La Vie Est Belle Quotes

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Even artificial flowers have a vase. Life is Beautiful. (MĂȘme les fleurs artificielles Ont un vase. La vie est belle.)
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Charles de Leusse
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Nos cƓurs sont des affamĂ©s. Notre esprit ne connaĂźt pas le repos. La vie est belle Ă  proportion qu'elle est fĂ©roce, comme nos proies.
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Pascal Quignard (Tous les matins du monde)
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Les roses n'ont rien de miĂšvre ou de gentil, elles sont juste vraies. Cruellement vraies. Si leurs pĂ©tales nous montrent que la vie est belle Ă  couper le souffle, leurs Ă©pines nous rappellent qu'elle est dangereuse Ă  en crever. −Marcus
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Victor Dixen (Distortion (Phobos, #2))
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As-tu dĂ©jĂ  Ă©tĂ© amoureux? C'est horrible non? Ca rend si vulnĂ©rable. Ca t'ouvre la poitrine et le coeur en grand et du coup, n'importe qui peut venir te bousiller de l'intĂ©rieur. On se forge des dĂ©fenses, on se fabrique une belle armure pour que rien ne puisse jamais nous atteindre, et voilĂ  qu'un imbĂ©cile, pas bien diffĂ©rent des autres s'immisce dans notre imbĂ©cile de vie... On lui offre un morceau de soi alors que l'autre n'a rien demandĂ©. Il a juste fait un truc dĂ©bile un jour, genre t'embrasser ou te sourire, mais, depuis, ta vie ne t'appartient plus. L'amour te prend en otage. Il s'insinue en toi. Il te dĂ©vore de l'intĂ©rieur et te laisse tout seul Ă  chialer dans le noir, au point qu'un simple phrase comme "je crois qu'on devrait rester amis" te fait l'effet d'un Ă©clat de verre qu'on t'aurait plantĂ© dans le coeur. Ca fait mal. Pas juste dans ton imagination. Pas juste dans ta tĂȘte. C'est une douleur Ă  fendre l'Ăąme, qui s'incruste en toi et te dĂ©chire du dedans. Je hais l'amour.
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Neil Gaiman (The Sandman, Vol. 9: The Kindly Ones)
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Puisque c'est ainsi. Puisque le temps sĂ©pare ceux qui s'aiment et que rien ne dure. Ce que nous vivions lĂ , et nous en Ă©tions conscients tous les quatre, c'Ă©tait un peu de rab. Un sursis, une parenthĂšse, un moment de grĂące. Quelques heures volĂ©es aux autres... Pendant combien de temps aurions-nous l'Ă©nergie de nous arracher ainsi du quotidien pour faire le mur? Combien de permissions la vie nous accorderait-elle encore? Combien de pieds de nez? Combien de petites grattes? Quand allions-nous nous perdre et comment les liens se distendraient-ils? Encore combien d'annĂ©es avant d'ĂȘtre vieux?
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Anna Gavalda (L'ÉchappĂ©e belle)
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Non, reprends-toi ! La vie est belle. Tu as tout ce que tu dĂ©sires. Et tu sais trĂšs bien qu’on est toujours tout seul. Dans les moments vraiment flippants de l’existence, on est tout seul. On est tout seul quand l’amour s’en va, tout seul quand les flics dĂ©barquent au petit matin, tout seul face au mĂ©decin qui nous annonce un cancer, tout seul quand on crĂšve

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Guillaume Musso (Je reviens te chercher)
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She brought forth a piece of wood into which she had burned a French saying which our friend Franz had used to cheer us, in Osterburg: La vie est belle, et elle commence demain. “Life is beautiful, and it begins tomorrow.
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Edith Hahn Beer (The Nazi Officer's Wife: How One Jewish Woman Survived The Holocaust)
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‱ Mais c’est magnifique de souffrir quand on est en bonne santĂ©. C’est un privilĂšge ! Il n’ya que les morts qui ne souffrent plus ! RĂ©jouis-toi, ma belle ! Va, cours, vole, espĂšre, plante-toi, saigne ou festoie, mais vis ! Vis un peu !
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Anna Gavalda (La Vie en mieux)
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Oh! je voudrais tant que tu te souviennes Des jours heureux oĂč nous Ă©tions amis En ce temps-lĂ  la vie Ă©tait plus belle Et le soleil plus brĂ»lant qu'aujourd'hui. Les feuilles mortes se ramassent Ă  la pelle Tu vois, je n'ai pas oubliĂ© Les feuilles mortes se ramassent Ă  la pelle Les souvenirs et les regrets aussi. Et le vent du Nord les emporte, Dans la nuit froide de l'oubli. Tu vois je n'ai pas oubliĂ©, La chanson que tu me chantais... Les feuilles mortes se ramassent Ă  la pelle Les souvenirs et les regrets aussi, Mais mon amour silencieux et fidĂšle Sourit toujours et remercie la vie. Je t'aimais tant, tu Ă©tais si jolie, Comment veux-tu que je t'oublie? En ce temps-lĂ  la vie Ă©tait plus belle Et le soleil plus brĂ»lant qu'aujourd'hui. Tu Ă©tais ma plus douce amie Mais je n'ai que faire des regrets. Et la chanson que tu chantais, Toujours, toujours je l'entendrai. C'est une chanson qui nous ressemble, Toi tu m'aimais, moi je t'aimais Et nous vivions, tous deux ensemble, Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais. Mais la vie sĂ©pare ceux qui s'aiment, Tout doucement, sans faire de bruit Et la mer efface sur le sable Les pas des amants dĂ©sunis. C'est une chanson qui nous ressemble, Toi tu m'aimais et je t'aimais Et nous vivions tous deux ensemble, Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais. Mais la vie sĂ©pare ceux qui s'aiment, Tout doucement, sans faire de bruit Et la mer efface sur le sable Les pas des amants dĂ©sunis.
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Jacques Prévert
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– Pou’quoi tu es t’iste ? – Parce que ma femme est morte. – Pou’quoi elle est mo’te ? – Euh, parce qu’elle Ă©tait triste. – Alo’s tu vas mou’i’ aussi ? – Je
 non, pas forcĂ©ment ! – Alo’s pou’quoi tu sou’is jamais si tu vas pas mou’i’ ? JĂ©rĂŽme regarde alors l’enfant et lui sourit. C’est parfois si simple, la vie. *** Toutes les plaies cicatrisent, plus ou moins vite, plus ou moins bien, mais la peau se referme. On garde une trace, mais la vie est plus forte. *** Ce n'est pas la vie qui est belle, c'est nous qui la voyons belle ou moins belle. *** L'intimitĂ© des gens n'est pas inscrite sur leur visage.
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AgnĂšs Ledig (Juste avant le bonheur)
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Vos larmes sont douces et me touchent. Je vous abandonne parce que je ne songe plus Ă  vos seins dans mes rĂȘves. J'ai vu d'autres visages. Nos cƓurs sont des affamĂ©s. Notre esprit ne connaĂźt pas le repos. La vie est belle Ă  proportion qu'elle est fĂ©roce, comme nos proies.
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Pascal Quignard (Tous les matins du monde - Scénario du film (French Edition))
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Gamberge Tu gamberges. Tu regardes ta vie. Ça ne colle pas. Alors tu dĂ©primes. Combien de vies ratĂ©es pour une vie rĂ©ussie ? C'est quoi, les proportions ? Qu'est-ce que j'ai mal fait pour en arriver lĂ  ? C'est quand, que j'ai merdĂ© ? J'ai encore le temps de me rattraper ? Combien de chances il me reste pour m'en sortir pas trop mal ? Elle peut encore changer, ma vie ? Je ne suis pas fait pour cette vie-lĂ  ? Ça se change, une vie ? Je veux dire, ça se change vraiment ? C'est quoi, le problĂšme ? C'est ma nĂ©vrose ? Comment on fait pour tordre une nĂ©vrose ? J'ai mangĂ© mon pain blanc, alors ? JE l'ai mangĂ© sans m'en rendre compte, c'est ça ? Je vais encore ramer longtemps comme ça ? C'est encore loin, l'AmĂ©rique ? Est-ce qu'un jour moi aussi je mĂąchouillerai un brin d'herbe sous un saule en me disant que la vie est belle ? Qu'elle est sacrement belle ? Faut que j'arrĂȘte de gamberger, c'est pas bon.
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David Thomas (La Patience des buffles sous la pluie)
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Mes amis, j'Ă©cris ce petit mot pour vous dire que je vous aime, que je pars avec la fiertĂ© de vous avoir connus, l'orgueil d'avoir Ă©tĂ© choisi et apprĂ©ciĂ© par vous, et que notre amitiĂ© fut sans doute la plus belle Ɠuvre de ma vie. C'est Ă©trange, l'amitiĂ©. Alors qu'en amour, on parle d'amour, entre vrais amis on ne parle pas d'amitiĂ©. L'amitiĂ©, on la fait sans la nommer ni la commenter. C'est fort et silencieux. C'est pudique. C'est viril. C'est le romantisme des hommes. Elle doit ĂȘtre beaucoup plus profonde et solide que l'amour pour qu'on ne la disperse pas sottement en mots, en dĂ©clarations, en poĂšmes, en lettres. Elle doit ĂȘtre beaucoup plus satisfaisante que le sexe puisqu'elle ne se confond pas avec le plaisir et les dĂ©mangeaisons de peau. En mourant, c'est Ă  ce grand mystĂšre silencieux que je songe et je lui rends hommage. Mes amis, je vous ai vus mal rasĂ©s, crottĂ©s, de mauvaise humeur, en train de vous gratter, de pĂ©ter, de roter, et pourtant je n'ai jamais cessĂ© de vous aimer. J'en aurais sans doute voulu Ă  une femme de m'imposer toutes ses misĂšres, je l'aurais quittĂ©e, insultĂ©e, rĂ©pudiĂ©e. Vous pas. Au contraire. Chaque fois que je vous voyais plus vulnĂ©rables, je vous aimais davantage. C'est injuste n'est-ce pas? L'homme et la femme ne s'aimeront jamais aussi authentiquement que deux amis parce que leur relation est pourrie par la sĂ©duction. Ils jouent un rĂŽle. Pire, ils cherchent chacun le beau rĂŽle. ThĂ©Ăątre. ComĂ©die. Mensonge. Il n'y a pas de sĂ©curitĂ© en l'amour car chacun pense qu'il doit dissimuler, qu'il ne peut ĂȘtre aimĂ© tel qu'il est. Apparence. Fausse façade. Un grand amour, c'est un mensonge rĂ©ussi et constamment renouvelĂ©. Une amitiĂ©, c'est une vĂ©ritĂ© qui s'impose. L'amitiĂ© est nue, l'amour fardĂ©. Mes amis, je vous aime donc tels que vous ĂȘtes.
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Éric-Emmanuel Schmitt (La Part de l'autre)
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Car l'homme ne vit que durant un clignement de paupiĂšres et ensuite c'est la pourriture Ă  jamais, et chaque jour tu fais un pas de plus vers le trou en terre oĂč tu moisiras en grande stupiditĂ© et silence en la seule compagnie de vers blancs et gras comme ceux de la farine et du fromage, et ils s'introduiront dans tous tes orifices pour s'y nourrir.
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Albert Cohen (Belle du Seigneur)
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Je suis la plus belle femme du monde, Arthur. La plus belle femme du monde, et ma vie est la plus merdique du monde.
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Grégoire Delacourt (La premiÚre chose qu'on regarde)
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Les gens tiennent Ă  la vie plus qu’à n’importe quoi, c’est mĂȘme marrant quand on pense Ă  toutes les belles choses qu’il y a dans le monde.
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Romain Gary (La vie devant soi)
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Elle disait aussi que les plus belles choses sont éphémÚres. Elles meurent trop tÎt pour nous rappeler que la vie est courte est précieuse
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Tillie Cole (Mille Baisers pour un garçon)
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Ce qui me dĂ©goĂ»te dans la guerre, c'est son imbĂ©cillitĂ©. J'aime la vie. Je n'aime mĂȘme que la vie. C'est beaucoup, mais je comprends qu'on la sacrifie Ă  une cause juste et belle.
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Jean Giono (Refus d'obéissance)
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Pour que le dĂ©sir se change en acte, pour que la force de l'arbre se fasse branche, pour que la femme devienne mĂšre, il faut un choix. C'est de l'injustice du choix que naĂźt la vie. Car celle-lĂ  aussi, qui Ă©tait belle, mille l'aimaient. et, pour ĂȘtre, elle les a rĂ©duits au dĂ©sespoir. Est toujours injuste ce qui est. Je comprenais que toute crĂ©ation d'abord est cruelle.
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Antoine de Saint-Exupéry (Citadelle)
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La vie est belle, Rune ! J'aimerais que tout le monde s'en rende compte. Pourquoi faut-il frĂŽler la mort pour en prendre conscience ? Pourquoi attendons nous de manquer de temps pour accomplir nos rĂȘves ? Pourquoi ne regarde-t-on pas celui qu'on aime comme si c'Ă©tait la derniĂšre fois qu'on le voyait ? Si c'Ă©tait le cas, notre vie serait tellement plus belle, tellement plus intense.
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Tillie Cole
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Nous avons vécu des moments inoubliables. Charles-Antoine, notre petit trésor, sera toujours présent auprÚs de nous. La vie continue. Elle est belle cette vie. Elle sera bonne pour nous. J'en suis convaincu.
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François Bérubé (La rencontre de notre ange Charles-Antoine)
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Vivons-nous donc, nous autres, pour nous débarrasser de la mort? Non, nous vivons pour la crandre et aussi pour l'aimer, et c'est grùce à elle que ce petit bout de vie, quelquegois, l'espace d'une heure, brûle d'une flamme si belle.
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Hermann Hesse (Steppenwolf)
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La vie - qui sait? - fut dĂ©daignĂ©e peut-ĂȘtre. Un bonheur Ă©tait lĂ  et fut manquĂ©, et cette chose en est issue quand mĂȘme, faite Ă  tout prix et difficile autant que vivre, mais pourtant accomplie et belle comme si l'instant Ă©tait venu de partir et sourire.
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Rainer Maria Rilke (New Poems)
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La vie, la vie la vie n'est pas comme les livres, elle peut ĂȘtre bien belle, mĂȘme et parfois elle n'est pas toute rose, mais changer de couleur ne la rend pas meilleure. Aime-toi comme tu es, aime les autres comme ils sont. En vĂ©ritĂ©, mon si joli garçon, ce pourrait ĂȘtre cela la leçon.
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Philippe Claudel (Le monde sans les enfants et autres histoires)
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Quand on s’attend au pire, le moins pire a une saveur toute particuliĂšre, que vous dĂ©gusterez avec plaisir, mĂȘme si ce n’est pas le meilleur. *** Ce n'est pas la vie qui est belle, c'est nous qui la voyons belle ou moins belle. Ne cherchez pas Ă  atteindre un bonheur parfait, mais contentez vous des petites choses de la vie, qui, mises bout Ă  bout, permettent de tenir la distance
 Les tout petit riens du quotidien, dont on ne se rend mĂȘme plus compte mais qui font que, selon la façon dont on les vit, le moment peut ĂȘtre plaisant et donne envie de sourire. Nous avons tous nos petits riens Ă  nous. Il faut juste en prendre conscience. *** Le silence a cette vertu de laisser parler le regard, miroir de l’ñme. On entend mieux les profondeurs quand on se tait. *** Au temps des sorciĂšres, les larmes d’homme devaient ĂȘtre trĂšs recherchĂ©es. C’est rare comme la bave de crapaud. Ce qu’elles pouvaient en faire, ça, je ne sais pas. Une potion pour rendre plus gentil ? Plus humain ? Moins avare en Ă©motion ? Ou moins poilu ? *** Quand un silence s’installe, on dit qu’un ange passe
 *** Vide. Je me sens vide et Ă©teinte. J’ai l’impression d’ĂȘtre un peu morte, moi aussi. D’ĂȘtre un champ de bataille. Tout a brĂ»lĂ©, le sol est irrĂ©gulier, avec des trous bĂ©ants, des ruines Ă  perte de vue. Le silence aprĂšs l’horreur. Mais pas le calme aprĂšs la tempĂȘte, quand on se sent apaisĂ©. Moi, j’ai l’impression d’avoir sautĂ© sur une mine, d’avoir explosĂ© en mille morceaux, et de ne mĂȘme pas savoir comment je vais faire pour les rassembler, tous ses morceaux, ni si je les retrouverai tous. *** Accordez-vous le droit de vivre votre chagrin. Il y a un temps pour tout. *** Ce n’est pas d’intuition dont est dotĂ© Romain, mais d’attention. *** ÒȘa fait toujours plaisir un cadeau, surtout de la part des gens qu’on aime.
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AgnĂšs Ledig (Juste avant le bonheur)
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-Ce n'est pas votre faute. -JE SAIS. -Mais vous l'autorisez (Silence) Non ? Le matin apporte la dĂ©faite. belle douleur qui dit que j'existe et demain une vie plus Ă©quilibrĂ©e. -Si je suis en colĂšre c'est parce que je comprends, pas le contraire. Je vous ai toujours bien aimĂ© mĂȘme quand je vous dĂ©testais.
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Sarah Kane (4.48 Psychosis)
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-Ce n'est pas votre faute. -JE SAIS. -Mais vous l'autorisez. (Silence) Non ? Le matin apporte la dĂ©faite. belle douleur qui dit que j'existe et demain une vie plus Ă©quilibrĂ©e. -Si je suis en colĂšre c'est parce que je comprends, pas le contraire. Je vous ai toujours bien aimĂ© mĂȘme quand je vous dĂ©testais.
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Sarah Kane (4.48 Psychosis)
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Mes compatriotes et moi qui avons goûté du fruit de l'arbre d'Occident savons trÚs bien que ce fruit a de belles couleurs, qu'il est savoureux et que l'Europe est une admirable partie du monde à visiter. Mais il n'y a en somme que les satisfactions appartenant à la vie de plaisirs, et elles finissent par lasser les plus distraits.
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Tcheng-Ki-Tong (Les Chinois peints par eux-mĂȘmes)
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J'ai ri. Il a secouĂ© la tĂȘte et m'a regardĂ©e. - Quoi ? Ai-je demandĂ©. - Rien, a t-il rĂ©pondu. - Pourquoi tu me regardes comme ça ? Augustus a eu un petit sourire. - Parce-que tu es belle. J'aime regarder les gens beaux et, depuis un certain temps, j'ai dĂ©cidĂ© de ne me refuser aucun petit plaisir de la vie. D'autant plus que, comme tu l'as dĂ©licieusement fait remarquer, tout ceci tombera dans l'oubli. - Je ne suis pas bel... - Tu es belle comme mille Natalie Portman. Natalie Portman dans V pour Vendetta. (...) - Ah bon ? S'est-il Ă©tonnĂ©. Fille sublime, cheveux courts, dĂ©teste l'autoritĂ© et ne peut s'empĂȘcher de craquer pour le garçon qui ne lui apportera que des ennuies. Ta bio, en somme.
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John Green (The Fault in Our Stars)
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Pour que le dĂ©sir se change en acte, pour que la force de l'arbre se fasse branche, pour que la femme devienne mĂšre, il faut un choix. C'est de l'injustice du choix que naĂźt la vie. Car celle-lĂ  aussi, qui Ă©tait belle, mille l'aimaient. et, pour ĂȘtre, elle les a rĂ©duits au dĂ©sespoir. Est toujours injuste ce qui est. Je comprenais que toute crĂ©ation d'abord est cruelle. (Citadelle, Chapitre XXVIII)
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Antoine de Saint-Exupéry
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J'ai toujours pris un plaisir extrĂȘme Ă  penser, sans trop me soucier du tracĂ© de la frontiĂšre entre l'imagination et la certitude. L'intĂ©rieur de ma tĂȘte comme un bordel dont je serai l'unique client d'un soir, l'habituĂ© occasionnel. Pas si seul, car les pensĂ©es pensionnaires viennent au-devant de mes dĂ©sirs : les nobles, cendrĂ©es et hautaines, les belles, toutes nues mais poudrĂ©es, les ingĂ©nues, les petites, les perverses, les noires, les folles, les honteuses. Et les vulgaires, et les trĂšs vulgaires, champagne, Ă©chancrure et langues qui s'agitent. "Mes pensĂ©es ce sont mes catins", comme c'est exact. Luxure mentale. Dehors, le froid. Et les autres, tous les autres, se tiennent dans ce froid. Proches et lointains. Et je les regarde, jumelles, fenĂȘtres sur cou. Nous communiquons par interphones et rĂ©pondeurs.
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Pierre PĂ©ju (La Vie courante)
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LA ROSE ET LE RESADA Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Tous deux adoraient la belle PrisonniĂšre des soldats Lequel montait Ă  l'Ă©chelle Et lequel guettait en bas Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Qu'importe comment s'appelle Cette clartĂ© sur leur pas Que l'un fut de la chapelle Et l'autre s'y dĂ©robĂąt Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Tous les deux Ă©taient fidĂšles Des lĂšvres du coeur des bras Et tous les deux disaient qu'elle Vive et qui vivra verra Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Quand les blĂ©s sont sous la grĂȘle Fou qui fait le dĂ©licat Fou qui songe Ă  ses querelles Au coeur du commun combat Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Du haut de la citadelle La sentinelle tira Par deux fois et l'un chancelle L'autre tombe qui mourra Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Ils sont en prison Lequel A le plus triste grabat Lequel plus que l'autre gĂšle Lequel prĂ©fĂšre les rats Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Un rebelle est un rebelle Deux sanglots font un seul glas Et quand vient l'aube cruelle Passent de vie Ă  trĂ©pas Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas RĂ©pĂ©tant le nom de celle Qu'aucun des deux ne trompa Et leur sang rouge ruisselle MĂȘme couleur mĂȘme Ă©clat Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Il coule il coule il se mĂȘle À la terre qu'il aima Pour qu'Ă  la saison nouvelle MĂ»risse un raisin muscat Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas L'un court et l'autre a des ailes De Bretagne ou du Jura Et framboise ou mirabelle Le grillon rechantera Dites flĂ»te ou violoncelle Le double amour qui brĂ»la L'alouette et l'hirondelle La rose et le rĂ©sĂ©da
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Louis Aragon
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Patrice a vingt-quatre ans et, la premiĂšre fois que je l’ai vu, il Ă©tait dans son fauteuil inclinĂ© trĂšs en arriĂšre. Il a eu un accident vasculaire cĂ©rĂ©bral. Physiquement, il est incapable du moindre mouvement, des pieds jusqu’à la racine des cheveux. Comme on le dit souvent d’une maniĂšre trĂšs laide, il a l’aspect d’un lĂ©gume : bouche de travers, regard fixe. Tu peux lui parler, le toucher, il reste immobile, sans rĂ©action, comme s’il Ă©tait complĂštement coupĂ© du monde. On appelle ça le locked in syndrome.Quand tu le vois comme ça, tu ne peux qu’imaginer que l’ensemble de son cerveau est dans le mĂȘme Ă©tat. Pourtant il entend, voit et comprend parfaitement tout ce qui se passe autour de lui. On le sait, car il est capable de communiquer Ă  l’aide du seul muscle qui fonctionne encore chez lui : le muscle de la paupiĂšre. Il peut cligner de l’Ɠil. Pour l’aider Ă  s’exprimer, son interlocuteur lui propose oralement des lettres de l’alphabet et, quand la bonne lettre est prononcĂ©e, Patrice cligne de l’Ɠil.  Lorsque j’étais en rĂ©animation, que j’étais complĂštement paralysĂ© et que j’avais des tuyaux plein la bouche, je procĂ©dais de la mĂȘme maniĂšre avec mes proches pour pouvoir communiquer. Nous n’étions pas trĂšs au point et il nous fallait parfois un bon quart d’heure pour dicter trois pauvres mots. Au fil des mois, Patrice et son entourage ont perfectionnĂ© la technique. Une fois, il m’est arrivĂ© d’assister Ă  une discussion entre Patrice et sa mĂšre. C’est trĂšs impressionnant.La mĂšre demande d’abord : « Consonne ? » Patrice acquiesce d’un clignement de paupiĂšre. Elle lui propose diffĂ©rentes consonnes, pas forcĂ©ment dans l’ordre alphabĂ©tique, mais dans l’ordre des consonnes les plus utilisĂ©es. DĂšs qu’elle cite la lettre que veut Patrice, il cligne de l’Ɠil. La mĂšre poursuit avec une voyelle et ainsi de suite. Souvent, au bout de deux ou trois lettres trouvĂ©es, elle anticipe le mot pour gagner du temps. Elle se trompe rarement. Cinq ou six mots sont ainsi trouvĂ©s chaque minute.  C’est avec cette technique que Patrice a Ă©crit un texte, une sorte de longue lettre Ă  tous ceux qui sont amenĂ©s Ă  le croiser. J’ai eu la chance de lire ce texte oĂč il raconte ce qui lui est arrivĂ© et comment il se sent. À cette lecture, j’ai pris une Ă©norme gifle. C’est un texte brillant, Ă©crit dans un français subtil, lĂ©ger malgrĂ© la tragĂ©die du sujet, rempli d’humour et d’autodĂ©rision par rapport Ă  l’état de son auteur. Il explique qu’il y a de la vie autour de lui, mais qu’il y en a aussi en lui. C’est juste la jonction entre les deux mondes qui est un peu compliquĂ©e.Jamais je n’aurais imaginĂ© que ce texte si puissant ait Ă©tĂ© Ă©crit par ce garçon immobile, au regard entiĂšrement vide.  Avec l’expĂ©rience acquise ces derniers mois, je pensais ĂȘtre capable de diagnostiquer l’état des uns et des autres seulement en les croisant ; j’ai reçu une belle leçon grĂące Ă  Patrice.Une leçon de courage d’abord, Ă©tant donnĂ© la vitalitĂ© des propos que j’ai lus dans sa lettre, et, aussi, une leçon sur mes a priori. Plus jamais dorĂ©navant je ne jugerai une personne handicapĂ©e Ă  la vue seule de son physique. C’est jamais inintĂ©ressant de prendre une bonne claque sur ses propres idĂ©es reçues .
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Grand corps malade (Patients)
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Qu'est−ce donc que la vie humaine? O vertu! Ă  quoi m'avez−vous servi? Deux femmes m'ont indignement trompĂ©; la troisiĂšme, qui n'est point coupable, et qui est plus belle que les autres, va mourir! Tout ce que j'ai fait de bien a toujours Ă©tĂ© pour moi une source de malĂ©dictions, et je n'ai Ă©tĂ© Ă©levĂ© au comble de la grandeur que pour tomber dans le plus horrible prĂ©cipice de l'infortune. Si j'eusse Ă©tĂ© mĂ©chant comme tant d'autres, je serais heureux comme eux.
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Voltaire (Zadig, ou la destinĂ©e - Voltaire: Édition illustrĂ©e | conte philosophique | 87 pages Format 15,24 cm x 22,86 cm (French Edition))
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Les passantes : Je veux dĂ©dier ce poĂšme A toutes les femmes qu'on aime Pendant quelques instants secrets A celles qu'on connait Ă  peine Qu'un destin diffĂ©rent entraine Et qu'on ne retrouve jamais ...... A la compagne de voyage Dont les yeux, charmant paysage Font apparaitre court le chemin Qu'on est seul, peut-ĂȘtre Ă  comprendre Et qu'on laisse pourtant descendre Sans avoir effleurĂ© sa main. .... ChĂšres images aperçues EspĂ©rances d'un jour deçues Vous serez dans l'oubli demain Pour peu que le bonheur survienne Il est rare qu'on se souvienne Des Ă©pisodes du chemin. Mais si lon a manquĂ© sa vie On songe avec un peu d'envie A tous ces bonheurs entrevus Aux baisers qu'on n'osa pas prendre Aux coeurs qui doivent vous attendre Aux yeux qu'on n'a jamais revus. Alors aux soirs de lassitude Tout en peuplant sa solitude Des fantĂŽmes du souvenir On pleure les lĂšvres absentes De toutes ces belles passantes Que l'on n'a pas su retenir.
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Antoine Polin
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Et c'est alors que j'ai eu cette autre belle vision, une vision qui me plaisait : la vie ne s'arrĂȘte jamais. On peut lancer du napalm, on peut lancer du sel, on peut tuer tout le monde. Pendant un certain temps, on ne voit rien. Puis, paf ! une petite plante sort de terre, un marchĂ© rĂ©apparaĂźt, deux personnes font l'amour, et la vie reprend son cours, avec cette aviditĂ© de vivre qui fait partie de la vie ! On sentait combien la prĂ©sence de la vie Ă©tait forte, vraiment forte. (p. 193)
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Tiziano Terzani (La fine Ăš il mio inizio)
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Je voudrais bien ĂȘtre mystique ; il doit y avoir de belles voluptĂ©s Ă  croire au paradis, Ă  se noyer dans des flots d'encens, Ă  s'anĂ©antir au pied de la Croix, . . . c'est une belle chose que l'autel couvert de fleurs qui embaument — c'est une belle vie que celle des saints, j'aurais voulu mourir martyr, . . . je comprends bien que les gens qui jeĂ»nent se rĂ©galent de leur faim et jouissent de privations, c'est un sensualisme bien plus fin que l'autre, ce sont les voluptĂ©s, les tressaillements, les bĂ©atitudes du coeur.
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Gustave Flaubert (Souvenirs / Notes et Pensees Intimes)
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La plus intelligente des pensĂ©es, la plus admirable des actions, la plus belle des Ɠuvres d'art sont vouĂ©es Ă  l'insignifiance: elles sont circonstancielles, et sous menace de disparition plus ou moins prochaine. On aurait tort d'y confier la capacitĂ© d'attention dont dispose une vie d'homme: un tel investissement serait exorbitant par rapport Ă  la prĂ©caritĂ© des biens sur lesquels on gagerait son capital. Cet investissement n'a de sens, au grĂ© d'une philosophie informĂ©e de l'insignifiance, que dans la mesure oĂč c'est le bonheur qui est constamment visĂ© Ă  travers la prĂ©caritĂ© de l'oeuvre: ce qui suppose notamment qu'on ne demande pas Ă  la crĂ©ation esthĂ©tique de protĂ©ger du passager et du frivole, mais seulement de tĂ©moigner de quelques instants de bonheur, qui lui tiennent trĂšs suffisamment lieu de raison d'ĂȘtre et de fin.
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ClĂ©ment Rosset (L'anti-nature. ÉlĂ©ments pour une philosophie tragique)
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Esther n'Ă©tait certainement pas bien Ă©duquĂ©e au sens habituel du terme, jamais l'idĂ©e ne lui serait venue de vider un cendrier ou de dĂ©barrasser le relief de ses repas, et c'est sans la moindre gĂȘne qu'elle laissait la lumiĂšre allumĂ©e derriĂšre elle dans les piĂšces qu'elle venait de quitter (il m'est arrivĂ©, suivant pas Ă  pas son parcours dans ma rĂ©sidence de San Jose, d'avoir Ă  actionner dix-sept commutateurs); il n'Ă©tait pas davantage question de lui demander de penser Ă  faire un achat, de ramener d'un magasin oĂč elle se rendait une course non destinĂ©e Ă  son propre usage, ou plus gĂ©nĂ©ralement de rendre un service quelconque. Comme toutes les trĂšs jolies jeunes filles elle n'Ă©tait au fond bonne qu'Ă  baiser, et il aurait Ă©tĂ© stupide de l'employer Ă  autre chose, de la voir autrement que comme un animal de luxe, en tout choyĂ© et gĂ„tĂ©, protĂ©gĂ© de tout souci comme de toute tĂąche ennuyeuse ou pĂ©nible afin de mieux pouvoir se consacrer Ă  son service exclusivement sexuel. Elle n'en Ă©tait pas moins trĂšs loin d'ĂȘtre ce monstre d'arrogance, d'Ă©goĂŻsme absolu et froid, au, pour parler en termes plus baudelairiens, cette infernale petite salope que sont la plupart des trĂšs jolies jeunes filles; il y avait en elle la conscience de la maladie, de la faiblesse et de la mort. Quoique belle, trĂšs belle, infiniment Ă©rotique et dĂ©sirable, Esther n'en Ă©tait pas moins sensible aux infirmitĂ©s animales, parce qu'elle les connaissait ; c'est ce soir-lĂ  que j'en pris conscience, et que je me mis vĂ©ritablement Ă  l'aimer. Le dĂ©sir physique, si violent soit-il, n'avait jamais suffi chez moi Ă  conduire Ă  l'amour, il n'avait pu atteindre ce stade ultime que lorsqu'il s'accompagnait, par une juxtaposition Ă©trange, d'une compassion pour l'ĂȘtre dĂ©sirĂ© ; tout ĂȘtre vivant, Ă©videmment, mĂ©rite la compassion du simple fait qu'il est en vie et se trouve par lĂ -mĂȘme exposĂ© Ă  des souffrances sans nombre, mais face Ă  un ĂȘtre jeune et en pleine santĂ© c'est une considĂ©ration qui paraĂźt bien thĂ©orique. Par sa maladie de reins, par sa faiblesse physique insoupçonnable mais rĂ©elle, Esther pouvait susciter en moi une compassion non feinte, chaque fois que l'envie me prendrait d'Ă©prouver ce sentiment Ă  son Ă©gard. Étant elle-mĂȘme compatissante, ayant mĂȘme des aspirations occasionnelles Ă  la bontĂ©, elle pouvait Ă©galement susciter en moi l'estime, ce qui parachevait l'Ă©difice, car je n'Ă©tais pas un ĂȘtre de passion, pas essentiellement, et si je pouvais dĂ©sirer quelqu'un de parfaitement mĂ©prisable, s'il m'Ă©tait arrivĂ© Ă  plusieurs reprises de baiser des filles dans l'unique but d'assurer mon emprise sur elles et au fond de les dominer, si j'Ă©tais mĂȘme allĂ© jusqu'Ă  utiliser ce peu louable sentiment dans des sketches, jusqu'Ă  manifester une comprĂ©hension troublante pour ces violeurs qui sacrifient leur victime immĂ©diatement aprĂšs avoir disposĂ© de son corps, j'avais par contre toujours eu besoin d'estimer pour aimer, jamais au fond je ne m'Ă©tais senti parfaitement Ă  l'aise dans une relation sexuelle basĂ©e sur la pure attirance Ă©rotique et l'indiffĂ©rence Ă  l'autre, j'avais toujours eu besoin, pour me sentir sexuellement heureux, d'un minimum - Ă  dĂ©faut d'amour - de sympathie, d'estime, de comprĂ©hension mutuelle; l'humanitĂ© non, je n'y avais pas renoncĂ©. (La possibilitĂ© d'une Ăźle, Daniel 1,15)
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Michel Houellebecq
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Vous avez Ă©tĂ© enfant, lecteur, et vous ĂȘtes peut-ĂȘtre assez heureux pour l'ĂȘtre encore. Il n'est pas que vous n'ayez plus d'une fois (et pour mon compte j'y ai passĂ© des journĂ©es entiĂšres, les mieux employĂ©es de ma vie) suivi de broussaille en broussaille, au bord d'une eau vive, par un jour de soleil, quelque belle demoiselle verte ou bleue, brisant son vol Ă  angles brusques et baisant le bout de toutes les branches. Vous vous rappelez avec quelle curiositĂ© amoureuse votre pensĂ©e et votre regard s'attachaient Ă  ce petit tourbillon sifflant et bourdonnant, d'ailes de pourpre et d'azur, au milieu duquel flottait une forme insaisissable voilĂ©e par la rapiditĂ© mĂȘme de son mouvement. L'ĂȘtre aĂ©rien qui se dessinait confusĂ©ment Ă  travers ce frĂ©missement d'ailes vous paraissait chimĂ©rique, imaginaire, impossible Ă  toucher, impossible Ă  voir. Mais lorsque enfin la demoiselle se reposait Ă  la pointe d'un roseau et que vous pouviez examiner, en retenant votre souffle, les longues ailes de gaze, la longue robe d'Ă©mail, les deux globes de cristal, quel Ă©tonnement n'Ă©prouviez-vous pas et quelle peur de voir de nouveau la forme s'en aller en ombre et l'ĂȘtre en chimĂšre ! Rappelez-vous ces impressions, et vous vous rendrez aisĂ©ment compte de ce que ressentait Gringoire en contemplant sous sa forme visible et palpable cette Esmeralda qu'il n'avait entrevue jusque-lĂ  qu'Ă  travers un tourbillon de danse, de chant et de tumulte.
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Victor Hugo (Notre-Dame de ParĂ­s)
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Depuis que j'ai doue ans, et depuis qu'elle est une terreur, la mort est une marotte. J'en ignorais l'existence jusqu'Ă  ce qu'un camarade de classe, le petit BonnecarĂšre, m'envoyĂąt au cinĂ©ma le Styx, oĂč l'on s'asseyait Ă  l'Ă©poque dans des cercueils, voir L'enterrĂ© vivant, un film de Roger Corman tirĂ© d'un conte 'Edgar Allan Poe. La dĂ©couverte de la mort par le truchement de cette vision horrifique d'un homme qui hurle d'impuissance Ă  l'intĂ©rieur de son cercueil devint une source capiteuse de cauchemars. Par la suite, je ne cessai de rechercher les attributs de les plus spectaculaires de la mort, suppliant mon pĂšre de me cĂ©der le crĂąne qui avait accompagnĂ© ses Ă©tudes de mĂ©decine, m'hypnotisant de films d'Ă©pouvante et commençant Ă  Ă©crire, sous le pseudonyme d'Hector Lenoir, un conte qui racontair les affres d'un fantĂŽmr rnchaĂźnĂ© dans les oubliettes du chĂąteau des Hohenzollern, me grisant de lectures macabres jusqu'aux stories sĂ©lectionnĂ©es par Hitschcock, errant dans les cimetiĂšres et Ă©trennant mon premier appareil avec des photographies de tombes d'enants, me dĂ©plaçant jusqu'Ă  Palerme uniquement pour contempler les momies des Capucins, collectionnant les rapaces empaillĂ©s comme Anthony Perkins dans Psychose, la mort me semblait horriblement belle, fĂ©eriquement atroce, et puis je pris en grippe son bric-Ă -brac, remisai le crĂąne de l'Ă©tudiant de mĂ©decine, fuis les cimetiĂšres comme la peste, j'Ă©tais passĂ© Ă  un autre stade de l'amour de la mort, comme imprĂ©gnĂ© par elle au plus profond je n'avais plus besoin de son dĂ©corum mais d'une intimitĂ© plus grande avec elle, je continuais inlassablement de quĂ©rir son sentiment, le plus prĂ©cieux et le plus haĂŻssable d'entre tous, sa peur et sa convoitise.
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HervĂ© Guibert (À l'ami qui ne m'a pas sauvĂ© la vie)
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Charlotte se trouvait seule ; aucun de ses frĂšres et sƓurs n’était autour d’elle ; elle s’abandonnait Ă  ses rĂ©flexions, qui passaient doucement sa situation en revue. Elle se voyait pour jamais unie Ă  un homme dont elle connaissait l’amour et la fidĂ©litĂ©, Ă  qui elle Ă©tait dĂ©vouĂ©e, dont le calme, la soliditĂ©, semblaient destinĂ©s par le ciel mĂȘme Ă  fonder, pour la vie, le bonheur d’une honnĂȘte femme ; elle sentait ce qu’il serait toujours pour elle et pour sa famille. D’un autre cĂŽtĂ©, Werther lui Ă©tait devenu bien cher ; dĂšs le premier moment oĂč ils avaient appris Ă  se connaĂźtre, la sympathie de leurs caractĂšres s’était rĂ©vĂ©lĂ©e de la maniĂšre la plus heureuse ; leur longue liaison, tant de situations diverses oĂč ils s’étaient trouvĂ©s, avaient fait sur le cƓur de Charlotte une impression ineffaçable. Tous les sentiments, toutes les pensĂ©es qui l’intĂ©ressaient, elle Ă©tait accoutumĂ©e Ă  les partager avec lui, et le dĂ©part de Werther menaçait de faire dans toute son existence un vide, qui ne pourrait plus ĂȘtre comblĂ©. Oh ! si elle avait pu dans ce moment le changer en un frĂšre ! qu’elle se serait trouvĂ©e heureuse !
 Si elle avait osĂ© le marier avec une de ses amies, elle aurait pu espĂ©rer de rĂ©tablir tout Ă  fait la bonne intelligence entre Albert et lui. Elle avait passĂ© en revue toutes ses amies, et trouvait Ă  chacune quelque dĂ©faut ; elle n’en voyait aucune Ă  qui elle eĂ»t donnĂ© Werther volontiers. En faisant toutes’ces rĂ©flexions, elle finit par sentir profondĂ©ment, sans se l’expliquer d’une maniĂšre bien claire, que le secret dĂ©sir, de son cƓur Ă©tait de le garder pour elle, et elle se disait en mĂȘme temps qu’elle ne pouvait, qu’elle ne devait pas le garder ; son Ăąme pure et belle, jusqu’alors si libre et si courageuse, sentit le poids d’une mĂ©lancolie Ă  laquelle est fermĂ©e la perspective du bonheur. Son cƓur Ă©tait oppressĂ©, et un sombre nuage couvrait ses yeux.
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Johann Wolfgang von Goethe (The Sorrows of Young Werther)
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277. Providence personnelle. Il existe un certain point supĂ©rieur de la vie : lorsque nous l’avons atteint, malgrĂ© notre libertĂ© et quoi que nous dĂ©niions au beau chaos de l’existence toute raison prĂ©voyante et toute bontĂ©, nous sommes encore une fois en grand danger de servitude intellectuelle et nous avons Ă  faire nos preuves les plus difficiles. Car c’est maintenant seulement que notre esprit est violemment envahi par l’idĂ©e d’une providence personnelle, une idĂ©e qui a pour elle le meilleur avocat, l’apparence Ă©vidente, maintenant que nous pouvons constater que toutes, toutes choses qui nous frappent, tournent toujours Ă  notre bien. La vie de chaque jour et de chaque heure semble vouloir dĂ©montrer cela toujours Ă  nouveau ; que ce soit n’importe quoi, le beau comme le mauvais temps, la perte d’un ami, une maladie, une calomnie, la non-arrivĂ©e d’une lettre, un pied foulĂ©, un regard jetĂ© dans un magasin, un argument qu’on vous oppose, le fait d’ouvrir un livre, un rĂȘve, une fraude : tout cela nous apparaĂźt, immĂ©diatement, ou peu de temps aprĂšs, comme quelque chose qui « ne pouvait pas manquer », — quelque chose qui est plein de sens et d’une profonde utilitĂ©, prĂ©cisĂ©ment pour nous ! Y a-t-il une plus dangereuse sĂ©duction que de retirer sa foi aux dieux d’Épicure, ces insouciants inconnus, pour croire Ă  une divinitĂ© quelconque, soucieuse et mesquine, qui connaĂźt personnellement chaque petit cheveu sur notre tĂȘte et que les services les plus dĂ©testables ne dĂ©goĂ»tent point ? Eh bien ! — je veux dire malgrĂ© tout cela, — laissons en repos les dieux et aussi les gĂ©nies serviables, pour nous contenter d’admettre que maintenant notre habiletĂ©, pratique et thĂ©orique, Ă  interprĂ©ter et Ă  arranger les Ă©vĂ©nements atteint son apogĂ©e. Ne pensons pas non plus trop de bien de cette dextĂ©ritĂ© de notre sagesse, si nous sommes parfois surpris de la merveilleuse harmonie que produit le jeu sur notre instrument : une harmonie trop belle pour que nous osions nous l’attribuer Ă  nous-mĂȘmes. En effet, de-ci de-lĂ , il y a quelqu’un qui se joue de nous — le cher hasard : Ă  l’occasion, il nous conduit la main et la providence la plus sage ne saurait imaginer de musique plus belle que celle qui rĂ©ussit alors sous notre folle main.
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Friedrich Nietzsche (Oeuvres complÚtes (24 titres annotés))
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C’est Ă  Ibn ‘Arabi que l’on attribue le rĂŽle le plus Ă©minent dans cette interprĂ©tation de plus en plus approfondie du principe fĂ©minin. Pour lui non seulement la nafs [Ăąme] est fĂ©minine – comme c’est le cas gĂ©nĂ©ralement – mais aussi dhĂąt, « essence divine », de sorte que la fĂ©minitĂ©, dans son Ɠuvre, est la forme sous laquelle Dieu se manifeste le mieux (
) cette phrase savant exprime, en effet, parfaitement le concept d’Ibn ‘Arabi puisqu’il Ă©crit au sujet de sa comprĂ©hension du divin : « Dieu ne peut ĂȘtre envisagĂ© en dehors de la matiĂšre et il est envisagĂ© plus parfaitement en la matiĂšre humaine que dans toute autre et plus parfaitement en la femme qu’en l’homme. Car Il est envisagĂ© soit comme le principe qui agit soit comme le principe qui subit, soit comme les deux Ă  la fois (
) quand Dieu se manifeste sous la forme de la femme Il est celui qui agit grĂące au fait qu’Il domine totalement l’ñme de l’homme et qu’Il l’incite Ă  se donner et Ă  se soumettre entiĂšrement Ă  Lui (
) c’est pourquoi voir Dieu dans la femme signifie Le voir sous ces deux aspects, une telle vision est plus complĂšte que de Le voir sous toute autre forme par laquelle Il se manifeste. » (
) Des auteurs mystiques postĂ©rieurs Ă  Ibn ‘Arabi dĂ©veloppĂšrent ses idĂ©es et reprĂ©sentĂšrent les mystĂšres de la relation physique entre l’homme et la femme par des descriptions tout Ă  fait concrĂštes. L’opuscule du soufi cachemirien Ya’qub Sarfi (mort en 1594), analysĂ© par Sachiko Murata, en est un exemple typique ; il y explique la nĂ©cessitĂ© des ablutions complĂštes aprĂšs l’acte d’amour par l’expĂ©rience « religieuse » de l’amour charnel : au moment de ce plaisir extatique extrĂȘme – le plus fort que l’on puisse imagine et vivre – l’esprit est tant occupĂ© par les manifestations du divin qu’il perd toute relation avec son corps. Par les ablutions, il ramĂšne ce corps devenu quasiment cadavre Ă  la vie normale. (
) On retrouve des considĂ©rations semblables concernant le « mystĂšre du mariage » chez Kasani, un mystique originaire de Farghana (mort en 1543). Eve, n’avait-elle pas Ă©tĂ© crĂ©Ă©e afin que « Adam pĂ»t se reposer auprĂšs d’elle », comme il est dit dans le Coran (sourate 7:189) ? Elle Ă©tait le don divin pour le consoler dans sa solitude, la manifestation de cet ocĂ©an divin qu’il avait quittĂ©. La femme est la plus belle manifestation du divin, tel fut le sentiment d’Ibn ‘Arabi.
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Annemarie Schimmel (My Soul Is a Woman: The Feminine in Islam)
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moi je suis fĂąchĂ© contre notre cercle patriarcal parce qu’il y vient toujours un homme du type le plus insupportable. Vous tous, messieurs, le connaissez trĂšs bien. Son nom est LĂ©gion. C’est un homme qui a bon coeur, et n’a rien qu’un bon coeur. Comme si c’était une chose rare Ă  notre Ă©poque d’avoir bon coeur ; comme si, enfin, on avait besoin d’avoir bon coeur ; cet Ă©ternel bon coeur ! L’homme douĂ© d’une si belle qualitĂ© a l’air, dans la vie, tout Ă  fait sĂ»r que son bon coeur lui suffira pour ĂȘtre toujours content et heureux. Il est si sĂ»r du succĂšs qu’il nĂ©glige tout autre moyen en venant au monde. Par exemple, il ne connaĂźt ni mesure ni retenue. Tout, chez lui, est dĂ©bordant, Ă  coeur ouvert. Cet homme est enclin Ă  vous aimer soudain, Ă  se lier d’amitiĂ©, et il est convaincu qu’aussitĂŽt, rĂ©ciproquement, tous l’aimeront, par ce seul fait qu’il s’est mis Ă  aimer tout le monde. Son bon coeur n’a mĂȘme jamais pensĂ© que c’est peu d’aimer chaudement, qu’il faut possĂ©der l’art de se faire aimer, sans quoi tout est perdu, sans quoi la vie n’est pas la vie, ni pour son coeur aimant ni pour le malheureux que, naĂŻvement, il a choisi comme objet de son attachement profond. Si cet homme se procure un ami, aussitĂŽt celui-ci se transforme pour lui en un meuble d’usage, quelque chose comme un crachoir. Tout ce qu’il a dans le coeur, n’importe quelle saletĂ©, comme dit Gogol, tout s’envole de la langue et tombe dans le coeur de l’ami. L’ami est obligĂ© de tout Ă©couter et de compatir Ă  tout. Si ce monsieur est trompĂ© par sa maĂźtresse, ou s’il perd aux cartes, aussitĂŽt, comme un ours, il fond, sans y ĂȘtre invitĂ©, sur l’ñme de l’ami et y dĂ©verse tous ses soucis. Souvent il ne remarque mĂȘme pas que l’ami lui-mĂȘme a des chagrins par-dessus la tĂȘte : ou ses enfants sont morts, ou un malheur est arrivĂ© Ă  sa femme, ou il est excĂ©dĂ© par ce monsieur au coeur aimant. Enfin on lui fait dĂ©licatement sentir que le temps est splendide et qu’il faut en profiter pour une promenade solitaire. Si cet homme aime une femme, il l’offensera mille fois par son caractĂšre avant que son coeur aimant le remarque, avant de remarquer (si toutefois il en est capable) que cette femme s’étiole de son amour, qu’elle est dĂ©goĂ»tĂ©e d’ĂȘtre avec lui, qu’il empoisonne toute son existence. Oui, c’est seulement dans l’isolement, dans un coin, et surtout dans un groupe que se forme cette belle oeuvre de la nature, ce « spĂ©cimen de notre matiĂšre brute », comme disent les AmĂ©ricains, en qui il n’y a pas une goutte d’art, en qui tout est naturel. Un homme pareil oublie – il ne soupçonne mĂȘme pas –, dans son inconscience totale, que la vie est un art, que vivre c’est faire oeuvre d’art par soi-mĂȘme ; que ce n’est que dans le lien des intĂ©rĂȘts, dans la sympathie pour toute la sociĂ©tĂ© et ses exigences directes, et non dans l’indiffĂ©rence destructrice de la sociĂ©tĂ©, non dans l’isolement, que son capital, son trĂ©sor, son bon coeur, peut se transformer en un vrai diamant taillĂ©.
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Fyodor Dostoevsky
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ROMÉO. — Elle parle : oh, parle encore, ange brillant ! car lĂ  oĂč tu es, au-dessus de ma tĂȘte, tu me parais aussi splendide au sein de cette nuit que l’est un messager ailĂ© du ciel aux-regards Ă©tonnĂ©s des mortels ; lorsque rejetant leurs tĂȘtes en arriĂšre, on ne voit plus que le blanc de leurs yeux, tant leurs prunelles sont dirigĂ©es-en haut pour le contempler, pendant qu’il chevauche sur les nuages Ă  la marche indolente et navigue sur le sein de l’air. JULIETTE. — Ô RomĂ©o, RomĂ©o ! pourquoi es-tu RomĂ©o ? Renie ton pĂšre, ou rejette ton nom ; ou si tu ne veux pas, lie-toi seulement par serment Ă  mon amour, et je ne serai pas plus longtemps une Capulet. ROMÉO, Ă  part. — En entendrai-je davantage, ou rĂ©pondrai-je Ă  ce qu’elle rient de dire JULIETTE. — C’est ton nom seul qui est mon ennemi. AprĂšs tout tu es toi-mĂȘme, et non un Montaigu. Qu’est-ce qu’un Montaigu ? Ce n’est ni une main, ni un pied, ni un bras, ni un, visage, ni toute autre partie du corps appartenant Ă  un homme. Oh ! porte un autre nom ! Qu’y a-t-il dans un nom ? La fleur que nous nommons la rose, sentirait tout aussi bon sous un autre nom ; ainsi RomĂ©o, quand bien mĂȘme il ne serait pas appelĂ© RomĂ©o, n’en garderait pas moins la prĂ©cieuse perfection : qu’il possĂšde. Renonce Ă  ton nom RomĂ©o, et en place de ce nom qui ne fait pas partie de toi, prends-moi toute entiĂšre. ROMÉO. — Je te prends au mot : appelle-moi seulement : ton amour, et je serai rebaptisĂ©, et dĂ©sormais je ne voudrai plus ĂȘtre RomĂ©o. JULIETTE. — Qui es-tu, toi qui, protĂ©gĂ© par la nuit, viens ainsi surprendre les secrets de mon Ăąme ? ROMÉO. — Je ne sais de quel nom me servir pour te dire qui je suis : mon nom, chĂšre sainte, m’est odieux Ă  moi-mĂȘme, parce qu’il t’est ennemi ; s’il Ă©tait Ă©crit, je dĂ©chirerais le mot qu’il forme. JULIETTE. — Mes oreilles n’ont pas encore bu cent paroles de cette voix, et cependant j’en reconnais le son n’es-tu pas RomĂ©o, et un Montaigu ? ROMÉO. — Ni l’un, ni l’autre, belle vierge, si l’un ou l’autre te dĂ©plaĂźt. JULIETTE. — Comment es-tu venu ici, dis-le-moi, et pourquoi ? Les murs du jardin sont Ă©levĂ©s et difficiles Ă  escalader, et considĂ©rant qui tu es, cette place est mortelle pour toi, si quelqu’un de mes parents t’y trouve. ROMÉO. — J’ai franchi ces murailles avec les ailes lĂ©gĂšres de l’amour, car des limites de pierre ne peuvent arrĂȘter l’essor de l’amour ; et quelle chose l’amour peut-il oser qu’il ne puisse aussi exĂ©cuter ? tes parents ne me, sont donc pas un obstacle. JULIETTE. — S’ils te voient, ils t’assassineront. ROMÉO. — HĂ©las ! il y a plus de pĂ©rils, dans tes yeux que dans vingt de leurs Ă©pĂ©es : veuille seulement abaisser un doux regard sĂ»r moi, et je suis cuirassĂ© contre leur inimitiĂ©. JULIETTE. — Je ne voudrais pas, pour le monde entier, qu’ils te vissent ici. ROMÉO. — J’ai le manteau de la nuit pour me dĂ©rober Ă  leur vue et d’ailleurs, Ă  moins que tu ne m’aimes, ils peuvent me trouver, s’ils veulent : mieux vaudrait que leur haine mĂźt fin Ă  ma vie, que si ma mort Ă©tait retardĂ©e, sans que j’eusse ton amour ; JULIETTE. — Quel est celui qui t’a enseignĂ© la direction de cette place ? ROMÉO. — C’est l’Amour, qui m’a excitĂ© Ă  la dĂ©couvrir ; il m’a prĂȘtĂ© ses conseils, et je lui ai prĂȘtĂ© mes yeux. Je ne suis pas pilote ; cependant fusses-tu aussi Ă©loignĂ©e que le vaste rivage baignĂ© par la plus lointaine nier, je m’aventurerais pour une marchandise telle que toi.
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William Shakespeare (Romeo and Juliet)
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JULIETTE.—Oh! manque, mon coeur! Pauvre banqueroutier, manque pour toujours; emprisonnez-vous, mes yeux; ne jetez plus un seul regard sur la libertĂ©. Terre vile, rends-toi Ă  la terre; que tout mouvement s’arrĂȘte, et qu’une mĂȘme biĂšre presse de son poids et RomĂ©o et toi. LA NOURRICE.—O Tybalt, Tybalt! le meilleur ami que j’eusse! O aimable Tybalt, honnĂȘte cavalier, faut-il que j’aie vĂ©cu pour te voir mort! JULIETTE.—Quelle est donc cette tempĂȘte qui souffle ainsi dans les deux sens contraires? RomĂ©o est-il tuĂ©, et Tybalt est-il mort? Mon cousin chĂ©ri et mon Ă©poux plus cher encore? Que la terrible trompette sonne donc le jugement universel. Qui donc est encore en vie, si ces deux-lĂ  sont morts? LA NOURRICE.—Tybalt est mort, et RomĂ©o est banni: RomĂ©o, qui l’a tuĂ©, est banni. JULIETTE.—O Dieu! la main de RomĂ©o a-t-elle versĂ© le sang de Tybalt? LA NOURRICE.—Il l’a fait, il l’a fait! O jour de malheur! il l’a fait! JULIETTE.—O coeur de serpent cachĂ© sous un visage semblable Ă  une fleur! jamais dragon a-t-il choisi un si charmant repaire? Beau tyran, angĂ©lique dĂ©mon, corbeau couvert des plumes d’une colombe, agneau transportĂ© de la rage du loup, mĂ©prisable substance de la plus divine apparence, toi, justement le contraire de ce que tu paraissais Ă  juste titre, damnable saint, traĂźtre plein d’honneur! O nature, qu’allais-tu donc chercher en enfer, lorsque de ce corps charmant, paradis sur la terre, tu fis le berceau de l’ñme d’un dĂ©mon? Jamais livre contenant une aussi infĂąme histoire porta-t-il une si belle couverture? et se peut-il que la trahison habite un si brillant palais? LA NOURRICE.—Il n’y a plus ni sincĂ©ritĂ©, ni foi, ni honneur dans les hommes; tous sont parjures, corrompus, hypocrites. Ah! oĂč est mon valet? Donnez-moi un peu d’aqua vité
.. Tous ces chagrins, tous ces maux, toutes ces peines me vieillissent. Honte soit Ă  RomĂ©o! JULIETTE.—Maudite soit ta langue pour un pareil souhait! Il n’est pas nĂ© pour la honte: la honte rougirait de s’asseoir sur son front; c’est un trĂŽne oĂč on peut couronner l’honneur, unique souverain de la terre entiĂšre. Oh! quelle brutalitĂ© me l’a fait maltraiter ainsi? LA NOURRICE.—Quoi! vous direz du bien de celui qui a tuĂ© votre cousin? JULIETTE.—Eh! dirai-je du mal de celui qui est mon mari? Ah! mon pauvre Ă©poux, quelle langue soignera ton nom, lorsque moi, ta femme depuis trois heures, je l’ai ainsi dĂ©chirĂ©? Mais pourquoi, traĂźtre, as-tu tuĂ© mon cousin? Ah! ce traĂźtre de cousin a voulu tuer mon Ă©poux.—Rentrez, larmes insensĂ©es, rentrez dans votre source; c’est au malheur qu’appartient ce tribut que par mĂ©prise vous offrez Ă  la joie. Mon Ă©poux vit, lui que Tybalt aurait voulu tuer; et Tybalt est mort, lui qui aurait voulu tuer mon Ă©poux. Tout ceci est consolant, pourquoi donc pleurĂ©-je? Ah! c’est qu’il y a lĂ  un mot, plus fatal que la mort de Tybalt, qui m’a assassinĂ©e.—Je voudrais bien l’oublier; mais, ĂŽ ciel! il pĂšse sur ma mĂ©moire comme une offense digne de la damnation sur l’ñme du pĂ©cheur. Tybalt est mort, et RomĂ©o est
.. banni! Ce banni, ce seul mot banni, a tuĂ© pour moi dix mille Tybalt. La mort de Tybalt Ă©tait un assez grand malheur, tout eĂ»t-il fini lĂ ; ou si les cruelles douleurs se plaisent Ă  marcher ensemble, et qu’il faille nĂ©cessairement que d’autres peines les accompagnent, pourquoi, aprĂšs m’avoir dit: «Tybalt est mort,» n’a-t-elle pas continuĂ©: «ton pĂšre aussi, ou ta mĂšre, ou tous les deux?» cela eĂ»t excitĂ© en moi les douleurs ordinaires. Mais par cette arriĂšre-garde qui a suivi la mort de Tybalt, RomĂ©o est banni; par ce seul mot, pĂšre, mĂšre, Tybalt, RomĂ©o, Juliette, tous sont assassinĂ©s, tous morts. RomĂ©o banni! Il n’y a ni fin, ni terme, ni borne, ni mesure dans la mort qu’apporte avec lui ce mot, aucune parole ne peut sonder ce malheur.
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William Shakespeare (Romeo and Juliet)
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Les deux femmes, vĂȘtues de noir, remirent le corps dans le lit de ma sƓur, elles jetĂšrent dessus des fleurs et de l’eau bĂ©nite, puis, lorsque le soleil eut fini de jeter dans l’appartement sa lueur rougeĂątre et terne comme le regard d’un cadavre, quand le jour eut disparu de dessus les vitres, elles allumĂšrent deux petites bougies qui Ă©taient sur la table de nuit, s’agenouillĂšrent et me dirent de prier comme elles. Je priai, oh ! bien fort, le plus qu’il m’était possible ! mais rien
 LĂ©lia ne remuait pas ! Je fus longtemps ainsi agenouillĂ©, la tĂȘte sur les draps du lit froids et humides, je pleurais, mais bas et sans angoisses ; il me semblait qu’en pensant, en pleurant, en me dĂ©chirant l’ñme avec des priĂšres et des vƓux, j’obtiendrais un souffle, un regard, un geste de ce corps aux formes indĂ©cises et dont on ne distinguait rien si ce n’est, Ă  une place, une forme ronde qui devait ĂȘtre La tĂȘte, et plus bas une autre qui semblait ĂȘtre les pieds. Je croyais, moi, pauvre naĂŻf enfant, je croyais que la priĂšre pouvait rendre la vie Ă  un cadavre, tant j’avais de foi et de candeur ! Oh ! on ne sait ce qu’a d’amer et de sombre une nuit ainsi passĂ©e Ă  prier sur un cadavre, Ă  pleurer, Ă  vouloir faire renaĂźtre le nĂ©ant ! On ne sait tout ce qu’il y a de hideux et d’horrible dans une nuit de larmes et de sanglots, Ă  la lueur de deux cierges mortuaires, entourĂ© de deux femmes aux chants monotones, aux larmes vĂ©nales, aux grotesques psalmodies ! On ne sait enfin tout ce que cette scĂšne de dĂ©sespoir et de deuil vous remplit le cƓur : enfant, de tristesse et d’amertume ; jeune homme, de scepticisme ; vieillard, de dĂ©sespoir ! Le jour arriva. Mais quand le jour commença Ă  paraĂźtre, lorsque les deux cierges mortuaires commençaient Ă  mourir aussi, alors ces deux femmes partirent et me laissĂšrent seul. Je courus aprĂšs elles, et me traĂźnant Ă  leurs pieds, m’attachant Ă  leurs vĂȘtements : — Ma sƓur ! leur dis-je, eh bien, ma sƓur ! oui, LĂ©lia ! oĂč est-elle ? Elles me regardĂšrent Ă©tonnĂ©es. — Ma sƓur ! vous m’avez dit de prier, j’ai priĂ© pour qu’elle revienne, vous m’avez trompĂ© ! — Mais c’était pour son Ăąme ! Son Ăąme ? Qu’est-ce que cela signifiait ? On m’avait souvent parlĂ© de Dieu, jamais de l’ñme. Dieu, je comprenais cela au moins, car si l’on m’eĂ»t demandĂ© ce qu’il Ă©tait, eh bien, j’aurais pris La linotte de LĂ©lia, et, lui brisant la tĂȘte entre mes mains, j’aurais dit : « Et moi aussi, je suis Dieu ! » Mais l’ñme ? l’ñme ? qu’est-ce cela ? J’eus la hardiesse de le leur demander, mais elles s’en allĂšrent sans me rĂ©pondre. Son Ăąme ! eh bien, elles m’ont trompĂ©, ces femmes. Pour moi, ce que je voulais, c’était LĂ©lia, LĂ©lia qui jouait avec moi sur le gazon, dans les bois, qui se couchait sur la mousse, qui cueillait des fleurs et puis qui les jetait au vent ; c’était Lelia, ma belle petite sƓur aux grands yeux bleus, LĂ©lia qui m’embrassait le soir aprĂšs sa poupĂ©e, aprĂšs son mouton chĂ©ri, aprĂšs sa linotte. Pauvre sƓur ! c’était toi que je demandais Ă  grands cris, en pleurant, et ces gens barbares et inhumains me rĂ©pondaient : « Non, tu ne la reverras pas, tu as priĂ© non pour elle, mais tu as priĂ© pour son Ăąme ! quelque chose d’inconnu, de vague comme un mot d’une langue Ă©trangĂšre ; tu as priĂ© pour un souffle, pour un mot, pour le nĂ©ant, pour son Ăąme enfin ! » Son Ăąme, son Ăąme, je la mĂ©prise, son Ăąme, je la regrette, je n’y pense plus. Qu’est-ce que ça me fait Ă  moi, son Ăąme ? savez-vous ce que c’est que son Ăąme ? Mais c’est son corps que je veux ! c’est son regard, sa vie, c’est elle enfin ! et vous ne m’avez rien rendu de tout cela. Ces femmes m’ont trompĂ©, eh bien, je les ai maudites. Cette malĂ©diction est retombĂ©e sur moi, philosophe imbĂ©cile qui ne sais pas comprendre un mot sans L’épeler, croire Ă  une Ăąme sans la sentir, et craindre un Dieu dont, semblable au PromĂ©thĂ©e d’Eschyle, je brave les coups et que je mĂ©prise trop pour blasphĂ©mer.
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Gustave Flaubert (La derniÚre heure : Conte philosophique inachevé)
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Elle n’est pas belle la vie?
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Laura Bradbury (My Grape Escape (The Grape Series, #6))
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La vie est belle .....La vie est loca! Sometimes up...Other times down Big smiles....Waterfalls Make the best of it...As no one knows It's up to you how it goes
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Larissa Qat
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Chaque jour, le maĂźtre se contentait de le saluer et commençait son cours. Puis il demeurait invisible le reste de la journĂ©e et restait muet lors du dĂźner. Or, ce matin-lĂ , debout prĂšs de la riviĂšre argentĂ©e, le vieil aveugle lui dit : — Yuko, tu deviendras un poĂšte accompli lorsque, dans ton Ă©criture, tu intĂ©greras les notions de peinture, de calligraphie, de musique et de danse. Et surtout lorsque tu maĂźtriseras l’art du funambule. Yuko se mit Ă  sourire. Le maĂźtre n’avait pas oubliĂ©. — Pourquoi l’art du funambule pourrait-il me servir ? Soseki posa sa main sur l’épaule du jeune homme, comme il l’avait dĂ©jĂ  fait un mois plus tĂŽt. — Pourquoi ? En vĂ©ritĂ©, le poĂšte, le vrai poĂšte, possĂšde l’art du funambule. Écrire, c’est avancer mot Ă  mot sur un fil de beautĂ©, le fil d’un poĂšme, d’une Ɠuvre, d’une histoire couchĂ©e sur un papier de soie. Écrire, c’est avancer pas Ă  pas, page aprĂšs page, sur le chemin du livre. Le plus difficile, ce n’est pas de s’élever du sol et de tenir en Ă©quilibre, aidĂ© du balancier de sa plume, sur le fil du langage. Ce n’est pas non plus d’aller tout droit, en une ligne continue parfois entrecoupĂ©e de vertiges aussi furtifs que la chute d’une virgule, ou que l’obstacle d’un point. Non, le plus difficile, pour le poĂšte, c’est de rester continuellement sur ce fil qu’est l’écriture, de vivre chaque heure de sa vie Ă  hauteur du rĂȘve, de ne jamais redescendre, ne serait-ce qu’un instant, de la corde de son imaginaire. En vĂ©ritĂ©, le plus difficile, c’est de devenir un funambule du verbe. Yuko remercia le maĂźtre de lui enseigner l’art d’une façon si subtile, si belle.
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Maxence Fermine
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La vie qui s’en va en riant / Remplir des entitĂ©s nouvelles, / La vie n’a pas durĂ© longtemps, / La fin de journĂ©e est si belle.
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Michel Houellebecq (ConfiguraciĂłn de la Ășltima orilla)
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You Never Can Tell" It was a teenage wedding, and the old folks wished them well You could see that Pierre did truly love the mademoiselle And now the young monsieur and madame have rung the chapel bell, "C'est la vie", say the old folks, it goes to show you never can tell They furnished off an apartment with a two room Roebuck sale The coolerator was crammed with TV dinners and ginger ale, But when Pierre found work, the little money comin' worked out well "C'est la vie", say the old folks, it goes to show you never can tell They had a hi-fi phono, boy, did they let it blast Seven hundred little records, all rock, rhythm and jazz But when the sun went down, the rapid tempo of the music fell "C'est la vie", say the old folks, it goes to show you never can tell They bought a souped-up jitney, 'twas a cherry red '53, They drove it down New Orleans to celebrate their anniversary It was there that Pierre was married to the lovely mademoiselle "C'est la vie", say the old folks, it goes to show you never can tell
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Chuck Berry
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La femme séduite est "énamourée". Difficile à regarder. C'est comme un animal. J'essaie de séduire. Puis quand c'est fait, je trouve ridicule la personne séduite. Incapable d'en jouir. Je l'ai rendue idiote, la belle affaire. Tour de cartes. Mais je joue avec mes cartes. Quel drÎle de prestidigitateur, qui en veut aux spectateurs de croire, de l'applaudir, qui joue sans jouer, qui souffre de tromper sans tromper. Oui quelle drÎle de vie.
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Georges Perros (Papiers collés)
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Je n'ai jamais été aussi libre, jamais la vie n'a été aussi belle. Je suis un assassin, j'ai l'image la plus basse qui puisse exister dans la société, mais c'est plus facile à supporter que les vingts ans de mensonge d'avant.
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Emmanuel CarrĂšre (The Adversary: A True Story of Monstrous Deception)
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Il trouva ce qu’il allait faire. Il se dirigea vers sa pile de disques et choisit L’Art de la fugue. « Si son gĂ©nie ne me donne pas de courage, autant abandonner tout de suite. » Il resta assis, immobile, Ă©coutant Bach construire un monde, le peupler, l’organiser et finalement le combattre et ĂȘtre dĂ©truit par lui. Lorsque la musique s’arrĂȘta, comme l’homme s’était arrĂȘtĂ© lorsque la mort Ă©tait venue, Doc avait retrouvĂ© son courage. « Bach s’est battu, dit-il, il n’a pas Ă©tĂ© vaincu. S’il avait vĂ©cu, il aurait continuĂ© Ă  se battre. Donnez-moi un peu de temps ! Je veux rĂ©flĂ©chir. Qu’avait donc Bach que je n’aie pas ? N’est-ce pas la vaillance ? Est-ce que la vaillance n’est pas la plus belle qualitĂ© de l’ñme ? » Il s’arrĂȘta et eut soudain l’impression qu’il allait fondre en larmes. « Pourquoi ne l’ai-je pas compris tout de suite ? Moi qui l’admire tant, je ne l’ai pas dĂ©celĂ© quand je l’ai vue. Bach avait son talent, sa famille, ses amis. Chacun a quelque chose. Et Suzy, qu’a-t-elle ? Rien, sinon la vaillance. Elle se bat et elle gagnera. Si elle ne gagne pas, la vie ne vaut pas la peine d’ĂȘtre vĂ©cue. Qu’est-ce que j’entends par gagner ? se demanda Doc. Je sais. Pour gagner, il suffit de ne pas ĂȘtre vaincu." Tendre Jeudi, John Steinbeck.
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John Steinbeck
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Par malheur, ces jeunes gens ne comprennent pas qu’il est souvent bien facile de sacrifier sa vie, tandis que consacrer, par exemple, cinq ou six annĂ©es de sa belle jeunesse Ă  l’étude et Ă  la science – ne fĂ»t-ce que pour dĂ©cupler ses forces afin de servir la vĂ©ritĂ© et d’atteindre le but qu’on s’est assignĂ© – c’est lĂ  un sacrifice qui les dĂ©passe.
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Fyodor Dostoevsky (The brothers Karamazov)
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Mais peu importe pourquoi vous ĂȘtes ainsi. Vous ĂȘtes vous-mĂȘme, unique au monde et parfait dans votre imperfection. Vous avez un magnifque cerveau bouillonnant d’idĂ©es, foisonnant de vie, effervescent de joie et pĂ©tillant d’amour. Alors, elle est pas belle, la vie ?
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Christel Petitcollin (Je pense trop : comment canaliser ce mental envahissant)
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Rompre avec les choses rĂ©elles, Ă©crit Chateaubriand, ce n’est rien. Mais rompre avec les souvenirs !
 Le cƓur se brise Ă  la sĂ©paration des rĂȘves. »
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Jean d'Ormesson (Je dirai malgré tout que cette vie fut belle (French Edition))
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Utiliser son sac avec grace, c'est comme manger avec elegance, marcher avec prestance ou saisir un verre de champagne avec classe. La beaute se definit en general par la sobriete et l'economie des moyens, par l'adaptation des formes a leur fin, des formes simples, pures et primaires. Investir dans un sac de qualite, c'est non seulement se faire plaisir mais aussi se revolter contre la mediocrite et la consommation de masse grandissante qui peu a peu detruisent notre culture, notre civilisation et nos sens. Acheter de la qualite, c'est encourager une autre forme de commerce, respecter ce que nous possedons, vivre avec la lenteur d'un cuir qui se patine et pratiquer la simplicite: ne pas toujours chercher a acquerir plus tout en se contentant de ce que l'on a. Mon conseil est donc celui-ci: ne regardez pas les sacs exposes dans les magasins pour choisir un modele mais ceux portes par les femmes, dans la rue. C'est la meilleure facon de voir comment le cuir se drappe, la forme se bombe, la matiere se patine et s'ils ont, visuellement, une belle architecture une fois portes. L'argent devrait etre utilise pour vivre dans la qualite, y compris la qualite esthetique. Les belles choses apportent une joie durable. Le choix d'un sac pour longtemps ne serait-il pas le besoin d'une certaine forme de stabilite, d'harmonie et de confort dans ses besoins materiels? Affirmer son style, c'est exprimer par ses choix ses gouts et ses valeurs. Les exterioriser ensuite par le bon choix de vetements et de sacs est l'etape suivante. Etre chic, c'est savoir resister a la tentation. Faire des economies ce n'est pas acheter au meilleur prix l'objet convoite, c'est apprendre sereinement a s'en passer. Le voyage est sans doute la meilleure des situations pour apprecier les bienfaits du minimalisme et s'en inspirer pour l'appliquer au quotidien. Le voyage est l'occasion ideale de "refaire son bagage", c'est-a-dire de repenser la facon dont on vit sa vie et de l'ameliorer. On a tout son temps, en voyage, pour penser, reflechir a ce qui fait le "sel de la vie". C'est sur la route qu'on apprend a se passer du superflu: pas de television, de distractions, de consommation et de shopping. La vie est simplifiee au profit de la mobilite. On a egalement plus de temps pour soi-meme et/ou les rencontres. En voyage, on devient, comme le prescrit le zen, prepare a toutes les eventualites de la vie. le voyage est un retour vers l'essentiel. Proverbe tibetain Vivre avec peu est comme une invitation au voyage, a un vol interieur qui libere du reel et du poids de l'existence.
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Dominique Loreau (Mon sac, reflet de mon Ăąme. L'art de choisir, ranger et vider son sac (French Edition))
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Obliger a penser tout seul, voila une definition possible de la culture classique. Une civilisation n'est belle que dans la mesure ou il y a une circulation naturelle entre les oeuvres de ses grands hommes et la vie intime de ses individus et de ses foyers.
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Roland Barthes (ƒuvres complùtes, tome 1. Livres, textes, entretiens, 1942-1961)
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Tetris, c’était Facebook avant l’heure. Une belle maniĂšre pour les papas stressĂ©s d’oublier leurs tracas.
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LĂ©a StrĂ©liski (La vie n’est pas une course)
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La vie est belle, mais elle est vide.
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Antoine Wauters (Mahmoud ou la montée des eaux (French Edition))
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Vu Trop belle pour toi, rien n'est semblable Ă  mon histoire et tout l'est. En sortant, je sais qu'il s'agit de moi, de la vie ordinaire, des rapports contradictoires entre les hommes et les femmes.
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Annie Ernaux (Se perdre (French Edition))
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Quand je marche dans le paysage et que je croise de petites gentianes printaniĂšres, elles ont une force incroyable. Elles sont la premiĂšre annonce du printemps. Ces touches bleues au milieu des herbes jaunies couchĂ©es par la neige, dĂ©sormais fondue ! Il y a de la poĂ©sie dans cette petite gentiane. Elle est la vie, la renaissance de la nature. Quand je peins, je dois retrouver cette sensation, cette jouissance d’ĂȘtre vivant. Mes gentianes doivent contenir cette Ă©vidence, cette intensitĂ© de vie. (p. 153, en marge de son tableau « d’un printemps Ă  l’autre » )
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MBA Besançon (Charles Belle)
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LA MORT DE LA BICHE (MOARTEA CAPRIOAREI) La disette a tuĂ© toute brise de vent. Le soleil s’est fondu et coulĂ© de partout. Le ciel est restĂ© vide et brĂ»lant Les seaux ne tirent des fontaines que de boue. Sur les bois frĂ©quemment feux, toujours feux Dansent sauvages, sataniques jeux. Je poursuis papa en route vers les buttes, Les chardons, les sapins m’écorchent sĂ©chĂ©s. Tous les deux commençons la poursuite des chĂšvres, La chasse d’la famine en montagnes de tout prĂšs. La soif m’accable. Bouillit sur la pierre Le fil d’eau filtrĂ© des ruisseaux. La tempe pĂšse l’épaule, comme si j’erre Une autre planĂšte, immense, Ă©trange, ennuyeux. Nous restons dans l’endroit oĂč encore retentissent Sur cordes de douces ondes, les ruisseaux. Quand la lune s’élĂšve et le soleil se couche Ici viendront Ă  la fil s’abreuver Une par une, les biches. Je dis Ă  papa que j’ai soif. Il me fait signe de m’ taire. Enivrante eau. Comme tu t’agites limpide ! Je suis liĂ© par soif de cette ĂȘtre qui meurt À l’heure fixĂ© par loi et habitude. La vallĂ©e raisonne en bruissements flĂ©tris. Quel affreux crĂ©puscule flotte dans l’univers ! Le sang Ă  l’horizon. Ma poitrine rouge comme si J’ai essuyĂ© mes mains sur mon poitrail. Comme sur autel fougĂšres brĂ»lent en flammes violĂątres Et les Ă©toiles frappĂ©es parmi celles-ci miroitent. HĂ©las ! comme je voudrais que tu ne viennes, ne viens pas Superbe offrande de mon noble bois ! Elle se monta sautant et s’arrĂȘta Scrutant les alentours avec de crainte Ses minces narines faisaient frĂ©mir l’eau Avec les cercles en cuivre errantes. Dans ses yeux moites brillait un certain indĂ©cis Je savais qu’elle aura mal, qu’elle va mourir. Il me semblait revivre un rĂ©cit Avec la biche, jadis une trĂšs belle fille. D’en haut, la pĂąle lumiĂšre, lunaire, Bruinait sur sa fourrure douces fleurs d’cerisier. HĂ©las ! comme je voudrais que pour la premiĂšre fois Le coup d’fusil d’papa va Ă©chouer. Mais les vallĂ©es rĂ©sonnent. Elle tombe Ă  genoux. Elle lĂšve sa tĂȘte, la tourne vers les Ă©toiles La dĂ©vala alors, en dĂ©clenchant sur eaux Fuyards tourbillons de perles noires. Un oiseau bleu bonda dans les rameaux La vie d’la biche vers l’espace attardĂ© Vola trĂšs lentement, en cris, comme en automne oiseaux Quand laissent tranquilles leurs nids tout ravagĂ©s. En chancelant je suis allĂ© pour lui fermer Ses yeux ombreux comme en engoisse veillĂ©s de cornes Silencieux et blanc j’ai tressailli quand l’pĂšre Me dit de tout son cƓur: “VoilĂ  de la viande !” “J’ai soif”, je dis. Papa m’incite Ă  m’abreuver. Enivrante eau, enveloppĂ© en brume ! Je suis liĂ© par soif de cette biche gaspillĂ©e A l’heure fixĂ©e par loi et par coutume
 Mais la loi nous est dĂ©serte, Ă©trangĂšre Quand la vie en nous trĂšs difficile s’anime Coutumes, compassions sont toutes dĂ©sertes Quand mĂȘme ma sƓur malade est une des victimes. La carabine d’ papa n’ Ă©mane que de fumĂ©e HĂ©las ! Sans vent s’empressent les feuillages en foule Papa prĂ©pare un feu tout effrayĂ© HĂ©las ! comme la forĂȘt se dĂ©nature ! De l’herbe, sans adresse, je prends en mains Une mince clochette d’un cliquetis argentin . Papa tire de la broche avec sa main Le cƓur de la chevreuil et ses chauds reins. C’est quoi le cƓur ?
 J’ai faim. Je veux vivre, j’ voudrais
 Toi, pardonne-moi, vierge ! ma biche, ma bien-aimĂ©e
 J’ai sommeil
 Comme il est haut le feu ! Et la forĂȘt sauvage ! Je pleurs. Que pense papa ? Je mange. Je pleurs. Je mange
 1954 (cf. p. 15-18, traduction du roumain par Claudia PINTESCU)
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Nicolae LabiƟ (Poezii (Biblioteca Eminescu) (Romanian Edition))
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Cendrillon Ô mon intime amour, timide Cendrillon Qui chante dans mon Ăąme au cri-cri du grillon, Seule prĂšs du foyer dĂ©sert ! quand par le monde Les passions, tes sƓurs, mĂšnent leur folle ronde, J'entends fluer le bruit tournant de ton fuseau Comme un gazouillement d'onde autour du roseau. Dans l'ombre que ta robe en haillons illumine, Ta quenouille s'appuie au creux de ta poitrine, Tu prends la cendre et l'or Ă©pars dans tes cheveux Pour les mĂȘler au fil de ton travail frileux ; Le froid ne te fait rien ni l'obscure demeure, Car, lorsque le clocher s'Ă©meut et te dit l'heure, Ta marraine la fĂ©e apparaĂźt sur le seuil ; Tu dĂ©pouilles alors tes vĂȘtements de deuil, Et par ton doux dĂ©sir tendrement poursuivie Tu marches dans la fĂȘte et l'ardeur de la Vie. Mignonne ! Il est minuit, de grĂące, hĂąte-toi ! Car il t'attend lĂ -bas, le pĂąle fils du roi, Il s'accoude au balcon de son palais de songe Pour voir venir vers lui le radieux mensonge, Ton char aĂ©rien et tes frĂȘles coursiers, Et, tel un rais de lune au front bleu des glaciers, Le frisson de ta robe oĂč la neige se joue. L'attente de l'aurore attriste un peu ta joue, Et, comme un noble amour qui souffre d'ĂȘtre humain, Ta grĂące sait cacher la crainte du destin. Ô ma Cendrillon, cours vers la fĂȘte rapide, Ris de voir scintiller ta parure Ă©vanide, Et tourne sous les yeux des passions, tes sƓurs ! Toi qui flottes en moi par les soirs oppresseurs, Belle crĂ©ation de mon Ăąme enfantine, Symbole dont le sens Ă  m'enivrer s'obstine, Rien ne t'empĂȘchera d'ĂȘtre reine et d'aimer. Quand les Ă©toiles sont au cĂ©leste verger Comme des fruits pendus Ă  d'invisibles branches, Tu passes dans l'air noir avec des robes blanches.
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Elena Văcărescu (Cßntec Romùnesc)
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Il ne connaissait, il est vrai, que mon talent de salon, les esquisses de la vie quotidienne, les caricatures que l'on faisait circuler avec amusement Ă  l'heure du thĂ©, du temps oĂč nous recevions encore des hĂŽtes, et pas les Ă©tudes travaillĂ©es avec passion que je rĂ©alisais pour moi seul dans ma chambre: les exercices de prĂ©cision comme les dĂ©bordements de mon imagination que je ne montrais Ă  personne, pas mĂȘme Ă  Tania, et qui me donnaient l'espoir que j'arriverais un jour Ă  fixer sur la toile des Ă©tats psychiques, tel un sorcier. Dans sa bontĂ©, mon pĂšre ne pouvait pas savoir — et dans son amour exclusif, presque maniaque pour Tania, il Ă©tait trop indiffĂ©rent Ă  mon Ă©gard pour le deviner — que c'Ă©tait prĂ©cisĂ©ment lui qui stimulait le plus fortement mon talent, son existence de faux-bourdon qui me poussait Ă  prouver Ă  la matriarche de notre maison, sa belle-mĂšre intolĂ©rante et toute sa suite fĂ©minine, que les hommes Ă©taient encore capables de faire autre chose que simplement jouer avec biensĂ©ance, discrĂ©tion et Ă©lĂ©gance, le rĂŽle d'effeuilleur de mĂšres possessives.
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Gregor von Rezzori (Le Cygne)
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Aussi ai-je dĂ©cidĂ© d'emprunter, pour intituler cet ouvrage, une formule utilisĂ©e par AndrĂ© Glucksmann ["La double vie de Chaperon rouge", in "Le Bien et le Mal. Lettres immorales d'Allemagne et de France", Hachette, Paris, 1997] dans un contexte tout Ă  fait diffĂ©rent et l'associer ainsi Ă  la traduction, "lĂ  oĂč tout est pareil et rien n'est semblable" ; mais s'il me fallait la paraphraser, procĂ©dant Ă  une adaptation outrageusement libre, j'aimerais rĂ©cupĂ©rer (en essayant de la traduire) une autre belle formule qui, elle, se rapporte directement Ă  la traduction et qui appartient Ă  Ion Heliade Rădulescu (1802-1872), le premier prĂ©sident de l'AcadĂ©mie roumaine : la traduction ou un "acquis gĂ©nĂ©ral, nuisible Ă  personne". (p. 31, extrait de l'avant-propos)
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Magda Jeanrenaud (La Traduction : lĂ  oĂč tout est pareil et rien n'est semblable)
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Nous pas lire Pour le Proust, Ă  la librairie, te donnent pas de tĂ©lĂ©commande, pas moyen de zapper pour un match de football ou un jeu oĂč on gagne des Volvo. Nous vivons plus longtemps, mais moins scrupuleusement, et en phrases beaucoup plus courtes. Nous voyageons plus vite, plus souvent et plus loin, et rentrons sans souvenirs, mais avec cartes mĂ©moire.. C’est moi avec mon mec. LĂ  c’est mon ex je crois. Et lĂ  tout le monde Ă  poil, donc Ă  la plage, mais oĂč. Sept volumes, pitiĂ©. Y a pas ça en plus court ? Ou alors, encore mieux, en images ? Y avait Ă  la tĂ©lĂ© un truc, Marius, Fanny... Mais ma belle-sƓur me dit que c’est un autre Marcel P. Et d’ailleurs, entre nous, c’est qui, votre Marcel. Il a passĂ© sa vie au lit, Ă  gribouiller. Une feuille aprĂšs l’autre, Ă  pied, clopin-clopant. Et nous , en cinquiĂšme vitesse, touchons du bois, bien portants.
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WisƂawa Szymborska (De La Mort Sans ExagĂ©rer)
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Et cela dure toute la vie : bĂ©bĂ©, enfant, adolescente, lycĂ©enne, Ă©tudiante, salariĂ©e, Ă©pouse, mĂšre de famille, une femme est traitĂ©e comme une femme, jusqu’à ce que le sexe et le genre coĂŻncident parfaitement, selon l’idĂ©al que chaque sociĂ©tĂ© se fixe : serrer les jambes quand on est assise, ne pas parler trop haut, ĂȘtre belle et avoir honte des imperfections de son corps, ne jamais faire le premier pas en amour, brider son ambition professionnelle. À l’issue d’un long enseignement silencieux, les femmes deviennent des crĂ©atures-pour-autrui, oblates empathiques, douloureusement rĂ©flexives, privĂ©es de cette lĂ©gitimitĂ© de naissance que le masculin confĂšre aux hommes. MĂȘme le langage incorpore les apprentissages de genre : aux États-Unis, les femmes ont davantage recours aux protections (I think, sort of, like), aux questions (isn’t it ?) et aux intensifiants (so, really, oh my God), de telle sorte que leur discours apparaĂźt Ă  la fois trivial et dĂ©pourvu d’autoritĂ©.
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Ivan Jablonka (A History of Masculinity)
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Tiens, allons-y pour la septiĂšme raison de trouver que la vie est belle : cuisiner pour des gens qu’on aime en prenant son temps et en Ă©coutant la radio.
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Anne-Laure Bondoux (Et je danse, aussi)
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— Ô Lune Noire, sache que je t’ai attendue. Non, mon attente n’a pas Ă©tĂ© pieuse et bercĂ©e d’une fĂ©licitĂ©e bĂ©ate. Mes espoirs, je les ai conservĂ©s contre moi en affrontant les tempĂȘtes de la nature. Mes craintes, je les ai endossĂ©es avec peine et, souvent, elles m’ont valu d’épouvantables souffrances. Quant Ă  mes croyances, elles chancĂšlent chaque jour, avançant fĂ©brilement sur la crĂȘte d’une montagne acĂ©rĂ©e. Non, belle Lune Noire, je n’ai pas Ă©tĂ© le dĂ©vot infaillible. J’ai encaissĂ© les douleurs et j’en ai souvent questionnĂ© la cause, me demandant si les dieux veillaient vraiment sur l’indigent que je suis... J’ai interrogĂ© l’OcĂ©an CĂ©leste, j’ai invoquĂ© le Grand PĂȘcheur dans les moments de dĂ©tresse, et j’ai remerciĂ© les Constellations Silencieuses lorsque le sort m’était propice. Mais jamais, jamais je n’ai obtenu de rĂ©ponse. Pas un signe. Pas une faveur, pas une mise en garde. Rien ! Alors j’ai continuĂ© Ă  croire et j’ai contemplĂ© chacun de tes croissants. J’ai chĂ©ri chaque pas sous l’éclat argentĂ© de ta lumiĂšre. Mais, peu Ă  peu, je suis forcĂ© d’admettre que mon regard est tombĂ© et que j’ai plus souvent observĂ© mes pieds que ta robe. Nuit aprĂšs nuit, ma foi s’est faite tĂ©nue
 Et je regrette, aujourd’hui, d’avoir parfois pensĂ© que l’interposition ne viendrait pas. Que l’éclipse n’était qu’une fable, qu’un rĂȘve mal placĂ© dans mon esprit puĂ©ril. Un rĂȘve idiot qui avait induit les sages en erreur
 Comme je regrette ! Comme je suis confus et contrit de dĂ©couvrir, Ă  prĂ©sent, que le tort s’était saisi de moi
 La puissance de ton ombre est manifeste : Fe’Rah Grundt ne peut que s’incliner ! Quant Ă  ton aura
 Quelle
 Quelle splendeur ! J’ai devant mes yeux la plus magnifique fantasmagorie qu’il m’ait Ă©tĂ© donnĂ© de voir. C’est tellement plus grandiose que dans mon rĂȘve. Et, plus sublime encore que dans mes tentatives d’imagination Ă©veillĂ©e ! L’éclipse
 L’éclipse est assurĂ©ment le tournant de mon existence, j’en suis convaincu. Car mĂȘme si tu me rĂ©pudies, mĂȘme si tu m’ignores, mĂȘme si tu te contraries de mes paroles et choisis de m’en punir, je serai – Ô superbe Lune Noire – Ă  jamais changĂ©, en mon ĂȘtre tout entier, de t’avoir pu observer. Sur ces paroles fiĂ©vreuses et enflammĂ©es d’un amour sincĂšre dont il s’ignorait capable, Welihann se tait puis pose un genou Ă  terre. Les yeux brillants, il plonge dans la noirceur du cercle magique et cligne le moins possible des paupiĂšres, bien dĂ©cidĂ© Ă  ne pas en perdre la moindre miette. Le spectacle, d’une beautĂ© enivrante, le transporte et ranime toute sa foi. Il se sent transpercĂ© de lĂ©gendes, envahi de gloire, portĂ© en avant par les chants des AncĂȘtres, pĂ©nĂ©trĂ© par les mille gĂ©nĂ©rations l’ayant prĂ©cĂ©dĂ©, ayant foulĂ© ces steppes, ayant grimpĂ© ces concrĂ©tions, s’étant faufilĂ©s entre les prĂ©dĂ©cesseurs de ces arbres
 Il est Welihann, il est les Anciens, il est le PassĂ© et l’Avenir de son peuple. Il convoie en son ĂȘtre la culture d’une tribu et voyage Ă  dos de rĂȘves sur les Ă©paules du monde. Il n’est plus qu’un avec la Nature et devient, loin, au fond de lui, le messager des MĂŒk’Atah. Le pourvoyeur de Vie, façonnĂ© d’Amour et disposĂ© Ă  embrasser la Mort. Il est Welihann, l’enfant au destin diffĂ©rent, l’enfant libre et sans chemin tracĂ©, capable d’ouvrir sous chacun de ses pas, les pages de chapitres interdits, inconnus, impossibles ou dĂ©sirĂ©s. Il est Welihann, l’enfant-homme, l’enfant-frĂšre, le frĂšre-homme que personne n’attend et que tout le monde espĂšre, le prophĂšte malvenu, le maudit habitĂ© par la fortune. Il est Welihann et il sait, Ă  prĂ©sent, combien son destin compte, combien l’éclipse importe. Il est Welihann et il sait que son nom promet et devine que son sort ne sera rien de moins qu’exceptionnel.
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Alexandre Jarry (Sous les constellations silencieuses (Les Apothéoses))
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Ma vie est belle en dépit de la connerie humaine.
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Athésia
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La vie est belle en dépit de la connerie humaine.
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Athésia
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La vie n'est pas belle en soi, pas plus qu'elle n'est aimable en soi. Elle est belle parce que nous savons voir sa beautĂ©. Elle est aimable parce que nous voulons l'aimer. Deux personnes peuvent avoir exactement la mĂȘme existence, faire les mĂȘmes rencontres, vivre les mĂȘmes Ă©vĂšnements. L'une donnera du sens Ă  ce qui lui arrive, aimera la vie et en verra toute la beautĂ©, malgrĂ© la douleur et les obstacles. L'autre peut n'y voir que les difficultĂ©s, ĂȘtre Ă©crasĂ©e par elles, trouver la vie absurde et dĂ©testable. Tout rĂ©side dans notre regard. Tout rĂ©side dans la reprĂ©sentation que nous nous faisons du monde. Tout rĂ©side dans notre libertĂ© Ă  consentir Ă  ce qui est et ou Ă  refuser ce qui est. Tout rĂ©side dans notre dĂ©sir, ou non, de grandir en humanitĂ©, en connaissance et en amour. Si tu as ce dĂ©sir, Hugo, tu sauras utiliser chaque expĂ©rience comme une occasion de t'amĂ©liorer, d'ĂȘtre plus lucide, de quitter tes peurs et d'aimer plus. Et une joie habitera ton Ăąme. Une joie profonde, que rien ni personne ne pourra t'enlever. C'est cette joie qui chante dans mon cƓur depuis si longtemps, malgrĂ© tant d'Ă©preuves et de difficultĂ©s.
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Frédéric Lenoir (La Consolation de l'ange (French Edition))
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Ainsi on peut ĂȘtre belle et seule. Riche et seule. CĂ©lĂšbre et seule. Ainsi on peut ĂȘtre Marilyn Monroe et mourir seule, comme un chien, un dimanche, pour rien. Pour dormir et n'avoir plus Ă  se rĂ©veiller, seule, seule dans son cƓur sinon dans son lit. (...) Marilyn Monroe Ă©tait un produit achevĂ© de la civilisation du bonheur, la nĂŽtre. Il ne lui manquait, pour vivre heureuse, que l'essentiel, c'est-Ă -dire l'envie de vivre. Comment cela vient-il Ă  manquer? C'est trĂšs simple. Un jour, on ne dĂ©sire plus rien. Un jour, on se dĂ©couvre mort Ă  l'intĂ©rieur. Alors, obliger la machine Ă  tourner quand mĂȘme, Ă  manger, Ă  boire, Ă  dormir, devient un effort immense, totalement disproportionnĂ© avec le but Ă  atteindre: demeurer, extĂ©rieurement, en vie.” ― Françoise Giroud, dans l'Express, citĂ©e par sa biographe Laure Adler, dans Françoise, Grasset, 2011.
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Laure Adler cite Françoise Giroud, qui commente dans l'Express la mort de Marilyn Monroe en 1962.
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Ainsi on peut ĂȘtre belle et seule. Ainsi on peut ĂȘtre Marilyn Monroe et mourir seule, comme un chien, un dimanche, pour rien. Pour dormir et n'avoir plus Ă  se rĂ©veiller, seule, seule dans son cƓur sinon dans son lit. (...) Marilyn Monroe Ă©tait un produit achevĂ© de la civilisation du bonheur, la nĂŽtre. Ainsi on peut ĂȘtre belle et seule. Riche et seule. CĂ©lĂšbre et seule. Ainsi on peut ĂȘtre Marilyn Monroe et mourir seule, comme un chien, un dimanche, pour rien. Pour dormir et n'avoir plus Ă  se rĂ©veiller, seule, seule dans son cƓur sinon dans son lit. (...) Marilyn Monroe Ă©tait un produit achevĂ© de la civilisation du bonheur, la nĂŽtre. Il ne lui manquait, pour vivre heureuse, que l'essentiel, c'est-Ă -dire l'envie de vivre. Comment cela vient-il Ă  manquer? C'est trĂšs simple. Un jour, on ne dĂ©sire plus rien. Un jour, on se dĂ©couvre mort Ă  l'intĂ©rieur. Alors, obliger la machine Ă  tourner quand mĂȘme, Ă  manger, Ă  boire, Ă  dormir, devient un effort immense, totalement disproportionnĂ© avec le but Ă  atteindre: demeurer, extĂ©rieurement, en vie.
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Françoise Giroud
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Ainsi on peut ĂȘtre belle et seule. Riche et seule. CĂ©lĂšbre et seule. Ainsi on peut ĂȘtre Marilyn Monroe et mourir seule, comme un chien, un dimanche, pour rien. Pour dormir et n'avoir plus Ă  se rĂ©veiller, seule, seule dans son cƓur sinon dans son lit. (...) Marilyn Monroe Ă©tait un produit achevĂ© de la civilisation du bonheur, la nĂŽtre. Ainsi on peut ĂȘtre belle et seule. Riche et seule. CĂ©lĂšbre et seule. Ainsi on peut ĂȘtre Marilyn Monroe et mourir seule, comme un chien, un dimanche, pour rien. Pour dormir et n'avoir plus Ă  se rĂ©veiller, seule, seule dans son cƓur sinon dans son lit. (...) Marilyn Monroe Ă©tait un produit achevĂ© de la civilisation du bonheur, la nĂŽtre. Il ne lui manquait, pour vivre heureuse, que l'essentiel, c'est-Ă -dire l'envie de vivre. Comment cela vient-il Ă  manquer? C'est trĂšs simple. Un jour, on ne dĂ©sire plus rien. Un jour, on se dĂ©couvre mort Ă  l'intĂ©rieur. Alors, obliger la machine Ă  tourner quand mĂȘme, Ă  manger, Ă  boire, Ă  dormir, devient un effort immense, totalement disproportionnĂ© avec le but Ă  atteindre: demeurer, extĂ©rieurement, en vie.
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Françoise Giroud
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Mais il resterait toujours ceci, qui m'empĂȘcherait d'Ă©crire ma vie, et qui est peut-ĂȘtre la vĂ©ritable raison de mes Ă©checs, c’est que si je disais certaines choses, si je racontais toute la vĂ©ritĂ©, qui n'est pas toujours belle, certains imputeraient mes criminalitĂ©s Ă  tous ceux qui m'aident Ă  porter ma peau. Mais si ce n'est pas pour tout dire, Ă  quoi sert de parler ?
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Simone Schwarz-Bart (Adieu Bogota)
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Pour celui qui a su extraire la quintessence de l’existence, la mort n’est pas une dĂ©chĂ©ance ultime, mais l’achĂšvement serein d’une vie bien vĂ©cue : une belle mort est l’aboutissement d’une belle vie.
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Matthieu Ricard (Plaidoyer pour le bonheur)
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J'ai vécu d'heureuses années sans écrire. Je menais une vie contemplative et solitaire dont le souvenir m'est encore infiniment doux. Alors, comme je n'étudiais rien, j'apprenais beaucoup. En effet, c'est en se promenant qu'on fait les belles découvertes intellectuelles et morales. Au contraire, ce qu'on trouve dans un laboratoire ou dans un cabinet de travail est en général fort peu de chose, et il est à remarquer que les savants de profession sont plus ignorants que la plupart des autres hommes.
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Anatole France (Oeuvres de Anatole France)
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mĂ©rite pas l’amour d’un homme tel que lui. En venant Ă  Londres, il voulait me prouver que j’étais la femme de sa vie. Je lui ai prouvĂ© le contraire. Cette conclusion me fend le cƓur, me tord les boyaux, l’idĂ©e de l’avoir perdu m’est insupportable. Je ne sais pas, je ne sais plus comment vivre sans lui
 Les yeux ruisselants de larmes et mes escarpins Ă  la main, je pĂ©nĂštre dans notre chambre en espĂ©rant y trouver Marcus. Les sons que je perçois une fois la porte fermĂ©e m’indiquent qu’il est lĂ , mais qu’il n’est pas seul. Apparemment, pendant que je foutais en l’air la plus belle histoire de ma vie, lui invitait un homme dans son lit. N’importe oĂč, n’importe quand, mais pas ici, pas maintenant ! Je n’ose pas m’avancer, mais pendant une demi-seconde, j’hĂ©site Ă  interrompre ce qui semble ĂȘtre une partie de jambes en l’air dĂ©mente (et trĂšs vocale). Finalement, je
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Emma Green (Les 100 Facettes de Mr. Diamonds - Volume 11 : Incandescent (French Edition))
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p62 "Les dirigeants avaient vite compris que pour asservir les gens aujourd'hui, il ne fallait plus la force, il fallait crĂ©er le manque et le besoin". p62 "Force, rĂ©pression, ça pas marcher, qu'il disait. Juste crĂ©er plus rĂ©volte. Quand Parti fait taire les gens, eux crier plus fort. Pour contrĂŽler information et peuple, il faut donner trop. Gens pas savoir trier, pas le temps, ni envie, pas possible. Pour contrĂŽler l'individu, il faut faire croire au besoin, mĂȘme quand il n'a pas, surtout quand il n'a pas. On dit besoin d'acheter voiture, pas possible vivre sans. Il voudra voiture plus que bonheur, car voiture devient bonheur. On dit besoin tĂ©lĂ©phone, mais pas un vieux, un neuf, beau, dernier modĂšle. Et on dit bonheur dedans. Lui besoin, pas possible de faire sans. Et comma ça pour tout. Pour manipuler, il faut pas obliger, mais inciter. Et gens stupides qui croient que bonheur est d'avoir, pas ĂȘtre. Français ĂȘtre une belle langue qui a compris, qui dit je suis heureux, pas j'ai heureux. Mais français peuple d'abrutis, ont oubliĂ© leur langue, leur pensĂ©e, trop fiers de leurs droits de l'homme, oubliĂ© ça fragile. Pas vouloir comprendre qu'il existe la dictature du besoin, faux besoin, dictature par argent. Acheter mĂȘme quand pas avoir l'argent, surtout quand pas l'avoir. Stupide. Pendant gens occupĂ©s Ă  acheter pour combler vide, eux perdre libertĂ© de dire non, je veux pas, pas besoin. Eux perdre libertĂ© de chercher vraie vie, vrai bonheur. Et peuple tendre lui-mĂȘme les clĂ©s de la prison oĂč se mettre".
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Isabelle Aupy (L'Homme qui n'aimait plus les chats)