“
Recette pour aller mieux. Répéter souvent ces trois phrases : le bonheur n'existe pas. L'amour est impossible. Rien n'est grave.
”
”
Frédéric Beigbeder (L'amour dure trois ans (Marc Marronnier, #3))
“
Love was the quiet hum of a lullaby slipping pas sleeping ears on a late November evening.
”
”
J. Rose Black
“
Vanity's a debilitating affliction. You’re so absorbed in yourself it’s impossible to love anyone other than oneself, leaving you weak without realization of it. It’s quite sad. You’ve no idea what you’re missing either. You will never know real love and your life will pas you by.
”
”
Fisher Amelie (Vain (The Seven Deadly, #1))
“
Aimer, ce n'est pas se regarder l'un l'autre, c'est regarder ensemble dans la même direction.
”
”
Antoine de Saint-Exupéry (Wind, Sand and Stars)
“
Rien n'est plus beau qu'un corps nu. Le plus beau vêtement qui puisse habiller une femme ce sont les bras de l'homme qu'elle aime. Mais, pour celles qui n'ont pas eu la chance de trouver ce bonheur, je suis là.
”
”
Yves Saint-Laurent
“
It is a pure soul who can hold true the innocence and timelessness of passion in another soul. Each unveiling the greatest pieces of the other, locked together at the heart for eternity
”
”
Christine Zolendz (Saving Grace (Mad World, #2))
“
L’amour n’est pas consolation, il est lumière.
”
”
Simone Weil (Gravity and Grace)
“
Je ne veux pas que tu aimes "ça en moi", je veux que tu aimes "moi tout entier".
”
”
Mathias Malzieu (La Mécanique du cœur)
“
Aimer ou avoir aimée, cela suffit. Ne demandez rien ensuite. On n'a pas d'autre perle à trouver dans les plis ténébreux de la vie. Aimer est un accomplissement.
”
”
Victor Hugo (Les Misérables: Marius (Les Misérables, #3))
“
Je t'inventerai
Des mots insensés
Que tu comprendras
Je te parlerai
De ces amants-là
Qui ont vue deux fois
Leurs coeurs s'embraser
Je te raconterai
L'histoire de ce roi
Mort de n'avoir pas
Pu te rencontrer
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
”
”
Jacques Brel
“
Ma bouche n'avait pas dit une chose
que deja ton coeur avait repondu.
”
”
Victor Hugo (Les Miserables (Stepping Stones))
“
Je ne vois pas la raison.
Je ne regrette rien.
Je m'en fous.
”
”
Nicolas Barreau (The Ingredients of Love)
“
...Je n’ai pas cessé de l’être si c’est d’être jeune que d’aimer toujours !... L’humanité n’est pas un vain mot. Notre vie est faite d’amour, et ne plus aimer c’est ne plus vivre."
(I have never ceased to be young, if being young is always loving... Humanity is not a vain word. Our life is made of love, and to love no longer is to live no longer.)
”
”
George Sand (The George Sand-Gustave Flaubert Letters)
“
Je t'aime tant, je ne peux pas trouver la fin de mon amour pour toi
(I love you so thar I can't find the end of my love for you)
”
”
Válgame (Poemas y canciones para el mal de amores Volumen1)
“
Ne tente pas de résister aux changements qui s'imposent à toi. Au contraire, laisse la vie continuer en toi. Comment sais-tu que le sens auquel tu es habitué est meilleur que celui à venir?
”
”
Elif Shafak (The Forty Rules of Love)
“
Valentine clears his throat. "So. Why can't you just say it?"
"Say what?"
"You know what."
"It's hardly the time or place."
"It is if you're dying."
"I can't."
"You're a dick. Just fucking say it!"
"I can't! I'm... English."
"What am I, a Martian? I say it all the time. I know you love me, why can't you say it?"
"If you know, then why do I have to?"
"You're missing the point a bit."
"I took your bullet, you little twat, don't you dare question whether I love you."
"Yeah, but you could say it."
The throb of the gunshots is pounding all down his arm and body. The pain's so bad he wants to cry, like he's five and he's skinned his knee coming off his bike.
"Je t'aime," he says, through gritted teeth, to shut the kid up. "Je ne sais pas pourquoi. Tu es... complètement bête, tu t'habilles comme une pute travestie, je hais ta musique, tu es fou, tu me rends fou, mais je suis fou de toi et je pense à toi tout le temps et je t'aime, oui. Tu comprends? Je t'aime. Seulement... pas en anglais. Je ne peux pas."
Valentine's shifting about like he's uncomfortable. "I ain't got no idea what you just said but I think I need to change my pants."
"Maintenant, ta gueule.
”
”
Richard Rider (Stockholm Syndrome (Stockholm Syndrome, #1))
“
What about a teakettle? What if the spout opened and closed when the steam came out, so it would become a mouth, and it could whistle pretty melodies, or do Shakespeare, or just
crack up with me? I could invent a teakettle that reads in Dad’s voice, so I could fall asleep, or maybe a set of kettles that sings the chorus of “Yellow Submarine,” which is a song by the Beatles, who I love, because entomology is one of my raisons d’être, which
is a French expression that I know. Another good thing is that I could train my anus to talk when I farted. If I wanted to be extremely hilarious, I’d train it to say, “Wasn’t me!” every time I made an incredibly bad fart. And if I ever made an incredibly bad fart in the Hall of Mirrors, which is in Versailles, which is outside of Paris, which is in France, obviously, my anus would say, “Ce n’étais pas moi!”
What about little microphones? What if everyone swallowed them, and they played the sounds of our hearts through little speakers, which could be in the pouches of our overalls? When you skateboard down the street at night you could hear everyone's heartbeat, and they could hear yours, sort of like sonar. One weird thing is, I wonder if everyone's hearts would start to beat at the same time, like how women who live together have their menstrual periods at the same time, which I know about, but don't really want to know about. That would be so weird, except that the place in the hospital where babies are born would sound like a crystal chandelier in a houseboat, because the babies wouldn't have had time to match up their heartbeats yet. And at the finish line at the end of the New York City Marathon it would sound like war.
”
”
Jonathan Safran Foer
“
Je le regardai : je ne l'avais jamais aimé. Je l'avais trouvé bon et attirant; j'avais aimé le plaisir qu'il me donnait; mais je n'avais pas besoin de lui.
”
”
Françoise Sagan (Bonjour tristesse)
“
Michel en a marre d'être seul. Alors il s'est amputé d'une partie de son cerveau, histoire de ne pas voir la fille comme elle était: une emmerdeuse de premier ordre.
”
”
Virginie Despentes (Bye Bye Blondie)
“
(...) il fallait séparer nos souffles, s'écarter, s'espacer, se lever, se dédoubler, et c'est toujours autant de perdu. Quand on a deux corps, il vient des moments où l'on est à moitié.
- Est-ce que je suis envahissante?
- Terriblement, lorsque tu n'es pas là.
”
”
Romain Gary (Clair de femme)
“
And somewhere in that crimson-colored never-never land where i pirouetted madly, in a wild and crazy effort to exhaust myself into insensibility, i saw that man, shadowy and distant, half-hidden behind towering white columns that rose clear up to a purple sky. In a passionate pas de deux he danced with me, forever apart, no matter how hard i sought to draw nearer and leap into his arms, where i could feel them protective about me, supporting me ... and with him i'd find, at last, a safe place to live and love.
”
”
V.C. Andrews (Flowers in the Attic (Dollanganger, #1))
“
Je le sais désormais, en tant que lecteur, il faut faire confiance à l'auteur, au poète. Ils savent comment s'y prendre pour nous extirper de notre vie ordinaire et nous envoyer tanguer dans un autre monde dont nous n'avions même pas soupçonné l'existence. C'est ce que font les auteurs de talent. C'est ce que me fit M. Baudelaire.
”
”
Tatiana de Rosnay (The House I Loved)
“
L'amour est comme une fièvre qui va et vient tout à fait indépendamment de la volonté. ... Il n'y a pas de limite d'âge pour l'amour. ... L'amour ne voit pas avec les yeux, mais avec l'esprit.
”
”
Stendhal (Love)
“
En effet: je mourais déjà. Je venais d'apprendre cette nouvelle horrible que tout humain apprend un jour ou l'autre: ce que tu aimes, tu vas le perdre. "Ce qui t'a été donné te sera repris." Face à la découverte de cette spoliation future, il y a deux attitudes possibles: soit on décide de ne pas s'attacher aux êtres et aux choses, afin de rendre l'amputation moins douloureuse; soit on décide, au contraire, d'aimer d'autant plus les êtres et les choses, d'y mettre le paquet - "puisque nous n'aurons pas beaucoup de temps ensemble, je vais te donner en un an tout l'amour que j'aurais pu te donner en une vie.
”
”
Amélie Nothomb (Métaphysique des tubes)
“
Mais c'est cela l'amour, tout donner, tout sacrifier sans espoir de retour. [...] A certaines heure je me demande si l'amour n'est pas autre chose, s'il peut cesser d'être un monologue, et s'il n'y a pas une réponse quelquefois.
”
”
Albert Camus (Les Justes)
“
Elle lui semblait si belle, si séduisante, si différente des gens du commun qu'il ne comprenait pas pourquoi personne n'était comme lui bouleversé par le chant de castagnette de ses talons sur les pavés de la rue, ni pourquoi les cœurs ne battaient pas la chamade aux soupirs de ses volants, ni pourquoi personne ne devenait fou d'amour sous la caresse de ses cheveux, l'envol de ses mains, l'or de son sourire.
”
”
Gabriel García Márquez (Love in the Time of Cholera)
“
Elle se répète: "change de tactique, ma fille, cesse de souffrir, t'es pas obligée de ramasser autant." Mais rien n'y fait. Il y a des gens qui se torturent mieux que d'autres. Dans cette catégorie, au moins, elle se sent championne absolue.
”
”
Virginie Despentes (Bye Bye Blondie)
“
Moi je suis comme un cerf-volant, si quelqu’un ne tient pas la bobine, pfft, je m’envole… Et toi, c’est drôle, je me dis souvent que tu es assez fort pour me retenir et assez intelligent pour me laisser filer…
”
”
Anna Gavalda (Someone I Loved (Je l'aimais))
“
Ah! On est toujours en faute, ou parce qu'on n'aime pas assez, ou parce qu'on aime trop.
”
”
Kenizé Mourad (De la part de la princesse morte)
“
Je sais très bien, depuis longtemps, que j’ai un cœur déraisonnable, mais, de le savoir, ça ne m’arrête pas du tout.
”
”
Colette (Claudine at School)
“
A force de peindre la vie des autres, il avait oublié de peindre la sienne."
On ne se tue pas pour une femme (2000)
”
”
Olivier Weber
“
Jatuh cinta itu nggak pake milih. Nggak milih waktu yang tepat, atau momen yang pas. Tahu-tahu, kamu udah jatuh cinta. Kalau kamu beruntung, kamu akan tahu begitu saja. Kalau kamu beruntung, orang itu akan membalas perasaanmu.
”
”
Winna Efendi (Happily Ever After)
“
Ne pleure jamais pour quelqu'un qui ne mérite pas t'es larmes rappelle toi la vie est jolie tout comme toi.
”
”
Ariadna Athanasopulos
“
Je t’aime, it said: I love you. Un peu, beaucoup, passionnément, pas du tout: A little, a lot, passionately—not at all.
”
”
Diana Gabaldon (The Fiery Cross (Outlander, #5))
“
Ma vision de l'amour n'a pas changé, mais ma vision du monde, oui. C'est super agréable d'être lesbienne. Je me sens moins concernée par la féminité, par l'approbation des hommes, par tous ces trucs qu'on s'impose pour eux. Et je me sens aussi moins préoccupée par mon âge : c'est plus dur de vieillir quand on est hétéro. La séduction existe entre filles, mais elle est plus cool, on n'est pas déchue à 40 ans.
”
”
Virginie Despentes
“
Vous qui étiez si contente et si agitée, vous qui n'avez pas de tête, vous devenez cérébrale et triste.
”
”
Françoise Sagan (Bonjour tristesse)
“
Parle, n'aie pas honte de ce que tu ressens, exprime tes doutes, tes peurs. Dis à ceux que tu aimes ce que tu as dans le cœur, ils te seront à jamais reconnaissants.
”
”
Joris Chamblain (Le Livre d'Hector (Les Carnets de Cerise, #2))
“
Il y avait ces cent sous entre nous . Ça suffit pour haïr, cent sous, et désirer qu'ils crèvent tous. Pas d'amour à perdre dans ce monde, tant qu'il y aura cent sous .
”
”
Louis-Ferdinand Céline (Journey to the End of the Night)
“
Le pire n'est pas que l'on se brûle, mais que le feu s'éteint.
”
”
Natalie Clifford Barney
“
Non, ce n'était pas moi qui comptais, ni le monde, mais seulement l'accord et le silence qui de lui à moi faisait naître l'amour.
”
”
Albert Camus (Noces suivi de L'été)
“
Insensé, dit-il, le jour où j'avais résolu de me venger, de ne pas m'être arraché le cœur !
”
”
Alexandre Dumas (Le Comte de Monte Cristo Tome 2 : la vengeance)
“
J’ai réfléchi, je ne me fais pas d’illusions, je t’aime mais je n’ai pas confiance en toi. Puisque ce que nous vivons n’est pas réel, alors c’est un jeu. Je n’ai plus l’âge de jouer à chat. Ne cherche pas à m’appeler, ni à savoir où je suis, ni comment je vis, je crois que ce n’est plus le problème. J’ai réfléchi, je pense que c’est la meilleure solution, faire comme toi, vivre de mon côté en t’aimant bien mais de loin. Je ne veux pas attendre tes coups de téléphone, je ne veux pas m’empêcher de tomber amoureuse. J’ai réfléchi, je veux bien essayer. C’est à prendre ou à laisser…
”
”
Anna Gavalda (Someone I Loved (Je l'aimais))
“
Numai moartea e o forță la fel de absolută, dar în lupta de veacuri dintre aceste două puteri, dragostea este cea care ia moartea de gât, îi pune genunchiul în piept, o bate ziua și noaptea, o învinge în fiecare primăvară, o urmărește pas cu pas și-n fiecare groapă pe care aceasta o sapă, dragostea aruncă sămânța unei vieți noi.
”
”
Henryk Sienkiewicz (Fără ideal)
“
que ferais-je sans ce monde
que ferais-je sans ce monde sans visage sans questions
où être ne dure qu'un instant où chaque instant
verse dans le vide dans l'oubli d'avoir été
sans cette onde où à la fin
corps et ombre ensemble s'engloutissent
que ferais-je sans ce silence gouffre des murmures
haletant furieux vers le secours vers l'amour
sans ce ciel qui s'élève
sur la poussieère de ses lests
que ferais-je je ferais comme hier comme aujourd'hui
regardant par mon hublot si je ne suis pas seul
à errer et à virer loin de toute vie
dans un espace pantin
sans voix parmi les voix
enfermées avec moi
Translation...
what would I do without this world
what would I do without this world faceless incurious
where to be lasts but an instant where every instant
spills in the void the ignorance of having been
without this wave where in the end
body and shadow together are engulfed
what would I do without this silence where the murmurs die
the pantings the frenzies towards succour towards love
without this sky that soars
above its ballast dust
what would I do what I did yesterday and the day before
peering out of my deadlight looking for another
wandering like me eddying far from all the living
in a convulsive space
among the voices voiceless
that throng my hiddenness
”
”
Samuel Beckett (Collected Poems in English and French)
“
Le temps n'existe plus pour moi, Niniane. Je t'attendais. Je t'attends. Je t'attendrai.Où que tu sois, je suis à tes côtés. Ma prison a un centre mais n'a pas de frontières. Tu es le centre de mon ETERNITE.
”
”
Valérie Guinot (Le sortilège du vent (Azilis, #3))
“
Aimer, ce n'est pas se regarder l'un l'autre, c'est regarder ensemble dans la même direction.” (Love doesn’t mean gazing at each other, but looking, together, in the same direction.) Antoine de Saint-Exupéry
”
”
E.M. Lindsey (Verismo (Magnum Opus, #1))
“
All men are liars, inconstant, hollow, talkative, hypocrites, proud and cowards, contemptible and sensual; all woman are perfidious, artificial, vain, curious and depraved; the world is nothing but a bottomless sewer where the most shapeless seals crawl and wriggle on mountains of muck; but there one single thing in this world, saint and sublime, it’s the union of these two beings so imperfect and dreadful. We are often deceived in love, often wounded and often miserable; but we love, and when we are on of the verge of the grave, we look back, and we say: I often suffered, I erred sometimes: but I loved. It is me who lived and not a factitious being created by my pride and my boredom.
”
”
Alfred de Musset (On ne badine pas avec l'amour)
“
- De toute ma vie, je ne me suis jamais sentie aussi bien. Et toi ?
- Moi ? - Step l'embrasse très fort. Super super bien.
- Au point de pouvoir toucher le ciel avec un doigt ?
- Non, pas à ce point.
- Comment ça pas à ce point ?
- Beaucoup plus. Au moins trois mètres au-dessus du ciel.
”
”
Federico Moccia (Tre metri sopra il cielo)
“
Écoute ton cœur, ma chérie, s'il te plaît, essaie de ne pas trop réfléchir. Détend-toi, amuse-toi. Tu es tellement jeune, mon chou. Tu as encore tellement de chose à vivre. Laisse-toi aller. Tu mérites ce qu'il y a de mieux en tout.
”
”
E.L. James
“
On n'a rien compris à la maladie, tant qu'on n'a pas reconnu son étrange ressemblance avec la guerre et l'amour: ses compromis, ses feintes, ses exigences, ce bizarre et unique amalgame produit par le mélange d'un tempérament et un mal.
”
”
Marguerite Yourcenar (Memoirs of Hadrian)
“
D’une main tremblante, elle lui caressa les cheveux. Son cœur se brisait une nouvelle fois. Et ce n’était pas parce qu’il lui confiait qu’elle était la pire chose qui lui soit arrivé. Son cœur saignait pour le petit garçon qu’il avait été, entouré de richesses et pourtant si seul. Ignoré par son père, rejeté par sa belle-mère.
”
”
Elisia Blade (Séduire & Conquérir (Crush Story #4))
“
A qui écris-tu?
-A toi. En fait, je ne t'écris pas vraiment, j'écris ce que j'ai envie de faire avec toi...
Il y avait des feuilles partout. Autour d'elle, à ses pieds, sur le lit. J'en ai pris une au hasard:
"...Pique-niquer, faire la sieste au bord d'une rivière, manger des pêches, des crevettes, des croissants, du riz gluant, nager, danser, m'acheter des chaussures, de la lingerie, du parfum, lire le journal, lécher les vitrines, prendre le métro, surveiller l'heure, te pousser quand tu prends toute la place, étendre le linge, aller à l'Opéra, faire des barbecues, râler parce que tu as oublié le charbon, me laver les dents en même temps que toi, t'acheter des caleçons, tondre la pelouse, lire le journal par-dessus ton épaule, t'empêcher de manger trop de cacahuètes, visiter les caves de la Loire, et celles de la Hunter Valley, faire l'idiote, jacasser, cueillir des mûres, cuisiner, jardiner, te réveiller encore parce que tu ronfles, aller au zoo, aux puces, à Paris, à Londres, te chanter des chansons, arrêter de fumer, te demander de me couper les ongles, acheter de la vaisselle, des bêtises, des choses qui ne servent à rien, manger des glaces, regarder les gens, te battre aux échecs, écouter du jazz, du reggae, danser le mambo et le cha-cha-cha, m'ennuyer, faire des caprices, bouder, rire, t'entortiller autour de mon petit doigt, chercher une maison avec vue sur les vaches, remplir d'indécents Caddie, repeindre un plafond, coudre des rideaux, rester des heures à table à discuter avec des gens intéressants, te tenir par la barbichette, te couper les cheveux, enlever les mauvaises herbes, laver la voiture, voir la mer, t'appeler encore, te dire des mots crus, apprendre à tricoter, te tricoter une écharpe, défaire cette horreur, recueillir des chats, des chiens, des perroquets, des éléphants, louer des bicyclettes, ne pas s'en servir, rester dans un hamac, boire des margaritas à l'ombre, tricher, apprendre à me servir d'un fer à repasser, jeter le fer à repasser par la fenêtre, chanter sous la pluie, fuire les touristes, m'enivrer, te dire toute la vérité, me souvenir que toute vérité n'est pas bonne à dire, t'écouter, te donner la main, récupérer mon fer à repasser, écouter les paroles des chansons, mettre le réveil, oublier nos valises, m'arrêter de courir, descendre les poubelles, te demander si tu m'aimes toujours, discuter avec la voisine, te raconter mon enfance, faire des mouillettes, des étiquettes pour les pots de confiture..."
Et ça continuais comme ça pendant des pages et des pages...
”
”
Anna Gavalda (Someone I Loved (Je l'aimais))
“
J'étais bien. Je regardais les miens. Je pouvais sentir battre leur cœur et respirer leur souffle. Auprès d'eux je me sentais en paix. J'avais le sentiment qu'ils protégeaient ma vie, tous les trois à leur façon. Je voulais qu'ils sachent à quel point je les aimais.
”
”
Jean-Paul Dubois (Tous les hommes n'habitent pas le monde de la meme facon)
“
Tu t'imagines qu'un mensonge en vaut un autre, mais tu as tort. Je peux inventer n'importe quoi, me payer la tête des gens, monter toutes sortes de mystifications, faire toutes sortes de blagues, je n'ai pas l'impression d'être un menteur ; ces mensonges-là, si tu veux appeler cela des mensonges, c'est moi, tel que je suis ; avec ces mensonges-là, je ne dissimule rien, avec ces mensonges-là je dis en fait la vérité. Mais il y a des choses à propos desquelles je ne peux pas mentir. IL y a des choses que je connais à fond, dont j'ai compris le sens, et que j'aime. Je ne plaisante pas avec ces choses-là. Mentir là-dessus, ce serait m'abaisser moi-même, et je ne le peux pas, n'exige pas ça de moi, je ne le ferai.
”
”
Milan Kundera (Laughable Loves)
“
La Courbe de tes yeux
La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur,
Un rond de danse et de douceur,
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
Et si je ne sais plus tout ce que j'ai vécu
C'est que tes yeux ne m'ont pas toujours vu.
Feuilles de jour et mousse de rosée,
Roseaux du vent, sourires parfumés,
Ailes couvrant le monde de lumière,
Bateaux chargés du ciel et de la mer,
Chasseurs des bruits et sources des couleurs,
Parfums éclos d'une couvée d'aurores
Qui gît toujours sur la paille des astres,
Comme le jour dépend de l'innocence
Le monde entier dépend de tes yeux purs
Et tout mon sang coule dans leurs regards.
”
”
Paul Éluard (Capital of Pain)
“
L'amour, ça ne se prévoit pas.
Et c'est aussi pour ça que c'est beau.
”
”
Valérie Chevalier (Les petites tempêtes)
“
Aucun couple, même le meilleur, ne peut encourager à l'amour, ce n'est pas vrai.
”
”
Marguerite Duras (Les petits chevaux de Tarquinia)
“
Peut être que j'avais besoin de lui pour me montrer que même les anges n'échappent pas à la guillotine.
”
”
Malak El Halabi
“
Bientôt ou dans un cycle, ce sera de nouveau son tour de me prouver la qualité de son feu. Je ne lui manquerai pas, elle ne me manquera pas--et tout sera consumé.
”
”
Natalie Clifford Barney
“
Mieux vaut être haï pour ce que l'on est, qu'aimé pour ce que l'on n'est pas.
”
”
André Gide
“
Se vi odiassi vi farei un regalo. E’ quello che cercate, ma rispondere all’odio con la collera sarebbe cedere alla stessa ignoranza che ha fatto di voi quello che siete.
”
”
Antoine Leiris (Vous n'aurez pas ma haine)
“
Aimer, ça ne veut pas dire se ressembler. Aimer, ça ne veut pas dire être pareils, se conduire comme des jumeux, croire qu’on est inséparables. Aimer, c’est ne pas avoir peur de se quitter ou de cesser de s’aimer. Aimer c’est accepter de tomber, tout seul, et de se relever, tout seul.
”
”
Justine Lévy (Nothing Serious)
“
L’amour, tu sais, ce dont il a le plus besoin, c’est l’imagination. Il faut que chacun invente l’autre avec toute son imagination, avec toutes ses forces et qu’il ne cède pas un pouce du terrain à la réalité ; alors, là, lorsque deux imaginations se rencontrent… Il n’y a rien de plus beau.
”
”
Romain Gary (Les enchanteurs)
“
(..) la jeune fille leva les yeux pour voir qui passait devant la fenêtre et
ce coup d'œil fortuit fut l'origine d'un cataclysme d'amour qui, un demi-siècle plus tard, ne s'était pas encore apaisé.
”
”
Gabriel García Márquez (Love in the Time of Cholera)
“
La terre est bleue
La terre est bleue comme une orange
Jamais une erreur les mots ne mentent pas
Ils ne vous donnent plus à chanter
Au tour des baisers de s’entendre
Les fous et les amours
Elle sa bouche d’alliance
Tous les secrets tous les sourires
Et quels vêtements d’indulgence
À la croire toute nue.
Les guêpes fleurissent vert
L’aube se passe autour du cou
Un collier de fenêtres
Des ailes couvrent les feuilles
Tu as toutes les joies solaires
Tout le soleil sur la terre
Sur les chemins de ta beauté.
”
”
Paul Éluard (Love, Poetry (Translation))
“
La vie est une succession de moments qui ne cessent de changer, comme les pensées. Parfois ça va, parfois ça ne va pas. Même si c'est dans la nature humaine de ruminer, il ne faut pas se laisser envahir par une pensée négative, parce que les pensées sont comme des invités, ou des amies des bons jours. Sitôt arrivées, certaines peuvent s'évaporer, et même celles que l'on rumine longtemps peuvent disparaître en un instant. Les moments sont précieux. Parfois ils trainent, d'autres fois ils nous échappent, et cependant on pourrait tant en profiter. Il suffit de les saisir...
”
”
Cecelia Ahern (How to Fall in Love)
“
L'amour s'enflamme, trépasse, se brise, nous brise, se ranime... : nous ranime. L'amour n'est peut-être pas éternel mais nous, il nous rend éternels... Par-delà notre mort, l'amour que nous avons éveillé continue d’accomplir son chemin.
”
”
Jul Maroh (Le bleu est une couleur chaude)
“
je finirai bien par te rencontrer quelque part
bon dieu!
et contre tout ce qui me rend absent et douloureux
par le mince regard qui me reste au fond du froid
j'affirme ô mon amour que tu existes
je corrige notre vie
nous n'irons plus mourir de langueur
à des milles de distance dans nos rêves bourrasques
des filets de sang dans la soif craquelée de nos lèvres
les épaules baignées de vols de mouettes
non
j'irai te chercher nous vivrons sur la terre
la détresse n'est pas incurable qui fait de moi
une épave de dérision, un ballon d'indécence
un pitre aux larmes d'étincelles et de lésions profondes
frappe l'air et le feu de mes soifs
coule-moi dans tes mains de ciel de soie
la tête la première pour ne plus revenir
”
”
Gaston Miron (L'Homme rapaillé)
“
Elle aurait écouté des heures durant cette parole arrachée à l'épaisseur des jours. Parce que le temps passé à se parler ainsi n'est pas du temps, c'est de la lumière. Le temps passé à se parler ainsi, c'est de l'eau qui lave l'âme, le bon ange.
”
”
Yanick Lahens (Bain de lune)
“
Your name is Do Kyungsoo. You have short-term memory loss, antesomething amnesia, so you won’t remember what happened last night. But let me help you out.
Last night I put my head on this pillow and my arms around your waist. My name’s Kim Jongin. I call you hyung. Yesterday you loved me. Today you’ll love me again.
This is where you undressed me.
This is where I undressed you.
And here I pushed you up against the wall and kissed you really hard (approximately, it was kind of dark) and we thought we should have sex.
Here you sat, dangling your legs. I put my palm on your kneecap and you bent forward and kissed me first.
We talked about ballet. You hummed a tune and my fingers did an arabresque here, grand jeté onto the floor, fouetté en tourant and then sissonne on the back of your hand. Pas de valse fast up your arm and you smiled.
I leaned on this and read your green sticky notes while you went around cleaning up invisible messes. It came to me that all the green looks like grass, and grass is boring without daisies. So I hope you like yellow?
And here’s Kim Jongin. Say hello to me?
”
”
Changdictator (Anterograde Tomorrow)
“
A 21 h 15, j'arrive enfin chez moi et je m'affale littéralement sur le canapé. Et là, je sais que je vais vous décevoir mais non, il n'y a pas de chat qui vient se frotter contre mes jambes (avouez que vous l'attendiez). Je n'ai pas plus de chat que de petit ami, de chien, de poisson rouge et même de plantes. De toute façon, elles crèvent au bout de deux jours en ma compagnie.
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Cécile Chomin (Hot Love Challenge (Hot Love, #1))
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On Friday night, you stole the life of an exceptional being, the love of my life, the mother of my son, but you will not have my hate. I don’t know who you are and I don’t want to know. You are dead souls. If that God for whom you blindly kill made us in his image, every bullet in my wife’s body will have been a wound in his heart.
So, no, I will not give you the satisfaction of hating you. That is what you want, but to respond to your hate with anger would be to yield to the same ignorance that made you what you are. You want me to be scared, to see my fellow citizens through suspicious eyes, to sacrifice my freedom for security. You have failed. I will not change.
I saw her this morning. At last, after days and nights of waiting. She was as beautiful as when she went out on Friday evening, as beautiful as when I fell madly in love with her more than twelve years ago. Of course I’m devastated by grief, I grant you that small victory, but it will be short-lived. I know that she will be with us every day and that we will see each other in the paradise of free souls to which you will never have access.
There are only two of us – my son and myself – but we are stronger than all the armies of the world. Anyway, I don’t have any more time to waste on you, as I must go to see Melvil, who is waking up from his nap. He is only seventeen months old. He will eat his snack as he does every day, then we will play as we do every day, and all his life this little boy will defy you by being happy and free. Because you will not have his hate either.
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Antoine Leiris (Vous n'aurez pas ma haine)
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Mais comment l'avez-vous remarquée? Vous allez à la mosquée mais vous prêtez plus d'attention aux gens qui vous entourent qu'à Dieu. Si vous étiez les bons croyants que vous prétendez être, vous ne vous seriez même pas aperçu de la présence de cette femme, eut-elle été nue.
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Elif Shafak (The Forty Rules of Love)
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Cela pose un problème que...?"
"Que tu ne sois pas juif? Pas le moins du tout, dit maman en riant. Ni mon mari ni moi n'accordons d'importance à la différence de l'autre. Bien au contraire, nous avons toujours pensé que'elle était passionnante et source de multiples bonheurs. Le plus important, quand on veut vivre à deux toute une vie, est d'etre sur que l'on ne s'ennuiera pas ensemble. L'ennui dans un couple, c'est lui qui tue l'amour. Tant que tu feras rire Alice, tant que tu lui donneras l'envie de te retrouver, alors que tu viens à peine de la quitter pour aller travailler, tant que tu seras celui dont elle partage les confidences et à qui elle aime aussi se confier, tant que tu vivras tes reves avec elle, meme ceux que tu ne pourras pas réaliser, alors je suis certaine que quelles que soient tes origines, la seule chose qui sera étrangère à votre couple sera le monde et ses jaloux.
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Marc Levy (Les Enfants de la liberté)
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Le sentiment d'être élu est présent, par exemple, dans toute relation amoureuse. car l'amour, par définition, est un cadeau non mérité ; être aimé sans mérite, c'est même la preuve d'un vrai amour. Si une femme me dit : je t'aime parce que tu es intelligent, parce que tu es honnête, parce que tu m'achètes des cadeaux, parce que tu ne dragues pas, parce que tu fais la vaiselle, je suis déçu ; cet amour a l'air de quelque chose d'intéressé. Combien il est plus beau d'entendre : je suis folle de toi bien que tu ne sois ni intelligent ni honnête, bien que tu sois menteur, égoïste, salaud. (chapitre 15)
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Milan Kundera (Slowness)
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Elle avait supplié Dieu de lui concéder au moins un instant afin qu'il ne s'en allât pas sans savoir combien elle l'avait aimé par-delà leurs doutes à tous les deux, et senti un désir irrésistible de recommencer sa vie avec lui depuis le début afin qu'ils pussent se dire tout ce qu'autrefois ils avaient peut-être mal fait.
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Gabriel García Márquez (Love in the Time of Cholera)
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Venerdì sera avete rubato la vita di una creatura eccezionale, l'amore della mia vita, la madre di mio figlio, ma non avrete il mio odio. Non so chi siete e non voglio saperlo. Siete anima morte. Se quel Dio per quale uccidete ciecamente ci ha fatto a sua immagine, ogni proiettile nel corpo di mia moglie sarà stata una ferita al cuore per lui.
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Antoine Leiris (Vous n'aurez pas ma haine)
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Indépendamment de ce qui arrive, n’arrive pas, c’est l’attente qui est magnifique.
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André Breton (Mad Love)
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Ne hâte pas cet acte tendre,
Douceur d'être et de n'être pas,
Car j'ai vécu de vous attendre,
Et mon coeur n'était que vos pas.
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Paul Valéry (Les 100 plus beaux poèmes de nos grand-parents: Un héritage poétique intemporel (French Edition))
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J'ai compris avec toi que le plaisir n'est pas quelque chose qu'on prend ou qu'on donne. Il est manière de se donner et d'appeler le don de soi de l'autre.
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André Gorz (Letter to D: A Love Story)
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C'est avec ma main et avec mon cœur que j'écris, pas avec mes yeux
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Marie Vieux-Chauvet (Love, Anger, Madness: A Haitian Trilogy)
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Tu ne me détestes pas. Tu m’aimes. Et moi aussi je t’aime.
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Penelope Douglas (Punk 57)
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Dieu c'est l'essence même, tandis qu'Édouard n'a jamais rien trouvé d'essentiel ni dans ses amours, ni dans son métier, ni dans ses idées. Il est trop honnête pour admettre qu'il trouve l'essentiel dans l'inessentiel, mais il est trop faible pour ne pas désirer secrètement l'essentiel.
Ah, mesdames et messieurs, comme il est triste de vivre quand on ne peut rein prendre au sérieux, rien ni personne !
C'est pourquoi Edouard éprouve le désir de Dieu, car seul Dieu est dispensé de l'obligation de paraître et peut se contenter d'être ; car lui seul constitue (lui seul, unique et non existant) l'antithèse essentielle de ce monde d'autant plus existant qu'il est inessentiel.
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Milan Kundera (Laughable Loves)
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But why bother? Why exert all this effort to focus totally on the boring prattlings of a six-year-old?
First, your willingness to do so is the best possible concrete evidence of your esteem you can give your child. If you give your child the same esteem you would give a great lecturer, then the child will know him- or herself to be valued and therefore will feel valuable. There is no better and ultimately no other way to teach your children that they are valuable people than by valuing them.
Second, the more children feel valuable, the more they will begin to say things of value. They will rise to your expectation of them.
Third, the more you listen to your child, the more you will realize that in amongst the pauses, the stutterings, the seemingly innocent chatter, your child does indeed have valuable things to say. The dictum that great wisdom comes from "the mouths of babes" is recognized as an absolute fact by anyone who truly listens to children. Listen to your child enough and you will come to realize that he or she is quite an extraordinary individual. And the more extraordinary you realize your child to be, the more you will be willing to listen. And the more you will learn.
Fourth, the more you know about your child, the more you will be able to teach. Know little about your children, and usually you will be teaching things that either they are not ready to learn or they already know and perhaps understand better than you.
Finally, the more children know that you value them, that you consider them extraordinary people, the more willing they will be to listen to you and afford you the same esteem. And the more appropriate your teaching, based on your knowledge of them, the more eager your children will be to learn from you. And the more they learn, the more extraordinary they will become. If the reader senses the cyclical character of this process, he or she is quite correct and is appreciating the truth of the reciprocity of love. Instead of a vicious downward cycle, it is a creative upward cycle of evolution and growth. Value creates value. Love begets love. Parents and child together spin forward faster and faster in the pas de deux of love.
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M. Scott Peck (The Road Less Traveled: A New Psychology of Love, Traditional Values and Spiritual Growth)
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Un enfant ne pouvait pas vous trouver ennuyeux, pas avant longtemps en tout cas. Peut-être même son propre enfant ne vous trouvait-il jamais ennuyeux, même après bien des années, peut-être pouvait-on rester pour lui un être unique, différent de tous les autres, et pour cette seule raison infiniment précieux.
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Elizabeth von Arnim (The Enchanted April)
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Je ne vois pas pourquoi l'amour entre une mère et un fils ne serait pas exactement comme les autres amours. Pourquoi on ne pourrait pas cesser de s'aimer. Pourquoi on ne pourrait pas rompre. Je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas s'en foutre, une fois pour toutes, de l'amour, de l'amour prétendu, de toutes les formes d'amour, même de celui-là, pourquoi il faudrait absolument qu'on s'aime, dans les familles et ailleurs, qu'on se le raconte sans cesse, les uns aux autres ou à soi-même. Je me demande qui a inventé ça, de quand ça date, si c'est une mode, une névrose, un toc, du délire, quels sont les intérêts économiques, les ressorts politiques. Je me demande ce qu'on nous cache, ce qu'on veut de nous avec cette grande histoire de l'amour. Je regarde les autres et je ne vois que des mensonges et je ne vois que des fous. Quand est-ce qu'on arrête avec l'amour ? Pourquoi on ne pourrait pas ? Il faudrait que je sache. Je me pose la question.
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Constance Debré (Love Me Tender)
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[...] vous savez bien que je n'en voudrai pas de cet homme car je ne veux que ce que je ne peux pas avoir, comme vous par exemple, je vous veux parce je ne vous aurai jamais, c'est simple et sans issue, c'est désespérément logique, le désir qui ne connaît de réalité que lui-même, et vous voyez bien que je mérite la mort pour cet entêtement de rat qui ne sait pas rebrousser chemin, pour cet acharnement de bestiole aveugle qui finira par crever d'avoir trop avancé, vous verrez bien, je mourrai de ce compromis que je ne veux pas faire, et tant pis pour tous les hommes sains et équilibrés qui m'aimeront et tant pis pour moi surtout qui en aimerai d'autres, on finit tous par mourir de la discordance de nos amours.
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Nelly Arcan (Putain)
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Aunt Lotty had gone, and Laura and Mary were tired and cross. They were at the woodpile, gathering a pan of chips to kindle the fire in the morning. They always hated to pick up chips, but every day they had to do it. Tonight they hated it more than ever.
Laura grabbed the biggest chip, and Mary said:
“I don’t care. Aunt Lotty likes my hair best, anyway. Golden hair is lots prettier than brown.”
Laura’s throat swelled tight, and she could not speak. She knew golden hair was prettier than brown. She couldn’t speak, so she reached out quickly and slapped Mary’s face.
Then she heard Pa say, “Come here, Laura.”
She went slowly, dragging her feet. Pa was sitting just inside the door. He had seen her slap Mary.
“You remember,” Pa said, “I told you girls you must never strike each other.”
Laura began, “But Mary said--”
“That makes no difference,” said Pa. “It is what I say that you must mind.”
Then he took down a strap from the wall, and he whipped Laura with the strap.
Laura sat on a chair in the corner and sobbed. When she stopped sobbing, she sulked. The only thing in the whole world to be glad about was that Mary had to fill the chip pan all by herself.
At last, when it was getting dark, Pa said again, “Come here, Laura.” His voice was kind, and when Laura came he took her on his knee and hugged her close. She sat in the crook of his arm, her head against his shoulder and his long brown whiskers partly covering her eyes, and everything was all right again.
She told Pa all about it, and she asked him, “You don’t like golden hair better than brown, do you?”
Pa’s blue eyes shone down at her, and he said, “Well, Laura, my hair is brown.”
She had not thought of that. Pa’s hair was brown, and his whiskers were brown, and she thought brown was a lovely color. But she was glad that Mary had had to gather all the chips.
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Laura Ingalls Wilder (Little House in the Big Woods (Little House, #1))
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- Votre personne, vos moindres mouvements, me semblaient avoir dans le monde une importance extra-humaine. Mon coeur, comme de la poussière, se soulevait derrière vos pas. Vous me faisiez l'effet d'un clair de lune par une nuit d'été, quand tout est parfums, ombres douces, blancheurs, infini ; et les délices de la chair et de l'âme étaient contenus pour moi dans votre nom que je me répétais, en tâchant de le baiser sur mes lèvres. Je n'imaginais rien au delà. C'était Mme Arnoux telle que vous étiez, avec ses deux enfants, tendre, sérieuse, belle à éblouir, et si bonne ! Cette image-là effaçait toutes les autres. Est-ce que j'y pensais, seulement ! puisque j'avais toujours au fond de moi-même la musique de votre voix et la splendeur de vos yeux !
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Gustave Flaubert (Sentimental Education)
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Dans l'attente amoureuse des jeunes femmes, dans cette passion purifiée par l'absence, on touche à quelque chose comme la folie. Aucun homme ne s'aventure dans ces terres isolées de l'amour. Aucun homme ne sait répondre à la parole silencieuse. Les hommes retiennent toujours quelque chose auprès d'eux. Jusque dans les ruines, ils maintiennent une certitude - comme l'enfant garde une bille dans le fond de ses poches. Quand ils attendent, c'est quelque chose de précis qu'ils attendent. Quand ils perdent, c'est une seule chose qu'ils perdent. Les femmes espèrent tout, et puisque tout n'est pas possible elles le perdent en une seule fois - comme une manière de jouir de l'amour dans son manque. Elles continuent d'attendre ce qu'elles ne croient plus. C'est plus fort qu'elles. C'est bien plus fort que toute pensée. (p15)
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Christian Bobin (La part manquante)
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And criticism - what place is that to have in our culture? Well, I think that the first duty of an art critic is to hold his tongue at all times, and upon all subjects: C'EST UN GRAND AVANTAGE DE N'AVOIR RIEN FAIT, MAIS IL NE FAUT PAS EN ABUSER.
It is only through the mystery of creation that one can gain any knowledge of the quality of created things. You have listened to PATIENCE for a hundred nights and you have heard me for one only. It will make, no doubt, that satire more piquant by knowing something about the subject of it, but you must not judge of aestheticism by the satire of Mr. Gilbert. As little should you judge of the strength and splendour of sun or sea by the dust that dances in the beam, or the bubble that breaks on the wave, as take your critic for any sane test of art. For the artists, like the Greek gods, are revealed only to one another, as Emerson says somewhere; their real value and place time only can show. In this respect also omnipotence is with the ages. The true critic addresses not the artist ever but the public only. His work lies with them. Art can never have any other claim but her own perfection: it is for the critic to create for art the social aim, too, by teaching the people the spirit in which they are to approach all artistic work, the love they are to give it, the lesson they are to draw from it.
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Oscar Wilde (The English Renaissance of Art)
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O dieses ist das Tier, das es nicht giebt.
Sie wußtens nicht und habens jeden Falls
– sein Wandeln, seine Haltung, seinen Hals,
bis in des stillen Blickes Licht – geliebt.
Zwar war es nicht. Doch weil sie’s liebten, ward
ein reines Tier. Sie ließen immer Raum.
Und in dem Raume, klar und ausgespart,
erhob es leicht sein Haupt und brauchte kaum
zu sein
È questo l’animale favoloso,
che non esiste. Non veduto mai,
ne amaron le movenze, il collo, il passo:
fino la luce dello sguardo calmo.
Pure “non era”. Ma perchè lo amarono,
divenne. Intatto. Gli lasciavan sempre
più spazio. E in quello spazio chiaro, etereo:
serbato a lui – levò, leggiero, il capo.
And here we have the creature that is not.
But they did not allow this , and as it happens
- his gait and bearing, his arched neck,
even the light in his eyes - they loved it all.
Yet truly he was not. But because they loved him
the beast was seen. And always they made room.
And in that space, empty and unbounded,
he raised an elegant head, yet hardly fought
for his existence.
Oh ! C'est elle, la bête qui n'existe pas.
Eux, ils n'en savaient rien, et de toutes façons
- son allure et son port, son col et même la lumière
calme de son regard - ils l'ont aimée.
Elle, c'est vrai, n'existait point. Mais parce qu'ils l'aimaient
bête pure, elle fut. Toujours ils lui laissaient l'espace.
Et dans ce clair espace épargné, doucement,
Elle leva la tête, ayant à peine besoin d'être.
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Rainer Maria Rilke
“
you bet yours on the gray!” Even in songs Ma did not approve of gambling, but her toe could not stop tapping while Pa played such tunes. Then every evening they all sang one round. Mr. Boast’s tenor would begin, “Three blind mice,” and go on while Mrs. Boast’s alto began, “Three blind mice,” then as she went on Pa’s bass would join in, “Three blind mice,” and then Laura’s soprano, and Ma’s contralto, and Mary and Carrie. When Mr. Boast reached the end of the song he began it again without stopping, and they all followed, each behind the other, going round and round with words and music. “Three blind mice! Three blind mice! They all ran after the farmer’s wife She cut off their tails with the carving knife, Did you ever hear such a tale in your life Of three blind mice?” They kept on singing until someone laughed and then the song ended ragged and breathless and laughing. And Pa would play some of the old songs, “to go to sleep on,” he said. “Nellie was a lady, last night she died, Oh, toll the bell for lovely Nell, My old—Vir-gin-ia bride.” And, “Oh, do you remember sweet Alice, Ben Bolt? Sweet Alice with eyes so brown,
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Laura Ingalls Wilder (By the Shores of Silver Lake (Little House, #5))
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Le Puits mystérieux
À travers la forêt de folles arabesques
Que le doigt du sommeil trace au mur de mes nuits,
Je vis, comme l’on voit les Fortunes des fresques,
Un jeune homme penché sur la bouche d’un puits.
Il jetait, par grands tas, dans cette gueule noire
Perles et diamants, rubis et sequins d’or,
Pour faire arriver l’eau jusqu’à sa lèvre, et boire ;
Mais le flot flagellé ne montait pas encor.
Hélas ! que d’imprudents s’en vont aux puits, sans corde,
Sans urne pour puiser le cristal souterrain,
Enfouir leur trésor afin que l’eau déborde,
Comme fit le corbeau dans le vase d’airain !
Hélas ! et qui n’a pas, épris de quelque femme,
Pour faire monter l’eau du divin sentiment,
Jeté l’or de son cœur au puits sans fond d’une âme,
Sur l’abîme muet penché stupidement !
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Théophile Gautier (Poésies Complètes De Théophile Gautier (French Edition))
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Esther n'était certainement pas bien éduquée au sens habituel du terme, jamais l'idée ne lui serait venue de vider un cendrier ou de débarrasser le relief de ses repas, et c'est sans la moindre gêne qu'elle laissait la lumière allumée derrière elle dans les pièces qu'elle venait de quitter (il m'est arrivé, suivant pas à pas son parcours dans ma résidence de San Jose, d'avoir à actionner dix-sept commutateurs); il n'était pas davantage question de lui demander de penser à faire un achat, de ramener d'un magasin où elle se rendait une course non destinée à son propre usage, ou plus généralement de rendre un service quelconque. Comme toutes les très jolies jeunes filles elle n'était au fond bonne qu'à baiser, et il aurait été stupide de l'employer à autre chose, de la voir autrement que comme un animal de luxe, en tout choyé et gåté, protégé de tout souci comme de toute tâche ennuyeuse ou pénible afin de mieux pouvoir se consacrer à son service exclusivement sexuel. Elle n'en était pas moins très loin d'être ce monstre d'arrogance, d'égoïsme absolu et froid, au, pour parler en termes plus baudelairiens, cette infernale petite salope que sont la plupart des très jolies jeunes filles; il y avait en elle la conscience de la maladie, de la faiblesse et de la mort. Quoique belle, très belle, infiniment érotique et désirable, Esther n'en était pas moins sensible aux infirmités animales, parce qu'elle les connaissait ; c'est ce soir-là que j'en pris conscience, et que je me mis véritablement à l'aimer. Le désir physique, si violent soit-il, n'avait jamais suffi chez moi à conduire à l'amour, il n'avait pu atteindre ce stade ultime que lorsqu'il s'accompagnait, par une juxtaposition étrange, d'une compassion pour l'être désiré ; tout être vivant, évidemment, mérite la compassion du simple fait qu'il est en vie et se trouve par là-même exposé à des souffrances sans nombre, mais face à un être jeune et en pleine santé c'est une considération qui paraît bien théorique. Par sa maladie de reins, par sa faiblesse physique insoupçonnable mais réelle, Esther pouvait susciter en moi une compassion non feinte, chaque fois que l'envie me prendrait d'éprouver ce sentiment à son égard. Étant elle-même compatissante, ayant même des aspirations occasionnelles à la bonté, elle pouvait également susciter en moi l'estime, ce qui parachevait l'édifice, car je n'étais pas un être de passion, pas essentiellement, et si je pouvais désirer quelqu'un de parfaitement méprisable, s'il m'était arrivé à plusieurs reprises de baiser des filles dans l'unique but d'assurer mon emprise sur elles et au fond de les dominer, si j'étais même allé jusqu'à utiliser ce peu louable sentiment dans des sketches, jusqu'à manifester une compréhension troublante pour ces violeurs qui sacrifient leur victime immédiatement après avoir disposé de son corps, j'avais par contre toujours eu besoin d'estimer pour aimer, jamais au fond je ne m'étais senti parfaitement à l'aise dans une relation sexuelle basée sur la pure attirance érotique et l'indifférence à l'autre, j'avais toujours eu besoin, pour me sentir sexuellement heureux, d'un minimum - à défaut d'amour - de sympathie, d'estime, de compréhension mutuelle; l'humanité non, je n'y avais pas renoncé. (La possibilité d'une île, Daniel 1,15)
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Michel Houellebecq
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Un soir de juin, Ubac n'a pas voulu dormir dans la maison. Ca ne lui arrive jamais. Habituellement, il se love dans le hall d'entrée, merveille de vigie. Ce soir-là, il n'en était pas question. Il s'est étendu au bout de la terrasse, loin des murs, loin du châtaignier, loin de l'homme. Je l'ai appelé, il m'a ignoré, je pensai qu'il avait trop chaud à l'intérieur. Cette nuit-là, la terre a tremblé, nous réveillant Mathilde et moi, je jetai un œil dehors, Ubac dormait paisiblement. "2,6 sur l'échelle de Richter" titrait au matin Le Dauphiné Libéré, c'est un petit score, mais de dedans, c'est assez. A étudier de près nos talents de maçons, ce chien avait sans doute émis quelques doutes quant à la tenue du bâti. Trois ans plus tard après des centaines de nuits à nouveau dans l'entrée, Ubac rejoua la scène, n'envisageant sa nuit qu'en compagnie des étoiles. En plaisantant, Mathilde dit: "Compagnons, tenons-nous prêts, la terre va trembler cette nuit !" Le lendemain, Le Dauphiné affichait un 3 plus flatteur, et quelques granges centenaires avaient abdiqué. Il savait. Ce chien à la vie douillette serait donc de la trempe des éléphants de Yala flairant fuyant le tsunami ? Qui lui a dit ?
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Cédric Sapin-Defour (Son odeur après la pluie)
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Qu’un galop rapide, coursiers aux pieds brûlants, vous emporte vers le palais du Soleil: de son fouet, un conducteur tel que Phaéton vous aurait précipités vers le couchant et aurait ramené la sombre Nuit. Étends ton épais rideau. Nuit qui couronne l’amour; ferme les yeux errants, et que Roméo puisse voler dans mes bras sans qu’on le dise et sans qu’on le voie. La lumière de leurs mutuelles beautés suffit aux amants pour accomplir leurs amoureux mystères; ou si l’Amour est aveugle, il ne s’en accorde que mieux avec la Nuit. Viens, Nuit obligeante, matrone aux vêtements modestes, tout en noir, apprends-moi à perdre au jeu de qui perd gagne, où l’enjeu est deux virginités sans tache; couvre de ton obscur manteau mes joues où se révolte mon sang effarouché, jusqu’à ce que mon craintif amour, devenu plus hardi dans l’épreuve d’un amour fidèle, n’y voie plus qu’un chaste devoir.—Viens, ô Nuit; viens, Roméo; viens, toi qui es le jour au milieu de la nuit; car sur les ailes de la nuit tu arriveras plus éclatant que n’est sur les plumes du corbeau la neige nouvellement tombée. Viens, douce nuit; viens, nuit amoureuse, le front couvert de ténèbres: donne-moi mon Roméo; et quand il aura cessé de vivre, reprends-le, et, partage-le en petites étoiles, il rendra la face des cieux si belle, que le monde deviendra amoureux de la nuit et renoncera au culte du soleil indiscret. Oh! j’ai acheté une demeure d’amour, mais je n’en suis pas encore en possession, et celui qui m’a acquise n’est pas encore en jouissance. Ce jour est aussi ennuyeux que la veille d’une fête pour l’enfant qui a une robe neuve et qui ne peut encore la mettre.
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William Shakespeare (Romeo and Juliet)
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FRÈRE LAURENCE.—Un arrêt moins rigoureux s’est échappé de sa bouche: ce n’est pas la mort de ton corps, mais son bannissement.
ROMÉO.—Ah! le bannissement! aie pitié de moi; dis la mort. L’aspect de l’exil porte avec lui plus de terreur, beaucoup plus que la mort. Ah! ne me dis pas que c’est le bannissement.
FRÈRE LAURENCE.—Tu es banni de Vérone. Prends patience; le monde est grand et vaste.
ROMÉO.—Le monde n’existe pas hors des murs de Vérone; ce n’est plus qu’un purgatoire, une torture, un véritable enfer. Banni de ce lieu, je le suis du monde, c’est la mort. Oui, le bannissement, c’est la mort sous un faux nom; et ainsi, en nommant la mort un bannissement, tu me tranches la tête avec une hache d’or, et souris au coup qui m’assassine.
FRÈRE LAURENCE.—O mortel péché! ô farouche ingratitude! Pour ta faute, notre loi demandait la mort; mais le prince indulgent, prenant ta défense, a repoussé de côté la loi, et a changé ce mot funeste de mort en celui de bannissement: c’est une rare clémence, et tu ne veux pas la reconnaître.
ROMÉO.—C’est un supplice et non une grâce. Le ciel est ici, où vit Juliette: les chats, les chiens, la moindre petite souris, tout ce qu’il y a de plus misérable vivra ici dans le ciel, pourra la voir; et Roméo ne le peut plus! La mouche qui vit de charogne jouira d’une condition plus digne d’envie, plus honorable, plus relevée que Roméo; elle pourra s’ébattre sur les blanches merveilles de la chère main de Juliette, et dérober le bonheur des immortels sur ces lèvres où la pure et virginale modestie entretient une perpétuelle rougeur, comme si les baisers qu’elles se donnent étaient pour elles un péché; mais Roméo ne le peut pas, il est banni! Ce que l’insecte peut librement voler, il faut que je vole pour le fuir; il est libre et je suis banni; et tu me diras encore que l’exil n’est pas la mort!… N’as-tu pas quelque poison tout préparé, quelque poignard affilé, quelque moyen de mort soudaine, fût-ce la plus ignoble? Mais banni! me tuer ainsi! banni! O moine, quand ce mot se prononce en enfer, les hurlements l’accompagnent.—Comment as-tu le coeur, toi un prêtre, un saint confesseur, toi qui absous les fautes, toi mon ami déclaré, de me mettre en pièces par ce mot bannissement?
FRÈRE LAURENCE.—Amant insensé, écoute seulement une parole.
ROMÉO.—Oh! tu vas me parler encore de bannissement.
FRÈRE LAURENCE.—Je veux te donner une arme pour te défendre de ce mot: c’est la philosophie, ce doux baume de l’adversité; elle te consolera, quoique tu sois exilé.
ROMÉO.—Encore l’exil! Que la philosophie aille se faire pendre: à moins que la philosophie n’ait le pouvoir de créer une Juliette, de déplacer une ville, ou de changer l’arrêt d’un prince, elle n’est bonne à rien, elle n’a nulle vertu; ne m’en parle plus.
FRÈRE LAURENCE.—Oh! je vois maintenant que les insensés n’ont point d’oreilles.
ROMÉO.—Comment en auraient-ils, lorsque les hommes sages n’ont pas d’yeux?
FRÈRE LAURENCE.—Laisse-moi discuter avec toi ta situation.
ROMÉO.—Tu ne peux parler de ce que tu ne sens pas. Si tu étais aussi jeune que moi, amant de Juliette, marié seulement depuis une heure, meurtrier de Tybalt, éperdu d’amour comme moi, et comme moi banni, alors tu pourrais parler; alors tu pourrais t’arracher les cheveux et te jeter sur la terre comme je fais, pour prendre la mesure d’un tombeau qui n’est pas encore ouvert.
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William Shakespeare (Romeo and Juliet)
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PEER GYNT
L'âme, souffle et lumière du verbe, te viendra
plus tard, ma fille Quand, en lettres d'or, sur le
fond rose de l'Orient, apparaîtront ces mots :
Voici le jour, alors commenceront les leçons ; ne crains rien, tu seras instruite. Mais je serais un sot de vouloir, dans le calme de cette tiède nuit,me parer de quelques baillons d'un vieux savoir usé, pour te traiter en maître d'école. Après tout, le principal, quand on y réfléchit, ce n'est point l'âme, c'est le cœur.
ANITRA
Parle seigneur. Quand tu parles, il me semble
voir comme des lueurs d'opale.
PBER GYNT
La raison poussée à l'excès est de la bêtise. La
poltronnerie s'épanouit en cruauté. L'exagération de la vérité, c'est de la sagesse à l'envers. Oui, mon enfant, le diable m'emporte s'il n'y a pas de par le monde des êtres gavés d'âme qui n'en ont que plus de peine à voir clair. J'ai connu un individu de cette sorte, une vraie perle pourtant, qui a manqué son but et perdu la boussole.
Vois-tu ce désert qui entoure l'oasis? Je n'aurais qu'à agiter mon turban pour que les flots de l'Océan en comblassent toute l'étendue. Mais je serais un imbécile de créer ainsi des continents et des mers nouvelles. Sais-tu, ce que c'est que de vivre?
ANITRA
Enseigne-le-moi.
PEER GYNT
C'est planer au-dessus du temps qui coule, en
descendre le courant sans se mouiller les pieds, et sans jamais rien perdre de soi-même. Pour être celui qu'on est, ma petite amie, il faut la force de l'âge! Un vieil aigle perd son piumage, une vieille rosse son allure, une vieille commère ses dents. La peau se ride, et l'âme aussi. Jeunesse ! jeunesse ! Par toi je veux régner non sur les palmes et les vignes de quelque Gyntiana, mais sur la pensée vierge d'une femme dont je serai le sultan ardent et vigoureux. Je t'ai fait, ma petite, la grâce de te séduire, d'élire ton cœur pour y fonder un kalifat nouveau. Je veux être le maître de tes soupirs. Dans mon
royaume, j'introduirai le régime absolu. Nous
séparer sera la mort... pour toi, s'entend. Pas une fibre, pas une parcelle de toi qei ne m'appartienne. Ni oui, ni non, tu n'auras d'autre volonté que la mienne. Ta chevelure, noire comme la nuit, et tout ce qui, chez toi, est doux à nommer, s'inclinera devant mon pouvoir souverain. Ce seront mes jardins de Babylone.
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Henrik Ibsen (Peer Gynt)
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JULIETTE.—Oh! manque, mon coeur! Pauvre banqueroutier, manque pour toujours; emprisonnez-vous, mes yeux; ne jetez plus un seul regard sur la liberté. Terre vile, rends-toi à la terre; que tout mouvement s’arrête, et qu’une même bière presse de son poids et Roméo et toi.
LA NOURRICE.—O Tybalt, Tybalt! le meilleur ami que j’eusse! O aimable Tybalt, honnête cavalier, faut-il que j’aie vécu pour te voir mort!
JULIETTE.—Quelle est donc cette tempête qui souffle ainsi dans les deux sens contraires? Roméo est-il tué, et Tybalt est-il mort? Mon cousin chéri et mon époux plus cher encore? Que la terrible trompette sonne donc le jugement universel. Qui donc est encore en vie, si ces deux-là sont morts?
LA NOURRICE.—Tybalt est mort, et Roméo est banni: Roméo, qui l’a tué, est banni.
JULIETTE.—O Dieu! la main de Roméo a-t-elle versé le sang de Tybalt?
LA NOURRICE.—Il l’a fait, il l’a fait! O jour de malheur! il l’a fait!
JULIETTE.—O coeur de serpent caché sous un visage semblable à une fleur! jamais dragon a-t-il choisi un si charmant repaire? Beau tyran, angélique démon, corbeau couvert des plumes d’une colombe, agneau transporté de la rage du loup, méprisable substance de la plus divine apparence, toi, justement le contraire de ce que tu paraissais à juste titre, damnable saint, traître plein d’honneur! O nature, qu’allais-tu donc chercher en enfer, lorsque de ce corps charmant, paradis sur la terre, tu fis le berceau de l’âme d’un démon? Jamais livre contenant une aussi infâme histoire porta-t-il une si belle couverture? et se peut-il que la trahison habite un si brillant palais?
LA NOURRICE.—Il n’y a plus ni sincérité, ni foi, ni honneur dans les hommes; tous sont parjures, corrompus, hypocrites. Ah! où est mon valet? Donnez-moi un peu d’aqua vitæ….. Tous ces chagrins, tous ces maux, toutes ces peines me vieillissent. Honte soit à Roméo!
JULIETTE.—Maudite soit ta langue pour un pareil souhait! Il n’est pas né pour la honte: la honte rougirait de s’asseoir sur son front; c’est un trône où on peut couronner l’honneur, unique souverain de la terre entière. Oh! quelle brutalité me l’a fait maltraiter ainsi?
LA NOURRICE.—Quoi! vous direz du bien de celui qui a tué votre cousin?
JULIETTE.—Eh! dirai-je du mal de celui qui est mon mari? Ah! mon pauvre époux, quelle langue soignera ton nom, lorsque moi, ta femme depuis trois heures, je l’ai ainsi déchiré? Mais pourquoi, traître, as-tu tué mon cousin? Ah! ce traître de cousin a voulu tuer mon époux.—Rentrez, larmes insensées, rentrez dans votre source; c’est au malheur qu’appartient ce tribut que par méprise vous offrez à la joie. Mon époux vit, lui que Tybalt aurait voulu tuer; et Tybalt est mort, lui qui aurait voulu tuer mon époux. Tout ceci est consolant, pourquoi donc pleuré-je? Ah! c’est qu’il y a là un mot, plus fatal que la mort de Tybalt, qui m’a assassinée.—Je voudrais bien l’oublier; mais, ô ciel! il pèse sur ma mémoire comme une offense digne de la damnation sur l’âme du pécheur. Tybalt est mort, et Roméo est….. banni! Ce banni, ce seul mot banni, a tué pour moi dix mille Tybalt. La mort de Tybalt était un assez grand malheur, tout eût-il fini là; ou si les cruelles douleurs se plaisent à marcher ensemble, et qu’il faille nécessairement que d’autres peines les accompagnent, pourquoi, après m’avoir dit: «Tybalt est mort,» n’a-t-elle pas continué: «ton père aussi, ou ta mère, ou tous les deux?» cela eût excité en moi les douleurs ordinaires. Mais par cette arrière-garde qui a suivi la mort de Tybalt, Roméo est banni; par ce seul mot, père, mère, Tybalt, Roméo, Juliette, tous sont assassinés, tous morts. Roméo banni! Il n’y a ni fin, ni terme, ni borne, ni mesure dans la mort qu’apporte avec lui ce mot, aucune parole ne peut sonder ce malheur.
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William Shakespeare (Romeo and Juliet)