Puing Quotes

We've searched our database for all the quotes and captions related to Puing. Here they are! All 100 of them:

It's not fair. It's not fair that he lets his rage take over, that he lets it rule him. I don't know why he has to let it rule him. I don't know why he has to be two people. I don't know why he gets to be two people, and I only get to be me, the one who is here to take what he has to give, and who is here to pick pu the pieces afterward.
Amanda Grace (But I Love Him)
Love loves to love love. Nurse loves the new chemist. Constable 14A loves Mary Kelly. Gerty MacDowell loves the boy that has the bicycle. M. B. loves a fair gentlema. Li Chi Han lovey up kissy Cha Pu Chow. Jumbo, the elephant, loves Alice, the elephant. Old Mr Verschole with the ear trumpet loves old Mrs VErschoyle with the turnedin eye. The man in the brown macintosh loves a lady who is dead. His Majesty the King loves Her Majesty the Queen. Mrs Norman W. Tupper loves officer Taylor. You love a certain person. And this person loves that other person because everybody loves somebody but God loves everybody.
James Joyce (Ulysses)
कुणीसं म्हटलयं - कसा मी ? कसा मी ? कसा मी ? कसा मी ? जसा मी तसा मी असा मी असामी!... खर सांगू का? हे कुणीसं वगैरे म्हटलेलं नाही. मीच म्हटलयं. पण कुणीसं म्हटलयं अस म्हटल्याशिवाय तुम्हीही कान टवकारून काय म्हटलयं ते ऐक्लं नसत. हे असच आहे. जगात काय म्हटलयं यापेक्षा कुणी म्हटलयं यालाच अधिक महत्व आहे हे मला कळून चुकलंय.
P.L. Deshpande
Enam hari setelah Tuhan menyentil bumi dan membuatnya porak poranda, seekor anjing muncul dari puing-puing gedung dan menatap langit yang suram. Saat itu, seperti dirisalahkan dalam kitab agama baru berabad-abad kemudian, bumi hancur karena kecerobohan pemiliknya sendiri. Tuhan telah menetapkan tanggal kiamat yang salah bagi jagad raya, dan menampakkan makhluk-makhluk menakjubkan yang hanya ada dalam novel. Tapi makhlukmakhluk itu pun undur dengan perasaan sedih setelah Tuhan memerintahkan mereka balik ke asalnya. Salah satunya raksasa bernama Dajjal yang mesti rela dirantai lagi dan masuk ke pedalaman tanah untuk menunggu dan tidur membosankan berabad-abad lagi. Karena sebenarnya kiamat itu masih terlalu cepat satu juta tahun, dan kelupaan Tuhan mesti kita maklumi sebab umurnya sudah sangat tua dan kepikunan menyerang siapa saja yang berusia lanjut.
Bagus Dwi Hananto (Apokalip dan Humor Tersendat)
Je t'inventerai Des mots insensés Que tu comprendras Je te parlerai De ces amants-là Qui ont vue deux fois Leurs coeurs s'embraser Je te raconterai L'histoire de ce roi Mort de n'avoir pas Pu te rencontrer Ne me quitte pas Ne me quitte pas Ne me quitte pas
Jacques Brel
Is that so? Then if you like it, in the future, come over whenever you want. The doors of PuQi Shrine will always open for you.
Mò Xiāng Tóng Xiù
la vérité, c'est une agonie qui n'en finit pas. La vérité de ce monde, c'est la mort. Il faut choisir, mourir ou mentir. Je n'ai jamais pu me tuer moi
Louis-Ferdinand Céline (Journey to the End of the Night)
You're a fag? Oh please, you need to be more politically correct when insulting someone. Don't you ever read the papers. We're progressive. We prefer the term pu**y challenged. Now, get with the program boys.
Stormy Glenn (Hidden Desires (Tri-Omega Mates #3))
L'amour, tu vois, c'est comme l'oxygène, si on en manque trop longtemps on finit par en mourir. Tu m'as tellement aimée en quelques mois que j'ai eu des réserves d'amour pendant des années. Grâce à elles, j'ai pu affronter beaucoup de choses, mais j'arrive au bout de mes réserves, Martin.
Guillaume Musso (Que serais-je sans toi?)
En effet: je mourais déjà. Je venais d'apprendre cette nouvelle horrible que tout humain apprend un jour ou l'autre: ce que tu aimes, tu vas le perdre. "Ce qui t'a été donné te sera repris." Face à la découverte de cette spoliation future, il y a deux attitudes possibles: soit on décide de ne pas s'attacher aux êtres et aux choses, afin de rendre l'amputation moins douloureuse; soit on décide, au contraire, d'aimer d'autant plus les êtres et les choses, d'y mettre le paquet - "puisque nous n'aurons pas beaucoup de temps ensemble, je vais te donner en un an tout l'amour que j'aurais pu te donner en une vie.
Amélie Nothomb (Métaphysique des tubes)
Il possédait comme tout le monde sa terminaison en "iste", sans laquelle personne n'aurait pu vivre en ce temps-là, mais il n'était ni royaliste, ni bonapartiste, ni chartiste, ni orléaniste, ni anarchiste; il était bouquiniste.
Victor Hugo (Les Misérables)
Light is a particle and a wave. This is hard to understand, how a thing can be two things at once. But a woman is also both a particle and a wave. She’s a wave when you see her reach down to pull a shell from the sea, and you feel her beauty pass through you like electrical current. She’s a particle when her hair brushes your face, and her hands push into yours
Ken Kalfus (Pu-239 And Other Russian Fantasies)
Les roses de Saadi J'ai voulu ce matin te rapporter des roses ; Mais j'en avais tant pris dans mes ceintures closes Que les noeuds trop serrés n'ont pu les contenir. Les noeuds ont éclaté. Les roses envolées Dans le vent, à la mer s'en sont toutes allées. Elles ont suivi l'eau pour ne plus revenir ; La vague en a paru rouge et comme enflammée. Ce soir, ma robe encore en est tout embaumée... Respires-en sur moi l'odorant souvenir.
Marceline Desbordes-Valmore
I pu my finger to her lips. "You have to hush a minute so that I can tell you something." "What?" she says, bites my finger. I look at her. "I love you." She gets quiet, the kind of quiet that sinks into her, softens her. "Well that works out," she finally says, her voice deeper and breathless, her eyes moist, "because I love you too." She turns, leans against my arm, and settles into me.
Brad Barkley (Scrambled Eggs at Midnight)
Pauvres créatures! Si c'est un tort de les aimer, c'est bien le moins qu'on les plaigne. Vous plaignez l'aveugle qui n'a jamais vu les rayons du jour, le sourd qui n'a jamais entendu les accords de la nature, le muet qui n'a jamais pu rendre la voix de son âme, et, sous un faux prétexte de pudeur, vous ne voulez pas plaindre cette cécité du coeur, cette surdité de âme, ce mutisme de la conscience qui rendent folle la malheureuse affligée et qui la font malgré elle incapable de voir le bien, d'entendre le Seigneur et de parler la langue pure de l'amour et de la foi.
Alexandre Dumas fils (La Dame aux Camélias)
Spring, spring! Bytuene Mershe ant Averil, when spray biginneth to spring! When shaws be sheene and swards full fayre, and leaves both large and longe! When the hounds of spring are on winter’s traces, in the spring time, the only pretty ring time, when the birds do sing, hey-ding-a-ding ding, cuckoo, jug-jug, pu-wee, ta-witta-woo! And so on and so on and so on. See almost any poet between the Bronze Age and 1805.
George Orwell (Keep the Aspidistra Flying)
Non apibus dubitandem est. (You never can tell with bees.) ~ Winnie ille Pu
A.A. Milne
L'hôpital existe à Hiroshima. Comment aurais-je pu éviter de le voir?
Marguerite Duras
I barely took a moment to appreciate nature. Come to think of it, the only time I did it was when I was so upset I wanted to commit suicide in the Huang Pu river.
Vann Chow (Shanghai Nobody (Master Shanghai, #1))
Alice aurait pu se retrouver dans le roman d'un grand écrivain tchèque, mais elle a préféré être dans ma vie.
David Foenkinos (Nos séparations)
Her only life ambition was to read every good book that had ever been published.
Ken Kalfus (Pu-239 And Other Russian Fantasies)
Tu peux être tranquille. Il reste du limpide en toi. En une seule vie tu n'as pas pu tout souiller.
Henri Michaux (Poteaux d'angle (French Edition))
Je n'ai jamais pu comprendre comment on pouvait se sentir honoré de voir ses semblables humiliés.
Mahatma Gandhi (Non-Violent Resistance (Satyagraha))
« Comment ai-je pu laisser les apparences dicter ma vie à ce point-là? On dit souvent qu'« il faut sauver les apparencez ». Moi je dis qu'il faut les assassiner car c'est le sen moyen d'être sauvé. »
Frédéric Beigbeder (L'amour dure trois ans (Marc Marronnier, #3))
Moi qui d'abord ne trouvais de goût qu'au passé, la subite saveur de l'instant m'a pu griser un jour, pensai-je, mais le futur désenchante l'heure présente, plus encore que le présent ne désenchanta le passé...
André Gide (The Immoralist)
Antoine n'avait pas pu être alcoolique. Il prit comme remède de substitution la résolution de se suicider. Être alcoolique avait été sa dernière ambition d'intégration sociale, se donner la mort était l'ultime moyen qu'il voyait pour participer au monde. ("Comment devenir stupide", p41)
Martin Page (Comment je suis devenu stupide)
Mutlu son diye bir şey yoktu,mutluluk sonsuza kadar da sürmeyecekti,beyaz atlı prensim şu an kim bilir hangi kızı götürüyordu.
PuCCa (Ve Geri Kalan Her Şey (PuCCa Günlük, #2))
Angélique Sookie, toi qui es la beauté et la grâce incarnées, pardonne-moi. Je suis accablé à l'idée que cette ménade malfaisante et démoniaque ait pu oser violenter ce corps parfait et voluptueux qui est le tien, dans l'intention de faire parvenir un message à mon indigne et misérable personne.
Charlaine Harris (Living Dead in Dallas (Sookie Stackhouse, #2))
here’s my 8-step process for maximizing efficacy (doing the right things): Wake up at least 1 hour before you have to be at a computer screen. Email is the mind-killer. Make a cup of tea (I like pu-erh) and sit down with a pen/pencil and paper. Write down the 3 to 5 things—and no more—that are making you the most anxious or uncomfortable. They’re often things that have been punted from one day’s to-do list to the next, to the next, to the next, and so on. Most important usually equals most uncomfortable, with some chance of rejection or conflict. For each item, ask yourself: “If this were the only thing I accomplished today, would I be satisfied with my day?” “Will moving this forward make all the other to-dos unimportant or easier to knock off later?” Put another way: “What, if done, will make all of the rest easier or irrelevant?” Look only at the items you’ve answered “yes” to for at least one of these questions. Block out at 2 to 3 hours to focus on ONE of them for today. Let the rest of the urgent but less important stuff slide. It will still be there tomorrow. TO BE CLEAR: Block out at 2 to 3 HOURS to focus on ONE of them for today. This is ONE BLOCK OF TIME. Cobbling together 10 minutes here and there to add up to 120 minutes does not work. No phone calls or social media allowed. If you get distracted or start procrastinating, don’t freak out and downward-spiral; just gently come back to your ONE to-do.
Timothy Ferriss (Tools of Titans: The Tactics, Routines, and Habits of Billionaires, Icons, and World-Class Performers)
Je t'ai vu en companie de cet homme, et le regard que tu lui portais était celui que j'aurais rêvé voir dans tes yeux alors que tu me regardais. Il avait l'air si grand à tes côtés, et moi si petit dans cette allée. Si j'avais pu être cet homme, je t'aurais tout donné, mais je n'étais que moi, l'ombre de celui que tu avais aimé alors que nous étions enfants, l'ombre de l'adulte que j'étais devenu.
Marc Levy (Le Voleur d'ombres)
Tapi, anak-anak, tak ada penghiburan dalam kata 'selamat tinggal', bahkan jika kau mengatakannya dalam bahasa Prancis. 'Selamat tinggal' adalah kata-kata yang, dalam bahasa apa pu, penuh penderitaan. Itu kata-kata yang tak menjanjikan apa-apa.
Kate DiCamillo
Admettons que tu aies résolu l'énigme de la création. Quel est ton destin? Admettons que tu aies pu dépouiller de toutes ses robes la Vérité. Quel est ton destin? Admettons que tu aies vécu cent ans, heureux, et que tu vives cent ans encore. Quel est ton destin?
Omar Khayyám (Rubaiyat of Omar Khayyam)
J'ai écouté le sermon du prêtre qui officiait devant la tombe de ma mère. On ne perd jamais ses parents, même après leur mort ils vivent encore en vous. Ceux qui vous ont conçu, qui vous ont donné tout cet amour afin que vous surviviez ne peuvent pas disparaître. Le prêtre avait raison, mais l'idée de savoir qu'il n'est plus d'endroit dans le monde où ils respirent, que vous n'entendrez plus leur voix, que les volets de votre maison d'enfance seront clos à jamais, vous plonge dans une solitude que même Dieu n'avait pu concevoir.
Marc Levy (Le Voleur d'ombres)
J'aurais pu adhérer au Front National, mais à quoi bon manger de la choucroute avec des cons?
Michel Houellebecq (The Elementary Particles)
Sure, you know that tea is good for you, but pu-erh tea? Go to the head of the class if you guessed what it does: it promotes the growth of Akkermansia muciniphila bacteria!30
Steven R. Gundry (The Longevity Paradox: How to Die Young at a Ripe Old Age (The Plant Paradox, #4))
L'homme a un penchant naturel à imaginer des théories correctes de toutes espèces... Si l'homme n'était pas doué d'un esprit adapté à ses besoins, il n'aurait jamais pu acquérir aucune connaissance
Charles Sanders Peirce
Si elle avait vécu, est-ce que j'aurais pu prendre le téléphone, là, tout de suite, l'appeler, lui dire je meurs de douleur, maman, je voudrais pleurer mais rien ne sort, rien ne sort, viens m'aider.
Michel Tremblay
L'humour ne sauve pas; l'humour ne sert en définitive à peu près à rien. On peut envisager les évènements de la vie avec humour pendant des années, parfois de très longues années, dans certains cas on peut adopter une attitude humoristique jusqu'à la fin; mais en définitive la vie vous brise le coeur. Quelles que soient les qualités de courage, de sang froid et d'humour qu'on a pu développer tout au long de sa vie, on finit toujours par avoir le coeur brisé. Alors on s'arrête de rire. Au bout du compte il n'y a plus que la solitude, le froid et le silence. Au bout du compte il n'y a plus que la mort.
Michel Houellebecq (The Elementary Particles)
J'aurais pu lutter contre la cocaïne et lui résister dans un seul cas: celui où la sensation de bonheur aurait été déterminée chez moi moins par la réalisation de l'événement extérieur que par le travail, la peine, les efforts qu'il aurait fallu fournir pour y arriver. Mais je n'avais pas cela dans ma vie.
M. Ageyev (Novel with Cocaine (European Classics))
La littérature, il me semble, est tournée vers ce qui a disparu, ou bien ce qui aurait pu advenir et n'est pas advenu, voilà pourquoi les temps modernes, si épris d'un advenir sans mémoire, lui sont si hostiles.
Olivier Rollin
adore à genoux quand on n'a pas pu l'enterrer sous la boue. La corruption est en force, le talent est rare. Ainsi, la corrup- tion est l'arme de la médiocrité qui abonde, et vous en sentirez partout la pointe.
Honoré de Balzac (Père Goriot)
Behind him hobbled Granma, who had survived only because she was as mean as her husband. She had held her own with a shrill ferocious religiosity that was as lecherous and as savage as anything Grampa could offer. . . As she walked she hiked her Mother Hubbard up to her knees, and she bleated her shrill terrible war cry: "Pu-raise Gawd fur vittory.
John Steinbeck (The Grapes of Wrath)
Oh! tout ce que nous n'avons point fait et que pourtant nous aurions pu faire...penseront-ils, sur le point de quitter la vie. - Tout ce que nous aurions dû faire et que pourtant nous n'avons point fait! par souci des considérants, par temporisation, par paresse, et pour s'être trop dit: "Bah! nous aurons toujours le temps." Pour n'avoir pas saisi le chaque jour irremplaçable, l'irretrouvable chaque instant. Pour avoir remis à plus tard la décision, l'effort, l'étreinte... L'heure qui passe est bien passée? -Oh! toi qui viendras, penseront-ils, sois plus habile: Saisis l'instant!
André Gide
Kulupakan hari-hari yang lewat agar aku lahir kembali pada hari ini. Kutenggelamkan puing waktu ke kuburannya yang paling rahasia. Barangkali serahasia mimpi, dan yang ada kemudiannya hanyalah kesamaran. Semakin samar, dan hilang. -Gaga
Gus tf Sakai (Segi Empat Patah Sisi)
Jim, please tell me you know some hot girls," Drew begged. He let out a chuckle. "You might be in luck boys; my fiancé has a few single friends." "Don't worry about the pu**y here to the right of me," Drew said while Jim took a drink of his bottled water. "He's been hung up on a one-night-stand he had five years ago with a girl that smelled like Cocoa Puffs.
Tara Sivec (Seduction and Snacks (Chocolate Lovers, #1))
Pourquoi les enfants sont si cruels ? On parle toujours de leur "innocence", alors que, d'après mes souvenirs de cours de récré, ils se comportent plutôt comme des petits cons. Il suffit d'être un pu trop gros, un peu trop grand, un peu trop roux, de sentir un peu trop fort... Il n'y a rien d'innocent dans les horreurs qu'on m'a balancées quand j'étais petite.
Holly Bourne (How Hard Can Love Be? (The Spinster Club, #2))
Il y a des livres que l’on rate, comme certaines rencontres, on passe à côté d’histoires et de gens qui auraient pu tout changer. À cause d’un malentendu, d’une couverture, ou d’un résumé passable, d’un a priori. Heureusement que parfois, la vie insiste.
Valérie Perrin (Trois)
Subject: Desert Dick So, I’m emailing you right now because I just thought about how much pain you’re in currently...We haven’t talked about you getting laid in quite a while, and that concerns me. Greatly. Like, I’ve CRIED about your lack of pu**y...I’m very sorry that so many women have sent you fraudulent pictures and given you a severe case of blue balls. I’m attaching the links to a top of the line lotion that I think you should invest in for the weeks to come. Your dick is in my prayers, —Alyssa.
Whitney G. (Reasonable Doubt: Volume 1 (Reasonable Doubt, #1))
Quelques crimes toujours précèdent les grands crimes. Quiconque a pu franchir les bornes légitimes Peut violer enfin les droits les plus sacrés; Ainsi que la vertu, le crime a ses degrés, Et jamais on n'a vu la timide innocence Passer subitement à l'extrême licence.
Jean Racine (Phèdre)
L'homme lutte contre la peur mais, contrairement à ce qu'on répète toujours, cette peur n'est pas celle de la mort, car la peur de la mort, tout le monde ne l'éprouve pas, certains n'ayant aucune imagination, d'autres se croyant immortels, d'autres encore espérant des rencontres merveilleuses après leur trépas ; la seule peur universelle, la peur unique, celle qui conduit toutes nos pensées, car la peur de n'être rien. Parce que chaque individu a éprouvé ceci, ne fût-ce qu'une seconde au cours d'une journée : se rendre compte que, par nature, ne lui appartient aucune des identités qui le définissent, qu'il aurait pu ne pas être doté de ce qui le caractérise, qu'il s'en est fallu d'un cheveu qu'il naisse ailleurs, apprenne une autre langue, reçoive une éducation religieuse différente, qu'on l'élève dans une autre culture, qu'on l'instruise dans une autre idéologie, avec d'autres parents, d'autres tuteurs, d'autres modèles. Vertige !
Éric-Emmanuel Schmitt
It’s against the rules for you and me to have each other’s phone numbers in the first place, for us to act like f**king teenagers and make each other cum over the phone at night, but you’ve never complained about that.” “You’ve never made me cum...” “Don’t lie to me.” “You haven’t.” “So, last week when I said that I wanted you to ride my mouth so I could eat your pu**y until you came all over my lips, you were pretending to breathe hard?” She sucked in a breath. “No, but—” “I thought so. Why can’t we meet in person?” “Because it would ruin our friendship and you know it.
Whitney G. (Reasonable Doubt: Volume 1 (Reasonable Doubt, #1))
Sascha era un arco iris dentro de él, una fontana resplandeciente de una belleza tal, que Lucas se sintió bendecido por tener la posibilidad de verla. Por un instante sus mentes fueron una sola y vio cuán desesperada, salvaje e irracionalmente le amaba Sascha... lo suficiente como para romper su promesa, para elegir morir a fin de que él pu¬diera vivir. Sascha vio hasta qué punto la pantera la adoraba, que su corazón latía solo por ella y que la vida daría paso a la muerte después de que ella se hubiera ido. La bestia estaba furiosa con ella por intentar arrebatarle a su compañera y el hombre lo estaba aún más, pero bajo toda esa ira había deseo, necesidad, amor. Un amor tan intenso y abrasador que no tenía principio ni fin.
Nalini Singh (Slave to Sensation (Psy-Changeling, #1))
Depuis que tu es partie, j’ai pu compter jusqu’au sept millions neuf cent quarante-huit mille cents. Tu as eu le temps d’aller te cacher loin. Je cherche partout. Je ne te trouve pas, je désespère. La partie de cache-cache dure trop longtemps. Allez, tu as gagné, tu peux sortir de ta cachette. Je t’en supplie. J’ai perdu. J’ai tout perdu.
Jean-Louis Fournier (VEUF)
Joseph Voilà c'que c'est, mon vieux Joseph Que d'avoir pris la plus jolie Parmi les filles de Galilée Celle qu'on appelait Marie Tu aurais pu, mon vieux Joseph Prendre Sarah ou Déborah Et rien ne serait arrivé Mais tu as préféré Marie Tu aurais pu, mon vieux Joseph Rester chez toi, tailler ton bois Plutôt que d'aller t'exiler Et te cacher avec Marie Tu aurais pu, mon vieux Joseph Faire des petits avec Marie Et leur apprendre ton métier Comme ton père te l'avait appris Pourquoi a-t-il fallu, Joseph Que ton enfant, cet innocent Ait eu ces étranges idées Qui ont tant fait pleurer Marie Parfois je pense à toi, Joseph Mon pauvre ami, lorsque l'on rit De toi qui n'avais demandé Qu'à vivre heureux avec Marie
Georges Moustaki
I push back against him, meeting his forceful pounds with my eager pu*sy. Riding the razors edge of climactic heaven.
S.K. Logsdon (Forever Attraction (Attraction #2))
Plus d'un qui n'a pu liberer ses propres chaines a su pourtant en liberer son ami.
Friedrich Nietzsche
Il semble, encore ajourd'hui, qu'elle n'aurait pu s'épanouir ailleurs que dans ce paysage étrange et fabuleux, hanté par les fantômes, mais protégé par les fées
Dominique Demers (La où la mer commence)
Si que­da­ba al­gu­na es­pe­ran­za, debía estar en los pro­les, por­que solo en esas masas des­pre­cia­das, que cons­ti­tuían el ochen­ta y cinco por cien­to de la po­bla­ción de Ocea­nía, podía ge­ne­rar­se la fuer­za ne­ce­sa­ria para des­truir al Par­ti­do. Este no podía de­rro­car­se desde den­tro. Sus enemi­gos, si es que los había, no te­nían forma de unir­se o si­quie­ra de re­co­no­cer­se mu­tua­men­te. In­clu­so en caso de que exis­tie­ra la le­gen­da­ria Her­man­dad —lo cual no era del todo im­po­si­ble— re­sul­ta­ba in­con­ce­bi­ble que sus miem­bros pu­die­ran re­unir­se en gru­pos de más de dos o tres. La re­be­lión se li­mi­ta­ba a un cruce de mi­ra­das, una in­fle­xión de la voz o, como mucho, una pa­la­bra su­su­rra­da oca­sio­nal­men­te. En cam­bio los pro­les, si pu­die­ran ser cons­cien­tes de su fuer­za, no ten­drían ne­ce­si­dad de cons­pi­rar. Bas­ta­ría con que se en­ca­bri­ta­ran como un ca­ba­llo que se sa­cu­de las mos­cas. Si qui­sie­ran, po­drían volar el Par­ti­do en pe­da­zos a la ma­ña­na si­guien­te. Tarde o tem­prano tenía que ocu­rrír­se­les. Y sin em­bar­go…
George Orwell (1984)
Mais en fait les voix féminines se taisent là où commence l'action concrète; elles ont pu susciter des guerres, non suggérer la tactique d'une bataille; elles n'ont guère orienté la politique que dans la mesure où la politique se réduisait à l'intrigue: les vraies commandes du monde n'ont jamais été aux mains des femmes; elles n'ont pas agi sur les techniques ni sur l'économie, elles n'ont pas fait ni défait des États, elles n'ont pas découvert des mondes. C'est par elles que certains événements ont été déclenchés: mais elles ont été prétextes beaucoup plus qu'agents.
Simone de Beauvoir (Le deuxième sexe, I)
– Eh bien, sans vouloir offenser plus encore votre magnanimité contrariée, je pense que vous n’auriez pas dû assommer votre mère et la sodomiser d’entrée de jeu. Elle aurait pu vous être utile.
Antoine Buéno (Le Soupir de l'immortel)
[...] cette année, l'anecdote amusante, il y a eu ce lecteur émerveillé qui est venu me couvrir d'éloges parce qu'il me confondait avec mon oncle! L'illustre historien et penseur. Je n'ai pas eu le cœur de lui dire qu'il se trompait de bonhomme. Il est reparti ébloui d'avoir pu bavarder quelque instants avec le grand homme [...] - Chronique Medi1 Radio - "Le Maghreb des Livres" 09/02/2015
Fouad Laroui
philosophes qui ont pu autrefois se soustraire de l'empire de la fortune, et, malgré les douleurs et la pauvreté, disputer de la félicité avec leurs dieux. Car s'occupant sans cesse à considérer les bornes qui leur étaient prescrites par la nature, ils se persuadaient si parfaitement que rien n'était en leur pouvoir que leurs pensées, que cela seul était suffisant pour les empêcher d'avoir aucune affection pour d'autres choses; et ils disposaient d'elles si absolument qu'ils avaient en cela quelque raison de s'estimer plus riches, et plus puissants, et plus libres, et plus heureux qu'aucun des autres hommes, qui, n'ayant point cette philosophie, tant favorisés de la nature et de la fortune qu'ils puissent être, ne disposent jamais ainsi de tout ce qu'ils veulent. (partie 3, para 4)
René Descartes (Discours de la méthode: suivi des Méditations métaphysiques)
Le jour où je me suis aimé pour de vrai, J’ai compris qu'en toutes circonstances, J’étais à la bonne place, au bon moment. Et alors, j'ai pu me relaxer. Aujourd'hui je sais que cela s'appelle... l'Estime de soi. Le jour où je me suis aimé pour de vrai, J’ai pu percevoir que mon anxiété et ma souffrance émotionnelle N’étaient rien d'autre qu'un signal Lorsque je vais à l'encontre de mes convictions. Aujourd'hui je sais que cela s'appelle... l'Authenticité. Le jour où je me suis aimé pour de vrai, J'ai cessé de vouloir une vie différente Et j'ai commencé à voir que tout ce qui m'arrive Contribue à ma croissance personnelle. Aujourd'hui, je sais que cela s'appelle... la Maturité. Le jour où je me suis aimé pour de vrai, J’ai commencé à percevoir l'abus Dans le fait de forcer une situation ou une personne, Dans le seul but d'obtenir ce que je veux, Sachant très bien que ni la personne ni moi-même Ne sommes prêts et que ce n'est pas le moment... Aujourd'hui, je sais que cela s'appelle... le Respect. Le jour où je me suis aimé pour de vrai, J’ai commencé à me libérer de tout ce qui n'était pas salutaire, personnes, situations, tout ce qui baissait mon énergie. Au début, ma raison appelait cela de l'égoïsme. Aujourd'hui, je sais que cela s'appelle... l'Amour propre. Le jour où je me suis aimé pour de vrai, J’ai cessé d'avoir peur du temps libre Et j'ai arrêté de faire de grands plans, J’ai abandonné les méga-projets du futur. Aujourd'hui, je fais ce qui est correct, ce que j'aime Quand cela me plait et à mon rythme. Aujourd'hui, je sais que cela s'appelle... la Simplicité. Le jour où je me suis aimé pour de vrai, J’ai cessé de chercher à avoir toujours raison, Et je me suis rendu compte de toutes les fois où je me suis trompé. Aujourd'hui, j'ai découvert ... l'Humilité. Le jour où je me suis aimé pour de vrai, J’ai cessé de revivre le passé Et de me préoccuper de l'avenir. Aujourd'hui, je vis au présent, Là où toute la vie se passe. Aujourd'hui, je vis une seule journée à la fois. Et cela s'appelle... la Plénitude. Le jour où je me suis aimé pour de vrai, J’ai compris que ma tête pouvait me tromper et me décevoir. Mais si je la mets au service de mon coeur, Elle devient une alliée très précieuse ! Tout ceci, c'est... le Savoir vivre. Nous ne devons pas avoir peur de nous confronter. Du chaos naissent les étoiles.
Charlie Chaplin
C'est dans ma neuvième année que j'ai appris le hollandais. A cette époque-là, j'avais un papa, un chic type dans mon genre, qui voulait que ses enfants réussissent dans la vie. Lui n'avait pas beaucoup travaillé à l'école ; ce qui ne l'empêchait pas, tous les étés, de nous acheter à ma sœur Christine et à moi des "cahiers de vacances". Le lundi soir, elle avait déjà fait son cahier jusqu'au jeudi. Moi, je n'ai jamais pu terminer le mien.
Marie-Aude Murail (Le hollandais sans peine)
Spleen Je suis comme le roi d'un pays pluvieux, Riche, mais impuissant, jeune et pourtant très vieux, Qui, de ses précepteurs méprisant les courbettes, S'ennuie avec ses chiens comme avec d'autres bêtes. Rien ne peut l'égayer, ni gibier, ni faucon, Ni son peuple mourant en face du balcon. Du bouffon favori la grotesque ballade Ne distrait plus le front de ce cruel malade; Son lit fleurdelisé se transforme en tombeau, Et les dames d'atour, pour qui tout prince est beau, Ne savent plus trouver d'impudique toilette Pour tirer un souris de ce jeune squelette. Le savant qui lui fait de l'or n'a jamais pu De son être extirper l'élément corrompu, Et dans ces bains de sang qui des Romains nous viennent, Et dont sur leurs vieux jours les puissants se souviennent, II n'a su réchauffer ce cadavre hébété Où coule au lieu de sang l'eau verte du Léthé // I'm like the king of a rain-country, rich but sterile, young but with an old wolf's itch, one who escapes his tutor's monologues, and kills the day in boredom with his dogs; nothing cheers him, darts, tennis, falconry, his people dying by the balcony; the bawdry of the pet hermaphrodite no longer gets him through a single night; his bed of fleur-de-lys becomes a tomb; even the ladies of the court, for whom all kings are beautiful, cannot put on shameful enough dresses for this skeleton; the scholar who makes his gold cannot invent washes to cleanse the poisoned element; even in baths of blood, Rome's legacy, our tyrants' solace in senility, he cannot warm up his shot corpse, whose food is syrup-green Lethean ooze, not blood. — Robert Lowell, from Marthiel & Jackson Matthews, eds., The Flowers of Evil (NY: New Directions, 1963)
Charles Baudelaire (Les Fleurs du Mal)
A man eager to climb famous mountains must have the patience to follow a winding path. A man eager to eat bear's paw must have the patience to simmer it slowly. A man eager to watch the moonlight must have the patience to wait until midnight. A man eager to see a beautiful woman must have the patience to let her finish her toilette. Reading requires patience too.
Pu Songling (Strange Tales from a Chinese Studio)
Lasse de ma lassitude, blanche lune dernière, seul regret, même pas. Être mort, avant elle, sur elle, avec elle, et tourner, mort sur morte, autour des pauvres hommes, et n’avoir plus jamais à mourir, d’entre les mourants. Même pas, même pas ça. Ma lune fut ici-bas, ici bien bas, le peu que j’aie su désirer. Et un jour, bientôt, une nuit de terre, bientôt, sous la terre, un mourant dira, comme moi, au clair de terre, Même pas, même pas ça, et mourra, sans avoir pu trouver un regret.
Samuel Beckett (Malone Dies)
Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue ; Un trouble s’éleva dans mon âme éperdue ; Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler; Je sentis tout mon corps et transir et brûler : Je reconnus Vénus et ses feux redoutables, D’un sang qu’elle poursuit tourments inévitables ! Par des vœux assidus je crus les détourner : Je lui bâtis un temple, et pris soin de l’orner ; De victimes moi-même à toute heure entourée, Je cherchais dans leurs flancs ma raison égarée : D’un incurable amour remèdes impuissants ! En vain sur les autels ma main brûlait l’encens ! Quand ma bouche implorait le nom de la déesse, J’adorais Hippolyte ; et, le voyant sans cesse, Même au pied des autels que je faisais fumer, J’offrais tout à ce dieu que je n’osais nommer. Je l’évitais partout. Ô comble de misère ! Mes yeux le retrouvaient dans les traits de son père. Contre moi-même enfin j’osai me révolter : J’excitai mon courage à le persécuter. Pour bannir l’ennemi dont j’étais idolâtre, J’affectai les chagrins d’une injuste marâtre ; Je pressai son exil ; et mes cris éternels L’arrachèrent du sein et des bras paternels. Je respirais, ŒNONE ; et, depuis son absence, Mes jours moins agités coulaient dans l’innocence : Soumise à mon époux, et cachant mes ennuis, De son fatal hymen je cultivais les fruits. Vaines précautions ! Cruelle destinée ! Par mon époux lui-même à Trézène amenée, J’ai revu l’ennemi que j’avais éloigné : Ma blessure trop vive aussitôt a saigné. Ce n’est plus une ardeur dans mes veines cachée : C’est Vénus tout entière à sa proie attachée. J’ai conçu pour mon crime une juste terreur ; J’ai pris la vie en haine, et ma flamme en horreur ; Je voulais en mourant prendre soin de ma gloire, Et dérober au jour une flamme si noire : Je n’ai pu soutenir tes larmes, tes combats : Je t’ai tout avoué ; je ne m’en repens pas. Pourvu que, de ma mort respectant les approches, Tu ne m’affliges plus par d’injustes reproches, Et que tes vains secours cessent de rappeler Un reste de chaleur tout prêt à s’exhaler.
Jean Racine (Phèdre)
Later, getting ready for the evening’s fireworks display, Hudson came up behind me as I primped in the bedroom mirror. He wrapped his arms around my waist and kissed along my neckline. “We’ve been pu**y-footing around each other all day,” he said at my ear. “I’m warning you now that I’m done. It’s time for me to start treating you like what you are: Mine.” My breath caught sharply. “And yes, that means that you’ll be fucked later. Hard.” Just like that, our tentativeness was over. And I needed a change of panties.
Laurelin Paige (Forever with You (Fixed, #3))
Un piège. Dressé non pour Ellana mais pour lui. Jilano bondit vers la porte. Verrouillée, elle l'aurait à peine ralenti. Elle s'ouvrit sans difficulté. Sur un mur de pierre. Il leva les yeux. La même substance huileuse qui l'avait fait glisser recouvrait tous les murs. La gouttière gisait au sol. Inutile de l'observer pour savoir qu'elle avait été sabotée. Du joli travail. Jilano inspira profondément, ralentissant son rythme cardiaque jusqu'à ce que son corps élimine l'injonction de survie induite par le danger. Ce n'était plus la peine. Il s'assit en tailleur contre un mur et attendit que la silhouette apparaisse au-dessus de lui. Elle ne tarda pas. Un sourire pâle erra sur les lèvres du maître marchombre lorsqu’il reconnut l'assassin. La guilde était donc tombée si bas ? Il faillit parler, non pas pour tenter de convaincre, encore moins pour supplier, mais pour chercher à comprendre. Il préféra détourner les yeux afin de se concentrer sur l'essentiel. Alors que l'assassin bandait son arc, les pensées de Jilano s'envolèrent vers Ellana. Bonheur. Gratitude. Amour. - Garde-toi, murmura-t-il, et que ta route soit belle. - Madame ! Que vous arrive-t-il ? Ellana était brusquement devenue livide. Elle poussa un cri rauque, leva la main à son cœur et, avant qu'Aoro ait pu intervenir, elle s'effondra.
Pierre Bottero (Ellana, l'Envol (Le Pacte des MarchOmbres, #2))
Il ajoute cette phrase, pour moi inoubliable  : parce que tu partiras et que nous resterons. J'ai les larmes aux yeux en recopiant les mots. Je demeure fasciné que cette phrase ait été prononcée un jour, qu'elle m'ait été adressée. Qu'on me comprenne  : ce n'est pas l'éventuelle prémonition qu'elle contient qui me fascine, ni même qu'elle ait été réalisée. Ce n'est pas non plus la maturité ou la fulgurance qu'elle suppose. Ce n'est pas davantage l'agencement des mots, même si je prendrai conscience que je n'aurais sans doute pas pu les trouver alors, ni plus tard les écrire. C'est la violence de ce qu'ils signifient, de ce qu'ils charrient  : l'infériorité qu'ils racontent en même temps que l'amour sous-jacent dont ils témoignent, l'amour rendu nécessaire par la disparition prochaine, inévitable, l'amour rendu possible par elle aussi.
Philippe Besson (" Arrête avec tes mensonges ")
Je ne méprise pas les hommes. Si je le faisais, je n'aurais aucun droit, ni aucune raison, d'essayer de les gouverner. Je les sais vains, ignorants, avides, inquiets, capables de presque tout pour réussir, pour se faire valoir, même à leurs propres yeux, ou tout simplement pour éviter de souffrir. Je le sais : je suis comme eux, du moins par moment, ou j'aurais pu l'être. Entre autrui et moi, les différences que j'aperçois sont trop négligeables pour compter dans l'addition finale. Je m'efforce donc que mon attitude soit aussi éloignée de la froide supériorité du philosophe que l'arrogance du César.
Marguerite Yourcenar (Memoirs of Hadrian)
Je te dois un aveu. Je n’ai jamais pu comprendre comment on peut aimer son prochain. C’est précisément, à mon avis, le prochain qu’on ne peut aimer .. Les êtres éloignés, le lointain, soit ; mais le prochain !... On ne peut aimer qu’un homme caché, invisible. Dès qu’il montre son visage, l’amour disparaît.
Fyodor Dostoevsky (The Brothers Karamazov)
Je suis un homme mort. Je me réveille chaque matin avec une insoutenable envie de dormir. Je m'habille de noir car je suis en deuil de moi-même. Je porte le deuil de l'homme que j'aurais pu être. Je déambule d'un pas fixe, rue des Beaux-Arts - la rue où Oscar Wilde est mort, comme moi. Je vais au restaurant pour ne rien manger. Les maîtres d'hôtel sont vexés que je ne touche pas à leurs assiettes. Mais vous en connaissez beaucoup, vous, des morts qui finissent le plat de résistance en se pourléchant les babines? Tout ce que je bois, c'est donc à jeun. Avantage: l'ivresse rapide. Inconvénient; l'ulcère à l'estomac.
Frédéric Beigbeder (L'amour dure trois ans (Marc Marronnier, #3))
- Viens t’agenouiller avec moi près de la fenêtre, David, et prions pour que ta maman se sente bien demain, et que rien n’arrive à ton papa ce soir, et que toi et moi… que toi et moi ne souffrions pas trop, ni demain, ni jamais. Cela m’avait l’air d’une prière magnifique, alors j’ai regardé par la fenêtre et j’ai commencé, mais mes yeux sont tombés sur la Bible de néon, en dessous de nous, et je n’ai pas pu continuer. Et puis j’ai vu les étoiles du ciel qui brillaient autant que la belle prière et j’ai recommencé, et la prière est venue sans que j’aie à réfléchir, et je l’ai offerte aux étoiles et au ciel de la nuit.
John Kennedy Toole (The Neon Bible)
Voilà comment ça se passait au cœur du cœur du Dieu : notre groupe de six, sept ou dix arrivait à pied ou en chaise roulante, piochait dans un malheureux assortiment de biscuits et se servait un verre de limonade, avant de prendre place dans le cercle de la vérité et d'écouter Patrick débiter pour la millième fois le récit déprimant de sa vie – comment il avait eu un cancer des testicules et aurait dû en mourir, sauf qu'il n'était pas mort et que maintenant il était même un adulte bien vivant qui se tenait devant nous dans la crypte d'une église de la 137e ville d'Amérique la plus agréable à vivre, divorcé, accro aux jeux vidéo, seul, vivotant du maigre revenu que lui rapportait l'exploitation de son passé de super-cancéreux, futur détenteur d'un master ne risquant pas d'améliorer ses perspectives de carrière, et qui attendait, comme nous tous, que l'épée de Damoclès lui procure le soulagement auquel il avait échappé des années plus tôt quand le cancer lui avait pris ses couilles, mais avait épargné ce que seule une âme charitable aurait pu appeler « sa vie ».
John Green (The Fault in Our Stars)
Amputée!… O soleil, si c’est vrai que je viens de toi, pourquoi m’as-tu faite amputée? Pourquoi m’as-tu faite une fille? Pourquoi ces seins, cette faiblesse, cette plaie ouverte au milieu de moi? N’aurait-il pas été beau le garçon Médée? N’aurait-il pas été fort? Le corps dur comme la pierre, fait pour prendre et partir après, ferme, intact, entier, lui! Ah! il aurait pu venir, alors, Jason, avec ses grandes mains redoutables, il aurait pu tenter de les poser sur moi! Un couteau, chacun dans la sienne -oui!- et le plus fort tue l’autre et s’en va délivré. Pas cette lutte où je ne voulais que toucher les épaules, cette blessure que j’implorais. Femme! Femme! Chienne! Chair faite d’un peu de boue de d’une côte d’homme! Morceau d’homme! Putain!
Jean Anouilh (Médée)
Je me mis dès lors à lire avec avidité et bientôt la lecture fut ma passion. Tous mes nouveaux besoins, toutes mes aspirations récentes, tous les élans encore vagues de mon adolescence qui s’élevaient dans mon âme d’une façon si troublante et qui étaient provoqués par mon développement si précoce, tout cela, soudainement, se précipita dans une direction, parut se satisfaire complètement de ce nouvel aliment et trouver là son cours régulier. Bientôt mon cœur et ma tête se trouvèrent si charmés, bientôt ma fantaisie se développa si largement, que j’avais l’air d’oublier tout ce qui m’avait entourée jusqu’alors. Il semblait que le sort lui même m’arrêtât sur le seuil de la nouvelle vie dans laquelle je me jetais, à laquelle je pensais jour et nuit, et, avant de m’abandonner sur la route immense, me faisait gravir une hauteur d’où je pouvais contempler l’avenir dans un merveilleux panorama, sous une perspective brillante, ensorcelante. Je me voyais destinée à vivre tout cet avenir en l’apprenant d’abord par les livres ; de vivre dans les rêves, les espoirs, la douce émotion de mon esprit juvénile. Je commençai mes lectures sans aucun choix, par le premier livre qui me tomba sous la main. Mais, le destin veillait sur moi. Ce que j’avais appris et vécu jusqu’à ce jour était si noble, si austère, qu’une page impure ou mauvaise n’eût pu désormais me séduire. Mon instinct d’enfant, ma précocité, tout mon passé veillaient sur moi ; et maintenant ma conscience m’éclairait toute ma vie passée. En effet, presque chacune des pages que je lisais m’était déjà connue, semblait déjà vécue, comme si toutes ces passions, toute cette vie qui se dressaient devant moi sous des formes inattendues, en des tableaux merveilleux, je les avais déjà éprouvées. Et comment pouvais-je ne pas être entraînée jusqu’à l’oubli du présent, jusqu’à l’oubli de la réalité, quand, devant moi dans chaque livre que je lisais, se dressaient les lois d’une même destinée, le même esprit d’aventure qui règnent sur la vie de l’homme, mais qui découlent de la loi fondamentale de la vie humaine et sont la condition de son salut et de son bonheur ! C’est cette loi que je soupçonnais, que je tâchais de deviner par toutes mes forces, par tous mes instincts, puis presque par un sentiment de sauvegarde. On avait l’air de me prévenir, comme s’il y avait en mon âme quelque chose de prophétique, et chaque jour l’espoir grandissait, tandis qu’en même temps croissait de plus en plus mon désir de me jeter dans cet avenir, dans cette vie. Mais, comme je l’ai déjà dit, ma fantaisie l’emportait sur mon impatience, et, en vérité, je n’étais très hardie qu’en rêve ; dans la réalité, je demeurais instinctivement timide devant l’avenir.
Fyodor Dostoevsky (Netochka Nezvanova)
Huit heures de sommeil ! Nous perdons le tiers de notre vie humaine dans cet état d’impuissance et de demi-mort. Voilà ce qui me révoltait. Il faut libérer l’humanité de la charge du sommeil. Quelles extraordinaires perspectives, quelles possibilités !... Combien de grandes œuvres les grands penseurs nous auraient encore données, si toutes leurs nuits avaient pu être consacrées à la création ! Combien de grandes œuvres inachevées ne le seraient pas ! Comme le progrès avancerait ! ! L’ouvrier ayant travaillé aux heures fixées à sa machine-outil consacrerait la nuit aux livres ou au travail social. Nous n’aurions pas d’illettrés. Mieux encore, tous recevraient la possibilité de devenir parfaitement instruits. De quels pas gigantesques avancerait le progrès ! C’était à cela que je pensais...
Alexandre Beliaïev (L'homme qui ne dormait pas)
J'ai écrit le mot  : amour. J'ai bien envisagé d'en employer un autre. Au moins parce que c'est une notion curieuse, l'amour  ; difficile à définir, à cerner, à établir. Il en existe tant de degrés, tant de variations. J'aurais pu me contenter d'affirmer que j'étais attendri (et il est exact que T.   savait à merveille me faire faiblir, fléchir), ou charmé (il s'y entendait comme personne pour attirer à lui, conquérir, flatter, et même ensorceler), ou troublé (il provoquait souvent un mélange de perplexité et d'émoi, renversait les situations), ou séduit (il m'attirait dans ses filets, me bluffait, me gagnait à ses causes), ou épris (j'étais bêtement enjoué, je pouvais m'enflammer pour un rien)  ; ou même aveuglé (je mettais de côté ce qui m'embarrassait, je minimisais ses défauts, portais aux nues ses qualités), perturbé (je n'étais plus tout à fait moi-même), ce qui aurait un sens moins favorable. J'aurais pu expliquer qu'il ne s'agissait que d'affection, que je me contentais d'avoir le «  béguin  », une formulation suffisamment floue pour englober n'importe quoi. Mais ce serait me payer de mots. La vérité, la vérité toute nue, c'est que j'étais amoureux. Autant employer les mots précis.
Philippe Besson (« Arrête avec tes mensonges »)
Je me suis figuré qu’une femme devait faire plus de cas de son âme que de son corps, contre l’usage général qui veut qu’elle permette qu’on l’aime avant d’avouer qu’elle aime, et qu’elle abandonne ainsi le trésor de son coeur avant de consentir à la plus légère prise sur celui de sa beauté. J’ai voulu, oui, voulu absolument tenter de renverser cette marche uniforme ; la nouveauté est ma rage. Ma fantaisie et ma paresse, les seuls dieux dont j’aie jamais encensé les autels, m’ont vainement laissé parcourir le monde, poursuivi par ce bizarre dessein ; rien ne s’offrait à moi. Peut-être je m’explique mal. J’ai eu la singulière idée d’être l’époux d’une femme avant d’être son amant. J’ai voulu voir si réellement il existait une âme assez orgueilleuse pour demeurer fermée lorsque les bras sont ouverts, et livrer la bouche à des baisers muets ; vous concevez que je ne craignais que de trouver cette force à la froideur. Dans toutes les contrées qu’aime le soleil, j’ai cherché les traits les plus capables de révéler qu’une âme ardente y était enfermée : j’ai cherché la beauté dans tout son éclat, cet amour qu’un regard fait naître ; j’ai désiré un visage assez beau pour me faire oublier qu’il était moins beau que l’être invisible qui l’anime ; insensible à tout, j’ai résisté à tout,... excepté à une femme, – à vous, Laurette, qui m’apprenez que je me suis un peu mépris dans mes idées orgueilleuses ; à vous, devant qui je ne voulais soulever le masque qui couvre ici-bas les hommes qu’après être devenu votre époux. – Vous me l’avez arraché, je vous supplie de me pardonner, si j’ai pu vous offenser. ( Le prince )
Alfred de Musset (La nuit vénitienne)
Que se serait-il passé ? Lol ne va pas loin dans l'inconnu sur lequel s'ouvre cet instant. Elle ne dispose d'aucun souvenir même imaginaire, elle n'a aucune idée sur cet inconnu. Mais ce qu'elle croit, c'est qu'elle devait y pénétrer, que c'était ce qu'il lui fallait faire, que ç'aurait été pour toujours, pour sa tête et pour son corps, leur plus grande douleur et leur plus grande joie confondues jusque dans leur définition devenue unique mais innommable faute d'un mot. J'aime à croire, comme je l'aime, que si Lol est silencieuse dans la vie c'est qu'elle a cru, l'espace d'un éclair, que ce mot pouvait exister. Faute de son existence, elle se tait. Ç'aurait été un mot-absence, un mot-trou, creusé en son centre d'un trou, de ce trou où tous les autres mots auraient été enterrés. On n'aurait pas pu le dire mais on aurait pu le faire résonner. Immense, sans fin, un gong vide, il aurait retenu ceux qui voulaient partir, il les aurait convaincus de l'impossible, il les aurait assourdis à tout autre vocable que lui-même, en une fois il les aurait nommés, eux, l'avenir et l'instant. Manquant, ce mot, il gâche tous les autres, les contamine, c'est aussi le chien mort de la plage en plein midi, ce trou de chair.
Marguerite Duras (The Ravishing of Lol Stein)
Car ce que les gens ont fait, ils le recommencent indéfiniment. Et qu’on aille voir chaque année un ami qui les premières fois n’a pu venir à votre rendez-vous, ou s’est enrhumé, on le retrouvera avec un autre rhume qu’il aura pris, on le manquera à un autre rendez-vous où il ne sera pas venu, pour une même raison permanente à la place de laquelle il croit voir des raisons variées, tirées des circonstances.
Marcel Proust (A la recherche du temps perdu)
La Théologie. Qu'est-ce que la chute ? Si c'est l'unité devenue dualité, c'est Dieu qui a chuté. Au moins aurait-il pu deviner dans cette localisation une malice ou une satire de la providence contre l’amour, et, dans le mode de la génération, un signe du péché originel. De fait, nous ne pouvons faire l’amour qu’avec des organes excrémentiels. En d'autres termes, la création ne serait-elle pas la chute de Dieu ?
Charles Baudelaire (My Heart Laid Bare)
J’ai arpenté les galeries sans fin des grandes bibliothèque, les rues de cette ville qui fût la nôtre, celle où nous partagions presque tous nos souvenirs depuis l’enfance. Hier, j’ai marché le long des quais, sur les pavés du marché à ciel ouvert que tu aimais tant. Je me suis arrêté par-ci par-là, il me semblait que tu m’accompagnais, et puis je suis revenu dans ce petit bar près du port, comme chaque vendredi. Te souviendras-tu ? Je ne sais pas où tu es. Je ne sais pas si tout ce que nous avons vécu avait un sens, si la vérité existe, mais si tu trouves ce petit mot un jour, alors tu sauras que j’ai tenu ma promesse, celle que je t’ai faite. A mon tour de te demander quelque chose, tu me le dois bien. Oublie ce que je viens d’écrire, en amitié on ne doit rien. Mais voici néanmoins ma requête : Dis-lui, dis-lui que quelque part sur cette terre, loin de vous, de votre temps, j’ai arpenté les mêmes rues, ri avec toi autour des mêmes tables, et puisque les pierres demeurent, dis-lui que chacune de celles où nous avons posé nos mais et nos regards contient à jamais une part de notre histoire. Dis-lui, que j’étais ton ami, que tu étais mon frère, peut-être mieux encore puisque nous nous étions choisis, dis-lui que rien n’a jamais pu nous séparer, même votre départ si soudain.
Marc Levy (La prochaine fois)
Now driving in a wild frieze of headlong horses with eyes walled and teeth cropped and naked riders with clusters of arrows clenched in their jaws and their shields winking in the dust and pu the far side of the ruined ranks in a piping of boneflutes and dropping down off the sides of their mounts with one heel hung in the withers strap and their short bows flexing beneath the outstretched necks of the ponies until they had circled the company and cut their ranks in two and then rising up again like funhouse figures, some with nightmare faces painted on their breasts, riding down the unhorsed Saxons and spearing and clubbing them and leaping from their mounts with knives and running about on the ground with a peculiar bandylegged trot like creatures driven to alien forms of locomotion and stripping the clothes from the dead and seizing them up by the hair and passing their blades about the skulls of the living and the dead alike and snatching aloft the bloody wigs and hacking and chopping at the naked bodies, ripping off limbs, head, gutting the strange white torsos and holding up great handfuls of viscera, genitals, some of the savages so slathered up with gore they might have rolled in it like dogs and some who fell upon the dying and sodomized them with loud cries to their fellows.
Cormac McCarthy (Blood Meridian, or, the Evening Redness in the West)
Mereka punya sebuah mimpi. Dan aku berbagi mimpi itu dengan mereka: mimpi tentang sebuah dunia yang tampak jelas di tengah-tengah semburan gas air mata dan reruntuhan yang berasap di kamp-kamp pengungsi. Sebuah dunia tempat seorang bocah sebelas tahun tak perlu belajar cara menggunakan sepucuk kalashnikov atau mesin peluncur roket untuk membela keluarganya. Sebuah dunia yang damai, adil, dan aman, tempat aku tak perlu mengatakan kepada seorang anak, "Pergilah ke sekolah," hanya untuk mengetahui bahwa sekolahnya telah dibom, atau mengatakan kepada seorang gadis, "Bantulah ibumu menyiapkan makan malam," hanya untuk melihatnya kembali kepadaku dan mengatakan bahwa ibu dan keluarganya telah dibunuh. Sebuah dunia tempat kami tak perlu lagi takut terkubur hidup-hidup di dalam puing-puing. Sebuah dunia tempat aku tak perlu lagi memperbaiki bagian-bagian tubuh yang patah hanya untuk melihatnya dipatahkan lagi, atau memeluk tubuh remuk seorang bocah dengan tanganku dan bertanya, "Mengapa?" atau mendengar orang-orang bertanya, "Berapa lama lagi?" Sebuah dunia tanpa penjara, tanpa penyiksaan, tanpa rasa sakit, tanpa kelaparan, dan tanpa kartu-kartu identitas pengungsi, tempat aku dapat berteduh di rumahku sendiri dan mendengarkan nyanyian ibuku seraya menutup mata di penghujung hari. Tempat itu adalah mimpi kami, Jerusalem kami.
Ang Swee Chai (From Beirut to Jerusalem)
Elles disent, malheureuse, ils t'ont chassée du monde des signes, et cependant ils t'ont donné des noms, ils t'ont appelée esclave, toi malheureuse esclave. Comme des maîtres ils ont exercé leur droit de maître. Ils écrivent de ce droit de donner des noms qu'il va si loin que l'on peut considérer l'origine du langage comme un acte d'autorité émanant de ceux qui dominent. Ainsi ils disent qu'ils ont dit, ceci est telle ou telle chose, ils ont attaché à un objet et à un fait tel vocable et par là ils se le sont pour ainsi dire appropriés. Elles disent, ce faisant ils ont gueulé hurlé de toutes leurs forces pour te réduire au silence. Elles disent, le langage que tu parles t'empoisonne la glotte la langue le palais les lèvres. Elles disent le langage que tu parles est fait de mots qui te tuent. Elles disent, le langage que tu parles est fait de signes qui à proprement parler désignent ce qu'ils se sont appropriés. Ce sur quoi ils n'ont pas mis la main, ce sur quoi ils n'ont pas fondu comme des rapaces aux yeux multiples, cela n'apparaît pas dans le langage que tu parles. Cela se manifeste juste dans l'intervalle que les maîtres n'ont pas pu combler avec leurs mots de propriétaires et de possesseurs, cela peut se chercher dans la lacune, dans tout ce qui n'est pas la continuité de leurs discours, dans le zéro, le O, le cercle parfait que tu inventes pour les emprisonner et pour les vaincre.
Monique Wittig (Les Guérillères)
in India when you meet a saint you always touch his feet. Touching shows humility, but more importantly it allows you to steal some of the saint’s energy. Generally energy enters the body through the head and 260 261 Aghora III: The Law of Karma exits through the feet. A true saint is the embodiment of his deity and the en¬ ergy emanating from him is the energy of that deity. By touching a samt s feet you collect a little of that energy, which purifies your own consciousness and makes it more subtle. The saint loses some of his own peace of mind by this, which is unfortunate for the saint; this is how many saints go bad. FirstThey achieve a good state, maybe by doing hard penances in strict seclusion, en when they come back into the world they start absorbing the confiision and attachment of their devotees, and they too become worldly. A sensible saint will never let anyone touch his feet except on special occasions, like uru PU“Anyone
Robert E. Svoboda (Aghora III: The Law of Karma)
Er machte keinen Hehl aus seiner Absicht, die sich in seinen verlangenden Augen widerspiegelte. Abwehrend wisperte sie: "Ich weiß, was du willst." "Hm, ich weiß auch, was ich will. Deswegen brauchst du es mir also nicht unbedingt sagen" (Zoey & Jin)
BeaJaksarn (Dance with me Vol.:1)
Je suis encore un homme jeune, et pourtant, quand je songe à ma vie, c’est comme une bouteille dans laquelle on aurait voulu faire entrer plus qu’elle ne peut contenir. Est-ce le cas pour toute vie humaine, ou suis-je né dans une époque qui repousse toute limite et qui bat les existences comme les cartes d’un grand jeu de hasard ? Moi, je ne demandais pas grand-chose. J'aurais aimé ne jamais quitter le village. Les montagnes, les bois, nos rivières, tout cela m’aurait suffi. J’aurais aimé être tenu loin de la rumeur du monde, mais autour de moi bien des peuples se sont entretués. Bien des pays sont morts et ne sont plus que des noms dans les livres d’Histoire. Certains en ont dévoré d’autres, les ont éventrés, violés, souillés. Et ce qui est juste n’a pas toujours triomphé de ce qui est sale. Pourquoi ai-je dû, comme des milliers d’autres hommes, porter une croix que je n’avais pas choisie, endurer un calvaire qui n’était pas fait pour mes épaules et qui ne me concernait pas? Qui a donc décidé de venir fouiller mon obscure existence, de déterrer ma maigre tranquillité, mon anonymat gris, pour me lancer comme une boule folle et minuscule dans un immense jeu de quilles? Dieu? Mais alors, s’Il existe, s’Il existe vraiment, qu’Il se cache. Qu’Il pose Ses deux mains sur Sa tête, et qu’Il la courbe. Peut-être, comme nous l'apprenait jadis Peiper, que beaucoup d’hommes ne sont pas dignes de Lui, mais aujourd’hui je sais aussi qu’Il n'est pas digne de la plupart d’entre nous, et que si la créature a pu engendrer l’horreur c’est uniquement parce que son Créateur lui en a soufflé la recette.
Philippe Claudel (Brodeck)
Il est possible qu'à des époques antérieures, où les ours étaient nombreux, la virilité ait pu jouer un rôle spécifique et irremplaçable; mais depuis quelques siècles, les hommes ne servaient visiblement à peu près plus à rien. Ils trompaient parfois leur ennui en faisant des parties de tennis, ce qui étaient un moindre mal; mais parfois aussi ils estimaient utile de faire avancer l'histoire, c'est-à-dire essentiellement de provoquer des révolutions et des guerres. Outre les souffrances absurdes qu'elles provoquaient, les révolutions et les guerres détruisaient le meilleurs du passé, obligeant à chaque fois à faire table rase pour rebâtir. Non inscrite dans le cours régulier d'une ascension progressive, l'évolution humaine acquérait ainsi un tour chaotique, déstructuré, irrégulier et violent. Tout cela les hommes (avec leur goût du risque et du jeu, leur vanité grotesque, leur irresponsabilité, leur violence foncière) en étaient directement et exclusivement responsables. Un monde composé de femmes serait à tous points de vue infiniment supérieur; il évoluerait plus lentement, mais avec régularité, sans retours en arriêre et sans remises en cause néfastes, vers un état de bonheur commun.
Michel Houellebecq
J’admire qu’on puisse trouver au bord de la Méditerranée des certitudes et des règles de vie, qu’on y satisfasse sa raison et qu’on y justifie un optimisme et un sens social. Car enfin, ce qui me frappait alors ce n’était pas un monde fait à la mesure de l’homme - mais qui se refer-mait sur l’homme. Non, si le langage de ces pays s’accordait à ce qui résonnait profondément en moi, ce n’est pas parce qu’il répondait à mes questions, mais parce qu’il les rendait inutiles. Ce n’était pas des actions de grâces qui pouvaient me monter aux lèvres, mais ce Nada qui n’a pu naître que devant des paysages écrasés de soleil. Il n’y a pas d’amour de vivre sans désespoir de vivre.
Albert Camus (L'envers et l'endroit)
Les données scientifiques et ésotériques montrent l´importance du sommeil et des rêves dans la vie de l´individu. Il est aisé de comprendre pourquoi les rêves ont joué et jouent un rôle important pour guider les comportements de nombreuses civilisations anciennes. Il est aisé de comprendre, également, pourquoi des rites sont proposés avant l´endormissement par les religions ou sur le chemin de l´initiation (rétrospection, prières, méditations, exercices respiratoires, relaxation, etc...). Ils ont pour but de purifier les corps astral ou mental des substances grossières qui auraient pu les pénétrer au cours de la journée et d´orienter la conscience vers des plans vibratoires élevés de l´Univers.
Marie-France Bel (Corps Subtils, Science et Médecine)
Ce qui est tout à fait extraordinaire, c’est la rapidité avec laquelle la civilisation du Moyen-Âge tomba dans le plus complet oubli ; les hommes du XVIIe siècle n’en avaient plus la moindre notion, et les monuments qui en subsistaient ne représentaient plus rien à leurs yeux, ni dans l’ordre intellectuel, ni même dans l’ordre esthétique ; on peut juger par là combien la mentalité avait été changée dans l’intervalle. Nous n’entreprendrons pas de rechercher ici les facteurs, certainement fort complexes, qui concoururent à ce changement, si radical qu’il semble difficile d’admettre qu’il ait pu s’opérer spontanément et sans l’intervention d’une volonté directrice dont la nature exacte demeure forcément assez énigmatique ; il y a, à cet égard, des circonstances bien étranges, comme la vulgarisation, à un moment déterminé, et en les présentant comme des découvertes nouvelles, de choses qui étaient connues en réalité depuis fort longtemps, mais dont la connaissance, en raison de certains inconvénients qui risquaient d’en dépasser les avantages, n’avait pas été répandue jusque là dans le domaine public (1). Il est bien invraisemblable aussi que la légende qui fit du moyen âge une époque de « ténèbres », d’ignorance et de barbarie, ait pris naissance et se soit accréditée d’elle-même, et que la véritable falsification de l’histoire à laquelle les modernes se sont livrés ait été entreprise sans aucune idée préconçue ; mais nous n’irons pas plus avant dans l’examen de cette question, car, de quelque façon que ce travail se soit accompli, c’est, pour le moment, la constatation du résultat qui, en somme, nous importe le plus. (1) Nous ne citerons que deux exemples, parmi les faits de ce genre qui devaient avoir les plus graves conséquences : la prétendue invention de l’imprimerie, que les Chinois connaissaient antérieurement à l’ère chrétienne et la découverte « officielle » de l’Amérique, avec laquelle des communications beaucoup plus suivies qu’on ne le pense avaient existé durant tout le moyen âge.
René Guénon (The Crisis of the Modern World)
Esther n'était certainement pas bien éduquée au sens habituel du terme, jamais l'idée ne lui serait venue de vider un cendrier ou de débarrasser le relief de ses repas, et c'est sans la moindre gêne qu'elle laissait la lumière allumée derrière elle dans les pièces qu'elle venait de quitter (il m'est arrivé, suivant pas à pas son parcours dans ma résidence de San Jose, d'avoir à actionner dix-sept commutateurs); il n'était pas davantage question de lui demander de penser à faire un achat, de ramener d'un magasin où elle se rendait une course non destinée à son propre usage, ou plus généralement de rendre un service quelconque. Comme toutes les très jolies jeunes filles elle n'était au fond bonne qu'à baiser, et il aurait été stupide de l'employer à autre chose, de la voir autrement que comme un animal de luxe, en tout choyé et gåté, protégé de tout souci comme de toute tâche ennuyeuse ou pénible afin de mieux pouvoir se consacrer à son service exclusivement sexuel. Elle n'en était pas moins très loin d'être ce monstre d'arrogance, d'égoïsme absolu et froid, au, pour parler en termes plus baudelairiens, cette infernale petite salope que sont la plupart des très jolies jeunes filles; il y avait en elle la conscience de la maladie, de la faiblesse et de la mort. Quoique belle, très belle, infiniment érotique et désirable, Esther n'en était pas moins sensible aux infirmités animales, parce qu'elle les connaissait ; c'est ce soir-là que j'en pris conscience, et que je me mis véritablement à l'aimer. Le désir physique, si violent soit-il, n'avait jamais suffi chez moi à conduire à l'amour, il n'avait pu atteindre ce stade ultime que lorsqu'il s'accompagnait, par une juxtaposition étrange, d'une compassion pour l'être désiré ; tout être vivant, évidemment, mérite la compassion du simple fait qu'il est en vie et se trouve par là-même exposé à des souffrances sans nombre, mais face à un être jeune et en pleine santé c'est une considération qui paraît bien théorique. Par sa maladie de reins, par sa faiblesse physique insoupçonnable mais réelle, Esther pouvait susciter en moi une compassion non feinte, chaque fois que l'envie me prendrait d'éprouver ce sentiment à son égard. Étant elle-même compatissante, ayant même des aspirations occasionnelles à la bonté, elle pouvait également susciter en moi l'estime, ce qui parachevait l'édifice, car je n'étais pas un être de passion, pas essentiellement, et si je pouvais désirer quelqu'un de parfaitement méprisable, s'il m'était arrivé à plusieurs reprises de baiser des filles dans l'unique but d'assurer mon emprise sur elles et au fond de les dominer, si j'étais même allé jusqu'à utiliser ce peu louable sentiment dans des sketches, jusqu'à manifester une compréhension troublante pour ces violeurs qui sacrifient leur victime immédiatement après avoir disposé de son corps, j'avais par contre toujours eu besoin d'estimer pour aimer, jamais au fond je ne m'étais senti parfaitement à l'aise dans une relation sexuelle basée sur la pure attirance érotique et l'indifférence à l'autre, j'avais toujours eu besoin, pour me sentir sexuellement heureux, d'un minimum - à défaut d'amour - de sympathie, d'estime, de compréhension mutuelle; l'humanité non, je n'y avais pas renoncé. (La possibilité d'une île, Daniel 1,15)
Michel Houellebecq
Comment se fait-il que l'humanité, en dépit de ressources planétaires suffisantes et de ses prouesses technologiques sans précédent, ne parvienne pas à faire en sorte que chaque être humain puisse se nourrir, se vêtir, s'abriter, se soigner et développer les potentiels nécessaires à son accomplissement? Comment se fait-il que la moitié du genre humain, constituée par le monde féminin, soit toujours subordonnée à l'arbitraire d'un masculin outrancier et violent? Comment se fait-il que le monde animal, à savoir les créatures compagnes de notre destin et auxquelles nous devons même notre propre survie à travers l'histoire, soit ravalé dans notre société d'hyperconsommation à des masses ou à des fabriques de protéines. Comment les mammifères bipèdes auxquels j'appartiens ont-ils pu se croire le droit d'exercer d’innombrables exactions sur le monde animal, domestique ou sauvage? Comment se fait-il que nous n'ayons pas pris conscience de la valeur inestimable de notre petite planète, seule oasis de vie au sein d'un désert sidéral infini, et que nous ne cessions de la piller, de la polluer, de la détruire aveuglément au lieu d'en prendre soin et d'y construire la paix et la concorde entre les peuples?
Pierre Rabhi (La part du colibri: L'Espèce humaine face à son devenir)
Il y a quelque chose d’ineffablement touchant dans notre campagne pétersbourgeoise, quand, au printemps, elle déploie soudain toute sa force, s’épanouit, se pare, s’enguirlande de fleurs. Elle me fait songer à ces jeunes filles languissantes, anémiées, qui n’excitent que la pitié, parfois l’indifférence, et brusquement, du jour au lendemain, deviennent inexprimablement merveilleuses de beauté: vous demeurez stupéfaits devant elles, vous demandant quelle puissance a mis ce feu inattendu dans ces yeux tristes et pensifs, qui a coloré d’un sang rose ces joues pâles naguère, qui a répandu cette passion sur ces traits qui n’avaient pas d’expression, pourquoi s’élèvent et s’abaissent si profondément ces jeunes seins ? Mon Dieu ! qui a pu donner à la pauvre fille cette force, cette soudaine plénitude de vie, cette beauté ? Qui a jeté cet éclair dans ce sourire ? Qui donc fait ainsi étinceler cette gaieté ? Vous regardez autour de vous, vous cherchez quelqu’un, vous devinez... Mais que les heures passent et peut-être demain retrouverezvous le regard triste et pensif d’autrefois, le même visage pâle, les mêmes allures timides, effacées : c’est le sceau du chagrin, du repentir, c’est aussi le regret de l’épanouissement éphémère... et vous déplorez que cette beauté se soit fanée si vite : quoi ! vous n’avez pas même eu le temps de l’aimer !...
Fyodor Dostoevsky
Comment des sociétés contemporaines, restées ignorantes de l'électricité et de la machine à vapeur, n'évoqueraient-elles pas la phase correspondante du développement de la civilisation occidentale ? Comment ne pas comparer les tribus indigènes, sans écriture et sans métallurgie, mais traçant des figures sur les parois rocheuses et fabriquant des outils de pierre, avec les formes archaïques de cette même civilisation, dont les vestiges trouvés dans les grottes de France et d'Espagne attestent la similarité ? C'est là surtout que le faux évolutionnisme s'est donné libre cours. Et pourtant ce jeu séduisant, auquel nous nous abandonnons presque irrésistiblement chaque fois que nous en avons l'occasion (le voyageur occidental ne se complaît-il pas à retrouver le "moyen âge" en Orient, le "siècle de Louis XIV" dans le Pékin d'avant la Première Guerre mondiale, l'"âge de la pierre" parmi les indigènes d'Australie ou de la Nouvelle-Guinée ?), est extraordinairement pernicieux. Des civilisations disparues, nous ne connaissons que certains aspects, et ceux-ci sont d'autant moins nombreux que la civilisation considérée est plus ancienne, puisque les aspects connus sont ceux-là seuls qui ont pu survivre aux destructions du temps. Le procédé consiste donc à prendre la partie pour le tout, à conclure, du fait que certains aspects de deux civilisations (l'une actuelle, l'autre disparue) offrent des ressemblances, à l'analogie de tous les aspects. Or non seulement cette façon de raisonner est logiquement insoutenable, mais dans bon nombre de cas elle est démentie par les faits.
Claude Lévi-Strauss (Race et histoire)
I WANT TO end this list by talking a little more about the founding of Pixar University and Elyse Klaidman’s mind-expanding drawing classes in particular. Those first classes were such a success—of the 120 people who worked at Pixar then, 100 enrolled—that we gradually began expanding P.U.’s curriculum. Sculpting, painting, acting, meditation, belly dancing, live-action filmmaking, computer programming, design and color theory, ballet—over the years, we have offered free classes in all of them. This meant spending not only the time to find the best outside teachers but also the real cost of freeing people up during their workday to take the classes. So what exactly was Pixar getting out of all of this? It wasn’t that the class material directly enhanced our employees’ job performance. Instead, there was something about an apprentice lighting technician sitting alongside an experienced animator, who in turn was sitting next to someone who worked in legal or accounting or security—that proved immensely valuable. In the classroom setting, people interacted in a way they didn’t in the workplace. They felt free to be goofy, relaxed, open, vulnerable. Hierarchy did not apply, and as a result, communication thrived. Simply by providing an excuse for us all to toil side by side, humbled by the challenge of sketching a self-portrait or writing computer code or taming a lump of clay, P.U. changed the culture for the better. It taught everyone at Pixar, no matter their title, to respect the work that their colleagues did. And it made us all beginners again. Creativity involves missteps and imperfections. I wanted our people to get comfortable with that idea—that both the organization and its members should be willing, at times, to operate on the edge. I can understand that the leaders of many companies might wonder whether or not such classes would truly be useful, worth the expense. And I’ll admit that these social interactions I describe were an unexpected benefit. But the purpose of P.U. was never to turn programmers into artists or artists into belly dancers. Instead, it was to send a signal about how important it is for every one of us to keep learning new things. That, too, is a key part of remaining flexible: keeping our brains nimble by pushing ourselves to try things we haven’t tried before. That’s what P.U. lets our people do, and I believe it makes us stronger.
Ed Catmull (Creativity, Inc.: an inspiring look at how creativity can - and should - be harnessed for business success by the founder of Pixar)