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À partir d'aujourd'hui [10 mai 1944], officiellement, nous ne sommes plus dans un ghetto mais dans un camp. Sur chaque maison a été placardée une affiche où l'on peut lire tout ce qui est interdit avec la signature de Péterffy, lieutenant-colonel de la gendarmerie, commandant du camp-ghetto d'Oradea. En fait, tout est interdit, mais le plus terrible c'est qu'il n'y a qu'une seule peine : la mort. En cas de faute, peu importe sa gravité, nous ne sommes ni envoyés au coin, ni battus, ni privés de nourriture ou obligés de recopier cent fois des verbes irréguliers comme à l'école, rien de tout ça, rien de rien ! Une seule et unique punition : la mort. Il n'est pas précisé si les enfants sont concernés, mais moi je crois que la règle s'applique aussi à eux.
(p. 118)
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Éva Heyman (J'ai v??cu si peu : Journal du ghetto d'Oradea by Eva Heyman (2013-05-15))