Avon Quotes

We've searched our database for all the quotes and captions related to Avon. Here they are! All 100 of them:

Wonderful!" said the Duke. "We progress!" "We...? Progress? You said we? Progress?" "It seems I erred," Avon sighed. "We remain at the same place.
Georgette Heyer (These Old Shades (Alastair-Audley, #1))
What does it mean?” Flynn turns to gaze at me, eyes finally meeting mine. I find myself smiling because I know exactly what it means. “It means the clouds are clearing on Avon.
Amie Kaufman (This Shattered World (Starbound, #2))
I’m assuming those are Daimons. (Susan) No, they’re Avon ladies. (Ravyn)
Sherrilyn Kenyon (Dark Side of the Moon (Dark-Hunter, #9; Were-Hunter, #3))
Holy Avon, Batman, I thought as worry relaxed into annoyance-tinged humor, I’ve been attacked by a multilevel marketer.
Patricia Briggs (Fire Touched (Mercy Thompson, #9))
My house seems remarkably full of people," he observed. "Is it possible we were expected.
Georgette Heyer (These Old Shades (Alastair-Audley, #1))
Presque tous les malheurs de la vie viennent des fausses idées que nous avons sur ce qui nous arrive. Connaître à fond les hommes, juger sainement des événements, est donc un grand pas vers le bonheur." ("Almost all our misfortunes in life come from the wrong notions we have about the things that happen to us. To know men thoroughly, to judge events sanely, is, therefore, a great step towards happiness.") [Journal entry, 10 December 1801]
Stendhal (The Private Diaries of Stendhal)
L'amour est quelque chose de trop abstrait et d'indiscernable. Il est dépendant de nous perçu et vécu par nous. Si nous n'existions pas, il n'existerait pas. Et nous sommes tellement changeants... Alors l'amour ne peut que l'être aussi. L'amour s'enflamme, trépasse, se brise, nous brise, se ranime...: nous ranime. L'amour n'est peut-être pas éternel mais nous, il nous rend éternels... Par-delà notre mort, l'amour que nous avons éveillé continue d’accomplir son chemin.
Jul Maroh (Le bleu est une couleur chaude)
I recommend Avon Skin-So-Soft. It’s a bath product. It smells like someone fed a Disney Princess through a juicer, but it works better than anything else on the market.
Mira Grant (Deadline (Newsflesh, #2))
Je crois que je comprends bien comment ca peut te faire. Nous avons essayée de batir notre amour par-delà les instants, mais seuls les instants sont surs. Pour le reste on a besoin de foi; et la foi, est-ce courage ou paresse?
Simone de Beauvoir (She Came to Stay)
Avec celui que nous aimons, nous avons cessé de parler, et ce n'est pas le silence. --- Gdy z osobą kochaną przestajemy mówić, nie zapada cisza.
René Char
Laissez-vous mener. Nous n'avons plus l'âge des pourquoi.
Louis Aragon
Nous avons plus de paresse dans l'esprit que dans le corps.
François de La Rochefoucauld (Maxims)
In Sanskrit, there exists no word for ‘The Individual’ (L’Individu). En Grèce antique, il n’y avait aucun mot pour dire ‘Devoir’ (Duty). In French, the word for ‘Wife’ is the same as the word for ‘Woman.’ En anglais, nous n’avons aucun mot semblable à l’exquise ‘Jouissance!
Roman Payne
Il est démontré, disait-il, que les choses ne peuvent être autrement; car tout étant fait pour une fin, tout est nécessairement pour la meilleure fin. Remarquez bien que les nez ont été faits pour porter des lunettes; aussi avons-nous des lunettes
Voltaire (Candide)
Me: fine. u ever want 2 sleep w/someone u really dont like? Everett: you mean like a republican?
Avon Gale (Let the Wrong Light In)
If you think you're into that, man, there are websites. Start with those before you go to something called Total Domination Tuesdays.
Avon Gale (Let the Wrong Light In)
Don’t tell your parents you’re gay and I’m not your girlfriend. Tell them you’re gay because someone is your boyfriend.” “Can I tell them it’s that hot guy on Teen Wolf?
Avon Gale (Breakaway (Scoring Chances, #1))
Notre conscience est un juge infaillible, quand nous ne l'avons pas encore assassinée.
Honoré de Balzac (La Peau De Chagrin)
Her libido hadn’t been this awake since … she couldn’t even remember. It was as if Avon had come calling and she was buying every damn lipstick in every damn shade.
V. Theia (Preacher Man (Renegade Souls MC Romance Saga #2))
His face is close to mine, his hand warm against my back through my shirt. Despite the smile on his lips, his gaze is so sad it feels like my heart is ripping in two, turning to ash as I look at him. He knows as well as I do that neither of us is leaving Avon alive if we touch down again. He’ll never see snow, and I’ll never teach him what skis are.
Amie Kaufman (This Shattered World (Starbound, #2))
Nos vies n'ont pas d'importance, elles coulent au fond du temps, pourtant nous avons existé et rien ne l'empêchera: bien que liquides, nos joies ne s'évaporent jamais.
Frédéric Beigbeder (Oona & Salinger)
«Toute abstraction est si dure à accepter que notre premier réflexe est de la refuser, d’autant plus si elle s’inscrit à contre-courant de ce que nous avons toujours pensé.»
Bram Stoker (Dracula)
Nous sommes trop vêtus de villes et de murs. Nous avons trop l'habitude de nous voir sous notre forme antinaturelle... Nous ne savons plus que nous sommes des animaux libres...
Jean Giono
L'Occident a vendu des armes aux deux camps et nous, nous avons été assez bêtes pour rentrer dans ce jeu cynique...huit ans de guerre pour rien! Alors maintenant l'état donne des noms de martyrs aux rues pour flatter les familles des victimes. Ills trouvent peut-être ainsi un sens à toute cette absurdité.
Marjane Satrapi (Persepolis, Volume 1)
I cannot bear to go back alone - to the world I have lived in with you.
Georgette Heyer (These Old Shades (Alastair-Audley, #1))
La folie, c'est l'incapacité de communiquer ses idées. Comme si tu te trouvais dans un pays étranger : tu vois tout, tu perçois ce qui se passe autour de toi, mais tu es incapable de t'expliquer et d'obtenir de l'aide parce que tu ne comprends pas la langue du pays. -Nous avons tous ressenti ça un jour -Nous somme tous fou, d'une façon ou d'une autre.)
Paulo Coelho (Veronika Decides to Die)
The last time I looked," Avon pointed out, "the world isn't bigger than the universe, though I'm willing to admit I've never actually measured it.
Avi (A Beginning, a Muddle, and an End: The Right Way to Write Writing)
Nous avons échangé des civilités. Mi-scénario hollywodien, mi-bonne société. Elle a commencé à hurler, puis essayé de me mordre la main.
Hugh Laurie (The Gun Seller)
What happened exactly?’ ‘Somebody called Avon happened.
Paul Darrow (Lucifer (Blake's 7))
Nous sommes devenus lucides. Nous avons remplacé le dialogue par le communiqué.
Albert Camus (The Fall)
Nous avions inventé la lumière pour nier l'obscurité. Nous avons mis les étoiles dans le ciel, nous avons planté les réverbères tous les deux mètres dans les rues. Et des lampes dans nos maisons. Éteignez les étoiles et contemplez le ciel. Que voyez-vous? Rien. Vous êtes en face de l'infini que votre esprit limité ne peut pas concevoir et vous ne voyez plus rien. Et cela vous angoisse. C'est angoissant d'être en face de l'infini. Rassurez vous; vos yeux s'arrêteront toujours sur les étoiles qui obscures leur vision et n'iront pas plus loin. Aussi ignorez le vide qu'elles dissimulent. Éteignez la lumière et ouvrez grand les yeux. Vous ne voyez rien. Que l'obscurité que vous la percevez plutôt que vous ne la voyez. L'obscurité n'est pas hors de vous, l'obscurité est en vous.
Lolita Pille (Hell)
Le chagrin qui n'est nullement une conclusion pessimiste librement tirée d'un ensemble de circonstances funestes, mais la reviviscence intermittente et involontaire d'une impression spécifique, venue du dehors, et que nous n'avons pas choisie.
Marcel Proust (La fugitiva)
Il y a encore de certains devoirs à remplir envers même de qui nous avons reçu une injure; car la vengeance et la punition ont aussi leurs bornes. Je ne sais même si repentir de celui qui a fait l'injure ne suffirait pas et pour l'empêcher d'en faire une semblable à l'avenir et pour retenir les autres dans le devoir.
Marcus Tullius Cicero (On Duties)
إن أفضل البائعات لدى AVON هي سيدة من ولاية مينوسوتا بالولايات المتحدة الأمريكية. تقول هذه السيدة أن جانبا من أيام البيع الأكثر إنتاجية عندها هي أيام حدوث عاصفة ثلجية عنيفة. تسافر هذه المندوبة في الطقس البارد على طرق مغطاة بالجليد لتزور عميلاتها، واللواتي يقلن مستحيل أن تأتي أية بائعة غيرك في مثل هذا الطقس. أنهن يقدرنها، ويتشرين منها.
Spencer Johnson
William Shakespeare (baptised 26 April 1564 – died 23 April 1616) was an English poet and playwright, widely regarded as the greatest writer in the English language and the world's pre-eminent dramatist. He is often called England's national poet and the "Bard of Avon" (or simply "The Bard"). His surviving works consist of 38 plays, 154 sonnets, two long narrative poems, and several other poems. His plays have been translated into every major living language, and are performed more often than those of any other playwright. Shakespeare was born and raised in Stratford-upon-Avon. At the age of 18 he married Anne Hathaway, who bore him three children: Susanna, and twins Hamnet and Judith. Between 1585 and 1592 he began a successful career in London as an actor, writer, and part owner of the playing company the Lord Chamberlain's Men, later known as the King's Men. He appears to have retired to Stratford around 1613, where he died three years later. Few records of Shakespeare's private life survive, and there has been considerable speculation about such matters as his sexuality, religious beliefs, and whether the works attributed to him were written by others. Shakespeare produced most of his known work between 1590 and 1613. His early plays were mainly comedies and histories, genres he raised to the peak of sophistication and artistry by the end of the sixteenth century. Next he wrote mainly tragedies until about 1608, including Hamlet, King Lear, and Macbeth, considered some of the finest examples in the English language. In his last phase, he wrote tragicomedies, also known as romances, and collaborated with other playwrights. Many of his plays were published in editions of varying quality and accuracy during his lifetime, and in 1623 two of his former theatrical colleagues published the First Folio, a collected edition of his dramatic works that included all but two of the plays now recognised as Shakespeare's. Shakespeare was a respected poet and playwright in his own day, but his reputation did not rise to its present heights until the nineteenth century. The Romantics, in particular, acclaimed Shakespeare's genius, and the Victorians hero-worshipped Shakespeare with a reverence that George Bernard Shaw called "bardolatry". In the twentieth century, his work was repeatedly adopted and rediscovered by new movements in scholarship and performance. His plays remain highly popular today and are consistently performed and reinterpreted in diverse cultural and political contexts throughout the world. Source: Wikipedia
William Shakespeare (Romeo and Juliet)
Nous avons appris en Europe, par une dure expérience, que les gouvernements étaient bons à quelque chose, et que la liberté mal cultivée donnait, comme tous les arbres sauvages, des fruits souvent très-amers.
Adam Smith (Recherches sur la Nature et les Causes de la Richesse des Nations (Intégrale livres 1 à 5) (French Edition))
Peut-être bien que le vent ne soufflait que dans nos têtes, mais nous avons dansé. Comme les sapins dans la tourmente. Avec ces longs gestes amples et gracieux qui défient les tempêtes. Nous avons dansé dans la musique du torrent, jusqu'à ce que les vents fous se taisent en nous.
Dominique Demers
Si nous ne nous conduisons pas tout à fait bien, c’est parce qu’il nous reste, à tous, une vague petite notion de devoir au fond de notre désordre qui fait que nous n’avons pas le courage de nous conduire tout à fait mal.
Jean Anouilh (Pièces Grinçantes : Ardèle ; La Valse Des Toréadors ; Ornifle ; Pauvre Bitos)
I, Rooster John Byron, hereby place a curse Upon the Kennet and Avon Council, May they wander the land for ever, Never sleep twice in the same bed, Never drink water from the same well, And never cross the same river twice in a year. He who steps in my blood, may it stick to them Like hot oil. May it scorch them for life, And may the heat dry up their souls, And may they be filled with the melancholy Wine won't shift. And all their newborn babies Be born mangled, with the same marks, The same wounds of their fathers. Any uniform which brushes a single leaf of this wood Is cursed, and he who wears it this St George's Day, May he not see the next.
Jez Butterworth (Jerusalem)
. . . car il n'est point vrai que l'oeuvre de l'homme est finie que nous n'avons rien à faire au monde que nous parasitons le monde qu'il suffit que nous nous mettions au pas du monde mais l'oeuvre de l'homme vient seulement de commencer et il reste à l'homme à conquérir toute interdiction immobilisée aux coins de sa ferveur et aucune race ne possède le monopole de la beauté, de l'intelligence, de la force . . .
Aimé Césaire (Cahier d'un retour au pays natal)
C'est pourtant nous qui t'avons proposé de remplir ton calice. Enchantée de cet artifice, ton abondance l'avait osé. Tu étais assez riche, pour devenir cent fois toi-même en une seule fleur; c'est l'état de celui qui aime ... Mais tu n'as pas pensé ailleurs.
Rainer Maria Rilke (The Complete French Poems of Rainer Maria Rilke)
Je suis ravi pour ces révoltes qui se font entendre un peu partout dans le monde. Une chaine s’est brisée. En revanche, je reste très vigilant car nous avons vu comment les américains étaient impliqués en Tunisie et comment ils le sont avec l’armée de l’administration de Moubarak. En réalité nous avons deux dictateurs qui sont partis mais deux systèmes restent à réformer. Nous devrions tendre vers une démocratie transparente et incorruptible. Or, qui souhaite cela aujourd’hui ? Surement pas le gouvernement américain et encore moins les européens qui n’ont cessé de cautionner et de profiter des avantages des dictateurs. Et les Etats-Unis ne voudraient pas d’une vraie démocratie « transparente ». Même si Barack Obama clame le contraire, son administration a un tout autre programme.
Tariq Ramadan
  Nous sommes nés dans un royaume florissant; mais nous n'avons pas cru que ses bornes fussent celles de nos connaissances, et que la lumière orientale dût seule nous éclairer.
Montesquieu (Lettres persanes)
Plus vaste est le temps que nous avons laissé derrière nous, plus irrésistible est la voix qui nous invite au retour
Milan Kundera (Ignorance)
Mr. MacNatt was an auto-parts salesman; Mrs. MacNatt was shaped like a pigeon and sold Avon.
Donna Tartt (The Secret History)
Nous sommes des chrétiens faibles simplement parce que nous avons refusé d'être des serviteurs de Christ
Paul Gitwaza
Now that he was actually introducing Eleanor to his mom, he couldn’t help but see her the way his mom was going to. His mom was a beautician who sold Avon. She never left the house without touching up her mascara. When Patti Smith was on Saturday Night Live, his mom had gotten upset – "Why she want to look like man? It’s so sad." Eleanor, today, was wearing her sharkskin suit jacket and an old plaid cowboy shirt. She had more in common with his grandpa than his mom. And it wasn’t just the clothes. It was her. Eleanor wasn’t … nice. She was good. She was honorable. She was honest. She would definitely help an old lady across the street. But nobody – not even the old lady – would ever say, ‘Have you met that Eleanor Douglas? What a nice girl.’ Park’s mom liked nice. She loved nice. She liked smiling and small talk and eye contact … All things Eleanor sucked at. Also, his mom didn’t get sarcasm. And he was pretty sure it wasn’t a language thing. She just didn’t get it. She called David Letterman "the ugly, mean one on after Johnny.
Rainbow Rowell (Eleanor & Park)
Chaque fois qu’on évoque un souvenir et qu’on se dit « c’était bien », c’est en fait notre cerveau malade qui distille de la nostalgie pour nous persuader que ce que nous avons vécu n’a pas été vain, que nous n’avons pas perdu notre temps. Parce que perdre son temps, c’est perdre sa vie.
Joël Dicker (L'Affaire Alaska Sanders)
La vanité et l’orgueil sont choses différentes, bien qu’on emploie souvent ces deux mots l’un pour l’autre ; on peut être orgueilleux sans être vaniteux. L’orgueil se rapporte plus à l’opinion que nous avons de nous-mêmes, la vanité à celle que nous voudrions que les autres aient de nous.
Jane Austen (Orgueil et préjugés)
...Troy itself was disappointingly small. Like little more than your ordinary city block and a few stories in height, practically. Although now that I remember, everything in William Shakespeare's house at Stratford-on-Avon was astonishingly tiny, too. As if only imaginary people had lived there then. Or perhaps it is only the past itself, which is always smaller than one had believed.
David Markson (Wittgenstein's Mistress)
Quand nous nous engageons dans le chemin, nous avons toujours une idee plus ou moins definie de ce que nous voulons trouver. Les femmes en general recherchent l'Autre Partie, les hommes le Pouvoir. Ni les uns ni les autres ne desirent apprendre: ils veulent arriver au but qu'ils se sont fixes.
Paulo Coelho (Brida)
An enormous fish poked his head out of the water and stared at them. "Who are you?" he demanded. "Avon Snail, at your service," said Avon. "Edward Ant," said Edward. "But I am not at your service.
Avi (A Beginning, a Muddle, and an End: The Right Way to Write Writing)
Personne ne veut reconnaître que nous sommes des drogués de musique. Ce n'est tout bonnement pas possible. Personne n'est drogué de musique, de télévision, de radio. Simplement, il nous en faut plus et plus, nous en avons besoin, plus de chaines, un écran plus grand, plus de volume. Nous ne supportons pas de nous en passer, mais, non personne n'est drogué. Nous pourrions l'éteindre dès que nous le voudrions.
Chuck Palahniuk
Edward," said Avon with a sigh, "maybe I shouldn't be a writer or an author. I had no idea it would be so hard." "Be a reader then." "Is that easier?" "Actually, it's much harder." "I don't understand," said Avon. "Avon, what's writing? Scribbled letters on paper. It's the reader who has to make sense of it.
Avi (A Beginning, a Muddle, and an End: The Right Way to Write Writing)
I’m so proud of you. I wanted to blow you, like, eighteen times.” “I made thirty-four saves. Weren’t you paying attention?” Isaac threw his head back and laughed. “Oh my God. You made a joke.” “Who said I was joking?
Avon Gale (Empty Net (Scoring Chances, #4))
Oh! tout ce que nous n'avons point fait et que pourtant nous aurions pu faire...penseront-ils, sur le point de quitter la vie. - Tout ce que nous aurions dû faire et que pourtant nous n'avons point fait! par souci des considérants, par temporisation, par paresse, et pour s'être trop dit: "Bah! nous aurons toujours le temps." Pour n'avoir pas saisi le chaque jour irremplaçable, l'irretrouvable chaque instant. Pour avoir remis à plus tard la décision, l'effort, l'étreinte... L'heure qui passe est bien passée? -Oh! toi qui viendras, penseront-ils, sois plus habile: Saisis l'instant!
André Gide
There’s a setting between “hate” and “sucking his cock,” Max. Find it and dial it there. Quick. Max
Avon Gale (Power Play (Scoring Chances, #3))
Why would you put bacon on nachos in the first place?” Misha asked. “Dude. We’re in America. We put bacon on everything.
Avon Gale (Power Play (Scoring Chances, #3))
I’m Russian,” Misha said with the faintest hint of a smile. “We angst, Max.” “I see that. Well, I’m American. We force shit on other people if we think they need it.
Avon Gale (Power Play (Scoring Chances, #3))
See? I’m good for you. I make you like things you didn’t before. Like hockey and dick and marshmallows.
Avon Gale (Empty Net (Scoring Chances, #4))
For the entire summer, Lane’s cell phone background was a picture of Jared eating Lucky Charms out of the Kelly Cup. Jared’s was, of course, that shot of his that blocked Lane’s would-be goal. According to Jared, it was going to stay that way until he had a picture of Lane drinking Dr Pepper out of Lord Stanley’s Cup to replace it with. He liked to call it incentive.
Avon Gale (Breakaway (Scoring Chances, #1))
She was on the outside here too, just like at school. Even in the circular room, with all the fish swimming around her, she was on the outside. She was in the middle, but on the outside.
Louis Sachar (Someday Angeline (Avon/Camelot Book))
Nous sommes les joyeux drilles, les boute-en-train, toi, moi et les autres. Nous faisons front contre la marée de ceux qui veulent plonger le monde dans la désolation en suscitant le conflit entre la théorie et la pensée. Nous avons les doigts accrochés au parapet. Tenons bon. Ne laissons pas le torrent de la mélancolie et de la triste philosophie noyer notre monde. Nous comptons sur toi. Je ne crois pas que tu te rendes compte de ton importance, de notre importance pour protéger l'optimisme de notre monde actuel.
Ray Bradbury (Fahrenheit 451)
À l'age adulte, l'amitié se construit sur une forme de reconnaissance, de connivence: un territoire commun. Mais il me semble aussi que nous recherchons chez l'autre quelque chose qui n'existe en nous-même que sous une forme mineure, embryonnaire ou contrariée. Ainsi, avons-nous tendance à nous lier avec ceux qui ont su développer une manière d'être vers laquelle nous tendons sans y parvenir.
Delphine de Vigan (D'après une histoire vraie)
Je veux dire que l’homme a un tyran, l’ignorance. J’ai voté la fin de ce tyran-là. Ce tyran-là a engendré la royauté, qui est l’autorité prise dans le faux, tandis que la science est l’autorité prise dans le vrai. L’homme ne doit être gouverné que par la science. — Et la conscience, ajouta l’évêque. — C’est la même chose. La conscience, c’est la quantité de science innée que nous avons en nous.
Victor Hugo (Les Misérables)
What could I write that has only two words?" "A very, very short story." "Could you give me an example?" asked Avon. Edward thought for a moment. "Here's one: 'He died.'" "That doesn't seem very lively," said Avon. "Then you've understood the story perfectly," said Edward.
Avi (A Beginning, a Muddle, and an End: The Right Way to Write Writing)
Notre angoisse existentielle sexuelle, notamment dans le cadre du couple cis-hétérosexuel, est le résultat des violences que nous avons vécues, et de structures qui permettent d'en faire un terrain privilégié des dominations, peu importe à quel point nous sommes "libéré·es" ou non.
Tal Madesta (Désirer à tout prix)
Vu d'ici, on se rend bien compte que l'humanité n'a rien d'indispensable au fonctionnement de cette planète. Nous sommes éphémères, la végétation est persistante. On peut brûler l'herbe qui pousse sous nos pieds, elle repoussera toujours derrière nous. Nous sommes les touristes de luxe de l'évolution, les simples passagers d'une époque. Nous avons visité la Terre, nous l'avons magnifiée et dévastée, nous allons repartir. (p. 257)
Julien Blanc-Gras (Touriste)
Je suis une ombre dans ta vie, tu es bien plus que ça dans la mienne et ça me fait mal. […] Pourquoi m’avoir laissée entrer dans ta vie si ce n’était qu’en simple visiteuse ? J’ai pensé cent fois te quitter, mais je n’y arrive pas toute seule. Alors je te demande un service, fais-le pour nous, ou si tu crois que nous avons quelque chose à partager, même si ce n’est que pour un temps, donne-nous vraiment les moyens de vivre cette histoire.
Marc Levy (Le Voleur d'ombres)
(...)ils ont des siècles d'esclavage derrière eux. (...) Je parle des blancs. Ça fait deux siècles qu'ils sont esclaves des idées reçues, des préjugés sacro-saints pieusement transmis de père en fils, (...). J'essaie de me dominer pendant qu'on m'explique une fois de plus que "vous ne pouvez pas comprendre, vous n'avez pas dix-sept millions de Noirs en France". C'est vrai : mais nous avons cinquante millions de français, ce qui n'est pas jojo non plus.
Romain Gary
Peu de vestiges évoquent à présent en nous la lumière. Nous sommes nettement plus proches des ténèbres, nous ne sommes pour ainsi dire que ténèbres, tout ce qui nous reste, ce sont les souvenirs et aussi l’espoir qui s'est pourtant affadi, qui continue de pâlir et ressemblera bientôt à une étoile éteinte, à un bloc de roche lugubre. Pourtant, nous savons quelques petits riens à propos de la vie et quelques petits riens à propos de la mort : nous avons parcouru tout ce chemin pour te ravir et remuer le destin. (p.13)
Jón Kalman Stefánsson (Himnaríki og helvíti)
On peut s’expliquer facilement par là un fait que nous avons eu fréquemment l’occasion de constater en ce qui concerne les gens dits « cultivés » ; on sait ce qui est entendu communément par ce mot : il ne s’agit même pas là d’une instruction tant soit peu solide, si limitée et si inférieure qu’en soit la portée, mais d’une « teinture » superficielle de toute sorte de choses, d’une éducation surtout « littéraire », en tout cas purement livresque et verbale, permettant de parler avec assurance de tout, y compris ce qu’on ignore le plus complètement, et susceptible de faire illusion à ceux qui, séduits par ces brillantes apparences, ne s’aperçoivent pas qu’elles ne recouvrent que le néant.
René Guénon (Perspectives on Initiation)
Les vraies universités ne sont pas celles que nous avons construites. C'est facile à dire une fois qu'on le sait. Les vraies universités subvertissent, elles corrompent, ce sont des institutions dangereuses et, qui plus est, elles peuvent être très coûteuses. Et pourtant, il y a un danger - et un coût - bien plus grand à créer une société dans laquelle personne ne sait ce que signifie être réellement libre.
André Schiffrin
Aucun changement fonctionnel ou structurel ne peut garantir une société parfaitement démocratique. Nous acceptons mal ce fait parce que nous avons été élevés dans une culture technologique où l'on pense généralement que, si on pouvait seulement trouver le bon instrument, tou irait enfin pour le mieux et qu'il serait alors possible de se relâcher un peu. Mais on ne peut jamais se relâcher. L'expérience des Noirs américains, comme celle des Indiens, des femmes, des Hispaniques et des pauvres, nous apprend cela. Nulle constitution, nulle déclaration des droits, nul système électoral, nulle loi ne peuvent garantir la paix, la justice et l'égalité. Tout cela exige un combat permanent, des débats incessants impliquant l'ensemble des citoyens et un nombre infini d'organisations et de mouvements qui imposent leur pression sur tous les systèmes établis.
Howard Zinn (Disobedience and Democracy: Nine Fallacies on Law and Order (Radical 60s))
Si j'avais découvert la nation algérienne, je serais nationaliste, et je n'en rougirais pas comme d'un crime. Les hommes morts pour l'idéal patriotique sont journellement honorés et respectés. Ma vie ne vaut pas plus que la leur. Et cependant, je ne mourrai pas pour la patrie algérienne, parce que cette patrie n'existe pas. Je ne l'ai pas découverte. J'ai interrogé l'histoire, j'ai interrogé les vivants et les morts, j'ai visité les cimetières, personne ne m'en a parlé...On ne bâtit pas sur du vent. Nous avons écarté, une fois pour toute, les nuées et les chimères pour lier définitivement notre avenir à celui de l'œuvre française dans ce pays. [23 février 1936, journal L'Entente]
Ferhat Abbas
He always took his bicycle when he went into the country. It was part of the theory of exercise. One day one would get up at six o'clock and pedal away to Kenilworth, or Stratford-on-Avon—anywhere. And within a radius of twenty miles there were always Norman churches and Tudor mansions to be seen in the course of an afternoon's excursion. Somehow they never did get seen, but all the same it was nice to feel that the bicycle was there, and that one fine morning one really might get up at six.
Aldous Huxley (Crome Yellow)
For the first time in his whole life, Laurent played the game out of love instead of hate. But it wasn’t his love of hockey that kept him focused in net. Every time a puck came toward him and he made a save, he thought, “This is for Isaac.” Every time one of his dickhead former teammates snarled something insulting or called him names, he ignored them and thought about Isaac calling him Saint. He thought about Isaac’s dumb blue hair dye that had left a stain in Laurent’s shower and that lip ring that drove Laurent crazy. He thought about the lake and eating a Twinkie on Isaac’s floor. He thought about Isaac saying he loved him.
Avon Gale (Empty Net (Scoring Chances, #4))
L’orgueil,- observa Mary qui se piquait de psychologie - est, je crois, un sentiment très répandu. La nature nous y porte et bien peu parmi nous échappent à cette complaisance que l’on nourrit pour soi-même à cause de telles ou telles qualités souvent imaginaires. La vanité et l’orgueil sont choses différentes, bien qu’on emploie souvent ces deux mots l’un pour l’autre ; on peut être orgueilleux sans être vaniteux. L’orgueil se rapporte plus à l’opinion que nous avons de nous-mêmes, la vanité à celle que nous voudrions que les autres aient de nous.
Jane Austen (Pride and Prejudice)
Avez-vous remarqué que la mort seule réveille nos sentiments? Comme nous aimons les amis qui viennent de nous quitter, n’est-ce pas? Comme nous admirons ceux de nos maîtres qui ne parlent plus, la bouche pleine de terre! L’hommage vient alors tout naturellement, cet hommage que, peut-être, ils avaient attendu de nous toute leur vie. Mais savez-vous pourquoi nous sommes toujours plus justes et plus généreux avec les morts? La raison est simple ! Avec eux, il n’y a pas d’obligation. Ils nous laissent libres, nous pouvons prendre notre temps, caser l’hommage entre le cocktail et une gentille maîtresse, à temps perdu, en somme. S’ils nous obligeaient à quelque chose, ce serait à la mémoire, et nous avons la mémoire courte. Non, c’est le mort frais que nous aimons chez nos amis, le mort douloureux, notre émotion, nous-mêmes enfin!
Albert Camus (The Fall)
Je la pris près de la rivière Car je la croyais sans mari Tandis qu'elle était adultère Ce fut la Saint Jacques la nuit Par rendez vous et compromis Quand s'éteignirent les lumiéres Et s'allumèrent les cri-cri Au coin des dernières enceintes Je touchai ses seins endormis Sa poitrine pour moi s'ouvrit Comme des branches de jacinthes Et dans mes oreilles l'empois De ses jupes amidonnées Crissait comme soie arrachée Par dix couteaux à la fois Les cimes d'arbres sans lumière Grandissaient au bord du chemin Et tout un horizon de chiens Aboyaient loin de la rivière Quand nous avons franchi les ronces Les épines et les ajoncs Sous elle son chignon s'enfonce Et fait untrou dans le limon Quand ma cravate fut otée Elle retira son jupon Puis quand j'otai mon ceinturon Quatre corsages d'affilée Ni le nard ni les escargots N'eurent jamais la peau si fine Ni sous la lune les cristaux N'ont de lueur plus cristalline Ses cuisses s'enfuyaient sous moi Comme des truites effrayées L'une moitié toute embrasée L'autre moitié pleine de froid Cette nuit me vit galoper De ma plus belle chevauchée Sur une pouliche nacrée Sans bride et sans étriers ......
Federico García Lorca
Nous nous confions rarement à ceux qui sont meilleurs que nous. Nous fuirions plutôt leur société. Le plus souvent au contraire, nous nous confions à ceux qui nous ressemblent et qui partagent nos faiblesses. Nous ne désirons donc pas nous corriger ni être améliorés : il faudrait d'abord que nous fussions jugés défaillants. Nous souhaitons seulement être plaints et encouragés dans notre voie. En somme, nous voudrions en même temps ne pas être coupable et ne pas faire l'effort de nous purifier. Pas assez de cynisme et pas assez de vertu. Nous n'avons ni l'énergie du mal, ni celle du bien.
Albert Camus (The Fall)
Cela pose un problème que...?" "Que tu ne sois pas juif? Pas le moins du tout, dit maman en riant. Ni mon mari ni moi n'accordons d'importance à la différence de l'autre. Bien au contraire, nous avons toujours pensé que'elle était passionnante et source de multiples bonheurs. Le plus important, quand on veut vivre à deux toute une vie, est d'etre sur que l'on ne s'ennuiera pas ensemble. L'ennui dans un couple, c'est lui qui tue l'amour. Tant que tu feras rire Alice, tant que tu lui donneras l'envie de te retrouver, alors que tu viens à peine de la quitter pour aller travailler, tant que tu seras celui dont elle partage les confidences et à qui elle aime aussi se confier, tant que tu vivras tes reves avec elle, meme ceux que tu ne pourras pas réaliser, alors je suis certaine que quelles que soient tes origines, la seule chose qui sera étrangère à votre couple sera le monde et ses jaloux.
Marc Levy (Les Enfants de la liberté)
Ce matin, Marie est restée et je lui ai dit que nous déjeunerions ensemble. Je suis descendu pour acheter de la viande. En remontant, j'ai entendu une voix de femme dans la chambre de Raymond. Un peu après, le vieux Salamano a grondé son chien, nous avons entendu un bruit de semelles et de griffes sur les marches en bois de l'escalier et puis : « Salaud, charogne », ils sont sortis dans la rue. J'ai raconté à Marie l'histoire du vieux et elle a ri. Elle avait un de mes pyjamas dont elle avait retroussé les manches. Quand elle a ri, j'ai eu encore envie d'elle. Un moment après, elle m'a demandé si je l'aimais. Je lui ai ré-pondu que cela ne voulait rien dire, mais qu'il me semblait que non. Elle a eu l'air triste. Mais en préparant le déjeuner, et à propos de rien, elle a encore ri de telle façon que je l'ai embrassée. C'est à ce moment que les bruits d'une dispute ont éclaté chez Raymond.
Albert Camus (L'Étranger / La Peste)
Quand on s’attend au pire, le moins pire a une saveur toute particulière, que vous dégusterez avec plaisir, même si ce n’est pas le meilleur. *** Ce n'est pas la vie qui est belle, c'est nous qui la voyons belle ou moins belle. Ne cherchez pas à atteindre un bonheur parfait, mais contentez vous des petites choses de la vie, qui, mises bout à bout, permettent de tenir la distance… Les tout petit riens du quotidien, dont on ne se rend même plus compte mais qui font que, selon la façon dont on les vit, le moment peut être plaisant et donne envie de sourire. Nous avons tous nos petits riens à nous. Il faut juste en prendre conscience. *** Le silence a cette vertu de laisser parler le regard, miroir de l’âme. On entend mieux les profondeurs quand on se tait. *** Au temps des sorcières, les larmes d’homme devaient être très recherchées. C’est rare comme la bave de crapaud. Ce qu’elles pouvaient en faire, ça, je ne sais pas. Une potion pour rendre plus gentil ? Plus humain ? Moins avare en émotion ? Ou moins poilu ? *** Quand un silence s’installe, on dit qu’un ange passe… *** Vide. Je me sens vide et éteinte. J’ai l’impression d’être un peu morte, moi aussi. D’être un champ de bataille. Tout a brûlé, le sol est irrégulier, avec des trous béants, des ruines à perte de vue. Le silence après l’horreur. Mais pas le calme après la tempête, quand on se sent apaisé. Moi, j’ai l’impression d’avoir sauté sur une mine, d’avoir explosé en mille morceaux, et de ne même pas savoir comment je vais faire pour les rassembler, tous ses morceaux, ni si je les retrouverai tous. *** Accordez-vous le droit de vivre votre chagrin. Il y a un temps pour tout. *** Ce n’est pas d’intuition dont est doté Romain, mais d’attention. *** Ҫa fait toujours plaisir un cadeau, surtout de la part des gens qu’on aime.
Agnès Ledig (Juste avant le bonheur)
Nous, les êtres humains, somme ce que nous avons été pendant des millions d'années, colossalement avides, envieux, agressifs, jaloux, angoissés et désespérés, avec d'occasionnels éclairs de joie et d'amour. Nous sommes une étrange mixture de haine, de peur et de gentillesse ; nous sommes à la fois violents et en paix. Il y a eu un progrès extérieur depuis le char à boeufs jusqu'à l'avion à réaction, mais psychologiquement l'individu n'a pas du tout changé et c'est l'individu qui, dans le monde entier, a créé les structures des sociétés. Les structures sociales extérieures sont les résultantes des structures intérieures, psychologiques, qui constituent nos relations humaines, car l'individu est le résultat de l'expérience totale de l'homme, de sa connaissance et de son comportement. Chacun de nous est l'entrepôt de tout le passé. L'individu est l'humain qui est toute l'humanité. L'histoire entière de l'homme est écrite en nous-mêmes.
J. Krishnamurti
He’d had to watch a video on YouTube to figure out how to tie the damn thing—which he was never telling anyone, ever. Except maybe Lane. Lane would either know how to tie a perfect Windsor knot or would own a clip-on tie. The thought made Jared smile. But he also mentally told himself to find out which it was. He couldn’t let Lane go to a similar meeting in a clip-on tie.
Avon Gale (Breakaway (Scoring Chances, #1))
J’ai arpenté les galeries sans fin des grandes bibliothèque, les rues de cette ville qui fût la nôtre, celle où nous partagions presque tous nos souvenirs depuis l’enfance. Hier, j’ai marché le long des quais, sur les pavés du marché à ciel ouvert que tu aimais tant. Je me suis arrêté par-ci par-là, il me semblait que tu m’accompagnais, et puis je suis revenu dans ce petit bar près du port, comme chaque vendredi. Te souviendras-tu ? Je ne sais pas où tu es. Je ne sais pas si tout ce que nous avons vécu avait un sens, si la vérité existe, mais si tu trouves ce petit mot un jour, alors tu sauras que j’ai tenu ma promesse, celle que je t’ai faite. A mon tour de te demander quelque chose, tu me le dois bien. Oublie ce que je viens d’écrire, en amitié on ne doit rien. Mais voici néanmoins ma requête : Dis-lui, dis-lui que quelque part sur cette terre, loin de vous, de votre temps, j’ai arpenté les mêmes rues, ri avec toi autour des mêmes tables, et puisque les pierres demeurent, dis-lui que chacune de celles où nous avons posé nos mais et nos regards contient à jamais une part de notre histoire. Dis-lui, que j’étais ton ami, que tu étais mon frère, peut-être mieux encore puisque nous nous étions choisis, dis-lui que rien n’a jamais pu nous séparer, même votre départ si soudain.
Marc Levy (La prochaine fois)
The latter part of our Journey from the entrance of Wiltshire into Salisbury was very rough and abounded with Jolts, the Holes we were obliged to go through being very many and some of them Deep; and so it was with much Relief that we left the Coach at Salisbury and hired two Horses for the road across the Avon to the Plain and Stone-henge. When we came to the edge of this sacred Place, we tethered our Horses to the Posts provided and then, with the Sunne direct above us, walked over the short grass which (continually cropt by the flocks of Sheep) seemed to spring us forward to the great Stones. I stood back a little as Sir Chris. walked on, and I considered the Edifice with steadinesse: there was nothing here to break the Angles of Sight and as I gaz'd I opened my Mouth to cry out but my Cry was silent; I was struck by an exstatic Reverie in which all the surface of this Place seemed to me Stone, and the Sky itself Stone, and I became Stone as I joined the Earth which flew on like a Stone through the Firmament. And thus I stood until the Kaw of a Crow rous'd me: and yet even the call of the black Bird was an Occasion for Terrour, since it was not of this Time. I know not how long a Period I had traversed in my Mind, but Sir Chris. was still within my Sight when my Eyes were cleard of Mist. He was walking steadily towards the massie Structure and I rushed violently to catch him, for I greatly wished to enter the Circle before him. I stopped him with a Cry and then ran on: when Crows kaw more than ordinary, said I when I came up to him all out of Breath, we may expect Rain. Pish, he replied. He stopped to tye his Shooe, so then I flew ahead of him and first reached the Circle which was the Place of Sacrifice. And I bowed down.
Peter Ackroyd (Hawksmoor)
Il est un côté de la « culture bourgeoise » qui en dévoile toute la petitesse, c'est son aspect de « roulement » conventionnel, de manque d'imagination, bref d'inconscience et de vanité : on ne se demande pas un instant « à quoi bon tout cela » ; aucun auteur ne se demande s'il vaut la peine d'écrire une nouvelle histoire après tant d'autres histoires ; on semble en écrire simplement parce que d'autres en ont écrit, et parce qu'on ne voit pas pourquoi on ne le ferait pas et pourquoi on ne gagnerait pas une gloire que d'autres ont gagnée. C'est un perpetuum mobile que rien ne peut arrêter, sauf une catastrophe ou, moins tragiquement, la disparition progressive des lecteurs ; sans public point de célébrité, nous l'avons dit plus haut. Et ceci est arrivé dans une certaine mesure : on ne lit plus d'anciens auteurs dont le prestige paraissait assuré ; le grand public a d'autres besoins, d'autres ressources et d'autres distractions, fussent-elle des plus basses. La culture c'est, de plus en plus, l'absence de culture : la manie de se couper de ses racines et d'oublier d'où l'on vient. Une des raisons subjectives de ce que nous pouvons appeler le « roulement culturel » est que l'homme n'aime pas se perdre tout seul, qu'il aime par conséquent trouver des complices pour une perdition commune ; c'est ce que fait la culture profane, inconsciemment ou consciemment, mais non innocemment car l'homme porte au fond de lui-même l'instinct de sa raison d'être et de sa vocation. On a souvent reproché aux civilisations orientales leur stérilité culturelle, c'est-à-dire le fait qu'elles ne comportent pas un fleuve habituel de production littéraire, artistique et philosophique ; nous croyons pouvoir nous dispenser à présent de la peine d'en expliquer les raisons.
Frithjof Schuon (To Have a Center (Library of Traditional Wisdom))
Je ne suis pas pour l'occupation d’un pays arabe par Israël, mais, en revanche, je ne veux pas remplacer Israël par une nation islamique qui s’insta1lerait sur ses ruines, et dont le seul souci serait de promouvoir une culture de mort et d’ignorance parmi ses fidèles, à une époque où nous avons désespérément besoin de ceux qui en appellent à une culture de vie et de développement, propre à cultiver l’espoir dans nos âmes. Regardons tous les pays fondés sur la pensée religieuse, regardons leurs peuples et les générations qui y grandissent; qu’offrent-ils en termes d’humanité et d’humanisme? Rien, c’est certain, sinon la peur de Dieu et l'incapacité à affronter la vie; rien d’autre. De telles pensées ont formé et continuent de former des générations inaptes à toute créativité, à toute culture, incapables même de s’inspirer des civilisations qui leur viennent d’ailleurs, puisqu’elles ne sont pas à même de construire la leur.
Raif Badawi (1000 Lashes: Because I Say What I Think)
- Maman, pourquoi les nuages vont dans un sens et nous dans l'autre ? Isaya sourit, caressa la joue de sa fille du bout des doigts. - Il y a deux réponses à ta question. Comme à toutes les questions, tu le sais bien. Laquelle veux-tu entendre ? - Les deux. -Laquelle en premier alors ? La fillette plissa le nez. - Celle du savant. - Nous allons vers le nord parce que nous cherchons une terre où nous établir. Un endroit où construire une belle maison, élever des coureurs et cultiver des racines de niam. C'est notre rêve depuis des années et nous avons quitté Al-Far pour le vivre. - Je n’aime pas les galettes de niam... - Nous planterons aussi des fraises, promis. Les nuages, eux, n'ont pas le choix. Ils vont vers le sud parce que le vent les pousse et, comme ils sont très très légers, il sont incapables de lui résister. - Et la réponse du poète ? - Les hommes sont comme les nuages. Ils sont chassés en avant par un vent mystérieux et invisible face auquel ils sont impuissants. Ils croient maîtriser leur route et se moquent de la faiblesse des nuages, mais leur vent à eux est mille fois plus fort que celui qui souffle là-haut. La fillette croisa les bras et parut se désintéresser de la conversation afin d'observer un vol de canards au plumage chatoyant qui se posaient sur la rivière proche. Indigo, émeraude ou vert pâle, ils se bousculaient dans une cacophonie qui la fit rire aux éclats. Lorsque les chariots eurent dépassé les volatiles, elle se tourna vers sa mère. - Cette fois, je préfère la réponse du savant. -Pourquoi ? demande Isaya qui avait attendu sereinement la fin de ce qu'elle savait être une intense réflexion. - J'aime pas qu'on me pousse en cachette.
Pierre Bottero (Ellana (Le Pacte des MarchOmbres, #1))
Il me semble qu'ils confondent but et moyen ceux qui s'effraient par trop de nos progrès techniques. Quiconque lutte dans l'unique espoir de biens matériels, en effet, ne récolte rien qui vaille de vivre. Mais la machine n'est pas un but. L'avion n'est pas un but : c'est un outil, un outil comme la charrue. Si nous croyons que la machine abîme l'homme c'est que, peut-être, nous manquons un peu de recul pour juger les effets de transformations aussi rapides que celles que nous avons subies. Que sont les cent années de l'histoire de la machine en regard des deux cent mille années de l'histoire de l'homme? C'est à peine si nous nous installons dans ce paysage de mines et de centrales électriques. C'est à peine si nous commençons d'habiter cette maison nouvelle, que nous n'avons même pas achevé de bâtir. Tout a changé si vite autour de nous : rapports humains, conditions de travail, coutumes. Notre psychologie elle-même a été bousculée dans ses bases les plus intimes. Les notions de séparation, d'absence, de distance, de retour, si les mots sont demeurés les mêmes, ne contiennent plus les mêmes réalités. Pour saisir le monde aujourd'hui, nous usons d'un langage qui fut établi pour le monde d'hier. Et la vie du passé nous semble mieux répondre à notre nature, pour la seule raison qu'elle répond mieux à notre langage. Pour le colonial qui fonde un empire, le sens de la vie est de conquérir. Le soldat méprise le colon. Mais le but de cette conquête n'était-il pas l'établissement de ce colon? Ainsi dans l'exaltation de nos progrès, nous avons fait servir les hommes à l'établissement des voies ferrées, à l'érection des usines, au forage de puits de pétrole. Nous avions un peu oublié que nous dressions ces constructions pour servir les hommes. (Terre des Hommes, ch. III)
Antoine de Saint-Exupéry
was an English poet and playwright, widely regarded as the greatest writer in the English language and the world's pre-eminent dramatist. He is often called England's national poet and the "Bard of Avon" (or simply "The Bard"). His surviving works consist of 38 plays, 154 sonnets, two long narrative poems, and several other poems. His plays have been translated into every major living language, and are performed more often than those of any other playwright. Shakespeare was born and raised in Stratford-upon-Avon. At the age of 18 he married Anne Hathaway, who bore him three children: Susanna, and twins Hamnet and Judith. Between 1585 and 1592 he began a successful career in London as an actor, writer, and part owner of the playing company the Lord Chamberlain's Men, later known as the King's Men. He appears to have retired to Stratford around 1613, where he died three years later. Few records of Shakespeare's private life survive, and there has been considerable speculation about such matters as his sexuality, religious beliefs, and whether the works attributed to him were written by others. Shakespeare produced most of his known work between 1590 and 1613. His early plays were mainly comedies and histories, genres he raised to the peak of sophistication and artistry by the end of the sixteenth century. Next he wrote mainly tragedies until about 1608, including Hamlet, King Lear, and Macbeth, considered some of the finest examples in the English language. In his last phase, he wrote tragicomedies, also known as romances, and collaborated with other playwrights. Many of his plays were published in editions of varying quality and accuracy during his lifetime, and in 1623 two of his former theatrical colleagues published the First Folio, a collected edition of his dramatic works that included all but two of the plays now recognised as Shakespeare's. Shakespeare was a respected poet and playwright in his own day, but his reputation did not rise to its present heights until the nineteenth century. The Romantics, in particular, acclaimed Shakespeare's genius, and the Victorians hero-worshipped Shakespeare with a reverence that George Bernard Shaw called "bardolatry". In the twentieth century, his work was repeatedly adopted and rediscovered by new movements in scholarship and performance. His plays remain highly popular today and are consistently performed and reinterpreted in diverse cultural and political contexts throughout the world. Source: Wikipedia
William Shakespeare (Romeo and Juliet)
En ce qui me concerne, je suis végétarienne à quatre-vingt-quinze pour cent. L'exception principale serait le poisson, que je mange peut-être deux fois par semaine pour varier un peu mon régime et en n'ignorant pas, d'ailleurs, que dans la mer telle que nous l'avons faite le poisson est lui aussi contaminé. Mais je n'oublie surtout pas l'agonie du poisson tiré par la ligne ou tressautant sur le pont d'une barque. Tout comme Zénon, il me déplaît de "digérer des agonies". En tout cas, le moins de volaille possible, et presque uniquement les jours où l'on offre un repas à quelqu'un ; pas de veau, pas d'agneau, pas de porc, sauf en de rares occasions un sandwich au jambon mangé au bord d'une route ; et naturellement pas de gibier, ni de bœuf, bien entendu. - Pourquoi, bien entendu ? - Parce que j'ai un profond sentiment d'attachement et de respect pour l'animal dont la femelle nous donne le lait et représente la fertilité de la terre. Curieusement, dès ma petite enfance, j'ai refusé de manger de la viande et on a eu la grande sagesse de ne pas m'obliger à le faire. Plus tard, vers la quinzième année, à l'âge où l'on veut "être comme tout le monde", j'ai changé d'avis ; puis, vers quarante ans, je suis revenue à mon point de vue de la sixième année.(p. 288)
Marguerite Yourcenar (Les Yeux ouverts : Entretiens avec Matthieu Galey)
Ours is a society so immersed in the sea of video reactions that there are little old ladies out there who know Hoss Cartwright is more real than their next door neighbors. Everyone of value to them is an image. A totem. A phosphor-dot wraith whose hurts and triumphs are created from the magic of a scenarist’s need to make the next payment on his Porsche. (I recommend a book titled Bug Jack Barron by Norman Spinrad, for a more complete, and horrifying analysis of this phenomenon. It’s an Avon paperback, so it shouldn’t trouble you too much to pick it up.) But because of this acceptance of the strangers who appear on the home screen, ours has become a society where shadow and reality intermix to the final elimination of any degree of rational selectivity on the part of those whose lives are manipulated: by the carnivores who flummox them, and the idols they choose to worship. I don’t know that there’s any answer to this. If we luck out and we get a John Kennedy or a Leonard Nimoy (who, strangely enough, tie in to one another by the common denominator of being humane), then we can’t call it a bad thing. But if we wind up with a public image that governs us as Ronald Reagan and Joe Pyne govern us, then we are in such deep trouble the mind turns to aluminum thinking of it.
Harlan Ellison (The Glass Teat: Essays)
Nous avons ete amies," I added. "There,that's two in French, and using past perfect, no less." I couldn't see his expression clearly. It flet like a long time before he said anything. "Ella..." He paused, then, "What happened? Between you and Anna?" "Other than the fact that I'm a fashion-impaired poor kid who draws doorknobs? Haven't a clue." Alex leaned forward. Now I could see his face. He looked annoyed. "Why do you do that? Diminish yourself?" "I don't-" "Bullshit." I could feel my cheeks flaming, feel my shoulders curving inward. "I don't-" "Right.Don't.Just don't, with me, anyway. I like you better feisty." I couldn't help it; that made me smile. "Did you really just say 'feisty'?" "I did.It's a good word." "It's am old word, favored by granddads and pirates." "Yar," Alex sighed. "Face it.You're just an old-fashioned guy." "Whatever.Three...?" "Three," I said, and changed my mind midthought. "I haven't been able to decide if Willing is the second best thing that ever happened to me, or the second worst." "What are the firsts?" "Nope.Uh-uh.It is not for you to ask, Alexander Bainbridge, but to reveal." He drained his glass and rolled it back and forth between his hands. "I had all these funny admissions planned, but you've screwed up my plans. Hey. Don't go all wounded-wide-eyed on me. It's cute, that Bambi thing you have going, but beside the point.Now I have to rethink." "You don't-" "Quiet.One: My name isn't Alexander." He sat up straight and gave his chest a resounding thump. "Menya zavut Alexei Pavlovich Dillwyn Bainbridge. Not Alexander. I don't think anyone outside my family knows that.
Melissa Jensen (The Fine Art of Truth or Dare)
Finally, the inner accessibility and reflectiveness of theoretical knowledge which cannot basically be withheld from anybody, as can certain emotions and volitions, has a consequence that directly offsets its practical results. In the first place, it is precisely because of their general accessibility that factors quite independent of personal capacities decide on the factual utilization of knowledge. This leads to the enormous preponderance of the most unintelligent 'educated' person over the cleverest proletarian. The apparent equality with which educational materials are available to everyone interested in them is, in reality, a sheer mockery. The same is true of the other freedoms accorded by the liberal doctrines which, though they certainly do not hamper the individual from gaining goods of any kind, do however disregard the fact that only those already privileged in some way or another have the possibility of acquiring them. For just as the substance of education - in spite of, or because of it general availability - can ultimately be acquired only through individual activity, so it gives rise to the most intangible and thus the most unassailable aristocracy, to a distinction between high and low which can be abolished neither (as can socioeconomic differences) by a decree or a revolution. Thus it was appropriate for Jesus to say to the rich youth: 'Give away your goods to the poor', but not for him to say: 'Give your education to the underprivileged'. There is no advantage that appears to those in inferior positions to be so despised, and before which they feel so deprived and helpless, as the advantage of education. For this reason, attempts to achieve practical equality very often and in so many variations scorn intellectual education. This is true of Buddha, the Cynics, certain currents in Christianity, down to Robespierre's 'nous n'avons pas besoin de savants'. In speech and writing - which, viewed abstractly, are a manifestation of its communal nature - makes possible its accumulation, and, especially, its concentration so that, in this respect, the gulf between high and low is persistently widened. The intellectually gifted or the materially independent person will have all the more chances for standing out from the masses the larger and more concentrated are the available educational materials. Just as the proletarian today has many comforts and cultural enjoyments that were formerly denied to him, while at the same time - particularly if we look back over several centuries and millennia - the gulf between his way of life and that of the higher strata has certainly become much deeper, so, similarly, the rise in the general level of knowledge as a whole does not by any means bring about a general levelling, but rather its opposite.
Georg Simmel (The Philosophy of Money)
Les scribes anciens apprirent non seulement à lire et à écrire, mais aussi à utiliser des catalogues, des dictionnaires, des calendriers, des formulaires et des tableaux. Ils étudièrent et assimilèrent des techniques de catalogage, de récupération et de traitement de l’information très différentes de celles du cerveau. Dans le cerveau, les données sont associées librement. Quand, avec mon épouse, je vais signer une hypothèque pour notre nouvelle maison, je me souviens du premier endroit où nous avons vécu ensemble, ce qui me rappelle notre lune de miel à la Nouvelle-Orléans, qui me rappelle les alligators, qui me font penser aux dragons, qui me rappelle L’Anneau des Nibelungen… Et soudain, sans même m’en rendre compte, je fredonne le leitmotiv de Siegfried devant l’employé de banque interloqué. Dans la bureaucratie, on se doit de séparer les choses. Un tiroir pour les hypothèques de la maison, un autre pour les certificats de mariage, un troisième pour les impôts et un quatrième pour les procès. Comment retrouver quoi que ce soit autrement ? Ce qui entre dans plus d’un tiroir, comme les drames wagnériens (dois-je les ranger dans la rubrique « musique » ou « théâtre », voire inventer carrément une nouvelle catégorie ?), est un terrible casse-tête. On n’en a donc jamais fini d’ajouter, de supprimer et de réorganiser des tiroirs. Pour que ça marche, les gens qui gèrent ce système de tiroirs doivent être reprogrammés afin qu’ils cessent de penser en humains et se mettent à penser en employés de bureau et en comptables. Depuis les temps les plus anciens jusqu’à aujourd’hui, tout le monde le sait : les employés de bureau et les comptables ne pensent pas en êtres humains. Ils pensent comme on remplit des dossiers. Ce n’est pas leur faute. S’ils ne pensent pas comme ça, leurs tiroirs seront tout mélangés, et ils seront incapables de rendre les services que leur administration, leur société ou leur organisation demande. Tel est précisément l’impact le plus important de l’écriture sur l’histoire humaine : elle a progressivement changé la façon dont les hommes pensent et voient le monde. Libre association et pensée holiste ont laissé la place au compartimentage et à la bureaucratie.
Yuval Noah Harari (Sapiens : Une brève histoire de l'humanité)
Augmentez la dose de sports pour chacun, développez l'esprit d'équipe, de compétition, et le besoin de penser est éliminé, non ? Organiser, organisez, super-organisez des super-super-sports. Multipliez les bandes dessinées, les films; l'esprit a de moins en moins d'appétits. L'impatience, les autos-trades sillonnées de foules qui sont ici, là, partout, nulle part. Les réfugiés du volant. Les villes se transforment en auberges routières; les hommes se déplacent comme des nomades suivant les phases de la lune, couchant ce soir dans la chambre où tu dormais à midi et moi la veille. (1re partie) On vit dans l'immédiat. Seul compte le boulot et après le travail l'embarras du choix en fait de distractions. Pourquoi apprendre quoi que ce soit sinon à presser les boutons, brancher des commutateurs, serrer des vis et des écrous ? Nous n'avons pas besoin qu'on nous laisse tranquilles. Nous avons besoin d'être sérieusement tracassés de temps à autre. Il y a combien de temps que tu n'as pas été tracassée sérieusement ? Pour une raison importante je veux dire, une raison valable ? - Tu dois bien comprendre que notre civilisation est si vaste que nous ne pouvons nous permettre d'inquiéter ou de déranger nos minorités. Pose-toi la question toi-même. Que recherchons-nous, par-dessus tout, dans ce pays ? Les gens veulent être heureux, d'accord ? Ne l'as-tu pas entendu répéter toute la vie ? Je veux être heureux, déclare chacun. Eh bien, sont-ils heureux ? Ne veillons-nous pas à ce qu'ils soient toujours en mouvement, toujours distraits ? Nous ne vivons que pour ça, c'est bien ton avis ? Pour le plaisir, pour l'excitation. Et tu dois admettre que notre civilisation fournit l'un et l'autre à satiété. Si le gouvernement est inefficace, tyrannique, vous écrase d'impôts, peu importe tant que les gens n'en savent rien. La paix, Montag. Instituer des concours dont les prix supposent la mémoire des paroles de chansons à la mode, des noms de capitales d'État ou du nombre de quintaux de maïs récoltés dans l'Iowa l'année précédente. Gavez les hommes de données inoffensives, incombustibles, qu'ils se sentent bourrés de "faits" à éclater, renseignés sur tout. Ensuite, ils s'imagineront qu'ils pensent, ils auront le sentiment du mouvement, tout en piétinant. Et ils seront heureux, parce que les connaissances de ce genre sont immuables. Ne les engagez pas sur des terrains glissants comme la philosophie ou la sociologie à quoi confronter leur expérience. C'est la source de tous les tourments. Tout homme capable de démonter un écran mural de télévision et de le remonter et, de nos jours ils le sont à peu près tous, est bien plus heureux que celui qui essais de mesurer, d'étalonner, de mettre en équations l'univers ce qui ne peut se faire sans que l'homme prenne conscience de son infériorité et de sa solitude. Nous sommes les joyeux drilles, les boute-en-train, toi, moi et les autres. Nous faisons front contre la marée de ceux qui veulent plonger le monde dans la désolation en suscitant le conflit entre la théorie et la pensée. Nous avons les doigts accrochés au parapet. Tenons bon. Ne laissons pas le torrent de la mélancolie et de la triste philosophie noyer notre monde. Nous comptons sur toi. Je ne crois pas que tu te rendes compte de ton importance, de notre importance pour protéger l'optimisme de notre monde actuel.
Ray Bradbury (Fahrenheit 451)
Cette qualité de la joie n’est-elle pas le fruit le plus précieux de la civilisation qui est nôtre ? Une tyrannie totalitaire pourrait nous satisfaire, elle aussi, dans nos besoins matériels. Mais nous ne sommes pas un bétail à l’engrais. La prospérité et le confort ne sauraient suffire à nous combler. Pour nous qui fûmes élevés dans le culte du respect de l’homme, pèsent lourd les simples rencontres qui se changent parfois en fêtes merveilleuses… Respect de l’homme ! Respect de l’homme !… Là est la pierre de touche ! Quand le Naziste respecte exclusivement qui lui ressemble, il ne respecte rien que soi-même ; il refuse les contradictions créatrices, ruine tout espoir d’ascension, et fonde pour mille ans, en place d’un homme, le robot d’une termitière. L’ordre pour l’ordre châtre l’homme de son pouvoir essentiel, qui est de transformer et le monde et soi-même. La vie crée l’ordre, mais l’ordre ne crée pas la vie. Il nous semble, à nous, bien au contraire, que notre ascension n’est pas achevée, que la vérité de demain se nourrit de l’erreur d’hier, et que les contradictions à surmonter sont le terreau même de notre croissance. Nous reconnaissons comme nôtres ceux mêmes qui diffèrent de nous. Mais quelle étrange parenté ! elle se fonde sur l’avenir, non sur le passé. Sur le but, non sur l’origine. Nous sommes l’un pour l’autre des pèlerins qui, le long de chemins divers, peinons vers le même rendez-vous. Mais voici qu’aujourd’hui le respect de l’homme, condition de notre ascension, est en péril. Les craquements du monde moderne nous ont engagés dans les ténèbres. Les problèmes sont incohérents, les solutions contradictoires. La vérité d’hier est morte, celle de demain est encore à bâtir. Aucune synthèse valable n’est entrevue, et chacun d’entre nous ne détient qu’une parcelle de la vérité. Faute d’évidence qui les impose, les religions politiques font appel à la violence. Et voici qu’à nous diviser sur les méthodes, nous risquons de ne plus reconnaître que nous nous hâtons vers le même but. Le voyageur qui franchit sa montagne dans la direction d’une étoile, s’il se laisse trop absorber par ses problèmes d’escalade, risque d’oublier quelle étoile le guide. S’il n’agit plus que pour agir, il n’ira nulle part. La chaisière de cathédrale, à se préoccuper trop âprement de la location de ses chaises, risque d’oublier qu’elle sert un dieu. Ainsi, à m’enfermer dans quelque passion partisane, je risque d’oublier qu’une politique n’a de sens qu’à condition d’être au service d’une évidence spirituelle. Nous avons goûté, aux heures de miracle, une certaine qualité des relations humaines : là est pour nous la vérité. Quelle que soit l’urgence de l’action, il nous est interdit d’oublier, faute de quoi cette action demeurera stérile, la vocation qui doit la commander. Nous voulons fonder le respect de l’homme. Pourquoi nous haïrions-nous à l’intérieur d’un même camp ? Aucun d’entre nous ne détient le monopole de la pureté d’intention. Je puis combattre, au nom de ma route, telle route qu’un autre a choisie. Je puis critiquer les démarches de sa raison. Les démarches de la raison sont incertaines. Mais je dois respecter cet homme, sur le plan de l’Esprit, s’il peine vers la même étoile. Respect de l’Homme ! Respect de l’Homme !… Si le respect de l’homme est fondé dans le cœur des hommes, les hommes finiront bien par fonder en retour le système social, politique ou économique qui consacrera ce respect. Une civilisation se fonde d’abord dans la substance. Elle est d’abord, dans l’homme, désir aveugle d’une certaine chaleur. L’homme ensuite, d’erreur en erreur, trouve le chemin qui conduit au feu.
Antoine de Saint-Exupéry (Lettre à un otage)