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[âŠ] En faisant ainsi prĂ©valoir les droits de la spontanĂ©itĂ© sur la rĂ©flexion, de lâignorance sur la science, de lâimmĂ©diatetĂ© de la pulsion sur la patience de lâart, de lâĂ©phĂ©mĂšre adolescence sur lâĂ©ternelle sagesse, dâinstinct le TĂȘtard faisait triompher la paresse de ceux qui estiment que la tradition tient en elle trop dâexigences, et quâun hĂ©ritage, notamment celui de lâexcellence, est bien trop lourd Ă porter. Ces affalĂ©s prĂ©fĂšrent laisser libre cours Ă lâinterne chimpanzĂ© quâils sont fiers de traĂźner, en qui ils entendent se complaire et qui rĂ©clame tyranniquement une culture pour lui tout seul : celle de la luxure de marchĂ©, celle du glauque, de la bigarrure et de lâanomie, celle des veines Ă©pithumiques, dâun dĂ©sir encalibistrĂ© et claustral, petite rĂ©gion Ă©levĂ©e au rang de galaxie et que ces hĂ©domanes rĂȘvent ventromniloque. La culture du bas-jouir prĂȘt Ă tout. Câest TĂȘtard qui dĂ©clare ainsi lâouverture du premier gĂ©nocide fĆtal de lâhistoire au nom de prĂ©tendus droits reconnus Ă la salope : tout enfant non dĂ©vaginĂ© est passible de la peine de mort si un couple de robots droguĂ©s ou de ThĂ©nardier jouisseurs se voit contrarier le plan de ses projets hĂ©donistes et mercantiles. MicrocĂ©phalopolis est une citĂ© cohĂ©rente oĂč lâon tue pour finir ses Ă©tudes, pour forniquer plus confortablement, pour partir en vacances, et oĂč lâon dresse simultanĂ©ment des monuments aux victimes des grands massacres historiques. Car MicrocĂ©phalopolis dĂ©termine elle-mĂȘme, au milieu des chialeries, quels sont les gĂ©nocides propres et quels ne sont pas.
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