Le Beau Temps Quotes

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Il faut ĂȘtre l'homme de la pluie et l'enfant du beau temps.
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René Char (Le Marteau sans maßtre)
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Elle lui demanda en quoi un jour de pluie pouvait ĂȘtre beau : il lui Ă©numĂ©ra les nuances de couleurs que prendraient le ciel, les arbres et les toits lorsqu'ils se promĂšneraient tantĂŽt, de la puissance sauvage avec laquelle leur apparaĂźtrait l'ocĂ©an, du parapluie qui les rapprocherait pendant la marche, de la joie qu'ils auraient Ă  se rĂ©fugier ici pour un thĂ© chaud, des vĂȘtements qui sĂ©cheraient auprĂšs du feu, de la langueur qui en dĂ©coulerait, de l'opportunitĂ© qu'ils auraient de faire plusieurs fois l'amour, du temps qu'ils prendraient Ă  se raconter leur vie sous les draps du lit, enfants protĂ©gĂ©s par une tente de la nature dĂ©chaĂźnĂ©e...
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Éric-Emmanuel Schmitt (Odette Toulemonde et autres histoires)
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Je sais pourtant que si on s'Ă©tait embrassĂ©s, je serais reparti le cƓur content, me foutant de la pluie ou du beau temps, puisque je comptais un peu pour toi. Je sais que ce baiser m'aurait accompagnĂ© partout et pendant longtemps, comme un souvenir radieux auquel me raccrocher dans les moments de solitude. Mais aprĂšs tout, certains disent que les plus belles histoires d'amour sont celles qu'on n'a pas eu le temps de vivre. Peut-ĂȘtre alors que les baisers qu'on ne reçoit pas sont aussi les plus intenses.
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Guillaume Musso (Que serais-je sans toi?)
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Le chien est un animal si difforme, d’un caractĂšre si dĂ©sordonnĂ©, que de tout temps il a Ă©tĂ© considĂ©rĂ© comme un monstre, nĂ© et formĂ© en dĂ©pit de toutes les lois. En effet, lorsque le repos est l’état naturel, comment expliquer qu’un animal soit toujours remuant, affairĂ©, et cela sans but ni besoin, lors mĂȘme qu’il est repu et n’a point peur ? Lorsque la beautĂ© consiste universellement dans la souplesse, la grĂące et la prudence, comment admettre qu’un animal soit toujours brutal, hurlant, fou, se jetant au nez des gens, courant aprĂšs les coups de pied et les rebuffades ? Lorsque le favori et le chef-d’oeuvre de la crĂ©ation est le chat, comment comprendre qu’un animal le haĂŻsse, coure sur lui sans en avoir reçu une seule Ă©gratignure, et lui casse les reins sans avoir envie de manger sa chair ? Ces contrariĂ©tĂ©s prouvent que les chien sont des damnĂ©s ; trĂšs certainement les Ăąmes coupables et punies passent dans leurs corps. Elles y souffrent : c’est pourquoi ils se tracassent et s’agitent sans cesse. Elles ont perdu la raison : c’est pourquoi ils gĂątent tout, se font battre, et sont enchaĂźnĂ©s les trois quarts du jour. Elles haĂŻssent le beau et le bien : c’est pourquoi ils tĂąchent de nous Ă©trangler.
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Hippolyte Taine
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Maussade, elle regardait la pluie s'abatter sur la forĂȘt landaise. - Quel sale temps! - Tu te trompes, ma chĂ©rie. - Quoi? Viens mettre le nez dehors. Tu verras Ă  quel point le ciel dĂ©gouline! - Justement. Il s'avança sur la terrasse, approcha du jardin Ă  la limite des gouttes et, narines gonflĂ©es, oreilles dressĂ©es, nuque renversĂ©e pour mieux sentir le souffle humide sur sa figure, il murmura les yeux mi-clos en reniflant le ciel mercure: - C'est un beau jour de pluie. Il semblait sincĂšre. Ce jour-lĂ , elle acquit deux certitudes dĂ©finitives: il l'agaçait profondĂ©ment et, si elle le pouvait, elle ne le quitterait jamais.
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Éric-Emmanuel Schmitt (Odette Toulemonde et autres histoires)
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Il y a quelqu'un que je n'ai encore jamais eu envie de tuer. C'est toi. Tu peux marcher dans les rues, tu peux boire et marcher dans les rues, je ne te tuerai pas. N'aie pas peur. La ville est sans danger. Le seul danger dans la ville, c'est moi. Je marche, je marche dans les rues, je tue. Mais toi, tu n'as rien Ă  craindre. Si je te suis, c'est parce que j'aime le rythme de tes pas. Tu titubes. C'est beau. On pourrait dire que tu boites. Et que tu es bossu. Tu ne l'es pas vraiment. De temps en temps tu te redresses, et tu marches droit. Mais moi, je t'aime dans les heures avancĂ©es de la nuit, quand tu es faible, quand tu trĂ©buches, quand tu te voĂ»tes. Je te suis, tu trembles. De froid ou de peur. Il fait chaud pourtant. Jamais, presque jamais, peut-ĂȘtre jamais il n'avait fait si chaud dans notre ville. Et de quoi pourrais-tu avoir peur? De moi? Je ne suis pas ton ennemi. Je t'aime. Et personne d'autre ne pourrait te faire du mal. N'aie pas peur. je suis lĂ . Je te protĂšge. Pourtant, je souffre aussi. Mes larmes - grosses gouttes de pluie - me coulent sur le visage. La nuit me voile. La lune m'Ă©claire. Les nuages me cachent. Le vent me dĂ©chire. J'ai une sorte de tendresse pour toi. Cela m'arrive parfois. Tres rarement. Pourquoi pour toi? Je n'en sais rien. Je veux te suivre trĂšs loin, partout, longtemps. Je veux te voir souffrir encore plus. Je veux que tu en aies assez de tout le reste. Je veux que tu viennes me supplier de te prendre. Je veux que tu me dĂ©sires. Que tu aies envie de moi, que tu m'aimes, que tu m'appelles. Alors, je te prendrai dans mes bras, je te serrerai sur mon coeur, tu seras mon enfant, mon amant, mon amour. Je t'emporterai. Tu avais peur de naĂźtre, et maintenant tu as peur de mourir. Tu as peur de tout. Il ne faut pas avoir peur. Il y a simplement une grande roue qui tourne. Elle s'appelle ÉternitĂ©. C'est moi qui fais tourner la grande roue. Tu ne dois pas avoir peur de moi. Ni de la grande roue. La seule chose qui puisse faire peur, qui puisse faire mal, c'est la vie, et tu la connais dĂ©jĂ .
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Ágota Kristóf
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qui sait alors s’il n’y aurait pas moyen de retrouver pour l’esthĂ©tique ce que le stoĂŻcisme avait inventĂ© pour la morale ? – L’art grec n’était pas un art, c’était la constitution radicale de tout un peuple, de toute une race, du pays mĂȘme. Les montagnes y avaient des lignes tout autres et Ă©taient de marbre pour les sculpteurs, etc. Le temps est passĂ© du beau. L’humanitĂ©, quitte Ă  y revenir, n’en a que faire pour le quart d’heure. Plus il ira, plus l’art sera scientifique, de mĂȘme que la science deviendra artistique. Tous deux se rejoindront au sommet aprĂšs s’ĂȘtre sĂ©parĂ©s Ă  la base. Aucune pensĂ©e humaine ne peut prĂ©voir, maintenant, Ă  quels Ă©blouissants soleils psychiques Ă©clore-ront les Ɠuvres de l’avenir. – En attendant, nous sommes
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Gustave Flaubert (GUSTAVE FLAUBERT: Correspondance - Tome 2 -1851-1858 (French Edition))
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Les choses auxquelles on tenait le plus, vous vous dĂ©cidez un beau jour Ă  en parler de moins en moins, avec effort quand il faut s’y mettre. On en a bien marre de s’écouter toujours cau-ser
 On abrĂšge
 On renonce
 Ça dure depuis trente ans qu’on cause
 On ne tient plus Ă  avoir raison. L’envie vous lĂąche de garder mĂȘme la petite place qu’on s’était rĂ©servĂ©e parmi les plaisirs
 On se dĂ©goĂ»te
 Il suffit dĂ©sormais de bouffer un peu, de se faire un peu de chaleur et de dormir le plus qu’on peut sur – 520 – le chemin de rien du tout. Il faudrait pour reprendre de l’intĂ©rĂȘt trouver de nouvelles grimaces Ă  exĂ©cuter devant les autres
 Mais on n’a plus la force de changer son rĂ©pertoire. On bre-douille. On se cherche bien encore des trucs et des excuses pour rester lĂ  avec eux les copains, mais la mort est lĂ  aussi elle, puante, Ă  cĂŽtĂ© de vous, tout le temps Ă  prĂ©sent et moins mystĂ©-rieuse qu’une belote. Vous demeurent seulement prĂ©cieux les menus chagrins, celui de n’avoir pas trouvĂ© le temps pendant qu’il vivait encore d’aller voir le vieil oncle Ă  Bois-Colombes, dont la petite chanson s’est Ă©teinte Ă  jamais un soir de fĂ©vrier. C’est tout ce qu’on a conservĂ© de la vie. Ce petit regret bien atroce, le reste on l’a plus ou moins bien vomi au cours de la route, avec bien des efforts et de la peine. On n’est plus qu’un vieux rĂ©verbĂšre Ă  souvenirs au coin d’une rue oĂč il ne passe dĂ©jĂ  presque plus personne.
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Louis-Ferdinand Céline (Journey to the End of the Night)
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_ Pourquoi sont-ils si mĂ©prisants ? demanda ChloĂ©. Ce n'est pas tellement bien de travailler... _ On leur a dit que c’était bien, dit Colin. En gĂ©nĂ©ral, on trouve ça bien. En fait, personne ne le pense. On le fait par habitude et pour ne pas y penser, justement. _ En tout cas, c'est idiot de faire un travail que des machines pourraient faire. _ Il faut construire des machines, dit Colin. Qui le fera? _ Oh! Evidemment, dit ChloĂ©. Pour faire un Ɠuf, il faut une poule, mais, une fois qu'on a la poule, on peut avoir des tas d’Ɠufs. Il vaut donc mieux commencer par la poule. _ Il faudrait savoir, dit Colin, qui empĂȘche de faire des machines. C'est le temps qui doit manquer. Les gens perdent leur temps Ă  vivre, alors, il ne leur en reste plus pour travailler. _ Ce n'est pas plutĂŽt le contraire? dit ChloĂ©. _ Non, dit Colin. S'ils avaient le temps de construire les machines, aprĂšs ils n'auraient plus besoin de rien faire. Ce que je veux dire c'est qu'ils travaillent pour vivre au lieu de travailler Ă  construire des machines qui les feraient vivre sans travailler. _ C'est compliquĂ©, estima ChloĂ©. _ Non, dit Colin. C'est trĂšs simple. Ça devrait, bien entendu, venir progressivement. Mais, on perd tellement de temps Ă  faire des choses qui s'usent... - Mais, tu crois qu'ils n'aimeraient pas mieux rester chez eux et embrasser leur femme et aller Ă  la piscine et aux divertissements? - Non, dit Colin. Parce qu'ils n'y pensent pas. - Mais est-ce que c'est leur faute si ils croient que c'est bien de travailler? - Non, dit Colin, ce n'est pas leur faute. C'est parce qu'on leur a dit : « Le travail, c'est sacrĂ©, c'est bien, c'est beau, c'est ce qui compte avant tout, et seuls les travailleurs ont droit Ă  tout. » Seulement, on s'arrange pour les faire travailler tout le temps et alors ils ne peuvent pas en profiter. _ Mais, alors, ils sont bĂȘtes? dit ChloĂ©. _ Oui, ils sont bĂȘtes, dit Colin. C'est pour ça qu'ils sont d'accord avec ceux qui leur font croire que le travail c'est ce qu'il y a de mieux. Ça leur Ă©vite de rĂ©flĂ©chir et de chercher Ă  progresser et Ă  ne plus travailler.
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Boris Vian (L'écume des jours)
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Ses visites Ă©taient la grande distraction de ma tante LĂ©onie qui ne recevait plus guĂšre personne d’autre, en dehors de M. le CurĂ©. Ma tante avait peu Ă  peu Ă©vincĂ© tous les autres visiteurs parce qu’ils avaient le tort Ă  ses yeux de rentrer tous dans l’une ou l’autre des deux catĂ©gories de gens qu’elle dĂ©testait. Les uns, les pires et dont elle s’était dĂ©barrassĂ©e les premiers, Ă©taient ceux qui lui conseillaient de ne pas « s’écouter » et professaient, fĂ»t-ce nĂ©gativement et en ne la manifestant que par certains silences de dĂ©sapprobation ou par certains sourires de doute, la doctrine subversive qu’une petite promenade au soleil et un bon bifteck saignant (quand elle gardait quatorze heures sur l’estomac deux mĂ©chantes gorgĂ©es d’eau de Vichy !) lui feraient plus de bien que son lit et ses mĂ©decines. L’autre catĂ©gorie se composait des personnes qui avaient l’air de croire qu’elle Ă©tait plus gravement malade qu’elle ne pensait, qu’elle Ă©tait aussi gravement malade qu’elle le disait. Aussi, ceux qu’elle avait laissĂ© monter aprĂšs quelques hĂ©sitations et sur les officieuses instances de Françoise et qui, au cours de leur visite, avaient montrĂ© combien ils Ă©taient indignes de la faveur qu’on leur faisait en risquant timidement un : « Ne croyez-vous pas que si vous vous secouiez un peu par un beau temps », ou qui, au contraire, quand elle leur avait dit : « Je suis bien bas, bien bas, c’est la fin, mes pauvres amis », lui avaient rĂ©pondu : « Ah ! quand on n’a pas la santĂ© ! Mais vous pouvez durer encore comme ça », ceux-lĂ , les uns comme les autres, Ă©taient sĂ»rs de ne plus jamais ĂȘtre reçus. Et si Françoise s’amusait de l’air Ă©pouvantĂ© de ma tante quand de son lit elle avait aperçu dans la rue du Saint-Esprit une de ces personnes qui avait l’air de venir chez elle ou quand elle avait entendu un coup de sonnette, elle riait encore bien plus, et comme d’un bon tour, des ruses toujours victorieuses de ma tante pour arriver Ă  les faire congĂ©dier et de leur mine dĂ©confite en s’en retournant sans l’avoir vue, et, au fond admirait sa maĂźtresse qu’elle jugeait supĂ©rieure Ă  tous ces gens puisqu’elle ne voulait pas les recevoir. En somme, ma tante exigeait Ă  la fois qu’on l’approuvĂąt dans son rĂ©gime, qu’on la plaignĂźt pour ses souffrances et qu’on la rassurĂąt sur son avenir.
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Marcel Proust (Swann’s Way (In Search of Lost Time, #1))