Petit Nicolas Quotes

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Le Bouillon, c'est notre surveillant ; on l'appelle comme ça parce qu'il dit tout le temps : « Regardez moi bien dans les yeux », et dans le bouillon il y a des yeux.
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René Goscinny (Histoires inédites du Petit Nicolas, Tome 5 : Les surprises du Petit Nicolas)
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When Homer composed the Iliad and Odyssey, he was drawing on centuries of history and folklore handed down by oral tradition. When Nicolas Poussin painted The Rape of the Sabine Women, he was re-creating Roman history. When Marcel Proust dipped his petites madeleines into his tea, the taste and aroma set off a flood of memories and emotions from which modern literature has still not recovered.
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Twyla Tharp (The Creative Habit: Learn It and Use It for Life (Learn In and Use It for Life))
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Il fallait un pays oĂč la langue Ă©tait un enjeu, un enjeu et un territoire. Au commencement Ă©tait le verbe, et le pouvoir aux grammairiens. La rĂšgle de proximitĂ©. En 1767, Nicolas BeauzĂ©e, Grammaire gĂ©nĂ©rale : "Le genre masculin est rĂ©putĂ© plus noble que le genre fĂ©minin Ă  cause de la supĂ©rioritĂ© du mĂąle sur la femelle." En 1772, Nicolas BeauzĂ©e, grammairien, est Ă©lu Ă  l'AcadĂ©mie française. Depuis, le masculin l'emporte sur le fĂ©minin, officiellement, Ă  coups de sabre, avec la bĂ©nĂ©diction du Bescherelle et les bons vƓux du Petit Robert.
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Chloé Delaume (Les SorciÚres de la République)
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Dans la mĂȘme collection en numĂ©rique Les MisĂ©rables Le messager d’AthĂšnes Candide L’Etranger RhinocĂ©ros Antigone Le pĂšre Goriot La Peste Balzac et la petite tailleuse chinoise Le Roi Arthur L’Avare Pierre et Jean L’Homme qui a sĂ©duit le soleil Alcools L’Affaire CaĂŻus La gloire de mon pĂšre L’Ordinatueur Le mĂ©decin malgrĂ© lui La riviĂšre Ă  l’envers - Tomek Le Journal d’Anne Frank Le monde perdu Le royaume de KensukĂ© Un Sac De Billes Baby-sitter blues Le fantĂŽme de maĂźtre Guillemin Trois contes Kamo, l’agence Babel Le Garçon en pyjama rayĂ© Les Contemplations Escadrille 80 Inconnu Ă  cette adresse La controverse de Valladolid Les Vilains petits canards Une partie de campagne Cahier d’un retour au pays natal Dora Bruder L’Enfant et la riviĂšre Moderato Cantabile Alice au pays des merveilles Le faucon dĂ©nichĂ© Une vie Chronique des Indiens Guayaki Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part La nuit de Valognes ƒdipe Disparition ProgrammĂ©e Education europĂ©enne L’auberge rouge L’Illiade Le voyage de Monsieur Perrichon LucrĂšce Borgia Paul et Virginie Ursule MirouĂ«t Discours sur les fondements de l’inĂ©galitĂ© L’adversaire La petite Fadette La prochaine fois Le blĂ© en herbe Le MystĂšre de la Chambre Jaune Les Hauts des Hurlevent Les perses Mondo et autres histoires Vingt mille lieues sous les mers 99 francs Arria Marcella Chante Luna Emile, ou de l’éducation Histoires extraordinaires L’homme invisible La bibliothĂ©caire La cicatrice La croix des pauvres La fille du capitaine Le Crime de l’Orient-Express Le Faucon maltĂ© Le hussard sur le toit Le Livre dont vous ĂȘtes la victime Les cinq Ă©cus de Bretagne No pasarĂĄn, le jeu Quand j’avais cinq ans je m’ai tuĂ© Si tu veux ĂȘtre mon amie Tristan et Iseult Une bouteille dans la mer de Gaza Cent ans de solitude Contes Ă  l’envers Contes et nouvelles en vers Dalva Jean de Florette L’homme qui voulait ĂȘtre heureux L’üle mystĂ©rieuse La Dame aux camĂ©lias La petite sirĂšne La planĂšte des singes La Religieuse 35 kilos d’espoir
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Amandine Lilois (Le petit Nicolas: Analyse complĂšte de l'oeuvre (French Edition))
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The local legend is of some harried god turning all the snakes into stone so that he could get some peace from the peasants’ pitiful petitioning.
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Nicola Griffith (Hild (The Hild Sequence, #1))
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Alors voilĂ . On faisait des mĂŽmes, ils chopaient la rougeole, et tombaient de vĂ©lo, avaient les genoux au mercurochrome et rĂ©citaient des fables et puis ce corps de sumo miniature qu'on avait baignĂ© dans un lavabo venait Ă  disparaĂźtre, l'innocence Ă©tait si tĂŽt passĂ©e, et on n'en avait mĂȘme pas profitĂ© tant que ça. Il restait heureusement des photos, cet air surpris de l'autre cĂŽtĂ© du temps, et un Babyphone au fond d'un tiroir qu'on ne pouvait se rĂ©soudre Ă  jeter. Des jours sans lui, des jours avec, l'amour en courant discontinu. Mais le pire Ă©tait encore Ă  venir. Car il arrivait cela, qu'une petite brute Ă  laquelle vous supposiez des excuses socioĂ©conomiques et des parents Ă  la main leste s'en prenait Ă  votre gamin. La violence venait d'entrer dans sa vie et on se demandait comment s'y prendre. Car aprĂšs tout, c'Ă©tait le jeu. Lui aussi devait apprendre Ă  se dĂ©fendre. C'Ă©tait en somme le dĂ©but d'une longue guerre. On cherchait des solutions, lui enseigner l'art de foutre des coups de pied et prendre rendez-vous avec la maĂźtresse, pour finalement en arriver lĂ  : avoir tout simplement envie de casser la gueule Ă  un enfant dont on ne savait rien sinon qu'il Ă©tait en CE1 et portait des baskets rouges. [...] Certains dimanches soirs, quand Christophe le laissait devant chez sa mĂšre, et le regardait traverser la rue avec son gros sac sur le dos, il pouvait presque sentir l'accĂ©lĂ©ration jusque dans ses os. En un rien de temps, il aurait dix, douze, seize ans, deviendrait un petit con, un ado, il n'Ă©couterait plus les conseils et ne penserait plus qu'Ă  ses potes, il serait amoureux, il en baverait parce que l'Ă©cole, les notes, le stress dĂ©jĂ , il le tannerait pour avoir un sac Eastpak, une doudoune qui coĂ»te un bras, un putain de scooter pour se tuer, il fumerait des pet, roulerait des pelles, apprendrait le goĂ»t des clopes, de la biĂšre et du whisky, se ferait emmerder par des plus costauds, trouverait d'autres gens pour l'Ă©couter et lui prendre la main, il voudrait dĂ©coucher, passer des vacances sans ses parents, leur demanderait toujours plus de thune et les verrait de moins en moins. Il faudrait aller le chercher au commissariat ou payer ses amendes, lire dans un carnet de correspondance le portrait d'un total Ă©tranger, crĂ©ature capable de peloter des filles ou d'injurier un CPE, Ă  moins qu'il ne soit effacĂ©, souffre-douleur, totalement transparent, on ne savait quelle calamitĂ© craindre le plus. Un jour, avec un peu de chance, Ă  l'occasion d'un trajet en bagnole ou dans une cuisine tard le soir, cet enfant lui raconterait un peu de sa vie. Christophe dĂ©couvrirait alors qu'il ne le connaissait plus. Qu'il avait fait son chemin et qu'il Ă©tait dĂ©sormais plus fort que lui, qu'il comprenait mieux les objets et les usages, et il se moquerait gentiment de l'inadĂ©quation de son pĂšre avec l'Ă©poque. Christophe dĂ©couvrirait que le petit le dĂ©bordait maintenant de toute part et ce serait bien la meilleure nouvelle du monde. Simplement, il n'aurait rien vu passer. Gabriel aurait grandi Ă  demi sans lui. Ce temps serait dĂ©finitivement perdu.
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Nicolas Mathieu (Connemara)
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Il Ă©tait passĂ© la voir le lendemain et avait bu une biĂšre sans mĂȘme s'asseoir, pire que froid, un Ă©tranger. Jenn avait compris. Elle Ă©tait de toute façon de ces femmes qui doivent toujours comprendre, les colĂšres et les lĂąchetĂ©s, se trimballer les gosses et torcher les vieux, ĂȘtre toujours moins bien payĂ©e et dire amen. De mĂšre en mĂšre, c'Ă©tait comme ça. - Mais toi, t'as envie de quoi ? avait tout de mĂȘme demandĂ© Greg. - Je sais pas. Ce qui signifiait Ă  l'Ă©vidence qu'elle envisageait moyennement de se dĂ©barrasser de l'avenir qui lui poussait dans le ventre. Le pĂšre de Bilal s'Ă©tait cassĂ© depuis longtemps et elle en avait bavĂ© pour refaire sa vie, entre ses journĂ©es Ă  rallonge et son gosse qui n'Ă©tait pas si facile. Elle avait tenu bon, farouche et souriante, sans jamais renoncer toutefois Ă  la possibilitĂ© d'une vie Ă  deux, la seule envisageable Ă  ses yeux. Dans ce domaine, elle n'avait pas tellement de prĂ©tentions d'ailleurs, et sur l'amour, plus guĂšre d'illusions. Il n'Ă©tait plus question pour elle de coup de foudre ni de passion pied au plancher, le cƓur Ă  cent Ă  l'heure et les mains moites. LĂ -dessus, Hollywood et la collection Harlequin pouvaient aller se faire mettre. À trente-deux ans, Jennifer ne se racontait plus d'histoire. Elle avait eu dans sa vie des gentils garçons et des intĂ©rimaires fumeurs de pet', des allumĂ©s de la console, des brutaux ou des zombies comme le pĂšre de Bilal qui pouvait passer des heures devant la tĂ©lĂ© sans dire un mot. Elle avait eu des mecs qui la baisaient vite et mal Ă  deux heures du mat sur le parking d'un quelconque Papagayo. Elle avait Ă©tĂ© amoureuse et trompĂ©e. Elle avait trompĂ© et s'en Ă©tait voulu. Elle avait passĂ© des heures Ă  chialer comme une conne dans son oreiller pour des menteurs ou des jaloux. Elle avait eu quinze ans, et comme n'importe qui, sa dose de lettes et de flirts hĂ©sitants. On lui avait tenu la main, on l'avait emmenĂ©e au cinĂ©. On lui avait dit je t'aime, je veux ton cul, par texto et Ă  mi-voix dans l'intimitĂ© d'une chambre Ă  coucher. À prĂ©sent, Jenn Ă©tait grande. Elle savait Ă  quoi s'en tenir. L'amour n'Ă©tait pas cette symphonie qu'on vous serinait partout, publicitaire et enchantĂ©e. L'amour c'Ă©taient des listes de courses sur le frigo, une pantoufle sous un lit, un rasoir rose et l'autre bleu dans la salle de bains. Des cartables ouverts et des jouets qui trainent, une belle-mĂšre qu'on emmĂšne chez le pĂ©dicure pendant que l'autre va porter de vieux meubles Ă  la dĂ©chetterie, et tard le soir, dans le noir, deux voix qui se rĂ©chauffent, on les entend Ă  peine, qui disent des choses simples et sans relief, il n'y a plus de pain pour le petit-dĂ©jeuner, tu sais j'ai peur quand t'es pas lĂ . Mais justement, je suis lĂ . Jenn n'aurait pas su le dire avec des mots, mais tout cela, elle le savait de source sĂ»re.
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Nicolas Mathieu (Connemara)
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Ces vieux immeubles en briques d'avant-guerre. Ils bossaient comme des dingues, pas encore trente ans, et se trouvaient le soit, complĂštement claquĂ©s mais contents. À ses yeux, Philippe n'avait pas son pareil et quand ils allaient dans une soirĂ©e, un bar, elle voyait les regards sur eux et s'en dĂ©lectait jusqu'Ă  la bĂȘtise. Ils avaient tout, la jeunesse, du fric, bon goĂ»t, une pile d'Inrocks dans les toilettes et une super machine Ă  expresso. Ils s'habillaient dans les petites boutiques du Marais et elle portait ce parfum pour homme Bensimon qu'il adorait. Le dimanche matin, ils descendaient Ă  pied jusqu'Ă  Jourdain et prenaient une baguette tradi puis du fromage, des fruits et des lĂ©gumes bios, du saucisson et un bouquet de fleurs au marchĂ©. Leur cabas en tissu Ă©cossais, Philippe et ses Vans, elle en ballerines, c'Ă©tait toujours le printemps, dans sa mĂ©moire en tout cas. Avant de regagner leur appart, ils s'installaient Ă  une terrasse pour regarder les passants. Tous deux aimaient ce quartier restĂ© populaire, c'est ce qu'ils disaient Ă  leurs potes, tard le soir, quand ils se saoulaient au ChĂ©ri ou au Zorba, des cafĂ©s de Belleville qui ne dĂ©semplissaient pas et attiraient toute une faune de jeunes gens marginalement marginaux et principalement adĂ©quats. Ensemble, ils faisaient des gueuletons sur-arrosĂ©s au PrĂ©sident, brunchaient, se forçaient Ă  aller voir les derniĂšres expos, les films au sujet desquels il fallait avoir un avis, assistaient Ă  des concerts Ă  la Cigale, au Divan du Monde, Ă  la Boule Noire et Ă©coutaient des groupes de punk Ă  la Miroiterie. Pour dissiper le stress du boulot, rien ne valait ces loisirs-vitrines, des trucs dont on pouvait parler avec ses proches et les collĂšgues, le dernier petit resto branchĂ©, les meilleurs bagels de la ville.
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Nicolas Mathieu (Connemara)
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Mais il faut le voir Ă  table comme il la regarde quand elle brille, ses yeux d'animal subjuguĂ©. D'oĂč vient-elle donc cette crĂ©ature ? Pr les mots dans sa bouche, ces idĂ©es qui lui passent par la cervelle, son insatisfaction tout le temps, son intraitable enthousiasme, ce dĂ©sir d'aller voir ailleurs, de marquer les distances, cet Ă©lan qui frise l'injure parfois? Ou va-t-elle chercher tout ça ? Alors, quand leur fille a besoin de sous pour un voyage de classe ou acheter des livres, Mireille et Jean ne rechignent pas. Ils raquent. Ils font ce qu'il faut. C'est leur terrible mĂ©tier de parents, donner Ă  cette gamine les moyens de son Ă©vasion. On a si peu de raison de se rĂ©jouir dans ces endroits qui n’ont ni la mĂšre ni la Tour Eiffel, ou dieu est mort comme partout oĂč la soirĂ©e s’achĂšvent Ă  20 heures en semaine et dans les talus le week-end Car elle et Jeannot savent qu'ils ne peuvent plus grand-chose pour elle. Ils font comme si, mais ils ne sont plus en mesure de faire des choix Ă  sa place. Ils en sont rĂ©duits ça, faire confiance, croiser les doigts, espĂ©rer quils l'ont Ă©levĂ©e comme il faut et que ça suffira. L'adolescence est un assassinat prĂ©mĂ©ditĂ© de longue date et le cadavre de leur famille telle qu'elle fut git dĂ©jĂ  sur le bord du chemin. Il faut dĂ©sormais rĂ©inventer des rĂŽles, admettre des distances nouvelles, composer avec les monstruositĂ©s et les ruades. Le corps est encore chaud. Il tressaille. Mais ce qui existait, l'enfance et ses tendresses Ă©videntes, le rĂšgne indiscutĂ© des adultes et la gamine pile au centre, le cocon et la ouate, les vacances Ă  La Grande-Motte et les dimanches entre soi, tout cela vient de crever. On n'y reviendra plus. Et puis il aimait bien aller Ă  l'hĂŽtel, dont elle rĂ©glait toujours la note. Il apprĂ©ciait la simplicitĂ© des surfaces, le souci ergonome partout, la distance minime entre le lit et la douche, l'extrĂȘme propretĂ© des serviettes de bain, le sol neutre et le tĂ©lĂ©viseur suspendu, les gobelets sous plastique, le cliquetis prĂ©cis de l'huisserie quand la porte se refermait lourdement sur eux, le code wifi prĂ©cisĂ© sur un petit carton Ă  cĂŽtĂ© de la bouilloire, tout ce confort limitĂ© mais invariable. À ses yeux, ces chambres interchangeables n'avaient rien d'anonyme. Il y retrouvait au contraire un territoire ami, elle se disait ouais, les mecs de son espĂšce n'ont pas de rĂ©pit, soumis au travail, paumĂ©s dans leurs familles recomposĂ©es, sans mĂȘme assez de thune pour se faire plaisir, devenus les cons du monde entier, avec leur goĂ»t du foot, des grosses bagnoles et des gros culs. AprĂšs des siĂšcles de rĂšgne relatif, ces pauvres types semblaient bien gĂȘnĂ©s aux entournures tout Ă  coup dans ce monde qu'ils avaient jadis cru taillĂ© Ă  leur mesure. Leur nombre ne faisait rien Ă  l'affaire. Ils se sentaient acculĂ©s, passĂ©s de mode, fonciĂšrement inadĂ©quats, insultĂ©s par l'Ă©poque. Des hommes Ă©levĂ©s comme des hommes, basiques et fĂȘlĂ©s, une survivance au fond. Toute la journĂ©e il dirigeait 20 personnes, gĂ©rait des centaines de milliers d'euros, alors quand il fallait rentrer Ă  la maison et demander cent fois Ă  Mouche de ranger ses chaussettes, il se sentait un peu sous employĂ©. Effectivement. Ils burent un pinot noir d'Alsace qui les dĂ©rida et, dans la chaleur temporaire d'une veille d'enterrement, se retrouvĂšrent. - T'aurais pu venir plus tĂŽt, dit GĂ©rard, aprĂšs avoir mis les assiettes dans le lave-vaisselle. Julien, qui avait un peu trop bu, se contenta d'un mouvement vague, sa tĂȘte dodelinant d'une Ă©paule Ă  l'autre. C'Ă©tait une concession bien suffisante et le pĂšre ne poussa pas plus loin son avantage. Pour motiver son petit frĂšre, Julien a l'idĂ©e d'un entraĂźnement spĂ©cial, qui dĂ©bute par un lavage de cerveau en rĂšgle. Au programme, Rocky, Les Chariots de feu, KaratĂ© Kid, et La Castagne, tout y passe. À chaque fois, c'est plus ou moins la mĂȘme chose : des acteurs torse nu et des sĂ©quences d'entraĂźnement qui transforment de parfaits losers en machines Ă  gagner.
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Nicolas Mathieu (Connemara)
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HĂ©lĂšne les a dĂ©testĂ©s pour ce scepticisme de gagne-petit, leur philosophie d'Ă©ternels baisĂ©s qui mue la modestie en vertu, le larbinat en sagesse, l'ambition en arrogance. HĂ©lĂšne, elle, veut tout ! Mais ces facilitĂ©s les inquiĂštent. Ils sont pris dans cette tenaille des parents qui encouragent leurs gosses et sentent bien que chaque pas accompli les laisse un peu plus loin derriĂšre. Sur le quai de la gare, ils voient le train rapetisser au loin, et prendre de la vitesse. Parfois, c'est plus fort qu'elle, Mireille a envie de mettre un coup d'arrĂȘt Ă  cette Ă©pouvantable accĂ©lĂ©ration. Quand HĂ©lĂšne Ă©tale sa science, les reprend sur la prononciation d'un mot [
] sans parler de l'anglais, la gosse se foutant carrĂ©ment de leur gueule quand ils s'aventurent Ă  prononcer Dirty Dancing ou Star Wars), quand elle leur coupe la parole, fait sa maligne en citant Jean-Paul Sartre Ă  table ou qu'elle lit Virginia Woolf dans le salon, la mĂšre s'emporte. Pour qui tu te prends ? Tu crois que les gens vraiment intelligents mĂ©prisent leurs parents? HĂ©lĂšne assure que ça n'a rien Ă  voir. Elle aime simplement la vĂ©ritĂ©, l'exactitude, se cultiver et elle a bien le droit de s'exprimer. Mais l'adolescente se dĂ©fend mal. À chaque fois qu'elle crache sa supĂ©rioritĂ© au visage des siens, le bas de son visage a quelque chose d'odieux, le menton piquĂ©, la bouche dĂ©daigneuse. Ces Ă©pisodes finissent souvent par des larmes, la porte de sa chambre qui claque. Trahir est une vilaine besogne.
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Nicolas Mathieu (Connemara)
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Bien qu’ils aient jouĂ© un rĂŽle capital pendant le siĂšge, on n’a pas sans doute assez insistĂ© sur l’aide prĂ©cieuse que les chiens de guet ont apportĂ©e aux dĂ©fenseurs du Mont. On le comprendra mieux si l’on observe que, en plus des remparts couvrant la partie est et sud-est du Mont, il fallait aussi surveiller, de nuit surtout pour Ă©viter toute surprise, les escarpements rocheux de l’ouest, et la pente nord, de part et d’autre de l’escalier fortifiĂ© de la fontaine Saint-Aubert (le petit bois qui la couvre n’existait pas alors) ; et que, pour la surveillance d’un aussi vaste pĂ©rimĂštre, les hommes astreints au guet Ă©taient peu nombreux. C’est pourquoi de tout temps, des chiens de garde, que l’on lĂąchait la nuit autour du Mont, complĂ©taient les rondes et surveillaient les grĂšves sur tout le pourtour de l’üle. Ces chiens Ă©taient vraisemblablement des dogues. Le document le plus dĂ©taillĂ© que nous ayons sur eux est de quelques annĂ©es postĂ©rieur au siĂšge. C’est le mandement que signa Louis XI, aprĂšs son troisiĂšme pĂšlerinage au Mont en 1473 : « (Le sire du Bouchage) nous a dit et remontrĂ© que, pour la garde et sĂ»retĂ© de notre place du Mont-Saint-Michel, on a de tout temps accoutumĂ© avoir et nourrir audit lieu certain nombre de grands chiens, lesquels sont par jour attachĂ©s et liĂ©s, et de nuit sont menĂ©s tous dĂ©tachĂ©s hors de ladite place et Ă  l’entour d’icelle pour, au long de la nuit, servir au guet et garde d’icelle place ; nous avons veu Ă  l’ueil et congneu que la nourriture et entretien desdits chiens est trĂšs fort utile et profittable Ă  la garde de la place dudit Mont-Saint-Michel, pour ces causes
 avons voulu et octroyĂ© par ces prĂ©sentes
 que le lieutenant dudit seigneur
 ayt et praigne dorĂ©navant par chacun an de la somme de 25 livres tournois des deniers de la revenue de notre vicomtĂ© d’Avranches
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Nicolas Goujon (Le Mont Saint-Michel : Mille Ans d'Histoire et de Ferveur)
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Peut-ĂȘtre les hommes apprendront-ils de leur passĂ©, peut-ĂȘtre disparaitront-ils dans leur quĂȘte irraisonnĂ©e de pouvoir...
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Nicolas Jarry (Le petit roi (Oracle, #3))
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Le jour de NoĂ«l, je passais par le jardin de l’IcĂŽne. Silence et sentiers blancs, sinueux, derriĂšre des arbres sombres
 Devant moi, la longue façade blanche et pittoresque, de l’école du centre. À la fenĂȘtre du milieu, une petite fille, en robe sombre, la tĂȘte appuyĂ©e contre la vitre, regardait
 VoilĂ  une gamine privĂ©e d’enfance
 Je m’en allai, les yeux baissĂ©s, emportant avec moi cette scĂšne simple et sympathique. Il est Ă©tonnant de voir combien d’énergie on perd Ă  la recherche d’un sujet d’écriture. C’est surtout avec les peintres que je ne peux pas ĂȘtre d’accord. Le beau, le naĂŻf, le sympathique : partout. Partout oĂč l’on tourne les regards, de l’ombre, de la lumiĂšre, des formes vibrantes de charme
 Grigorescu*, tout l’a Ă©mu. VoilĂ  un poĂšte. À partir de ses toiles, d’une Ă©loquence surprenante, on peut reconstituer toute sa vie, notant exactement ce qu’il a ressenti sur tous les sentiers et dans toutes les petites villes oĂč il s’est arrĂȘtĂ© pour quelques jours, pour quelques heures. Il y a une affinitĂ© si grande entre cette scĂšne et le maĂźtre qu’elle commence Ă  me paraĂźtre non pas telle que je l’ai vue, mais telle qu’il l’aurait saisie dans le cadre, douce, poĂ©tique, dans une lumiĂšre claire et tremblante. (traduction de Dolores Toma * il s’agit de Nicolae Grigorescu, le peintre)
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Barbu Ștefănescu Delavrancea (Hagi-Tudose. Nuvele Ɵi schiĆŁe)
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À vous, donc, brillantes Ă©toiles du vice, qui avez englouti la fortune de vos maĂźtres et vous ĂȘtes fait Ă©difiĂ©s sur les ruines de ceux qui vous ont empĂȘchĂ© de dĂ©pĂ©rir dans la misĂšre ; Ă  vous, putrĂ©faction et moisissure qui renversez les empires et les royaumes et en sapez les fondations ; Ă  vous, qui avez volĂ© quelques Ă©cus dans vos petites charges et des centaines et des milliers de louis dans les grandes, et qui, Ă  prĂ©sent que vous avez acquis des terres et des palais, couvrez vos bienfaiteurs de boue ; Ă  vous et seulement Ă  vous, je dĂ©die ce mĂ©diocre et insignifiant Ă©crit. Lisez-le scrupuleusement, messieurs et, quel que soit le nombre de forfaits qui m'auront Ă©chappĂ©, consignez-les dans un rĂ©pertoire et faites-le moi parvenir pour que je les ajoute Ă  la deuxiĂšme Ă©dition. (fin de la dĂ©dicace) XXX Vouă, dar, străluciți luceaferi ai vicielor, cari ați mĂąncat starea stăpĂąnilor voștri și v-ați ridicat pe ruinele acelora ce v-au lăsat să muriți Ăźn mizerie; vouă, cari sunteți putrăjunea și mucegaiul ce sapă din temelii și răstoarnă Ăźmpărățiile și domniile; vouă, cari ați furat cu zvanĆŁul din funcțiunile cele mici și cu miile de galbeni din cele mari, iar acum, cĂąnd v-ați cumpărat moșii și palate, stropiți cu noroi pe făcătorii voștri de bine; vouă și numai vouă vă dedic această slabă și neĂźnsemnată scriere. Citiți-o cu băgare de seamă, domnii mei, și oricĂąte hoții Ăźmi vor fi scăpat din vedere, Ăźnsemnați-le pe un catastih și mi le trămiteĆŁi ca să le adaog la a doua edițiune. (finalul dedicației)
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Nicolae Filimon (Ciocoii vechi Ɵi noi)
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] ce sont des images trop pures et, pour ainsi dire, dĂ©sarmĂ©es, reprĂ©sentant un monde sans maĂźtres, vouĂ© au chaos et au dĂ©sarroi candide, un monde peuplĂ© par des ĂȘtres nĂ©s pour une vie plus tendre et paradisiaque, une vie aux lois plus souples et plus effĂ©minĂ©es, et qui, "dĂ©versĂ©s" sur notre planĂšte, deviennent victimes par vocation, des "victimes idĂ©ales" qui appellent d'une maniĂšre fascinante, avec la puissance de l'acier, le maĂźtre, la bĂȘte cruelle et rapace qui doit surgir d'un sentier latĂ©ral, un sentier quelconque, secondaire, qu'elle parcourt au galop, flairant de loin le sang de ces animaux paisibles au corps tellement suave et transparent que leur sang semble couler dans l'air, qu'il semble dessiner dans l'air frais de ces forĂȘts tranquilles d'innombrables petits arcs de triomphe ouverts aux fauves fĂ©roces ;
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Nicolae Breban (În absența stăpĂąnilor)
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Le destin avait subitement dĂ©cidĂ© que le petit Nicolas porterait sur ses Ă©paules le lourd fardeau du deuil et de la solitude. MĂȘme en grandissant et en se fortifiant, il ne pourrait jamais s'en dĂ©faire. Toute sa vie, Nicolas dut porter ce fardeau, ce qui fut aussi la raison majeure pour laquelle il devint le personnage que nous connaissons aujourd'hui dans le monde entier. Mais tout n'est peut-ĂȘtre pas si tranchĂ© dans la vie. Il n'est sans doute pas d'Ă©vĂ©nement complĂštement heureux ou malheureux. Peut-ĂȘtre le bien et le mal vont-ils de pair, malgrĂ© leur diffĂ©rence ? Tout comme un malheur peut engendrer de bonnes choses, un bonheur peut aussi causer bien des dĂ©boires. Peut-ĂȘtre devrions-nous nous abstenir de qualifier les Ă©vĂ©nements de la vie lorsqu'ils se produisent, et attendre d'avoir du recul pour juger de ce qu'ils recĂšlent le plus au final : du bien ou du mal, ou, qui sait, de l'un autant que de l'autre ?
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Marko Leino (La Véritable histoire de Noël)
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Quand elle voyait la dĂ©esse embrasser le petit garçon en omettant de l’embrasser elle, Diane parvenait Ă  outrepasser sa douleur et Ă  penser qu’elle deviendrait Reine un jour, non par ambition personnelle, mais pour pouvoir offrir la couronne Ă  sa mĂšre et la consoler ainsi de ce qui, dans sa vie, lui paraissait Ă©triquĂ©. Chaque nuit, elle se rappelait cette Ă©treinte sublime qu’elle avait connue quand maman avait Nicolas dans son ventre : comment sa mĂšre l’avait serrĂ©e, les mots d’amour qu’elle lui avait dits, et avec quelle voix. Ce souvenir la transissait de bonheur. MĂȘme si elle souffrait que Marie n’ait plus jamais eu ce genre d’attitude envers elle, elle avait construit un tel mythe autour de cet embrassement qu’elle se sentait capable d’y puiser la ferveur et l’énergie nĂ©cessaires Ă  son ascension jusqu’au trĂŽne.
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AmĂ©lie Nothomb (Frappe-toi le cƓur)
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Enfin la voix de Sardou, et ces paroles qui faisaient semblant de parler d'ailleurs, mais ici, chacun savait Ă  quoi s'en tenir. Parce que la terre, les lacs, les riviĂšres, ça n'Ă©tait que des images, du folklore. Cette chanson n'avait rien Ă  voir avec l'Irlande. Elle parlait d'autre chose, d'une Ă©popĂ©e moyenne, la leur, et qui ne s'Ă©tait pas produite dans la lande ou ce genre de conneries, mais lĂ , dans les campagnes et les pavillons, Ă  petits pas, dans la peine des jours invariables, Ă  l'usine puis au bureau, dĂ©sormais dans les entrepĂŽts et les chaĂźnes logistiques, les hĂŽpitaux et Ă  torcher le cul des vieux, cette vie avec ses Ă©quilibres dĂ©sespĂ©rants, des lundis Ă  n'en plus finir et quelquefois la plage, baisser la tĂȘte et une augmentation quand ça voulait, quarante ans de boulot et plus, pour finir Ă  biner son minuscule bout de jardin, regarder un cerisier en fleur au printemps, se savoir chez soi, et puis la grande qui passait le dimanche en Megane, le siĂšge bĂ©bĂ© Ă  l'arriĂšre, un enfant qui rassure tout le monde : finalement, ça valait le coup. Tout ça, on le savait d'instinct, aux premiĂšres notes, parce qu'on l'avait entendue mille fois cette chanson, au transistor, dans sa voiture, Ă  la tĂ©lĂ©, grandiloquente et manifeste, qui vous prenait aux tripes et rendait fier.
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Nicolas Mathieu (Connemara)
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Tout le monde a rigolĂ©, et puis Mme Moucheboume a dit qu’elle s’en voudrait d’avoir donnĂ© du travail Ă  maman, qui devait dĂ©jĂ  ĂȘtre tellement occupĂ©e avec sa petite famille. Mais maman a dit que non, que c’était un plaisir, et qu’elle avait Ă©tĂ© bien aidĂ©e par la bonne. – Vous avez de la chance, a dit Mme Moucheboume. Moi j’ai un mal avec les domestiques ! C’est bien simple, chez moi, elles ne restent pas. – Oh, celle-ci est une perle, a dit maman. Elle est depuis longtemps avec nous et, ce qui est trĂšs important, elle adore l’enfant. Et puis, la dame en noir avec le tablier blanc est entrĂ©e et elle a dit que maman Ă©tait servie. Et ça, ça m’a Ă©tonnĂ©, parce que je ne
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René Goscinny (Le Petit Nicolas a des ennuis (French Edition))
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Le petit Richard (sept ans) vous demander, aprĂšs avoir observĂ© attentivement votre caisse : – Il est oĂč ton lit ? Le petit Nicolas (neuf ans) : – Et Ă  moi, tu m'en donnes des sous ? Parce que vous avez rendu la monnaie Ă  sa mĂšre. La petite Juliette (six ans) : – T'es en prison ?
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Anna Sam (Les tribulations d'une caissiĂšre (Essais - Documents) (French Edition))