Jeunesse Quotes

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Between love and the automatic garbage chute, young people everywhere have made their choice and prefer the garbage chute. [Entre l'amour et le vide-ordure automatique la jeunesse de tous les pays a fait son choix et préfère le vide-ordure.]
Ivan Chtcheglov
Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage, Traversé çà et là par de brillants de soleils; Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage, Qu'il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils.
Charles Baudelaire (Les Fleurs du Mal)
Je pensais de meme que notre jeunesse etait finie et le bonheur manqué. I thought too that our youth was over and we had failed to find happiness.
Alain-Fournier (Le Grand Meaulnes)
La jeunesse vraie, la seule, c'est d'aimer tout le monde sans distinction, cela seulement est vrai, cela seulement est jeune et nouveau.
Louis-Ferdinand Céline (Voyage Au Bout De La Nuit)
Tu es comme tous les jeunes gens, tu attends le grand amour et la vraie philosophie. Au singulier. Rien qu'au singulier. C'est cela le travers de la jeunesse : le singulier.
Éric-Emmanuel Schmitt (Le Libertin)
Quand on aime vraiment quelqu'un, il faut accepter sa part de mystère... et c'est pour ça qu'on l'aime...
Patrick Modiano (Dans le café de la jeunesse perdue)
La jeunesse est le temps d'étudier la sagesse; la vieillesse est le temps de la pratiquer.
Jean-Jacques Rousseau (rêveries du promeneur solitaire, Les (French Edition))
For me the autumn has never been a sad season. The dead leaves and the increasingly shorter days have never suggested the end of anything, but rather an expectation of the future. In paris, there is an electricity in the air in october evenings at nightfall. Even when it is raining. i do not feel low at that hour of the day, nor do i have the sense of time flying by. i have the impression that everything is possible. the year begins in the month of october.
Patrick Modiano (Dans le café de la jeunesse perdue)
Il ne sert à rien de regretter sa jeunesse, Ni de maudire la vieillesse, Ni d'avoir peur de la mort, Ta vie, c'est la journée que tu es en train de vivre, Rien d'autre. Alors divertis-toi, sois heureux, Et sois prêt à partir. (p.424)
Amin Maalouf (Orígenes)
A la moitié du chemin de la vraie vie, nous étions environnés d'une sombre mélancolie, qu'ont exprimée tant de mots railleurs et tristes, dans le café de la jeunesse perdue.
Guy Debord
The tragedy of life is that it gives us wisdom only when it has stolen youth. Si jeunesse savait, et vieillesse pouvait!—“If youth knew how, and old age could!
Will Durant (Fallen Leaves: Last Words on Life, Love, War, and God)
Oisive jeunesse À tout asservie, Par délicatesse J'ai perdu ma vie.
Arthur Rimbaud
Car tout bourgeois, dans l'échauffement de sa jeunesse, ne fût-ce qu'un jour, une minute, s'est cru capable d'immenses passions, de hautes entreprises. Le plus médiocre libertin. a rêvé des sultanes ; chaque notaire porte en soi les débris d'un poète.
Gustave Flaubert
Devenir adulte est toujours une infidélité qu’on fait à nos tendres années. Mais là réside toute la beauté de l’enfance : elle existe pour être trahie, et cette trahison est la naissance de la nostalgie, le seul sentiment qui permette, un jour peut-être, à l’extrémité de la vie, de retrouver la pureté de jeunesse.
Mohamed Mbougar Sarr (La Plus Secrète Mémoire des hommes)
Voyager, c'est, de même qu'étudier, faire un long bail avec la jeunesse. Il n'existe pas, je crois, de plus efficace fontaine de jouvence que ces deux choses: voyage et activité intellectuelle.
Alexandra David-Néel
Ce fut le temps d'un battement de paupière et elle me regarda sans me voir, et ce fut la gloire et le printemps et le soleil et la mer tiède et sa transparence près du rivage et ma jeunesse revenue, et le monde était né.
Albert Cohen (Belle du Seigneur)
Etre homme, c'est précisément être responsable. C'est connaître la honte en face d'une misère qui ne semblait pas dépendre de soi. C'est être fier d'une victoire que les camarades ont remportée. C'est sentir, en posant sa pierre, que l'on contribue à batir le monde. On veut confondre de tels hommes avec les toréadors ou les joueurs. On vante leur mépris de la mort. Mais je me moque bien du mépris de la mort. S'il ne tire pas ses racines d'une responsabilité accceptée, il n'est que signe de pauvreté ou d'excès de jeunesse. (Terre des Hommes, ch. II)
Antoine de Saint-Exupéry
Dans cette vie qui vous apparaît quelquefois comme un grand terrain vague sans poteau indicateur, au milieu de toutes les lignes de fuite et les horizons perdus, on aimerait trouver des points de repère, dresser une sorte de cadastre pour n'avoir plus l'impression de naviguer au hasard. Alors, on tisse des liens, on essaye de rendre plus stables des rencontres hasardeuses.
Patrick Modiano (Dans le café de la jeunesse perdue)
J'ai toujours cru que certains endroits sont des aimants et que vous êtes attirés vers eux si vous marchez dans leurs parages.
Patrick Modiano (Dans le café de la jeunesse perdue)
Des fois, je donnerais ma main à couper pour devenir tout de suite un homme et d'autres fois il me semble que je ne voudrais pas survivre à ma jeunesse.
Jean-Paul Sartre (Les Mains sales)
Calvitie. Toujours précoce, est causée par des excès de jeunesse ou la conception de grandes pensées.
Gustave Flaubert (Le dictionnaire des idées reçues (French Edition))
Vous vous fermez toute carrière. Un pas de plus et vous ne pourrez plus quitter la route où vous êtes, et vous aurez, toute votre vie, le remords de votre jeunesse. Partez,
Alexandre Dumas fils (La dame aux camélias)
The work trains the youth. I have a start of old age ... (Le travail forme la jeunesse. - J'ai un début de vieillesse ...)
Charles de Leusse
La Beauté finit en Laideur, le destin de la Jeunesse est d'être Flétrie, la Vie n'est qu'un lent Pourrissement, nous Mourons chaque Jour.
Frédéric Beigbeder (L'amour dure trois ans (Marc Marronnier, #3))
Ce n'est jamais bon signe lorsque la jeunesse s'enfuit.
Wajdi Mouawad (Incendies)
Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait - Estienne; C'est de quoi j'ai le plus de peur que la peur - Montaigne; (...) L'histoire, cette vieille dame exaltée et menteuse - de Maupassant.
Margaret Atwood (The Blind Assassin)
(...) comme si la jeunesse n'était en rien une données biologique, une simple question d'âge ou de moment de la vie, mais plutôt une sorte de privilège réservé à ceux qui peuvent - de par leur situation - jouir de toutes ces expériences, de tous ces affects que l'on regroupe sous le nom d'adolescence.
Édouard Louis (En finir avec Eddy Bellegueule)
J'ai dix-sept ans. Je ne sais pas que je n'aurai plus jamais dix-sept ans, je ne sais pas que la jeunesse, ça ne dure pas, que ça n'est qu'un instant, que ça disparaît et quand on s'en rend compte il est trop tard, c'est fini, elle s'est volatilisée, on l'a perdue, certains autour de moi le pressentent et le disent pourtant, les adultes le répètent, mais je ne les écoute pas, leurs paroles roulent sur moi, ne s'accrochent pas, de l'eau sur les plumes d'un canard, je suis un idiot, un idiot insouciant.
Philippe Besson (« Arrête avec tes mensonges »)
Pour un pauvre être écrasé par les différents despotismes qui, peu ou prou, pèsent sur toutes les jeunesses, le premier usage du libre arbitre, exercé même sur des riens, apportait à Tâme je ne sais quel épanouissement.
Honoré de Balzac (Le Lys dans la vallée)
Encore plus faux et dangereux qu’il n’est aimable et séduisant, jamais, depuis sa plus grande jeunesse, il n’a fait un pas ou dit une parole sans avoir un projet, et jamais il n’eut un projet qui ne fût malhonnête ou criminel.
Pierre Choderlos de Laclos (Les Liaisons dangereuses)
La jeunesse est un temps merveilleux qui aboutit presque toujours à une trahison de soi-même dont on ignore comment elle s'est faite, et dont le reste de la vie se passe à contempler les conséquences dans un consentement dont on ne s'étonne même plus.
Louis Guilloux
SAMEDI (SAINT), 25 PASSAGÈRE DE MON INSOMNIE d'hier un brin, pour un instant, elle m'a souri la mignonne déesse au ruban mauve qui depuis ma tendre enfance m'initie aux mystères Puis elle a disparu en flottant vers la droite pour aller vider le seau de mes scories - mégots de l'âme et poèmes avortés - là où rissole encore toute une jeunesse ancienne et arrogante la mer.
Odysseas Elytis
Vous êtes tellement jeune! a-t-elle ajouté. On me dit ça souvent, et me sens flattée. Soudain, le mot m'a agacée. C'est un compliment ambigu qui annonce de pénibles lendemains. Garder de la vitalité, de la gaieté, de la présence d'esprit, c'est rester jeune. Donc, le lot de la vieillesse c'est de la routine, la morosité, le gâtisme. Je ne suis pas jeune, je suis bien conservée. C'est different.
Simone de Beauvoir (L’âge de discrétion)
Magnolia C'est un rêve pour l'amour naissant pas tous les jours C'est un mythe de printemps explosant dans l'air du temps C'est une chanson pour le passée et son refrain dit d'oublié C'est simplement un voyage embrassant les nuages C'est la fleur qui promèsse La perpetuité de la jeunesse
Mirela Stancu (O viață albastră)
La jeunesse est un temps pendant lequel les conventions sont et doivent être mal comprises : ou aveuglément combattues, ou aveuglément obéies. On ne peut pas concevoir, dans les commencements de la vie réfléchie, que seules les décisions arbitraires permettent à l'homme de fonder quoi que ce soit : langage, sociétés, connaissances, œuvres d'art.
Paul Valéry
Je n'étais vraiment moi–même qu'à l'instant où je m'enfuyais. Mes seuls bons souvenirs sont des souvenirs de fuite ou de fugue.
Patrick Modiano (Dans le café de la jeunesse perdue)
On n'est pas sérieux, quand on a dix-sept ans Et qu'on a des tilleuls verts sur la promenade.
Arthur Rimbaud (Les Cahiers de Douai (French Edition))
تتمشى نحوي بنفس خطاها الفاترة، من يراها يقول أنها تخفف من مشيتها، كما لو أن الزمن لا قيمة له.
Patrick Modiano (Dans le café de la jeunesse perdue)
Hẳn anh từng hi vọng già đi cùng cô ấy?
Patrick Modiano (Dans le café de la jeunesse perdue)
L’enthousiasme est l'une des plus belles qualités chez l’artiste,chez tout être qui crée. C’est le signe d’une profonde jeunesse qui permet la progression constante.
Gracieuse Christof
Nous serons jeunes comme des chiens qui s'amusent.
Emmanuelle Soni-Dessaigne
La jeunesse est le sourire de l'avenir devant un inconnu qui est lui-même.
Victor Hugo (Les misérables Tome V Jean Valjean (French Edition))
Cent ans, c’est la jeunesse d’une église et la vieillesse d’une maison. Il semble que le logis de l’homme participe de sa brièveté et le logis de Dieu de son éternité.
Victor Hugo (Les Misérables - Tome II - Cosette (French Edition))
Pour retrouver ma jeunesse, je ferais tout au monde, excepté de prendre de l’exercice, de me lever de bonne heure ou d’être respectable…
Oscar Wilde (The Picture of Dorian Gray)
La jeunesse est une ivresse continuelle : c’est la fièvre de la raison.
François de La Rochefoucauld
Celie, ma vie n'est que travail et soucis. Ma jeunesse est passée sans avoir vraiment été.
Alice Walker (The Color Purple)
La jeunesse est une fleur dont l'amour est le fruit...
Alexandre Dumas (Le Comte de Monte-Cristo)
jeunesse dorée
Philip Pullman (The Secret Commonwealth (The Book of Dust #2))
Comment ça, elle était trop jeune pour avoir un avis sur sa vie ?
Anne-Fleur Multon (Viser la lune (Allô Sorcières, #1))
Le lycée ne fut plus qu'un immense vaisseau bouillonnant de la joie furieuse de dix mille enfants qui venaient de retrouver leur jeunesse.
René Barjavel (Le Voyageur imprudent)
[…] ήθελε να δραπετεύσει, να φύγει όλο και πιο μακριά, να ξεκόψει βίαια απ’ την καθημερινή ζωή, για ν’ αναπνεύσει αέρα ελευθερίας. Ήταν κι εκείνος ο πανικός, πότε πότε, στην προοπτική ότι οι κομπάρσοι που έχεις αφήσει πίσω σου, μπορούν να σε ξαναβρούν και να σου ζητήσουν λογαριασμό. Πρέπει να κρυφτείς για να ξεφύγεις απ’ αυτούς τους εκβιαστές, ελπίζοντας ότι, μια μέρα, θα βρεθείς οριστικά έξω απ’ την εμβέλειά τους. Εκεί ψηλά, στον αέρα της κορυφής. Ή στον αέρα της ανοιχτωσιάς.
Patrick Modiano (Dans le café de la jeunesse perdue)
Un éclat de rire grossier, un haussement d'épaules, accompagné de quelque maxime triviale sur la folie des femmes, avaient constamment accueilli les confidences de ce genre de chagrins, que le besoin d'épanchement l'avait portée à faire, à son mari, dans les premières années de leur mariage. Ces sortes de plaisanteries, quand surtout elles portaient sur les maladies de ses enfants, retournait le poignard dans le coeur de Madame de Rénal. Voilà ce qu'elle trouva au lieu des flatteries empressées et mielleuses du couvent jésuitique où elle avait passé sa jeunesse (partie I, ch. VII)
Stendhal (Le Rouge Et Le Noir)
Ce qui est pire c’est qu’on se demande comment le lendemain on trouvera assez de force pour continuer à faire ce qu’on a fait la veille et depuis déjà tellement trop longtemps, où on trouvera la force pour ces démarches imbéciles, ces mille projets qui n’aboutissent à rien, ces tentatives pour sortir de l’accablante nécessité, tentatives qui toujours avortent, et toutes pour aller se convaincre une fois de plus que le destin est insurmontable, qu’il faut retomber au bas de la muraille, chaque soir, sous l’angoisse de ce lendemain, toujours plus précaire, plus sordide. C’est l’âge aussi qui vient peut-être, le traître, et nous menace du pire. On n’a plus beaucoup de musique en soi pour faire danser la vie, voilà. Toute la jeunesse est allée mourir déjà au bout du monde dans le silence de vérité. Et où aller dehors, je vous le demande, dès qu’on a plus en soi la somme suffisante de délire ? La vérité, c’est une agonie qui n’en finit pas. La vérité de ce monde c’est la mort. Il faut choisir, mourir ou mentir.
Louis-Ferdinand Céline
Tandis que je rêve, les souvenirs de mon enfance et de ma jeunesse me reviennent un à un, doux, calmes, riants, comme des îles de fleurs sur ce gouffre de pensées noires et confuses qui tourbillonnent dans mon cerveau.
Victor Hugo (Le Dernier Jour D'un Condamné ; Claude Gueux)
Manette: - Cette Jeunesse ne croit à rien. [...] Vous ne croyez pas non plus à grand-chose. [...] André est contre tous. C'est ça la faute. C'est pour ça que Philippe (son fils) a mal tourné. Il faut être pour quelque chose.
Simone de Beauvoir (L’âge de discrétion)
In this life that sometimes seems to be a vast, ill-defined landscape without signposts, amid all of the vanishing lines and the lost horizons, we hope to find reference points, to draw up some sort of land registry so as to shake the impression that we are navigating by chance. So we forge ties, we try to find stability in chance encounters.
Patrick Modiano (Dans le café de la jeunesse perdue)
La nuit était merveilleuse – une de ces nuits comme notre jeunesse seule en connut. Un firmament si étoilé, si calme, qu’en le regardant on se demandait involontairement : Peut-il vraiment exister des méchants sous un si beau ciel ?
Fyodor Dostoevsky
Hé ! Dieu, se j'eusse étudié Ou temps de ma jeunesse folle, Et à bonnes mœurs dedié, J'eusse maison et couche molle. Mais quoi ? je fuyoië l'école, Comme fait le mauvais enfant. En écrivant cette parole, À peu que le cœur ne me fend.
François Villon (Le grand testament (French Edition))
C'est toute la jeunesse, toute la beauté, tout l’espérance du succès, tout l'idéal poétique de vie brillante, qu'on sacrifie à cette abominable loi de la reproduction qui fait de la femme normale une simple machine à pondre des êtres.
Guy de Maupassant
Qu’est l’amour ? Ce n’est pas demain ; Cœur joyeux veut rire à l’instant ; De l’avenir nul ne sait rien ; Attendre fait mince profit ; Viens donc, un baiser, belle de vingt ans, Jeunesse ne saurait durer. La Nuit des rois (1600), William Shakespeare
Valérie Lieko (La dame de coeur (Black Jack Caraïbe, #1))
Poutine serait-il féru de philosophie ? Allons donc ! L’homme préfère l’histoire, la littérature, et surtout le sport. Il n’est pas un intellectuel. Il adore raconter sa jeunesse de voyou et d’espion plutôt que d’évoquer ses études à la faculté de droit de Saint-Pétersbourg.
Michel Eltchaninoff (Dans la tête de Vladimir Poutine)
Je les regardais parfois de la fenêtre de ma chambre. Le ciel était presque toujours gris, l’étendue infinie de nuages portait en son ventre des pluies lourdes et interminables. C’était le ciel de ma jeunesse : avec une météo pareille, on est condamné à aimer la littérature.
Nicolas Ancion (Mondes en VF - La cravate de Simenon - Niv. A2 - Ebook (Mondes en VF Niveau A2) (French Edition))
C'est comme s'ils leur disaient : Sachez que l'homme n'est rien que par ses habits, que votre prix est tout dans les vôtres. Faut-il s'étonner que de si sages leçons profitent à la jeunesse, qu'elle n'estime que la parure, et qu'elle ne juge du mérite que sur le seul extérieur ?
Jean-Jacques Rousseau (Emile, or On Education)
La jeunesse est la période la plus fabuleuse d'une vie. Ne la gaspillez pas en regrettant les endroits et les gens que vous avez perdus. Allez de l'avant... Nous regardons tous vers le passé. Le secret consiste à ne pas se retourner trop souvent. Laissez les mauvais moments derrière vous.
Danielle Steel (Long Road Home)
Les mots sont la vie.Quoi qu'il puisse t'arriver, tu aurais écrit, même dans ta tête.Écrire, c'est tricoter avec les laines des pensées : formes, couleurs, fils, sensations, idées abstraites. Les agencer, puis les couvrir d'une couette douillette. Ou au contraire, les trancher avec un sabre.
Florence Hinckel (Nos éclats de miroir)
Je suis trop intelligente, trop exigeante et trop riche pour que personne puisse se charger de moi entièrement. Personne ne me connaît ni ne m'aime tout entière. Je n'ai que moi. Il ne faut pas que j'essaie de tromper cette solitude en renonçant à ce que je peux seule porter. Il faut que je vive, sachant que personne ne m'aidera à vivre. Ma force, c'est que je m'estime aussi haut que n'importe quel autrui ; je peux bien envier à l'un ou l'autre telle qualité ; de personne la valeur ne me semble dépasser la mienne : je possède autant. Seule je vivrai, forte de ce que je sais être.
Simone de Beauvoir (Cahiers de jeunesse: 1926-1930)
J'ai fermé les yeux, et j'ai mis les mains dessus, et j'ai tâché d'oublier, d'oublier le présent dans le passé. Tandis que je rêve, les souvenirs de mon enfance et de ma jeunesse me reviennent un à un, doux, calmes, riants, comme des îles de fleurs sur ce gouffre de pensées noires et confuses qui tourbillonnent dans mon cerveau.
Victor Hugo (Le Dernier Jour D'un Condamné ; Claude Gueux)
L'Amour qui n'est pas un mot Mon Dieu jusqu'au dernier moment Avec ce coeur débile et blême Quand on est l'ombre de soi-même Comment se pourrait-il comment Comment se pourrait-il qu'on aime Ou comment nommer ce tourment Suffit-il donc que tu paraisses De l'air que te fait rattachant Tes cheveux ce geste touchant Que je renaisse et reconnaisse Un monde habité par le chant Elsa mon amour ma jeunesse O forte et douce comme un vin Pareille au soleil des fenêtres Tu me rends la caresse d'être Tu me rends la soif et la faim De vivre encore et de connaître Notre histoire jusqu'à la fin C'est miracle que d'être ensemble Que la lumière sur ta joue Qu'autour de toi le vent se joue Toujours si je te vois je tremble Comme à son premier rendez-vous Un jeune homme qui me ressemble M'habituer m'habituer Si je ne le puis qu'on m'en blâme Peut-on s'habituer aux flammes Elles vous ont avant tué Ah crevez-moi les yeux de l'âme S'ils s'habituaient aux nuées Pour la première fois ta bouche Pour la première fois ta voix D'une aile à la cime des bois L'arbre frémit jusqu'à la souche C'est toujours la première fois Quand ta robe en passant me touche Prends ce fruit lourd et palpitant Jettes-en la moitié véreuse Tu peux mordre la part heureuse Trente ans perdus et puis trente ans Au moins que ta morsure creuse C'est ma vie et je te la tends Ma vie en vérité commence Le jour que je t'ai rencontrée Toi dont les bras ont su barrer Sa route atroce à ma démence Et qui m'as montré la contrée Que la bonté seule ensemence Tu vins au coeur du désarroi Pour chasser les mauvaises fièvres Et j'ai flambé comme un genièvre A la Noël entre tes doigts Je suis né vraiment de ta lèvre Ma vie est à partir de toi
Louis Aragon
Hommes plus qu'ingrats, qui flétrissez par le mépris les jouets de vos passions, vos victimes ! c'est vous qu'il faut punir des erreurs de notre jeunesse …; si vains du droit de nous juger,… Est-il un seul état pour les malheureuses filles ? Elles avaient un droit naturel à toute la parure des femmes : on y laisse former mille ouvriers de l'autre sexe.
Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais (Le Mariage de Figaro (Beaumarchais avec préface))
Khi thực sự yêu một người, thì ta cần phải chấp nhận cái phần bí ẩn của người ấy... Và chính vì thế mà ta yêu người ấy... Phải không hả, Roland?
Patrick Modiano (Dans le café de la jeunesse perdue)
Và rồi cũng có nỗi sợ bồn chồn đó, thỉnh thoảng, trước viễn cảnh các vai phụ mà ta để lại sau lưng có thể tìm thấy ta mà đòi tính sổ.
Patrick Modiano (Dans le café de la jeunesse perdue)
Il nous restait une éternité à refuser éperdument de grandir. ~ p 163
François Armanet (Les minets)
Chaque âge a ses plaisirs, son esprit et ses mœurs. Un jeune homme, toujours bouillant dans ses caprices, Est prompt à recevoir l'impression des vices ; Est vain dans ses discours, volage en ses désirs, Rétif à la censure et fou dans les plaisirs. L'âge viril, plus mûr, inspire un air plus sage, Se pousse auprès des grands, s'intrigue, se ménage, Contre les coups du sort songe à se maintenir, Et loin dans le présent regarde l'avenir. La vieillesse chagrine incessamment amasse ; Garde, non pas pour soi, les trésors qu'elle entasse ; Marche en tous ses desseins d'un pas lent et glacé ; Toujours plaint le présent et vante le passé ; Inhabile aux plaisirs, dont la jeunesse abuse, Blâme en eux les douceurs que l'âge lui refuse.
Nicolas Boileau
L'endoctrinement de la jeunesse dans les écoles était l'un des principaux piliers de ces États esclavagistes. En vérité, la principale différence entre les horreurs du XXème siècle et les despotismes plus anciens est que ces tyrannies modernes ont dû reposer sur un soutien des masses plus direct, et que par conséquent l'alphabétisation obligatoire et l'endoctrinement ont joué un rôle crucial.
Murray N. Rothbard
Pendant sa première jeunesse, il avait été égaré par les passions et leurs tempêtes. Mais depuis, gâté par la vie, il se laissait prendre un instant, se déprenait l'instant d'après. Les désirs lui paraissaient fades autant que ses succès frivoles. Et partout, seul ou dans la foule, il entendait gémir son âme. Il riait pour ne pas bâiller. Voilà comme on perd huit années, comme on tue la fleur de sa vie.
Alexandre Pouchkine (Eugène Onéguine (French Edition))
Comme les anges à l'oeil fauve, Je reviendrai dans ton alcôve Et vers toi glisserai sans bruit Avec les ombres de la nuit; Et je te donnerai, ma brune, Des baisers froids comme la lune Et des caresses de serpent Autour d'une fosse rampant. Quand viendra le matin livide, Tu trouveras ma place vide, Où jusqu'au soir il fera froid. Comme d'autres par la tendresse, Sur ta vie et sur ta jeunesse, Moi, je veux régner par l'effroi.
Charles Baudelaire (Les Fleurs du Mal)
La nature est une oeuvre d'art, mais Dieu est le seul artiste qui existe, et l'homme n'est qu'un arrangeur de mauvais goût. La nature est belle, le sentiment s'exhale de tous ses pores; l'amour, la jeunesse, la beauté y sont impérissables. Mais l'homme n'a pour les sentir et les exprimer que des moyens absurdes et des facultés misérables. Il vaudrait mieux qu'il ne s'en mêlat pas, qu'il fût muet et se renfermât dans la contemplation.
George Sand
Attends. Laisse-moi dire adieu à cette légèreté sans tache qui fut la mienne. Laisse-moi dire adieu à ma jeunesse. Il y a des soirs, des soirs de Corinthe ou d'Athènes, pleins de chants et d'odeurs qui ne m'appartiendront plus jamais. Des matins, pleins d'espoir aussi... Allons adieu! adieu! (Il vient vers Electre.) Viens, Electre, regarde notre ville. Elle est là, rouge sous le soleil, bourdonnante d'hommes et de mouches, dans l'engourdissement têtu d'un après-midi d'été; elle me repousse de tous ses murs, de tous ses toits, de toutes ses portes closes. Et pourtant elle est à prendre, je le sens depuis ce matin. Et toi aussi, Electre, tu es à prendre. Je vous prendrai. Je deviendrai hache et je fendrai en deux ces murailles obstinées, j'ouvrirai le ventre de ces maisons bigotes, elles exhaleront par leurs plaies béantes une odeur de mangeaille et d'encens; je deviendrai cognée et je m enfoncerai dans le cœur de cette ville comme la cognée dans le cœur d'un chêne.
Jean-Paul Sartre (The Flies (SparkNotes Literature Guide Series))
Il est vrai qu'elles ne s'y livrent guère dans leur jeunesse que pour favoriser une passion plus chère; mais, à mesure qu'elles vieillissent, leur passion pour le jeu semble rajeunir, et cette passion remplit tout le vide des autres.   Elles veulent ruiner leurs maris et, pour y parvenir, elles ont des moyens pour tous les âges, depuis la plus tendre jeunesse jusques à la vieillesse la plus décrépite : les habits et les équipages commencent le dérangement; la coquetterie l'augmente; le jeu l'achève.
Montesquieu (Lettres persanes)
On partit ; Edmond fendit de nouveau cette mer azurée, premier horizon de sa jeunesse, qu'il avait revu si souvent dans les rêves de sa prison. Il laissa à sa droite la Gorgone, à sa gauche la Pianosa, et s'avança vers la patrie de Paoli et de Napoléon. Le lendemain, en montant sur le pont, ce qu'il faisait toujours d'assez bonne heure, le patron trouva Dantès appuyé à la muraille du bâtiment et regardant avec une expression étrange un entassement de rochers granitiques que le soleil levant inondait d'une lumière rosée : c'était l'île de Monte-Cristo.
Alexandre Dumas (Le Comte de Monte-Cristo I (Le Comte de Monte-Cristo, #1 of 2))
C'est ridiule et bizarre a dire mais je suis persuade qu'il y a encore nombre de gens d'une certaine societe, en particulier des femmes, qui auraient vu disparaitre instantanement leur amour pour leurs amis, pour leur mari, pour leurs enfants, si seulement on leur avait interdi d'en parler en francais
Leo Tolstoy (Jeunesse)
C'est le crime de notre société. Sa "politique de la vieillesse" est scandaleuse. Mais le traitement le plus scandaleux encore est le traitement qu'elle inflige à la majorité des hommes au temps de leur jeunesse et de leur maturité. Elle préfabrique la condition mutilée et misérable qui est leur lot dans leur dernier âge. C'est par sa faute que la déchéance sénile commence prématurément, qu'elle est rapide, physiquement douloureuse, moralement affreuse parce qu'ils l'abordent les mains vides. Des individus exploités, aliénés, quand leurs forces les quittent, deviennent fatalement des "rebuts", des "déchets".
Simone de Beauvoir (La vieillesse I Simone de Beauvoir)
— Ma bonne, pourquoi ai-je vécu jusqu'à présent? Conviens-en ; n'ai-je pas gâché ma jeunesse? Passer les meilleures années de sa vie à inscrire des dépenses, à servir le thé, à compter des copeks, à amuser des hôtes, et croire qu'il n'y a rien de mieux au monde !... Ma bonne, comprends-moi, j'ai aussi des exigences humaines ! je veux vivre, moi aussi, et on a fait de moi une ménagère ! C'est affreux, affreux ! Elle jeta son trousseau de clés à travers la porte et il tomba dans ma chambre. C'étaient les clés du buffet, de l'armoire de la cuisine, de la cave et de la boîte à thé, ces mêmes que portait jadis ma mère.
Anton Chekhov
La mort ne prend pas de temps de pause. Elle ne connaît ni les grandes vacances, ni les jours fériés, ni les rendez-vous chez le dentiste. Les heures creuses, les périodes de grands départs, l’autoroute du Soleil, les trente-cinq heures, les congés payés, les fêtes de fin d’année, le bonheur, la jeunesse, l’insouciance, le beau temps, tout cela, elle s’en fiche. Elle est là, partout, tout le temps. Personne n’y pense vraiment, sinon on devient fou. Elle est comme un chien qui slalomerait dans nos jambes en permanence, mais dont on ne s’aperçoit de la présence que le jour où il nous mord. Ou, pire, où il mord un proche.
Valérie Perrin (Changer l'eau des fleurs)
L'amour se fait sans capote. Le sida est là, pourtant. On lui donne même sa véritable identité, désormais. On ne l'appelle plus le cancer gay. Il est là mais nous nous pensons à l'abri de lui, nous ne savons rien de la grande décimation qui va suivre, qui nous privera de nos meilleurs amis, de nos anciens amants, qui nous obligera à nous réunir dans des cimetières, à rayer des noms dans nos carnets d'adresses, qui nous fera enrager de tant d'absences. Il est là mais il ne nous fait pas encore peur. Et puis nous nous croyons protégés par notre extrême jeunesse. Nous avons dix-sept ans. On ne meurt pas quand on a dix-sept ans.
Philippe Besson (« Arrête avec tes mensonges »)
Il me demande si j'ai un titre, parce que c'est important, les titres. Je réponds que je ne suis pas certain encore. Il insiste. Je lâche que le roman s'appellera sans doute La Trahison de Thomas Spencer. Il paraît réfléchir. Se demander s'il s'agit d'un bon titre. J'ai peur qu'il s'arrête sur le prénom du héros. Qu'il en sourie à nouveau. Mais non. Il lève la tête vers le tableau des horaires, comme pour vérifier si son quai est affiché puis s'en revient à moi. Il dit  : il trahit son ami, votre Thomas Spencer, c'est ça  ? Je dis  : c'est un peu plus compliqué... En fait, il trahit plutôt sa jeunesse. Il dit  : c'est la même chose, non  ?
Philippe Besson (« Arrête avec tes mensonges »)
Rien ne peut t’émouvoir, ô jeunesse ! Tu sembles posséder tous les trésors de la terre ; la tristesse elle-même te fait sourire, la douleur te pare. Tu es sûre de toi-même et, dans ta témérité, tu clames : « Voyez, je suis seule à vivre !... » Mais les jours s’écoulent, innombrables et sans laisser de trace ; la matière dont tu es tissée fond comme cire au soleil, comme de la neige... Et – qui sait ? – il se peut que ton bonheur ne réside pas dans ta toute-puissance, mais dans ta foi. Ta félicité serait de dépenser des énergies qui ne se trouvent point d’autre issue. Chacun de nous se croit très sérieusement prodigue et prétend avoir le droit de dire : « Oh ! que n’aurais-je fait si je n’avais gaspillé mon temps ! »
Ivan Turgenev (First Love)
Wafa a peur, parfois, de vieillir dans un de ce parcs. De sentir ce genoux craquer sur ce vieux bancs gelés, de n'avoir même plus la force de soulever un enfant. Alphonse va grandir. Il ne remettra plus les pieds dans un square, un après-midi d'hiver. Il ira au soleil. Il prendra des vacances. Peut-être même qu'un jouril dormira dans une des chambres du Grand Hôtel, où elle massait les hommes. Lui, qu'elle a élevé, il se fera servir par une de ses soeurs ou un de ses cousins, sur la terrasse pavée de carreaux jaunes et bleus. "Tu vois, tout se retourne et tout s'inverse. Son enfance et ma vieillesse. Ma jeunesse et sa vie d'homme. Le destin est vicieux comme un reptile, il s'arrange toujours pour nous pousser du mauvais côté de la rampe." La pluie tombe. Il faut rentrer.
Leïla Slimani (The Perfect Nanny)
S'il m'arrive de perdre une nuit qui aurait pu être consacrée au sommeil, au plaisir, ou tout simplement à la solitude, à causer sur la terrasse d'un café avec des intellectuels atteints de désespoir, je les étonne toujours en leur affirmant que j'ai connu le bonheur, le vrai, l'authentique, la pièce d'or inaltérable qu'on peut échanger contre une poignée de gros sous ou contre une liasse de marks d'après-guerre, mais qui n'en demeure pas moins semblable à elle-même, et qu'aucune dévaluation n'atteint. Le souvenir d'un d'un tel état de choses guérit de la philosophie allemande ; il aide à simplifier la vie, et aussi son contraire. Et si ce bonheur émanait de Conrad, ou seulement de ma jeunesse, c'est ce qui importe peu, puisque ma jeunesse et Conrad sont morts ensemble. (p. 145)
Marguerite Yourcenar (Alexis ou le Traité du vain combat / Le Coup de grâce)
Voleva evadere, fuggire sempre più lontano, rompere brutalmente con la vita quotidiana, per respirare all'aria aperta. E c'era poi, di tanto in tanto, quel timore panico di fronte alla prospettiva che le comparse che ti sei lasciato alle spalle potessero ritrovarti e venirti a chiedere conto di qualunque cosa. Bisognava nascondersi per sfuggire a quei ricattatori sperando un giorno definitivamente fuori dalla loro portata.
Patrick Modiano (Dans le café de la jeunesse perdue)
Quelle tristesse tu nous donnes, saison des amours, ô printemps ! Quelle langueur trouble, morbide, tu mets dans mon sang, dans mon âme ! C'est une douceur douloureuse que celle de ce souffle frai qui me passe sur le visage au milieu du calme des champs. Ai-je perdu le goût des choses ? Tout ce qui donne joie et vie, tout ce qui brille, qui jubile, ne m'inspire plus que l'ennui. Voici longtemps que tout paraît noir à mon âme déjà morte. Peut-être songeons-nous aux feuilles qui à l'automne ont disparu sans vouloir voir qu'elles reviennent chanter dans la forêt nouvelle. Peut-être notre âme craintive devant la jeunesse du monde se souvient-elle des années qui plus jamais ne reviendront. Peut-être un songe de poète conduit-il à notre pensée l'image d'un autre printemps. Et nous sentons dans notre cœur frémir une nuit merveilleuse, un lieu perdu, un clair de lune...
Alexandre Pouchkine (Eugène Onéguine (French Edition))
Ainsi, regardons autour de nous, pourrions-nous vraiment appeler jeune, autrement que dans un sens biologique et pour l'état-civil, une partie malheureusement considérable des « jeunes » de l'Italie d'aujourd'hui ? Cette jeunesse indifférente et agnostique, prise par le matérialisme et par un hédonisme médiocre, incapable d'un élan quelconque, d'une quelconque ligne de conduite, ne s'enthousiasmant au mieux que pour le championnat de football et pour le Tour d’Italie, est-elle « jeune » ? Cette jeunesse, nous serions plutôt tenté de dire qu'elle est morte avant même d'être née. Quiconque, de nos jours, ne se laisse pas aller, quiconque vit une idée, quiconque sait rester debout conformément à une certaine droiture et mépriser tout ce qui est mou, oblique, insidieux, vil, est, quel que soit son âge, infiniment plus « jeune » que cette jeunesse particulière. [Jeunesse Biologique et Jeunesse Politique (paru dans le recueil "Explorations : Hommes et Problèmes.)]
Julius Evola
Scène coupées Scène 1 Edwin et le Ts'lich : première Le Ts'lich s'inclina imperceptiblement et les mots jaillirent de sa gueule aux mandibules acérées. - Rien ne saurait me forcer à te combattre, Edwin Til' Illan. Les légendes parlent de toi, l'unique humain qui, par quatre fois, a réussi l'exploit de défaire un guerrier ts'lich. Pourtant, même le champion des Alaviriens ne pourrait survivre à un affrontement contre deux d'entre nous. L'air se troubla une fraction de seconde et un second Ts'lich apparut à côté du premier. - Alors, Edwin Til' Illan, m'accordes-tu ce que je suis venu chercher ou tentes-tu de bouleverser les légendes ? Un rictus sardonique vint déformer le visage du maître d'armes. - Je vais ouvrir vos ventres de sales reptiles puants, répandre vos entrailles dans cette clairière et bouffer vos cœurs encore fumants. Ensuite je... - COUPEZ ! - Quoi, coupez ? - Edwin, mon chéri, il s'agit d'un livre jeunesse, pas d'un film gore ! Adapte ton langage s'il te plaît. Allez, on reprend !
Pierre Bottero (L'île du destin (La Quête d'Ewilan, #3))
La logothérapie, sans nier le caractère transitoire essentiel de l’existence humaine, n’est pas pessimiste mais plutôt «activiste». En termes figurés, disons que le pessimiste ressemble à la personne qui voit avec tristesse son calendrier s’amincir de jour en jour à mesure qu’il en enlève les feuilles. Par contre, la personne qui aborde avec enthousiasme les problèmes de la vie ressemble à la personne qui range soigneusement les feuilles de son calendrier après avoir griffonné quelques notes à l’endos. Elle peut se pencher avec joie et fierté sur toute la richesse contenue dans ces notes, sur tous les moments d’une vie dont elle a pleinement joui. Que lui importe de vieillir? Pourquoi regretter sa jeunesse et envier les jeunes? Pour les possibilités que leur réserve l’avenir? Non point. Elle est pleinement consciente de la richesse de son passé, qui contient non seulement la réalité du travail accompli et de ses amours vécues, mais aussi de ses souffrances bravement affrontées. C’est encore de ces souffrances qu’elle est le plus fière, même si elles ne peuvent pas inspirer d’envie.
Viktor E. Frankl (Man’s Search for Meaning)
Scènes coupées Scène 2 Edwin et le Ts'lich : deuxième Le Ts'lich s'inclina imperceptiblement et les mots jaillirent de sa gueule aux mandibules acérées. - Rien ne saurait me forcer à te combattre, Edwin Til' Illan. Les légendes parlent de toi, l'unique humain qui, par quatre fois, a réussi l'exploit de défaire un guerrier ts'lich. Pourtant, même le champion des Alaviriens ne pourrait survivre à un affrontement contre deux d'entre nous. L'air se troubla une fraction de seconde et un second Ts'lich apparut à côté du premier. - Alors, Edwin Til' Illan, m'accordes-tu ce que je suis venu chercher ou tentes-tu de bouleverser les légendes ? Le maître d'armes repoussa d'un geste vif la mèche de cheveux blond platine qui lui barrait le visage. - T'es ouf ou quoi ? Je vais t'exploser la chetron si tu te casses pas fissa ! Alors tu nous lâches les baskets et tu... - COUPEZ ! - Qu'est-ce qu'il y a encore ? - Ça ne va pas du tout, Edwin ! Ton langage ! - Il faut savoir ce que tu veux. C'est un bouquin jeunesse ou pas ? - Edwin, mon chou, tu me désoles. Notre rôle est d'offrir aux adolescents un ouvrage dans lequel ils se retrouvent, mais sans sacrifier la place que... - C'est bon, j'ai compris. On recommence.
Pierre Bottero (L'île du destin (La Quête d'Ewilan, #3))
Mon père, André Pétrovitch Grineff, après avoir servi dans sa jeunesse sous le comte Munich, avait quitté l’état militaire en 17… avec le grade de premier major. Depuis ce temps, il avait constamment habité sa terre du gouvernement de Simbirsk, où il épousa Mlle Avdotia, 1ere fille d’un pauvre gentilhomme du voisinage. Des neuf enfants issus de cette union, je survécus seul ; tous mes frères et sœurs moururent en bas âge. J’avais été inscrit comme sergent dans le régiment Séménofski par la faveur du major de la garde, le prince B…, notre proche parent. Je fus censé être en congé jusqu’à la fin de mon éducation. Alors on nous élevait autrement qu’aujourd’hui. Dès l’âge de cinq ans je fus confié au piqueur Savéliitch, que sa sobriété avait rendu digne de devenir mon menin. Grâce à ses soins, vers l’âge de douze ans je savais lire et écrire, et pouvais apprécier avec certitude les qualités d’un lévrier de chasse. À cette époque, pour achever de m’instruire, mon père prit à gages un Français, M. Beaupré, qu’on fit venir de Moscou avec la provision annuelle de vin et d’huile de Provence. Son arrivée déplut fort à Savéliitch. « Il semble, grâce à Dieu, murmurait-il, que l’enfant était lavé, peigné et nourri. Où avait-on besoin de dépenser de l’argent et de louer un moussié, comme s’il n’y avait pas assez de domestiques dans la maison ? »
Alexander Pushkin (The Captain's Daughter)
Mes premières observations sur l'art d'impressionner les foules et sur les faibles ressources qu’offrent sur ce point les règles de la logique remontent à l'époque du siège de Paris, le jour où je vis conduire au Louvre, où siégeait alors le gouvernement, le maréchal V..., qu'une foule furieuse prétendait avoir surpris levant le plan des fortifications pour le vendre aux Prussiens. Un membre du gouvernement, G.P..., orateur fort célèbre, sortit pour haranguer la foule qui réclamait l'exécution immédiate du prisonnier. Je m'attendais à ce que l'orateur démontrât l'absurdité de l'accusation, en disant que le maréchal accusé était précisément un des constructeurs de ces fortifications dont le plan se vendait d'ailleurs chez tous les libraires. A ma grande stupéfaction − j'étais fort jeune alors − le discours fut tout autre... “ Justice sera faite, cria l'orateur en s'avançant vers le prisonnier, et une justice impitoyable. Laissez le gouvernement de la défense nationale terminer votre enquête. Nous allons, en attendant, enfermer l'accusé. ” Calmée aussitôt par cette satisfaction apparente, la foule s'écoula, et au bout d'un quart d'heure le maréchal put regagner son domicile. Il eût été infailliblement écharpé si l'orateur eût tenu à la foule en fureur les raisonnements logiques que ma grande jeunesse me faisaient trouver très convaincants.
Gustave Le Bon (سيكولوجية الجماهير)
Une nouvelle génération, donc, subit simplement l'état de choses ; elle ne se pose aucun vrai problème, et de la « libération » dont elle jouit, elle fait un usage à tous points de vue stupide. Quand cette jeunesse prétend qu'elle n'est pas comprise, la seule réponse à lui donner c'est qu'il n'y a justement rien à comprendre en elle, et que, s'il existait un ordre normal, il s'agirait uniquement de la remettre à sa place sans tarder, comme on fait avec les enfants, lorsque sa stupidité devient fatigante, envahissante et impertinente. Le soi-disant anticonformisme de certaines attitudes, abstraction faite de leur banalité, suit du reste une espèce de mode, de nouvelle convention, de sorte qu'il s'agit précisément du contraire d'une manifestation de liberté. Pour différents phénomènes envisagés par nous dans les pages précédentes, tels que par exemple le goût de la vulgarité et certaines formes nouvelles des mœurs, on peut se référer, dans l'ensemble, à cette jeunesse-là ; en font partie les fanatiques des deux sexes pour les braillards, les « chanteurs » épileptiques, au moment où nous écrivons pour les séances collectives de marionnettes représentées par les ye-ye sessions, pour tel ou tel « disque à succès » et ainsi de suite, avec les comportements correspondants. L'absence, chez ceux-là, du sens du ridicule rend impossible d'exercer sur eux une influence quelconque, si bien qu'il faut les laisser à eux-mêmes et à leur stupidité et estimer que si par hasard apparaissent, chez ce type de jeunes, quelques aspects polémiques en ce qui concerne, par exemple, l'émancipation sexuelle des mineurs et le sens de la famille, cela n'a aucun relief. Les années passant, la nécessité, pour la plupart d'entre eux, de faire face aux problèmes matériels et économiques de la vie fera sans doute que cette jeunesse-là, devenue adulte, s'adaptera aux routines professionnelles, productives et sociales d'un monde comme le monde actuel ; ce qui, d'ailleurs, la fera passer simplement d'une forme de nullité à une autre forme de nullité. Aucun problème digne de ce nom ne vient se poser.
Julius Evola (L'arco e la clava)
PEER GYNT L'âme, souffle et lumière du verbe, te viendra plus tard, ma fille Quand, en lettres d'or, sur le fond rose de l'Orient, apparaîtront ces mots : Voici le jour, alors commenceront les leçons ; ne crains rien, tu seras instruite. Mais je serais un sot de vouloir, dans le calme de cette tiède nuit,me parer de quelques baillons d'un vieux savoir usé, pour te traiter en maître d'école. Après tout, le principal, quand on y réfléchit, ce n'est point l'âme, c'est le cœur. ANITRA Parle seigneur. Quand tu parles, il me semble voir comme des lueurs d'opale. PBER GYNT La raison poussée à l'excès est de la bêtise. La poltronnerie s'épanouit en cruauté. L'exagération de la vérité, c'est de la sagesse à l'envers. Oui, mon enfant, le diable m'emporte s'il n'y a pas de par le monde des êtres gavés d'âme qui n'en ont que plus de peine à voir clair. J'ai connu un individu de cette sorte, une vraie perle pourtant, qui a manqué son but et perdu la boussole. Vois-tu ce désert qui entoure l'oasis? Je n'aurais qu'à agiter mon turban pour que les flots de l'Océan en comblassent toute l'étendue. Mais je serais un imbécile de créer ainsi des continents et des mers nouvelles. Sais-tu, ce que c'est que de vivre? ANITRA Enseigne-le-moi. PEER GYNT C'est planer au-dessus du temps qui coule, en descendre le courant sans se mouiller les pieds, et sans jamais rien perdre de soi-même. Pour être celui qu'on est, ma petite amie, il faut la force de l'âge! Un vieil aigle perd son piumage, une vieille rosse son allure, une vieille commère ses dents. La peau se ride, et l'âme aussi. Jeunesse ! jeunesse ! Par toi je veux régner non sur les palmes et les vignes de quelque Gyntiana, mais sur la pensée vierge d'une femme dont je serai le sultan ardent et vigoureux. Je t'ai fait, ma petite, la grâce de te séduire, d'élire ton cœur pour y fonder un kalifat nouveau. Je veux être le maître de tes soupirs. Dans mon royaume, j'introduirai le régime absolu. Nous séparer sera la mort... pour toi, s'entend. Pas une fibre, pas une parcelle de toi qei ne m'appartienne. Ni oui, ni non, tu n'auras d'autre volonté que la mienne. Ta chevelure, noire comme la nuit, et tout ce qui, chez toi, est doux à nommer, s'inclinera devant mon pouvoir souverain. Ce seront mes jardins de Babylone.
Henrik Ibsen (Peer Gynt)
Quant à l’oeuvre, les problèmes qu’elle soulève sont plus difficiles encore. En apparence pourtant, quoi de plus simple ? Une somme de textes qui peuvent être dénotés par le signe d’un nom propre. Or cette dénotation (même si on laisse de côté les problèmes de l’attribution) n’est pas une fonction homogène : le nom d’un auteur dénote-t-il de la même façon un texte qu’il a lui-même publié sous son nom, un texte qu’il a présenté sous un pseudonyme, un autre qu’on aura retrouvé après sa mort à l’état d’ébauche, un autre encore qui n’est qu’un griffonnage, un carnet de notes, un « papier » ? La constitution d’une oeuvre complète ou d’un opus suppose un certain nombre de choix qu’il n’est pas facile de justifier ni même de formuler : suffit-il d’ajouter aux textes publiés par l’auteur ceux qu’il projetait de donner à l’impression, et qui ne sont restés inachevés quer par le fait de la mort ? Faut-il intégrer aussi tout ce qui est brouillon, fait de la mort ? Faut-il intégrer aussi tout ce qui est brouillon, premier dessein, corrections et ratures des livres ? Faut-il ajouter les esquisses abandonnées? Et quel status donner aux lettres, aux notes, aux conversations rapportées, aux propos transcrits par les auditeurs, bref à cet immense fourmillement de traces verbales qu’un individu laisse autour de lui au moment de mourir, et qui parlent dans un entrecroisement indéfini tant de langages différents ? En tout cas le nom « Mallarmé » ne se réfère pas de la même façon aux thèmes anglais, aux trauctions d’Edgar Poe, aux poèmes, ou aux réponses à des enquêtes ; de même, ce n’est pas le même rapport qui existe entre le nom de Nietzsche d’une part et d’autre par les autobiographies de jeunesse, les dissertations scolaires, les articles philologiques, Zarathoustra, Ecce Homo, les lettres, les dernières cartes postales signées par « Dionysos » ou « Kaiser Nietzsche », les innombrables carnets où s’enchevêtrent les notes de blanchisserie et les projets d’aphorismes. En fait, si on parle si volontiers et sans s’interroger davantage de l’« oeuvre » d’un auteur, c’est qu’on la suppose définie par une certaine fonction d’expression. On admet qu’il doit y avoir un niveau (aussi profond qu’il est nécessaire de l’imaginer) auquel l’oeuvre se révèle, en tous ses fragments, même les plus minuscules et les plus inessentiels, comme l’expression de la pensée, ou de l’expérience, ou de l’imagination, ou de l’inconscient de l’auteur, ou encore des déterminations historiques dans lesquelles il était pris. Mais on voit aussitôt qu’une pareille unité, loin d’être donné immédiatement, est constituée par une opération ; que cette opération est interprétative (puisqu’elle déchiffre, dans le texte, la transcription de quelque chose qu’il cache et qu’il manifeste à la fois); qu’enfin l’opération qui détermine l’opus, en son unité, et par conséquent l’oeuvre elle-même ne sera pas la même s’il s’agit de l’auteur du Théâtre et son double ou de l’auteur du Tractatus et donc, qu’ici et là ce n’est pas dans le même sens qu’on parlera d’une « oeuvre ». L’oeuvre ne peut être considérée ni comme unité immédiate, ni comme une unité certaine, ni comme une unité homogène.
Michel Foucault (The Archaeology of Knowledge and The Discourse on Language)