Oiseau Quotes

We've searched our database for all the quotes and captions related to Oiseau. Here they are! All 100 of them:

L'amour est un oiseau rebelle que nul ne peut apprivoiser
Bethan Roberts (My Policeman)
Une vie réussie est une vie que l'on a menée conformément à ses souhaits, en agissant toujours en accord avec ses valeurs, en donnant le meilleur de soi même dans ce que l'on fait, en restant en harmonie avec qui l'on est, et, si possible, une vie qui nous a donné l'occasion de nous dépasser, de nous consacrer à autre chose qu'à nous mêmes et apporter quelque chose à l'humanité, même très humblement, même si c'est infime. Une petite plume d'oiseau confiée au vent. Un sourire pour les autres.
Laurent Gounelle (L'homme qui voulait être heureux)
Une grosse vieille dame à côté de moi se retenait à la courroie et sa robe sans manches laissait voir un incroyable nid d'oiseau sous son bras. C'est la chose la plus nauséabonde que j'aie jamais vue. J'espère que Tim ne l'a pas vue, il en serait devenu pédéraste.
Beatrice Sparks (Go Ask Alice)
ENIVREZ-VOUS Il faut être toujours ivre, tout est là ; c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve. Mais de quoi? De vin, de poésie, ou de vertu à votre guise, mais enivrez-vous! Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge; à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est. Et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront, il est l'heure de s'enivrer ; pour ne pas être les esclaves martyrisés du temps, enivrez-vous, enivrez-vous sans cesse de vin, de poésie, de vertu, à votre guise. (in Le Spleen de Paris)
Charles Baudelaire (Paris Spleen)
Le bonheur est un oiseau qui se pose sur la paume de la main pour le garder il ne faut pas essayer de le saisir.
Noureddine Khedim
Petit à petit, l’oiseau fait son nid. Little by little, the bird makes its nest. —French proverb
Shelby Mahurin (Serpent & Dove (Serpent & Dove, #1))
We have a saying in France, ‘À chaque oiseau son nid est beau’—the bird loves his own nest. You don’t know any other nest, Minnie. You must spread your wings and learn to fly.
Sophie Cousens (This Time Next Year)
Nous ne pouvons savoir ! - Nous sommes accablés D'un manteau d'ignorance et d'étroites chimères ! Singes d'hommes tombés de la vulve des mères, Notre pâle raison nous cache l'infini ! Nous voulons regarder : - le Doute nous punit ! Le doute, morne oiseau, nous frappe de son aile... - Et l'horizon s'enfuit d'une fuite éternelle !...
Arthur Rimbaud
Si j'ordonnais, disait-il couramment ( le monarque ) , si j'ordonnais à un général de se changer en oiseau de mer, et si le général n'obéissait pas, ce ne serait pas la faute du général. Ce serait ma faute.
Antoine de Saint-Exupéry (Le Petit Prince)
Rien n'est jamais acquis à l'homme Ni sa force Ni sa faiblesse ni son coeur Et quand il croit Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix Et quand il croit serrer son bonheur il le broie Sa vie est un étrange et douloureux divorce Il n'y a pas d'amour heureux Sa vie Elle ressemble à ces soldats sans armes Qu'on avait habillés pour un autre destin A quoi peut leur servir de se lever matin Eux qu'on retrouve au soir désoeuvrés incertains Dites ces mots Ma vie Et retenez vos larmes Il n'y a pas d'amour heureux Mon bel amour mon cher amour ma déchirure Je te porte dans moi comme un oiseau blessé Et ceux-là sans savoir nous regardent passer Répétant après moi les mots que j'ai tressés Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent Il n'y a pas d'amour heureux Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard Que pleurent dans la nuit nos coeurs à l'unisson Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare Il n'y a pas d'amour heureux Il n'y a pas d'amour qui ne soit à douleur Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri Il n'y a pas d'amour dont on ne soit flétri Et pas plus que de toi l'amour de la patrie Il n'y a pas d'amour qui ne vive de pleurs Il n'y a pas d'amour heureux Mais c'est notre amour à tous les deux
Louis Aragon (La Diane française: En Étrange Pays dans mon pays lui-même)
L'âme aide le corps, et à de certains moments le soulève. C'est le seul oiseau qui soutienne sa cage.
Victor Hugo (Les Misérables)
« Le cœur de l’homme est comme un oiseau enfermé dans la cage du corps.» Quand tu danses, le cœur, il chante comme un oiseau qui aspire à se fondre en Dieu.
Éric-Emmanuel Schmitt (Éric-Emmanuel Schmitt, Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran)
L’oiseau s’est confondu avec le vent, Le ciel avec sa vérité, L’homme avec sa réalité.
Paul Éluard (Capital of Pain)
L'intelligence aime ce qui est fixe, ce qui a forme; elle veut pouvoir se fier à ses signes, elle aime ce qui est, non ce qui est en devenir; le réel, non le possible. Elle ne tolère pas qu'un oméga devienne un serpent ou un oiseau. L'intelligence ne peut pas vivre dans la nature, mais seulement en face d'elle, comme son contraire. (p. 74)
Hermann Hesse (Narcissus and Goldmund)
Pour être tuée, il faudrait déjà être en vie.
Yasmine Djebel (Sirem et l'oiseau maudit)
Mais l'Amour vaut mieux que la Vie, et qu'est-ce que le cœur d'un oiseau à côté d'un cœur d'homme?
Oscar Wilde (The Happy Prince and Other Tales)
When we hear the bird sing, it hears only how to love. (Quand on entend l'oiseau chanter, - Lui n'entend que comment aimer.)
Charles de Leusse
Je ne serais plus un oiseau en cage, trop borné pour s'envoler alors même que les portes sont ouvertes.
Madeline Miller (Circe)
- Une ville est un océan, Salim. Crois-tu que les crabes des rochers savent ce que font les poissons des profondeurs ? - Je vois... et toi, tu es un crabe ou un poisson ? - Moi, je suis un oiseau !
Pierre Bottero (La Forêt des captifs (Les Mondes d'Ewilan, #1))
La mort n'est d'aucune consolation, et si tant est qu'on puisse en trouver une, c'est au cours de la vie. Et pourtant, rien n'est aussi mésestimé que l'existence. Vous maudissez les lundis, la tempête, vos voisins, vous maudissez les mardis, le travail, l'hiver et cela s'évanouira en une fraction de seconde. Tout ce foisonnement sera réduit à néant et remplacé par l'indigence de la mort. Que ce soit dans la veille ou dans le sommeil, vous pensez à des choses insignifiantes, et qui sont à mille lieues de l'essence. Combien de temps vit un être humain en fin de compte, combien connaît-il d'heures limpides, combien de fois existe-t-il avec la même intensité que le courant électrique au point d'illuminer le monde ? L'oiseau chante, le ver se tourne au creux de la terre afin que la vie n'étouffe pas mais, vous, vous maudissez les lundis, vous maudissez les mardis, le nombre des opportunités qui s'offrent à vous diminue et cela rejaillit sur le scintillement argenté qui vous habite. (p. 156-157)
Jón Kalman Stefánsson (Harmur englanna)
Oh, Oiseau, you want Independence, but that idea weighs you down like handcuffs. First, be free before the idea. Then: make a list of the things in your head and in your stomach that chain you up. That's where it starts, that struggle of yours...
Patrick Chamoiseau (Solibo Magnificent (Vintage International))
Un palais aux murs De vent Un palais dont les tours Sont de flamme au grand jour Un palais d'opale Au cœur du zénith L'oiseau fait d'air pâle Y vole vite Laisse une traînée blanche Dans l'espace noir Son vol dessine un signe Qui signifie absence
Roger Gilbert-Lecomte (La Vie l'Amour la Mort le Vide et le Vent)
Lorsque, bien plus tard, au lycée, M. Laplane nous enseigna que la chouette était l'oiseau de Minerve, et qu'elle représentait la sagesse, je fis un si grand éclat de rire qu'il me fallut copier, jusqu'au gérondif, quatre verbes qui, de plus, étaient déponents.
Marcel Pagnol (Le château de ma mère (Souvenirs d'enfance, #2))
Ah ! qu’une prison est quelque chose d’infâme ! il y a un venin qui y salit tout. Tout s’y flétrit, même la chanson d’une fille de quinze ans ! Vous y trouvez un oiseau, il a de la boue sur son aile ; vous y cueillez une jolie fleur, vous la respirez ; elle pue.
Victor Hugo (Le Dernier Jour D'un Condamné ; Claude Gueux)
Elle ferme les yeux, écoute la nuit, elle sent battre le coeur de la Terre, sous elle, celui des hommes, des arbres, des animaux, ce coeur nocturne qui bat depuis le commencement, qui battra après elle. Elle appartient à ce monde immense. Et son bras, peut-être, alors, est dérisoire." - Un si petit oiseau
Marie Pavlenko
Au moment où je commençais à oublier, l'oiseau sinistre est venu battre des ailes autour de moi et il a donné du bec dans la plaie de la blessure des souvenirs. Subitement la honte du passer, la mémoire de mes fautes ont surgi devant mes yeux. En proie à une frayeur qui me donnait envie de crier, je ne pouvais plus rester en place.
Osamu Dazai (No Longer Human)
l'appartement en noir et blanc maintenant les plus belles actrices debout derrière les insectes quelque chose tombe c'est quelque chose d'autre la rivière : elle passe ici dans tes mains le drame : avoir dormi deux heures dans le coffre du char le mystère : il n'y a pas de char ce qui est vrai : un oiseau qui ronfle entre deux siècles.
Frédéric Dumont (Volière)
À celui qui a emmêlé les fils avec ses mains de les dénouer avec ses dents.
Yasmine Djebel (Sirem et l'oiseau maudit)
Chaque maladie a son remède, comme chaque malédiction a sa résolution.
Yasmine Djebel (Sirem et l'oiseau maudit)
On se fixe comme deux chiennes engagées et il n'y a rien de romantique dans tout ça : les flammes qui brassent l'air dans ses pupilles se répercutent dans les miennes.
Sarah Braeckveldt (L'envol de l'oiseau blanc (La colombe déchue, #1))
J'ai réussi à me sortir des flammes. Toi, tu continues d'y brûler.
Yasmine Djebel (Sirem et l'oiseau maudit)
« La Lune et le Soleil prêts à partager le ciel », disait-on... Le ciel, oui, pourquoi pas, mais le pouvoir ? Sûrement pas !
Yasmine Djebel (Sirem et l'oiseau maudit)
Yuyeh sesh. Ni weh sesh Ignore ton cœur. Je n'ai pas de cœur
Leigh Bardugo (L'Oiseau de feu (Grisha #3))
Mais en réalité, c'est seulement aujourd'hui qu'il le comprend, au moment où il en parle, à savoir que, dans un pays où tout n'est que symbole, on n'a besoin que d'un exemplaire de chaque : un château, un roi, un amoureux, un rival, un enfant, un animal, un poisson, un oiseau, une dent, un œil, une coupe, un lit. Tous ne sont que ce qu'ils représentent, et c'est ce qu'ils représentent qui change.
John Crowley (Ka: Dar Oakley in the Ruin of Ymr)
Les yeux échappent à tout contrôle. Nous devons réfléchir où et quand nous les posons. L'ensemble de notre vie s'écoule à travers eux et ils peuvent aussi bien être des fusils que des notes de musique, un chant d'oiseau qu'un cri de guerre. Ils ont le pouvoir de nous dévoiler, de te sauver, te perdre. J'ai aperçu tes yeux et ma vie a changé. Ses yeux à elle m'effraient. Ses yeux à lui m'aspirent. Regarde-moi un peu, alors tout ira mieux et peut-être pourrai-je dormir. (p. 234)
Jón Kalman Stefánsson (Himnaríki og helvíti)
L’Esclave Captive et peut-être oubliée, Je songe à mes jeunes amours, À mes beaux jours, Et par la fenêtre grillée Je regarde l’oiseau joyeux Fendant les cieux. Douce et pâle consolatrice, Espérance, rayon d’en haut, Dans mon cachot Fais-moi, sous ta clarté propice, À ton miroir faux et charmant Voir mon amant ! Auprès de lui, belle Espérance, Porte-moi sur tes ailes d’or, S’il m’aime encor, Et, pour endormir ma souffrance, Suspends mon âme sur son cœur Comme une fleur !
Théophile Gautier (Poésies diverses (French Edition))
Mais quand il les eut mises en branle, quand il sentit cette grappe de cloches remuer sous sa main, quand il vit, car il ne l'entendait pas, l'octave palpitante monter et descendre sur cette échelle sonore comme un oiseau qui saute de branche en branche, quand le diable musique, ce démon qui secoue un trousseau étincelant de strettes, de trilles et d'arpèges, se fut emparé du pauvre sourd, alors il redevint heureux, il oublia tout, et son coeur qui se dilatait fit épanouir son visage.
Victor Hugo (Notre Dame de Paris)
Ensuite, la peur se tourne vers votre corps, qui sent déjà que quelque chose de terrible et de mauvais est entrain de survenir. Déjà, votre souffle s'est envolé comme un oiseau et votre cran a fui en rampant comme un serpent. Maintenant, vous avez la langue qui s'affale comme un opossum, tandis que votre mâchoire commence à galoper sur place. Vos oreilles n'entendent plus. Vos muscles se mettent à trembler comme si vous aviez la malaria et vos genoux à frémir comme si vous dansiez. Votre coeur pompe follement, tandis que votre sphincter se relâche. Il en va ainsi de tout le reste de votre corps. Chaque partie de vous, à sa manière, perd ses moyens. Il n'y a que vos yeux à bien fonctionner. Ils prêtent toujours pleine attention à la peur. Vous prenez rapidement des décisions irréfléchies. Vous abandonnez vos derniers alliés: l'espoir et la confiance. Voilà que vous vous êtes défait vous-même. La peur, qui n'est qu'une impression, a triomphé de vous. Cette expérience est difficile à exprimer. Car la peur, la véritable peur, celle qui vous ébranle jusqu'au plus profond de vous, celle que vous ressentez au moment où vous êtes face à votre destin final, se blottit insidieusement dans votre mémoire, comme une gangrène: elle cherche à tout pourrir, même les mots pour parler d'elle. Vous devez donc vous battre très fort pour l'appeler par son nom. Il faut que vous luttiez durement pour braquer la lumière des mots sur elle. Car si vous ne le faites pas, si la peur devient une noirceur indicible que vous évitez, que vous parvenez peut-être même à oublier, vous vous exposez à d'autres attaques de peur parce que vous n'aurez jamais vraiment bataillé contre l'ennemi qui vous a défait.
Yann Martel (Life of Pi)
On est laid à Nanterre, C'est la faute à Voltaire, Et bête à Palaiseau, C'est la faute à Rousseau. Puis il ramassa son panier, y remit, sans en perdre une seule, les cartouches qui en étaient tombées, et, avançant vers la fusillade, alla dépouiller une autre giberne. Là une quatrième balle le manqua encore. Gavroche chanta: Je ne suis pas notaire, C'est la faute à Voltaire, Je suis petit oiseau, C'est la faute à Rousseau. Une cinquième balle ne réussit qu'à tirer de lui un troisième couplet: Joie est mon caractère, C'est la faute à Voltaire, Misère est mon trousseau, C'est la faute à Rousseau.
Victor Hugo (Les misérables Tome V Jean Valjean (French Edition))
Là-bas, sous les racines, parmi les fleurs corrompues, des bouffées d'odeurs mortes s'exhalaient; des gouttes se formaient sur le flanc gonflé et pustuleux des choses. La peau des fruits pourris crevait, et du pus trop épais pour couler suintait de la fissure. Les limaces laissaient derrière elles des sécrétions jaunes, et parfois, ça et là, un corps informe rampait avec une tête à chaque bout. Les oiseaux aux yeux d'or s'élançaient sous les feuilles et contemplaient ironiquement cette purulence, cette moiteur. De temps en temps, ils plongeaient sauvagement la pointe de leur bec dans ce gluant mélange.
Virginia Woolf (The Waves)
LE FEU DES DIEUX Ô vous-autres voyez comment les années tombent toutes avec fracas et forment un nuage, et l'oiseau sur sa branche se moque des rêves de l'homme, tandis que tout expire comme des écailles. Ce feu, que le propre Prométhée ne rédime pas, douleur mise sur le front pour qu'elle soit éternelle, ô voyez-le croître sur les ruines, les cendres qui restent de son brasier muet. Nous parcourons les heures sans regarder leur visage, ces lèvres qui parfois nous appellent de si loin. Ô si nous pouvions penser à l'autre songe et si la flamme s'élevait enfin vers le repos oscillant pour toujours au milieu de la Beauté !
Juan Rodolfo Wilcock
- D'abord, Scout, un petit truc pour que tout se passe mieux entre les autres, quels qu'ils soient, et toi : tu ne comprendras jamais aucune personne tant que tu n'envisageras pas la situation de son point de vue... - Pardon ? - ... tant que tu ne te glisseras pas dans sa peau et que tu n'essaieras pas de te mettre à sa place.
Harper Lee (Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur)
Giao chợt vỗ nhẹ vào tai tôi: - Mày im nghe. Nó đã đến đấy. Tôi ngạc nhiên: - Ai? - Nó, Oiseau de guerre. Đêm nào nó cũng đến vào giờ này, đậu trên cây thông trước cửa sổ, kêu một lát rồi bay đi. Nó là người bạn nhỏ duy nhất của tao ở đây. [...] Tôi hỏi Giao: - Tại sao mày lại gọi nó là "con chim chiến tranh"? - Dân Pháp gọi nó như vậy. [...]. Nó kêu khắp làng quê nước Pháp suốt thời chiến tranh. Dân miền Normandy quê lão nhại tiếng chim “Père, mère, frère, tout est pedu” (Cha, me, anh, em… mọi người đều đã chết. ). Giao rít chiếc tẩu một hơi dài, nhả khói mù mịt trong ánh trăng màu sữa lạnh chiếu qua cửa sổ, giọng nghe thật xa vắng: - Có lẽ sau chiến tranh thế giới. Loài chim đó đã bay sang Việt Nam.
Hoàng Phủ Ngọc Tường (Trịnh Công Sơn và cây đàn lya của hoàng tử bé)
Peindre d'abord une cage Avec une porte ouverte peindre ensuite quelque chose de joli quelque chose de simple quelque chose de beau quelque chose d'utile pour l'oiseau placer ensuite la toile contre un arbre dans un jardin dans un bois ou dans une forêt se cacher derrière l'arbre sans rien dire sans bouger... Parfois l'oiseau arrive vite mais il peut aussi bien mettre de longues années avant de se décider Ne pas se décourager attendre attendre s’il Ie faut pendant des années la vitesse ou la lenteur de l'arrivée de l'oiseau n’ayant aucun rapport avec la réussite du tableau Quand l'oiseau arrive s'il arrive observer le plus profond silence attendre que l'oiseau entre dans la cage et quand il est entré fermer doucement la porte avec le pinceau puis effacer un à un tous les barreaux en ayant soin de ne toucher aucune des plumes de l'oiseau Faire ensuite le portrait de l'arbre en choisissant la plus belle de ses branches pour l'oiseau peindre aussi le vert feuillage et la fraîcheur du vent la poussière du soleil et le bruit des bêtes de l'herbe dans la chaleur de l'été et puis attendre que l'oiseau se décide à chanter Si l'oiseau ne chante pas c'est mauvais signe signe que le tableau est mauvais mais s'il chante c'est bon signe signe que vous pouvez signer Alors vous arrachez tout doucement une des plumes de l'oiseau et vous écrivez votre nom dans un coin du tableau.
Jacques Prévert (Paroles)
Nous avons quitté la terre et sommes montés à bord ! Nous avons brisé le pont qui était derrière nous, — mieux encore, nous avons brisé la terre qui était derrière nous ! Eh bien ! petit navire, prends garde ! À tes côtés il y a l’océan : il est vrai qu’il ne mugit pas toujours, et parfois sa nappe s’étend comme de la soie et de l’or, une rêverie de bonté. Mais il viendra des heures où tu reconnaîtras qu’il est infini et qu’il n’y a rien de plus terrible que l’infini. Hélas ! pauvre oiseau, toi qui t’es senti libre, tu te heurtes maintenant aux barreaux de cette cage ! Malheur à toi, si tu es saisi du mal du pays de la terre, comme s’il y avait eu là plus de liberté, — et maintenant il n’y a plus de « terre » !
Friedrich Nietzsche (The Gay Science: With a Prelude in Rhymes and an Appendix of Songs)
On a dit qu’une cité dont les membres auront une égale répartition de bien et d'éducation présentera aux regards de la Divinité un spectacle au-dessus du spectacle de la cité de nos pères. La folie du moment est d'arriver à l'unité des peuples et de ne faire qu’un seul homme de l'espèce entière, soit ; mais en acquérant des facultés générales, toute une série de sentiments privés ne périra-t-elle pas ? Adieu les douceurs du foyer ; adieu les charmes de la famille ; parmi tous ces êtres blancs, jaunes, noirs, réputés vos compatriotes, vous ne pourriez vous jeter au cou d’un frère. N’y avait-il rien dans la vie d’autrefois, rien dans cet espace borné que vous aperceviez de votre fenêtre encadrée de lierre ? Au-delà de votre horizon vous soupçonniez des pays inconnus dont vous parlait à peine l’oiseau du passage, seul voyageur que vous aviez vu à l’automne. C’était bonheur de songer que les collines qui vous environnaient ne disparaîtraient pas à vos yeux ; qu’elles renfermeraient vos amitiés et vos amours ; que le gémissement de la nuit autour de votre asile serait le seul bruit auquel vous vous endormiriez ; que jamais la solitude de votre âme ne serait troublée, que vous y rencontreriez toujours les pensées qui vous y attendent pour reprendre avec vous leur entretien familier. Vous saviez où vous étiez né, vous saviez où était votre tombe ; en pénétrant dans la forêt vous pouviez dire : Beaux arbres qui m’avez vu naître, Bientôt vous me verrez mourir
François-René de Chateaubriand (Mémoires d'Outre-Tombe)
– Je crois que je comprends pourquoi vous aimez voler dans cette région, ajouta-t-elle. On se sent comme un oiseau. Il lui jeta un regard surpris. – C'est vrai ; vous avez raison, c'est pour cela que j'aime voler. Mais je suis encore plus proche de l'oiseau quand je fais de la chute libre. – Vous voulez dire du parachute ? – Pas tout à fait. Vous ne vous contentez pas de sauter d'un avion et de tirer sur un cordon. Les premières centaines de mètres se font sans le parachute. Pendant que vous tombez, vous vous mouvez en tous sens. On dirait un ballet dans le ciel. C'est une sensation indescriptible. On se sent libre. – Ce doit être très dangereux, remarqua-t-elle. – Oui, très... On joue avec la mort. On peut même être fasciné par ce sentiment intense de liberté au point d'oublier de tirer sur le cordon et d'ouvrir le parachute. – Cela vous est-il arrivé ? – Plusieurs fois. J'ai attendu jusqu'au dernier instant, pour voir ce qu'il se passerait si je ne faisais rien ; mais à chaque fois j'ai reculé devant la mort.
Flora Kidd (Marriage in Mexico)
JULIETTE. — A quelle heure enverrai-je vers toi, demain ? ROMÉO. — À neuf heures. JULIETTE. — Je n’y manquerai pas. D’ici à ce moment, il va s’écouler vingt ans. J’ai oublié pourquoi je t’avais rappelé. ROMÉO.— Permets-moi de rester ici jusqu’à ce que tu te le rappelles. JULIETTE. — J’oublierai encore, afin de te faire rester, et ne me souviendrai que de l’amour que j’ai pour ta compagnie. ROMÉO. — Et moi je resterai, pour te faire oublier encore, oublieux moi-même que j’ai un autre logis que ce jardin JULIETTE. — Il est presque matin ; je voudrais que tu fusses parti, et cependant pas plus loin que l’oiseau d’une jeune folle qui le laisse s’éloigner un peu de sa main, pareil à un pauvre prisonnier dans ses entraves, et qui le ramène avec un fil de soie, tant elle est amoureusement jalouse de sa liberté. ROMÉO. — Je voudrais être ton oiseau. JULIETTE. — Chéri, je le voudrais aussi : cependant, je te tuerais par trop de caresses. Ronne nuit ! bonne nuit ! la séparation est une si délicieuse douleur que je dirais bonne nuit jusqu’à demain. (Elle, se retire de la fenêtre.) ROMÉO. — Que le sommeil descende sur tes yeux et la paix dans ton sein ! Que ne suis-je le sommeil et la paix pour goûter un si doux repos ! Je vais d’ici me rentre à la cellule de mon pieux confesseur, pour implorer son aide, et lui dire mon heureuse fortune. (Il sort.)
William Shakespeare (Romeo & Juliet)
En floréal, cet énorme buisson, libre derrière sa grille et dans ses quatre murs, entrait en rut dans le sourd travail de la germination universelle, tressaillait au soleil levant presque comme une bête qui aspire les effluves de l’amour cosmique et qui sent la sève d’avril monter et bouillonner dans ses veines, et, secouant au vent sa prodigieuse chevelure verte, semait sur la terre humide, sur les statues frustes, sur le perron croulant du pavillon et jusque sur le pavé de la rue déserte, les fleurs en étoiles, la rosée en perles, la fécondité, la beauté, la vie, la joie, les parfums. À midi mille papillons blancs s’y réfugiaient, et c’était un spectacle divin de voir là tourbillonner en flocons dans l’ombre cette neige vivante de l’été. Là, dans ces gaies ténèbres de la verdure, une foule de voix innocentes parlaient doucement à l’âme, et ce que les gazouillements avaient oublié de dire, les bourdonnements le complétaient. Le soir une vapeur de rêverie se dégageait du jardin et l’enveloppait ; un linceul de brume, une tristesse céleste et calme, le couvraient ; l’odeur si enivrante des chèvrefeuilles et des liserons en sortait de toute part comme un poison exquis et subtil ; on entendait les derniers appels des grimpereaux et des bergeronnettes s’assoupissant sous les branchages ; on y sentait cette intimité sacrée de l’oiseau et de l’arbre ; le jour les ailes réjouissent les feuilles, la nuit les feuilles protégent les ailes.
Victor Hugo (Les Misérables)
Les brumes s’épaississent sur les cimes du Šar. Les versants se dressent face à Emina, implacables dans le jour déclinant. Les paroles de Feti ricochent en elle, par-dessus la musique qu’il met plus fort dans la voiture. Elles traversent le scherzo du violon dont les volutes tournoient entre eux, alors qu’ils arrivent à Tetovo. Elles dissipent le sourd espoir qui l’a menée ici, au-delà du désir de renouer avec le frère d’Yllka. Elle mesure l’ampleur de son rêve, de ce qu’elle n’a dit à personne là-bas en Allemagne. Ils auraient passé leur bras autour de ses épaules. Ils l’auraient entourée d’une affection mêlée de pitié… Oui, dans l’outremer des montagnes, elle croit apercevoir la trace d’Yllka. Les empreintes fines d’un oiseau sur un sentier couvert de sable. Elles conduiraient à une maison de montagne qui sentirait le bois et le foin à la fin de l’été. Parce qu’Yllka se serait réfugiée quelque part ici. Elle y attendrait Emina, sa fille, Alija, son fils, depuis toutes ces années. Elle-même mue par la conviction que ses enfants finiront par la rejoindre. Car comment pourrait-elle savoir où ils vivent aujourd’hui, si même ils vivent encore ? Comment ? Et c’est la raison de son silence. Il ne peut en être autrement. Preuve de vie ou de mort, Emina ne s’en ira pas d’ici sans l’avoir obtenue. « Je peux juste te parler d’elle. Celle qu’elle fut ici. Ma sœur, ta mère… » Des mots qui lacèrent le ciel très loin au-dessus d’elle. Feti gare sa voiture le long de la rue bordée d’immeubles. S’il se trompait… Si Yllka n’avait pas pu le retrouver lui non plus ? Les feuillages des arbres flamboient sur les trottoirs. Des traînées couleur de fer assombrissent les nuages au-dessus des immeubles. Ils se creusent d’un vaste cratère noirâtre. Des choucas évoluent par centaines sur la ville, alors que le soleil descend à l’horizon. Ils s’insinuent dans les invisibles couloirs ouverts par de secrètes turbulences. Leur vacarme secoue les airs, assourdit Emina. Elle est sur le point de flancher, rattrapée par le lieu et les cris des oiseaux.
Cécile Oumhani (Le café d'Yllka)
Le beau dialogue que Swann entendit entre le piano et le violon au commencement du dernier morceau! La suppression des mots humains, loin d'y laisser régner la fantaisie, comme on aurait pu croire, l'en avait éliminée ; jamais le langage parlé ne fut si inflexiblement nécessité, ne connut à ce point la pertinence des questions, l'évidence des réponses. D'abord le piano solitaire se plaignit, comme un oiseau abandonné de sa compagne ; le violon l'entendit, lui répondit comme d'un arbre voisin. C'était comme au commencement du monde, comme s'il n'y avait encore eu qu'eux deux sur la terre, ou plutôt dans ce monde fermé à tout le reste, construit par la logique d'un créateur et où ils ne seraient jamais que tous les deux : cette sonate. Est-ce un oiseau, est-ce l'âme incomplète encore de la petite phrase, est-ce une fée, invisible et gémissant dont le piano ensuite redisait tendrement la plainte? Ses cris étaient si soudains que le violoniste devait se précipiter sur son archet pour les recueillir. Merveilleux oiseau! le violoniste semblait vouloir le charmer, l'apprivoiser, le capter. Déjà il avait passé dans son âme, déjà la petite phrase évoquée agitait comme celui d'un médium le corps vraiment possédé du violoniste. Swann savait qu'elle allait parler encore une fois. Et il s'était si bien dédoublé que l'attente de l'instant imminent où il allait se retrouver en face d'elle le secoua d'un de ces sanglots qu'un beau vers ou une triste nouvelle provoquent en nous, non pas quand nous sommes seuls, mais si nous les apprenons à des amis en qui nous nous apercevons comme un autre dont l'émotion probable les attendrit. Elle reparut, mais cette fois pour se suspendre dans l'air et se jouer un instant seulement, comme immobile, et pour expirer après. Aussi Swann ne perdait-il rien du temps si court où elle se prorogeait. Elle était encore là comme une bulle irisée qui se soutient. Tel un arc-en-ciel, dont l'éclat faiblit, s'abaisse, puis se relève et avant de s'éteindre, s'exalte un moment comme il n'avait pas encore fait : aux deux couleurs qu'elle avait jusque-là laissé paraître, elle ajouta d'autres cordes diaprées, toutes celles du prisme, et les fit chanter. Swann n'osait pas bouger et aurait voulu faire tenir tranquilles aussi les autres personnes, comme si le moindre mouvement avait pu compromettre le prestige surnaturel, délicieux et fragile qui était si près de s'évanouir.
Marcel Proust (Swann’s Way (In Search of Lost Time, #1))
L'abnégation et l'amour sincères sont tout le contraire de la faiblesse.
Greive
L’amour est un oiseau rebelle Que nul ne peut apprivoiser   Aria,
Anna Adams (Aria's Journey (The Aria Series, #1))
Je regarde à travers mes pleurs. Ici la mort a pour voisine la croissance des palmiers nains : Ton corbillard, ô ma Delphine ! n'est qu'un oiseau des boulingrins. Quand je fus fatigué de larmes, las des voyages et malheurs, un coin de violettes de Parme avança le pied du Seigneur.
Max Jacob
Soyez comme l'oiseau, posé pour un instant Sur des rameaux trop frêles, Qui sent ployer la branche et qui chante pourtant, Sachant qu'il a des ailes
Victor Hugo
— C’est un pinson, l’éclaira Dany, qui avait entre temps fait des recherches sur Google. Souhaitez-vous des détails ? — Non. Cela me suffit de l’entendre chanter et je crois qu’on sait tout sur lui. — C’est une façon de voir les choses, marmonna Dany, qui en avait toujours après sa mère, qui, quoiqu’il arrive, ne cessait jamais ses remontrances. — Tu n’aimes pas cet oiseau ? interrogea Rodica avec intérêt, en constatant que les yeux de sa progéniture étaient toujours rivés sur l’écran de son ordinateur portable. — Là-dedans j’ai tous les oiseaux de la forêt, et non pas un seul. (p. 36)
Violeta Lacatusu (Daria (French Edition))
plastron /plastʀɔ̃/ nm 1. (de chemise) shirt front; (faux) dicky (familier), false shirt front; (de corsage) ornamental front 2. (d'escrimeur) plastron; (d'armure) breast-plate 3. (d'oiseau) breast-shield
Synapse Développement (Oxford Hachette French - English Dictionary (French Edition))
- Je te le demande une dernière fois, fit l'inconnue en sortant de moitié un sabre de son fourreau. Qui es-tu ? (...) - Un grain de sable parmi tant d'autres
Yasmine Djebel (Sirem et l'oiseau maudit)
[...] eux ils entendaient leur jeunesse frapper à leurs portes comme un oiseau enfermé.[...] C'était l'hymne de l'avenir, des départs, du terme de l'impatience. Ce qu'ils attendaient c'était de rejoindre cet air né du vertige des villes pour lequel il était fait, où il se chantait, des villes croulantes, fabuleuses, pleines d'amour.
Marguerite Duras
Elle fut certainement décisive, l'influence qu'exerça ce musée sur l'orientation de ma vie. (…) Derrière cette vitre, tel oiseau éclatant qui me faisait rêver des "colonies", mais j'ai erré au plus impénétrable des forêts qu'il habita. Telle humble calebasse aux dessins barbares que je considérais comme une précieuse curiosité, mais j'ai vécu parmi les noirs Yoloffs qui excellent à les graver ainsi, à l'ombre de leurs toits de roseaux devant leurs horizons de sables. Telle pagaie accrochée contre le mur et qui évoquait pour moi les "sauvages des îles", mais les Polynésiens m'ont appris à manœuvrer les pareilles, en camaraderie avec eux, dans leurs pirogues balancées sur les houles du Grand Océan… Alors, vraiment, ce n'était que ça, le monde? Ce n'était que ça, la vie?….
Pierre Loti (Angkor)
oiseau de compagnie pet
Innovative Language (Learn French - Word Power 101)
Une flamme brûle en moi. Comme une veilleuse sacrée devant l'image de Dieu. Et d'étranges ailes immenses, s'étalent devant moi, comme les ailes d'un oiseau sauvage. Une griffe lacère mon coeur. Et de grosses gouttes silencieuses comme des larmes et comme du sang tombent l'une après l'autre et trouent mon coeur. Ne pleure pas et n'aie pas peur, ô Très Aimée. C'est le grand aigle de la Souffrance et c'est la flamme sacrée de l'Amour. Ne pleure pas. Moi je souris à ma Peine et à ses coups. Mon coeur est felé et le sang coule en moi. La nuit vient et Tu passes très légèrement Ta main sur mon front et les ailes s'en vont et le sang s'arrête. Toutes les blessures se guérissent et se ferment la nuit. Dieu là-haut est jaloux et se venge. Non, ne pleurons pas, n'acceptons pas. Je sens en moi quelque chose d'immortel qui brûle et sourit. J'ai en moi la même flamme que Lui et la même essence que les étoiles. L'immortalité se déchaîne en moi et le plaisir de la Toute puissance et le grand Baiser que les Créateurs de l'univers portent dans leurs flancs. Des chaînes infrangibles m'attachent à la terre mais je sens en moi Quelqu'un qui n'accepte pas de s'incliner devant Dieu. ~ P 50
Nikos Kazantzakis (Le lys et le serpent)
All stones are close to us. The last is behind us. (Toutes les pierres sont près de nous. - La dernière est derrière nous.) (The Bird and its Sun / L’Oiseau et son Soleil)
Charles de Leusse (Fables 1)
Le premier bonheur du jour C'est un ruban de soleil Qui s'enroule sur ta main Et caresse mon épaule C'est le souffle de la mer Et la plage qui attend C'est l'oiseau qui a chanté Sur la branche du figuier Le premier chagrin du jour C'est la porte qui se ferme La voiture qui s'en va Le silence qui s'installe Mais bien vite tu reviens Et ma vie reprend son cours Le dernier bonheur du jour C'est la lampe qui s'éteint.
Jean Gaston Renard et Frank Gerald
Mais le deuxième objectif de la vie humaine me paraît être le sens. Si l'on ne peut tout de même pas être heureux, l'on aimerait au moins que la vie, même la vie malheureuse, ait un sens. Cependant, d'après moi, la notion de sens est prétexte à toutes sortes de sottises. J'entends surtout par là la tendance très en vogue à trouver à tout prix que tout a un sens. Coupable, au premier chef, de la perversion de la notion de "sens" est la religion chrétienne, sans aucun doute, qui nous enseigne qu'aucun moineau ne tombe du toit sans la volonté du constructeur de cet oiseau. Le dogme chrétien enseigne : si le moineau reste sur le toit, c'est voulu par Dieu et cela a un sens ; si le moineau tombe, c'est aussi voulu par Dieu et cela a un sens, seulement ce sens, nous ne le comprenons pas. Donc si l'oiseau reste sur le toi, cela a un sens que nous pouvons comprendre ; mais si l'oiseau ne reste pas sur le toit, cela a un sens que nous ne pouvons pas comprendre. Ergo, tout a un sens. Il y a dans ce raisonnement une contradiction qui me dégoûte au point que je ne saurais la supporter sans rien faire. En un pareil moment, il faudrait carrément inventer Dieu qui a créé ce moineau (car, personnellement, je crois qu'il n'existe pas) rien que pour lui casser la gueule. (p. 243-244)
Fritz Zorn (Mars)
Une autre table à l’autre bout de la terrasse est occupée par une cage qui abrite un petit oiseau: le patron a préféré la poser là plutôt que de la suspendre à une poutrelle à cause du vent. Un jour, un autre oiseau, nettement plus grand, s’est posé sur la même table où étaient dispersées quelques miettes de nourriture. Après les avoir picorées, il s’est approché de la cage comme pour saluer son locataire. Les deux oiseaux se sont considérés un moment sans émettre toutefois le moindre gazouillis. „Ils ne doivent pas parler la même lange”, ai-je pensé
Vassilis Alexakis
Le fleuve et l'oiseau percent une brèche : un rêve remue encore parmi les ruines.
Hélène Dorion (Ravir : les lieux)
Je regarde : pas une de ces collines autour de moi qui ne se peuple d’anciennes présences où je puisais chaque fois la même angoisse et le même apaisement. […] Un seul appel et les voici tous autour de moi, ces hommes qu’au long des années j’ai rejoints dans leur solitude passagère pour les mieux interroger sous la vivante lumière des saisons. « Qui es-tu ? » demandais-je au faucheur, au laboureur, au herseur, au moissonneur, à demi submergé d’épis — ces taches au loin blanches, fauves, ou bleues perdues dans l’immense paysage — et tous à ma question silencieuse ont donné la réponse la plus simple, la plus belle qui se puisse : « Je suis ». Mais avec eux le pays tout entier répondait aussi et sa réponse était la même. Car je le sais enfin, un perpétuel et profond échange le lie à chacun d’eux. Le ciel d’août se fanerait comme une fleur de lin s’il ne reprenait vie à leur regard, le vent retomberait comme un oiseau mort s’il ne devenait leur souffle. (« Campagne perdue », in « Écrits », vol. 3, 1978, pp. 196 - 198)
Gustave Roud
Un jour, un garçon de ferme trouve un oiseau blessé. Pour le garder au chaud le temps qu'il guérisse, il le place au centre d'un tas de fumier. Le renard, passant par-là, lui demande, surpris, ce qu'il fait au centre de ce tas de fumier. L'oiseau lui explique que le garçon de ferme l'a placé là pour qu'il reste au chaud le temps qu'il guérisse et que...CRAC! le renard lui arrache la tête, ne laissant pas le temps à l'oiseau de terminer son explication. La morale de cette histoire : ce n'est pas parce que quelqu'un te met dans la marde qu'il te veut du mal, et ce n'est pas parce que quelqu'un d'autre t'en sort qu'il te veut du bien.
Marie-Chantal Perron (Les douze mois de Marie)
En haut, au cœur de la montagne, la Couleuvre rampa et se blottit. Lovée au sein d’une crevasse humide, elle regardait la mer. Le soleil brillait haut dans le ciel. Dans le ciel les sommets exhalaient leur chaleur. A leurs pieds les vagues venaient se briser... Au fond d’une gorge noyée d’obscurité et d’embruns, dans un tonnerre de pierres, un torrent se précipitait vers la mer… Tout en écume blanche, puissant et grisonnant, il fendait la roche et, hurlant de colère, se jetait dans les flots. Soudain du ciel, dans la crevasse où la Couleuvre se blottissait, tomba le Faucon, la poitrine déchirée, les plumes ensanglantées... Dans un cri bref, il s’était écrasé, et, plein de colère impuissante, frappait de sa poitrine l’âpreté de la pierre... D'abord, la Couleuvre effrayée recula, mais bientôt elle comprit que l’oiseau blessé n’avait plus longtemps à vivre… Elle rampa et, fixant le Faucon droit dans les yeux, lui siffla : - Quoi, voilà donc que tu meurs ? - Oui, je meurs ! lui répondit l’oiseau dans un profond soupir. Je meurs mais j’ai vécu dans la gloire !... J'ai connu la félicité !… J’ai combattu vaillamment !… J'ai vu le ciel comme jamais tu ne sauras t’en approcher !... Pauvre créature ! - Le ciel !?… Qu'est-ce le ciel pour moi ? Un espace vide où je ne puis ramper. Ici je me sens bien : il y fait si douillettement chaud et humide ! Ainsi répondit la Couleuvre à l'oiseau épris de liberté, gloussant au fond d’elle-même de devoir écouter de pareilles sornettes. Ainsi pensait l’ophidien : "Qu’on vole ou bien qu’on rampe, chacun connaît ici la fin : tous nous reposerons sous terre et tout finira en poussière..." Mais le Faucon tenta de se soulever, dressa la tête et porta son regard alentour. Au fond de cette gorge, dans cette obscurité, l'eau suintait entre les pierres grises, l’air était suffocant et puait la charogne. Alors le Faucon rassemblant toutes ses forces laissa échapper un cri de douleur et de chagrin : - Oh, que ne puis-je une dernière fois m’envoler et rejoindre le ciel ! Là, j’étreindrais mon ennemi… contre ma poitrine et... il s’étoufferait de mon sang ! Ô, Ivresse de la bataille !... L’entendant ainsi gémir la Couleuvre se dit : "Comme il doit être bon de vivre dans le ciel !" Elle proposa à l’oiseau épris de liberté : "Va, approche-toi du gouffre et précipite-toi dans le vide. Et qui sait ? tes ailes te porteront. Ainsi te sera-t-il donné de vivre encore un instant dans ce monde qui est le tien." Le Faucon frémit et fièrement dans un cri s'approcha de l’abîme, s’agrippant de ses griffes, rampant sur la pierre glissante. Arrivé au bord du précipice, il déploya ses ailes, prit une profonde inspiration ; ses yeux clignèrent plusieurs fois et il se jeta dans le vide. Il tomba plus vite qu’une pierre et se brisa les ailes, dévalant et roulant sur les roches, y laissant ses plumes… Le flot du ruisseau le saisit, le lava de son sang et l’inondant d’écume l’emporta vers la mer. Dans un rugissement de douleur, les vagues amères battaient contre les pierres... Le corps de l’oiseau à tout jamais disparut dans le vaste océan… »
Maxime Gorki (Le bourg d'Okourov)
En haut, au cœur de la montagne, la Couleuvre rampa et se blottit. Lovée au sein d’une crevasse humide, elle regardait la mer. Le soleil brillait haut dans le ciel. Dans le ciel les sommets exhalaient leur chaleur. A leurs pieds les vagues venaient se briser... Au fond d’une gorge noyée d’obscurité et d’embruns, dans un tonnerre de pierres, un torrent se précipitait vers la mer… Tout en écume blanche, puissant et grisonnant, il fendait la roche et, hurlant de colère, se jetait dans les flots. Soudain du ciel, dans la crevasse où la Couleuvre se blottissait, tomba le Faucon, la poitrine déchirée, les plumes ensanglantées... Dans un cri bref, il s’était écrasé, et, plein de colère impuissante, frappait de sa poitrine l’âpreté de la pierre... D'abord, la Couleuvre effrayée recula, mais bientôt elle comprit que l’oiseau blessé n’avait plus longtemps à vivre… Elle rampa et, fixant le Faucon droit dans les yeux, lui siffla : - Quoi, voilà donc que tu meurs ? - Oui, je meurs ! lui répondit l’oiseau dans un profond soupir. Je meurs mais j’ai vécu dans la gloire !... J'ai connu la félicité !… J’ai combattu vaillamment !… J'ai vu le ciel comme jamais tu ne sauras t’en approcher !... Pauvre créature ! - Le ciel !?… Qu'est-ce le ciel pour moi ? Un espace vide où je ne puis ramper. Ici je me sens bien : il y fait si douillettement chaud et humide ! Ainsi répondit la Couleuvre à l'oiseau épris de liberté, gloussant au fond d’elle-même de devoir écouter de pareilles sornettes. Ainsi pensait l’ophidien : "Qu’on vole ou bien qu’on rampe, chacun connaît ici la fin : tous nous reposerons sous terre et tout finira en poussière..." Mais le Faucon tenta de se soulever, dressa la tête et porta son regard alentour. Au fond de cette gorge, dans cette obscurité, l'eau suintait entre les pierres grises, l’air était suffocant et puait la charogne. Alors le Faucon rassemblant toutes ses forces laissa échapper un cri de douleur et de chagrin : - Oh, que ne puis-je une dernière fois m’envoler et rejoindre le ciel ! Là, j’étreindrais mon ennemi… contre ma poitrine et... il s’étoufferait de mon sang ! Ô, Ivresse de la bataille !... L’entendant ainsi gémir la Couleuvre se dit : "Comme il doit être bon de vivre dans le ciel !" Elle proposa à l’oiseau épris de liberté : "Va, approche-toi du gouffre et précipite-toi dans le vide. Et qui sait ? tes ailes te porteront. Ainsi te sera-t-il donné de vivre encore un instant dans ce monde qui est le tien." Le Faucon frémit et fièrement dans un cri s'approcha de l’abîme, s’agrippant de ses griffes, rampant sur la pierre glissante. Arrivé au bord du précipice, il déploya ses ailes, prit une profonde inspiration ; ses yeux clignèrent plusieurs fois et il se jeta dans le vide. Il tomba plus vite qu’une pierre et se brisa les ailes, dévalant et roulant sur les roches, y laissant ses plumes… Le flot du ruisseau le saisit, le lava de son sang et l’inondant d’écume l’emporta vers la mer. Dans un rugissement de douleur, les vagues amères battaient contre les pierres... Le corps de l’oiseau à tout jamais disparut dans le vaste océan…
Maxime Gorki
Nostradamus avait prédit la fin du monde pour l’été 1999. Comme chacun peut le constater, la terre continue de tourner et le bug du millénaire n’a pas causé trop de ravages. Le 11-Septembre a tout changé ; Saddam a été exécuté par ses compatriotes. En 2006, Liu Xiang a réalisé des miracles et en juillet 2011, Yao Ming a quitté la NBA. L’année du tremblement de terre du Sichuan, Zhang Yimou a conçu le spectacle de la cérémonie d’ouverture des jeux Olympiques au Nid d’Oiseau ; les crises monétaires internationales se sont succédé. Le Printemps arabe a éclaté. La fin du monde en 2012 annoncée par les Mayas ne s’est pas produite. Le grand « tsar » Poutine a annexé la Crimée ; l’État islamique a déclenché l’afflux des réfugiés en Europe. Leonardo DiCaprio a obtenu un oscar ; le prix Nobel de littérature a été attribué à Bob Dylan ; les frères Wachowski – que Ye Xiao adore – se sont d’abord transformés en frère et sœur, pour finalement devenir sœurs. Ce 14 août 2017, il s’est écoulé dix-huit ans depuis le jour où, selon Nostradamus, la fin du monde devait arriver.
Cai Jun (Comme Hier)
rossignol /ʀɔsiɲɔl/ nm 1. (oiseau) nightingale • avoir une voix de ~ | to have the voice of a nightingale 2. ○(de cambrioleur) picklock 3. ○(marchandise invendable) bit of junk
Synapse Développement (Oxford Hachette French - English Dictionary (French Edition))
[...] je ferraille avec les mots jusqu'à ce que tout me paraisse parfait. Mais la perfection n'est jamais atteinte. Même dans les livres que je lis, que je révère comme des créations sans nulle autre pareille, il me semble qu'il y a toujours des faiblesses et ce sont justement ces faiblesses qui font la saveur du récit. Quand on lit un auteur qu'on connaît bien, qu'on relit sans cesse, on tombe immanquablement sur de tels passages. Mais il faut le lire avec attention, ne pas s'interrompre pour aller prendre un verre d'eau, répondre au téléphone, ou manger une pomme, car alors on perd le fil, on ne voit pas le moment où l'auteur a pris un coup dans l'aile. Je me demande souvent, quand je lis les écrivains que j'admire, qui me sont nécessaires pour vivre, s'ils ont fait eux aussi la connaissance de l'oiseau de mauvais augure. Mon oiseau à moi s'est installé à demeure, il ne me quitte pas. Il me répète constamment que je ne parviendrai pas à finir mon livre, que c'est au-dessus de mes forces. Il embrouille mes pensées, il cherche à m'égarer. Je tiens bon. De nous deux, j'ai décidé que c'est moi le plus fort.
Linda Lê (Conte de l'amour bifrons)
Soudain, un gigantesque oiseau pique droit sur elle. – Au secours ! Au secours ! crie Amélie. Et elle s'enfuit en courant, le plus vite, le plus loin possible à travers la forêt. Cachée derrière une tomate géante, elle siffle de toutes ses forces. Ouf, l'oiseau est parti. Mais le train aussi…
Etsuko Watanabe (La Forêt des tomates)
Un jour un chasseur étrange est venu à sa place il hochait la tête regardait le nid l'oiseau-mère m'a caché sous son aile dans leurs œufs les tout petits se taisaient frissonnants. (p. 57).
Gellu Naum (Partea cealaltă)
L’ange parle en moi avec une voix de grenouille il parle avec une voix d'oiseau, où trouver le courage de lever ma langue parmi les herbes folles, car, voilà, les fenêtres du bistrot gonflent comme des sacs de peau bien lisse, comme des pis de vache, ils sont toujours plus près les essaims de papillons obscurs qui bruissent affamés. (p.7, début d’ « Entre les rideaux de l'expérience »)
Ion Mureşan (Le mouvement sans coeur de l'image)
Je me sens, à la nuit tombante comme un abricotier gaulé dont la racine est tenaillée par la poussière de la résine. Et parfois me sens comme branche qui d'elle-même penche et penche qui d'elle-même a long tourment et d'elle-même pleure et chante, et d'elle-même va ployant par peur secrète de l'ondée comme a peur l'oiseau sous la feuille. (Traduit du roumain par Luc–André Marcel)
Tudor Arghezi
Ils riaient aux éclats. Et, une fois la messe dite, ou accomplie quelque autre fonction de son sacerdoce, il sautait sur le dos de sa mule, plein de saudade de ses champs et des âmes fraternelles qu’il gouvernait. Parmi elles, une seule lui donnait des cheveux blancs : Firmo. Ce diable d’homme était un oiseau migrateur. Et pour quelqu’un comme lui, dont les racines plongeaient dans le sol de Vilarinho, cette réalité était une souffrance.
Miguel Torga
LE TAILLEUR NOTE MANGUER CHANTE. Tourterelles dans l'or du soir, Années de l'enfance envolées, Je voudrais seller mon cheval louvet, Au galop vers vous m'en aller. Je voudrais vers vous revenir, Attelant mon cheval louvet Et dans la roulotte de mon grand-père Chez moi je vous ramènerais. Sentier tortueux, petits saules, Et floraisons dans tous les coins, Voilà qui s'enlacent et s'aiment Le plus proche et le plus lointain. Ce qui fut voici bien longtemps Aujourd'hui c'est renouvelé En sandales d'argent s'en va Le prodige à travers le blé. Un tour suffit à l'anneau d'or Pour que s'ouvre tout l'univers, Que tout brille, bourdonne et vole En rimes, en strophes, en vers. Trilili, trille de l'oiseau, Refleurissent tous les vergers, Combien de joie, combien de peine. Faut-il pour survoler l'été? L'herbe et le grillon, tsi tsi tsi Au soir dans la fraîche buée, Que de joie faut-il que de peine Pour qu'enfin l'été soit joué! Tourterelles au feu du soir, Années de l'enfance envolées, Je voudrais seller mon cheval louvet Au galop vers vous m'en aller, Je voudrais vers vous revenir, Attelant mon cheval louvet Et dans la roulotte de mon grand-père Vous ramènerais. (p. 427-428 de L'Anthologie de la poésie yiddish de Charles Dobzynski)
Itzik Manger
SUR LA ROUTE UN ARBRE Sur la route il est un arbre Qui reste ployé Et tous les oiseaux de l'arbre Se sont égaillés. Trois vers l'ouest et trois vers l'est Et le reste au sud Laissant l'arbre à la tempête À la solitude. Je dis à ma mère : écoute Si tu n'y fais rien, Ni une ni deux, ma mère Oiseaux je deviens ! Je veux m'asseoir sur cet arbre Je le bercerai, L'hiver de belles complaintes Le consolerai. Mère dit : nenni, mon fils ! Et ses pleurs ruissellent Tu pourrais, hélas, sur l'arbre Prendre froid mortel ! Je dis : Mère, c'est dommage Pour tes yeux si beaux Et avant qu'on s'en avise Je suis un oiseau. Geint la mère : Itsik, mon âme, Au nom de Dieu, tiens, Prends au moins ce petit châle Et couvre-t'en bien, Emporte avec toi tes bottes Rude, l'hiver vient, Mets ton bonnet de fourrure Quel malheur est mien ! Emporte aussi ton chandail Et mets-le, vaurien, Si tu ne veux être l'hôte De tous les défunts ! Qu'il est dur de lever mes ailes, Trop de choses, trop Tu mis sur le corps, ma mère, Du fragile oiseau. Et tristement je regarde En ses yeux si beaux, Son amour même m'empêche De devenir oiseau. (p. 418-419 de L'Anthologie de la poésie yiddish de Charles Dobzynski)
Itzik Manger
J’attends l’an premier J’attends l’an premier d’une autre ère, l’an de la paix sur la terre. On aura démoli les grands abattoirs de l’Histoire. Mon cœur murmure déjà : « Frère, pardonne-moi cet héritage de haine, et au nom de la souffrance humaine, prends ma main, frère. Moi aussi j'ai mordu la poussière et j'ai pleuré. Tous les miens morts, éteint le feu du foyer, dans mon incendiée patrie… Aurore étrange, le sang avait lui, Les uns après les autres, les horizons tombèrent devant moi et derrière. Je franchissais les confins, des rivières et des monts. Et personne n’était plus grand que les grands soldats sans noms. Nous nous frayions une voie à travers les foules grises qui se retiraient, effrayées, comme l’eau. Les obus tuaient et creusaient du même coup le tombeau de la mère et de l’enfant. Et la mort, comme un revenant, traversait les champs désertés. Et cependant, le yacht aux ponts dorés par le soleil du Midi, comme un oiseau sans tache, flottait. Le milliardaire fumait sa havane: « Ô monde merveilleusement réglé ! » (Un ver qui grossit dans la plaie qu’il profane, de l’humanité toujours dans le sang…) Frère, n’ayons plus de ressentiments ni de rêves chauvins. Comme moi, tu travailles de tes mains. Tu laboures la terre. Peut-être, tu écris. Il y a des foyers pauvres en d’autres lieux aussi. Sur ton visage, je comprends sans mots que tu te réveilles chaque jour très tôt, et couches tard chaque soir. Donne-moi ta main, sors de ton cercueil, démolissons les historiques abattoirs, regarde : le soleil sur le seuil… (traduit du roumain par Elisabeta Isanos)
Magda Isanos (Cantarea muntilor)
L’OISEAU PARADIS Pour te surprendre ont éclot cette nuit les magnolias J’ai déposé le matin à tes pieds, je me suis vêtue en azur, pour te surprendre… L’Oiseau Paradis a chanté une chanson d’amour. Je me suis réveillée en embrassant ton ombre, le baiser brillait dans la paume de l’aube L’Oiseau Paradis a chanté une chanson d’amour… SOI-MÊME SE PRONONCER Les paroles tels des oiseaux sur les branches ont des voix de diamant Qui a vu les paroles se baigner dans des rayons de lune, se munissant ensuite d’habits bariolés, soi-même se prononcer d’une voix de diamant Elles touchent les fronts des poètes, telles des sirènes qui séduisent les voyageurs des mers au large.
Gabriela Livescu (Pasărea Paradis)
Dehors à la lumière des branches Éclatant sous leur propre sagesse, les cosses s'ouvraient. La feuille tombait, grisée, fatiguant l'air. Un oiseau se débattit au-dessus du mûrier. Comme un saint Georges au cirque, en automne, revenu du futur de mon corps, je dessinai l'au-delà. Les jours martelaient le silence comme un oreiller. Forgeron et gardien du feu, je regarde la montagne, cathédrale aux blanches torchères de mélèze, sous laquelle, en pleurs, s'est assise Eurydice. Après minuit, quand les clowns philosophent, je scrute la montagne. (p. 32)
Ion Caraion (La neige qui jamais ne neige et autres poèmes)
Le simurgh est l’oiseau symbole de la quête de soi. [Simurgul e pasărea simbol al căutării de sine.] (p. 189)
Violeta Lacatusu (Simurgul)
Que nous sommes coupables, oui ! Si mon père découvre toutes ces… hum… toutes ces choses, il va en parler et il fera vite le lien avec nous, comme ta tante, Anatole… On va croire qu’on a volé tout cela. Qu’on a tué l’oiseau. Et alors, ce sera la catastrophe. Il faut s’en débarrasser, conclut-il d’un ton péremptoire. — C’est sans doute une blague, de mauvais goût, certes,
Florence Jenner Metz (L'été des défis: Un roman pour les enfants de 8 ans et plus (Anatole t. 3) (French Edition))
présage /pʀezaʒ/ nm 1. (signe) omen • ~ de malheur | omen of doom • oiseau de mauvais ~ | bird of ill omen • ~ de mort | omen of death • heureux ~ | happy omen • bon/mauvais ~ | good/bad omen 2. (signe avant-coureur) harbinger • ~ de | harbinger of • c'est le ~ d'une brillante carrière | it's the harbinger of a brilliant career • ce coup de téléphone est le ~ d'une catastrophe | this phone call is the harbinger of a disaster 3. (prédiction) prediction présager /pʀezaʒe/ vtr (annoncer) [événement, nouvelle] to presage; (prévoir) [personne] to predict • laisser ~ | to suggest (à "to") • cela ne présage rien de bon | this does not bode well
Synapse Développement (Oxford Hachette French - English Dictionary (French Edition))
Un oiseau m’a prêté une de ses plumes et m’a siffloté qu’il était temps d’écrire à nouveau.
Yves Montmartin (Brindille)
– Tu vois Brindille, toutes ces lignes sombres, plus ou moins profondes, elles racontent toute la vie de l’arbre. Ses joies, ses peines, ses amours, le vent léger, le froid glacial, les rayons du soleil le matin, l’écureuil qui a habité dans son tronc, l’oiseau qui a fait son nid dans ses branches, la tristesse de voir ses feuilles tomber en automne, le bonheur d’en apercevoir d’autres pousser au printemps. Les amoureux qui ont gravé leurs initiales dans son écorce.
Yves Montmartin (Brindille)
La flûte Je n'étais qu'une plante inutile, un roseau. Aussi je végétais, si frêle, qu'un oiseau En se posant sur moi pouvait briser ma vie. Maintenant je suis flûte et l'on me porte envie. Car un vieux vagabond, voyant que je pleurais, Un matin en passant m'arracha du marais, De mon coeur, qu'il vida, fit un tuyau sonore, Le mit sécher un an, puis, le perçant encore, Il y fixa la gamme avec huit trous égaux ; Et depuis, quand sa lèvre aux souffles musicaux Éveille les chansons au creux de mon silence, Je tressaille, je vibre, et la note s'élance ; Le chapelet des sons va s'égrenant dans l'air ; On dirait le babil d'une source au flot clair ; Et dans ce flot chantant qu'un vague écho répète Je sais noyer le cœur de l'homme et de la bête.
Jean Richepin (La Chanson Des Gueux (French Edition))
LA MORT DE LA BICHE (MOARTEA CAPRIOAREI) La disette a tué toute brise de vent. Le soleil s’est fondu et coulé de partout. Le ciel est resté vide et brûlant Les seaux ne tirent des fontaines que de boue. Sur les bois fréquemment feux, toujours feux Dansent sauvages, sataniques jeux. Je poursuis papa en route vers les buttes, Les chardons, les sapins m’écorchent séchés. Tous les deux commençons la poursuite des chèvres, La chasse d’la famine en montagnes de tout près. La soif m’accable. Bouillit sur la pierre Le fil d’eau filtré des ruisseaux. La tempe pèse l’épaule, comme si j’erre Une autre planète, immense, étrange, ennuyeux. Nous restons dans l’endroit où encore retentissent Sur cordes de douces ondes, les ruisseaux. Quand la lune s’élève et le soleil se couche Ici viendront à la fil s’abreuver Une par une, les biches. Je dis à papa que j’ai soif. Il me fait signe de m’ taire. Enivrante eau. Comme tu t’agites limpide ! Je suis lié par soif de cette être qui meurt À l’heure fixé par loi et habitude. La vallée raisonne en bruissements flétris. Quel affreux crépuscule flotte dans l’univers ! Le sang à l’horizon. Ma poitrine rouge comme si J’ai essuyé mes mains sur mon poitrail. Comme sur autel fougères brûlent en flammes violâtres Et les étoiles frappées parmi celles-ci miroitent. Hélas ! comme je voudrais que tu ne viennes, ne viens pas Superbe offrande de mon noble bois ! Elle se monta sautant et s’arrêta Scrutant les alentours avec de crainte Ses minces narines faisaient frémir l’eau Avec les cercles en cuivre errantes. Dans ses yeux moites brillait un certain indécis Je savais qu’elle aura mal, qu’elle va mourir. Il me semblait revivre un récit Avec la biche, jadis une très belle fille. D’en haut, la pâle lumière, lunaire, Bruinait sur sa fourrure douces fleurs d’cerisier. Hélas ! comme je voudrais que pour la première fois Le coup d’fusil d’papa va échouer. Mais les vallées résonnent. Elle tombe à genoux. Elle lève sa tête, la tourne vers les étoiles La dévala alors, en déclenchant sur eaux Fuyards tourbillons de perles noires. Un oiseau bleu bonda dans les rameaux La vie d’la biche vers l’espace attardé Vola très lentement, en cris, comme en automne oiseaux Quand laissent tranquilles leurs nids tout ravagés. En chancelant je suis allé pour lui fermer Ses yeux ombreux comme en engoisse veillés de cornes Silencieux et blanc j’ai tressailli quand l’père Me dit de tout son cœur: “Voilà de la viande !” “J’ai soif”, je dis. Papa m’incite à m’abreuver. Enivrante eau, enveloppé en brume ! Je suis lié par soif de cette biche gaspillée A l’heure fixée par loi et par coutume… Mais la loi nous est déserte, étrangère Quand la vie en nous très difficile s’anime Coutumes, compassions sont toutes désertes Quand même ma sœur malade est une des victimes. La carabine d’ papa n’ émane que de fumée Hélas ! Sans vent s’empressent les feuillages en foule Papa prépare un feu tout effrayé Hélas ! comme la forêt se dénature ! De l’herbe, sans adresse, je prends en mains Une mince clochette d’un cliquetis argentin . Papa tire de la broche avec sa main Le cœur de la chevreuil et ses chauds reins. C’est quoi le cœur ?… J’ai faim. Je veux vivre, j’ voudrais… Toi, pardonne-moi, vierge ! ma biche, ma bien-aimée… J’ai sommeil… Comme il est haut le feu ! Et la forêt sauvage ! Je pleurs. Que pense papa ? Je mange. Je pleurs. Je mange… 1954 (cf. p. 15-18, traduction du roumain par Claudia PINTESCU)
Nicolae Labiş (Poezii (Biblioteca Eminescu) (Romanian Edition))
Mon cœur est si serré que j'ai l'impression d'étouffer dans mon propre corps. Respirer devient pénible et je crains que mon âme n'explose.
Sarah Braeckveldt (L'envol de l'oiseau blanc (La colombe déchue, #1))
Lorsqu’on en est rendu à détester le chant d’un oiseau parce qu’il nous rappelle tout ce qu’on hait dans sa vie, c’est qu’on a littéralement fait le tour des gens qu’on peut blâmer pour ses malheurs.
Maxim Martin (Excessif (French Edition))
La leçon de survie (À ma mère, Tudora-Dorina) Un oiseau-nuage à la traîne des autres. De soie grise est le ciel tout entier, comme le seau d’eau est en aluminium pur. Matin d’avril juste à son début. Un enfant sort d’un rêve et tâte les murs d’eau. Tape légèrement de son talon rose dans le jeune ventre. Les gardes-colombes sont près de lui. La leçon de survie n’a qu’un seul thème - la faim est trompée par une gorgée d’eau.
Clelia Ifrim
Pourquoi inventer la figure de l’ange alors que l’oiseau existe ? La beauté, la grâce, le chant sublime, le vol, les ailes, le mystère, cette gent avait toutes les caractéristiques du messager sacré.
Amélie Nothomb (Riquet à la houppe)
L’amour est un oiseau qui a besoin de chanter chaque matin et de s’envoler. Enfermez-le et il mourra petit à petit, en cherchant irrémédiablement à s’échapper de sa prison.
Alexandre Contart (L'Emprise: Romance érotique inspirée de faits réels (French Edition))
Dans mon sillage les paroles j’avais quitté mon moi-même dans une saison de l’aube et dans mon sillage les paroles sanctifiaient un bonhomme de neige dans le désert avec toutes les plaies de l’instant enveloppées dans l’aluminium invisible de la vie et avec un sourire triste dans le coin orienté au nord d’un espoir caché je m’éloignais du présent dans un passé bien moins défini que celui que j’avais réellement vécu et je rangeais attentivement dans la mémoire chaque méandre qui me testait depuis que j’étais parti comme je me souvenais de moi-même sans bruit et sans déranger il me semblait que le monde est un oiseau de paroles sorti d’un sablier délivré par le temps moi je suivrais l’ombre de la signification de chaque pas d’un comptage précis jusqu’au cercle du destin désorienté par la direction
George Schinteie (Deșertul de cuarț/ Le Désert de quartz)
Manuel de cohabitation À l’ombre de la clôture en rotin un oiseau avait été capturé. Les métiers mécaniques, amenés par la nouvelle génération au village, n’avaient pas de guide d’utilisation pour ces choses-là. Poussait entre les roseaux de la clôture la fleur appelée en roumain la robe de l’hirondelle, le liseron des champs. Les villageois la prélevaient pour en faire des couronnes, qu’ils portaient tout l’été. Ils ont ainsi prélevé, peu à peu tous les matins, jusqu’à l’ombre de l’oiseau, pris dans la clôture. C’est ainsi que l’oiseau piégé s’est envolé. (traduit du roumain par Gabrielle Danoux)
Clelia Ifrim
ce n’est qu’avec le temps qu’on peut réussir à caresser les ailes brisées d’un oiseau sauvage.
Nadège Roy (Le Prix de Ma Liberté)
C’était comme si tout à coup une vanne s’était ouverte en toi pour libérer les eaux noires de la démence. Ce matin-là, tu avais failli pour de bon perdre pied et tes yeux étaient ceux d’un oiseau aveugle et sourd qui se cogne avec rage contre les barreaux de sa cage
Abdelkader Djemaï (Un moment d'oubli (CADRE ROUGE) (French Edition))