Peinture Quotes

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J'aimais les peintures idiotes, dessus de portes, décors, toiles de saltimbanques, enseignes, enluminures populaires ; la littérature démodée, latin d'église, livres érotiques sans orthographe, romans de nos aïeules, contes de fées, petits livres de l'enfance, opéras vieux, refrains niais, rythmes naïfs.
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Arthur Rimbaud (Une saison en enfer suivi de Illuminations et autres textes (1873-1875))
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From incoherent barkings of desire, man can advance to distinct speech now that, labelling the object with a name, he is able to make an implicit connection between the material it is made of and the work required to get it from the old state to the new in which it is ready for use. Thenceforth language firmly anchors the object in the stream of time.
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Georges Bataille (La peinture préhistorique : Lascaux ou la naissance de l'art)
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L'écriture est la peinture de la voix.
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Voltaire
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Maintenant tu n'as plus de refuges. Tu as peur, tu attends que tout s'arrĂȘte, la pluie, les heures, le flot des voitures, la vie, les hommes, le monde, que tout s'Ă©croule, les murailles, les tours, les planchers et les plafonds; que les hommes et les femmes, les vieillards et les enfants, les chiens, les chevaux, les oiseaux, un Ă  un, tombent Ă  terre, paralysĂ©s, pestifĂ©rĂ©s, Ă©pileptiques; que le marbre s'effrite, que le bois se pulvĂ©rise, que les maisons s'abattent en silence, que les pluies diluviennes dissolvent les peintures, disjoignent les chevilles des armoires centenaires, dĂ©chiquettent les tissus, fassent fondre l'encre des journaux; q'un feu sans flammes ronge les marches des escaliers; que les rues s'effondrent en leur exact milieu, dĂ©couvrant le labyrinthe bĂ©ant des Ă©gouts; que la rouille et la brume envahissent la ville.
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Georges Perec (Un homme qui dort)
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Nous sommes tous des naufragés de l'ùme vois-tu, la peinture n'est que le reflet de ce chagrin, antichambre de la grande joie à venir." Nous sommes tous des naufragés de l'ùme vois-tu, la peinture n'est que le reflet de ce chagrin, antichambre de la grande joie à venir. On ne se tue pas pour une femme (Plon)
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Olivier Weber
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Ses peintures sont blondes et lumineuses, d'une pùleur solide. La lumiÚre tombe blanche et large, éclairant les objets d'une façon douce
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Émile Zola (Édouard Manet Ă©tude biographique et critique (French Edition))
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Pourquoi ma conscience doit-elle ĂȘtre une peinture de prĂ©raphaĂ©lite ?
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Evelyn Waugh (Brideshead Revisited)
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Entre ces murs, nourrie de mots, de peinture et de silence, je me sens abreuvée. L'eau coule de nouveau. Je réalise que rien ne manque à mon couple, c'est à moi qu'il manque des accroches pour apaiser ma soif.
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Diglee (Ressac)
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Il serait beaucoup plus intéressant de comparer cette peinture simplifiée avec les gravures japonaises qui lui ressemblent par leur élégance étrange et leurs taches magnifiques. L'impression premiÚre que produit une toile d'Edouard Manet est un peu dure. On n'est pas habitué à voir des traductions aussi simples et aussi sincÚres de la réalité.
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Émile Zola (Édouard Manet Ă©tude biographique et critique (French Edition))
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Je cherchai à donner une expression à mes sentiments nouveaux par divers exercices, dont l’un acquit une grande importance. Je commençai à peindre.
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Hermann Hesse (Demian)
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Le murmure de cette était comme un souffle de vie sous la pluie, et j'en savourai les modulations un instant, pour le seul plaisir de l'oreille, avant que le sens des mots ne m'atteigne. Une petite mÚche détrempée glissait contre sa joue comme une trace de peinture bleue et quand je lui ai pris la main pour l'aider à descendre, elle brillait des perles d'eau.
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F. Scott Fitzgerald (The Great Gatsby)
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Comme le public ne connaßt du charme, de la grùce, des formes de la nature que ce qu'il en a puisé dans les poncifs d'un art lentement assimilé, et qu'un artiste original commence par rejeter ces poncifs, M. et Mme Cottard, image en cela du public, ne trouvaient ni dans la sonate de Vinteuil, ni dans les portraits du peintre, ce qui faisait pour eux l'harmonie de la musique et la beauté de la peinture.
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Marcel Proust (Du cĂŽtĂ© de chez Swann / À l'ombre des jeunes filles en fleurs / Le CĂŽtĂ© de Guermantes)
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Les mots sont les ombres pĂąlies de noms oubliĂ©s. De mĂȘme que les noms, les mots ont aussi un pouvoir. Les mots peuvent allumer des incendies dans l'esprit des hommes. Les mots peuvent tirer les larmes des cƓurs les plus endurcis. Il y a les sept mots qui rendront une femme amoureuse de toi. Il y a les dix mots qui rĂ©duiront Ă  nĂ©ant la volontĂ© d'un homme fort. Mais un mot n'est rien d'autre que la peinture d'un feu. Un nom, c'est le feu lui-mĂȘme.
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Patrick Rothfuss (The Name of the Wind (The Kingkiller Chronicle, #1))
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J’allais ouvrir la bouche et aborder cette fille , quand quelqu’un me toucha l’épaule. Je me retournai, surpris, et j’aperçus un homme d’aspect ordinaire, ni jeune ni vieux, qui me regardait d’un air triste. — Je voudrais vous parler, dit-il. Je fis une grimace qu’il vit sans doute, car il ajouta : — « C’est important. » Je me levai et le suivis Ă  l’autre bout du bateau : — « Monsieur, reprit-il, quand l’hiver approche avec les froids, la pluie et la neige, votre mĂ©decin vous dit chaque jour : « Tenez-vous les pieds bien chauds, gardez-vous des refroidissements, des rhumes, des bronchites, des pleurĂ©sies. » Alors vous prenez mille prĂ©cautions, vous portez de la flanelle, des pardessus Ă©pais, des gros souliers, ce qui ne vous empĂȘche pas toujours de passer deux mois au lit. Mais quand revient le printemps avec ses feuilles et ses fleurs, ses brises chaudes et amollissantes, ses exhalaisons des champs qui vous apportent des troubles vagues, des attendrissements sans cause, il n’est personne qui vienne vous dire : « Monsieur, prenez garde Ă  l’amour ! Il est embusquĂ© partout ; il vous guette Ă  tous les coins ; toutes ses ruses sont tendues, toutes ses armes aiguisĂ©es, toutes ses perfidies prĂ©parĂ©es ! Prenez garde Ă  l’amour !
 Prenez garde Ă  l’amour ! Il est plus dangereux que le rhume, la bronchite et la pleurĂ©sie ! Il ne pardonne pas, et fait commettre Ă  tout le monde des bĂȘtises irrĂ©parables. » Oui, monsieur, je dis que, chaque annĂ©e, le gouvernement devrait faire mettre sur les murs de grandes affiches avec ces mots : « Retour du printemps. Citoyens français, prenez garde Ă  l’amour ; » de mĂȘme qu’on Ă©crit sur la porte des maisons : « Prenez garde Ă  la peinture ! » — Eh bien, puisque le gouvernement ne le fait pas, moi je le remplace, et je vous dis : « Prenez garde Ă  l’amour ; il est en train de vous pincer, et j’ai le devoir de vous prĂ©venir comme on prĂ©vient, en Russie, un passant dont le nez gĂšle. » Je demeurai stupĂ©fait devant cet Ă©trange particulier, et, prenant un air digne : — « Enfin, monsieur, vous me paraissez vous mĂȘler de ce qui ne vous regarde guĂšre. » Il fit un mouvement brusque, et rĂ©pondit : — « Oh ! monsieur ! monsieur ! si je m’aperçois qu’un homme va se noyer dans un endroit dangereux, il faut donc le laisser pĂ©rir ?
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Guy de Maupassant
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— Eh bien, monsieur, allez. — Non, monsieur, je ne suis pas fou, mais j’ai l’air fou des hommes qui ont rĂ©flĂ©chi plus que les autres et qui ont franchi un peu, si peu, les barriĂšres de la pensĂ©e moyenne. Songez donc, monsieur, que personne ne pense Ă  rien dans ce monde. Chacun s’occupe de ses affaires, de sa fortune, de ses plaisirs, de sa vie enfin, ou de petites bĂȘtises amusantes comme le théùtre, la peinture, la musique ou de la politique, la plus vaste des niaiseries, ou de questions industrielles. Mais qui donc pense ? Qui donc ? Personne ! Oh ! je m’emballe ! Pardon. Je retourne Ă  mes moutons.
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Guy de Maupassant (L'Homme de Mars: about mars edition (French Edition))
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Ce dernier talent correspond proprement Ă  ce qu’on appelle l’ñme ; car exprimer et rendre universellement communicable ce qu’il y a d’indicible dans l’état d’esprit associĂ© Ă  une certaine reprĂ©sentation – et ce, que l’expression relĂšve du langage, de la peinture ou de la plastique -, cela requiert un pouvoir d’apprĂ©hender le jeu si fugace de l’imagination et de le synthĂ©tiser dans un concept qui se peut communiquer sans la contrainte de rĂšgles (un concept qui, prĂ©cisĂ©ment pour cette raison, est original et fait apparaĂźtre en mĂȘme temps une rĂšgle nouvelle qui n’a pu rĂ©sulter d’aucun principe ou d’aucun exemple qui l’eusse prĂ©cĂ©dĂ©e).
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Immanuel Kant (La Critique de la faculté de juger (Critique du jugement esthétique): Une oeuvre fondamentale de l'esthétique moderne (La troisiÚme grand ouvrage critique ... de la raison pratique))
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Retrouver l'appartement au retour de vacances est dĂ©licieux : il pue un peu, il sent notre famille et c'est une odeur si rassurante, on ne la sent comme ça si concentrĂ©e qu'une fois par an, les fenĂȘtres sont restĂ©es fermĂ©es, les odeurs de cuisine ont eu le temps de s'Ă©vaporer totalement, et il ne subsiste plus qu'un parfum trĂšs dense qui mĂȘle le bois des meubles, leur vernis, une trĂšs lĂ©gĂšre dĂ©composition des rideaux et des dessus de lit, un effritement imperceptible de la peinture des murs. Je me prĂ©cipite dans ma chambre pour vĂ©rifier que tout est lĂ  : je redeviens son propriĂ©taire. J'ouvre un tiroir oĂč une partie de la fameuse odeur est encore plus concentrĂ©e : j'y prends mon album de timbres.
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Hervé Guibert (My Parents (Masks))
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DĂ©lires II Alchimie du verbe À moi. L’histoire d’une de mes folies. Depuis longtemps je me vantais de possĂ©der tous les paysages possibles, et trouvais dĂ©risoires les cĂ©lĂ©britĂ©s de la peinture et de la poĂ©sie moderne. J’aimais les peintures idiotes, dessus de portes, dĂ©cors, toiles de saltimbanques, enseignes, enluminures populaires; la littĂ©rature dĂ©modĂ©e, latin d’église, livres Ă©rotiques sans orthographe, romans de nos aĂŻeules, contes de fĂ©es, petits livres de l’enfance, opĂ©ras vieux, refrains niais, rythmes naĂŻfs. Je rĂȘvais croisades, voyages de dĂ©couvertes dont on n’a pas de relations, rĂ©publiques sans histoires, guerres de religion Ă©touffĂ©es, rĂ©volutions de mƓurs, dĂ©placements de races et de continents: je croyais Ă  tous les enchantements. J’inventai la couleur des voyelles! — A noir, E blanc, I rouge, O bleu, U vert. — Je rĂ©glai la forme et le mouvement de chaque consonne, et, avec des rythmes instinctifs, je me flattai d’inventer un verbe poĂ©tique accessible, un jour ou l’autre, Ă  tous les sens. Je rĂ©servais la traduction. Ce fut d’abord une Ă©tude. J’écrivais des silences, des nuits, je notais l’inexprimable. Je fixais des vertiges.
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Arthur Rimbaud (Une saison en enfer: Exploration poĂ©tique de la douleur et de la quĂȘte de sens dans un monde chaotique (French Edition))
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Sans doute, l’amitiĂ©, l’amitiĂ© qui a Ă©gard aux individus, est une chose frivole, et la lecture est une amitiĂ©. Mais du moins c’est une amitiĂ© sincĂšre, et le fait qu’elle s’adresse Ă  un mort, Ă  un absent, lui donne quelque chose de dĂ©sintĂ©ressĂ©, de presque touchant. C’est de plus une amitiĂ© dĂ©barrassĂ©e de tout ce qui fait la laideur des autres. Comme nous ne sommes tous, nous les vivants, que des morts qui ne sont pas encore entrĂ©s en fonctions, toutes ces politesses, toutes ces salutations dans le vestibule que nous appelons dĂ©fĂ©rence, gratitude, dĂ©vouement et oĂč nous mĂȘlons tant de mensonges, sont stĂ©riles et fatigantes. De plus, – dĂšs les premiĂšres relations de sympathie, d’admiration, de reconnaissance, – les premiĂšres paroles que nous prononçons, les premiĂšres lettres que nous Ă©crivons, tissent autour de nous les premiers fils d’une toile d’habitudes, d’une vĂ©ritable maniĂšre d’ĂȘtre, dont nous ne pouvons plus nous dĂ©barrasser dans les amitiĂ©s suivantes ; sans compter que pendant ce temps-lĂ  les paroles excessives que nous avons prononcĂ©es restent comme des lettres de change que nous devons payer, ou que nous paierons plus cher encore toute notre vie des remords de les avoir laissĂ© protester. Dans la lecture, l’amitiĂ© est soudain ramenĂ©e Ă  sa puretĂ© premiĂšre. Avec les livres, pas d’amabilitĂ©. Ces amis-lĂ , si nous passons la soirĂ©e avec eux, c’est vraiment que nous en avons envie. Eux, du moins, nous ne les quittons souvent qu’à regret. Et quand nous les avons quittĂ©s, aucune de ces pensĂ©es qui gĂątent l’amitiĂ© : Qu’ont-ils pensĂ© de nous ? – N’avons-nous pas manquĂ© de tact ? – Avons-nous plu ? – et la peur d’ĂȘtre oubliĂ© pour tel autre. Toutes ces agitations de l’amitiĂ© expirent au seuil de cette amitiĂ© pure et calme qu’est la lecture. Pas de dĂ©fĂ©rence non plus ; nous ne rions de ce que dit MoliĂšre que dans la mesure exacte oĂč nous le trouvons drĂŽle ; quand il nous ennuie nous n’avons pas peur d’avoir l’air ennuyĂ©, et quand nous avons dĂ©cidĂ©ment assez d’ĂȘtre avec lui, nous le remettons Ă  sa place aussi brusquement que s’il n’avait ni gĂ©nie ni cĂ©lĂ©britĂ©. L’atmosphĂšre de cette pure amitiĂ© est le silence, plus pur que la parole. Car nous parlons pour les autres, mais nous nous taisons pour nous-mĂȘmes. Aussi le silence ne porte pas, comme la parole, la trace de nos dĂ©fauts, de nos grimaces. Il est pur, il est vraiment une atmosphĂšre. Entre la pensĂ©e de l’auteur et la nĂŽtre il n’interpose pas ces Ă©lĂ©ments irrĂ©ductibles, rĂ©fractaires Ă  la pensĂ©e, de nos Ă©goĂŻsmes diffĂ©rents. Le langage mĂȘme du livre est pur (si le livre mĂ©rite ce nom), rendu transparent par la pensĂ©e de l’auteur qui en a retirĂ© tout ce qui n’était pas elle-mĂȘme jusqu’à le rendre son image fidĂšle, chaque phrase, au fond, ressemblant aux autres, car toutes sont dites par l’inflexion unique d’une personnalitĂ© ; de lĂ  une sorte de continuitĂ©, que les rapports de la vie et ce qu’ils mĂȘlent Ă  la pensĂ©e d’élĂ©ments qui lui sont Ă©trangers excluent et qui permet trĂšs vite de suivre la ligne mĂȘme de la pensĂ©e de l’auteur, les traits de sa physionomie qui se reflĂštent dans ce calme miroir. Nous savons nous plaire tour Ă  tour aux traits de chacun sans avoir besoin qu’ils soient admirables, car c’est un grand plaisir pour l’esprit de distinguer ces peintures profondes et d’aimer d’une amitiĂ© sans Ă©goĂŻsme, sans phrases, comme en soi-mĂȘme.
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Marcel Proust (Days of Reading (Penguin Great Ideas))
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Tout ce qui se trouvait dans les maisons avait Ă©tĂ© achetĂ© avant la guerre. Les casseroles Ă©taient noircies, dĂ©manchĂ©es, les cuvettes dĂ©sĂ©maillĂ©es, les brocs percĂ©s, colmatĂ©s avec des pastilles vissĂ©es dans le trou. Les manteaux Ă©taient retapĂ©s, les cols de chemise retournĂ©s, les vĂȘtements du dimanche passĂ©s au tous-les-jours. Qu'on n'arrĂȘte pas de grandir dĂ©sespĂ©rait les mĂšres, obligĂ©es de rallonger les robes d'une bande de tissu, d'acheter des chaussures une pointure au-dessus, trop petites un an aprĂšs. Tout devait faire de l'usage, le plumier, la boĂźte de peintures Lefranc et le paquet de petits-beurre Lu. Rien ne se jetait. Les seaux de nuit servaient d'engrais au jardin, le crottin ramassĂ© dans la rue aprĂšs le passage d'un cheval Ă  l'entretien des pots de fleurs, le journal Ă  envelopper les lĂ©gumes, sĂ©cher l'intĂ©rieur des chaussures mouillĂ©es, s'essuyer aux cabinets. On vivait dans la raretĂ© de tout. Des objets, des images, des distractions, des explications de soi et du monde, limitĂ©es au catĂ©chisme et aux sermons de carĂȘme du pĂšre Riquet, aux derniĂšres nouvelles de demain profĂ©rĂ©es par la grosse voix de GeneviĂšve Tabouis, aux rĂ©cits des femmes racontant leur vie et celle de leurs voisins l'aprĂšs-midi autour d'un verre de cafĂ©. Les enfants croyaient longtemps au PĂšre NoĂ«l et aux bĂ©bĂ©s trouvĂ©s dans une rose ou un chou. Les gens se dĂ©plaçaient Ă  pied ou Ă  bicyclette d'un mouvement rĂ©gulier, les hommes les genoux Ă©cartĂ©s, le bas du pantalon resserrĂ© par des pinces, les femmes les fesses contenues dans la jupe tendue, traçant des lignes fluides dans la tranquillitĂ© des rues. Le silence Ă©tait le fond des choses et le vĂ©lo mesurait la vitesse de la vie.
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Annie Ernaux (Les Années)
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J’ai fait ma visite au lieu natal avec toute la piĂ©tĂ© d’un pĂšlerin, et bien des sentiments inattendus m’ont saisi. Je fis arrĂȘter prĂšs du grand tilleul qui se trouve Ă  un quart de lieue de la ville du cĂŽtĂ© de S
 ; je quittai la voiture, et je l’envoyai en avant, afin de cheminer Ă  pied et de savourer Ă  mon grĂ© chaque souvenir, dans toute sa vie et sa nouveautĂ©. Je m’arrĂȘtai sous le tilleul, qui avait Ă©tĂ©, dans mon enfance, le but et le terme de mes promenades. Quelle diffĂ©rence ! Alors, dans une heureuse ignorance, je m’élançais avec ardeur vers ce monde inconnu, oĂč j’espĂ©rais pour mon cƓur tant de nourriture, tant de jouissances, qui devaient combler et satisfaire l’ardeur de mes dĂ©sirs. Maintenant, j’en reviens de ce vaste monde
. O mon ami, avec combien d’espĂ©rances déçues, avec combien de plans renversĂ©s !
 Les voilĂ  devant moi les montagnes qui mille fois avaient Ă©tĂ© l’objet de mes vƓux. Je pouvais rester des heures assis Ă  cette place, aspirant Ă  franchir ces hauteurs, Ă©garant ma pensĂ©e au sein des bois et des vallons, qui s’offraient Ă  mes yeux dans un gracieux crĂ©puscule, et, lorsqu’au moment fixĂ© il me fallait revenir, avec quel regret ne quittais-je pas cette place chĂ©rie !
 J’approchai de la ville : je saluai tous les anciens pavillons de jardin ; les nouveaux me dĂ©plurent, comme tous les changements qu’on avait faits. Je franchis la porte de la ville, et d’abord je me retrouvai tout Ă  fait. Mon ami, je ne veux pas m’arrĂȘter au dĂ©tail : autant il eut de charme pour moi, autant il serait monotone dans le rĂ©cit. J’avais rĂ©solu de me loger sur la place, tout Ă  cĂŽtĂ© de notre ancienne maison. Je remarquai, sur mon passage, que la chambre d’école, oĂč une bonne vieille femme avait parquĂ© notre enfance, s’était transformĂ©e en une boutique de dĂ©tail. Je me rappelai l’inquiĂ©tude, les chagrins, l’étourdissement, l’angoisse que j’avais endurĂ©s dans ce trou
. Je ne pouvais faire un pas qui ne m’offrĂźt quelque chose de remarquable. Un pĂšlerin ne trouve pas en terre sainte autant de places consacrĂ©es par de religieux souvenirs, et je doute que son ame soit aussi remplie de saintes Ă©motions
. Encore un exemple sur mille : je descendis le long de la riviĂšre, jusqu’à une certaine mĂ©tairie. C’était aussi mon chemin autrefois, et la petite place oĂč les enfants s’exerçaient Ă  qui ferait le plus souvent rebondir les pierres plates Ă  la surface de l’eau. Je me rappelai vivement comme je m’arrĂȘtais quelquefois Ă  suivre des yeux le cours de la riviĂšre ; avec quelles merveilleuses conjectures je l’accompagnais ; quelles Ă©tranges peintures je me faisais des contrĂ©es oĂč elle allait courir ; comme je trouvais bientĂŽt les bornes de mon imagination, et pourtant me sentais entraĂźnĂ© plus loin, toujours plus loin, et finissais par me perdre dans la contemplation d’un vague lointain
. Mon ami, aussi bornĂ©s, aussi heureux, Ă©taient les vĂ©nĂ©rables pĂšres du genre humain ; aussi enfantines, leurs impressions, leur poĂ©sie. Quand Ulysse parle de la mer immense et de la terre infinie, cela est vrai, humain, intime, saisissant et mystĂ©rieux. Que me sert maintenant de pouvoir rĂ©pĂ©ter, avec tous les Ă©coliers, qu’elle est ronde ? Il n’en faut Ă  l’homme que quelques mottes pour vivre heureux dessus, et moins encore pour dormir dessous

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Johann Wolfgang von Goethe (The Sorrows of Young Werther)
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(...) la fonction du MusĂ©e, comme celle de la BibliothĂšque, n'est pas uniquement bienfaisante. Il nous donne bien le moyen de voir ensemble, comme moments d'un seul effort, des productions qui gisaient Ă  travers le monde, enlisĂ©es dans les cultes ou dans les civilisations dont elles voulaient ĂȘtre l'ornement, en ce sens il fonde notre conscience de la peinture comme peinture. Mais elle est d'abord dans chaque peintre qui travaille, et elle y est Ă  l'Ă©tat pur, tandis que le MusĂ©e la compromet avec les sombres plaisirs de la rĂ©trospection. Il faudrait aller au MusĂ©e comme les peintres y vont, dans la joie sobre [78] du travail, et non pas comme nous y allons, avec une rĂ©vĂ©rence qui n'est pas tout Ă  fait de bon aloi. Le MusĂ©e nous donne une conscience de voleurs. L'idĂ©e nous vient de temps Ă  autre que ces Ɠuvres n'ont tout de mĂȘme pas Ă©tĂ© faites pour finir entre ces murs moroses, pour le plaisir des promeneurs du dimanche ou des « intellectuels » du lundi. Nous sentons bien qu'il y a dĂ©perdition et que ce recueillement de nĂ©cropole n'est pas le milieu vrai de l'art, que tant de joies et de peines, tant de colĂšres, tant de travaux n'Ă©taient pas destinĂ©s Ă  reflĂ©ter un jour la lumiĂšre triste du MusĂ©e. Le MusĂ©e, transformant des tentatives en « Ɠuvres », rend possible une histoire de la peinture. Mais peut-ĂȘtre est-il essentiel aux hommes de n'atteindre Ă  la grandeur dans leurs ouvrages que quand ils ne la cherchent pas trop, peut-ĂȘtre n'est-il pas mauvais que le peintre et l'Ă©crivain ne sachent pas trop qu'ils sont en train de fonder l'humanitĂ©, peut-ĂȘtre enfin ont-ils, de l'histoire de l'art, un sentiment plus vrai et plus vivant quand ils la continuent dans leur travail que quand ils se font « amateurs » pour la contempler au MusĂ©e. Le MusĂ©e ajoute un faux prestige Ă  la vraie valeur des ouvrages en les dĂ©tachant des hasards au milieu desquels ils sont nĂ©s et en nous faisant croire que des fatalitĂ©s guidaient la main des artistes depuis toujours. Alors que le style en chaque peintre vivait comme la pulsation de son cƓur et le rendait justement capable de reconnaĂźtre tout autre effort que le sien, - le MusĂ©e convertit cette historicitĂ© secrĂšte, pudique, non dĂ©libĂ©rĂ©e, involontaire, vivante enfin, en histoire officielle et pompeuse. L'imminence d'une rĂ©gression donne Ă  notre amitiĂ© pour tel peintre une nuance pathĂ©tique qui lui Ă©tait bien Ă©trangĂšre. Pour lui, il a travaillĂ© toute une vie d'homme, - et nous, nous voyons son Ɠuvre comme des fleurs au bord d'un prĂ©cipice. Le MusĂ©e rend les peintres aussi mystĂ©rieux pour nous que les pieuvres ou les langoustes. Ces Ɠuvres qui sont nĂ©es dans la chaleur d'une vie, il les transforme en prodiges d'un autre monde, et le souffle qui les portait n'est plus, dans l'atmosphĂšre pensive du MusĂ©e et sous ses glaces protectrices, qu'une faible palpitation Ă  leur surface. Le MusĂ©e tue la vĂ©hĂ©mence de la peinture comme la bibliothĂšque, [79] disait Sartre, transforme en « messages » des Ă©crits qui ont Ă©tĂ© d'abord les gestes d'un homme. Il est l'historicitĂ© de mort. Et il y a une historicitĂ© de vie, dont il n'offre que l'image dĂ©chue : celle qui habite le peintre au travail, quand il noue d'un seul geste la tradition qu'il reprend et la tradition qu'il fonde, celle qui le rejoint d'un coup Ă  tout ce qui s'est jamais peint dans le monde, sans qu’il ait Ă  quitter sa place, son temps, son travail bĂ©ni et maudit, et qui rĂ©concilie les peintures en tant que chacune exprime l'existence entiĂšre, en tant qu'elles sont toutes rĂ©ussies, - au lieu de les rĂ©concilier en tant qu'elles sont toutes finies et comme autant de gestes vains.
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Merlau-Ponty
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Ton amour est comme la lune, il me déprive d'oxygÚne à chaque fois je pense à toi. Tu es partout mon chéri. Dans mes pensées, mes écritures et mes peintures. Je t'aime, et je n'oserai jamais à aimer une autre personne de telle façon que je t'aime.
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Johaina Hachad
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Que voulez-vous, on ne peut pas vivre que de peinture et d’objets d’art, remarqua-t-il avant de finir sa coupe et de faire signe au serveur de les resservir.
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Michelle Gable (L'appartement oublié)
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Ă©tendre /etɑ̃dʀ/ I. vtr 1. (allonger) to stretch [bras, jambe] ‱ il a Ă©tendu les bras/jambes | he stretched his arms/legs 2. (dĂ©ployer) to spread (out) [bĂąche, nappe] ‱ ~ du linge (dehors) to hang out washing; (dedans) to hang up washing 3. (coucher) to lay [sb] down [malade, blessĂ©] ‱ ~ qn (sur le carreau) (informal) (blesser) to lay sb out cold (familier), to floor GB sb; (tuer) to kill sb ‱ ~ qn d'un coup de poing (informal) | to knock sb out ‱ se faire ~ Ă  un examen (informal) | to flunk (familier) an exam ‱ ils se sont fait ~ par l'Ă©quipe adverse (informal) | they got thrashed (familier) by the opposing team 4. (diluer) to dilute, to water down [vin, solution] 5. (Ă©taler) to spread [enduit, peinture, beurre]; (Culin) to roll out [pĂąte] 6. (accroĂźtre) to extend [emprise, pouvoir] (sur "over"); to extend [mesure, allocation, aide, embargo] (Ă  "to") ‱ il faut ~ le champ de nos connaissances | we must extend our range of knowledge ‱ la sociĂ©tĂ© a Ă©tendu ses activitĂ©s Ă  de nouveaux secteurs | the company branched out into new fields II. vpr 1. (occuper un espace) to stretch (sur "over") ‱ s'~ Ă  perte de vue | to extend ou stretch as far as the eye can see ‱ la forĂȘt s'Ă©tend sur 10 000 km2 | the forest stretches over 10,000 square kilometres GB 2. (augmenter) [grĂšve, Ă©pidĂ©mie, sĂ©cheresse, rĂ©cession] to spread (Ă  "to"); [ville] to expand, to grow 3. (s'appliquer) s'Ă©tendre Ă  ‱ [loi, mesure] to apply to 4. (durer) to stretch (sur "over"), last ‱ la Renaissance s'Ă©tend de la fin du XVe siĂšcle au milieu du XVIe siĂšcle | the Renaissance stretched from the end of the 15th century to the middle of the 16th century ‱ les travaux s'Ă©tendront sur trois ans | the work will last three years 5. (s'allonger) to lie down 6. (s'appesantir) s'Ă©tendre sur ‱ to dwell on [sujet, point]
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Synapse Développement (Oxford Hachette French - English Dictionary (French Edition))
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dilettante /dilɛtɑ̃t/ nmf amateur, dilettante (pĂ©j) ‱ peindre or faire de la peinture en ~ | to dabble in painting ‱ Ă©crire des romans en ~ | to be an amateur novelist dilettantisme /dilɛtɑ̃tism/ nm amateurism; (pĂ©j) dilettantism
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Synapse Développement (Oxford Hachette French - English Dictionary (French Edition))
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Je prĂ©fĂšre m’interrompre ici et dire simplement que le talent de Giovanni Boldini ne s’arrĂȘte pas Ă  la peinture. Tout le monde vante le gĂ©nie de ses mains, mais ce ne sont pas ses seuls attributs qui mĂ©ritent des louanges. Bref, quel artiste cet homme
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Michelle Gable (L'appartement oublié)
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Les Orientaux ont pour philosophie que le plus important dans la peinture ce sont les espaces vides que le peintre a décidé de ne pas remplir, et le plus important de la poésie c'est le non-dit. Les mots écrits ne sont que des mots. Il faut regarder sous l'encre, ou au-dessus. Trouver l'invisible, le caché, qui est l'ùme du poÚme. Un vase n'est qu'un si on ne sait pas comment le regarder. Et cette fille, pour quiconque dans l'aéroport, n'était qu'une jeune fille à la peau foncée, totalement absorbée par son monde. Pour quiconque, sauf pour Pau. Cela n'avait rien d'étrange. Pau savait comment regarder les choses. - Qu'est-ce que vous racontez, aujourd'hui ? - Rien, j'ai épuisé mon stock. Et il riait.
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Alberto Torres-Blandina (Le Japon n'existe pas)
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Les vacances arrivent. Agathe Ă©tudie l'art Ă  la Sorbonne. Ce matin, Ă  onze heures, son cours d'histoire de la peinture se termine. Avec son amie Émilie, elle sort de la salle. Elles discutent. Émilie : - Enfin, nous sommes en vacances! Quinze jours de libertĂ© et de repos ! Agathe : - C'est dĂ©cidĂ©, aujourd'hui, je cherche du travail ! Eva rejoint Agathe et Emilie Ă  la sortie de la facultĂ©. Cette jeune espagnole est une Ă©tudiante Erasmus. Elle apprend l'art et le français. Eva : - Attendez-moi, les filles ! Je prends le mĂ©tro avec vous. Émilie : - Tu connais la nouvelle du jour, Eva ? Agathe veut trouver du travail pendant les vacances. DrĂŽle d'idĂ©e ! Et elle commence ses recherches un vendredi aprĂšs-midi !
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Patricia Derycke (Agathe et autres petites histoires)
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« L’eau changĂ©e en vin, le monde changĂ©e en peinture. »
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Paul Cézanne
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traĂźnĂ©e /tʀɛne/ trainĂ©e nf 1. (tache allongĂ©e) streak ‱ ~ de sang/peinture | streak of blood/paint 2. (trace) trail ‱ ~ lumineuse | luminous trail ‱ ~ blanche (d'avion) white vapour GB trail voir aussi: poudre 3. ◑[offensive] (femme facile) slut (very informal) (injur) 4. (en aĂ©rodynamique) drag
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Synapse Développement (Oxford Hachette French - English Dictionary (French Edition))
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La fraĂźcheur du citron qui Ă©clate en bulles glacĂ©es contre le palais, le lĂ©ger tintement des glaçons contre le verre, le parfum, entĂȘtant de la peinture; tout faisait tournoyer le ciel dans une Ă©trange spirale d'azur laquĂ© et de blanc translucide.
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Perrine Tripier (Les guerres précieuses)
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La folle qui fouillait les couches usagĂ©es cherchait dans les Pampers le lait maternel d’un sein giflĂ© par les hommes qui payent l’odeur des bĂ©bĂ©s noyĂ©s en elle comme dans des toilettes publiques elle cherchait dans les Pampers la nourriture des chiens aux gueules malodorantes de gens ingrats qu’elle laissait lui lĂ©cher la joue elle cherchait dans les Pampers la carte des ateliers de peinture de luxe pour prendre de la drogue elle cherchait dans les Pampers le parc oĂč ton propre enfant promenait son chien en laisse et riait bruyamment sous le parapluie rouge (traduit du roumain par Gabrielle Danoux)
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Emil Iulian Sude (Scărarul)
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La peinture et la sculpture se ressemblent dans le dĂ©sir qu'elles partagent de donner forme Ă  la rĂ©alitĂ© du monde : il faut fixer, sur le tendu de la toile, ou dans le charnu de la pierre, le mouvement ondoyant et multiple du temps qui passe et du monde qui bruit. Mais elles diffĂšrent en un point majeur : quand le peintre ajoute, le sculpteur retranche. [...] Il existe beaucoup d'Ă©crivains qui sont des peintres ; plus rares sont ceux qui s'apparentent Ă  des sculpteurs. Peintre, Ă©videmment, Victor Hugo : ses romans sont des fresques, ses poĂšmes, des tableaux. [...V]eut-il montrer un marin aux prises avec une bourrasque en Manche qu'il en fait une Iliade, trempĂ©e d'adjectifs sonores, Ă©claboussant tout de mĂ©taphores Ă©cumantes. [...] Sculpteur, ValĂ©ry [...]. Il noircit ses cahiers. Des bordĂ©es de lignes, tirĂ©es en rafales. [...] Et de ces traĂźnĂ©es d'encre, il extraira ses pĂ©pites [...]. Ainsi : « Le temps du monde fini commence. » A la fin, la phrase a jailli, ensemencĂ©e de tout ce qui n'a plus sa raison d'ĂȘtre, de toutes ces scories insignifiantes, vouĂ©es Ă  la corbeille. [...] Et le reste ne valait pas d'ĂȘtre gravĂ©. [...] Les peintres ajoutent de la substance [au] monde. Les sculpteurs retranchent, pour mieux donner.
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Frank Lanot (Éloge du temps perdu - à l usage de ceux qui aiment les livres et la lecture)
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Rien n'est jamais acquis. En "travaillant" l'un de ses bien-aimĂ©s problĂšmes, fĂ»t-ce celui du velours ou de la laine, le vrai peintre bouleverse Ă  son insu les donnĂ©es de tous les autres. MĂȘme quand elle a l'air d'ĂȘtre partielle, sa recherche est toujours totale. Au moment oĂč il vient d'acquĂ©rir un certain savoir-faire, il s'aperçoit qu'il a ouvert un autre champ oĂč tout ce qu'il a pu exprimer auparavant est Ă  redire autrement. De sorte que ce qu'il a trouvĂ©, il ne l'a pas encore, c'est encore Ă  chercher, la trouvaille est ce qui appelle d'autres recherches. L'idĂ©e d'une peinture universelle, d'une totalisation de la peinture, d'une peinture toute rĂ©alisĂ©e est dĂ©pourvue de sens. Durerait-il des millions d'annĂ©es encore, le monde, pour les peintres, s'il en reste, sera encore Ă  peindre, il finira sans avoir Ă©tĂ© achevĂ©.
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Maurice Merleau-Ponty (L'ƒil et l'Esprit)
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Chaque jour, le maĂźtre se contentait de le saluer et commençait son cours. Puis il demeurait invisible le reste de la journĂ©e et restait muet lors du dĂźner. Or, ce matin-lĂ , debout prĂšs de la riviĂšre argentĂ©e, le vieil aveugle lui dit : — Yuko, tu deviendras un poĂšte accompli lorsque, dans ton Ă©criture, tu intĂ©greras les notions de peinture, de calligraphie, de musique et de danse. Et surtout lorsque tu maĂźtriseras l’art du funambule. Yuko se mit Ă  sourire. Le maĂźtre n’avait pas oubliĂ©. — Pourquoi l’art du funambule pourrait-il me servir ? Soseki posa sa main sur l’épaule du jeune homme, comme il l’avait dĂ©jĂ  fait un mois plus tĂŽt. — Pourquoi ? En vĂ©ritĂ©, le poĂšte, le vrai poĂšte, possĂšde l’art du funambule. Écrire, c’est avancer mot Ă  mot sur un fil de beautĂ©, le fil d’un poĂšme, d’une Ɠuvre, d’une histoire couchĂ©e sur un papier de soie. Écrire, c’est avancer pas Ă  pas, page aprĂšs page, sur le chemin du livre. Le plus difficile, ce n’est pas de s’élever du sol et de tenir en Ă©quilibre, aidĂ© du balancier de sa plume, sur le fil du langage. Ce n’est pas non plus d’aller tout droit, en une ligne continue parfois entrecoupĂ©e de vertiges aussi furtifs que la chute d’une virgule, ou que l’obstacle d’un point. Non, le plus difficile, pour le poĂšte, c’est de rester continuellement sur ce fil qu’est l’écriture, de vivre chaque heure de sa vie Ă  hauteur du rĂȘve, de ne jamais redescendre, ne serait-ce qu’un instant, de la corde de son imaginaire. En vĂ©ritĂ©, le plus difficile, c’est de devenir un funambule du verbe. Yuko remercia le maĂźtre de lui enseigner l’art d’une façon si subtile, si belle.
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Maxence Fermine
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Elle a oubliĂ© de dĂ©commander ce dĂźner prĂ©vu d'ici deux heures chez sa fille et son gendre, elle n'aime pas aller chez eux, se le formule clairement Ă  l'instant, je n'aime pas y aller, fait froid lĂ -bas - ne saurait dire pourtant si ce sont les murs de l'appartement talochĂ©s d'une belle peinture blanche Ă  la casĂ©ine qui la font frissonner, ou bien l'absence de cendrier et de balcon, de viande, de dĂ©sordre, de tension, ou encore les tabourets maliens et la mĂ©ridienne design, les soupes vĂ©gĂ©tariennes servies dans des coupelles mauresques, les bougies parfumĂ©es Foin coupĂ©, Feu de bois, Menthe sauvage, la satiĂ©tĂ© stylĂ©e de ceux qui se couchent avec les poules sous des Ă©dredons de velours indien, la tendre atonie distillĂ©e partout dans leur royaume, ou peut-ĂȘtre est-ce ce couple qui l'effraye, ce couple qui avait avalĂ© en moins de deux ans sa fille unique, l'avait dĂ©sintĂ©grĂ©e dans une conjugalitĂ© sĂ»re, Ă©molliente, un baume aprĂšs des annĂ©es de nomadisme solitaire: sa fille fougueuse et polyglotte dĂ©sormais mĂ©connaissable.
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Maylis de Kerangal
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Le visuel est l'instrument du virtuel, de la mĂ©moire, de l'au-delĂ , qui se traduit par le fait de souligner l'Ă©trange afin de reprĂ©senter l'altĂ©ritĂ© divine. La couleur est utilisĂ©e pour Ă©voquer une image invisible au-delĂ  du figuratif. Le "Pan de peinture", c'est l'espace de l'entre-deux, oĂč le visible se fait incertain et devient visuel. Il quitte l'imitation, la mimesis et se traduit dans le dissemblable.
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Alberto Castoldi (L'Imaginaire des cartes)
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The most beautiful painting holds by a hard nail. (La plus belle peinture - Tient par un clou dur.)
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Charles de Leusse
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« Les Ă©toiles et les planĂštes, les mĂ©ridiens du corps humain, la peinture, l’histoire, le langage, l’alchimie, les arbres et les plantes, la mĂ©taphysique, l’astronomie, les cathĂ©drales du Moyen Âge, — tout, absolument tout est fondĂ© sur le lien. Le fragment n’existe que pour rejoindre la figure qui lui donnera sens. »
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HélÚne Dorion (L'étreinte des vents)
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30.09.1967 A 10h, nous sommes allés à l'Hermitage, l'ancienne résidence des Tsars et le siÚge du gouvernement provisoire de Kerensky jusqu'au 17 octobre 1917. Depuis la Révolution, il est transformé en musée qui renferme les plus riches collections d'art, de peinture, de joaillerie du monde. Les révolutionnaires qui ont envahi le palais, plus exactement les palais qui constituent l'ensemble de l'Hermitage, ne se sont pas emparés des trésors des Tsars - qui sont inestimables- pour les trafiquer au marché noir. Pas plus que les révolutionnaires chinois n'ont pillé les trésors inestimables du Palais impérial à Pékin. Les salles qui servent de dépositions sont d'une architecture variée et on ne peut plus somptueuses.
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Malek Bennabi Ù…Ű§Ù„Ùƒ ŰšÙ† Ù†ŰšÙŠ
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MikhaĂŻl A. Boulgakov en a retenu un exemple trĂšs lumineux dans Le MaĂźtre et Marguerite. C'est dans ce livre que j'ai lu pour la premiĂšre fois l'histoire du flĂ©au des mouches qui ont tourmentĂ© JĂ©sus sur la Croix. La " tĂȘte couverte de sang et de plaies " a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© mille fois reprĂ©sentĂ©e en paroles et en peinture, mais personne n'a songĂ© aux mouches avant Boulgakov.
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Fritz Zorn (Mars)
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Autant que la littĂ©rature, la musique peut dĂ©terminer un bouleversement, un renversement Ă©motif, une tristesse ou une extase absolues ; autant que la littĂ©rature, la peinture peut gĂ©nĂ©rer un Ă©merveillement, un regard neuf portĂ© sur le monde. Mais seule la littĂ©rature peut vous donner cette sensation de contact avec un autre esprit humain, avec l'intĂ©gralitĂ© de cet esprit, ses faiblesses et ses grandeurs, ses limitations, ses petitesses, ses idĂ©es fixes, ses croyances ; avec tout ce qui l'Ă©meut, l'intĂ©resse, l'excite ou lui rĂ©pugne. Seule la littĂ©rature peut vous permettre d'entrer en contact avec l'esprit d'un mort, de maniĂšre plus directe, plus complĂšte et plus profonde que ne le ferait mĂȘme la conversation avec un ami – aussi profonde, aussi durable que soit une amitiĂ©, jamais on ne se livre, dans une conversation, aussi complĂštement qu'on ne le fait devant une feuille vide, s'adressant Ă  un destinataire inconnu. Alors bien entendu, lorsqu'il est question de littĂ©rature, la beautĂ© du style, la musicalitĂ© des phrases ont leur importance ; la profondeur de la rĂ©flexion de l'auteur, l'originalitĂ© de ses pensĂ©es ne sont pas Ă  dĂ©daigner ; mais un auteur c'est avant tout un ĂȘtre humain, prĂ©sent dans ses livres, qu'il Ă©crive trĂšs bien ou trĂšs mal en dĂ©finitive importe peu, l'essentiel est qu'il Ă©crive et qu'il soit, effectivement, prĂ©sent dans ses livres (il
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Michel Houellebecq (Soumission)
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Le gĂ©nie vĂ©ritable peut dĂ©velopper sans innover : il atteint la perfection, la profondeur et la puissance d'expression, d'une maniĂšre presque imperceptible, moyennant les impondĂ©rables de vĂ©ritĂ© et de beautĂ© qui mĂ»rissent dans l'humilitĂ©, sans laquelle il n'y a pas de vraie grandeur. Au point de vue l'art sacrĂ© ou simplement traditionnel, on ne se prĂ©occupe pas de la question de savoir si une oeuvre est "originale" ou "copiĂ©e" : dans une sĂ©rie de copies d'un modĂšle canonique, telle copie – peut ĂȘtre moins "originale" qu'une autre – est une oeuvre gĂ©niale, par un concours de conditions prĂ©cieuses qui n'ont rien Ă  voir avec une affectation d'originalitĂ© ou quelque autre crispation de l'ego. Et ceci nous permet de dĂ©gager une double erreur fondamentale sans laquelle les prĂ©tentions de soi-disant artistes seraient inconcevables : Ă  savoir qu'une originalitĂ© contraire aux normes collectives hĂ©rĂ©ditaires soit psychologiquement possible en dehors des cas d'aliĂ©nation mentale, et qu'un homme puisse produire une vraie oeuvre d'art qui ne soit comprise Ă  aucun degrĂ© par nombre d'hommes intelligents et cultivĂ©s appartenant Ă  la mĂȘme civilisation, Ă  la mĂȘme race et Ă  la mĂȘme Ă©poque que le soi-disant artiste. En rĂ©alitĂ©, les prĂ©misses d'une telle originalitĂ© ou singularitĂ© n'existent point dans l'Ăąme humaine normale, ni Ă  plus forte raison dans l'intelligence pure; les singularitĂ©s modernes, loin de relever de quelque "mystĂšre" de la crĂ©ation artistique, ne sont qu'erreur philosophique et dĂ©formation mentale. Chacun se croit obligĂ© d'ĂȘtre un grand homme; la nouveautĂ© est prise pour de l'originalitĂ©, l'introspection morbide pour de la profondeur, le cynisme pour de la sincĂ©ritĂ©, la prĂ©tention pour du gĂ©nie, si bien qu'on finit par prendre un schĂ©ma d'anatomie ou une peau de zĂšbre pour de la peinture; on fait de la "sincĂ©ritĂ©" un critĂšre absolu, comme si une oeuvre ne pouvait pas ĂȘtre psychologiquement "sincĂšre", mais spirituellement fausse ou artistiquement nulle. La grande erreur de ces artistes est d'ignorer dĂ©libĂ©rĂ©ment la valeur objective et qualitative des formes et des couleurs et de se croire Ă  l'abri dans un subjectivisme qu'ils estiment intĂ©ressant et impĂ©nĂ©trable, alors qu'il n'est que banal et ridicule; leur erreur mĂȘme les oblige Ă  recourir, dans le monde des formes, aux possibilitĂ©s les plus infĂ©rieures, comme Satan qui, voulant ĂȘtre aussi "original" que Dieu, n'avait plus d'autre choix que l'horreur.
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Frithjof Schuon (Caste e Razze)
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L'amertume est un poison terrible. Il révÚle notre impuissance et nous peinture dans un coin noir. La lumiÚre s'en va et emporte avec elle toute la douceur et toute la joie que nous avions à vivre.
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Denise Boucher
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La spĂ©cificitĂ© de la littĂ©rature, art majeur d'un Occident qui sous nos yeux se termine, n'est pourtant pas bien difficile Ă  dĂ©finir. Autant que la littĂ©rature, la musique peut dĂ©terminer un bouleversement, un renversement Ă©motif, une tristesse ou une extase absolues ; autant que la littĂ©rature, la peinture peut gĂ©nĂ©rer un Ă©merveillement, un regard neuf portĂ© sur le monde. Mais seule la littĂ©rature peut vous donner cette sensation de contact avec un autre esprit humain, avec l'intĂ©gralitĂ© de cet esprit, ses faiblesses et ses grandeurs, ses limitations, ses petitesses, ses idĂ©es fixes, ses croyances ; avec tout ce qui l'Ă©meut, l'intĂ©resse, l'excite ou lui rĂ©pugne. Seule la littĂ©rature peut vous permettre d'entrer en contact avec l'esprit d'un mort, de maniĂšre plus directe, plus complĂšte et plus profonde que ne le ferait mĂȘme la conversation avec un ami
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Michel Houellebecq (Soumission)
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Il est un classicisme bornĂ© qui, ne disposant d’aucun critĂšre objectivement valable et manquant d’imagination autant que d’intelligence et de goĂ»t, ne voit dans la civilisation chinoise que mesquinerie et routine : on croit les Chinois «infĂ©rieurs» parce qu’ils n’ont eu ni de Michel-Ange ni de Corneille ou parce qu’ils n’ont pas créé la neuviĂšme Symphonie, etc.; or, si la grandeur de la civilisation chinoise n’a rien de promĂ©thĂ©en, c’est qu’elle se situe en des points oĂč le prĂ©jugĂ© classique est incapable de la dĂ©celer; sur le plan simplement artistique, il est des vieux bronzes qui rĂ©vĂšlent plus de grandeur et plus de profondeur que toute la peinture europĂ©enne du XIXe siĂšcle. La premiĂšre chose Ă  comprendre, c’est qu’il n’est pas de grandeur rĂ©elle en dehors de la vĂ©ritĂ©, et que celle-ci n’a certes pas besoin d’expression grandiloquentes.
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Frithjof Schuon (Caste e Razze)
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À une soie Je te revois tendue et sans vent dans les ombres Propice et large soie Ă©talĂ©e sans un pli Tendre comme un discours de musique profonde Et suave de trois cruautĂ©s agrandies. Le morceau appelant mon cƓur Ă©tait le rouge Non pas rouge mais rose en pĂ©tales sĂ©chĂ©s Non pas de fleurs mais par angoisse un peu lilas Des tons exquis du sang longtemps assassinĂ© De Marat. Et le blanc portait comment un soleil Le reflet jaunissant des plus calmes peintures La douceur de la mort Et le travail de lui l’huile Ă  des couchants vermeils. Le bleu seul Ă©tait dur comme les yeux des airs L’opaque ciel qui tient la majestĂ© divine PrisonniĂšre en lui ainsi qu’au premier jour Le ciel terrible et pur Ă  la hampe guerriĂšre. Mais surtout la Parole en sortait la criante La violente importante et parole d’effroi Ou parole d’amour lue la premiĂšre fois À haĂŻr, adorer, Ă  laisser ou Ă  prendre. La parole adorĂ©e dans des lettres dorĂ©es Qui font relief en trĂ©buchante maladresse Qui hĂ©sitent comme en souffrant À retourner d’un soc le monde labourĂ©. Paroles feu riant ! Perspectives humaines Ouvertes par les mots Ă©tranges d’un enfant Et l’histoire achevĂ©e les pierres calcinĂ©es À remettre en poussiĂšre et jeter sur les chaĂźnes ! La parole pour plaire Ă  Dieu disait Justice Sur les bois engluĂ©s d’un holocauste fort L’honneur avait rempli le sacrifice Et le drapeau disait : LibertĂ© ou la Mort.
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Pierre Jean Jouve
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BS Entreprise intervient Ă  Reims, ChĂąlons-en-Champagne et dans la Marne (51) pour des projets de rĂ©novation clĂ© en main. Nous maĂźtrisons plus de dix corps de mĂ©tiers, des Ă©tats techniques (plomberie, chaufferie, Ă©lectricitĂ©) aux architecturaux (plĂątrerie, peinture, revĂȘtement de sols). À ce jour, nous avons rĂ©alisĂ© plus de 10 000 projets pour particuliers et professionnels.
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BS Entreprise
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Le Zola « engagé », « édifiant », voire « missionnaire » que la tradition militante, relayĂ©e par la dĂ©votion scolaire, a inventĂ© de toutes piĂšces masque que le dĂ©fenseur de Dreyfus est le mĂȘme qui dĂ©fendait Manet contre l’AcadĂ©mie, le Salon et le bon ton bourgeois, mais aussi, et au nom de la mĂȘme foi dans l’autonomie de l’artiste, contre Proudhon et ses lectures « humanitaires », moralisantes et socialisantes, de la peinture : « J’ai dĂ©fendu M. Manet comme je dĂ©fendrai toute ma vie toute individualitĂ© franche qui sera attaquĂ©e. Je serai toujours du parti des vaincus. Il y a une lutte Ă©vidente entre les tempĂ©raments indomptables et la foule. » Et plus loin : « J’imagine que je suis en pleine rue et que je rencontre un attroupement de gamins qui accompagnent Édouard Manet Ă  coups de pierres. Les critiques d’art – pardon, les sergents de ville – font mal leur office ; ils accroissent le tumulte au lieu de le calmer, et mĂȘme, Dieu me pardonne ! il me semble que les sergents de ville ont d’énormes pavĂ©s dans leurs mains. Il y a dĂ©jĂ , dans ce spectacle, une certaine grossiĂšretĂ© qui m’attriste, moi passant dĂ©sintĂ©ressĂ©, d’allures calmes et libres. Je m’approche, j’interroge les gamins, j’interroge les sergents de ville ; je sais quel crime a commis ce paria qu’on lapide. Je rentre chez moi, et je dresse, pour l’honneur de la vĂ©ritĂ©, le procĂšs-verbal qu’on va lire23. » C’est un tel procĂšs-verbal que dressera le « J’accuse ».
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Pierre Bourdieu (Les RÚgles de l'art. GenÚse et structure du champ littéraire (LIBRE EXAMEN) (French Edition))
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(...) une femme marche directement dans la peinture et glisse. Elle roule sur elle-mĂȘme. Tout son corps se couvre de bleu. Elle est lĂ , sur le sol, confuse. (...) "Heureusement que le trottoir n'est pas la PropriĂ©tĂ© du SupermarchĂ© Bio", dit ma Team Leader avant de s'Ă©loigner.
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L.A. Warman (Whore Foods)
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et anti-humains, que toute chose belle est essentiellement inutile ; mais il se proposait surtout pour objet la rĂ©futation de ce qu’il appelait spirituellement la grande hĂ©rĂ©sie poĂ©tique des temps modernes. Cette hĂ©rĂ©sie, c’est l’idĂ©e d’utilitĂ© directe. On voit qu’à un certain point de vue Edgar Poe donnait raison au mouvement romantique français. Il disait : « Notre esprit possĂšde des facultĂ©s Ă©lĂ©mentaires dont le but est diffĂ©rent. Les unes s’appliquent Ă  satisfaire la rationalitĂ©, les autres perçoivent les couleurs et les formes, les autres remplissent un but de construction. La logique, la peinture, la mĂ©canique sont les produits de ces facultĂ©s. Et, comme nous avons des nerfs pour aspirer les bonnes odeurs, des nerfs pour sentir les belles couleurs, et pour nous dĂ©lecter au contact des corps polis, nous avons une facultĂ© Ă©lĂ©mentaire pour percevoir le beau ; elle a son but Ă  elle et ses moyens Ă  elle. La poĂ©sie est le produit de cette faculté ; elle s’adresse au sens du beau et non Ă  un autre. C’est
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Charles Baudelaire (Oeuvres complĂštes et annexes)
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pot /po/ I. nm 1. (rĂ©cipient, contenu) container; (en verre) jar; (en plastique) carton, tub; (en faĂŻence, terre) pot; (pichet) jug ‱ ~ de verre | glass jar ‱ mettre qch en ~ | to put [sth] into jars [confiture, fruits]; to pot [plante] ‱ plante en ~ | potted plant ‱ ~ de marmelade | jar of marmalade ‱ ~ de yaourt (en verre) jar of yoghurt; (en plastique) carton of yoghurt ‱ acheter un ~ de peinture | to buy a tin of paint ‱ garder les ~s de confiture | to save jam jars ‱ rĂ©utiliser les ~s de peinture | to re-use the paint tins ‱ il a fallu trois ~s de peinture | it took three tins of paint voir aussi: cuiller 2. (de chambre) pot; (de bĂ©bĂ©) potty ‱ aller sur le ~ (ponctuellement) to go on the potty ‱ depuis un mois il va sur le ~ | he's been potty-trained for a month now 3. ○(boisson) drink ‱ prendre un ~ | to have a drink 4. ○(rĂ©union) do (familier) (GB), drinks party ‱ ~ d'accueil/d'adieu | welcoming/farewell party 5. ○(chance) luck ‱ elle n'a pas eu de ~ | she hasn't had much luck ‱ avoir du ~ | to be lucky ‱ avoir un coup de ~ | to have a stroke of luck ‱ (par un) coup de ~, la porte Ă©tait ouverte | as luck would have it, the door was open 6. (argent commun) kitty ‱ ramasser le ~ | (Jeux) to win the kitty II. Idiomes 1. payer les pots cassĂ©s | to pick up the pieces 2. c'est le pot de terre contre le pot de fer | it's an unequal contest 3. ce sera Ă  la fortune du pot | you'll have to take pot luck 4. dĂ©couvrir le pot aux roses | to stumble on what's been going on 5. ĂȘtre sourd comme un pot○ | to be as deaf as a post 6. tourner autour du pot | to beat about the bush 7. payer plein pot○ | to pay full price 8. partir or dĂ©marrer plein pot○ | to be off ou go off like a shot (familier) pot catalytique catalytic converter pot de chambre chamber pot pot de colle (lit) pot of glue; (fig) informal leech pot Ă  eau water jug (GB), pitcher (US) pot d'Ă©chappement (silencieux) silencer (GB), muffler (US); (systĂšme) exhaust
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Synapse Développement (Oxford Hachette French - English Dictionary (French Edition))
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tableau /tablo/ I. nm 1. (Ɠuvre d'art) picture; (peinture) painting voir aussi: galerie, vieux 2. (description) picture ‱ brosser un ~ sombre de la situation | to paint a black picture of the situation ‱ et pour achever or complĂ©ter le ~ | and to cap it all 3. (spectacle) picture ‱ des enfants jouant dans un jardin, quel ~ charmant! | children playing in a garden, what a charming picture! ‱ le ~ gĂ©nĂ©ral est plus sombre | the overall picture is more gloomy ‱ en plus, il Ă©tait ivre, tu vois un peu le ~○! | on top of that he was drunk, you can just imagine! 4. (prĂ©sentation graphique) table, chart ‱ ‘voir ~’ | ‘see table’ ‱ ~ des marĂ©es | tide table ‱ ~ des tempĂ©ratures | temperature chart ‱ ~ synchronique/synoptique | historical/synoptic chart ‱ ~ Ă  double entrĂ©e | (Ordinat) two-dimensional array ‱ prĂ©senter qch sous forme de ~ | to present sth in tabular form 5. blackboard ‱ Ă©crire qch au ~ | to write sth on the blackboard ‱ passer or aller au ~ | to go (up) to the blackboard 6. (affichant des renseignements) board; (Rail) indicator board ‱ ~ des dĂ©parts/arrivĂ©es | departures/arrivals indicator ‱ ~ horaire | timetable 7. (support mural) board ‱ ~ des clĂ©s | key rack ‱ ~ pour fusibles | fuse box 8. (liste) register (GB), roll (US) 9. short scene II. Idiomes 1. jouer or miser sur les deux tableaux | to hedge one's bets 2. gagner/perdre sur tous les tableaux | to win/to lose on all counts
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Synapse Développement (Oxford Hachette French - English Dictionary (French Edition))
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Ă©taler /etale/ I. vtr 1. (dĂ©ployer) to spread out [carte, document, drap]; to lay [nappe, moquette]; to spread [tapis]; (Culin) to roll [sth] out [pĂąte]; (Jeux) to lay down [cartes] 2. (Ă©parpiller) to scatter [papiers, affaires, livres] 3. (rĂ©pandre) to spread [beurre, pĂątĂ©, colle]; to apply [peinture, maquillage, pommade] 4. (Ă©chelonner) to spread [travaux, rĂ©formes, remboursements] (sur "over"); to stagger [dĂ©parts, horaires, vacances] (sur "over") 5. (exhiber) to flaunt [richesse, pouvoir, succĂšs]; to show off [savoir, charmes]; to parade [misĂšre] ‱ ~ au grand jour | to bring [sth] out into the open [divergences, vie privĂ©e] 6. (montrer) to display [articles, marchandise] 7. ○(faire tomber) to lay [sb] out (familier) [personne] II. vpr 1. (se rĂ©pandre) [beurre, peinture] to spread ‱ peinture qui s'Ă©tale difficilement | paint which does not spread very well 2. (s'Ă©chelonner) [programme, paiement, embouteillage] to be spread (sur "over"); [horaires, dĂ©parts] to be staggered (sur "over") 3. (s'exhiber) [richesse] to be flaunted ‱ s'~ (au grand jour) | [corruption, lĂąchetĂ©] to be plain for all to see ‱ une photo/un titre qui s'Ă©tale en premiĂšre page d'un journal | a photo/a headline that is splashed all over the front page of a newspaper ‱ une affiche qui s'Ă©tale sur tous les murs de la ville | a poster that is splashed all over the walls in town 4. (s'Ă©tendre) [paysage] to spread out; [ville] to spread out, to sprawl ‱ s'~ jusqu'Ă  la mer | to spread out as far as the sea 5. (se vautrer) [personne] to sprawl; (prendre de la place) [personne] to spread out ‱ s'~ sur le divan | to sprawl on the couch 6. ○(tomber) to go sprawling (familier) ‱ s'~ de tout son long | to fall flat on one's face 7. ○(Ă©chouer) to fail ‱ s'~ or se faire ~ Ă  un examen | to fail ou flunk (familier) an exam
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Synapse Développement (Oxford Hachette French - English Dictionary (French Edition))
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EN PARLANT En parlant de ma tĂȘte toujours posĂ©e comme sur un plateau de SalomĂ©e, toujours offerte Ă  sa MajestĂ©. Ici, comme devant le mur, en parlant de mon sang sur le nouveau pont de la voie ferrĂ©e qui se distingue –combien peu, hĂ©las !– de la rouge, brillante peinture, des quelques balustrades en fer, sous la pluie. Mais en me confessant Ă  l'herbe, en tombant Ă  genoux, anachronique, devant les ombres, en gardant, anachronique, dans le poĂšme trĂšs moderne, les toutes derniĂšres Ă©toiles. J'ai vu les poubelles et la rose qui respirait la puanteur j'ai vu la diffĂ©rence spĂ©cifique entre cailles et hĂ©ros, entre balle et chevrotine. Un Ă©loge au savon, au balai, Ă  la gomme, une louange Ă  mes yeux, Ă  la main hĂ©sitante, Ă  l'Ă©lĂ©gie en offensive. (p. 9)
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Ion Pop (La dĂ©couverte de l'Ɠil)
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GEMÜTLICH GemĂŒtlich –un mot allemand– Traduit, il pĂąlit. AgrĂ©able ? Intime ? DĂ©bonnaire ? Commode ? Ce n'est pas comme en allemand. GemĂŒtlich –brise-bise, fleurs Et serviettes en dentelle. Le tic-tac de la vieille horloge, Dans les tasses, le cafĂ©. GemĂŒtlich –aprĂšs une marche virile Par vent et brouillard, Se retrouver chez soi, Dans la forteresse. Ils t'ont conmmandĂ©. Tu leur as obĂ©i. Ici tu es le MaĂźtre. Canari, chien, Ă©pouse se taisent. Tu fais ton somme
 GemĂŒtlich –le petit cimetiĂšre Sur la colline, Avec les anges et les vieux saules, TraversĂ© par la lumiĂšre. Tu entends le tic-tac de l'horloge, Le bourg est proche. Au marchĂ© on dĂ©monte les Ă©talages Dans l'annonce du crĂ©puscule. ...................................................; Je parcours les villes allemandes Et me secoue Une pensĂ©e –pour ceux qui dorment perdus, En un autre pays. Sous un ciel Ă©tranger, ils ont fondu, TerrassĂ©s sous la botte. Aujourd'hui, sur la tombe, seul le vent Ă©tranger Et la menthe amĂšre. Leur sommeil est mauvais, sous les mottes froides, Et ils n'ont pas de masure, Et ils n'ont pas de canari aux fenĂȘtres, Pas de brise-bise. Ils ont conmandĂ©. Ils ont obĂ©i. Ils sont allĂ©s loin. Ils ont tuĂ©. Ils sont entrĂ©s Eux aussi dans la mort. GemĂŒtlich –une peinture de genre Comme une faĂŻence. La lumiĂšre vacille sur les tasses, Sur la vitre, sur le loquet. La femme moud le cafĂ©. L'horloge frappe. Dans l'Ă©mail blanc passent de grandes ombres EnsanglantĂ©es.
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Maria Banuș (Horloge Ă  Jaquemart)
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barbouiller /baʀbuje/ I. vtr 1. (salir) to smear (de "with") ‱ ~ son visage/un meuble de qch | to get sth all over one's face/a piece of furniture, to smear one's face/a piece of furniture with sth ‱ il est tout barbouillĂ© | his face is all dirty ‱ il est tout barbouillĂ© de confiture | his face is all smeared with jam 2. (couvrir) to daub [surface, support] (de "with") ‱ ~ un plafond/une porte de peinture verte | to slap green paint on a ceiling/a door, to daub a ceiling/a door with green paint ‱ ~ un pont d'inscriptions | to daub graffiti all over a bridge 3. (peindre) ‱ (pej) ~ des natures mortes/des paysages | to do daubs of still lives/landscapes (pĂ©j) ‱ ~ du papier | to write drivel (pĂ©j) 4. (rendre malade) ‱ cela barbouille l'estomac | it makes you feel queasy ‱ ĂȘtre or se sentir barbouillĂ© | to feel queasy II. vpr ‱ (se salir) se ~ le visage/le corps de qch | to get one's face/body all covered in sth, to smear one's face/body with sth
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Synapse Développement (Oxford Hachette French - English Dictionary (French Edition))
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La transpiration de l’ñme CĂŽtoyer les arbres et leur mĂ©moire, le vent et les tempĂȘtes, les lumiĂšres et les ombres, puis les sons convaincants simplement pour me nourrir. Je marche sans mesure et sans intention. Ces errances m’offrent toujours cette conscience d’exister. Sans rien attendre, je continue. Les chemins et les routes me dĂ©plaisent. C’est lĂ -bas, au fond de la forĂȘt que je souhaite dessiner. Ce dessin, ce grand dessin sera offert au vent, au soleil, Ă  l’hiver comme aux parfum des saisons pour plusieurs annĂ©es. Ce dessin comme une lettre, une missive sans destinataire, dĂ©posĂ©e lĂ , au milieu des arbres immenses. De mes errements et de mes hĂ©sitations vont surgir des formes des images. Je ne garderai de ces traces que quelques bonheurs, des signaux, des sentiments profonds. Les moments les plus riches sont ceux qui m’échappent, ceux que je dĂ©couvre. Le dessin et la peinture sont issus de cette transpiration de l’ñme. (Charles Belle, le 22 fĂ©vrier 2022)
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MBA Besançon (Charles Belle)
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La peinture est un accomplissement qui s'inscrit dans la conscience de la fragilité de l'existence. Elle touche l'ùme. (p. 154)
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MBA Besançon (Charles Belle)
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La meilleure façon de commencer est de dire : Balthus est un peintre dont on ne sait rien. Et maintenant, regardons les peintures. (p. 91)
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Gilles Néret (Balthus)
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Pour moi, la rue de Bruxelles est demeurĂ©e tout entiĂšre dans le petit hĂŽtel de Zola, oĂč il recevait gentiment ses amis. Il Ă©tait gourmand, il zĂ©zayait et, d'un air futĂ©, disait de la bĂ©casse flambĂ©e : «La fair (la chair) est quelconque, mais la faufe (la sauce) est bonne. » Sa maison Ă©tait dĂ©corĂ©e de blocs de pierre sans intĂ©rĂȘt, rapportĂ©s d'Italie, et qui excitaient l'hilaritĂ© de Goncourt, de quleques belles toiles de Manet, CĂ©zanne et autres, et de meubles riches, qu'il croyait anciens, mais que le mĂȘme Goncourt affirmait rafistolĂ©s. Son goĂ»t, sauf en peinture, Ă©tait moyenĂągeux et incompĂ©tent. Mon pĂšre disait : «Il aime les stalles et les cathĂšdres. »
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Léon Daudet (Paris Vécu - 1Úre série: Rive Droite)
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Degas, lui, conseillait Ă  ses confrĂšres et aux jeunes artistes de ne jamais peindre d'aprĂšs nature. Pour lui, l'Ɠuvre d'art–en l'espĂšce, la peinture–était ou, du moins, devait ĂȘtre non point la copie servile d'une chose vue, mais un produit de l'imagination. MĂȘme s'il n'hĂ©sitait pas, partant en guerre avec sa passion coutumiĂšre contre les peintres de "plein-air", Ă  dĂ©clarer qu'il fallait "coller ceux-ci au poteau" ou les empĂȘcher officiellement de peindre Ă  leur maniĂšre. (p. 9)
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Radu Boureanu (Edgar Degas)
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J'ai fait de ma faim un exercice, soumis tous ceux qui traversent ma vie Ă  une lecture aussi minutieuse qu'inappropriĂ©e, qui trouve parfois son chemin, et souvent de maniĂšre insuffisante, en peinture. Et quand je suis seule avec moi mĂȘme, voilĂ  ce que j'attends: que quelqu'un, avec des mains implacables, rĂ©solues, me couche sur une toile pour que, le jour oĂč je serai morte, il y ait quelque part une preuve que j'Ă©tais lĂ .
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Raven Leilani (Luster)
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de tout un chacun, la poésie est une science exacte, la peinture un métier et la littérature un style ! Comme éditeur j'ai eu l'occasion de lire de nombreux
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Jean-Bertrand Pontalis (L'amour des commencements)
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Peut-ĂȘtre une des femmes que j'ai vues mortes dans les caves Ă©tait ma mĂšre, et que mon pĂšre gĂźt momifiĂ© prĂšs d'une grille: entre eux et moi tout a Ă©tĂ© rompu, il n'y a pas de continuitĂ© et le monde dont je suis la descendante m'est totalement Ă©tranger. Je n'ai pas entendu sa musique, je n'ai pas vu sa peinture, je n'ai pas lu ses livres, sauf les quatre que j'ai trouvĂ©s dans le refuge et auxquels je n'ai pas compris grand-chose: je ne connais que la plaine caillouteuse, l'errance et la lente perte de l'espoir, je suis le rejeton stĂ©rile d'une race dont je ne sais rien, pas mĂȘme si elle a disparu. Peut-ĂȘtre que, quelque part, l'humanitĂ© resplendit sous les Ă©toiles, ignorant qu'une fille de son sang achĂšve sa vie dans le silence. Nous n'y pouvons rien.
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Jacqueline Harpman (I Who Have Never Known Men)
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« L’eau changĂ©e en vin, le monde changĂ© en peinture. »
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Paul Cézanne
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CĂ©zanne disait un jour Ă  Charles Camoin, en se frappant le front : "La peinture, c'est lĂ -dedans !" Il avait raison, ce bougon de gĂ©nie. La Peinture n'a pas besoin de modĂšle... Tout est dans la tĂȘte.
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Jean Michel Rene Souche (Knife Paintings: Lozengist Movement)
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J'avais quatre ans et c'Ă©tait mon premier jour dans la maison du bas oĂč on avait dĂ©cidĂ© de nous exiler. Hadjer, dĂ©jĂ  vieille fille Ă  cette Ă©poque, s'affairait autour du fourneau pour prĂ©parer un cafĂ©. Mon pĂšre avait rĂ©parĂ© l'arrivĂ©e d'eau, avait jetĂ© un regard sur la cour sĂšche et sans herbes, m'avait observĂ© un moment pendant que je jouais avec des cailloux blancs, avait mĂȘme ouvert la bouche pour dire quelque chose ...mais il tourna le dos - pour vingt ou trente ans, d'ailleurs, il avait dĂ©cidĂ© qu'il valait mieux s'occuper des murs que des siens et annonça qu'il allait refaire le carrelage, les toilettes et la peinture. Ma tante eut l'intelligence de retenir son Ă©motion, comme pour m'obliger Ă  mĂ»rir un peu et Ă  quitter l'enfance pleurnicharde de l'abandonnĂ©.
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Kamel Daoud (Zabor ou Les Psaumes)
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- Pardonnez-moi, je ne parviens pas à comprendre votre peinture. Pourriez-vous m'expliquer? - Il n'y a rien à comprendre, rien à expliquer, répondit-il avec dégoût. Il y a à ressentir. - Précisément, je ne ressens rien. - Tant pis pour vous,
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Amélie Nothomb (Ni d'Ève ni d'Adam)
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Mais la peinture, c'est un peu comme les voyages. la peinture, c'est... c'est le monde intérieur projeté à l'extérieur.
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Christiane St-Pierre (Absente pour la journée)
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Lampes Manga
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Je crois que l’esprit du temps se concentre en un style et que, produits dans une mĂȘme Ă©poque, on trouve dans un vin et une peinture, un meuble et une musique, un roman et un livre de philosophie, un bĂątiment et une invention, un poĂšme et une recette de cuisine, une communautĂ© de principes, un mĂȘme angle d’attaque du rĂ©el, une semblable participation Ă  une pĂ©riode identique. Ce qui est dans un temps se retrouve dans chacun de ses fragments Ă©parpillĂ©s. Il existe une correspondance entre tous les atomes constitutifs d’un mĂȘme simulacre qui cristallise des particules contemporaines.
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Michel Onfray (Cosmos : Une ontologie matérialiste)
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MĂ» par un besoin obscur, je me mis Ă  peindre tout de suite avec des couleurs trĂšs vives. Sur ma feuille, la tĂȘte de l’oiseau Ă©tait jaune d’or. En me laissant guider par ma fantaisie, je continuai mon travail et, en peu de jours, j’eus terminĂ©.
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Hermann Hesse
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J'avais quatre ans et c'Ă©tait mon premier jour dans la maison du bas oĂč on avait dĂ©cidĂ© de nous exiler. Hadjer, dĂ©jĂ  vieille fille Ă  cette Ă©poque, s'affairait autour du fourneau pour prĂ©parer un cafĂ©. Mon pĂšre avait rĂ©parĂ© l'arrivĂ©e d'eau, avait jetĂ© un regard sur la cour sĂšche et sans herbes, m'avait observĂ© un moment pendant que je jouais avec des cailloux blancs, avait mĂȘme ouvert la bouche pour dire quelque chose ...mais il tourna le dos - pour vingt ou trente ans, d'ailleurs, il avait dĂ©cidĂ© qu'il valait mieux s'occuper des murs que des sien et annonça qu'il allait refaire le carrelage, les toilettes et la peinture. Ma tante eut l'intelligence de retenir son Ă©motion, comme pour m'obliger Ă  mĂ»rir un peu et Ă  quitter l'enfance pleurnicharde de l'abandonnĂ©.
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Kamel Daoud (Zabor ou Les Psaumes)
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Dans la peinture, il s'établit comme un pont mystérieux entre l'ùme des personnages et celle du spectateur.
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EugĂšne Delacroix (The Journal of Eugene Delacroix (Phaidon Arts and Letters))
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Il n'y a qu'une chose qui puisse arrĂȘter le cheminement d'un peintre et c'est le succĂšs. Van Gogh a vu cela bien avant moi. La peinture est un cheminement dans l'espace - et non dans le temps. Le peintre cherche en permanence la couleur et le style. S'il rencontre le succĂšs, il bloque son style, il le fige. Pourquoi ? Simplement parce que l'acheteur - le marchand - demande uniquement le style qui se vend, le style qui a du succĂšs. Voyez Pablo Picasso, Salvador Dali ou Bernard Buffet...etc, etc. L'artiste connu et reconnu est condamnĂ©, Ă  vie, Ă  se copier lui-mĂȘme ; Ă  copier un moment de son cheminement. Alphonse Daudet disait que le succĂšs (la gloire), c'Ă©tait la mĂȘme chose que de fumer un cigare par l'autre bout. Le bout de la braise; donc. Et il avait raison. Mais comme personne n'a le choix - s'agissant du destin - on se situe ici par-delĂ  le bien et le mal et tout jugement moral n'a ici aucune portĂ©e *** There is only one thing that can stop the pathway of an artist and this thing is called : success. Van Gogh wrote it long before me. Painting is a pathway through space - and not through time. The painter is constantly looking for new color and new style. If he meets success, he blocks his style, he freezes it. Why ? Simply because the buyer - the merchant - asks only for the style that can be sold, the style that is successful. See Pablo Picasso, Salvador Dali, Bernard Buffet ... etc, etc. The successful artist is therefore condemned, for life, to copy himself; to copy a moment of his pathway. Alphonse Daudet said that success (glory) was the same as smoking a cigar on the other side. The side of the embers. And he was right. But since no one has the choice - when it comes about fate - we are here beyond good and evil and any moral judgment has no value.
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Jean-Michel Rene Souche
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Le langage est la peinture de nos idées.
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Antoine de Rivarol