Mot Quotes

We've searched our database for all the quotes and captions related to Mot. Here they are! All 100 of them:

Je vous préviens. Les mots que vous m'avez dits, je ne vous laisserai pas revenir dessus.
Christelle Dabos (La Mémoire de Babel (La Passe-Miroir, #3))
Les mots sont des armes, les mots sont des dons, les mots ne se gaspillent pas.
Pierre Bottero (Ellana (Le Pacte des MarchOmbres, #1))
Ma vie est une énigme dont ton nom est le mot. (My life is an enigma, of which your name is the word.)
Victor Hugo
Un mot et tout est perdu, un mot et tout est sauvé.
André Breton
Messieurs, c'est les microbes qui auront le dernier mot." (Gentlemen, it is the microbes who will have the last word.)
Louis Pasteur
Jesus is too colossal for the pen of phrasemongers, however artful. No man can dispose of Christianity with a bon mot
Albert Einstein
I've been working hard on [Ulysses] all day," said Joyce. Does that mean that you have written a great deal?" I said. Two sentences," said Joyce. I looked sideways but Joyce was not smiling. I thought of [French novelist Gustave] Flaubert. "You've been seeking the mot juste?" I said. No," said Joyce. "I have the words already. What I am seeking is the perfect order of words in the sentence.
James Joyce
Le mot impossible n'est pas français.
Napoléon Bonaparte
Où tu veux, Camille, chuchota-t-il. J'irai où tu voudras. Je te suivrai partout, même dans les étoiles... Je veux juste que tu saches que vivre sans toi m'est impossible. Alors je t'en supplie, ne meurs plus, parce que sinon, moi, je vais mourir pour de bon... Parce que sans tes yeux, je suis aveugle. Sans tes mots, je me perds. Parce que sans toi, mon âme est nue. Sans toi, je ne suis rien... Parce que... je t'aime...
Pierre Bottero (Les Frontières de glace (La Quête d'Ewilan, #2))
The French call mot juste the word that exactly fits. Why is this word so hard to find? The reasons are many. First, we don't always know what we mean and are too lazy too find out.
Jacques Barzun (Simple and Direct: A Rhetoric for Writers)
A famous bon mot asserts that opinions are like arse-holes, in that everyone has one. There is great wisdom in this… but I would add that opinions differ significantly from arse-holes, in that yours should be constantly and thoroughly examined. We must think critically, and not just about the ideas of others. Be hard on your beliefs. Take them out onto the verandah and beat them with a cricket bat.... Be intellectually rigorous. Identify your biases, your prejudices, your privilege.
Tim Minchin
I never read a book before reviewing it: it prejudices a man so.
Sydney Smith (Bon-mots of Sydney Smith and R. Brinsley Sheridan 1893 [Leather Bound])
Je t'inventerai Des mots insensés Que tu comprendras Je te parlerai De ces amants-là Qui ont vue deux fois Leurs coeurs s'embraser Je te raconterai L'histoire de ce roi Mort de n'avoir pas Pu te rencontrer Ne me quitte pas Ne me quitte pas Ne me quitte pas
Jacques Brel
Ce n'est pas la première fois que je remarque combien, en France particulièrement, les mots ont plus d’empire que les idées." ("It's not the first time I've noticed how much more power words have than ideas, particularly in France.")
George Sand (Indiana)
Je dois vraiment en avoir assez, pensait-il, étonné lui-même par ses propres mots; quand je commence à m'occuper du vocabulaire d'une femme, c'est que la fin est proche." (p.98)
Françoise Sagan (Aimez-vous Brahms...)
I will cover the walls with words. It will be la chambre des mots.
Anaïs Nin (Henry and June: The Unexpurgated Diary of Anaïs Nin, 1931-1932)
En un mot, pour tirer la loi de l'expérience, if faut généraliser; c'est une nécessité qui s'impose à l'observateur le plus circonspect. In one word, to draw the rule from experience, one must generalize; this is a necessity that imposes itself on the most circumspect observer.
Henri Poincaré (The Value of Science: Essential Writings of Henri Poincare (Modern Library Science))
Every single world we've visited isn't just random—it's the result of countless choices, all of them combining to create a new reality. You and I have been given an infinity of chances, and that's so much more than mot people will ever get—but in the end we get to live in only one world, and that's the world we make. I want us to create that world together.
Claudia Gray (A Million Worlds with You (Firebird, #3))
Si seulement je pouvais m'arrêter de penser, ça irait déjà mieux. Les pensées, c'est ce qu'il y a de plus fade. Plus fade encore que de la chair. Ça s'étire à n'en plus finir et ça laisse un drôle de goût. Et puis il y a les mots, au-dedans des pensées, les mots inachevés, les ébauches de phrases qui reviennent tout le temps.
Jean-Paul Sartre (Nausea)
...Je n’ai pas cessé de l’être si c’est d’être jeune que d’aimer toujours !... L’humanité n’est pas un vain mot. Notre vie est faite d’amour, et ne plus aimer c’est ne plus vivre." (I have never ceased to be young, if being young is always loving... Humanity is not a vain word. Our life is made of love, and to love no longer is to live no longer.)
George Sand (The George Sand-Gustave Flaubert Letters)
Elle flotte, elle hésite; en un mot, elle est femme.” “(She floats, she hesitates; in a word, she's a woman.)
Jean Racine
She sacrifices her dream to make my dream come true.
Luffina Lourduraj
الذين شاؤوا الحرب كانوا أول الهاربين، أنا لم أشأ الحرب لهذا خضتها بلا خداع
Yasmina Khadra (L'imposture des mots)
- Restons amis ! Cette phrase était vraiment pire que tout. - Je suis sûre qu'une fée meurt à chaque fois qu'on prononce ces mots quelque part, dis-je.
Kerstin Gier (Smaragdgrün (Edelstein-Trilogie, #3))
Je suis vide. Je n'ai que gestes, réflexes, habitudes. Je veux me remplir. C'est pourquoi je psychanalyse les gens...Je n'assimile pas. Je leur prends leurs pensées, leurs complexes, leurs hésitations et rien ne m'en reste. Je n'assimile pas; ou j'assimile trop bien..., c'est la même chose. Bien sure, je conserve des mots, des contenants, des étiquettes; je connais les termes sous lesquels on range les passions, les émotions, mais je ne les éprouve pas.
Boris Vian (L'arrache-coeur)
Elle me dit son nom, celui qu'elle s'est choisi: « Nadja, parce qu'en russe c'est le commencement du mot espérance, et parce que ce n'en n'est que le commencement.
André Breton (Nadja)
In Sanskrit, there exists no word for ‘The Individual’ (L’Individu). En Grèce antique, il n’y avait aucun mot pour dire ‘Devoir’ (Duty). In French, the word for ‘Wife’ is the same as the word for ‘Woman.’ En anglais, nous n’avons aucun mot semblable à l’exquise ‘Jouissance!
Roman Payne
I got a scribbled comment that changed the way I rewrote my fiction once and forever. Jotted below the machine-generated signature of the editor was this mot: “Not bad, but PUFFY. You need to revise for length. Formula: 2nd Draft = 1st Draft – 10%. Good luck.
Stephen King (On Writing: A Memoir of the Craft)
Si la rose savait que sa grâce et sa beauté la conduisent droit dans un vase, elle serait la première à trancher la gorge avec sa propre épine.
Yasmina Khadra (L'imposture des mots)
Il ne fait aucun doute pour moi que la sagesse est le but principal de la vie et c'est pourquoi je reviens toujours aux stoïciens. Ils ont atteint la sagesse, on ne peut donc plus les appeler des philosophes au sens propre du terme. De mon point de vue, la sagesse est le terme naturel de la philosophie, sa fin dans les deux sens du mot. Une philosophie finit en sagesse et par là même disparaît.
Emil M. Cioran (Oeuvres)
Comprendre... Vous n'avez que ce mot-là à la bouche, tous, depuis que je suis toute petite. Il fallait comprendre qu'on ne peut pas toucher à l'eau, à la belle eau fuyante et froide parce que cela mouille les dalles, à la terre parce que cela tache les robes. Il fallait comprendre qu'on ne doit pas manger tout à la fois, donner tout ce qu'on a dans ses poches au mendiant qu'on rencontre, courir, courir dans le vent jusqu'à ce qu'on tombe par terre et boire quand on a chaud et se baigner quand il est trop tôt ou trop tard, mais pas juste quand on en a envie ! Comprendre. Toujours comprendre. Moi, je ne veux pas comprendre. Je comprendrai quand je serai vieille [...]. Si je deviens vieille. Pas maintenant.
Jean Anouilh (Antigone (The Theban Plays, #3))
Well-lit streets discourage sin, but don't overdo it.
William Kennedy (Roscoe)
...je le sens très bien,mais je ne sais pas l'exprimer...je n'ai à ma disposition que de pauvres mots complètement usés à force d'avoir servi à tous et à tout...
Nathalie Sarraute (Les Fruits d'Or)
Il n'y a pas que les mots qui permettent d'entendre ce que l'autre n'arrive pas à formuler.
Marc Levy (Le Voleur d'ombres)
Citation : Action de répéter de façon erronée les mots d'un autre.
Ambrose Bierce
N'ayons pas peur des mots. Ils n'ont pas peur de nous.
Jean-Claude Carrière (Les mots et la chose : le grand livre des petits mots inconvenants)
La distance est un vain mot, la distance n'existe pas!
Jules Verne (From the Earth to the Moon)
Certains mots sont probablement aptes à changer le monde, ils ont le pouvoir de nous consoler et de sécher nos larmes. Certains mots sont des balles de fusil, d’autres des notes de violon. Certains sont capables de faire fondre la glace qui nous enserre le cœur et il est même possible de les dépêcher comme des cohortes de sauveteurs quand les jours sont contraires et que nous ne sommes peut-être ni vivants ni morts. (p. 74)
Jón Kalman Stefánsson (Himnaríki og helvíti)
Les mots sont indépendants, comme les chats, et ils ne font pas ce que vous voulez. Vous avez beau les aimer, les flatter, leur parler doucement, il s'échappent et partent à l'aventure.
Jacques Poulin
Les mots n’ont pas toujours besoin d’une destination. On les laisse s’arrêter aux frontières des sensations. Errant sans tête dans l’espace du trouble. Et c’est bien là le privilège des artistes : vivre dans la confusion.
David Foenkinos (Charlotte)
Time is funny, man. Life is funny. We all on this huge planet tryna figure shit out. What is the planet already got it figured out? What if the whole point is for us to mot figure it out? What is God playing with like...like dolls? Some diverse-ass Barbies
Angie Thomas (Concrete Rose (The Hate U Give, #0))
Au-dessus de mes mots maladroits, au-dessus des raisonnements qui me peuvent tromper, tu considères en moi simplement l'Homme. Tu honores en moi l'ambassadeur de croyances, de coutumes, d'amours particulières. Si je diffère de toi, loin de te léser, je t'augmente. Tu m'interroges comme l'on interroge le voyageur.
Antoine de Saint-Exupéry (Lettre à un otage)
Tu n'as rien appris, sinon que la solitude n'apprend rien, que l'indifférence n'apprend rien: c'était un leurre, une illusion fascinante et piégée. Tu étais seul et voilà tout et tu voulais te protéger: qu'entre le monde et toi les ponts soient à jamais coupés. Mais tu es si peu de chose et le monde est un si grand mot: tu n'as jamais fait qu'errer dans une grande ville, que longer sur quelques kilomètres des façades, des devantures, des parcs et des quais. L'indifférence est inutile. Tu peux vouloir ou ne pas vouloir, qu'importe! Faire ou ne pas faire une partie de billard électrique, quelqu'un, de toute façon, glissera une pièce de vingt centimes dans la fente de l'appareil. Tu peux croire qu'à manger chaque jour le même repas tu accomplis un geste décisif. Mais ton refus est inutile. Ta neutralité ne veut rien dire. Ton inertie est aussi vaine que ta colère.
Georges Perec (Un Homme qui dort)
Souvent, j'ai accompli de délicieux voyages, embarqué sur un mot ...
Honoré de Balzac
A la moitié du chemin de la vraie vie, nous étions environnés d'une sombre mélancolie, qu'ont exprimée tant de mots railleurs et tristes, dans le café de la jeunesse perdue.
Guy Debord
Mitt ansikte är i hans händer och mina läppar är mot hans läppar och han kyssar mig och jag är syre och han behöver andas.
Tahereh Mafi (Shatter Me (Shatter Me, #1))
The state might say that it had taken a year to write the book, and the author might say it had taken thirty. Goethe said that every bon mot of his had cost a purse of gold. What
Upton Sinclair (The Jungle)
« Le tout est de tout dire Et les mots me manquent.»
Paul Éluard
Det finnes skydd mot nästan allt som är mot eld och skador genom storm och köld ja, räkna upp vad slag som tänkas kan. Men det finns inget skydd mot människan.
Harry Martinson (Aniara)
Les mots qui ont un son noble contiennent toujours de belles images.
Marcel Pagnol (La Gloire de mon père)
I can count all the lovers I've had on one hand...if I'm holding a calculator.
Sebastian Horsley (Dandy in the Underworld: An Unauthorized Autobiography)
علمني الأدب أن الحقيقة لا يفاوض عليها، و إن كنت امتنعت دوما عن الأكل عندما يعضني الجوع فلأنني لا آكل من أي معلف
Yasmina Khadra (L'imposture des mots)
em un mot la nature et l'experience m'appirent,apres mure reflexion,que toutes les bonnes choses de l'univers ne sont bonnes pour nous que suivont l'usage que nous en faisons,et qu'on n'en jouit qu'autant qu'on s'en sert ou qu'on les amasse pour les donner aux autres,et pas plus
Daniel Defoe (Robinson Crusoe.)
A cet instant, il se produisit un événement comme il en arrive un ou deux dans une vie. Un coup de foudre. Il n'y a pas d'autre mot pour qualifier ce qui se passa entre eux. Ils se regardèrent longtemps.
Jean-Michel Guenassia (Le Club des incorrigibles optimistes)
Tout s'effacera en une seconde. Le dictionnaire accumulé du berceau au dernier lit s'éliminera. Ce sera le silence et aucun mot pour le dire. De la bouche ouverte il ne sortira rien. Ni je ni moi. La langue continuera à mettre en mots le monde. Dans les conversations autour d'une table de fête on ne sera qu'un prénom, de plus en plus sans visage, jusqu'à disparaître dans la masse anonyme d'une lointaine génération
Annie Ernaux (Les Années)
J'ai un but, une tâche, disons le mot, une passion. Le métier d'écrire en est une violente et presque indestructible." ("I have an object, a task, let me say the word, a passion. The profession of writing is a violent and almost indestructible one.") [Letter to Jules Boucoiran, 4 March 1831]
George Sand (Correspondance (French Edition))
Le cancre Il dit non avec la tête Mais il dit oui avec le coeur Il dit oui à ce qu'il aime Il dit non au professeur Il est debout On le questionne Et tous les problèmes sont posés Soudain le fou rire le prend Et il efface tout Les chiffres et les mots Les dates et les noms Les phrases et les pièges Et malgré les menaces du maître Sous les huées des enfants prodiges Avec des craies de toutes les couleurs Sur le tableau noir du malheur Il dessine le visage du bonheur
Jacques Prévert (Paroles)
Han tar mina händer och trycker dem mot sitt bröst, vägleder mina fingrar när de vandrar nerför hans bröstkorg innan hans läppar möter mina igen och igen och igen och drogar mig till ett delirium jag aldrig vill lämna.
Tahereh Mafi (Shatter Me (Shatter Me, #1))
J'aimais que les gens écrivent sur les murs, sur les maisons, sur les trottoirs, dans la rue, partout. De toute façon, j'aimais les mots.
Jacques Poulin
Le bonheur n'est pas une chose; c'est une pensée. Ce n'est pas un fait; c'est une invention. Ce n'est pas un état; c'est une action. Disons le mot: le bonheur est création.[...] C'est une praxis, disait- Aristote, et point une poiésis.
André Comte-Sponville (Traité du désespoir et de la béatitude)
It is a great thing, indeed, to make a proper use of the poetical forms, as also of compounds and strange words. But the greatest thing by far is to be a master of metaphor. It is the one thing that cannot be learnt from others; and it is also a sign of genius, since a good metaphor implies an intuitive perception of the similarity in dissimilars.
Aristotle (The Rhetoric & The Poetics of Aristotle)
Chacun s'exalte pour des religions qui lui promettent cette plénitude. Tous, sous les mots contradictoires, nous exprimons les mêmes élans. Nous nous divisons sur des méthodes qui sont les fruits de nos raisonnements, non sur les buts: ils sont les mêmes.
Antoine de Saint-Exupéry (Terre des Hommes)
Ta voix, tes yeux, tes mains, tes lèvres, Nos silences, nos paroles, La lumière qui s’en va, la lumière qui revient, Un seul sourire pour nous deux, Par besoin de savoir, j’ai vu la nuit créer le jour sans que nous changions d’apparence, Ô bien-aimé de tous et bien-aimé d’un seul, En silence ta bouche a promis d’être heureuse, De loin en loin, ni la haine, De proche en proche, ni l’amour, Par la caresse nous sortons de notre enfance, Je vois de mieux en mieux la forme humaine, Comme un dialogue amoureux, le cœur ne fait qu’une seule bouche Toutes les choses au hasard, tous les mots dits sans y penser, Les sentiments à la dérive, les hommes tournent dans la ville, Le regard, la parole et le fait que je t’aime, Tout est en mouvement, il suffit d’avancer pour vivre, D’aller droit devant soi vers tout ce que l’on aime, J’allais vers toi, j’allais sans fin vers la lumière, Si tu souris, c’est pour mieux m’envahir, Les rayons de tes bras entrouvraient le brouillard.
Paul Éluard
Over the years, my experience, my tastes, my prejudices have changed: as the days go by, my memory keeps reshelving, cataloguing, discarding the volumes in my library, my words and my world - except for a few constant landmarks - are never one and the same. Heraclitus’s bon mot about time applies equally well to my reading: “You never dip into the same book twice.
Alberto Manguel (A Reader on Reading)
You need not hurry when the object is only to prevent my saying a bon mot, for there is not the least wit in my nature. I am a very matter-of-fact, plain-spoken being, and may blunder on the borders of a repartee for half an hour together without striking it out.
Jane Austen (Mansfield Park)
... Je n'en pouvais plus de me languir d'elle, je n'en pouvais plus de tendre la main vers elle et de ne rencontrer que son absence au bout de mes doigts. Je me disais: Elle va te repousser, elle va te dire des mots très durs, elle va te faire tomber le ciel sur la tête; cela ne me dissuadait pas. Je ne craignais plus de résilier les serments, de broyer mon âme dans l'étreinte de mon poing; je ne craignais plus d'offenser les dieux, d'incarner l'opprobre jusqu’à la fin des âges.
Yasmina Khadra
Environ une demi-seconde après avoir terminé votre livre, après en avoir lu le dernier mot, le lecteur doit se sentir envahi d’un sentiment puissant; pendant un instant, il ne doit plus penser qu’à tout ce qu’il vient de lire, regarder la couverture et sourireavec une pointe de tristesse parce que tous les personnages vont lui manquer
Joël Dicker (La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert (Marcus Goldman, #1))
Kanske får vi bara den tid som tilldelats oss på jorden. Därför ser jag det ännu tydligare nu: Jobba inte för mycket. Låt inte känslorna stanna i bröstet. Prata. Bråka aldrig om pengar. Våga säga nej. Våga säga ja. Paradiset kan vara en plats på jorden.
Kristian Gidlund (I kroppen min: Resan mot livets slut och alltings början (I kroppen min, #1))
Plus je vieillis et plus je trouve qu’on ne peut vivre qu’avec les êtres qui vous libèrent, qui vous aiment d’une affection aussi légère à porter que forte à éprouver. La vie d’aujourd’hui est trop dure, trop amère, trop anémiante, pour qu’on subisse encore de nouvelles servitudes, venues de qui on aime [...]. C’est ainsi que je suis votre ami, j’aime votre bonheur, votre liberté, votre aventure en un mot, et je voudrais être pour vous le compagnon dont on est sûr, toujours. The older I get, the more I find that you can only live with those who free you, who love you from a lighter affection to bear as strong as you can to experience Today's life is too hard, too bitter, too anemic, for us to undergo new bondages, from whom we love [...]. This is how I am your friend, I love your happiness, your freedom, Your adventure in one word, and I would like to be for you the companion we are sure of, always. ---- Albert Camus à René Char, 17 septembre 1957 (in "Albert Camus - René Char : Correspondance 1946-1959") ---- Albert Camus to René Char, September 17, 1957 (via René Char)
Albert Camus (Correspondance (1944-1959))
Voyager, c'est vivre dans toute la plénitude du mot; c'est oublier le passé et l'avenir pour le présent; c'est respirer à pleine poitrine, jouir de tout, s'emparer de la création comme d'une chose qui est sienne, c'est chercher dans la terre des mines d'or que personne n'a fouillées, dans l'air des merveilles que personne n'a vues, c'est passer après la foule et ramasser sous l'herbe les perles et les diamants qu'elle a pris, ignorante et insoucieuse qu'elle est, pour des flocons de neige et des gouttes de rosée.
Alexandre Dumas
Men du är VÅR bögjävel
Fredrik Backman (Vi mot er (Björnstad, #2))
Той е на дванайсет и това лято ще се научи, че хората винаги предпочитат простите лъжи пред сложните истини, защото лъжите имат едно ненадминато предимство: истината трябва да обясни всичко случило се, докато лъжата трябва просто да звучи достоверно
Fredrik Backman (Vi mot er (Björnstad, #2))
Je comprends, chuchota-t-il. Je suis là et je serai toujours là car il m'est impossible d'être ailleurs que près de toi. Et je vais te dire les mots. Ces mots qui refusent de sortir de toi et que, moi, j'ai tant de mal à garder enfermés. Je t'aime, Ewilan. Plus que la vie, plus que l'amour, plus que tout. Je t'aime.
Pierre Bottero (La Forêt des captifs (Les Mondes d'Ewilan, #1))
A Mademoiselle Oui, femmes, quoi qu'on puisse dire, Vous avez le fatal pouvoir De nous jeter par un sourire Dans l'ivresse ou le désespoir. Oui, deux mots, le silence même, Un regard distrait ou moqueur, Peuvent donner à qui vous aime Un coup de poignard dans le coeur. Oui, votre orgueil doit être immense, Car, grâce à notre lâcheté, Rien n'égale votre puissance, Sinon votre fragilité. Mais toute puissance sur terre Meurt quand l'abus en est trop grand, Et qui sait souffrir et se taire S'éloigne de vous en pleurant. Quel que soit le mal qu'il endure, Son triste rôle est le plus beau. J'aime encore mieux notre torture Que votre métier de bourreau.
Alfred de Musset
Pauvre petite femme! Ça baîlle après l'amour, comme une carpe après l'eau sur une table de cuisine. Avec trois mots de galanterie, cela vous adorerait, j'en suis sûr! ce serait tendre! charmannt!... Oui, mais comment s'en débarresser ensuite? - Rodolphe Boulanger
Gustave Flaubert (Madame Bovary)
Vi har gått mot allt strängare övervakning - och den har inte gjort oss säkrare, som vi hoppades, utan ängsligare. Med vår skräck växer också impulsen att så omkring oss. Är det inte så: då ett vilt djur känner sig hotat och inte ser någon utväg att fly, går den till anfall. Då skräcken smyger sig över oss, finns det inget annat att göra än att hugga först. Det är svårt, när vi inte ens vet vartåt vi ska hugga... Men bättre förekomma en förekommas ( s. 105)
Karin Boye (Kallocain)
La phrase : "Je suis homme et rien de ce qui est humain ne m'est étranger" me semble être, sinon le dernier mot de la sagesse, en tout cas l'un des plus profonds, et ce que j'aime chez Etienne, c'est qu'il le prend à la lettre, c'est même ce qui selon moi lui donne le droit d'être juge. De ce qui le fait humain, pauvre, faillible, magnifique, il ne veut rien retrancher, et c'est aussi pourquoi dans le récit de sa vie je ne veux, moi, rien couper.
Emmanuel Carrère (D'autres vies que la mienne)
Le monde cessa aussitôt d’être mot pour se faire peau. L’ombre blême des moustiquaires, le clapotis de la pluie, les lointaines rumeurs des jardins et de la ville, rien de tout cela n’existait plus pour Ophélie. Emma seule chose dont elle avait une perception aiguë, c’etait Thorn et elle, leurs mains défaisant l’une après l’autre chaque retenue, chaque appréhension, chaque timidité
Christelle Dabos (La Mémoire de Babel (La Passe-Miroir, #3))
Rien n'est jamais acquis à l'homme Ni sa force Ni sa faiblesse ni son coeur Et quand il croit Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix Et quand il croit serrer son bonheur il le broie Sa vie est un étrange et douloureux divorce Il n'y a pas d'amour heureux Sa vie Elle ressemble à ces soldats sans armes Qu'on avait habillés pour un autre destin A quoi peut leur servir de se lever matin Eux qu'on retrouve au soir désoeuvrés incertains Dites ces mots Ma vie Et retenez vos larmes Il n'y a pas d'amour heureux Mon bel amour mon cher amour ma déchirure Je te porte dans moi comme un oiseau blessé Et ceux-là sans savoir nous regardent passer Répétant après moi les mots que j'ai tressés Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent Il n'y a pas d'amour heureux Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard Que pleurent dans la nuit nos coeurs à l'unisson Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare Il n'y a pas d'amour heureux Il n'y a pas d'amour qui ne soit à douleur Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri Il n'y a pas d'amour dont on ne soit flétri Et pas plus que de toi l'amour de la patrie Il n'y a pas d'amour qui ne vive de pleurs Il n'y a pas d'amour heureux Mais c'est notre amour à tous les deux
Louis Aragon (La Diane française: En Étrange Pays dans mon pays lui-même)
Je ne vois que las condamnation a mort qui distingue un homme, pensa Mathilde, c'est la seule chose qui ne s'achete pas. Ah! c'est un bon mot que je viens de me dire! quel dommage qu'il ne soit pas venu de facon a m'en faire honneur. Mathilde avait trop de gout pour amener dans la conversation un bon mot fait d'avance, mais elle avait aussie trop de vanite pour ne pas etre enchantee d'elle-meme.
Stendhal (Le Rouge Et Le Noir, Stendhal)
I wasn't thinking of Tom but of myself. And of a self who seemed to be mot 'me' but 'she.' An innocent, moving fecklessly through the days, knowing nothing, whom I saw now with awful wisdom. ... I had hesitated to make this journey, had put it off year after year but had known always that eventually it must be undertaken. And, confronted at last with the mirage -- with the shining phantom of that other time -- I was surprised to find that it was myself that was the poignant presence.
Penelope Lively (Moon Tiger)
Alors, sûr d'être aimé, il ne se gêna pas pas, et insensiblement ses façons changèrent. Il n'avait plus, comme autrefois, de ces mots si doux qui la faisaient pleurer, ni de ces véhémentes careses qui la rendaient folle. // Elle n'y voulut pas croire; elle redoubla de tendresse; et Rodolphe, de moins en moins, cacha son indifférence.
Gustave Flaubert (Madame Bovary)
A qui écris-tu? -A toi. En fait, je ne t'écris pas vraiment, j'écris ce que j'ai envie de faire avec toi... Il y avait des feuilles partout. Autour d'elle, à ses pieds, sur le lit. J'en ai pris une au hasard: "...Pique-niquer, faire la sieste au bord d'une rivière, manger des pêches, des crevettes, des croissants, du riz gluant, nager, danser, m'acheter des chaussures, de la lingerie, du parfum, lire le journal, lécher les vitrines, prendre le métro, surveiller l'heure, te pousser quand tu prends toute la place, étendre le linge, aller à l'Opéra, faire des barbecues, râler parce que tu as oublié le charbon, me laver les dents en même temps que toi, t'acheter des caleçons, tondre la pelouse, lire le journal par-dessus ton épaule, t'empêcher de manger trop de cacahuètes, visiter les caves de la Loire, et celles de la Hunter Valley, faire l'idiote, jacasser, cueillir des mûres, cuisiner, jardiner, te réveiller encore parce que tu ronfles, aller au zoo, aux puces, à Paris, à Londres, te chanter des chansons, arrêter de fumer, te demander de me couper les ongles, acheter de la vaisselle, des bêtises, des choses qui ne servent à rien, manger des glaces, regarder les gens, te battre aux échecs, écouter du jazz, du reggae, danser le mambo et le cha-cha-cha, m'ennuyer, faire des caprices, bouder, rire, t'entortiller autour de mon petit doigt, chercher une maison avec vue sur les vaches, remplir d'indécents Caddie, repeindre un plafond, coudre des rideaux, rester des heures à table à discuter avec des gens intéressants, te tenir par la barbichette, te couper les cheveux, enlever les mauvaises herbes, laver la voiture, voir la mer, t'appeler encore, te dire des mots crus, apprendre à tricoter, te tricoter une écharpe, défaire cette horreur, recueillir des chats, des chiens, des perroquets, des éléphants, louer des bicyclettes, ne pas s'en servir, rester dans un hamac, boire des margaritas à l'ombre, tricher, apprendre à me servir d'un fer à repasser, jeter le fer à repasser par la fenêtre, chanter sous la pluie, fuire les touristes, m'enivrer, te dire toute la vérité, me souvenir que toute vérité n'est pas bonne à dire, t'écouter, te donner la main, récupérer mon fer à repasser, écouter les paroles des chansons, mettre le réveil, oublier nos valises, m'arrêter de courir, descendre les poubelles, te demander si tu m'aimes toujours, discuter avec la voisine, te raconter mon enfance, faire des mouillettes, des étiquettes pour les pots de confiture..." Et ça continuais comme ça pendant des pages et des pages...
Anna Gavalda (Someone I Loved (Je l'aimais))
En tant qu'écrivain, j'ai toujours eu horreur de certaines complaisances ; en tant qu'homme, je crois que les aspects repoussants de notre condition, s'ils sont inévitables, doivent être seulement affrontés en silence. Mais lorsque le silence, ou les ruses du langage, contribuent à Maintenir un abus qui doit être réformé ou un malheur qui peut être soulagé, il n'y a pas d'autre solution que de parler clair et de montrer l'obscénité qui se cache sous le manteau des mots.
Albert Camus (Reflections on the Guillotine)
La terre est bleue La terre est bleue comme une orange Jamais une erreur les mots ne mentent pas Ils ne vous donnent plus à chanter Au tour des baisers de s’entendre Les fous et les amours Elle sa bouche d’alliance Tous les secrets tous les sourires Et quels vêtements d’indulgence À la croire toute nue. Les guêpes fleurissent vert L’aube se passe autour du cou Un collier de fenêtres Des ailes couvrent les feuilles Tu as toutes les joies solaires Tout le soleil sur la terre Sur les chemins de ta beauté.
Paul Éluard (Love, Poetry (Translation))
NO ONE GETS OUT OF CHILDHOOD ALIVE. It's not the first time I've said that. But among the few worthy bon mots I've gotten off in sixty-seven years, that and possibly one other may be the only considerations eligible for carving on my tombstone. (The other one is the one entrepreneurs have misappropriated to emboss on buttons and bumper stickers: The two most common elements in the universe are hydrogen and stupidity. (I don't so much mind that they pirated it, but what does honk me off is that they never get it right. They render it dull and imbecile by phrasing it thus: "The two most common things in the universe are..." (Not things, you insensate gobbets of ambulatory giraffe dung, elements! Elements is funny, things is imprecise and semi-guttural. Things! Geezus, when will the goyim learn they don't know how to tell a joke.
Harlan Ellison
Elle se mordit la langue quand Thorn pressa sa bouche contre la sienne. Sur le moment, elle ne comprit plus rien. Elle sentit sa barbe lui piquer le menton, son odeur de désinfectant lui monter à la tête, mais la seule pensée qui la traversa, stupide et évidente, fut quenelle avait une botte plantée dans son tibia. Elle voulut se reculer; Thorn l’en empêcha. Il referma ses mains de part et d’autre de son visage, les doigts dans ses cheveux, prenant appui sur sa nuque avec une urgence qui les déséquilibra tous les deux. La bibliothèque déversa une pluie de documents sur eux. Quand Thorn s’écarte finalement, le souffle court, ce fut pour clouer un regard de fer dans ses lunettes. - je vous préviens. Les mots que vous m’avez dits, je ne vous laisserai pas revenir dessus. Sa voix était âpre, mais sous l’autorité des paroles il y avait comme une fêlure. Ophélie pouvait percevoir le pouls précipité des mains qu’il appuyait maladroitement sur ses joues. Elle devait reconnaître que son propre cœur jouait à la balançoire. Thorn était sans doute l’homme le plus déconcertant qu’elle avait jamais rencontré, mais il l’a faisait se sentir formidablement vivante. - je vous aime, répéta-y-elle d’un ton inflexible. C’est ce que j’aurais du vous répondre quand vous vouliez connaître la raison de ma présence à Babel c’est ce que j’en aurais du vous répondre chaque fois que vous vouliez savoir ce que j’en avais vraiment à vous dire. Bien sûr que je désire percer les mystères de Dieu et reprendre le contrôle de ma vie, mais... vous faites partie de ma vie, justement. Je vous ai traité d’égoïste et à aucun moment je ne me suis mise, moi, à votre place. Je vous demande pardon. 
Christelle Dabos (La Mémoire de Babel (La Passe-Miroir, #3))
The difference between sex with David and sex with Stephen is like the difference between science and art. With Stephen it's all empathy and imagination and exploration and the shock of the new, and the outcome is... uncertain, if you know what I mean. I'm engaged by it, but I', mot necessarily sure what its all about. David, on the other hand, presses this button, then that one, and bingo! It's like operating a lift - just as romantic, but actually just as useful.
Nick Hornby (How to Be Good)
Mais surtout, surtout Jonathan, un matin où passait le facteur, un petit matin gros et froid, un matin où il ouvrait sa grande sacoche jaune et pleine; soufflant de la buée en cherchant le courrier, j'ai ressenti un frisson qui a couru tout mon corps et m'a effarée. Un frisson qui m'a gelée sur place, un frisson qui s'est transformé en éclair et m'a foudroyé la nuque : j'ai compris que j'attendais vos lettres, j'attendais vos mots, j'attendais vos descriptions d'auberges, de routes, de famille française, de soupe au chou... J'étais en train de vous attendre. J'allais donc souffrir de vous. Et je ne veux plus souffrir Jonathan. En ce mois de décembre, j'ai couru à Paris, j'ai couru dans Fécamps, j'ai couru dans ma maison, j'ai couru dans la librairie pour me sauver de vous, vous abandonner sur vos petites routes aux arbres secs et noirs. J'avais peur
Katherine Pancol (Un homme à distance)
Le principal ennemi du langage clair, c'est l'hypocrisie. Quand il y a un fossé entre les objectifs réels et les objectifs déclarés, on a presque instinctivement recours aux mots interminables et aux locutions rabâchées, à la manière d'une seiche qui projette son encre. A notre époque, il n'est plus concevable de "ne pas s'occuper de politique". Tous les problèmes sont des problèmes politiques, et la politique elle-même n'est qu'un amas de mensonges, de faux-fuyants, de sottise, de haine et de schizophrénie.
George Orwell (Such, Such Were the Joys)
L'homme ne peut jamais savoir ce qu'il faut vouloir car il n'a qu'une vie et il ne peut ni la comparer à des vies antérieures ni la rectifier dans des vies ultérieures. (...) Il n'existe aucun moyen de vérifier quelle décision est la bonne car il n'existe aucune comparaison. Tout est vécu tout de suite pour la première fois et sans préparation. Comme si un acteur entrait en scène sans avoir jamais répété. Mais que peut valoir la vie, si la première répétition de la vie est déjà la vie même ? C'est ce qui fait que la vie ressemble toujours à une esquisse. Mais même "esquisse" n'est pas le mot juste, car une esquisse est toujours l'ébauche de quelque chose, la préparation d'un tableau, tandis que l'esquisse qu'est notre vie est une esquisse de rien, une ébauche sans tableau. (partie I, ch. 3)
Milan Kundera (The Unbearable Lightness of Being)
Mes amis, j'écris ce petit mot pour vous dire que je vous aime, que je pars avec la fierté de vous avoir connus, l'orgueil d'avoir été choisi et apprécié par vous, et que notre amitié fut sans doute la plus belle œuvre de ma vie. C'est étrange, l'amitié. Alors qu'en amour, on parle d'amour, entre vrais amis on ne parle pas d'amitié. L'amitié, on la fait sans la nommer ni la commenter. C'est fort et silencieux. C'est pudique. C'est viril. C'est le romantisme des hommes. Elle doit être beaucoup plus profonde et solide que l'amour pour qu'on ne la disperse pas sottement en mots, en déclarations, en poèmes, en lettres. Elle doit être beaucoup plus satisfaisante que le sexe puisqu'elle ne se confond pas avec le plaisir et les démangeaisons de peau. En mourant, c'est à ce grand mystère silencieux que je songe et je lui rends hommage. Mes amis, je vous ai vus mal rasés, crottés, de mauvaise humeur, en train de vous gratter, de péter, de roter, et pourtant je n'ai jamais cessé de vous aimer. J'en aurais sans doute voulu à une femme de m'imposer toutes ses misères, je l'aurais quittée, insultée, répudiée. Vous pas. Au contraire. Chaque fois que je vous voyais plus vulnérables, je vous aimais davantage. C'est injuste n'est-ce pas? L'homme et la femme ne s'aimeront jamais aussi authentiquement que deux amis parce que leur relation est pourrie par la séduction. Ils jouent un rôle. Pire, ils cherchent chacun le beau rôle. Théâtre. Comédie. Mensonge. Il n'y a pas de sécurité en l'amour car chacun pense qu'il doit dissimuler, qu'il ne peut être aimé tel qu'il est. Apparence. Fausse façade. Un grand amour, c'est un mensonge réussi et constamment renouvelé. Une amitié, c'est une vérité qui s'impose. L'amitié est nue, l'amour fardé. Mes amis, je vous aime donc tels que vous êtes.
Éric-Emmanuel Schmitt (La Part de l'autre)
I, for example, quiet plainly and simply insist upon annihilation for myself. “No,” they say, “you must go on living, for without you there would be nothing. If everything on earth were reasonable, nothing would ever happen. Without you there would be no events, and it is necessary that there should be events.” Well, and so on I drudge with unwilling heart so that there be events, and bring about unreason by command. People think toute cette comedie is something serious, all there unquestionable intelligence notwithstanding. There lies there tragedy. Well, and they suffer, of course, but … al the same they live, they live in reality, not in fantasy; for suffering is also life. Without suffering what pleasure would there be in it? Everything would turn into one single, endless church service: much holy soaring, but rather boring. Well, and I? I suffer, but even so I do not live. I am the “x” in an indeterminate equation. I am one of life’s ghosts, who has lost all the ends and the beginnings, and even at last forgotten what to call myself. You are laughing . . . No, you are not laughing, you are angry again. You are eternally angry, you would like there to be nothing but intelligence, but I will tell you again that I would renounce all this empyrean existence, all these honours and ranks just in order to be able to take fleshy form in the person of a seven-pood merchant’s wife and set up candles to God in church. ‘So, you don’t believe in God either?’ Ivan said, smiling with hatred. ‘Well, how can I explain it to you, if you are serious, that is . . . ‘ ‘Does God exist or not?’ Ivan barked, again with ferocious insistence. ‘Ah, so you are serious? My dear little dove, I swear to God I do not know, pour vous dire le grand mot.
Fyodor Dostoevsky (The Brothers Karamazov)
- Offre ton identité au Conseil, jeune apprentie. La voix était douce, l’ordre sans appel. - Je m’appelle Ellana Caldin. - Ton âge. Ellana hésita une fraction de seconde. Elle ignorait son âge exact, se demandait si elle n’avait pas intérêt à se vieillir. Les apprentis qu’elle avait discernés dans l’assemblée étaient tous plus âgés qu’elle, le Conseil ne risquait-il pas de la considérer comme une enfant ? Les yeux noirs d’Ehrlime fixés sur elle la dissuadèrent de chercher à la tromper. - J’ai quinze ans. Des murmures étonnés s’élevèrent dans son dos. Imperturbable, Ehrlime poursuivit son interrogatoire. - Offre-nous le nom de ton maître. - Jilano Alhuïn. Les murmures, qui s’étaient tus, reprirent. Plus marqués, Ehrlime leva une main pour exiger un silence qu’elle obtint immédiatement. - Jeune Ellana, je vais te poser une série de questions. A ces questions, tu devras répondre dans l’instant, sans réfléchir, en laissant les mots jaillir de toi comme une cascade vive. Les mots sont un cours d’eau, la source est ton âme. C’est en remontant tes mots jusqu’à ton âme que je saurai discerner si tu peux avancer sur la voie des marchombres. Es-tu prête ? - Oui. Une esquisse de sourire traversa le visage ridé d’Ehrlime. - Qu’y a-t-il au sommet de la montagne ? - Le ciel. - Que dit le loup quand il hurle ? - Joie, force et solitude. - À qui s’adresse-t-il ? - À la lune. - Où va la rivière ? L’anxiété d’Ellana s’était dissipée. Les questions d’Ehrlime étaient trop imprévues, se succédaient trop rapidement pour qu’elle ait d’autre solution qu’y répondre ainsi qu’on le lui avait demandé. Impossible de tricher. Cette évidence se transforma en une onde paisible dans laquelle elle s’immergea, laissant Ehrlime remonter le cours de ses mots jusqu’à son âme, puisque c’était ce qu’elle désirait. - Remplir la mer. - À qui la nuit fait-elle peur ? - À ceux qui attendent le jour pour voir. - Combien d’hommes as-tu déjà tués ? - Deux. - Es-tu vent ou nuage ? - Je suis moi. - Es-tu vent ou nuage ? - Vent. - Méritaient-ils la mort ? - Je l’ignore. - Es-tu ombre ou lumière ? - Je suis moi. - Es-tu ombre ou lumière ? - Les deux. - Où se trouve la voie du marchombre ? - En moi. Ellana s’exprimait avec aisance, chaque réponse jaillissant d’elle naturellement, comme une expiration après une inspiration. Fluidité. Le sourire sur le visage d’Ehrlime était revenu, plus marqué, et une pointe de jubilation perçait dans sa voix ferme. - Que devient une larme qui se brise ? - Une poussière d’étoiles. - Que fais-tu devant une rivière que tu ne peux pas traverser ? - Je la traverse. - Que devient une étoile qui meurt ? - Un rêve qui vit. - Offre-moi un mot. - Silence. - Un autre. - Harmonie. - Un dernier. - Fluidité. - L’ours et l’homme se disputent un territoire. Qui a raison ? - Le chat qui les observe. - Marie tes trois mots. - Marchombre.
Pierre Bottero (Ellana (Le Pacte des MarchOmbres, #1))
Lorsque j’ai commencé à voyager en Gwendalavir aux côtés d'Ewìlan et de Salim, je savais que, au fil de mon écriture, ma route croiserait celle d'une multitude de personnages. Personnages attachants ou irritants, discrets ou hauts en couleurs, pertinents ou impertinents, sympathiques ou maléfiques... Je savais cela et je m'en réjouissais. Rien, en revanche, ne m'avait préparé à une rencontre qui allait bouleverser ma vie. Rien ne m'avait préparé à Ellana. Elle est arrivée dans la Quête à sa manière, tout en finesse tonitruante, en délicatesse remarquable, en discrétion étincelante. Elle est arrivée à un moment clef, elle qui se moque des serrures, à un moment charnière, elle qui se rit des portes, au sein d’un groupe constitué, elle pourtant pétrie d’indépendance, son caractère forgé au feu de la solitude. Elle est arrivée, s'est glissée dans la confiance d'Ewilan avec l'aisance d'un songe, a capté le regard d’Edwin et son respect, a séduit Salim, conquis maître Duom... Je l’ai regardée agir, admiratif ; sans me douter un instant de la toile que sa présence, son charisme, sa beauté tissaient autour de moi. Aucun calcul de sa part. Ellana vit, elle ne calcule pas. Elle s'est contentée d'être et, ce faisant, elle a tranquillement troqué son statut de personnage secondaire pour celui de figure emblématique d'une double trilogie qui ne portait pourtant pas son nom. Convaincue du pouvoir de l'ombre, elle n'a pas cherché la lumière, a épaulé Ewilan dans sa quête d'identité puis dans sa recherche d'une parade au danger qui menaçait l'Empire. Sans elle, Ewilan n'aurait pas retrouvé ses parents, sans elle, l'Empire aurait succombé à la soif de pouvoir des Valinguites, mais elle n’en a tiré aucune gloire, trop équilibrée pour ignorer que la victoire s'appuyait sur les épaules d'un groupe de compagnons soudés par une indéfectible amitié. Lorsque j'ai posé le dernier mot du dernier tome de la saga d'Ewilan, je pensais que chacun de ses compagnons avait mérité le repos. Que chacun d'eux allait suivre son chemin, chercher son bonheur, vivre sa vie de personnage libéré par l'auteur après une éprouvante aventure littéraire. Chacun ? Pas Ellana. Impossible de la quitter. Elle hante mes rêves, se promène dans mon quotidien, fluide et insaisissable, transforme ma vision des choses et ma perception des autres, crochète mes pensées intimes, escalade mes désirs secrets... Un auteur peut-il tomber amoureux de l'un de ses personnages ? Est-ce moi qui ai créé Ellana ou n'ai-je vraiment commencé à exister que le jour où elle est apparue ? Nos routes sont-elles liées à jamais ? — Il y a deux réponses à ces questions, souffle le vent à mon oreille. Comme à toutes les questions. Celle du savant et celle du poète. — Celle du savant ? Celle du poète ? Qu'est-ce que... — Chut... Écris.
Pierre Bottero (Ellana (Le Pacte des MarchOmbres, #1))
Varför skall kärleken vara trollguldet, som andra dagen blir vissna löv, eller smuts, eller ölsupa? Ur människornas längtan efter kärlek har ju hela den sidan av kulturen spirat upp, som icke direkt syftar till hungerns stillande eller försvar mot fiender. Vårt skönhetssinne har ingen annan källa. All konst, all dikt, all musik har druckit ur den. Den tarvligaste moderna historiemålning likaväl som Rafaels madonnor och Steinlens små parisiska arbeterskor, "Dödens ängel" likaväl som Höga visan och Buch der Lieder, koralen och Wienervalsen, ja varje gipsornament på det tarvliga hus där jag bor, varje figur i tapeten, formen på porslinsvasen där och mönstret i min halsduk, allt som vill pryda och försköna, det må nu lyckas eller misslyckas, stammar därifrån, fast på mycket långa omvägar ibland. Och det är intet nattligt hugskott av mig, utan bevisat hundra gånger. Men den källan heter icke kärleken, utan den heter: drömmen om kärlek. Och å andra sidan är allt, som står i samband med drömmens fullbordan, med driftens tillfredsställelse, och som följer av den, inför vår djupaste instinkt något oskönt och oanständigt. Detta kan icke bevisas, det är bara en känsla: min känsla, och jag tror egentligen allas. Människorna behandla alltid varandras kärlekshistorier som något lågt eller komiskt och göra ofta icke ens undantag för sina egna.
Hjalmar Söderberg (Doctor Glas)
L'Amour qui n'est pas un mot Mon Dieu jusqu'au dernier moment Avec ce coeur débile et blême Quand on est l'ombre de soi-même Comment se pourrait-il comment Comment se pourrait-il qu'on aime Ou comment nommer ce tourment Suffit-il donc que tu paraisses De l'air que te fait rattachant Tes cheveux ce geste touchant Que je renaisse et reconnaisse Un monde habité par le chant Elsa mon amour ma jeunesse O forte et douce comme un vin Pareille au soleil des fenêtres Tu me rends la caresse d'être Tu me rends la soif et la faim De vivre encore et de connaître Notre histoire jusqu'à la fin C'est miracle que d'être ensemble Que la lumière sur ta joue Qu'autour de toi le vent se joue Toujours si je te vois je tremble Comme à son premier rendez-vous Un jeune homme qui me ressemble M'habituer m'habituer Si je ne le puis qu'on m'en blâme Peut-on s'habituer aux flammes Elles vous ont avant tué Ah crevez-moi les yeux de l'âme S'ils s'habituaient aux nuées Pour la première fois ta bouche Pour la première fois ta voix D'une aile à la cime des bois L'arbre frémit jusqu'à la souche C'est toujours la première fois Quand ta robe en passant me touche Prends ce fruit lourd et palpitant Jettes-en la moitié véreuse Tu peux mordre la part heureuse Trente ans perdus et puis trente ans Au moins que ta morsure creuse C'est ma vie et je te la tends Ma vie en vérité commence Le jour que je t'ai rencontrée Toi dont les bras ont su barrer Sa route atroce à ma démence Et qui m'as montré la contrée Que la bonté seule ensemence Tu vins au coeur du désarroi Pour chasser les mauvaises fièvres Et j'ai flambé comme un genièvre A la Noël entre tes doigts Je suis né vraiment de ta lèvre Ma vie est à partir de toi
Louis Aragon
La solitude est une chose bien étrange. Elle vous envahit, tout doucement et sans faire de bruit, s’assoit à vos côtés dans le noir, vous caresse les cheveux pendant votre sommeil. Elle s’enroule autour de vous, vous serre si fort que vous pouvez à peine respirer, que vous n’entendez presque plus la pulsation du sang dans vos veines, tandis qu’elle file sur votre peau et effleure de ses lèvres le fin duvet de votre nuque. Elle s’installe dans votre cœur, s’allonge près de vous la nuit, dévore comme une sangsue la lumière dans le moindre recoin. C’est une compagne de chaque instant, qui vous serre la main pour mieux vous tirer vers le bas quand vous luttez pour vous redresser. Vous vous réveillez le matin et vous vous demandez qui vous êtes. Vous n’arrivez pas à vous endormir le soir et tremblez comme une feuille. Vous doutez vous doutez vous doutez. je dois je ne dois pas je devrais pourquoi je ne vais pas Et même quand vous êtes prêt à lâcher prise. Quand vous êtes prêt à vous libérer. Quand vous êtes prêt à devenir quelqu’un de nouveau. La solitude est une vieille amie debout à votre côté dans le miroir ; elle vous regarde droit dans les yeux, vous met au défi de mener votre vie sans elle. Vous ne pouvez pas trouver les mots pour lutter contre vous-même, lutter contre les mots qui hurlent que vous n’êtes pas à la hauteur, que vous ne le serez jamais vraiment, jamais vraiment. La solitude est une compagne cruelle, maudite. Parfois, elle ne veut simplement pas vous abandonner
Tahereh Mafi (Unravel Me (Shatter Me, #2))
Patrice a vingt-quatre ans et, la première fois que je l’ai vu, il était dans son fauteuil incliné très en arrière. Il a eu un accident vasculaire cérébral. Physiquement, il est incapable du moindre mouvement, des pieds jusqu’à la racine des cheveux. Comme on le dit souvent d’une manière très laide, il a l’aspect d’un légume : bouche de travers, regard fixe. Tu peux lui parler, le toucher, il reste immobile, sans réaction, comme s’il était complètement coupé du monde. On appelle ça le locked in syndrome.Quand tu le vois comme ça, tu ne peux qu’imaginer que l’ensemble de son cerveau est dans le même état. Pourtant il entend, voit et comprend parfaitement tout ce qui se passe autour de lui. On le sait, car il est capable de communiquer à l’aide du seul muscle qui fonctionne encore chez lui : le muscle de la paupière. Il peut cligner de l’œil. Pour l’aider à s’exprimer, son interlocuteur lui propose oralement des lettres de l’alphabet et, quand la bonne lettre est prononcée, Patrice cligne de l’œil.  Lorsque j’étais en réanimation, que j’étais complètement paralysé et que j’avais des tuyaux plein la bouche, je procédais de la même manière avec mes proches pour pouvoir communiquer. Nous n’étions pas très au point et il nous fallait parfois un bon quart d’heure pour dicter trois pauvres mots. Au fil des mois, Patrice et son entourage ont perfectionné la technique. Une fois, il m’est arrivé d’assister à une discussion entre Patrice et sa mère. C’est très impressionnant.La mère demande d’abord : « Consonne ? » Patrice acquiesce d’un clignement de paupière. Elle lui propose différentes consonnes, pas forcément dans l’ordre alphabétique, mais dans l’ordre des consonnes les plus utilisées. Dès qu’elle cite la lettre que veut Patrice, il cligne de l’œil. La mère poursuit avec une voyelle et ainsi de suite. Souvent, au bout de deux ou trois lettres trouvées, elle anticipe le mot pour gagner du temps. Elle se trompe rarement. Cinq ou six mots sont ainsi trouvés chaque minute.  C’est avec cette technique que Patrice a écrit un texte, une sorte de longue lettre à tous ceux qui sont amenés à le croiser. J’ai eu la chance de lire ce texte où il raconte ce qui lui est arrivé et comment il se sent. À cette lecture, j’ai pris une énorme gifle. C’est un texte brillant, écrit dans un français subtil, léger malgré la tragédie du sujet, rempli d’humour et d’autodérision par rapport à l’état de son auteur. Il explique qu’il y a de la vie autour de lui, mais qu’il y en a aussi en lui. C’est juste la jonction entre les deux mondes qui est un peu compliquée.Jamais je n’aurais imaginé que ce texte si puissant ait été écrit par ce garçon immobile, au regard entièrement vide.  Avec l’expérience acquise ces derniers mois, je pensais être capable de diagnostiquer l’état des uns et des autres seulement en les croisant ; j’ai reçu une belle leçon grâce à Patrice.Une leçon de courage d’abord, étant donné la vitalité des propos que j’ai lus dans sa lettre, et, aussi, une leçon sur mes a priori. Plus jamais dorénavant je ne jugerai une personne handicapée à la vue seule de son physique. C’est jamais inintéressant de prendre une bonne claque sur ses propres idées reçues .
Grand corps malade (Patients)
J’allais ouvrir la bouche et aborder cette fille , quand quelqu’un me toucha l’épaule. Je me retournai, surpris, et j’aperçus un homme d’aspect ordinaire, ni jeune ni vieux, qui me regardait d’un air triste. — Je voudrais vous parler, dit-il. Je fis une grimace qu’il vit sans doute, car il ajouta : — « C’est important. » Je me levai et le suivis à l’autre bout du bateau : — « Monsieur, reprit-il, quand l’hiver approche avec les froids, la pluie et la neige, votre médecin vous dit chaque jour : « Tenez-vous les pieds bien chauds, gardez-vous des refroidissements, des rhumes, des bronchites, des pleurésies. » Alors vous prenez mille précautions, vous portez de la flanelle, des pardessus épais, des gros souliers, ce qui ne vous empêche pas toujours de passer deux mois au lit. Mais quand revient le printemps avec ses feuilles et ses fleurs, ses brises chaudes et amollissantes, ses exhalaisons des champs qui vous apportent des troubles vagues, des attendrissements sans cause, il n’est personne qui vienne vous dire : « Monsieur, prenez garde à l’amour ! Il est embusqué partout ; il vous guette à tous les coins ; toutes ses ruses sont tendues, toutes ses armes aiguisées, toutes ses perfidies préparées ! Prenez garde à l’amour !… Prenez garde à l’amour ! Il est plus dangereux que le rhume, la bronchite et la pleurésie ! Il ne pardonne pas, et fait commettre à tout le monde des bêtises irréparables. » Oui, monsieur, je dis que, chaque année, le gouvernement devrait faire mettre sur les murs de grandes affiches avec ces mots : « Retour du printemps. Citoyens français, prenez garde à l’amour ; » de même qu’on écrit sur la porte des maisons : « Prenez garde à la peinture ! » — Eh bien, puisque le gouvernement ne le fait pas, moi je le remplace, et je vous dis : « Prenez garde à l’amour ; il est en train de vous pincer, et j’ai le devoir de vous prévenir comme on prévient, en Russie, un passant dont le nez gèle. » Je demeurai stupéfait devant cet étrange particulier, et, prenant un air digne : — « Enfin, monsieur, vous me paraissez vous mêler de ce qui ne vous regarde guère. » Il fit un mouvement brusque, et répondit : — « Oh ! monsieur ! monsieur ! si je m’aperçois qu’un homme va se noyer dans un endroit dangereux, il faut donc le laisser périr ?
Guy de Maupassant