Midi Quotes

We've searched our database for all the quotes and captions related to Midi. Here they are! All 100 of them:

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Tu as comptĂ© les heures, observant avec ravissement la course des aiguilles. Le temps Ă©tait fictif : Ă©tait-il dix heures ou vingt-deux heures, mardi ou dimanche ? Cela n’avait pas d’importance ; de nouveau tu pouvais rĂ©gulariser ta vie, Ă  midi j’ai faim, Ă  minuit sommeil. Un rythme, quelque chose Ă  quoi se raccrocher.
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Thierry Jonquet (Mygale)
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Si tu viens, par exemple, Ă  quatre heures de l'aprĂšs-midi, dĂšs trois heures je commencerai d'ĂȘtre heureux.
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Antoine de Saint-Exupéry
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Nous ne faisions rien de mal cet aprĂšs-midi-lĂ . Et c'est cela Ă  mon avis le seul sens Ă  donner Ă  sa vie: trouver son bonheur sans augmenter la douleur du monde.
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Dany LaferriĂšre (L'art presque perdu de ne rien faire)
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I go to see the shadow you have become.
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StĂ©phane MallarmĂ© (L'aprĂšs Midi D'un Favne: Églogue)
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What about me?’ said Grantaire. ‘I’m here.’ ‘You?’ ‘Yes, me.’ ‘You? Rally Republicans! You? In defence of principles, fire up hearts that have grown cold!’ ‘Why not?’ ‘Are you capable of being good for something?’ ‘I have the vague ambition to be,’ said Grantaire. ‘You don’t believe in anything.’ ‘I believe in you.’ ‘Grantaire, will you do me a favour?’ ‘Anything. Polish your boots.’ ‘Well, don’t meddle in our affairs. Go and sleep off the effects of your absinthe.’ ‘You’re heartless, Enjolras.’ ‘As if you’d be the man to send to the Maine gate! As if you were capable of it!’ ‘I’m capable of going down Rue des GrĂšs, crossing Place St-Michel, heading off along Rue Monsieur-le-Prince, taking Rue de Vaugirard, passing the Carmelite convent, turning into Rue d’Assas, proceeding to Rue du Cherche-Midi, leaving the Military Court behind me, wending my way along Rue des Vieilles-Tuileries, striding across the boulevard, following ChaussĂ©e du Maine, walking through the toll-gate and going into Richefeu’s. I’m capable of that. My shoes are capable of that.’ ‘Do you know them at all, those comrades who meet at Richefeu’s?' ‘Not very well. But we’re on friendly terms.’ ‘What will you say to them?’ ‘I’ll talk to them about Robespierre, of course! And about Danton. About principles.’ ‘You?’ ‘Yes, me. But I’m not being given the credit I deserve. When I put my mind to it, I’m terrific. I’ve read Prudhomme, I’m familiar with the Social Contract, I know by heart my constitution of the year II. “The liberty of the citizen ends where the liberty of another citizen begins.” Do you take me for a brute beast? I have in my drawer an old promissory note from the time of the Revolution. The rights of man, the sovereignty of the people, for God’s sake! I’m even a bit of an HĂ©bertist. I can keep coming out with some wonderful things, watch in hand, for a whole six hours by the clock.’ ‘Be serious,’ said Enjolras. ‘I mean it,’ replied Grantaire. Enjolras thought for a few moments, and with the gesture of a man who had come to a decision, ‘Grantaire,’ he said gravely, ‘I agree to try you out. You’ll go to the Maine toll-gate.’ Grantaire lived in furnished lodgings very close to CafĂ© Musain. He went out, and came back five minutes later. He had gone home to put on a Robespierre-style waistcoat. ‘Red,’ he said as he came in, gazing intently at Enjolras. Then, with an energetic pat of his hand, he pressed the two scarlet lapels of the waistcoat to his chest. And stepping close to Enjolras he said in his ear, ‘Don’t worry.’ He resolutely jammed on his hat, and off he went.
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Victor Hugo (Les Misérables)
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Il y a des journĂ©es illuminĂ©es de petites choses, des riens du tout qui vous rendent incroyablement heureux ; un aprĂšs-midi Ă  chiner, un jouet qui surgit de l’enfance sur l’étal d’un brocanteur, une main qui s’attache Ă  la votre, un appel que l’on attendait pas, une parole douce, vote enfant qui vous prend dans ses bras sans rien vous demander d’autre qu’un moment d’amour. Il y a des journĂ©es illuminĂ©es de petits moments de grĂące, une odeur qui vous met l’ñme en joie, un rayon de soleil qui entre par la fenĂȘtre, le bruit de l’averse alors qu’on est encore au lit, les trottoirs enneigĂ©s ou l’arrivĂ©e du printemps et ses premiers bourgeons.
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Marc Levy (Le premier jour)
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On offre des fleurs parce que dans les fleurs se trouve le sens de l'Amour. Celui qui tente de posséder une fleur verra sa beauté se flétrir. Mais celui qui regarde simplement une fleur dans un champ la gardera pour toujours. Parce qu'elle va avec l'aprÚs-midi, le coucher du soleil, l'odeur de terre mouillée et les nuages sur l'horizon.
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Paulo Coelho (Brida)
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Now time, afternoon time, which in the Midi is as elemental as air and light, expanded and rolled billowingly outwards across the rest of the day, and upwards to the vaults of the cobalt sky, freeing everyone in its delicious sprawl from their obligations.
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Ian McEwan (Black Dogs)
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C'est vrai, la vie est comme ça... TantĂŽt un tourbillon qui nous Ă©merveille, comme un tour de manĂšge pendant l'enfance. TantĂŽt un tourbillon d'amour et d'ivresse, lorsqu'on s'endort dans les bras l'un de l'autre dans un lit trop Ă©troit puis qu'on prend son petit dĂ©jeuner Ă  midi parce qu'on a fait l'amour longtemps. TantĂŽt un tourbillon dĂ©vastateur, un typhon violent qui cherche Ă  nous entraĂźner vers le fnd lorsque, pris par la tempĂȘte dans une coquille de noix, on comprend qu'on sera seul pour affronter la vague. Et que l'on a peur.
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Guillaume Musso (Que serais-je sans toi?)
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Le voilĂ  le grand drame de notre sociĂ©tĂ©: MĂȘme les riches ne font plus envie. Ils sont gros, moches, et vulgaires, leurs femmes sont liftĂ©es, ils vont en prison, leurs enfants se droguent, ils ont des goĂ»ts de ploucs, ils posent pour Gala. Les riches d'aujourd'hui ont oubliĂ© que l'argent est un moyen non une fin. Ils ne savent plus quoi en faire. Au moins quand on est pauvre, on peut se dire qu'avec du fric, tout s'arrangerait. Mais quand on est riche, on ne peut pas se dire qu'avec une nouvelle baraque dans le Midi, une autre voiture de sport, une paire de pompes Ă  12000 balles, ou un mannequin supplĂ©mentaire, tout s'arrangerait. Quand on est riche, on n'a plus d'excuse. C'est pour ça que tout les milliardaires sont sous Prozac ; parce qu'ils ne font plus rĂȘver personne, mĂȘme pas eux !
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Frédéric Beigbeder (L'amour dure trois ans (Marc Marronnier, #3))
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Sais-tu pourquoi tu es ici, un samedi aprĂšs-midi, au lieu d’ĂȘtre chez toi ?-Non, je ne le sais pas. Je ne me suis mĂȘme pas posĂ© la question. (
) –Parce que tu es un pro-lĂ©-tai-re !, lui assena-t-il d’une voix forte.
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Fouad Laroui (Une année chez les Français)
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Në qoftë se i plotëson të gjitha dëshirat, vdes.
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Enkelejd Lamaj (Vendi diku midis)
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Somewhere between banging on logs and the invention of M.I.D.I. technology we have made a terrible wrong turn. We must have ridden right past our stop. We should have stepped down off the train at that moment when rhythm and harmony and technology all culminated to a single Otis Redding whine. That moment of the truest, most genuine expression of what it means to be human.
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Gabriel Roth
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Midis nesh kishte kohë që ishte vendosur të vinte qiririn në dritare nëse i duhej patjetër të më shihte mua. Kështu që, nëse mua do më qëllonte të kaloja andej, atëherë nga drita do të kuptoja, se më priste dhe se ajo kishte nevojë për mua. Kohët e fundit ajo e vinte shpesh qiririn....
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Fyodor Dostoevsky (The Insulted and Humiliated)
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MĂȘme lorsqu'il la guettait sans ĂȘtre vu, en ces jours d'anxiĂ©tĂ© ou il attendait une rĂ©ponse Ă  sa premiĂšre lettre, il la voyait transfigurĂ©e dans la rĂ©verbĂ©ration du dĂ©but de l'aprĂšs-midi, sous la fine pluie des fleurs de amandiers, lĂ  ou quelle que fut l'Ă©poque de l'annĂ©e c'Ă©tait toujours avril.
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Gabriel GarcĂ­a MĂĄrquez (Love in the Time of Cholera)
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si quelque chose peut nous sauver, ce dont je doute, ce sera la vanitĂ© (...) aucun chef d'Ă©tat ne souhaite passer Ă  la postĂ©ritĂ© comme Ă©tant le tarĂ© qui a anĂ©anti son pays en un aprĂšs-midi. Et puis la trouille, peut-ĂȘtre. Dieu soit louĂ©! la plupart de nos beaux politiciens ont une aversion narcissique pour l'auto-destruction. (chapitre 5)
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John Le Carré (The Russia House)
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C’est tout bonnement incroyable, comment un paysage peut changer en l’espace d’une mĂȘme journĂ©e. Le matin, tout paraĂźt frais et nouveau. MĂȘme l’air possĂšde une certaine qualitĂ©. En revanche, l’aprĂšs-midi, la lumiĂšre devient plus douce et les couleurs sont plus pastel. C’est ce que Bellamy prĂ©fĂšre sur Terre pour le moment : la surprise permanente.
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Kass Morgan (The 100 (The 100, #1))
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But when (as will inevitably happen) mature women are again seen as sexy, it’s likely that the maxi and midi will make their triumphant return as sexy garments. Fashion
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Tim Gunn (Tim Gunn's Fashion Bible: The Fascinating History of Everything in Your Closet)
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Ils apportaient la preuve que la vie n’est rien d’autre qu’un rĂȘve furtif, par un aprĂšs-midi d’étĂ©.
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Stephen King (Laurie (French Edition))
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Nous passùmes assez prÚs de l'ßle d'Aurou, qui, au moment des observations de midi, m'apparut comme une masse de bois verts, dominée par un pic d'une grande hauteur.
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Jules Verne (Twenty Thousand Leagues Under the Sea)
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J'allais aux cours de littĂ©rature et de sociologie, au restau U, je buvais des cafĂ©s midi et soir Ă  la Faluche, le bar rĂ©servĂ© aux Ă©tudiants. Je n'Ă©tais plus dans le mĂȘme monde. Il y avait les autres filles, avec leurs ventres vides, et moi.
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Annie Ernaux (L'événement)
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LĂ , au milieu du pavĂ©, — il Ă©tait midi, — un grand soleil, — une crĂ©ature dansait. Une crĂ©ature si belle que Dieu l’eĂ»t prĂ©fĂ©rĂ©e Ă  la Vierge, et l’eĂ»t choisie pour sa mĂšre, et eĂ»t voulu naĂźtre d’elle si elle eĂ»t existĂ© quand il se fit homme !
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Victor Hugo (Notre-Dame de Paris (French Edition))
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DĂšs l'enfance, je percevais l'Ă©coulement des heures, indĂ©pendantes de tout rĂ©fĂ©rence, de tout acte et de tout Ă©vĂ©nement, la disjonction du temps de ce qui n'Ă©tait pas lui, son existence autonome, son statut particulier, son empire, sa tyrannie. Je me rappelle on ne peut plus clairement cet aprĂšs-midi oĂč, por la premiĂšre fois, en face de l'univers vacant, je n'Ă©tais plus que fuite d'instants rebelles Ă  remplir encore leur fonction propre. Le temps se dĂ©collait de l'ĂȘtre Ă  mes dĂ©pens.
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Emil M. Cioran
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Instead of Earth’s history, they had raided the data from multiple fake histories including George R. R. Martin’s Game of Thrones universe for European History and Second Life for what day-to-day life had been like when TQB left the world. Then, for shits and giggles, Bobcat and William had decided to add in midi-chlorians as a description of how some humans were able to exhibit amazing “Jedi powers.” By the end of the night, just a little inebriated, Marcus had added some data from Laurence E. Dahners’ Ell Donsaii series on traveling through the nth dimension by entrapping and using entanglement.
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Michael Anderle (Might Makes Right (The Kurtherian Gambit, #18))
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Comme c'Ă©tait l'heure dĂ©jĂ  oĂč beaucoup de promeneurs rentraient dĂ©jeuner, ceux qui restaient Ă©taient peu nombreux et, pour la plus grande part, des gens Ă©lĂ©gants. Tout d'un coup, sur le sable de l'allĂ©e, tardive, alentie et luxuriante comme la plus belle fleur et qui ne s'ouvrirait qu'Ă  midi, Mme Swann apparaissait, Ă©panouissant autour d'elle une toilette toujours diffĂ©rente mais que je me rappelle surtout mauve; puis elle hissait et dĂ©ployait sur un long pĂ©doncule, au moment de sa plus complĂšte irradiation, le pavillon de soie d'une large ombrelle de la mĂȘme nuance que l'effeuillaison des pĂ©tales de sa robe.
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Marcel Proust (In the Shadow of Young Girls in Flower)
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Que se serait-il passĂ© ? Lol ne va pas loin dans l'inconnu sur lequel s'ouvre cet instant. Elle ne dispose d'aucun souvenir mĂȘme imaginaire, elle n'a aucune idĂ©e sur cet inconnu. Mais ce qu'elle croit, c'est qu'elle devait y pĂ©nĂ©trer, que c'Ă©tait ce qu'il lui fallait faire, que ç'aurait Ă©tĂ© pour toujours, pour sa tĂȘte et pour son corps, leur plus grande douleur et leur plus grande joie confondues jusque dans leur dĂ©finition devenue unique mais innommable faute d'un mot. J'aime Ă  croire, comme je l'aime, que si Lol est silencieuse dans la vie c'est qu'elle a cru, l'espace d'un Ă©clair, que ce mot pouvait exister. Faute de son existence, elle se tait. Ç'aurait Ă©tĂ© un mot-absence, un mot-trou, creusĂ© en son centre d'un trou, de ce trou oĂč tous les autres mots auraient Ă©tĂ© enterrĂ©s. On n'aurait pas pu le dire mais on aurait pu le faire rĂ©sonner. Immense, sans fin, un gong vide, il aurait retenu ceux qui voulaient partir, il les aurait convaincus de l'impossible, il les aurait assourdis Ă  tout autre vocable que lui-mĂȘme, en une fois il les aurait nommĂ©s, eux, l'avenir et l'instant. Manquant, ce mot, il gĂąche tous les autres, les contamine, c'est aussi le chien mort de la plage en plein midi, ce trou de chair.
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Marguerite Duras (The Ravishing of Lol Stein)
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La plupart des mariages sont bùtis sur une tombe : celle de l'amour. La plupart des couples mariés ne sont que défunts amants légalement appariés. On le sent vivement, le dimanche aprÚs-midi, en les regardant déambuler sur les boulevards. On dirait des automates, attelés deux par deux à d'invisibles jougs. Parfois, la progéniture traßne derriÚre - satellites mystérieux enchaßnés de droit à leurs auteurs inanimés.
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Henry Miller (Le Monde du sexe)
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] Les interdits dans notre religion – c'est pourquoi elle est extrĂȘmement souple et simple – ne sont pas Ă©pais comme le Larousse. Ils portent uniquement sur les critĂšres de bonnes mƓurs. Par exemple, durant le ramadan, personne ne peut savoir si vous jeĂ»nez ou pas, vous pouvez parfaitement manger chez vous ; en revanche, un musulman qui dĂ©jeune dans un restaurant porte atteinte Ă  l'ordre public. Dans certains pays, on Ă©tait arrivĂ© Ă  une vĂ©ritable provocation, comme en Tunisie. Bourguiba, qui n'Ă©tait pourtant pas un anarchiste, dans un attachement excessif Ă  la laĂŻcitĂ© que je ne m'explique pas, a demandĂ© aux gens de ne plus faire le ramadan. C'Ă©tait incroyable. Il invitait, durant cette pĂ©riode, des gens Ă  dĂ©jeuner chez lui, ou encore il forçait ses soldats Ă  aller prendre des verres de jus d'orange Ă  midi. VoilĂ  des atteintes Ă  l'ordre public et aux bonnes mƓurs.
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Hassan II (Ű°Ű§ÙƒŰ±Ű© ملك)
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‎En fin d'aprĂšs-midi Ă  couper le souffle,tous sur cette plage merveilleuses Ă©taient Ă  couper le souffle,tous sur cette plage merveilleuse Ă©taient en proie Ă  la terreur .terreur de se trouver seul,terreur de l'obscuritĂ© qui peuplait de dĂ©mons l'imagination,terreur de faire qq chose de prohibĂ© par le code des usages,terreur du jugement de Dieu,terreur d'une justice inflexible Ă  la moindre faute,terreur de risquer et de perdre,terreur de gagner et ĂȘtre jalousĂ©,terreur d’ĂȘtre aimĂ© et d’ĂȘtre repoussĂ© , terreur de demander une augmentation ,d'accepter une invitation ,de se lancer dans l'inconnu , de ne pas rĂ©ussir Ă  parler une langue Ă©trangĂšre,de ne pas ĂȘtre capable d'impressionner les autres, vieillir, mourir , d’ĂȘtre remarquĂ© pour ses dĂ©fauts , de ne pas ĂȘtre remarquĂ© pour ses qualitĂ©s, de n’ĂȘtre remarquĂ© ni pour ses qualitĂ©s ,ni pour ses dĂ©fauts.... TERREUR,TERREUR,TERREUR... La vie est le rĂ©gime de la terreur , l'ombre de la guillotine.
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Paulo Coelho (The Devil and Miss Prym)
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Puisque tu fais de la gĂ©omĂ©trie et de la trigonomĂ©trie, je vais te donner un problĂšme : Un navire est en mer, il est parti de Boston chargĂ© de coton, il jauge 200 tonneaux, il fait voile vers Le Havre, le grand mĂąt est cassĂ©, il y a un mousse sur le gaillard d'avant, les passagers sont au nombre de douze, le vent souffle N.-E.-E., l'horloge marque trois heures un quart d'aprĂšs-midi, on est au mois de mai
. On demande l'Ăąge du capitaine? [Correspondance avec sa sƓur Caroline en 1841]
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Gustave Flaubert
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Attends. Laisse-moi dire adieu Ă  cette lĂ©gĂšretĂ© sans tache qui fut la mienne. Laisse-moi dire adieu Ă  ma jeunesse. Il y a des soirs, des soirs de Corinthe ou d'AthĂšnes, pleins de chants et d'odeurs qui ne m'appartiendront plus jamais. Des matins, pleins d'espoir aussi... Allons adieu! adieu! (Il vient vers Electre.) Viens, Electre, regarde notre ville. Elle est lĂ , rouge sous le soleil, bourdonnante d'hommes et de mouches, dans l'engourdissement tĂȘtu d'un aprĂšs-midi d'Ă©tĂ©; elle me repousse de tous ses murs, de tous ses toits, de toutes ses portes closes. Et pourtant elle est Ă  prendre, je le sens depuis ce matin. Et toi aussi, Electre, tu es Ă  prendre. Je vous prendrai. Je deviendrai hache et je fendrai en deux ces murailles obstinĂ©es, j'ouvrirai le ventre de ces maisons bigotes, elles exhaleront par leurs plaies bĂ©antes une odeur de mangeaille et d'encens; je deviendrai cognĂ©e et je m enfoncerai dans le cƓur de cette ville comme la cognĂ©e dans le cƓur d'un chĂȘne.
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Jean-Paul Sartre (The Flies (SparkNotes Literature Guide Series))
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Que ce soit dimanche ou lundi Soir ou matin minuit midi Dans l'enfer ou le paradis Les amours aux amours ressemblent C'Ă©tait hier que je t'ai dit Nous dormirons ensemble C'Ă©tait hier et c'est demain Je n'ai plus que toi de chemin J'ai mis mon cƓur entre tes mains Avec le tien comme il va l'amble Tout ce qu'il a de temps humain Nous dormirons ensemble Mon amour ce qui fut sera Le ciel est sur nous comme un drap J'ai refermĂ© sur toi mes bras Et tant je t'aime que j'en tremble Aussi longtemps que tu voudras Nous dormirons ensemble.
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Louis Aragon (Le fou d'Elsa)
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Mais oui, maĂźtresse... Tenez ! juste au-dessus de nous, voilĂ  le Chemin de saint Jacques (la Voie lactĂ©e). Il va de France droit sur l’Espagne. C’est saint Jacques de Galice qui l’a tracĂ© pour montrer sa route au brave Charlemagne lorsqu’il faisait la guerre aux Sarrasins. Plus loin, vous avez le Char des Ames (la Grande Ourse) avec ses quatre essieux resplendissants. Les trois Ă©toiles qui vont devant sont les Trois BĂȘtes, et cette toute petite contre la troisiĂšme c’est le Charretier. Voyez-vous tout autour cette pluie d’étoiles qui tombent ? Ce sont les Ăąmes dont le bon Dieu ne veut pas chez lui... Un peu plus bas, voici le RĂąteau ou les Trois Rois (Orion). C’est ce qui nous sert d’horloge, Ă  nous autres. Rien qu’en les regardant, je sais maintenant qu’il est minuit passĂ©. Un peu plus bas, toujours vers le midi, brille Jean de Milan, le flambeau des astres (Sirius). Sur cette Ă©toile-lĂ , voici ce que les bergers racontent. Il paraĂźt qu’une nuit Jean de Milan, avec les Trois Rois et la PoussiniĂšre (la PlĂ©iade), furent invitĂ©s Ă  la noce d’une Ă©toile de leurs amies. PoussiniĂšre, plus pressĂ©e, partit, dit-on, la premiĂšre, et prit le chemin haut. Regardez-la, lĂ -haut, tout au fond du ciel. Les Trois Rois coupĂšrent plus bas et la rattrapĂšrent ; mais ce paresseux de Jean de Milan, qui avait dormi trop tard, resta tout Ă  fait derriĂšre, et furieux, pour les arrĂȘter, leur jeta son bĂąton. C’est pourquoi les Trois Rois s’appellent aussi le BĂąton de Jean de Milan... Mais la plus belle de toutes les Ă©toiles, maĂźtresse, c’est la nĂŽtre, c’est l’Etoile du Berger, qui nous Ă©claire Ă  l’aube quand nous sortons le troupeau, et aussi le soir quand nous le rentrons. Nous la nommons encore Maguelonne, la belle Maguelonne qui court aprĂšs Pierre de Provence (Saturne) et se marie avec lui tous les sept ans
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Alphonse Daudet (Lettres de mon moulin)
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Seigneur je suis trĂšs fatiguĂ©. Je suis nĂ© fatiguĂ©. Et j'ai beaucoup marchĂ© depuis le chant du coq Et le morne est bien haut qui mĂšne Ă  leur Ă©cole. Seigneur, je ne veux plus aller Ă  leur Ă©cole, Faites, je vous en prie, que je n'y aille plus. Je veux suivre mon pĂšre dans les ravines fraĂźches Quand la nuit flotte encore dans le mystĂšre des bois OĂč glissent les esprits que l'aube vient chasser. Je veux aller pieds nus par les rouges sentiers Que cuisent les flammes de midi, Je veux dormir ma sieste au pied des lourds manguiers, Je veux me rĂ©veiller Lorsque lĂ -bas mugit la sirĂšne des blancs Et que l'Usine Sur l'ocĂ©an des cannes Comme un bateau ancrĂ© Vomit dans la campagne son Ă©quipage nĂšgre... Seigneur, je ne veux plus aller Ă  leur Ă©cole, Faites, je vous en prie, que je n'y aille plus. Ils racontent qu'il faut qu'un petit nĂšgre y aille Pour qu'il devienne pareil Aux messieurs de la ville Aux messieurs comme il faut Mais moi je ne veux pas Devenir, comme ils disent, Un monsieur de la ville, Un monsieur comme il faut. Je prĂ©fĂšre flĂąner le long des sucreries OĂč sont les sacs repus Que gonfle un sucre brun autant que ma peau brune. Je prĂ©fĂšre vers l'heure oĂč la lune amoureuse Parle bas Ă  l'oreille des cocotiers penchĂ©s Ecouter ce que dit dans la nuit La voix cassĂ©e d'un vieux qui raconte en fumant Les histoires de Zamba et de compĂšre Lapin Et bien d'autres choses encore Qui ne sont pas dans les livres. Les nĂšgres, vous le savez, n'ont que trop travaillĂ©. Pourquoi faut-il de plus apprendre dans les livres Qui nous parlent de choses qui ne sont point d'ici ? Et puis elle est vraiment trop triste leur Ă©cole, Triste comme Ces messieurs de la ville, Ces messieurs comme il faut Qui ne savent plus danser le soir au clair de lune Qui ne savent plus marcher sur la chair de leurs pieds Qui ne savent plus conter les contes aux veillĂ©es. Seigneur, je ne veux plus aller Ă  leur Ă©cole.
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Guy Tirolien (Balles d'or: PoÚmes (Poésie) (French Edition))
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Brazen and shameless, and at their own mortal peril, they had waged etheric war, anticipating that their own midi-chlorians, the Force’s proxy army, might marshal to boil their blood or stop the beating of their hearts. Risen out of themselves, discorporate and as a single entity, they had brought the power of their will to bear, asserting their sovereignty over the Force. No counterforce had risen against them. In what amounted to a state of rapture they knew that the Force had yielded, as if some deity had been tipped from its throne. On the fulcrum they had fashioned, the light side had dipped and the dark side had ascended.
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James Luceno (Darth Plagueis (Star Wars))
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Mon intĂ©gration d’enfant immigrante a passĂ© par la honte de qui j’étais, le rejet de ce qui me constituait et une sĂ©rie de petites trahisons envers moi-mĂȘme et mes parents. J’ai commencĂ© Ă  ne me concevoir qu’à travers les yeux des autres, en tentant d’anticiper leurs rĂ©actions. J’avais huit ans et j’avais dĂ©jĂ  interdit Ă  ma mĂšre de mettre des trucs pouvant ĂȘtre perçus comme exotiques dans mes lunchs, m’aliĂ©nant ainsi de ma culture d’origine. Mener la bataille jusque dans mon assiette tous les midis constituait un trop grand dĂ©fi dans ma vie d’écoliĂšre ; j’ai capitulĂ© en me privant de ce qui me plaisait, me dĂ©possĂ©dant ainsi de petits bouts de moi.
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Caroline Dawson (LĂ  oĂč je me terre)
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Avez-vous remarquĂ©, StĂ©nio, qu'il y a des heures oĂč nous sommes forcĂ©s d'aimer, des heures oĂč la poĂ©sie nous inonde, oĂč notre cƓur bat plus vite, oĂč notre Ăąme s'Ă©lance hors de nous et brise tous les liens de la volontĂ© poud aller chercher une autre Ăąme oĂč se rĂ©pandre ? Combien de fois, Ă  l'entrĂ©e de la nuit, au lever de la lune, aux premiĂšres clartĂ©s du jour, combien de fois, dans le silence de minuit et dans cet autre silence de midi si accablant, si inquiet, si dĂ©vorant, n'ai-je pas senti mon cƓur se prĂ©cipiter vers un but inconnu, vers un bonheur sans forme et sans nom, qui est au ciel, qui est dans l'air, qui est partout, comme un aimant invisible, comme l'amour !
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George Sand (LĂ©lia)
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Quand je la vois aujourd'hui, le corps perclus de douleurs liĂ©es Ă  la duretĂ© des tĂąches qu'elle avait dĂ» accomplir pendant prĂšs de quinze ans, debout devant une chaĂźne de montage oĂč il lui fallait accrocher des couvercles Ă  des bocaux de verre, avec le droit de se faire remplacer dix minutes le matin et dix minutes l'aprĂšs-midi pour aller aux toilettes, je suis frappĂ© par ce que signifie concrĂštement, physiquement, l'inĂ©galitĂ© sociale. Et mĂȘme ce mot d'« inĂ©galitĂ© » m'apparaĂźt comme un euphĂ©misme qui dĂ©rĂ©alise ce dont il s'agit : la violence nue de l'exploitation. Un corps d'ouvriĂšre, quand il vieillit, montre Ă  tous les regards ce qu'est la vĂ©ritĂ© de l'existence des classes. (p. 85)
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Didier Eribon (Returning to Reims)
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Ma mĂšre s'occupait plutĂŽt de l'Ă©picerie, mon pĂšre du cafĂ©. D'un cotĂ© la bousculade de midi, le temps minutĂ©, les clientes n'aiment pas attendre, c'est un monde debout, aux volontĂ©s multiples, une bouteille de biĂšre, un paquet d'Ă©pingles neige, mĂ©fiant, Ă  rassurer constamment, vous verrez cette marque-lĂ  c'est bien meilleur. Du thĂ©Ăątre, du bagout. Ma mĂšre sortait lessivĂ©e, rayonnante, de sa boutique. De l'autre cĂŽtĂ©, les petits verres pĂ©pĂšres, la tranquillitĂ© assise, le temps sans horloge, des hommes installĂ©s lĂ  pour des heures. Inutile de se prĂ©cipiter, pas besoin de faire l'article ni mĂȘme la conversation, les clients causent pour deux. Ça tombe bien, mon pĂšre est lunatique, c'est ma mĂšre qui le dit.
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Annie Ernaux (A Frozen Woman)
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Je les ai rejoints pour leur dire au revoir, et le visage de Gatsby reflĂ©tait de nouveau une stupeur Ă©perdue, comme s'il mettait en doute l'essence mĂȘme de ce bonheur trop neuf. PrĂšs de cinq ans! Et par moments peut-ĂȘtre au cours de cette aprĂšs-midi Daisy s'Ă©tait-elle montrĂ©e infĂ©rieure Ă  ses rĂȘves — mais elle n'Ă©tait pas fautive. Cela tenait Ă  la colossale vigueur de son aptitude Ă  rĂȘver. Il l'avait projetĂ©e au-delĂ  de Daisy, au-delĂ  de tout. Il s'y Ă©tait vouĂ© lui-mĂȘme avec une passion d'inventeur, modifiant, amplifiant, dĂ©corant ses chimĂšres de la moindre parure scintillante qui passait Ă  sa portĂ©e. Ni le feu ni la glace ne sauraient atteindre en intensitĂ© ce qu'enferme un homme dans les illusions de son cƓur.
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F. Scott Fitzgerald (The Great Gatsby)
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Anywhere. To Brittany. The Midi. It seems the Germans have crossed the Seine. What can we do?” she repeated. “I have no idea, Madame,” said Marcel frostily. They’d waited long enough to ask his opinion. They should have left last night, he thought. Isn’t it just pathetic to see rich, famous people who have no more common sense than animals! And even animals can sense danger 
 As for him, well, he wasn’t afraid of the Germans. He’d seen them in ’14. He’d be left alone; he was too old to be called up. But he was outraged: the house, the furniture, the silver—they hadn’t thought about anything in time. He let out a barely audible sigh. He would have had everything wrapped up long ago, hidden away in packing cases, in a safe place.
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IrÚne Némirovsky (Suite Française)
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C’était une femme originale et solitaire. Elle entretenait un commerce Ă©troit avec les esprits, Ă©pousait leurs querelles et refusait de voir certaines personnes de sa famille mal considĂ©rĂ©es dans le monde oĂč elle se rĂ©fugiait. Un petit hĂ©ritage lui Ă©chut qui venait de sa soeur. Ces cinq mille francs, arrivĂ©s Ă  la fin d’une vie, se rĂ©vĂ©lĂšrent assez encombrants. Il fallait les placer. Si presque tous les hommes sont capables de se servir d’une grosse fortune, la difficultĂ© commence quand la somme est petite. Cette femme resta fidĂšle Ă  elle-mĂȘme. PrĂšs de la mort, elle voulut abriter ses vieux os. Une vĂ©ritable occasion s’offrait Ă  elle. Au cimetiĂšre de sa ville, une concession venait d’expirer et, sur ce terrain, les propriĂ©taires avaient Ă©rigĂ© un somptueux caveau, sobre de lignes, en marbre noir, un vrai trĂ©sor Ă  tout dire, qu’on lui laissait pourla somme de quatre mille francs. Elle acheta ce caveau. C’était lĂ  une valeur sĂ»re, Ă  l’abri des fluctuations boursiĂšres et des Ă©vĂ©nements politiques. Elle fit amĂ©nager la fosse intĂ©rieure, la tint prĂȘte Ă  recevoir son propre corps. Et, tout achevĂ©, elle fit graver son nom en capitales d’or. Cette affaire la contenta si profondĂ©ment qu’elle fut prise d’un vĂ©ritable amour pour son tombeau. Elle venait voir au dĂ©but les progrĂšs des travaux Elle finit par se rendre visite tous les dimanches aprĂšs-midi. Ce fut son unique sortie et sa seule distraction. Vers deux heures de l’aprĂšs-midi, elle faisait le long trajet qui l’amenait aux portes de la ville oĂč se trouvait le cimetiĂšre. Elle entrait dans le petit caveau, refermait soigneusement la porte, et s’agenouillait sur le prie-Dieu. C’est ainsi que, mise en prĂ©sence d’elle-mĂȘme, confrontant ce qu’elle Ă©tait et ce qu’elle devait ĂȘtre, retrouvant l’anneau d’une chaĂźne toujours rompue, elle perça sans effort les desseins secrets de la Providence. Par un singulier symbole, elle comprit mĂȘme un jour qu’elle Ă©tait morte aux yeux du monde. À la Toussaint, arrivĂ©e plus tard que d’habitude, elle trouva le pas de la porte pieusement jonchĂ© de violettes. Par une dĂ©licate attention, des inconnus compatissants devant cette tombe laissĂ©e sans fleurs, avaient partagĂ© les leurs et honorĂ© la mĂ©moire de ce mort abandonnĂ© Ă  lui-mĂȘme.
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Albert Camus (L'envers et l'endroit)
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Et le temps est une chose Ă©tonnante. La plupart d’entre nous ne vivent que pour ce qui est devant eux. Pour quelques jours, quelques semaines, quelques annĂ©es. L’un des moments les plus douloureux dans la vie de chacun est sans doute l’instant oĂč l’on a atteint l’ñge oĂč il y a plus de choses Ă  voir en arriĂšre que vers l’avant. Quand le temps n’est plus devant nous, nous devons trouver d’autres raisons de vivre. Le souvenir, peut-ĂȘtre. Les aprĂšs-midi au soleil, la main d’une autre personne dans la sienne. Le parfum des plates-bandes en fleurs. Les dimanches au cafĂ©. Les petits-enfants, peut-ĂȘtre. Nous trouvons une façon d’exister pour l’avenir d’un autre. Ce n’est pas qu’Ove est mort quand Sonja l’a abandonnĂ©. Il a seulement arrĂȘtĂ© de vivre.
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Fredrik Backman (A Man Called Ove)
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The result was a sort of condensed literature, an essence of nutriment, a sublimate of art. It was a device which MallarmĂ© after first employing it only sparingly in his earlier works, had openly and boldly adopted in a piece he wrote on ThĂ©ophile Gautier and in the l’AprĂšs-midi du faune, an eclogue in which the subtleties of sensual joys were unfolded in mysterious, softly suggestive verses, broken suddenly by this frantic, wild-beast cry of the Faun: "Alors m’éveillerai-je Ă  la ferveur premiĂšre, Droit et seul sous un flot antique de luminĂšre, Lys! et l’un de vous tous pour l’ingĂ©nuitĂ©." Then shall I awake to the pristine fervour, standing upright and alone under an old-world flood of light, Flower of the lily! and the one of you all for innocence!
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Joris-Karl Huysmans
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Wafa a peur, parfois, de vieillir dans un de ce parcs. De sentir ce genoux craquer sur ce vieux bancs gelĂ©s, de n'avoir mĂȘme plus la force de soulever un enfant. Alphonse va grandir. Il ne remettra plus les pieds dans un square, un aprĂšs-midi d'hiver. Il ira au soleil. Il prendra des vacances. Peut-ĂȘtre mĂȘme qu'un jouril dormira dans une des chambres du Grand HĂŽtel, oĂč elle massait les hommes. Lui, qu'elle a Ă©levĂ©, il se fera servir par une de ses soeurs ou un de ses cousins, sur la terrasse pavĂ©e de carreaux jaunes et bleus. "Tu vois, tout se retourne et tout s'inverse. Son enfance et ma vieillesse. Ma jeunesse et sa vie d'homme. Le destin est vicieux comme un reptile, il s'arrange toujours pour nous pousser du mauvais cĂŽtĂ© de la rampe." La pluie tombe. Il faut rentrer.
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LeĂŻla Slimani (The Perfect Nanny)
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Enfin, en continuant Ă  suivre du dedans au−dehors les Ă©tats simultanĂ©ment juxtaposĂ©s dans ma conscience, et avant d'arriver jusqu'Ă  l'horizon rĂ©el qui les enveloppait, je trouve des plaisirs d'un autre genre, celui d'ĂȘtre bien assis, de sentir la bonne odeur de l'air, de ne pas ĂȘtre dĂ©rangĂ© par une visite et, quand une heure sonnait au clocher de Saint−hilaire, de voir tomber morceau par morceau ce qui de l'aprĂšs−midi Ă©tait dĂ©jĂ  consommĂ©, jusqu'Ă  ce que j'entendisse le dernier coup qui me permettait de faire le total et aprĂšs lequel le long silence qui le suivait semblait faire commencer, dans le ciel bleu, toute la partie qui m'Ă©tait encore concĂ©dĂ©e pour lire jusqu'au bon dĂźner qu'apprĂȘtait Françoise et qui me rĂ©conforterait des fatigues prises, pendant la lecture du livre, Ă  la suite de son hĂ©ros.
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Marcel Proust (Swann's Way)
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Voisine Je peux rester des aprĂšs-midi entiers Ă  regarder cette fille, cachĂ© derriĂšre mon rideau. Je me demande ce qu'elle peut Ă©crire sur son ordinateur. A quoi elle pense quand elle regarde par la fenĂȘtre. Je me demande ce qu'elle mange, ce qu'elle utilise comme dentifrice, ce qu'elle Ă©coute comme musique. Un jour, je l'ai vue danser toute seule. Je me demande si elle a des frĂšres et sƓurs, si elle met la radio quand elle se lĂšve le matin, si elle prĂ©fĂšre l'Espagne ou l'Italie, si elle garde son mouchoir en boule dans sa main quand elle pleure et si elle aime Thomas Bernhard. Je me demande comment elle dort et comment elle jouit. Je me demande comment est son corps de prĂšs. Je me demande si elle s'Ă©pile ou si au contraire elle a une grosse toison. Je me demande si elle lit des livres en anglais. Je me demande ce qui la fait rire, ce qui la met hors d'elle, ce qui la touche et si elle a du goĂ»t. Qu'est-ce qu'elle peut bien en penser, cette fille, de la hausse du baril de pĂ©trole et des Farc, et que dans trente ans il n'y aura sans doute plus de gorilles dans les montagnes du Rwanda ? Je me demande Ă  quoi elle pense quand je la vois fumer sur son canapĂ©, et ce qu'elle fume comme cigarettes. Est-ce que ça lui pĂšse d'ĂȘtre seule ? Est-ce qu'elle a un homme dans sa vie ? Et si c'est le cas, pourquoi c'est elle qui va toujours chez lui ? Pourquoi il n'y a jamais d'homme chez elle ? Je me demande comment elle se voit dans vingt ans. Je me demande quel sens elle donne Ă  sa vie. Qu'est-ce qu'elle pense de sa vie quand elle est comme ça, toute seule, chez elle ? Si ça se trouve, elle n'a aucun intĂ©rĂȘt, cette fille.
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David Thomas (La Patience des buffles sous la pluie)
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The idea of Solution was that if you asked questions and didn’t keep mindlessly building widgets, your score would be lower, but you would find out you were working in a factory that supplied machine parts to the Third Reich. Once you had this information, you could potentially slow your output. You could make the bare number of parts required not to be detected by the Reich, or you could stop producing parts entirely. The player who did not ask questions, the Good German, would blithely get the highest score possible, but in the end, they’d find out what their factory was doing. Fraktur-style script blazed across the screen: Congratulations, Nazi! You have helped lead the Third Reich to Victory! You are a true Master of Efficiency. Cue MIDI Wagner. The idea of Solution was that if you won the game on points, you lost it morally.
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Gabrielle Zevin (Tomorrow, and Tomorrow, and Tomorrow)
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un soir de guerre et ceux qui regardent parmi nous bouche bĂ©e voient la beautĂ© devenir effroyable coucher de soleil, souffle de nuages gris aux stries rouges nous observons une maison qui brĂ»le tout l'aprĂšs-midi, toute la nuit toutes les nuits nous regardons un autre feu qui brĂ»le Mardi Butler house Mercredi radio grenade libre Jeudi poste de police [...] Ă  chaque bruit nouveau de la guerre dans la froide lumiĂšre de cinq heures du matin il manque quelque chose quelques parties du corps quelques lieux de ce monde une Ăźle, un endroit auquel penser Je marche sur un rocher d'un rivage de la Barbade cherchant oĂč Ă©tait grenade Ă  prĂ©sent le vol d un bombardier amĂ©ricain laisse une trace de viol dans la chambre de chaque rĂ©veil que devons nous faire aujourd'hui prĂȘt Ă  combattre couchĂ©s dans le couloir Ă  les attendre la peur nous tient Ă©veillĂ©s et nous fait rĂȘver de sommeil
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Dionne Brand
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Les aprĂšs-midi d'hiver, en rentrant de l'Ă©cole, Peter n'aimait rien tant que d'envoyer valser ses chaussures et de s'allonger Ă  cĂŽtĂ© de Guillaume, devant le feu de cheminĂ©e du salon. Il aimait se mettre exactement Ă  la hauteur de Guillaume, son visage Ă  deux doigts de la tĂȘte fĂ©line, et observer Ă  quel point celle-ci Ă©tait rĂ©ellement extraordinaire, si merveilleusement non humaine, tout Ă©bouriffĂ©e de poils noirs. Ils encadraient un minuscule visage enfoui sous la fourrure, parĂ© de moustaches blanches lĂ©gĂšrement incurvĂ©es vers le bas. Les poils des sourcils jaillissaient droit comme des antennes de radio et les yeux verts malachite fendus en amande Ă©taient comme des fenĂȘtres entrouvertes sur un monde dans lequel Peter ne pourrait jamais pĂ©nĂ©trer. Son approche dĂ©clenchait un tonnerre de ronronnements intenses d'une sonoritĂ© si grave et si forte que le sol en vibrait. Peter savait qu'il Ă©tait indiscutablement le bienvenu.
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Ian McEwan (The Daydreamer)
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A liberal arts education teaches you how to think – I read that somewhere. The hard facts you learn are secondary to that. The big thing you take away from school with you is how to induct and deduct in a constructive way.’ ‘That’s good,’ Harold said. ‘I like that.’ Now his hand did drop on Fran’s shoulder. She didn’t shrug it away, but she was unhappily conscious of its presence. ‘But it isn’t good,’ Peri said fiercely, and in his surprise, Harold took his hand off Fran’s shoulder. She felt lighter immediately. ‘No?’ he asked, rather timidly. ‘He’s dying!’ Peri said, not loudly but in an angry, helpless way. ‘He’s dying because we’ve all been spending our time learning how to bullshit each other in dorms and the living rooms of cheap apartments in college towns. Oh, I could tell you about the Midi Indians of New Guinea, and Harold could explain the literary technique of the later English poets, but what good does any of that do my Mark?’ ‘If we had somebody from med school –’ Fran began tentatively.
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Stephen King (The Stand)
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Augmentez la dose de sports pour chacun, dĂ©veloppez l'esprit d'Ă©quipe, de compĂ©tition, et le besoin de penser est Ă©liminĂ©, non ? Organiser, organisez, super-organisez des super-super-sports. Multipliez les bandes dessinĂ©es, les films; l'esprit a de moins en moins d'appĂ©tits. L'impatience, les autos-trades sillonnĂ©es de foules qui sont ici, lĂ , partout, nulle part. Les rĂ©fugiĂ©s du volant. Les villes se transforment en auberges routiĂšres; les hommes se dĂ©placent comme des nomades suivant les phases de la lune, couchant ce soir dans la chambre oĂč tu dormais Ă  midi et moi la veille. (1re partie) On vit dans l'immĂ©diat. Seul compte le boulot et aprĂšs le travail l'embarras du choix en fait de distractions. Pourquoi apprendre quoi que ce soit sinon Ă  presser les boutons, brancher des commutateurs, serrer des vis et des Ă©crous ? Nous n'avons pas besoin qu'on nous laisse tranquilles. Nous avons besoin d'ĂȘtre sĂ©rieusement tracassĂ©s de temps Ă  autre. Il y a combien de temps que tu n'as pas Ă©tĂ© tracassĂ©e sĂ©rieusement ? Pour une raison importante je veux dire, une raison valable ? - Tu dois bien comprendre que notre civilisation est si vaste que nous ne pouvons nous permettre d'inquiĂ©ter ou de dĂ©ranger nos minoritĂ©s. Pose-toi la question toi-mĂȘme. Que recherchons-nous, par-dessus tout, dans ce pays ? Les gens veulent ĂȘtre heureux, d'accord ? Ne l'as-tu pas entendu rĂ©pĂ©ter toute la vie ? Je veux ĂȘtre heureux, dĂ©clare chacun. Eh bien, sont-ils heureux ? Ne veillons-nous pas Ă  ce qu'ils soient toujours en mouvement, toujours distraits ? Nous ne vivons que pour ça, c'est bien ton avis ? Pour le plaisir, pour l'excitation. Et tu dois admettre que notre civilisation fournit l'un et l'autre Ă  satiĂ©tĂ©. Si le gouvernement est inefficace, tyrannique, vous Ă©crase d'impĂŽts, peu importe tant que les gens n'en savent rien. La paix, Montag. Instituer des concours dont les prix supposent la mĂ©moire des paroles de chansons Ă  la mode, des noms de capitales d'État ou du nombre de quintaux de maĂŻs rĂ©coltĂ©s dans l'Iowa l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente. Gavez les hommes de donnĂ©es inoffensives, incombustibles, qu'ils se sentent bourrĂ©s de "faits" Ă  Ă©clater, renseignĂ©s sur tout. Ensuite, ils s'imagineront qu'ils pensent, ils auront le sentiment du mouvement, tout en piĂ©tinant. Et ils seront heureux, parce que les connaissances de ce genre sont immuables. Ne les engagez pas sur des terrains glissants comme la philosophie ou la sociologie Ă  quoi confronter leur expĂ©rience. C'est la source de tous les tourments. Tout homme capable de dĂ©monter un Ă©cran mural de tĂ©lĂ©vision et de le remonter et, de nos jours ils le sont Ă  peu prĂšs tous, est bien plus heureux que celui qui essais de mesurer, d'Ă©talonner, de mettre en Ă©quations l'univers ce qui ne peut se faire sans que l'homme prenne conscience de son infĂ©rioritĂ© et de sa solitude. Nous sommes les joyeux drilles, les boute-en-train, toi, moi et les autres. Nous faisons front contre la marĂ©e de ceux qui veulent plonger le monde dans la dĂ©solation en suscitant le conflit entre la thĂ©orie et la pensĂ©e. Nous avons les doigts accrochĂ©s au parapet. Tenons bon. Ne laissons pas le torrent de la mĂ©lancolie et de la triste philosophie noyer notre monde. Nous comptons sur toi. Je ne crois pas que tu te rendes compte de ton importance, de notre importance pour protĂ©ger l'optimisme de notre monde actuel.
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Ray Bradbury (Fahrenheit 451)
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Papa-bobo prĂ©cipitĂ© avec inquiĂ©tude sur mon genou saignant, qui va chercher les mĂ©dicaments et s'installera des heures au chevet de mes varicelle, rougeole et coqueluche pour me lire Les Quatre Filles du docteur March ou jouer au pendu. Papa-enfant, "tu es plus bĂȘte qu'elle", dit-elle. Toujours prĂȘt Ă  m'emmener Ă  la foire, aux films de Fernandel, Ă  me fabriquer une paire d'Ă©chasses et Ă  m'initier Ă  l'argot d'avant la guerre, pĂ©pĂ©dĂ©ristal et autres cezigue pĂąteux qui me ravissent. Papa indispensable pour me conduire Ă  l'Ă©cole et m'attendre midi et soir, le vĂ©lo Ă  la main, un peu Ă  l'Ă©cart de la cohue des mĂšres, les jambes de son pantalon resserrĂ©es en bas par des pinces en fer. AffolĂ© par le moindre retard. AprĂšs, quand je serai assez grande pour aller seule dans les rues, il guettera mon retour. Un pĂšre dĂ©jĂ  vieux Ă©merveillĂ© d'avoir une fille. LumiĂšre jaune fixe des souvenirs, il traverse la cour, tĂȘte baissĂ©e Ă  cause du soleil, une corbeille sous le bras. J'ai quatre ans, il m'apprend Ă  enfiler mon manteau en retenant les manches de mon pull-over entre mes poings pour qu'elles ne boulichonnent pas en haut des bras. Rien que des images de douceur et de sollicitude. Chefs de famille sans rĂ©plique, grandes gueules domestiques, hĂ©ros de la guerre ou du travail, je vous ignore, j'ai Ă©tĂ© la fille de cet homme-lĂ .
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Annie Ernaux (A Frozen Woman)
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Mais les signes de ce qui m'attendait rĂ©ellement, je les ai tous nĂ©gligĂ©s. Je travaille mon diplĂŽme sur le surrĂ©alisme Ă  la bibliothĂšque de Rouen, je sors, je traverse le square Verdrel, il fait doux, les cygnes du bassin ont reparu, et d'un seul coup j'ai conscience que je suis en train de vivre peut-ĂȘtre mes derniĂšres semaines de fille seule, libre d'aller oĂč je veux, de ne pas manger ce midi, de travailler dans ma chambre sans ĂȘtre dĂ©rangĂ©e. Je vais perdre dĂ©finitivement la solitude. Peut-on s'isoler facilement dans un petit meublĂ©, Ă  deux. Et il voudra manger ses deux repas par jour. Toutes sortes d'images me traversent. Une vie pas drĂŽle finalement. Mais je refoule, j'ai honte, ce sont des idĂ©es de fille unique, Ă©gocentrique, soucieuse de sa petite personne, mal Ă©levĂ©e au fond. Un jour, il a du travail, il est fatiguĂ©, si on mangeait dans la chambre au lieu d'aller au restau. Six heures du soir cours Victor-Hugo, des femmes se prĂ©cipitent aux Docks, en face du Montaigne, prennent ci et ça sans hĂ©sitation, comme si elles avaient dans la tĂȘte toute la programmation du repas de ce soir, de demain peut-ĂȘtre, pour quatre personnes ou plus aux goĂ»ts diffĂ©rents. Comment font-elles ? [...] Je n'y arriverai jamais. Je n'en veux pas de cette vie rythmĂ©e par les achats, la cuisine. Pourquoi n'est-il pas venu avec moi au supermarchĂ©. J'ai fini par acheter des quiches lorraines, du fromage, des poires. Il Ă©tait en train d'Ă©couter de la musique. Il a tout dĂ©ballĂ© avec un plaisir de gamin. Les poires Ă©taient blettes au coeur, "tu t'es fait entuber". Je le hais. Je ne me marierai pas. Le lendemain, nous sommes retournĂ©s au restau universitaire, j'ai oubliĂ©. Toutes les craintes, les pressentiments, je les ai Ă©touffĂ©s. SublimĂ©s. D'accord, quand on vivra ensemble, je n'aurai plus autant de libertĂ©, de loisirs, il y aura des courses, de la cuisine, du mĂ©nage, un peu. Et alors, tu renĂącles petit cheval tu n'es pas courageuse, des tas de filles rĂ©ussissent Ă  tout "concilier", sourire aux lĂšvres, n'en font pas un drame comme toi. Au contraire, elles existent vraiment. Je me persuade qu'en me mariant je serai libĂ©rĂ©e de ce moi qui tourne en rond, se pose des questions, un moi inutile. Que j'atteindrai l'Ă©quilibre. L'homme, l'Ă©paule solide, anti-mĂ©taphysique, dissipateur d'idĂ©es tourmentantes, qu'elle se marie donc ça la calmera, tes boutons mĂȘme disparaĂźtront, je ris forcĂ©ment, obscurĂ©ment j'y crois. Mariage, "accomplissement", je marche. Quelquefois je songe qu'il est Ă©goĂŻste et qu'il ne s'intĂ©resse guĂšre Ă  ce que je fais, moi je lis ses livres de sociologie, jamais il n'ouvre les miens, Breton ou Aragon. Alors la sagesse des femmes vient Ă  mon secours : "Tous les hommes sont Ă©goĂŻstes." Mais aussi les principes moraux : "Accepter l'autre dans son altĂ©ritĂ©", tous les langages peuvent se rejoindre quand on veut.
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Annie Ernaux (A Frozen Woman)
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En florĂ©al, cet Ă©norme buisson, libre derriĂšre sa grille et dans ses quatre murs, entrait en rut dans le sourd travail de la germination universelle, tressaillait au soleil levant presque comme une bĂȘte qui aspire les effluves de l’amour cosmique et qui sent la sĂšve d’avril monter et bouillonner dans ses veines, et, secouant au vent sa prodigieuse chevelure verte, semait sur la terre humide, sur les statues frustes, sur le perron croulant du pavillon et jusque sur le pavĂ© de la rue dĂ©serte, les fleurs en Ă©toiles, la rosĂ©e en perles, la fĂ©conditĂ©, la beautĂ©, la vie, la joie, les parfums. À midi mille papillons blancs s’y rĂ©fugiaient, et c’était un spectacle divin de voir lĂ  tourbillonner en flocons dans l’ombre cette neige vivante de l’étĂ©. LĂ , dans ces gaies tĂ©nĂšbres de la verdure, une foule de voix innocentes parlaient doucement Ă  l’ñme, et ce que les gazouillements avaient oubliĂ© de dire, les bourdonnements le complĂ©taient. Le soir une vapeur de rĂȘverie se dĂ©gageait du jardin et l’enveloppait ; un linceul de brume, une tristesse cĂ©leste et calme, le couvraient ; l’odeur si enivrante des chĂšvrefeuilles et des liserons en sortait de toute part comme un poison exquis et subtil ; on entendait les derniers appels des grimpereaux et des bergeronnettes s’assoupissant sous les branchages ; on y sentait cette intimitĂ© sacrĂ©e de l’oiseau et de l’arbre ; le jour les ailes rĂ©jouissent les feuilles, la nuit les feuilles protĂ©gent les ailes.
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Victor Hugo (Les Misérables)
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Tout ce qui se trouvait dans les maisons avait Ă©tĂ© achetĂ© avant la guerre. Les casseroles Ă©taient noircies, dĂ©manchĂ©es, les cuvettes dĂ©sĂ©maillĂ©es, les brocs percĂ©s, colmatĂ©s avec des pastilles vissĂ©es dans le trou. Les manteaux Ă©taient retapĂ©s, les cols de chemise retournĂ©s, les vĂȘtements du dimanche passĂ©s au tous-les-jours. Qu'on n'arrĂȘte pas de grandir dĂ©sespĂ©rait les mĂšres, obligĂ©es de rallonger les robes d'une bande de tissu, d'acheter des chaussures une pointure au-dessus, trop petites un an aprĂšs. Tout devait faire de l'usage, le plumier, la boĂźte de peintures Lefranc et le paquet de petits-beurre Lu. Rien ne se jetait. Les seaux de nuit servaient d'engrais au jardin, le crottin ramassĂ© dans la rue aprĂšs le passage d'un cheval Ă  l'entretien des pots de fleurs, le journal Ă  envelopper les lĂ©gumes, sĂ©cher l'intĂ©rieur des chaussures mouillĂ©es, s'essuyer aux cabinets. On vivait dans la raretĂ© de tout. Des objets, des images, des distractions, des explications de soi et du monde, limitĂ©es au catĂ©chisme et aux sermons de carĂȘme du pĂšre Riquet, aux derniĂšres nouvelles de demain profĂ©rĂ©es par la grosse voix de GeneviĂšve Tabouis, aux rĂ©cits des femmes racontant leur vie et celle de leurs voisins l'aprĂšs-midi autour d'un verre de cafĂ©. Les enfants croyaient longtemps au PĂšre NoĂ«l et aux bĂ©bĂ©s trouvĂ©s dans une rose ou un chou. Les gens se dĂ©plaçaient Ă  pied ou Ă  bicyclette d'un mouvement rĂ©gulier, les hommes les genoux Ă©cartĂ©s, le bas du pantalon resserrĂ© par des pinces, les femmes les fesses contenues dans la jupe tendue, traçant des lignes fluides dans la tranquillitĂ© des rues. Le silence Ă©tait le fond des choses et le vĂ©lo mesurait la vitesse de la vie.
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Annie Ernaux (Les Années)
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JEANNE ENDORMIE. -- I LA SIESTE Elle fait au milieu du jour son petit somme; Car l'enfant a besoin du rĂȘve plus que l'homme, Cette terre est si laide alors qu'on vient du ciel ! L'enfant cherche Ă  revoir ChĂ©rubin, Ariel, Ses camarades, Puck, Titania, les fĂ©es, Et ses mains quand il dort sont par Dieu rĂ©chauffĂ©es. Oh ! comme nous serions surpris si nous voyions, Au fond de ce sommeil sacrĂ©, plein de rayons, Ces paradis ouverts dans l'ombre, et ces passages D'Ă©toiles qui font signe aux enfants d'ĂȘtre sages, Ces apparitions, ces Ă©blouissements ! Donc, Ă  l'heure oĂč les feux du soleil sont calmants, Quand toute la nature Ă©coute et se recueille, Vers midi, quand les nids se taisent, quand la feuille La plus tremblante oublie un instant de frĂ©mir, Jeanne a cette habitude aimable de dormir; Et la mĂšre un moment respire et se repose, Car on se lasse, mĂȘme Ă  servir une rose. Ses beaux petits pieds nus dont le pas est peu sĂ»r Dorment; et son berceau, qu'entoure un vague azur Ainsi qu'une aurĂ©ole entoure une immortelle, Semble un nuage fait avec de la dentelle; On croit, en la voyant dans ce frais berceau-lĂ , Voir une lueur rose au fond d'un falbala; On la contemple, on rit, on sent fuir la tristesse, Et c'est un astre, ayant de plus la petitesse; L'ombre, amoureuse d'elle, a l'air de l'adorer; Le vent retient son souffle et n'ose respirer. Soudain, dans l'humble et chaste alcĂŽve maternelle, Versant tout le matin qu'elle a dans sa prunelle, Elle ouvre la paupiĂšre, Ă©tend un bras charmant, Agite un pied, puis l'autre, et, si divinement Que des fronts dans l'azur se penchent pour l'entendre, Elle gazouille...-Alors, de sa voix la plus tendre, Couvrant des yeux l'enfant que Dieu fait rayonner, Cherchant le plus doux nom qu'elle puisse donner À sa joie, Ă  son ange en fleur, Ă  sa chimĂšre: -Te voilĂ  rĂ©veillĂ©e, horreur ! lui dit sa mĂšre.
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Victor Hugo (L'Art d'ĂȘtre grand-pĂšre)
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Le dĂ©ment - N'avez-vous pas entendu parler de ce dĂ©ment qui, dans la clartĂ© de midi alluma une lanterne, se prĂ©cipita au marchĂ© et cria sans discontinuer : « Je cherche Dieu ! Je cherche Dieu ! » –Étant donnĂ© qu'il y avait justement lĂ  beaucoup de ceux qui ne croient pas en Dieu, il dĂ©chaĂźna un Ă©norme Ă©clat de rire. S'est-il donc perdu ? disait l'un. S'est-il Ă©garĂ© comme un enfant ? disait l'autre. Ou bien s'est-il cachĂ© ? A-t-il peur de nous ? S'est-il embarquĂ© ? A-t-il Ă©migrĂ© ?–ainsi criaient-ils en riant dans une grande pagaille. Le dĂ©ment se prĂ©cipita au milieu d'eux et les transperça du regard. « OĂč est passĂ© Dieu ? lança-t-il, je vais vous le dire ! Nous l'avons tuĂ©,–vous et moi ! Nous sommes tous ses assassins ! Mais comment avons-nous fait cela ? Comment pĂ»mes-nous boire la mer jusqu'Ă  la derniĂšre goutte ? Qui nous donna l'Ă©ponge pour faire disparaĂźtre tout l'horizon ? Que fĂźmes-nous en dĂ©tachant cette terre de son soleil ? OĂč l'emporte sa course dĂ©sormais ? OĂč nous emporte notre course ? Loin de tous les soleils ? Ne nous abĂźmons-nous pas dans une chute permanente ? Et ce en arriĂšre, de cĂŽtĂ©, en avant, de tous les cĂŽtĂ©s ? Est-il encore un haut et un bas ? N'errons-nous pas comme Ă  travers un nĂ©ant infini ? L'espace vide ne rĂ©pand-il pas son souffle sur nous ? Ne s'est-il pas mis Ă  faire plus froid ? La nuit ne tombe-t-elle pas continuellement, et toujours plus de nuit ? Ne faut-il pas allumer des lanternes Ă  midi ? N'entendons-nous rien encore du bruit des fossoyeurs qui ensevelissent Dieu ? Ne sentons-nous rien encore de la dĂ©composition divine ?–les dieux aussi se dĂ©composent ! Dieu est mort ! Dieu demeure mort ! Et nous l'avons tuĂ© ! Comment nous consolerons-nous, nous, assassins entre les assassins ? Ce que le monde possĂ©dait jusqu'alors de plus saint et de plus puissant, nos couteaux l'ont vidĂ© de son sang,–qui nous lavera de ce sang ? Avec quelle eau pourrions-nous nous purifier ? Quelles cĂ©rĂ©monies expiatoires, quels jeux sacrĂ©s nous faudra-t-il inventer ? La grandeur de cet acte n'est-elle pas trop grande pour nous ? Ne nous faut-il pas devenir nous-mĂȘmes des dieux pour apparaĂźtre seulement dignes de lui ? Jamais il n'y eut acte plus grand,–et quiconque naĂźt aprĂšs nous appartient du fait de cet acte Ă  une histoire supĂ©rieure Ă  ce que fut jusqu'alors toute histoire ! » Le dĂ©ment se tut alors et considĂ©ra de nouveau ses auditeurs : eux aussi se taisaient et le regardaient dĂ©concertĂ©s. Il jeta enfin sa lanterne Ă  terre : elle se brisa et s'Ă©teignit. « Je viens trop tĂŽt, dit-il alors, ce n'est pas encore mon heure. Cet Ă©vĂ©nement formidable est encore en route et voyage,–il n'est pas encore arrivĂ© jusqu'aux oreilles des hommes. La foudre et le tonnerre ont besoin de temps, la lumiĂšre des astres a besoin de temps, les actes ont besoin de temps, mĂȘme aprĂšs qu'ils ont Ă©tĂ© accomplis, pour ĂȘtre vus et entendus. Cet acte est encore plus Ă©loignĂ© d'eux que les plus Ă©loignĂ©s des astres,–et pourtant ce sont eux qui l'ont accompli. » On raconte encore que ce mĂȘme jour, le dĂ©ment aurait fait irruption dans diffĂ©rentes Ă©glises et y aurait entonnĂ© son Requiem aeternam deo. ExpulsĂ© et interrogĂ©, il se serait contentĂ© de rĂ©torquer constamment ceci : « Que sont donc encore ces Ă©glises si ce ne sont pas les caveaux et les tombeaux de Dieu ? »
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Friedrich Nietzsche (The Gay Science: With a Prelude in Rhymes and an Appendix of Songs)
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En proie à cette pensée lancinante, aussi réguliÚre qu'une goutte d'eau tombant dans un seau : Nora est partie et il va vivre sans elle. Il a le pressentiment qu'il n'y arrivera pas. Il fera trop froid. L'obscurité tombera à midi et le vent arctique soufflera dans les rues désertées. Les canalisations éclateront, l'herbe poussera dans les craquelures du ciment, les gens boucheront toutes les issues avec des matelas et, à la fin, les animaux transis se coucheront pour mourir, sans avoir connu Nora. Le monde sans elle ressemblera à ça.
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Patrick Lapeyre (Life is Short and Desire Endless)
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« J’imagine que vous avez dĂ©jĂ  appris, par les journaux ou la radio, la nouvelle douloureuse de la mort de RenĂ© GuĂ©non, survenue dans la nuit du 7 au 8 janvier. J’ai reçu votre lettre le 8 janvier en mĂȘme temps que la nouvelle de son agonie. Le jour suivant j’apprenais qu’il Ă©tait dĂ©cĂ©dĂ©. Il souffrait depuis plusieurs mois et avait cessĂ© toutes ses correspondances vers la fin novembre. Il souffrait d’un ƓdĂšme Ă  une jambe, causĂ© par des rhumatismes. En dĂ©cembre le danger semblait complĂštement Ă©cartĂ©, mais l’empoisonnement de son sang lui causa un abcĂšs Ă  la gorge et il semble que cela ait accĂ©lĂ©rĂ© sa fin, si cela n’en fut pas la cause. Il y a eu des moments durant ses derniers mois oĂč, comme je vous le disais, il Ă©tait clair que je le dĂ©rangeais et que je le fatiguais ; sa rĂ©sistance avait bien diminuĂ©. Mais il Ă©tait lucide jusqu’à ses derniers instants. « Voici quelques dĂ©tails bien touchants : durant ses derniers jours, il semble qu’il savait qu’il allait mourir, et dans l’aprĂšs-midi du 7 janvier il performa un dhikr trĂšs intense, soutenu de chaque cĂŽtĂ© par son Ă©pouse et un membre de sa famille. Les femmes Ă©taient fatiguĂ©es et s’épuisĂšrent avant lui. Elles racontent que ce jour lĂ , sa sueur avait l’odeur du parfum de fleurs. Finalement, il leur demanda avec insistance la permission de mourir, ce qui montre bien qu’il pouvait choisir le moment de sa mort. Les femmes le suppliĂšrent de rester en vie plus longtemps. Finalement, il demanda Ă  son Ă©pouse : « Ne puis-je mourir maintenant ? J’ai tellement souffert ! » Elle lui rĂ©pondit en acquiesçant : « Avec la protection de Dieu ! » Il mourut alors presque immĂ©diatement, aprĂšs qu’il fit une ou deux invocations de plus ! « Quelques dĂ©tails de plus : son chat, qui semblait en parfaite santĂ©, a commencĂ© Ă  gĂ©mir et mourut quelques heures plus tard. Le jour de sa mort, RenĂ© GuĂ©non avait rendu son Ă©pouse perplexe en lui disant qu’aprĂšs son dĂ©cĂšs elle devait laisser sa chambre inchangĂ©e. Personne ne devait toucher ses livres ou ses papiers. Il souligna qu’autrement il ne serait pas capable de la voir, elle et leurs enfants, mais dans cette chambre non perturbĂ©e il demeurerait assis Ă  son bureau et il pourrait continuer Ă  les voir, mĂȘme si eux ne pourraient le voir ! » – Michel VĂąlsan, lettre Ă  Vasile Lovinescu, 18 juin 1951.
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Michel VĂąlsan
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Le Bouddha lui aussi conseille de ne plus manger aprÚs midi, une rÚgle appliquée par les moines qui suivent la tradition et dont le fondement se comprend trÚs bien, de façon logique.
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FrĂ©dĂ©ric Deltour (Ecoute ton coeur et vis tes rĂȘves!!! SantĂ©, SĂ©rĂ©nitĂ©, SuccĂšs: Guide pratique de SantĂ© et Bien-ĂȘtre, Forme et DĂ©tente, Confiance en soi et Estime de soi, ... Psychologie. t. 2) (French Edition))
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Un AlgĂ©rien vivant Ă  Paris en 1962 Ă©tait un ĂȘtre traqĂ©. Tandis que les AlgĂ©riens se battaient contre l'armĂ©e française dans leurs montagnes et ds les villes europĂ©anisĂ©es d'Alger et d'Oran, des groupes terroristes paramilitaires tombaient sans discrimination sur les hommes et les femmes dans la capitale colonialiste, pour la simple raison qu'ils Ă©taient ou paraissaient ĂȘtre algĂ©riens. A Paris, des bombes explosaient dans les cafĂ©s frĂ©quentĂ©s par les Nord-Africains, des corps ensanglantĂ©s Ă©taient dĂ©couverts dans les rues sombres et des graffiti anti-algĂ©riens dĂ©figuraient les murs des immeubles et des stations de mĂ©tro. Un aprĂšs-midi, je me rendis Ă  une manifestation qui avait lieu sur la place de la Sorbonne en faveur du peuple algĂ©rien. Quand les flics la dispersĂšrent Ă  coups de lances d'incendie Ă  haute pression, ils se montrĂšrent aussi vicieux que les flicsau cou rouge de Birmimgham qui avaient reçu les Marcheurs de la Paix avec des chiens et des lances d'incendie." p.144
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Angela Y. Davis
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se reposant de tout un aprĂšs-midi de flĂąnerie.
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Émile Zola (Son Excellence Eugùne Rougon (Les Rougon-Macquart, #6))
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ceux qui crĂšvent d'ennui, le dimanche aprĂšs-midi parce qu'il voient venir le lundi et le mardi, et le mercredi , et le jeudi et le vendredi et le samedi et le dimanche apres midi
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Jacques Prévert (Paroles)
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a device created today with a MIDI port on it is still capable of communicating with a device manufactured over 30 years ago
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Paul D. Lehrman - What is MIDI
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There has to be a minimum amount of Off time between one MIDI byte and the next: a “resting” interval of 1/31,250 second
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Paul D. Lehrman (What is MIDI)
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Since the MIDI-DIN bit rate is 31,250 bits per second, and there are 10 bits in a byte, the MIDI byte rate is 3,125 bytes per second.
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Paul D. Lehrman (What is MIDI)
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there is no such thing as two absolutely simultaneously-occurring events in MIDI—any two events must be at least 0.6 milliseconds apart
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Paul D. Lehrman (What is MIDI)
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A MIDI cable consists of a shielded twoconductor twisted pair, the same as balanced audio cable. The MIDI OUT jack is a 5-pin circular DINstyle connector. DIN connectors were at one time common in European hi-fi equipment, which is where the name came from: it’s an acronym for “Deutsche Industrie Norm,” which means nothing more exotic than “German Industrial Standard.
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Paul D. Lehrman (What is MIDI)
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Is that hell? Will they be there forever? Yes, it is hell. We call it The Cleansing here. Any of them can leave The Cleansing at any time, they just need to turn to The Great-Eternal, and they can leave. The purpose is to purge them of sin, evil, and darkness, so they will be worthy of a RY-VER of light. They would not purge it from themselves through self-discipline in their MIDI-life, so they do it now through their suffering.
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Reed S. Hansen (Ri Conquers the Multiverse)
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Les vacances arrivent. Agathe Ă©tudie l'art Ă  la Sorbonne. Ce matin, Ă  onze heures, son cours d'histoire de la peinture se termine. Avec son amie Émilie, elle sort de la salle. Elles discutent. Émilie : - Enfin, nous sommes en vacances! Quinze jours de libertĂ© et de repos ! Agathe : - C'est dĂ©cidĂ©, aujourd'hui, je cherche du travail ! Eva rejoint Agathe et Emilie Ă  la sortie de la facultĂ©. Cette jeune espagnole est une Ă©tudiante Erasmus. Elle apprend l'art et le français. Eva : - Attendez-moi, les filles ! Je prends le mĂ©tro avec vous. Émilie : - Tu connais la nouvelle du jour, Eva ? Agathe veut trouver du travail pendant les vacances. DrĂŽle d'idĂ©e ! Et elle commence ses recherches un vendredi aprĂšs-midi !
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Patricia Derycke (Agathe et autres petites histoires)
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La nuit tombe tĂŽt et cela vaut mieux : elle efface la grisaille et la monotonie de ces jours de pluie oĂč l’on se demande s’il fait vraiment jour et si l’on ne traverse pas un Ă©tat intermĂ©diaire, une sorte d’éclipsĂ© morne, qui se prolonge jusqu’à la fin de l’aprĂšs-midi.
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Patrick Modiano (Dora Bruder)
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Nous avions été unies par une déréliction simplement décalée dans le temps. Et cet aprÚs-midi-là, j'avais dû mon courage de vivre à la chanson d'une femme qui, plus tard, se perdrait jusqu'à en mourir.
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Annie Ernaux (L'événement)
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The MIDI data stream is a unidirectional asynchronous bit stream at 31.25 Kbits/sec. with 10 bits transmitted per byte (a start bit, 8 data bits, and one stop bit)
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midi manufacturers association
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Ja ajo, toka e huaj, tha me vete. Tokë si çdo tokë. Po ajo baltë e zezë si kudo, po ata guralecë midis, po ato rrënjë barërash dhe po ai avull. E, megjithatë, e huaj.
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Ismail Kadare (The General of the Dead Army)
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On one I made a cascade taken in Oregon and on the other, Lac LĂ©man and the immortal Dent du Midi” (236).
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Susann Bosshard (Westward: Encounters with Swiss American Women)
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Ferveur 3000 : à prendre matin, midi, et soir, en faisant glisser les comprimés sous la langue, un genou à terre. Attention, les effets secondaires incluent : bigoterie, superstition et, dans les cas les plus graves, une d'esprit aiguë. Consulter votre paroissien pour plus d'informations.
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Mélissandre L. (Charançons (Truculences, #1))
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A common misconception held that midi-chlorians were Force-carrying particles, when in fact they functioned more as translators, interlocutors of the will of the Force.
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James Luceno (Darth Plagueis)
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The Jedi thought of the cellular organelles as symbionts, but to Plagueis midi-chlorians were interlopers, running interference for the Force and standing in the way of a being’s ability to contact the Force directly.
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James Luceno (Darth Plagueis)
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SOLDE (Pour AimĂ© CĂ©saire) J'ai l'impression d'ĂȘtre ridicule dans leurs souliers dans leurs smoking dans leur plastron dans leur faux-col dans leur monocle dans leur melon J'ai l'impression d'ĂȘtre ridicule avec mes orteils qui ne sont pas faits pour transpirer du matin jusqu'au soir qui dĂ©shabille avec l'emmaillotage qui m'affaiblit les membres et enlĂšve Ă  mon corps sa beautĂ© de cache-sexe J'ai l'impression d'ĂȘtre ridicule avec mon cou en cheminĂ©e d'usine avec ces maux de tĂȘte qui cessent chaque fois que je salue quelqu'un J'ai l'impression d'ĂȘtre ridicule dans leurs salons dans leurs maniĂšres dans leurs courbettes dans leur multiple besoin de singeries J'ai l'impression d'ĂȘtre ridicule avec tout ce qu'ils racontent jusqu'Ă  ce qu'ils vous servent l'aprĂšs-midi un peu d'eau chaude et des gĂąteaux enrhumĂ©s J'ai l'impression d'ĂȘtre ridicule avec les thĂ©ories qu'ils assaisonnent au goĂ»t de leurs besoins de leurs passions de leurs instincts ouverts la nuit en forme de paillasson J'ai l'impression d'ĂȘtre ridicule parmi eux complice parmi eux souteneur parmi eux Ă©gorgeur les mains effroyablement rouges du sang de leur ci-vi-li-sa-tion
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LĂ©on-Gontran Damas (PIGMENTS-NEVRALGIES)
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Vetëm ekuilibri midis të vërtetave dhe lirizmit mund të na lejojë të përfitojmë njëkohësisht emocion dhe qartësi.
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Albert Camus (The Myth of Sisyphus and Other Essays)
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Courbet’s Meeting[1], for example, was clearly based on a prototype in popular imagery [2]: yet Courbet observed the countryside around Montpellier with scrupulous attention to its peculiarities and he recorded the local flora, the bright clear atmosphere of the Midi, as well as the appearance of himself, Bruyas and his servant, with striking and convincing accuracy. What is more, he succeeded in achieving his aim: creating an image that looks like and was for long held to be an objective, almost photographic, record of an actual event.
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Linda Nochlin (Realism: (Style and Civilization) (Style & Civilization))
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– Bah alors, c’est ce que je dis, avec la dotation qu’on a, ajouta Făneață puis il se leva pour prendre le livre le plus Ă©pais de la pile la plus proche. Il se trouva que c’était La Montagne magique. – Ça fera l’affaire, dit-il le travailleur en se rasseyant Ă  table. Il a suffisamment de pages pour que personne ne remarque que nous en avons dĂ©chirĂ© quelques-unes. – Mon frĂšre, t’es vraiment mortel. Laisse donc ce livre en paix, nom de Dieu
 Nicu s’opposa pour la derniĂšre fois, l’image de son camarade en cerbĂšre le fit Ă©clater de rire. Une considĂ©ration de folie. – Tiens, avant de le dĂ©plumer, lis au moins ce qu’il y a d’écrit, qu’on entende nous aussi. Făneață fourra son doigt Ă©pais au cƓur du livre et lut lĂ  oĂč ses yeux se posĂšrent : – Qu’est-ce que le corps ! Ă©clata-t-il avec une impĂ©tositĂ© soudaine. Qu’est-ce que la chair ! Qu’est-ce que le corps humain ! De quoi est-il constitué ! Monsieur le conchilier aulique, dites-le nous tout de suite, cet aprĂšs-midi mĂȘme. Dites-le-nous une fois pour tourtes et le plus Ă©chactement, pour que nous le sachions. ÉcƓurĂ© par la lecture, il s’arrĂȘta, et ne cacha pas son Ă©tonnement : certains sont prĂȘts Ă  jeter leur argent par les fenĂȘtres pour n’importe quoi. – Mon petit Nicu, c’est ainsi quand l’homme a trop de temps libre, qu’il ne travaille mĂȘme pas. Il est lĂ  Ă  se faire des idĂ©es, et ceux qui se font passer pour cultivĂ©s font la file d’attente pour acheter quelque livre comme celui-lĂ . Chiche qu’on va montrer Ă  m’sieur l’écrivain – il fit une pause pour lire le nom de celui-ci sur la couverture – ce que c’est-ce que la viande, car je vois que l’honorable dit ne pas le savoir. Passe-moi les saucisses, va ! Puis il arracha soigneusement quelques pages sur lesquelles il dĂ©posa fromage et lĂ©gumes en se vantant auprĂšs de Nicu que lui Ă©tait un garçon de salon et que l’on n’aurait dĂ©chirĂ© des feuilles que de lĂ -bas, de l’introduction, partie que personne ne lit. – De la critique.
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Călin Torsan (Brocs en stock (French Edition))
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Un aprĂšs-midi de janvier oĂč la tempĂ©rature Ă©tait descendue Ă  moins trente avec un vent Ă  faire pleurer un ours polaire...
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Yves Beauchemin
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« Et toujours seul ? » lui demande-t-elle d’un ton acerbe. Un voile passe sur le visage de Roger. Aussi rapidement qu’un aprĂšs-midi d’étĂ©, quand le ciel s’assombrit, que le froid remplace si vite la brĂ»lure du soleil sur la peau. Un petit nuage poussĂ© par un souffle de vent, un mot qui suspend son vol et qui donne envie de plier sa serviette et de rentrer bien au chaud
 (p.97)
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Sylvie le Bihan (LĂ  oĂč s'arrĂȘte la terre)
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Mais elle sait que rien ne sera plus pareil, plus d'interdit, fini le frisson du mensonge qui Ă©crase l'Ă©chine et rĂ©veille l'envie malsaine oĂč les visages se superposent, plus de doigts qu'on hume le soir en cachette en cherchant l'odeur des sexes mĂȘlĂ©s de l'aprĂšs-midi avant de les cacher sous l'oreiller, dos Ă  son mari. Elle s’est crue perverse et habile, cruelle, manipulatrice enfin, mais ce soir, au dernier acte, le reste de la nuit va tomber sur Paris et la scĂšne minable, rĂ©trĂ©cie, de sa si banale histoire de cul. (p.14)
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Sylvie le Bihan (LĂ  oĂč s'arrĂȘte la terre)
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Les gens d'ici appellent « chats sauvages » ceux qui vivent sur leur bateau. Ils les plaignent sincĂšrement de n'avoir ni foyer ni racines et d'errer sur l'eau Ă  longueur d'annĂ©e. Toutes pinces dehors, les crabes se dĂ©battent, crachent des bulles et grimpent le long des parois de bambou. Sans s'Ă©mouvoir, l'Ă©trangĂšre les attrape l'un aprĂšs l'autre pour les remettre au fond du panier. Vers midi tout le monde sait que le couple d'Ă©trangers du lycĂ©e mange ces drĂŽles de bĂȘtes. Tandis que la nouvelle se propage, le « chat sauvage » est remontĂ© sur son bateau et s'est Ă©loignĂ© Ă  la godille. Il les trouve vraiment ridicules, ces citadins bruyants. Ils vivent lĂ , comme enracinĂ©s depuis plusieurs gĂ©nĂ©rations, sans rien connaĂźtre du vaste monde. Il regarde sa femme allaiter leur bĂ©bĂ©, accroupie Ă  la proue. Paisible elle observe l'eau verte sous le bateau et les vagues qui ondulent. Un pan de sa veste relevĂ©, elle libĂšre son index pour caresser la joue de l'enfant. Sur plusieurs dizaines de li de grands saules pleureurs sont alignĂ©s rĂ©guliĂšrement le long de la rive. Le « chat sauvage » est heureux. p 64
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Wang Anyi (Love in a Small Town)
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Për fat të mirë, të sharat midis toskëve janë si buka e përditshme, gëlltiten shpejt e harrohen të nesërmen. Prej kohe, hakmarrja është zhdukur në Toskëri.
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Faik Konica
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Nous disons bien que l’heure de la mort est incertaine, mais quand nous disons cela, nous nous reprĂ©sentons cette heure comme situĂ©e dans un espace vague et lointain, nous ne pensons pas qu’elle ait un rapport quelconque avec la journĂ©e dĂ©jĂ  commencĂ©e et puisse signifier que la mort — ou sa premiĂšre prise de possession partielle de nous, aprĂšs laquelle elle ne nous lĂąchera plus — pourra se produire dans cet aprĂšs-midi mĂȘme, si peu incertain, cet aprĂšs-midi oĂč l’emploi de toutes les heures est rĂ©glĂ© d’avance. On tient Ă  sa promenade pour avoir dans un mois le total de bon air nĂ©cessaire, on a hĂ©sitĂ© sur le choix d’un manteau Ă  emporter, du cocher Ă  appeler, on est en fiacre, la journĂ©e est tout entiĂšre devant vous, courte, parce qu’on veut ĂȘtre rentrĂ© Ă  temps pour recevoir une amie; on voudrait qu’il fĂźt aussi beau le lendemain; et on ne se doute pas que la mort, qui cheminait en vous dans un autre plan, au milieu d’une impĂ©nĂ©trable obscuritĂ©, a choisi prĂ©cisĂ©ment ce jour-lĂ  pour entrer en scĂšne, dans quelques minutes, Ă  peu prĂšs Ă  l’instant oĂč la voiture atteindra les Champs-ÉlysĂ©es.
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Marcel Proust
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Avec la bipĂ©die, le cerveau est plus facilement refroidi. Tout d’abord, il est Ă©loignĂ© du sol. De plus, le corps d’un quadrupĂšde reçoit Ă  peu prĂšs la mĂȘme quantitĂ© de radiations solaires du matin au soir, alors que sous les tropiques un bipĂšde absorbe beaucoup de chaleur solaire le matin et en fin d’aprĂšs-midi, quand les rayons du soleil tombent obliquement, mais peu aux heures les plus chaudes, quand le soleil est au zĂ©nith et que ses rayons ne frappent que la tĂȘte et les Ă©paules.
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Jean-Jacques Hublin (Quand d'autres hommes peuplaient la Terre : nouveaux regards sur nos origines)
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Mais il ne l'a pas oubliée, il ne l'oubliera jamais, elle était le grand amour de sa vie. Et elle, maintenant, je la retrouve en train de se biturer en plein midi à poil dans sa cuisine. Elle aussi, elle erre dans ce brouillard morose, et moi je n'ai toujours pas réussi à m'en libérer, alors que je vais avoir bientÎt trente ans.
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Henning Mankell (Before the Frost (Linda Wallander #1))
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Afrimi i ngushtë midis dy njerëzve, rëndon kurdoherë mbi të dy palët dhe duhet një përvojë e pasur jete, shumë logjikë e përzemërsi që, duke përfituar vetëm nga cilësitë pozitive të njëri-tjetrit, të mos e fyesh shokun me të metat e tua dhe mos ndjesh vehten te fyer nga të metat e tij.
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Ivan Goncharov (Oblomov)
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The droids were working fast to maintain the precious midi-chlorians that existed in Anakin’s blood and tissue. To prevent the midi-chlorians from becoming thinned by intrusive chemicals, the droids were working without anesthetics. Anakin felt everything.
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Ryder Windham (Star Wars: Lives & Adventures: Collecting The Life and Legend of Obi Wan Kenobi, The Rise and Fall of Darth Vader, A New Hope: The Life of Luke Skywalker, ... of Darth Maul (Disney Junior Novel (eBook)))
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La lumiùre d’aprùs-midi vire vite au sombre et l’on commence à voir ce qui n’existe pas. .
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GIONO, Jean
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La lumiùre d’aprùs-midi vire vite au sombre et l’on commence à voir ce qui n’existe pas.
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GIONO, Jean
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-E shikon,- tha plaku,- marrëdhënia midis zjarrit dhe druve më kujtojnë disa lloje dashurish. Mendojnë se midis tyre ka dashuri, por në fakt ka vetëm flakë. Me kalimin e kohës dikush nga ata digjet njësoj si druri që ta mbajë lidhjen të gjallë. Në fund me djegien e druve shuhen edhe flakët. -Kush është fatkeqi në këtë mes?- pyeta unë. -Për dashurinë druri, ndërsa për botën flaka.
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DĂ«frim Çeka (JetĂ« tĂ« humbura)
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Shpirtrat e mĂ«dhenj kanĂ« njĂ« “huq”, qĂ« sot mungon, janĂ« mirĂ«njohĂ«s,- i thashĂ« unĂ«,- pothuajse ndaj gjithçkaje, madje edhe ndaj gjĂ«rave tĂ« kĂ«qija, sidomos ndaj gjĂ«rave tĂ« kĂ«qija. Edhe ti duhet tĂ« jesh gjithashtu. Ata janĂ« mirĂ«njohĂ«s qĂ« dikush ndryshoi sjellje me ata, sepse kĂ«shtu mĂ«suan sesi tĂ« largohen nga atje ku nuk i trajtojnĂ« siç duhet. Ata janĂ« mirĂ«njohĂ«s kur gjĂ«rat shkojnĂ« keq, sepse kĂ«shtu do t’i vlerĂ«sojnĂ« ato kur shkojnĂ« mirĂ«. MirĂ«njohĂ«s edhe kur mund t’i gĂ«njesh, pasi sapo i ke mĂ«suar se duhet tÂŽi besojnĂ« vetĂ«m vetes sĂ« tyre. Ata janĂ« mirĂ«njohĂ«s qĂ« ti i ktheve shpinĂ«n dhe qĂ« gjĂ«rat midis jush u prishĂ«n, sepse gjĂ«ra akoma mĂ« tĂ« mira do tĂ« ndodhin. NjĂ«soj edhe kur i braktis ose nuk i do, sepse i ke mĂ«suar sesi tĂ« duan veten dhe sesi tÂŽia dalin pa ndihmĂ«n e askujt. UnĂ« jam mirĂ«njohĂ«s ndaj teje, edhe nĂ«se nuk e mban fjalĂ«n.
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DĂ«frim Çeka (JetĂ« tĂ« humbura)
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Chaque matin, avant de partir Ă  son tour, elle nous prĂ©parait le repas du midi et dĂ©posait sur la table une piĂšce de cinq francs. Cette piĂšce, ce minuscule cercle d’argent, Ă©tait pour nous la promesse du meilleur moment de la journĂ©e : celui oĂč le marchand de glaces et son camion sonore se garaient devant notre immeuble.
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JĂ©rĂŽme Loubry (Le douziĂšme chapitre)
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— Elle est vraiment accro, la gamine ! — Tu as dĂ©jĂ  vu une femme qui ne soit pas accro Ă  Darren ? — Teri ? Karl ? Vous pouvez Ă©viter de parler de moi quand je suis lĂ  ? Les trois collĂšgues rigolent entre eux et Darren annonce qu’à midi il doit se rendre en ville. Il indique Ă©galement que Kelly doit faire du shopping, donc il faut assurer sa sĂ©curitĂ©.
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Lola Blood (La Saga des Wingleton - Tome 2: Darren (French Edition))
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«Nier l’existence des sentiments tiĂšdes parce qu’ils son tiĂšdes, c’est nier le soleil tant qu’il n’est pas Ă  midi. La vĂ©ritĂ© est tout autant dans les demi-teintes que dans les tons tranchĂ©s» (carta a Louise, del 11 de diciembre de 1846). «Ce ne sont pas les grands malheurs qui font le malheur, ni les grands bonheurs qui font le bonheur, mais c’est le tissu fin et imperceptible de mille circonstances banales, de mille dĂ©tails ternes qui composent toute une vie de calme radieux ou d’agitation infernale»
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Mario Vargas Llosa (La orgĂ­a perpetua: Flaubert y Madame Bovary)