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Dans un ordre dâidĂ©es analogue, nous aimerions faire observer ceci : quelles que soient les dĂ©ficiences de lâhomme moderne, on ne saurait affirmer pourtant quâil nâait aucune espĂšce de supĂ©rioritĂ© au moins virtuelle ou conditionnelle sur lâhomme «ancien», si relative soit-elle, ce que nous pourrions prĂ©ciser de la maniĂšre suivante : Ă supposer quâun Occidental de notre temps reconnaisse toutes les erreurs qui lâentourent et quâil puisse retourner au moyen Ăąge, ou vivre dans nâimporte quel monde intĂ©gralement traditionnel dont il adopterait les façons de penser et dâagir, il ne deviendrait, malgrĂ© tout, jamais un homme tout Ă fait mĂ©diĂ©val; son esprit garderait lâempreinte dâexpĂ©riences inconnues Ă la moyenne des hommes non-modernes. Nous pensons ici notamment Ă un sens critique qui ne se dĂ©veloppe que grĂące Ă des obstacles, et quâun monde traditionnel ignore parce que certains obstacles ne sây manifestent jamais; il est des fonctions de lâintelligence qui ne se dĂ©ploient guĂšre que dans la lutte et dans la dĂ©ception.
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