Mes Amies Quotes

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Adieu, mes amis. Je vais Ă  la gloire. Farewell my friends. I go to glory. Isadora Duncan's last words before her scarf caught in a car wheel, breaking her neck.
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Isadora Duncan
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J'ai perdu ma force et ma vie, Et mes amis et ma gaieté; J'ai perdu jusqu'à la fierté Qui faisait croire à mon génie. Quand j'ai connu la Vérité, J'ai cru que c'était une amie ; Quand je l'ai comprise et sentie, J'en étais déjà dégoûté. Et pourtant elle est éternelle, Et ceux qui se sont passés d'elle Ici-bas ont tout ignoré. Dieu parle, il faut qu'on lui réponde. Le seul bien qui me reste au monde Est d'avoir quelquefois pleuré.
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Alfred de Musset
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laisser entrer quelqu'un dans sa vie, c'est abattre les murs qu'on a construits pour se protéger, pas attendre que l'autre les enfonce !
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Marc Levy (Mes amis, mes amours)
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The primal sin of those like myself, mes amis, is that because we were once people who acted like beasts, we are forever cursed to be beasts who know they were once men. (“In The Poor Girl Taken By Surprise”)
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Gemma Files (The Worm In Every Heart)
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- Pourquoi n'as-tu plus d'amis ? - Ils ont moisi. Je n'avais pas remarqué qu'ils avaient une date de péremption. Il faut faire attention à ça. Mes amis ont commencé à avoir des traces de pourriture, des taches vertes assez dégoûtantes. Ce qu'ils disaient commençait vraiment à sentir mauvais... ("Comment je suis devenu stupide", p210)
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Martin Page (Comment je suis devenu stupide (French Edition))
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Reg: Speaking of blunt, dinner is on my bill tonight, mes amis. Alex: What's the occasion? Augustus: Lady Caroline's agreed to venture out on a picnic with out intrepid hero. Kit: I don't know why you keep insisting she's smitten with me. I've barely spoken five sentences to her. Augustus: It's very simple. Reg has thrown his entire being into pleasing Caroline. She knows every nuance of his thought and character. You, however, are a mystery to be explored, solved, and resolved.
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Suzanne Enoch (Lady Rogue)
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Dejar entrar a alguien en la vida de uno es abatir los muros construidos para protegerse, no esperar a que el otro los derribe.
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Marc Levy (Mes amis, mes amours)
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Je n'écris pas pour une petite élite dont je n'ai cure, ni pour cette entité platonique adulée qu'on surnomme la Masse. Je ne crois pas à ces deux abstractions, chÚres au démagogue. J'écris pour moi, pour mes amis et pour adoucir le cours du temps.
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Jorge Luis Borges (The Book of Sand and Shakespeare's Memory)
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A partir de ahora, la vida te pertenece; nada te resultarĂĄ imposible, si lo deseas verdaderamente.
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Marc Levy (Mes amis, mes amours)
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Et je vous avertis, mes amis, la langue française est vieux jeu : il faut d'abord l'épouser pour espérer la baiser.
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Dominic Bellavance (Roman-réalité)
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Je suis si persuadée que l'amour est une chose incommode que j'ai de la joie que mes amis et moi en soyons exempts.
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Madame de La Fayette
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Je ne sais pas pour vous mais, au dĂ©but de ma vie, il n'y avait que deux sortes de personnes dans mon univers : celle que j'adorais et celles que je dĂ©testais. Mes meilleurs amis et mes pires ennemis. Ceux pour qui je suis prĂȘte Ă  tout donner et ceux qui peuvent aller crever. Ensuite on grandit. Entre le noir et le blanc, on dĂ©couvre le gris. On rencontre ceux qui ne sont pas vraiment des amis mais que l'on aime quand mĂȘme un peu et ceux que l'on prend pour des proches et qui n'arrĂȘtent pas de vous planter des couteaux dans le dos.
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Gilles Legardinier (Demain j'arrĂȘte!)
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Si la felicidad llama a tu puerta, no la dejes escapar.
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Marc Levy (Mes amis, mes amours)
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Mes amis, j'Ă©cris ce petit mot pour vous dire que je vous aime, que je pars avec la fiertĂ© de vous avoir connus, l'orgueil d'avoir Ă©tĂ© choisi et apprĂ©ciĂ© par vous, et que notre amitiĂ© fut sans doute la plus belle Ɠuvre de ma vie. C'est Ă©trange, l'amitiĂ©. Alors qu'en amour, on parle d'amour, entre vrais amis on ne parle pas d'amitiĂ©. L'amitiĂ©, on la fait sans la nommer ni la commenter. C'est fort et silencieux. C'est pudique. C'est viril. C'est le romantisme des hommes. Elle doit ĂȘtre beaucoup plus profonde et solide que l'amour pour qu'on ne la disperse pas sottement en mots, en dĂ©clarations, en poĂšmes, en lettres. Elle doit ĂȘtre beaucoup plus satisfaisante que le sexe puisqu'elle ne se confond pas avec le plaisir et les dĂ©mangeaisons de peau. En mourant, c'est Ă  ce grand mystĂšre silencieux que je songe et je lui rends hommage. Mes amis, je vous ai vus mal rasĂ©s, crottĂ©s, de mauvaise humeur, en train de vous gratter, de pĂ©ter, de roter, et pourtant je n'ai jamais cessĂ© de vous aimer. J'en aurais sans doute voulu Ă  une femme de m'imposer toutes ses misĂšres, je l'aurais quittĂ©e, insultĂ©e, rĂ©pudiĂ©e. Vous pas. Au contraire. Chaque fois que je vous voyais plus vulnĂ©rables, je vous aimais davantage. C'est injuste n'est-ce pas? L'homme et la femme ne s'aimeront jamais aussi authentiquement que deux amis parce que leur relation est pourrie par la sĂ©duction. Ils jouent un rĂŽle. Pire, ils cherchent chacun le beau rĂŽle. ThĂ©Ăątre. ComĂ©die. Mensonge. Il n'y a pas de sĂ©curitĂ© en l'amour car chacun pense qu'il doit dissimuler, qu'il ne peut ĂȘtre aimĂ© tel qu'il est. Apparence. Fausse façade. Un grand amour, c'est un mensonge rĂ©ussi et constamment renouvelĂ©. Une amitiĂ©, c'est une vĂ©ritĂ© qui s'impose. L'amitiĂ© est nue, l'amour fardĂ©. Mes amis, je vous aime donc tels que vous ĂȘtes.
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Éric-Emmanuel Schmitt (La Part de l'autre)
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Moi qui Ă©prouve, comme chacun, le besoin d’ĂȘtre reconnu, je me sens pur en toi et vais Ă  toi. J’ai besoin d’aller lĂ  oĂč je suis pur. Ce ne sont point mes formules ni mes dĂ©marches qui t’ont jamais instruit sur qui je suis. C’est l’acceptation de qui je suis qui t’a fait, au besoin, indulgent Ă  ces dĂ©marches comme Ă  ces formules. Je te sais grĂ© de me recevoir tel que me voici. Qu’ai-je Ă  faire d’un ami qui me juge ? Si j’accueille un ami Ă  ma table, je le prie de s’asseoir, s’il boite, et ne lui demande pas de danser
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Antoine de Saint-Exupéry (Lettre à un otage)
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Deus vult, mes amis,” Marc Robichaux called cheerfully from the galley. “God likes it that way.
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Mary Doria Russell (The Sparrow (The Sparrow, #1))
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Tous mes amis sont des mots.
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Gaétan Soucy (The Little Girl Who Was Too Fond of Matches)
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Seigneur, protégez-moi de mes amis : mes ennemis, je m'en charge.
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Voltaire
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PrĂ©cieux ami, j'avoue que mon esclave est insupportable, mais je lui dois d'ĂȘtre devenu meilleur. Il m'a rendu si patient, que je puis maintenant tout supporter de la part de mes semblables.
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Saadi (ŰšÙˆŰłŰȘŰ§Ù† ŰłŰčŰŻÛŒ)
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Mes amis! qui de vous, qui de nous n'a souvent, Quand le deuil Ă  l'oeil sec, au visage rĂȘvant, Cet ami sĂ©rieux qui blesse et qu'on rĂ©vĂšre, Avait sur notre front posĂ© sa main sĂ©vĂšre, Qui de nous n'a cherchĂ© le calme dans un chant!
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Victor Hugo (Victor Hugo: Oeuvres complÚtes - Les 111 titres et annexes (annotés et illustrés) (French Edition))
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A 21 h 15, j'arrive enfin chez moi et je m'affale littĂ©ralement sur le canapĂ©. Et lĂ , je sais que je vais vous dĂ©cevoir mais non, il n'y a pas de chat qui vient se frotter contre mes jambes (avouez que vous l'attendiez). Je n'ai pas plus de chat que de petit ami, de chien, de poisson rouge et mĂȘme de plantes. De toute façon, elles crĂšvent au bout de deux jours en ma compagnie.
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CĂ©cile Chomin (Hot Love Challenge (Hot Love, #1))
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Comme sur un plant oĂč les fleurs mĂ»rissent Ă  des Ă©poques diffĂ©rentes, je les avais vues, en de vieilles dames, sur cette plage de Balbec, ces dures graines, ces mous tubercules, que mes amies seraient un jour. Mais qu’importait ? en ce moment c’était la saison des fleurs.
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Marcel Proust (A la recherche du temps perdu)
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À quoi ça sert de faire mon lit, je vais le dĂ©faire ce soir ? Si on laisse cette pensĂ©e gagner on est foutu, c’est l’essence mĂȘme de la vie de faire pour dĂ©faire. AprĂšs c’est pourquoi voir mes amis, je pourrais les voir plus tard, pourquoi manger je vais chier, pourquoi tomber amoureux un de ces quatre on va rompre.
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Panayotis Pascot (La prochaine fois que tu mordras la poussiĂšre)
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Ma libertĂ© Longtemps je t'ai gardĂ©e Comme une perle rare Ma libertĂ© c'est toi qui m'as aidĂ© A larguer les amarres Pour aller n'importe oĂč Pour aller jusqu'au bout Des chemins de fortune Pour cueillir en rĂȘvant Une rose des vents Sur un rayon de lune Ma libertĂ© Devant tes volontĂ©s Mon Ăąme Ă©tait soumise Ma libertĂ© je t'avais tout donnĂ© Ma derniĂšre chemise Et combien j'ai souffert Pour pouvoir satisfaire Tes moindres exigences J'ai changĂ© de pays J'ai perdu mes amis Pour gagner ta confiance Ma libertĂ© Tu as su dĂ©sarmer Toutes mes habitudes Ma libertĂ© toi qui m'as fait aimer MĂȘme la solitude Toi qui m'as fait sourire Quand je voyais finir Une belle aventure Toi qui m'as protĂ©gĂ© Quand j'allais me cacher Pour soigner mes blessures Ma libertĂ© Pourtant je t'ai quittĂ©e Une nuit de dĂ©cembre J'ai dĂ©sertĂ© les chemins Ă©cartĂ©s Que nous suivions ensemble Lorsque sans me mĂ©fier Les pieds et poings liĂ©s Je me suis laissĂ© faire Et je t'ai trahie pour Une prison d'amour Et sa belle geĂŽliĂšre Et je t'ai trahie pour Une prison d'amour Et sa belle geĂŽliĂšre
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Georges Moustaki
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¥Ah! ¥La soledad, qué hermosa y triste cosa! ¥Qué hermosa cuando la escogemos! ¥Qué triste cuando nos es impuesta durante años!
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Emmanuel Bove (EMMANUEL BOVE : MES AMIS + L'AMOUR DE PIERRE NEUHART + LE MEURTRE DE SUZY POMMIER + LE PRESSENTIMENT (Ed. intégrale annotée) (French Edition))
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Un ami te déçoit ? Il cesse d’ĂȘtre ton ami. Le pays te déçoit ? Il cesse d’ĂȘtre ton pays. Et comme tu as la dĂ©ception facile, tu finiras par te retrouver sans amis, sans patrie. J’aimerais tant que mes paroles aient un quelconque effet sur toi. Qu’elles puissent te persuader de te montrer tolĂ©rant avec ce pays, de l’accepter comme il est. Ce sera toujours un pays de factions, de dĂ©sordre, de passe-droits, de nĂ©potisme, de corruption. Mais c’est aussi le pays de la douceur de vivre, de la chaleur humaine, de la gĂ©nĂ©rositĂ©. Et de tes amis les plus vrais.
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Amin Maalouf (Ű§Ù„ŰȘŰ§ŰŠÙ‡ÙˆÙ†)
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PrĂ©cieux ami, j'avoue que mon esclave est insupportable, mais je lui doit d'ĂȘtre devenu meilleur. Il m'a rendu si patient, que je puis maintenant tout supporter de la part de mes semblables.
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Saadi (ŰšÙˆŰłŰȘŰ§Ù† ŰłŰčŰŻÛŒ)
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Ah je les vois dĂ©jĂ  Tous mes chers faux amis Souriant sous le poids Du devoir accompli Ah je te vois dĂ©jĂ  Trop triste trop Ă  l'aise ProtĂ©geant sous le drap Tes larmes lyonnaises Tu ne sais mĂȘme pas Sortant de mon cimetiĂšre Que tu entres en ton enfer Quand s'accroche Ă  ton bras Le bras de ton quelconque Le bras de ton dernier Qui te fera pleurer Bien autrement que moi Ah-Ah Ah-Ah-Ah-Ah Ah-Ah-Ah
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Jacques Brel
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Mes amis me disent Cendrars tu es triste Ils me demandent Enfin qu’as-tu Je ne leur rĂ©ponds pas Car j’ai en moi-mĂȘme ce qui me rend heureux et distant Et que je porte et qui m’élĂšve Je voudrais arriver Je voudrais arriver Ă  faire Je voudrais arriver Ă  faire ce que j’ai Ă  faire Je voudrais arriver Ă  Ă©crire Je voudrais arriver Ă  Ă©crire ce que j’ai Ă  Ă©crire Mon cƓur et tout ce qui dĂ©borde Et on n’a jamais le temps etc.
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Blaise Cendrars
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Je ne me suis jamais vraiment intéressée à la psychogénéalogie ni aux phénomÚnes de répétition transmis d'une génération à une autre qui passionnent certains de mes amis. J'ignore comment ces choses (l'inceste, les enfants morts, le suicide, la folie) se transmettent. Le fait est qu'elles traversent les familles de part en part, comme d'impitoyables malédictions, laissent des empreintes qui résistent au temps et au déni.
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Delphine de Vigan (Rien ne s'oppose Ă  la nuit)
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Je n'allais pas vivre parmis les Dauphins ou les Fleurs, à pleurer la perte de ce que j'aimais et qui seraient tous redevenus poussiÚre quand j'ouvrirais les yeux, si tant est que j'eusse des yeux dans ma nouvelle espÚce. C'était ma planÚte ici, et personne ne me forcerait à la quitter! Je resterais dans le sable du désert, dans cette grotte obscure avec mes amis. Une sépulture humaine, pour l'humaine que j'étais devenue.
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Stephenie Meyer (The Host (The Host, #1))
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Tristan contrefit sa voix et rĂ©pondit : « Aux noces de l'abbĂ© du Mont, qui est de mes amis. Il a Ă©pousĂ© une abbesse, une grosse dame voilĂ©e. De Besançon jusqu'au Mont tous les prĂȘtres, abbĂ©s, moines et clercs ordonnĂ©s ont Ă©tĂ© mandĂ©s Ă  ces Ă©pousailles : et tous sur la lande, portant bĂątons et crosses, jouent et dansent Ă  l'ombre des grands arbres. Mais je les ai quittĂ©s pour venir ici : car je dois aujourd'hui servir Ă  la table du roi. »
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Joseph BĂ©dier (The Romance of Tristan and Iseult (Vintage Classics))
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Plus tard, j'Ă©crirai sur le manque. Sur la privation insupportable de l'autre. Sur le dĂ©nuement provoquĂ© par cette privation  ; une pauvretĂ© qui s'abat. J'Ă©crirai sur la tristesse qui ronge, la folie qui menace. Cela deviendra la matrice de mes livres, presque malgrĂ© moi. Je me demande quelquefois si j'ai mĂȘme jamais Ă©crit sur autre chose. Comme si je ne m'Ă©tais jamais remis de ça  : l'autre devenu inaccessible. Comme si ça occupait tout l'espace mental. La mort de beaucoup de mes amis, dans le plus jeune Ăąge, aggravera ce travers, cette douleur. Leur disparition prĂ©maturĂ©e me plongera dans des abĂźmes de chagrin et de perplexitĂ©. Je devrai apprendre Ă  leur survivre. Et l'Ă©criture peut ĂȘtre un bon moyen pour survivre. Et pour ne pas oublier les disparus. Pour continuer le dialogue avec eux. Mais le manque prend probablement sa source dans cette premiĂšre dĂ©fection, dans une imbĂ©cile brĂ»lure amoureuse.
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Philippe Besson (" ArrĂȘte avec tes mensonges ")
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Je suis heureuse et fiĂšre de moi, mĂȘme quand je fais les courses. Je sors si j’en ai envie, sinon je reste Ă  la maison pour lire, regarder un film ou bien cuisiner pour moi ou mes amis. Parfois, je mange Ă  table. D’autres fois, je m’assieds par terre, adossĂ©e au canapĂ©. J’ouvre une bouteille de vin mĂȘme quand je suis seule. Je n’ai pas besoin de nĂ©gocier. Je suis indĂ©pendante. Je suis prĂȘte Ă  me battre de toutes mes forces pour prĂ©server cette situation. Pour toujours. Pourtant, moi aussi, j’aurais quelquefois besoin qu’on m’enlace. Besoin de baisser la garde et de me perdre dans les bras d’un homme. De me sentir protĂ©gĂ©e. MĂȘme si je me dĂ©brouille trĂšs bien toute seule, parfois, j’aimerais feindre le contraire juste pour le plaisir que quelqu’un s’occupe de moi. Seulement, je ne veux pas rester avec un homme pour ça. Je ne veux pas devoir accepter des compromis et je n’arrive pas Ă  renoncer Ă  tout ce que j’ai.
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Fabio Volo (One More Day)
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Chers Amis, Ce que vous avez pris pour mes oeuvres n’était que les dĂ©chets de moi-mĂȘme, ces raclures de l’ñme que l’homme normal n’accueille pas. Que mon mal depuis lors ait reculĂ© ou avancĂ©, la question pour moi n’est pas lĂ , elle est dans la douleur et la sidĂ©ration persistante de mon esprit. Me voici de retour Ă  M..., oĂč j’ai retrouvĂ© la sensation d’engourdissement et de vertige, ce besoin brusque et fou de sommeil, cette perte soudaine de mes forces avec un sentiment de vaste douleur, d’abrutissement instantanĂ©.
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Antonin Artaud (L'Ombilic des Limbes: suivi de Le PĂšse-nerfs et autres textes)
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J’ Ă©tais prĂ©tentieux, disait l’un de mes professeurs ; farfelu, disaient mes camarades, Ă  l’exception de mon ami Claude Laurent (car j’aimais et aimerai l’amitiĂ© et aurai toujours des amis). Il m’a donc fallu apprendre Ă  devenir indiffĂ©rent Ă  l’opinion d’autrui.
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Paul Veyne (Et dans l'éternité je ne m'ennuierai pas. Souvenirs)
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J'aurai voulu avoir plein d'amis tout en conservant ma solitude. Cela m'est apparu comme une impossibilité psychologique. Alors j'ai choisi la solitude. Je pourrai résister à tout, eux, ils auront toujours besoin de quelqu'un, mais moi, non, j'aurai mes propres pensées.
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Valérie ValÚre (Le Pavillon des enfants fous)
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Bien entendu, cette fidelitĂ© aux impressions premiĂšres, et purement physiques, retrouvĂ©es Ă  chaque fois auprĂšs de mes amies, ne concernait pas que les traits de leur visage puisque on a vu que j'Ă©tais aussi sensible Ă  leur voix, plus troublante peut-ĂȘtre, (car elle n'offre pas seulement les mĂȘmes surfaces singuliĂšres et sensuelles que lui, elle fait partie de l'abĂźme inaccessible qui donne le vertige des baisers sans espoir) leur voix pareille au son unique d'un petit instrument oĂč chacune se mettait tout entiĂšre et qui n'Ă©tait qu'Ă  elle.
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Marcel Proust (In the Shadow of Young Girls in Flower)
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On est tous seuls, ici, Ă  Paris, ou ailleurs. On peut essayer de fuir la solitude, dĂ©mĂ©nagĂ©, faire tout pour rencontrer des gens, cela ne change rien. A la fin de la journĂ©e, chacun rentre chez soi. Ceux qui vivent en couple ne se rendent pas compte de leur chance. Ils ont oubliĂ© les soirĂ©es devant un plateau-repas, l’angoisse du week-end qui arrive, le dimanche Ă  espĂ©rer que le tĂ©lĂ©phone sonne. Nous sommes des millions comme ça dans toutes les capitales du monde. La seule bonne nouvelle c’est qu’il n’y a pas de quoi se sentir si diffĂ©rents des autres.
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Marc Levy (Mes amis, mes amours)
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Un jour il voyait des gens du pays trĂšs occupĂ©s Ă  arracher des orties ; il regarda ce tas de plantes dĂ©racinĂ©es Ăšt dĂ©jĂ  dessĂ©chĂ©es, et dit : — C’est mort. Cela serait pourtant bon si l’on savait s’en servir. Quant l’ortie est jeune, la feuille est un lĂ©gume excellent ; quand elle vieillit, elle a des filaments et des fibres comme le chanvre et le lin. La toile d’ortie vaut la toile de chanvre. HachĂ©e, l’ortie est bonne pour la volaille ; broyĂ©e, elle est bonne pour lĂšs bĂȘtes Ă  cornes, La graine de l’ortie mĂȘlĂ©e au fourrage donne du luisant au poil des animaux ; la racine mĂȘlĂ©e au sel produit une belle couleur jaune. C’est du reste un excellent foin qu’on peut faucher deux fois. Et que faut-il Ă  l’ortie ? Peu de terre, nul soin, nulle culture. Seulement la graine tombe Ă  mesure qu’elle mĂ»rit, et est difficile Ă  rĂ©colter. Avec quelque peine qu’on prendrait, l’ortie serait utile ; on la nĂ©glige, elle devient nuisible. Alors on la tue. Que d’hommes ressemblent Ă  l’ortie ! — Il ajouta aprĂšs un silence : Mes amis, retenez ceci, il n’y a ni mauvaises herbes ni mauvais hommes. Il n’y a que de mauvais cultivateurs.
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Victor Hugo (Les Misérables, tome I/3)
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—Madame, rĂ©pliqua le comte en lui prenant les deux mains, tout ce que vous me diriez ne vaudra jamais ce que je lis dans vos yeux, ce que votre cƓur a pensĂ©, ce que le mien a ressenti. Comme les bienfaiteurs de roman, j'eusse dĂ» partir sans vous revoir; mais cette vertu Ă©tait au-dessus de mes forces, parce que je suis un homme faible et vaniteux, parce que le regard humide, joyeux et tendre de mes semblables me fait du bien. Maintenant je pars, et je pousse l'Ă©goĂŻsme jusqu'Ă  vous dire: Ne m'oubliez pas, mes amis, car probablement vous ne me reverrez jamais.
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Alexandre Dumas (Le Comte de Monte-Cristo)
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DerriÚre mes lunettes fumées, je la contemple, étendue sur una chaise longue, un bras replié sous la nuque. Elle se farde à peine, ses cheveux sont ni trÚs fins, ni trÚs réguliers. Je ne la trouve ni gentille, ni délicieuse, ni charmante et elle n'es pas mon amie. Je voudrais simplement l'avoir avec moi le reste de ma vie.
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Fred Kassak (L'homme qui voulait tuer Georges)
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Quelques millimĂštres sĂ©parent nos visages, son nez se pose sur le mien, nos yeux ne se quittent plus. Plus aucun bruit ne s’élĂšve, il n’y a que lui et moi – plus de meilleurs amis, ni de frĂšres ou de parents ou qui que ce soit entre nous. Alors il m’embrasse, effaçant toutes mes apprĂ©hensions. Finalement, et Ă  ma grande surprise, j’ai peut-ĂȘtre trouvĂ© l’endroit oĂč je pourrais survivre.
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Nina de Pass (The Year After You)
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Dans la cour de l'hÎpital éclairée par ce soleil de juin qui devenait la pire injure au malheur, je compris, pour la premiÚre fois car quand Stéphane l'avait dit je n'avais pas voulu le croire, que Muzil allait mourir, incessament sous peu, et cette certitude me défigura dans le regard des passants qui me croisaient, ma face en bouille s'écoulait dans mes pleurs et volait en morceaux dans mes cris, j'étais fou de douleur, j'étais le Cri de Munch.
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HervĂ© Guibert (À l'ami qui ne m'a pas sauvĂ© la vie)
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Tout cela me confortait dans mon intuition, souvent moquĂ©e par mes amis, que l’homme Ă©tait fondamentalement bon – Ă  condition d’ĂȘtre en rapport direct et vital avec d’autres hommes. Impersonnel, un systĂšme social Ă©carte l’homme de l’homme. Dans la lĂ©zarde ainsi creusĂ©e, la plante du ressentiment pousse et nourrit la fraude, le parasitisme et l’abus – puisqu’on ne voit jamais qui paie ni qui souffre de nos abus. On espĂšre que c’est le systĂšme qui paie quand lui se contente de rĂ©partir les coĂ»ts et d’inoculer ce que chacun, par sa rancƓur, fait subir de maniĂšre diffuse Ă  tous. Les dysfonctionnements s’accroissent, les honnĂȘtes gens s’en prennent aux saboteurs et bientĂŽt les imitent 
 On se retrouve contraint, pour maintenir la cohĂ©sion sociale, d’instaurer un contrĂŽle maniaque et vĂ©tilleux sur le moindre petit comportement fautif de chaque citoyen. Et ça donne Cerclon : la dĂ©mocratie comme liberticide collectif 

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Alain Damasio (La Zone du dehors)
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Quand j'ai cessĂ© de voir trouble, j'ai aperçu une belle brune qui m'observait. Alice m'avait vu dĂ©gouliner. Je ne sais pas si c'est l'Ă©motion, ou le contraste avec le lieu, mais j'ai ressenti une immense attirance pour cette mystĂ©rieuse apparition en pull moulant noir. Plus tard, Alice m'avoua qu'elle m'avait trouvĂ© trĂšs beau: mettons cette erreur d'apprĂ©ciation sur le compte de l'instinct maternel. L'essentiel, c'est que mon attirance Ă©tait rĂ©ciproque - elle avait envie de me consoler, cela se voyait. Cette rencontre m'a appris que la meilleure chose Ă  faire dans un enterrement, c'est de tomber amoureux. C'Ă©tait une amie d'une cousine. Elle me prĂ©senta son mari, Antoine, trĂšs sympa, trop, peut-ĂȘtre. Pendant qu'elle embrassait mes joues mouillĂ©es, elle comprit que j'avais compris qu'elle avait vu que j'avais vu qu'elle m'avait regardĂ© comme elle m'avait regardĂ©. Je me souviendrai toujours de la premiĂšre chose que je lui ai dite: — J'aime bien la structure osseuse de ton visage.
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Frédéric Beigbeder (L'amour dure trois ans (Marc Marronnier, #3))
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Cette finesse-lĂ  a Ă©tĂ© trouvĂ©e dĂšs le paradis terrestre. Mes amis, l’invention est vieille, mais elle est toute neuve. Profitez-en. Soyez Daphnis et ChloĂ© en attendant que vous soyiez PhilĂ©mon et Baucis. Faites en sorte que, quand vous ĂȘtes l’un avec l’autre, rien ne vous manque, et que Cosette soit le soleil pour Marius, et que Marius soit l’univers pour Cosette. Cosette, que le beau temps, ce soit le sourire de votre mari ; Marius, que la pluie, ce soit les larmes de ta femme. Et qu’il ne pleuve jamais dans votre mĂ©nage. Vous avez chipĂ© Ă  la loterie le bon numĂ©ro, l’amour dans le sacrement ; vous avez le gros lot, gardez-le bien, mettez-le sous clef, ne le gaspillez pas, adorez-vous, et fichez-vous du reste. Croyez ce que je dis lĂ . C’est du bon sens. Bon sens ne peut mentir. Soyez-vous l’un pour l’autre une religion. Chacun a sa façon d’adorer Dieu. Saperlotte ! la meilleure maniĂšre d’adorer Dieu, c’est d’aimer sa femme. Je t’aime ! voilĂ  mon catĂ©chisme. Quiconque aime est orthodoxe.
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Victor Hugo (Les Misérables)
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On pouvait ĂȘtre amis. Je n’avais jamais Ă©tĂ© ami avec une femme. GĂ©nĂ©ralement, coucher avec elle ruinait mes chances. Mais Maddie Ă©tait
 comme Austin, avec un vagin. Une sorte de bon pote, qui aime boire, qui est trĂšs sexy et qui me fait rire comme jamais. On pouvait rester amis. On devait rester amis. C’était ma seule parade – avec la fuite – pour lui rĂ©sister. Alors oui, passer mes nuits avec elle sur ce canapĂ© dĂ©foncĂ© pouvait sembler tordu et incomprĂ©hensible. Mais je prenais peu Ă  peu conscience que, malgrĂ© ses multiples provocations – ou Ă  cause de ? –, j’aimais ĂȘtre avec elle...
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Emily Blaine (Colocs (et plus) (Colocs, #1))
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Ce n’est point la pauvretĂ© qui valait aux Ă©migrants ce lĂ©ger dĂ©dain du personnel. Ce n’est point d’argent qu’ils manquaient, mais de densitĂ©. Ils n’étaient plus l’homme de telle maison, de tel ami, de telle responsabilitĂ©. Ils jouaient le rĂŽle, mais ce n’était plus vrai. Personne n’avait besoin d’eux, personne ne s’apprĂȘtait Ă  faire appel Ă  eux. Quelle merveille que ce tĂ©lĂ©gramme qui vous bouscule, vous fait lever au milieu de la nuit, vous pousse vers la gare : « Accours ! J’ai besoin de toi ! » Nous nous dĂ©couvrons vite des amis qui nous aident. Nous mĂ©ritons lentement ceux qui exigent d’ĂȘtre aidĂ©s. Certes, mes revenants, personne ne les haĂŻssait, personne ne les jalousait, personne ne les importunait. Mais personne ne les aimait du seul amour qui comptĂąt. Je me disais : « ils seront pris, dĂšs l’arrivĂ©e, dans les cocktails de bienvenue, les dĂźners de consolation. » Mais qui Ă©branlera leur porte en exigeant d’ĂȘtre reçu : « Ouvre ! C’est moi ! » Il faut allaiter longtemps un enfant avant qu’il exige. Il faut longtemps cultiver un ami avant qu’il rĂ©clame son dĂ» d’amitiĂ©. Il faut s’ĂȘtre ruinĂ© durant des gĂ©nĂ©rations Ă  rĂ©parer le vieux chĂąteau qui croule, pour apprendre Ă  l’aimer.
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Antoine de Saint-Exupéry (Lettre à un otage)
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Je sortis beaucoup avec lui durant une semaine avec la frĂ©quence et l’imprudence des commencements de l’amour et mon pĂšre, peu fait pour la solitude, en fit autant avec une jeune femme assez ambitieuse. La vie recommença comme avant, comme il Ă©tait prĂ©vu qu’elle recommencerait. Quand nous nous retrouvons, mon pĂšre et moi, nous rions ensemble, nous parlons de nos conquĂȘtes. Il doit bien se douter que mes relations avec Philippe ne sont pas platoniques et je sais bien que sa nouvelle amie lui coĂ»te fort cher. Mais nous sommes heureux. L’hiver touche Ă  sa fin, nous ne relouerons pas la mĂȘme villa, mais une autre, prĂšs de Juan-les-Pins.
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Françoise Sagan (Bonjour tristesse)
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Cette sociĂ©tĂ©, que j'ai remarquĂ©e la premiĂšre dans ma vie, est aussi la premiĂšre qui ait disparu Ă  mes yeux. J'ai vu la mort entrer sous ce toit de paix et de bĂ©nĂ©diction, le rendre peu Ă  peu solitaire, fermer une chambre et puis une autre qui ne se rouvrait plus. J'ai vu ma grand'mĂšre forcĂ©e de renoncer Ă  son quadrille, faute des partners accoutumĂ©s; j'ai vu diminuer le nombre de ces constantes amies, jusqu'au jour oĂč mon aĂŻeule tomba la derniĂšre. Elle et sa sƓur s'Ă©taient promis de s'entre-appeler aussitĂŽt que l'une aurait devancĂ© l'autre; elles se tinrent parole, et madame de BedĂ©e ne survĂ©cut que peu de mois Ă  mademoiselle de Boisteilleul. Je suis peut-ĂȘtre le seul homme au monde qui sache que ces personnes ont existĂ©. Vingt fois, depuis cette Ă©poque, j'ai fait la mĂȘme observation; vingt fois des sociĂ©tĂ©s se sont formĂ©es et dissoutes autour de moi. Cette impossibilitĂ© de durĂ©e et de longueur dans les liaisons humaines, cet oubli profond qui nous suit, cet invincible silence qui s'empare de notre tombe et s'Ă©tend de lĂ  sur notre maison, me ramĂšnent sans cesse Ă  la nĂ©cessitĂ© de l'isolement. Toute main est bonne pour nous donner le verre d'eau dont nous pouvons avoir besoin dans la fiĂšvre de la mort. Ah! qu'elle ne nous soit pas trop chĂšre! car comment abandonner sans dĂ©sespoir la main que l'on a couverte de baisers et que l'on voudrait tenir Ă©ternellement sur son cƓur?
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François-René de Chateaubriand (Mémoires d'Outre-Tombe)
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J'avais reconsulté entre-temps le docteur Chandi, à qui j'avais confié ma volonté expresse de mourir "à l'abri du regard de mes parents", et devant lequel, en évoquant le coma dans lequel était tombé Fichart, l'ami de Bill, je repris les mots de l'unique testament autographe de Muzil : "la mort, pas l'invalidité". Pas de coma prolongé, pas de démence, pas de cécité, la suppression pure et simple au moment adéquat. Mais le docteur Chandi se refusait à prendre en note quoi que ce soit de définitif, se bornant à indiquer que le rapport à la maladie ne cessait de se transformer, pour chaque individu, dans le cours de sa maladie, et qu'on ne pouvait préjuger des mutations vitales de sa volonté.
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HervĂ© Guibert (À l'ami qui ne m'a pas sauvĂ© la vie)
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J’ai essayĂ© plus d’une fois, comme tous mes amis, de m’enfermer dans un systĂšme pour y prĂȘcher Ă  mon aise. Mais un systĂšme est une espĂšce de damnation qui nous pousse Ă  une abjuration perpĂ©tuelle ; il en faut toujours inventer un autre, et cette fatigue est un cruel chĂątiment. Et toujours mon systĂšme Ă©tait beau, vaste, spacieux, commode, propre et lisse surtout ; du moins il me paraissait tel. Et toujours un produit spontanĂ©, inattendu, de la vitalitĂ© universelle venait donner un dĂ©menti Ă  ma science enfantine et vieillotte, fille dĂ©plorable de l’utopie. J’avais beau dĂ©placer ou Ă©tendre le criterium, il Ă©tait toujours en retard sur l’homme universel, et courait sans cesse aprĂšs le beau multiforme et versicolore, qui se meut dans les spirales infinies de la vie. CondamnĂ© sans cesse Ă  l’humiliation d’une conversion nouvelle, j’ai pris un grand parti. Pour Ă©chapper Ă  l’horreur de ces apostasies philosophiques, je me suis orgueilleusement rĂ©signĂ© Ă  la modestie : je me suis contentĂ© de sentir ; je suis revenu chercher un asile dans l’impeccable naĂŻvetĂ©. J’en demande humblement pardon aux esprits acadĂ©miques de tout genre qui habitent les diffĂ©rents ateliers de notre fabrique artistique. C’est lĂ  que ma conscience philosophique a trouvĂ© le repos ; et, au moins, je puis affirmer, autant qu’un homme peut rĂ©pondre de ses vertus, que mon esprit jouit maintenant d’une plus abondante impartialitĂ©.
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Charles Baudelaire (Curiosités Esthétiques: Salon 1845-1859 (French Edition))
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Mais un soir que j'Ă©tois assis prĂšs de la tombe oĂč reposent LĂ©once et Delphine, tout Ă  coup un remords s'Ă©leva dans le fond de mon coeur, et je me reprochai d'avoir regardĂ© leur destinĂ©e comme la plus funeste de toutes. Peut-ĂȘtre dans ce moment, mes amis, touchĂ©s de mes regrets, vouloient-ils me consoler, cherchoient-ils Ă  me faire connoĂźtre qu'ils Ă©toient heureux, qu'ils s'aimoient, et que l'Être-suprĂȘme ne les avoit point abandonnĂ©s, puisqu'il n'avoit pas permis qu'ils survĂ©cussent l'un Ă  l'autre. Je passai la nuit Ă  rĂȘver sur le sort des hommes; ces heures furent les plus dĂ©licieuses de ma vie, et cependant le sentiment de la mort les a remplies tout entiĂšres; mais je n'en puis douter, du haut du ciel mes amis dirigeoient mes mĂ©ditations; ils Ă©cartoient de moi ces fantĂŽmes de l'imagination qui nous font horreur du terme de la vie; il me sembloit qu'au clair de la lune, je voyois leurs ombres lĂ©gĂšres passer Ă  travers les feuilles sans les agiter; une fois je leur ai demandĂ© si je ne ferois pas mieux de les rejoindre, s'il n'Ă©toit pas vrai que sur cette terre les Ăąmes fiĂšres et sensibles n'avoient rien Ă  attendre que des douleurs succĂ©dant Ă  des douleurs; alors il m'a semblĂ© qu'une voix, dont les sons se mĂȘloient au souffle du vent, me disoit :—Supporte la peine, attends la nature, et fais du bien aux hommes.— J'ai baissĂ© la tĂȘte, et je me suis rĂ©signĂ©; mais, avant de quitter ces lieux, j'ai Ă©crit, sur un arbre voisin de la tombe de mes amis, ce vers, la seule consolation des infortunĂ©s que la mort a privĂ© des objets de leur affection: On ne me rĂ©pond pas, mais peut-ĂȘtre on m'entend.»
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Madame de Staël (Delphine)
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GRAND AGE ET BAS AGE MÊLÉS I Mon Ăąme est faite ainsi que jamais ni l'idĂ©e, Ni l'homme, quels qu'ils soient, ne l'ont intimidĂ©e; Toujours mon coeur, qui n'a ni bible ni koran, DĂ©daigna le sophiste et brava le tyran; Je suis sans Ă©pouvante Ă©tant sans convoitise; La peur ne m'Ă©teint pas et l'honneur seul m'attise; J'ai l'ankylose altiĂšre et lourde du rocher; Il est fort malaisĂ© de me faire marcher Par dĂ©sir en avant ou par crainte en arriĂšre; Je rĂ©siste Ă  la force et cĂšde Ă  la priĂšre, Mais les biens d'ici-bas font sur moi peu d'effet; Et je dĂ©clare, amis, que je suis satisfait, Que mon ambition suprĂȘme est assouvie, Que je me reconnais payĂ© dans cette vie, Et que les dieux clĂ©ments ont comblĂ© tous mes veux. Tant que sur cette terre, oĂč vraiment je ne veux Ni socle olympien, ni colonne trajane, On ne m'ĂŽtera pas le sourire de Jeanne.
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Victor Hugo (L'Art d'ĂȘtre grand-pĂšre)
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Ecoutez, que vous importe Ă  vous que je meure assassiné  ? ĂȘtes-vous mon ami  ? ĂȘtes-vous un homme  ? avez-vous un coeur ?... Non, vous ĂȘtes mĂ©decin  !... Eh bien, je vous dis : « Non, ma fille ne sera pas traĂźnĂ©e par moi aux mains du bourreau  !... » Ah  ! voilĂ  une idĂ©e qui me dĂ©vore, qui me pousse comme un insensĂ© Ă  creuser ma poitrine avec mes ongles  !... Et si vous vous trompiez, docteur  ! si c'Ă©tait un autre que ma fille  ! Si, un jour, je venais, pĂąle comme un spectre, vous dire : Assassin  ! tu as tuĂ© ma fille... Tenez, si cela arrivait, je suis chrĂ©tien , monsieur d'Avrigny, et cependant je me tuerais  ! – C'est bien, dit le docteur aprĂšs un instant de silence, j 'attendrai. » Villefort le regarda comme s'il doutait encore de ses paroles.« Seulement, continua M. d'Avrigny d'une voix lente et solennelle, si quelque personne
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Alexandre Dumas (Le Comte de Monte-Cristo)
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« Norbert de Varenne parlait d’une voix claire, mais retenue, qui aurait sonnĂ© dans le silence de la nuit s’il l’avait laissĂ©e s’échapper. Il semblait surexcitĂ© et triste, d’une de ces tristesses qui tombent parfois sur les Ăąmes et les rendent vibrantes comme la terre sous la gelĂ©e. Il reprit : « Qu’importe, d’ailleurs, un peu plus ou un peu moins de gĂ©nie, puisque tout doit finir ! » Et il se tut. Duroy, qui se sentait le cƓur gai, ce soir-lĂ , dit, en souriant : « Vous avez du noir, aujourd’hui, cher maĂźtre. » Le poĂšte rĂ©pondit. « J’en ai toujours, mon enfant, et vous en aurez autant que moi dans quelques annĂ©es. La vie est une cĂŽte. Tant qu’on monte, on regarde le sommet, et on se sent heureux ; mais, lorsqu’on arrive en haut, on aperçoit tout d’un coup la descente, et la fin qui est la mort. Ça va lentement quand on monte, mais ça va vite quand on descend. À votre Ăąge, on est joyeux. On espĂšre tant de choses, qui n’arrivent jamais d’ailleurs. Au mien, on n’attend plus rien... que la mort. » Duroy se mit Ă  rire : « Bigre, vous me donnez froid dans le dos. » Norbert de Varenne reprit : « Non, vous ne me comprenez pas aujourd’hui, mais vous vous rappellerez plus tard ce que je vous dis en ce moment. » « Il arrive un jour, voyez- vous, et il arrive de bonne heure pour beaucoup, oĂč c’est fini de rire, comme on dit, parce que derriĂšre tout ce qu’on regarde, c’est la mort qu’on aperçoit. » « Oh ! vous ne comprenez mĂȘme pas ce mot-lĂ , vous, la mort. À votre Ăąge, ça ne signifie rien. Au mien, il est terrible. » « Oui, on le comprend tout d’un coup, on ne sait pas pourquoi ni Ă  propos de quoi, et alors tout change d’aspect, dans la vie. Moi, depuis quinze ans, je la sens qui me travaille comme si je portais en moi une bĂȘte rongeuse. Je l’ai sentie peu Ă  peu, mois par mois, heure par heure, me dĂ©grader ainsi qu’une maison qui s’écroule. Elle m’a dĂ©figurĂ© si complĂštement que je ne me reconnais pas. Je n’ai plus rien de moi, de moi l’homme radieux, frais et fort que j’étais Ă  trente ans. Je l’ai vue teindre en blanc mes cheveux noirs, et avec quelle lenteur savante et mĂ©chante ! Elle m’a pris ma peau ferme, mes muscles, mes dents, tout mon corps de jadis, ne me laissant qu’une Ăąme dĂ©sespĂ©rĂ©e qu’elle enlĂšvera bientĂŽt aussi. » « Oui, elle m’a Ă©miettĂ©, la gueuse, elle a accompli doucement et terriblement la longue destruction de mon ĂȘtre, seconde par seconde. Et maintenant je me sens mourir en tout ce que je fais. Chaque pas m’approche d’elle, chaque mouvement, chaque souffle hĂąte son odieuse besogne. Respirer, dormir, boire, manger, travailler, rĂȘver, tout ce que nous faisons, c’est mourir. Vivre enfin, c’est mourir ! » » (de « Bel-Ami » par Guy de Maupassant)
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Guy de Maupassant
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Cette sociĂ©tĂ©, que j'ai remarquĂ©e la premiĂšre dans ma vie, est aussi la premiĂšre qui ait disparu Ă  mes yeux. J'ai vu la mort entrer sous ce toit de paix et de bĂ©nĂ©diction, le rendre peu Ă  peu solitaire, fermer une chambre et puis une autre qui ne se rouvrait plus. J'ai vu ma grand'mĂšre forcĂ©e de renoncer Ă  son quadrille, faute des partners accoutumĂ©s; j'ai vu diminuer le nombre de ces constantes amies, jusqu'au jour oĂč mon aĂŻeule tomba la derniĂšre. Elle et sa sƓur s'Ă©taient promis de s'entre-appeler aussitĂŽt que l'une aurait devancĂ© l'autre; elles se tinrent parole, et madame de BedĂ©e ne survĂ©cut que peu de mois Ă  mademoiselle de Boisteilleul. Je suis peut-ĂȘtre le seul homme au monde qui sache que ces personnes ont existĂ©. Vingt fois, depuis cette Ă©poque, j'ai fait la mĂȘme observation; vingt fois des sociĂ©tĂ©s se sont formĂ©es et dissoutes autour de moi. Cette impossibilitĂ© de durĂ©e et de longueur dans les liaisons humaines, cet oubli profond qui nous suit, cet invincible silence qui s'empare de notre tombe et s'Ă©tend de lĂ  sur notre maison, me ramĂšnent sans cesse Ă  la nĂ©cessitĂ© de l'isolement. Toute main est bonne pour nous donner le verre d'eau dont nous pouvons avoir besoin dans la fiĂšvre de la mort. Ah! qu'elle ne nous soit pas trop chĂšre! car comment abandonner sans dĂ©sespoir la main que l'on a couverte de baisers et que l'on voudrait tenir Ă©ternellement sur son cƓur? 
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François-René de Chateaubriand (Memoires D'Outre Tombe Lu Par Daniel Mesguich)
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26 octobre. Oui, mon cher Wilhelm, je me persuade chaque jour davantage que l’existence d’une crĂ©ature est peu de chose, bien peu de chose. Une amie de Charlotte Ă©tait venue la voir, et je passai dans la chambre voisine pour prendre un livre, et je ne pouvais lire : alors je pris une plume pour essayer d’écrire. Je les entendais causer doucement : elles se racontaient l’une Ă  l’autre des choses indiffĂ©rentes, des nouvelles de la ville ; que l’une se mariait, que l’autre Ă©tait malade, trĂšs-malade ; elle avait une toux sĂšche, la figure dĂ©charnĂ©e ; il lui prenait des faiblesses. « Je ne donnerais pas un sou de sa vie, » disait l’une. « N. N. est aussi fort mal, » dit Charlotte. « II est enflĂ©, » reprit l’amie Et mon imagination me transportait vivement au chevet de ces malheureux ; je voyais avec quelle rĂ©pugnance ils tournaient le dos Ă  la vie ; avec quel
. Wilhelm, et mes deux petites dames parlaient de cela prĂ©cisĂ©ment comme on parle d’un Ă©tranger qui meurt
. Et quand je porte les yeux autour de moi, quand je regarde cette chambre et, tout alentour, les habits de.Charlotte et les papiers d’Albert, et ces meubles auxquels je suis maintenant si accoutumĂ©, mĂȘme cet encrier, je me dis : « Vois ce que tu es’pour cette maison ! Tout pour tous. Tes amis te considĂšrent ; tu fais souvent leur joie, et il semble Ă  ton cƓur, qu’il ne pourrait vivre sans eux ; et pourtant
, si tu venais Ă  mourir, si tu disparaissais de ce cercle, sentiraient-ils, combien de temps sentiraient-ils, le vide que ta perte ferait dans leur existence ? combien de temps ?
 » Ah ! l’homme est si Ă©phĂ©mĂšre, qu’aux lieux mĂȘmes oĂč il a l’entiĂšre certitude de son ĂȘtre, oĂč il grave la seule vĂ©ritable impression de sa prĂ©sence dans le souvenir, dans l’ñme de ses amis, lĂ  mĂȘme, il doit s’effacer, disparaĂźtre, disparaĂźtre promptement !
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Johann Wolfgang von Goethe (The Sorrows of Young Werther)
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PEER GYNT L'Ăąme, souffle et lumiĂšre du verbe, te viendra plus tard, ma fille Quand, en lettres d'or, sur le fond rose de l'Orient, apparaĂźtront ces mots : Voici le jour, alors commenceront les leçons ; ne crains rien, tu seras instruite. Mais je serais un sot de vouloir, dans le calme de cette tiĂšde nuit,me parer de quelques baillons d'un vieux savoir usĂ©, pour te traiter en maĂźtre d'Ă©cole. AprĂšs tout, le principal, quand on y rĂ©flĂ©chit, ce n'est point l'Ăąme, c'est le cƓur. ANITRA Parle seigneur. Quand tu parles, il me semble voir comme des lueurs d'opale. PBER GYNT La raison poussĂ©e Ă  l'excĂšs est de la bĂȘtise. La poltronnerie s'Ă©panouit en cruautĂ©. L'exagĂ©ration de la vĂ©ritĂ©, c'est de la sagesse Ă  l'envers. Oui, mon enfant, le diable m'emporte s'il n'y a pas de par le monde des ĂȘtres gavĂ©s d'Ăąme qui n'en ont que plus de peine Ă  voir clair. J'ai connu un individu de cette sorte, une vraie perle pourtant, qui a manquĂ© son but et perdu la boussole. Vois-tu ce dĂ©sert qui entoure l'oasis? Je n'aurais qu'Ă  agiter mon turban pour que les flots de l'OcĂ©an en comblassent toute l'Ă©tendue. Mais je serais un imbĂ©cile de crĂ©er ainsi des continents et des mers nouvelles. Sais-tu, ce que c'est que de vivre? ANITRA Enseigne-le-moi. PEER GYNT C'est planer au-dessus du temps qui coule, en descendre le courant sans se mouiller les pieds, et sans jamais rien perdre de soi-mĂȘme. Pour ĂȘtre celui qu'on est, ma petite amie, il faut la force de l'Ăąge! Un vieil aigle perd son piumage, une vieille rosse son allure, une vieille commĂšre ses dents. La peau se ride, et l'Ăąme aussi. Jeunesse ! jeunesse ! Par toi je veux rĂ©gner non sur les palmes et les vignes de quelque Gyntiana, mais sur la pensĂ©e vierge d'une femme dont je serai le sultan ardent et vigoureux. Je t'ai fait, ma petite, la grĂące de te sĂ©duire, d'Ă©lire ton cƓur pour y fonder un kalifat nouveau. Je veux ĂȘtre le maĂźtre de tes soupirs. Dans mon royaume, j'introduirai le rĂ©gime absolu. Nous sĂ©parer sera la mort... pour toi, s'entend. Pas une fibre, pas une parcelle de toi qei ne m'appartienne. Ni oui, ni non, tu n'auras d'autre volontĂ© que la mienne. Ta chevelure, noire comme la nuit, et tout ce qui, chez toi, est doux Ă  nommer, s'inclinera devant mon pouvoir souverain. Ce seront mes jardins de Babylone.
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Henrik Ibsen (Peer Gynt)
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Ses visites Ă©taient la grande distraction de ma tante LĂ©onie qui ne recevait plus guĂšre personne d’autre, en dehors de M. le CurĂ©. Ma tante avait peu Ă  peu Ă©vincĂ© tous les autres visiteurs parce qu’ils avaient le tort Ă  ses yeux de rentrer tous dans l’une ou l’autre des deux catĂ©gories de gens qu’elle dĂ©testait. Les uns, les pires et dont elle s’était dĂ©barrassĂ©e les premiers, Ă©taient ceux qui lui conseillaient de ne pas « s’écouter » et professaient, fĂ»t-ce nĂ©gativement et en ne la manifestant que par certains silences de dĂ©sapprobation ou par certains sourires de doute, la doctrine subversive qu’une petite promenade au soleil et un bon bifteck saignant (quand elle gardait quatorze heures sur l’estomac deux mĂ©chantes gorgĂ©es d’eau de Vichy !) lui feraient plus de bien que son lit et ses mĂ©decines. L’autre catĂ©gorie se composait des personnes qui avaient l’air de croire qu’elle Ă©tait plus gravement malade qu’elle ne pensait, qu’elle Ă©tait aussi gravement malade qu’elle le disait. Aussi, ceux qu’elle avait laissĂ© monter aprĂšs quelques hĂ©sitations et sur les officieuses instances de Françoise et qui, au cours de leur visite, avaient montrĂ© combien ils Ă©taient indignes de la faveur qu’on leur faisait en risquant timidement un : « Ne croyez-vous pas que si vous vous secouiez un peu par un beau temps », ou qui, au contraire, quand elle leur avait dit : « Je suis bien bas, bien bas, c’est la fin, mes pauvres amis », lui avaient rĂ©pondu : « Ah ! quand on n’a pas la santĂ© ! Mais vous pouvez durer encore comme ça », ceux-lĂ , les uns comme les autres, Ă©taient sĂ»rs de ne plus jamais ĂȘtre reçus. Et si Françoise s’amusait de l’air Ă©pouvantĂ© de ma tante quand de son lit elle avait aperçu dans la rue du Saint-Esprit une de ces personnes qui avait l’air de venir chez elle ou quand elle avait entendu un coup de sonnette, elle riait encore bien plus, et comme d’un bon tour, des ruses toujours victorieuses de ma tante pour arriver Ă  les faire congĂ©dier et de leur mine dĂ©confite en s’en retournant sans l’avoir vue, et, au fond admirait sa maĂźtresse qu’elle jugeait supĂ©rieure Ă  tous ces gens puisqu’elle ne voulait pas les recevoir. En somme, ma tante exigeait Ă  la fois qu’on l’approuvĂąt dans son rĂ©gime, qu’on la plaignĂźt pour ses souffrances et qu’on la rassurĂąt sur son avenir.
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Marcel Proust (Du cĂŽtĂ© de chez Swann (À la recherche du temps perdu, #1))
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Il faut que je vous Ă©crive, mon aimable Charlotte, ici, dans la chambre d’une pauvre auberge de village, oĂč je me suis rĂ©fugiĂ© contre le mauvais temps. Dans ce triste gĂźte de D., oĂč je me traĂźne au milieu d’une foule Ă©trangĂšre, tout Ă  fait Ă©trangĂšre Ă  mes sentiments, je n’ai pas eu un moment, pas un seul, oĂč le cƓur in’ait dit de vous Ă©crire : et maintenant, dans cette cabane, dans cette solitude, dans cette prison, tandis que la neige et la grĂȘle se dĂ©chaĂźnent contre ma petite fenĂȘtre, ici, vous avez Ă©tĂ© ma premiĂšre pensĂ©e. DĂšs que je fus entrĂ©, votre image, ĂŽ Charlotte, votre pensĂ©e m’a saisi, si sainte, si vivante ! Bon Dieu, c’est le premier instant de bonheur que je retrouve. Si vous me voyiez, mon amie, dans ce torrent de dissipations ! Comme toute mon Ăąme se dessĂšche ! Pas un moment oĂč le cƓur soit plein ! pas une heure fortunĂ©e ! rien, rien ! Je suis lĂ  comme devant une chambre obscure : je vois de petits hommes et de petits chevaux tourner devant moi, et je me demande souvent si ce n’est pas une illusion d’optique. Je m’en amuse, ou plutĂŽt on s’amuse de moi comme d’une ma"rionnette ; je prends quelquefois mon voisin par sa main de bois, et je recule en frissonnant. Le soir, je fais le projet d’aller voir lever le soleil, et je reste au lit ; le jour, je me promets le plaisir du clair de lune, et je m’oublie dans ma chambre. Je ne sais trop pourquoi je me lĂšve, pourquoi je me coucha. Le levain qui faisait fermenter ma vie, je ne l’ai plus ; le charme qui me tenait Ă©veillĂ© dans les nuits profondes s’est Ă©vanoui ; l’enchantement qui, le matin, m’arrachait au sommeil a fui loin de moi. Je n’ai trouvĂ© ici qu’une femme, une seule, Mlle de B. Elle vous ressemble, ĂŽ Charlotte, si l’on peut vous ressembler. «.Eh quoi ? direz-vous, le voilĂ  qui fait de jolis compliments ! » Cela n’est pas tout Ă  fait imaginaire : depuis quelque temps je suis trĂšs-aimable, parce que je ne puis faire autre chose ; j’ai beaucoup d’esprit, at les dames disent que personne ne sait louer aussi finement
. «Ni mentir, ajouterez-vous, car l’un ne va pas sans l’autre, entendez-vous ?
 » Je voulais parler de Mlle B. Elle a beaucoup d’ñme, on le voit d’abord Ă  la flamme de ses yeux bleus. Son rang lui est Ă  charge ; il ne satisfait aucun des vƓux de son cƓur. Elle aspire Ă  sortir de ce tumulte, et nous rĂȘvons, des heures entiĂšres, au mijieu de scĂšnes champĂȘtres, un bonheur sans mĂ©lange ; hĂ©las ! nous rĂȘvons Ă  vous, Charlotte ! Que de fois n’est-elle pas obligĂ©e de vous rendre hommage !
 Non pas obligĂ©e : elle le fait de bon grĂ© ; elle entend volontiers parler de vous ; elle vous aime. Oh ! si j’étais assis Ă  vos pieds, dans la petite chambre, gracieuse et tranquille ! si nos chers petits jouaient ensemble autour de moi, et, quand leur bruit vous fatiguerait, si je pouvais les rassembler en cercle et les calmer avec une histoire effrayante ! Le soleil se couche avec magnificence sur la contrĂ©e Ă©blouissante de neige ; l’orage est passĂ© ; et moi
. il faut que je rentre dans ma cage
. Adieu. Albert est-il auprĂšs de vous ? Et comment ?
 Dieu veuille me pardonner cette question !
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Johann Wolfgang von Goethe (The Sorrows of Young Werther)
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J’ai fait ma visite au lieu natal avec toute la piĂ©tĂ© d’un pĂšlerin, et bien des sentiments inattendus m’ont saisi. Je fis arrĂȘter prĂšs du grand tilleul qui se trouve Ă  un quart de lieue de la ville du cĂŽtĂ© de S
 ; je quittai la voiture, et je l’envoyai en avant, afin de cheminer Ă  pied et de savourer Ă  mon grĂ© chaque souvenir, dans toute sa vie et sa nouveautĂ©. Je m’arrĂȘtai sous le tilleul, qui avait Ă©tĂ©, dans mon enfance, le but et le terme de mes promenades. Quelle diffĂ©rence ! Alors, dans une heureuse ignorance, je m’élançais avec ardeur vers ce monde inconnu, oĂč j’espĂ©rais pour mon cƓur tant de nourriture, tant de jouissances, qui devaient combler et satisfaire l’ardeur de mes dĂ©sirs. Maintenant, j’en reviens de ce vaste monde
. O mon ami, avec combien d’espĂ©rances déçues, avec combien de plans renversĂ©s !
 Les voilĂ  devant moi les montagnes qui mille fois avaient Ă©tĂ© l’objet de mes vƓux. Je pouvais rester des heures assis Ă  cette place, aspirant Ă  franchir ces hauteurs, Ă©garant ma pensĂ©e au sein des bois et des vallons, qui s’offraient Ă  mes yeux dans un gracieux crĂ©puscule, et, lorsqu’au moment fixĂ© il me fallait revenir, avec quel regret ne quittais-je pas cette place chĂ©rie !
 J’approchai de la ville : je saluai tous les anciens pavillons de jardin ; les nouveaux me dĂ©plurent, comme tous les changements qu’on avait faits. Je franchis la porte de la ville, et d’abord je me retrouvai tout Ă  fait. Mon ami, je ne veux pas m’arrĂȘter au dĂ©tail : autant il eut de charme pour moi, autant il serait monotone dans le rĂ©cit. J’avais rĂ©solu de me loger sur la place, tout Ă  cĂŽtĂ© de notre ancienne maison. Je remarquai, sur mon passage, que la chambre d’école, oĂč une bonne vieille femme avait parquĂ© notre enfance, s’était transformĂ©e en une boutique de dĂ©tail. Je me rappelai l’inquiĂ©tude, les chagrins, l’étourdissement, l’angoisse que j’avais endurĂ©s dans ce trou
. Je ne pouvais faire un pas qui ne m’offrĂźt quelque chose de remarquable. Un pĂšlerin ne trouve pas en terre sainte autant de places consacrĂ©es par de religieux souvenirs, et je doute que son ame soit aussi remplie de saintes Ă©motions
. Encore un exemple sur mille : je descendis le long de la riviĂšre, jusqu’à une certaine mĂ©tairie. C’était aussi mon chemin autrefois, et la petite place oĂč les enfants s’exerçaient Ă  qui ferait le plus souvent rebondir les pierres plates Ă  la surface de l’eau. Je me rappelai vivement comme je m’arrĂȘtais quelquefois Ă  suivre des yeux le cours de la riviĂšre ; avec quelles merveilleuses conjectures je l’accompagnais ; quelles Ă©tranges peintures je me faisais des contrĂ©es oĂč elle allait courir ; comme je trouvais bientĂŽt les bornes de mon imagination, et pourtant me sentais entraĂźnĂ© plus loin, toujours plus loin, et finissais par me perdre dans la contemplation d’un vague lointain
. Mon ami, aussi bornĂ©s, aussi heureux, Ă©taient les vĂ©nĂ©rables pĂšres du genre humain ; aussi enfantines, leurs impressions, leur poĂ©sie. Quand Ulysse parle de la mer immense et de la terre infinie, cela est vrai, humain, intime, saisissant et mystĂ©rieux. Que me sert maintenant de pouvoir rĂ©pĂ©ter, avec tous les Ă©coliers, qu’elle est ronde ? Il n’en faut Ă  l’homme que quelques mottes pour vivre heureux dessus, et moins encore pour dormir dessous

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Johann Wolfgang von Goethe (The Sorrows of Young Werther)
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JULIETTE.—Oh! manque, mon coeur! Pauvre banqueroutier, manque pour toujours; emprisonnez-vous, mes yeux; ne jetez plus un seul regard sur la libertĂ©. Terre vile, rends-toi Ă  la terre; que tout mouvement s’arrĂȘte, et qu’une mĂȘme biĂšre presse de son poids et RomĂ©o et toi. LA NOURRICE.—O Tybalt, Tybalt! le meilleur ami que j’eusse! O aimable Tybalt, honnĂȘte cavalier, faut-il que j’aie vĂ©cu pour te voir mort! JULIETTE.—Quelle est donc cette tempĂȘte qui souffle ainsi dans les deux sens contraires? RomĂ©o est-il tuĂ©, et Tybalt est-il mort? Mon cousin chĂ©ri et mon Ă©poux plus cher encore? Que la terrible trompette sonne donc le jugement universel. Qui donc est encore en vie, si ces deux-lĂ  sont morts? LA NOURRICE.—Tybalt est mort, et RomĂ©o est banni: RomĂ©o, qui l’a tuĂ©, est banni. JULIETTE.—O Dieu! la main de RomĂ©o a-t-elle versĂ© le sang de Tybalt? LA NOURRICE.—Il l’a fait, il l’a fait! O jour de malheur! il l’a fait! JULIETTE.—O coeur de serpent cachĂ© sous un visage semblable Ă  une fleur! jamais dragon a-t-il choisi un si charmant repaire? Beau tyran, angĂ©lique dĂ©mon, corbeau couvert des plumes d’une colombe, agneau transportĂ© de la rage du loup, mĂ©prisable substance de la plus divine apparence, toi, justement le contraire de ce que tu paraissais Ă  juste titre, damnable saint, traĂźtre plein d’honneur! O nature, qu’allais-tu donc chercher en enfer, lorsque de ce corps charmant, paradis sur la terre, tu fis le berceau de l’ñme d’un dĂ©mon? Jamais livre contenant une aussi infĂąme histoire porta-t-il une si belle couverture? et se peut-il que la trahison habite un si brillant palais? LA NOURRICE.—Il n’y a plus ni sincĂ©ritĂ©, ni foi, ni honneur dans les hommes; tous sont parjures, corrompus, hypocrites. Ah! oĂč est mon valet? Donnez-moi un peu d’aqua vité
.. Tous ces chagrins, tous ces maux, toutes ces peines me vieillissent. Honte soit Ă  RomĂ©o! JULIETTE.—Maudite soit ta langue pour un pareil souhait! Il n’est pas nĂ© pour la honte: la honte rougirait de s’asseoir sur son front; c’est un trĂŽne oĂč on peut couronner l’honneur, unique souverain de la terre entiĂšre. Oh! quelle brutalitĂ© me l’a fait maltraiter ainsi? LA NOURRICE.—Quoi! vous direz du bien de celui qui a tuĂ© votre cousin? JULIETTE.—Eh! dirai-je du mal de celui qui est mon mari? Ah! mon pauvre Ă©poux, quelle langue soignera ton nom, lorsque moi, ta femme depuis trois heures, je l’ai ainsi dĂ©chirĂ©? Mais pourquoi, traĂźtre, as-tu tuĂ© mon cousin? Ah! ce traĂźtre de cousin a voulu tuer mon Ă©poux.—Rentrez, larmes insensĂ©es, rentrez dans votre source; c’est au malheur qu’appartient ce tribut que par mĂ©prise vous offrez Ă  la joie. Mon Ă©poux vit, lui que Tybalt aurait voulu tuer; et Tybalt est mort, lui qui aurait voulu tuer mon Ă©poux. Tout ceci est consolant, pourquoi donc pleurĂ©-je? Ah! c’est qu’il y a lĂ  un mot, plus fatal que la mort de Tybalt, qui m’a assassinĂ©e.—Je voudrais bien l’oublier; mais, ĂŽ ciel! il pĂšse sur ma mĂ©moire comme une offense digne de la damnation sur l’ñme du pĂ©cheur. Tybalt est mort, et RomĂ©o est
.. banni! Ce banni, ce seul mot banni, a tuĂ© pour moi dix mille Tybalt. La mort de Tybalt Ă©tait un assez grand malheur, tout eĂ»t-il fini lĂ ; ou si les cruelles douleurs se plaisent Ă  marcher ensemble, et qu’il faille nĂ©cessairement que d’autres peines les accompagnent, pourquoi, aprĂšs m’avoir dit: «Tybalt est mort,» n’a-t-elle pas continuĂ©: «ton pĂšre aussi, ou ta mĂšre, ou tous les deux?» cela eĂ»t excitĂ© en moi les douleurs ordinaires. Mais par cette arriĂšre-garde qui a suivi la mort de Tybalt, RomĂ©o est banni; par ce seul mot, pĂšre, mĂšre, Tybalt, RomĂ©o, Juliette, tous sont assassinĂ©s, tous morts. RomĂ©o banni! Il n’y a ni fin, ni terme, ni borne, ni mesure dans la mort qu’apporte avec lui ce mot, aucune parole ne peut sonder ce malheur.
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William Shakespeare (Romeo and Juliet)
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on m'a beaucoup pardonnĂ© sans doute en faveur de ma sincĂ©ritĂ©. Il y a un moyen de sĂ©duction Ă  la portĂ©e des plus humbles: c'est le naturel. On semble presque aimable dĂšs qu'on est absolument vrai. C'est pour m'ĂȘtre donnĂ© tout entier que j'ai mĂ©ritĂ© des amis inconnus. La seule habiletĂ© dont je sois capable est de ne point essayer de cacher mes dĂ©fauts. Elle m'a rĂ©ussi comme elle eĂ»t rĂ©ussi Ă  tout autre.
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Anatole France (Oeuvres de Anatole France)
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Mon compagnon se mit à traduire, au fur et à mesure : [...] "Et voyez ce pain moisi, là dans cette cuvette ? Il a guéri un de mes amis d'une affaction cutanée rebelle, de l'impétigo, je crois..." Je souris, d'un air sceptique,. Et pourtant je devais apprendre plus tard que les moisissures du pain contenaient... du Penicilium notatum ! Ainsi donc les Marocains sur les souks, traitaient avec la pénicilline, avant nous, sans le savoir, et peut-$etre depuis des siÚcles !
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Henri Dupuch (J'étais médecin au Maroc : 1942 - 1958)
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Je refuse de me lever et d'affronter cette journée. Parce que cela voudra dire que ma meilleure amie est définitivement partie. Et je ne veux pas lui dire au revoir. Pas dans une église gelée, remplie de gens en pleurs. Je ne veux pas que chaque vendredi soit à jamais marqué par l'image d'un cercueil fermé. C'est au-dessus de mes forces.
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CarĂšne Ponte (Tu as promis que tu vivrais pour moi)
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Un journal Incarnat de penser d'amour L'esprit rougeĂątre d'un poison appelĂ©e sentiments. Mon encre diluĂ©e par deux moitiĂ©s encrĂ©es sur une Ăźle dĂ©labrĂ©e de penser pour se rĂ©conforter. Le coeur fauchĂ© comme le blĂ© lacĂ©rĂ© des deux cĂŽtĂ©s imprĂ©gnĂ© de stupiditĂ© par le mot aimĂ©. Marchant devant sans jamais avoir, trouver une femme de confiance, as qui susurre le verbe aimĂ©. DĂ©sert l'esprit sur terre, assis sur mon rocher je peux altĂ©rer ma pensĂ©e et continuĂ© as escaladĂ© la montagne crĂ©Ă©e. Par un flaut d'eau retentissant, rugissants par cent beaucoup de personnes comme des dehiscent sur leur tĂ©lĂ©phone. Blessants d'ĂȘtre vue comme inconvĂ©nient, mais ce qui blesse le plus de l'intĂ©rieur est de ne pas s'effondrer et l'extĂ©rieur est la façade qui sert de pillier.et ce que tu as soudĂ©, mes tout peut se fendre en une nuitĂ©e emplie d'obscuritĂ© et vil sournois ris marchent sans aucun dĂ©niĂ© ne prend par aucun raccourci la vie n'a aucun repris suit un ami mais ne te laisse aveugler prend garde ton esprit est la clĂ© ne sois jamais fourvoyĂ© par une histoire falsifiĂ©e qui peut ĂȘtre mensonger pour t'utiliser. . Garde ton coeur vrai, reste vrai reste magique. Stay True, Stay Magic.
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Marty Bisson milo
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La Jeune Fille: Va-t'en, ah, va-t'en! Disparais, odieux squelette! Je suis encore jeune, disparais! Et ne me touche pas! » La Mort: Donne-moi la main, douce et belle créature! Je suis ton amie, tu n'as rien à craindre. Laisse-toi faire! N'aie pas peur Viens sagement dormir dans mes bras
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Matthias Claudius
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Aujourd'hui, mes amis, en Ă©voquant Helen devant vous, je suis Ă  la fois dĂ©sespĂ©rĂ© de l'avoir perdue, et reconnaissant de l'avoir cĂŽtoyĂ©e. Nous n'apprivoisons pas assez la mort. N'oublions pas qu'elle est inhĂ©rente Ă  la vie. Il faut parler des disparus pour qu'ils restent vivants. Si, par pudeur, on Ă©vite d'Ă©voquer leur mĂ©moire, alors on les enterre pour de bon. Il y a quelques semaines, j'ai eu le bonheur de retrouver les Gahalowood en Floride. Nous avons dinĂ© chez mon oncle Saul, qui est un homme cher Ă  mon cƓur. J'ai Ă©tĂ© trĂšs heureux que mon oncle rencontre Helen. Et, si vous me le permettez, je voudrais le citer ici, et reprendre les mots qu'il a prononcĂ©s Ă  l'enterrement de ma tante Anita : « La grande faiblesse de la mort, c'est qu'elle ne peut venir Ă  bout que de la matiĂšre. Elle ne peut rien contre les souvenirs et les sentiments. Au contraire, elle les ravive et les ancre en nous pour toujours, comme pour se faire pardonner en nous disant : C'est vrai, je vous enlĂšve beaucoup, mais regardez tout ce que je vous laisse. »
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Joël Dicker (L'Affaire Alaska Sanders)
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LibertĂ© Sur mes cahiers d'Ă©colier Sur mon pupitre et les arbres Sur le sable de neige J'Ă©cris ton nom Sur toutes les pages lues Sur toutes les pages blanches Pierre sang papier ou cendre J'Ă©cris ton nom Sur les images dorĂ©es Sur les armes des guerriers Sur la couronne des rois J'Ă©cris ton nom Sur la jungle et le dĂ©sert Sur les nids sur les genĂȘts Sur l'Ă©cho de mon enfance J'Ă©cris ton nom Sur les merveilles des nuits Sur le pain blanc des journĂ©es Sur les saisons fiancĂ©es J'Ă©cris ton nom Sur tous mes chiffons d'azur Sur l'Ă©tang soleil moisi Sur le lac lune vivante J'Ă©cris ton nom Sur les champs sur l'horizon Sur les ailes des oiseaux Et sur le moulin des ombres J'Ă©cris ton nom Sur chaque bouffĂ©es d'aurore Sur la mer sur les bateaux Sur la montagne dĂ©mente J'Ă©cris ton nom Sur la mousse des nuages Sur les sueurs de l'orage Sur la pluie Ă©paisse et fade J'Ă©cris ton nom Sur les formes scintillantes Sur les cloches des couleurs Sur la vĂ©ritĂ© physique J'Ă©cris ton nom Sur les sentiers Ă©veillĂ©s Sur les routes dĂ©ployĂ©es Sur les places qui dĂ©bordent J'Ă©cris ton nom Sur la lampe qui s'allume Sur la lampe qui s'Ă©teint Sur mes raisons rĂ©unies J'Ă©cris ton nom Sur le fruit coupĂ© en deux Du miroir et de ma chambre Sur mon lit coquille vide J'Ă©cris ton nom Sur mon chien gourmand et tendre Sur ses oreilles dressĂ©es Sur sa patte maladroite J'Ă©cris ton nom Sur le tremplin de ma porte Sur les objets familiers Sur le flot du feu bĂ©ni J'Ă©cris ton nom Sur toute chair accordĂ©e Sur le front de mes amis Sur chaque main qui se tend J'Ă©cris ton nom Sur la vitre des surprises Sur les lĂšvres attendries Bien au-dessus du silence J'Ă©cris ton nom Sur mes refuges dĂ©truits Sur mes phares Ă©croulĂ©s Sur les murs de mon ennui J'Ă©cris ton nom Sur l'absence sans dĂ©sir Sur la solitude nue Sur les marches de la mort J'Ă©cris ton nom Sur la santĂ© revenue Sur le risque disparu Sur l'espoir sans souvenir J'Ă©cris ton nom Et par le pouvoir d'un mot Je recommence ma vie Je suis nĂ© pour te connaĂźtre Pour te nommer LibertĂ©
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Paul Éluard
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rallumant une nouvelle clope. Tu ne m’as pas toujours respectĂ© pourtant
 — Mais non
 mais
 pour
 pourquoi
 vous
 tu
 mais qu’est-ce que je t’ai fait, bon sang ! Vouvoiement, tutoiement, sacrĂ© dilemme dans son crĂąne de piaf. C’est au moins la cinquiĂšme fois qu’il me pose la question et il ne sait toujours pas comment s’y prendre. Finalement, ça m’amuse de le voir jouer les Ă©quilibristes. Moi, je n’hĂ©site pas un seul instant. Tutoiement. C’est bon, ça fait un an que je lui balance du « vous » Ă  toutes les sauces, que je suis Ă  ses petits soins, que dis-je, que je m’agenouille devant lui comme un serf devant son suzerain. Alors maintenant, on arrĂȘte la comĂ©die, c’est fini. On joue d’égal Ă  Ă©gal. Si nous avions Ă©tĂ© deux personnes raisonnables, nous nous serions attablĂ©s autour de son bureau, nous aurions discutĂ© de nos diffĂ©rends et peut-ĂȘtre, je dis bien peut-ĂȘtre, serions-nous arrivĂ©s Ă  un accord. Mais lĂ , au vu des circonstances et de tout ce qui nous sĂ©pare, il n’y a plus de discussion possible. J’ai choisi mon camp. Je serai le dominant et lui le dominĂ©. Les rĂŽles sont donc changĂ©s. — Qu’est-ce que tu m’as fait ? m’indignĂ©-je en recrachant la fumĂ©e de ma tige sur son visage. Non, mais tu te fous de moi ? Ça fait un an que tu me pourris la vie ! Douze mois consĂ©cutifs, bordel de merde ! — Je
 je ne vous ai pas
 je ne t’ai pas pourri la vie ! Jamais ! Vous
 tu
 tu sais que tu vas au-devant de graves ennuis ? Adam a tout entendu et lĂ , il est parti donner l’alerte. Les forces d’intervention vont arriver ici d’une minute Ă  l’autre ! Tu ne sais pas dans quel pĂ©trin tu t’es fourrĂ©, mon pauvre ami. Alors le mieux pour toi, c’est que tu me dĂ©taches de ce fauteuil et que l’on oublie rapidement cette histoire ! La sonnerie du tĂ©lĂ©phone stoppe subitement ses « conseils avisĂ©s ». J’hĂ©site un instant. Je n'ai pas forcĂ©ment envie de dĂ©crocher et Ă  vrai dire, j'ai une vague idĂ©e de la personne qui se trouve derriĂšre le combinĂ©, mais comme je suis de nature curieuse, je dĂ©cide tout de mĂȘme d'en savoir un peu plus. Deux secondes aprĂšs avoir rĂ©pondu « allÎ », j’arrache violemment le fil qui relie le tĂ©lĂ©phone Ă  la prise murale et envoie valdinguer l’appareil Ă  l’autre bout de la piĂšce. Fin de la discussion. — C’est bien ce que je pensais
 un nĂ©gociateur. — Tu aurais dĂ» Ă©couter ce qu’il avait Ă  te dire, reprend l’autre empaffĂ© en me gratifiant d’un sourire qui pue la haine. Maintenant, c’est sĂ»r que tu vas devoir te coltiner le RAID. Et crois-moi, ça va te coĂ»ter cher ! Ils sont sans pitiĂ© avec les preneurs d’otage
 Non vraiment, Adam a fait du bon boulot. Je suis fier de
 Un mollard gros comme une balle de 22 Long Rifle fuse alors sur son visage. Façon de lui signifier qu’il peut d’ores et dĂ©jĂ  la mettre en sourdine. Adam, c’est le veilleur de nuit de la tour. Je ne le connais pas bien. La seule chose que je peux dire sur lui, c’est que je le croise plus souvent que ma femme et mon fils
 À mon grand dĂ©sarroi. Je lui rĂ©torque quand bien mĂȘme : — Ces graves ennuis comme tu dis si bien, je ne les ai eus qu’avec toi ! Alors tu sais, les flics peuvent descendre en rappel par les fenĂȘtres ou balancer des lance-roquettes sur cette tour de merde, ce ne sera que de la roupie de sansonnet Ă  cĂŽtĂ© de ce que j’ai subi ! Tiens, prends ça ! Clac ! Cette baffe est douloureuse. Je le vois Ă  sa grimace. C’est vrai que je ne l’ai pas ratĂ©. Ça fait deux heures que je suis sur lui Ă  viser sa joue rougie par le feu de mes allers-retours, alors forcĂ©ment, Ă  un moment donnĂ© on attrape le coup de main. Je craque mes phalanges pour lui faire comprendre
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Thierry Vernhes (FrĂšres de sang - Nouvelle (French Edition))
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Mais quelle soudaine transformation dans le sombre dĂ©sert de notre civilisation extĂ©nuĂ©e, sitĂŽt que la touche le charme de Dionysos ! Un vent de tempĂȘte s’empare de tout ce qui est mort, pourri, cassĂ©, flĂ©tri, l’enveloppe dans un tourbillon de poussiĂšre rouge et l’emporte dans les airs, tel un vautour. SidĂ©rĂ©s, nous cherchons en vain ce qui vient de disparaitre : car ce qui s’offre maintenant paraĂźt surgir d’un gouffre, tout baignĂ© d’une lumiĂšre d’or, - et si plein et vert, si dĂ©bordant de vie, si tendu d’un incommensurable dĂ©sir
 Au milieu de ce dĂ©ferlement de vie, de souffrance et de joie, se tient la tragĂ©die, Ă©coutant dans une sublime extase le chant lointain et mĂ©lancolique – celui qui raconte les MĂšres de l’ĂȘtre et dit leur noms : illusion, volontĂ©, douleur
 Oui, mes amis, croyez avec moi Ă  la vie dionysiaque et Ă  la renaissance de la tragĂ©die. Le temps de l’homme socratique est passĂ© : couronnez-vous de lierre, prenez le thyrse en main et ne vous Ă©tonnez pas si le tigre et la panthĂšre viennent ramper Ă  vos genoux. Osez maintenant ĂȘtre des hommes tragiques, car vous serez dĂ©livrĂ©s. Accompagnez le cortĂšge de Dionysos depuis l’Indu jusqu’à la GrĂšce ! Armez-vous pour un dur combat mais croyez aux miracles de votre dieu.
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Friedrich Nietzsche
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Un de mes amis m’a averti qu’une bande de chats bizarres trainaient dans les bois, alors j’me suis dit que c’était vous. Mais oĂč sont les autres ? OĂč est-y donc passĂ© l’apprenti maigrichon qui rĂąlait tout le temps ? » « Ici
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Erin Hunter (Outcast (Warriors: Power of Three, #3))
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Ah mes bons amis, si nous avons eu tant de plaisir Ă  commettre nos premiers pĂ©chĂ©s, c’est que nous avions des remords pour les embellir et leur donner du piquant, de la saveur ; tandis que maintenant

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Balzac (Honoré De)
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Ah mes bons amis, si nous avons eu tant de plaisir Ă  commettre nos premiers pĂ©chĂ©s, c’est que nous avions des remords pour les embellir et leur donner du piquant, de la saveur ; tandis que maintenant

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BALZAC (Honoré de).
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Ah mes bons amis, si nous avons eu tant de plaisirs a commettre nos premiers pĂ©chĂ©s, c’est que nous avions des remords pour les embellir et leur donner du piquant, de la saveur ; tandis que maintenant

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BALZAC (Honoré de).
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Le destin des abstractions est de s'accrocher à vous un instant puis de disparaßtre. Seuls les mots qui sont des images demeurent. Le reste est un brin de paille. Pourtant il me fallut des années pour me libérer des érudits, de leur tutelle, de leur sourire supérieur, et revenir à mes amis fidÚles qui savaient qu'un homme n,'est rien d'autre qu'une pelote de faiblesses et de peurs.
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Aharon Appelfeld Appelfeld
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Le des tin des abstractions est de s'accrocher à vous un instant puis de disparaßtre. Seuls les mots qui sont des images demeurent. Le reste est un brin de paille. Pourtant il me fallut des années pour me libérer des érudits, de leur tutelle, de leur sourire supérieur, et revenir à mes amis fidÚles qui savaient qu'un homme n'est rien d'autre qu'une pelote de faiblesses et de peurs.
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Aharon Appelfeld (Tzili: The Story of a Life)
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(...) ces quelques lignes nous livrent peut-ĂȘtre le suprĂȘme message de la philosophie ismaĂ©lienne : " L’Imam a dit : Je suis avec mes amis partout oĂč ils me cherchent, sur la montagne, dans la plaine et dans le dĂ©sert. Celui Ă  qui j'ai rĂ©vĂ©lĂ© mon Essence, c'est-Ă -dire la connaissance mystique de moi-mĂȘme, celui-lĂ  n'a pas besoin d'une proximitĂ© physique. Et c'est cela la Grande RĂ©surrection.
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Henry Corbin (History of Islamic Philosophy)
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Ă  ce propos, cher ami, cela me rappelle qu'il y a dĂ©jĂ  longtemps que nous devrions ĂȘtre brouillĂ©s. Vous avez depassĂ© infiniment le temps maximum que j'octroie Ă  mes amitiĂ©s. Brouillons nous vite. Votre, Marcel Proust (Au bal avec Marcel Proust)
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Marta Bibescu
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Si les BerbĂšres, mes frĂšres, devaient un jour se souvenir de moi au point de vouloir honorer mon nom, je leur demanderais instamment de lui associer celui de Jacques BĂ©net, car sans l’aide de ce grand ami des BerbĂšres, mon action en faveur de notre identitĂ© n’aurait peut-ĂȘtre pas connu le succĂšs qui est le sien. Ce serait donc faire preuve de justice que de dire : Mohand Arab-Jacques BĂ©net comme on dit Erckmann-Chatrian.
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Mohand Aarav Bessaoud (Des Petites Gens pour une grande cause - L'histoire de l'Académie berbÚre)
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Deixar entrar alguém na nossa vida é deitar abaixo as paredes que construímos para nos protegermos, não ficando à espera que o outro as derrube!
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Marc Levy (Mes amis, mes amours)
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Mes amis, retenez ceci, il n’y a ni mauvaises herbes ni mauvais hommes. Il n’y a que de mauvais cultivateurs.
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Victor Hugo
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Est-ce donc si difficile de se comprendre sur la terre ? ... Je me demande parfois si je ne suis pas fou. J’avais tout pour ĂȘtre heureux et il fallait que des rĂ©flexions idiotes vinssent me troubler.
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Emmanuel Bove (Mes Amis (French Edition))
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Je suis membre des illuminati depuis 5 ans maintenant, je n'ai tuĂ© personne ni sacrifiĂ© personne mais les gens continuent de dire ce qu'ils ne savent pas sur les illuminati, les illuminati ont Ă©tĂ© une bĂ©nĂ©diction pour moi et ma famille, depuis que Lord Edmundo a fait moi un membre des illuminati je ne l'ai pas regrettĂ© un jour, j'ai Ă©tĂ© une bĂ©nĂ©diction pour mes amis de la famille et beaucoup de gens, les illuminati vous bĂ©nissent avec le pouvoir de la richesse et la renommĂ©e, ils vous apprennent comment aimer et aider les gens, je avoir de l'aide pour construire des orphelinats Ă  la maison, pourvoir aux besoins, si vous lisez ceci, vous avez de la chance, vous pouvez toujours ĂȘtre membre si vous choisissez de contacter Lord Edmundo sur le numĂ©ro WhatsApp ou appelez le +2348159768201 S'il a acceptĂ© de vous aider Ă  devenir membre heureux et reconnaissant et suivez le processus, et vous serez heureux de lire ce commentaire ou d'envoyer un e-mail direct au temple illuminati worldunitedpowersociety@gmail.com bĂ©nisse ceux qui sont sages et obĂ©issent aux lois Monsieur Jordan
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Monsieur Jordan
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Áron JĂłzsef m'engendra Áron JĂłzsef m'engendra maĂźtre savonnier qui dĂ©jĂ  sur le Grand OcĂ©an fauche les blĂ©s odorants. Borcsa PƑcze m'a enfantĂ© que, fĂ©roces, ont dĂ©vorĂ©e aux entrailles et au ventre, les brosses aux mille pattes lavantes. J'Ă©tais amoureux de Luca Luca ne l'Ă©tait pas de moi. Mes meubles: des ombres. Mes amis: zĂ©ro, leur nombre. Je ne peux plus avoir d'ennui, Mon Ăąme les a tous absorbĂ©s – Et Ă  tout jamais, je vis À l'abandon, hĂ©bĂ©tĂ©. (p. 20)
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Attila JĂłzsef (Ni pĂšre ni mĂšre)
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Confession Je me rappelle les gros godillots lourds avec lesquels j'ai fait les premiers pas dans la vie, Les godillots que je chaussais Ă  quatorze ans Et avec lesquels je descendais au port aux grands bateaux, PiĂ©tinant la boue et la neige, Ă©vitant de marcher dans les caillots de sang. Je portais alors une capote noire de marin, qui sentait l'Ă©tuve, Et les godillots Ă©taient grands et lourds pour mes pieds de quatorze ans, Je marchais pĂ©niblement avec eux dans les rues sales du port, Entre des marins, des porteurs et des prostituĂ©es. J'Ă©tais un grand gars, maigre et timide, qui pouvait faire rire bien des gens, Et ils en riaient. Que serais-je devenu si je n'avais pas eu les godillots ? Ils m'aidaient Ă  ne pas pleurer, Ă  ne pas trĂ©bucher de timiditĂ©, Me donnant un Ă©norme et douloureux Ă©quilibre. Ils Ă©taient gros et lourds et me tenaient les pieds sur la terre, Ils Ă©taient mes amis et mes alliĂ©s et mes anges gardiens, Avec eux je faisais mes premiers pas dans la vie. Dans la capote noire de marin, qui sentait l'Ă©tuve, Avec eux je marchais dans les rues sales du port, RĂȘvant d'Ă©craser son mes pas toute la laideur du monde. (traduit du roumain par Ileana Vulpescu)
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Geo Bogza
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Eugen Ionescu, de mĂȘme que tous les intellectuels roumains de l'entre-deux-guerres, cultive les auteurs français faute de pouvoir continuer Ă  les Ă©tudier Ă  l'ombre de la Sorbonne et du Palais-Royal, car les conditions de change trĂšs sĂ©vĂšres interdisent pour la majoritĂ© d'entre eux des voyages Ă  l'Ă©tranger. Le retour au pays de ceux qui ont la chance d'Ă©tudier Ă  Paris est le plus souvent amer. « Un jour il a fallu prendre le train pour la Roumanie et ĂȘtre professeur dans une ville de province dĂ©nuĂ©e de tout charme – se plaint Anton Holban, ami d'Eugen Ionescu, qui enseigne le français dans un lycĂ©e de Galați. Il a fallu considĂ©rer comme importants les changements politiques de la bourgade, le registre, les notes des Ă©lĂšves. Compter les rĂ©crĂ©ations et rire de tout cƓur aux plaisanteries salĂ©es de mes collĂšgues. » (p. 13)
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Ecaterina Cleynen-Serghiev (La jeunesse littéraire d'EugÚne Ionesco)
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La poĂ©sie est l'Ɠil qui pleure. Elle est l'Ă©paule qui pleure, l'Ɠil de l'Ă©paule qui pleure. Elle est la main qui pleure, l'Ɠil de la main qui pleure. Elle est la plante du pied qui pleure, l'Ɠil du talon qui pleure. Oh vous, mes amis, la poĂ©sie n'est pas une larme elle est le pleure lui-mĂȘme, pleure d'un Ɠil non inventĂ©, larme de l'Ɠil de celui qui devait ĂȘtre beau, larme de celui qui devait ĂȘtre heureux. (La poĂ©sie, trqduction PIerre Drogi)
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Nichita Stănescu
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Dans une carte postale datĂ©e de dĂ©cembre 1923, envoyĂ© depuis TĂ©hĂ©ran Ă  Brancusi, la baronne RenĂ© Irana Frachon, le "modĂšle" de le "Muse endormie" (1909–1910), transmet ses vƓux Ă  tous ceux qui devaient se rĂ©unir Ă  l'atelier du sculpteur: "Bon NoĂ«l, cher amis et mille affectueuses pensĂ©es pour vous et les camarades: Lysica, IrĂšne Germaine Taillefer, Cendrars, LĂ©ger, Cocteau, Milhaud, Poulenc et les gentils et Elessen." Ainsi la prĂ©sence de Lizica CodrĂ©ano dans les milieux artistiques parisiens durant la deuxiĂšme dĂ©cennie du XXe siĂšcle et mes questionnements sur ses crĂ©ations artistiques, sont au fondement de ma recherche sur la personnalitĂ© de cette danseuse, restĂ©e dans l'histoire de la danse moderne Ă  travers quelques images. (p. 16)
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Doina Lemny (Lizica Codreanu. O dansatoare romùncă ßn avangarda pariziană)
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À Ion Ghica, Jassy 2 janvier 1861, Mon cher vieux, Les chasse-neige et les dĂ©gels m’ont retenu jusqu’à ce jour dans cette maudite ville de Jassy qui depuis deux ans prend un caractĂšre de ville de province Ă  faire crisper les sĂ©paratistes. Voici dĂ©jĂ  deux mois que ma valise est faite et que j’attends un caprice favorable du baromĂštre pour me mettre en route, mais pendant que cet instrument fallacieux indique le beau fixe, il pleut, il neige, il vente, il gĂšle, il dĂ©gĂšle, bref il fait un temps ultra. Force m’a Ă©tĂ© donc de m’armer de patience et de fourrure pour attendre un moment plus opportun, car la Galicie m’inspire des terreurs de 1793. J’ai profitĂ© de ce contretemps pour revoir le Prince, avec lequel j’ai longuement parlĂ© de toi. Je ne rapporterai pas tout ce que le Prince m’a dit de flatteur sur ton compte, je crois devoir te faire part de son Ă©tonnement Ă  la vue d’un certain rapprochement qui se serait produit derniĂšrement entre toi et les Bratiano et consorts. Un pareil accouplement est-il possible ? Je dĂ©clare que non, car si l’on a vu s'accoupler des carpes avec des lapins (la chose est encore en doute dans le monde la science) on n'a pas encore vu se produire ce phĂ©nomĂšne monstrueux entre des hommes sensĂ©s comme toi et des sauteurs burlesques comme les Berlikoko et Jean Bratiano. La politique serait-elle donc une entremetteuse aussi adroite ? J’ai appris aussi que notre ami Balaciano serait montĂ© actuellement au plus haut degrĂ© de l’échelle de la colĂšre au sujet de la question hongroise. Voudrait-il par hasard que le Prince se rendĂźt solidaire des mouvements magyars au dĂ©triment probable des intĂ©rĂȘts roumains de la Transylvaine ? Le Prince n’est pas le geĂŽlier de l’Autriche et certainement son gouvernement ne commettra jamais l’infamie de rendre les Ă©migrĂ©s hongrois aux autoritĂ©s autrichiennes. Mais est-ce Ă  dire pour cela qu’il jette son va-tout en l’air, au risque de compromettre la situation politique du pays ? Quoiqu’il en soit Balaciano peut compter que rien ne sera entrepris contre l'honneur et les vĂ©ritables intĂ©rĂȘts des PrincipautĂ©s. Il rĂ©pondra Ă  cela des choses spirituelles, tant mieux pour lui, plus il Ă©vacuera de l’esprit, et plus il sera soulagĂ© ! J’ai envoyĂ©, comme tu sais, plusieurs piĂšces de thĂ©Ăątre Ă  Millo. Qu’en a-t-il fait ? A-t-il l'intention de les monter ? Fais-moi le plaisir de lui demander de me rĂ©pondre de suite pour que ta lettre me trouve encore Ă  Jassy. Envoie-moi aussi par la premiĂšre occasion un numĂ©ro de « Păcală » oĂč se trouve insĂ©rĂ©e « La Complainte du conservateur ». Adieu mon cher vieux je t’embrasse et te prie de prĂ©senter mes amitiĂ©s Ă  Madame Ghica ainsi qu’à tous nos amis et connaissances. Tout Ă  toi, V. Alecsandri.
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Vasile Alecsandri (Opere, IX)
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O, puissent voir votre beautĂ© sacrĂ©e Tant d’amis, sourds Ă  mes adieux! Qu’ils meurent pleins de jours, que leur mort soit pleurĂ©e, Qu’un ami leur ferme les yeux!
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Fyodor Dostoevsky (The Idiot (AmazonClassics Edition))
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Je pars de chez mon amie et je cours te rejoindre au bout de mes larmes, Ă©puisĂ©e et tordue
 parce que j’ai cru qu’on s’était perdus.
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GeneviÚve Morin (Traité de paix pour les femmes aliens (French Edition))
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- Mais moi, je voyais d'abord mes amis. Ils Ă©taient mes ƓillĂšres, ou, si tu prĂ©fĂšres, ils Ă©taient les arbres qui me cachaient la forĂȘt. = Et pour toi, c'Ă©tait une bonne chose? - Oui, c'Ă©tait une excellente chose. Il faut cacher la forĂȘt. Et il faut porter des ƓillĂšres. = C'est Ă  ça que servent les amis? - Oui, je le crois. Tes amis servent Ă  te prĂ©server tes illusions le plus longtemps possible. = Mais tu finis quand mĂȘme par les perdre, tes illusions. - Bien sĂ»r, avec le temps, tu finis par les perdre. Mais il vaut mieux que c'a n'arrive pas trop tĂŽt. Sinon, tu perds aussi le courage de vivre.
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Amine Maalouf
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En attendant, bien des hommes restent des « menhirs ». Et le plus triste est peut-ĂȘtre que nous en arrivons Ă  Ă©rotiser leur froideur et leur mutisme, Ă  y voir du mystĂšre, de la profondeur, un trait viril et attirant. C'est ce qu'une de mes amies et moi avons baptisĂ© l'« effet Don Draper ». Au cours d'une conversation, nous avions essayĂ© de cerner ce qui rendait le hĂ©ros de la sĂ©rie Mad Men aussi sĂ©duisant, et nous Ă©tions arrivĂ©es Ă  cette conclusion : l'attitude de ces hommes est si frustrante que la moindre ouverture de leur part, le moindre Ă©change authentique, si timide et Ă©phĂ©mĂšre soit-il, sont vĂ©cus comme une Ă©piphanie bouleversante. Le gars vous grommelle trois mots un peu personnels et vous vous convulsez d'Ă©motion sur la moquette, foudroyĂ©e par cet instant de communion sublime. (p. 203)
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Mona Chollet (Réinventer l'amour: Comment le patriarcat sabote les relations hétérosexuelles)
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Je buvais à pleins verres les étoiles" (Mes amis m'ont enfin avoué leur mépris)
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Guillaume Apollinaire (Alcools)
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mes amies et de toujours les considérer comme les personnes les plus importantes dans ma vie.
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Catherine Francoeur (Tu peux pas comprendre (Dans la tĂȘte d'Anna, #1))
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Le sentiment de mal-ĂȘtre n'est pas arrivĂ© du jour au lendemain. Mon dĂ©sir de solitude et d'isolement a poussĂ© tranquillement. L'impression de vide est devenue une habitude, les larmes incontrĂŽlables, une routine. C'est insupportable quand je vois mes amis. Ceux qui m'aiment.
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Marie-Noelle HĂ©bert (La grosse laide)
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Je ne sais pas ce qu'il y avait chez elle, mais Georgie m'avait toujours fait cet effet-la. Elle brisait mes défenses, et mes pensées se déversaient dans toute leur brutalité, leur laideur et leurs couleurs criantes de vérité.
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Amy Harmon (The Law of Moses (The Law of Moses, #1))