Vrais Amis Quotes

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Mes amis, j'Ă©cris ce petit mot pour vous dire que je vous aime, que je pars avec la fiertĂ© de vous avoir connus, l'orgueil d'avoir Ă©tĂ© choisi et apprĂ©ciĂ© par vous, et que notre amitiĂ© fut sans doute la plus belle Ɠuvre de ma vie. C'est Ă©trange, l'amitiĂ©. Alors qu'en amour, on parle d'amour, entre vrais amis on ne parle pas d'amitiĂ©. L'amitiĂ©, on la fait sans la nommer ni la commenter. C'est fort et silencieux. C'est pudique. C'est viril. C'est le romantisme des hommes. Elle doit ĂȘtre beaucoup plus profonde et solide que l'amour pour qu'on ne la disperse pas sottement en mots, en dĂ©clarations, en poĂšmes, en lettres. Elle doit ĂȘtre beaucoup plus satisfaisante que le sexe puisqu'elle ne se confond pas avec le plaisir et les dĂ©mangeaisons de peau. En mourant, c'est Ă  ce grand mystĂšre silencieux que je songe et je lui rends hommage. Mes amis, je vous ai vus mal rasĂ©s, crottĂ©s, de mauvaise humeur, en train de vous gratter, de pĂ©ter, de roter, et pourtant je n'ai jamais cessĂ© de vous aimer. J'en aurais sans doute voulu Ă  une femme de m'imposer toutes ses misĂšres, je l'aurais quittĂ©e, insultĂ©e, rĂ©pudiĂ©e. Vous pas. Au contraire. Chaque fois que je vous voyais plus vulnĂ©rables, je vous aimais davantage. C'est injuste n'est-ce pas? L'homme et la femme ne s'aimeront jamais aussi authentiquement que deux amis parce que leur relation est pourrie par la sĂ©duction. Ils jouent un rĂŽle. Pire, ils cherchent chacun le beau rĂŽle. ThĂ©Ăątre. ComĂ©die. Mensonge. Il n'y a pas de sĂ©curitĂ© en l'amour car chacun pense qu'il doit dissimuler, qu'il ne peut ĂȘtre aimĂ© tel qu'il est. Apparence. Fausse façade. Un grand amour, c'est un mensonge rĂ©ussi et constamment renouvelĂ©. Une amitiĂ©, c'est une vĂ©ritĂ© qui s'impose. L'amitiĂ© est nue, l'amour fardĂ©. Mes amis, je vous aime donc tels que vous ĂȘtes.
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Éric-Emmanuel Schmitt (La Part de l'autre)
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C'est étrange, l'amitié. Alors qu'en amour, on parle d'amour, entre vrais amis on ne parle pas d'amitié. L'amitié, on la fait sans la nommer ni la commenter.
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Éric-Emmanuel Schmitt (La Part de l'autre)
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Les vraies amies n'ont besoin des mots pour se faire comprendre.
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Sylvie Bataille (Si C'Ă©tait Vrai)
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Un ami te déçoit ? Il cesse d’ĂȘtre ton ami. Le pays te déçoit ? Il cesse d’ĂȘtre ton pays. Et comme tu as la dĂ©ception facile, tu finiras par te retrouver sans amis, sans patrie. J’aimerais tant que mes paroles aient un quelconque effet sur toi. Qu’elles puissent te persuader de te montrer tolĂ©rant avec ce pays, de l’accepter comme il est. Ce sera toujours un pays de factions, de dĂ©sordre, de passe-droits, de nĂ©potisme, de corruption. Mais c’est aussi le pays de la douceur de vivre, de la chaleur humaine, de la gĂ©nĂ©rositĂ©. Et de tes amis les plus vrais.
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Amin Maalouf (Ű§Ù„ŰȘŰ§ŰŠÙ‡ÙˆÙ†)
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Ne pleure pas ! lui dit-elle. BientĂŽt je ne te tourmenterai plus ! – Pourquoi ? Qui t’a forcĂ©e ? Elle rĂ©pliqua : – Il le fallait, mon ami. – N’étais-tu pas heureuse ? Est-ce ma faute ? J’ai fait tout ce que j’ai pu pourtant ! – Oui
, c’est vrai
, tu es bon, toi !
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Gustave Flaubert (Madame Bovary)
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Chaque fois que je levais les yeux je voyais mon petit ami complĂštement gaga parce que j'Ă©tais une reine de beautĂ© Ă  la noix! T'Ă©tais un vrai gosse! Il a fallu que tu me transformes en princesse! Eh ben, regarde oĂč ça m'a menĂ©e. A l'asile! Elle chez les dingues, ta princesse!
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Philip Roth (American Pastoral)
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L'heure s'est dĂ©roulĂ©e rapidement : rĂ©cits de combats ; batailles gagnĂ©es sur des guerres qui seraient forcĂ©ment perdues ; espoirs auxquels se raccrocher ; familles Ă  la fois vantĂ©es et accusĂ©es ; accord gĂ©nĂ©ral sur le fait que les amis n'y pigeaient rien ; larmes versĂ©es ; rĂ©confort prodiguĂ©. (
) - J'ai peur de l'oubli. J'en ai peur comme un aveugle que je connais a peur du noir. - Futur aveugle, a prĂ©cisĂ© Isaac avec une Ă©bauche de sourire. - Je suis trop dur ? a demandĂ© Augustus. C'est vrai qu'il m'arrive d'ĂȘtre aveugle aux sentiments des autres.
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John Green (The Fault in Our Stars)
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— Le patron ? Un vrai juif ! Et vous savez, les juifs on ne les changera jamais. Quelle race ! Et il cita des traits Ă©tonnants d’avarice, de cette avarice particuliĂšre aux fils d’IsraĂ«l, des Ă©conomies de dix centimes, des marchandages de cuisiniĂšre, des rabais honteux demandĂ©s et obtenus, toute une maniĂšre d’ĂȘtre d’usurier, de prĂȘteur Ă  gages.
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Guy de Maupassant (Bel-Ami)
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Un poĂšte n'est pas, comme on le croit, celui qui sait mieux que d'autres regarder la terre et le ciel, Ă©couter le bruit de la mer, le gazouillis des sources et des oiseaux, un poĂšte, vous en serez un, mon petit ami - les piĂšces sonnent, elle salue bien bas - un poĂšte, on l'a dit et c'est vrai, c'est celui qui sait fabriquer un poĂšme avec des mots.
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Nathalie Sarraute
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Eh bien, c'est l'histoire d'un petit ourson qui s'appelle
 Arthur. Et y'a une fĂ©e, un jour, qui vient voir le petit ourson et qui lui dit : Arthur tu vas partir Ă  la recherche du Vase Magique. Et elle lui donne une Ă©pĂ©e hmm
 magique (ouais, parce qu'y a plein de trucs magiques dans l'histoire, bref) alors le petit ourson il se dit : "Heu, chercher le Vase Magique ça doit ĂȘtre drĂŽlement difficile, alors il faut que je parte dans la forĂȘt pour trouver des amis pour m'aider." Alors il va voir son ami Lancelot
 le cerf (parce que le cerf c'est majestueux comme ça), heu, Bohort le faisan et puis LĂ©odagan
 heu
 l'ours, ouais c'est un ours aussi, c'est pas tout Ă  fait le mĂȘme ours mais bon. Donc LĂ©odagan qui est le pĂšre de la femme du petit ourson, qui s'appelle GueniĂšvre la truite
 non, non, parce que c'est la fille de
 non c'est un ours aussi puisque c'est la fille de l'autre ours, non parce qu'aprĂšs ça fait des machins mixtes, en fait un ours et une truite
 non en fait ça va pas. Bref, sinon y'a Gauvain le neveu du petit ourson qui est le fils de sa sƓur Anna, qui est restĂ©e Ă  Tintagel avec sa mĂšre Igerne la
 bah non, ouais du coup je suis obligĂ© de foutre des ours de partout sinon on pige plus rien dans la famille
 Donc c'est des ours, en gros, enfin bref
 Ils sont tous lĂ  et donc Petit Ourson il part avec sa troupe Ă  la recherche du Vase Magique. Mais il le trouve pas, il le trouve pas parce qu'en fait pour la plupart d'entre eux c'est
 c'est des nazes : ils sont hyper mous, ils sont bĂȘtes, en plus y'en a qu'ont la trouille. Donc il dĂ©cide de les faire bruler dans une grange pour s'en dĂ©barrasser
 Donc la fĂ©e revient pour lui dire : "Attention petit ourson, il faut ĂȘtre gentil avec ses amis de la forĂȘt" quand mĂȘme c'est vrai, et du coup Petit Ourson il lui met un taquet dans la tĂȘte Ă  la fĂ©e, comme ça : "BAH !". Alors la fĂ©e elle est comme ça et elle s'en va
 et voilĂ  et en fait il trouve pas le vase. En fait il est
 il trouve pas
 et Petit Ourson il fait de la dĂ©pression et tous les jours il se demande s'il va se tuer ou
 pas

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Alexandre Astier (Kaamelott, livre 3, premiùre partie : Épisodes 1 à 50)
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Il paraĂźt que l'amitiĂ© tient au transport des cadavres. Un vrai ami, c'est celui Ă  qui l'on dit:" j'ai un cadavre sur les bras, tu m'aides Ă  le transporter?" Ce vĂ©ritable ami ne vous pose pas de question, ne vous demande pas d'oĂč vient le cadavre, ni le pourquoi, ni le comment. Mon ami sidĂ©en m'a demandĂ© de transporter le cadavre et le cadavre, c'Ă©tait lui. Je n'ai pas hĂ©sitĂ©. DĂ©mĂ©nageur de cadavres en tous genres, voilĂ  ce que je suis devenue.
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Catherine Mavrikakis (Deuils cannibales et mélancoliques)
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Les rois, comme les femmes, croient que tout leur est dĂ». Quelque triste que soit ce principe, il est vrai, mais ne dĂ©flore point l'Ăąme. Placez vos sentiments purs en des lieux inaccessibles oĂč leurs fleurs soient passionnĂ©ment admirĂ©es, oĂč l'artiste rĂȘvera presque amoureusement au chef-d'Ɠuvre. Les devoirs, mon ami, ne sont pas des sentiments. Faire ce qu'on doit n'est pas faire ce qui plaĂźt. Un homme doit aller mourir froidement pour son pays, et peut donner avec bonheur sa vie Ă  une femme.
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Honoré de Balzac (Le Lys dans la vallée)
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Ce n’est point la pauvretĂ© qui valait aux Ă©migrants ce lĂ©ger dĂ©dain du personnel. Ce n’est point d’argent qu’ils manquaient, mais de densitĂ©. Ils n’étaient plus l’homme de telle maison, de tel ami, de telle responsabilitĂ©. Ils jouaient le rĂŽle, mais ce n’était plus vrai. Personne n’avait besoin d’eux, personne ne s’apprĂȘtait Ă  faire appel Ă  eux. Quelle merveille que ce tĂ©lĂ©gramme qui vous bouscule, vous fait lever au milieu de la nuit, vous pousse vers la gare : « Accours ! J’ai besoin de toi ! » Nous nous dĂ©couvrons vite des amis qui nous aident. Nous mĂ©ritons lentement ceux qui exigent d’ĂȘtre aidĂ©s. Certes, mes revenants, personne ne les haĂŻssait, personne ne les jalousait, personne ne les importunait. Mais personne ne les aimait du seul amour qui comptĂąt. Je me disais : « ils seront pris, dĂšs l’arrivĂ©e, dans les cocktails de bienvenue, les dĂźners de consolation. » Mais qui Ă©branlera leur porte en exigeant d’ĂȘtre reçu : « Ouvre ! C’est moi ! » Il faut allaiter longtemps un enfant avant qu’il exige. Il faut longtemps cultiver un ami avant qu’il rĂ©clame son dĂ» d’amitiĂ©. Il faut s’ĂȘtre ruinĂ© durant des gĂ©nĂ©rations Ă  rĂ©parer le vieux chĂąteau qui croule, pour apprendre Ă  l’aimer.
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Antoine de Saint-Exupéry (Lettre à un otage)
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« Écoute, Egor PĂ©trovitch, lui dit-il. Qu’est ce que tu fais de toi ? Tu te perds seulement avec ton dĂ©sespoir. Tu n’as ni patience ni courage. Maintenant, dans un accĂšs de tristesse, tu dis que tu n’as pas de talent. Ce n’est pas vrai. Tu as du talent ; je t’assure que tu en as. Je le vois rien qu’à la façon dont tu sens et comprends l’art. Je te le prouverai par toute ta vie. Tu m’as racontĂ© ta vie d’autrefois. À cette Ă©poque aussi le dĂ©sespoirte visitait sans que tu t’en rendisses compte. À cette Ă©poque aussi, ton premier maĂźtre, cet homme Ă©trange, dont tu m’as tant parlĂ©, a Ă©veillĂ© en toi, pour la premiĂšre fois, l’amour de l’art et a devinĂ© ton talent. Tu l’as senti alors aussi fortement que maintenant. Mais tu ne savais pas ce qui se passait en toi. Tu ne pouvais pas vivre dans la maison du propriĂ©taire, et tu ne savais toi-mĂȘme ce que tu dĂ©sirais. Ton maĂźtre est mort trop tĂŽt. Il t’a laissĂ© seulement avec des aspirations vagues et, surtout, il ne t’a pas expliquĂ© toimĂȘme. Tu sentais le besoin d’une autre route plus large, tu pressentais que d’autres buts t’étaient destinĂ©s, mais tu ne comprenais pas comment tout cela se ferait et, dans ton angoisse, tu as haĂŻ tout ce qui t’entourait alors. Tes six annĂ©es de misĂšre ne sont pas perdues. Tu as travaillĂ©, pensĂ©, tu as reconnu et toi-mĂȘme et tes forces ; tu comprends maintenant l’art et ta destination. Mon ami, il faut avoir de la patience et du courage. Un sort plus enviĂ© que le mien t’est rĂ©servĂ©. Tu es cent fois plus artiste que moi, mais que Dieu te donne mĂȘme la dixiĂšme partie de ma patience. Travaille, ne bois pas, comme te le disait ton bonpropriĂ©taire, et, principalement, commence par l’a, b, c. « Qu’est-ce qui te tourmente ? La pauvretĂ©, la misĂšre ? Mais la pauvretĂ© et la misĂšre forment l’artiste. Elles sont insĂ©parables des dĂ©buts. Maintenant personne n’a encore besoin de toi ; personne ne veut te connaĂźtre. Ainsi va le monde. Attends, ce sera autre chose quand on saura que tu as du talent. L’envie, la malignitĂ©, et surtout la bĂȘtise t’opprimeront plus fortement que la misĂšre. Le talent a besoin de sympathie ; il faut qu’on le comprenne. Et toi, tu verras quelles gens t’entoureront quand tu approcheras du but. Ils tĂącheront de regarder avec mĂ©pris ce qui s’est Ă©laborĂ© en toi au prix d’un pĂ©nible travail, des privations, des nuits sans sommeil. Tes futurs camarades ne t’encourageront pas, ne te consoleront pas. Ils ne t’indiqueront pas ce qui en toi est bon et vrai. Avec une joie maligne ils relĂšveront chacune de tes fautes. Ils te montreront prĂ©cisĂ©ment ce qu’il y a de mauvais en toi, ce en quoi tu te trompes, et d’un air calme et mĂ©prisant ils fĂȘteront joyeusement chacune de tes erreurs. Toi, tu esorgueilleux et souvent Ă  tort. Il t’arrivera d’offenser une nullitĂ© qui a de l’amour-propre, et alors malheur Ă  toi : tu seras seul et ils seront plusieurs. Ils te tueront Ă  coups d’épingles. Moi mĂȘme, je commence Ă  Ă©prouver tout cela. Prends donc des forces dĂšs maintenant. Tu n’es pas encore si pauvre. Tu peux encore vivre ; ne nĂ©glige pas les besognes grossiĂšres, fends du bois, comme je l’ai fait un soir chez de pauvres gens. Mais tu es impatient ; l’impatience est ta maladie. Tu n’as pas assez de simplicitĂ© ; tu ruses trop, tu rĂ©flĂ©chis trop, tu fais trop travailler ta tĂȘte. Tu es audacieux en paroles et lĂąche quand il faut prendra l’archet en main. Tu as beaucoup d’amour-propre et peu de hardiesse. Sois plus hardi, attends, apprends, et si tu ne comptes pas sur tes forces, alors va au hasard ; tu as de la chaleur, du sentiment, peut-ĂȘtre arriveras-tu au but. Sinon, va quand mĂȘme au hasard. En tout cas tu ne perdras rien, si le gain est trop grand. Vois-tu, aussi, le hasard pour nous est une grande chose. »
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Fyodor Dostoevsky (Netochka Nezvanova)
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« Il dit rĂ©solument : « Je ne venais point vous voir parce que cela valait mieux. » Elle demanda, sans comprendre : « Comment ? Pourquoi ? – Pourquoi ? Vous ne devinez pas. – Non, pas du tout. – Parce que je suis amoureux de vous... oh ! un peu, rien qu’un peu... et que je ne veux pas le devenir tout Ă  fait... » Elle ne parut ni Ă©tonnĂ©e, ni choquĂ©e, ni flattĂ©e ; elle continuait Ă  sourire du mĂȘme sourire indiffĂ©rent, et elle rĂ©pondit avec tranquillitĂ© : « Oh ! vous pouvez venir tout de mĂȘme. On n’est jamais amoureux de moi longtemps. » Il fut surpris du ton plus encore que des paroles, et il demanda : « Pourquoi ? – Parce que c’est inutile et que je le fais comprendre tout de suite. Si vous m’aviez racontĂ© plus tĂŽt votre crainte, je vous aurais rassurĂ© et engagĂ© au contraire Ă  venir le plus possible. » Il s’écria, d’un ton pathĂ©tique : « Avec ça qu’on peut commander aux sentiments ! » Elle se tourna vers lui : « Mon cher ami, pour moi un homme amoureux est rayĂ© du nombre des vivants. Il devient idiot, pas seulement idiot, mais dangereux. Je cesse, avec les gens qui m’aiment d’amour, ou qui le prĂ©tendent, toute relation intime, parce qu’ils m’ennuient d’abord, et puis parce qu’ils me sont suspects comme un chien enragĂ© qui peut avoir une crise. Je les mets donc en quarantaine morale jusqu’à ce que leur maladie soit passĂ©e. Ne l’oubliez point. Je sais bien que chez vous l’amour n’est autre chose qu’une espĂšce d’appĂ©tit, tandis que chez moi ce serait, au contraire, une espĂšce de... de... de communion des Ăąmes qui n’entre pas dans la religion des hommes. Vous en comprenez la lettre, et moi l’esprit. Mais... regardez-moi bien en face... » Elle ne souriait plus. Elle avait un visage calme et froid et elle dit en appuyant sur chaque mot : « Je ne serai jamais, jamais votre maĂźtresse, entendez-vous. Il est donc absolument inutile, il serait mĂȘme mauvais pour vous de persister dans ce dĂ©sir... Et maintenant que... l’opĂ©ration est faite... voulez-vous que nous soyons amis, bons amis, mais lĂ , de vrais amis, sans arriĂšre-pensĂ©e ? » Il avait compris que toute tentative resterait stĂ©rile devant cette sentence sans appel. Il en prit son parti tout de suite, franchement, et, ravi de pouvoir se faire cette alliĂ©e dans l’existence, il lui tendit les deux mains : « Je suis Ă  vous, madame, comme il vous plaira. » » (de « Bel-Ami » par Guy de Maupassant)
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Guy de Maupassant
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Mais un soir que j'Ă©tois assis prĂšs de la tombe oĂč reposent LĂ©once et Delphine, tout Ă  coup un remords s'Ă©leva dans le fond de mon coeur, et je me reprochai d'avoir regardĂ© leur destinĂ©e comme la plus funeste de toutes. Peut-ĂȘtre dans ce moment, mes amis, touchĂ©s de mes regrets, vouloient-ils me consoler, cherchoient-ils Ă  me faire connoĂźtre qu'ils Ă©toient heureux, qu'ils s'aimoient, et que l'Être-suprĂȘme ne les avoit point abandonnĂ©s, puisqu'il n'avoit pas permis qu'ils survĂ©cussent l'un Ă  l'autre. Je passai la nuit Ă  rĂȘver sur le sort des hommes; ces heures furent les plus dĂ©licieuses de ma vie, et cependant le sentiment de la mort les a remplies tout entiĂšres; mais je n'en puis douter, du haut du ciel mes amis dirigeoient mes mĂ©ditations; ils Ă©cartoient de moi ces fantĂŽmes de l'imagination qui nous font horreur du terme de la vie; il me sembloit qu'au clair de la lune, je voyois leurs ombres lĂ©gĂšres passer Ă  travers les feuilles sans les agiter; une fois je leur ai demandĂ© si je ne ferois pas mieux de les rejoindre, s'il n'Ă©toit pas vrai que sur cette terre les Ăąmes fiĂšres et sensibles n'avoient rien Ă  attendre que des douleurs succĂ©dant Ă  des douleurs; alors il m'a semblĂ© qu'une voix, dont les sons se mĂȘloient au souffle du vent, me disoit :—Supporte la peine, attends la nature, et fais du bien aux hommes.— J'ai baissĂ© la tĂȘte, et je me suis rĂ©signĂ©; mais, avant de quitter ces lieux, j'ai Ă©crit, sur un arbre voisin de la tombe de mes amis, ce vers, la seule consolation des infortunĂ©s que la mort a privĂ© des objets de leur affection: On ne me rĂ©pond pas, mais peut-ĂȘtre on m'entend.»
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Madame de Staël (Delphine)
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Maldoror, Ă©coute-moi. Remarque ma figure, calme comme un miroir, et je crois avoir une intelligence Ă©gale Ă  la tienne. Un jour, tu m’appelas le soutien de ta vie. Depuis lors, je n’ai pas dĂ©menti la confiance que tu m’avais vouĂ©e. Je ne suis qu’un simple habitant des roseaux, c’est vrai ; mais, grĂące Ă  ton propre contact, ne prenant que ce qu’il y avait de beau en toi, ma raison s’est agrandie, et je puis te parler. Je suis venu vers toi, afin de te retirer de l’abĂźme. Ceux qui s’intitulent tes amis te regardent, frappĂ©s de consternation, chaque fois qu’ils te rencontrent, pĂąle et voĂ»tĂ©, dans les thĂ©Ăątres, dans les places publiques, ou pressant, de deux cuisses nerveuses, ce cheval qui ne galope que pendant la nuit, tandis qu’il porte son maĂźtre-fantĂŽme, enveloppĂ© dans un long manteau noir. Abandonne ces pensĂ©es, qui rendent ton cƓur vide comme un dĂ©sert ; elles sont plus brĂ»lantes que le feu. Ton esprit est tellement malade que tu ne t’en aperçois pas, et que tu crois ĂȘtre dans ton naturel, chaque fois qu’il sort de ta bouche des paroles insensĂ©es, quoique pleines d’une infernale grandeur. Malheureux ! qu’as-tu dit depuis le jour de ta naissance ? Ô triste reste d’une intelligence immortelle, que Dieu avait crĂ©Ă©e avec tant d’amour ! Tu n’as engendrĂ© que des malĂ©dictions, plus affreuses que la vue de panthĂšres affamĂ©es ! Moi, je prĂ©fĂ©rerais avoir les paupiĂšres collĂ©es, mon corps manquant des jambes et des bras, avoir assassinĂ© un homme, que ne pas ĂȘtre toi ! Parce que je te hais. Pourquoi avoir ce caractĂšre qui m’étonne ? De quel droit viens-tu sur cette terre, pour tourner en dĂ©rision ceux qui l’habitent, Ă©pave pourrie, ballottĂ©e par le scepticisme ? Si tu ne t’y plais pas, il faut retourner dans les sphĂšres d’oĂč tu viens. Un habitant des citĂ©s ne doit pas rĂ©sider dans les villages, pareil Ă  un Ă©tranger. Nous savons que, dans les espaces, il existe des sphĂšres plus spacieuses que la nĂŽtre, et donc les esprits ont une intelligence que nous ne pouvons mĂȘme pas concevoir. Eh bien, va-t’en !
 retire-toi de ce sol mobile !
 montre enfin ton essence divine, que tu as cachĂ©e jusqu’ici ; et, le plus tĂŽt possible, dirige ton vol ascendant vers la sphĂšre, que nous n’envions point, orgueilleux que tu es ! Car, je ne suis pas parvenu Ă  reconnaĂźtre si tu es un homme ou plus qu’un homme ! Adieu donc ; n’espĂšre plus retrouver le crapaud sur ton passage. Tu es la cause de ma mort. Moi, je pars pour l’éternitĂ©, afin d’implorer ton pardon !
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Comte de Lautréamont
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moi je suis fĂąchĂ© contre notre cercle patriarcal parce qu’il y vient toujours un homme du type le plus insupportable. Vous tous, messieurs, le connaissez trĂšs bien. Son nom est LĂ©gion. C’est un homme qui a bon coeur, et n’a rien qu’un bon coeur. Comme si c’était une chose rare Ă  notre Ă©poque d’avoir bon coeur ; comme si, enfin, on avait besoin d’avoir bon coeur ; cet Ă©ternel bon coeur ! L’homme douĂ© d’une si belle qualitĂ© a l’air, dans la vie, tout Ă  fait sĂ»r que son bon coeur lui suffira pour ĂȘtre toujours content et heureux. Il est si sĂ»r du succĂšs qu’il nĂ©glige tout autre moyen en venant au monde. Par exemple, il ne connaĂźt ni mesure ni retenue. Tout, chez lui, est dĂ©bordant, Ă  coeur ouvert. Cet homme est enclin Ă  vous aimer soudain, Ă  se lier d’amitiĂ©, et il est convaincu qu’aussitĂŽt, rĂ©ciproquement, tous l’aimeront, par ce seul fait qu’il s’est mis Ă  aimer tout le monde. Son bon coeur n’a mĂȘme jamais pensĂ© que c’est peu d’aimer chaudement, qu’il faut possĂ©der l’art de se faire aimer, sans quoi tout est perdu, sans quoi la vie n’est pas la vie, ni pour son coeur aimant ni pour le malheureux que, naĂŻvement, il a choisi comme objet de son attachement profond. Si cet homme se procure un ami, aussitĂŽt celui-ci se transforme pour lui en un meuble d’usage, quelque chose comme un crachoir. Tout ce qu’il a dans le coeur, n’importe quelle saletĂ©, comme dit Gogol, tout s’envole de la langue et tombe dans le coeur de l’ami. L’ami est obligĂ© de tout Ă©couter et de compatir Ă  tout. Si ce monsieur est trompĂ© par sa maĂźtresse, ou s’il perd aux cartes, aussitĂŽt, comme un ours, il fond, sans y ĂȘtre invitĂ©, sur l’ñme de l’ami et y dĂ©verse tous ses soucis. Souvent il ne remarque mĂȘme pas que l’ami lui-mĂȘme a des chagrins par-dessus la tĂȘte : ou ses enfants sont morts, ou un malheur est arrivĂ© Ă  sa femme, ou il est excĂ©dĂ© par ce monsieur au coeur aimant. Enfin on lui fait dĂ©licatement sentir que le temps est splendide et qu’il faut en profiter pour une promenade solitaire. Si cet homme aime une femme, il l’offensera mille fois par son caractĂšre avant que son coeur aimant le remarque, avant de remarquer (si toutefois il en est capable) que cette femme s’étiole de son amour, qu’elle est dĂ©goĂ»tĂ©e d’ĂȘtre avec lui, qu’il empoisonne toute son existence. Oui, c’est seulement dans l’isolement, dans un coin, et surtout dans un groupe que se forme cette belle oeuvre de la nature, ce « spĂ©cimen de notre matiĂšre brute », comme disent les AmĂ©ricains, en qui il n’y a pas une goutte d’art, en qui tout est naturel. Un homme pareil oublie – il ne soupçonne mĂȘme pas –, dans son inconscience totale, que la vie est un art, que vivre c’est faire oeuvre d’art par soi-mĂȘme ; que ce n’est que dans le lien des intĂ©rĂȘts, dans la sympathie pour toute la sociĂ©tĂ© et ses exigences directes, et non dans l’indiffĂ©rence destructrice de la sociĂ©tĂ©, non dans l’isolement, que son capital, son trĂ©sor, son bon coeur, peut se transformer en un vrai diamant taillĂ©.
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Fyodor Dostoevsky
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J’ai fait ma visite au lieu natal avec toute la piĂ©tĂ© d’un pĂšlerin, et bien des sentiments inattendus m’ont saisi. Je fis arrĂȘter prĂšs du grand tilleul qui se trouve Ă  un quart de lieue de la ville du cĂŽtĂ© de S
 ; je quittai la voiture, et je l’envoyai en avant, afin de cheminer Ă  pied et de savourer Ă  mon grĂ© chaque souvenir, dans toute sa vie et sa nouveautĂ©. Je m’arrĂȘtai sous le tilleul, qui avait Ă©tĂ©, dans mon enfance, le but et le terme de mes promenades. Quelle diffĂ©rence ! Alors, dans une heureuse ignorance, je m’élançais avec ardeur vers ce monde inconnu, oĂč j’espĂ©rais pour mon cƓur tant de nourriture, tant de jouissances, qui devaient combler et satisfaire l’ardeur de mes dĂ©sirs. Maintenant, j’en reviens de ce vaste monde
. O mon ami, avec combien d’espĂ©rances déçues, avec combien de plans renversĂ©s !
 Les voilĂ  devant moi les montagnes qui mille fois avaient Ă©tĂ© l’objet de mes vƓux. Je pouvais rester des heures assis Ă  cette place, aspirant Ă  franchir ces hauteurs, Ă©garant ma pensĂ©e au sein des bois et des vallons, qui s’offraient Ă  mes yeux dans un gracieux crĂ©puscule, et, lorsqu’au moment fixĂ© il me fallait revenir, avec quel regret ne quittais-je pas cette place chĂ©rie !
 J’approchai de la ville : je saluai tous les anciens pavillons de jardin ; les nouveaux me dĂ©plurent, comme tous les changements qu’on avait faits. Je franchis la porte de la ville, et d’abord je me retrouvai tout Ă  fait. Mon ami, je ne veux pas m’arrĂȘter au dĂ©tail : autant il eut de charme pour moi, autant il serait monotone dans le rĂ©cit. J’avais rĂ©solu de me loger sur la place, tout Ă  cĂŽtĂ© de notre ancienne maison. Je remarquai, sur mon passage, que la chambre d’école, oĂč une bonne vieille femme avait parquĂ© notre enfance, s’était transformĂ©e en une boutique de dĂ©tail. Je me rappelai l’inquiĂ©tude, les chagrins, l’étourdissement, l’angoisse que j’avais endurĂ©s dans ce trou
. Je ne pouvais faire un pas qui ne m’offrĂźt quelque chose de remarquable. Un pĂšlerin ne trouve pas en terre sainte autant de places consacrĂ©es par de religieux souvenirs, et je doute que son ame soit aussi remplie de saintes Ă©motions
. Encore un exemple sur mille : je descendis le long de la riviĂšre, jusqu’à une certaine mĂ©tairie. C’était aussi mon chemin autrefois, et la petite place oĂč les enfants s’exerçaient Ă  qui ferait le plus souvent rebondir les pierres plates Ă  la surface de l’eau. Je me rappelai vivement comme je m’arrĂȘtais quelquefois Ă  suivre des yeux le cours de la riviĂšre ; avec quelles merveilleuses conjectures je l’accompagnais ; quelles Ă©tranges peintures je me faisais des contrĂ©es oĂč elle allait courir ; comme je trouvais bientĂŽt les bornes de mon imagination, et pourtant me sentais entraĂźnĂ© plus loin, toujours plus loin, et finissais par me perdre dans la contemplation d’un vague lointain
. Mon ami, aussi bornĂ©s, aussi heureux, Ă©taient les vĂ©nĂ©rables pĂšres du genre humain ; aussi enfantines, leurs impressions, leur poĂ©sie. Quand Ulysse parle de la mer immense et de la terre infinie, cela est vrai, humain, intime, saisissant et mystĂ©rieux. Que me sert maintenant de pouvoir rĂ©pĂ©ter, avec tous les Ă©coliers, qu’elle est ronde ? Il n’en faut Ă  l’homme que quelques mottes pour vivre heureux dessus, et moins encore pour dormir dessous

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Johann Wolfgang von Goethe (The Sorrows of Young Werther)
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RhinocĂ©ros , EugĂšne Ionesco Le Vieux Monsieur et le Logicien vont s’asseoir Ă  l’une des tables de la terrasse, un peu Ă  droite et derriĂšre Jean et BĂ©renger. BĂ©renger, Ă  Jean : Vous avez de la force. Jean : Oui, j’ai de la force, j’ai de la force pour plusieurs raisons. D’abord, j’ai de la force parce que j’ai de la force, ensuite j’ai de la force parce que j’ai de la force morale. J’ai aussi de la force parce que je ne suis pas alcoolisĂ©. Je ne veux pas vous vexer, mon cher ami, mais je dois vous dire que c’est l’alcool qui pĂšse en rĂ©alitĂ©. Le Logicien, au Vieux Monsieur : Voici donc un syllogisme exemplaire. Le chat a quatre pattes. Isidore et Fricot ont chacun quatre pattes. Donc Isidore et Fricot sont chats. Le Vieux Monsieur, au Logicien : Mon chien aussi a quatre pattes. Le Logicien, au Vieux Monsieur : Alors c’est un chat. BĂ©renger, Ă  Jean : Moi, j’ai Ă  peine la force de vivre. Je n’en ai plus envie peut-ĂȘtre. Le Vieux Monsieur, au Logicien aprĂšs avoir longuement rĂ©flĂ©chi : Donc logiquement mon chien serait un chat. Le Logicien, au Vieux Monsieur : Logiquement, oui. Mais le contraire est aussi vrai. BĂ©renger, Ă  Jean : La solitude me pĂšse. La sociĂ©tĂ© aussi. Jean, Ă  BĂ©renger : Vous vous contredisez. Est-ce la solitude qui pĂšse, ou est-ce la multitude ? Vous vous prenez pour un penseur et vous n’avez aucune logique. Le Vieux Monsieur, au Logicien : C’est trĂšs beau la logique. Le Logicien, au Vieux Monsieur : A condition de ne pas en abuser. BĂ©renger, Ă  Jean : C’est une chose anormale de vivre. Jean : Au contraire. Rien de plus naturel. La preuve : tout le monde vit. BĂ©renger : Les morts sont plus nombreux que les vivants. Leur nombre augmente. Les vivants sont rares. Jean : Les morts, ca n’existe pas, c’est le cas de le dire !
 Ah ! ah !
 (Gros rire) Ceux-lĂ  aussi vous pĂšsent ? Comment peuvent peser des choses qui n’existent pas ? BĂ©renger: Je me demande moi-mĂȘme si j’existe ! Jean, Ă  BĂ©renger : Vous n’existez pas, mon cher, parce que vous ne pensez pas ! Pensez, et vous serez. Le Logicien, au Vieux Monsieur : Autre syllogisme : tous les chats sont mortels. Socrate est mortel. Donc Socrate est un chat. Le Vieux Monsieur : Et il a quatre pattes. C’est vrai, j’ai un chat qui s’appelle Socrate. Le Logicien : Vous voyez
 Jean, Ă  BĂ©renger : Vous ĂȘtes un farceur, dans le fond. Un menteur. Vous dites que la vie ne vous intĂ©resse pas. Quelqu’un, cependant, vous intĂ©resse ! BĂ©renger : Qui ? Jean : Votre petite camarade de bureau, qui vient de passer. Vous en ĂȘtes amoureux ! Le Vieux Monsieur, au Logicien : Socrate Ă©tait donc un chat ! Le Logicien : La logique vient de nous le rĂ©vĂ©ler. Jean : Vous ne vouliez pas qu’elle vous voie dans le triste Ă©tat oĂč vous vous trouviez. Cela prouve que tout ne vous est pas indiffĂ©rent. Mais comment voulez-vous que Daisy soit sĂ©duite par un ivrogne ? Le Logicien : Revenons Ă  nos chats. Le Vieux Monsieur, au Logicien : Je vous Ă©coute. BĂ©renger, Ă  Jean : De toute façon, je crois qu’elle a dĂ©jĂ  quelqu’un en vue. Jean, Ă  BĂ©renger : Qui donc ? BĂ©renger, Ă  Jean : Dudard. Un collĂšgue du bureau : licenciĂ© en droit, juriste, grand avenir dans la maison, de l’avenir dans le cƓur de Daisy, je ne peux pas rivaliser avec lui. Le Logicien, au Vieux Monsieur : Le chat Isidore a quatre pattes. Le Vieux Monsieur : Comment le savez-vous ? Le Logicien : C’est donnĂ© par hypothĂšse. BĂ©renger, Ă  Jean : Il est bien vu par le chef. Moi, je n’ai pas d’avenir, pas fait d’études, je n’ai aucune chance. Le Vieux Monsieur, au Logicien : Ah ! par hypothĂšse ! Jean, Ă  BĂ©renger : Et vous renoncez, comme cela
 BĂ©renger, Ă  Jean : Que pourrais-je faire ? Le Logicien, au Vieux Monsieur : Fricot aussi a quatre pattes. Combien de pattes auront Fricot et Isidore ? Le Vieux Monsieur, au Logicien : Ensemble ou sĂ©parĂ©ment ? Jean, Ă  BĂ©renger : La vie est une lutte, c’est lĂąche de ne pas combattre !
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EugÚne Ionesco (Rhinocéros)
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On rencontre quelqu’un, en personne ou par Ă©crit. La premiĂšre Ă©tape consiste Ă  constater l’existence de l’autre : il peut arriver que ce soit un moment d’émerveillement. À cet instant, on est Robinson et Vendredi sur la plage de l’üle, on se contemple, stupĂ©fait, ravi qu’il y ait dans cet univers un autre aussi autre et aussi proche Ă  la fois. On existe d’autant plus fort que l’autre le constate et on Ă©prouve un dĂ©ferlement d’enthousiasme pour cet individu providentiel qui vous donne la rĂ©plique. On attribue Ă  ce dernier un nom fabuleux : ami, amour, camarade, hĂŽte, collĂšgue, selon. C’est une idylle. L’alternance entre l’identitĂ© et l’altĂ©ritĂ© (« C’est tout comme moi ! C’est le contraire de moi ! ») plonge dans l’hĂ©bĂ©tude, le ravissement d’enfant. On est tellement enivrĂ© qu’on ne voit pas venir le danger. Et soudain, l’autre est lĂ , devant la porte. DessaoulĂ© d’un coup, on ne sait comment lui dire qu’on ne l’y a pas invitĂ©. Ce n’est pas qu’on ne l’aime plus, c’est qu’on aime qu’il soit un autre, c’est-Ă -dire quelqu’un qui n’est pas soi. Or l’autre se rapproche comme s’il voulait vous assimiler ou s’assimiler Ă  vous. On sait qu’il va falloir mettre les points sur les i. Il y a diverses maniĂšres de procĂ©der, explicites ou implicites. Dans tous les cas, c’est un passage Ă©pineux. Plus des deux tiers des relations le ratent. S’installent alors l’inimitiĂ©, le malentendu, le silence, parfois la haine. Une mauvaise foi prĂ©side Ă  ces Ă©checs qui allĂšgue que si l’amitiĂ© avait Ă©tĂ© sincĂšre, le problĂšme ne se serait pas posĂ©. Ce n’est pas vrai. Il est inĂ©vitable que cette crise surgisse. MĂȘme si on adore l’autre pour de bon, on n’est pas prĂȘt Ă  l’avoir chez soi.
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Amélie Nothomb (Une Forme de vie)
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on m'a beaucoup pardonnĂ© sans doute en faveur de ma sincĂ©ritĂ©. Il y a un moyen de sĂ©duction Ă  la portĂ©e des plus humbles: c'est le naturel. On semble presque aimable dĂšs qu'on est absolument vrai. C'est pour m'ĂȘtre donnĂ© tout entier que j'ai mĂ©ritĂ© des amis inconnus. La seule habiletĂ© dont je sois capable est de ne point essayer de cacher mes dĂ©fauts. Elle m'a rĂ©ussi comme elle eĂ»t rĂ©ussi Ă  tout autre.
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Anatole France (Oeuvres de Anatole France)
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Un journal Incarnat de penser d'amour L'esprit rougeĂątre d'un poison appelĂ©e sentiments. Mon encre diluĂ©e par deux moitiĂ©s encrĂ©es sur une Ăźle dĂ©labrĂ©e de penser pour se rĂ©conforter. Le coeur fauchĂ© comme le blĂ© lacĂ©rĂ© des deux cĂŽtĂ©s imprĂ©gnĂ© de stupiditĂ© par le mot aimĂ©. Marchant devant sans jamais avoir, trouver une femme de confiance, as qui susurre le verbe aimĂ©. DĂ©sert l'esprit sur terre, assis sur mon rocher je peux altĂ©rer ma pensĂ©e et continuĂ© as escaladĂ© la montagne crĂ©Ă©e. Par un flaut d'eau retentissant, rugissants par cent beaucoup de personnes comme des dehiscent sur leur tĂ©lĂ©phone. Blessants d'ĂȘtre vue comme inconvĂ©nient, mais ce qui blesse le plus de l'intĂ©rieur est de ne pas s'effondrer et l'extĂ©rieur est la façade qui sert de pillier.et ce que tu as soudĂ©, mes tout peut se fendre en une nuitĂ©e emplie d'obscuritĂ© et vil sournois ris marchent sans aucun dĂ©niĂ© ne prend par aucun raccourci la vie n'a aucun repris suit un ami mais ne te laisse aveugler prend garde ton esprit est la clĂ© ne sois jamais fourvoyĂ© par une histoire falsifiĂ©e qui peut ĂȘtre mensonger pour t'utiliser. . Garde ton coeur vrai, reste vrai reste magique. Stay True, Stay Magic.
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Marty Bisson milo
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Aujourd'hui, mes amis, en Ă©voquant Helen devant vous, je suis Ă  la fois dĂ©sespĂ©rĂ© de l'avoir perdue, et reconnaissant de l'avoir cĂŽtoyĂ©e. Nous n'apprivoisons pas assez la mort. N'oublions pas qu'elle est inhĂ©rente Ă  la vie. Il faut parler des disparus pour qu'ils restent vivants. Si, par pudeur, on Ă©vite d'Ă©voquer leur mĂ©moire, alors on les enterre pour de bon. Il y a quelques semaines, j'ai eu le bonheur de retrouver les Gahalowood en Floride. Nous avons dinĂ© chez mon oncle Saul, qui est un homme cher Ă  mon cƓur. J'ai Ă©tĂ© trĂšs heureux que mon oncle rencontre Helen. Et, si vous me le permettez, je voudrais le citer ici, et reprendre les mots qu'il a prononcĂ©s Ă  l'enterrement de ma tante Anita : « La grande faiblesse de la mort, c'est qu'elle ne peut venir Ă  bout que de la matiĂšre. Elle ne peut rien contre les souvenirs et les sentiments. Au contraire, elle les ravive et les ancre en nous pour toujours, comme pour se faire pardonner en nous disant : C'est vrai, je vous enlĂšve beaucoup, mais regardez tout ce que je vous laisse. »
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Joël Dicker (L'Affaire Alaska Sanders)
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Il n’y a que nos amis socialistes pour avoir Ă©tĂ© un peu honnĂȘtes, ou cyniques, je ne sais, avec leur slogan de campagne, le changement c’est maintenant. En effet, le changement de peuple c’est maintenant. Le changement de civilisation c’est maintenant. Il est vrai que les slogans de campagne ont tendance Ă  ĂȘtre, volontairement ou pas, l’ultime refuge de la vĂ©ritĂ©, car Nicolas Sarkozy avait Ă©tĂ© bien honnĂȘte lui aussi avec son notoire La France d’aprĂšs.
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Renaud Camus (Le grand remplacement)
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rallumant une nouvelle clope. Tu ne m’as pas toujours respectĂ© pourtant
 — Mais non
 mais
 pour
 pourquoi
 vous
 tu
 mais qu’est-ce que je t’ai fait, bon sang ! Vouvoiement, tutoiement, sacrĂ© dilemme dans son crĂąne de piaf. C’est au moins la cinquiĂšme fois qu’il me pose la question et il ne sait toujours pas comment s’y prendre. Finalement, ça m’amuse de le voir jouer les Ă©quilibristes. Moi, je n’hĂ©site pas un seul instant. Tutoiement. C’est bon, ça fait un an que je lui balance du « vous » Ă  toutes les sauces, que je suis Ă  ses petits soins, que dis-je, que je m’agenouille devant lui comme un serf devant son suzerain. Alors maintenant, on arrĂȘte la comĂ©die, c’est fini. On joue d’égal Ă  Ă©gal. Si nous avions Ă©tĂ© deux personnes raisonnables, nous nous serions attablĂ©s autour de son bureau, nous aurions discutĂ© de nos diffĂ©rends et peut-ĂȘtre, je dis bien peut-ĂȘtre, serions-nous arrivĂ©s Ă  un accord. Mais lĂ , au vu des circonstances et de tout ce qui nous sĂ©pare, il n’y a plus de discussion possible. J’ai choisi mon camp. Je serai le dominant et lui le dominĂ©. Les rĂŽles sont donc changĂ©s. — Qu’est-ce que tu m’as fait ? m’indignĂ©-je en recrachant la fumĂ©e de ma tige sur son visage. Non, mais tu te fous de moi ? Ça fait un an que tu me pourris la vie ! Douze mois consĂ©cutifs, bordel de merde ! — Je
 je ne vous ai pas
 je ne t’ai pas pourri la vie ! Jamais ! Vous
 tu
 tu sais que tu vas au-devant de graves ennuis ? Adam a tout entendu et lĂ , il est parti donner l’alerte. Les forces d’intervention vont arriver ici d’une minute Ă  l’autre ! Tu ne sais pas dans quel pĂ©trin tu t’es fourrĂ©, mon pauvre ami. Alors le mieux pour toi, c’est que tu me dĂ©taches de ce fauteuil et que l’on oublie rapidement cette histoire ! La sonnerie du tĂ©lĂ©phone stoppe subitement ses « conseils avisĂ©s ». J’hĂ©site un instant. Je n'ai pas forcĂ©ment envie de dĂ©crocher et Ă  vrai dire, j'ai une vague idĂ©e de la personne qui se trouve derriĂšre le combinĂ©, mais comme je suis de nature curieuse, je dĂ©cide tout de mĂȘme d'en savoir un peu plus. Deux secondes aprĂšs avoir rĂ©pondu « allÎ », j’arrache violemment le fil qui relie le tĂ©lĂ©phone Ă  la prise murale et envoie valdinguer l’appareil Ă  l’autre bout de la piĂšce. Fin de la discussion. — C’est bien ce que je pensais
 un nĂ©gociateur. — Tu aurais dĂ» Ă©couter ce qu’il avait Ă  te dire, reprend l’autre empaffĂ© en me gratifiant d’un sourire qui pue la haine. Maintenant, c’est sĂ»r que tu vas devoir te coltiner le RAID. Et crois-moi, ça va te coĂ»ter cher ! Ils sont sans pitiĂ© avec les preneurs d’otage
 Non vraiment, Adam a fait du bon boulot. Je suis fier de
 Un mollard gros comme une balle de 22 Long Rifle fuse alors sur son visage. Façon de lui signifier qu’il peut d’ores et dĂ©jĂ  la mettre en sourdine. Adam, c’est le veilleur de nuit de la tour. Je ne le connais pas bien. La seule chose que je peux dire sur lui, c’est que je le croise plus souvent que ma femme et mon fils
 À mon grand dĂ©sarroi. Je lui rĂ©torque quand bien mĂȘme : — Ces graves ennuis comme tu dis si bien, je ne les ai eus qu’avec toi ! Alors tu sais, les flics peuvent descendre en rappel par les fenĂȘtres ou balancer des lance-roquettes sur cette tour de merde, ce ne sera que de la roupie de sansonnet Ă  cĂŽtĂ© de ce que j’ai subi ! Tiens, prends ça ! Clac ! Cette baffe est douloureuse. Je le vois Ă  sa grimace. C’est vrai que je ne l’ai pas ratĂ©. Ça fait deux heures que je suis sur lui Ă  viser sa joue rougie par le feu de mes allers-retours, alors forcĂ©ment, Ă  un moment donnĂ© on attrape le coup de main. Je craque mes phalanges pour lui faire comprendre
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Thierry Vernhes (FrĂšres de sang - Nouvelle (French Edition))
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Et encore, à certaines heures de rage et de désespoir, il m'arrive de regretter que les roses puissent encore pousser dans le cloßtre de San Marco, les pigeons se détacher en grappes de la cathédrale de Salzbourg et les géraniums rouges pousser inlassablement sur les petits cimetiÚres de Silésie. Mais à d'autres moments, ce sont les seuls vrais, je m'en réjouis. Car tous ces paysages, ces fleurs et ces labours, la plus vieille des terres, vous démontrent à chaque printemps qu'il est des choses que vous ne pourrez étouffer dans le sang.
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Albert Camus (Lettres Ă  un ami allemand)
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parfois je me demande si je devrais vraiment me sentir de cette maniĂšre, quand il est question d'elle. j'y repense, de temps en temps, souvent pour ĂȘtre honnĂȘte, Ă  tout ce qui s'est passĂ©. comment j'ai abordĂ© les choses et comment elle l'a fait. Ă  l'Ă©poque, je me demandais toujours, si tout ce que je ressentais, Ă©tait liĂ© au fait que j'Ă©tais amoureuse d'elle. avec le temps, j'ai appris que non, l'amour platonique peut ĂȘtre tout aussi ĂȘtre fort que l'amour romantique, et se sentir aussi mal, parce que quelqu'un dĂ©cide que nous n'en valons pas la peine, n'est pas toujours synonyme d'envie de sortir avec la personne qui nous a fait cela. je ne pense pas qu'elle est vraiment fait quelque chose de mal au fond, bien Ă©videmment, elle Ă©tait parfois tellement autocentrĂ©e que ses dĂ©cisions n'Ă©taient prises qu'en fonction de ses Ă©motions et jamais celles des autres; mais n'est-ce pas la vie au final, prĂ©server notre bonheur, qu'importe ce qu'il faille faire ? je pense dĂ©finitivement, que la maniĂšre dont elle m'a "jetĂ©e" aurait pu ĂȘtre diffĂ©rente. une derniĂšre petite discussion, un dernier adieu, un dernier cĂąlin; aprĂšs tout ce que nous avions vĂ©cu ensemble. au final, je pense que c'est cela qui m'a le plus brisĂ©e. qu'elle ai dit adieu Ă  tout ça, sans mĂȘme penser Ă  moi, sans mĂȘme penser Ă  la personne qui l'avait soutenu, aimĂ©e, dĂ©fendu Ă  chaque occasion. bien sĂ»r je n'ai jamais Ă©tĂ© parfaite et j'ai fais des erreurs, des erreurs que j'aurais pu ne pas commettre; mais il n'a jamais Ă©tĂ© question, de la blesser. jamais. Ă  l'inverse, la maniĂšre dont elle m'a mise de cĂŽtĂ©, dont elle m'a balayĂ©e sous la porte; je pense que c'est ça qui m'a fait le plus de mal. c'Ă©tait d'avoir l'impression d'avoir Ă©tĂ© abandonnĂ©e, pour quelque chose, dont j'avais l'impression ĂȘtre en faute; mĂȘme si ce n'Ă©tait pas vrai. ce n'Ă©tait pas vrai. et peut ĂȘtre que je ne suis pas objective, mais ce n'Ă©tait pas vrai. j'ai fais tout ce que j'ai pu pour lui assurer le bonheur; mĂȘme quand elle ne m'aimait plus et agissait en consĂ©quences, pour me le montrer; mĂȘme quand elle faisait tout cela, je remerciais le monde d'ĂȘtre ami avec elle. pour qu'elle ne soit jamais triste. pour qu'elle ne soit jamais seule. je n'ai jamais Ă©tĂ© parfaite; mais je l'aimais tellement, si fort, que j'aurais tout fais pour elle. mais quand j'y repense, quand je repense Ă  tout ce qu'on a vĂ©cu, tout ce qui s'est passĂ©, tout ce qu'elle m'a dit; elle ne m'aurait jamais rendu la pareille. elle n'aurait jamais levĂ© le petit doigt, pour me dĂ©fendre comme je l'ai fait. pour me soutenir comme je l'ai fait. pour m'aimer, comme je l'ai fait. alors oui nous avons vĂ©cu de jolies choses et je ne les oublierai jamais. mais je n'oublierai jamais non plus, toutes les fois, oĂč elle m'a fait sentir comme si je ne mĂ©ritais rien. comme si je n'Ă©tais plus rien. je ne sais jamais comment finir ces textes, je les fais de moins en moins et avec de moins en moins de tristesse et je pense que cette une bonne chose. peut ĂȘtre que c'est ça ma malĂ©diction; ne jamais avoir de finalitĂ© Ă  tout ce qui la concerne. alors je le finis de cette maniĂšre, avec un point que j'amĂšne moi-mĂȘme; comme j'aurais toujours du le faire. point. point.
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emrulis
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parfois, je me demande si je devrais vraiment me sentir de cette maniĂšre, quand il est question d'elle. j'y repense, de temps en temps, souvent pour ĂȘtre honnĂȘte, Ă  tout ce qui s'est passĂ©. comment j'ai abordĂ© les choses et comment elle l'a fait. Ă  l'Ă©poque, je me demandais toujours si tout ce que je ressentais Ă©tait liĂ© au fait que j'Ă©tais amoureuse d'elle. avec le temps, j'ai appris que non, l'amour platonique peut ĂȘtre tout aussi fort que l'amour romantique, et se sentir aussi mal, parce que quelqu'un dĂ©cide que nous n'en valons pas la peine, n'est pas toujours synonyme d'envie de sortir avec la personne qui nous a fait cela. je ne pense pas qu'elle ait vraiment fait quelque chose de mal au fond. bien Ă©videmment, elle Ă©tait parfois tellement autocentrĂ©e que ses dĂ©cisions n'Ă©taient prises qu'en fonction de ses Ă©motions et jamais celles des autres ; mais n'est-ce pas la vie au final, prĂ©server notre bonheur, qu'importe ce qu'il faille faire ? je pense dĂ©finitivement que la maniĂšre dont elle m'a « jetĂ©e » aurait pu ĂȘtre diffĂ©rente. une derniĂšre petite discussion, un dernier adieu, un dernier cĂąlin ; aprĂšs tout ce que nous avions vĂ©cu ensemble. au final, je pense que c'est cela qui m'a le plus brisĂ©e. qu'elle aie dit adieu Ă  tout ça, sans mĂȘme penser Ă  moi, sans mĂȘme penser Ă  la personne qui l'avait soutenu, aimĂ©, dĂ©fendu Ă  chaque occasion. bien sĂ»r, je n'ai jamais Ă©tĂ© parfaite et j'ai fait des erreurs, des erreurs que j'aurais pu ne pas commettre ; mais il n'a jamais Ă©tĂ© question de la blesser. jamais. Ă  l'inverse, la maniĂšre dont elle m'a mise de cĂŽtĂ©, dont elle m'a balayĂ©e sous la porte ; je pense que c'est ça qui m'a fait le plus de mal. c'Ă©tait d'avoir l'impression d'avoir Ă©tĂ© abandonnĂ©e pour quelque chose dont j'avais l'impression d'ĂȘtre en faute ; mĂȘme si ce n'Ă©tait pas vrai. ce n'Ă©tait pas vrai. et peut-ĂȘtre que je ne suis pas objective, mais ce n'Ă©tait pas vrai. j'ai fait tout ce que j'ai pu pour lui assurer le bonheur ; mĂȘme quand elle ne m'aimait plus et agissait en consĂ©quence, pour me le montrer ; mĂȘme quand elle faisait tout cela, je remerciais le monde d'ĂȘtre ami avec elle. pour qu'elle ne soit jamais triste. pour qu'elle ne soit jamais seule. je n'ai jamais Ă©tĂ© parfaite ; mais je l'aimais tellement, si fort, que j'aurais tout fait pour elle. mais quand j'y repense, quand je repense Ă  tout ce qu'on a vĂ©cu, tout ce qui s'est passĂ©, tout ce qu'elle m'a dit ; elle ne m'aurait jamais rendu la pareille. elle n'aurait jamais levĂ© le petit doigt pour me dĂ©fendre comme je l'ai fait. pour me soutenir comme je l'ai fait. pour m'aimer, comme je l'ai fait. alors oui, nous avons vĂ©cu de jolies choses et je ne les oublierai jamais. mais je n'oublierai jamais non plus toutes les fois oĂč elle m'a fait sentir comme si je ne mĂ©ritais rien. comme si je n'Ă©tais plus rien. je ne sais jamais comment finir ces textes, je les fais de moins en moins et avec de moins en moins de tristesse et je pense que c’est une bonne chose. peut-ĂȘtre que c'est ça ma malĂ©diction ; ne jamais avoir de finalitĂ© Ă  tout ce qui la concerne. alors je le finis de cette maniĂšre, avec un point que j'amĂšne moi-mĂȘme ; comme j'aurais toujours dĂ» le faire. point. point.
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emrulis
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Christ toujours présent entre deux vrais amis. Réciproquement la parole « Si deux ou trois.... » est la promesse de l'amitié humaine à ses amis.
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Simone Weil (LA CONNAISSANCE SURNATURELLE)
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Je boirai du thĂ© un peu corsĂ©, c'est vrai, mais je croulerai Ă  ma guise, et surtout je n'Ă©prouverai aucune crainte Ă  l'endroit de l'effondrement, car c'est un vĂ©ritable ami, confident du voyageur et frĂšre de l'Ă©crivain ; une Ă©tape vers notre accomplissement paisible, certains parlent de notre fin, je pense que nous pouvons pacifiquement les laisser braire. J'enfilerai des trombones l'un Ă  l'autre, je perdrai sciemment mon temps en jonglant avec les devoirs Ă©tranges de ceux qui regardent tout simplement en face la chance immense d'ĂȘtre en vie.
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Jean Pierre Girard
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« Si pour un instant Dieu oubliait que je suis une marionnette de chiffon et m'offrait un morceau de vie, je profiterais de ce temps du mieux que je pourrais. Sans doute je ne dirais pas tout ce que je pense, mais je penserais tout ce que je dirais. Je donnerais du prix aux choses, non pour ce qu'elles valent, mais pour ce qu'elles reprĂ©sentent. Je dormirais peu, je rĂȘverais plus, sachant qu'en fermant les yeux, Ă  chaque minute nous perdons 60 secondes de lumiĂšre. Je marcherais quand les autres s'arrĂȘteraient, je me rĂ©veillerais quand les autres dormiraient. Si Dieu me faisait cadeau d'un morceau de vie, je m'habillerai simplement, je me coucherais Ă  plat ventre au soleil, laissant Ă  dĂ©couvert pas seulement mon corps, mais aussi mon Ăąme. Aux hommes, je montrerais comment ils se trompent, quand ils pensent qu'ils cessent d'ĂȘtre amoureux parce qu'ils vieillissent, sans savoir qu'ils vieillissent quand ils cessent d'ĂȘtre amoureux ! A l'enfant je donnerais des ailes mais je le laisserais apprendre Ă  voler tout seul. Au vieillard je dirais que la mort ne vient pas avec la vieillesse mais seulement avec l'oubli. J'ai appris tant de choses de vous les hommes
 J'ai appris que tout le monde veut vivre en haut de la montagne, sans savoir que le vrai bonheur se trouve dans la maniĂšre d'y arriver. J'ai appris que lorsqu'un nouveau-nĂ© serre pour la premiĂšre fois, le doigt de son pĂšre, avec son petit poing, il le tient pour toujours. J'ai appris qu'un homme doit uniquement baisser le regard pour aider un de ses semblables Ă  se relever. J'ai appris tant de choses de vous, mais Ă  la vĂ©ritĂ© cela ne me servira pas Ă  grand chose, si cela devait rester en moi, c'est que malheureusement je serais en train de mourir. Dis toujours ce que tu ressens et fais toujours ce que tu penses. Si je savais que c'est peut ĂȘtre aujourd'hui la derniĂšre fois que je te vois dormir, je t'embrasserais trĂšs fort et je prierais pour pouvoir ĂȘtre le gardien de ton Ăąme. Si je savais que ce sont les derniers moments oĂč je te vois, je te dirais 'je t'aime' sans stupidement penser que tu le sais dĂ©jĂ . Il y a toujours un lendemain et la vie nous donne souvent une autre possibilitĂ© pour faire les choses bien, mais au cas oĂč elle se tromperait et c'est, si c'est tout ce qui nous reste, je voudrais te dire combien je t'aime, que jamais je ne t'oublierais. Le lendemain n'est sĂ»r pour personne, ni pour les jeunes ni pour les vieux. C'est peut ĂȘtre aujourd'hui que tu vois pour la derniĂšre fois ceux que tu aimes. Pour cela, n'attends pas, ne perds pas de temps, fais-le aujourd'hui, car peut ĂȘtre demain ne viendra jamais, tu regretteras toujours de n'avoir pas pris le temps pour un sourire, une embrassade, un baiser parce que tu Ă©tais trop occupĂ© pour accĂ©der Ă  un de leur dernier dĂ©sir. Garde ceux que tu aimes prĂšs de toi, dis-leur Ă  l'oreille combien tu as besoin d'eux, aime les et traite les bien, prends le temps pour leur dire 'je regrette' 'pardonne-moi' 's'il te plait' 'merci' et tous les mots d'amour que tu connais. Personne ne se souviendra de toi pour tes pensĂ©es secrĂštes. Demande la force et la sagesse pour les exprimer. Dis Ă  tes amis et Ă  ceux que tu aimes combien ils sont importants pour toi. Monsieur MĂĄrquez a terminĂ©, disant : Envoie cette lettre Ă  tous ceux que tu aimes, si tu ne le fais pas, demain sera comme aujourd'hui. Et si tu ne le fais pas cela n'a pas d'importance. Le moment sera passĂ©. Je vous dis au revoir avec beaucoup de tendresse »
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Gabriel GarcĂ­a MĂĄrquez
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publics dans notre article du 20 Juillet qui n'a Ă©tĂ© publiĂ©que le 25 ; ils se sont dĂ©cidĂ©s cette fois Ă  s'exĂ©cuter de bonne ou mauvaise grĂące, ils l'ont fait dans l'intĂ©rĂȘt de l'infaillibilitĂ© de la vaccination. Je ne pondrai rĂ©- pas Ă  ce qu'ily a d'impertinent dans l'articledu Dr. Larocque ; je vais relater les faits de l'enfant Leblanc,et chacun jugerade la valeur du raisonnement des vaccinateurs pubiloset de leurs amis.Mr. le Dr, A.B. Larocqueveut Ă  tout prixsauver la vaccination en disant que les accusations portĂ©escontre ce* te pratiquesont ,non seulement exagĂ©rĂ©esmais ,encore faussesc'est ,lĂ  du moins le sens de son Ă©crit. Il voudrait aussi sans doute que les mauvais effetsde la (jĂ©nisse municipale sur l'enfani de Mde.Vve. Leblanc soient dĂ»s Ă  une autre cause qu'Ă  celle du virus animal. " Ce cas, dit-ilest ,JugĂ© d'une maniĂšre officielle par une commission de mĂ©decins. " Il est bien vrai que le Dr. LarocqueĂ©tait accompagnĂ© par pludes sieurs vaccinateurs publics; mais,quiavait autoritĂ© de quer convoune assemblĂ©e de mĂ©decins pour faire une investigation sur les faits qui se rapportent au cas de l'enfant de Mme. Leblanc ? Peret sonne, le Dr. Larocquesait parfaitementque si nous nous sommes ĂŻcucontrĂ©s chez le Dr.Roy, ce n'Ă©tait pas Ă  la demande du Bureau de SantĂ© : au contrairec'est , moi quiai proposĂ©dans la ruelle Rolaux land Drs.Ricard,Larocque,Desrosiers
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Anonymous
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Ce sera toujours un pays de factions, de désordre, de passe-droits, de népotisme, de corruption. Mais c'est aussi le pays de la douceur de vivre, de la chaleur humaine, de la générosité. Et de tes amis les plus vrais.
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Amin Maalouf (Ű§Ù„ŰȘŰ§ŰŠÙ‡ÙˆÙ†)
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En rĂ©alitĂ©, chacun de tes ennemis est ton remĂšde, ton Ă©lixir, ton bienfaiteur, ton vrai ami. Car tu t’enfuis de lui et tu implores Dieu. En revanche, tes amis sont des ennemis. Car, en t’occupant, ils t’éloignent de la prĂ©sence divine.
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Nahal Tajadod (Sur les pas de Rûmi)
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Le meilleur ami de l’Homme est le livre. Il ne demande pas grand-chose, le livre, ni que tu l’emmĂšnes chez le vĂ©tĂ©rinaire, ni que tu lui donnes Ă  manger. Il est lĂ , sur une Ă©tagĂšre, Ă  prendre la poussiĂšre. Tu l’ouvres, et il dĂ©ploie le monde devant toi, te transporte, tel un tapis volant, vers des contrĂ©es insoupçonnables, te fait aimer des ĂȘtres de fiction qui deviennent de vraies personnes pour toi et qui te parle autant que je te parle.
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Yasmina Khadra (Coeur-d'amande)
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La piĂšce oĂč il se trouvait Ă©tait baignĂ©e des relents de la mort, tout comme l’air Ă  un kilomĂštre Ă  la ronde Ă©tait lourdement chargĂ© d’arĂŽmes de sang et de viscĂšres. À prĂ©sent, assis Ă  portĂ©e d’oreille du bourdonnement soutenu de la chaĂźne de nettoyage et du crissement lancinant des chariots et des lames rotatives, il avait l’impression d’entrer dans le ventre de la baleine. Il Ă©tait moins effrayĂ© que songeur : cela commençait Ă  corroborer les assertions des divers champions des armes Ă  feu et de la chasse, qui clament haut et fort que les opĂ©rations par lesquelles la viande arrive dans nos assiettes feraient passer pour d’aimables amis de la nature les hordes de trolls lourdement armĂ©s qui sillonnent les forĂȘts en quĂȘte de cerfs Ă  massacrer. Ce qui est plutĂŽt vrai, en dĂ©pit de la bassesse de plafond gĂ©nĂ©rale de la majoritĂ© des chasseurs ; tout comme il est parfois nĂ©cessaire de « distinguer l’homme de l’artiste », il est aussi essentiel de savoir faire crĂ©dit d’une juste conclusion sans Ă©gard pour l’apparente incapacitĂ© spirituelle ou intellectuelle de son ou de ses auteur(s).
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Le Seigneur des porcheries
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À Alexandru Ioan Cuza, Paris, 27 avril 1861 Mon cher Prince, Mon arrivĂ©e Ă  Paris a Ă©tĂ© considĂ©rablement retardĂ©e par les lenteurs de la navigation du Danube au commencement de la belle saison. J’ai mis quinze jours de Galați Ă  Vienne ! C’est tout dire ; mais enfin j’ai gagnĂ© Paris et me suis acquittĂ© de ma mission avec bonheur. Le Prince NapolĂ©on et M. Thouvenel m’ont parfaitement accueilli et ont prĂȘtĂ© la plus grande attention Ă  tout ce que je leur ai dit au sujet de l’Union, d’abord, ensuite au sujet des armes et de la question des Bulgares. L'Union dĂ©finitive des PrincipautĂ©s est dans tous les esprits en France, et je pense que la rĂ©alisation de cette grande idĂ©e politique par le Prince de la Roumanie donnera Ă  son nom un glorieux retentissement en Europe. L’Union Roumaine est une consĂ©quence de l’Union italienne et ce qui est bien vu chez les Italiens au-delĂ  des Alpes ne peut pas ĂȘtre mal vu chez leurs frĂšres au-delĂ  des Carpates. L’Empereur qui nous a toujours si gĂ©nĂ©reusement protĂ©gĂ©s, ne dĂ©savouera pas plus les uns que les autres. M. Thouvenel m’a parlĂ©, il est vrai, de patience, en se basant sur les nouvelles de Constantinople qui lui annoncent l’adhĂ©sion du Gouvernement Turc aux demandes exposĂ©es dans Votre mĂ©moire. Il m'a assurĂ© des bonnes intentions du gouvernement l’Empereur Ă  notre Ă©gard. Le Prince NapolĂ©on de son cĂŽtĂ©, aprĂšs avoir pris connaissance de Votre lettre, m'a de nouveau dĂ©clarĂ© que ses sympathies Ă©taient acquises Ă  la Roumanie ainsi qu’à son Prince rĂ©gnant, mais toutes ces belles paroles ne me suffisent pas pour m’éclairer sur la situation prĂ©sente et future de mon pays, aussi je compte demander une audience Ă  l’Empereur aussitĂŽt mon retour de Turin et j’espĂšre que Sa MajestĂ©, comme d’habitude, s’expliquera plus catĂ©goriquement au sujet de la politique que nous devons suivre. Tout ce dont je puis Vous assurer pour le moment, c’est que nous avons toujours des amis en France. La presse nous est favorable et les hommes d’État ne sont pas hostiles malgrĂ© les petites intrigues de Bibesco et Co.
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Vasile Alecsandri (Opere, IX)
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Je ne savais. Cependant ils venaient vers moi ; peut-ĂȘtre apparition mythique, ronde de sorciĂšres ou de nornes qui me proposait ses oracles. Je crus plutĂŽt que c'Ă©taient des fantĂŽmes du passĂ©, de chers compagnons de mon enfance, des amis disparus qui invoquaient nos communs souvenirs. Comme des ombres ils semblaient me demander de les emmener avec moi, de les rendre Ă  la vie. Dans leur gesticulation naĂŻve et passionnĂ©e, je reconnaissais le regret impuissant d'un ĂȘtre aimĂ© qui a perdu l'usage de la parole, sent qu'il ne pourra nous dire ce qu'il veut et que nous ne savons pas deviner. BientĂŽt, Ă  un croisement de routes, la voiture les abandonna. Elle m'entraĂźnait loin de ce que je croyais seul vrai, de ce qui m'eĂ»t rendu vraiment heureux, elle ressemblait Ă  ma vie. Je vis les arbres s'Ă©loigner en agitant leurs bras dĂ©sespĂ©rĂ©s, semblant me dire : « Ce que tu n'apprends pas de nous aujourd'hui, tu ne le sauras jamais. Si tu nous laisses retomber au fond de ce chemin d'oĂč nous cherchions Ă  nous hisser jusqu'Ă  toi, toute une partie de toi-mĂȘme que nous t'apportions tombera pour jamais au nĂ©ant.
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Marcel Proust (50 Literary Masterworks: Volume #2)
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Le lecteur – je veux dire le vrai lecteur – est presque toujours un ami. Il est allĂ© choisir le livre, il l’a emportĂ© sous son bras, il l’a invitĂ© chez lui.
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Marcel Pagnol (La Gloire de mon pĂšre (French Edition))
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Christophe de Margerie, ancien prĂ©sident de Total, critiquait les sanctions contre la Russie et dĂ©plorait, peu avant sa mort : « Je ne comprends pas vraiment Ă  quoi on joue en prenant la direction d’un embargo au lieu de parler de conciliation [
], les Russes sont nos amis, nos partenaires
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Alexandre Del Valle (Les vrais ennemis de l'Occident: Du rejet de la Russie à l'islamisation des sociétés ouvertes (TOUC.ESSAIS) (French Edition))
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Comme l’Arabie saoudite, le Pakistan, le Qatar ou la Turquie, le KoweĂŻt est un autre « drĂŽle » d’ami, dont la main droite « pro-occidentale » ignore la main gauche pro-islamiste et pro-djihadiste.
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Alexandre Del Valle (Les vrais ennemis de l'Occident: Du rejet de la Russie à l'islamisation des sociétés ouvertes (TOUC.ESSAIS) (French Edition))
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Est-ce qu'il t'aime, lui? A-t-il jurĂ© de passer sa vie avec toi? [...] Te tient-il la main trĂšs trĂšs fort en traversant les carrefours? A-t-il l'air sĂ©rieux et attentif quand tu lui racontes les milles petits Ă©vĂ©nements de ta vie? Ses yeux se mouillent-ils en Ă©coutant l'histoire de ton enfance qui, comme toutes les enfances, est parsemĂ©e de joies et d'angoisses? Est-ce que tes larmes qui fatiguaient les tiens par leur frĂ©quence et leur abondance ont par contre beaucoup de pouvoir sur lui? Dans tes moments de tristesse, te serre-t-il dans ses bras, en poussant des soupirs lourds, comme s'il souffrait plus que toi-mĂȘme? Bondit-il comme un enfant en apprenant tes succĂšs? Est-ce qu'il s'empresse de te faire connaĂźtre Ă  ses meilleurs amis et Ă  ses parents? ExagĂšre-t-il quelquefois, poussĂ© par une faiblesse d'amoureux, tes qualitĂ©s devant les autres? Peux-tu lui montrer tous tes caprices et tes dĂ©fauts sans crainte de le faire reculer? [...] Je ne crois pas qu'il existe des amours plus vraies et plus touchantes que le nĂŽtre.
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Ying Chen (Les Lettres Chinoises)
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La poĂ©sie n'est pas que de l'art; elle est en elle-mĂȘme la vie, la pulsation mĂȘme de la vie. Elle s'exprime en premier lieu par de l'art, mais pas seulement Ă  travers lui. Comprendre la poĂ©sie seulement comme art appauvrit la notion de poĂ©sie. Elle n'est pas non plus un mode d'existence comme on le soutient parfois, mais bien une composante fondamentale de l'existence. J'ai affirmĂ© une fois ou l'autre Ă  mes amis que les vrais poĂštes ne sont pas des Ă©crivains... Les vrais poĂštes ne sont pas des Ă©crivains, ils sont aussi des Ă©crivains. Si le prosateur peut inventer, si le peintre peut avoir des visions, le poĂšte inventera dans la mesure oĂč il sera aussi prosateur, il aura des visions dans la mesure oĂč il sera aussi peintre. Le poĂšte authentique n'invente pas; il exprime la poĂ©sie puisĂ©e directement aux hommes, il modifie son destin en fonction du destin de la poĂ©sie puisĂ©e directement aux hommes, pour ĂȘtre crĂ©dible et efficace. (La Physiologie de la PoĂ©sie, Le besoin d'art)
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Nichita Stănescu
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En en tout cas un symbole qui me paraĂźt, sinon trĂšs vrai, du moins assez beau, c'est ce qui s'est passĂ© le dernier jour de la vie consciente de Nietzsche, puisque le 3 janvier 1889 Nietzsche dans une rue de Turin s'est jetĂ© Ă  la tĂȘte d'un cheval en pleurant et s'est effondrĂ©. Cette scĂšne est simple, elle est connue. Ce qui est tout Ă  fait curieux, ce qui est tout Ă  fait symbolique, me semble-t-il, c'est que son ami Peter Gast a reçu quelques jours aprĂšs une carte postale qui Ă©tait datĂ©e du 4 janvier 1889. Il est probable que Nietzsche venait prĂ©cisĂ©ment de dĂ©poser cette carte dams la boĂźte aux lettres au moment oĂč il s'est effondrĂ© dans la rue. Et cette carte postale est Ă©tonnante, quand on la compare au grand dĂ©lire qui avait immĂ©diatement prĂ©cĂ©dĂ© la crise. Quand on compare la carte postale de Peter Gast Ă  ce dĂ©lire antĂ©rieur Ă  la crise, on est tout Ă  fait Ă©tonnĂ©, on se trouve devant une sorte d'Ă©blouissante simplicitĂ© qui fait penser aux derniers poĂšmes de Hölderlin; en tout cas cette carte postale qu'il avait envoyĂ© Ă  celui qu'il avait tant aimĂ©, Ă  Peter Gast, qu'il appelait 'mon maestro Pietro', elle dit ceci: 'Chante-moi une chanson nouvelle; le monde est transfigurĂ© et tous les cieux se rĂ©jouissent.
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Michel Foucault
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Parti de Iași un 23 mai, j'y retournai un mois plus tard–n'ayant, dans l'intervalle, pas mĂ©nagĂ© ma peine. Entre la poursuite des lectures que je jugeais indispensables, les appels aux amis et maintes tentatives d'Ă©tablir de nouveaux contacts, les semaines eurent tĂŽt fait de filer. À Bucarest, Dieu merci, on s'Ă©tait mis en quatre pour m'assister. Suite Ă  l'intercession de Dan Berindei, vice-prĂ©sident de l'AcadĂ©mie roumaine,
 trois professeurs d'histoire de l'universitĂ© Alexandru Ioan Cuza, de Iași, se dirent prĂȘts Ă  faire ma connaissance. Quant Ă  Ana Blandiana, poĂ©tesse, prĂ©sidente de la Fondation de l'acadĂ©mie civique et inlassable animatrice du mĂ©morial de Sighet, elle m'offrit d'approcher un confrĂšre Ă©crivain qui, sous peu, m'ouvrirait d'Ă©clairantes perspectives sur le climat intellectuel rĂ©gnant en ville dans le troisiĂšme quart du XIXe siĂšcle. Folles journĂ©es qui me virent zigzaguer d'un coin Ă  l'autre de la vie, entre la commĂ©moration des soixante-dix ans du pogrom, les assises d'un colloque international consacrĂ© aux journĂ©es meurtriĂšres des 28 et 30 juin 1941 et les rencontres desquelles risquait fort de dĂ©pendre la suite de mon entreprise ! Comment en rendre compte ? Pas facile–quand bien mĂȘme, c'est vrai, relativement au colloque, Ă  dĂ©faut de comprendre le roumain, mes stations au Centre d'histoire des Juifs et d'Ă©tudes hĂ©braĂŻques me laissent davantage d'impressions que de souvenirs prĂ©cis. Hormis, bien sĂ»r, le vif plaisir d'y avoir retrouvĂ© Felicia Waldman, celui d'avoir pu faire la connaissance du professeur Carol Iancu, auteur du magistral essai intitulĂ© "Les Juifs en Roumanie (1866–1919)", et l'intense Ă©motion que nous valut l'exposĂ© d'Avinoam Safran, le fils d'Alexandre Safran, c'est Ă©rudit issu d'une illustre lignĂ©e rabbinique, que le sort dĂ©signa pour devenir–le 4 fĂ©vrier 1940, Ă  seulement vingt-neuf ans–grand rabbin de Roumanie, et dont l'inouĂŻe dĂ©termination face au "Conducător" Antonescu arracha Ă  une mort programmĂ©e un nombre considĂ©rable de coreligionnaires. (p. 58–59)
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Jil Silberstein (Dor de Iași: imagini din Iașul vechi/ images du vieux IaƟi/ Images of Old IaƟi)