Bonn Quotes

We've searched our database for all the quotes and captions related to Bonn. Here they are! All 100 of them:

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He was staring at my lips, and before I could think better of it, I’d wetted them. “That’s it, bĂ©bĂ©,” he said in a coaxing rasp. “Ma bonne fille.” My good girl. He wrapped one of his arms behind my back, cupping my chin with his free hand. “Evangeline, I’m goan to kiss you until your toes curl, until we’re breathing for each other.” That was the promise. . . .
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Kresley Cole (Poison Princess (The Arcana Chronicles, #1))
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Original, in French: La bonne cuisine est la base du véritable bonheur. English: Good food is the foundation of genuine happiness.
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Auguste Escoffier
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Il Ă©tait presque toujours de bonne humeur, le reste du temps il dormait.
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Boris Vian (L'Écume des jours)
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The singing stopped when I walked in. They all turned and stared at me, Bonne-Bell-Orange-Crush-glossed mouths hanging open, looking at me with the same horror and excitement they'd exhibit it I had just walked into the room naked. I stood there frozen, hyperaware of my scruffiness, my shirt untucked and one ponytail higher than the other. The Bad Dog turned me in on myself like a vortex, gleefully saying, Look, look. There they are, here you are. Separate. You do not belong.
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Stacy Pershall
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Il suffit d’un instant. Un regard. Une rencontre. Pour bouleverser une existence. La bonne personne, le bon moment. Le caprice complice du hasard.
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Guillaume Musso (Central Park)
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La bonne musique ne se trompe pas, et va droit au fond de l'ùme chercher le chagrin qui nous dévore.
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Stendhal
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La connaissance est neutre , mais elle peut ĂȘtre utilisĂ©e avec de bonnes ou de mauvaises intentions.
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David Icke (The Biggest Secret: The Book That Will Change the World)
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il ne faut pas perdre son temps Ă  avancer des arguments de bonne foi face Ă  des gens de mauvaise foi.
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Hassan II (Ű°Ű§ÙƒŰ±Ű© ملك)
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Tant que je vive, mon cueur ne changera Pour nulle vivante, tant soit elle bonne ou sage Forte et puissante, riche de hault lignaige Mon chois est fait, aultrene se fera *** Long as I live, my heart will never vary For no one else, however fair or good Brave, resolute, or rich, of gentle blood My choice is made, and I will have no other.
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Dorothy Dunnett (Checkmate (The Lymond Chronicles, #6))
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Longtemps, je me suis couché de bonne heure.
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Marcel Proust (Du cĂŽtĂ© de chez Swann (À la recherche du temps perdu, #1))
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But that’s the thing about East Texas. Red dirt never quite washes out, and pine pollen is tenacious as original sin. You can leave East Texas, for Houston, for the Metroplex, for the Commonwealth, for New York, or Bonn or Tokyo or Kowloon; but you can never quite leave it behind.
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Markham Shaw Pyle
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Et Jehanne, la bonne Lorraine, Qu'Anglais brulerent a Rouen, Ou sont-elles, Vierge souv'raine, Mais ou sont les neiges d'antan?
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François Villon
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La mauvaise musique est jouée tous les jours, la bonne ignorée.
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Frank Conroy (Body and Soul)
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Il faut bonne mémoire aprÚs qu'on a menti' A liar should have a good memory.
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Sarah Pearse (The Sanatorium (Detective Elin Warner, #1))
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Quand ces enfant sont arrivés à Auschwitz, on n'opéra pas de 'selection'. On ne les mit pas en rang avec les hommes et les femmes. On ne regarda pas qui était en bonne santé, qui était malade, qui pouvait travailler, qui ne le pouvait pas. On les envoya directement dans les chambres à gaze.
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Tatiana de Rosnay (Sarah's Key)
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L'Heure Exquise La lune blanche Luit dans les bois ; De chaque branche Part une voix Sous la ramĂ©e... Ô bien-aimĂ©e. L’étang reflĂšte, Profond miroir, La silhouette Du saule noir OĂč le vent pleure... RĂȘvons, c’est l’heure. Un vaste et tendre Apaisement Semble descendre Du firmament Que l’astre irise... C’est l’heure exquise.
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Paul Verlaine (La Bonne Chanson Et Autres Poems (World Classics) (French Edition))
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On sait à peu prùs pourquoi une Ɠuvre est mauvaise. Mais bien moins pourquoi elle est bonne.
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Pierre Reverdy
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Le meilleur commencement pour une bonne amitié, c'est un secret.
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Orhan Pamuk (Snow)
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Le mal qui est dans le monde vient presque toujours de l'ignorance, et la bonne volonté peut faire autant de dégùts que la méchanceté, si elle n'est pas éclairée. Les hommes sont plutÎt bons que mauvais, et en vérité ce n'est pas la question. Mais ils ignorent plus ou moins, et c'est ce qu'on appelle vertu ou vice, le vice le plus désespérant étant celui de l'ignorance qui croit tout savoir et qui s'autorise alors à tuer. L'ùme du meurtrier est aveugle et il n'y a pas de vraie bonté ni de bel amour sans toute la clairvoyance possible.
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Albert Camus
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il faut vivre avec les hommes tels qu ils sont : les gens qu on dit etre de si bonne compagnie ne sont souvent que ceux dont les vices sont plus raffines ; et peut-etre en est-il comme des poisons, dont les plus subtils sont aussi les plus dangereux.
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Montesquieu (Persian Letters (Penguin Classics))
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Toute la scĂšne avait quelque chose d’imaginaire. J’étais conscient qu’elle Ă©tait rĂ©elle, mais en mĂȘme temps c’était mieux que la rĂ©alitĂ©, plus proche d’une projection de ce que j’attendais de la rĂ©alitĂ© que tout ce qui m’étais arrivĂ© auparavant. Avec le temps, je commençai Ă  remarquer que les bonnes choses m’arrivaient que lorsque j’avais renoncĂ© Ă  les espĂ©rer.
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Paul Auster
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em un mot la nature et l'experience m'appirent,apres mure reflexion,que toutes les bonnes choses de l'univers ne sont bonnes pour nous que suivont l'usage que nous en faisons,et qu'on n'en jouit qu'autant qu'on s'en sert ou qu'on les amasse pour les donner aux autres,et pas plus
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Daniel Defoe (Robinson Crusoe.)
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The obstinate miner of the void exploits his fertile mine
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Jean Cocteau (Le Cap de Bonne-Espérance suivi de Discours du Grand Sommeil)
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Nous avons échangé des civilités. Mi-scénario hollywodien, mi-bonne société. Elle a commencé à hurler, puis essayé de me mordre la main.
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Hugh Laurie (The Gun Seller)
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Elle et moi en bonne santĂ©, on ne se ressemblait pas du tout. Mais malade, on aurait dit deux sƓurs. Pas Ă©tonnant qu'Augustus m'ait fixĂ©e avec cette intensitĂ© la premiĂšre fois qu'il m'avait vue.
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John Green (The Fault in Our Stars)
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Peut-ĂȘtre que vous Ă©tiez allongĂ© au lit, presque sur le point de vous endormir, et vous avez ri de quelque chose, une plaisanterie toute personnelle, une bonne façon de finir la journĂ©e. C'est ça, mon nom.
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Richard Brautigan (Tokyo-Montana Express)
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Ah! si ton mari mourait... Si mon mari mourait..., répéta lentement ThérÚse. Nous nous marierions ensemble, nous ne craindrions plus rien, nous jouirions largement de nos amours... Quelle bonne et douce vie!
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Émile Zola (ThĂ©rĂšse Raquin)
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Ewilan, lorsqu'elle a dessinĂ© le sabre d'Edwin, a eu la bonne idĂ©e de le lui placer entre les mains et non de le ficher dans un rocher jusqu'Ă  la garde. C'est peut-ĂȘtre moins romantique, mais sacrĂ©ment plus pratique.
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Pierre Bottero (Les FrontiĂšres de glace (La QuĂȘte d'Ewilan, #2))
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C’est une folie de haĂŻr toutes les roses parce que une Ă©pine vous a piquĂ©, d’abandonner tous les rĂȘves parce que l’un d’entre eux ne s’est pas rĂ©alisĂ©, de renoncer Ă  toutes les tentatives parce qu’on a Ă©choué  C‘est une folie de condamner toutes les amitiĂ©s parce qu’une d’elles vous a trahi, de ne croire plus en l’amour juste parce qu’un d’entre eux a Ă©tĂ© infidĂšle, de jeter toutes les chances d’ĂȘtre heureux juste parce que quelque chose n’est pas allĂ© dans la bonne direction. Il y aura toujours une autre occasion, un autre ami, un autre amour, une force nouvelle. Pour chaque fin il y a toujours un nouveau dĂ©part.
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Antoine de Saint-Exupéry
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Folding her arms and closing her eyes, Hatsumi sank back into the corner of the seat. Her small gold earrings caught the light as the taxi swayed. Her midnight blue dress seemed to have been made to match the darkness of the cab. Every now and then her thinly daubed, beautifully formed lips would quiver slightly as if she had caught herself on the verge of talking to herself. Watching her, I could see why Nagasawa had chosen her as his special companion. There were any number of women more beautiful than Hatsumi, and Nagasawa could have made any of them his. But Hatsumi had some quality that could send a tremor through your heart. It was nothing forceful. The power she exerted was a subtle thing, but it called forth deep resonances. I watched her all the way to Shibuya, and wondered, without ever finding an answer, what this emotional reverberation that I was feeling could be. It finally hit me some dozen or so years later. I had come to Santa Fe to interview a painter and was sitting in a local pizza parlor, drinking beer and eating pizza and watching a miraculously beautiful sunset. Everything was soaked in brilliant red—my hand, the plate, the table, the world—as if some special kind of fruit juice had splashed down on everything. In the midst of this overwhelming sunset, the image of Hatsumi flashed into my mind, and in that moment I understood what that tremor of the heart had been. It was a kind of childhood longing that had always remained—and would forever remain—unfulfilled. I had forgotten the existence of such innocent, all-but-seared-in longing: forgotten for years to remember what such feelings had ever existed inside of me. What Hatsumi had stirred in me was a part of my very self that had long lain dormant. And when the realization struck me, it aroused such sorrow I almost burst into tears. She had been an absolutely special woman. Someone should have done something—anything—to save her. But neither Nagasawa nor I could have managed that. As so many of those I knew had done, Hatsumi reached a certain stage in her life and decided—almost on the spur of the moment—to end it. Two years after Nagasawa left for Germany, she married, and two years after that she slashed her wrists with a razor blade. It was Nagasawa, of course, who told me what had happened. His letter from Bonn said this: “Hatsumi’s death has extinguished something. This is unbearably sad and painful, even to me.” I ripped his letter to shreds and threw it away. I never wrote to him again.
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Haruki Murakami (Norwegian Wood)
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A qui Ă©cris-tu? -A toi. En fait, je ne t'Ă©cris pas vraiment, j'Ă©cris ce que j'ai envie de faire avec toi... Il y avait des feuilles partout. Autour d'elle, Ă  ses pieds, sur le lit. J'en ai pris une au hasard: "...Pique-niquer, faire la sieste au bord d'une riviĂšre, manger des pĂȘches, des crevettes, des croissants, du riz gluant, nager, danser, m'acheter des chaussures, de la lingerie, du parfum, lire le journal, lĂ©cher les vitrines, prendre le mĂ©tro, surveiller l'heure, te pousser quand tu prends toute la place, Ă©tendre le linge, aller Ă  l'OpĂ©ra, faire des barbecues, rĂąler parce que tu as oubliĂ© le charbon, me laver les dents en mĂȘme temps que toi, t'acheter des caleçons, tondre la pelouse, lire le journal par-dessus ton Ă©paule, t'empĂȘcher de manger trop de cacahuĂštes, visiter les caves de la Loire, et celles de la Hunter Valley, faire l'idiote, jacasser, cueillir des mĂ»res, cuisiner, jardiner, te rĂ©veiller encore parce que tu ronfles, aller au zoo, aux puces, Ă  Paris, Ă  Londres, te chanter des chansons, arrĂȘter de fumer, te demander de me couper les ongles, acheter de la vaisselle, des bĂȘtises, des choses qui ne servent Ă  rien, manger des glaces, regarder les gens, te battre aux Ă©checs, Ă©couter du jazz, du reggae, danser le mambo et le cha-cha-cha, m'ennuyer, faire des caprices, bouder, rire, t'entortiller autour de mon petit doigt, chercher une maison avec vue sur les vaches, remplir d'indĂ©cents Caddie, repeindre un plafond, coudre des rideaux, rester des heures Ă  table Ă  discuter avec des gens intĂ©ressants, te tenir par la barbichette, te couper les cheveux, enlever les mauvaises herbes, laver la voiture, voir la mer, t'appeler encore, te dire des mots crus, apprendre Ă  tricoter, te tricoter une Ă©charpe, dĂ©faire cette horreur, recueillir des chats, des chiens, des perroquets, des Ă©lĂ©phants, louer des bicyclettes, ne pas s'en servir, rester dans un hamac, boire des margaritas Ă  l'ombre, tricher, apprendre Ă  me servir d'un fer Ă  repasser, jeter le fer Ă  repasser par la fenĂȘtre, chanter sous la pluie, fuire les touristes, m'enivrer, te dire toute la vĂ©ritĂ©, me souvenir que toute vĂ©ritĂ© n'est pas bonne Ă  dire, t'Ă©couter, te donner la main, rĂ©cupĂ©rer mon fer Ă  repasser, Ă©couter les paroles des chansons, mettre le rĂ©veil, oublier nos valises, m'arrĂȘter de courir, descendre les poubelles, te demander si tu m'aimes toujours, discuter avec la voisine, te raconter mon enfance, faire des mouillettes, des Ă©tiquettes pour les pots de confiture..." Et ça continuais comme ça pendant des pages et des pages...
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Anna Gavalda (Someone I Loved (Je l'aimais))
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Quelle bassesse que de penser toujours au prolongement de son existence! La vie n'est bonne qu'Ă  la condition d'en jouir. (ch. III)
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Gustave Flaubert (Bouvard and PĂ©cuchet)
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Zadig s'Ă©cria: A quoi tient le bonheur! tout me persĂ©cute dans ce monde, jusqu'aux ĂȘtres qui n'existent pas. Il maudit les savants, et ne voulut plus vivre qu'en bonne compagnie.
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Voltaire (Zadig et autres contes)
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Il faut de plus grandes vertus pour soutenir la bonne fortune que la mauvaise
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François de la Rochefoucauld (Maxims)
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Qu'on le sache bien, une bonne fois pour toutes: je ne veux pas me civiliser.
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Arthur Cravan
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Il n’y a pas longtemps, c’étaient les mauvaises actions qui demandaient Ă  ĂȘtre justifiĂ©es, aujourd’hui ce sont les bonnes.
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Albert Camus
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Faire son chemin dans la vie n'est pas simple et tout ce qui peut marcher sans nuire Ă  autrui est une bonne chose
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Woody Allen
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Lorsque les femmes cessent d'ĂȘtre belles, elles s'efforcent de devenir bonnes.
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Benjamin Franklin (On the choice of a mistress & other satires & hoaxes of Dr. Benjamin Franklin)
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PremiĂšrement, mes oreilles Ă©taient bonnes Ă  la casse et deuxiĂšmement, je ne sentais plus ma jambe. [...] Alors, pour neuf mois, j'entendais avec mes yeux et je marchais avec mes mains.
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Sarra Chamam (Alors, je me suis tue.)
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Donc pas d erreur? Ce qu on faisait a se tirer dessus, comme ca, sans meme se voir, n etait pas defendu! Cela faisait partie des choses qu on peut faire sans meriter une bonne engueulade.
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Louis-Ferdinand CĂ©line (Journey to the End of the Night)
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On est forcĂ© d'ĂȘtre des enfants toute sa vie. C'est pour ça que ceux qui veulent devenir des hommes sont malheureux. Vous voulez chanter l'opĂ©ra? On rit de vous. Vous voulez vous conduire en monsieur avec les femmes? Elles vous traitent de tapette si vous n'ĂȘtes pas champion avec des muscles gros comme ça. Vous voulez avoir une bonne position dans un bureau? La compĂ©tence, c'est toujours les autres qui l'ont.
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Roger Lemelin (Les Plouffe)
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Il n'avait pas un doute sur l'Ă©ventualitĂ© prochaine de cette conception, et tout ce qu'il jugeait lui ĂȘtre hostile, SĂ©nĂ©cal s'acharnait dessus, avec des raisonnements de gĂ©omĂštre et une bonne foi d'inquisiteur
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Gustave Flaubert (L'Ă©ducation sentimentale)
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J'ai enfin compris pourquoi j'avais honte de m'asseoir dans la Cadillac de mon pĂšre! La raison de ma honte et de la rĂ©volution est la mĂȘme: la diffĂ©rence de classe sociale. Mais j'y pense...on a une bonne Ă  la maison!!
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Marjane Satrapi (Persepolis, Volume 1)
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Je ne ressens pas la moindre honte de ne pas ĂȘtre une super bonne meuf. En revanche, je suis verte de rage qu'en tant qu fille qui intĂ©resse peu les hommes, on cherche sans cesse Ă  me faire savoir que je ne devrais mĂȘme pas ĂȘtre lĂ . On a toujours existĂ©. MĂȘme s'il n'est pas question de nous dans les romans d'hommes, qui n'imaginent que des femmes avec qui ils voudraient coucher. On a toujours existĂ©, on n'a jamais parlĂ©. MĂȘme aujourd'hui que les femmes publient beaucoup de romans, on rencontre rarement de personnage fĂ©minins aux physiques ingrats ou mĂ©diocres, inaptes Ă  aimer les hommes ou Ă  s'en faire aimer. Au contraire les hĂ©roines contemporaines aiment les hommes, les rencontrent facilement couchent avec eux en deux chapitres, elles jouissent en quatre lignes et elles aiment toutes le sexe. La figure de la looseuse de la fĂ©minitĂ© m'est plus que sympathique, elle m'est essentielle.
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Virginie Despentes (King Kong théorie)
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sachez-le, si vous ĂȘtes pessimiste, c’est qu’intĂ©rieurement vous n’avez pas encore pris la bonne orientation, vos pieds ne sont pas encore engagĂ©s sur le chemin de la science spirituelle, car dĂšs le seuil de cette science, vous auriez dĂ» discerner que le vĂ©ritable avenir de l’ĂȘtre humain, c’est la lumiĂšre, la beautĂ©, la joie, l’épanouissement de son Ăąme. en chemin, bien sĂ»r, vous rencontrerez des difficultĂ©s, vous vous heurterez Ă  des obstacles, mais justement, pour les surmonter vous ne devez pas perdre le but de vue, mais vous rĂ©jouir par avance de ce bonheur qui vous attend.
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Omraam Mikhaël Aïvanhov (Le rire du sage (Izvor, #243))
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‱ Mais c’est magnifique de souffrir quand on est en bonne santĂ©. C’est un privilĂšge ! Il n’ya que les morts qui ne souffrent plus ! RĂ©jouis-toi, ma belle ! Va, cours, vole, espĂšre, plante-toi, saigne ou festoie, mais vis ! Vis un peu !
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Anna Gavalda (La Vie en mieux)
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Seuls ceux qui sont amoureux de la sagesse auraient envie de penser. Cela revient Ă  une tautologie dĂ©cevante. Pour ĂȘtre apte Ă  penser, il faudrait aimer la beautĂ© et la justice et donc avoir une Ăąme bonne. Le monde serait divisĂ© en bons et en mĂ©chants sans qu’on sache pourquoi. Cette division, c’est exactement ce que nous ne cherchions pas. DĂšs lors il faut reprendre l’analyse.
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Hannah Arendt
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« Toute communautĂ©, qu'elle soit familiale ou autre, nous est haissable, dĂ©gradante. Nous sommes ensemble dans une honte de principe d'avoir Ă  vivre la vie. C'est lĂ  que nous sommes au plus profond de notre histoire commune, celle d'ĂȘtre tous les trois des enfants de cette personne de bonne foi, notre mĂšre, que la sociĂ©tĂ© a assassinĂ©e. Nous sommes du cĂŽtĂ© de cette sociĂ©tĂ© qui a rĂ©duit ma mĂšre au dĂ©sespoir. À cause de ce qu'on a fait Ă  notre mĂšre si aimable, si confiante, nous haĂŻssons la vie, nous nous haĂŻssons.
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Marguerite Duras (The Lover)
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Quand on parvient Ă  s’aimer vraiment, on attire Ă  soi les bonnes personnes, et le bon niveau d’échange et de complicitĂ© se crĂ©e. C’est l’association de deux ĂȘtres indĂ©pendants, qui peuvent d’autant plus s’aimer qu’ils n’ont pas besoin l’un de l’autre pour le quotidien.
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Bernard Werber (La Voix de la terre)
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En peaufinant des habitudes, on réaffirme inlassablement sa conception d'une vie bonne, on cultive son enracinement et ses liens, on tient en respect l'impermanence des choses, l'adversité, la séparation, la dépossession. Ignorant l'ennui, satisfaits de ce qu'ils ont, dotés d'une capacité d'émerveillement sans cesse renouvelée devant un décor immuable, les casaniers sont de fervents adeptes des rituels.
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Mona Chollet (Chez soi)
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HĂ© quoi ? vous ne ferez nulle distinction Entre l'hypocrisie et la dĂ©votion? Vous les voulez traiter d'un semblable langage, Et rendre mĂȘme honneur au masque qu'au visage, Égaler l'artifice Ă  la sincĂ©ritĂ©, Confondre l'apparence avec la vĂ©ritĂ©, Estimer le fantĂŽme autant que la personne, Et la fausse monnaie Ă  l'Ă©gal de la bonne ? Les hommes la plupart sont Ă©trangement faits ! Dans la juste nature on ne les voit jamais ; La raison a pour eux des bornes trop petites ; En chaque caractĂšre ils passent ses limites ; Et la plus noble chose, ils la gĂątent souvent Pour la vouloir outrer et pousser trop avant.
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MoliĂšre (The Misanthrope)
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Les hommes extrĂȘmement heureux, et les hommes extrĂȘmement malheureux a , sont Ă©galement portĂ©s Ă  la duretĂ© ; tĂ©moin les moines et les conquĂ©rants. Il n’y a que la mĂ©diocritĂ© et le mĂ©- lange de la bonne et de la mauvaise fortune, qui donnent de la douceur et de la pitiĂ©." The Spirit of the Laws, Bk VI, Ch IX
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Montesquieu
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L'homme ne peut jamais savoir ce qu'il faut vouloir car il n'a qu'une vie et il ne peut ni la comparer Ă  des vies antĂ©rieures ni la rectifier dans des vies ultĂ©rieures. (...) Il n'existe aucun moyen de vĂ©rifier quelle dĂ©cision est la bonne car il n'existe aucune comparaison. Tout est vĂ©cu tout de suite pour la premiĂšre fois et sans prĂ©paration. Comme si un acteur entrait en scĂšne sans avoir jamais rĂ©pĂ©tĂ©. Mais que peut valoir la vie, si la premiĂšre rĂ©pĂ©tition de la vie est dĂ©jĂ  la vie mĂȘme ? C'est ce qui fait que la vie ressemble toujours Ă  une esquisse. Mais mĂȘme "esquisse" n'est pas le mot juste, car une esquisse est toujours l'Ă©bauche de quelque chose, la prĂ©paration d'un tableau, tandis que l'esquisse qu'est notre vie est une esquisse de rien, une Ă©bauche sans tableau. (partie I, ch. 3)
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Milan Kundera (The Unbearable Lightness of Being)
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J’écris de chez les moches, pour les moches, les vieilles, les camionneuses, les frigides, les mal baisĂ©es, les imbaisables, les hystĂ©riques, les tarĂ©es, toutes les exclues du grand marchĂ© Ă  la bonne meuf. Et je commence par lĂ  pour que les choses soient claires : je ne m’excuse de rien, je ne viens pas me plaindre. Je n’échangerais ma place contre aucune autre parce qu’ĂȘtre Virginie Despentes me semble ĂȘtre une affaire plus intĂ©ressante Ă  mener que n’importe quelle autre affaire. Je trouve ça formidable qu’il y ait aussi des femmes qui aiment sĂ©duire, qui sachent sĂ©duire, d’autres se faire Ă©pouser, des qui sentent le sexe et d’autres le gĂąteau du goĂ»ter des enfants qui sortent de l’école. Formidable qu’il y en ait de trĂšs douces, d’autres Ă©panouies dans leur fĂ©minitĂ©, qu’il y en ait de jeunes, trĂšs belles, d’autres coquettes et rayonnantes. Franchement, je suis bien contente pour toutes celles Ă  qui les choses telles qu’elles sont conviennent. C’est dit sans la moindre ironie. Il se trouve simplement que je ne fais pas partie de celles-lĂ . Bien sĂ»r que je n’écrirais pas ce que j’écris si j’étais belle, belle Ă  changer l’attitude de tous les hommes que je croise. C’est en tant que prolotte de la fĂ©minitĂ© que je parle, que j’ai parlĂ© hier et que je recommence aujourd’hui (p. 9-10).
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”
Virginie Despentes (King Kong théorie)
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I am honored and humbled by the fine reviews my new book "Why We Lover Serial Killers" is receiving.
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Scott A. Bonn
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plant it It will sprout But forget about the rustic festivities For the explosive word falls harmlessly eternal through the compact generations
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Jean Cocteau (Le Cap de Bonne-Espérance suivi de Discours du Grand Sommeil)
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Que tant de bonne foi engendre tant de mal
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Alexie Morin (Chien de fusil)
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Le mal que nous faisons ne nous attire pas tant de persécution et de haine que nos bonnes qualités.
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François de la Rochefoucauld (Réflexions ou sentences et maximes morales (French Edition))
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si l'on boit une bonne partie du contenu d'une bouteille portant l'Ă©tiquette: poison , ça ne manque presque jamais, tĂŽt ou tard, d'ĂȘtre mauvais pour la santĂ©.
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”
Lewis Carroll (Alice aux pays des merveilles)
“
Les personnes de peu d'idées sont moins sujettes à l'erreur, elles suivent ce que tout le monde fait et ne dérangent personne, et elles réussissent, s'enrichissent, arrivent à de bonnes positions...
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”
Umberto Eco
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Le jour oĂč je me suis aimĂ© pour de vrai, J’ai compris qu'en toutes circonstances, J’étais Ă  la bonne place, au bon moment. Et alors, j'ai pu me relaxer. Aujourd'hui je sais que cela s'appelle... l'Estime de soi. Le jour oĂč je me suis aimĂ© pour de vrai, J’ai pu percevoir que mon anxiĂ©tĂ© et ma souffrance Ă©motionnelle N’étaient rien d'autre qu'un signal Lorsque je vais Ă  l'encontre de mes convictions. Aujourd'hui je sais que cela s'appelle... l'AuthenticitĂ©. Le jour oĂč je me suis aimĂ© pour de vrai, J'ai cessĂ© de vouloir une vie diffĂ©rente Et j'ai commencĂ© Ă  voir que tout ce qui m'arrive Contribue Ă  ma croissance personnelle. Aujourd'hui, je sais que cela s'appelle... la MaturitĂ©. Le jour oĂč je me suis aimĂ© pour de vrai, J’ai commencĂ© Ă  percevoir l'abus Dans le fait de forcer une situation ou une personne, Dans le seul but d'obtenir ce que je veux, Sachant trĂšs bien que ni la personne ni moi-mĂȘme Ne sommes prĂȘts et que ce n'est pas le moment... Aujourd'hui, je sais que cela s'appelle... le Respect. Le jour oĂč je me suis aimĂ© pour de vrai, J’ai commencĂ© Ă  me libĂ©rer de tout ce qui n'Ă©tait pas salutaire, personnes, situations, tout ce qui baissait mon Ă©nergie. Au dĂ©but, ma raison appelait cela de l'Ă©goĂŻsme. Aujourd'hui, je sais que cela s'appelle... l'Amour propre. Le jour oĂč je me suis aimĂ© pour de vrai, J’ai cessĂ© d'avoir peur du temps libre Et j'ai arrĂȘtĂ© de faire de grands plans, J’ai abandonnĂ© les mĂ©ga-projets du futur. Aujourd'hui, je fais ce qui est correct, ce que j'aime Quand cela me plait et Ă  mon rythme. Aujourd'hui, je sais que cela s'appelle... la SimplicitĂ©. Le jour oĂč je me suis aimĂ© pour de vrai, J’ai cessĂ© de chercher Ă  avoir toujours raison, Et je me suis rendu compte de toutes les fois oĂč je me suis trompĂ©. Aujourd'hui, j'ai dĂ©couvert ... l'HumilitĂ©. Le jour oĂč je me suis aimĂ© pour de vrai, J’ai cessĂ© de revivre le passĂ© Et de me prĂ©occuper de l'avenir. Aujourd'hui, je vis au prĂ©sent, LĂ  oĂč toute la vie se passe. Aujourd'hui, je vis une seule journĂ©e Ă  la fois. Et cela s'appelle... la PlĂ©nitude. Le jour oĂč je me suis aimĂ© pour de vrai, J’ai compris que ma tĂȘte pouvait me tromper et me dĂ©cevoir. Mais si je la mets au service de mon coeur, Elle devient une alliĂ©e trĂšs prĂ©cieuse ! Tout ceci, c'est... le Savoir vivre. Nous ne devons pas avoir peur de nous confronter. Du chaos naissent les Ă©toiles.
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”
Charlie Chaplin
“
Donc pas d'erreur Ce qu'on faisait Ă  se tirer dessus comme ça sans mĂȘme se voir n'Ă©tait pas dĂ©fendu Cela faisait partie des choses qu'on peut faire sans mĂ©riter une bonne engueulade. C'Ă©tait mĂȘme reconnu encouragĂ© sans doute par les gens sĂ©rieux comme le tirage au sort les fiançailles la chasse Ă  courre ... Rien Ă  dire. Je venais de dĂ©couvrir d'un coup la guerre tout entiĂšre. Je venais d'ĂȘtre dĂ©pucelĂ©.
”
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Louis-Ferdinand CĂ©line (Journey to the End of the Night)
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Nous avons vécu des moments inoubliables. Charles-Antoine, notre petit trésor, sera toujours présent auprÚs de nous. La vie continue. Elle est belle cette vie. Elle sera bonne pour nous. J'en suis convaincu.
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François Bérubé (La rencontre de notre ange Charles-Antoine)
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Les bonnes rĂ©solutions ne sont que d'inutiles efforts pour contrarier les lois scientifiques. Elles ont leur source dans notre vanitĂ©. Leur rĂ©sultat est absolument nil. Elles nous donnent, de temps Ă  autre, quelques-unes de ces riches et stĂ©riles Ă©motions qui ne sont pas sans charme pour les Ăąmes faibles. VoilĂ  tout ce qu'on peut dire en leur faveur. Ce sont des chĂšques tirĂ©s sur une banque oĂč l'on n'a pas de compte ouvert.
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Oscar Wilde (The Picture of Dorian Gray)
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Une heure avant, je me dis toujours : "Tiens, je vais dĂ©jeuner avec Perceval, ça me fait plaisir". [...] Ça vous la coupe, ça, hein ? Bon, aprĂšs, une fois que j'ai bouffĂ© avec vous, je regrette, hein, on est d'accord. ArrivĂ© au milieu du repas, j'ai toujours envie de vous Ă©clater le crĂąne avec le tranchant de la coupe, lĂ , vous voyez, pour vous faire... fermer votre gueule une bonne fois pour toutes... mais sinon... je vous aime.(Arthur Ă  Perceval)
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Alexandre Astier (Kaamelott, livre 2, premiùre partie : Épisodes 1 à 50)
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Bien sĂ»r, rien n'interdit Ă  une femme d'avoir des enfants et de se rĂ©aliser en mĂȘme temps dans d'autres domaines. Au contraire, vous y ĂȘtes mĂȘme vivement encouragĂ©e : en posant la cerise de l'accomplissement personnel sur le gĂąteau de la maternitĂ©, vous flatterez notre bonne conscience et notre narcissisme collectif. Nous n'aimons pas nous avouer que nous voyons les femmes avant tout comme des reproductrices. [
] Mais alors, vous avez intĂ©rĂȘt Ă  avoir beaucoup d'Ă©nergie, un bon sens de l'organisation et une grande capacitĂ© de rĂ©sistance Ă  la fatigue ; vous avez intĂ©rĂȘt Ă  ne pas trop aimer dormir ou paresser, Ă  ne pas dĂ©tester les horaires, Ă  savoir faire plusieurs choses Ă  la fois. (p. 82)
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Mona Chollet (SorciÚres : La puissance invaincue des femmes)
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Mais le narrateur est plutĂŽt tentĂ© de croire qu’en donnant trop d’importance aux belles actions, on rend finalement un hommage indirect et puissant au mal. Car on laisse supposer alors que ces belles actions n’ont tant de prix que parce qu’elles sont rares et que la mĂ©chancetĂ© et l’indiffĂ©rence sont des moteurs bien plus frĂ©quents dans les actions des hommes. C’est lĂ  une idĂ©e que le narrateur ne partage pas. Le mal qui est dans le monde vient presque toujours de l’ignorance, et la bonne volontĂ© peut faire autant de dĂ©gĂąts que la mĂ©chancetĂ©, si elle n’est pas Ă©clairĂ©e. Les hommes sont plutĂŽt bons que mauvais, et en vĂ©ritĂ© ce n’est pas la question. Mais ils ignorent plus ou moins, et c’est ce qu’on appelle vertu ou vice, le vice le plus dĂ©sespĂ©rant Ă©tant celui de l’ignorance qui croit tout savoir et qui s'autorise alors a tuer. L'Ăąme du meurtrier est aveugle et il n’y a pas de vraie bontĂ© ni de belle amour sans toute la clairvoyance possible.
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Albert Camus (The Plague)
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His brown eyes would roam around the various sentimental and artistic bric-a-brac present, and his own banal toiles (the conventionally primitive eyes, sliced guitars, blue nipples and geometrical designs of the day), and with a vague gesture toward a painted wooden bowl or veined vase, he would say "Prenez donc une des ces poires. La bonne dame d'en face m'en offre plus que je n'en peux savourer." Or: "Mississe Taille Lore vient de me donner ces dahlias, belles fleurs que j'exĂšcre.
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Vladimir Nabokov (Lolita)
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Notre plus grande peur est la peur d'aimer. Toute souffrance a commencĂ© par l'amour ; l'amour bafouĂ©, reniĂ©, ignorĂ©. L'abandon ou les cris dans une chambre d'enfant. Si c'est cette peur qui nous fait souhaiter construire un univers oĂč nous n'aurons plus peur - oĂč rĂ©gnera une atmosphĂšre de sĂ©curitĂ©- , alors l'impulsion crĂ©atrice n'est pas la bonne. Si c'est la peur qui nous fait rĂȘver d'un monde sans violence, nous y programmons aussitĂŽt la violence. "Qui prĂ©fĂšre la sĂ©curitĂ© Ă  la libertĂ© aura vite fait de perdre les deux." Il faut sortir de l'illusion sĂ©curisante. L'amour, par nature, met en danger. L'amour nous emporte au large, loin des estuaires et des ports de plaisance. Il dĂ©coiffe les anxieux, les craintifs, les inquiets. (p. 79-80)
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Christiane Singer (N'oublie pas les chevaux écumants du passé)
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Je te rencontre. Je me souviens de toi. Cette ville Ă©tait faite Ă  la taille de l'amour. Tu Ă©tais fait Ă  la taille de mon corps mĂȘme. Qui es-tu ? Tu me tues. J'avais faim. Faim d'infidĂ©litĂ©s, d'adultĂšres, de mensonges et de mourir. Depuis toujours. Je me doutais bien qu'un jour tu me tomberais dessus. Je t'attendais dans une impatience sans borne, calme. DĂ©vore-moi. DĂ©forme-moi Ă  ton image afin qu'aucun autre, aprĂšs toi, ne comprenne plus du tout le pourquoi de tant de dĂ©sir. Nous allons rester seuls, mon amour. La nuit ne va pas finir. Le jour ne se lĂšvera plus sur personne. Jamais. Jamais plus. Enfin. Tu me tues. Tu me fais du bien. Nous pleurerons le jour dĂ©funt avec conscience et bonne volontĂ©. Nous n'aurons plus rien d'autre Ă  faire, plus rien que pleurer le jour dĂ©funt. Du temps passera. Du temps seulement. Et du temps va venir. Du temps viendra. OĂč nous ne saurons plus du tout nommer ce qui nous unira. Le nom s'en effacera peu Ă  peu de notre mĂ©moire. Puis, il disparaĂźtra, tout Ă  fait.
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Marguerite Duras (Hiroshima mon amour)
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Apprends donc un peu l'égoïsme, se dit-il, c'est trÚs utile et on n'a jamais l'air d'un imbécile. Ces deux-là t'ont envoyé paßtre et ils ont raison. Ils s'occupent d'une affaire qui les regarde et ils la mÚnent comme ils veulent. Ils n'ont pas du tout envie que tu viennes compliquer les choses. Que le malade aille mieux ou plus mal, dans un quart d'heure ils ne pleureront plus et ils ne penseront qu'à se débrouiller. Crois-tu que la générosité soit toujours bonne ? Neuf fois sur dix elle est impolie. Et elle n'est jamais virile.
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Jean Giono (The Horseman on the Roof)
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On est tous seuls, ici, Ă  Paris, ou ailleurs. On peut essayer de fuir la solitude, dĂ©mĂ©nagĂ©, faire tout pour rencontrer des gens, cela ne change rien. A la fin de la journĂ©e, chacun rentre chez soi. Ceux qui vivent en couple ne se rendent pas compte de leur chance. Ils ont oubliĂ© les soirĂ©es devant un plateau-repas, l’angoisse du week-end qui arrive, le dimanche Ă  espĂ©rer que le tĂ©lĂ©phone sonne. Nous sommes des millions comme ça dans toutes les capitales du monde. La seule bonne nouvelle c’est qu’il n’y a pas de quoi se sentir si diffĂ©rents des autres.
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Marc Levy (Mes amis, mes amours)
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On the conversion of the European tribes to Christianity the ancient pagan worship was by no means incontinently abandoned. So wholesale had been the conversion of many peoples, whose chiefs or rulers had accepted the new faith on their behalf in a summary manner, that it would be absurd to suppose that any, general acquiescence in the new gospel immediately took place. Indeed, the old beliefs lurked in many neighbourhoods, and even a renaissance of some of them occurred in more than one area. Little by little, however, the Church succeeded in rooting out the public worship of the old pagan deities, but it found it quite impossible to effect an entire reversion of pagan ways, and in the end compromised by exalting the ancient deities to the position of saints in its calendar, either officially, or by usage. In the popular mind, however, these remained as the fairies of woodland and stream, whose worship in a broken-down form still flourished at wayside wells and forest shrines. The Matres, or Mother gods, particularly those of Celtic France and Ireland, the former of which had come to be Romanized, became the bonnes dames of folklore, while the dusii and pilosi, or hairy house-sprites, were so commonly paid tribute that the Church introduced a special question concerning them into its catechism of persons suspected of pagan practice. Nevertheless, the Roman Church, at a somewhat later era, reversed its older and more catholic policy, and sternly set its face against the cultus of paganism in Europe, stigmatizing the several kinds of spirits and derelict gods who were the objects of its worship as demons and devils, whom mankind must eschew with the most pious care if it were to avoid damnation.
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Lewis Spence (British Fairy Origins)
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Si il y avait bien une chose que l'Occupation nous avait apprise, c'Ă©tait Ă  nous taire. A ne jamais montrer ce que nous pensions du IIIĂšme Reich et de cette guerre. Nous n'Ă©tions que des dĂ©tenus dans nos propres maisons, dans notre pays. Plus libres d'avoir une opinion. Parce que mĂȘme nos pensĂ©es pouvaient nous enchaĂźner. Ce soir, je l'avais oubliĂ©. Pourtant il ne m'arrĂȘta pas. Il ne me demanda pas de le suivre pour un petit interrogatoire. AprĂšs tout, il n'y avait que les rĂ©sistants pour tenir un discours si tranchĂ©, non? Il n'y avait qu'eux pour oser dire de telles choses devant un caporal de la Wehrmacht. Alors pourquoi me tendit-il simplement sa fourche? Puisque la mienne Ă©tait inutilisable... J'hĂ©sitai Ă  la prendre. Quand je le fis, il refusa de la lĂącher. Nous restĂąmes lĂ , une seconde. Nos mains se frĂŽlant sur le manche en bois et nos regards accrochĂ©s. - Je ne suis pas innocent c'est vrai, m'avoua-t-il. Je ne le serai jamais plus et je devrai vivre avec toutes mes fautes. J'ai tuĂ©, je tuerai sans doute encore. J'ai blessĂ© et je blesserai encore. J'ai menti et je mentirai encore. Non, c'est vrai, il n'y a plus rien d'innocent en moi. Mais je l'ai Ă©tĂ©. Au dĂ©but. Avant la guerre. Je l'Ă©tais vraiment, vous savez. Innocent. Sa voix n'Ă©tait qu'un murmure. - Pourquoi me dites-vous ça? - Pour que vous le sachiez. - Mais pourquoi? demandai-je encore. Il recula d'un pas. - Bonne soirĂ©e, monsieur Lambert, dit-il sans me rĂ©pondre. Il quitta les Ă©curies sans un bruit. Aussi discrĂštement qu'il Ă©tait arrivĂ©.
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Lily Haime (À l'ombre de nos secrets)
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Wenn ich sagen soll, was mir neben dem Frieden wichtiger sei als alles andere, dann lautet meine Antwort ohne Wenn und Aber: Freiheit. Die Freiheit fĂŒr viele, nicht nur fĂŒr die wenigen. Freiheit des Gewissens und der Meinung. Auch Freiheit von Not und von Furcht.“ ("If I am to say what, besides peace, is more important to me than anything else, my unconditional answer is: Freedom. Freedom for the many, not merely for a few. Freedom of conscience and of opinion. And also freedom from poverty and fear.") Speech before an extraordinary convention of the Social Democratic Party in Bonn, Germany, June 14, 1987
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Willy Brandt
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- Votre personne, vos moindres mouvements, me semblaient avoir dans le monde une importance extra-humaine. Mon coeur, comme de la poussiĂšre, se soulevait derriĂšre vos pas. Vous me faisiez l'effet d'un clair de lune par une nuit d'Ă©tĂ©, quand tout est parfums, ombres douces, blancheurs, infini ; et les dĂ©lices de la chair et de l'Ăąme Ă©taient contenus pour moi dans votre nom que je me rĂ©pĂ©tais, en tĂąchant de le baiser sur mes lĂšvres. Je n'imaginais rien au delĂ . C'Ă©tait Mme Arnoux telle que vous Ă©tiez, avec ses deux enfants, tendre, sĂ©rieuse, belle Ă  Ă©blouir, et si bonne ! Cette image-lĂ  effaçait toutes les autres. Est-ce que j'y pensais, seulement ! puisque j'avais toujours au fond de moi-mĂȘme la musique de votre voix et la splendeur de vos yeux !
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Gustave Flaubert (Sentimental Education)
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Pendant le sĂ©jour que tirent en ce pays les PhĂ©niciens qui avaient accompagnĂ© Cadmus, et du nombre desquels Ă©taient les GĂ©phyrĂ©ens, ils introduisirent en GrĂšce plusieurs connaissances, et entre autres des lettres qui Ă©taient, Ă  mon avis, inconnues auparavant dans ce pays. Ils les employĂšrent d'abord de la mĂȘme maniĂšre que tous les PhĂ©niciens. Mais, dans la suite des temps, ces lettres changĂšrent avec la langue, et prirent une autre forme. Les pays circonvoisins Ă©tant alors occupĂ©s par les Ioniens, ceux-ci adoptĂšrent ces lettres, dont les PhĂ©niciens les avaient instruits, mais ils y firent quelques lĂ©gers changements. Ils convenaient de bonne foi, et comme le voulait la justice, qu'on leur avait donnĂ© le nom de lettres phĂ©niciennes parce que les PhĂ©niciens les avaient introduites en GrĂšce." (5-58-59)
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Herodotus (The Histories)
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Le but de la fĂȘte est de nous faire oublier que nous sommes solitaires, misĂ©rables et promis Ă  la mort. Autrement dit, de nous transformer en animaux. C'est pourquoi le primitif a un sens de la fĂȘte trĂšs dĂ©veloppĂ©. Une bonne flambĂ©e de plantes hallucinogĂšnes, trois tambourins, et le tour est jouĂ© : un rien l'amuse. À l’opposĂ©, l'Occidental moyen n'aboutit Ă  une extase insuffisante qu'Ă  l'issue de raves interminables dont il ressort sourd et droguĂ© : il n'a pas du tout le sens de la fĂȘte. ProfondĂ©ment conscient de lui-mĂȘme, radicalement Ă©tranger aux autres, terrorisĂ© par l’idĂ©e de la mort, il est bien incapable d’accĂ©der Ă  une quelconque fusion. Cependant, il s'obstine. La perte de sa condition animale l'attriste, il en conçoit honte et dĂ©pit ; il aimerait ĂȘtre un fĂȘtard, ou du moins passer pour tel. Il est dans une sale situation.
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Michel Houellebecq (Interventions 2020)
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] Les interdits dans notre religion – c'est pourquoi elle est extrĂȘmement souple et simple – ne sont pas Ă©pais comme le Larousse. Ils portent uniquement sur les critĂšres de bonnes mƓurs. Par exemple, durant le ramadan, personne ne peut savoir si vous jeĂ»nez ou pas, vous pouvez parfaitement manger chez vous ; en revanche, un musulman qui dĂ©jeune dans un restaurant porte atteinte Ă  l'ordre public. Dans certains pays, on Ă©tait arrivĂ© Ă  une vĂ©ritable provocation, comme en Tunisie. Bourguiba, qui n'Ă©tait pourtant pas un anarchiste, dans un attachement excessif Ă  la laĂŻcitĂ© que je ne m'explique pas, a demandĂ© aux gens de ne plus faire le ramadan. C'Ă©tait incroyable. Il invitait, durant cette pĂ©riode, des gens Ă  dĂ©jeuner chez lui, ou encore il forçait ses soldats Ă  aller prendre des verres de jus d'orange Ă  midi. VoilĂ  des atteintes Ă  l'ordre public et aux bonnes mƓurs.
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Hassan II (Ű°Ű§ÙƒŰ±Ű© ملك)
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Patrice a vingt-quatre ans et, la premiĂšre fois que je l’ai vu, il Ă©tait dans son fauteuil inclinĂ© trĂšs en arriĂšre. Il a eu un accident vasculaire cĂ©rĂ©bral. Physiquement, il est incapable du moindre mouvement, des pieds jusqu’à la racine des cheveux. Comme on le dit souvent d’une maniĂšre trĂšs laide, il a l’aspect d’un lĂ©gume : bouche de travers, regard fixe. Tu peux lui parler, le toucher, il reste immobile, sans rĂ©action, comme s’il Ă©tait complĂštement coupĂ© du monde. On appelle ça le locked in syndrome.Quand tu le vois comme ça, tu ne peux qu’imaginer que l’ensemble de son cerveau est dans le mĂȘme Ă©tat. Pourtant il entend, voit et comprend parfaitement tout ce qui se passe autour de lui. On le sait, car il est capable de communiquer Ă  l’aide du seul muscle qui fonctionne encore chez lui : le muscle de la paupiĂšre. Il peut cligner de l’Ɠil. Pour l’aider Ă  s’exprimer, son interlocuteur lui propose oralement des lettres de l’alphabet et, quand la bonne lettre est prononcĂ©e, Patrice cligne de l’Ɠil.  Lorsque j’étais en rĂ©animation, que j’étais complĂštement paralysĂ© et que j’avais des tuyaux plein la bouche, je procĂ©dais de la mĂȘme maniĂšre avec mes proches pour pouvoir communiquer. Nous n’étions pas trĂšs au point et il nous fallait parfois un bon quart d’heure pour dicter trois pauvres mots. Au fil des mois, Patrice et son entourage ont perfectionnĂ© la technique. Une fois, il m’est arrivĂ© d’assister Ă  une discussion entre Patrice et sa mĂšre. C’est trĂšs impressionnant.La mĂšre demande d’abord : « Consonne ? » Patrice acquiesce d’un clignement de paupiĂšre. Elle lui propose diffĂ©rentes consonnes, pas forcĂ©ment dans l’ordre alphabĂ©tique, mais dans l’ordre des consonnes les plus utilisĂ©es. DĂšs qu’elle cite la lettre que veut Patrice, il cligne de l’Ɠil. La mĂšre poursuit avec une voyelle et ainsi de suite. Souvent, au bout de deux ou trois lettres trouvĂ©es, elle anticipe le mot pour gagner du temps. Elle se trompe rarement. Cinq ou six mots sont ainsi trouvĂ©s chaque minute.  C’est avec cette technique que Patrice a Ă©crit un texte, une sorte de longue lettre Ă  tous ceux qui sont amenĂ©s Ă  le croiser. J’ai eu la chance de lire ce texte oĂč il raconte ce qui lui est arrivĂ© et comment il se sent. À cette lecture, j’ai pris une Ă©norme gifle. C’est un texte brillant, Ă©crit dans un français subtil, lĂ©ger malgrĂ© la tragĂ©die du sujet, rempli d’humour et d’autodĂ©rision par rapport Ă  l’état de son auteur. Il explique qu’il y a de la vie autour de lui, mais qu’il y en a aussi en lui. C’est juste la jonction entre les deux mondes qui est un peu compliquĂ©e.Jamais je n’aurais imaginĂ© que ce texte si puissant ait Ă©tĂ© Ă©crit par ce garçon immobile, au regard entiĂšrement vide.  Avec l’expĂ©rience acquise ces derniers mois, je pensais ĂȘtre capable de diagnostiquer l’état des uns et des autres seulement en les croisant ; j’ai reçu une belle leçon grĂące Ă  Patrice.Une leçon de courage d’abord, Ă©tant donnĂ© la vitalitĂ© des propos que j’ai lus dans sa lettre, et, aussi, une leçon sur mes a priori. Plus jamais dorĂ©navant je ne jugerai une personne handicapĂ©e Ă  la vue seule de son physique. C’est jamais inintĂ©ressant de prendre une bonne claque sur ses propres idĂ©es reçues .
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Grand corps malade (Patients)
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« Chaque humain prĂ©sent sur la terre pour s’instruire et s’amĂ©liorer est une fleur qui doit s’ouvrir avec sa couleur spĂ©cifique et son propre arĂŽme ; ce sont lĂ  des richesses qui doivent ĂȘtre offertes Ă  tous. Chaque bonne pensĂ©e est une fleur qui s’épanouit dans l’intellect. Chaque sentiment noble une fleur dans le cƓur. Et chaque action intĂšgre une fleur dans la volontĂ© humaine. GrĂące Ă  l’arĂŽme de ces trois fleurs vous pouvez jouir de la santĂ© et de l’harmonie dans tout votre ĂȘtre. La floraison de la vie est un processus Ă©ternel qui s’accomplit non seulement dans les pensĂ©es, sentiments et actions mais plus encore dans l’amour. Les fleurs sont les enfants des anges, leurs tableaux. Il ne faut ni cueillir ni piĂ©tiner les fleurs car on foule alors et on dĂ©truit une pensĂ©e ou un sentiment d’un ange. Les hommes sont encore des enfants turbulents et inconsĂ©quents. Les anges s’occupent non seulement des vĂ©gĂ©taux mais aussi de tous les rĂšgnes de la nature. »
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Omraam Mikhaël Aïvanhov (Le Message de la Fleur: Les sentiers de la métamorphose (EVERA) (French Edition))
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Le salaire n'est pas qu'un coĂ»t, c'est aussi le revenu qui conditionne la survie, le niveau de vie et le sentiment d'ĂȘtre traitĂ© Ă©quitablement. Le travailleur n'est pas une marchandise morte, mais un ĂȘtre humain rĂ©actif qui adapte son degrĂ© d'effort, d'implication, de coopĂ©ration au traitement (dans tous les sens du terme) qui lui est proposĂ© par son employeur. C'est pourquoi le salaire n'est pas comparable au prix de n'importe quelle autre matiĂšre premiĂšre dont la baisse serait toujours une bonne nouvelle.
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Jacques Généreux (Les Vraies Lois de l'économie)
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Un jour il voyait des gens du pays trĂšs occupĂ©s Ă  arracher des orties ; il regarda ce tas de plantes dĂ©racinĂ©es Ăšt dĂ©jĂ  dessĂ©chĂ©es, et dit : — C’est mort. Cela serait pourtant bon si l’on savait s’en servir. Quant l’ortie est jeune, la feuille est un lĂ©gume excellent ; quand elle vieillit, elle a des filaments et des fibres comme le chanvre et le lin. La toile d’ortie vaut la toile de chanvre. HachĂ©e, l’ortie est bonne pour la volaille ; broyĂ©e, elle est bonne pour lĂšs bĂȘtes Ă  cornes, La graine de l’ortie mĂȘlĂ©e au fourrage donne du luisant au poil des animaux ; la racine mĂȘlĂ©e au sel produit une belle couleur jaune. C’est du reste un excellent foin qu’on peut faucher deux fois. Et que faut-il Ă  l’ortie ? Peu de terre, nul soin, nulle culture. Seulement la graine tombe Ă  mesure qu’elle mĂ»rit, et est difficile Ă  rĂ©colter. Avec quelque peine qu’on prendrait, l’ortie serait utile ; on la nĂ©glige, elle devient nuisible. Alors on la tue. Que d’hommes ressemblent Ă  l’ortie ! — Il ajouta aprĂšs un silence : Mes amis, retenez ceci, il n’y a ni mauvaises herbes ni mauvais hommes. Il n’y a que de mauvais cultivateurs.
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Victor Hugo (Les Misérables, tome I/3)
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Question : On a remarquĂ© que depuis la fin du Protectorat au Maroc, les relations franco-marocaines se dĂ©tĂ©riorent chaque fois que la gauche est au pouvoir. On a remarquĂ© cela Ă  l’époque de Mitterrand et encore aujourd’hui. Comment expliquez-vous cela ? Est-ce que c’est liĂ© Ă  la gauche qui ne possĂšde pas les codes pour avoir de bonnes relations avec le Maroc ou n’a-t-elle pas les outils ou simplement a-t-elle une prĂ©fĂ©rence pour l’AlgĂ©rie ? RĂ©ponse : Il y a les faits historiques de la guerre d’AlgĂ©rie toujours, en toile de fond. Les socialistes français ont envoyĂ© des contingents en AlgĂ©rie. Ils ont aussi Ă  se faire pardonner de ce cĂŽtĂ©-lĂ . Mais il y a eu de mauvaises relations avec la droite Ă  l’indĂ©pendance du Maroc pour commencer et avec l’affaire Ben Barka. Il y a eu des tensions historiques et Ă  l’époque de Mitterrand, les relations avec le Maroc ont fini par ĂȘtre bonnes. Mais on peut ajouter Ă  l’histoire de la RĂ©publique française et Ă  l’histoire dans laquelle les socialistes s’inscrivent, un rapport difficile dĂšs les origines de la Monarchie. Mais ce n’est pas le cas de tous les socialistes en France.
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Pierre Vermeren
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Il n'existe aucun moyen de vĂ©rifier quelle dĂ©cision est la bonne car il n'existe aucune comparaison. Tout est vĂ©cu tout de suite pour la premiĂšre fois et sans prĂ©paration. Comme si un acteur entrait en scĂšne sans avoir jamais rĂ©pĂ©tĂ©. Mais que peut valoir la vie, si la premiĂšre rĂ©pĂ©tition de la vie est dĂ©jĂ  la vie mĂȘme? C'est ce qui fait que la vie ressemble toujours Ă  une esquisse. Mais mĂȘme 'esquisse' n'est pas le mot juste, car une esquisse est toujours l'Ă©bauche de quelque chose, la prĂ©paration d'un tableau, tandis que l'esquisse qu'est notre vie est une esquisse de rien, une Ă©bauche sans tableau.
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Milan Kundera
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— Ma bonne, pourquoi ai-je vĂ©cu jusqu'Ă  prĂ©sent? Conviens-en ; n'ai-je pas gĂąchĂ© ma jeunesse? Passer les meilleures annĂ©es de sa vie Ă  inscrire des dĂ©penses, Ă  servir le thĂ©, Ă  compter des copeks, Ă  amuser des hĂŽtes, et croire qu'il n'y a rien de mieux au monde !... Ma bonne, comprends-moi, j'ai aussi des exigences humaines ! je veux vivre, moi aussi, et on a fait de moi une mĂ©nagĂšre ! C'est affreux, affreux ! Elle jeta son trousseau de clĂ©s Ă  travers la porte et il tomba dans ma chambre. C'Ă©taient les clĂ©s du buffet, de l'armoire de la cuisine, de la cave et de la boĂźte Ă  thĂ©, ces mĂȘmes que portait jadis ma mĂšre.
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Anton Chekhov
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Camille se tenait prĂšs de Salim. Elle apprĂ©ciait Ă  leur juste valeur les compliments de l'Empereur. En revanche, l'attitude de son ami l'inquiĂ©tait. Elle savait qu'arrivĂ© Ă  ce point du discours, il devait avoir beaucoup de mal Ă  se taire. Elle lui jeta un rapide coup d’Ɠil et se mordit les lĂšvres. Une petite flamme familiĂšre dansait dans ses yeux, annonciatrice d'une prise de parole intempestive, et certainement outrageante. Il fallait le contraindre au silence. Alors que Sil'Afian dressait un tableau hĂ©roĂŻque de leurs exploits, elle aplatit sauvagement les orteils de Salim, tout en lui faisant les gros yeux. HĂ©las, Ellana, qui le surveillait aussi, Ă©tait arrivĂ©e Ă  une conclusion similaire et, au mĂȘme instant, lui Ă©crasa l'autre pied. Le garçon aurait rĂ©ussi Ă  faire bonne figure si, derriĂšre lui, Bjorn et Maniel, sans se concerter, n'avaient pincĂ© son cou tandis que maĂźtre Duom se retournait Ă  moitiĂ© pour lui planter un index agressif dans l'estomac. - ...succĂšs est dĂ» Ă  l'entente parfaite qui Ă  soudĂ© tous les membres de votre groupe dans... Salim poussa soudain un effroyable cri de douleur et bondit au plafond, en essayant simultanĂ©ment d'attraper ses deux pieds, de se masser le cou et de se protĂ©ger le ventre. - ...une merveilleuse amitiĂ© ! conclut l'Empereur.
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Pierre Bottero (L'Ăźle du destin (La QuĂȘte d'Ewilan, #3))
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Puis elle s’avisa que la lettre pourrait ĂȘtre utile, la dĂ©froissa soigneusement sur son couvre—pied et la relut en se rongeant les ongles. Quand elle eut une bonne demi—douzaine de rognures, elle les rassembla entre le pouce et l’index, dĂ©fit le pommeau de cuivre d’un montant de son lit et les laissa tomber dedans, l’air grave et solennel. Depuis une cinquantaine d’annĂ©es, elle accumulait ainsi ses rognures et avait dĂ©jĂ  rempli les deux montants du pied. C’était une des rares et modesres joies de son existence solitaire que de se figurer en esprit de temps Ă  autre la masse qu’elles formeraient si on les rassemblait dans un seau. (chapitre 28)
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Yves Beauchemin (Juliette Pomerleau)
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En cette perpĂ©tuelle bataille que l'on appelle vivre, on cherche Ă  Ă©tablir un code de comportement adaptĂ© Ă  la sociĂ©tĂ©, communiste ou prĂ©tendument libre, dans laquelle on a Ă©tĂ© Ă©levĂ©. Nous obĂ©issons Ă  certaines rĂšgles de conduite, en tant qu'elles sont parties intĂ©grantes de notre tradition, hindoue, islamique, chrĂ©tienne ou autre. Nous avons recours Ă  autrui pour distinguer la bonne et la mauvaise façon d'agir, la bonne et la mauvaise façon de penser. En nous y conformant, notre action et notre pensĂ©e deviennent mĂ©caniques, nos rĂ©actions deviennent automatiques. Nous pouvons facilement le constater en nous-mĂȘmes. Depuis des siĂšcles, nous nous faisons alimenter par nos maĂźtres, par nos autoritĂ©s, par nos livres, par nos saints, leur demandant de nous rĂ©vĂ©ler tout ce qui existe au-delĂ  des collines, au-delĂ  des montagnes, audelĂ  de la Terre. Si leurs rĂ©cits nous satisfont, c'est que nous vivons de mots et que notre vie est creuse et vide : une vie, pour ainsi dire de « seconde main ». Nous avons vĂ©cu de ce que l'on nous a dit, soit Ă  cause de nos tendances, de nos inclinations, soit parce que les circonstances et le milieu nous y ont contraints. Ainsi, nous sommes la rĂ©sultante de toutes sortes d'influences et il n'y a rien de neuf en nous, rien que nous ayons dĂ©couvert par nous-mĂȘmes, rien d'originel, de non corrompu, de clair.
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J. Krishnamurti
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If truth is a value it is because it is true and not because it is brave to speak it. But truth is a character of judgements and so one would suppose that its value lay in the judgements it characterizes rather than in itself. A bridge that joined two great cities would be more important than a bridge that led from one barren field to another. And if truth is one of the ultimate values, it seems strange that no one seems quite to know what it is. Philosophers still quarrel about its meaning and the upholders of rival doctrines say many sarcastic things of one another. In these circumstances the plain man must leave them to it and content himself with the plain man's truth. This is a very modest affair and merely asserts something about particular existents. It is a bare statement of the facts. If this is a value one must admit that none is more neglected. The books on ethics give long lists of occasions on which it may be legitimately withheld; their authors might have saved themselves the trouble. The wisdom of the ages has long since decided that toutes vérités ne sont pas bonnes å dire. Man has always sacrificed truth to his vanity, comfort and advantage. He lives not by truth but by make-believe, and his idealism, it has sometimes seemed to me, is merely his effort to attach the prestige of truth to the fictions he has invented to satisfy his self-conceit.
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W. Somerset Maugham
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Cette sociĂ©tĂ©, que j'ai remarquĂ©e la premiĂšre dans ma vie, est aussi la premiĂšre qui ait disparu Ă  mes yeux. J'ai vu la mort entrer sous ce toit de paix et de bĂ©nĂ©diction, le rendre peu Ă  peu solitaire, fermer une chambre et puis une autre qui ne se rouvrait plus. J'ai vu ma grand'mĂšre forcĂ©e de renoncer Ă  son quadrille, faute des partners accoutumĂ©s; j'ai vu diminuer le nombre de ces constantes amies, jusqu'au jour oĂč mon aĂŻeule tomba la derniĂšre. Elle et sa sƓur s'Ă©taient promis de s'entre-appeler aussitĂŽt que l'une aurait devancĂ© l'autre; elles se tinrent parole, et madame de BedĂ©e ne survĂ©cut que peu de mois Ă  mademoiselle de Boisteilleul. Je suis peut-ĂȘtre le seul homme au monde qui sache que ces personnes ont existĂ©. Vingt fois, depuis cette Ă©poque, j'ai fait la mĂȘme observation; vingt fois des sociĂ©tĂ©s se sont formĂ©es et dissoutes autour de moi. Cette impossibilitĂ© de durĂ©e et de longueur dans les liaisons humaines, cet oubli profond qui nous suit, cet invincible silence qui s'empare de notre tombe et s'Ă©tend de lĂ  sur notre maison, me ramĂšnent sans cesse Ă  la nĂ©cessitĂ© de l'isolement. Toute main est bonne pour nous donner le verre d'eau dont nous pouvons avoir besoin dans la fiĂšvre de la mort. Ah! qu'elle ne nous soit pas trop chĂšre! car comment abandonner sans dĂ©sespoir la main que l'on a couverte de baisers et que l'on voudrait tenir Ă©ternellement sur son cƓur?
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François-René de Chateaubriand (Mémoires d'Outre-Tombe)
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Au temps de La Barbarie Ă  visage humain, je disais, comme Camus : l'idĂ©ologie est un multiplicateur de massacres ; on tue d'autant plus, et en d'autant plus grand nombre, qu'on le fait dans la bonne conscience de hĂąter, ce faisant, l'avĂšnement du Bien - communisme, fascisme, angĂ©lismes exterminateurs de toutes sortes, ivresse logique des assassins. (...) non ; c'est le contraire ; le pire ce sont les massacres aveugles ; le plus redoutable ce sont les exterminations que rien ne dĂ©clenche mais que rien, du coup, n'est capable d'arrĂȘter ; gare Ă  ceux pour qui le fait de tuer un homme n'a pas plus de sens ni d'importance que de trancher une tĂȘte de chou ! gare au dĂ©mon, non de l'Absolu, mais du NĂ©ant ! (ch. 10 De l'insensĂ©, encore)
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Bernard-Henri LĂ©vy (War, Evil, and the End of History)
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Mais le revenu annuel de toute sociĂ©tĂ© est toujours prĂ©cisĂ©ment Ă©gal Ă  la valeur Ă©changeable de tout le produit annuel de son industrie, ou plutĂŽt c'est prĂ©cisĂ©ment la mĂȘme chose que cette valeur Ă©changeable. Par consĂ©quent, puisque chaque individu tĂąche, le plus qu'il peut, 1° d'employer son capital Ă  faire valoir l'industrie nationale, et - 2° de diriger cette industrie de maniĂšre Ă  lui faire produire la plus grande valeur possible, chaque individu travaille nĂ©cessairement Ă  rendre aussi grand que possible le revenu annuel de la sociĂ©tĂ©. A la vĂ©ritĂ©, son intention, en gĂ©nĂ©ral, n'est pas en cela de servir l'intĂ©rĂȘt public, et il ne sait mĂȘme pas jusqu'Ă  quel point il peut ĂȘtre utile Ă  la sociĂ©tĂ©. En prĂ©fĂ©rant le succĂšs de l'industrie nationale Ă  celui de l'industrie Ă©trangĂšre, il ne pense qu'Ă  se donner personnellement une plus grande sĂ»retĂ© ; et en dirigeant cette industrie de maniĂšre Ă  ce que son produit ait le plus de valeur possible, il ne pense qu'Ă  son propre gain ; en cela, comme dans beaucoup d'autres cas, il est conduit par une main invisible Ă  remplir une fin qui n'entre nullement dans ses intentions ; et ce n'est pas toujours ce qu'il y a de plus mal pour la sociĂ©tĂ©, que cette fin n'entre pour rien dans ses intentions. Tout en ne cherchant que son intĂ©rĂȘt personnel, il travaille souvent d'une maniĂšre bien plus efficace pour l'intĂ©rĂȘt de la sociĂ©tĂ©, que s'il avait rĂ©ellement pour but d'y travailler. Je n'ai jamais vu que ceux qui aspiraient, dans leurs entreprises de commerce, Ă  travailler pour le bien gĂ©nĂ©ral, aient fait beaucoup de bonnes choses. Il est vrai que cette belle passion n'est pas trĂšs commune parmi les marchands, et qu'il ne faudrait pas de longs discours pour les en guĂ©rir.
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Adam Smith (An Inquiry into the Nature and Causes of the Wealth of Nations)
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In conjunction with his colleagues, Frantisek Baluska from the Institute of Cellular and Molecular Botany at the University of Bonn is of the opinion that brain-like structures can be found at root tips. In addition to signaling pathways, there are also numerous systems and molecules similar to those found in animals. When a root feels its way forward in the ground, it is aware of stimuli. The researchers measured electrical signals that led to changes in behavior after they were processed in a "transition zone." If the root encounters toxic substances, impenetrable stones, or saturated soil, it analyzes the situation and transmits the necessary adjustments to the growing tip. The root tip changes direction as a result of this communication and steers the growing root around the critical areas. Right now, the majority of plant researchers are skeptical about whether such behavior points to a repository for intelligence, the faculty of memory, and emotions. Among other things, they get worked up about carrying over findings in similar situations with animals and, at the end of the day, about how this threatens to blur the boundary between plants and animals. And so what? What would be so awful about that? The distinction between plant and animal is, after all, arbitrary and depends on the way an organism feeds itself: the former photosynthesizes and the latter eats other living beings. Finally, the only other big difference is in the amount of time it takes to process information and translate it into action. Does that mean that beings that live life in the slow lane are automatically worth less than ones on the fast track? Sometimes I suspect we would pay more attention to trees and other vegetation if we could establish beyond a doubt just how similar they are in many ways to animals.
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Peter Wohlleben (The Hidden Life of Trees: What They Feel, How They Communicate: Discoveries from a Secret World)
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Revenons donc Ă  nos poncifs, ou plutĂŽt Ă  quelques-uns d’entre eux : 1° Le XIXe siĂšcle est le siĂšcle de la science. 2° Le XIXe siĂšcle est le siĂšcle du progrĂšs. 3° Le XIXe siĂšcle est le siĂšcle de la dĂ©mocratie, qui est progrĂšs et progrĂšs continu. 4° Les tĂ©nĂšbres du moyen Ăąge. 5° La RĂ©volution est sainte, et elle a Ă©mancipĂ© le peuple français. 6° La dĂ©mocratie, c’est la paix. Si tu veux la paix, prĂ©pare la paix. 7° L’avenir est Ă  la science. La Science est toujours bienfaisante. 8° L’instruction laĂŻque, c’est l’émancipation du peuple. 9° La religion est la fille de la peur. 10° Ce sont les États qui se battent. Les peuples sont toujours prĂȘts Ă  s’accorder. 11° Il faut remplacer l’étude du latin et du grec, qui est devenue inutile, par celle des langues vivantes, qui est utile. 12° Les relations de peuple Ă  peuple vont sans cesse en s’amĂ©liorant. Nous courons aux États-Unis d’Europe. 13° La science n’a ni frontiĂšres, ni patrie. 14° Le peuple a soif d’égalitĂ©. 15° Nous sommes Ă  l’aube d’une Ăšre nouvelle de fraternitĂ© et de justice. 16° La propriĂ©tĂ©, c’est le vol. Le capital, c’est la guerre. 17° Toutes les religions se valent, du moment qu’on admet le divin. 18° Dieu n’existe que dans et par la conscience humaine. Cette conscience crĂ©e Dieu un peu plus chaque jour. 19° L’évolution est la loi de l’univers. 20° Les hommes naissent naturellement bons. C’est la sociĂ©tĂ© qui les pervertit. 21° Il n’y a que des vĂ©ritĂ©s relatives, la vĂ©ritĂ© absolue n’existe pas. 22° Toutes les opinions sont bonnes et valables, du moment que l’on est sincĂšre. Je m’arrĂȘte Ă  ces vingt-deux Ăąneries, auxquelles il serait aisĂ© de donner une suite, mais qui tiennent un rang majeur par les innombrables calembredaines du XIXe siĂšcle, parmi ce que j’appellerai ses idoles. Idoles sur chacune desquelles on pourrait mettre un ou plusieurs noms.
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LĂ©on Daudet (Le Stupide XIXe siĂšcle (French Edition))
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Esther n'Ă©tait certainement pas bien Ă©duquĂ©e au sens habituel du terme, jamais l'idĂ©e ne lui serait venue de vider un cendrier ou de dĂ©barrasser le relief de ses repas, et c'est sans la moindre gĂȘne qu'elle laissait la lumiĂšre allumĂ©e derriĂšre elle dans les piĂšces qu'elle venait de quitter (il m'est arrivĂ©, suivant pas Ă  pas son parcours dans ma rĂ©sidence de San Jose, d'avoir Ă  actionner dix-sept commutateurs); il n'Ă©tait pas davantage question de lui demander de penser Ă  faire un achat, de ramener d'un magasin oĂč elle se rendait une course non destinĂ©e Ă  son propre usage, ou plus gĂ©nĂ©ralement de rendre un service quelconque. Comme toutes les trĂšs jolies jeunes filles elle n'Ă©tait au fond bonne qu'Ă  baiser, et il aurait Ă©tĂ© stupide de l'employer Ă  autre chose, de la voir autrement que comme un animal de luxe, en tout choyĂ© et gĂ„tĂ©, protĂ©gĂ© de tout souci comme de toute tĂąche ennuyeuse ou pĂ©nible afin de mieux pouvoir se consacrer Ă  son service exclusivement sexuel. Elle n'en Ă©tait pas moins trĂšs loin d'ĂȘtre ce monstre d'arrogance, d'Ă©goĂŻsme absolu et froid, au, pour parler en termes plus baudelairiens, cette infernale petite salope que sont la plupart des trĂšs jolies jeunes filles; il y avait en elle la conscience de la maladie, de la faiblesse et de la mort. Quoique belle, trĂšs belle, infiniment Ă©rotique et dĂ©sirable, Esther n'en Ă©tait pas moins sensible aux infirmitĂ©s animales, parce qu'elle les connaissait ; c'est ce soir-lĂ  que j'en pris conscience, et que je me mis vĂ©ritablement Ă  l'aimer. Le dĂ©sir physique, si violent soit-il, n'avait jamais suffi chez moi Ă  conduire Ă  l'amour, il n'avait pu atteindre ce stade ultime que lorsqu'il s'accompagnait, par une juxtaposition Ă©trange, d'une compassion pour l'ĂȘtre dĂ©sirĂ© ; tout ĂȘtre vivant, Ă©videmment, mĂ©rite la compassion du simple fait qu'il est en vie et se trouve par lĂ -mĂȘme exposĂ© Ă  des souffrances sans nombre, mais face Ă  un ĂȘtre jeune et en pleine santĂ© c'est une considĂ©ration qui paraĂźt bien thĂ©orique. Par sa maladie de reins, par sa faiblesse physique insoupçonnable mais rĂ©elle, Esther pouvait susciter en moi une compassion non feinte, chaque fois que l'envie me prendrait d'Ă©prouver ce sentiment Ă  son Ă©gard. Étant elle-mĂȘme compatissante, ayant mĂȘme des aspirations occasionnelles Ă  la bontĂ©, elle pouvait Ă©galement susciter en moi l'estime, ce qui parachevait l'Ă©difice, car je n'Ă©tais pas un ĂȘtre de passion, pas essentiellement, et si je pouvais dĂ©sirer quelqu'un de parfaitement mĂ©prisable, s'il m'Ă©tait arrivĂ© Ă  plusieurs reprises de baiser des filles dans l'unique but d'assurer mon emprise sur elles et au fond de les dominer, si j'Ă©tais mĂȘme allĂ© jusqu'Ă  utiliser ce peu louable sentiment dans des sketches, jusqu'Ă  manifester une comprĂ©hension troublante pour ces violeurs qui sacrifient leur victime immĂ©diatement aprĂšs avoir disposĂ© de son corps, j'avais par contre toujours eu besoin d'estimer pour aimer, jamais au fond je ne m'Ă©tais senti parfaitement Ă  l'aise dans une relation sexuelle basĂ©e sur la pure attirance Ă©rotique et l'indiffĂ©rence Ă  l'autre, j'avais toujours eu besoin, pour me sentir sexuellement heureux, d'un minimum - Ă  dĂ©faut d'amour - de sympathie, d'estime, de comprĂ©hension mutuelle; l'humanitĂ© non, je n'y avais pas renoncĂ©. (La possibilitĂ© d'une Ăźle, Daniel 1,15)
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Michel Houellebecq
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l'inĂ©galitĂ© majeure entre les humains, celle qui les sĂ©pare de la maniĂšre la plus irrĂ©mĂ©diable, celle Ă  laquelle le progrĂšs, l'Histoire, la bonne volontĂ© des uns ou des autres, ne peuvent, pour l'heure, Ă  peu prĂšs rien, ce n'est ni la fortune, ni le savoir, ni le pouvoir, ni le savoir-pouvoir, ni aucune des autres grĂąces que dispensent la nature ou le monde, mais cet autre partage qui, dans les situations de dĂ©tresse extrĂȘme, distingue ceux qui ont la chance de pouvoir s'en aller et ceux qui savent qu'ils vont rester. Les alliĂ©s des damnĂ©s d'un cĂŽtĂ© ; les amis du Job moderne ; les compagnons d'un jour ou de quelques jours ; les infiltrĂ©s ; les mercenaires du Bien ; tous ces bienheureux qui, quelque part qu'ils prennent Ă  la souffrance des autres, quelque ardeur qu'ils mettent Ă  militer, sympathiser, se faire les porte-voix des sans-voix, aller sur le terrain, crapahuter, les suivre dans leurs tranchĂ©es, sous leurs bombes, le font tout en sachant qu'il y a cette petite diffĂ©rence qui change tout : ils partiront, eux, quand ils voudront... (ch. 15 Arendt, Sarajevo : qu'est-ce qu'ĂȘtre damnĂ© ?)
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Bernard-Henri LĂ©vy (War, Evil, and the End of History)
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Mais rien ne servirait de s’ĂȘtre mis Ă  l’abri de tous les motifs personnels de tristesse, si parfois la misanthropie s’emparait de votre Ăąme, en voyant le crime partout heureux, la candeur si rare, l’innocence si peu connue, la bonne foi si nĂ©gligĂ©e quand elle est sans profit, les gains et les prodigalitĂ©s de la dĂ©bauche Ă©galement odieux ; enfin, l’ambition si effrĂ©nĂ©e que, se mĂ©connaissant elle-mĂȘme, elle cherche son Ă©clat dans la bassesse. Alors une sombre nuit environne notre Ăąme, et dans cet anĂ©antissement des vertus impossibles Ă  trouver chez les autres, et nuisibles Ă  celui qui les a, elle se remplit de doute et d’obscuritĂ©. Pour nous dĂ©tourner de ces idĂ©es, faisons en sorte que les vices des hommes ne nous paraissent pas odieux, mais ridicules ; et sachons imiter DĂ©mocrite plutĂŽt qu’HĂ©raclite. Le premier ne se montrait jamais en public sans pleurer ; le second, sans rire. L’un, dans tout ce que font les hommes, ne voyait que misĂšre ; le second, qu’ineptie. Il faut donc attacher peu d’importance Ă  toutes choses, et ne nous passionner pour aucune. Il est plus conforme Ă  l’humanitĂ© de se moquer des choses de la vie que d’en gĂ©mir. Ajoutez que mieux vaut pour le genre humain s’en moquer, que se lamenter Ă  son sujet.
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Seneca
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« Norbert de Varenne parlait d’une voix claire, mais retenue, qui aurait sonnĂ© dans le silence de la nuit s’il l’avait laissĂ©e s’échapper. Il semblait surexcitĂ© et triste, d’une de ces tristesses qui tombent parfois sur les Ăąmes et les rendent vibrantes comme la terre sous la gelĂ©e. Il reprit : « Qu’importe, d’ailleurs, un peu plus ou un peu moins de gĂ©nie, puisque tout doit finir ! » Et il se tut. Duroy, qui se sentait le cƓur gai, ce soir-lĂ , dit, en souriant : « Vous avez du noir, aujourd’hui, cher maĂźtre. » Le poĂšte rĂ©pondit. « J’en ai toujours, mon enfant, et vous en aurez autant que moi dans quelques annĂ©es. La vie est une cĂŽte. Tant qu’on monte, on regarde le sommet, et on se sent heureux ; mais, lorsqu’on arrive en haut, on aperçoit tout d’un coup la descente, et la fin qui est la mort. Ça va lentement quand on monte, mais ça va vite quand on descend. À votre Ăąge, on est joyeux. On espĂšre tant de choses, qui n’arrivent jamais d’ailleurs. Au mien, on n’attend plus rien... que la mort. » Duroy se mit Ă  rire : « Bigre, vous me donnez froid dans le dos. » Norbert de Varenne reprit : « Non, vous ne me comprenez pas aujourd’hui, mais vous vous rappellerez plus tard ce que je vous dis en ce moment. » « Il arrive un jour, voyez- vous, et il arrive de bonne heure pour beaucoup, oĂč c’est fini de rire, comme on dit, parce que derriĂšre tout ce qu’on regarde, c’est la mort qu’on aperçoit. » « Oh ! vous ne comprenez mĂȘme pas ce mot-lĂ , vous, la mort. À votre Ăąge, ça ne signifie rien. Au mien, il est terrible. » « Oui, on le comprend tout d’un coup, on ne sait pas pourquoi ni Ă  propos de quoi, et alors tout change d’aspect, dans la vie. Moi, depuis quinze ans, je la sens qui me travaille comme si je portais en moi une bĂȘte rongeuse. Je l’ai sentie peu Ă  peu, mois par mois, heure par heure, me dĂ©grader ainsi qu’une maison qui s’écroule. Elle m’a dĂ©figurĂ© si complĂštement que je ne me reconnais pas. Je n’ai plus rien de moi, de moi l’homme radieux, frais et fort que j’étais Ă  trente ans. Je l’ai vue teindre en blanc mes cheveux noirs, et avec quelle lenteur savante et mĂ©chante ! Elle m’a pris ma peau ferme, mes muscles, mes dents, tout mon corps de jadis, ne me laissant qu’une Ăąme dĂ©sespĂ©rĂ©e qu’elle enlĂšvera bientĂŽt aussi. » « Oui, elle m’a Ă©miettĂ©, la gueuse, elle a accompli doucement et terriblement la longue destruction de mon ĂȘtre, seconde par seconde. Et maintenant je me sens mourir en tout ce que je fais. Chaque pas m’approche d’elle, chaque mouvement, chaque souffle hĂąte son odieuse besogne. Respirer, dormir, boire, manger, travailler, rĂȘver, tout ce que nous faisons, c’est mourir. Vivre enfin, c’est mourir ! » » (de « Bel-Ami » par Guy de Maupassant)
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Guy de Maupassant
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DĂšs que le brouhaha s’apaise, les premiĂšres mesures du morceau suivant s’élĂšvent, profondes et lentes. Les tintements du triangle et des grelots rĂ©sonnent, clairs Ă©chos du rythme grave des percussions. Alors, Anja se met Ă  chanter. Tes yeux secs cherchent de l’eau dans cette ville morte Tes pieds en sang abreuvent la terre assoiffĂ©e Tu tombes et ne peux plus te lever
 Elle vibre, exaltĂ©e comme chaque fois par la foule et le chant, flot d’émotions brutes, partagĂ©es, Ă©changĂ©es avec ses compagnons, avec le public. Tressaillement soudain. Sensation moite et glacĂ©e. Un goĂ»t Ăącre envahit sa bouche, un goĂ»t de bile et de peur mĂȘlĂ©es. Quelqu’un, au milieu de la foule, l’observe. Un regard glisse lentement sur elle, insistant, insidieux, pareil Ă  la langue d’une bĂȘte rĂ©pugnante sur sa peau. Celui qui la traque, l’épie depuis plusieurs semaines se trouve dans la foule ce soir, ombre sournoise et anonyme. La sirĂšne tente d’apercevoir un visage, de surprendre la fixitĂ© d’une expression, en vain. Dans la salle, les yeux des spectateurs sont pareilles Ă  des billes de tĂ©nĂšbres opaques, angoissantes. « Qui est-ce ? » « Que veut-il ? » « Est-ce que je le connais ? » « Est-ce lui, le responsable des disparitions ? » « A-t-il un lien avec cette momie ? » « Suis-je sa prochaine cible ? » Ces questions angoissantes, obsĂ©dantes, tournent en boucle dans sa tĂȘte, brisant la magie du concert. Anja parvient Ă  faire bonne figure, interprĂšte mĂȘme une mĂ©lodie rĂ©clamĂ©e par le public. Mais se sent terriblement soulagĂ©e quand le concert s’achĂšve. Stein repousse ses percussions dans un coin, salue ses deux amies d’un rapide signe de main et quitte la scĂšne. Fast l’attend Ă  l’autre bout de la salle bondĂ©e, accoudĂ© au bar. Celui-ci, une antiquitĂ© rescapĂ©e du Cataclysme, consolidĂ©e par des planches de bois peintes, des plaques de tĂŽles et d’épais morceaux de plastique, est la fiertĂ© de Senta, la propriĂ©taire des lieux. Il a rĂ©sistĂ© aux tempĂȘtes, aux pillards, aux siĂšcles et porte comme autant de cicatrices gravĂ©es dans sa surface, les traces de milliers de vies.
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Charlotte Bousquet (Les ChimĂšres de l'aube (La Peau des rĂȘves, #3))