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À la réalité physique du mont Fuji s'ajoute une présence continuelle dans l'âme des Japonais, trait d'union entre la terre des hommes et le séjour des dieux comme l'Olympe de la Grèce antique ; nul n'en dissocie les formes extérieures et la notion du sacré. Il fait parti intégrante de l'archipel et de son histoire, proche des joies, du malheur, de l'amour, du trépas, de l'espérance ou du désespoir des gens qui vivent à son pied. Depuis des siècles, l'abîme glacial de son cratère accueille volontiers ceux qui n'ont plus rien d'autre à perdre qu'une vie manquée, les coupes maudits, l'amante désertée, le soupirant éconduit. Cette gigantesque cheminée communique d'ailleurs avec l'enfer, mais elle a cessé de vomir lave et fumée depuis la dernière éruption de 1707. Tranquille et silencieux, le gouffre noir paraît attendre la prochaine colère des Grands Alchimistes…
(p. 231)
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