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Dès l’instant où la porte s’ouvrit, je me tendis. J’eus l’étrange sensation que l’air se modifiait et le silence éloquent de mon visiteur me fit hausser les sourcils. Allons bon, il me faisait la gueule ?
— Si tu ne voulais pas me parler en venant ici, va jouer au muet ailleurs.
Le ricanement grave qui emplit l’espace me fit sursauter. Je savais à présent que ce n’était pas Rafayel, mais un homme à qui je n’aurais jamais pensé adresser la parole, qui se tenait à quelques pas de moi.
— Yphaëlle, tu es toujours aussi aimable quand tu t’adresses à une personne pour la première fois ?
Je haussai les sourcils face à cette voix grave qui s’était enroulée autour de mon prénom.
— Toujours, répondis-je en me retournant vers lui. Et tu débarques toujours à moitié vêtu dans la chambre d’une inconnue ?
Il me fit un sourire malicieux qui creusa des fossettes dont je ne soupçonnais pas l’existence.
— Toujours.
À la bonne heure, un comique. Je détaillai l’homme, bien plus grand et mieux bâti que Rafayel et dont la peau était légèrement basanée, qui me faisait face et je croisais les bras. Il ne portait que l’ample pantalon en tissu noir qui montrait son appartenance à ma caste, laissant ainsi son ventre plat et bien sculpté à qui voudrait regarder.
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