Ta Voix Quotes

We've searched our database for all the quotes and captions related to Ta Voix. Here they are! All 46 of them:

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You are my Muse..." ~I Belong to You (Mon Coeur S'Ouvre A Ta Voix)
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Matthew J. Bellamy
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Ta voix, tes yeux, tes mains, tes lĂšvres, Nos silences, nos paroles, La lumiĂšre qui s’en va, la lumiĂšre qui revient, Un seul sourire pour nous deux, Par besoin de savoir, j’ai vu la nuit crĂ©er le jour sans que nous changions d’apparence, Ô bien-aimĂ© de tous et bien-aimĂ© d’un seul, En silence ta bouche a promis d’ĂȘtre heureuse, De loin en loin, ni la haine, De proche en proche, ni l’amour, Par la caresse nous sortons de notre enfance, Je vois de mieux en mieux la forme humaine, Comme un dialogue amoureux, le cƓur ne fait qu’une seule bouche Toutes les choses au hasard, tous les mots dits sans y penser, Les sentiments Ă  la dĂ©rive, les hommes tournent dans la ville, Le regard, la parole et le fait que je t’aime, Tout est en mouvement, il suffit d’avancer pour vivre, D’aller droit devant soi vers tout ce que l’on aime, J’allais vers toi, j’allais sans fin vers la lumiĂšre, Si tu souris, c’est pour mieux m’envahir, Les rayons de tes bras entrouvraient le brouillard.
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Paul Éluard
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J'ai tant rĂȘvĂ© de toi que tu perds ta rĂ©alitĂ©. Est-il encore temps d'atteindre ce corps vivant et de baiser sur cette bouche la naissance de la voix qui m'est chĂšre? J'ai tant rĂȘvĂ© de toi que mes bras habituĂ©s en Ă©treignant ton ombre Ă  se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas au contour de ton corps, peut-ĂȘtre. Et que, devant l'apparence rĂ©elle de ce qui me hante et me gouverne depuis des jours et des annĂ©es, je deviendrais une ombre sans doute. O balances sentimentales.
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Robert Desnos (The Voice of Robert Desnos: Selected Poems)
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Mais moi, je te le jure, en entendant ta voix, j'éprouve une félicité si profonde, si étrange, que les baisers les plus ardents ne pourraient la remplacer.
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Mikhail Lermontov (A Hero of Our Time)
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Les jours passent, la nuit reste. Maintenant, tu me manques. Des fois c'est tes bras, des fois c'est tes pas dont je crois reconnaĂźtre le bruit. La plupart du temps, c'est toi en entier, avec ta voix et tes petites façons d'ĂȘtre ma mĂšre.
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Mathias Malzieu (Maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi)
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« Je souffre, mon ami, car ta voix est étrangement muette depuis quelque temps »
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Ibrahim Souss (Letter to a Jewish Friend (English and French Edition))
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Toute ma vie fut la promesse De cette rencontre avec toi. C’est Dieu qui t’envoie, je le sais Pour me garder jusqu’à la mort
 Tu apparaissais dans mes rĂȘves ; Sans te voir je te chĂ©rissais Ton regard me faisait languir, Ta voix rĂ©sonnait dans mon Ăąme Depuis toujours
 En vĂ©ritĂ© Je t’ai reconnu tout de suite. Ce fut pour moi un froid, un feu, Et dans mon cƓur, j’ai dit : c’est lui ! Je t’entendais dans le silence, Quand j’allais secourir les pauvres Ou quand la priĂšre apaisait L’angoisse de mon Ăąme en peine.
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Alexander Pushkin (Eugene Onegin)
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L'Amour qui n'est pas un mot Mon Dieu jusqu'au dernier moment Avec ce coeur dĂ©bile et blĂȘme Quand on est l'ombre de soi-mĂȘme Comment se pourrait-il comment Comment se pourrait-il qu'on aime Ou comment nommer ce tourment Suffit-il donc que tu paraisses De l'air que te fait rattachant Tes cheveux ce geste touchant Que je renaisse et reconnaisse Un monde habitĂ© par le chant Elsa mon amour ma jeunesse O forte et douce comme un vin Pareille au soleil des fenĂȘtres Tu me rends la caresse d'ĂȘtre Tu me rends la soif et la faim De vivre encore et de connaĂźtre Notre histoire jusqu'Ă  la fin C'est miracle que d'ĂȘtre ensemble Que la lumiĂšre sur ta joue Qu'autour de toi le vent se joue Toujours si je te vois je tremble Comme Ă  son premier rendez-vous Un jeune homme qui me ressemble M'habituer m'habituer Si je ne le puis qu'on m'en blĂąme Peut-on s'habituer aux flammes Elles vous ont avant tuĂ© Ah crevez-moi les yeux de l'Ăąme S'ils s'habituaient aux nuĂ©es Pour la premiĂšre fois ta bouche Pour la premiĂšre fois ta voix D'une aile Ă  la cime des bois L'arbre frĂ©mit jusqu'Ă  la souche C'est toujours la premiĂšre fois Quand ta robe en passant me touche Prends ce fruit lourd et palpitant Jettes-en la moitiĂ© vĂ©reuse Tu peux mordre la part heureuse Trente ans perdus et puis trente ans Au moins que ta morsure creuse C'est ma vie et je te la tends Ma vie en vĂ©ritĂ© commence Le jour que je t'ai rencontrĂ©e Toi dont les bras ont su barrer Sa route atroce Ă  ma dĂ©mence Et qui m'as montrĂ© la contrĂ©e Que la bontĂ© seule ensemence Tu vins au coeur du dĂ©sarroi Pour chasser les mauvaises fiĂšvres Et j'ai flambĂ© comme un geniĂšvre A la NoĂ«l entre tes doigts Je suis nĂ© vraiment de ta lĂšvre Ma vie est Ă  partir de toi
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Louis Aragon
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L'Horloge Horloge! dieu sinistre, effrayant, impassible, Dont le doigt nous menace et nous dit: "Souviens-toi! Les vibrantes Douleurs dans ton coeur plein d'effroi Se planteront bientĂŽt comme dans une cible; Le plaisir vaporeux fuira vers l'horizon Ainsi qu'une sylphide au fond de la coulisse ; Chaque instant te dĂ©vore un morceau du dĂ©lice A chaque homme accordĂ© pour toute sa saison. Trois mille six cents fois par heure, la Seconde Chuchote: Souviens-toi! - Rapide, avec sa voix D'insecte, Maintenant dit: Je suis Autrefois, Et j'ai pompĂ© ta vie avec ma trompe immonde! Remember! Souviens-toi, prodigue! Esto memor! (Mon gosier de mĂ©tal parle toutes les langues.) Les minutes, mortel folĂątre, sont des gangues Qu'il ne faut pas lĂącher sans en extraire l'or! Souviens-toi que le Temps est un joueur avide Qui gagne sans tricher, Ă  tout coup! c'est la loi. Le jour dĂ©croĂźt; la nuit augmente; souviens-toi! Le gouffre a toujours soif; la clepsydre se vide. TantĂŽt sonnera l'heure oĂč le divin Hasard, OĂč l'auguste Vertu, ton Ă©pouse encor vierge, OĂč le repentir mĂȘme (oh! la derniĂšre auberge!), OĂč tout te dira: Meurs, vieux lĂąche! il est trop tard!
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Charles Baudelaire (Les Fleurs du Mal)
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Toi, Ă  qui Allah a accordĂ© une femme, ne lĂšve jamais la voix sur elle, elle ta tellement offert avec sa prĂ©sence Ă  tes cotĂ©s, par son amour qui te rappel chaque jour qu'elle est ta moitiĂ©, une moitiĂ© retrouvĂ©e un jour oĂč tu Ă©tait perdu, elle ta tellement offert si tu savais, elle fĂ»t la cause afin que tu soit pĂšre, n......'oublie jamais ce cadeau, car elle est la princesse qui ta dĂ©livrĂ© du donjon de la solitude.
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votre soeur
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- Bon, intervint Camille. par quoi commence-t-on ? Nous allons chez Mathieu ? Il n'y eut pas de rĂ©ponse et elle planta les mains sur ses hanches. - Je vous signale que je suis la plus jeune, les fustigea-t-elle. Vous pourriez faire un effort et ne pas me laisser prendre seule toutes les dĂ©cisions. vous ressemblez Ă  deux moutons ! - Ne t'inquiĂštes pas, Bjorn, persifla Salim. Ça la prend rĂ©guliĂšrement, mais elle fait des progrĂšs. Il n'y a pas longtemps, elle me traitait de mollusque. Me voilĂ  devenu mouton. Peut-ĂȘtre un jour aurai-je le droit d'ĂȘtre traitĂ© comme un humain ! Dis-moi ma vieille, poursuivit-il Ă  l'intention de Camille, ça changerait quoi qu'on te donne notre avis ? Tu ne tiens jamais compte de ce qu'on te propose ! Suppose que je te conseille d'attendre demain pour rendre visite Ă  ton frĂšre. Quelle serait ta rĂ©action ? - Je t'Ă©couterai jusqu'au bout, lança-t-elle d'une voix tranquille, et je te dirais que ton idĂ©e est stupide. Nous y allons tout de suite. En route ! Bjorn la regardait, sidĂ©rĂ©, et Salim hocha la tĂȘte. - Surprenante, non ?
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Pierre Bottero (L'Ăźle du destin (La QuĂȘte d'Ewilan, #3))
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- Toi et ta grande cause... (Ignorant le troubadour, le sorceleur avança en titubant.) Ta grande cause, Filippa, et ton choix, c'est un blessĂ©, poignardĂ© de sang-froid, quand il a eu fini d'avouer ce que tu voulais savoir et qu'il m'Ă©tait interdit de connaĂźtre. Ta grande cause, ce sont tous ces cadavres qui n'auraient pas dĂ» ĂȘtre... Pardon, je me suis mal exprimĂ©... Ce ne sont pas des cadavres... mais des causes de moindre importance ! - Je savais que tu ne comprendrais pas. - Non, en effet. Et je ne le comprendrai jamais. Mais je sais ce qu'il en est. Vos grandes affaires, vos guerres, votre combat pour sauver le monde... Votre fin qui justifie vos moyens... Tends l'oreille, Filippa. Tu entends ces voix, ces cris ? Ce sont de gros chats qui luttent pour une grande cause. Un rĂšgne absolu sur un tas d'ordures. Ce n'est pas rien, lĂ -bas, on fait couler du sang et on s'Ă©tripe. LĂ -bas, c'est la guerre. Mais ces deux guerres, celle des chats et la tienne, m'importent incroyablement peu !
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Andrzej Sapkowski (Krew elfĂłw (Saga o WiedĆșminie, #1))
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- Eh bien... je ne suis pas sĂ»r de pourvoir l'expliquer, mais je viens de me rendre compte que j'avais vĂ©cu plus longtemps que mon pĂšre, ce Ă  quoi je ne m'Ă©tais jamais attendu. C'est juste que... cela me fait bizarre, c'est tout. Toi qui as perdu ta mĂšre si jeune, tu n'y penses jamais ? - Si. Mon visage Ă©tait enfoui contre son torse, ma voix se perdant dans les plis de sa chemise. - ... Autrefois, quand j'Ă©tais jeune. C'est comme partir en voyage sans carte. Sa main dans mon dos s'arrĂȘta un instant. - Oui, c'est ça. Je savais plus ou moins ce que signifiait ĂȘtre un homme trentenaire, quadragĂ©naire... mais maintenant ? Il Ă©mit un petit bruit, un mĂ©lange d'amusement et de perplexitĂ©. - Il faut s'inventer soit-mĂȘme, dis-je doucement. On regarde les autres femmes, ou les autres hommes. On essaie leur vie pour voir si elle nous va. Puis, on cherche Ă  l'intĂ©rieur de soi ce qu'on ne trouve pas ailleurs. Et on se demande toujours... toujours... si on a fait ce qu'il fallait. Sa main Ă©tait lourde et chaude dans mon dos. Il sentit les larmes qui s'Ă©taient brusquement mises Ă  couler du coin de mes yeux sur sa chemise. Son autre main se posa sur ma tĂȘte et caressa mes cheveux. - Oui, c'est ça, rĂ©pĂ©ta-t-il tout doucement.
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Diana Gabaldon (La Croix de feu / Le Temps des rĂȘves (Le Cercle de Pierre #5-6))
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Quand Marco passait, tous les jeunes hommes Se penchaient pour voir ses yeux, des Sodomes OĂč les feux d'Amour brĂ»laient sans pitiĂ© Ta pauvre cahute, ĂŽ froide AmitiĂ©; Tout autour dansaient des parfums mystiques OĂč l'Ăąme, en pleurant, s'anĂ©antissait. Sur ses cheveux roux un charme glissait; Sa robe rendait d'Ă©tranges musiques Quand Marco passait. Quand Marco chantait, ses mains, sur l'ivoire, Évoquaient souvent la profondeur noire Des airs primitifs que nul n'a redits, Et sa voix montait dans les paradis De la symphonie immense des rĂȘves, Et l'enthousiasme alors transportait Vers des cieux connus quiconque Ă©coutait Ce timbre d'argent qui vibrait sans trĂšves, Quand Marco chantait. Quand Marco pleurait, ses terribles larmes DĂ©fiaient l'Ă©clat des plus belles armes; Ses lĂšvres de sang fonçaient leur carmin Et son dĂ©sespoir n'avait rien d'humain; Pareil au foyer que l'huile exaspĂšre, Son courroux croissait, rouge, et l'on aurait Dit d'une lionne Ă  l'Ăąpre forĂȘt Communiquant sa terrible colĂšre, Quand Marco pleurait. Quand Marco dansait, sa jupe moirĂ©e Allait et venait comme une marĂ©e, Et, tel qu'un bambou flexible, son flanc Se tordait, faisant saillir son sein blanc; Un Ă©clair partait. Sa jambe de marbre, Emphatiquement cynique, haussait Ses mates splendeurs, et cela faisait Le bruit du vent de la nuit dans un arbre, Quand Marco dansait. Quand Marco dormait, oh! quels parfums d'ambre Et de chair mĂȘlĂ©s opprimaient la chambre! Sous les draps la ligne exquise du dos Ondulait, et dans l'ombre des rideaux L'haleine montait, rhythmique et lĂ©gĂšre; Un sommeil heureux et calme fermait Ses yeux, et ce doux mystĂšre charmait Les vagues objets parmi l'Ă©tagĂšre, Quand Marco dormait. Mais quand elle aimait, des flots de luxure DĂ©bordaient, ainsi que d'une blessure Sort un sang vermeil qui fume et qui bout, De ce corps cruel que son crime absout: Le torrent rompait les digues de l'Ăąme, Noyait la pensĂ©e, et bouleversait Tout sur son passage, et rebondissait Souple et dĂ©vorant comme de la flamme, Et puis se glaçait.
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Paul Verlaine (Oeuvres complĂštes de Paul Verlaine, Vol. 1 PoĂšmes Saturniens, FĂȘtes Galantes, Bonne chanson, Romances sans paroles, Sagesse, Jadis et naguĂšre)
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LE SYLLABUS Tout en mangeant d'un air effarĂ© vos oranges, Vous semblez aujourd'hui, mes tremblants petits anges, Me redouter un peu; Pourquoi ? c'est ma bontĂ© qu'il faut toujours attendre, Jeanne, et c'est le devoir de l'aĂŻeul d'ĂȘtre tendre Et du ciel d'ĂȘtre bleu. N'ayez pas peur. C'est vrai, j'ai l'air fĂąchĂ©, je gronde, Non contre vous. HĂ©las, enfants, dans ce vil monde, Le prĂȘtre hait et ment; Et, voyez-vous, j'entends jusqu'en nos verts asiles Un sombre brouhaha de choses imbĂ©ciles Qui passe en ce moment. Les prĂȘtres font de l'ombre. Ah ! je veux m'y soustraire. La plaine resplendit; viens, Jeanne, avec ton frĂšre, Viens, George, avec ta soeur; Un rayon sort du lac, l'aube est dans la chaumiĂšre; Ce qui monte de tout vers Dieu, c'est la lumiĂšre; Et d'eux, c'est la noirceur. J'aime une petitesse et je dĂ©teste l'autre; Je hais leur bĂ©gaiement et j'adore le vĂŽtre; Enfants, quand vous parlez, Je me penche, Ă©coutant ce que dit l'Ăąme pure, Et je crois entrevoir une vague ouverture Des grands cieux Ă©toilĂ©s. Car vous Ă©tiez hier, ĂŽ doux parleurs Ă©tranges, Les interlocuteurs des astres et des anges; En vous rien n'est mauvais; Vous m'apportez, Ă  moi sur qui gronde la nue, On ne sait quel rayon de l'aurore inconnue; Vous en venez, j'y vais. Ce que vous dites sort du firmament austĂšre; Quelque chose de plus que l'homme et que la terre Est dans vos jeunes yeux; Et votre voix oĂč rien n'insulte, oĂč rien ne blĂąme, OĂč rien ne mord, s'ajoute au vaste Ă©pithalame Des bois mystĂ©rieux. Ce doux balbutiement me plaĂźt, je le prĂ©fĂšre; Car j'y sens l'idĂ©al; j'ai l'air de ne rien faire Dans les fauves forĂȘts. Et pourtant Dieu sait bien que tout le jour j'Ă©coute L'eau tomber d'un plafond de rochers goutte Ă  goutte Au fond des antres frais. Ce qu'on appelle mort et ce qu'on nomme vie Parle la mĂȘme langue Ă  l'Ăąme inassouvie; En bas nous Ă©touffons; Mais rĂȘver, c'est planer dans les apothĂ©oses, C'est comprendre; et les nids disent les mĂȘmes choses Que les tombeaux profonds. Les prĂȘtres vont criant: AnathĂšme ! anathĂšme ! Mais la nature dit de toutes parts: Je t'aime ! Venez, enfants; le jour Est partout, et partout on voit la joie Ă©clore; Et l'infini n'a pas plus d'azur et d'aurore Que l'Ăąme n'a d'amour. J'ai fait la grosse voix contre ces noirs pygmĂ©es; Mais ne me craignez pas; les fleurs sont embaumĂ©es, Les bois sont triomphants; Le printemps est la fĂȘte immense, et nous en sommes; Venez, j'ai quelquefois fait peur aux petits hommes, Non aux petits enfants.
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Victor Hugo (L'Art d'ĂȘtre grand-pĂšre)
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IV -Oh ! comme ils sont goulus ! dit la mĂšre parfois. Il faut leur donner tout, les cerises des bois, Les pommes du verger, les gĂąteaux de la table; S'ils entendent la voix des vaches dans l'Ă©table Du lait ! vite ! et leurs cris sont comme une forĂȘt De Bondy quand un sac de bonbons apparaĂźt. Les voilĂ  maintenant qui rĂ©clament la lune ! Pourquoi pas ? Le nĂ©ant des gĂ©ants m'importune; Moi j'admire, Ă©bloui, la grandeur des petits. Ah ! l'Ăąme des enfants a de forts appĂ©tits, Certes, et je suis pensif devant cette gourmande Qui voit un univers dans l'ombre, et le demande. La lune ! Pourquoi pas ? vous dis-je. Eh bien, aprĂšs ? Pardieu ! si je l'avais, je la leur donnerais. C'est vrai, sans trop savoir ce qu'ils en pourraient faire, Oui, je leur donnerais, lune, ta sombre sphĂšre, Ton ciel, d'oĂč Swedenborg n'est jamais revenu, Ton Ă©nigme, ton puits sans fond, ton inconnu ! Oui, je leur donnerais, en disant: Soyez sages ! Ton masque obscur qui fait le guet dans les nuages, Tes cratĂšres tordus par de noirs aquilons, Tes solitudes d'ombre et d'oubli, tes vallons, Peut-ĂȘtre heureux, peut-ĂȘtre affreux, Ă©dens ou bagnes, Lune, et la vision de tes pĂąles montagnes. Oui, je crois qu'aprĂšs tout, des enfants Ă  genoux Sauraient mieux se servir de la lune que nous; Ils y mettraient leurs voeux, leur espoir, leur priĂšre; Ils laisseraient mener par cette aventuriĂšre Leurs petits coeurs pensifs vers le grand Dieu profond. La nuit, quand l'enfant dort, quand ses rĂȘves s'en vont, Certes, ils vont plus loin et plus haut que les nĂŽtres. Je crois aux enfants comme on croyait aux apĂŽtres; Et quand je vois ces chers petits ĂȘtres sans fiel Et sans peur, dĂ©sirer quelque chose du ciel, Je le leur donnerais, si je l'avais. La sphĂšre Que l'enfant veut, doit ĂȘtre Ă  lui, s'il la prĂ©fĂšre. D'ailleurs, n'avez-vous rien au delĂ  de vos droits ? Oh ! je voudrais bien voir, par exemple, les rois S'Ă©tonner que des nains puissent avoir un monde ! Oui, je vous donnerais, anges Ă  tĂȘte blonde, Si je pouvais, Ă  vous qui rĂ©gnez par l'amour, Ces univers baignĂ©s d'un mystĂ©rieux jour, Conduits par des esprits que l'ombre a pour ministres, Et l'Ă©norme rondeur des planĂštes sinistres. Pourquoi pas  ? Je me fie Ă  vous, car je vous vois, Et jamais vous n'avez fait de mal. Oui, parfois, En songeant Ă  quel point c'est grand, l'Ăąme innocente, Quand ma pensĂ©e au fond de l'infini s'absente, Je me dis, dans l'extase et dans l'effroi sacrĂ©, Que peut-ĂȘtre, lĂ -haut, il est, dans l'IgnorĂ©, Un dieu supĂ©rieur aux dieux que nous rĂȘvĂąmes, Capable de donner des astres Ă  des Ăąmes.
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Victor Hugo (L'Art d'ĂȘtre grand-pĂšre)
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ROMÉO. — Elle parle : oh, parle encore, ange brillant ! car lĂ  oĂč tu es, au-dessus de ma tĂȘte, tu me parais aussi splendide au sein de cette nuit que l’est un messager ailĂ© du ciel aux-regards Ă©tonnĂ©s des mortels ; lorsque rejetant leurs tĂȘtes en arriĂšre, on ne voit plus que le blanc de leurs yeux, tant leurs prunelles sont dirigĂ©es-en haut pour le contempler, pendant qu’il chevauche sur les nuages Ă  la marche indolente et navigue sur le sein de l’air. JULIETTE. — Ô RomĂ©o, RomĂ©o ! pourquoi es-tu RomĂ©o ? Renie ton pĂšre, ou rejette ton nom ; ou si tu ne veux pas, lie-toi seulement par serment Ă  mon amour, et je ne serai pas plus longtemps une Capulet. ROMÉO, Ă  part. — En entendrai-je davantage, ou rĂ©pondrai-je Ă  ce qu’elle rient de dire JULIETTE. — C’est ton nom seul qui est mon ennemi. AprĂšs tout tu es toi-mĂȘme, et non un Montaigu. Qu’est-ce qu’un Montaigu ? Ce n’est ni une main, ni un pied, ni un bras, ni un, visage, ni toute autre partie du corps appartenant Ă  un homme. Oh ! porte un autre nom ! Qu’y a-t-il dans un nom ? La fleur que nous nommons la rose, sentirait tout aussi bon sous un autre nom ; ainsi RomĂ©o, quand bien mĂȘme il ne serait pas appelĂ© RomĂ©o, n’en garderait pas moins la prĂ©cieuse perfection : qu’il possĂšde. Renonce Ă  ton nom RomĂ©o, et en place de ce nom qui ne fait pas partie de toi, prends-moi toute entiĂšre. ROMÉO. — Je te prends au mot : appelle-moi seulement : ton amour, et je serai rebaptisĂ©, et dĂ©sormais je ne voudrai plus ĂȘtre RomĂ©o. JULIETTE. — Qui es-tu, toi qui, protĂ©gĂ© par la nuit, viens ainsi surprendre les secrets de mon Ăąme ? ROMÉO. — Je ne sais de quel nom me servir pour te dire qui je suis : mon nom, chĂšre sainte, m’est odieux Ă  moi-mĂȘme, parce qu’il t’est ennemi ; s’il Ă©tait Ă©crit, je dĂ©chirerais le mot qu’il forme. JULIETTE. — Mes oreilles n’ont pas encore bu cent paroles de cette voix, et cependant j’en reconnais le son n’es-tu pas RomĂ©o, et un Montaigu ? ROMÉO. — Ni l’un, ni l’autre, belle vierge, si l’un ou l’autre te dĂ©plaĂźt. JULIETTE. — Comment es-tu venu ici, dis-le-moi, et pourquoi ? Les murs du jardin sont Ă©levĂ©s et difficiles Ă  escalader, et considĂ©rant qui tu es, cette place est mortelle pour toi, si quelqu’un de mes parents t’y trouve. ROMÉO. — J’ai franchi ces murailles avec les ailes lĂ©gĂšres de l’amour, car des limites de pierre ne peuvent arrĂȘter l’essor de l’amour ; et quelle chose l’amour peut-il oser qu’il ne puisse aussi exĂ©cuter ? tes parents ne me, sont donc pas un obstacle. JULIETTE. — S’ils te voient, ils t’assassineront. ROMÉO. — HĂ©las ! il y a plus de pĂ©rils, dans tes yeux que dans vingt de leurs Ă©pĂ©es : veuille seulement abaisser un doux regard sĂ»r moi, et je suis cuirassĂ© contre leur inimitiĂ©. JULIETTE. — Je ne voudrais pas, pour le monde entier, qu’ils te vissent ici. ROMÉO. — J’ai le manteau de la nuit pour me dĂ©rober Ă  leur vue et d’ailleurs, Ă  moins que tu ne m’aimes, ils peuvent me trouver, s’ils veulent : mieux vaudrait que leur haine mĂźt fin Ă  ma vie, que si ma mort Ă©tait retardĂ©e, sans que j’eusse ton amour ; JULIETTE. — Quel est celui qui t’a enseignĂ© la direction de cette place ? ROMÉO. — C’est l’Amour, qui m’a excitĂ© Ă  la dĂ©couvrir ; il m’a prĂȘtĂ© ses conseils, et je lui ai prĂȘtĂ© mes yeux. Je ne suis pas pilote ; cependant fusses-tu aussi Ă©loignĂ©e que le vaste rivage baignĂ© par la plus lointaine nier, je m’aventurerais pour une marchandise telle que toi.
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William Shakespeare (Romeo and Juliet)
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Saches que ta prĂ©sence dans cette vie (ton corps prĂ©sent dans cet univers, ton Ăąme, ta voix qui dĂ©core le silence du bout d’un monde qui est Ă  l’autre extrĂ©mitĂ© du mien) est suffisante pour que je ne me pose plus la question qui m’a toujours tourmentĂ©: Pourquoi est-ce que j’ai Ă©tĂ© jetĂ© dans le pan de la robe de cette vie. Je pense que t’avoir aimĂ© et avoir senti ce que je ressens, ce sentiment tellement spirituel comme un derviche soufi qui danse sa dance sacrĂ©e, a Ă©tĂ© suffisant pour que j’accĂšde Ă©ternellement au coeur du sens et au coeur du signifiant. Je ne peux pas t’expliquer ce que je ressens. Mais c’est ce que je peux me contenter de dire.
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Malak El Halabi
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le vocabulaire prĂ©sent certaines obligations bloque ma perception une autre dimension une vision sans altĂ©ration sans mur d'illusion bloquant ma perception oublier les prĂ©sentations aucune prescription ni medication en phase crĂ©ation j'y mais toutes mes Ă©motions aucune intention de vous parler de mes erreurs passer je reprĂ©sente le vocabulaire prĂ©sent soyez indulgent ne regarder pas devant ne regarder pas derriĂšre regarder sur place ne soyer pas vorace fait vous une place as la chaleur de votre sueur apprenez de vos erreurs de votre malheur et oblitĂ©rer votre peur soyer indulgent guarder ce qui est amenĂ© Ă  se dissiper est impossible si tu ne veux pas couler tu dois apprendre Ă  nager et prenez de la force car se monde et devenu bien trop fĂ©roce je n'ai aucunement l'intention d'ĂȘtre pour toi une recrĂ©ation attention a toute division de la concentration comme une vision d'illusion l'exclusion de toutes perceptions des Ă©motions sans aucune comprĂ©hension des bonnes et des mauvaises intentions mode concentration, attention Ă  la reverberation, de mauvaise rĂ©action, un pion tu veux de l'action, retourne faire ta preparation sans aucune interaction aucun besoin d'explication pas besoin de prĂ©sentations aucune prescription ni medication en phase crĂ©ation j'y mais toutes mes Ă©motions toutes ces voix un endroit empreint au dĂ©sarroi au milieu de toutes ces voix les combats sont sans foi, ni loi au milieu de toutes ces voix aucun cote pour s'Ă©chapper se coucher et auctanperer tu peux oublier mon esprit et lĂ  pour cree prisonnier jamais je suis lĂ  pour te montrer avec les penser des moments passer et le vocabulaire de l'instant prĂ©sent pour un futur dĂ©cent absent non Ă©crivant insistant sur des jours bien plus clement pour mon prĂ©sent et l'esprit rempli d'Ă©crit il n'est pas abruti par de la technologie Élaborer de ma penser souvent plein de mots entreposer pas le temps de me reposer je ne vais pas abandonner oĂč me dĂ©rober aucune prescription ni medication en phase crĂ©ation j'y mais toutes mes Ă©motions enfermer entre deux dimensions aucun besoin de prĂ©sentation ou de te parler de mes intentions des erreurs sont passĂ© et maintenant je reprĂ©sente le vocabulaire prĂ©sent.
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Marty Bisson milo
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– Parce que tu crois que c’est mon ex-petit-ami ? Ou que j’ai envie de me le taper ? Est-ce que ça veut dire que maintenant que tu es un homme mariĂ©, tu vas arrĂȘter de voir toutes tes anciennes maĂźtresses ? demanda Elianor avec une naĂŻvetĂ© exagĂ©rĂ©e. Et avant mĂȘme que Tristan n’ait le temps de rĂ©pondre, elle repartit en fou rire. – Ah mais, suis-je bĂȘte ! enchaĂźna-t-elle en se frappant le front avec la paume de la main. Ce serait synonyme de ne plus adresser la parole Ă  la totalitĂ© de la gent fĂ©minine, je me trompe ? – Est-ce une pointe de jalousie que je perçois dans ta voix ? se moqua-t-il. – Pas du tout, c’est de la fatalitĂ©.
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Elisia Blade (Séduire & Conquérir (Crush Story #5))
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― Est-ce une pointe de jalousie que je perçois dans ta voix ? se moqua-t-il. ― Pas du tout, c'est de la fatalitĂ©.
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Elisia Blade (Séduire & Conquérir (Crush Story #5))
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Fie-toi à ton instinct, en toute circonstance , et écoute toujours la petite voix dans ta tete qui te dit:"tu ne devrais pas faire ça...
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Douglas Kennedy
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Je prĂ©fĂšre remonter Ă  pied les Champs-ElysĂ©es un soir de printemps. Ils n'existent plus vraiment aujourd'hui, mais, la nuit, ils font encore illusion. Peut-ĂȘtre sur les Champs-ElysĂ©es entendrai-je ta voix m'appeler par mon prĂ©nom...
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Patrick Modiano (Dans le café de la jeunesse perdue)
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Les charmes enfouis Un azur n’est nĂ© que pour fuir les sommets inhumĂ©s Ă  jamais Rempli de mes dĂ©sirs dĂ©sorientĂ©s et de tes sentiers malmenĂ©s Les silences remplacent les mots, lĂ  oĂč il faut faire face au vrai Une mĂ©tamorphose raconte les frontiĂšres d’un dĂ©tour plus que ratĂ© C’est reparti pour une plongĂ©e de mon Ăąme dans les eaux de ton Ă©ternitĂ© Le chemin de ta sortie n’est pas toujours celui de comment j’ai pu te rattraper Tu l’oublies mais tu t’en souviens aprĂšs une longue course pĂ©rimĂ©e Un tarĂ© orageusement cernĂ© par un temps Ă©voquĂ© dans ta profonde gelĂ©e Serait-il possible de crĂ©er une variation de caractĂšres sans but sacrĂ© ? Mon corps se met Ă  imiter les voix de ton rĂ©veil rĂȘveur en instantané 
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Hanen Marouani (Tout ira bien... (French Edition))
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Hoerder : Et moi je les aime pour ce qu'ils sont. Avec toutes leurs saloperies et tous leurs vices. J'aime leurs voix et leurs mains chaudes qui prennent et leur peau, la plus nue de toutes les peaux, et leurs regards inquiet et la lutte dĂ©sespĂ©rĂ©e qu'ils mĂšnent chacun Ă  son tour contre la mort et contre l'angoisse. Pour moi, ça compte un homme de plus ou de moins dans le monde. C'est prĂ©cieux. Toi, je te connais bien, mon petit, tu es un destructeur. Les hommes ut les dĂ©testes parce que tu te dĂ©testes toi-mĂȘme ; ta puretĂ© ressemble Ă  la mort et la RĂ©volution dont tu rĂȘves n'est pas la nĂŽtre : tu ne veux pas changer le monde, tu veux le faire sauter. — Les mains sales (1948)
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Jean-Paul Sartre
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Toutes les vacheries que les gens se font
 Si ça se trouve, tout ça n’est qu’un moyen d’étouffer ta propre voix. D’éliminer une bonne fois pour toutes tes souvenirs sans avoir besoin de te tuer
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Isaac Marion (Warm Bodies (Warm Bodies, #1))
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De l'Ă©ternel azure la sereine ironie Accable, belle indolemment comme les fleurs, Le poĂ«te impuissant qui maudit son gĂ©nie A travers un dĂ©sert stĂ©rile de Douleurs. Fuyant, les yeux fermĂ©s, je le sens qui regarde Avec l'intensite d'un remords atterrant, Mon Ăąme vide, OĂč fuir? Et quelle nuit hagarde Jeter, lambeaux, jeter sur ce mĂ©pris navrant? Brouillards, montez! Versez vos cendres monotones Avec de longs haillons de brume dans les cieux Qui noiera le marais livide des automnes Et batissez un grand plafond silencieux! Et toi, sors de Ă©tangs lĂ©thĂ©ens et ramasse En t'en venant la vase et les pĂąles roseaux, Cher Ennui, pour boucher d'une main jamais lasse Les grands trous bleux que font mĂ©chamment les oiseaux. Encor! que sans rĂ©pit les tristes cheminĂ©es Fument, et que de suie une errante prison Èteigne dans l'horreur de ses noires traĂźnĂ©es Le soleil se mourant jaunatre a l'horizon! -Le Ciel est mort. -Vers toi, j'accours! donne, ĂŽ matiĂšre, L'oubli de l'IdĂ©al cruel et du PĂ©chĂ© A ce martyr qui vient partager la litiĂšre Ou le bĂ©tail heureux des hommes est couchĂ©, Car j'y veux, puisque enfin ma cervelle, vidĂ©e Comme le pot de fard gisant au pied du mur, N'a plus l'art d'attifer la sanglotante idĂ©e, Lugubrement bĂąiller vers un trĂ©pas obscur. . . En vain! l'Azur triomphe, et je l'entends qui chante Dans les cloches. Mon Ăąme, il se fait voix pour plus Nous faire peur avec sa victoire mĂ©chante, Et du mĂ©tal vivant sort en bleus angĂ©lus! Il roule par la brume, ancien et traverse Ta notive agonie ainsi qu'un glaive sur; Ou fuir dans la rĂ©volte inutle et perverse? Je suis hantĂ©. L'Azur! l'Azur! l'Azur! l'Azur.
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Stéphane Mallarmé
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Ta voix, tes yeux, tes mains, tes lĂšvres, Nos silences, nos paroles, La lumiĂšre qui s'en va, la lumiĂšre qui revient, Un seul sourire pour nous deux, Par besoin de savoir, j'ai vu la nuit crĂ©er le jour sans que nous changions d'apparence, Ô bien-aimĂ© de tous et bien-aimĂ© d'un seul, En silence ta bouche a promis d'ĂȘtre heureuse, De loin en loin, ni la haine, De proche en proche, ni l'amour, Par la caresse nous sortons de notre enfance, Je vois de mieux en mieux la forme humaine, Comme un dialogue amoureux, le cƓur ne fait qu'une seule bouche Toutes les choses au hasard, tous les mots dits sans y penser, Les sentiments Ă  la dĂ©rive, les hommes tournent dans la ville, Le regard, la parole et le fait que je t'aime, Tout est en mouvement, il suffit d'avancer pour vivre, D'aller droit devant soi vers tout ce que l'on aime, J'allais vers toi, j'allais sans fin vers la lumiĂšre, Si tu souris, c'est pour mieux m'envahir, Les rayons de tes bras entrouvraient le brouillard.
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Paul Éluard
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sourire de ma vie, soleil de mes jours, lune de mes nuits; je ne te verrai plus jamais, hélas! Ta main fine ne me flattera plus, et ta voix harmonieuse ne me dira plus ces mots d'amitié qui m'étaient aussi doux que vos plus douces musiques. Mais il faut que je te quitte pour ne pas commettre devant toi un crime affreux.
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Anonymous
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ChĂšre Amy Winehouse, [...] Quand ton premier album est sorti, tu avais encore l'air innocente, tu Ă©tais une jolie fille qui, dans les interviews, disait se trouver laide. Mais, Ă  ton deuxiĂšme disque, on aurait dit que tu t'Ă©tais inventĂ©e un nouveau personnage. Tu montais sur scĂšne dans ta petite robe, en sirotant un verre, avec ta grosse choucroute sur la tĂȘte et tes yeux maquillĂ©s Ă  la ClĂ©opĂątre, et tu chantais d'une voix qui tombait comme un torrent de ton corps frĂȘle. Tu portais tes vĂȘtements comme une armure, mais, dans tes chansons, tu te livrais totalement.
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Ava Dellaira (Love Letters to the Dead)
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ÉlĂ©gie de la forĂȘt de Ropraz Écoute, bĂ»cheron, arrĂȘte un peu le bras Tu tues ma mĂ©moire avec ces arbres J'ai songĂ© dans le bocage que tu abats J'ai suivi mainte muse sous cet ombrage Ta hache fait couler la rĂ©sine crois-tu Mais c'est mon souvenir que tu tues L'odeur des corps les seins la douce aisselle Toute la mĂ©moire bocagĂšre tombe sous tes armes N'entends-tu les oiseaux crier l'alarme Ou sur l'Ă©corce du cƓur effrayĂ© qui t'appelle Ne vois-tu le lait dans le bois que tu entailles Ô ces figures en larmes dans la faille [
] ArrĂȘte, bĂ»cheron, laisse un mĂ©chant travail N'entends-tu ces appels sous le concert des haches ? Mais tu n'Ă©coutes rien et c'est ce qui me fĂąche Des respirations enfouies dans l'Ă©mail Ou la moire soyeuse des mousses et des tiges Moi je retrouve mes traces jusqu'au vertige À chaque pas plus avant dans ces bois Chaque trait de la muse au corps adroit Les mots qu'elle avait pour le sommeil et pour le songe Ainsi l'arbre dont le destin me ronge Si tu l'abats tu me dĂ©fais de ma vraie voix Me laissant seul, sans troupes bel arroi (p. 151)
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Jacques Chessex (Les élégies de Yorick: [poÚmes] (French Edition))
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c’est n’est pas juste que je doive rester Ă  la maison comme une reclus alors que tu sors t’amuser. c’est n’est pas juste que je me sente comme de la merde pendant que ta confiance ne cesse d’augmenter. parce que qu’est-ce que j’avais fais de mal Ă  part ne pas toujours ĂȘtre d’accord avec toi qu’est-ce que j’avais fais de si mal quand mon coeur ne battait que pour toi peut ĂȘtre que je t’ai aimĂ©e trop fort et que tu en as eu marre ou peut ĂȘtre que j’étais trop stupide pour voir que notre amitiĂ© s’en allait quelque part parce que mĂȘme si on me rĂ©pĂ©tait des milliers de fois que c’était terminĂ©, je n’arrivais pas Ă  y croire. car j’étais certaine que si c’était la vĂ©ritĂ©, tu arriverais bien plus vite que moi Ă  effacer notre histoire. et ça me rends folle, folle, folle que tu m’aie oubliĂ©e si vite. ça me rends folle, folle, folle que maintenant tu ai une tout autre vie. parce que si les gens disent que le changement est bien. le tien je ne peux l’accepter. mon coeur ne fait que se serrer, parce que oui tu as changĂ©e. eh bien tu sais quoi, qu’importe le changement, je ne retiens que ta cruautĂ©. oh, et les gens m’appelleront Ă©goĂŻste parce que j’ai dĂ©cidĂ© de te haĂŻr. parce que l’amour est bien plus fort Ă©videmment et je ne suis sensĂ©e rien ressentir. parce que si je t’aime, je dois te souhaiter le meilleur. je t’aime, oui, mais n’ai je pas aussi le droit au bonheur  ? je pleure encore dans mon lit en pensant Ă  toi, Ă  ton odeur de lys et ton rire de grosse voix. je n’ai plus le droit de t’aimer je n’ai plus le droit de rien je dois tout laisser tomber comme si je n’étais qu’un grain et pourtant, dieu seul sait Ă  quel point tu me manques un coeur meurtri, une volontĂ© de nĂ©ant tout est terminĂ© Ă  prĂ©sent, je me dois de tourner la page. peut-ĂȘtre que tout s’en ira, comme si cela avait Ă©tĂ© un mirage. je ne te souhaite pas de paix. je ne te souhaite rien. vis comme tu l’étais, et je reprendrais le train . l’arrĂȘt Ă  Ă©tĂ© long oui, je dois te l’avouer. mais il est hors de question que je m’arrĂȘte pour m’agenouiller. ce sera difficile, je te l’accorde, mais je remets tout en ordre. j’aimerais te dire que tu as Ă©tĂ© une bonne expĂ©rience, mais en vĂ©ritĂ© tu n’as Ă©tĂ© que nuisance. il est temps pour moi de me retrouver, et d’enfin abandonner ce qui ne m’a jamais aimĂ©. au revoir, jeune fille blonde, nous nous retrouverons peut-ĂȘtre dans un autre monde. je ne fus pas heureuse de te rencontrer, Ă  vrai dire, maintenant, tu as Ă  peine existĂ©.
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emrulis
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Pourtant, aujourd'hui encore, quand la douleur se fait trop prĂ©sente et qu'aucun simple ne parvient Ă  l'apaiser, quand je regarde le corps qui enferme mon esprit, je me rappelle mes jours de Loup ; pour moi ils ne durĂšrent pas quelques journĂ©es mais toute une saison de vie. Leur souvenir me rĂ©conforte et me tente aussi. Viens, viens chasser avec moi, souffle une voix dans mon cƓur ; dĂ©pouille-toi de ta souffrance, que ta vie soit tienne Ă  nouveau ; il est un lieu oĂč tout temps est maintenant, oĂč les choix sont simples et ne sont jamais ceux d'un autre. Les Loups n'ont pas de roi.
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Robin Hobb
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PriĂšre Les yeux hagards, vagabond, errant, Las d'avoir tant marchĂ©, ĂŽ Seigneur, Je m'Ă©croule sans forces devant L'Ă©clat insigne de ta splendeur. Des abĂźmes s'ouvrent devant moi Et la nuit s'Ă©tend jusqu'aux lointains, À genoux je me tourne vers toi : Ô, TrĂšs haut, montre-moi le chemin ! En ma poitrine oĂč les dĂ©sirs errent, Je sens les tentations creuser Comme pour troubler la source claire OĂč mon Ăąme s'en vient s'abreuver. Ô, veuille m'arracher Ă  leur monde M'aider pour que point je ne m'Ă©gare, Vers les dĂ©shĂ©ritĂ©s Ă  la ronde À jamais dirige mes regards. DĂ©voile Ă  mon esprit le secret, La loi des charmes de la nature, Et plante en mon bras Ă  tout jamais La haine et l'amour, afin qu'ils durent. Donne-moi le chant et la lumiĂšre Les voix de la nature enivrĂ©e D'amour, donne les rayons solaires À mes paupiĂšres extĂ©nuĂ©es. Et chasse mes tourments, ĂŽ, Seigneur, À tout jamais brise leurs clameurs Et apprends-moi Ă  verser des pleurs Pour ce que souffrent tant d'autres cƓurs. Non, ce n'est point mon destin marquĂ©, Par les Parques, par leur cruautĂ© Mais un vaste monde torturĂ© Qui dans les larmes devra pleurer. Donne-moi la douleur, les tourments Des vƓux que nul n'a pu satisfaire Donne-moi l'orage oĂč l'on entend Hurler, gĂ©mir des jougs sĂ©culaires. Depuis longtemps les dĂ©shĂ©ritĂ©s PloyĂ©s sous le faix geignent dans l'ombre
 Fais descendre en mon cƓur assoiffĂ© Leurs douleurs terrifiantes, sans nombre. SĂšme en mon cƓur l'orage espĂ©rĂ©, Que je sente qu'il gonfle et dĂ©borde Et l'amertume se dĂ©verser Toute sur mes frĂ©missantes cordes ; Et comment, sous sa voĂ»te embrasĂ©e, ÉmaillĂ©e d'Ă©clairs bleus en rumeur Sa voix d'airain prend son envolĂ©e : Le chant de nos profondes douleurs. (Rugăciune, en français par Aurel George Boeșteanu)
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Octavian Goga (Poezii)
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Ave LumiĂšre d’un trait entamĂ© de ta voix Ave Lu alouette Herbage Ă©gare ce corps L’impudente s’abrite hĂątive lascive Ă©pelĂ©e Dionysos s’exile – alerte par dissonances par semences pleines Amour tu seras prĂ© nommĂ© Ă  l’insu Ă  l’ardu Ă  la perte (p. 52)
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Luminitza C. Tigirlas (Eau prisonniĂšre)
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J’entends ta voix dans tous les bruits du monde.
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Paul Éluard
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Je te tiens par la main prĂšs du tas de compost heureuse d'ĂȘtre en vie et encore avec toi nous parlons de choses ordinaires soulagĂ©es ... ta main feu familier quitte l'Ă©corce du pommier et me caresse le dos mes Ă©paules sont des feuilles mortes qui rĂȘvent d'ĂȘtre ramenĂ©es Ă  la vie par le feu ... nos voix semblent trop fortes pour ce petit jardin trop hĂ©sitantes pour des femmes tellement amoureuses ...
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Audre Lorde (The Black Unicorn: Poems (Norton Paperback))
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Ne laisse pas le savoir mourir dans un coin de ta tĂȘte Ă©nonça-t-il d'une voix lourde, comme si se trouvait dans ces mots toute l'essence de la foi. Fais en sorte qu'il imprĂšgne ton coeur, tes actes et qu'il te permette chaque jour de devenir quelqu'un de meilleur. N'oublie jamais ça Nour. Emmagasiner des tas de choses ne sert Ă  rien si ça ne te pousse pas d'abord Ă  rĂ©former ton Ăąme et Ă  propager le bien autour de toi. Elle est lĂ  la vraie piĂ©tĂ©.
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Nawela Noor (Le choix de Nour. L’éveil)
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Bourdonnantes et s’entremĂȘlant parfois dans ta tĂȘte, les voix qui t’entourent charrient, le long des jours pas toujours tranquilles, des morceaux d’histoires, des bribes d’existences, des semblants de vies.
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Abdelkader DjemaĂŻ (Un moment d'oubli (CADRE ROUGE) (French Edition))
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Incaute voci Spande il tuo labbro : i destinati eventi Move arcano consiglio. Arcano Ú tutto, Fuor che il nostro dolor. Voix inutiles Verse ta lÚvre : c'est un secret vouloir Qui meut les destinées. Tout est secret Hormis notre douleur. (Ultimo canto di Saffo, Dernier chant de Sappho)
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Giacomo Leopardi
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c'est le temps de te prĂ©parer pour l'hiver de t'installer enfin dans ta vie comme dans un fauteuil confortable toi qui ne sais que t'asseoir au bord de la chaise comme un invitĂ© indĂ©sirable Ă  une fĂȘte pour laquelle tu n'as pas les vĂȘtements qu'il faut c'est le temps de te prĂ©parer pour l'hiver d'accrocher au mur les photos chĂšres avec des visages qui ne sont plus ici mais qui te parlent si clairement que tu te demandes sans cesse ce que tu fiches de ce cĂŽtĂ©-ci marchant difficilement dans les guerres qui ne t'ont jamais appartenu en quel combat as-tu perdu le rire et la petite lueur des yeux c'est le temps de te prĂ©parer pour l'hiver d'ouvrir largement les yeux et de te dire « rien » Ă  haute voix « personne » d'accueillir la tempĂȘte de neige comme un oiseau qui ne trouve plus le chemin vers les pays chauds tout Ă  coup il fait froid en souvenir aussi (traduit du roumain par Laetiția Ilea)
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Letiția Ilea
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En quatre bonds j’eus dĂ©gringolĂ© les marches de l’escalier de pierre. J’avais besoin de me purifier les poumons au grand air de la nuit : je volai d’une course, Ă  travers les landiers, jusqu’aux roches de l’extrĂȘme Pointe, et lĂ , couchĂ© sur le dos parmi le romarin, les bras en croix sous ma tĂȘte, avec, au-dessus de moi, le ruissellement infini de la Voie lactĂ©e, j’achevai de me prĂ©ciser Ă  moi-mĂȘme, mĂ©thodiquement, mathĂ©matiquement en quelque sorte, tout le dĂ©tail du plan de vengeance conçu Ă  KĂ©rudavel et dont j’avais, dans ma conversation avec ma femme, posĂ© les premiers jalons. Jamais je ne m’étais senti la pensĂ©e aussi Ă©nergiquement lucide. Il semblait que la vie de mon cƓur broyĂ© se fĂ»t rĂ©fugiĂ©e dans mon cerveau et qu’elle en dĂ©cuplĂąt les puissances. J’étais presque confondu de voir avec quelle aisance, quelle soliditĂ©, tous les fils de ma combinaison se tramaient et se nouaient comme de soi. Il m’en vint une espĂšce d’exaltation hĂ©roĂŻque, l’orgueil de l’homme qui non seulement n’est plus le jouet des Ă©vĂ©nements, mais, au contraire, les tient Ă  sa merci. En me relevant, j’aperçus par-delĂ  les courants du Raz, tout pailletĂ©s d’un scintillement d’astres, l’Ɠil vert de GorlĂ©bella qui me regardait. — Salut Ă  toi, m’écriai-je dans un accĂšs d’enthousiasme farouche, salut Ă  toi, nocturne Ă©meraude des mers du ponant, gardienne incorruptible du feu, image vivante de Vesta ! Tu sais si je t’ai consciencieusement servie. Parmi les hommes attachĂ©s Ă  ton culte, il n’en est pas un qui t’ait donnĂ© des gages plus forts de constance et de fidĂ©litĂ©. Je ne crois pas que tu aies Ă  me reprocher une seule dĂ©faillance. Deux annĂ©es durant, et bien qu’en proie aux pires obsessions de l’amour, j’ai montĂ© autour de toi une faction sacrĂ©e. Tu m’es tĂ©moin que jamais le sommeil ne m’a surpris Ă  mon poste. Tout mon honneur, je le mettais Ă  ce que ta flamme brĂ»lĂąt haut et clair et qu’elle resplendĂźt au loin, dans l’espace, multipliĂ©e par le rayonnement des prismes, comme la veilleuse des eaux immenses, comme la lampe de l’infini
 Si j’ai bien mĂ©ritĂ© de toi, le moment est proche oĂč tu vas pouvoir m’en rĂ©compenser. Te l’ai-je assez murmurĂ©, le nom de cette AdĂšle Ă  qui tu m’arrachais huit mois sur douze ! Te l’ai-je assez murmurĂ©, dis-moi, le jour, en astiquant tes dĂ©licats rouages, la nuit, pieusement assis Ă  mon banc de quart, ainsi qu’un cĂ©nobite dans sa stalle de chĂȘne, devant le maĂźtre-autel ! Confidente de mes souvenirs passionnĂ©s et de mes larmes, tu as vu de quel cƓur je l’idolĂątrais. Tandis que j’entretenais ta pure lumiĂšre sur les eaux, c’était comme si j’eusse attisĂ© en moi-mĂȘme l’ardeur dĂ©vorante dont cette femme m’avait embrasĂ©. Elle, cependant
 Mais que t’importe ! Apprends seulement ceci : comme tu fus associĂ©e Ă  mon amour, tu vas l’ĂȘtre Ă  ma haine. L’Ɠuvre de justice et de chĂątiment, c’est Ă  toi que je la rĂ©serve. La TrĂ©gorroise au front romanesque a souvent exprimĂ© le vƓu de dormir, bercĂ©e par les grandes voix du Raz, Ă  l’abri de tes murs inĂ©branlables : elle y dormira !
 Elle y dormira, cĂŽte Ă  cĂŽte avec son complice, d’un sommeil plus profond que les abĂźmes qui t’environnent, et tu flamboieras au-dessus de leur couche, tel qu’un cierge d’hymen, le plus beau qui se puisse rĂȘver Ă  des noces humaines, fĂ»t-ce Ă  des noces d’éternité !
 L’Ɠil vert clignota, comme en signe d’acquiescement, puis se voila d’une paupiĂšre d’ombre, enfin s’éteignit. Je n’attendis pas que l’Ɠil rouge commençùt de poindre, et, agitant une derniĂšre fois mon bonnet de peau dans la direction du phare : — A bientĂŽt, vieille GorlĂ©bella !
 Mes compliments au Louarn, jusqu’à ce que je lui serve le festin promis ! p157-p158
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Anatole Le Braz (Le Gardien du feu)
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En quatre bonds j’eus dĂ©gringolĂ© les marches de l’escalier de pierre. J’avais besoin de me purifier les poumons au grand air de la nuit : je volai d’une course, Ă  travers les landiers, jusqu’aux roches de l’extrĂȘme Pointe, et lĂ , couchĂ© sur le dos parmi le romarin, les bras en croix sous ma tĂȘte, avec, au-dessus de moi, le ruissellement infini de la Voie lactĂ©e, j’achevai de me prĂ©ciser Ă  moi-mĂȘme, mĂ©thodiquement, mathĂ©matiquement en quelque sorte, tout le dĂ©tail du plan de vengeance conçu Ă  KĂ©rudavel et dont j’avais, dans ma conversation avec ma femme, posĂ© les premiers jalons. Jamais je ne m’étais senti la pensĂ©e aussi Ă©nergiquement lucide. Il semblait que la vie de mon cƓur broyĂ© se fĂ»t rĂ©fugiĂ©e dans mon cerveau et qu’elle en dĂ©cuplĂąt les puissances. J’étais presque confondu de voir avec quelle aisance, quelle soliditĂ©, tous les fils de ma combinaison se tramaient et se nouaient comme de soi. Il m’en vint une espĂšce d’exaltation hĂ©roĂŻque, l’orgueil de l’homme qui non seulement n’est plus le jouet des Ă©vĂ©nements, mais, au contraire, les tient Ă  sa merci. En me relevant, j’aperçus par-delĂ  les courants du Raz, tout pailletĂ©s d’un scintillement d’astres, l’Ɠil vert de GorlĂ©bella qui me regardait. — Salut Ă  toi, m’écriai-je dans un accĂšs d’enthousiasme farouche, salut Ă  toi, nocturne Ă©meraude des mers du ponant, gardienne incorruptible du feu, image vivante de Vesta ! Tu sais si je t’ai consciencieusement servie. Parmi les hommes attachĂ©s Ă  ton culte, il n’en est pas un qui t’ait donnĂ© des gages plus forts de constance et de fidĂ©litĂ©. Je ne crois pas que tu aies Ă  me reprocher une seule dĂ©faillance. Deux annĂ©es durant, et bien qu’en proie aux pires obsessions de l’amour, j’ai montĂ© autour de toi une faction sacrĂ©e. Tu m’es tĂ©moin que jamais le sommeil ne m’a surpris Ă  mon poste. Tout mon honneur, je le mettais Ă  ce que ta flamme brĂ»lĂąt haut et clair et qu’elle resplendĂźt au loin, dans l’espace, multipliĂ©e par le rayonnement des prismes, comme la veilleuse des eaux immenses, comme la lampe de l’infini
 Si j’ai bien mĂ©ritĂ© de toi, le moment est proche oĂč tu vas pouvoir m’en rĂ©compenser. Te l’ai-je assez murmurĂ©, le nom de cette AdĂšle Ă  qui tu m’arrachais huit mois sur douze ! Te l’ai-je assez murmurĂ©, dis-moi, le jour, en astiquant tes dĂ©licats rouages, la nuit, pieusement assis Ă  mon banc de quart, ainsi qu’un cĂ©nobite dans sa stalle de chĂȘne, devant le maĂźtre-autel ! Confidente de mes souvenirs passionnĂ©s et de mes larmes, tu as vu de quel cƓur je l’idolĂątrais. Tandis que j’entretenais ta pure lumiĂšre sur les eaux, c’était comme si j’eusse attisĂ© en moi-mĂȘme l’ardeur dĂ©vorante dont cette femme m’avait embrasĂ©. Elle, cependant
 Mais que t’importe ! Apprends seulement ceci : comme tu fus associĂ©e Ă  mon amour, tu vas l’ĂȘtre Ă  ma haine. L’Ɠuvre de justice et de chĂątiment, c’est Ă  toi que je la rĂ©serve. La TrĂ©gorroise au front romanesque a souvent exprimĂ© le vƓu de dormir, bercĂ©e par les grandes voix du Raz, Ă  l’abri de tes murs inĂ©branlables : elle y dormira !
 Elle y dormira, cĂŽte Ă  cĂŽte avec son complice, d’un sommeil plus profond que les abĂźmes qui t’environnent, et tu flamboieras au-dessus de leur couche, tel qu’un cierge d’hymen, le plus beau qui se puisse rĂȘver Ă  des noces humaines, fĂ»t-ce Ă  des noces d’éternité !
 L’Ɠil vert clignota, comme en signe d’acquiescement, puis se voila d’une paupiĂšre d’ombre, enfin s’éteignit. Je n’attendis pas que l’Ɠil rouge commençùt de poindre, et, agitant une derniĂšre fois mon bonnet de peau dans la direction du phare : — A bientĂŽt, vieille GorlĂ©bella !
 Mes compliments au Louarn, jusqu’à ce que je lui serve le festin promis ! p157p158
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Anatole Le Braz (Le Gardien du feu)
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Guide mon coeur, donne-moi la science, O Seigneur Dieu pour chanter saintement, Ton haut honneur, que j'adore humblement, Reconnaissant assez mon impuissance. Je n'ai nul art, grùce, ni éloquence, Pour ton saint nom entonner dignement: Mais ton clair feu, de mon entendement Ecartera les ombres d'ignorance, Je ne veux point la Muse des païens, Qu'elle s'en voise aux esprits qui son siens: Je suis chrétienne, et brûlant de ta flamme, Et réclamant ton nom à haute voix, Je sacrifie à l'ombre de ta croix, Mon tout, mon corps, mes écrits, et mon ùme.
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Gabrielle de Coignard (Oeuvres chrétiennes)
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Et cependant, je me dĂ©couvris plein de songes. Ils me vinrent sans bruit, comme des eaux de source, et je ne compris pas, tout d'abord, la douceur qui m'envahissait. Il n'y eut point de voix, ni d'images, mais le sentiment d'une prĂ©sence, d'une amitiĂ© trĂšs proche et dĂ©jĂ  Ă  demi devinĂ©e. Puis, je compris et m'abandonnai, les yeux fermĂ©s, aux enchantements de ma mĂ©moire. Il Ă©tait, quelque part, un parc chargĂ© de sapins noirs et de tilleuls, et une vieille maison que j'aimais. Peu importait qu'elle fĂ»t Ă©loignĂ©e ou proche, qu'elle ne pĂ»t ni me rĂ©chauffer dans ma chair ni m'abriter, rĂ©duite ici au rĂŽle de songe il suffisait qu'elle existĂąt pour remplir ma nuit de sa prĂ©sence. Je n'Ă©tais plus ce corps Ă©chouĂ© sur une grĂšve, je m'orientais, j'Ă©tais l'enfant de cette maison, plein du souvenir de ses odeurs, plein de la fraĂźcheur de ses vestibules, plein des voix qui l'avaient animĂ©e. Et jusqu'au chant des grenouilles dans les mares qui venait ici me rejoindre. [...] Non, je ne logeais plus entre le sable et les Ă©toiles. Je ne recevais plus du dĂ©cor qu'un message froid. Et ce goĂ»t mĂȘme d'Ă©ternitĂ© que j'avais cru tenir de lui, j'en dĂ©couvrais maintenant l'origine. Je revoyais les grandes armoires solennelles de la maison. Elles s'entrouvraient sur des piles de draps blancs comme neige. Elles s'entrouvraient sur des provisions glacĂ©es de neige. La vieille gouvernante trottait comme un rat de l'une Ă  l'autre, toujours vĂ©rifiant, dĂ©pliant, repliant, recomptant le linge blanchi, s'Ă©criant : « Ah ! mon Dieu, quel malheur » Ă  chaque signe d'une usure qui menaçait l'Ă©ternitĂ© de la maison, aussitĂŽt courant se brĂ»ler les yeux sous quelque lampe, Ă  rĂ©parer la trame de ces nappes d'autel, Ă  ravauder ces voiles de trois-mĂąts, Ă  servir je ne sais quoi de plus grand qu'elle, un Dieu ou un navire. Ah ! je te dois bien une page. Quand je rentrais de mes premiers voyages, mademoiselle, je te retrouvais l'aiguille Ă  la main, noyĂ©e jusqu'aux genoux dans tes surplis blancs, et chaque annĂ©e un peu plus ridĂ©e, un peu plus blanchie, prĂ©parant toujours de tes mains ces draps sans plis pour nos sommeils, ces nappes sans coutures pour nos dĂźners, ces fĂȘtes de cristaux et de lumiĂšre. Je te visitais dans ta lingerie, je m'asseyais en face de toi, je te racontais mes pĂ©rils de mort pour t'Ă©mouvoir, pour t'ouvrir les yeux sur le monde, pour te corrompre. Je n'avais guĂšre changĂ©, disais-tu. Enfant, je trouais dĂ©jĂ  mes chemises. - Ah ! quel malheur ! - et je m'Ă©corchais aux genoux ; puis je revenais Ă  la maison pour me faire panser, comme ce soir. Mais non, mais non, mademoiselle ! ce n'Ă©tait plus du fond du parc que je rentrais, mais du bout du monde, et je ramenais avec moi l'odeur Ăącre des solitudes, le tourbillon des vents de sable, les lunes Ă©clatantes des tropiques ! Bien sĂ»r, me disais-tu, les garçons courent, se rompent les os, et se croient trĂšs forts. Mais non, mais non, mademoiselle, j'ai vu plus loin que ce parc ! Si tu savais comme ces ombrages sont peu de chose ! Qu'ils semblent bien perdus parmi les sables, les granits, les forĂȘts vierges, les marais de la terre. Sais-tu seulement qu'il est des territoires oĂč les hommes, s'ils vous rencontrent, Ă©paulent aussitĂŽt leur carabine ? Sais-tu mĂȘme qu'il est des dĂ©serts oĂč l'on dort, dans la nuit glacĂ©e, sans toit, mademoiselle, sans lit, sans draps. « Ah ! barbare », disais-tu. Je n'entamais pas mieux sa foi que je n'eusse entamĂ© la foi d'une servante d'Ă©glise. Et je plaignais son humble destinĂ©e qui la faisait aveugle et sourde. [...] Mes songes sont plus rĂ©els que ces dunes, que cette lune, que ces prĂ©sences. Ah ! le merveilleux d'une maison n'est point qu'elle vous abrite ou vous rĂ©chauffe, ni qu'on en possĂšde les murs. Mais bien qu'elle ait lentement dĂ©posĂ© en nous ces provisions de douceur. Qu'elle forme, dans le fond du cƓur, ce massif obscur dont naissent, comme des eaux de source, les songes. Mon Sahara, mon Sahara, te voilĂ  tout entier enchantĂ© par une fileuse de laine !
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Antoine de Saint Exupery (Wind, sand and stars)
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Et cependant, je me dĂ©couvris plein de songes. Ils me vinrent sans bruit, comme des eaux de source, et je ne compris pas, tout d'abord, la douceur qui m'envahissait. Il n'y eut point de voix, ni d'images, mais le sentiment d'une prĂ©sence, d'une amitiĂ© trĂšs proche et dĂ©jĂ  Ă  demi devinĂ©e. Puis, je compris et m'abandonnai, les yeux fermĂ©s, aux enchantements de ma mĂ©moire. Il Ă©tait, quelque part, un parc chargĂ© de sapins noirs et de tilleuls, et une vieille maison que j'aimais. Peu importait qu'elle fĂ»t Ă©loignĂ©e ou proche, qu'elle ne pĂ»t ni me rĂ©chauffer dans ma chair ni m'abriter, rĂ©duite ici au rĂŽle de songe il suffisait qu'elle existĂąt pour remplir ma nuit de sa prĂ©sence. Je n'Ă©tais plus ce corps Ă©chouĂ© sur une grĂšve, je m'orientais, j'Ă©tais l'enfant de cette maison, plein du souvenir de ses odeurs, plein de la fraĂźcheur de ses vestibules, plein des voix qui l'avaient animĂ©e. [...] Non, je ne logeais plus entre le sable et les Ă©toiles. Je ne recevais plus du dĂ©cor qu'un message froid. Et ce goĂ»t mĂȘme d'Ă©ternitĂ© que j'avais cru tenir de lui, j'en dĂ©couvrais maintenant l'origine. Je revoyais les grandes armoires solennelles de la maison. Elles s'entrouvraient sur des piles de draps blancs comme neige. Elles s'entrouvraient sur des provisions glacĂ©es de neige. La vieille gouvernante trottait comme un rat de l'une Ă  l'autre, toujours vĂ©rifiant, dĂ©pliant, repliant, recomptant le linge blanchi, s'Ă©criant : « Ah ! mon Dieu, quel malheur » Ă  chaque signe d'une usure qui menaçait l'Ă©ternitĂ© de la maison, aussitĂŽt courant se brĂ»ler les yeux sous quelque lampe, Ă  rĂ©parer la trame de ces nappes d'autel, Ă  ravauder ces voiles de trois-mĂąts, Ă  servir je ne sais quoi de plus grand qu'elle, un Dieu ou un navire. Ah ! je te dois bien une page. Quand je rentrais de mes premiers voyages, mademoiselle, je te retrouvais l'aiguille Ă  la main, noyĂ©e jusqu'aux genoux dans tes surplis blancs, et chaque annĂ©e un peu plus ridĂ©e, un peu plus blanchie, prĂ©parant toujours de tes mains ces draps sans plis pour nos sommeils, ces nappes sans coutures pour nos dĂźners, ces fĂȘtes de cristaux et de lumiĂšre. Je te visitais dans ta lingerie, je m'asseyais en face de toi, je te racontais mes pĂ©rils de mort pour t'Ă©mouvoir, pour t'ouvrir les yeux sur le monde, pour te corrompre. Je n'avais guĂšre changĂ©, disais-tu. Enfant, je trouais dĂ©jĂ  mes chemises. - Ah ! quel malheur ! - et je m'Ă©corchais aux genoux ; puis je revenais Ă  la maison pour me faire panser, comme ce soir. Mais non, mais non, mademoiselle ! ce n'Ă©tait plus du fond du parc que je rentrais, mais du bout du monde, et je ramenais avec moi l'odeur Ăącre des solitudes, le tourbillon des vents de sable, les lunes Ă©clatantes des tropiques ! Bien sĂ»r, me disais-tu, les garçons courent, se rompent les os, et se croient trĂšs forts. Mais non, mais non, mademoiselle, j'ai vu plus loin que ce parc ! Si tu savais comme ces ombrages sont peu de chose ! Qu'ils semblent bien perdus parmi les sables, les granits, les forĂȘts vierges, les marais de la terre. Sais-tu seulement qu'il est des territoires oĂč les hommes, s'ils vous rencontrent, Ă©paulent aussitĂŽt leur carabine ? Sais-tu mĂȘme qu'il est des dĂ©serts oĂč l'on dort, dans la nuit glacĂ©e, sans toit, mademoiselle, sans lit, sans draps. « Ah ! barbare », disais-tu. Je n'entamais pas mieux sa foi que je n'eusse entamĂ© la foi d'une servante d'Ă©glise. Et je plaignais son humble destinĂ©e qui la faisait aveugle et sourde. [...] Mes songes sont plus rĂ©els que ces dunes, que cette lune, que ces prĂ©sences. Ah ! le merveilleux d'une maison n'est point qu'elle vous abrite ou vous rĂ©chauffe, ni qu'on en possĂšde les murs. Mais bien qu'elle ait lentement dĂ©posĂ© en nous ces provisions de douceur. Qu'elle forme, dans le fond du cƓur, ce massif obscur dont naissent, comme des eaux de source, les songes. Mon Sahara, mon Sahara, te voilĂ  tout entier enchantĂ© par une fileuse de laine ! p64-66
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Antoine de Saint-Exupéry