Vit Quotes

We've searched our database for all the quotes and captions related to Vit. Here they are! All 100 of them:

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- Que devient une Ă©toile qui meurt ? - Un rĂȘve qui vit.
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Pierre Bottero (Ellana (Le Pacte des MarchOmbres, #1))
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On n'est pas libre tant qu'on dĂ©sire, qu'on veut, qu'on craint, peut-ĂȘtre tant qu'on vit.
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Marguerite Yourcenar (L'ƒuvre au noir)
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Quand on vit aux cotés des gens on ne se rend pas vraiment compte qu'ils changent, et c'est comme cela qu'on finit par les perdre.
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Marc Levy (OĂč es-tu ?)
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Apprenez que tout flatteur Vit aux dépens de celui qui l'écoute : Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute. Flatterers thrive on fools' credulity. The lesson's worth a cheese, don't you agree?
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Jean de la Fontaine (Fables de La Fontaine. 1)
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Il faut se décider; ou bien on vit avec quelqu'un, ou bien on le désire. On ne peut pas désirer ce qu'on a, c'est contre nature.
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Frédéric Beigbeder (L'amour dure trois ans - Le roman suivi du scénario du film)
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On redoute toujours de perdre la mémoire. C'est elle la source de nos maux. On ne vit bien que dans l'oubli. La mémoire est le pire ennemi du bonheur. Les gens heureux oublient
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Jean-Michel Guenassia (Le Club des incorrigibles optimistes)
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Dans ce trou noir ou lumineux vit la vie, rĂȘve la vie, souffre la vie.
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Charles Baudelaire (Paris Spleen)
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Pourquoi croit-on que derriĂšre un beau visage se cache obligatoirement une belle Ăąme?Pourquoi vit-on Ă  une Ă©poque ou tout le monde veut ĂȘtre jeune et svelte alors que, aprĂšs un certain age le combat est perdu d'avance?
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Guillaume Musso
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L'homme naĂźt, vit ce qu'il vit et puis meurt. Il faut ĂȘtre prĂȘt pour la mort comme pour la naissance.
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Driss ChraĂŻbi
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Amour vit en avant.” Love lives on.
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Sarah Jio (The Look of Love)
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The dragon spits fire, what extinguishes its tears. When we live in rancor, we are born to be old. (Le dragon crache du feu, - Ce qui Ă©teint ses larmes. - Quand on vit de rancune, - On naĂźt pour ĂȘtre vieux.)
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Charles de Leusse
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Le poete est un animal marin qui vit sur terre et qui voudrait voler.
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Carl Sandburg
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De nouveau il entendit la porte s'ouvrir, et, calme, du fond de la chambre, il vit venir Ă  lui sa derniĂšre heure.
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Julien Gracq (A Dark Stranger)
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Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit.
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Maximes et réflexions diverses
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hot vit lon, a local favorite, a duck embryo boiled and served inside the shell—
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Mark Bowden (Hue 1968: A Turning Point of the American War in Vietnam)
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Voici ce que j'ai pensé : pour que l'événement le plus banal devienne une aventure, il faut et il suffit qu'on se mette à la raconter. C'est ce qui dupe les gens : un homme, c'est toujours un conteur d'histoires, il vit entouré de ses histoires et des histoires d'autrui, il voit tout ce qui lui arrive à travers elles ; et il cherche à vivre sa vie comme s'il la racontait. Mais il faut choisir : vivre ou raconter.
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Jean-Paul Sartre (Nausea)
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Un artiste est par dĂ©finition un homme habituĂ© au rĂȘve et qui vit parmi des fantĂŽmes.
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Claude Debussy
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Ce qu'on attend de l'ĂȘtre avec qui l'on vit c'est qu'il vous maintienne au niveau le plus Ă©levĂ© de vous-mĂȘme.
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Virginia Woolf (The Voyage Out (The Virginia Woolf Library))
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Souviens toi que chacun ne vit que dans le moment présent, dans l'instant. Le reste, c'est le passé ou un obscur avenir. Petite est donc l'étendue de la vie.
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Marcus Aurelius (Meditations)
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Il est chanceux, le crayon blanc... fait-il remarquer en continuant de gribouiller. Lui, il vit plus longtemps que les autres.
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Baptiste Beaulieu (La Ballade de l'enfant gris)
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Le pire ne se voit pas, il se vit,douloureusement
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julliand
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Tout flatteur vit aux dĂ©pens de celui qui l’écoute.
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Jean de la Fontaine
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La pluie, le vent et les tempĂȘtes, tout doit avoir un sens alors que, trop souvent, il n'y a pas explication. La vie ne s'explique pas, elle se vit...tout simplement.
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Bryan Perro
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Qui vit et pense est incapable De voir les gens sans mépriser, Qui sent se sent toujours coupable Devant le spectre du passé.
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Alexandre Pouchkine (Eugene Onegin)
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Terre en vacance d'oeuvres d'art. Je méprise ceux qui ne savent reconnaßtre la beauté que transcrite déjà et toute interprétée. Le peuple arabe a ceci d'admirable que, son art, il le vit, il le chante et le dissipe au jour le jour; il ne le fixe point et ne l'embaume en aucune oeuvre. C'est la cause et l'effet de l'absence de grands artistes. J'ai toujours cru les grands artistes ceux qui osent donner droit de beauté à des choses si naturelles qu'elles font dire aprÚs à qui les voit : 'Comment n'avais-je pas compris jusqu'alors que cela était aussi beau?...
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André Gide (The Immoralist)
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Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie. Le Renard s'en saisit, et dit : "Mon bon Monsieur, Apprenez que tout flatteur Vit aux dépens de celui qui l'écoute : Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute.
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Jean de la Fontaine (La Fontaine - La Totale (illustré) - Toutes les Fables (Les fables de Lafontaine t. 1) (French Edition))
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Elle aimait la vie, il aimait la mort, Il aimait la mort, et ses sombres promesses, Avenir incertain d'un garçon en dĂ©tresse, Il voulait mourir, laisser partir sa peine, Oublier tous ces jours Ă  la mĂȘme rengaine... Elle aimait la vie, heureuse d'exister, Voulait aider les gens et puis grandir en paix, C'Ă©tait un don du ciel, toujours souriante, Fleurs et nature, qu'il pleuve ou qu'il vente. Mais un beau jour, la chute commença, Ils tombĂšrent amoureux, mauvais choix, Elle aimait la vie et il aimait la mort, Qui d'entre les deux allait ĂȘtre plus fort? Ils s'aimaient tellement, ils auraient tout sacrifiĂ©, Amis et famille, capables de tout renier, Tout donner pour s'aimer, tel Ă©tait leur or, Mais elle aimait la vie et il aimait la mort... Si diffĂ©rents et pourtant plus proches que tout, Se comprenant pour protĂ©ger un amour fou, L'un ne rĂȘvait que de mourir et de s'envoler, L'autre d'une vie avec lui, loin des atrocitĂ©s... Fin de l'histoire : obligĂ©s de se sĂ©parer, Ils s'Ă©taient promis leur Ă©ternelle fidĂ©litĂ©. Aujourd'hui, le garçon torturĂ© vit pour elle, Puisque la fille, pour lui, a rendu ses ailes... Il aimait la mort, elle aimait la vie, Il vivait pour elle, elle est morte pour lui »
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William Shakespeare
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C'est un immense privilÚge que d'avoir un objectif précis. Nombreux sont ceux qui traversent la vie sans ne serait-ce qu'en apercevoir briÚvement le sens. Ils avancent tant bien que mal, transportés d'un hasard jusqu'au suivant, un baiser ici, une larme là, quelques caresses, la solitude, les déceptions. Ils n'ont jamais la moindre idée d'un pourquoi, d'un but, d'une destination. Celui qui vit ainsi son existence peut certes connaitre quelques heures de bonheur, mais elles sont le fruit du hasard, elles adviennent d'aventure, relÚvent de la chance et non de la récolte. (p. 308-309)
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JĂłn Kalman StefĂĄnsson (Harmur englanna)
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Mon rĂȘve montera vers toi: telle dĂ©jĂ , Rare limpiditĂ© d'un coeur qui le songea, Je me crois seule en ma monotone patrie Et tout, autour de moi, vit dans l'idolĂątrie D'un miroir qui reflĂšte en son calme dormant HĂ©rodiade au clair regard de diamant...
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Stéphane Mallarmé (Herodias)
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Je suis vous et vous ĂȘtes moi. Je suis la part de noirceur qui vit dans les replis cachĂ©s de vos cƓurs, je suis vos envies de meurtre, vos jalousies et vos perfidies. Je suis l'Ă©lan sombre qui vous pousse Ă  trahir, mentir, tromper. Je suis vous et vous ĂȘtes moi.
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Pierre Bottero (Le MaĂźtre des TempĂȘtes (L'Autre, #2))
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« Que c'est tandis qu'elle se vit que la vie est immortelle, tandis qu'elle est en vie. Que l'immortalitĂ© ce n'est pas une question de plus ou moins de temps, que ce n'est pas une question d'immortalitĂ©, que c'est une question d'autre chose qui reste ignorĂ©. Que c'est aussi faux de dire qu'elle est sans commencement ni fin que de dire qu'elle commence et qu'elle finit avec la vie de l'esprit du moment que c'est de l'esprit qu'elle participe et de la poursuite du vent. Regardez les sables morts des dĂ©serts, le corps mort des enfants l'immortalitĂ© ne passe pas par lĂ , elle s'arrĂȘte et contourne. »
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Marguerite Duras (The Lover)
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We do not need to explain how the Aryans entered and settled in the Dravidian country (tira¯vit»a na¯» t»u), and subjugated and oppressed the Dravidians. Nor do we need to explain how before the Aryans entered the Dravidian country, the Dravidian country had a civilization and arts of the highest rank.
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Periyar
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Laurent avait Ă©largi une de ses grosses mains dont il regardait attentivement la paume. Ses doigts eurent de lĂ©gers frĂ©missements, des lueurs rouges montĂšrent Ă  ses joues ... Laurent leva la tĂȘte et vit ThĂ©rĂšse devant lui, muette, immobile. La jeune femme le regardait avec une fixitĂ© ardente. Ses yeux, d'un noir mat, semblaient deux trous sans fond, et, par ses lĂšvres entrouvertes, on apercevait des clartĂ©s roses dans sa bouche. Elle Ă©tait comme Ă©crasĂ©e, ramassĂ©e sur elle-mĂȘme; elle Ă©coutait.
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Émile Zola (ThĂ©rĂšse Raquin)
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« On ne raconte pas aux enfants ce qui s'est passé avant eux. d'abord ils sont trop petits pour comprendre, ensuite ils sont trop grands pour écouter, puis ils n'ont plus le temps, aprÚs c'est trop tard. C'et le propre de la vie de famille. On vit cÎte à cÎte comme si on se connaissait mais on ignore tout les uns des autres. On espÚre des miracles de notre consanguinité : des harmonies impossibles, des confidences absolues, des fusions viscérales. On se contente du mensonge rassurant de notre parenté. »
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Jean-Michel Guenassia
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La Culture et l’État — qu’on ne s’y trompe pas — sont antagonistes : « État civilisĂ© », ce n’est lĂ  qu’une idĂ©e moderne. L’un vit de l’autre, l’un prospĂšre au dĂ©triment de l’autre. Toutes les grandes Ă©poques de culture sont des Ă©poques de dĂ©cadence politique : ce qui a Ă©tĂ© grand au sens de la culture a Ă©tĂ© non-politique, et mĂȘme anti-politique

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Friedrich Nietzsche (Twilight of the Idols)
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Car l'homme ne vit que durant un clignement de paupiĂšres et ensuite c'est la pourriture Ă  jamais, et chaque jour tu fais un pas de plus vers le trou en terre oĂč tu moisiras en grande stupiditĂ© et silence en la seule compagnie de vers blancs et gras comme ceux de la farine et du fromage, et ils s'introduiront dans tous tes orifices pour s'y nourrir.
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Albert Cohen (Belle du Seigneur)
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- Offre ton identitĂ© au Conseil, jeune apprentie. La voix Ă©tait douce, l’ordre sans appel. - Je m’appelle Ellana Caldin. - Ton Ăąge. Ellana hĂ©sita une fraction de seconde. Elle ignorait son Ăąge exact, se demandait si elle n’avait pas intĂ©rĂȘt Ă  se vieillir. Les apprentis qu’elle avait discernĂ©s dans l’assemblĂ©e Ă©taient tous plus ĂągĂ©s qu’elle, le Conseil ne risquait-il pas de la considĂ©rer comme une enfant ? Les yeux noirs d’Ehrlime fixĂ©s sur elle la dissuadĂšrent de chercher Ă  la tromper. - J’ai quinze ans. Des murmures Ă©tonnĂ©s s’élevĂšrent dans son dos. Imperturbable, Ehrlime poursuivit son interrogatoire. - Offre-nous le nom de ton maĂźtre. - Jilano AlhuĂŻn. Les murmures, qui s’étaient tus, reprirent. Plus marquĂ©s, Ehrlime leva une main pour exiger un silence qu’elle obtint immĂ©diatement. - Jeune Ellana, je vais te poser une sĂ©rie de questions. A ces questions, tu devras rĂ©pondre dans l’instant, sans rĂ©flĂ©chir, en laissant les mots jaillir de toi comme une cascade vive. Les mots sont un cours d’eau, la source est ton Ăąme. C’est en remontant tes mots jusqu’à ton Ăąme que je saurai discerner si tu peux avancer sur la voie des marchombres. Es-tu prĂȘte ? - Oui. Une esquisse de sourire traversa le visage ridĂ© d’Ehrlime. - Qu’y a-t-il au sommet de la montagne ? - Le ciel. - Que dit le loup quand il hurle ? - Joie, force et solitude. - À qui s’adresse-t-il ? - À la lune. - OĂč va la riviĂšre ? L’anxiĂ©tĂ© d’Ellana s’était dissipĂ©e. Les questions d’Ehrlime Ă©taient trop imprĂ©vues, se succĂ©daient trop rapidement pour qu’elle ait d’autre solution qu’y rĂ©pondre ainsi qu’on le lui avait demandĂ©. Impossible de tricher. Cette Ă©vidence se transforma en une onde paisible dans laquelle elle s’immergea, laissant Ehrlime remonter le cours de ses mots jusqu’à son Ăąme, puisque c’était ce qu’elle dĂ©sirait. - Remplir la mer. - À qui la nuit fait-elle peur ? - À ceux qui attendent le jour pour voir. - Combien d’hommes as-tu dĂ©jĂ  tuĂ©s ? - Deux. - Es-tu vent ou nuage ? - Je suis moi. - Es-tu vent ou nuage ? - Vent. - MĂ©ritaient-ils la mort ? - Je l’ignore. - Es-tu ombre ou lumiĂšre ? - Je suis moi. - Es-tu ombre ou lumiĂšre ? - Les deux. - OĂč se trouve la voie du marchombre ? - En moi. Ellana s’exprimait avec aisance, chaque rĂ©ponse jaillissant d’elle naturellement, comme une expiration aprĂšs une inspiration. FluiditĂ©. Le sourire sur le visage d’Ehrlime Ă©tait revenu, plus marquĂ©, et une pointe de jubilation perçait dans sa voix ferme. - Que devient une larme qui se brise ? - Une poussiĂšre d’étoiles. - Que fais-tu devant une riviĂšre que tu ne peux pas traverser ? - Je la traverse. - Que devient une Ă©toile qui meurt ? - Un rĂȘve qui vit. - Offre-moi un mot. - Silence. - Un autre. - Harmonie. - Un dernier. - FluiditĂ©. - L’ours et l’homme se disputent un territoire. Qui a raison ? - Le chat qui les observe. - Marie tes trois mots. - Marchombre.
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Pierre Bottero (Ellana (Le Pacte des MarchOmbres, #1))
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se qui nait par hasard, vit par obligation, et meurt par force med LAGHDAF
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Ù…Ű­Ù…ŰŻ لŰșŰ¶Ù
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Cela, et tout ce qui s'ensuivra de rencontres et de métamorphoses, je le dois à l'art qui sauve la vie et vit dans les villes.
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Monique LaRue (L'Oeil de Marquise)
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Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit.
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François de La Rochefoucauld
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La vrai amour ce n'est pas de vivre avec une femme parce qu'on l'aime, mais de l'aimer parce qu'on vit avec elle.
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Albert Cohen (Mangeclous)
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Vivre signifie refuser. Celui qui accepte tout ne vit pas plus que l'orifice du lavabo.
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Amélie Nothomb (Métaphysique des tubes)
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On mange pour vivre; on ne vit pas pour manger.
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MoliĂšre
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Le soir venait. Il les vit et s'arrĂȘta prĂšs d'eux pour ne pas les troubler.
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Boris Vian
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L'on vit de ce qu'on n'apprend pas
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Paul Éluard (L'amour la poĂ©sie)
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me vit toute sanglante, et le soldat ne se dérangeait
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Voltaire (Candide)
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Au moment oĂč il la vit, l'homme n'a pas le sentiment de sa propre vie; semblable au son, elle ne lui devient perceptible qu'aprĂšs un certain intervalle de temps.
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Ivan Turgenev (Journal d'un homme de trop (French Edition))
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Mourir et donner des noms, on ne fait sans doute rien de plus sincĂšre, pendant tout le temps oĂč on vit.
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Alessandro Baricco (Questa storia)
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Il faut se décider; ou bien on vit avec quelqu'un, ou bien on le désire. On ne peut pas désirer ce qu'on a, c'est contre nature.
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Frédéric Beigbeder
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Le goût de la route ne s'explique pas, pas plus que le plaisir d'escalader une montagne, de traverser un désert, d'explorer une jungle ou de vaincre l'océan. Il se vit.
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André Brugiroux (La route)
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Dans la vieillesse de l'amour comme dans celle de l’ñge on vit encore pour les maux, mais on ne vit plus pour les plaisirs.
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François de La Rochefoucauld
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Longtemps dans la poussiĂšre, Ă©crasĂ©e, asservie, Sous la religion l’on vit ramper la vie ; Horrible, secouant sa tĂȘte dans les cieux, Planait sur les mortels l’épouvantail des dieux.
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Lucretius (De la nature des choses)
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Qu’est-ce que ça changerait pour eux, aprĂšs tout ? SimulĂ©s ou non, on vit, on sent, on aime, on souffre, on crĂ©e, et on mourra tous en laissant sa trace, minuscule, dans la simulation.
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Hervé Le Tellier (L'Anomalie)
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Je pense qu'il y a une diffĂ©rence entre l'ĂȘtre humain et l'individu. L'individu est une entitĂ© locale, qui vit dans tel pays, qui appartient Ă  telle culture, Ă  telle sociĂ©tĂ©, Ă  telle religion. L'ĂȘtre humain n'est pas une entitĂ© locale. Il est partout. Si l'individu n'agit que dans un coin du vaste champ de la vie, son action n'aura aucun lien avec la totalitĂ©. Veuillez donc tenir prĂ©sent Ă  l'esprit que ce dont nous parlons est la totalitĂ©, non la partie, car dans le plus grand est le plus petit, mais dans le plus petit, le plus grand n'est pas. L'individu est cette petite entitĂ©, conditionnĂ©e, misĂ©rable et frustrĂ©e, que satisfont ses petits dieux et ses petites traditions, tandis que l'ĂȘtre humain se sent responsable du bien-ĂȘtre total, de la totale misĂšre et de la totale confusion du monde.
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J. Krishnamurti
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Durant les longues nuits et les longues journées passées sous l'effet de la cocaïne dans la chambre de Yag, il me vint à l'esprit que ce qui importe à l'homme ce ne sont pas les événements survenus dans sa vie, mais seulement les répercussions de ces événements dans sa conscience.... ...L'homme vit donc non des événements du monde qui l'entoure mais des reflets de ces événements dans sa conscience.
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M. Agueev (Novel with Cocaine (European Classics))
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La mort n'est d'aucune consolation, et si tant est qu'on puisse en trouver une, c'est au cours de la vie. Et pourtant, rien n'est aussi mĂ©sestimĂ© que l'existence. Vous maudissez les lundis, la tempĂȘte, vos voisins, vous maudissez les mardis, le travail, l'hiver et cela s'Ă©vanouira en une fraction de seconde. Tout ce foisonnement sera rĂ©duit Ă  nĂ©ant et remplacĂ© par l'indigence de la mort. Que ce soit dans la veille ou dans le sommeil, vous pensez Ă  des choses insignifiantes, et qui sont Ă  mille lieues de l'essence. Combien de temps vit un ĂȘtre humain en fin de compte, combien connaĂźt-il d'heures limpides, combien de fois existe-t-il avec la mĂȘme intensitĂ© que le courant Ă©lectrique au point d'illuminer le monde ? L'oiseau chante, le ver se tourne au creux de la terre afin que la vie n'Ă©touffe pas mais, vous, vous maudissez les lundis, vous maudissez les mardis, le nombre des opportunitĂ©s qui s'offrent Ă  vous diminue et cela rejaillit sur le scintillement argentĂ© qui vous habite. (p. 156-157)
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JĂłn Kalman StefĂĄnsson (Harmur englanna)
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Ceux qui ont apparié nostre vie à un songe, ont eu de la raison, à l'aventure plus qu'ils ne pensoyent. Quand nous songeons, notre ame vit, agit, exerce toutes ses facultés, ne plus ne moins que quand elle veille.
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Michel de Montaigne
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Lorsque j’ai commencĂ© Ă  voyager en Gwendalavir aux cĂŽtĂ©s d'EwĂŹlan et de Salim, je savais que, au fil de mon Ă©criture, ma route croiserait celle d'une multitude de personnages. Personnages attachants ou irritants, discrets ou hauts en couleurs, pertinents ou impertinents, sympathiques ou malĂ©fiques... Je savais cela et je m'en rĂ©jouissais. Rien, en revanche, ne m'avait prĂ©parĂ© Ă  une rencontre qui allait bouleverser ma vie. Rien ne m'avait prĂ©parĂ© Ă  Ellana. Elle est arrivĂ©e dans la QuĂȘte Ă  sa maniĂšre, tout en finesse tonitruante, en dĂ©licatesse remarquable, en discrĂ©tion Ă©tincelante. Elle est arrivĂ©e Ă  un moment clef, elle qui se moque des serrures, Ă  un moment charniĂšre, elle qui se rit des portes, au sein d’un groupe constituĂ©, elle pourtant pĂ©trie d’indĂ©pendance, son caractĂšre forgĂ© au feu de la solitude. Elle est arrivĂ©e, s'est glissĂ©e dans la confiance d'Ewilan avec l'aisance d'un songe, a captĂ© le regard d’Edwin et son respect, a sĂ©duit Salim, conquis maĂźtre Duom... Je l’ai regardĂ©e agir, admiratif ; sans me douter un instant de la toile que sa prĂ©sence, son charisme, sa beautĂ© tissaient autour de moi. Aucun calcul de sa part. Ellana vit, elle ne calcule pas. Elle s'est contentĂ©e d'ĂȘtre et, ce faisant, elle a tranquillement troquĂ© son statut de personnage secondaire pour celui de figure emblĂ©matique d'une double trilogie qui ne portait pourtant pas son nom. Convaincue du pouvoir de l'ombre, elle n'a pas cherchĂ© la lumiĂšre, a Ă©paulĂ© Ewilan dans sa quĂȘte d'identitĂ© puis dans sa recherche d'une parade au danger qui menaçait l'Empire. Sans elle, Ewilan n'aurait pas retrouvĂ© ses parents, sans elle, l'Empire aurait succombĂ© Ă  la soif de pouvoir des Valinguites, mais elle n’en a tirĂ© aucune gloire, trop Ă©quilibrĂ©e pour ignorer que la victoire s'appuyait sur les Ă©paules d'un groupe de compagnons soudĂ©s par une indĂ©fectible amitiĂ©. Lorsque j'ai posĂ© le dernier mot du dernier tome de la saga d'Ewilan, je pensais que chacun de ses compagnons avait mĂ©ritĂ© le repos. Que chacun d'eux allait suivre son chemin, chercher son bonheur, vivre sa vie de personnage libĂ©rĂ© par l'auteur aprĂšs une Ă©prouvante aventure littĂ©raire. Chacun ? Pas Ellana. Impossible de la quitter. Elle hante mes rĂȘves, se promĂšne dans mon quotidien, fluide et insaisissable, transforme ma vision des choses et ma perception des autres, crochĂšte mes pensĂ©es intimes, escalade mes dĂ©sirs secrets... Un auteur peut-il tomber amoureux de l'un de ses personnages ? Est-ce moi qui ai créé Ellana ou n'ai-je vraiment commencĂ© Ă  exister que le jour oĂč elle est apparue ? Nos routes sont-elles liĂ©es Ă  jamais ? — Il y a deux rĂ©ponses Ă  ces questions, souffle le vent Ă  mon oreille. Comme Ă  toutes les questions. Celle du savant et celle du poĂšte. — Celle du savant ? Celle du poĂšte ? Qu'est-ce que... — Chut... Écris.
”
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Pierre Bottero (Ellana (Le Pacte des MarchOmbres, #1))
“
AprÚs tout, on vit à l'époque des Kleenex. On fait avec les gens comme avec les mouchoirs, on froisse aprÚs usage, on jette, on en prend un autre, on se mouche, on froisse, on jette. Tout le monde se sert des basques du voisin.
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Ray Bradbury (Fahrenheit 451)
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) la partie irrationnelle de l’ñme sera comme un homme qui vit prĂšs d’un sage ; il profite de ce voisinage, et ou bien il devient semblable Ă  lui, ou bien il aurait honte d’oser faire ce que l’homme de bien ne veut pas qu’il fasse. Donc pas de conflit ; il suffit que la raison soit lĂ  ; la partie infĂ©rieure de l’ñme la respecte et, si elle est agitĂ©e d’un mouvement violent, c’est elle-mĂȘme qui s’irrite de ne pas rester en repos quand son maĂźtre est lĂ , et qui se reproche sa faiblesse.
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Plotinus (The Enneads)
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La bohĂšme n'a rien et vit de ce qu'elle a. L'EspĂ©rance est sa religion, la Foi en soi-mĂȘme est son code, la CharitĂ© passe pour ĂȘtre son budget. Tous ces jeunes gens sont plus grands que leur malheur, au-dessous de la fortune, mais au-dessus du destin.
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”
Honoré de Balzac
“
SÄ redo de ut frÄn gÄrden i första gryningen. Dimman lÄg vit som mjölk över bygden. Men om en stund började den lÀtta, och sÄ silade solen igenom. Och drypande av dagg lyste dÀr fram i det vita diset grÀsvallar, gröna av efterslÄttern, och blacka stubbÄkrar och gula trÀd och rönn med blÀnkande röda bÀr. FjÀllsidorna skymtade blÄa höjande sig ur dis och Änga - sÄ rÀmnade dimman och drev som molntappar mellan sluttningarna, och de redo genom dalen i det hÀrligaste solsken, Kristin frÀmst i skaran vid sin fars sida.
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Sigrid Undset (The Wreath (Kristin Lavransdatter, #1))
“
- Qu'y-a-t-il au sommet de la montagne ? - Le ciel. - Que dit le loup quand il hurle ? - Joie, force et solitude. - A qui s'adresse-t-il ? - A la lune. - OĂč va la riviĂšre ? - Remplir la mer. - A qui la nuit fait-elle peur ? - A ceux qui attendent le jour pour voir. - Es-tu vent ou nuage ? - Je suis moi. - Es-tu vent ou nuage ? - Vent. - Es-tu ombre ou lumiĂšre ? - Je suis moi. - Es-tu ombre ou lumiĂšre ? - Les deux. - Que devient une lame qui se brise ? - Une poussiĂšre d'Ă©toile. - Que fais-tu devant une riviĂšre que tu ne peux pas traverser ? - Je le traverse. - Que devient une Ă©toile qui meurt ? - Un rĂȘve qui vit. - Offre moi un mot. - Silence. - Un autre. - Harmonie. - Un dernier. - FluiditĂ©. - L'ours et le chien se disputent un territoire, qui a raison ? - Le chat qui les observe. - Marie tes trois mots. - Marchombre.
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Pierre Bottero (Ellana (Le Pacte des MarchOmbres, #1))
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Je la pris prÚs de la riviÚre Car je la croyais sans mari Tandis qu'elle était adultÚre Ce fut la Saint Jacques la nuit Par rendez vous et compromis Quand s'éteignirent les lumiéres Et s'allumÚrent les cri-cri Au coin des derniÚres enceintes Je touchai ses seins endormis Sa poitrine pour moi s'ouvrit Comme des branches de jacinthes Et dans mes oreilles l'empois De ses jupes amidonnées Crissait comme soie arrachée Par dix couteaux à la fois Les cimes d'arbres sans lumiÚre Grandissaient au bord du chemin Et tout un horizon de chiens Aboyaient loin de la riviÚre Quand nous avons franchi les ronces Les épines et les ajoncs Sous elle son chignon s'enfonce Et fait untrou dans le limon Quand ma cravate fut otée Elle retira son jupon Puis quand j'otai mon ceinturon Quatre corsages d'affilée Ni le nard ni les escargots N'eurent jamais la peau si fine Ni sous la lune les cristaux N'ont de lueur plus cristalline Ses cuisses s'enfuyaient sous moi Comme des truites effrayées L'une moitié toute embrasée L'autre moitié pleine de froid Cette nuit me vit galoper De ma plus belle chevauchée Sur une pouliche nacrée Sans bride et sans étriers ......
”
”
Federico GarcĂ­a Lorca
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Think not that when thou art dry and darksom in the presence of God, with faith and silence, that thou do’st nothing, that thou losest time, and that thou are idle, because not to wait on God, according to the saying of St. Bernard (Tom.5.in Fract. de vit. solit.c.8.p. 90.), is the greatest idleness
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Miguel de Molinos
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Quand on s’attend au pire, le moins pire a une saveur toute particuliĂšre, que vous dĂ©gusterez avec plaisir, mĂȘme si ce n’est pas le meilleur. *** Ce n'est pas la vie qui est belle, c'est nous qui la voyons belle ou moins belle. Ne cherchez pas Ă  atteindre un bonheur parfait, mais contentez vous des petites choses de la vie, qui, mises bout Ă  bout, permettent de tenir la distance
 Les tout petit riens du quotidien, dont on ne se rend mĂȘme plus compte mais qui font que, selon la façon dont on les vit, le moment peut ĂȘtre plaisant et donne envie de sourire. Nous avons tous nos petits riens Ă  nous. Il faut juste en prendre conscience. *** Le silence a cette vertu de laisser parler le regard, miroir de l’ñme. On entend mieux les profondeurs quand on se tait. *** Au temps des sorciĂšres, les larmes d’homme devaient ĂȘtre trĂšs recherchĂ©es. C’est rare comme la bave de crapaud. Ce qu’elles pouvaient en faire, ça, je ne sais pas. Une potion pour rendre plus gentil ? Plus humain ? Moins avare en Ă©motion ? Ou moins poilu ? *** Quand un silence s’installe, on dit qu’un ange passe
 *** Vide. Je me sens vide et Ă©teinte. J’ai l’impression d’ĂȘtre un peu morte, moi aussi. D’ĂȘtre un champ de bataille. Tout a brĂ»lĂ©, le sol est irrĂ©gulier, avec des trous bĂ©ants, des ruines Ă  perte de vue. Le silence aprĂšs l’horreur. Mais pas le calme aprĂšs la tempĂȘte, quand on se sent apaisĂ©. Moi, j’ai l’impression d’avoir sautĂ© sur une mine, d’avoir explosĂ© en mille morceaux, et de ne mĂȘme pas savoir comment je vais faire pour les rassembler, tous ses morceaux, ni si je les retrouverai tous. *** Accordez-vous le droit de vivre votre chagrin. Il y a un temps pour tout. *** Ce n’est pas d’intuition dont est dotĂ© Romain, mais d’attention. *** ÒȘa fait toujours plaisir un cadeau, surtout de la part des gens qu’on aime.
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AgnĂšs Ledig (Juste avant le bonheur)
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Et les adultes surdouĂ©s ? Quelle est leur place dans cette sociĂ©tĂ© qui vit de bonheur comme un objectif, sinon comme un droit ? Leur esprit critique, leur soif d'absolu, leur façon de penser, leur regard sur le monde leur donnent-ils la moindre chance d'accĂ©der au bonheur ? LĂ  encore les adultes surdouĂ©s continuent d'ĂȘtre diffĂ©rents qualitativement et quantitativement. Leurs traits de caractĂšre leur font envisager cette notion d'une façon toute particuliĂšre. Qu'il soient heureux ou malheureux, ils le sont toujours Ă  leur maniĂšre. ("L'adulte surdouĂ© : Apprendre Ă  faire simple quand on est compliquĂ©", p163)
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Monique de Kermadec (L'adulte surdoué : Apprendre à faire simple quand on est compliqué)
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On ne raconte pas aux enfants ce qui s'est passé avant eux. D'abord ils sont trop petits pour comprendre, ensuite ils sont trop grands pour écouter, puis ils n'ont plus le temps, aprÚs c'est trop tard. C'est le propre de la vie de famille. On vit cÎte à cÎte comme si on se connaissait mais on ignore tout les uns des autres.
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Jean-Michel Guenassia
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La dĂ©mocratie vit de mouvements, de changements, d’agencements contractuels, de temps fluides, de dynamiques permanentes, de jeux dialectiques. Elle se crĂ©e, vit, change, se mĂ©tamorphose, se construit en regard d’un vouloir issu de forces vivantes. Elle recourt Ă  l’usage de la raison, au dialogue des parties prenantes, Ă  l’agir communicationnel, Ă  la diplomatie autant qu’à la nĂ©gociation. La thĂ©ocratie fonctionne Ă  l’inverse : elle nait, vit et jouit de l’immobilitĂ©, de la mort et de l’irrationnel. La thĂ©ocratie est l’ennemie la plus Ă  craindre de la dĂ©mocratie, avant-hier Ă  Paris avant 1789, hier Ă  TĂ©hĂ©ran en 1978, et aujourd’hui chaque fois qu’Al-QuaĂŻda fait parler la poudre.
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Michel Onfray (Atheist Manifesto: The Case Against Christianity, Judaism, and Islam)
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Heretic-Chosen Alchemist of the Malefic Viper – You walk a paradoxical path, understood by none but you and your Patron. His Chosen, but not his believer; his ally, but not of his Order; and a bearer of his Legacy, yet a blasphemer in the eyes of most. You have the ears of a Primordial, yet you choose to remain dedicated to the alchemy that first made the Malefic One known to you. Allows one to combine the natural treasures of the world to make potions and pills, transmute one material to another, and employ a slew of other mystical means to be discovered. This rare type of alchemist specializes in the production of poisons, contrary to the craft of potions. As a heretic, the Legacy of the Malefic Viper is no longer contingent on retaining any blessing from the Malefic Viper, yet as his Chosen, you are closer to him than any other mortal. May you walk your own path—be it that of a Heretic or a Chosen, or one entirely unique to you and the Malefic One. Stat bonuses per level: +15 Will, +15 Wis +14 Vit, +10 Int, +10 Tough, +10 Free Points.
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Zogarth (The Primal Hunter 3 (The Primal Hunter, #3))
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A ce moment-lĂ , Maxim me regarda enfin. Il me regarda pour la premiĂšre fois de la soirĂ©e et, dans ses yeux, je lus un message d'adieu. C'Ă©tait comme s'il se penchait au bastingage d'un navire, et que je me tenais en contrebas sur le quai. Il y avait d'autres gens qui touchaient son Ă©paule et qui touchaient la mienne, mais nous ne les remarquions pas. Nous ne nous parlions pas et ne nous hĂ©lions pas, car le vent et la distance emportaient le son de nos voix. Mais je vis ses yeux, tout comme lui vit les miens, avant que le navire se dĂ©tache du quai. Favell, Mme Danvers, le colonel Julyan, Frank avec son bout de papier Ă  la main, tous furent oubliĂ©s Ă  cet instant-lĂ . Cet instant-lĂ  Ă©tait le nĂŽtre, inviolĂ©, communion Ă©phĂ©mĂšre entre nos deux ĂȘtres.
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Daphne du Maurier (Rebecca)
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  Un jeune homme se prĂ©senta pour ĂȘtre rĂ©dacteur de l'air timide et inquiet qu'avait Lucien naguĂšre. Lucien vit avec un plaisir secret Giroudeau pratiquant sur le nĂ©ophyte les plaisanteries par lesquelles le vieux militaire l'avait abusé ; son intĂ©rĂȘt lui fit parfaitement comprendre la nĂ©cessitĂ© de ce manĂ©ge, qui mettait des barriĂšres presque infranchissables entre les dĂ©butants et la mansarde oĂč pĂ©nĂ©traient les Ă©lus.
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Honoré de Balzac (Etudes de moeurs. 2e livre. ScÚnes de la vie de province. T. 4. Illusions perdues. 2. Un grand homme de province à Paris (French Edition))
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Það hvĂ­n Ă­ opnum gluggunum og lestin segir ĂŸĂ©r syfjulegar sögur ĂĄ meðan hĂșn ĂŸĂœtur gegnum myrk göng. Í lestinni eru mjĂșkar stelpur með ĂĄvöl andlit og karlar Ă­ köflĂłttum skyrtum. Á endastöðina hefur ĂŸĂș hins vegar aldrei komið ĂŸvĂ­ ĂĄ miðri leið bíða ĂŸĂ­n lĂ­til börn og ĂŸĂș verður að stökkva Ășt åður en lestin reynir að ĂŸjĂłta með ĂŸig ĂĄ endastöðina, ĂĄ vit svartra fugla með ĂŸungar brĂșnir og bĂșstinna hvĂ­nandi trjĂĄa sem vilja hvĂ­sla ĂŸig Ă­ svefn.
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Arngunnur Árnadóttir (Unglingar)
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La transmutation totale de la jalousie est possible (mĂȘme si elle est rare). Elle porte alors le nom de compersion (terme anglais n'ayant pas encore d'Ă©quivalent français): le sentiment de joie et de rĂ©jouissance lorsqu'une personne que l'on aime vit des instants heureux ou partage du plaisir avec quelqu'un d'autre. C'est une forme d'empathie Ă©purĂ©e, oĂč l'on devient capable de partager le bonheur de l'ĂȘtre aimĂ© au-delĂ  de toute aspiration Ă©goĂŻste.
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Yves-Alexandre Thalmann (Vertus du polyamour : La magie des amours multiples)
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La plupart des savants le sont Ă  la maniĂšre des enfants. La vaste Ă©rudition rĂ©sulte moins d'une multitude d'idĂ©es que d'une multitude d'images. Les dates, les noms propres, les lieux, tous les objets isolĂ©s ou dĂ©nuĂ©s d'idĂ©es, se retiennent uniquement par la mĂ©moire des signes, et rarement se rappelle-t-on quelqu'une de ces choses sans voir en mĂȘme temps le recto ou le verso de la page oĂč on l'a lue, ou la figure sous laquelle on la vit la premiĂšre fois. Telle Ă©tait Ă  peu prĂšs la science Ă  la mode des siĂšcles derniers. Celle de notre siĂšcle est autre chose: on n'Ă©tudie plus, on n'observe plus; on rĂȘve, et l'on nous donne gravement pour de la philosophie les rĂȘves de quelques mauvaises nuits. On me dira que je rĂȘve aussi; j'en conviens: mais, ce que les autres n'ont garde de faire, je donne mes rĂȘves pour des rĂȘves, laissant chercher au lecteur s'ils ont quelque chose d'utile aux gens Ă©veillĂ©s.
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Jean-Jacques Rousseau (Emile, or On Education)
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Segundo certo mito, cada qual procura no amor a outra metade que lhe falta. Assim é. Somente essa metade, no amor como em tudo o que se procura, é sempre inalcançåvel. Ter o que se procura estå por vezes ao nosso alcance. O que não estå nunca ao nosso alcance é ter o que se procura, depois de se alcançar. Mas só o que procura depois de se ter é que vale a pena. O resto é derrota de todas as vitórias. Só que a vitória que não se alcança é uma derrota a dobrar.
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VergĂ­lio Ferreira
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Cette productrice qui déboutonne sa chemise et se barbouille les lÚvres de gloss avant de rencontrer un diffuseur, ces assistantes perchées sur des talons aiguilles lors de salons du livre ou de marchés du film, ces rires aigus aux moindres plaisanteries de leurs supérieurs hiérarchiques, cette minauderie à grande échelle, véritable stratégie de survie économique pour les femmes. Mais dans quel monde vit-on, si nous en sommes réduites à devoir séduire le patron ?
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Ovidie (La chair est triste hélas)
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Mais quand il les eut mises en branle, quand il sentit cette grappe de cloches remuer sous sa main, quand il vit, car il ne l'entendait pas, l'octave palpitante monter et descendre sur cette échelle sonore comme un oiseau qui saute de branche en branche, quand le diable musique, ce démon qui secoue un trousseau étincelant de strettes, de trilles et d'arpÚges, se fut emparé du pauvre sourd, alors il redevint heureux, il oublia tout, et son coeur qui se dilatait fit épanouir son visage.
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Victor Hugo (Notre Dame de Paris)
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Il travaillait en silence, enfermĂ© chez lui, invisible et plein de mĂ©pris pour les petits Ă©crivains dont le talent n'Ă©tait qu'une parure de sociĂ©tĂ© et qui, riches ou pauvres, circulaient, sauvages et dĂ©braillĂ©s, ou bien exhibaient des cravates recherchĂ©es, croyaient ĂȘtre heureux, charmants et artistiques au plus haut point, et ignoraient que les Ɠuvres bonnes ne naissent que sous la pression d'une vie mauvaise, que celui qui vit ne travaille pas, et qu'il faut ĂȘtre mort pour ĂȘtre tout Ă  fait crĂ©ateur.
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Thomas Mann (Tonio Kröger)
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On ne se doute pas de tous les embĂȘtements dont sont poursuivis les domestiques, ni de l’exploitation acharnĂ©e, Ă©ternelle qui pĂšse sur eux. TantĂŽt les maĂźtres, tantĂŽt les placiers, tantĂŽt les institutions charitables, sans compter les camarades, car il y en a de rudement salauds. Et personne ne s’intĂ©resse Ă  personne. Chacun vit, s’engraisse, s' amuse de la misĂšre d' un plus pauvre que soi. Les scĂšnes changent ; les dĂ©cors se transforment ; vous traversez des milieux sociaux diffĂ©rents et ennemis ; et les passions restent les mĂȘmes, les mĂȘmes appĂ©tits demeurent. Dans l’appartement Ă©triquĂ© du bourgeois, ainsi que dans le fastueux hĂŽtel du banquier, vous retrouvez des saletĂ©s pareilles, et vous vous heurtez Ă  de l’inexorable. Enfin de compte, pour une fille comme je suis, le rĂ©sultat est qu’elle soit vaincue d' avance, oĂč qu' elle aille et quoi qu' elle fasse. Les pauvres sont l’engrais humain oĂč poussent les moissons de vie, les moissons de joie que rĂ©coltent les riches, et dont ils mĂ©susent si cruellement, contre nous...
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Octave Mirbeau
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La vie des gens du monde se limite, en surface, Ă  quelques idĂ©es agrĂ©ables, ou tout au moins dĂ©centes. Ce n'est mĂȘme pas de l'hypocrisie, on Ă©vite simplement de faire allusion Ă  ce qu'ils est choquant d'exprimer. On sait bien qu'il existe des rĂ©alitĂ©s humiliantes, mais on vit comme si on ne les subissait pas. C'est comme sil 'on finissait par prendre ses vĂȘtements pour son corps. Sans doute, je n'Ă©tais pas capable d'une erreur si grossiĂšre ; il m'Ă©tait arrivĂ© de me regarder nu. Seulement, je fermais les yeux. (p. 91)
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Marguerite Yourcenar (Alexis ou le Traité du vain combat / Le Coup de grùce)
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Les livres ressemblaient beaucoup aux rats. Ils entraient dans les murs et se tapissaient dans des cachettes. Ils prolifĂ©raient en secret, invisibles. Un seul exemplaire pouvait ĂȘtre partagĂ© entre une vingtaine de personnes. Et quand ces gens lisaient le livre, il se mettait Ă  exister dans leur tĂȘte. DĂšs qu’un livre vit dans l’esprit, il a le don de se rĂ©pandre par les idĂ©es et la conversation. Et quand une personne qui a lu votre livre parle Ă  une personne qui ne l’a pas lu, elle lui en transmet l’univers sans mĂȘme le savoir.
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Heather O'Neill (Perdre la tĂȘte (French Edition))
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À chaque instant donnĂ© dans le temps, toutes les espĂšces animales – du moustique Ă  l'Ă©lĂ©phant – se trouvent rĂ©unies au complet. Elles se sont dĂ©jĂ  renouvelĂ©es des milliers de fois tout en restant les mĂȘmes. Elles ne savent rien de leurs semblables qui ont vĂ©cus avant elles et vivront aprĂšs elles. C'est l'espĂšce qui vit toujours. De mĂȘme que le monde disparaĂźt avec la tombĂ©e de la nuit, sans pour autant cesser d'ĂȘtre un seul instant, l'homme et l'animal paraissent disparaĂźtre aprĂšs la mort, alors que leur essence vĂ©ritable subsiste imperturbablement.
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Arthur Schopenhauer
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J’allais ouvrir la bouche et aborder cette fille , quand quelqu’un me toucha l’épaule. Je me retournai, surpris, et j’aperçus un homme d’aspect ordinaire, ni jeune ni vieux, qui me regardait d’un air triste. — Je voudrais vous parler, dit-il. Je fis une grimace qu’il vit sans doute, car il ajouta : — « C’est important. » Je me levai et le suivis Ă  l’autre bout du bateau : — « Monsieur, reprit-il, quand l’hiver approche avec les froids, la pluie et la neige, votre mĂ©decin vous dit chaque jour : « Tenez-vous les pieds bien chauds, gardez-vous des refroidissements, des rhumes, des bronchites, des pleurĂ©sies. » Alors vous prenez mille prĂ©cautions, vous portez de la flanelle, des pardessus Ă©pais, des gros souliers, ce qui ne vous empĂȘche pas toujours de passer deux mois au lit. Mais quand revient le printemps avec ses feuilles et ses fleurs, ses brises chaudes et amollissantes, ses exhalaisons des champs qui vous apportent des troubles vagues, des attendrissements sans cause, il n’est personne qui vienne vous dire : « Monsieur, prenez garde Ă  l’amour ! Il est embusquĂ© partout ; il vous guette Ă  tous les coins ; toutes ses ruses sont tendues, toutes ses armes aiguisĂ©es, toutes ses perfidies prĂ©parĂ©es ! Prenez garde Ă  l’amour !
 Prenez garde Ă  l’amour ! Il est plus dangereux que le rhume, la bronchite et la pleurĂ©sie ! Il ne pardonne pas, et fait commettre Ă  tout le monde des bĂȘtises irrĂ©parables. » Oui, monsieur, je dis que, chaque annĂ©e, le gouvernement devrait faire mettre sur les murs de grandes affiches avec ces mots : « Retour du printemps. Citoyens français, prenez garde Ă  l’amour ; » de mĂȘme qu’on Ă©crit sur la porte des maisons : « Prenez garde Ă  la peinture ! » — Eh bien, puisque le gouvernement ne le fait pas, moi je le remplace, et je vous dis : « Prenez garde Ă  l’amour ; il est en train de vous pincer, et j’ai le devoir de vous prĂ©venir comme on prĂ©vient, en Russie, un passant dont le nez gĂšle. » Je demeurai stupĂ©fait devant cet Ă©trange particulier, et, prenant un air digne : — « Enfin, monsieur, vous me paraissez vous mĂȘler de ce qui ne vous regarde guĂšre. » Il fit un mouvement brusque, et rĂ©pondit : — « Oh ! monsieur ! monsieur ! si je m’aperçois qu’un homme va se noyer dans un endroit dangereux, il faut donc le laisser pĂ©rir ?
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Guy de Maupassant
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Tu as prononcĂ© tes paroles comme si tu refusais les ombres, ainsi que le mal. Aie donc la bontĂ© de rĂ©flĂ©chir Ă  cette question: Ă  quoi servirait ton bien, si le mal n'existait pas, et Ă  quoi ressemblerait la terre, si on effaçait les ombres? Les ombres ne sont-elles pas produites par les objets, et par les hommes? Voici l'ombre de mon Ă©pĂ©e. Mais il y a aussi les ombres des arbres et des ĂȘtres vivants. Veux-tu donc dĂ©pouiller tout le Globe terrestre, ballayer de sa surface tous les arbes et tout ce qui vit, Ă  cause de cette lubie que tu as de vouloir de dĂ©lecter de pur lumiĂšre? Tu es bĂȘte.
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Mikhail Bulgakov (ĐœĐ°ŃŃ‚Đ”Ń€ Đž Маргарота)
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L'idée surgit brutalement. Et aussitÎt, sans hésiter, il comprit, il sentit que l'idée était juste. Il vit une explication neuve, extraordinairement neuve, des phénomÚnes nucléaires qui, jusqu'alors, semblaient inexplicables; soudain, les gouffres s'étaient changés en passerelles. Quelle simplicité, quelle clarté! Que cette idée était gracieuse et belle! Il lui semblait que ce n'était pas lui qui l'avait fait naßtre, mais qu'elle était montée à la surface, simple et légÚre, comme une fleur blanche sortie de la profondeur tranquille d'un lac, et il s'exclama de bonheur en la voyant si belle...
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Vasily Grossman
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finalement, Ă©perdu d'amour et au comble de la frĂ©nĂ©sie Ă©rotique, je m'assis dans l'herbe et j'enlevai un de mes souliers en caoutchouc. — Je vais le manger pour toi, si tu veux. Si elle le voulait I Ha! Mais bien sĂ»r qu'elle le voulait, voyons! C'Ă©tait une vraie petite femme. --- Elle posa son cerceau par terre et s'assit sur ses ta-lons. Je crus voir dans ses yeux une lueur d'estime. Je n'en demandais pas plus. Je pris mon canif et enta-mai le caoutchouc. Elle me regardait faire. — Tu vas le manger cru ? — Oui. J'avalai un morceau, puis un autre. Sous son regard enfin admiratif, je me sentais devenir vraiment un homme. Et j'avais raison. Je venais de faire mon apprentissage. J'entamai le caoutchouc encore plus profondĂ©ment, soufflant un peu, entre les bouchĂ©es, et je continuai ainsi un bon moment, jusqu'Ă  ce qu'une sueur froide me montĂąt au front. Je continuai mĂȘme un peu au-delĂ , serrant les dents, luttant contre la nausĂ©e, ramassant toutes mes forces pour demeurer sur le terrain, comme il me fallut le faire tant de fois, depuis, dans mon mĂ©tier d'homme. Je fus trĂšs malade, on me transporta Ă  l'hĂŽpital, ma mĂšre sanglotait, Aniela hurlait, les filles de l'atelier geignaient, pendant qu'on me mettait sur un brancard dans l'ambulance. J'Ă©tais trĂšs fier de moi. Mon amour d'enfant m'inspira vingt ans plus tard mon premier roman Éducation europĂ©enne, et aussi certains passages du Grand Vestiaire. Pendant longtemps, Ă  travers mes pĂ©rĂ©grinations, j'ai transportĂ© avec moi un soulier d'enfant en caoutchouc, entamĂ© au couteau. J'avais vingt-cinq ans, puis trente, puis quarante, mais le soulier Ă©tait toujours lĂ , Ă  portĂ©e de la main. J'Ă©tais toujours prĂȘt Ă  m'y attabler, Ă  donner, une fois de plus, le meilleur de moi-mĂȘme. Ça ne s'est pas trouvĂ©. Finalement, j'ai abandonnĂ© le soulier quelque part derriĂšre moi. On ne vit pas deux fois. (La promesse de l'aube, ch. XI)
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Romain Gary (Promise at Dawn)
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A teach­er in Ok­la­homa re­flect­ed on the post-​grad­ua­tion af­ter­math of stu­dent so­cial di­vi­sions. “The in crowd al­ways hangs to­geth­er, even af­ter grad­ua­tion. They are the ones who will be­come debutantes af­ter their fresh­man year in col­lege. The oth­ers tend to drift away. They don’t get in­vit­ed to the par­ties, they are laughed at be­cause they aren’t wear­ing de­sign­er clothes, etc.,” she said. But when it comes down to the pop­ular stu­dents ver­sus the out­casts, the lat­ter “are more sure of them­selves (even with the ridicule), and usu­al­ly turn out to be more suc­cess­ful and well-​adjust­ed. I would take the out­casts in a heart­beat.” So would I.
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Alexandra Robbins
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Se voir le plus possible et s'aimer seulement, Sans ruse et sans dĂ©tours, sans honte ni mensonge, Sans qu'un dĂ©sir nous trompe, ou qu'un remords nous ronge, Vivre Ă  deux et donner son cƓur Ă  tout moment; Respecter sa pensĂ©e aussi loin qu'on y plonge, Faire de son amour un jour au lieu d'un songe, Et dans cette clartĂ© respirer librement, Ainsi respirait Laure et chantait son amant. Vous dont chaque pas touche Ă  la grĂące suprĂȘme, C'est vous, la tĂȘte en fleurs qu'on croirait sans souci, C’est vous qui me disiez qu'il faut aimer ainsi. Et c'est moi, vieil enfant du doute et du blasphĂšme, Qui vous Ă©coute, et pense, et vous rĂ©ponds ceci Oui, l'on vit autrement, mais c'est ainsi qu'on aime
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Alfred de Musset (Poésies nouvelles)
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NaguĂšre Raymond s'Ă©tonnait de sentir Ă  sa portĂ©e la fameuse Maria Cross; il se rĂ©pĂ©tait : « Cette petite femme si simple, c'est Maria Cross. » Et il n'aurait eu qu'Ă  tendre la main : elle Ă©tait lĂ , soumise, inerte, il aurait pu la prendre, la laisser tomber, la ressaisir; — et tout Ă  coup le geste de ses bras tendus avait suffi pour Ă©loigner cette Maria vertigineusement. Ah! elle Ă©tait lĂ  encore; mais il savait d'une science sĂ»re que dĂ©sormais il ne la toucherait pas plus qu'une Ă©toile. Ce fut alors qu'il vit qu'elle Ă©tait belle : tout occupĂ© de savoir comment cueillir et manger le fruit, sans mettre une seconde en doute que ce fruit lui fĂ»t destinĂ©, il ne l'avait jamais regardĂ©e ; — cela te reste maintenant de la dĂ©vorer des yeux.
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François Mauriac (Le désert de l'amour (Littérature) (French Edition))
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C’est de lĂ  que je vous Ă©cris, ma porte grande ouverte, au bon soleil. Un joli bois de pins tout Ă©tincelant de lumiĂšre dĂ©gringole devant moi jusqu’au bas de la cĂŽte. À l’horizon, les Alpilles dĂ©coupent leurs crĂȘtes fines
 Pas de bruit
 À peine, de loin en loin, un son de fifre, un courlis dans les lavandes, un grelot de mules sur la route
 Tout ce beau paysage provençal ne vit que par la lumiĂšre. Et maintenant, comment voulez-vous que je le regrette, votre Paris bruyant et noir ? Je suis si bien dans mon moulin ! C’est si bien le coin que je cherchais, un petit coin parfumĂ© et chaud, Ă  mille lieues des journaux, des fiacres, du brouillard !
 Et que de jolies choses autour de moi ! Il y a Ă  peine huit jours que je suis installĂ©, j’ai dĂ©jĂ  la tĂȘte bourrĂ©e d’impressions et de souvenirs

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Alphonse Daudet
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Plus nous nous efforçons d'expliquer rationnellement ces phĂ©nomĂšnes historiques, plus ils nous apparaissent dĂ©nuĂ©s de sens et incomprĂ©hensibles. Tout homme vit pour soi, profite de sa libertĂ© pour atteindre ses buts personnels et sent de tout son ĂȘtre qu'il peut Ă  chaque instant accomplir ou ne pas accomplir tel acte; mais une fois qu'il l'aura accompli, cet acte accompli Ă  un moment prĂ©cis du temps deviendra irrĂ©vocable et appartiendra Ă  l'histoire qui, de libre qu'il Ă©tait, le rend nĂ©cessaire. (...) L'homme consciemment vit pour soi, mais il sert inconsciemment d'instrument Ă  des fins historiques et sociales. (...) a tort et raison celui qui prĂ©tend que c'est le dernier coup de pioche qui a fait s'Ă©crouler la colline que l'on creusait. (Guerre et Paix, livre troisiĂšme, 1Ăšre partie, ch. I)
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Leo Tolstoy
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L'homme ne vit pas seulement sa vie personnelle comme individu, mais consciemment ou inconsciemment il participe aussi Ă  celle de son Ă©poque et de ses contemporains, et mĂȘme s'il devait considĂ©rer les bases gĂ©nĂ©rales et impersonnelles de son existence comme des donnĂ©es immĂ©diates, les tenir pour naturelles et ĂȘtre aussi Ă©loignĂ© de l'idĂ©e d'exercer contre elles une critique que le bon Hans Castorp l'Ă©tait rĂ©ellement, il est nĂ©anmoins possible qu'il sente son bien-ĂȘtre moral vaguement affectĂ© par leurs dĂ©fauts. L'individu peut envisager toute sorte de buts personnels, de fins, d'espĂ©rances, de perspectives oĂč il puise une impulsion Ă  de grands efforts et Ă  son activitĂ©, mais lorsque l'impersonnel autour de lui, l'Ă©poque elle-mĂȘme, en dĂ©pit de son agitation, manque de buts et d'espĂ©rances, lorsqu'elle se rĂ©vĂšle en secret dĂ©sespĂ©rĂ©e, dĂ©sorientĂ©e et sans issue, lorsqu'Ă  la question, posĂ©e consciemment ou inconsciemment, mais finalement posĂ©e en quelque maniĂšre, sur le sens suprĂȘme, plus que personnel et inconditionnĂ©, de tout effort et de toute activitĂ©, elle oppose le silence du vide, cet Ă©tat de choses paralysera justement les efforts d'un caractĂšre droit, et cette influence, par-delĂ  l'Ăąme et la morale, s'Ă©tendra jusqu'Ă  la partie physique et organique de l'individu. Pour ĂȘtre disposĂ© Ă  fournir un effort considĂ©rable qui dĂ©passe la mesure de ce qui est communĂ©ment pratiquĂ©, sans que l'Ă©poque puisse donner une rĂ©ponse satisfaisante Ă  la question " Ă  quoi bon? ", il faut une solitude et une puretĂ© morales qui sont rares et d'une nature hĂ©roĂŻque, ou une vitalitĂ© particuliĂšrement robuste. Hans Castorp ne possĂ©dait ni l'une ni l'autre, et il n'Ă©tait ainsi donc qu'un homme malgrĂ© tout moyen, encore que dans un sens des plus honorables. (ch. II)
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Thomas Mann (The Magic Mountain)
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Un grondement montait de la grille oĂč elle s'Ă©tait immobilisĂ©e. Des profondeurs souterraines Ă©manait le grincement des roues d'acier, puis soudain, plus proche, un tintamarre de klaxons, de crissements de pneus et de freins, de heurts de pare-chocs se dĂ©chaĂźna. Pivotant sur elle-mĂȘme, elle vit des conducteurs vitupĂ©rant Clyde qui traversait en zigzag Ă  toute vitesse. Il lui attrapa la main et ils se mirent Ă  courir, jusqu'Ă  une paisible ruelle latĂ©rale qu'adoucissait encore une rangĂ©e d'arbres. Quand il s'arrĂȘtĂšrent essoufflĂ©s pour s'appuyer contre un mur, il lui glissa dans les mains un petit bouquet de violettes. Elle n'eut pas besoin de les regarder pour savoir qu'il les avait volĂ©es, comme si elle avait assistĂ© Ă  la scĂšne. Les fleurs contenaient l'Ă©tĂ© tout entier, avec ses ombres et ses lumiĂšres gravĂ©es dans les feuilles, et elle en pressa toute la fraĂźcheur contre sa joue.
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Truman Capote (Summer Crossing)
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Un soir qu'elle descendait, d'un pas dansant, vers le fond du jardin, elle se sentit, sous le charme lunaire, changĂ©e, forte, exaltĂ©e. Au bord de la riviĂšre, elle s'arrĂȘta : l'eau, dans sa course, luisait doucement ; elle la scruta dans tous les sens et la vit entiĂšrement dĂ©serte, entiĂšrement Ă  elle seule. Elle retira le peu de vĂȘtements qu'elle portait, et elle entra dedans, plongea bien vite ; l'eau glissa sur son sein, autour de ses Ă©paules, et l'enveloppa tout entiĂšre. (...) C'Ă©tait une douceur exquise d'ĂȘtre nue sous l'emprise glacĂ©e de l'eau. En comparaison, le plaisir de nager en costume de bain lui parut mĂ©prisable et vulgaire. Nager seule, sous le clair de lune, Ă©tait un mystĂšre sacrĂ©, qui la passionnait. L'eau Ă©tait amoureuse de son corps ; elle s'abandonnait, tout en y rĂ©sistant, Ă  sa mordante Ă©treinte ; elle la subissait, bientĂŽt elle la dĂ©sira; elle Ă©tait amoureuse de l'eau.
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Rosamond Lehmann (Dusty Answer)
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[TaoĂŻsme] Il s'agit lĂ  d'une expĂ©rience mystique, peu saisissable en elle-mĂȘme, et qui ne s'atteint que par l'ascĂšse et la mĂ©ditation. 'N'Ă©coutez pas par l'oreille, mais Ă©coutez par le CƓur' [...]. Le but, c'est d'atteindre par de longues annĂ©es de mĂ©ditation et de purifications, par des bonnes actions rĂ©pĂ©tĂ©es, ce qu'un privilĂ©giĂ© obtient, nous dit-on, en quelques jours: 'Au bout de trois jours, il put se dĂ©tacher du monde extĂ©rieur; au bout de sept jours, il put se dĂ©tacher des choses proches; au bout de neuf jours, il put se dĂ©tacher de sa propre existence. Puis... il obtint la pĂ©nĂ©tration claire, il vit ce qui est l'Unique; aprĂšs avoir vu ce qui est unique, il put arriver Ă  l'Ă©tat oĂč il n'y a ni prĂ©sent ni passĂ©; enfin, il atteignit l'Ă©tat oĂč il n'y a ni vie, ni mort. Par lĂ  le taoĂŻsme rejoint toutes les grandes expĂ©riences mystiques, qu'elles soient chrĂ©tiennes, islamiques ou bouddhistes.
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Fernand Braudel (A History of Civilizations)
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Jag gÄr omkring i de sömnlösa nÀtternas trÀdgÄrd och vill nÄgot med mitt liv som inte gÄr att formulera. Mina fötter gör avtryck i snön. Kanske Àr det jag vill. LÀmna spÄr. Men snöspÄren försvinner ju. Dunstar. Blir intet. Eller snarare partiklar som rumlar runt i universum och fÀster sig vid Àn det ena, Àn det andra, som de skapar eventuellt nytt liv med. Ursprunget har splittrats. Dött. Dödats. Det Àr sÄ jÀvla vÀrdelöst! Universum borde förbjudas. Jag borde förbjudas. För jag orkar inte vara mÀnniska. Orkar inte delta i det hÀr meningslösa livspelet. Vad jag Àn vill med mitt liv sÄ vill Universum/Naturen/Tiden/Gud/Och Andra Idioter ÀndÄ att jag ska dö till slut och vad Àr det dÄ för vits med vad jag vill med mitt liv? [...] Jag vill nÄgot med mitt liv. Fast jag kommer att dö och fast det kanske Àr meningslöst att vilja nÄgot sÄ vill jag ÀndÄ. Jag sitter kvar en lÄng stund i snön och grÄter och darrar och samlar nÀstan ihop till en urinvÀgsinfektion.
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Johanna Nilsson (Konsten att vara Ela)
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Ainsi, regardons autour de nous, pourrions-nous vraiment appeler jeune, autrement que dans un sens biologique et pour l'Ă©tat-civil, une partie malheureusement considĂ©rable des « jeunes » de l'Italie d'aujourd'hui ? Cette jeunesse indiffĂ©rente et agnostique, prise par le matĂ©rialisme et par un hĂ©donisme mĂ©diocre, incapable d'un Ă©lan quelconque, d'une quelconque ligne de conduite, ne s'enthousiasmant au mieux que pour le championnat de football et pour le Tour d’Italie, est-elle « jeune » ? Cette jeunesse, nous serions plutĂŽt tentĂ© de dire qu'elle est morte avant mĂȘme d'ĂȘtre nĂ©e. Quiconque, de nos jours, ne se laisse pas aller, quiconque vit une idĂ©e, quiconque sait rester debout conformĂ©ment Ă  une certaine droiture et mĂ©priser tout ce qui est mou, oblique, insidieux, vil, est, quel que soit son Ăąge, infiniment plus « jeune » que cette jeunesse particuliĂšre. [Jeunesse Biologique et Jeunesse Politique (paru dans le recueil "Explorations : Hommes et ProblĂšmes.)]
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Julius Evola
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Augmentez la dose de sports pour chacun, dĂ©veloppez l'esprit d'Ă©quipe, de compĂ©tition, et le besoin de penser est Ă©liminĂ©, non ? Organiser, organisez, super-organisez des super-super-sports. Multipliez les bandes dessinĂ©es, les films; l'esprit a de moins en moins d'appĂ©tits. L'impatience, les autos-trades sillonnĂ©es de foules qui sont ici, lĂ , partout, nulle part. Les rĂ©fugiĂ©s du volant. Les villes se transforment en auberges routiĂšres; les hommes se dĂ©placent comme des nomades suivant les phases de la lune, couchant ce soir dans la chambre oĂč tu dormais Ă  midi et moi la veille. (1re partie) On vit dans l'immĂ©diat. Seul compte le boulot et aprĂšs le travail l'embarras du choix en fait de distractions. Pourquoi apprendre quoi que ce soit sinon Ă  presser les boutons, brancher des commutateurs, serrer des vis et des Ă©crous ? Nous n'avons pas besoin qu'on nous laisse tranquilles. Nous avons besoin d'ĂȘtre sĂ©rieusement tracassĂ©s de temps Ă  autre. Il y a combien de temps que tu n'as pas Ă©tĂ© tracassĂ©e sĂ©rieusement ? Pour une raison importante je veux dire, une raison valable ? - Tu dois bien comprendre que notre civilisation est si vaste que nous ne pouvons nous permettre d'inquiĂ©ter ou de dĂ©ranger nos minoritĂ©s. Pose-toi la question toi-mĂȘme. Que recherchons-nous, par-dessus tout, dans ce pays ? Les gens veulent ĂȘtre heureux, d'accord ? Ne l'as-tu pas entendu rĂ©pĂ©ter toute la vie ? Je veux ĂȘtre heureux, dĂ©clare chacun. Eh bien, sont-ils heureux ? Ne veillons-nous pas Ă  ce qu'ils soient toujours en mouvement, toujours distraits ? Nous ne vivons que pour ça, c'est bien ton avis ? Pour le plaisir, pour l'excitation. Et tu dois admettre que notre civilisation fournit l'un et l'autre Ă  satiĂ©tĂ©. Si le gouvernement est inefficace, tyrannique, vous Ă©crase d'impĂŽts, peu importe tant que les gens n'en savent rien. La paix, Montag. Instituer des concours dont les prix supposent la mĂ©moire des paroles de chansons Ă  la mode, des noms de capitales d'État ou du nombre de quintaux de maĂŻs rĂ©coltĂ©s dans l'Iowa l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente. Gavez les hommes de donnĂ©es inoffensives, incombustibles, qu'ils se sentent bourrĂ©s de "faits" Ă  Ă©clater, renseignĂ©s sur tout. Ensuite, ils s'imagineront qu'ils pensent, ils auront le sentiment du mouvement, tout en piĂ©tinant. Et ils seront heureux, parce que les connaissances de ce genre sont immuables. Ne les engagez pas sur des terrains glissants comme la philosophie ou la sociologie Ă  quoi confronter leur expĂ©rience. C'est la source de tous les tourments. Tout homme capable de dĂ©monter un Ă©cran mural de tĂ©lĂ©vision et de le remonter et, de nos jours ils le sont Ă  peu prĂšs tous, est bien plus heureux que celui qui essais de mesurer, d'Ă©talonner, de mettre en Ă©quations l'univers ce qui ne peut se faire sans que l'homme prenne conscience de son infĂ©rioritĂ© et de sa solitude. Nous sommes les joyeux drilles, les boute-en-train, toi, moi et les autres. Nous faisons front contre la marĂ©e de ceux qui veulent plonger le monde dans la dĂ©solation en suscitant le conflit entre la thĂ©orie et la pensĂ©e. Nous avons les doigts accrochĂ©s au parapet. Tenons bon. Ne laissons pas le torrent de la mĂ©lancolie et de la triste philosophie noyer notre monde. Nous comptons sur toi. Je ne crois pas que tu te rendes compte de ton importance, de notre importance pour protĂ©ger l'optimisme de notre monde actuel.
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Ray Bradbury (Fahrenheit 451)
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TOUZENBACH Si vous voulez. De quoi parlerons-nous ? VERCHININE De quoi ? RĂȘvons ensemble... par exemple de la vie telle qu’elle sera aprĂšs nous, dans deux ou trois cents ans. TOUZENBACH Eh bien, aprĂšs nous on s’envolera en ballon, on changera la coupe des vestons, on dĂ©couvrira peut-ĂȘtre un sixiĂšme sens, qu’on dĂ©veloppera, mais la vie restera la mĂȘme, un vie difficile, pleine de mystĂšre, et heureuse. Et dans mille ans, l’homme soupirera comme aujourd’hui : « Ah ! qu’il est difficile de vivre ! » Et il aura toujours peur de la mort et ne voudra pas mourir. VERCHININE, aprĂšs avoir rĂ©flĂ©chi. Comment vous expliquer ? Il me semble que tout va se transformer peu Ă  peu, que le changement s’accomplit dĂ©jĂ , sous nos yeux. Dans deux ou trois cents ans, dans mille ans peut-ĂȘtre, peu importe le dĂ©lai, s’établira une vie nouvelle, heureuse. Bien sĂ»r, nous ne serons plus lĂ , mais c’est pour cela que nous vivons, travaillons, souffrons enfin, c’est nous qui la crĂ©ons, c’est mĂȘme le seul but de notre existence, et si vous voulez, de notre bonheur. Macha rit doucement. TOUZENBACH Pourquoi riez-vous ? MACHA Je ne sais pas. Je ris depuis ce matin. VERCHININE J’ai fait les mĂȘmes Ă©tudes que vous, je n’ai pas Ă©tĂ© Ă  l’AcadĂ©mie militaire. Je lis beaucoup, mais je ne sais pas choisir mes lectures, peut-ĂȘtre devrais-je lire tout autre chose ; et cependant, plus je vis, plus j’ai envie de savoir. Mes cheveux blanchissent, bientĂŽt je serai vieux, et je ne sais que peu, oh ! trĂšs peu de chose. Pourtant, il me semble que je sais l’essentiel, et que je le sais avec certitude. Comme je voudrais vous prouver qu’il n’y a pas, qu’il ne doit pas y avoir de bonheur pour nous, que nous ne le connaĂźtrons jamais... Pour nous, il n’y a que le travail, rien que le travail, le bonheur, il sera pour nos lointains descendants. (Un temps.) Le bonheur n’est pas pour moi, mais pour les enfants de mes enfants. TOUZENBACH Alors, d’aprĂšs vous, il ne faut mĂȘme pas rĂȘver au bonheur ? Mais si je suis heureux ? VERCHININE Non. TOUZENBACH, joignant les mains et riant. Visiblement, nous ne nous comprenons pas. Comment vous convaincre ? (Macha rit doucement. Il lui montre son index.) Eh bien, riez ! (À Verchinine :) Non seulement dans deux ou trois cents ans, mais dans un million d’annĂ©es, la vie sera encore la mĂȘme ; elle ne change pas, elle est immuable, conforme Ă  ses propres lois, qui ne nous concernent pas, ou dont nous ne saurons jamais rien. Les oiseaux migrateurs, les cigognes, par exemple, doivent voler, et quelles que soient les pensĂ©es, sublimes ou insignifiantes, qui leur passent par la tĂȘte, elles volent sans relĂąche, sans savoir pourquoi, ni oĂč elles vont. Elles volent et voleront, quels que soient les philosophes qu’il pourrait y avoir parmi elles ; elles peuvent toujours philosopher, si ça les amuse, pourvu qu’elles volent... MACHA Tout de mĂȘme, quel est le sens de tout cela ? TOUZENBACH Le sens... VoilĂ , il neige. OĂč est le sens ? MACHA Il me semble que l’homme doit avoir une foi, du moins en chercher une, sinon sa vie est complĂštement vide... Vivre et ignorer pourquoi les cigognes volent, pourquoi les enfants naissent, pourquoi il y a des Ă©toiles au ciel... Il faut savoir pourquoi l’on vit, ou alors tout n’est que balivernes et foutaises. Comme dit Gogol : « Il est ennuyeux de vivre en ce monde, messieurs. »
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Anton Chekhov (The Three Sisters)