă©croule sans forces devant L'Ă©clat insigne de ta splendeur. Des abĂźmes s'ouvrent devant moi Et la nuit s'Ă©tend jusqu'aux lointains, À genoux je me tourne vers toi : Ô, TrĂšs haut, montre-moi le chemin ! En ma poitrine oĂč les dĂ©sirs errent, Je sens les tentations creuser Comme pour troubler la source claire OĂč mon Ăąme s'en vient s'abreuver. Ô, veuille m'arracher Ă  leur monde M'aider pour que point je ne m'Ă©gare, Vers les dĂ©shĂ©ritĂ©s Ă  la ronde À jamais dirige mes regards. DĂ©voile Ă  mon esprit le secret, La loi des charmes de la nature, Et plante en mon bras Ă  tout jamais La haine et l'amour, afin qu'ils durent. Donne-moi le chant et la lumiĂšre Les voix de la nature enivrĂ©e D'amour, donne les rayons solaires À mes paupiĂšres extĂ©nuĂ©es. Et chasse mes tourments, ĂŽ, Seigneur, À tout jamais brise leurs clameurs Et apprends-moi Ă  verser des pleurs Pour ce que souffrent tant d'autres cƓurs. Non, ce n'est point mon destin marquĂ©, Par les Parques, par leur cruautĂ© Mais un vaste monde torturĂ© Qui dans les larmes devra pleurer. Donne-moi la douleur, les tourments Des vƓux que nul n'a pu satisfaire Donne-moi l'orage oĂč l'on entend Hurler, gĂ©mir des jougs sĂ©culaires. Depuis longtemps les dĂ©shĂ©ritĂ©s PloyĂ©s sous le faix geignent dans l'ombre
 Fais descendre en mon cƓur assoiffĂ© Leurs douleurs terrifiantes, sans nombre. SĂšme en mon cƓur l'orage espĂ©rĂ©, Que je sente qu'il gonfle et dĂ©borde Et l'amertume se dĂ©verser Toute sur mes frĂ©missantes cordes ; Et comment, sous sa voĂ»te embrasĂ©e, ÉmaillĂ©e d'Ă©clairs bleus en rumeur Sa voix d'airain prend son envolĂ©e : Le chant de nos profondes douleurs. (Rugăciune, en français par Aurel George Boeșteanu)
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Octavian Goga (Poezii)
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Le sentier est, peut-ĂȘtre, le premier tĂ©moignage de la place que l’homme allait prendre dans l’univers, et, dans les temps les plus reculĂ©s, il Ă©tait probablement riche de significations importantes. Avec lui, l’errance et le chaos prenaient fin, pour faire place Ă  une Ăšre nouvelle, celle de la certitude. De la grotte Ă  la riviĂšre, et de la riviĂšre Ă  la grotte, une gĂ©nĂ©ration finit par coucher l’herbe, et les suivantes hĂ©ritĂšrent du sentier battu, et le conservĂšrent, comme un trĂ©sor lĂ©guĂ© par les ancĂȘtres. Aujourd’hui encore, au fond des bois dans lesquels le rĂšgne des temps immĂ©moriaux n’a pas Ă©tĂ© troublĂ©, rien n’a autant d’importance que cette corde poudreuse, la seule capable de chasser des cƓurs l’inquiĂ©tude et la peur de s’égarer. Pour les premiers hommes, mis brusquement face Ă  l’immensitĂ© et Ă  l’énigme de l’espace, le sentier a dĂ» ĂȘtre plus important que la hache ou que l’arc pour la chasse. Telle une liane infinie, il liait un horizon Ă  un autre, permettant aux hommes de s’agripper les uns aux autres, pour ne pas sombrer dans l’inconnu, comme dans un gouffre sans fond. À des Ă©poques totalement oubliĂ©es, un sentier aura signifiĂ© toute une civilisation. Une civilisation pour la conquĂȘte de laquelle de nombreuses gĂ©nĂ©rations d’hommes et de femmes, dont personne ne se rappelle plus l’origine, n’ont cessĂ© de durcir la plante de leurs pieds en parcourant des sols vierges et rudes. MillĂ©naire aprĂšs millĂ©naire, Ăšre aprĂšs Ăšre, des tribus et des peuplades ont parcouru la terre de long en large, guidĂ©es par le soleil et les Ă©toiles, jusqu’à ce qu’elles eussent rĂ©ussi Ă  la marquer de l’empreinte de leurs pieds, imprimant en elle les mĂ©ridiens de leur audace et de leur opiniĂątretĂ©. (traduction Dolores Toma)
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Geo Bogza (Cartea Oltului)
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Ambitieuse comme le sont toutes les femmes, incapable de supporter l'affront d'un tel refus, sa vilaine épouse lui attacha ensuite une corde aux pommettes et le tira de cette maniÚre barbare jusqu'au bord du navire, puis elle le porta et le déposa sans la moindre formalité sur la terre ferme. (feuillet 30)
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Urmuz (In abstracto)
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Mon peuple fantĂŽme (poĂšme d'Ilarie Voronca) Entre mer et terre. Entre pierres et ciel. Avec le pain jaune de la route. Avec le vin rouillĂ© de la forĂȘt VoilĂ  mon ouvrage accompli. Et les outils de travail Sont devenus des instruments de musique. C’est ainsi Qu’à travers la flamme de la mĂ©moire les objets se changent en paroles. Sur le promontoire, ici, dernier vestige de l’homme. Rencontre. Le vent jette dans l’écume ses Ă©pĂ©es d’eaux. Solitude coupĂ©e gĂ©omĂ©triquement par les oiseaux Qu’ici donc les visages de la vie se montrent. Le soleil tombĂ© dans mon Ɠil salĂ©. Face Aux algues chevelues et aux cortĂšges de poissons Mon visage fĂȘlĂ© par le vent comme le bord d’une tasse, Sur mes lĂšvres serrĂ©es : aube ou crĂ©puscule comme un son. Sans filets, sans armes De chasse. CollĂ© aux rochers. Vers le Sud Les aigles d’écumes. Seul avec mon travail accompli entre terre et larmes. Les cannes Ă  pĂȘche sont devenues des harpes. Les fusils des flĂ»tes. Mais le cƓur est la barque Ă©ternelle d’Ulysse Qui touche dans son rĂȘve tant d’üles, Dans les veines, de nouveaux archipels surgissent, Une parole, un rire, font naĂźtre une ville. LĂ  sur le promontoire j’attendais ces passages D’üles : oiseaux Ă©tranges jaillis d’entre les cordes Je te reconnaĂźtrai fantĂŽme entre ces bĂąches Des terres nomades. LĂ  prĂšs du Peuple Ă©tranger dont la patrie est morte Est ma place. LĂ  sur l’Ile fantĂŽme Je viendrai avec mes instruments de musique. Avec ma journĂ©e accomplie. Temps d’exil ? Non. Fuite Ă  travers les glaciers du sommeil ? Non. Le ver de la souffrance tordu dans la pomme de cette blessure. Mais jusqu’alors : sans armes, sans outils, sur cette Pierre : extrĂȘme limite du continent Entre rochers et flots qui rejettent Le lait blanc de l’écume jusqu’à ma faim, jusqu’au vent, Ici. Loin de l’homme implacable. Loin Des distributeurs de terre. Sans retour. Sans fuite. La voix oubliĂ©e en moi comme une lettre dans un livre J’attends mon peuple fantĂŽme, mon Ăźle-fantĂŽme.
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Ilarie Voronca
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Le Puits mystĂ©rieux À travers la forĂȘt de folles arabesques Que le doigt du sommeil trace au mur de mes nuits, Je vis, comme l’on voit les Fortunes des fresques, Un jeune homme penchĂ© sur la bouche d’un puits. Il jetait, par grands tas, dans cette gueule noire Perles et diamants, rubis et sequins d’or, Pour faire arriver l’eau jusqu’à sa lĂšvre, et boire ; Mais le flot flagellĂ© ne montait pas encor. HĂ©las ! que d’imprudents s’en vont aux puits, sans corde, Sans urne pour puiser le cristal souterrain, Enfouir leur trĂ©sor afin que l’eau dĂ©borde, Comme fit le corbeau dans le vase d’airain ! HĂ©las ! et qui n’a pas, Ă©pris de quelque femme, Pour faire monter l’eau du divin sentiment, JetĂ© l’or de son cƓur au puits sans fond d’une Ăąme, Sur l’abĂźme muet penchĂ© stupidement !
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Théophile Gautier (Poésies ComplÚtes De Théophile Gautier (French Edition))