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Avec l'amour, peu à peu, l'univers tombe en lambeaux comme un malade que la gangrène a travaillé, puis une vie neuve, un jour se révèle. Mais cette vie qui tend les bras recule devant vous, et plus, vous avancez, plus elle s'écarte, brillant toujours d'un feu parfait. La poursuite vous exalte, le rouge vous monte au visage, et ce bonheur incomparable, cet absolu royal, vous le suivez à la trace, fidèlement, heureusement, jusqu'au jour où vous sentez enfin que la solitude est la plus forte. Car le vieux monde, ses habitudes, ses lois, ses plaisirs, dorment sous la poussière mais encore rien ne les remplace et l'on est comme ce voyageur écœuré des siens qui a vécu longtemps du départ : il s'embarque, il aborde l'ile dans la nuit, il ne peut trouver le soleil car demain ses yeux verront, mais un mal inconnu l'a frappé, jamais il connaitra le jour, dans l'ombre il souffle et désespère.
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