Tout Est Temporaire Quotes

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La liaison sexuelle permanente contient de nombreux germes de conflit, non moins que toute autre type de relation durable. Ce qui nous occupe ce ne sont pas les difficultés humaines générales, mais les difficultés spécifiquement sexuelles qui s'y ajoutent. La plus importante de celles-ci, c'est le conflit entre l'amortissement (temporaire ou définitif) du désir sensuel et l'accroissement de la tendresse pour le partenaire. Dans toute relation sexuelle en effet, tôt ou tard, souvent ou rarement, apparaissent des périodes de faible attraction sensuelle, ou même d'absence complète de désir. C'est un fait d'expérience sur lequel aucun argument moral n'a de prise ; l'intérêt sexuel ne se commande pas. Mieux les partenaires seront assortis sous le rapport de la sensualité et de la tendresse, moins fréquents et irréversibles seront ces épisodes. Néanmoins toute relation sexuelle est exposée à cet amortissement. Ce fait n'aurait guère d'importance s'il ne s'y ajoutait que : 1. L'affaiblissement peut se produire chez un seul partenaire. 2. La plupart des liaisons sexuelles sont actuellement compliquées de liens économiques (dépendance de la femme et des enfants). 3. Indépendamment de ces difficultés extérieures, il existe une difficulté interne qui rend compliquée la seule solution logique : la séparation et la recherche d'un autre partenaire. (p. 195-196)
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Wilhelm Reich (The Sexual Revolution: Toward a Self-governing Character Structure)
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Mais il faut le voir à table comme il la regarde quand elle brille, ses yeux d'animal subjugué. D'où vient-elle donc cette créature ? Pr les mots dans sa bouche, ces idées qui lui passent par la cervelle, son insatisfaction tout le temps, son intraitable enthousiasme, ce désir d'aller voir ailleurs, de marquer les distances, cet élan qui frise l'injure parfois? Ou va-t-elle chercher tout ça ? Alors, quand leur fille a besoin de sous pour un voyage de classe ou acheter des livres, Mireille et Jean ne rechignent pas. Ils raquent. Ils font ce qu'il faut. C'est leur terrible métier de parents, donner à cette gamine les moyens de son évasion. On a si peu de raison de se réjouir dans ces endroits qui n’ont ni la mère ni la Tour Eiffel, ou dieu est mort comme partout où la soirée s’achèvent à 20 heures en semaine et dans les talus le week-end Car elle et Jeannot savent qu'ils ne peuvent plus grand-chose pour elle. Ils font comme si, mais ils ne sont plus en mesure de faire des choix à sa place. Ils en sont réduits ça, faire confiance, croiser les doigts, espérer quils l'ont élevée comme il faut et que ça suffira. L'adolescence est un assassinat prémédité de longue date et le cadavre de leur famille telle qu'elle fut git déjà sur le bord du chemin. Il faut désormais réinventer des rôles, admettre des distances nouvelles, composer avec les monstruosités et les ruades. Le corps est encore chaud. Il tressaille. Mais ce qui existait, l'enfance et ses tendresses évidentes, le règne indiscuté des adultes et la gamine pile au centre, le cocon et la ouate, les vacances à La Grande-Motte et les dimanches entre soi, tout cela vient de crever. On n'y reviendra plus. Et puis il aimait bien aller à l'hôtel, dont elle réglait toujours la note. Il appréciait la simplicité des surfaces, le souci ergonome partout, la distance minime entre le lit et la douche, l'extrême propreté des serviettes de bain, le sol neutre et le téléviseur suspendu, les gobelets sous plastique, le cliquetis précis de l'huisserie quand la porte se refermait lourdement sur eux, le code wifi précisé sur un petit carton à côté de la bouilloire, tout ce confort limité mais invariable. À ses yeux, ces chambres interchangeables n'avaient rien d'anonyme. Il y retrouvait au contraire un territoire ami, elle se disait ouais, les mecs de son espèce n'ont pas de répit, soumis au travail, paumés dans leurs familles recomposées, sans même assez de thune pour se faire plaisir, devenus les cons du monde entier, avec leur goût du foot, des grosses bagnoles et des gros culs. Après des siècles de règne relatif, ces pauvres types semblaient bien gênés aux entournures tout à coup dans ce monde qu'ils avaient jadis cru taillé à leur mesure. Leur nombre ne faisait rien à l'affaire. Ils se sentaient acculés, passés de mode, foncièrement inadéquats, insultés par l'époque. Des hommes élevés comme des hommes, basiques et fêlés, une survivance au fond. Toute la journée il dirigeait 20 personnes, gérait des centaines de milliers d'euros, alors quand il fallait rentrer à la maison et demander cent fois à Mouche de ranger ses chaussettes, il se sentait un peu sous employé. Effectivement. Ils burent un pinot noir d'Alsace qui les dérida et, dans la chaleur temporaire d'une veille d'enterrement, se retrouvèrent. - T'aurais pu venir plus tôt, dit Gérard, après avoir mis les assiettes dans le lave-vaisselle. Julien, qui avait un peu trop bu, se contenta d'un mouvement vague, sa tête dodelinant d'une épaule à l'autre. C'était une concession bien suffisante et le père ne poussa pas plus loin son avantage. Pour motiver son petit frère, Julien a l'idée d'un entraînement spécial, qui débute par un lavage de cerveau en règle. Au programme, Rocky, Les Chariots de feu, Karaté Kid, et La Castagne, tout y passe. À chaque fois, c'est plus ou moins la même chose : des acteurs torse nu et des séquences d'entraînement qui transforment de parfaits losers en machines à gagner.
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Nicolas Mathieu (Connemara)
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En réalité, j’ai l’impression que la structure fondamentale du désir se situe justement ici : il est propulsé par l’exigence de mettre à portée quelque chose qui ne l’est pas (encore). Et là se trouve peut-être la clé permettant de nous soustraire au jeu de l’accroissement sans limites auquel se livre la modernité et à son ambition de rendre tout et chacun disponible, de la priver de l’énergie de propulsion dont elle a besoin, de débrancher en quelque sorte sa « prise libineuse ». Ma thèse est que la structure fondamentale du désir humain est un désir de relation : nous voulons atteindre ou rendre atteignable quelque chose qui n’est pas « à notre disposition ». Ce quelque chose peut être, par exemple, une nouvelle guitare ou une tablette tactile, un lac ou un être aimé. Dans tous ces cas, le désir vise à entrer avec ce qui est désiré dans une relation responsive ; de placer la guitare, la personne ou le lac dans un rapport de réponse, ou d’entrer avec la tablette dans des relations responsives avec le monde. Mais dans chaque cas, je l’affirme, le désir s’éteint lorsqu’il n’y a plus rien à « découvrir » sur ou avec le vis-à-vis, si nous maîtrisons et contrôlons toutes ses propriétés, si nous en disposons totalement. Une fois de plus, nous pouvons donc aussi parler de « semi-disponibilité » : nous ne pouvons pas désirer une personne ou une guitare si nous ne savons strictement rien d’elle et si nous ne l’avons jamais vue. Dans la première dimension, l’objet du désir doit donc être au moins partiellement et temporairement disponible, sans quoi il renvoie à une « nostalgie sans nom », dans laquelle l’objet du désir est le désir lui-même. La disposition complète, dans la totalité des quatre dimensions, provoque en revanche l’extinction du désir : le jeu perd son objet, la musique son attrait, l’amour son ardeur. L’indisponibilité complète est dépourvue de sens au regard du désir, mais la disponibilité totale est sans attrait. Cela signifie qu’une relation réussie au monde vise à l’atteignabilité, pas à la disponibilité. Il faut qu’un vis-à-vis soit atteignable sous une forme quelconque, il doit être possible de nouer avec lui un rapport de réponse qui ne soit pas erratique, c’est-à-dire complètement fortuit, mais qui ne soit pas non plus entièrement contrôlable, et qui, à partir de cette structure même, enclenche l’interaction entre l’interpellation, l’efficacité personnelle et la transformation, permettant ainsi l’expérience de la vitalité.
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Hartmut Rosa (UnverfĂĽgbarkeit)
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Il est bien normal que les hommes du Mossad, qui ont fait des efforts surhumains pour mettre en œuvre la sortie de quinze mille Juifs de Roumanie, n’acceptent pas d’y renoncer juste au moment où leur projet est sur le point de se concrétiser. Ils avaient en outre la responsabilité du destin de milliers d’émigrants en attente à Constantza ou à Bourgas comme toi, mon petit, et pire encore, comme ceux qui ont dû vendre tous leurs biens et qui ont perdu définitivement leur toit. Mais il ne faut pas moins ignorer le point de vue de Ben Gourion. Lui, il porte sur les épaules la responsabilité d’une chose encore plus importante que les conséquences d’un arrêt temporaire de l’immigration : la création de l’État juif. Et puis, lorsqu’à la fin de leur mandat les Anglais se retireront de Palestine, une guerre avec les Arabes sera inévitable. Ce n’est pas ma théorie personnelle, tout l’Yishouv le sait et s’y prépare. Ce n’était donc pas le moment, du point de vue de Ben Gourion et de Moshé Shertok, de contrarier l’Amérique dont l’appui nous est vital aujourd’hui comme demain.
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Dov Hoenig (Rue du Triomphe)
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Prospectus et guide de l’annexe Établissement spécialisé dans le séjour temporaire des juifs et assimilés. Ouvert toute l’année. Cadre plaisant, calme et boisé en plein cœur d’Amsterdam. Pas de voisinage immédiat. Desservi par les lignes de tram 13 et 17, accessible également en voiture ou à bicyclette. Ou à pied, dans certains cas où les autorités allemandes n’autorisent pas l »usage de ces moyens de transport. […] Eau courante dans la salle de bains (malheureusement sans bain) et le long de divers murs intérieurs et extérieurs. […] Expression orale : obligation permanente de parler à voix basse, toutes les langues de culture sont autorisées, donc l’allemand est exclu.
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Anne Frank (Le journal d'Anne Frank (French Edition))