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L'étonnant, dans ces conditions, ce n'est pas que cet alphabet ait disparu, c'est qu'il se soit, chez les Touaregs, maintenu jusqu'à nos jours, qu'il ait pu poursuivre pendant si longtemps son existence précaire, objet de luxe sans vraie utilité sociale, étrange survivance d'un apport infiniment lointain. Partout ailleurs l'alphabet libyque est tombé est tombé en désuétude, non parce qu'il n'a pu soutenir le choc de l'alphabet latin, mais parce qu'il était celui d'un peuple qui n'en avait pas besoin, n'étant pas socialement apte à posséder une écriture courante. Quand, dans quelques rares régions, ce moment arriva, chez les hérétiques du Djebel Nefousa par exemple, ou dans le Sous, il y avait bien des siècles que les caractères nationaux étaient oubliés : pour écrire les quelques ouvrages qu'ils composèrent dans leur langue, les Berbère empruntèrent l'alphabet arabe.
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