Fin De Semaine Quotes

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Ainsi leur rencontre avait eu l'importance d'une aventure. Ils s'étaient, tout de suite, accrochés par des fibres secrÚtes. D'ailleurs, comment expliquer les sympathies? Pourquoi telle particularité, telle imperfection indifférente ou odieuse dans celui-ci enchante-t-elle dans celui-là? Ce qu'on appelle le coup de foudre est vrai pour toutes les passions. Avant la fin de la semaine, ils se tutoyÚrent
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Gustave Flaubert (Bouvard and PĂ©cuchet)
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Avant la fin du jour, je vis que nous avions affaire Ă  un forgeron, Ă  un pĂȘcheur, Ă  un chasseur, Ă  un charpentier, et pas du tout Ă  un ministre du Seigneur. Nous Ă©tions en semaine, il est vrai. Peut-ĂȘtre se rattrapait-il le dimanche.
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Jules Verne (Oeuvres complĂštes de Jules Verne)
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Je sortis beaucoup avec lui durant une semaine avec la frĂ©quence et l’imprudence des commencements de l’amour et mon pĂšre, peu fait pour la solitude, en fit autant avec une jeune femme assez ambitieuse. La vie recommença comme avant, comme il Ă©tait prĂ©vu qu’elle recommencerait. Quand nous nous retrouvons, mon pĂšre et moi, nous rions ensemble, nous parlons de nos conquĂȘtes. Il doit bien se douter que mes relations avec Philippe ne sont pas platoniques et je sais bien que sa nouvelle amie lui coĂ»te fort cher. Mais nous sommes heureux. L’hiver touche Ă  sa fin, nous ne relouerons pas la mĂȘme villa, mais une autre, prĂšs de Juan-les-Pins.
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Françoise Sagan (Bonjour tristesse)
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Le chagrin du deuil, en fin de compte, est un Ă©tat qu'aucun de nous ne connaĂźt avant de l'avoir atteint. Nous envisageons (nous savons) qu'un de nos proches pourrait mourir, mais nous ne voyons pas au-delĂ  des quelques jours ou semaines qui suivent immĂ©diatement cette mort imaginĂ©e. MĂȘme de ces quelques jours ou semaines, nous nous faisons une idĂ©e erronĂ©e. Nous nous attendons peut-ĂȘtre, si la mort est soudaine, Ă  ressentir un choc. Nous ne nous attendons pas Ă  ce que ce choc oblitĂšre tout, disloque le corps comme l'esprit. Nous nous attendons peut-ĂȘtre Ă  ĂȘtre prostrĂ©s, inconsolables, fous de chagrin. Nous ne nous attendons pas Ă  ĂȘtre littĂ©ralement fous (...)
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Joan Didion (The Year of Magical Thinking)
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Tu veux comprendre ce qu'est une année de vie : pose la question à un étudiant qui vient de rater son examen de fin d'année. Un mois de vie : parles-en à une mÚre qui vient de mettre au monde un enfant prématuré et qui attend qu'il sorte de sa couveuse pour serrer son bébé dans ses bras, sain et sauf. Une semaine : interroge un homme qui travaille dans une usine ou dans une mine pour nourrir sa famille. Un jour : demande à deux amoureux transis qui attendent de se retrouver. Une heure : questionne un claustrophobe, coincé dans un ascenseur en panne. Une seconde : regarde l'expression d'un homme qui vient d'échapper à un accident de voiture, et un milliÚme de seconde : demande à l'athlÚte qui vient de gagner la médaille d'argent aux jeux Olympiques, et non la médaille d'or pour laquelle il s'était entraßné toute sa vie.
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Marc Levy (If Only It Were True)
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Je me suis rendu compte que je n’avais pas vu l’eau depuis quatre jours et que je portais toujours les mĂȘmes vĂȘtements, avec les reliefs de fourmis. Elle, en revanche, portait une autre robe, blanche, Ă  ras du cou, qui la couvrait entiĂšrement. La robe ne comportait ni motifs ni inscriptions ; ce qui ne laissait pas de m’étonner, car maman n’avait jamais portĂ© que d’affreux corsages, immanquablement couverts d’inscriptions. Je la regardais aller et venir dans la cuisine, comme un mĂ©tronome sorti de son axe. Elle Ă©tait blanche et cylindrique, et j’imaginais sa robe se transformer en un tube coiffĂ© d’un petit couvercle dans lequel je la tiendrais captive et dont je ne la libĂ©rerais que de loin en loin. Le matin ou le soir, ou Ă  la fin de la semaine, ou pour NoĂ«l. Ou, ce qui serait le mieux, seulement Ă  la fin, pour qu’elle meure. Maman-tube de dentifrice. Maman-Ɠsophage. Maman-ascaride. Maman-cĂąble. Maman-craie. Maman-os. Maman-fil. Maman-comĂšte. Maman-bougie.
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Tatiana ÈšĂźbuleac (El verano en que mi madre tuvo los ojos verdes)
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L'affaiblissement de la part relative de l'Occident dans l'Ă©conomie mondiale, tel qu'il s'est amorcĂ© au crĂ©puscule de la Guerre froide, est porteur de consĂ©quences graves qui ne sont pas toutes mesurables dĂšs Ă  prĂ©sent. L'une des plus inquiĂ©tantes, c'est que la tentation paraĂźt dĂ©sormais grande pour les puissances occidentales, et surtout pour Washington, de prĂ©server par la supĂ©rioritĂ© militaire ce qu'il n'est plus possible de prĂ©server par la supĂ©rioritĂ© Ă©conomique ni par l'autoritĂ© morale. LĂ  se situe peut-ĂȘtre la consĂ©quence la plus paradoxale et la plus perverse de la fin de la Guerre froide; un Ă©vĂšnement qui Ă©tait censĂ© apporter paix et rĂ©conciliation, mais qui fut suivi d'un chapelet de conflits successifs, l'AmĂ©rique passant sans transition 'une guerre Ă  la suivante, comme si c'Ă©tait devenu la "mĂ©thode de gouvernement" de l'autoritĂ© globale plutĂŽt qu'un ultime recours. Les attentas meurtriers du 11 septembre 2001 ne suffisent pas Ă  expliquer cette dĂ©rive; ils l'ont renforcĂ©e, et partiellement lĂ©gitimĂ©e, mais elle Ă©tait dĂ©jĂ  largement amorcĂ©e. En dĂ©cembre 1989, six semaines aprĂšs la chute du mur de Berlin, les Etats-Unis sont intervenus militairement au Panama contre le gĂ©nĂ©ral Noriega, et cette expĂ©dition aux allures de descente de police avait valeur de proclamation: il fallait que chacun sache dĂ©sormais qui commandait sur cette planĂšte et qui devait simplement obĂ©ir. Puis ce fut, en 1991, la premiĂšre guerre d'Irak; en 1992-1993, l'Ă©quipĂ©e malheureuse en Somalie; en 1994, l'intervention en HaĂŻti pour installer au pouvoir le prĂ©sident Jean-Bertrand Aristide; en 1995, la guerre de Bosnie; en dĂ©cembre 1998, la campagne de bombardements massifs contre l'Irak baptisĂ©e "OpĂ©ration DĂ©sert Fox"; en 1999, la guerre du Kosovo; Ă  partir de 2001, la guerre d'Afghanistan; Ă  partir de 2003, la seconde guerre d'Irak; en 2004, une nouvelle expĂ©dition en HaĂŻti, cette fois pour dĂ©loger le prĂ©sident Aristide...
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Amin Maalouf
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Porteurs Notre monde repose sur les Ă©paules de l'autre. Sur des enfants au travail, sur des plantations et des matiĂšres premiĂšres payĂ©es bon marchĂ© : des Ă©paules d'inconnus portent notre poids, obĂšse de disproportion de richesses. Je l'ai vu. Dans les ascensions qui durent bien des jours vers les camps de base des hautes altitudes, des hommes et aussi des femmes et des enfants portent notre poids dans des hottes tressĂ©es. Tables, chaises, vaisselle, tentes, cuisiniĂšres, combustibles cordes, matĂ©riel d'escalade, nourriture pour plusieurs semaines, en somme un village pour vivre lĂ  oĂč il n'y a rien. Ils portent notre poids pour le prix moyen de trois cents roupies nĂ©palaises par jour, moins de quatre euros. Les hottes pĂšsent quarante kilos, mais certains en portent de plus lourdes. Les Ă©tapes sont longues, elles fatiguent le voyageur avec son petit sac Ă  dos et le minimum nĂ©cessaire. Des porteurs de tout notre confort marchent avec des tongs ou bien pieds nus sur des pentes qui manquent d'oxygĂšne, la tempĂ©rature baissant. La nuit, ils campent en plein air autour d'un feu, ils font cuire du riz et des lĂ©gumes cueillis dans les parages, tant que quelque chose sort de terre. Au NĂ©pal, la vĂ©gĂ©tation monte jusqu'Ă  trois mille cinq cents mĂštres. Nous autres, nous dormons dans une tente avec un repas chaud cuisinĂ© par eux. Ils portent notre poids et ne perdent pas un gramme. Il ne manque pas un mouchoir au bagage remis en fin d'Ă©tape. Ils ne sont pas plus faits pour l'altitude que nous, la nuit je les entends tousser. Ce sont souvent des paysans des basses vallĂ©es de riziĂšres. Nous avançons pĂ©niblement en silence, eux ne renoncent pas Ă  se parler, Ă  raconter, tout en marchant. Nous habillĂ©s de couches de technologie lĂ©gĂšre, aĂ©rĂ©e, chaude, coupe-vent, et cetera, eux avec des vĂȘtements usĂ©s, des pulls en laine archiĂ©limĂ©s : ils portent notre poids et sourient cent plus que le plus extraverti de nos joyeux compĂšres. Ils nous prĂ©parent des pĂątes avec l'eau de la neige, ils nous ont mĂȘme apportĂ© des oeufs ici, Ă  cinq mille mĂštres. Sans eux, nous ne serions ni agiles, ni athlĂ©tiques, ni riches. Ils disparaissent en fin de transport, ils se dispersent dans les vallĂ©es, juste Ă  temps pour le travail du riz et de l'orge. (p. 11-12)
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Erri De Luca (Sulla traccia di Nives)
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J’ai d’ailleurs un ami qui, ces jours-ci, m’a affirmĂ© que nous ne savons mĂȘme pas ĂȘtre paresseux. Il prĂ©tend que nous paressons lourdement, sans plaisir, ni bĂ©atitude, que notre repos est fiĂ©vreux, inquiet, mĂ©content ; qu’en mĂȘme temps que la paresse, nous gardons notre facultĂ© d’analyse, notre opinion sceptique, une arriĂšre-pensĂ©e, et toujours sur les bras une affaire courante, Ă©ternelle, sans fin. Il dit encore que nous nous prĂ©parons Ă  ĂȘtre paresseux et Ă  nous reposer comme Ă  une affaire dure et sĂ©rieuse et que, par exemple, si nous voulons jouir de la nature, nous avons l’air d’avoir marquĂ© sur notre calendrier, encore la semaine derniĂšre, que tel et tel jour, Ă  telle et telle heure, nous jouirons de la nature. Cela me rappelle beaucoup cet Allemand ponctuel qui, en quittant Berlin, nota tranquillement sur son carnet. « En passant Ă  Nuremberg ne pas oublier de me marier. » Il est certain que l’Allemand avait, avant tout, dans sa tĂȘte, un systĂšme, et il ne sentait pas l’horreur du fait, par reconnaissance pour ce systĂšme. Mais il faut bien avouer que dans nos actes Ă  nous, il n’y a mĂȘme aucun systĂšme. Tout se fait ainsi comme par une fatalitĂ© orientale. Mon ami a raison en partie. Nous semblons traĂźner notre fardeau de la vie par force, par devoir, mais nous avons honte d’avouer qu’il est au-dessus de nos forces, et que nous sommes fatiguĂ©s. Nous avons l’air, en effet, d’aller Ă  la campagne pour nous reposer et jouir de la nature. Regardez avant tout les bagages rien laissĂ© de ce qui est usĂ©, de ce qui a servi l’hiver, au contraire, nous y avons ajoutĂ© des choses nouvelles. Nous vivons de souvenirs et l’ancien potin et la vieille affaire passent pour neufs. Autrement c’est ennuyeux ; autrement il faudra jouer au whist avec l’accompagnement du rossignol et Ă  ciel ouvert. D’ailleurs, c’est ce qui se fait. En outre, nous ne sommes pas bĂątis pour jouir de la nature ; et, en plus, notre nature, comme si elle connaissait notre caractĂšre, a oubliĂ© de se parer au mieux. Pourquoi, par exemple, est-elle si dĂ©veloppĂ©e chez nous l’habitude trĂšs dĂ©sagrĂ©able de toujours contrĂŽler, Ă©plucher nos impressions – souvent sans aucun besoin – et, parfois mĂȘme, d’évaluer le plaisir futur, qui n’est pas encore rĂ©alisĂ©, de le soupeser, d’en ĂȘtre satisfait d’avance en rĂȘve, de se contenter de la fantaisie et, naturellement, aprĂšs, de n’ĂȘtre bon Ă  rien pour une affaire rĂ©elle ? Toujours nous froisserons et dĂ©chirerons la fleur pour sentir mieux son parfum, et ensuite nous nous rĂ©volterons quand, au lieu de parfum, il ne restera plus qu’une fumĂ©e. Et cependant, il est difficile de dire ce que nous deviendrions si nous n’avions pas au moins ces quelques jours dans toute l’annĂ©e et si nous ne pouvions satisfaire par la diversitĂ© des phĂ©nomĂšnes de la nature notre soif Ă©ternelle, inextinguible de la vie naturelle, solitaire. Et enfin, comment ne pas tomber dans l’impuissance en cherchant Ă©ternellement des impressions, comme la rime pour un mauvais vers, en se tourmentant de la soif d’activitĂ© extĂ©rieure, en s’effrayant enfin, jusqu’à en ĂȘtre malade, de ses propres illusions, de ses propres chimĂšres, de sa propre rĂȘverie et de tous ces moyens auxiliaires par lesquels, en notre temps, on tĂąche, n’importe comment, de remplir le vide de la vie courante incolore. Et la soif d’activitĂ© arrive chez nous jusqu’à l’impatience fĂ©brile. Tous dĂ©sirent des occupations sĂ©rieuses, beaucoup avec un ardent dĂ©sir de faire du bien, d’ĂȘtre utiles, et, peu Ă  peu, ils commencent dĂ©jĂ  Ă  comprendre que le bonheur n’est pas dans la possibilitĂ© sociale de ne rien faire, mais dans l’activitĂ© infatigable, dans le dĂ©veloppement et l’exercice de toutes nos facultĂ©s.
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Fyodor Dostoevsky
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Son Ăąge! Jusqu’à la fin de ses jours, Hugo en entendrait parler. Parce qu’il se retrouvait, Ă  quatorze ans, le dernier-nĂ© des QuĂ©bĂ©cois. AprĂšs sa naissance, plus un seul nourrisson n’avait vu le jour dans ce petit coin de la planĂšte. Quand Hugo regardait ses parents, il lisait son propre avenir: un poste de contrĂŽleur pour le rĂ©so, avec prime au rendement et quatre semaines de vacances en fin de carriĂšre. Que le blues commence! Pourtant, il s’en passait des choses sur le rĂ©so. Hugo le savait, car il Ă©tait l’un des rares civils Ă  pouvoir s’y promener librement. Et il y faisait parfois d’étranges dĂ©couvertes

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André Marois (Les Voleurs d'espoir)
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.. Et protĂšge, mon Dieu, Vitea et Lulu, et papi et babouchka. Et prends soin, mon Dieu, de l'Ăąme de maman et de papa et d'ArchimĂšde... oĂč qu'il soit, parce que papi et babouchka y tenaient comme Ă  la prunelle de leurs yeux, car il avait coĂ»tĂ© trĂšs cher. Quand ils ont vendu toutes ces choses qui brillaient dans la boĂźte que nous avons sauvĂ©e de la vieille maison, quand maman nous a quittĂ©s. La bague Ă  la pierre verte avec laquelle on a achetĂ© la vache, la petite chaĂźne en or pour le fourrage, la montre de papi, celle avec un couvercle gravĂ©, qui est partie pour deux sacs de farine de maĂŻs, et la parure de perles qui s'est transformĂ©e en ArchimĂšde - mĂȘme si, en rĂ©alitĂ©, il ne s'appelait pas comme ça, car il n'y avait que papi qui connaissait son vrai nom, et lorsqu'il le lui chuchotait Ă  l'oreille, qu'est-ce qu'il Ă©tait content, le cochon, comme un petit chien, il faisait mĂȘme le beau. Quand ils l'ont tuĂ©, babouchka s'est fĂąchĂ©e si fort qu'elle en a encore pris une cuite. Elle pleurait et criait : Flambez Joseph Vissarionovitch, brĂ»lez-le, que le feu de l'enfer le brĂ»le ! Elle criait si fort qu'il a fallu que Sacha et papi la ramĂšnent de force Ă  la maison, pour qu'elle arrĂȘte de pleurer sur le sort du pauvre ArchimĂšde. Et, mon Dieu, prends soin aussi de l'Ăąme de papi, mĂȘme si babouchka ne l'a pas aimĂ© aussi fort qu'ArchimĂšde, parce qu'elle n'a presque pas pleurĂ© lorsqu'il est parti. MĂȘme qu'elle n'a plus parlĂ© avec personne pendant prĂšs de trois semaines, et qu'elle a cessĂ© de nous disputer pour un rien. Et aprĂšs elle est partie de la maison sans rien dire. Et pardonne-nous, mon Dieu, de nous ĂȘtre tellement rĂ©jouis quand elle nous a laissĂ©s avec Sacha. Mais jusqu'Ă  la fin elle nous a manquĂ©, parce que Sacha ne nous donnait pas tellement Ă  manger et nous laissait seuls la nuit, et le jour il dormait et ne jouait plus avec nous, comme il le faisait dans l'autre maison. Et je te remercie, mon Dieu, de nous avoir ramenĂ© babouchka, mĂȘme si maigre et avec des taches violettes et vertes sur le visage. Parce que nous l'aimions, mĂȘme chauve, mĂȘme si elle Ă©tait moche et ressemblait Ă  Baba Yaga. Mais mon Dieu, tu peux oublier Lulu, qui m'a mordu fort quand je lui ai dit que maman Ă©tait un ange, et qui s'est roulĂ© par terre en hurlant. Il me poursuivait partout et il a balancĂ© des pierres sur mon saule, celui oĂč Vitea et moi avions fait une chaumiĂšre de petites branches, pour que je puisse m'exercer chaque jour, comme j'ai promis Ă  maman, lĂ , dans la vieille maison, sur la terrasse, quand nous regardions le soir ce long chemin noir et plein de pierres, sur lequel passaient sans cesse des hommes et des bĂȘtes. Les pauvres, ils marchaient trĂšs lentement, et certains s'arrĂȘtaient devant notre porte, et babouchka leur donnait Ă  manger - mais pas Ă  tous. AprĂšs, elle les chassait et papi tirait un coup de fusil en l'air, mais ils revenaient, ils revenaient et ça ne s'arrĂȘtait pas...
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Alina Nelega (Amalia respiră adùnc)
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C'est dur, mais on sait pourquoi on est lĂ  » m'Ă©crivait-elle ; je ne pouvais Ă©videmment pas en dire autant. La fin de ma carriĂšre universitaire m'avait – il me fallut quelques semaines avant d'en prendre rĂ©ellement conscience – privĂ© de tout contact avec les Ă©tudiantes ; et alors, quoi ? Devais-je pour autant m'inscrire sur Meetic, comme tant d'autres l'avaient fait avant moi ? J'Ă©tais un homme cultivĂ©, de bon niveau ; j'Ă©tais dans la force de l'Ăąge, comme j'ai dit ; et si aprĂšs quelques semaines d'un dialogue laborieux oĂč certains moments d'enthousiasme au sujet de n'importe quoi – mettons par exemple les derniers quatuors de Beethoven – seraient provisoirement parvenus Ă  dissimuler un ennui croissant et global, Ă  faire miroiter l'espĂ©rance de moments magiques ou d'une complicitĂ© faite d'Ă©merveillements et d'Ă©clats de rire, si aprĂšs ces quelques semaines je me dĂ©cidais Ă  rencontrer l'une de mes nombreuses homologues fĂ©minines, que pourrait-il s'ensuivre ? Panne Ă©rectile d'un cĂŽtĂ©, sĂ©cheresse vaginale de l'autre ; il valait mieux Ă©viter ça.
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Michel Houellebecq
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Pour rĂ©sumer : chaque jour, je ressemblais davantage Ă  la vieille paysanne russe attendant le train. Peu aprĂšs la rĂ©volution, ou aprĂšs une guerre ou une autre, la confusion rĂšgne au point que personne n'a idĂ©e de quand va pointer la nouvelle aube, et encore moins de quand va arriver le prochain train, mais la campagnarde chenue a entendu dire que celui-ci est prĂ©vu pour tantĂŽt. Vu la taille du pays, et le dĂ©sordre de ces temps, c'est une information aussi prĂ©cise que toute personne douĂ©e de raison est en droit d'exiger, et puisque la vieille n'est pas moins raisonnable que quiconque, elle rassemble ses baluchons de nourriture, ainsi que tout l’attirail nĂ©cessaire au voyage, avant de se oser Ă  cĂŽtĂ© de la voie ferrĂ©e. Quel autre moyen d'ĂȘtre sĂ»re d'attraper le train que de se trouver dĂ©jĂ  sur place lorsqu'il se prĂ©sentera ? Et le seul moyen d'ĂȘtre lĂ  Ă  l'instant voulu, c'est de rester lĂ  sans arrĂȘt. Évidemment, il se peut que ce convoi n'arrive jamais, ni un autre. Cependant, sa stratĂ©gie a pris en compte jusqu'Ă  cette Ă©ventualitĂ© : le seul moyen de savoir s'il y aura un train ou pas, c'est d'attendre suffisamment longtemps ! Combien de temps ? Qui peut le dire ? AprĂšs tout, il se peut que le train surgisse immĂ©diatement aprĂšs qu'elle a renoncĂ© et s'en est allĂ©e, et dans ce cas, toute cette attente, si longue eĂ»t-elle Ă©tĂ©, aurait Ă©tĂ© en vain. Mouais, pas trĂšs fiable, ce plan, ricaneront certains. Mais le fait est qu'en ce monde personne ne peut ĂȘtre complĂštement sĂ»r de rien, n'est-ce pas ? La seule certitude, c'est que pour attendre plus longtemps qu'une vieille paysanne russe, il faut savoir patienter sans fin. Au dĂ©but, elle se blottit au milieu de ses baluchons, le regard en alerte afin de ne pas manquer la premiĂšre volute de fumĂ©e Ă  l'horizon. Les jours forment des semaines, les semaines des mois, les mois des annĂ©es. Maintenant, la vieille femme se sent chez elle : elle sĂšme et rĂ©colte ses modestes moissons, accomplit les tĂąches de chaque saison et empĂȘche les broussailles d'envahir la voie ferrĂ©e pour que le cheminot voie bien oĂč il devra passer. Elle n'est pas plus heureuse qu'avant, ni plus malheureuse. Chaque journĂ©e apporte son lot de petites joies et de menus chagrins. Elle conjure les souvenirs du village qu'elle a laissĂ© derriĂšre elle, rĂ©cite les noms de ses parents proches ou Ă©loignĂ©s. Quand vous lui demandez si le train va enfin arriver, elle se contente de sourire, de hausser les Ă©paules et de se remettre Ă  arracher les mauvaises herbes entre les rails. Et aux derniĂšres nouvelles, elle est toujours lĂ -bas, Ă  attendre. Comme moi, elle n'est allĂ©e nulle part, finalement ; comme elle, j'ai cessĂ© de m'Ă©nerver pour ça. Pour sĂ»r, tout aurait Ă©tĂ© diffĂ©rent si elle avait pu compter sur un horaire de chemins de fer fiable, et moi sur un procĂšs en bonne et due forme. Le plus important, c'est que, l'un comme l'autre, nous avons arrĂȘtĂ© de nous torturer la cervelle avec des questions qui nous dĂ©passaient, et nous nous sommes contentĂ©s de veiller sur ces mauvaises herbes. Au lieu de rĂȘver de justice, j'espĂ©rais simplement quelques bons moments entre amis ; au lieu de rĂ©unir des preuves et de concocter des arguments, je me contentais de me rĂ©galer des bribes de juteuses nouvelles venues du monde extĂ©rieur ; au lieu de soupirer aprĂšs de vastes paysages depuis longtemps hors de portĂ©e, je m'Ă©merveillais des moindres dĂ©tails, des plus intimes changements survenus dans ma cellule. Bref, j'ai conclus que je n'avais aucun pouvoir sur ce qui se passait en dehors de ma tĂȘte. Tout le reste rĂ©sidait dans le giron Ă©nigmatique des dieux prĂ©sentement en charge. Et lorsque j'ai enfin appris Ă  cesser de m'en inquiĂ©ter, l'absolution ainsi confĂ©rĂ©e est arrivĂ©e avec une Ă©tonnante abondance de rĂ©confort et de soulagement.
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Andrew Szepessy (Epitaphs for Underdogs)
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Ils se sentaient toutefois le droit de faire la leçon aux imprévoyants ou de menacer l'enfant que sa mÚre envoyait exprÚs aux courses à sa place en fin de semaine, sans argent : « Dis à ta mÚre qu'elle tùche de me payer, sinon je ne la servirai plus. » Ils ne sont plus ici du bord le plus humilié.
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Annie Ernaux (La Place)
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Ne m'Ă©crivez plus qu'une fois par semaine, et de telle sorte que je reçoive votre lettre le dimanche. Car je dois vous le dire, je ne supporte pas vos lettres quotidiennes, je ne suis pas en Ă©tat de les supporter. Je rĂ©ponds pas exemple Ă  votre lettre et ensuite, je suis apparemment bien tranquille dans mon lit, mais des palpitations me traversent tout le corps et mon cƓur ne connaĂźt que vous. VoilĂ  pourquoi je ne veux point savoir que tu es bien disposĂ©e pour moi; car alors pour quelle raison, fou que je suis, restai-je Ă  mon bureau ou chez moi, au lieu de me jeter dans le train les yeux fermĂ©s pour ne les rĂ©ouvrir que lorsque je serai prĂšs de toi. Vraiment j'ai parfois l'impression de me repaitre comme un fantĂŽme de ton nom porte-bonheur. mais maintenant y'a-t-il une solution de paix? A quoi bon ne plus nous Ă©crire qu'une fois par semaine. non, il serait bĂ©nin le mal que l'on pourrait supprimer par de telles moyens et je le prĂ©vois ces lettres du dimanche, je ne pourrai pas non plus les supporter. C'est pourquoi voulant rĂ©parer ce que je nĂ©gligeais samedi, je t'en prie avec la force qui faiblit dĂ©jĂ  un peu a la fin de cette lettre renonçons Ă  tout cela, si nous tenons a notre vie. Aurai-je eu l'intention de me dire "tien" en signant, rien ne serait plus faux. Non, Je suis mien et Ă©ternellement liĂ© Ă  moi, voilĂ  ce que je suis, et il faut que je tache de m'en accommoder.
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Franz Kafka (Letters to Felice)
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Ne m'Ă©crivez plus qu'une fois par semaine, et de telle sorte que je reçoive votre lettre le dimanche. Car je dois vous le dire, je ne supporte pas vos lettres quotidiennes, je ne suis pas en Ă©tat de les supporter. Je rĂ©ponds pas exemple Ă  votre lettre et ensuite, je suis apparemment bien tranquille dans mon lit, mais des palpitations me traversent tout le corps et mon cƓur ne connaĂźt que vous. VoilĂ  pourquoi je ne veux point savoir que tu es bien disposĂ©e pour moi; car alors pour quelle raison, fou que je suis, restai-je Ă  mon bureau ou chez moi, au lieu de me jeter dans le train les yeux fermĂ©s pour ne les rĂ©ouvrir que lorsque je serai prĂšs de toi. Vraiment j'ai parfois l'impression de me repaitre comme un fantĂŽme de ton nom porte-bonheur. mais maintenant y'a-t-il une solution de paix? A quoi bon ne plus nous Ă©crire qu'une fois par semaine. non, il serait bĂ©nin le mal que l'on pourrait supprimer par de telles moyens et je le prĂ©vois ces lettres du dimanche, je ne pourrai pas non plus les supporter. C'est pourquoi voulant rĂ©parer ce que je nĂ©gligeais samedi, je t'en prie avec la force qui faiblit dĂ©jĂ  un peu a la fin de cette lettre renonçons Ă  tout cela, si nous tenons a notre vie. Aurai-je eu l'intention de me dire "tien" en signant, rien ne serait plus faux. Non, Je suis mien et Ă©ternellement liĂ© Ă  moi, voilĂ  ce que je suis, et il faut que je tache de m'en accommoder.
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Franz Kafka
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Ne m'Ă©crivez plus qu'une fois par semaine, et de telle sorte que je reçoive votre lettre le dimanche. Car je dois vous le dire, je ne supporte pas vos lettres quotidiennes, je ne suis pas en Ă©tat de les supporter. Je rĂ©ponds pas exemple Ă  votre lettre et ensuite, je suis apparemment bien tranquille dans mon lit, mais des palpitations me traversent tout le corps et mon cƓur ne connaĂźt que vous. VoilĂ  pourquoi je ne veux point savoir que tu es bien disposĂ©e pour moi; car alors pour quelle raison, fou que je suis, restai-je Ă  mon bureau ou chez moi, au lieu de me jeter dans le train les yeux fermĂ©s pour ne les rĂ©ouvrir que lorsque je serai prĂšs de toi. Vraiment j'ai parfois l'impression de me repaitre comme un fantĂŽme de ton nom porte-bonheur. mais maintenant y'a-t-il une solution de paix? A quoi bon ne plus nous Ă©crire qu'une fois par semaine. non, il serait bĂ©nin le mal que l'on pourrait supprimer par de telles moyens et je le prĂ©vois ces lettres du dimanche, je ne pourrai pas non plus les supporter. C'est pourquoi voulant rĂ©parer ce que je nĂ©gligeais samedi, je t'en prie avec la force qui faiblit dĂ©jĂ  un peu a la fin de cette lettre renonçons Ă  tout cela, si nous tenons a notre vie. Aurai-je eu l'intention de me dire “tien“ en signant, rien ne serait plus faux. Non, Je suis mien et Ă©ternellement liĂ© Ă  moi, voilĂ  ce que je suis, et il faut que je tache de m'en accommoder.
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Franz Kafka (Letters to Felice)
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« Les soixante-et-dix semaines sont abrĂ©gĂ©es sur ton peuple et sur la sainte citĂ©, afin que la prĂ©varication soit consommĂ©e et que le pĂ©chĂ© prenne fin, et que l'iniquitĂ© soit effacĂ©e et expiĂ©e, et que la justice Ă©ternelle paraisse, et que la vision et la prophĂ©tie soient accomplies, et que le saint des saints recoive l'onction. Sache donc et comprends : Depuis cette prophĂ©tie et la rĂ©Ă©dification de JĂ©rusalem jusqu'au Christ roi, il y aura sept semaines et soixante-deux semaines; et de nouveau seront Ă©difiĂ©es la place publique et les murailles, et les temps seront renouvelĂ©s, et aprĂšs soixante-deux semaines le Christ sera mis Ă  mort, et il n'y aura pas de jugement pour lui ; et de concert avec le roi qui doit venir, il dissipera la citĂ© et le sanctuaire ; et un nouveau cataclysme en exterminera les habitants, et jusqu'Ă  la fin de la guerre la destruction les dĂ©cimera; et il confirmera l'alliance Ă  plusieurs dans une semaine, et au milieu d'une semaine l'oblation et le sacrifice cesseront, et l'abomination de la dĂ©solation sera dans le temple, et persĂ©vĂ©rera jusqu'Ă  la consommation des temps. Et au milieu d'une semaine, il ne s'Ă©lĂšvera plus de parfums de l'autel des sacrifices, et la destruction Ă©tendra 82 ses ravages jusqu'Ă  la consommation, et en quelque sorte, jusqu'Ă  l'anĂ©antissement de l'oblation. » Il est donc Ă©vident que le temple a Ă©tĂ© reconstruit dans les sept premiĂšres semaines ; car le fait se trouve dans Esdras. Ainsi, le Christ est devenu roi des Juifs, aprĂšs l'accomplissement des sept semaines ; et durant les soixante-deux semaines la JudĂ©e entiĂšre s'est reposĂ©e dans une paix profonde qu'aucune guerre n'a troublĂ©e; et notre Seigneur JĂ©sus-Christ, le Saint des Saints, Ă©tant alors venu et ayant accompli la vision et la prophĂ©tie, a Ă©tĂ© oint par l'esprit du PĂšre dans la chair qu'il avait revĂȘtue. La royautĂ© du Christ appartient donc Ă  ces soixante-deux semaines et Ă  la semaine unique, comme a dit le prophĂšte. La moitiĂ© de la semaine suivante occupe la fin du rĂšgne de NĂ©ron, et part de l'Ă©poque oĂč cet empereur mit l'abomination dans la ville sainte de JĂ©rusalem ; et la seconde moitiĂ© de cette semaine le vit pĂ©rir lui-mĂȘme, ainsi que Galba, Othon et Vitellius; elle vit Ă©galement l'Ă©lection de Vespasien Ă  l'empire, la destruction de JĂ©rusalem et la dĂ©solation du temple. Pour celui qui peut comprendre, il est Ă©vident que les choses se sont rĂ©alisĂ©es comme le prophĂšte les avait annoncĂ©es.
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Clement of Alexandria (Miscellanies (Stromata))
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Tout au long de ces derniĂšres semaines, tandis qu'il mettait son bois en forme et assemblait ses piĂšces, il s'Ă©tait tracassĂ© Ă  l'idĂ©e de perdre sa bien-aimĂ©e. Il n'y avait jamais pensĂ© sĂ©rieusement auparavant. A prĂ©sent, il se rendait compte que Caris Ă©tait toute sa joie. Par temps ensoleillĂ©, il n'avait qu'une envie : se promener avec elle. Quand il tombait sur quelque chose de beau, il voulait aussitĂŽt le lui montrer. Quand on lui rapportait une drĂŽlerie, il ne pensait qu'Ă  la lui rĂ©pĂ©ter afin de la voir sourire. Certes, son travail lui procurait du plaisir, notamment quand il dĂ©couvrait un moyen intelligent de rĂ©gler un problĂšme apparemment insurmontable, mais il s'agissait lĂ  d'une satisfaction froide et cĂ©rĂ©brale. Le bonheur d'ĂȘtre avec Caris Ă©tait diffĂ©rent et il comprenait que sans elle sa vie ne serait plus qu'un hiver sans fin.
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Ken Follett (World Without End (Kingsbridge, #2))