Une Famille Quotes

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J’établissais confusĂ©ment un lien entre ma classe sociale d’origine et ce qui m’arrivait. PremiĂšre Ă  faire des Ă©tudes supĂ©rieures dans une famille d’ouvriers et de petits commerçants, j’avais Ă©chappĂ© Ă  l’usine et au comptoir. Mais ni le bac ni la licence de lettres n’avaient rĂ©ussi Ă  dĂ©tourner la fatalitĂ© de la transmission d’une pauvretĂ© dont la fille enceinte Ă©tait, au mĂȘme titre que l’alcoolique, l’emblĂšme. J’étais rattrapĂ©e par le cul et ce qui poussait en moi c’était, d’une certaine maniĂšre, l’échec social.
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Annie Ernaux (L'événement)
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J'ai un problĂšme avec la logique. Je n'ai jamais compris comment on pouvait dire une chose et son contraire. Jurer qu'on aime quelqu'un et le blesser, avoir un ami et l'oublier, se dire de la mĂȘme famille et s'ignorer comme des Ă©trangers, revendiquer des grands principes et ne pas les pratiquer, affirmer qu'on croit en Dieu et agir comme s'il n'existait pas, se prendre pour un hĂ©ros quand on se comporte comme un salaud. (p.173)
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Jean-Michel Guenassia (Le Club des incorrigibles optimistes)
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Mais tu crois que c'est quoi, une famille ! Sinon des gens dont on ne se remet pas ?
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Benjamin Kunkel (Indecision)
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Une famille, c'est un groupe de gens qui n'arrivent pas à communiquer, mais s'interrompent trÚs bruyamment, s'exaspÚrent mutuellement, comparent les diplÎmes de leurs enfants comme la décoration de leurs maisons, et se déchirent l'héritage de parents dont le cadavre est encore tiÚde.
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Frédéric Beigbeder (Un roman français)
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le racisme est une maladie. Un vice. Une maladie honteuse. Qui se dĂ©veloppe parfois dans le silence des maisons. On murmure puis on ferme les fenĂȘtres. On crie pendant les repas de famille. HaĂŻr l'autre, c'est l'imaginer contre soi. C'est se sentir possĂ©dĂ©. VolĂ©. PĂ©nĂ©trĂ©. Le racisme est un fantasme. C'est imaginer l'odeur de sa peau, la tension de son corps, la force de son sexe. Le racisme est une maladie. Une lĂšpre. Une nĂ©crose.
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Nina Bouraoui
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Dit comme ça, c'Ă©tait un peu cucul Ă©videmment, mais bon, c'Ă©tait la vĂ©ritĂ© et il y avait bien longtemps que le ridicule ne les tuait plus: pour la premiĂšre fois et tous autant qu'ils Ă©taient, ils eurent l'impression d'avoir une vraie famille. Mieux qu'une vraie d'ailleurs, une voulue, une pour laquelle ils s'Ă©taient battus et qui ne leur demandait rien d'autre en Ă©change que d'ĂȘtre heureux ensemble. MĂȘme pas heureux d'ailleurs, ils n'Ă©taient plus si exigeants. D'ĂȘtre ensemble, c'est tout. Et dĂ©jĂ  c'Ă©tait inesperĂ©.
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Anna Gavalda (Hunting and Gathering)
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Comprends aujourd’hui, mon garçon, que la vie est trop souvent une bataille dans laquelle on ne fait pas ce qu’on veut.
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Hector Malot (Sans Famille)
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la moquerie peut avoir du bon pour rĂ©former un caractĂšre vicieux, mais lorsqu’elle s’adresse Ă  l’ignorance, elle est une marque de sottise chez celui qui l’emploie.
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Hector Malot (Sans Famille)
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Montre-moi une famille de lecteurs, et je te montrerai les gens qui bougent le monde.
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Napoléon Bonaparte
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La matrone avait du volume et des rondeurs pour toute une famille, de gros seins aveuglants de blancheur capables de nourrir une nichée de petits gargantuas 
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Boualem Sansal (2084: La fin du monde)
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Elle ne s'intéressait pas aux livres dans lesquels les enfants grandissaient, car (dans la vie comme en littérature) ce processus entrainait un affaiblissement accéléré et inexplicable du caractÚre ; de façon totalement inattendue, les héros et les héroïnes renonçaient à leurs aventures pour un amour insipide, se mariaient et fondaient une famille, et, en général, se comportaient comme un troupeau de vaches.
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Donna Tartt (The Little Friend)
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Page 41 - Alors qu'est ce que tu décides? Tu me suis ou pas? Pitié accepte, ne me force pas à te tuer... - Par simple curiosité, que ferais-tu si je refusais? J'hésitais un instant à répondre mais optai pour la franchise. Clarence n'était pas un mauvais bougre, il avait le droit de savoir ce qui l'attendait. - Je devrais te liquidier, répondis-je d'un ton glacial. Une vie contre des milliers d'autres, le choix n'était pas trÚs compliqué. - Tu sais que tu es pire partenaire que j'aie jamais eue? fit-il non sans humour. Je haussais les épaules. - Pourquoi? Parce que je veux préserver la paix? - Non, parce que tu as une maniÚre trÚs personnelle d'argumenter. - Le moyen le plus efficace de défendre une opinion est de tuer ceux qui ne la partagent pas. - C'est quoi ca? Un extrait du guide du parfait dictateur? - Non, un vieil adage familial, fis je en lui tendant la main pour l'aider à se relever. - Eh ben désolé de te dire ca, mais ta famille craint! fit-il en se redressant. - Oui et encore, t'es trÚs en dessous de la vérité, soupirai-je...
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Cassandra O'Donnell (Potion macabre (Rebecca Kean, #3))
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Elle aimait la vie, il aimait la mort, Il aimait la mort, et ses sombres promesses, Avenir incertain d'un garçon en dĂ©tresse, Il voulait mourir, laisser partir sa peine, Oublier tous ces jours Ă  la mĂȘme rengaine... Elle aimait la vie, heureuse d'exister, Voulait aider les gens et puis grandir en paix, C'Ă©tait un don du ciel, toujours souriante, Fleurs et nature, qu'il pleuve ou qu'il vente. Mais un beau jour, la chute commença, Ils tombĂšrent amoureux, mauvais choix, Elle aimait la vie et il aimait la mort, Qui d'entre les deux allait ĂȘtre plus fort? Ils s'aimaient tellement, ils auraient tout sacrifiĂ©, Amis et famille, capables de tout renier, Tout donner pour s'aimer, tel Ă©tait leur or, Mais elle aimait la vie et il aimait la mort... Si diffĂ©rents et pourtant plus proches que tout, Se comprenant pour protĂ©ger un amour fou, L'un ne rĂȘvait que de mourir et de s'envoler, L'autre d'une vie avec lui, loin des atrocitĂ©s... Fin de l'histoire : obligĂ©s de se sĂ©parer, Ils s'Ă©taient promis leur Ă©ternelle fidĂ©litĂ©. Aujourd'hui, le garçon torturĂ© vit pour elle, Puisque la fille, pour lui, a rendu ses ailes... Il aimait la mort, elle aimait la vie, Il vivait pour elle, elle est morte pour lui »
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William Shakespeare
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J'ai commencé ma vie comme je la finirai sans doute : au milieu des livres. Dans le bureau de mon grand-pÚre, il y en avait partout ; défense était de les faire épousseter sauf une fois l'an, avant la rentrée d'octobre. Je ne savais pas encore lire que, déjà, je les révérais, ces pierres levées : droites ou penchées, serrées comme des briques sur les rayons de la bibliothÚque ou noblement espacées en allées de menhirs, je sentais que la prospérité de notre famille en dépendait...
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Jean-Paul Sartre
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Finalement, ce qui constitue l'ossature de l'existence, ce n'est ni la famille, ni la carriĂšre, ni ce que d'autres diront ou penseront de vous, mais quelques instants de cette nature, soulevĂ©s par une lĂ©vitation plus sereine encore que celle de l'amour, et que la vie nous distribue avec une parcimonie Ă  la mesure de notre faible cƓur.
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Nicolas Bouvier (The Way of the World)
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Et puis un jour, tu meurs. (...) Nous, on est en cocon familial Ă  la campagne. Ce que mes parents ont construit et qui ne te ressemble pas. Une famille qui se colle. (...) Ma mĂšre s'accroche aux murs. C'est Hiroshima dans son ventre. Enfin dĂ©barrassĂ©e de ton absence. Elle deviendra peut-ĂȘtre normale. Une femme, avec une mĂšre enterrĂ©e. (p. 16)
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AnaĂŻs Barbeau-Lavalette (La femme qui fuit)
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Il fut mis dans une maison de charitĂ©, oĂč l’ñge et le regret de se voir loin de sa famille le mirent au tombeau presque en arrivant.
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Jean-Jacques Rousseau (Les Confessions)
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La sociĂ©tĂ© avait beau ĂȘtre lĂ , reprĂ©sentĂ©e par les geĂŽliers et les curieux Ă©pouvantĂ©s, le crime la narguait en face, et de ce chĂątiment horrible faisait une fĂȘte de famille.
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Victor Hugo (Le Dernier Jour D'un Condamné ; Claude Gueux)
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Nous sommes une communauté parce que nous avons une mémoire. Parce que nous partageons des souvenirs, des savoirs qui ne nous ont pas été enseignés ou légués par nos familles.
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Vincent Fortier (Les racines secondaires)
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On ne vit pas seul mais avec une absence.
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David Foenkinos (La famille Martin (French Edition))
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Certaines familles sortent grandies des Ă©preuves qu'elles traversent, Jan. Tandis que d'autres volent en Ă©clats. C'est tout l'un ou tout l'autre. Il n'y a pas une famille au monde oĂč la vie continue normalement aprĂšs un coup dur. Pas une. Et quand une famille ne reste pas unie dans le malheur, c'est en gĂ©nĂ©ral qu'elle avait de bonnes chances d'imploser tĂŽt ou tard.
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Rita Falk (Hannes)
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Les faits ne pĂ©nĂštrent pas dans le monde oĂč vivent nos croyances, ils n'ont pas fait naĂźtre celles-ci, ils ne les dĂ©truisent pas; ils peuvent leur infliger les plus constants dĂ©mentis sans les affaiblir, et une avalanche de malheurs ou de maladies se succĂ©dant sans interruption dans une famille ne la fera pas douter de la bontĂ© de son Dieu ou du talent de son mĂ©decin.
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Marcel Proust (Du cĂŽtĂ© de chez Swann (À la recherche du temps perdu, #1))
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On comprend facilement qu'un naturaliste qui aborde l'Ă©tude de l'origine des espĂšces et qui observe les affinitĂ©s mutuelles des ĂȘtres organisĂ©s, leurs rapports embryologiques, leur distribution gĂ©ographique, leur succession gĂ©ologique et d'autres faits analogues, en arrive Ă  la conclusion que les espĂšces n'ont pas Ă©tĂ© crĂ©Ă©es indĂ©pendamment les unes des autres, mais que, comme les variĂ©tĂ©s, elles descendent d'autres espĂšces.
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Charles Darwin (The Origin of Species)
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Mais quelqu'un est venu qui m'a enlevé à tous ces plaisirs d'enfant paisible. Quelqu'un a soufflé la bougie qui éclairait pour moi le doux visage maternel penché sur le repas du soir. Quelqu'un a éteint la lampe autour de laquelle nous étions une famille heureuse, à la nuit, lorsque mon pÚre avait accroché les volets de bois aux portes vitrées. Et celui-là, ce fut Augustin Meaulnes, que les autres élÚves appelÚrent bientÎt le grand Meaulnes.
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Alain-Fournier (Le Grand Meaulnes)
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... je t'emmĂšnerais dans une contrĂ©e resplendissante et prospĂšre, au foyer d'une famille aristocratique des lettrĂ©s, fastueux domaine oĂč abondent les fleurs et les saules, terroir de la douceur, de richesse et d'honneurs, pour t'installer dans la joie et en toute sĂ©curitĂ©. Cao Xueqin, "Le RĂȘve dans le pavillon rouge", trad, fr. par Li Tche-Houa, J. AlĂ©zaĂŻs, rĂ©vision par A. D'Hormon, Paris, Gallimard, "BibliothĂšque de la PlĂ©iade", 1981, vol. 1, p. 8.
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Cao Xueqin (Le RĂȘve dans le pavillon rouge)
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C’est ainsi qu’il dut venir un temps oĂč les yeux du peuple furent fascinĂ©s Ă  tel point que ses conducteurs n’avaient qu’à dire au plus petit des hommes, Sois grand, toi et toute ta race, aussitĂŽt il paraissait grand Ă  tout le monde ainsi qu’à ses propres yeux, et ses descendants s’élevaient encore Ă  mesure qu’ils s’éloignaient de lui ; plus la cause Ă©tait reculĂ©e et incertaine, plus l’effet augmentait ; plus on pouvait compter de fainĂ©ants dans une famille, et plus elle devenait illustre.
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Jean-Jacques Rousseau (Discourse on the Origin of Inequality (Dover Thrift Editions: Philosophy))
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Mary Lou et moi, on est amies depuis qu’on est toutes petites. J’étais le boute-en-train de service, et elle, le cancre de la classe. « Cancre » n’est peut-ĂȘtre pas le mot juste. Disons que ses objectifs n’étaient pas trĂšs hauts. Elle voulait se marier et fonder une famille. Et si elle pouvait Ă©pouser le capitaine d’une Ă©quipe de foot, c’était encore mieux. [...] Moi, Ă  la mĂȘme Ă©poque, je rĂȘvais d’épouser Aladin pour qu’il m’emmĂšne sur son tapis volant. Donc, vous voyez : on n’avait pas les mĂȘmes valeurs.
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Janet Evanovich (Four to Score (Stephanie Plum, #4))
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L'heure s'est dĂ©roulĂ©e rapidement : rĂ©cits de combats ; batailles gagnĂ©es sur des guerres qui seraient forcĂ©ment perdues ; espoirs auxquels se raccrocher ; familles Ă  la fois vantĂ©es et accusĂ©es ; accord gĂ©nĂ©ral sur le fait que les amis n'y pigeaient rien ; larmes versĂ©es ; rĂ©confort prodiguĂ©. (
) - J'ai peur de l'oubli. J'en ai peur comme un aveugle que je connais a peur du noir. - Futur aveugle, a prĂ©cisĂ© Isaac avec une Ă©bauche de sourire. - Je suis trop dur ? a demandĂ© Augustus. C'est vrai qu'il m'arrive d'ĂȘtre aveugle aux sentiments des autres.
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John Green (The Fault in Our Stars)
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« Et Garp dĂ©couvrit que, quand on est occupĂ© Ă  Ă©crire , tout semble ĂȘtre en rapport avec tout. Vienne se mourrait, le zoo endommagĂ© par la guerre n’avait pas Ă©tĂ© aussi bien reconstruit que les maisons oĂč habitaient les gens ; l’histoire d’une ville Ă©tait pareille Ă  l’histoire d’une famille – on y trouve de l’intimitĂ©, voire mĂȘme de l’affection, mais la mort finit toujours par sĂ©parer le monde. C’est la vigueur de la mĂ©moire qui, seule, prĂȘte aux morts une vie Ă©ternelle ; la tĂąche de l’écrivain est d’imaginer toutes choses de façon si personnelle que la fiction soit empreinte d’autant de vigueur que nos souvenirs personnels. »
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John Irving (Le Monde selon Garp)
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Par JEUNE FILLE DE BONNE FAMILLE, elle entendait une fille recommandable au vu des rÚgles établies par la société. Et par la société, il faut comprendre la famille, les voisins, les professeurs, les éboueurs, les boulangers, les enfants, les imams, les gardiens, les journalistes, les chauffeurs de taxi et enfin, le président.
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Kaouther Adimi (Des pierres dans ma poche)
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Dans un coin de la cuisine, une couronne de fleurs fanĂ©es lutte pour sortir de la poubelle. Will traverse la piĂšce, enfonce le couvercle. À ses pieds, les pĂ©tales qui dĂ©passaient, brisĂ©s, chutent en silence sur le carrelage froid. Il se laisse tomber sur une chaise en leur jetant un regard haineux. On lui a dit que les chrysanthĂšmes ne fanaient pas.
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Mary Fleureau (L'Autre CÎté (French Edition))
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Nous conservons pieusement la lĂ©gende selon laquelle la transmission se fait « verticalement », d’une gĂ©nĂ©ration Ă  la suivante, au sein des familles, des clans, des nations et des communautĂ©s de croyants ; alors que la vraie transmission est de plus en plus « horizontale », entre contemporains, qu’ils se connaissent ou pas, qu’ils s’aiment ou se dĂ©testent.
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Amin Maalouf (Le naufrage des civilisations)
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Les familles pauvres se trouvaient ainsi dans une situation trĂšs pĂ©nible, tandis que les familles riches ne manquaient Ă  peu prĂšs de rien. Alors que la peste, par l’impartialitĂ© efficace qu’elle apportait dans son ministĂšre, aurait dĂ» renforcer l’égalitĂ© chez nos concitoyens, par le jeu normal des Ă©goĂŻsmes, au contraire, elle rendait plus aigu dans le cƓur des hommes le sentiment de l’injustice.
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Albert Camus (La peste: une peste inconnue)
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Eh bien, c'est l'histoire d'un petit ourson qui s'appelle
 Arthur. Et y'a une fĂ©e, un jour, qui vient voir le petit ourson et qui lui dit : Arthur tu vas partir Ă  la recherche du Vase Magique. Et elle lui donne une Ă©pĂ©e hmm
 magique (ouais, parce qu'y a plein de trucs magiques dans l'histoire, bref) alors le petit ourson il se dit : "Heu, chercher le Vase Magique ça doit ĂȘtre drĂŽlement difficile, alors il faut que je parte dans la forĂȘt pour trouver des amis pour m'aider." Alors il va voir son ami Lancelot
 le cerf (parce que le cerf c'est majestueux comme ça), heu, Bohort le faisan et puis LĂ©odagan
 heu
 l'ours, ouais c'est un ours aussi, c'est pas tout Ă  fait le mĂȘme ours mais bon. Donc LĂ©odagan qui est le pĂšre de la femme du petit ourson, qui s'appelle GueniĂšvre la truite
 non, non, parce que c'est la fille de
 non c'est un ours aussi puisque c'est la fille de l'autre ours, non parce qu'aprĂšs ça fait des machins mixtes, en fait un ours et une truite
 non en fait ça va pas. Bref, sinon y'a Gauvain le neveu du petit ourson qui est le fils de sa sƓur Anna, qui est restĂ©e Ă  Tintagel avec sa mĂšre Igerne la
 bah non, ouais du coup je suis obligĂ© de foutre des ours de partout sinon on pige plus rien dans la famille
 Donc c'est des ours, en gros, enfin bref
 Ils sont tous lĂ  et donc Petit Ourson il part avec sa troupe Ă  la recherche du Vase Magique. Mais il le trouve pas, il le trouve pas parce qu'en fait pour la plupart d'entre eux c'est
 c'est des nazes : ils sont hyper mous, ils sont bĂȘtes, en plus y'en a qu'ont la trouille. Donc il dĂ©cide de les faire bruler dans une grange pour s'en dĂ©barrasser
 Donc la fĂ©e revient pour lui dire : "Attention petit ourson, il faut ĂȘtre gentil avec ses amis de la forĂȘt" quand mĂȘme c'est vrai, et du coup Petit Ourson il lui met un taquet dans la tĂȘte Ă  la fĂ©e, comme ça : "BAH !". Alors la fĂ©e elle est comme ça et elle s'en va
 et voilĂ  et en fait il trouve pas le vase. En fait il est
 il trouve pas
 et Petit Ourson il fait de la dĂ©pression et tous les jours il se demande s'il va se tuer ou
 pas

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Alexandre Astier (Kaamelott, livre 3, premiùre partie : Épisodes 1 à 50)
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Je ne me suis jamais vraiment intéressée à la psychogénéalogie ni aux phénomÚnes de répétition transmis d'une génération à une autre qui passionnent certains de mes amis. J'ignore comment ces choses (l'inceste, les enfants morts, le suicide, la folie) se transmettent. Le fait est qu'elles traversent les familles de part en part, comme d'impitoyables malédictions, laissent des empreintes qui résistent au temps et au déni.
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Delphine de Vigan (Rien ne s'oppose Ă  la nuit)
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RĂ©solvez les deux problĂšmes, encouragez le riche et protĂ©gez le pauvre, supprimez la misĂšre, mettez un terme Ă  l’exploitation injuste du faible par le fort, mettez un frein Ă  la jalousie inique de celui qui est en route contre celui qui est arrivĂ©, ajustez mathĂ©matiquement et fraternellement le salaire au travail, mĂȘlez l’enseignement gratuit et obligatoire Ă  la croissance de l’enfance et faites de la science la base de la virilitĂ©, dĂ©veloppez les intelligences tout en occupant les bras, soyez Ă  la fois un peuple puissant et une famille d’hommes heureux, dĂ©mocratisez la propriĂ©tĂ©, non en l’abolissant, mais en l’universalisant, de façon que tout citoyen sans exception soit propriĂ©taire, chose plus facile qu’on ne croit, en deux mots sachez produire la richesse et sachez la rĂ©partir ; et vous aurez tout ensemble la grandeur matĂ©rielle et la grandeur
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Victor Hugo (Les Misérables)
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Il n'y avait rien de trĂšs distinguĂ© dans tout ceci. Ce n'Ă©tait pas une belle famille ; ils n'Ă©taient pas bien habillĂ©s ; leurs souliers Ă©taient loin d'ĂȘtre impermĂ©ables ; leur garde-robe Ă©tait limitĂ©e ; et Peter savait peut-ĂȘtre, Ă  coup sĂ»r mĂȘme, Ă  quoi ressemblait une boutique de prĂȘteur sur gages, Ă  l'intĂ©rieur. Mais ils Ă©taient heureux, reconnaissants, contents les uns des autres et trouvaient satisfaction dans le moment prĂ©sent.
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Charles Dickens (A Christmas Carol)
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- Sur cette terre qui est la tienne, répliqua l'Esprit, il y a des hommes qui ont la prétention de nous connaßtre et qui se servent de notre nom pour accomplir leurs actes de passion, d'orgueil, de méchanceté, de haine, d'envie, de bigoterie et d'égoïsme. Ces hommes-là nous sont aussi étrangers, à nous et à toute notre famille, que s'ils n'avaient jamais vu le jour. Souviens-toi bien de cela, et une autre fois rends-les responsables de leurs actions, pas nous.
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Charles Dickens (A Christmas Carol)
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Et combien de civils tombĂ©s sous les bombes de leurs soi-disant alliĂ©s? Combien d'enfants ne souriront plus jamais? Combien de femmes tuĂ©es Ă  l'aune des tueries? Combien d'hommes perdrons-nous encore? Combien de jeunes conscrits obligerons-nous Ă  aller lĂ -bas? Combien de pĂšres de famille ne verront plus leurs enfants grandir? Une victoire? Non, il n'y a pas de victoire qui soit baignĂ©e d'autant de sang. Il n'y a pas de victoire lĂ  oĂč l'on vole l'Ăąme des innocents.
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Lily R. Davis (Le Journal Rouge)
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Au bout d'un parcours cahoteux, l'appareil décolla et elle ressentit quelque chose d'extraordinaire. Le rugissement du moteur se transforma en bourdonnement et elle eu l'impression de flotter. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, ils avaient pris de l'altitude et le monde en dessous avait changé de taille. Rassemblés devant la clÎture, toute la famille agitait la main et rapetissait sans cesse. Puis Billy survola la ville direction Milwaukee. Pour Fritzi, ce fut une révélation.
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Fannie Flagg (The All-Girl Filling Station's Last Reunion)
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Je ne vois pas pourquoi l'amour entre une mĂšre et un fils ne serait pas exactement comme les autres amours. Pourquoi on ne pourrait pas cesser de s'aimer. Pourquoi on ne pourrait pas rompre. Je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas s'en foutre, une fois pour toutes, de l'amour, de l'amour prĂ©tendu, de toutes les formes d'amour, mĂȘme de celui-lĂ , pourquoi il faudrait absolument qu'on s'aime, dans les familles et ailleurs, qu'on se le raconte sans cesse, les uns aux autres ou Ă  soi-mĂȘme. Je me demande qui a inventĂ© ça, de quand ça date, si c'est une mode, une nĂ©vrose, un toc, du dĂ©lire, quels sont les intĂ©rĂȘts Ă©conomiques, les ressorts politiques. Je me demande ce qu'on nous cache, ce qu'on veut de nous avec cette grande histoire de l'amour. Je regarde les autres et je ne vois que des mensonges et je ne vois que des fous. Quand est-ce qu'on arrĂȘte avec l'amour ? Pourquoi on ne pourrait pas ? Il faudrait que je sache. Je me pose la question.
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Constance Debré (Love Me Tender)
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Les vies gays sont souvent des vies diffĂ©rĂ©es ; elles commencent lorsqu'un individu se rĂ©invente lui-mĂȘme, en sortant de son silence, de sa clandestinitĂ© honteuse, ou en tout cas en s'amĂ©nageant des espaces oĂč il lui est possible d'ĂȘtre ce qu'il est et veut ĂȘtre. Lorsqu'il choisit au lieu de subir, et par exemple, lorsqu'il se compose une autre famille - constituĂ©e de ses amis, de ses amants, de ses anciens amants devenus ses amis et des amis de ses anciens amants - et reconstruit ainsi son identitĂ© aprĂšs avoir quittĂ© le champ clos et Ă©touffant de sa famille d'origine et de ses injonctions tacites ou explicites Ă  l'hĂ©tĂ©rosexualitĂ©. Une telle fuite ne signifie pas nĂ©cessairement, cela va de soi, la rupture totale avec sa famille, mais plutĂŽt la nĂ©cessitĂ© de s'en tenir Ă©loignĂ© et de la tenir Ă  distance. Avant cela, les vies gays ne sont que des vies vĂ©cues par procuration, des vies imaginĂ©es, ou des vies attendues, espĂ©rĂ©es autant que redoutĂ©es. (p. 46)
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Didier Eribon (Insult and the Making of the Gay Self (Series Q))
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Elio avait longuement raconté ses derniÚres péripéties, répondant aux questions avec une simplicité teintée de fierté que personne ne se serait autorisé à critiquer. Quand sa mÚre lui avait fait remarquer qu'il avait pris un risque immense, il s'était contenté de hausser les épaules, l'air fataliste. "Je l'ai fait pour vous" avaient compris ses parents. "C'est de famille" avait traduit Gino. "Un peu tard pour vous inquiéter" avait lu Barthélemy. Tous détenaient une part de vérité.
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Pierre Bottero (La HuitiĂšme Porte (L'Autre, #3))
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Un zoo Ă  Paris. Une mĂšre de famille et deux fillettes assistent, sidĂ©rĂ©es, Ă  une scĂšne incroyable. Une jeune fille aux longs cheveux noirs est agenouillĂ©e prĂšs d'un tigre six fois plus lourd qu'elle. Elle a posĂ© sa tĂȘte sur son Ă©paule massive comme pour le remercier et il la gratifie d'un regard Ă©nigmatique qu'elles on tout de mĂȘme envie de qualifier de tendre. Elles ne comprennent pas comment elle a franchi la grille, mais cela n'a aucune importance. Lorsqu'elles donneront l'alerte, la jeune fille aura disparu. Personne ne les croira.
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Pierre Bottero (Le Souffle de la HyĂšne (L'Autre, #1))
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Pour ce qu’il avait pu en observer l’existence des hommes s’organisait autour du travail, qui occupait la plus grande partie de la vie, et s’accomplissait dans des organisations de dimension variable. A l’issue des annĂ©es de travail s’ouvrait une pĂ©riode plus brĂšve, marquĂ©e par le dĂ©veloppement de diffĂ©rentes pathologies. Certains ĂȘtres humains, pendant la pĂ©riode la plus active de leur vie, tentaient en outre de s’associer dans des micro-regroupements, qualifies de familles, ayant pour but la reproduction de l’espĂšce ; mais ces tentatives, le plus souvent, tournaient court, pour des raisons liĂ©es a la <>.
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Michel Houellebecq
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Ce jeune frĂšre sans pĂšre ni mĂšre, ce petit enfant, qui lui tombait brusquement du ciel sur les bras, fit de lui un homme nouveau, il s'aperçut qu'il y avait autre chose dans le monde que les spĂ©culations de la Sorbonne et les vers d'Homerus, que l'homme avait besoin d'affections, que la vie sans tendresse et sans amour n'Ă©tait qu'un rouage sec, criard et dĂ©chirant ; seulement il se figura, car il Ă©tait dans l'Ăąge oĂč les illusions ne sont encore remplacĂ©es que par des illusions, que les affections de sang et de famille Ă©taient les seules nĂ©cessaires, et qu'un petit frĂšre Ă  aimer suffisait pour remplir toute une existence.
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Victor Hugo (Notre Dame de Paris)
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Les ennemis de l'ordre social profitent de ce contraste pour japper aprÚs la justice et se courroucer au nom du peuple de ce qu'on envoie aux galÚres un voleur de nuit et de poules dans une enceinte habitée, tandis qu'on met en prison, à peine pour quelques mois, un homme qui ruine des familles : mais ces hypocrites savent bien qu'en condamnant le voleur les juges maintiennent la barriÚre entre les pauvres et les riches, qui, renversée, amÚnerait la fin de l'ordre social ; tandis que le banqueroutier, l'adroit capteur de successions, le banquier qui tue une affaire à son profit, ne produisent que des déplacements de fortune. Ainsi,
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Honoré de Balzac (Etudes de moeurs . 2e livre. ScÚnes de la vie de province. T. 4. Illusions perdues. 3. Eve et David (French Edition))
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Sur un panneau figuraient les noms des dizaines de femmes de la ville brĂ»lĂ©es comme sorciĂšres sur la place publique. "Beaucoup d'habitants de Bruges portent toujours ces noms de famille et ignoraient, avant de visiter l'exposition, qu'ils ont peut-ĂȘtre eu une ancĂȘtre accusĂ©e de sorcellerie&, commentait le directeur du musĂ©e. Il disait cela en souriant, comme si le fait de compter dans son arbre gĂ©nĂ©alogique une innocente massacrĂ©e sur la base d'allĂ©gations dĂ©lirantes Ă©tait une petite anecdote trop sympa Ă  raconter Ă  ses amis. Et l'on s'interroge : de quel autre crime de passe, mĂȘme ancien, est-il possible de parler ainsi le sourire aux lĂšvres ?
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Mona Chollet (SorciÚres : La puissance invaincue des femmes)
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Retrouver l'appartement au retour de vacances est dĂ©licieux : il pue un peu, il sent notre famille et c'est une odeur si rassurante, on ne la sent comme ça si concentrĂ©e qu'une fois par an, les fenĂȘtres sont restĂ©es fermĂ©es, les odeurs de cuisine ont eu le temps de s'Ă©vaporer totalement, et il ne subsiste plus qu'un parfum trĂšs dense qui mĂȘle le bois des meubles, leur vernis, une trĂšs lĂ©gĂšre dĂ©composition des rideaux et des dessus de lit, un effritement imperceptible de la peinture des murs. Je me prĂ©cipite dans ma chambre pour vĂ©rifier que tout est lĂ  : je redeviens son propriĂ©taire. J'ouvre un tiroir oĂč une partie de la fameuse odeur est encore plus concentrĂ©e : j'y prends mon album de timbres.
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Hervé Guibert (My Parents (Masks))
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On a dit qu’une citĂ© dont les membres auront une Ă©gale rĂ©partition de bien et d'Ă©ducation prĂ©sentera aux regards de la DivinitĂ© un spectacle au-dessus du spectacle de la citĂ© de nos pĂšres. La folie du moment est d'arriver Ă  l'unitĂ© des peuples et de ne faire qu’un seul homme de l'espĂšce entiĂšre, soit ; mais en acquĂ©rant des facultĂ©s gĂ©nĂ©rales, toute une sĂ©rie de sentiments privĂ©s ne pĂ©rira-t-elle pas ? Adieu les douceurs du foyer ; adieu les charmes de la famille ; parmi tous ces ĂȘtres blancs, jaunes, noirs, rĂ©putĂ©s vos compatriotes, vous ne pourriez vous jeter au cou d’un frĂšre. N’y avait-il rien dans la vie d’autrefois, rien dans cet espace bornĂ© que vous aperceviez de votre fenĂȘtre encadrĂ©e de lierre ? Au-delĂ  de votre horizon vous soupçonniez des pays inconnus dont vous parlait Ă  peine l’oiseau du passage, seul voyageur que vous aviez vu Ă  l’automne. C’était bonheur de songer que les collines qui vous environnaient ne disparaĂźtraient pas Ă  vos yeux ; qu’elles renfermeraient vos amitiĂ©s et vos amours ; que le gĂ©missement de la nuit autour de votre asile serait le seul bruit auquel vous vous endormiriez ; que jamais la solitude de votre Ăąme ne serait troublĂ©e, que vous y rencontreriez toujours les pensĂ©es qui vous y attendent pour reprendre avec vous leur entretien familier. Vous saviez oĂč vous Ă©tiez nĂ©, vous saviez oĂč Ă©tait votre tombe ; en pĂ©nĂ©trant dans la forĂȘt vous pouviez dire : Beaux arbres qui m’avez vu naĂźtre, BientĂŽt vous me verrez mourir
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François-René de Chateaubriand (Mémoires d'Outre-Tombe)
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C’était une femme originale et solitaire. Elle entretenait un commerce Ă©troit avec les esprits, Ă©pousait leurs querelles et refusait de voir certaines personnes de sa famille mal considĂ©rĂ©es dans le monde oĂč elle se rĂ©fugiait. Un petit hĂ©ritage lui Ă©chut qui venait de sa soeur. Ces cinq mille francs, arrivĂ©s Ă  la fin d’une vie, se rĂ©vĂ©lĂšrent assez encombrants. Il fallait les placer. Si presque tous les hommes sont capables de se servir d’une grosse fortune, la difficultĂ© commence quand la somme est petite. Cette femme resta fidĂšle Ă  elle-mĂȘme. PrĂšs de la mort, elle voulut abriter ses vieux os. Une vĂ©ritable occasion s’offrait Ă  elle. Au cimetiĂšre de sa ville, une concession venait d’expirer et, sur ce terrain, les propriĂ©taires avaient Ă©rigĂ© un somptueux caveau, sobre de lignes, en marbre noir, un vrai trĂ©sor Ă  tout dire, qu’on lui laissait pourla somme de quatre mille francs. Elle acheta ce caveau. C’était lĂ  une valeur sĂ»re, Ă  l’abri des fluctuations boursiĂšres et des Ă©vĂ©nements politiques. Elle fit amĂ©nager la fosse intĂ©rieure, la tint prĂȘte Ă  recevoir son propre corps. Et, tout achevĂ©, elle fit graver son nom en capitales d’or. Cette affaire la contenta si profondĂ©ment qu’elle fut prise d’un vĂ©ritable amour pour son tombeau. Elle venait voir au dĂ©but les progrĂšs des travaux Elle finit par se rendre visite tous les dimanches aprĂšs-midi. Ce fut son unique sortie et sa seule distraction. Vers deux heures de l’aprĂšs-midi, elle faisait le long trajet qui l’amenait aux portes de la ville oĂč se trouvait le cimetiĂšre. Elle entrait dans le petit caveau, refermait soigneusement la porte, et s’agenouillait sur le prie-Dieu. C’est ainsi que, mise en prĂ©sence d’elle-mĂȘme, confrontant ce qu’elle Ă©tait et ce qu’elle devait ĂȘtre, retrouvant l’anneau d’une chaĂźne toujours rompue, elle perça sans effort les desseins secrets de la Providence. Par un singulier symbole, elle comprit mĂȘme un jour qu’elle Ă©tait morte aux yeux du monde. À la Toussaint, arrivĂ©e plus tard que d’habitude, elle trouva le pas de la porte pieusement jonchĂ© de violettes. Par une dĂ©licate attention, des inconnus compatissants devant cette tombe laissĂ©e sans fleurs, avaient partagĂ© les leurs et honorĂ© la mĂ©moire de ce mort abandonnĂ© Ă  lui-mĂȘme.
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Albert Camus (L'envers et l'endroit)
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Par curiositĂ©, par dĂ©sƓuvrement, par politesse, des Esseintes frĂ©quenta cette famille et il subit, plusieurs fois, dans son hĂŽtel de la rue de la Chaise, d’écrasantes soirĂ©es oĂč des parentes, antiques comme le monde, s’entretenaient de quartiers de noblesse, de lunes hĂ©raldiques, de cĂ©rĂ©moniaux surannĂ©s. Plus que ces douairiĂšres, les hommes rassemblĂ©s autour d’un whist, se rĂ©vĂ©laient ainsi que des ĂȘtres immuables et nuls ; lĂ , les descendants des anciens preux, les derniĂšres branches des races fĂ©odales, apparurent Ă  des Esseintes sous les traits de vieillards catarrheux et maniaques, rabĂąchant d’insipides discours, de centenaires phrases. De mĂȘme que dans la tige coupĂ©e d’une fougĂšre, une fleur de lis semblait seule empreinte dans la pulpe ramollie de ces vieux crĂąnes.
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Joris-Karl Huysmans (Against Nature)
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Steph se rendait compte qu’elle avait eu beaucoup de chance jusqu’à prĂ©sent. Elle Ă©tait nĂ©e au bon endroit, Ă  une pĂ©riode plutĂŽt clĂ©mente de l’histoire du monde. De toute sa vie, elle n’avait eu Ă  craindre ni la faim ni le froid, pas la moindre violence. Elle avait fait partie des groupes souhaitables (famille bien lotie, potes Ă  la coule, Ă©lĂšves sans difficultĂ©s majeures, meufs assez bonasses) et les jours s’étaient succĂ©dĂ© avec leur lot de servitudes minimes et de plaisirs rĂ©itĂ©rĂ©s. Aussi avait-elle toujours envisagĂ© l’avenir avec une sorte de bonhomme indiffĂ©rence. Et voilĂ  qu’une fois Ă  dĂ©couvert, loin d’Heillange, elle se retrouvait totalement inapte, imprĂ©parĂ©e, avec pour tout bagage quelques idĂ©es naĂŻves venues de l’école primaire, de l’orgueil et la carapace trop fine d’une enfant gĂątĂ©e.
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Nicolas Mathieu (Leurs enfants aprĂšs eux)
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Tu veux comprendre ce qu'est une année de vie : pose la question à un étudiant qui vient de rater son examen de fin d'année. Un mois de vie : parles-en à une mÚre qui vient de mettre au monde un enfant prématuré et qui attend qu'il sorte de sa couveuse pour serrer son bébé dans ses bras, sain et sauf. Une semaine : interroge un homme qui travaille dans une usine ou dans une mine pour nourrir sa famille. Un jour : demande à deux amoureux transis qui attendent de se retrouver. Une heure : questionne un claustrophobe, coincé dans un ascenseur en panne. Une seconde : regarde l'expression d'un homme qui vient d'échapper à un accident de voiture, et un milliÚme de seconde : demande à l'athlÚte qui vient de gagner la médaille d'argent aux jeux Olympiques, et non la médaille d'or pour laquelle il s'était entraßné toute sa vie.
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Marc Levy (If Only It Were True)
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La sociĂ©tĂ© secrĂšte est un Ă©chelon intermĂ©diaire sur le chemin de l'individuation : on confie encore Ă  une organisation collective le soin de se laisser diffĂ©rencier par elle ; c'est-Ă -dire que l'on n'a pas encore discernĂ© qu'Ă  proprement parler c'est la tĂąche de l'individu, de se tenir sur ses propres pieds et d'ĂȘtre diffĂ©rent de tous les autres. Toutes les identitĂ©s collectives, qu'elles soient appartenance Ă  des organisations, professions de foi en faveur de tel ou tel -isme, etc., gĂȘnent et contrecarrent l'accomplissement de cette tĂąche. Ces identitĂ©s collectives sont des bĂ©quilles pour des paralytiques, des boucliers pour anxieux, des canapĂ©s pour paresseux, des pouponniĂšres pour irresponsables, mais tout autant des auberges pour des pauvres et des faibles, un havre protecteur pour ceux qui ont fait naufrage, le sein d'une famille pour des orphelins, un but glorieux et ardemment escomptĂ© pour ceux qui ont errĂ© et qui sont déçus, et une terre promise pour les pĂšlerins harassĂ©s, et un troupeau et une clĂŽture sĂ»re pour brebis Ă©garĂ©es, et une mĂšre qui signifie nourriture et croissance. C'est pourquoi il serait erronĂ© de considĂ©rer ce degrĂ© intermĂ©diaire comme un obstacle ; il reprĂ©sente au contraire, et encore pour longtemps, la seule possibilitĂ© d'existence de l'individu qui, aujourd'hui plus que jamais, se retrouve menacĂ© d'anonymat. Cette appartenance Ă  une organisation collective est si importante Ă  notre Ă©poque qu'avec un certain droit elle paraĂźt Ă  beaucoup ĂȘtre un but dĂ©finitif, tandis que toute tentative de suggĂ©rer Ă  l'homme l'Ă©ventualitĂ© d'un pas de plus sur la voie de l'autonomie personnelle est considĂ©rĂ©e comme prĂ©somption ou dĂ©fi promĂ©thĂ©en, comme phantasme ou comme impossibilitĂ©. (p. 537-538)
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C.G. Jung (Memories, Dreams, Reflections)
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VoilĂ  bien la famille : mĂȘme celui qui n'a pas sa place dans le monde, qui n'est ni cĂ©lĂšbre ni riche, Ă  qui il n'est venu ni enfants ni idĂ©es, et dont le public ne lira le nom que dans sa notice nĂ©crologique, celui-lĂ , en famille, a pourtant sa place attitrĂ©e. En famille, on est quelqu'un. Vous n'imaginez pas comme Caroline imite bien Chaplin, ni comme Rudi est irritable. Et quel sens de l'humour, dans toute la famille ! Ce qui, partout ailleurs, n'aurait rien d'humoristique dĂ©clenche ici des rires retentissants, on ne saurait dire pourquoi ; c'est drĂŽle, voilĂ  tout, n'est-ce pas l'essentiel en matiĂšre d'humour ? Et puis, tous ceux qui ne sont pas de la famille sont bien plus ridicules qu'ils ne s'en doutent. Dieu les a vouĂ©s Ă  la caricature ; si vous ĂȘtes seul au monde, sans attaches, vous pouvez ĂȘtre sĂ»r d'ĂȘtre le summum du ridicule pour les diverses familles qui vous observent. Il est vrai que ces qualitĂ©s, comme tout, peuvent ĂȘtre vues sous leur angle nĂ©gatif : la famille a l'esprit plus petit qu'une petite ville. Plus elle est chaleureuse, plus elle se montre dure pour tout ce qui n'est est pas elle, et elle est toujours plus cruelle qu'un ĂȘtre confrontĂ© seul Ă  la souffrance du monde. En cantonnant la gloire dans son cercle restreint, oĂč elle est faceil Ă  atteindre (« gloire de la famille »), elle endort l'ambition. Et parce que tous les Ă©vĂ©nements familiaux suscitent une tristesse plus profonde ou une joie plus Ă©clatante qu'ils ne le mĂ©ritent rĂ©ellement, parce qu'en famille ce qui n'a rien d'humoristique devient de l'humour, et des peines insignifiantes Ă  l'Ă©chelle collective, un malheur personnel, elle est le berceau de toute l'ineptie qui imprĂšgne notre vie publique. Il y aurait encore long Ă  en dire et on l'a dit parfois, mais jamais en des jours comme celui-ci.
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Robert Musil (La maison enchantée)
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En chinois, le mot n'a presque jamais de sens absolument dĂ©fini et limitĂ© ; le sens rĂ©sulte trĂšs gĂ©nĂ©ralement de la position dans la phrase, mais avant tout de son emploi dans tel ou tel livre plus ancien et de l'interprĂ©tation admise dans ce cas. Ici, point de « racines » au-delĂ  desquelles on n'atteint plus et qui justifient le sens des dĂ©rivĂ©s dans les divers idiomes ou dialectes d'une mĂȘme famille ; le mot n'a de valeur que par ses acceptions traditionnelles. On n'a pas, Ă  ma connaissance, tirĂ© tout le parti possible de cette particularitĂ© de la langue chinoise, au point de vue de l'Ă©tude et de la recherche de la nature rĂ©elle du langage humain. Le mot chinois nous apparaĂźt «comme si», expression naturelle et spontanĂ©e d'une pensĂ©e abstraite Ă©trangĂšre aux circonstances et aux conditions de la vie animale de l'homme, celui-ci, saisissant dans cette pensĂ©e un rapport avec les circonstances et les conditions de sa vie, avait empruntĂ© le son de cette expression pour crĂ©er sa parole raisonnĂ©e.
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Paul-Louis-FĂ©lix Philastre (Le Yi king)
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Oui, partout, oui, toujours, oui, pour combattre les violences et les impostures, oui pour rĂ©habiliter les lapidĂ©s et les accablĂ©s, oui, pour conclure logiquement et marcher droit, oui, pour consoler, pour secourir, pour relever, pour encourager, pour enseigner, oui, pour panser en attendant qu'on guĂ©risse, oui, pour transformer la charitĂ© en fraternitĂ©, l'aumĂŽne en assistance, la fainĂ©antise en travail, l'oisivetĂ© en utilitĂ©, la centralisation en famille, l'iniquitĂ© en justice, le bourgeois en citoyen, la populace en peuple, la canaille en nation, les nations en humanitĂ©, la guerre en amour, le prĂ©jugĂ© en examen, les frontiĂšres en soudures, les limites en ouvertures, les orniĂšres en rails, les sacristies en temples, l'instinct du mal en volontĂ© du bien, la vie en droit, les rois en hommes, oui, pour ĂŽter des religions l'enfer et des sociĂ©tĂ©s le bagne, oui, pour ĂȘtre frĂšre du misĂ©rable, du serf, du fellah, du prolĂ©taire, du dĂ©shĂ©ritĂ©, de l'exploitĂ©, du trahi, du vaincu, du vendu, de l'enchaĂźnĂ©, du sacrifiĂ©, de la prostituĂ©e, du forçat, de l'ignorant, du sauvage, de l'esclave, du nĂšgre, du condamnĂ© et du damnĂ©, oui, nous sommes tes fils, RĂ©volution !
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Victor Hugo (Shakespeare : une vie de génie et d'amertume (French Edition))
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Oui, partout, oui, toujours, oui, pour combattre les violences et les impostures, oui, pour rĂ©habiliter les lapidĂ©s et les accablĂ©s, oui, pour conclure logiquement et marcher droit, oui, pour consoler, pour secourir, pour relever, pour encourager, pour enseigner, oui, pour panser en attendant qu'on guĂ©risse, oui, pour transformer la charitĂ© en fraternitĂ©, l'aumĂŽne en assistance, la fainĂ©antise en travail, l'oisivetĂ© en utilitĂ©, la centralisation en famille, l'iniquitĂ© en justice, le bourgeois en citoyen, la populace en peuple, la canaille en nation, les nations en humanitĂ©, la guerre en amour, le prĂ©jugĂ© en examen, les frontiĂšres en soudures, les limites en ouvertures, les orniĂšres en rails, les sacristies en temples, l'instinct du mal en volontĂ© du bien, la vie en droit, les rois en hommes, oui, pour ĂŽter des religions l'enfer et des sociĂ©tĂ©s le bagne, oui, pour ĂȘtre frĂšre du misĂ©rable, du serf, du fellah, du prolĂ©taire, du dĂ©shĂ©ritĂ©, de l'exploitĂ©, du trahi, du vaincu, du vendu, de l'enchaĂźnĂ©, du sacrifiĂ©, de la prostituĂ©e, du forçat, de l'ignorant, du sauvage, de l'esclave, du nĂšgre, du condamnĂ© et du damnĂ©, oui, nous sommes tes fils, RĂ©volution !
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Victor Hugo (Shakespeare : une vie de génie et d'amertume (French Edition))
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Oui, partout, oui, toujours, oui, pour combattre les violences et les impostures, oui pour rĂ©habiliter les lapidĂ©s et les accablĂ©s, oui, pour conclure logiquement et marcher droit, oui, pour consoler, pour secourir, pour relever, pour encourager, pour enseigner, oui, pour panser en attendant qu'on guĂ©risse, oui, pour transformer la charitĂ© en fraternitĂ©, l'aumĂŽne en assistance, la fainĂ©antise en travail, l'oisivetĂ© en utilitĂ©, la centralisation en famille, l'iniquitĂ© en justice, le bourgeois en citoyen, la populace en peuple, la canaille en nation, les nations en humanitĂ©, la guerre en amour, le prĂ©jugĂ© en examen, les frontiĂšres en soudures, les limites en ouvertures, les orniĂšres en rails, les sacristies en temples, l'instinct du mal en volontĂ© du bien, la vie en droit, les rois en hommes, oui, pour ĂŽter des religions l'enfer et des sociĂ©tĂ©s le bagne, oui, pour ĂȘtre frĂšre du misĂ©rable, du serf, du fellah, du prolĂ©taire, du dĂ©shĂ©ritĂ©, de l'ex- ploitĂ©, du trahi, du vaincu, du vendu, de l'enchaĂźnĂ©, du sacrifiĂ©, de la prostituĂ©e, du forçat, de l'ignorant, du sauvage, de l'esclave, du nĂšgre, du condamnĂ© et du damnĂ©, oui, nous sommes tes fils, RĂ©volution !
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Victor Hugo (Shakespeare : une vie de génie et d'amertume (French Edition))
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Le premier empereur est appelĂ© l'Empereur du Ciel. Il a dĂ©terminĂ© l'ordre du temps qu'il a divisĂ© en dix troncs cĂ©lestes et douze branches terrestres, le tout formant un cycle. Cet empereur vĂ©cut dix-huit mille ans. Le second empereur est l'Empereur de la Terre ; il vĂ©cut aussi dix-huit mille ans : on lui attribue la division du mois en trente jours. Le troisiĂšme empereur est l'Empereur des Hommes. Sous son rĂšgne apparaissent les premiĂšres Ă©bauches de la vie sociale. Il partage son territoire en neuf parties, et Ă  chacune d'elles il donne pour chef un des membres de sa famille. L'histoire cĂ©lĂšbre pour la premiĂšre fois les beautĂ©s de la nature et la douceur du climat. Ce rĂšgne eut quarante-cinq mille cinq cents ans de durĂ©e. Pendant ces trois rĂšgnes qui embrassent une pĂ©riode de quatre-vingt-un mille ans, il n'est question ni de l'habitation, ni du vĂȘtement. L'histoire nous dit que les hommes vivaient dans des cavernes, sans crainte des animaux, et la notion de la pudeur n'existait pas parmi eux. A la suite de quels Ă©vĂ©nements cet Ă©tat de choses se transforma-t-il ? L'histoire n'en dit mot. Mais on remarquera les noms des trois premiers empereurs qui comprennent trois termes, le ciel, la terre, les hommes, gradation qui conduit Ă  l'hypothĂšse d'une dĂ©cadence progressive dans l'Ă©tat de l'humanitĂ©.
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Tcheng-Ki-Tong (Les Chinois peints par eux-mĂȘmes)
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Papa-bobo prĂ©cipitĂ© avec inquiĂ©tude sur mon genou saignant, qui va chercher les mĂ©dicaments et s'installera des heures au chevet de mes varicelle, rougeole et coqueluche pour me lire Les Quatre Filles du docteur March ou jouer au pendu. Papa-enfant, "tu es plus bĂȘte qu'elle", dit-elle. Toujours prĂȘt Ă  m'emmener Ă  la foire, aux films de Fernandel, Ă  me fabriquer une paire d'Ă©chasses et Ă  m'initier Ă  l'argot d'avant la guerre, pĂ©pĂ©dĂ©ristal et autres cezigue pĂąteux qui me ravissent. Papa indispensable pour me conduire Ă  l'Ă©cole et m'attendre midi et soir, le vĂ©lo Ă  la main, un peu Ă  l'Ă©cart de la cohue des mĂšres, les jambes de son pantalon resserrĂ©es en bas par des pinces en fer. AffolĂ© par le moindre retard. AprĂšs, quand je serai assez grande pour aller seule dans les rues, il guettera mon retour. Un pĂšre dĂ©jĂ  vieux Ă©merveillĂ© d'avoir une fille. LumiĂšre jaune fixe des souvenirs, il traverse la cour, tĂȘte baissĂ©e Ă  cause du soleil, une corbeille sous le bras. J'ai quatre ans, il m'apprend Ă  enfiler mon manteau en retenant les manches de mon pull-over entre mes poings pour qu'elles ne boulichonnent pas en haut des bras. Rien que des images de douceur et de sollicitude. Chefs de famille sans rĂ©plique, grandes gueules domestiques, hĂ©ros de la guerre ou du travail, je vous ignore, j'ai Ă©tĂ© la fille de cet homme-lĂ .
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Annie Ernaux (A Frozen Woman)
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La misĂšre est ici une matiĂšre, me dit GĂ©rard. Je suis Ă©tonnĂ© de l'accepter comme tout le monde. Avant de m'y intĂ©grer complĂštement, le ressentiment contre les spoliateurs m'Ă©touffait. Je ne rĂȘvais plus que d'explosifs et de sabotages au risque d'en pĂ©rir, avec mĂȘme l'espoir d'en pĂ©rir. Mais lorsque je rejoignais les miens, tout cela se dissipait. Je ne suis pas dupe de moi-mĂȘme : fils d'officier supĂ©rieur, bien pouvur en diplĂŽmes, mon choix est un artifice, un luxe inverse. Quelqu'un m'a dit que les nantis peuvent en plus s'offrir de la bonne conscience comme on s'offre un vĂȘtement de soie ou une pierre prĂ©cieuse. Il n'a pas tout Ă  fait tort. Je ne sais qu'une chose avec clartĂ© : je n'accepte pas le monde tel qu'il est. J'ai en moi, de ce fait, une insurrection permanente avec laquelle je dois composer. Dans mon labyrinthe, trois issues : la premiĂšre, faire ce pour quoi j'ai Ă©tĂ© programmĂ© : bon salaire, petite famille, l'ordre !?... DeuxiĂšme issue : la rĂ©volte ouverte dont je sens les prĂ©mices en sourde germination. J'apparaĂźtrai alors comme porteur d'idĂ©es rouges et il n'y a pas de pire rĂ©pression que celle qui vous catalogue, elle vous enferme dans votre casier et c'est de nouveau l'ordre. TroisiĂšme issue : la sublimation, on est secourable. Dans le naufrage gĂ©nĂ©ral, on prĂȘte un coin de son Ă©pave Ă  d'autres pour une idĂ©e censĂ©e transcender, cela est aussi une cohĂ©rence, j'y trouve mon compte, faute de mieux. Je viens aux hommes dont je m'occupe pour ĂȘtre aidĂ©. C'est du troc, voilĂ  tout.
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Pierre Rabhi (Du Sahara aux Cévennes : Itinéraire d'un homme au service de la Terre-MÚre)
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Un jour vint se loger, dans une des maisons qui sont sur la place, un homme de talent qui avait roulĂ© dans des abĂźmes de misĂšre ; mariĂ©, surcroĂźt de malheur qui ne nous afflige encore ni l’un ni l’autre, Ă  une femme qu’il aimait ; pauvre ou riche, comme vous voudrez, de deux enfants ; criblĂ© de dettes, mais confiant dans sa plume. Il prĂ©sente Ă  l’OdĂ©on une comĂ©die en cinq actes, elle est reçue, elle obtient un tour de faveur, les comĂ©diens la rĂ©pĂštent, et le directeur active les rĂ©pĂ©titions. Ces cinq bonheurs constituent cinq drames encore plus difficiles Ă  rĂ©aliser que cinq actes Ă  Ă©crire. Le pauvre auteur, logĂ© dans un grenier que vous pouvez voir d’ici, Ă©puise ses derniĂšres ressources pour vivre pendant la mise en scĂšne de sa piĂšce, sa femme met ses vĂȘtements au Mont-de-PiĂ©tĂ©, la famille ne mange que du pain. Le jour de la derniĂšre rĂ©pĂ©tition, la veille de la reprĂ©sentation, le mĂ©nage devait cinquante francs dans le quartier, au boulanger, Ă  la laitiĂšre, au portier. Le poĂšte avait conservĂ© le strict nĂ©cessaire : un habit, une chemise, un pantalon, un gilet et des bottes. SĂ»r du succĂšs, il vient embrasser sa femme, il lui annonce la fin de leurs infortunes. « Enfin il n’y a plus rien contre nous ! » s’écrie-t- il. « Il y a le feu, dit la femme, regarde, l’OdĂ©on brĂ»le. » Monsieur, l’OdĂ©on brĂ»lait. Ne vous plaignez donc pas. Vous avez des vĂȘtements, vous n’avez ni femme ni enfants, vous avez pour cent vingt francs de hasard dans votre poche, et vous ne devez rien Ă  personne. La piĂšce a eu cent cinquante reprĂ©sentations au thĂ©Ăątre Louvois. Le roi a fait une pension Ă  l’auteur. Buffon l’a dit, le gĂ©nie, c’est la patience. La patience est en effet ce qui, chez l’homme, ressemble le plus au procĂ©dĂ© que la nature emploie dans ses crĂ©ations.
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Honoré de Balzac (Illusions perdues; Tome 3 (French Edition))
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Bien du chemin, on le voit, a Ă©tĂ© parcouru depuis que l’esclave de Tunis trouva Ă  Dougga des pierres « engravĂ©es es lettres » qu’il pensait ĂȘtre « puniques, ou carthaginoises, ou bien syriaques ». La famille linguistique Ă  laquelle appartiennent ces vieilles Ă©critures ne fait plus guĂšre de doute aujourd’hui, mais nous sommes encore loin de les avoir dĂ©chiffrĂ©es. Aussi chimĂ©rique qu’elle soit, la perspective d’y parvenir un jour ne doit cesser de nous guider. Elle suppose que nous disposions d’un corpus systĂ©matique qui nous permettrait d’établir des sĂ©ries statistiques comparables Ă  celles qui ont mis Ventris sur la voie du dĂ©chiffrement du linĂ©aire B. Il y a dĂ©jĂ  longtemps que Lionel Galand a appelĂ© de ses vƓux la rĂ©alisation d’un tel corpus. La petite Ă©quipe qui l’entoure s’y emploie, et le livre de Mohamed Aghali et Jeannine Drouin s’inscrivait prĂ©cisĂ©ment dans cet effort collectif. Il faut aussi rassembler des donnĂ©es sur les pĂ©riodes plus anciennes, et notamment sur ce que Werner Pichler appelle la phase transitionnelle, dont nous n’avons encore qu’une vision trĂšs floue. On voit cependant des travaux paraĂźtre sur le sujet, l’article de Werner Pichler et Jean-LoĂŻc Le Quellec que j’ai mentionnĂ© incidemment Ă©tant l’un d’eux. Autre domaine qui demande Ă©galement qu’on s’y applique : les datations. Werner Pichler nous a fait lĂ -dessus des propositions originales, qui demandent encore Ă  ĂȘtre Ă©prouvĂ©es. Il n’est pas le seul, au demeurant, car les travaux d’Abdelaziz El Khayari et d’El Hassan Ezziani sont aussi d’un apport prĂ©cieux. En tout cas, tous les chercheurs que je cite dans cette conclusion – et il y en aurait encore quelques autres – sont totalement immuns au militantisme dont les effets sur les recherches berbĂ©risantes sont si dĂ©lĂ©tĂšres. C’est lĂ  une raison d’espĂ©rer dans l’avenir. [DĂ©chiffrages. Quelques rĂ©flexions sur l’écriture libyco-berbĂšre]
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Dominique Casajus
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Charlotte se trouvait seule ; aucun de ses frĂšres et sƓurs n’était autour d’elle ; elle s’abandonnait Ă  ses rĂ©flexions, qui passaient doucement sa situation en revue. Elle se voyait pour jamais unie Ă  un homme dont elle connaissait l’amour et la fidĂ©litĂ©, Ă  qui elle Ă©tait dĂ©vouĂ©e, dont le calme, la soliditĂ©, semblaient destinĂ©s par le ciel mĂȘme Ă  fonder, pour la vie, le bonheur d’une honnĂȘte femme ; elle sentait ce qu’il serait toujours pour elle et pour sa famille. D’un autre cĂŽtĂ©, Werther lui Ă©tait devenu bien cher ; dĂšs le premier moment oĂč ils avaient appris Ă  se connaĂźtre, la sympathie de leurs caractĂšres s’était rĂ©vĂ©lĂ©e de la maniĂšre la plus heureuse ; leur longue liaison, tant de situations diverses oĂč ils s’étaient trouvĂ©s, avaient fait sur le cƓur de Charlotte une impression ineffaçable. Tous les sentiments, toutes les pensĂ©es qui l’intĂ©ressaient, elle Ă©tait accoutumĂ©e Ă  les partager avec lui, et le dĂ©part de Werther menaçait de faire dans toute son existence un vide, qui ne pourrait plus ĂȘtre comblĂ©. Oh ! si elle avait pu dans ce moment le changer en un frĂšre ! qu’elle se serait trouvĂ©e heureuse !
 Si elle avait osĂ© le marier avec une de ses amies, elle aurait pu espĂ©rer de rĂ©tablir tout Ă  fait la bonne intelligence entre Albert et lui. Elle avait passĂ© en revue toutes ses amies, et trouvait Ă  chacune quelque dĂ©faut ; elle n’en voyait aucune Ă  qui elle eĂ»t donnĂ© Werther volontiers. En faisant toutes’ces rĂ©flexions, elle finit par sentir profondĂ©ment, sans se l’expliquer d’une maniĂšre bien claire, que le secret dĂ©sir, de son cƓur Ă©tait de le garder pour elle, et elle se disait en mĂȘme temps qu’elle ne pouvait, qu’elle ne devait pas le garder ; son Ăąme pure et belle, jusqu’alors si libre et si courageuse, sentit le poids d’une mĂ©lancolie Ă  laquelle est fermĂ©e la perspective du bonheur. Son cƓur Ă©tait oppressĂ©, et un sombre nuage couvrait ses yeux.
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Johann Wolfgang von Goethe (The Sorrows of Young Werther)
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Une nouvelle gĂ©nĂ©ration, donc, subit simplement l'Ă©tat de choses ; elle ne se pose aucun vrai problĂšme, et de la « libĂ©ration » dont elle jouit, elle fait un usage Ă  tous points de vue stupide. Quand cette jeunesse prĂ©tend qu'elle n'est pas comprise, la seule rĂ©ponse Ă  lui donner c'est qu'il n'y a justement rien Ă  comprendre en elle, et que, s'il existait un ordre normal, il s'agirait uniquement de la remettre Ă  sa place sans tarder, comme on fait avec les enfants, lorsque sa stupiditĂ© devient fatigante, envahissante et impertinente. Le soi-disant anticonformisme de certaines attitudes, abstraction faite de leur banalitĂ©, suit du reste une espĂšce de mode, de nouvelle convention, de sorte qu'il s'agit prĂ©cisĂ©ment du contraire d'une manifestation de libertĂ©. Pour diffĂ©rents phĂ©nomĂšnes envisagĂ©s par nous dans les pages prĂ©cĂ©dentes, tels que par exemple le goĂ»t de la vulgaritĂ© et certaines formes nouvelles des mƓurs, on peut se rĂ©fĂ©rer, dans l'ensemble, Ă  cette jeunesse-lĂ  ; en font partie les fanatiques des deux sexes pour les braillards, les « chanteurs » Ă©pileptiques, au moment oĂč nous Ă©crivons pour les sĂ©ances collectives de marionnettes reprĂ©sentĂ©es par les ye-ye sessions, pour tel ou tel « disque Ă  succĂšs » et ainsi de suite, avec les comportements correspondants. L'absence, chez ceux-lĂ , du sens du ridicule rend impossible d'exercer sur eux une influence quelconque, si bien qu'il faut les laisser Ă  eux-mĂȘmes et Ă  leur stupiditĂ© et estimer que si par hasard apparaissent, chez ce type de jeunes, quelques aspects polĂ©miques en ce qui concerne, par exemple, l'Ă©mancipation sexuelle des mineurs et le sens de la famille, cela n'a aucun relief. Les annĂ©es passant, la nĂ©cessitĂ©, pour la plupart d'entre eux, de faire face aux problĂšmes matĂ©riels et Ă©conomiques de la vie fera sans doute que cette jeunesse-lĂ , devenue adulte, s'adaptera aux routines professionnelles, productives et sociales d'un monde comme le monde actuel ; ce qui, d'ailleurs, la fera passer simplement d'une forme de nullitĂ© Ă  une autre forme de nullitĂ©. Aucun problĂšme digne de ce nom ne vient se poser.
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Julius Evola (L'arco e la clava)
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À huit heures et demie du soir, deux tables Ă©taient dressĂ©es. La jolie madame des Grassins avait rĂ©ussi Ă  mettre son fils Ă  cĂŽtĂ© d’EugĂ©nie. Les acteurs de cette scĂšne pleine d’intĂ©rĂȘt, quoique vulgaire en apparence, munis de cartons bariolĂ©s, chiffrĂ©s, et de jetons en verre bleu, semblaient Ă©couter les plaisanteries du vieux notaire, qui ne tirait pas un numĂ©ro sans faire une remarque ; mais tous pensaient aux millions de monsieur Grandet. Le vieux tonnelier contemplait vaniteusement les plumes roses, la toilette fraĂźche de madame des Grassins, la tĂȘte martiale du banquier, celle d’Adolphe, le prĂ©sident, l’abbĂ©, le notaire, et se disait intĂ©rieurement : − Ils sont lĂ  pour mes Ă©cus. Ils viennent s’ennuyer ici pour ma fille. HĂ© ! ma fille ne sera ni pour les uns ni pour les autres, et tous ces gens-lĂ  me servent de harpons pour pĂȘcher ! Cette gaietĂ© de famille, dans ce vieux salon gris, mal Ă©clairĂ© par deux chandelles ; ces rires, accompagnĂ©s par le bruit du rouet de la grande Nanon, et qui n’étaient sincĂšres que sur les lĂšvres d’EugĂ©nie ou de sa mĂšre ; cette petitesse jointe Ă  de si grands intĂ©rĂȘts ; cette jeune fille qui, semblable Ă  ces oiseaux victimes du haut prix auquel on les met et qu’ils ignorent, se trouvait traquĂ©e, serrĂ©e par des preuves d’amitiĂ© dont elle Ă©tait la dupe ; tout contribuait Ă  rendre cette scĂšne tristement comique. N’est-ce pas d’ailleurs une scĂšne de tous les temps et de tous les lieux, mais ramenĂ©e Ă  sa plus simple expression ? La figure de Grandet exploitant le faux attachement des deux familles, en tirant d’énormes profits, dominait ce drame et l’éclairait. N’était-ce pas le seul dieu moderne auquel on ait foi, l’Argent dans toute sa puissance, exprimĂ© par une seule physionomie ? Les doux sentiments de la vie n’occupaient lĂ  qu’une place secondaire, ils animaient trois cƓurs purs, ceux de Nanon, d’EugĂ©nie et sa mĂšre. Encore, combien d’ignorance dans leur naĂŻvetĂ© ! EugĂ©nie et sa mĂšre ne savaient rien de la fortune de Grandet, elles n’estimaient les choses de la vie qu’à la lueur de leurs pĂąles idĂ©es, et ne prisaient ni ne mĂ©prisaient l’argent, accoutumĂ©es qu’elles Ă©taient Ă  s’en passer. Leurs sentiments, froissĂ©s Ă  leur insu mais vivaces, le secret de leur existence, en faisaient des exceptions curieuses dans cette rĂ©union de gens dont la vie Ă©tait purement matĂ©rielle. Affreuse condition de l’homme ! il n’y a pas un de ses bonheurs qui ne vienne d’une ignorance quelconque. Au moment oĂč madame Grandet gagnait un lot de seize sous, le plus considĂ©rable qui eĂ»t jamais Ă©tĂ© pontĂ© dans cette salle, et que la grande Nanon riait d’aise en voyant madame empochant cette riche somme, un coup de marteau retentit Ă  la porte de la maison, et y fit un si grand tapage que les femmes sautĂšrent sur leurs chaises.
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Honoré de Balzac (Eugénie Grandet)
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banquet oifert Ă  un dĂ©putĂ© par ses Ă©lecteurs reconnaissants. La cheminĂ©e est ornĂ©e d’une pendule d’un goĂ»t atrocement troubadour, reprĂ©sentant le templier Bois-Guilbert enlevant une RĂ©becca dorĂ©e sur un cheval argentĂ©. A droite et Ă  gauche de cette odieuse horloge sont placĂ©s deux flambeaux de plaquĂ© sous un globe. Ces magnificences sont l’objet de la secrĂšte envie de plus d’une mĂ©nagĂšre de Pont-de-Arche, et la servante elle-mĂȘme ne les essuie qu’en tremblant. Je ne parle pas de quelques caniches en verre filĂ©, d’un petit saint Jean en pĂąte de sucre, d’un NapolĂ©on en chocolat, d’un cabaret chargĂ© de porcelaines communes et pompeusement installĂ© sur une table ronde, de gravures reprĂ©sentant les Adieux de Fontainebleau, Souvenirs et regrets, la Famille du marin, les Petits Braconniers et autres vulgaritĂ©s du mĂȘme genre. — Concevez-vous rien de pareil ? Je n’ai jamais su comprendre, pour ma part, cet amour du commun et du laid. Je conçois que tout le monde n’ait pas pour logement des Alhambras, des Louvres ou des ParthĂ©nons ; mais il est toujours si facile de ne pas avoir de pendule ! de laisser les murailles nues, et de se priver de lithographies de Maurin ou d’aquatintes de Jazet ! Les gens qui remplissaient ce salon me semblaient, Ă  force de vulgaritĂ©, les plus Ă©tranges du monde ; ils avaient des façons de parler incroyables, et s’exprimaient en style fleuri, comme feu Prudhomme, Ă©lĂšve de Brard et Saint-Omer. Leurs tĂȘtes, Ă©panouies sur leurs cravates blanches, et leurs cols de chemise gigantesques faisaient penser Ă  certains produits de la famille des cucurbitacĂ©s. Quelques hommes ressemblent Ă  des animaux, au lion, au cheval, Ă  l’ñne ; ceux-ci, tout bien considĂ©rĂ©, avaient l’air encore plus vĂ©gĂ©tal que bestial. Des femmes, je n’en dirai rien, m’étant promis de ne jamais tourner en ridicule ce sexe charmant. Au milieu de ces lĂ©gumes humains, Louise faisait l’effet d’une rose dans un carrĂ© de choux. Elle portait une simple robe blanche serrĂ©e Ă  la taille par un ruban bleu ; ses cheveux, sĂ©parĂ©s en bandeaux, encadraient harmonieusement son front pur. Une grosse natte se tordait derriĂšre sa nuque, couverte de cheveux follets et d’un duvet de pĂȘche. Une quakeresse n’aurait rien trouvĂ© Ă  redire Ă  cette mise, qui faisait paraĂźtre d’un grotesque et d’un ridicule achevĂ©s les harnais et les plumets de corbillard. des autres femmes ; il Ă©tait impossible d’ĂȘtre de meilleur goĂ»t. J’avais peur que mon infante ne profitĂąt de la circonstance pour dĂ©ployer quelque toilette excessive et prĂ©tentieuse, achetĂ©e d’occasion. Cette pauvre robe de mousseline qui n’a jamais vu l’Inde, et qu’elle a probablement faite elle-mĂȘme, m’a touchĂ© et sĂ©duit ; je ne tiens pas Ă  la parure. J’ai eu pour maĂźtresse une gitana grenadine qui n’avait pour tout vĂȘtement que des pantoufles bleues et un collier de grains d’ambre ; mais rien ne me contrarie comme un fourreau mal taillĂ© et d’une couleur hostile. Les dandies bourgeois prĂ©fĂ©rant de
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Théophile Gautier (La Croix de Berny: Roman steeple-chase (French Edition))
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C'Ă©tait aussi jour de lessive, et dans les cours les gens Ă©tendaient leurs caleçons sur les cordes Ă  linge pour profiter du soleil. Partout les poulies grinçaient et la chanson sĂ©duisait les mouettes qui s'envolaient des poubelles pour rappliquer en vitesse vers les cordes. Rendues Ă  destination les plus bĂȘtes draguaient les poulies, mais la plupart restaient sur les poteaux et riaient de voir tous ces caleçons sans humains Ă  l'intĂ©rieur. D'autres encore restaient indiffĂ©rentes parce qu'au fond un caleçon sans personne dedans c'est comme un homme ou une femme sans famille, ça flotte au vent et c'est tout.
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Jean-François Beauchemin (Garage Molinari (Littérature d'Amérique) (French Edition))
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A l'inhibition sexuelle rĂ©sultant directement de la fixation aux parents, viennent s'ajouter les sentiments de culpabilitĂ© qui dĂ©rivent de l'Ă©normitĂ© de la haine accumulĂ©e au cours d'annĂ©es de vie familiale. Si cette haine reste consciente elle peut devenir un puissant facteur rĂ©volutionnaire individuel : elle poussera le sujet Ă  rompre les attaches familiales et pourra servir Ă  promouvoir une action dirigĂ©e contre les conditions productrices de cette haine. Si au contraire cette haine est refoulĂ©e, elle donne naissance aux attitudes inverses de fidĂ©litĂ© aveugle et d'obĂ©issance infantile. Ces attitudes constituent bien entendu un lourd handicap pour celui qui veut militer dans un mouvement libĂ©ral ; un individu de ce genre pourra fort bien ĂȘtre partisan d'une libertĂ© complĂšte, et en mĂȘme temps envoyer ses enfants Ă  l'Ă©cole du dimanche, ou continuer Ă  frĂ©quenter l'Ă©glise "pour ne pas faire de peine Ă  ses vieux parents" ; il prĂ©sentera des symptĂŽmes d'indĂ©cision et de dĂ©pendance, sĂ©quelles de la fixation Ă  la famille ; il ne pourra vraiment combattre pour la libertĂ©. Mais la mĂȘme situation familiale peut aussi produire l'individu "nĂ©vrotiquement rĂ©volutionnaire", spĂ©cimen frĂ©quent chez les intellectuels bourgeois. Les sentiments de culpabilitĂ©, liĂ©s aux sentiments rĂ©volutionnaires, en font un militant peu sĂ»r dans un mouvement rĂ©volutionnaire. (p. 140)
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Wilhelm Reich (The Sexual Revolution: Toward a Self-governing Character Structure)
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En somme, la fonction politique de la famille est double : 1. Elle se reproduit elle-mĂȘme en mutilant sexuellement les individus. En se perpĂ©tuant, la famille patriarcale perpĂ©tue la rĂ©pression sexuelle et tout ce qui en dĂ©rive : troubles sexuels, nĂ©vroses, dĂ©mences et crimes sexuels. 2. Elle rend l'individu apeurĂ© par la vie et craintif devant l'autoritĂ©, et renouvelle donc sans cesse la possibilitĂ© de soumettre des populations entiĂšres Ă  la fĂ©rule d'une poignĂ©e de dirigeants. C'est pourquoi la famille revĂȘt pour le conservateur cette signification privilĂ©giĂ©e de rempart de l'ordre social auquel il croit. On s'explique aussi pourquoi la sexologie conservatrice dĂ©fend si opiniĂątrement l'institution familiale. C'est qu'elle "garantit la stabilitĂ© de l'Etat et de la SociĂ©tĂ©", au sens conservateur, rĂ©actionnaire, de ces notions. La valeur attribuĂ©e Ă  la famille devient donc la clĂ© de l'apprĂ©ciation gĂ©nĂ©rale de chaque type d'ordre social. (p. 141)
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Wilhelm Reich (The Sexual Revolution: Toward a Self-governing Character Structure)
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Pour l'homme de loi, le mariage est l'union de deux personnes de sexe opposĂ© fondĂ©e sur un document officiel ; pour le psychiatre, c'est un lien affectif fondĂ© sur une union sexuelle, accompagnĂ© d'habitude d'un dĂ©sir de paternitĂ©. Pour le psychiatre, il n'y a pas de mariage dĂšs lors que les partenaires possĂšdent simplement les papiers, mais ne vivent pas ensemble. L'acte de mariage n'est pas en lui-mĂȘme un mariage. Il y a mariage pour le psychiatre, lorsque deux individus de sexe opposĂ© s'aiment, s'occupent l'un de l'autre, vivent ensemble et, pour la progĂ©niture, font de cette union une famille. Pour le psychiatre, le mariage est une union rĂ©elle et pratique de nature sexuelle, sans considĂ©ration d'une Ă©ventuelle inscription sur les registres d'Ă©tat civil. Pour le psychiatre, l'acte de mariage n'est que la confirmation officielle d'une relation sexuelle dĂ©cidĂ©e, entreprise et vĂ©cue par les partenaires ; il considĂšre que ce sont les partenaires, et non les reprĂ©sentants de la loi, qui font qu'un mariage est ou n'est pas. (p. 188)
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Wilhelm Reich (The Sexual Revolution: Toward a Self-governing Character Structure)
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Dans une rĂ©gion oĂč les descendants des bourreaux et dei victimes vivent ensemble, dans des villages oĂč les familles sont liĂ©es, oĂč tout le monde se connaĂźt, les histoires de sauvetage sont nĂ©cessaires. Elles permettent la rĂ©conciliation.
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Laure Marchand (Le fantÎme arménien)
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« J’imagine que vous avez dĂ©jĂ  appris, par les journaux ou la radio, la nouvelle douloureuse de la mort de RenĂ© GuĂ©non, survenue dans la nuit du 7 au 8 janvier. J’ai reçu votre lettre le 8 janvier en mĂȘme temps que la nouvelle de son agonie. Le jour suivant j’apprenais qu’il Ă©tait dĂ©cĂ©dĂ©. Il souffrait depuis plusieurs mois et avait cessĂ© toutes ses correspondances vers la fin novembre. Il souffrait d’un ƓdĂšme Ă  une jambe, causĂ© par des rhumatismes. En dĂ©cembre le danger semblait complĂštement Ă©cartĂ©, mais l’empoisonnement de son sang lui causa un abcĂšs Ă  la gorge et il semble que cela ait accĂ©lĂ©rĂ© sa fin, si cela n’en fut pas la cause. Il y a eu des moments durant ses derniers mois oĂč, comme je vous le disais, il Ă©tait clair que je le dĂ©rangeais et que je le fatiguais ; sa rĂ©sistance avait bien diminuĂ©. Mais il Ă©tait lucide jusqu’à ses derniers instants. « Voici quelques dĂ©tails bien touchants : durant ses derniers jours, il semble qu’il savait qu’il allait mourir, et dans l’aprĂšs-midi du 7 janvier il performa un dhikr trĂšs intense, soutenu de chaque cĂŽtĂ© par son Ă©pouse et un membre de sa famille. Les femmes Ă©taient fatiguĂ©es et s’épuisĂšrent avant lui. Elles racontent que ce jour lĂ , sa sueur avait l’odeur du parfum de fleurs. Finalement, il leur demanda avec insistance la permission de mourir, ce qui montre bien qu’il pouvait choisir le moment de sa mort. Les femmes le suppliĂšrent de rester en vie plus longtemps. Finalement, il demanda Ă  son Ă©pouse : « Ne puis-je mourir maintenant ? J’ai tellement souffert ! » Elle lui rĂ©pondit en acquiesçant : « Avec la protection de Dieu ! » Il mourut alors presque immĂ©diatement, aprĂšs qu’il fit une ou deux invocations de plus ! « Quelques dĂ©tails de plus : son chat, qui semblait en parfaite santĂ©, a commencĂ© Ă  gĂ©mir et mourut quelques heures plus tard. Le jour de sa mort, RenĂ© GuĂ©non avait rendu son Ă©pouse perplexe en lui disant qu’aprĂšs son dĂ©cĂšs elle devait laisser sa chambre inchangĂ©e. Personne ne devait toucher ses livres ou ses papiers. Il souligna qu’autrement il ne serait pas capable de la voir, elle et leurs enfants, mais dans cette chambre non perturbĂ©e il demeurerait assis Ă  son bureau et il pourrait continuer Ă  les voir, mĂȘme si eux ne pourraient le voir ! » – Michel VĂąlsan, lettre Ă  Vasile Lovinescu, 18 juin 1951.
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Michel VĂąlsan
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Les dieux les plus populaires chez les samouraïs étaient FudÎ-myÎÎ et Hachiman. Le premier est l'une des principales divinités du bouddhisme, symbole de la maßtrise de la passion. ParticuliÚrement vénéré par la secte Shingon, il a le pouvoir de transmuter la colÚre en slut. Il est représenté debout sur un rocher, entouré de flammes, une épée dont la poignée figure un vajra dans la main droite, un lasso dans la gauche.[...] Hachiman, généralement connu sous le nom d'Hachiman Daibosatsu, est souvent dit "dieu de la guerre" ; il avait par conséquent une signification toute particuliÚre pour les samouraïs. Plus précisement il était le dieu du tir à l'rc et de la guerre et apparaissait aussi bien dans le shintoïsme que dans le bouddhisme. Il est considéré comme le protecteur du Japon, de la famille impériale ainsi que d'autres clans, tel celui des Minamoto.
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SamouraĂŻ, de la guerre Ă  la voie des arts
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MARIE-LOUISE. [
] J’ai lu dans le SĂ©lection, l’aut’jour, qu’une famille c’est comme une cellule vivante, que chaque membre de la famille doit contribuer Ă  la vie de la cellule
 Cellule mon cul
 Ah! Oui, pour ĂȘtre une cellule, c’est une cellule, mais pas de c’te sorte-lĂ ! Nous autres, quand on se marie, c’est pour ĂȘtre tu-seuls ensemble. ToĂ© [LĂ©opold], t’es tu-seule, ton mari Ă  cĂŽtĂ© de toĂ© est tu-seul, pis tes enfants sont tu-seuls de leur bord
 Pis tout le monde se regarder comme chien et chat
 Une gang de tu-seuls ensemble, c’est ça qu’on est!
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Michel Tremblay (À toi, pour toujours, ta Marie-Lou)
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En 1543, un orage força un vaisseau chinois à se réfugier au large de l'ßle de Tanegashima au sud de Kyushu. A bord se trouvaient 3 marchands aventuriers portugais munis de leurs pistolets. Ils attirÚrent l'attention du Daimyo local qui parvint à acheter une arme et à la donner à son armurier pour la faire copier. Le seigneur demanda à un de ses vassaux d'apprendre auprÚs des marins chinois la fabrication de la poudre. Il distribua des exemplaires de ce pistolet (teppÎ) en cadeau à sa famille. Le savoire-faire requis pour la production de cette arme se répandit dans tout le pays.
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SamouraĂŻ, de la guerre Ă  la voie des arts
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Quand une ferme et ses habitants connaissent une crise grave, l'une des rĂ©ponses possibles est la sorcellerie. Il est communĂ©ment admis (du moins en privĂ©, car en public on le dĂ©savoue) d'invoquer les "sorts" pour expliquer une catĂ©gorie particuliĂšre de malheurs, ceux qui se rĂ©pĂštent sans raison dans une exploitation : les bĂȘtes et les gens deviennent stĂ©riles, tombent malades ou meurent, les vaches avortent ou tarissent, les vĂ©gĂ©taux pourrissent ou sĂšchent, les bĂątiments brĂ»lent ou s'effondrent, les machines se dĂ©traquent, le ventes ratent... Les fermiers ont beau recourir aux spĂ©cialistes — mĂ©decin, vĂ©tĂ©rinaire, mĂ©canicien... —, ceux-ci dĂ©clarent n'y rien comprendre. Tous ces malheurs sont considĂ©rĂ©s comme une perte de "force" pour le chef d'exploitation et de famille. C'est Ă  lui seul que s'adresse l'annonce rituelle de l'Ă©tat d'ensorcellement — "N'y en aurait-il pas, par hasard, qui te voudraient du mal ?" —, c'est lui qu'on dit ensorcelĂ©, mĂȘme s'il ne souffre personnellement de rien. Vaches, betteraves, tracteurs, enfants, porcheries, Ă©pouses et jardins ne sont jamais atteints pour eux-mĂȘmes, mais pour leur relation au chef d'exploitation et de famille, parce que ce sont ses cultures, ses bĂȘtes, ses machines, sa famille. Bref, ses possessions.
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Jeanne Favret-Saada (DĂ©sorceler (PENSER-REVER) (French Edition))
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Le vent s’était calmĂ© ; la pluie, elle, arriva, fine et presque chaude. Elle s’assit sur un petit muret de pierres, le regard tournĂ© vers les vagues. Elles lui rappelĂšrent soudain les tumultes qui l’avaient dĂ©vastĂ©e il y a de cela quelques mois. Des coups pareils Ă  cette mer qui frappe le littoral, qui dĂ©vore le sable avant de se retirer aussi vite qu’elle Ă©tait venue. La sĂ©paration. Les cris, les larmes. La dĂ©pression. Les projets d’aller vivre ensemble en Bretagne, de fonder une famille. Et puis l’éclat. Comme du verre qui se brise, un rĂȘve qui s’échoue.
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Laura P. Sikorski
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Un nouvel Ă©lĂšve de treize ans, qui a dĂ©testĂ© la classe toute sa vie, arrive Ă  Summerhill et flĂąne pendant des semaines. Enfin, mort d'ennui, il vient me voir et me demande : "Dois-je aller en classe ?" Je rĂ©ponds : "Cela ne me regarde pas", parce que c'est Ă  lui seul qu'il appartient de dĂ©couvrir ses besoins intĂ©rieurs. Mais Ă  un autre je rĂ©pliquerai : "Oui, c'est une idĂ©e", parce que sa vie scolaire et sa vie de famille, basĂ©es toutes deux sur des emplois du temps stricts l'ont rendu incapable de dĂ©cider, et je dois lui laisser le temps de dĂ©velopper de la confiance en lui-mĂȘme. (p. 368)
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A.S. Neill (Summerhill: A Radical Approach to Child Rearing)
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-Parce que nous, on s'aime. Et on forme une famille, tous les quatre. On est le clan Costello. Tu sais ce que disait Shakespeare ? "L'amour rampe, s'il ne peut marcher." Tu sais ce que ça signifie ? -Que l'amour est plus fort que tout ? -Exactement. C'est pour ça que tu n'as rien à craindre.
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Guillaume Musso
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Peut-ĂȘtre faudrait-il, par exemple, comparer les trajectoires scolaires, sociales, professionnelles Ă  l'intĂ©rieur d'une mĂȘme famille, entre un gay ou une lesbienne et ses frĂšres et sƓurs hĂ©tĂ©rosexuels. Pour repĂ©rer comment la "dĂ©viance" sexuelle peut conduire Ă  une dĂ©viation de la trajectoire scolaire et sociale, et comment le sentiment plus ou moins prĂ©coce de la "diffĂ©rence" peut entraĂźner ou nĂ©cessiter un processus plus gĂ©nĂ©ral de diffĂ©renciation de soi d'avec les autres. (p. 51)
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Didier Eribon (Insult and the Making of the Gay Self (Series Q))
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] la subversion est toujours partielle et localisĂ©e. Elle ne peut ĂȘtre pensĂ©e que relationnellement : liĂ©e Ă  un contexte, Ă  une situation, Ă  une institution. La subversion subvertit quelque chose, Ă  un moment donnĂ©, ou bien n'est rien du tout. Par consĂ©quent, il faut se demander sur quel point opĂšre une "subversion" et ce qu'elle dĂ©stabilise. Et chercher Ă  savoir ce qui, dans chaque situation, est le plus "subversif". Il apparaĂźt alors clairement que, dans certains cas, l'aspiration au "conformisme" est plus dĂ©stabilisatrice et peut se rĂ©vĂ©ler bien plus subversive que toutes les proclamations rĂ©volutionnaires. L'on constate mĂȘme aujourd'hui que ceux qui dĂ©fendent l'ordre social (ou l'"ordre symbolique") contre les revendications du droit au mariage homosexuel peuvent, Ă  l'inverse, parfaitement ignorer les comportements qui se croient subversifs, ou mĂȘme, chez les plus "libĂ©raux" d'entre eux, les apprĂ©cier et les encourager comme un ailleurs exotique dans lequel ils aimeraient cantonner les gays et les lesbiennes plutĂŽt que les laisser revendiquer l'accĂšs Ă  l'Ă©galitĂ©. La "subversion" est dĂ©sormais concĂ©dĂ©e aux gays et aux lesbiennes, Ă  condition qu'ils n'en sortent pas. Ce qui tendrait Ă  montrer que ce qui est subversif aujourd'hui, c'est de refuser ce rĂŽle assignĂ© et attendu socialement. La dĂ©nonciation obsessionnelle, au dĂ©but des annĂ©es quatre-vingt-dix en France, du "communautarisme" (c'est-Ă -dire des "espaces de libertĂ©" dont parlait Foucault) a bien vite cĂ©dĂ© la place Ă  la dĂ©nonciation acharnĂ©e, et de toute Ă©vidence bien plus dĂ©cisive pour les dĂ©fenseurs de l'ordre Ă©tabli, des revendications, pourtant "universalistes", du droit au mariage, Ă  la parentĂ©, Ă  la famille (cette demande d'ĂȘtre reconnus par les valeurs Ă©tablies dont Foucault disait qu'elle Ă©tait bien plus "folle"). Et l'on voit mĂȘme les deux accusations coexister dans les mĂȘmes discours, au dĂ©triment de toute cohĂ©rence ou de toute logique : ne restez pas dans les marges, n'entrez pas dans la norme ; ne soyez pas dehors, ne soyez pas dedans
 Bref : disparaissez, on ne veut plus entendre parler de vous. (p. 194-195)
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Didier Eribon (Insult and the Making of the Gay Self (Series Q))
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Il y eut une tension de pensĂ©e entre un taoĂŻsme et un bouddhisme d’une part, soucieux de dĂ©livrer l’humain des misĂšres du corps et du monde, et un confucianisme d’autre part, attentif Ă  dĂ©finir l’humain par rapport Ă  tous ses humbles liens (pays, corps, famille). Autant le taoĂŻsme prĂȘche le dĂ©tachement et la rĂ©signation du sage solitaire (on l’a vu avec Tchouang Tseu qui prĂ©fĂ©rait continuer Ă  traĂźner sa queue dans la gadoue plutĂŽt que d’accepter une importante fonction qui l’aurait asservi), autant le confucianisme, qui prĂŽne la vigilance morale et politique, est une philosophie de l’engagement. Nous tenons lĂ  les deux pĂŽles opposĂ©s de l’attitude du philosophe vis-Ă -vis du pouvoir politique et dont on trouve en Europe des analogues : ainsi l’épicurien se dĂ©finit-il comme dĂ©finitivement dĂ©tachĂ© des affaires humaines considĂ©rĂ©es comme vaines, tandis que le stoĂŻcien se considĂšre comme un citoyen du monde (cosmopolite).
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Christian Godin (La Philosopie Pour Les Nuls)
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Une nouvelle variĂ©tĂ© de fruits Au cours d’un repas, Toto s’interroge : - Dis-moi, Papa, les abricots, ça n’a pas de pattes ? - Bien sĂ»r que non, Toto ! rĂ©pond Papa Ă©tonnĂ©. - Eh bien, je pense que tu viens de manger une bestiole parfum abricot ! 74) La politesse À la fin du repas, Toto a encore faim : - Maman, je peux ravoir de la tarte ? - Et qu’est-ce qu’on dit, Toto ? demande Maman agacĂ©e. S’il... - S’il en reste, bien sĂ»r ! dit Toto 75) L’estomac mal en point Toute la famille se met Ă  table. Comme c’est l’anniversaire de Papa, Maman a prĂ©parĂ© un gĂąteau pour l’occasion. Alors que tout le monde commence Ă  manger l’entrĂ©e, Toto, lui, entame le gĂąteau : - Tu peux m’expliquer ce que tu fais, Toto ? demande
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100blagues.fr (500 blagues de Toto et histoires drĂŽles: Un moment de pure rigolade ! (100blagues.fr t. 8) (French Edition))
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Uther Ă©tait jeune enfant encore, lorsque la nouvelle du sac de Rome par les Goths parvint en Bretagne. Pour certains, et mĂȘme pour la plupart de ses compatriotes, la Ville n’était qu’un maĂźtre lointain, surtout pourvoyeur d’impĂŽts et de corvĂ©es. Pour d’autres par contre, Rome reprĂ©sentait la prĂ©sence vivante d’une grandeur touchant au cosmique, une source jaillissante de civilisation qui soudain s’était tarie.Dans les vertes campagnes de l’üle, bien entendu, cela ne changea rien de prime abord Ă  la vie quotidienne, ou si peu. Certes, les quelques lĂ©gions s’en Ă©taient allĂ©es sur le continent dĂ©fendre ce qu’il restait de la citĂ© impĂ©riale, mais l’alternance des saisons ne s’en trouvait pas perturbĂ©e pour autant, pas plus que celle des moissons. Dans les villes, les vieilles familles tentaient de grappiller le pouvoir abandonnĂ© par ceux qui gouvernaient jusqu’alors au nom des distants et faibles cĂ©sars, et se livraient Ă  d’insidieuses luttes d’influence.
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Alex Nikolavitch (Trois coracles cinglaient vers le couchant)
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Elle y Ă©voque Ă  merveille ce malaise que l’on ressent lorsqu’on revient chez ses parents aprĂšs avoir quittĂ© non seulement le domicile familial mais aussi la famille et le monde auxquels, malgrĂ© tout, on continue d’appartenir, et ce sentiment dĂ©routant d’ĂȘtre Ă  la fois chez soi et dans un univers Ă©tranger
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Didier Eribon (Retour à Reims: Une théorie du sujet (Histoire de la Pensée) (French Edition))
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Que dit Keanu Reeves dans Portrait crachĂ© d’une famille modĂšle, dĂ©jà ? « Il vous faut un permis pour acheter un chien, il vous en faut un pour conduire une voiture. Nom de Dieu, mĂȘme pour attraper un poisson, il vous faut un permis ! »
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Robert Dugoni (Fausses pistes (Les enquĂȘtes de Tracy Crosswhite #7))
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Maintenant l’empire a Ă©tĂ© pacifiĂ© ; les lois et les ordonnances Ă©manent d’un seul ; le peuple et les chefs de famille s’appliquent aux travaux de l’agriculture et de l’industrie ; les classes supĂ©rieures s’instruisent des lois et des ordonnances, des interdictions et des dĂ©fenses. Cependant les maĂźtres-lettrĂ©s ne prennent pas modĂšle sur le prĂ©sent, mais Ă©tudient l’antiquitĂ© afin de dĂ©nigrer l’époque actuelle ; ils jettent le doute et le trouble parmi les tĂštes noires. Le conseiller, votre sujet (Li) Se, se dissimulant qu’il s’expose Ă  la mort, dĂźt : Dans l’antiquitĂ©, l’empire Ă©tait morcelĂ© et troublĂ© ; il ne se trouvait personne qui pĂ»t l’unifier ; c’est pourquoi les seigneurs rĂ©gnaient’ simultanĂ©ment. Dans leurs propos, (les lettrĂ©s) parlent’ tous de l'antiquitĂ© afin de dĂ©nigrer le temps prĂ©sent ; ils colorent des faussetĂ©s afin de mettre la confusion dans ce qui est rĂ©el : ces hommes font valoir l’excellence de ce qu’ils ont appris dans leur Ă©tude privĂ©e afin de dĂ©nigrer ce qu’a instituĂ© Votre MajestĂ©. Maintenant que le souverain empereur possĂšde l’empire dans son ensemble, qu’il a distinguĂ© le noir du blanc et qu’il a imposĂ© l’unitĂ©, ils mettent en honneur leurs Ă©tudes privĂ©es et tiennent des conciliabules. Ces hommes qui condamnent les lois et les instructions, dĂšs qu'ils apprennent qu'un Ă©dit a Ă©tĂ© rendu, s'empressent de le discuter chacun d'aprĂšs ses propres principes; lorsqu'ils sont Ă  la cour, ils dessape prouvent dans leur for intĂ©rieur ; lorsqu'ils en sont sortis, ils dĂ©libĂšrent dans les rues; louer le souverain, ils estiment que c'est (chercher) la rĂ©putation; s'attacher Ă  des principes extraordinaires, ils pensent que c'est le plus haut mĂ©rite ; ils entraĂźnent le bas peuple Ă  forger des calomnies. Les choses Ă©tant ainsi, si on ne s’y oppose pas, alors en haut la situation du souverain s’abaissera, tandis qu’en bas les associations se fortifieront. Il est utile de porter une dĂ©fense. Votre sujet propose que les histoires officielles, Ă  l’exception des MĂ©moires de Tshin, soient toutes brĂ»lĂ©es : sauf les personnes qui ont la charge de lettrĂ©s au vaste savoir, ceux qui dans l’empire se permettent de cacher le Che (King), le Chou (King) ou les discours des Cent Ă©coles, devront tous aller auprĂšs des autoritĂ©s locales civiles et militaires pour qu’elles les brĂ»lent. Ceux qui oseront discuter entre eux sur le Che (King) et le Chou (King) seront (mis Ă  mort et leurs cadavres) exposĂ©s sur la place publique ; ceux qui se serviront de l’antiquitĂ© pour dĂ©nigrer les temps modernes seront mis Ă  mort avec leur parentĂ©. Les fonctionnaires qui verront ou apprendront (que des personnes contreviennent Ă  cet ordre), et qui ne les dĂ©nonceront pas, seront impliquĂ©s dans leur crime. Trente jours aprĂšs que l’édit aura Ă©tĂ© rendu, ceux qui n’auront pas bruie (leurs livres) seront marquĂ©s et envoyĂ©s aux travaux forcĂ©s. Les livres qui ne seront pas proscrits seront ceux de mĂ©decine et de pharmacie, de divination par la tortue et achillĂ©e, d’agriculture et d’arboriculture ordonnances, qu’ils prennent pour maĂźtres les fonctionnaires. » Le dĂ©cret fat : « ApprouvĂ©. »
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Sima Qian
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Je le déteste ! C'est toi que j'aimais ! C'est avec toi que je voulais faire ma vie, fonder une famille.
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Kiera Cass (The Selection (The Selection, #1))
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Note culinaire : quand une police réduit un manifestant en guacamole, ça se fait sans avocat.
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Fred Dubé (L'apocalypse durable: Pamphlet à l'usage des écoanxieux pour radicaliser leur famille (French Edition))
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...pour la premiĂšre fois et tous autant qu'ils Ă©taient, ils eurent l'impression d'avoir une vraie famille. Mieux qu'une vraie d'ailleurs, une choisie, une voulue, une pour laquelle ils s'Ă©taient battus et qui ne leur demandait rien d'autre en Ă©change que d'ĂȘtre heureux ensemble. MĂȘme pas heureux d'ailleurs ils n'Ă©taient plus si exigeants. D'ĂȘtre ensemble, c'est tout. Et dĂ©jĂ  c'Ă©tait inespĂ©rĂ©.
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Anna Gavalda (Ensemble, c'est tout Audiobook PACK [Book + 2 CD MP3 - Abridged text])
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À la fin du seiziĂšme siĂšcle, un moine d’Italie, Campanella, dans le fond d’une prison, imagine une nouvelle humanitĂ©. La communautĂ© des biens, l’abolition de la famille, du foyer domestique, de la patrie, de la nationalitĂ©, l’agriculture pratiquĂ©e en commun, la hiĂ©rarchie de haut en bas, la distribution des richesses suivant la capacitĂ© et le travail de chacun, la papautĂ© au faĂźte ; telle est l’utopie catholique dans son expression la plus nue. Le monastĂšre en est le fond. Campanella dit lui-mĂȘme qu’il l’emprunte Ă  l’Église ; et, pour rĂ©aliser la monarchie du Christ, il demande le bras sĂ©culier de l’Espagne. L’idĂ©e grande qui saisit dans cette rĂ©publique idĂ©ale, est le principe de l’association, l’ñme du catholicisme ; mais, d’autre part, que devient l’individu ? il n’existe pas. Au contraire, voici dans une Ăźle dĂ©serte, un homme, Robinson, jetĂ©, par le naufrage, sur un rocher. Nu, sans dĂ©fense, il ne lui reste que la Bible ; il est seul, et il tire tout de lui-mĂȘme et du livre sacrĂ© ; c’est l’extrĂ©mitĂ© et l’utopie du protestantisme. Entre ces deux rĂȘves, le monde cherche son chemin.
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Edgar Quinet (Le Christianisme Et La Révolution Française (Classic Reprint) (French Edition))
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Il y avait des femmes, elles Ă©taient lĂ , je les connaissais, leurs familles les poussaient dans des institutions, elles on reçu des chocs Ă©lectriques. Dans les annĂ©es 50 si tu Ă©tais un homme tu pouvais ĂȘtre un rebelle, mais si tu Ă©tais une femme ta famille te bloquait. Il y eut certaines exceptions, je les connaissais, un jour quelqu'un Ă©crira sur elles.
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Gregory Corso
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D’aucuns s’interrogent sur la passive acceptation de fait de ce flot continu, depuis quarante ans, de nouveaux occupants du territoire qui s’y installent Ă  demeure avec leur famille, y Ă©tablissent leur descendance, en transforment radicalement l’aspect et celui de nos rues et sont trĂšs exactement, en fait, ce que le pays s’est battu pendant quinze siĂšcles pour Ă©viter Ă  tout prix. Ce que l’AlgĂ©rie indĂ©pendante de 1962 n’a pas envisagĂ© un instant d’accepter, la prĂ©sence sur son sol de dix pour cent de reprĂ©sentants d’une autre culture, d’une autre civilisation, d’autres groupes ethniques, Ă©trangers Ă  sa religion, Ă©trangers Ă  sa langue (dans une certaine mesure, car nombre de Français d’AlgĂ©rie, appartenant Ă  des familles parfois fixĂ©es sur place depuis plus d’un siĂšcle, on l’a rappelĂ©, parlaient arabe), la France, elle, ou en tout cas ses autoritĂ©s mĂ©diatiques et officielles, l’accepte d’un cƓur lĂ©ger, et sous une forme nettement renforcĂ©e, mĂȘme, car les dix pour cent d’hier sont les quinze ou vingt pour cent d’aujourd’hui et les cinquante pour cent de demain, nous venons de le voir, du fait de la pĂ©rennitĂ© du flux entrant, d’une part, et d’autre part du diffĂ©rentiel des taux de fĂ©conditĂ© — bien entendu niĂ©.
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Renaud Camus (Le grand remplacement)
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Mais il faut le voir Ă  table comme il la regarde quand elle brille, ses yeux d'animal subjuguĂ©. D'oĂč vient-elle donc cette crĂ©ature ? Pr les mots dans sa bouche, ces idĂ©es qui lui passent par la cervelle, son insatisfaction tout le temps, son intraitable enthousiasme, ce dĂ©sir d'aller voir ailleurs, de marquer les distances, cet Ă©lan qui frise l'injure parfois? Ou va-t-elle chercher tout ça ? Alors, quand leur fille a besoin de sous pour un voyage de classe ou acheter des livres, Mireille et Jean ne rechignent pas. Ils raquent. Ils font ce qu'il faut. C'est leur terrible mĂ©tier de parents, donner Ă  cette gamine les moyens de son Ă©vasion. On a si peu de raison de se rĂ©jouir dans ces endroits qui n’ont ni la mĂšre ni la Tour Eiffel, ou dieu est mort comme partout oĂč la soirĂ©e s’achĂšvent Ă  20 heures en semaine et dans les talus le week-end Car elle et Jeannot savent qu'ils ne peuvent plus grand-chose pour elle. Ils font comme si, mais ils ne sont plus en mesure de faire des choix Ă  sa place. Ils en sont rĂ©duits ça, faire confiance, croiser les doigts, espĂ©rer quils l'ont Ă©levĂ©e comme il faut et que ça suffira. L'adolescence est un assassinat prĂ©mĂ©ditĂ© de longue date et le cadavre de leur famille telle qu'elle fut git dĂ©jĂ  sur le bord du chemin. Il faut dĂ©sormais rĂ©inventer des rĂŽles, admettre des distances nouvelles, composer avec les monstruositĂ©s et les ruades. Le corps est encore chaud. Il tressaille. Mais ce qui existait, l'enfance et ses tendresses Ă©videntes, le rĂšgne indiscutĂ© des adultes et la gamine pile au centre, le cocon et la ouate, les vacances Ă  La Grande-Motte et les dimanches entre soi, tout cela vient de crever. On n'y reviendra plus. Et puis il aimait bien aller Ă  l'hĂŽtel, dont elle rĂ©glait toujours la note. Il apprĂ©ciait la simplicitĂ© des surfaces, le souci ergonome partout, la distance minime entre le lit et la douche, l'extrĂȘme propretĂ© des serviettes de bain, le sol neutre et le tĂ©lĂ©viseur suspendu, les gobelets sous plastique, le cliquetis prĂ©cis de l'huisserie quand la porte se refermait lourdement sur eux, le code wifi prĂ©cisĂ© sur un petit carton Ă  cĂŽtĂ© de la bouilloire, tout ce confort limitĂ© mais invariable. À ses yeux, ces chambres interchangeables n'avaient rien d'anonyme. Il y retrouvait au contraire un territoire ami, elle se disait ouais, les mecs de son espĂšce n'ont pas de rĂ©pit, soumis au travail, paumĂ©s dans leurs familles recomposĂ©es, sans mĂȘme assez de thune pour se faire plaisir, devenus les cons du monde entier, avec leur goĂ»t du foot, des grosses bagnoles et des gros culs. AprĂšs des siĂšcles de rĂšgne relatif, ces pauvres types semblaient bien gĂȘnĂ©s aux entournures tout Ă  coup dans ce monde qu'ils avaient jadis cru taillĂ© Ă  leur mesure. Leur nombre ne faisait rien Ă  l'affaire. Ils se sentaient acculĂ©s, passĂ©s de mode, fonciĂšrement inadĂ©quats, insultĂ©s par l'Ă©poque. Des hommes Ă©levĂ©s comme des hommes, basiques et fĂȘlĂ©s, une survivance au fond. Toute la journĂ©e il dirigeait 20 personnes, gĂ©rait des centaines de milliers d'euros, alors quand il fallait rentrer Ă  la maison et demander cent fois Ă  Mouche de ranger ses chaussettes, il se sentait un peu sous employĂ©. Effectivement. Ils burent un pinot noir d'Alsace qui les dĂ©rida et, dans la chaleur temporaire d'une veille d'enterrement, se retrouvĂšrent. - T'aurais pu venir plus tĂŽt, dit GĂ©rard, aprĂšs avoir mis les assiettes dans le lave-vaisselle. Julien, qui avait un peu trop bu, se contenta d'un mouvement vague, sa tĂȘte dodelinant d'une Ă©paule Ă  l'autre. C'Ă©tait une concession bien suffisante et le pĂšre ne poussa pas plus loin son avantage. Pour motiver son petit frĂšre, Julien a l'idĂ©e d'un entraĂźnement spĂ©cial, qui dĂ©bute par un lavage de cerveau en rĂšgle. Au programme, Rocky, Les Chariots de feu, KaratĂ© Kid, et La Castagne, tout y passe. À chaque fois, c'est plus ou moins la mĂȘme chose : des acteurs torse nu et des sĂ©quences d'entraĂźnement qui transforment de parfaits losers en machines Ă  gagner.
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Nicolas Mathieu (Connemara)
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Une communauté formée de personnes qui se considÚrent comme une famille, qui avance aves ses fans et non par les succés dont témoigneraient les chiffres, ni par les preuves que constitueraient les récompenses accumulées. Ou le processus par lequel des individus forment une communauté et partagent joies et peines. Le passé, le présent et l'avenir de BTS.
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Myeongseok Kang (Beyond The Story: 10-Year Record of BTS)
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DevisMutuelleEnLigne.info est votre ressource en ligne pour trouver la meilleure mutuelle adaptĂ©e Ă  vos besoins. Nous vous aidons Ă  naviguer dans le monde complexe des assurances santĂ© en vous fournissant des informations dĂ©taillĂ©es et des comparaisons de diffĂ©rentes offres. Que vous recherchiez une couverture pour vous-mĂȘme, votre famille ou votre entreprise, notre objectif est de rendre le processus aussi simple que possible.
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Devis Mutuelle En Ligne
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Mais, grand-frÚre, nous le savons tous les deux que ça ne veut rien dire, faire son deuil, que c'est une expression pour les magazines, on continue à marcher avec nos morts sur les épaules, avec nos ombres, et rien d'autre. Nous le savons que, chaque matin, il faut se rassembler, se lever, se mettre en marche, quoi qu'il en coûte. Que la douleur est un archipel dont on n'a jamais fini d'explorer les passes et les courants. Qu'elle est inépuisable. Lente, féroce et patiente comme un fauve.
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Gaëlle Josse (La nuit des pÚres)