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Spleen
Je suis comme le roi d'un pays pluvieux,
Riche, mais impuissant, jeune et pourtant trĂšs vieux,
Qui, de ses précepteurs méprisant les courbettes,
S'ennuie avec ses chiens comme avec d'autres bĂȘtes.
Rien ne peut l'Ă©gayer, ni gibier, ni faucon,
Ni son peuple mourant en face du balcon.
Du bouffon favori la grotesque ballade
Ne distrait plus le front de ce cruel malade;
Son lit fleurdelisé se transforme en tombeau,
Et les dames d'atour, pour qui tout prince est beau,
Ne savent plus trouver d'impudique toilette
Pour tirer un souris de ce jeune squelette.
Le savant qui lui fait de l'or n'a jamais pu
De son ĂȘtre extirper l'Ă©lĂ©ment corrompu,
Et dans ces bains de sang qui des Romains nous viennent,
Et dont sur leurs vieux jours les puissants se souviennent,
II n'a su réchauffer ce cadavre hébété
OĂč coule au lieu de sang l'eau verte du LĂ©thĂ©
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I'm like the king of a rain-country, rich
but sterile, young but with an old wolf's itch,
one who escapes his tutor's monologues,
and kills the day in boredom with his dogs;
nothing cheers him, darts, tennis, falconry,
his people dying by the balcony;
the bawdry of the pet hermaphrodite
no longer gets him through a single night;
his bed of fleur-de-lys becomes a tomb;
even the ladies of the court, for whom
all kings are beautiful, cannot put on
shameful enough dresses for this skeleton;
the scholar who makes his gold cannot invent
washes to cleanse the poisoned element;
even in baths of blood, Rome's legacy,
our tyrants' solace in senility,
he cannot warm up his shot corpse, whose food
is syrup-green Lethean ooze, not blood.
â Robert Lowell, from Marthiel & Jackson Matthews, eds., The Flowers of Evil (NY: New Directions, 1963)
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