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En contemplant la nature humaine, les philosophes ont toujours cherché à comprendre les raisons de la haine et des agressions envers autrui. Après la Seconde Guerre mondiale, cette question est devenue encore plus prégnante et de nombreux·ses chercheur·euses en psychologie sociale ont étudié les causes des conflits entre les groupes ainsi que différentes manières ed les résoudre. La littérature à ce sujet propose deux explications principales : l'une porte le nom de « conflit réel », l'autre est « la théorie de l'identité sociale ».
Différent·es chercheu·euses sont à l'origine de la première thèse, notamment Muzafer Sherif pour qui la haine et les préjugés envers l'autre groupe pourraient s'expliquer par l'existence d'un conflit d'intérêts au niveau des groupes, impliquant des ressources rares.
Selon cette théorie, c'est la compétition pour ces ressources qui engendre les stéréotypes et les préjugés, et non l'inverse. Par conséquent, si cette compétition est résolue et si l'on encourage la coopération entre les participant·es, la haine et les préjugés seront éradiqués. La deuxième thèse est plus pessimiste. Son principal représentant est Henri Tajfel. Il affirme que l'identité individuelle se construit en partie sur l'appartenance à des groupes et, étant donné qu'il y a chez les êtres humain·es un besoin primaire d'avoir une image positive de soi, ils·elles vont avoir tendance à privilégier leur propre groupe et à dévaloriser les autres. Cette préférence pour son propre groupe crée un conflit structurel immanent entre les différents groupes. (p. 216-217)
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