Midi Quotes

We've searched our database for all the quotes and captions related to Midi. Here they are! All 100 of them:

Tu as compté les heures, observant avec ravissement la course des aiguilles. Le temps était fictif : était-il dix heures ou vingt-deux heures, mardi ou dimanche ? Cela n’avait pas d’importance ; de nouveau tu pouvais régulariser ta vie, à midi j’ai faim, à minuit sommeil. Un rythme, quelque chose à quoi se raccrocher.
Thierry Jonquet (Mygale)
Si tu viens, par exemple, à quatre heures de l'après-midi, dès trois heures je commencerai d'être heureux.
Antoine de Saint-Exupéry
Nous ne faisions rien de mal cet après-midi-là. Et c'est cela à mon avis le seul sens à donner à sa vie: trouver son bonheur sans augmenter la douleur du monde.
Dany Laferrière (L'art presque perdu de ne rien faire)
What about me?’ said Grantaire. ‘I’m here.’ ‘You?’ ‘Yes, me.’ ‘You? Rally Republicans! You? In defence of principles, fire up hearts that have grown cold!’ ‘Why not?’ ‘Are you capable of being good for something?’ ‘I have the vague ambition to be,’ said Grantaire. ‘You don’t believe in anything.’ ‘I believe in you.’ ‘Grantaire, will you do me a favour?’ ‘Anything. Polish your boots.’ ‘Well, don’t meddle in our affairs. Go and sleep off the effects of your absinthe.’ ‘You’re heartless, Enjolras.’ ‘As if you’d be the man to send to the Maine gate! As if you were capable of it!’ ‘I’m capable of going down Rue des Grès, crossing Place St-Michel, heading off along Rue Monsieur-le-Prince, taking Rue de Vaugirard, passing the Carmelite convent, turning into Rue d’Assas, proceeding to Rue du Cherche-Midi, leaving the Military Court behind me, wending my way along Rue des Vieilles-Tuileries, striding across the boulevard, following Chaussée du Maine, walking through the toll-gate and going into Richefeu’s. I’m capable of that. My shoes are capable of that.’ ‘Do you know them at all, those comrades who meet at Richefeu’s?' ‘Not very well. But we’re on friendly terms.’ ‘What will you say to them?’ ‘I’ll talk to them about Robespierre, of course! And about Danton. About principles.’ ‘You?’ ‘Yes, me. But I’m not being given the credit I deserve. When I put my mind to it, I’m terrific. I’ve read Prudhomme, I’m familiar with the Social Contract, I know by heart my constitution of the year II. “The liberty of the citizen ends where the liberty of another citizen begins.” Do you take me for a brute beast? I have in my drawer an old promissory note from the time of the Revolution. The rights of man, the sovereignty of the people, for God’s sake! I’m even a bit of an Hébertist. I can keep coming out with some wonderful things, watch in hand, for a whole six hours by the clock.’ ‘Be serious,’ said Enjolras. ‘I mean it,’ replied Grantaire. Enjolras thought for a few moments, and with the gesture of a man who had come to a decision, ‘Grantaire,’ he said gravely, ‘I agree to try you out. You’ll go to the Maine toll-gate.’ Grantaire lived in furnished lodgings very close to Café Musain. He went out, and came back five minutes later. He had gone home to put on a Robespierre-style waistcoat. ‘Red,’ he said as he came in, gazing intently at Enjolras. Then, with an energetic pat of his hand, he pressed the two scarlet lapels of the waistcoat to his chest. And stepping close to Enjolras he said in his ear, ‘Don’t worry.’ He resolutely jammed on his hat, and off he went.
Victor Hugo (Les Misérables)
I go to see the shadow you have become.
Stéphane Mallarmé (L'après Midi D'un Favne: Églogue)
Il y a des journées illuminées de petites choses, des riens du tout qui vous rendent incroyablement heureux ; un après-midi à chiner, un jouet qui surgit de l’enfance sur l’étal d’un brocanteur, une main qui s’attache à la votre, un appel que l’on attendait pas, une parole douce, vote enfant qui vous prend dans ses bras sans rien vous demander d’autre qu’un moment d’amour. Il y a des journées illuminées de petits moments de grâce, une odeur qui vous met l’âme en joie, un rayon de soleil qui entre par la fenêtre, le bruit de l’averse alors qu’on est encore au lit, les trottoirs enneigés ou l’arrivée du printemps et ses premiers bourgeons.
Marc Levy (Le premier jour)
On offre des fleurs parce que dans les fleurs se trouve le sens de l'Amour. Celui qui tente de posséder une fleur verra sa beauté se flétrir. Mais celui qui regarde simplement une fleur dans un champ la gardera pour toujours. Parce qu'elle va avec l'après-midi, le coucher du soleil, l'odeur de terre mouillée et les nuages sur l'horizon.
Paulo Coelho (Brida)
Now time, afternoon time, which in the Midi is as elemental as air and light, expanded and rolled billowingly outwards across the rest of the day, and upwards to the vaults of the cobalt sky, freeing everyone in its delicious sprawl from their obligations.
Ian McEwan (Black Dogs)
C'est vrai, la vie est comme ça... Tantôt un tourbillon qui nous émerveille, comme un tour de manège pendant l'enfance. Tantôt un tourbillon d'amour et d'ivresse, lorsqu'on s'endort dans les bras l'un de l'autre dans un lit trop étroit puis qu'on prend son petit déjeuner à midi parce qu'on a fait l'amour longtemps. Tantôt un tourbillon dévastateur, un typhon violent qui cherche à nous entraîner vers le fnd lorsque, pris par la tempête dans une coquille de noix, on comprend qu'on sera seul pour affronter la vague. Et que l'on a peur.
Guillaume Musso (Que serais-je sans toi?)
Le voilà le grand drame de notre société: Même les riches ne font plus envie. Ils sont gros, moches, et vulgaires, leurs femmes sont liftées, ils vont en prison, leurs enfants se droguent, ils ont des goûts de ploucs, ils posent pour Gala. Les riches d'aujourd'hui ont oublié que l'argent est un moyen non une fin. Ils ne savent plus quoi en faire. Au moins quand on est pauvre, on peut se dire qu'avec du fric, tout s'arrangerait. Mais quand on est riche, on ne peut pas se dire qu'avec une nouvelle baraque dans le Midi, une autre voiture de sport, une paire de pompes à 12000 balles, ou un mannequin supplémentaire, tout s'arrangerait. Quand on est riche, on n'a plus d'excuse. C'est pour ça que tout les milliardaires sont sous Prozac ; parce qu'ils ne font plus rêver personne, même pas eux !
Frédéric Beigbeder (L'amour dure trois ans (Marc Marronnier, #3))
Sais-tu pourquoi tu es ici, un samedi après-midi, au lieu d’être chez toi ?-Non, je ne le sais pas. Je ne me suis même pas posé la question. (…) –Parce que tu es un pro-lé-tai-re !, lui assena-t-il d’une voix forte.
Fouad Laroui (Une année chez les Français)
Në qoftë se i plotëson të gjitha dëshirat, vdes.
Enkelejd Lamaj (Vendi diku midis)
Somewhere between banging on logs and the invention of M.I.D.I. technology we have made a terrible wrong turn. We must have ridden right past our stop. We should have stepped down off the train at that moment when rhythm and harmony and technology all culminated to a single Otis Redding whine. That moment of the truest, most genuine expression of what it means to be human.
Gabriel Roth
Midis nesh kishte kohë që ishte vendosur të vinte qiririn në dritare nëse i duhej patjetër të më shihte mua. Kështu që, nëse mua do më qëllonte të kaloja andej, atëherë nga drita do të kuptoja, se më priste dhe se ajo kishte nevojë për mua. Kohët e fundit ajo e vinte shpesh qiririn....
Fyodor Dostoevsky (The Insulted and Humiliated)
Même lorsqu'il la guettait sans être vu, en ces jours d'anxiété ou il attendait une réponse à sa première lettre, il la voyait transfigurée dans la réverbération du début de l'après-midi, sous la fine pluie des fleurs de amandiers, là ou quelle que fut l'époque de l'année c'était toujours avril.
Gabriel García Márquez (Love in the Time of Cholera)
si quelque chose peut nous sauver, ce dont je doute, ce sera la vanité (...) aucun chef d'état ne souhaite passer à la postérité comme étant le taré qui a anéanti son pays en un après-midi. Et puis la trouille, peut-être. Dieu soit loué! la plupart de nos beaux politiciens ont une aversion narcissique pour l'auto-destruction. (chapitre 5)
John Le Carré (The Russia House)
C’est tout bonnement incroyable, comment un paysage peut changer en l’espace d’une même journée. Le matin, tout paraît frais et nouveau. Même l’air possède une certaine qualité. En revanche, l’après-midi, la lumière devient plus douce et les couleurs sont plus pastel. C’est ce que Bellamy préfère sur Terre pour le moment : la surprise permanente.
Kass Morgan (The 100 (The 100, #1))
But when (as will inevitably happen) mature women are again seen as sexy, it’s likely that the maxi and midi will make their triumphant return as sexy garments. Fashion
Tim Gunn (Tim Gunn's Fashion Bible: The Fascinating History of Everything in Your Closet)
Ils apportaient la preuve que la vie n’est rien d’autre qu’un rêve furtif, par un après-midi d’été.
Stephen King (Laurie (French Edition))
Nous passâmes assez près de l'île d'Aurou, qui, au moment des observations de midi, m'apparut comme une masse de bois verts, dominée par un pic d'une grande hauteur.
Jules Verne (Twenty Thousand Leagues Under the Sea)
J'allais aux cours de littérature et de sociologie, au restau U, je buvais des cafés midi et soir à la Faluche, le bar réservé aux étudiants. Je n'étais plus dans le même monde. Il y avait les autres filles, avec leurs ventres vides, et moi.
Annie Ernaux (L'événement)
Là, au milieu du pavé, — il était midi, — un grand soleil, — une créature dansait. Une créature si belle que Dieu l’eût préférée à la Vierge, et l’eût choisie pour sa mère, et eût voulu naître d’elle si elle eût existé quand il se fit homme !
Victor Hugo (Notre-Dame de Paris (French Edition))
Dès l'enfance, je percevais l'écoulement des heures, indépendantes de tout référence, de tout acte et de tout événement, la disjonction du temps de ce qui n'était pas lui, son existence autonome, son statut particulier, son empire, sa tyrannie. Je me rappelle on ne peut plus clairement cet après-midi où, por la première fois, en face de l'univers vacant, je n'étais plus que fuite d'instants rebelles à remplir encore leur fonction propre. Le temps se décollait de l'être à mes dépens.
Emil M. Cioran
Instead of Earth’s history, they had raided the data from multiple fake histories including George R. R. Martin’s Game of Thrones universe for European History and Second Life for what day-to-day life had been like when TQB left the world. Then, for shits and giggles, Bobcat and William had decided to add in midi-chlorians as a description of how some humans were able to exhibit amazing “Jedi powers.” By the end of the night, just a little inebriated, Marcus had added some data from Laurence E. Dahners’ Ell Donsaii series on traveling through the nth dimension by entrapping and using entanglement.
Michael Anderle (Might Makes Right (The Kurtherian Gambit, #18))
Comme c'était l'heure déjà où beaucoup de promeneurs rentraient déjeuner, ceux qui restaient étaient peu nombreux et, pour la plus grande part, des gens élégants. Tout d'un coup, sur le sable de l'allée, tardive, alentie et luxuriante comme la plus belle fleur et qui ne s'ouvrirait qu'à midi, Mme Swann apparaissait, épanouissant autour d'elle une toilette toujours différente mais que je me rappelle surtout mauve; puis elle hissait et déployait sur un long pédoncule, au moment de sa plus complète irradiation, le pavillon de soie d'une large ombrelle de la même nuance que l'effeuillaison des pétales de sa robe.
Marcel Proust (In the Shadow of Young Girls in Flower)
Que se serait-il passé ? Lol ne va pas loin dans l'inconnu sur lequel s'ouvre cet instant. Elle ne dispose d'aucun souvenir même imaginaire, elle n'a aucune idée sur cet inconnu. Mais ce qu'elle croit, c'est qu'elle devait y pénétrer, que c'était ce qu'il lui fallait faire, que ç'aurait été pour toujours, pour sa tête et pour son corps, leur plus grande douleur et leur plus grande joie confondues jusque dans leur définition devenue unique mais innommable faute d'un mot. J'aime à croire, comme je l'aime, que si Lol est silencieuse dans la vie c'est qu'elle a cru, l'espace d'un éclair, que ce mot pouvait exister. Faute de son existence, elle se tait. Ç'aurait été un mot-absence, un mot-trou, creusé en son centre d'un trou, de ce trou où tous les autres mots auraient été enterrés. On n'aurait pas pu le dire mais on aurait pu le faire résonner. Immense, sans fin, un gong vide, il aurait retenu ceux qui voulaient partir, il les aurait convaincus de l'impossible, il les aurait assourdis à tout autre vocable que lui-même, en une fois il les aurait nommés, eux, l'avenir et l'instant. Manquant, ce mot, il gâche tous les autres, les contamine, c'est aussi le chien mort de la plage en plein midi, ce trou de chair.
Marguerite Duras (The Ravishing of Lol Stein)
La plupart des mariages sont bâtis sur une tombe : celle de l'amour. La plupart des couples mariés ne sont que défunts amants légalement appariés. On le sent vivement, le dimanche après-midi, en les regardant déambuler sur les boulevards. On dirait des automates, attelés deux par deux à d'invisibles jougs. Parfois, la progéniture traîne derrière - satellites mystérieux enchaînés de droit à leurs auteurs inanimés.
Henry Miller (Le Monde du sexe)
[…] Les interdits dans notre religion – c'est pourquoi elle est extrêmement souple et simple – ne sont pas épais comme le Larousse. Ils portent uniquement sur les critères de bonnes mœurs. Par exemple, durant le ramadan, personne ne peut savoir si vous jeûnez ou pas, vous pouvez parfaitement manger chez vous ; en revanche, un musulman qui déjeune dans un restaurant porte atteinte à l'ordre public. Dans certains pays, on était arrivé à une véritable provocation, comme en Tunisie. Bourguiba, qui n'était pourtant pas un anarchiste, dans un attachement excessif à la laïcité que je ne m'explique pas, a demandé aux gens de ne plus faire le ramadan. C'était incroyable. Il invitait, durant cette période, des gens à déjeuner chez lui, ou encore il forçait ses soldats à aller prendre des verres de jus d'orange à midi. Voilà des atteintes à l'ordre public et aux bonnes mœurs.
Hassan II (ذاكرة ملك)
‎En fin d'après-midi à couper le souffle,tous sur cette plage merveilleuses étaient à couper le souffle,tous sur cette plage merveilleuse étaient en proie à la terreur .terreur de se trouver seul,terreur de l'obscurité qui peuplait de démons l'imagination,terreur de faire qq chose de prohibé par le code des usages,terreur du jugement de Dieu,terreur d'une justice inflexible à la moindre faute,terreur de risquer et de perdre,terreur de gagner et être jalousé,terreur d’être aimé et d’être repoussé , terreur de demander une augmentation ,d'accepter une invitation ,de se lancer dans l'inconnu , de ne pas réussir à parler une langue étrangère,de ne pas être capable d'impressionner les autres, vieillir, mourir , d’être remarqué pour ses défauts , de ne pas être remarqué pour ses qualités, de n’être remarqué ni pour ses qualités ,ni pour ses défauts.... TERREUR,TERREUR,TERREUR... La vie est le régime de la terreur , l'ombre de la guillotine.
Paulo Coelho (The Devil and Miss Prym)
Puisque tu fais de la géométrie et de la trigonométrie, je vais te donner un problème : Un navire est en mer, il est parti de Boston chargé de coton, il jauge 200 tonneaux, il fait voile vers Le Havre, le grand mât est cassé, il y a un mousse sur le gaillard d'avant, les passagers sont au nombre de douze, le vent souffle N.-E.-E., l'horloge marque trois heures un quart d'après-midi, on est au mois de mai…. On demande l'âge du capitaine? [Correspondance avec sa sœur Caroline en 1841]
Gustave Flaubert
Attends. Laisse-moi dire adieu à cette légèreté sans tache qui fut la mienne. Laisse-moi dire adieu à ma jeunesse. Il y a des soirs, des soirs de Corinthe ou d'Athènes, pleins de chants et d'odeurs qui ne m'appartiendront plus jamais. Des matins, pleins d'espoir aussi... Allons adieu! adieu! (Il vient vers Electre.) Viens, Electre, regarde notre ville. Elle est là, rouge sous le soleil, bourdonnante d'hommes et de mouches, dans l'engourdissement têtu d'un après-midi d'été; elle me repousse de tous ses murs, de tous ses toits, de toutes ses portes closes. Et pourtant elle est à prendre, je le sens depuis ce matin. Et toi aussi, Electre, tu es à prendre. Je vous prendrai. Je deviendrai hache et je fendrai en deux ces murailles obstinées, j'ouvrirai le ventre de ces maisons bigotes, elles exhaleront par leurs plaies béantes une odeur de mangeaille et d'encens; je deviendrai cognée et je m enfoncerai dans le cœur de cette ville comme la cognée dans le cœur d'un chêne.
Jean-Paul Sartre (The Flies (SparkNotes Literature Guide Series))
Que ce soit dimanche ou lundi Soir ou matin minuit midi Dans l'enfer ou le paradis Les amours aux amours ressemblent C'était hier que je t'ai dit Nous dormirons ensemble C'était hier et c'est demain Je n'ai plus que toi de chemin J'ai mis mon cœur entre tes mains Avec le tien comme il va l'amble Tout ce qu'il a de temps humain Nous dormirons ensemble Mon amour ce qui fut sera Le ciel est sur nous comme un drap J'ai refermé sur toi mes bras Et tant je t'aime que j'en tremble Aussi longtemps que tu voudras Nous dormirons ensemble.
Louis Aragon (Le fou d'Elsa)
Mais oui, maîtresse... Tenez ! juste au-dessus de nous, voilà le Chemin de saint Jacques (la Voie lactée). Il va de France droit sur l’Espagne. C’est saint Jacques de Galice qui l’a tracé pour montrer sa route au brave Charlemagne lorsqu’il faisait la guerre aux Sarrasins. Plus loin, vous avez le Char des Ames (la Grande Ourse) avec ses quatre essieux resplendissants. Les trois étoiles qui vont devant sont les Trois Bêtes, et cette toute petite contre la troisième c’est le Charretier. Voyez-vous tout autour cette pluie d’étoiles qui tombent ? Ce sont les âmes dont le bon Dieu ne veut pas chez lui... Un peu plus bas, voici le Râteau ou les Trois Rois (Orion). C’est ce qui nous sert d’horloge, à nous autres. Rien qu’en les regardant, je sais maintenant qu’il est minuit passé. Un peu plus bas, toujours vers le midi, brille Jean de Milan, le flambeau des astres (Sirius). Sur cette étoile-là, voici ce que les bergers racontent. Il paraît qu’une nuit Jean de Milan, avec les Trois Rois et la Poussinière (la Pléiade), furent invités à la noce d’une étoile de leurs amies. Poussinière, plus pressée, partit, dit-on, la première, et prit le chemin haut. Regardez-la, là-haut, tout au fond du ciel. Les Trois Rois coupèrent plus bas et la rattrapèrent ; mais ce paresseux de Jean de Milan, qui avait dormi trop tard, resta tout à fait derrière, et furieux, pour les arrêter, leur jeta son bâton. C’est pourquoi les Trois Rois s’appellent aussi le Bâton de Jean de Milan... Mais la plus belle de toutes les étoiles, maîtresse, c’est la nôtre, c’est l’Etoile du Berger, qui nous éclaire à l’aube quand nous sortons le troupeau, et aussi le soir quand nous le rentrons. Nous la nommons encore Maguelonne, la belle Maguelonne qui court après Pierre de Provence (Saturne) et se marie avec lui tous les sept ans
Alphonse Daudet (Lettres de mon moulin)
Seigneur je suis très fatigué. Je suis né fatigué. Et j'ai beaucoup marché depuis le chant du coq Et le morne est bien haut qui mène à leur école. Seigneur, je ne veux plus aller à leur école, Faites, je vous en prie, que je n'y aille plus. Je veux suivre mon père dans les ravines fraîches Quand la nuit flotte encore dans le mystère des bois Où glissent les esprits que l'aube vient chasser. Je veux aller pieds nus par les rouges sentiers Que cuisent les flammes de midi, Je veux dormir ma sieste au pied des lourds manguiers, Je veux me réveiller Lorsque là-bas mugit la sirène des blancs Et que l'Usine Sur l'océan des cannes Comme un bateau ancré Vomit dans la campagne son équipage nègre... Seigneur, je ne veux plus aller à leur école, Faites, je vous en prie, que je n'y aille plus. Ils racontent qu'il faut qu'un petit nègre y aille Pour qu'il devienne pareil Aux messieurs de la ville Aux messieurs comme il faut Mais moi je ne veux pas Devenir, comme ils disent, Un monsieur de la ville, Un monsieur comme il faut. Je préfère flâner le long des sucreries Où sont les sacs repus Que gonfle un sucre brun autant que ma peau brune. Je préfère vers l'heure où la lune amoureuse Parle bas à l'oreille des cocotiers penchés Ecouter ce que dit dans la nuit La voix cassée d'un vieux qui raconte en fumant Les histoires de Zamba et de compère Lapin Et bien d'autres choses encore Qui ne sont pas dans les livres. Les nègres, vous le savez, n'ont que trop travaillé. Pourquoi faut-il de plus apprendre dans les livres Qui nous parlent de choses qui ne sont point d'ici ? Et puis elle est vraiment trop triste leur école, Triste comme Ces messieurs de la ville, Ces messieurs comme il faut Qui ne savent plus danser le soir au clair de lune Qui ne savent plus marcher sur la chair de leurs pieds Qui ne savent plus conter les contes aux veillées. Seigneur, je ne veux plus aller à leur école.
Guy Tirolien (Balles d'or: Poèmes (Poésie) (French Edition))
Brazen and shameless, and at their own mortal peril, they had waged etheric war, anticipating that their own midi-chlorians, the Force’s proxy army, might marshal to boil their blood or stop the beating of their hearts. Risen out of themselves, discorporate and as a single entity, they had brought the power of their will to bear, asserting their sovereignty over the Force. No counterforce had risen against them. In what amounted to a state of rapture they knew that the Force had yielded, as if some deity had been tipped from its throne. On the fulcrum they had fashioned, the light side had dipped and the dark side had ascended.
James Luceno (Darth Plagueis (Star Wars))
Mon intégration d’enfant immigrante a passé par la honte de qui j’étais, le rejet de ce qui me constituait et une série de petites trahisons envers moi-même et mes parents. J’ai commencé à ne me concevoir qu’à travers les yeux des autres, en tentant d’anticiper leurs réactions. J’avais huit ans et j’avais déjà interdit à ma mère de mettre des trucs pouvant être perçus comme exotiques dans mes lunchs, m’aliénant ainsi de ma culture d’origine. Mener la bataille jusque dans mon assiette tous les midis constituait un trop grand défi dans ma vie d’écolière ; j’ai capitulé en me privant de ce qui me plaisait, me dépossédant ainsi de petits bouts de moi.
Caroline Dawson (Là où je me terre)
Avez-vous remarqué, Sténio, qu'il y a des heures où nous sommes forcés d'aimer, des heures où la poésie nous inonde, où notre cœur bat plus vite, où notre âme s'élance hors de nous et brise tous les liens de la volonté poud aller chercher une autre âme où se répandre ? Combien de fois, à l'entrée de la nuit, au lever de la lune, aux premières clartés du jour, combien de fois, dans le silence de minuit et dans cet autre silence de midi si accablant, si inquiet, si dévorant, n'ai-je pas senti mon cœur se précipiter vers un but inconnu, vers un bonheur sans forme et sans nom, qui est au ciel, qui est dans l'air, qui est partout, comme un aimant invisible, comme l'amour !
George Sand (Lélia)
Quand je la vois aujourd'hui, le corps perclus de douleurs liées à la dureté des tâches qu'elle avait dû accomplir pendant près de quinze ans, debout devant une chaîne de montage où il lui fallait accrocher des couvercles à des bocaux de verre, avec le droit de se faire remplacer dix minutes le matin et dix minutes l'après-midi pour aller aux toilettes, je suis frappé par ce que signifie concrètement, physiquement, l'inégalité sociale. Et même ce mot d'« inégalité » m'apparaît comme un euphémisme qui déréalise ce dont il s'agit : la violence nue de l'exploitation. Un corps d'ouvrière, quand il vieillit, montre à tous les regards ce qu'est la vérité de l'existence des classes. (p. 85)
Didier Eribon (Returning to Reims)
Ma mère s'occupait plutôt de l'épicerie, mon père du café. D'un coté la bousculade de midi, le temps minuté, les clientes n'aiment pas attendre, c'est un monde debout, aux volontés multiples, une bouteille de bière, un paquet d'épingles neige, méfiant, à rassurer constamment, vous verrez cette marque-là c'est bien meilleur. Du théâtre, du bagout. Ma mère sortait lessivée, rayonnante, de sa boutique. De l'autre côté, les petits verres pépères, la tranquillité assise, le temps sans horloge, des hommes installés là pour des heures. Inutile de se précipiter, pas besoin de faire l'article ni même la conversation, les clients causent pour deux. Ça tombe bien, mon père est lunatique, c'est ma mère qui le dit.
Annie Ernaux (A Frozen Woman)
Je les ai rejoints pour leur dire au revoir, et le visage de Gatsby reflétait de nouveau une stupeur éperdue, comme s'il mettait en doute l'essence même de ce bonheur trop neuf. Près de cinq ans! Et par moments peut-être au cours de cette après-midi Daisy s'était-elle montrée inférieure à ses rêves — mais elle n'était pas fautive. Cela tenait à la colossale vigueur de son aptitude à rêver. Il l'avait projetée au-delà de Daisy, au-delà de tout. Il s'y était voué lui-même avec une passion d'inventeur, modifiant, amplifiant, décorant ses chimères de la moindre parure scintillante qui passait à sa portée. Ni le feu ni la glace ne sauraient atteindre en intensité ce qu'enferme un homme dans les illusions de son cœur.
F. Scott Fitzgerald (The Great Gatsby)
Anywhere. To Brittany. The Midi. It seems the Germans have crossed the Seine. What can we do?” she repeated. “I have no idea, Madame,” said Marcel frostily. They’d waited long enough to ask his opinion. They should have left last night, he thought. Isn’t it just pathetic to see rich, famous people who have no more common sense than animals! And even animals can sense danger … As for him, well, he wasn’t afraid of the Germans. He’d seen them in ’14. He’d be left alone; he was too old to be called up. But he was outraged: the house, the furniture, the silver—they hadn’t thought about anything in time. He let out a barely audible sigh. He would have had everything wrapped up long ago, hidden away in packing cases, in a safe place.
Irène Némirovsky (Suite Française)
C’était une femme originale et solitaire. Elle entretenait un commerce étroit avec les esprits, épousait leurs querelles et refusait de voir certaines personnes de sa famille mal considérées dans le monde où elle se réfugiait. Un petit héritage lui échut qui venait de sa soeur. Ces cinq mille francs, arrivés à la fin d’une vie, se révélèrent assez encombrants. Il fallait les placer. Si presque tous les hommes sont capables de se servir d’une grosse fortune, la difficulté commence quand la somme est petite. Cette femme resta fidèle à elle-même. Près de la mort, elle voulut abriter ses vieux os. Une véritable occasion s’offrait à elle. Au cimetière de sa ville, une concession venait d’expirer et, sur ce terrain, les propriétaires avaient érigé un somptueux caveau, sobre de lignes, en marbre noir, un vrai trésor à tout dire, qu’on lui laissait pourla somme de quatre mille francs. Elle acheta ce caveau. C’était là une valeur sûre, à l’abri des fluctuations boursières et des événements politiques. Elle fit aménager la fosse intérieure, la tint prête à recevoir son propre corps. Et, tout achevé, elle fit graver son nom en capitales d’or. Cette affaire la contenta si profondément qu’elle fut prise d’un véritable amour pour son tombeau. Elle venait voir au début les progrès des travaux Elle finit par se rendre visite tous les dimanches après-midi. Ce fut son unique sortie et sa seule distraction. Vers deux heures de l’après-midi, elle faisait le long trajet qui l’amenait aux portes de la ville où se trouvait le cimetière. Elle entrait dans le petit caveau, refermait soigneusement la porte, et s’agenouillait sur le prie-Dieu. C’est ainsi que, mise en présence d’elle-même, confrontant ce qu’elle était et ce qu’elle devait être, retrouvant l’anneau d’une chaîne toujours rompue, elle perça sans effort les desseins secrets de la Providence. Par un singulier symbole, elle comprit même un jour qu’elle était morte aux yeux du monde. À la Toussaint, arrivée plus tard que d’habitude, elle trouva le pas de la porte pieusement jonché de violettes. Par une délicate attention, des inconnus compatissants devant cette tombe laissée sans fleurs, avaient partagé les leurs et honoré la mémoire de ce mort abandonné à lui-même.
Albert Camus (L'envers et l'endroit)
Et le temps est une chose étonnante. La plupart d’entre nous ne vivent que pour ce qui est devant eux. Pour quelques jours, quelques semaines, quelques années. L’un des moments les plus douloureux dans la vie de chacun est sans doute l’instant où l’on a atteint l’âge où il y a plus de choses à voir en arrière que vers l’avant. Quand le temps n’est plus devant nous, nous devons trouver d’autres raisons de vivre. Le souvenir, peut-être. Les après-midi au soleil, la main d’une autre personne dans la sienne. Le parfum des plates-bandes en fleurs. Les dimanches au café. Les petits-enfants, peut-être. Nous trouvons une façon d’exister pour l’avenir d’un autre. Ce n’est pas qu’Ove est mort quand Sonja l’a abandonné. Il a seulement arrêté de vivre.
Fredrik Backman (A Man Called Ove)
The result was a sort of condensed literature, an essence of nutriment, a sublimate of art. It was a device which Mallarmé after first employing it only sparingly in his earlier works, had openly and boldly adopted in a piece he wrote on Théophile Gautier and in the l’Après-midi du faune, an eclogue in which the subtleties of sensual joys were unfolded in mysterious, softly suggestive verses, broken suddenly by this frantic, wild-beast cry of the Faun: "Alors m’éveillerai-je à la ferveur première, Droit et seul sous un flot antique de luminère, Lys! et l’un de vous tous pour l’ingénuité." Then shall I awake to the pristine fervour, standing upright and alone under an old-world flood of light, Flower of the lily! and the one of you all for innocence!
Joris-Karl Huysmans
Wafa a peur, parfois, de vieillir dans un de ce parcs. De sentir ce genoux craquer sur ce vieux bancs gelés, de n'avoir même plus la force de soulever un enfant. Alphonse va grandir. Il ne remettra plus les pieds dans un square, un après-midi d'hiver. Il ira au soleil. Il prendra des vacances. Peut-être même qu'un jouril dormira dans une des chambres du Grand Hôtel, où elle massait les hommes. Lui, qu'elle a élevé, il se fera servir par une de ses soeurs ou un de ses cousins, sur la terrasse pavée de carreaux jaunes et bleus. "Tu vois, tout se retourne et tout s'inverse. Son enfance et ma vieillesse. Ma jeunesse et sa vie d'homme. Le destin est vicieux comme un reptile, il s'arrange toujours pour nous pousser du mauvais côté de la rampe." La pluie tombe. Il faut rentrer.
Leïla Slimani (The Perfect Nanny)
Enfin, en continuant à suivre du dedans au−dehors les états simultanément juxtaposés dans ma conscience, et avant d'arriver jusqu'à l'horizon réel qui les enveloppait, je trouve des plaisirs d'un autre genre, celui d'être bien assis, de sentir la bonne odeur de l'air, de ne pas être dérangé par une visite et, quand une heure sonnait au clocher de Saint−hilaire, de voir tomber morceau par morceau ce qui de l'après−midi était déjà consommé, jusqu'à ce que j'entendisse le dernier coup qui me permettait de faire le total et après lequel le long silence qui le suivait semblait faire commencer, dans le ciel bleu, toute la partie qui m'était encore concédée pour lire jusqu'au bon dîner qu'apprêtait Françoise et qui me réconforterait des fatigues prises, pendant la lecture du livre, à la suite de son héros.
Marcel Proust (Swann's Way)
Voisine Je peux rester des après-midi entiers à regarder cette fille, caché derrière mon rideau. Je me demande ce qu'elle peut écrire sur son ordinateur. A quoi elle pense quand elle regarde par la fenêtre. Je me demande ce qu'elle mange, ce qu'elle utilise comme dentifrice, ce qu'elle écoute comme musique. Un jour, je l'ai vue danser toute seule. Je me demande si elle a des frères et sœurs, si elle met la radio quand elle se lève le matin, si elle préfère l'Espagne ou l'Italie, si elle garde son mouchoir en boule dans sa main quand elle pleure et si elle aime Thomas Bernhard. Je me demande comment elle dort et comment elle jouit. Je me demande comment est son corps de près. Je me demande si elle s'épile ou si au contraire elle a une grosse toison. Je me demande si elle lit des livres en anglais. Je me demande ce qui la fait rire, ce qui la met hors d'elle, ce qui la touche et si elle a du goût. Qu'est-ce qu'elle peut bien en penser, cette fille, de la hausse du baril de pétrole et des Farc, et que dans trente ans il n'y aura sans doute plus de gorilles dans les montagnes du Rwanda ? Je me demande à quoi elle pense quand je la vois fumer sur son canapé, et ce qu'elle fume comme cigarettes. Est-ce que ça lui pèse d'être seule ? Est-ce qu'elle a un homme dans sa vie ? Et si c'est le cas, pourquoi c'est elle qui va toujours chez lui ? Pourquoi il n'y a jamais d'homme chez elle ? Je me demande comment elle se voit dans vingt ans. Je me demande quel sens elle donne à sa vie. Qu'est-ce qu'elle pense de sa vie quand elle est comme ça, toute seule, chez elle ? Si ça se trouve, elle n'a aucun intérêt, cette fille.
David . Thomas (La Patience des buffles sous la pluie)
The idea of Solution was that if you asked questions and didn’t keep mindlessly building widgets, your score would be lower, but you would find out you were working in a factory that supplied machine parts to the Third Reich. Once you had this information, you could potentially slow your output. You could make the bare number of parts required not to be detected by the Reich, or you could stop producing parts entirely. The player who did not ask questions, the Good German, would blithely get the highest score possible, but in the end, they’d find out what their factory was doing. Fraktur-style script blazed across the screen: Congratulations, Nazi! You have helped lead the Third Reich to Victory! You are a true Master of Efficiency. Cue MIDI Wagner. The idea of Solution was that if you won the game on points, you lost it morally.
Gabrielle Zevin (Tomorrow, and Tomorrow, and Tomorrow)
un soir de guerre et ceux qui regardent parmi nous bouche bée voient la beauté devenir effroyable coucher de soleil, souffle de nuages gris aux stries rouges nous observons une maison qui brûle tout l'après-midi, toute la nuit toutes les nuits nous regardons un autre feu qui brûle Mardi Butler house Mercredi radio grenade libre Jeudi poste de police [...] à chaque bruit nouveau de la guerre dans la froide lumière de cinq heures du matin il manque quelque chose quelques parties du corps quelques lieux de ce monde une île, un endroit auquel penser Je marche sur un rocher d'un rivage de la Barbade cherchant où était grenade à présent le vol d un bombardier américain laisse une trace de viol dans la chambre de chaque réveil que devons nous faire aujourd'hui prêt à combattre couchés dans le couloir à les attendre la peur nous tient éveillés et nous fait rêver de sommeil
Dionne Brand
Les après-midi d'hiver, en rentrant de l'école, Peter n'aimait rien tant que d'envoyer valser ses chaussures et de s'allonger à côté de Guillaume, devant le feu de cheminée du salon. Il aimait se mettre exactement à la hauteur de Guillaume, son visage à deux doigts de la tête féline, et observer à quel point celle-ci était réellement extraordinaire, si merveilleusement non humaine, tout ébouriffée de poils noirs. Ils encadraient un minuscule visage enfoui sous la fourrure, paré de moustaches blanches légèrement incurvées vers le bas. Les poils des sourcils jaillissaient droit comme des antennes de radio et les yeux verts malachite fendus en amande étaient comme des fenêtres entrouvertes sur un monde dans lequel Peter ne pourrait jamais pénétrer. Son approche déclenchait un tonnerre de ronronnements intenses d'une sonorité si grave et si forte que le sol en vibrait. Peter savait qu'il était indiscutablement le bienvenu.
Ian McEwan (The Daydreamer)
A liberal arts education teaches you how to think – I read that somewhere. The hard facts you learn are secondary to that. The big thing you take away from school with you is how to induct and deduct in a constructive way.’ ‘That’s good,’ Harold said. ‘I like that.’ Now his hand did drop on Fran’s shoulder. She didn’t shrug it away, but she was unhappily conscious of its presence. ‘But it isn’t good,’ Peri said fiercely, and in his surprise, Harold took his hand off Fran’s shoulder. She felt lighter immediately. ‘No?’ he asked, rather timidly. ‘He’s dying!’ Peri said, not loudly but in an angry, helpless way. ‘He’s dying because we’ve all been spending our time learning how to bullshit each other in dorms and the living rooms of cheap apartments in college towns. Oh, I could tell you about the Midi Indians of New Guinea, and Harold could explain the literary technique of the later English poets, but what good does any of that do my Mark?’ ‘If we had somebody from med school –’ Fran began tentatively.
Stephen King (The Stand)
Augmentez la dose de sports pour chacun, développez l'esprit d'équipe, de compétition, et le besoin de penser est éliminé, non ? Organiser, organisez, super-organisez des super-super-sports. Multipliez les bandes dessinées, les films; l'esprit a de moins en moins d'appétits. L'impatience, les autos-trades sillonnées de foules qui sont ici, là, partout, nulle part. Les réfugiés du volant. Les villes se transforment en auberges routières; les hommes se déplacent comme des nomades suivant les phases de la lune, couchant ce soir dans la chambre où tu dormais à midi et moi la veille. (1re partie) On vit dans l'immédiat. Seul compte le boulot et après le travail l'embarras du choix en fait de distractions. Pourquoi apprendre quoi que ce soit sinon à presser les boutons, brancher des commutateurs, serrer des vis et des écrous ? Nous n'avons pas besoin qu'on nous laisse tranquilles. Nous avons besoin d'être sérieusement tracassés de temps à autre. Il y a combien de temps que tu n'as pas été tracassée sérieusement ? Pour une raison importante je veux dire, une raison valable ? - Tu dois bien comprendre que notre civilisation est si vaste que nous ne pouvons nous permettre d'inquiéter ou de déranger nos minorités. Pose-toi la question toi-même. Que recherchons-nous, par-dessus tout, dans ce pays ? Les gens veulent être heureux, d'accord ? Ne l'as-tu pas entendu répéter toute la vie ? Je veux être heureux, déclare chacun. Eh bien, sont-ils heureux ? Ne veillons-nous pas à ce qu'ils soient toujours en mouvement, toujours distraits ? Nous ne vivons que pour ça, c'est bien ton avis ? Pour le plaisir, pour l'excitation. Et tu dois admettre que notre civilisation fournit l'un et l'autre à satiété. Si le gouvernement est inefficace, tyrannique, vous écrase d'impôts, peu importe tant que les gens n'en savent rien. La paix, Montag. Instituer des concours dont les prix supposent la mémoire des paroles de chansons à la mode, des noms de capitales d'État ou du nombre de quintaux de maïs récoltés dans l'Iowa l'année précédente. Gavez les hommes de données inoffensives, incombustibles, qu'ils se sentent bourrés de "faits" à éclater, renseignés sur tout. Ensuite, ils s'imagineront qu'ils pensent, ils auront le sentiment du mouvement, tout en piétinant. Et ils seront heureux, parce que les connaissances de ce genre sont immuables. Ne les engagez pas sur des terrains glissants comme la philosophie ou la sociologie à quoi confronter leur expérience. C'est la source de tous les tourments. Tout homme capable de démonter un écran mural de télévision et de le remonter et, de nos jours ils le sont à peu près tous, est bien plus heureux que celui qui essais de mesurer, d'étalonner, de mettre en équations l'univers ce qui ne peut se faire sans que l'homme prenne conscience de son infériorité et de sa solitude. Nous sommes les joyeux drilles, les boute-en-train, toi, moi et les autres. Nous faisons front contre la marée de ceux qui veulent plonger le monde dans la désolation en suscitant le conflit entre la théorie et la pensée. Nous avons les doigts accrochés au parapet. Tenons bon. Ne laissons pas le torrent de la mélancolie et de la triste philosophie noyer notre monde. Nous comptons sur toi. Je ne crois pas que tu te rendes compte de ton importance, de notre importance pour protéger l'optimisme de notre monde actuel.
Ray Bradbury (Fahrenheit 451)
Papa-bobo précipité avec inquiétude sur mon genou saignant, qui va chercher les médicaments et s'installera des heures au chevet de mes varicelle, rougeole et coqueluche pour me lire Les Quatre Filles du docteur March ou jouer au pendu. Papa-enfant, "tu es plus bête qu'elle", dit-elle. Toujours prêt à m'emmener à la foire, aux films de Fernandel, à me fabriquer une paire d'échasses et à m'initier à l'argot d'avant la guerre, pépédéristal et autres cezigue pâteux qui me ravissent. Papa indispensable pour me conduire à l'école et m'attendre midi et soir, le vélo à la main, un peu à l'écart de la cohue des mères, les jambes de son pantalon resserrées en bas par des pinces en fer. Affolé par le moindre retard. Après, quand je serai assez grande pour aller seule dans les rues, il guettera mon retour. Un père déjà vieux émerveillé d'avoir une fille. Lumière jaune fixe des souvenirs, il traverse la cour, tête baissée à cause du soleil, une corbeille sous le bras. J'ai quatre ans, il m'apprend à enfiler mon manteau en retenant les manches de mon pull-over entre mes poings pour qu'elles ne boulichonnent pas en haut des bras. Rien que des images de douceur et de sollicitude. Chefs de famille sans réplique, grandes gueules domestiques, héros de la guerre ou du travail, je vous ignore, j'ai été la fille de cet homme-là.
Annie Ernaux (A Frozen Woman)
Mais les signes de ce qui m'attendait réellement, je les ai tous négligés. Je travaille mon diplôme sur le surréalisme à la bibliothèque de Rouen, je sors, je traverse le square Verdrel, il fait doux, les cygnes du bassin ont reparu, et d'un seul coup j'ai conscience que je suis en train de vivre peut-être mes dernières semaines de fille seule, libre d'aller où je veux, de ne pas manger ce midi, de travailler dans ma chambre sans être dérangée. Je vais perdre définitivement la solitude. Peut-on s'isoler facilement dans un petit meublé, à deux. Et il voudra manger ses deux repas par jour. Toutes sortes d'images me traversent. Une vie pas drôle finalement. Mais je refoule, j'ai honte, ce sont des idées de fille unique, égocentrique, soucieuse de sa petite personne, mal élevée au fond. Un jour, il a du travail, il est fatigué, si on mangeait dans la chambre au lieu d'aller au restau. Six heures du soir cours Victor-Hugo, des femmes se précipitent aux Docks, en face du Montaigne, prennent ci et ça sans hésitation, comme si elles avaient dans la tête toute la programmation du repas de ce soir, de demain peut-être, pour quatre personnes ou plus aux goûts différents. Comment font-elles ? [...] Je n'y arriverai jamais. Je n'en veux pas de cette vie rythmée par les achats, la cuisine. Pourquoi n'est-il pas venu avec moi au supermarché. J'ai fini par acheter des quiches lorraines, du fromage, des poires. Il était en train d'écouter de la musique. Il a tout déballé avec un plaisir de gamin. Les poires étaient blettes au coeur, "tu t'es fait entuber". Je le hais. Je ne me marierai pas. Le lendemain, nous sommes retournés au restau universitaire, j'ai oublié. Toutes les craintes, les pressentiments, je les ai étouffés. Sublimés. D'accord, quand on vivra ensemble, je n'aurai plus autant de liberté, de loisirs, il y aura des courses, de la cuisine, du ménage, un peu. Et alors, tu renâcles petit cheval tu n'es pas courageuse, des tas de filles réussissent à tout "concilier", sourire aux lèvres, n'en font pas un drame comme toi. Au contraire, elles existent vraiment. Je me persuade qu'en me mariant je serai libérée de ce moi qui tourne en rond, se pose des questions, un moi inutile. Que j'atteindrai l'équilibre. L'homme, l'épaule solide, anti-métaphysique, dissipateur d'idées tourmentantes, qu'elle se marie donc ça la calmera, tes boutons même disparaîtront, je ris forcément, obscurément j'y crois. Mariage, "accomplissement", je marche. Quelquefois je songe qu'il est égoïste et qu'il ne s'intéresse guère à ce que je fais, moi je lis ses livres de sociologie, jamais il n'ouvre les miens, Breton ou Aragon. Alors la sagesse des femmes vient à mon secours : "Tous les hommes sont égoïstes." Mais aussi les principes moraux : "Accepter l'autre dans son altérité", tous les langages peuvent se rejoindre quand on veut.
Annie Ernaux (A Frozen Woman)
En floréal, cet énorme buisson, libre derrière sa grille et dans ses quatre murs, entrait en rut dans le sourd travail de la germination universelle, tressaillait au soleil levant presque comme une bête qui aspire les effluves de l’amour cosmique et qui sent la sève d’avril monter et bouillonner dans ses veines, et, secouant au vent sa prodigieuse chevelure verte, semait sur la terre humide, sur les statues frustes, sur le perron croulant du pavillon et jusque sur le pavé de la rue déserte, les fleurs en étoiles, la rosée en perles, la fécondité, la beauté, la vie, la joie, les parfums. À midi mille papillons blancs s’y réfugiaient, et c’était un spectacle divin de voir là tourbillonner en flocons dans l’ombre cette neige vivante de l’été. Là, dans ces gaies ténèbres de la verdure, une foule de voix innocentes parlaient doucement à l’âme, et ce que les gazouillements avaient oublié de dire, les bourdonnements le complétaient. Le soir une vapeur de rêverie se dégageait du jardin et l’enveloppait ; un linceul de brume, une tristesse céleste et calme, le couvraient ; l’odeur si enivrante des chèvrefeuilles et des liserons en sortait de toute part comme un poison exquis et subtil ; on entendait les derniers appels des grimpereaux et des bergeronnettes s’assoupissant sous les branchages ; on y sentait cette intimité sacrée de l’oiseau et de l’arbre ; le jour les ailes réjouissent les feuilles, la nuit les feuilles protégent les ailes.
Victor Hugo (Les Misérables)
JEANNE ENDORMIE. -- I LA SIESTE Elle fait au milieu du jour son petit somme; Car l'enfant a besoin du rêve plus que l'homme, Cette terre est si laide alors qu'on vient du ciel ! L'enfant cherche à revoir Chérubin, Ariel, Ses camarades, Puck, Titania, les fées, Et ses mains quand il dort sont par Dieu réchauffées. Oh ! comme nous serions surpris si nous voyions, Au fond de ce sommeil sacré, plein de rayons, Ces paradis ouverts dans l'ombre, et ces passages D'étoiles qui font signe aux enfants d'être sages, Ces apparitions, ces éblouissements ! Donc, à l'heure où les feux du soleil sont calmants, Quand toute la nature écoute et se recueille, Vers midi, quand les nids se taisent, quand la feuille La plus tremblante oublie un instant de frémir, Jeanne a cette habitude aimable de dormir; Et la mère un moment respire et se repose, Car on se lasse, même à servir une rose. Ses beaux petits pieds nus dont le pas est peu sûr Dorment; et son berceau, qu'entoure un vague azur Ainsi qu'une auréole entoure une immortelle, Semble un nuage fait avec de la dentelle; On croit, en la voyant dans ce frais berceau-là, Voir une lueur rose au fond d'un falbala; On la contemple, on rit, on sent fuir la tristesse, Et c'est un astre, ayant de plus la petitesse; L'ombre, amoureuse d'elle, a l'air de l'adorer; Le vent retient son souffle et n'ose respirer. Soudain, dans l'humble et chaste alcôve maternelle, Versant tout le matin qu'elle a dans sa prunelle, Elle ouvre la paupière, étend un bras charmant, Agite un pied, puis l'autre, et, si divinement Que des fronts dans l'azur se penchent pour l'entendre, Elle gazouille...-Alors, de sa voix la plus tendre, Couvrant des yeux l'enfant que Dieu fait rayonner, Cherchant le plus doux nom qu'elle puisse donner À sa joie, à son ange en fleur, à sa chimère: -Te voilà réveillée, horreur ! lui dit sa mère.
Victor Hugo (L'Art d'être grand-père)
Le dément - N'avez-vous pas entendu parler de ce dément qui, dans la clarté de midi alluma une lanterne, se précipita au marché et cria sans discontinuer : « Je cherche Dieu ! Je cherche Dieu ! » –Étant donné qu'il y avait justement là beaucoup de ceux qui ne croient pas en Dieu, il déchaîna un énorme éclat de rire. S'est-il donc perdu ? disait l'un. S'est-il égaré comme un enfant ? disait l'autre. Ou bien s'est-il caché ? A-t-il peur de nous ? S'est-il embarqué ? A-t-il émigré ?–ainsi criaient-ils en riant dans une grande pagaille. Le dément se précipita au milieu d'eux et les transperça du regard. « Où est passé Dieu ? lança-t-il, je vais vous le dire ! Nous l'avons tué,–vous et moi ! Nous sommes tous ses assassins ! Mais comment avons-nous fait cela ? Comment pûmes-nous boire la mer jusqu'à la dernière goutte ? Qui nous donna l'éponge pour faire disparaître tout l'horizon ? Que fîmes-nous en détachant cette terre de son soleil ? Où l'emporte sa course désormais ? Où nous emporte notre course ? Loin de tous les soleils ? Ne nous abîmons-nous pas dans une chute permanente ? Et ce en arrière, de côté, en avant, de tous les côtés ? Est-il encore un haut et un bas ? N'errons-nous pas comme à travers un néant infini ? L'espace vide ne répand-il pas son souffle sur nous ? Ne s'est-il pas mis à faire plus froid ? La nuit ne tombe-t-elle pas continuellement, et toujours plus de nuit ? Ne faut-il pas allumer des lanternes à midi ? N'entendons-nous rien encore du bruit des fossoyeurs qui ensevelissent Dieu ? Ne sentons-nous rien encore de la décomposition divine ?–les dieux aussi se décomposent ! Dieu est mort ! Dieu demeure mort ! Et nous l'avons tué ! Comment nous consolerons-nous, nous, assassins entre les assassins ? Ce que le monde possédait jusqu'alors de plus saint et de plus puissant, nos couteaux l'ont vidé de son sang,–qui nous lavera de ce sang ? Avec quelle eau pourrions-nous nous purifier ? Quelles cérémonies expiatoires, quels jeux sacrés nous faudra-t-il inventer ? La grandeur de cet acte n'est-elle pas trop grande pour nous ? Ne nous faut-il pas devenir nous-mêmes des dieux pour apparaître seulement dignes de lui ? Jamais il n'y eut acte plus grand,–et quiconque naît après nous appartient du fait de cet acte à une histoire supérieure à ce que fut jusqu'alors toute histoire ! » Le dément se tut alors et considéra de nouveau ses auditeurs : eux aussi se taisaient et le regardaient déconcertés. Il jeta enfin sa lanterne à terre : elle se brisa et s'éteignit. « Je viens trop tôt, dit-il alors, ce n'est pas encore mon heure. Cet événement formidable est encore en route et voyage,–il n'est pas encore arrivé jusqu'aux oreilles des hommes. La foudre et le tonnerre ont besoin de temps, la lumière des astres a besoin de temps, les actes ont besoin de temps, même après qu'ils ont été accomplis, pour être vus et entendus. Cet acte est encore plus éloigné d'eux que les plus éloignés des astres,–et pourtant ce sont eux qui l'ont accompli. » On raconte encore que ce même jour, le dément aurait fait irruption dans différentes églises et y aurait entonné son Requiem aeternam deo. Expulsé et interrogé, il se serait contenté de rétorquer constamment ceci : « Que sont donc encore ces églises si ce ne sont pas les caveaux et les tombeaux de Dieu ? »
Friedrich Nietzsche (The Gay Science: With a Prelude in Rhymes and an Appendix of Songs)
En proie à cette pensée lancinante, aussi régulière qu'une goutte d'eau tombant dans un seau : Nora est partie et il va vivre sans elle. Il a le pressentiment qu'il n'y arrivera pas. Il fera trop froid. L'obscurité tombera à midi et le vent arctique soufflera dans les rues désertées. Les canalisations éclateront, l'herbe poussera dans les craquelures du ciment, les gens boucheront toutes les issues avec des matelas et, à la fin, les animaux transis se coucheront pour mourir, sans avoir connu Nora. Le monde sans elle ressemblera à ça.
Patrick Lapeyre (Life is Short and Desire Endless)
« J’imagine que vous avez déjà appris, par les journaux ou la radio, la nouvelle douloureuse de la mort de René Guénon, survenue dans la nuit du 7 au 8 janvier. J’ai reçu votre lettre le 8 janvier en même temps que la nouvelle de son agonie. Le jour suivant j’apprenais qu’il était décédé. Il souffrait depuis plusieurs mois et avait cessé toutes ses correspondances vers la fin novembre. Il souffrait d’un œdème à une jambe, causé par des rhumatismes. En décembre le danger semblait complètement écarté, mais l’empoisonnement de son sang lui causa un abcès à la gorge et il semble que cela ait accéléré sa fin, si cela n’en fut pas la cause. Il y a eu des moments durant ses derniers mois où, comme je vous le disais, il était clair que je le dérangeais et que je le fatiguais ; sa résistance avait bien diminué. Mais il était lucide jusqu’à ses derniers instants. « Voici quelques détails bien touchants : durant ses derniers jours, il semble qu’il savait qu’il allait mourir, et dans l’après-midi du 7 janvier il performa un dhikr très intense, soutenu de chaque côté par son épouse et un membre de sa famille. Les femmes étaient fatiguées et s’épuisèrent avant lui. Elles racontent que ce jour là, sa sueur avait l’odeur du parfum de fleurs. Finalement, il leur demanda avec insistance la permission de mourir, ce qui montre bien qu’il pouvait choisir le moment de sa mort. Les femmes le supplièrent de rester en vie plus longtemps. Finalement, il demanda à son épouse : « Ne puis-je mourir maintenant ? J’ai tellement souffert ! » Elle lui répondit en acquiesçant : « Avec la protection de Dieu ! » Il mourut alors presque immédiatement, après qu’il fit une ou deux invocations de plus ! « Quelques détails de plus : son chat, qui semblait en parfaite santé, a commencé à gémir et mourut quelques heures plus tard. Le jour de sa mort, René Guénon avait rendu son épouse perplexe en lui disant qu’après son décès elle devait laisser sa chambre inchangée. Personne ne devait toucher ses livres ou ses papiers. Il souligna qu’autrement il ne serait pas capable de la voir, elle et leurs enfants, mais dans cette chambre non perturbée il demeurerait assis à son bureau et il pourrait continuer à les voir, même si eux ne pourraient le voir ! » – Michel Vâlsan, lettre à Vasile Lovinescu, 18 juin 1951.
Michel Vâlsan
Le Bouddha lui aussi conseille de ne plus manger après midi, une règle appliquée par les moines qui suivent la tradition et dont le fondement se comprend très bien, de façon logique.
Frédéric Deltour (Ecoute ton coeur et vis tes rêves!!! Santé, Sérénité, Succès: Guide pratique de Santé et Bien-être, Forme et Détente, Confiance en soi et Estime de soi, ... Psychologie. t. 2) (French Edition))
Un Algérien vivant à Paris en 1962 était un être traqé. Tandis que les Algériens se battaient contre l'armée française dans leurs montagnes et ds les villes européanisées d'Alger et d'Oran, des groupes terroristes paramilitaires tombaient sans discrimination sur les hommes et les femmes dans la capitale colonialiste, pour la simple raison qu'ils étaient ou paraissaient être algériens. A Paris, des bombes explosaient dans les cafés fréquentés par les Nord-Africains, des corps ensanglantés étaient découverts dans les rues sombres et des graffiti anti-algériens défiguraient les murs des immeubles et des stations de métro. Un après-midi, je me rendis à une manifestation qui avait lieu sur la place de la Sorbonne en faveur du peuple algérien. Quand les flics la dispersèrent à coups de lances d'incendie à haute pression, ils se montrèrent aussi vicieux que les flicsau cou rouge de Birmimgham qui avaient reçu les Marcheurs de la Paix avec des chiens et des lances d'incendie." p.144
Angela Y. Davis
se reposant de tout un après-midi de flânerie.
Émile Zola (Son Excellence Eugène Rougon (Les Rougon-Macquart, #6))
ceux qui crèvent d'ennui, le dimanche après-midi parce qu'il voient venir le lundi et le mardi, et le mercredi , et le jeudi et le vendredi et le samedi et le dimanche apres midi
Jacques Prévert (Paroles)
a device created today with a MIDI port on it is still capable of communicating with a device manufactured over 30 years ago
Paul D. Lehrman - What is MIDI
There has to be a minimum amount of Off time between one MIDI byte and the next: a “resting” interval of 1/31,250 second
Paul D. Lehrman (What is MIDI)
Since the MIDI-DIN bit rate is 31,250 bits per second, and there are 10 bits in a byte, the MIDI byte rate is 3,125 bytes per second.
Paul D. Lehrman (What is MIDI)
there is no such thing as two absolutely simultaneously-occurring events in MIDI—any two events must be at least 0.6 milliseconds apart
Paul D. Lehrman (What is MIDI)
A MIDI cable consists of a shielded twoconductor twisted pair, the same as balanced audio cable. The MIDI OUT jack is a 5-pin circular DINstyle connector. DIN connectors were at one time common in European hi-fi equipment, which is where the name came from: it’s an acronym for “Deutsche Industrie Norm,” which means nothing more exotic than “German Industrial Standard.
Paul D. Lehrman (What is MIDI)
Is that hell? Will they be there forever? Yes, it is hell. We call it The Cleansing here. Any of them can leave The Cleansing at any time, they just need to turn to The Great-Eternal, and they can leave. The purpose is to purge them of sin, evil, and darkness, so they will be worthy of a RY-VER of light. They would not purge it from themselves through self-discipline in their MIDI-life, so they do it now through their suffering.
Reed S. Hansen (Ri Conquers the Multiverse)
Les vacances arrivent. Agathe étudie l'art à la Sorbonne. Ce matin, à onze heures, son cours d'histoire de la peinture se termine. Avec son amie Émilie, elle sort de la salle. Elles discutent. Émilie : - Enfin, nous sommes en vacances! Quinze jours de liberté et de repos ! Agathe : - C'est décidé, aujourd'hui, je cherche du travail ! Eva rejoint Agathe et Emilie à la sortie de la faculté. Cette jeune espagnole est une étudiante Erasmus. Elle apprend l'art et le français. Eva : - Attendez-moi, les filles ! Je prends le métro avec vous. Émilie : - Tu connais la nouvelle du jour, Eva ? Agathe veut trouver du travail pendant les vacances. Drôle d'idée ! Et elle commence ses recherches un vendredi après-midi !
Patricia Derycke (Agathe et autres petites histoires)
La nuit tombe tôt et cela vaut mieux : elle efface la grisaille et la monotonie de ces jours de pluie où l’on se demande s’il fait vraiment jour et si l’on ne traverse pas un état intermédiaire, une sorte d’éclipsé morne, qui se prolonge jusqu’à la fin de l’après-midi.
Patrick Modiano (Dora Bruder)
Nous avions été unies par une déréliction simplement décalée dans le temps. Et cet après-midi-là, j'avais dû mon courage de vivre à la chanson d'une femme qui, plus tard, se perdrait jusqu'à en mourir.
Annie Ernaux (L'événement)
The MIDI data stream is a unidirectional asynchronous bit stream at 31.25 Kbits/sec. with 10 bits transmitted per byte (a start bit, 8 data bits, and one stop bit)
midi manufacturers association
Ja ajo, toka e huaj, tha me vete. Tokë si çdo tokë. Po ajo baltë e zezë si kudo, po ata guralecë midis, po ato rrënjë barërash dhe po ai avull. E, megjithatë, e huaj.
Ismail Kadare (The General of the Dead Army)
On one I made a cascade taken in Oregon and on the other, Lac Léman and the immortal Dent du Midi” (236).
Susann Bosshard (Westward: Encounters with Swiss American Women)
Ferveur 3000 : à prendre matin, midi, et soir, en faisant glisser les comprimés sous la langue, un genou à terre. Attention, les effets secondaires incluent : bigoterie, superstition et, dans les cas les plus graves, une d'esprit aiguë. Consulter votre paroissien pour plus d'informations.
Mélissandre L. (Charançons (Truculences, #1))
A common misconception held that midi-chlorians were Force-carrying particles, when in fact they functioned more as translators, interlocutors of the will of the Force.
James Luceno (Darth Plagueis)
The Jedi thought of the cellular organelles as symbionts, but to Plagueis midi-chlorians were interlopers, running interference for the Force and standing in the way of a being’s ability to contact the Force directly.
James Luceno (Darth Plagueis)
SOLDE (Pour Aimé Césaire) J'ai l'impression d'être ridicule dans leurs souliers dans leurs smoking dans leur plastron dans leur faux-col dans leur monocle dans leur melon J'ai l'impression d'être ridicule avec mes orteils qui ne sont pas faits pour transpirer du matin jusqu'au soir qui déshabille avec l'emmaillotage qui m'affaiblit les membres et enlève à mon corps sa beauté de cache-sexe J'ai l'impression d'être ridicule avec mon cou en cheminée d'usine avec ces maux de tête qui cessent chaque fois que je salue quelqu'un J'ai l'impression d'être ridicule dans leurs salons dans leurs manières dans leurs courbettes dans leur multiple besoin de singeries J'ai l'impression d'être ridicule avec tout ce qu'ils racontent jusqu'à ce qu'ils vous servent l'après-midi un peu d'eau chaude et des gâteaux enrhumés J'ai l'impression d'être ridicule avec les théories qu'ils assaisonnent au goût de leurs besoins de leurs passions de leurs instincts ouverts la nuit en forme de paillasson J'ai l'impression d'être ridicule parmi eux complice parmi eux souteneur parmi eux égorgeur les mains effroyablement rouges du sang de leur ci-vi-li-sa-tion
Léon-Gontran Damas (PIGMENTS-NEVRALGIES)
Vetëm ekuilibri midis të vërtetave dhe lirizmit mund të na lejojë të përfitojmë njëkohësisht emocion dhe qartësi.
Albert Camus (The Myth of Sisyphus and Other Essays)
Courbet’s Meeting[1], for example, was clearly based on a prototype in popular imagery [2]: yet Courbet observed the countryside around Montpellier with scrupulous attention to its peculiarities and he recorded the local flora, the bright clear atmosphere of the Midi, as well as the appearance of himself, Bruyas and his servant, with striking and convincing accuracy. What is more, he succeeded in achieving his aim: creating an image that looks like and was for long held to be an objective, almost photographic, record of an actual event.
Linda Nochlin (Realism: (Style and Civilization) (Style & Civilization))
– Bah alors, c’est ce que je dis, avec la dotation qu’on a, ajouta Făneață puis il se leva pour prendre le livre le plus épais de la pile la plus proche. Il se trouva que c’était La Montagne magique. – Ça fera l’affaire, dit-il le travailleur en se rasseyant à table. Il a suffisamment de pages pour que personne ne remarque que nous en avons déchiré quelques-unes. – Mon frère, t’es vraiment mortel. Laisse donc ce livre en paix, nom de Dieu… Nicu s’opposa pour la dernière fois, l’image de son camarade en cerbère le fit éclater de rire. Une considération de folie. – Tiens, avant de le déplumer, lis au moins ce qu’il y a d’écrit, qu’on entende nous aussi. Făneață fourra son doigt épais au cœur du livre et lut là où ses yeux se posèrent : – Qu’est-ce que le corps ! éclata-t-il avec une impétosité soudaine. Qu’est-ce que la chair ! Qu’est-ce que le corps humain ! De quoi est-il constitué ! Monsieur le conchilier aulique, dites-le nous tout de suite, cet après-midi même. Dites-le-nous une fois pour tourtes et le plus échactement, pour que nous le sachions. Écœuré par la lecture, il s’arrêta, et ne cacha pas son étonnement : certains sont prêts à jeter leur argent par les fenêtres pour n’importe quoi. – Mon petit Nicu, c’est ainsi quand l’homme a trop de temps libre, qu’il ne travaille même pas. Il est là à se faire des idées, et ceux qui se font passer pour cultivés font la file d’attente pour acheter quelque livre comme celui-là. Chiche qu’on va montrer à m’sieur l’écrivain – il fit une pause pour lire le nom de celui-ci sur la couverture – ce que c’est-ce que la viande, car je vois que l’honorable dit ne pas le savoir. Passe-moi les saucisses, va ! Puis il arracha soigneusement quelques pages sur lesquelles il déposa fromage et légumes en se vantant auprès de Nicu que lui était un garçon de salon et que l’on n’aurait déchiré des feuilles que de là-bas, de l’introduction, partie que personne ne lit. – De la critique.
Călin Torsan (Brocs en stock (French Edition))
Un après-midi de janvier où la température était descendue à moins trente avec un vent à faire pleurer un ours polaire...
Yves Beauchemin
« Et toujours seul ? » lui demande-t-elle d’un ton acerbe. Un voile passe sur le visage de Roger. Aussi rapidement qu’un après-midi d’été, quand le ciel s’assombrit, que le froid remplace si vite la brûlure du soleil sur la peau. Un petit nuage poussé par un souffle de vent, un mot qui suspend son vol et qui donne envie de plier sa serviette et de rentrer bien au chaud… (p.97)
Sylvie le Bihan (Là où s'arrête la terre)
Mais elle sait que rien ne sera plus pareil, plus d'interdit, fini le frisson du mensonge qui écrase l'échine et réveille l'envie malsaine où les visages se superposent, plus de doigts qu'on hume le soir en cachette en cherchant l'odeur des sexes mêlés de l'après-midi avant de les cacher sous l'oreiller, dos à son mari. Elle s’est crue perverse et habile, cruelle, manipulatrice enfin, mais ce soir, au dernier acte, le reste de la nuit va tomber sur Paris et la scène minable, rétrécie, de sa si banale histoire de cul. (p.14)
Sylvie le Bihan (Là où s'arrête la terre)
Les gens d'ici appellent « chats sauvages » ceux qui vivent sur leur bateau. Ils les plaignent sincèrement de n'avoir ni foyer ni racines et d'errer sur l'eau à longueur d'année. Toutes pinces dehors, les crabes se débattent, crachent des bulles et grimpent le long des parois de bambou. Sans s'émouvoir, l'étrangère les attrape l'un après l'autre pour les remettre au fond du panier. Vers midi tout le monde sait que le couple d'étrangers du lycée mange ces drôles de bêtes. Tandis que la nouvelle se propage, le « chat sauvage » est remonté sur son bateau et s'est éloigné à la godille. Il les trouve vraiment ridicules, ces citadins bruyants. Ils vivent là, comme enracinés depuis plusieurs générations, sans rien connaître du vaste monde. Il regarde sa femme allaiter leur bébé, accroupie à la proue. Paisible elle observe l'eau verte sous le bateau et les vagues qui ondulent. Un pan de sa veste relevé, elle libère son index pour caresser la joue de l'enfant. Sur plusieurs dizaines de li de grands saules pleureurs sont alignés régulièrement le long de la rive. Le « chat sauvage » est heureux. p 64
Wang Anyi (Love in a Small Town)
Për fat të mirë, të sharat midis toskëve janë si buka e përditshme, gëlltiten shpejt e harrohen të nesërmen. Prej kohe, hakmarrja është zhdukur në Toskëri.
Faik Konica
Nous disons bien que l’heure de la mort est incertaine, mais quand nous disons cela, nous nous représentons cette heure comme située dans un espace vague et lointain, nous ne pensons pas qu’elle ait un rapport quelconque avec la journée déjà commencée et puisse signifier que la mort — ou sa première prise de possession partielle de nous, après laquelle elle ne nous lâchera plus — pourra se produire dans cet après-midi même, si peu incertain, cet après-midi où l’emploi de toutes les heures est réglé d’avance. On tient à sa promenade pour avoir dans un mois le total de bon air nécessaire, on a hésité sur le choix d’un manteau à emporter, du cocher à appeler, on est en fiacre, la journée est tout entière devant vous, courte, parce qu’on veut être rentré à temps pour recevoir une amie; on voudrait qu’il fît aussi beau le lendemain; et on ne se doute pas que la mort, qui cheminait en vous dans un autre plan, au milieu d’une impénétrable obscurité, a choisi précisément ce jour-là pour entrer en scène, dans quelques minutes, à peu près à l’instant où la voiture atteindra les Champs-Élysées.
Marcel Proust
Avec la bipédie, le cerveau est plus facilement refroidi. Tout d’abord, il est éloigné du sol. De plus, le corps d’un quadrupède reçoit à peu près la même quantité de radiations solaires du matin au soir, alors que sous les tropiques un bipède absorbe beaucoup de chaleur solaire le matin et en fin d’après-midi, quand les rayons du soleil tombent obliquement, mais peu aux heures les plus chaudes, quand le soleil est au zénith et que ses rayons ne frappent que la tête et les épaules.
Jean-Jacques Hublin (Quand d'autres hommes peuplaient la Terre : nouveaux regards sur nos origines)
Mais il ne l'a pas oubliée, il ne l'oubliera jamais, elle était le grand amour de sa vie. Et elle, maintenant, je la retrouve en train de se biturer en plein midi à poil dans sa cuisine. Elle aussi, elle erre dans ce brouillard morose, et moi je n'ai toujours pas réussi à m'en libérer, alors que je vais avoir bientôt trente ans.
Henning Mankell (Before the Frost (Linda Wallander #1))
Afrimi i ngushtë midis dy njerëzve, rëndon kurdoherë mbi të dy palët dhe duhet një përvojë e pasur jete, shumë logjikë e përzemërsi që, duke përfituar vetëm nga cilësitë pozitive të njëri-tjetrit, të mos e fyesh shokun me të metat e tua dhe mos ndjesh vehten te fyer nga të metat e tij.
Ivan Goncharov (Oblomov)
The droids were working fast to maintain the precious midi-chlorians that existed in Anakin’s blood and tissue. To prevent the midi-chlorians from becoming thinned by intrusive chemicals, the droids were working without anesthetics. Anakin felt everything.
Ryder Windham (Star Wars: Lives & Adventures: Collecting The Life and Legend of Obi Wan Kenobi, The Rise and Fall of Darth Vader, A New Hope: The Life of Luke Skywalker, ... of Darth Maul (Disney Junior Novel (eBook)))
La lumière d’après-midi vire vite au sombre et l’on commence à voir ce qui n’existe pas. .
GIONO, Jean
La lumière d’après-midi vire vite au sombre et l’on commence à voir ce qui n’existe pas.
GIONO, Jean
-E shikon,- tha plaku,- marrëdhënia midis zjarrit dhe druve më kujtojnë disa lloje dashurish. Mendojnë se midis tyre ka dashuri, por në fakt ka vetëm flakë. Me kalimin e kohës dikush nga ata digjet njësoj si druri që ta mbajë lidhjen të gjallë. Në fund me djegien e druve shuhen edhe flakët. -Kush është fatkeqi në këtë mes?- pyeta unë. -Për dashurinë druri, ndërsa për botën flaka.
Dëfrim Çeka (Jetë të humbura)
Shpirtrat e mëdhenj kanë një “huq”, që sot mungon, janë mirënjohës,- i thashë unë,- pothuajse ndaj gjithçkaje, madje edhe ndaj gjërave të këqija, sidomos ndaj gjërave të këqija. Edhe ti duhet të jesh gjithashtu. Ata janë mirënjohës që dikush ndryshoi sjellje me ata, sepse kështu mësuan sesi të largohen nga atje ku nuk i trajtojnë siç duhet. Ata janë mirënjohës kur gjërat shkojnë keq, sepse kështu do t’i vlerësojnë ato kur shkojnë mirë. Mirënjohës edhe kur mund t’i gënjesh, pasi sapo i ke mësuar se duhet t´i besojnë vetëm vetes së tyre. Ata janë mirënjohës që ti i ktheve shpinën dhe që gjërat midis jush u prishën, sepse gjëra akoma më të mira do të ndodhin. Njësoj edhe kur i braktis ose nuk i do, sepse i ke mësuar sesi të duan veten dhe sesi t´ia dalin pa ndihmën e askujt. Unë jam mirënjohës ndaj teje, edhe nëse nuk e mban fjalën.
Dëfrim Çeka (Jetë të humbura)
Chaque matin, avant de partir à son tour, elle nous préparait le repas du midi et déposait sur la table une pièce de cinq francs. Cette pièce, ce minuscule cercle d’argent, était pour nous la promesse du meilleur moment de la journée : celui où le marchand de glaces et son camion sonore se garaient devant notre immeuble.
Jérôme Loubry (Le douzième chapitre)
— Elle est vraiment accro, la gamine ! — Tu as déjà vu une femme qui ne soit pas accro à Darren ? — Teri ? Karl ? Vous pouvez éviter de parler de moi quand je suis là ? Les trois collègues rigolent entre eux et Darren annonce qu’à midi il doit se rendre en ville. Il indique également que Kelly doit faire du shopping, donc il faut assurer sa sécurité.
Lola Blood (La Saga des Wingleton - Tome 2: Darren (French Edition))
«Nier l’existence des sentiments tièdes parce qu’ils son tièdes, c’est nier le soleil tant qu’il n’est pas à midi. La vérité est tout autant dans les demi-teintes que dans les tons tranchés» (carta a Louise, del 11 de diciembre de 1846). «Ce ne sont pas les grands malheurs qui font le malheur, ni les grands bonheurs qui font le bonheur, mais c’est le tissu fin et imperceptible de mille circonstances banales, de mille détails ternes qui composent toute une vie de calme radieux ou d’agitation infernale»
Mario Vargas Llosa (La orgía perpetua: Flaubert y Madame Bovary)
Ma vie s'illumine Tes cheveux au soleil sont encore plus décolorés, ma reine de pique et de sel. Le rivage s'est détaché de la mer et t'a suivie comme une ombre, comme un serpent désarmé. Passent les fantômes de l'été en déclin, les navires de mon cœur marin. Et ma vie s'illumine, sous ton œil vert à midi, gris comme la terre au crépuscule. Oh-ho, je cours et bondis et m'écoule. Laisse-moi encore une minute. Laisse-moi encore une seconde. Laisse-moi encore le temps d'une feuille, d'un grain de sable. Laisse-moi encore une brise, une onde. Laisse-moi encore une saison, un un an, un temps.
Nichita Stănescu (Le grand passage : Une vision des sentiments)