“
Quand tu veux construire un bateau, ne commence pas par rassembler du bois, couper des planches et distribuer du travail, mais reveille au sein des hommes le desir de la mer grande et large.
If you want to build a ship, don't drum up people together to collect wood and don't assign them tasks and work, but rather teach them to long for the endless immensity of the sea.
”
”
Antoine de Saint-Exupéry
“
L'homme est libre au moment qu'il veut l'ĂŞtre.
”
”
Voltaire
“
It is on a day like this one,
a little later a little earlier
that you descover without surprise
that something is wrong
that you don't know how to live
and you will never know
”
”
Georges Perec (Un homme qui dort)
“
Où sont les hommes?' reprit enfin le petit prince. 'On est un peu seul dans le désert.'
'On est seul aussi chez les hommes', dit le serpent.
”
”
Antoine de Saint-Exupéry (The Little Prince)
“
Telle est la vie des hommes. Quelques joies, très vite effacées par d'inoubliables chagrins.
”
”
Marcel Pagnol
“
Ce qui m'interesse, ce n'est pas le bonheur de tous les hommes, c'est celui de chacun.
”
”
Boris Vian (L'écume des jours)
“
Le plus beau vĂŞtement qui puisse habiller une femme, ce sont les bras de l'homme qu'elle aime.
”
”
Yves Saint-Laurent
“
Je n'ai pas besoin d'être réconcilié avec Dieu, mon conflit est avec les hommes.
”
”
Charlie Chaplin
“
Tous les hommes sont semblables par les paroles,ce n'est que les actions qui les découvrent différents
”
”
Molière (L'avare)
“
Quand on est convaincu d'une chose, elle devient la réalité, notre
réalité.
”
”
Laurent Gounelle (L'homme qui voulait ĂŞtre heureux)
“
Les hommes construisent trop de murs et pas assez de ponts.
”
”
Isaac Newton
“
Les hommes ont inventé la guerre, la femme a inventé la résistance.
”
”
Yasmina Khadra (The Attack)
“
Si l'enfant que tu étais rencontrait l'homme que tu es devenu, crois-tu qu'ils s'entendraient bien ensemble, qu'ils pourraient être complices ?
”
”
Marc Levy (Le Voleur d'ombres)
“
Le plus grand faible des hommes, c'est l'amour qu'ils ont de la vie.
”
”
Molière
“
L'homme est un apprenti, la douleur est son maître. Et nul ne se connaît tant qu'il n'a pas souffert. C'est une dure loi, mais une loi suprême, vieille comme le monde et la fatalité, qu'il nous faut du malheur recevoir le baptême et qu'à ce triste prix tout doit être acheté...
”
”
Alfred de Musset
“
Rien n'est plus beau qu'un corps nu. Le plus beau vĂŞtement qui puisse habiller une femme ce sont les bras de l'homme qu'elle aime. Mais, pour celles qui n'ont pas eu la chance de trouver ce bonheur, je suis lĂ .
”
”
Yves Saint-Laurent
“
La liberté n'induit pas l'égoïsme et il n'y a pas d'homme plus libre que celui qui agit parce qu'il pense ses actes justes.
”
”
Pierre Bottero (Ellana, l'Envol (Le Pacte des MarchOmbres, #2))
“
Plus on évolue dans sa vie, plus on se débarrasse des croyances qui
nous limitent, et plus on a de choix. Et le choix, c'est la liberté.
”
”
Laurent Gounelle (L'homme qui voulait ĂŞtre heureux)
“
- Les hommes sont-ils capables de voler?
- La réponse du...savant est...non.
- Et celle du poète?
- Oui. Oui les hommes sont capables de voler.
”
”
Pierre Bottero (Ellana, l'Envol (Le Pacte des MarchOmbres, #2))
“
Lorsque l'esprit des hommes te paraîtra étroit, dis-toi que la terre de Dieu est vaste, et vastes Ses mains et Son coeur. N'hésite jamais à t'éloigner, au delà de toutes les mers, au-delà de toutes les frontières, de toutes les patries, de toutes les croyances
”
”
Amin Maalouf (Leo Africanus)
“
- L'ours et l'homme se disputent un territoire. Qui a raison ?
- Le chat qui les observe.
”
”
Pierre Bottero
“
Donc, il est juste et vrai que la séparation du spirituel et du sensuel chez un homme est signe de sa virilité, et la séparation du spirituel et du sensuel chez une femme est signe de sa prostitution. Et il suffirait que toutes les femmes, ensemble, se virilisent, pour que le monde, le monde entier, se transforme en bordel.
( from "Roman avec cocaĂŻne" )
”
”
M. Agueev
“
Un homme se mesure au poids de ses actes, pas Ă la longueur de ses phrases.
”
”
Pierre Bottero (L'île du destin (La Quête d'Ewilan, #3))
“
Presque tous les hommes meurent de leurs remèdes, et non pas de leurs maladies.
”
”
Molière (Le Malade imaginaire)
“
L'homme ne poursuit que des chimères. (Man follows only phantoms.)
{His true last words, according to Augustus De Morgan.}
”
”
Pierre-Simon Laplace
“
Un homme, ça passe sa vie dans seulement deux endroits: soit son lit, soit ses chaussures.
”
”
Éric-Emmanuel Schmitt (Monsieur Ibrahim and the Flowers of the Qur'an)
“
La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un cœur d'homme. Il faut imaginer Sisyphe heureux. (Le Mythe de Sisyphe)
”
”
Albert Camus (The Myth of Sisyphus and Other Essays)
“
Men--not just babies like you, but old men, too--they always need a woman to tell them the truth. Les hommes, ils sont impossibles.
”
”
James Baldwin (Giovanni’s Room)
“
Presque tous les malheurs de la vie viennent des fausses idées que nous avons sur ce qui nous arrive. Connaître à fond les hommes, juger sainement des événements, est donc un grand pas vers le bonheur."
("Almost all our misfortunes in life come from the wrong notions we have about the things that happen to us. To know men thoroughly, to judge events sanely, is, therefore, a great step towards happiness.")
[Journal entry, 10 December 1801]
”
”
Stendhal (The Private Diaries of Stendhal)
“
Ă´ mon corps, fait toujours de moi un homme qui s'interroge.
”
”
Frantz Fanon (Black Skin, White Masks)
“
Nul n'est plus arrogant à l'égard des femmes, agressif ou dédaigneux, qu'un homme inquiet de sa virilité.
”
”
Simone de Beauvoir (Le deuxième sexe, I)
“
Rien n'est plus nuisible à l'esprit aventureux d'un homme qu'un avenir assuré
”
”
Christopher McCandless
“
« Je suis persuadé que chaque fois qu'un homme sourit et mieux encore lorsqu'il rit, il ajoute quelque chose à la durée de sa vie.»
”
”
Laurence Sterne (Vie et opinions de Tristram Shandy)
“
Seul l'homme qui s'est trouvé, l'homme qui coïncide avec lui-même, avec sa vérité intérieure, est un homme libre.
”
”
Katherine Pancol
“
La mémoire de la plupart des hommes est un cimetière abandonné, où gisent sans honneurs des morts qu'ils ont cessé de chérir. Toute douleur prolongée insulte à leur oubli.
”
”
Marguerite Yourcenar (Memoirs of Hadrian)
“
L'aube exalteé ainsi qu'un peuple de colombes, et j'ai vu quelquefois ce que l'homme a cru voir!
(And dawn, exalted like a host of doves - and then I've seen what men believe they've seen!)
”
”
Arthur Rimbaud
“
Je vu quelques fois, ce que l'homme Ă cru voir
”
”
Arthur Rimbaud
“
La vérité d’un homme c’est d’abord ce qu’il cache.
”
”
André Malraux (Anti-Memoirs)
“
Quand on parle des vices d’un homme, si on vous dit : “Tout le monde le dit” ne le croyez pas ; si l’on parle de ses vertus en vous disant encore : “Tout le monde le dit”, croyez-le.
”
”
François-René de Chateaubriand
“
l'imagination m'apportait des délices infinies. En recouvrant ce que les hommes appellent la raison, faudra-t-il regretter de les avoir perdues...?
My imagination gave me infinite delight. In recovering what men call reason, do I have to regret the loss of these joys?...
”
”
Gérard de Nerval (Aurélia)
“
Soyons fermes, purs et fidèles ; au bout de nos peines, il y a la plus grande gloire du monde, celle des hommes qui n'ont pas cédé. [Let us be firm, pure and faithful; at the end of our sorrow, there is the greatest glory of the world, that of the men who did not give in.]
”
”
Charles de Gaulle
“
Des hommes raisonnables? Des hommes détenteurs de la sagesse? Des hommes inspirés par l'espirit? ... Non, ce n'est pas possible.
”
”
Pierre Boulle (Planet of the Apes)
“
Le féminisme est une aventure collective, pour les femmes, pour les hommes, et pour les autres. Un révolution, bien en marche. Une vision du monde, un choix. Il ne s'agit pas d'opposer les petits avantages des femmes aux petits acquis des hommes mais bien de tout foutre en l'air.
”
”
Virginie Despentes (King Kong théorie)
“
A partir du mois de septembre l'année dernière, je n'ai plus rien fait d'autre qu'attendre un homme : qu'il me téléphone et qu'il vienne chez moi.
”
”
Annie Ernaux (Simple Passion)
“
He who allows himself to be halted by the first difficulty in his path does not go far in life.
”
”
Laurent Gounelle (L'homme qui voulait ĂŞtre heureux)
“
Affreuse condition de l'homme ! Il n'y a pas un de ses bonheurs qui ne vienne d'une ignorance quelconque.
”
”
Honoré de Balzac (Eugénie Grandet)
“
Les hommes sont bizarres. Ils commettent le pire sans trop se poser de questions, mais ensuite, ils ne peuvent plus vivre avec le souvenir de ce qu'ils ont fait.
”
”
Philippe Claudel (Brodeck)
“
N'espere rien de l'homme s'il travaille pour sa propre vie et non pour son eternite.
”
”
Antoine de Saint-Exupéry (Citadelle)
“
Car si elle n'avait jamais agi ainsi consciemment, elle se rendait bien compte qu'une femme pouvait confondre amour et pitié, et s'attacher à un homme dans l'espoir de le sauver. Ou qu'elle pouvait y voir comme un défi, persuadée qu'elle et elle seule pourrait le secourir, le protéger et le rendre heureux.
”
”
Nicholas Evans (The Divide)
“
So now I’ve decided to privilege women, in the books I read, the films I watch, the culture I imbibe, and in my close friendships, so that men just aren’t that important any more. Instead I privilege this sisterhood, which is so supportive, which nourishes me – in my creativity, my radicalism, my thinking both about myself and about society – in so many areas of my life, where, I’ve finally realised, I have no need of men to shape the person I am.
”
”
Pauline Harmange (Moi les hommes, je les déteste)
“
Quand j'étais enfant, le luxe c'était pour moi les manteaux de fourrure et les villas au bord de la mer. Plus tard, j'ai cru que c'était de mener une vie d'intellectuel. Il me semble maintenant que c'est aussi de pouvoir vivre une passion pour un homme ou une femme
”
”
Annie Ernaux (Simple Passion)
“
L'homme est une entreprise qui a contre elle le temps, la nécessité, la fortune, et l'imbécile et toujours croissante primauté du nombre, dit plus posément le philosophe. Les hommes tueront l'homme.
(La visite du chanoine)
”
”
Marguerite Yourcenar (L'Ĺ’uvre au noir)
“
Loin d'ĂŞtre aux lois d'un homme en esclave asservie,
Mariez-vous, ma soeur, Ă la philosophie.
”
”
Molière (Les Femmes Savantes)
“
Les dieux ont enseigné aux hommes à se contempler eux-mêmes dans le spectacle comme les dieux se contemplent eux-mêmes dans l'imagination des hommes.
”
”
Pierre Klossowski
“
Rien n'est tout noir, ni tout blanc, c'est le gris qui gangne. Les hommes et leurs âmes, c'est pareil... T'es une âme grise, joliment grise, comme nous tous...
”
”
Philippe Claudel (Grey Souls)
“
L'homme construit des maisons parce qu'il est vivant, mais il écrit des livres parce qu'il se sait mortel. Il habite en bande parce qu'il est grégaire, mais il lit parce qu'il se sait seul. Cette lecture lui est une compagnie qui ne prend la place d'aucune autre, mais qu'aucune autre compagnie ne saurait remplacer.
”
”
Daniel Pennac (Comme un roman)
“
comme il n'existe point de marchands d'amis, les hommes n'ont plus d'amis. Si tu veux un ami, apprivoise-moi!
Que faut-il faire? Dit le petit prince.
Il faut être très patient, répondit le renard. Tu t'assoiras d'abord un peu loin de moi, comme ça, dans l'herbe. Je te regarderai du coin de l'œil et tu ne diras rien. Le langage est source de malentendus. Mais, chaque jour, tu pourras t'asseoir un peu plus près...
”
”
Antoine de Saint-Exupéry (Le Petit Prince)
“
Peut-être, répondit le docteur, mais vous savez, je me sens plus de solidarité avec les vaincus qu'avec les saints. Je n'ai pas de goût, je crois, pour l'héroïsme et la sainteté. Ce qui m'intéresse, c'est d'être un homme.
”
”
Albert Camus (The Plague)
“
J'ai connu et je connais encore, dans ma vie, des bonheurs inouïs. Depuis mon enfance, par exemple, j'ai toujours aimé les concombres salés, pas les cornichons, mais les concombres, les vrais, les seuls et uniques, ceux qu'on appelle concombres à la russe. J'en ai toujours trouvé partout. Souvent, je m'en achète une livre, je m'installe quelque part au soleil, au bord de la mer, ou n'importe où, sur un trottoir ou sur un banc, je mords dans mon concombre et me voilà complètement heureux. Je reste là , au soleil, le cœur apaisé, en regardant les choses et les hommes d'un œil amical et je sais que la vie vaut vraiment la peine d'être vécue, que le bonheur est accessible, qu'il suffit simplement de trouver sa vocation profonde, et de se donner à ce qu'on aime avec un abandon total de soi.
”
”
Romain Gary (Promise at Dawn)
“
Il n'est si homme de bien, qu'il mette à l'examen des loix toutes ses actions et pensées, qui ne soit pendable dix fois en sa vie.
(There is no man so good that if he placed all his actions and thoughts under the scrutiny of the laws, he would not deserve hanging ten times in his life.)
”
”
Michel de Montaigne (The Complete Essays)
“
Quand ces enfant sont arrivés à Auschwitz, on n'opéra pas de 'selection'. On ne les mit pas en rang avec les hommes et les femmes. On ne regarda pas qui était en bonne santé, qui était malade, qui pouvait travailler, qui ne le pouvait pas. On les envoya directement dans les chambres à gaze.
”
”
Tatiana de Rosnay (Sarah's Key)
“
Men are all the same. Novelty amongst themselves displeases and upsets them – but if the novelty is wearing a skirt, they go crazy for it.
(Les hommes sont tous les mêmes. L'étrangeté leur déplaît, d'homme à homme, et les blesse ; mais si l'étrangeté porte des jupes, ils en raffolent.)
”
”
Jules Barbey d'Aurevilly (Les Diaboliques)
“
Il y a tant de gens qui poussent la sophistication jusqu'Ă lire sans lire. Comme des hommes grenouilles, ils traversent les livres sans prendre une goutte d'eau....
- Ce sont les lecteurs-grenouilles. Ils forment l'immense majorité des lecteurs humains, et pourtant je n'ai découvert leur existence que très tard. Je suis d'une telle naïveté. Je pensais que tout le monde lisait comme moi; moi, je lis comme je mange.
”
”
Amélie Nothomb (Hygiène de l'assassin)
“
La véritable évolution n'est-elle pas intérieure?
C'est en se changeant soi-mĂŞme que l'on devient heureux, pas en changeant ce qui nous entoure.
”
”
Laurent Gounelle (L'homme qui voulait ĂŞtre heureux)
“
Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière ; et on se dit : " J'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j'ai aimé. C'est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui.
”
”
Alfred de Musset (On ne badine pas avec l'amour)
“
Je laisse Sisyphe au bas de la montagne ! On retrouve toujours son fardeau. Mais Sisyphe enseigne la fidélité supérieure qui nie les dieux et soulève les rochers. Lui aussi juge que tout est bien. Cet univers désormais sans maître ne lui paraît ni stérile ni fertile. Chacun des grains de cette pierre, chaque éclat minéral de cette montagne pleine de nuit, à lui seul, forme un monde. La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un cœur d'homme. Il faut imaginer Sisyphe heureux.
”
”
Albert Camus (The Myth of Sisyphus and Other Essays)
“
Tu n'as rien appris, sinon que la solitude n'apprend rien, que l'indifférence n'apprend rien: c'était un leurre, une illusion fascinante et piégée. Tu étais seul et voilà tout et tu voulais te protéger: qu'entre le monde et toi les ponts soient à jamais coupés. Mais tu es si peu de chose et le monde est un si grand mot: tu n'as jamais fait qu'errer dans une grande ville, que longer sur quelques kilomètres des façades, des devantures, des parcs et des quais.
L'indifférence est inutile. Tu peux vouloir ou ne pas vouloir, qu'importe! Faire ou ne pas faire une partie de billard électrique, quelqu'un, de toute façon, glissera une pièce de vingt centimes dans la fente de l'appareil. Tu peux croire qu'à manger chaque jour le même repas tu accomplis un geste décisif. Mais ton refus est inutile. Ta neutralité ne veut rien dire. Ton inertie est aussi vaine que ta colère.
”
”
Georges Perec (Un Homme qui dort)
“
Gauvin reprit :
-Et la femme? qu'en faites-vous?
Cimourdain répondit:
-Ce qu'elle est. La servante de l'homme.
-Oui. À une condition.
-Laquelle?
-C'est que l'homme sera le serviteur de la femme.
-Y penses-tu? s'écria Cimourdain, l'homme serviteur! Jamais. L'homme est maître . Je n'admet qu'une royauté, celle du foyer. L'homme chez lui est roi.
-Oui. À une condition.
-Laquelle?
-C'est que la femme y sera reine.
”
”
Victor Hugo (Ninety-Three)
“
Au-dessus de mes mots maladroits, au-dessus des raisonnements qui me peuvent tromper, tu considères en moi simplement l'Homme. Tu honores en moi l'ambassadeur de croyances, de coutumes, d'amours particulières. Si je diffère de toi, loin de te léser, je t'augmente. Tu m'interroges comme l'on interroge le voyageur.
”
”
Antoine de Saint-Exupéry (Lettre à un otage)
“
Adieu, dit-il…
- Adieu, dit le renard. Voici mon secret. Il est très simple : on ne voit bien qu’avec le coeur. L’essentiel est invisible pour les yeux.
- L’essentiel est invisible pour les yeux, répéta le petit prince, afin de se souvenir.
- C’est le temps que tu a perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante.
- C’est le temps que j’ai perdu pour ma rose… fit le petit prince, afin de se souvenir.
- Les hommes ont oublié cette vérité, dit le renard. Mais tu ne dois pas l’oublier. Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé. Tu es responsable de ta rose…
- Je suis responsable de ma rose… répéta le petit prince, afin de se souvenir.
”
”
Antoine de Saint-Exupéry (The Little Prince)
“
Une vie réussie est une vie que l'on a menée conformément à ses souhaits, en agissant toujours en accord avec ses valeurs, en donnant le meilleur de soi même dans ce que l'on fait, en restant en harmonie avec qui l'on est, et, si possible, une vie qui nous a donné l'occasion de nous dépasser, de nous consacrer à autre chose qu'à nous mêmes et apporter quelque chose à l'humanité, même très humblement, même si c'est infime. Une petite plume d'oiseau confiée au vent. Un sourire pour
les autres.
”
”
Laurent Gounelle (L'homme qui voulait ĂŞtre heureux)
“
On s'ennuie de tout, mon ange, c'est une loi de la nature; ce n'est pas ma faute.
Si donc, je m'ennuie aujourd'hui d'une aventure qui m'a occupé entièrement depuis quatre mortels mois, ce n'est pas ma faute.
Si, par exemple, j'ai eu juste autant d'amour que toi de vertu, et c'est surement beaucoup dire, il n'est pas étonnant que l'un ait fini en même temps que l'autre. Ce n'est pas ma faute.
Il suit de là , que depuis quelque temps je t'ai trompée: mais aussi ton impitoyable tendresse m'y forçait en quelque sorte! Ce n'est pas ma faute.
Aujourd'hui, une femme que j'aime éperdument exige que je te sacrifie. Ce n'est pas ma faute.
Je sens bien que voilà une belle occasion de crier au parjure: mais si la Nature n'a accordé aux hommes que la constance, tandis qu'elle donnait aux femmes l'obstination, ce n'est pas ma faute.
Crois-moi, choisis un autre amant, comme j'ai fait une maîtresse. Ce conseil est bon, très bon; si tu le trouve mauvais, ce n'est pas ma faute.
Adieu, mon ange, je t'ai prise avec plaisir, je te quitte sans regrets: je te reviendrai peut-ĂŞtre. Ainsi va le monde. Ce n'est pas ma faute.
”
”
Pierre Choderlos de Laclos (Les liaisons dangereuses)
“
Ah ! cher ami, que les hommes sont pauvres en invention. Ils croient toujours qu'on se suicide pour une raison. Mais on peut très bien se suicider pour deux raisons. Non, ça ne leur entre pas dans la tête. Alors, à quoi bon mourir volontairement, se sacrifier à l'idée qu'on veut donner de soi ? Vous mort, ils en profiteront pour donner à votre geste des motifs idiots, ou vulgaires. Les martyrs, cher ami, doivent choisir d'être oubliés, raillés ou utilisés. Quant à être compris, jamais.
”
”
Albert Camus (The Fall)
“
Tu as tout à apprendre, tout ce qui ne s'apprend pas: la solitude, l'indifférence, la patience, le silence. Tu dois te déshabituer de tout: d'aller à la rencontre de ceux que si longtemps tu as côtoyés, de prendre tes repas, tes cafés à la place que chaque jour d'autres ont retenue pour toi, ont parfois défendue pour toi, de traîner dans la complicité fade des amitiés qui n'en finissent pas de se survivre, dans la rancoeur opportuniste et lâche des liaisons qui s'effilochent.
”
”
Georges Perec (Un Homme qui dort)
“
Les êtres humains sont très attachés à tout ce qu'ils
croient. Ils ne cherchent pas la vérité, ils veulent seulement une
certaine forme d'équilibre, et ils arrivent à se bâtir un monde à peu
près cohérent sur la base de leurs croyances. Cela les rassure, et ils
s'y accrochent inconsciemment
”
”
Laurent Gounelle (L'homme qui voulait ĂŞtre heureux)
“
Les idéaux ont de curieuses qualités, entre autres celle de se transformer brusquement en absurdité quand on s'essaie de s'y conformer strictement.
”
”
Robert Musil (The Man Without Qualities)
“
Je pense, lui dis-je, que nous voilà , tous tant que nous sommes, à manger et à boire pour conserver notre précieuse existence et qu’il n’y a rien, rien, aucune raison d’exister… L’autodidacte répondit que la vie a un sens si on veut bien lui en donner un. Il faut d’abord agir, se jeter dans une entreprise. Il y a un but, Monsieur, il y a un but… il y a les hommes.
”
”
Jean-Paul Sartre (Nausea)
“
À partir de là , le dialogue de la journée suivait une pente uniformément descendante, mais avec des lèvres et des mains chaleureuses et languides flottant sur les surface les plus sensibles du corps, le monde était aussi près que possible de la perfection. Freud appelait cela un état de perversité polymorphe impersonnel et le regardait d'un mauvais oeil, mais je doute fort qu'il ait jamais eu les mains de Lil lui frôlant le corps. Ou même celles de sa propre femme dans le même rôle. Freud était un bien grand homme, mais je n'arrive pas à me faire à l'idée que quelqu'un lui ait jamais efficacement flatté le pénis.
”
”
Luke Rhinehart (The Dice Man)
“
Le mal qui est dans le monde vient presque toujours de l'ignorance, et la bonne volonté peut faire autant de dégâts que la méchanceté, si elle n'est pas éclairée. Les hommes sont plutôt bons que mauvais, et en vérité ce n'est pas la question. Mais ils ignorent plus ou moins, et c'est ce qu'on appelle vertu ou vice, le vice le plus désespérant étant celui de l'ignorance qui croit tout savoir et qui s'autorise alors à tuer. L'âme du meurtrier est aveugle et il n'y a pas de vraie bonté ni de bel amour sans toute la clairvoyance possible.
”
”
Albert Camus
“
Ta voix, tes yeux, tes mains, tes lèvres,
Nos silences, nos paroles,
La lumière qui s’en va, la lumière qui revient,
Un seul sourire pour nous deux,
Par besoin de savoir, j’ai vu la nuit créer le jour sans que nous changions d’apparence,
Ô bien-aimé de tous et bien-aimé d’un seul,
En silence ta bouche a promis d’être heureuse,
De loin en loin, ni la haine,
De proche en proche, ni l’amour,
Par la caresse nous sortons de notre enfance,
Je vois de mieux en mieux la forme humaine,
Comme un dialogue amoureux, le cœur ne fait qu’une seule bouche
Toutes les choses au hasard, tous les mots dits sans y penser,
Les sentiments à la dérive, les hommes tournent dans la ville,
Le regard, la parole et le fait que je t’aime,
Tout est en mouvement, il suffit d’avancer pour vivre,
D’aller droit devant soi vers tout ce que l’on aime,
J’allais vers toi, j’allais sans fin vers la lumière,
Si tu souris, c’est pour mieux m’envahir,
Les rayons de tes bras entrouvraient le brouillard.
”
”
Paul Éluard
“
Sonnez, grelots; sonnez, clochettes; sonnez, cloches!
Car mon rêve impossible a pris corps et je l’ai
Entre mes bras pressé : le Bonheur, cet ailé
Voyageur qui de l’Homme évite les approches,
- Sonnez grelots; sonnez, clochettes, sonnez, cloches!
Le Bonheur a marché côte à côte avec moi;
Mais la FATALITÉ ne connaît point de trêve :
Le ver est dans le fruit, le réveil dans le rêve,
Et le remords est dans l’amour : telle est la loi.
- Le Bonheur a marché côte à côte avec moi.
”
”
Paul Verlaine (Poèmes saturniens)
“
Je suis furieuse contre une société qui m'a éduquée sans jamais m'apprendre à blesser un homme s'il m'écarte les cuisses de forces, alors que cette même société m'a inculqué l'idée que c'était un crime dont je ne devais pas me remettre. Et je suis surtout folle de rage qu'en face de trois hommes, une carabine et piégée dans une forêt dont on ne peut s'échapper en courant, je me sente encore aujourd'hui coupable de ne pas avoir eu le courage de nous défendre avec un petit couteau.
”
”
Virginie Despentes (King Kong théorie)
“
Kayıtsızlık dili geçersiz kılıyor,işaretleri anlaşılmaz hale getiriyor.Sabırlısın ama beklemiyorsun, özgürsün ama seçmiyorsun,müsaitsin ama hiçbir şey seni harekete geçirmiyor. Hiçbir şey istemiyor,hiçbir şey talep etmiyor, hiçbir şeyi dayatmıyorsun.Hiç dinlemeden duyuyor,hiç bakmadan görüyorsun.
”
”
Georges Perec (Un homme qui dort)
“
Mais aujourd'hui, il ne s'agit pas d'honorer la beauté, ni même de procurer aux foules un spectacle agréable. Il s'agit de nous fracasser le crâne avec des menaces:"Vous avez intérêt à trouver ça à votre goût. Sinon, taisez-vous!" Le beau, qui devrait servir à faire communiquer les hommes dans l'admiration, sert à exclure. Face à un tel totalitarisme, au lieu de se révolter, les gens sont obéissants et enthousiastes. Ils applaudissent, ils en redemandent. Moi, j'appelle ça du masochisme.
”
”
Amélie Nothomb (Attentat)
“
and on the other side for lack of sun there is death perhaps
waiting for you in the uproar of a dazzling whirlwind with a thousand explosive arms
stretched toward you man flower passing from the seller's hands to
those of the lover and the loved
passing from the hand of one event to the other passive and sad parakeet
the teeth of doors are chattering and everything is done with
impatience to make you leave quickly
man amiable merchandise eyes open but tightly sealed
cough of waterfall rhythm projected in meridians and slices
globe spotted with mud with leprosy and blood
winter mounted on its pedestal of night poor night weak and sterile
draws the drapery of cloud over the cold menagerie
and holds in its hands as if to throw a ball
luminous number your head full of poetry
”
”
Tristan Tzara (L'Homme approximatif)
“
Tant que mes jambes me permettent de fuir, tant que mes bras me permettent de combattre, tant que l'expérience que j'ai du monde me permet de savoir ce que je peux craindre ou désirer, nulle crainte : je puis agir. Mais lorsque le monde des hommes me contraint à observer ses lois, lorsque mon désir brise son front contre le monde des interdits, lorsque mes mains et mes jambes se trouvent emprisonnées dans les fers implacables des préjugés et des cultures, alors je frissonne, je gémis et je pleure. Espace, je t'ai perdu et je rentre en moi-même. Je m'enferme au faite de mon clocher où, la tête dans les nuages, je fabrique l'art, la science et la folie.
”
”
Henri Laborit (Éloge de la fuite)
“
Ma vie est monotone. Je chasse les poules, les hommes me chassent. Toutes les poules se ressemblent, et tous les hommes se ressemblent. Je m'ennuie donc un peu. Mais, si tu m'apprivoises, ma vie sera comme ensoleillée. Je connaîtrai un bruit de pas qui sera différent de tous les autres. Les autres pas me font rentrer sous terre. Le tien m'appellera hors du terrier, comme une musique. Et puis regarde ! Tu vois, là -bas, les champs de blé ? Je ne mange pas de pain. Le blé pour moi est inutile. Les champs de blé ne me rappellent rien. Et ça, c'est triste ! Mais tu as des cheveux couleur d'or. Alors ce sera merveilleux quand tu m'auras apprivoisé ! Le blé, qui est doré, me fera souvenir de toi. Et j'aimerai le bruit du vent dans le blé...
”
”
Antoine de Saint-Exupéry (The Little Prince)
“
Rien n'est jamais acquis Ă l'homme Ni sa force
Ni sa faiblesse ni son coeur Et quand il croit
Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix
Et quand il croit serrer son bonheur il le broie
Sa vie est un étrange et douloureux divorce
Il n'y a pas d'amour heureux
Sa vie Elle ressemble Ă ces soldats sans armes
Qu'on avait habillés pour un autre destin
A quoi peut leur servir de se lever matin
Eux qu'on retrouve au soir désoeuvrés incertains
Dites ces mots Ma vie Et retenez vos larmes
Il n'y a pas d'amour heureux
Mon bel amour mon cher amour ma déchirure
Je te porte dans moi comme un oiseau blessé
Et ceux-lĂ sans savoir nous regardent passer
Répétant après moi les mots que j'ai tressés
Et qui pour tes grands yeux tout aussitĂ´t moururent
Il n'y a pas d'amour heureux
Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard
Que pleurent dans la nuit nos coeurs Ă l'unisson
Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson
Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson
Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare
Il n'y a pas d'amour heureux
Il n'y a pas d'amour qui ne soit Ă douleur
Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri
Il n'y a pas d'amour dont on ne soit flétri
Et pas plus que de toi l'amour de la patrie
Il n'y a pas d'amour qui ne vive de pleurs
Il n'y a pas d'amour heureux
Mais c'est notre amour Ă tous les deux
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Louis Aragon (La Diane française: En Étrange Pays dans mon pays lui-même)
“
Yine böyle bir günde, biraz daha önce, biraz daha sonra, bir şeylerin yolunda gitmediğini, açık konuşacak olursak, yaşamayı bilmediğini, hiç bilmeyeceğini şaşırmadan keşfediyorsun.
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İnsanlardan nefret ettiğin anlamına gelmez bu, ne diye nefret edesin ki? Ne diye kendinden nefret edesin ki? Keşke insan türüne ait olmak, o dayanılmaz ve sağır edici gürültüyü de beraberinde getirmeseydi…
”
”
Georges Perec
“
Il s’était tant de fois entendu dire ces choses, qu’elles n’avaient pour lui rien d’original. Emma ressemblait à toutes les maîtresses ; et le charme de la nouveauté, peu à peu tombant comme un vêtement, laissait voir à nu l’éternelle monotonie de la passion, qui a toujours les mêmes formes et le même langage. Il ne distinguait pas, cet homme si plein de pratique, la dissemblance des sentiments sous la parité des expressions. Parce que des lèvres libertines ou vénales lui avaient murmuré des phrases pareilles, il ne croyait que faiblement à la candeur de celles-là ; on en devait rabattre, pensait-il, les discours exagérés cachant les affections médiocres ; comme si la plénitude de l’âme ne débordait pas quelquefois par les métaphores les plus vides, puisque personne, jamais, ne peut donner l’exacte mesure de ses besoins, ni de ses conceptions, ni de ses douleurs, et que la parole humaine est comme un chaudron fêlé où nous battons des mélodies à faire danser les ours, quand on voudrait attendrir les étoiles.
”
”
Gustave Flaubert (Madame Bovary)
“
Elle se mordit la langue quand Thorn pressa sa bouche contre la sienne. Sur le moment, elle ne comprit plus rien. Elle sentit sa barbe lui piquer le menton, son odeur de désinfectant lui monter à la tête, mais la seule pensée qui la traversa, stupide et évidente, fut quenelle avait une botte plantée dans son tibia. Elle voulut se reculer; Thorn l’en empêcha. Il referma ses mains de part et d’autre de son visage, les doigts dans ses cheveux, prenant appui sur sa nuque avec une urgence qui les déséquilibra tous les deux. La bibliothèque déversa une pluie de documents sur eux. Quand Thorn s’écarte finalement, le souffle court, ce fut pour clouer un regard de fer dans ses lunettes.
- je vous préviens. Les mots que vous m’avez dits, je ne vous laisserai pas revenir dessus.
Sa voix était âpre, mais sous l’autorité des paroles il y avait comme une fêlure. Ophélie pouvait percevoir le pouls précipité des mains qu’il appuyait maladroitement sur ses joues. Elle devait reconnaître que son propre cœur jouait à la balançoire. Thorn était sans doute l’homme le plus déconcertant qu’elle avait jamais rencontré, mais il l’a faisait se sentir formidablement vivante.
- je vous aime, rĂ©pĂ©ta-y-elle d’un ton inflexible. C’est ce que j’aurais du vous rĂ©pondre quand vous vouliez connaĂ®tre la raison de ma prĂ©sence Ă Babel c’est ce que j’en aurais du vous rĂ©pondre chaque fois que vous vouliez savoir ce que j’en avais vraiment Ă vous dire. Bien sĂ»r que je dĂ©sire percer les mystères de Dieu et reprendre le contrĂ´le de ma vie, mais... vous faites partie de ma vie, justement. Je vous ai traitĂ© d’égoĂŻste et Ă aucun moment je ne me suis mise, moi, Ă votre place. Je vous demande pardon.Â
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Christelle Dabos (La Mémoire de Babel (La Passe-Miroir, #3))
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Maintenant tu n'as plus de refuges. Tu as peur, tu attends que tout s'arrête, la pluie, les heures, le flot des voitures, la vie, les hommes, le monde, que tout s'écroule, les murailles, les tours, les planchers et les plafonds; que les hommes et les femmes, les vieillards et les enfants, les chiens, les chevaux, les oiseaux, un à un, tombent à terre, paralysés, pestiférés, épileptiques; que le marbre s'effrite, que le bois se pulvérise, que les maisons s'abattent en silence, que les pluies diluviennes dissolvent les peintures, disjoignent les chevilles des armoires centenaires, déchiquettent les tissus, fassent fondre l'encre des journaux; q'un feu sans flammes ronge les marches des escaliers; que les rues s'effondrent en leur exact milieu, découvrant le labyrinthe béant des égouts; que la rouille et la brume envahissent la ville.
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Georges Perec (Un homme qui dort)
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Je ne ressens pas la moindre honte de ne pas être une super bonne meuf. En revanche, je suis verte de rage qu'en tant qu fille qui intéresse peu les hommes, on cherche sans cesse à me faire savoir que je ne devrais même pas être là . On a toujours existé. Même s'il n'est pas question de nous dans les romans d'hommes, qui n'imaginent que des femmes avec qui ils voudraient coucher. On a toujours existé, on n'a jamais parlé. Même aujourd'hui que les femmes publient beaucoup de romans, on rencontre rarement de personnage féminins aux physiques ingrats ou médiocres, inaptes à aimer les hommes ou à s'en faire aimer. Au contraire les héroines contemporaines aiment les hommes, les rencontrent facilement couchent avec eux en deux chapitres, elles jouissent en quatre lignes et elles aiment toutes le sexe. La figure de la looseuse de la féminité m'est plus que sympathique, elle m'est essentielle.
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Virginie Despentes (King Kong théorie)
“
The great masses, who have never been, in the history of mankind, more subject to hypnotic suggestion than they are right now, have become the puppets of the "public opinion" that is engineered by the newspapers in the service, it need hardly be emphasized, of the reigning powers of finance. What is printed in the morning editions of the big city newspapers is the opinion of nine out of ten readers by nightfall. The United States of America, whose more rapid "progress" enables us to predict the future on a daily basis, has pulled far ahead of the pack when it comes to standardizing thought, work, entertainment, etc.
Thus, the United States in 1917 went to war against Germany in sincere indignation because the newspapers had told them that Prussian "militarism" was rioting in devilish atrocities as it attempted to conquer the world. Of course, these transparent lies were published in the daily rags because the ruling lords of Mammon knew that American intervention in Europe would fatten their coffers. Thus, whereas the Americans thought that they were fighting for such high-minded
slogans as "liberty" and "justice," they were actually fighting to stuff the money bags of the big bankers. These "free citizens" are, in fact, mere marionettes; their freedom is imaginary, and a brief glance at American work-methods and leisure-time entertainments is enough to prove conclusively that l’homme machine is not merely imminent: it is already the American reality.
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Ludwig Klages (Cosmogonic Reflections: Selected Aphorisms from Ludwig Klages)
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Mes amis, j'écris ce petit mot pour vous dire que je vous aime, que je pars avec la fierté de vous avoir connus, l'orgueil d'avoir été choisi et apprécié par vous, et que notre amitié fut sans doute la plus belle œuvre de ma vie. C'est étrange, l'amitié. Alors qu'en amour, on parle d'amour, entre vrais amis on ne parle pas d'amitié. L'amitié, on la fait sans la nommer ni la commenter. C'est fort et silencieux. C'est pudique. C'est viril. C'est le romantisme des hommes. Elle doit être beaucoup plus profonde et solide que l'amour pour qu'on ne la disperse pas sottement en mots, en déclarations, en poèmes, en lettres. Elle doit être beaucoup plus satisfaisante que le sexe puisqu'elle ne se confond pas avec le plaisir et les démangeaisons de peau. En mourant, c'est à ce grand mystère silencieux que je songe et je lui rends hommage.
Mes amis, je vous ai vus mal rasés, crottés, de mauvaise humeur, en train de vous gratter, de péter, de roter, et pourtant je n'ai jamais cessé de vous aimer. J'en aurais sans doute voulu à une femme de m'imposer toutes ses misères, je l'aurais quittée, insultée, répudiée. Vous pas. Au contraire. Chaque fois que je vous voyais plus vulnérables, je vous aimais davantage. C'est injuste n'est-ce pas? L'homme et la femme ne s'aimeront jamais aussi authentiquement que deux amis parce que leur relation est pourrie par la séduction. Ils jouent un rôle. Pire, ils cherchent chacun le beau rôle. Théâtre. Comédie. Mensonge. Il n'y a pas de sécurité en l'amour car chacun pense qu'il doit dissimuler, qu'il ne peut être aimé tel qu'il est. Apparence. Fausse façade. Un grand amour, c'est un mensonge réussi et constamment renouvelé. Une amitié, c'est une vérité qui s'impose. L'amitié est nue, l'amour fardé.
Mes amis, je vous aime donc tels que vous ĂŞtes.
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Éric-Emmanuel Schmitt (La Part de l'autre)
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- Offre ton identité au Conseil, jeune apprentie.
La voix était douce, l’ordre sans appel.
- Je m’appelle Ellana Caldin.
- Ton âge.
Ellana hésita une fraction de seconde. Elle ignorait son âge exact, se demandait si elle n’avait pas intérêt à se vieillir. Les apprentis qu’elle avait discernés dans l’assemblée étaient tous plus âgés qu’elle, le Conseil ne risquait-il pas de la considérer comme une enfant ? Les yeux noirs d’Ehrlime fixés sur elle la dissuadèrent de chercher à la tromper.
- J’ai quinze ans.
Des murmures étonnés s’élevèrent dans son dos.
Imperturbable, Ehrlime poursuivit son interrogatoire.
- Offre-nous le nom de ton maître.
- Jilano AlhuĂŻn.
Les murmures, qui s’étaient tus, reprirent. Plus marqués, Ehrlime leva une main pour exiger un silence qu’elle obtint immédiatement.
- Jeune Ellana, je vais te poser une série de questions. A ces questions, tu devras répondre dans l’instant, sans réfléchir, en laissant les mots jaillir de toi comme une cascade vive. Les mots sont un cours d’eau, la source est ton âme. C’est en remontant tes mots jusqu’à ton âme que je saurai discerner si tu peux avancer sur la voie des marchombres. Es-tu prête ?
- Oui.
Une esquisse de sourire traversa le visage ridé d’Ehrlime.
- Qu’y a-t-il au sommet de la montagne ?
- Le ciel.
- Que dit le loup quand il hurle ?
- Joie, force et solitude.
- À qui s’adresse-t-il ?
- À la lune.
- Où va la rivière ?
L’anxiété d’Ellana s’était dissipée. Les questions d’Ehrlime étaient trop imprévues, se succédaient trop rapidement pour qu’elle ait d’autre solution qu’y répondre ainsi qu’on le lui avait demandé. Impossible de tricher. Cette évidence se transforma en une onde paisible dans laquelle elle s’immergea, laissant Ehrlime remonter le cours de ses mots jusqu’à son âme, puisque c’était ce qu’elle désirait.
- Remplir la mer.
- À qui la nuit fait-elle peur ?
- À ceux qui attendent le jour pour voir.
- Combien d’hommes as-tu déjà tués ?
- Deux.
- Es-tu vent ou nuage ?
- Je suis moi.
- Es-tu vent ou nuage ?
- Vent.
- Méritaient-ils la mort ?
- Je l’ignore.
- Es-tu ombre ou lumière ?
- Je suis moi.
- Es-tu ombre ou lumière ?
- Les deux.
- OĂą se trouve la voie du marchombre ?
- En moi.
Ellana s’exprimait avec aisance, chaque réponse jaillissant d’elle naturellement, comme une expiration après une inspiration. Fluidité. Le sourire sur le visage d’Ehrlime était revenu, plus marqué, et une pointe de jubilation perçait dans sa voix ferme.
- Que devient une larme qui se brise ?
- Une poussière d’étoiles.
- Que fais-tu devant une rivière que tu ne peux pas traverser ?
- Je la traverse.
- Que devient une étoile qui meurt ?
- Un rĂŞve qui vit.
- Offre-moi un mot.
- Silence.
- Un autre.
- Harmonie.
- Un dernier.
- Fluidité.
- L’ours et l’homme se disputent un territoire. Qui a raison ?
- Le chat qui les observe.
- Marie tes trois mots.
- Marchombre.
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Pierre Bottero (Ellana (Le Pacte des MarchOmbres, #1))
“
Je condamne l'ignorance qui règne en ce moment dans les démocraties aussi bien que dans les régimes totalitaires. Cette ignorance est si forte, souvent si totale, qu'on la dirait voulue par le système, sinon par le régime. J'ai souvent réfléchi à ce que pourrait être l'éducation de l'enfant. Je pense qu'il faudrait des études de base, très simples, où l'enfant apprendrait qu'il existe au sein de l'univers, sur une planète dont il devra plus tard ménager les ressources, qu'il dépend de l'air, de l'eau, de tous les êtres vivants, et que la moindre erreur ou la moindre violence risque de tout détruire. Il apprendrait que les hommes se sont entre-tués dans des guerres qui n'ont jamais fait que produire d'autres guerres, et que chaque pays arrange son histoire, mensongèrement, de façon à flatter son orgueil. On lui apprendrait assez du passé pour qu'il se sente relié aux hommes qui l'ont précédé, pour qu'il les admire là où ils méritent de l'être, sans s'en faire des idoles, non plus que du présent ou d'un hypothétique avenir. On essaierait de le familiariser à la fois avec les livres et les choses ; il saurait le nom des plantes, il connaîtrait les animaux sans se livrer aux hideuses vivisections imposées aux enfants et aux très jeunes adolescents sous prétexte de biologie ; il apprendrait à donner les premiers soins aux blessés ; son éducation sexuelle comprendrait la présence à un accouchement, son éducation mentale la vue des grands malades et des morts. On lui donnerait aussi les simples notions de morale sans laquelle la vie en société est impossible, instruction que les écoles élémentaires et moyennes n'osent plus donner dans ce pays. En matière de religion, on ne lui imposerait aucune pratique ou aucun dogme, mais on lui dirait quelque chose de toutes les grandes religions du monde, et surtout de celles du pays où il se trouve, pour éveiller en lui le respect et détruire d'avance certains odieux préjugés. On lui apprendrait à aimer le travail quand le travail est utile, et à ne pas se laisser prendre à l'imposture publicitaire, en commençant par celle qui lui vante des friandises plus ou moins frelatées, en lui préparant des caries et des diabètes futurs. Il y a certainement un moyen de parler aux enfants de choses véritablement importantes plus tôt qu'on ne le fait. (p. 255)
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Marguerite Yourcenar (Les Yeux ouverts : Entretiens avec Matthieu Galey)
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J’écris donc d’ici, de chez les invendues, les tordues, celles qui ont le crâne rasée, celles qui ne savent pas s’habiller, celles qui ont peur de puer, celles qui ont les chicots pourris, celles qui ne savent pas s’y prendre, celles à qui les hommes ne font pas de cadeau, celles qui baiseraient n’importe qui voulant bien d’elles, les grosses putes, les petites salopes, les femmes à chatte toujours sèche, celles qui ont un gros bides, celles qui voudraient être des hommes, celles qui se prennent pour des hommes, celles qui rêvent de faire hardeuses, celles qui n’en ont rien à foutre des mecs mais que leurs copines intéressent, celles qui ont un gros cul, celles qui ont les poils drus et bien noirs et qui ne vont pas se faire épiler, les femmes brutales, bruyantes, celles qui cassent tout sur leur passage, celles qui n’aiment pas les parfumeries, celles qui se mettent du rouge trop rouge, celles qui sont trop mal foutues pour pouvoir se saper comme des chaudasses mais qui en crèvent d’envie, celles qui veulent porter des fringues d’hommes et la barbe dans la rue, celles qui veulent tout montrer, celles qui sont pudiques par complexe, celles qui ne savent pas dire non, celles qu’on enferme pour les mater, celles qui font peur, celles qui font pitié, celles qui ne font pas envie, celles qui ont la peau flasque, des rides plein la face, celles qui rêvent de se faire lifter, liposucer, péter le nez pour le refaire mais qui n’ont pas l’argent pour le faire, celles qui ne ressemblent à rien, celles qui ne comptent que sur elles-mêmes pour se protéger, celles qui ne savent pas être rassurantes, celles qui s’en foutent de leurs enfants, celles qui aiment boire jusqu’à se vautrer par terre dans les bars, celles qui ne savent pas se tenir.
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Virginie Despentes (King Kong théorie)
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Je cherchais une âme qui et me ressemblât, et je ne pouvais pas la trouver. Je fouillais tous les recoins de la terre; ma persévérance était inutile. Cependant, je ne pouvais pas rester seul. Il fallait quelqu’un qui approuvât mon caractère; il fallait quelqu’un qui eût les mêmes idées que moi. C’était le matin; le soleil se leva à l’horizon, dans toute sa magnificence, et voilà qu’à mes yeux se lève aussi un jeune homme, dont la présence engendrait les fleurs sur son passage. Il s’approcha de moi, et, me tendant la main: "Je suis venu vers toi, toi, qui me cherches. Bénissons ce jour heureux." Mais, moi: "Va-t’en; je ne t’ai pas appelé: je n’ai pas besoin de ton amitié."
C’était le soir; la nuit commençait à étendre la noirceur de son voile sur la nature. Une belle femme, que je ne faisais que distinguer, étendait aussi sur moi son influence enchanteresse, et me regardait avec compassion; cependant, elle n’osait me parler. Je dis: "Approche-toi de moi, afin que je distingue nettement les traits de ton visage; car, la lumière des étoiles n’est pas assez forte, pour les éclairer à cette distance." Alors, avec une démarche modeste, et les yeux baissés, elle foula l’herbe du gazon, en se dirigeant de mon côté. Dès que je la vis: "Je vois que la bonté et la justice ont fait résidence dans ton coeur: nous ne pourrions pas vivre ensemble. Maintenant, tu admires ma beauté, qui a bouleversé plus d’une; mais, tôt ou tard, tu te repentirais de m’avoir consacré ton amour; car, tu ne connais pas mon âme. Non que je te sois jamais infidèle: celle qui se livre à moi avec tant d’abandon et de confiance, avec autant de confiance et d’abandon, je me livre à elle; mais, mets-le dans ta tête, pour ne jamais l’oublier: les loups et les agneaux ne se regardent pas avec des yeux doux."
Que me fallait-il donc, à moi, qui rejetais, avec tant de dégoût, ce qu’il y avait de plus beau dans l’humanité!
”
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Comte de Lautréamont (Les Chants de Maldoror)
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Et que faudrait-il faire ?
Chercher un protecteur puissant, prendre un patron,
Et comme un lierre obscur qui circonvient un tronc
Et s'en fait un tuteur en lui léchant l'écorce,
Grimper par ruse au lieu de s'élever par force ?
Non, merci ! Dédier, comme tous ils le font,
Des vers aux financiers ? se changer en bouffon
Dans l'espoir vil de voir, aux lèvres d'un ministre,
Naître un sourire, enfin, qui ne soit pas sinistre ?
Non, merci ! Déjeuner, chaque jour, d'un crapaud ?
Avoir un ventre usé par la marche ? une peau
Qui plus vite, Ă l'endroit des genoux, devient sale ?
Exécuter des tours de souplesse dorsale ?...
Non, merci ! D'une main flatter la chèvre au cou
Cependant que, de l'autre, on arrose le chou,
Et donneur de séné par désir de rhubarbe,
Avoir son encensoir, toujours, dans quelque barbe ?
Non, merci ! Se pousser de giron en giron,
Devenir un petit grand homme dans un rond,
Et naviguer, avec des madrigaux pour rames,
Et dans ses voiles des soupirs de vieilles dames ?
Non, merci ! Chez le bon éditeur de Sercy
Faire éditer ses vers en payant ? Non, merci !
S'aller faire nommer pape par les conciles
Que dans des cabarets tiennent des imbéciles ?
Non, merci ! Travailler Ă se construire un nom
Sur un sonnet, au lieu d'en faire d'autres ? Non,
Merci ! Ne découvrir du talent qu'aux mazettes ?
Être terrorisé par de vagues gazettes,
Et se dire sans cesse : "Oh ! pourvu que je sois
Dans les petits papiers du Mercure François" ?...
Non, merci ! Calculer, avoir peur, ĂŞtre blĂŞme,
Préférer faire une visite qu'un poème,
Rédiger des placets, se faire présenter ?
Non, merci ! non, merci ! non, merci ! Mais... chanter,
RĂŞver, rire, passer, ĂŞtre seul, ĂŞtre libre,
Avoir l'œil qui regarde bien, la voix qui vibre,
Mettre, quand il vous plaît, son feutre de travers,
Pour un oui, pour un non, se battre, - ou faire un vers !
Travailler sans souci de gloire ou de fortune,
Ă€ tel voyage, auquel on pense, dans la lune !
N'écrire jamais rien qui de soi ne sortît,
Et modeste d'ailleurs, se dire : mon petit,
Sois satisfait des fleurs, des fruits, mĂŞme des feuilles,
Si c'est dans ton jardin Ă toi que tu les cueilles !
Puis, s'il advient d'un peu triompher, par hasard,
Ne pas être obligé d'en rien rendre à César,
Vis-à -vis de soi-même en garder le mérite,
Bref, dédaignant d'être le lierre parasite,
Lors mĂŞme qu'on n'est pas le chĂŞne ou le tilleul,
Ne pas monter bien haut, peut-ĂŞtre, mais tout seul !
”
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Edmond Rostand (Cyrano de Bergerac)