Et Thomas Quotes

We've searched our database for all the quotes and captions related to Et Thomas. Here they are! All 166 of them:

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In omnibus requiem quaesivi, et nusquam inveni nisi in angulo cum libro. (Everywhere I have sought peace and not found it, except in a corner with a book.)
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Thomas Ă  Kempis
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Tout le monde voulait ĂȘtre dans le coup ce jour-lĂ . Car, ce jour-lĂ , on allait Ă©crire l'Histoire avec un grand H. Il y avait eu un ghetto Ă  Cracovie pendant plus de sept siĂšcles, et voici qu'Ă  la fin de la journĂ©e, ou au plus tard le lendemein, ces sept siĂšcles ne seraient plus qu'une rumeur, et Cracovie serait enfin fiduciare (dĂ©barrassĂ©e des juifs).
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Thomas Keneally (Schindler's List)
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O quam salubre, quam iucundum et suave est sedere in solitudine et tacere et loqui cum Deo!
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Thomas Ă  Kempis
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Qui sait le mieux souffrir possédra la plus grande paix. Celui-là est vainqueur de soi et maßtre du monde, ami de Jésus-Christ et héritier du ciel.
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Thomas Ă  Kempis
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Thomas Aquinas: “Theology is taught by God, teaches of God and leads to God” (Theologia a Deo docetur, Deum docet, et ad Deum ducit).
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Kelly M. Kapic (A Little Book for New Theologians: Why and How to Study Theology (Little Books))
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J'ai tentĂ© d'ĂȘtre face Ă  elle un homme fort conscient de ses faiblesses, un homme vĂȘtu qui ne craint pas sa nuditĂ©, un homme droit qui connaĂźt ses courbes et ses fractures. Tout ce chemin que j'ai fait pour la rencontrer m'a permis de me parcourir moi-mĂȘme, c'est long de se parcourir.
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David Thomas (La Patience des buffles sous la pluie)
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Tu peux trĂšs bien ĂȘtre courageuse et avoir peur quand mĂȘme, Starr, dit-elle. Etre courageuse, ça veut dire ne pas se laisser abattre par sa peur. Et c'est ce que tu fais.
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Angie Thomas (The Hate U Give (The Hate U Give, #1))
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Les bons et les mauvais souvenirs ont en commun de rester gravés.
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Angie Thomas (On the Come Up)
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De la culture et de la fortune, voilĂ  le bourgeois.
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Thomas Mann (The Magic Mountain)
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Bien écrire, c'est déjà presque bien penser, et il n'y a pas loin de là jusqu'à bien agir.
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Thomas Mann (The Magic Mountain)
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Ils se sont groupés, car une chose comme un pneumothorax rapproche naturellement les hommes, et ils s'appellent "l'Association des demi-poumons" [...].
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Thomas Mann (The Magic Mountain)
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Est vrai ce qui convient à l'homme. En lui, toute la nature est concentrée, lui seul a été créé dans toute la nature, et toute la nature n'est faite que pour lui.
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Thomas Mann (The Magic Mountain)
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[...] l'homme, lui aussi, est un ĂȘtre dualiste. Le problĂšme de son Ăąme consiste dans le conflit entre le physique et le mĂ©taphysique, et tout ce qui est social demeure secondaire.
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Thomas Mann (The Magic Mountain)
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Voler est un acte de conquĂȘte oĂč l'on dĂ©fie les forces les plus puissantes et les plus fondamentales de la nature.
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Thomas Petzinger Jr.
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Pour un petit avantage, on entreprend une longue route; et pour la vie éternelle, à peine en trouve-t'on qui veuillent faire un pas.
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Thomas Ă  Kempis
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Locus ab auctoritate est infirmissimus. [The argument from authority is the weakest.]
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Thomas Aquinas (S. Thomïżœ Aquinatis Summa Theologica, Vol. 1: Diligenter Emendata; Nicolai, Sylvii, Billuart, Et C.-J. Drioux, Notis Ornata; Pars Prima, 1 74 (Classic Reprint))
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İsyan et, isyan, nisyanla sönmeceye!
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Can YĂŒcel (Portreler)
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Je porte un collier de perles noires et invisibles autour de mon cou. Le collier de ceux qui gardent leurs absents à l'intérieur. Nous sommes nombreux à les porter.
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Thomas Vinau (Ici ça va)
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I am writing history and i do so with my eyes almost always full of tears
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Guillaume-Thomas Raynal (Histoire Philosophique Et Politique Des A(c)Tablissemens Dans Les Deux Indes. T. 1 (A0/00d.1770))
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Le temps n'a aucune "réalité". Lorsqu'il vous paraßt long, il est long, et lorsqu'il vous paraßt court, il est court, mais de quelle longueur ou de quelle briÚveté, c'est ce que personne ne sait.
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Thomas Mann (The Magic Mountain)
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[...] car ce que l'on savait et que l'on a pensé tout en peignant joue un rÎle. Cela vous guide la main et cela produit son effet, ca y est et ça n'y est pas ; et c'est là ce qui rend le tout éloquent.
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Thomas Mann (The Magic Mountain)
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It was young Schneermann, Anton Schneermann, who sat at Mademoiselle Kleefeld’s table. You see, his place is empty. It will soon be filled up again, I am not worried about that—but Anton is off, on the wings of the wind, in the twinkling of an eye, rapt away before he knew where he was. Sixteen years old, and had been up here a year and a half, with six months to go. But how did it happen? Who knows? Perhaps somebody dropped a little word to Madame his mother; anyhow, she got wind of his goings-on, in Baccho et ceteris. She appears unannounced on the scene, some three heads taller than I am, white-haired and exceeding wroth; fetches Herr Anton a couple of boxes on the ear, takes him by the collar, and puts him on the train. ‘If he is going to the dogs,’ she says, ‘he can do it just as well down below.’ And off they go.
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Thomas Mann (The Magic Mountain)
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Mais tout restait dissous dans une dĂ©licatesse et une pĂąleur spectrales, exempt de toute ligne que l'Ɠil aurait pu suivre avec certitude ; les contours des cimes se perdaient, s'embrumaient, s'en allaient en fumĂ©e.
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Thomas Mann (The Magic Mountain)
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Il vivait vite comme un mécanisme d'horloge qui se défend, il franchissait au galop les ùges qu'il ne lui était pas accordé d'atteindre dans le temps, et durant les derniÚres vingt-quatre heures, il devint un vieillard.
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Thomas Mann (The Magic Mountain)
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Je ne connais rien de plus vivant que l'envie, on dira ce qu'on voudra, mais il n'y a rien de plus vivant que quand on a le dĂ©sir qui frĂ©tille, que quand on dĂ©sire Ă  trĂ©pigner sur place, que quand on n'en peut plus de se palper les corps, ou mĂȘme que quand on n'en peut juste plus d'ĂȘtre avec quelqu'un, qu'on attendait ça depuis longtemps, et que ce moment-lĂ , rien au monde ne pourra l'abĂźmer. Alors les sentiments, le feeling, d'accord, m'enfin, c'est quand mĂȘme en dessous, les trucs en commun, les esprits qui se rencontrent, les signaux lumineux, tout ça, oui, ça compte, d'accord, je ne dis pas, mais s'il n'y a pas l'envie au-dessus de ça, c'est mou, c'est fade.
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David Thomas (La Patience des buffles sous la pluie)
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Mais qu'Ă©tait-ce que l'humanisme ? C'Ă©tait l'amour des hommes, ce n'Ă©tait pas autre chose, et par lĂ  mĂȘme l'humanisme Ă©tait aussi une politique, une attitude de rĂ©volte contre tout ce qui souille et dĂ©shonore l'idĂ©e de l'homme.
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Thomas Mann (The Magic Mountain)
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The 'words' of Augustine, Origen, Clement of Alexandria, St. John of Damascus, St. Thomas Aquinas, et al, may not have carried the weight of Canon, however they were neither paper-like nor mere 'pellets'." ~R. Alan Woods [2012]
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R. Alan Woods (The Journey Is The Destination: A Photo Journal)
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Le parti national-socialiste avait fait un fameux cadeau Ă  ces SS-lĂ  : ils pouvaient marcher au combat sans aucun risque physique, dĂ©crocher les honneurs sans avoir Ă  entendre siffler les balles. L'impunitĂ© psychologique Ă©tait plus difficile Ă  atteindre. Tous les officiers SS avaient des camarades qui s'Ă©taient suicidĂ©s. Le haut commandment avait pondu des circulaires pour dĂ©noncer ces pertes futiles : il fallait ĂȘtre simple d'esprit pour croire que les juifs, parce qu'ils n'avaient pas de fusils, ne possĂ©daient pas d'armes d'un autre calibre : des armes sociales, Ă©conomiques et politiques. En fait, le juif Ă©tait armĂ© jusqu'aux dents. Trempez votre caractĂšre dans l'acier, soulignaient les circulaires, car l'enfant juif est une bombe Ă  retardement culturelle, la femme juive, un tissu biologique de toutes les trahisons, le mĂąle juif, un ennemi plus implacable encore qu'aucun Russe ne saurait l'ĂȘtre. (ch. 20)
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Thomas Keneally (Schindler's List)
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Pendant que certains et certaines parmi nous ont peur de l'impact que des chansons pourraient avoir sur nos enfants, d'autres parents sont terrifiés à l'idée que ceux et celles qui sont censés protéger leurs enfants pourrait leur faire du mal.
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Angie Thomas (On the Come Up)
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Paul l'a Ă©coutĂ©e, sans ciller, sans rĂ©pliquer ; son beau visage dĂ©truit est demeurĂ© impassible. A la fin, il a seulement glissĂ© : "Je me demandais quand tu te dĂ©ciderais Ă  me faire cet aveu. Je me demandais lequel de vous deux viendrait le faire. Ce que tu m'annonces, je le sais depuis longtemps. Je le sais depuis le jour de mon retour, depuis la seconde exacte oĂč tu as posĂ© ton regard sur moi. C'Ă©tait sur toi, l'effroi, la honte, la gĂȘne, et puis aussi la lĂ©gĂšretĂ© des femmes amoureuses. C'Ă©tait immanquable.
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Philippe Besson (La Trahison de Thomas Spencer)
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Pour la premiÚre fois de ma vie, mon passé me surprend. J'ai envie de parler en silence. De me parler. J'ai envie que ce jeune type qui ne sait pas ce qui l'attend mais qui porte son sourire comme un laissez-passer s'avance vers moi. J'aimerais le voir arriver vers moi avec mes vingt ans de moins, s'asseoir à mes cÎtés, me sourire timidement, mettre ses mains dans ses poches et garder le silence. J'aimerais que ce jeune type avec mes vingt de moins ne me juge pas. J'aimerais qu'il me pardonne de l'avoir trahi.
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David Thomas (La Patience des buffles sous la pluie)
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Astronotların uzayda salınıp yeryĂŒzĂŒne döndĂŒkten sonra, burası onlara Ă§ĂŒrĂŒyen bir et gibi koktuğu için midelerinin kötĂŒ olduğunu okumußtum bir yerlerde. Biz diğer insanlar, her gĂŒn soluduğumuz için bu iğrenç kokuyu fark etmiyoruz; hava bize normal geliyor, ama aslında içine saldığımız bir sĂŒrĂŒ çöp, kimyasal ve kirletici maddeyle dolu. Sonra, dĂŒnya birinin eski arabasıymıß da, dikiz aynasına bĂŒyĂŒk boy bir çam kokusu asıyormußuz gibi etrafa baßka saçmalıklar sıkıp havanın daha iyi kokmasını sağlamaya çalıßıyoruz.
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Michael Thomas Ford (Suicide Notes)
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Mais ce qu'il Ă©prouvait, ce qu'il comprenait, et ce dont il jouissait par-dessus tout, [...] c'Ă©tait l'idĂ©alitĂ© triomphante de la musique, de l'art, du cƓur humain, la haute et irrĂ©futable sublimation qu'ils faisaient subir Ă  la vulgaire laideur de la rĂ©alitĂ©.
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Thomas Mann (The Magic Mountain)
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Naphta commença Ă  parler de pieux excĂšs de la charitĂ© qu'avait connus le moyen Ăąge, de cas Ă©tonnants de fanatisme et d'exaltation dans les soins donnĂ©s aux malades : des filles de rois avaient baisĂ© les plaies puantes de lĂ©preux, s'Ă©taient volontairement exposĂ©es Ă  la contagion de la lĂȘpre, avaient appelĂ© leurs roses les ulcĂšres qui se formaient sur leur corps, avaient bu l'eau oĂč s'Ă©taient lavĂ©s des malades purulents et avaient dĂ©clarĂ© ensuite que rien ne leur avait jamais semblĂ© meilleur. (ch. VI, operationes spirituales)
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Thomas Mann (The Magic Mountain)
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I no longer call you servants,
I have called you friends.”14 Servants is a “doing” word; friends is a “being” word. What do servants do? They cook, clean, et cetera. A friend, however, is something you are, not something you do. A servant is Martha, a friend is Mary.
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Gary L. Thomas (Sacred Pathways: Discover Your Soul's Path to God)
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L'humanitĂ© ? La noblesse ? C'Ă©tait l'esprit qui distinguait l'homme - cet ĂȘtre Ă©minemment dĂ©tachĂ© de la nature, et qui s'y sentait nettement opposĂ© - de toute autre forme de vie organique. C'Ă©tait donc Ă  l'esprit, Ă  la maladie, que tenait la dignitĂ© de l'homme, sa noblesse.
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Thomas Mann (The Magic Mountain)
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Kui loodus nÔuab, et sa hea ja viisakas oleksid teiste vastu , siis ei luba ta sul ka enese vastu julm ja kuri olla. Sestap kirjutab koguni loodus ise meile ette rÔÔmsat elu, see tÀhendab naudingut kui kogu meie tegevuse sihti. Ja nemad arvavad, et voorus on looduse ettekirjutuse jÀrgi elatud elu.
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Thomas More
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Est-ce faire beaucoup que de vous servir, vous que doivent servir toutes les créatures ? Cela doit me sembler peu de chose; mais ce qui me paraßt grand et merveilleux, c'est que vous daigniez agréer le service d'une créature si pauvre et si misérable, et l'admettre parmi les serviteurs que vous aimez.
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Thomas Ă  Kempis (The Imitation of Christ)
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Il paraĂźt qu'Ă  soixante-dix ans, c'est le meilleur souvenir qu'il vous reste. Le sexe. C'est ma grand-mĂšre qui m'a dit ça. Elle m'a dit, tu sais quand on a mon Ăąge, les plus beaux souvenirs qu'il vous reste ce sont les nuits d'amour. C'est ses mots Ă  elle, mais je sais bien ce que ça veut dire. Ça veut dire qu'il n'y a rien de tel, aprĂšs avoir bien pris son pied, que de se coller contre un homme en lui tenant la bite encore toute chaude comme un petit Ă©cureuil endormi. Tricote-toi des souvenirs, elle me dit, ma grand-mĂšre, alors moi, je fais comme elle me dit et je me tricote des souvenirs pour me faire des pulls et des pulls pour quand je serai vieille et que j'aurai toujours froid. Parce que les vieux, ils ont toujours froid. Ils ont froid de ne plus pouvoir vivre les choses. C'est ça, qui donne froid, c'est de plus pouvoir s'assouvir, de plus pouvoir se donner Ă  fond Ă  ce qu'on a envie de vivre.
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David Thomas (La Patience des buffles sous la pluie)
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En vérité, il préférait encore mille fois la naïveté d'un enfant qui croyait que les étoiles étaient des trous dans la voûte céleste, à travers lesquels transparaissait la lumiÚre éternelle, au bavardage creux, insensé et présomptueux que commettait la science moniste en traitant de l'"univers cosmique".
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Thomas Mann (The Magic Mountain)
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Je me demande souvent ce que je serais devenu si ma vie ne s'était pas meublée de toutes ces petites choses auxquelles je me suis attaché et de toutes celles que j'ai négligées. Je me demande souvent qui mÚne la danse. Si c'est ma vie qui fait de moi ce que je suis ou si c'est moi qui fait de ma vie ce qu'elle est. (p.12)
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David Thomas (La Patience des buffles sous la pluie)
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Je me suis dit cette fille, je ne l`aimais pas. Je me suis mis à la voir comme un agencement habile d`organs, de muscles, de tubes, de conduits, de reflexes de toutes sortes et ça m`a fichu une nausée terrible. Tu vois, avec Scapone, je ne vois pas les organes, je vois au delà de ça. Ce que je vois c`est son ùme et son ùme me réchauffele coeur. La chair n`a rien à voir là-dedans.
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Thomas Gunzig (Mort d'un parfait bilingue)
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Aku menyebut Thomas laki-laki selai kacang.” “Bagaimana bisa?” “Dia tidak suka stroberi. Dia suka selai kacang. Kamu tahu bagaimana pendapatku mengenai selai kacang?” Timur menggeleng. “Huwek!” Aggi mengernyitkan kening dan mengerutkan ujung hidung. Lalu, dia merendahkan nada suara. “Et alors, les fraises est trop infantile! Je ne l’aime pas! [Jadi, stroberi itu terlalu kekanak-kanakan! Aku tidak suka!]
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Desi Puspitasari (The Strawberry Surprise)
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Selleks, et mÀÀratud kodanikkude arv mitte vĂ€heseks ei jÀÀks ega ĂŒlearu suureks ei paisuks, on antud kĂ€sk , et ĂŒheski peres, ei oleks umbkaudu 14-aastasi lapsi ĂŒhekorraga vĂ€hem, kui 10 ja rohkem kui 16, samal ajal kui nooremate laste suhtes mingit arvu kindlaks mÀÀratud, ega ette kirjutatud ei ole. Kes suuremates peredes ĂŒlearu on, vĂ€iksema juurdekasvuga peredesse paigutatakse. Kui aga juhtuma peaks, et kogu linnas see arv ĂŒle lubatud mÀÀra tĂ”useb, siis tĂ€idavad needsinased teiste linnade puudujÀÀki. Kui juhtub, et terve saare rahvaarv lubatud mÀÀrast ĂŒle lĂ€heb, valitakse igast linnast teatud kodanikud ja rajatakse nende eneste seaduste jĂ€rgi linn kĂ”ige lĂ€hemal maal. Nad vĂ”tavad ka selle maa rahva eneste sekka... kui aga selle maa asukad utooplastega koos ja nende seaduste all elada ei taha, siis aetakse nad vĂ€lja.
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Thomas More (Utopia)
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Ce n'Ă©tait donc pas une mĂ©lodie tendrement sentimentale dans l'esprit de certaine chansonnette qui formait l'essence de son amour. C'Ă©tait bien plutĂŽt une variante assez osĂ©e et indĂ©finissable de cette dĂ©mence, mĂ©lange de froid et de chaleur, comme l'Ă©tat d'un fiĂ©vreux ou comme une journĂ©e d'octobre dans les zones Ă©levĂ©es ; et ce qui manquait c'Ă©tait justement un Ă©lĂ©ment de cordialitĂ© qui eĂ»t reliĂ© ces extrĂȘmes.
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Thomas Mann (The Magic Mountain)
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[...] Et ma fiĂšvre ? D'oĂč vient-elle ? - Allons donc, c'est un incident sans consĂ©quence qui passera vite. - Non, Clawdia, tu sais bien que ce que tu dis lĂ  n'est pas vrai, et tu le dis sans conviction, j'en suis sĂ»r. La fiĂšvre de mon corps et le battement de mon cƓur harassĂ© et le frissonnement de mes membres, c'est le commencement d'un incident, car ce n'est rien d'autre [...], rien d'autre que mon amour pour toi [...].
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Thomas Mann (The Magic Mountain)
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Mon Dieu, dit-il, ils sont libres... Je veux dire, ce sont des jeunes gens, et le temps pour eux n'a pas d'importance. Pourquoi donc feraient-ils triste figure ? Je me dis quelquefois : ĂȘtre malade et mourir, ce n'est pas sĂ©rieux en somme, c'est plutĂŽt une sorte de laisser-aller ; du sĂ©rieux, on n'en rencontre Ă  tout prendre que dans la vie de la plaine. Je crois que tu comprendras cela, lorsque tu auras sĂ©journĂ© plus longtemps ici.
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Thomas Mann (The Magic Mountain)
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In a letter to President Madison mainly about his sheep Jefferson concluded with a quotation from Horace’s very Epicurean sixth epistle: Vive, vale, et siquid novisti rectius istis Candidus imperti sinon, his ulere mecum.73 That is, in the translation of the eighteenth-century English poet Christopher Smart, “Live: be happy. If you know of any thing preferable to these maxims, candidly communicate it: if not, with me make use of these.
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Thomas E. Ricks (First Principles: What America's Founders Learned from the Greeks and Romans and How That Shaped Our Country)
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Jeg holder af at vandre i falmede Skove, og jeg ynder at lĂŠse Historien om Mennesker, som engang leved og led, og efter hvem det er blevet stille. Efter hvem hvert Spor er borte, uden for den Ensomme, der ved Lampens Skin lĂŠser om dem, ikke af BĂžger, men af et gulnet Blad, der ligesom ved Vinden er kommet i hans Eje. Og de Tanker, den Ensomme i den stille Nattetime sender den DĂžde, synes mig skjĂžnne som de Blomster, Vandringsmanden lĂŠgger paa hans Grav.
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Thomas Krag
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L’obscuritĂ© submergeait tout, il n’y avait aucun espoir d’en traverser les ombres, mais on en atteignait la rĂ©alitĂ© dans une relation dont l’intimitĂ© Ă©tait bouleversante. Sa premiĂšre observation fut qu’il pouvait encore se servir de son corps, en particulier de ses yeux ; ce n’était pas qu’il vit quelque chose, mais ce qu’il regardait, Ă  la longue le mettait en rapport avec une masse nocturne qu’il percevait vaguement comme Ă©tant lui-mĂȘme et dans laquelle il baignait.
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Maurice Blanchot (Thomas the Obscure)
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Caustique ? Vous voulez dire : méchant ? Oui, je suis un peu méchant, dit Settembrini. Mon regret c'est que je sois obligé de gaspiller ma méchanceté à des sujets aussi misérables. J'espÚre que vous n'avez rien contre la méchanceté, mon cher ingénieur. A mon sens, c'est l'arme la plus étincelante de la raison contre les puissances des ténÚbres et de la laideur. La méchanceté, monsieur, est l'esprit de la critique, et la critique est à l'origine du progrÚs et des lumiÚres de la civilisation.
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Thomas Mann (The Magic Mountain)
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[...] car les pensionnaires qui Ă©taient ici depuis de longs mois ou depuis plusieurs annĂ©es avaient depuis longtemps appris Ă  dĂ©truire le temps mĂȘme sans distractions ni occupations intellectuelles, et Ă  le faire s'Ă©couler grĂące Ă  une virtuositĂ© intĂ©rieure ; ils dĂ©claraient mĂȘme que c'Ă©tait une maladresse de novices que de se cramponner dans ce but Ă  un livre. Tout au plus devrait-on en poser un sur ses genoux ou sur le guĂ©ridon, cela suffisait parfaitement pour que l'on se sentĂźt pourvu du nĂ©cessaire.
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Thomas Mann (The Magic Mountain)
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The medieval Catholic Church is often represented as suppressing science. It did, but only occasionally; in fact, the Church was and remains a congenial place for science. Thomas Aquinas, though not especially interested in natural philosophy, taught that faith and reason could not contradict one another. In a different style, essentially the same point was expressed by Pope John Paul II in Fides et Ratio (1998): “Faith and reason are like two wings on which the human spirit rises to the contemplation of truth.
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Anonymous
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Un aveu. Je fais autre chose encore, autre chose que visualiser la scĂšne, autre chose que convoquer un souvenir, je me dis  : Ă  quoi Thomas a-t-il pensĂ©, quand ça a Ă©tĂ© le dernier moment  ? aprĂšs avoir passĂ© la corde autour de son cou  ? avant de renverser la chaise  ? et d'abord, combien de temps cela a-t-il durĂ©  ? une poignĂ©e de secondes  ? puisqu'il ne servait Ă  rien de perdre du temps, la dĂ©cision avait Ă©tĂ© prise, il fallait la mettre Ă  exĂ©cution, une minute  ? mais c'est interminable, une minute, dans ces circonstances, et alors comment l'a-t-il remplie  ? avec quelles pensĂ©es  ? et j'en reviens Ă  ma question. A-t-il fermĂ© les yeux et revu des Ă©pisodes de son passĂ©, de la tendre enfance, par exemple son corps Ă©tendu en croix dans l'herbe fraĂźche, tournĂ© vers le bleu du ciel, la sensation de chaleur sur sa joue et sur ses bras  ? de son adolescence  ? une chevauchĂ©e Ă  moto, la rĂ©sistance de l'air contre son torse  ? a-t-il Ă©tĂ© rattrapĂ© par des dĂ©tails auxquels il ne s'attendait pas  ? des choses qu'il croyait avoir oubliĂ©es  ? ou bien a-t-il fait dĂ©filer des visages ou des lieux, comme s'il s'agissait de les emporter avec lui  ? (À la fin, je suis convaincu qu'en tout cas, il n'a pas envisagĂ© de renoncer, que sa dĂ©termination n'a pas flĂ©chi, qu'aucun regret, s'il y en a eu, n'est venu contrarier sa volontĂ©.) Je traque cette ultime image formĂ©e dans son esprit, surgie de sa mĂ©moire, non pas pour escompter y avoir figurĂ© mais pour croire qu'en la dĂ©couvrant, je renouerais avec notre intimitĂ©, je serais Ă  nouveau ce que nul autre n'a Ă©tĂ© pour lui.
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Philippe Besson (« ArrĂȘte avec tes mensonges »)
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The formerly absolute distinction between time and eternity in Christian thought--between nunc movens with its beginning and end, and nunc stans, the perfect possession of endless life--acquired a third intermediate order based on this peculiar betwixt-and-between position of angels. But like the Principle of Complementarity, this concord-fiction soon proved that it had uses outside its immediate context, angelology. Because it served as a means of talking about certain aspects of human experience, it was humanized. It helped one to think about the sense, men sometimes have of participating in some order of duration other than that of the nunc movens--of being able, as it were, to do all that angels can. Such are those moments which Augustine calls the moments of the soul's attentiveness; less grandly, they are moments of what psychologists call 'temporal integration.' When Augustine recited his psalm he found in it a figure for the integration of past, present, and future which defies successive time. He discovered what is now erroneously referred to as 'spatial form.' He was anticipating what we know of the relation between books and St. Thomas's third order of duration--for in the kind of time known by books a moment has endless perspectives of reality. We feel, in Thomas Mann's words, that 'in their beginning exists their middle and their end, their past invades the present, and even the most extreme attention to the present is invaded by concern for the future.' The concept of aevum provides a way of talking about this unusual variety of duration-neither temporal nor eternal, but, as Aquinas said, participating in both the temporal and the eternal. It does not abolish time or spatialize it; it co-exists with time, and is a mode in which things can be perpetual without being eternal. We've seen that the concept of aevum grew out of a need to answer certain specific Averroistic doctrines concerning origins. But it appeared quite soon that this medium inter aeternitatem et tempus had human uses. It contains beings (angels) with freedom of choice and immutable substance, in a creation which is in other respects determined. Although these beings are out of time, their acts have a before and an after. Aevum, you might say, is the time-order of novels. Characters in novels are independent of time and succession, but may and usually do seem to operate in time and succession; the aevum co-exists with temporal events at the moment of occurrence, being, it was said, like a stick in a river. Brabant believed that Bergson inherited the notion through Spinoza's duratio, and if this is so there is an historical link between the aevum and Proust; furthermore this durée réelle is, I think, the real sense of modern 'spatial form,' which is a figure for the aevum.
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Frank Kermode (The Sense of an Ending: Studies in the Theory of Fiction)
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Le peuple savait depuis longtemps oĂč chercher, ailleurs que dans ces pĂ©nitenciers officiels, la culture et l'Ă©ducation dont il avait besoin dans sa lutte contre le rĂšgne vermoulu de la bourgeoisie, et les moineaux sifflaient sur les toits que notre type d'Ă©cole, tel qu'il est issu de l'Ă©cole monastique du Moyen Âge, constituait un anachronisme et une vieillerie ridicule, que personne au monde ne devait plus sa culture proprement dite Ă  l'Ă©cole, et qu'un enseignement libre et accessible Ă  tous par des confĂ©rences publiques, par des expositions et par le cinĂ©ma Ă©tait infiniment supĂ©rieur Ă  tout enseignement scolaire.
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Thomas Mann (The Magic Mountain)
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On Ă©labore nos propres repĂšres. A partir de ce que l'on connaĂźt. Mais on ne connaĂźt rien. Les vrais ignorants ignorent leur ignorance. C'est un peu comme voir le paysage par une petite, petite, toute petite fenĂȘtre. Et finir par croire que ce paysage se limite Ă  ce qu'on en perçoit par cette petite, petite, toute petite fenĂȘtre. Au lieu d'essayer d'Ă©largir la fenĂȘtre. De casser les murs. On prĂ©fĂšre rĂ©duire ce paysage. Parce qu'il n'est que ce que l'on en voit. S'en contenter. C'est plus confortable. Et puis un jour on se rend compte que le monde est plus grand que nos yeux. Et on reste lĂ , perdus. Au bord du vertige.
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Thomas Vinau
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Eh bien, toi, qu'est-ce qui t'arrive ? Il fait si beau temps. [...] Quelle mouche t'a piqué ? - Je n'ai rien, dit Joachim. Mais tu as l'air échauffé. Je crois que c'en soit fini de ta baisse de température." En effet, c'en était fini. La dépression humiliante de l'organisme de Hans Castorp était surmontée par le salut qu'il avait échangé avec Clawdia Chauchat, et, à proprement parler, c'était à la conscience qu'il avait de ce fait que tenait en réalité sa satisfaction. Oui. Joachim avait eu raison : le mercure reprenait son ascension. Lorsque Hans Castorp, de retour de sa promenade, le consulta, il monta jusqu'à 38 degrés.
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Thomas Mann (The Magic Mountain)
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The term ‘race’ has deliberately been placed within inverted commas in order to stress that it is not a scientific term. Whereas it was for some time fashionable to divide humanity into four main races, and racial labels are still used to classify people in some countries (such as the USA), modern genetics tends not to speak of races. There are two principal reasons for this. First, there has always been so much interbreeding between human populations that it would be meaningless to talk of fixed boundaries between races. Second, the distribution of hereditary physical traits does not follow clear boundaries (Cavalli-Sforza et al., 1994). In other
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Thomas Hylland Eriksen (Ethnicity and Nationalism: Anthropological Perspectives (Anthropology, Culture and Society))
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Peut-on raconter le temps en lui-mĂȘme, comme tel et en soi ? Non, en vĂ©ritĂ©, ce serait une folle entreprise. Un rĂ©cit, oĂč il serait dit : "Le temps passait, il s'Ă©coulait, le temps suivait son cours" et ainsi de suite, jamais un homme sain d'esprit ne le tiendrait pour une narration. Ce serait Ă  peu prĂšs comme si l'on avait l'idĂ©e stupide de tenir pendant une heure une seule et mĂȘme note, ou un seul accord, et si l'on voulait faire passer cela pour de la musique. Car la narration ressemble Ă  la musique en ce qu'elle "accomplit" le temps, qu'elle "l'emplit convenablement", qu'elle le "divise", qu'elle fait en sorte qu'"il s'y passe quelque chose" [...].
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Thomas Mann (The Magic Mountain)
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Alors toi, le moins qu'on puisse dire, c'est que je t'aurais mĂ©ritĂ©e. Primo, ça faisait des annĂ©es que je t'attendais. Des annĂ©es que j'avais juste le droit de tremper mes lĂšvres dans le bonheur et puis pas plus. Deusio, quand je te rencontre il faut que tu sois maquĂ©e avec un poulpe qui te colle de partout. Et tertio, quand enfin mademoiselle est dispo, il faut que tu me fasses poireauter des semaines et des semaines, genre laisse-moi digĂ©rer mon histoire avec Dudulle et faire mon rot. Tu crois que ça peut ĂȘtre simple ? Comme Ă  la tĂ©lĂ© ou sur grand Ă©cran ? Ils se rencontrent, ils se plaisent, ils s'aiment, allez zou ! emballez, c'est pesĂ©. Eh ben, nan ! Il faut que ça soit compliquĂ©, il faut que mademoiselle prenne tout son temps, qu'elle s'Ă©broue un peu, qu'elle remette de l'ordre sans sa tĂȘte, qu'elle fasse une pose, alors que moi, je suis lĂ , tendu comme un arc, les pieds bien calĂ©s dans les starting-blocks, les doigts bien posĂ©s sur la ligne, concentrĂ©, parce qu'un dĂ©but d'histoire, faut surtout pas le rater, faut se donner Ă  fond, je le sais, c'est pas une premiĂšre pour moi, avec toutes les histoires foireuses que je viens d'enquiller, j'ai largement eu le temps de m'entraĂźner. Comme un sportif, je me suis entraĂźnĂ©. Je suis prĂȘt, moi. Y a plus qu'Ă  donner le dĂ©part. Quand mademoiselle sera disposĂ©e.
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David Thomas (La Patience des buffles sous la pluie)
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Recent studies funded by Britain’s Natural Environment Research Council provide support for those concerns. (Thomas, et al, 2004; Stevens, et al, 2004) While there have been five mass extinctions in the history of our planet, they are all presumed to have been caused by extraterrestrial events, such as a comet smashing to earth. One of the new studies concludes that the “natural world is experiencing the sixth, major extinction event in its history.” (Lovell 2004) This time though, the cause of the extinction is not extraterrestrial. According to one of the study’s authors, Jeremy Thomas, “As far as we can tell this one is caused by one animal organism—man.
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Bruce H. Lipton (The Biology of Belief: Unleasing the Power of Consciousness, Matter and Miracles)
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Je m'appelle GaĂ«lle, j'ai trente-quatre ans, j'ai un gros cul, je suis assistante dans la com', je m'Ă©clate dans mon boulot, je suis super-pro et je ne supporte pas les incompĂ©tents. Tous les matins, je prends mon mĂ©tro Ă  Ledru-Rollin, je lis les gratuits, je me sape chez Zadig & Voltaire, je fais des rĂ©gimes au printemps, je vote Ă  gauche ou Ă  droite, ça dĂ©pend, j'ai les pieds bien sur terre, j'aime pas revoir mes ex, le passĂ© c'est le passĂ©, j'aime pas trop le théùtre, je prĂ©fĂšre le cinĂ©, je m'engueule souvent avec ma mĂšre, je me pose pas trop de questions, j'aime pas les gens prise de tĂȘte, je lis les bouquins d'AmĂ©lie Nothomb et la Star Ac', ça me fait marrer.
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David Thomas (La Patience des buffles sous la pluie)
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Ce galvaudage, cette prodigalitĂ© gĂ©nĂ©reuse dans l'emploi du temps est de style asiatique, et sans doute est-ce la raison pour laquelle les enfants de l'Orient se plaisent ici. N'avez-vous jamais remarquĂ© que lorsqu'un Russe dit "quatre heures", ce n'est pas plus que lorsque quelqu'un de nous dit "une heure" ? Il tombe sous le sens que la nonchalance de ces gens Ă  l'Ă©gard du temps est en rapport avec la sauvage immensitĂ© de leur pays. OĂč il y a beaucoup d'espace, il y a beaucoup de temps [...]. [...] Dans la mesure oĂč le terrain monte en prix, oĂč le gaspillage de l'espace y devient une impossibilitĂ©, le temps - remarquez-le ! - y devient Ă©galement de plus en plus prĂ©cieux. Carpe diem ! C'est un citadin qui a chantĂ© ainsi.
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Thomas Mann (The Magic Mountain)
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J’ai remarquĂ© que souvent l’homme part juste pour partir, pour se libĂ©rer et changer d’univers. Nous sommes inconstants par nature. La femme, elle, va quelque part, c’est la destination qui lui importe. Pour elle le voyage est un mal nĂ©cessaire. Je pense que lorsque l’Homme a quittĂ© sa terre originelle, il l’a fait Ă  cause du manque d’eau ou de nourriture bien sĂ»r, mais le mĂąle serait restĂ© Ă©ternellement nomade si la femme n’avait pas dĂ©cidĂ© un jour que « cet endroit tranquille, prĂšs d’un cours d’eau, non loin des terres de chasse, serait trĂšs bien pour s’installer et s’abriter, pour Ă©lever nos enfants ». L’homme a compensĂ© sa sĂ©dentarisation en allant Ă  la chasse. Puis la femme a inventĂ© l’agriculture pour le retenir plus proche encore, Ă©viter qu’il ne soit tuĂ© par un quelconque mammouth.
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Cyril Hadji-Thomas (Le parti de l'Homme)
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Pour qu'un produit majeur de l'esprit soit capable d'avoir aussitĂŽt un effet vaste et profond, il faut qu'une affinitĂ© secrĂšte, qu'un accord mĂȘme existe entre le destin personnel de son auteur et celui, gĂ©nĂ©ral, de ses contemporains. Les hommes ne savent pas pourquoi ils cĂ©lĂšbrent une oeuvre d'art. A mille lieues d'ĂȘtre des connaisseurs, ils croient y dĂ©couvrir cent qualitĂ©s qui justifient d'autant leur intĂ©rĂȘt; mais la vĂ©ritable cause de leur approbation est un impondĂ©rable, c'est la sympathie. Aschenbach avait une fois dĂ©clarĂ© sans ambages au dĂ©tour d'une phrase que presque tout ce qui existait de grand existait comme un "malgrĂ©", et s'Ă©tait accompli malgrĂ© le chagrin et la souffrance, malgrĂ© la pauvretĂ©, l'abandon, la faiblesse corporelle, le vice, malgrĂ© la passion et mille autres entraves.
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Thomas Mann (Death in Venice)
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Voisine Je peux rester des aprĂšs-midi entiers Ă  regarder cette fille, cachĂ© derriĂšre mon rideau. Je me demande ce qu'elle peut Ă©crire sur son ordinateur. A quoi elle pense quand elle regarde par la fenĂȘtre. Je me demande ce qu'elle mange, ce qu'elle utilise comme dentifrice, ce qu'elle Ă©coute comme musique. Un jour, je l'ai vue danser toute seule. Je me demande si elle a des frĂšres et sƓurs, si elle met la radio quand elle se lĂšve le matin, si elle prĂ©fĂšre l'Espagne ou l'Italie, si elle garde son mouchoir en boule dans sa main quand elle pleure et si elle aime Thomas Bernhard. Je me demande comment elle dort et comment elle jouit. Je me demande comment est son corps de prĂšs. Je me demande si elle s'Ă©pile ou si au contraire elle a une grosse toison. Je me demande si elle lit des livres en anglais. Je me demande ce qui la fait rire, ce qui la met hors d'elle, ce qui la touche et si elle a du goĂ»t. Qu'est-ce qu'elle peut bien en penser, cette fille, de la hausse du baril de pĂ©trole et des Farc, et que dans trente ans il n'y aura sans doute plus de gorilles dans les montagnes du Rwanda ? Je me demande Ă  quoi elle pense quand je la vois fumer sur son canapĂ©, et ce qu'elle fume comme cigarettes. Est-ce que ça lui pĂšse d'ĂȘtre seule ? Est-ce qu'elle a un homme dans sa vie ? Et si c'est le cas, pourquoi c'est elle qui va toujours chez lui ? Pourquoi il n'y a jamais d'homme chez elle ? Je me demande comment elle se voit dans vingt ans. Je me demande quel sens elle donne Ă  sa vie. Qu'est-ce qu'elle pense de sa vie quand elle est comme ça, toute seule, chez elle ? Si ça se trouve, elle n'a aucun intĂ©rĂȘt, cette fille.
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David Thomas (La Patience des buffles sous la pluie)
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[...] Je veux dire la secousse qui a Ă©prouvĂ© Lisbonne, en 1755. - Excusez-moi. - Eh bien Voltaire s'est Ă©levĂ© contre elle. - C'est-Ă -dire... comment ? Il s'est Ă©levĂ© ? - Il s'est rĂ©voltĂ©, oui. Il n'a pas admis cette fatalitĂ© brutale ; et le fait mĂȘme, il s'est refusĂ© Ă  abdiquer devant ce scandaleux excĂšs de la nature dont les trois quarts d'une ville florissante et des milliers de vies humaines ont Ă©tĂ© victimes... [...] L'attitude de Voltaire Ă©tait celle d'un vrai descendant des ces authentiques Gaulois qui envoyaient leurs flĂšches contre le ciel... Voyez-vous, ingĂ©nieur, voilĂ  bien l'hostilitĂ© de l'esprit contre la nature, sa fiĂšre mĂ©fiance envers elle, sa noble obstination dans le droit Ă  la critique Ă  l'Ă©gard de cette puissance mauvaise et contraire Ă  la Raison. Car la nature est une puissance et c'est se montrer servile que d'accepter la puissance [...].
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Thomas Mann (The Magic Mountain)
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L'homme ne vit pas seulement sa vie personnelle comme individu, mais consciemment ou inconsciemment il participe aussi Ă  celle de son Ă©poque et de ses contemporains, et mĂȘme s'il devait considĂ©rer les bases gĂ©nĂ©rales et impersonnelles de son existence comme des donnĂ©es immĂ©diates, les tenir pour naturelles et ĂȘtre aussi Ă©loignĂ© de l'idĂ©e d'exercer contre elles une critique que le bon Hans Castorp l'Ă©tait rĂ©ellement, il est nĂ©anmoins possible qu'il sente son bien-ĂȘtre moral vaguement affectĂ© par leurs dĂ©fauts. L'individu peut envisager toute sorte de buts personnels, de fins, d'espĂ©rances, de perspectives oĂč il puise une impulsion Ă  de grands efforts et Ă  son activitĂ©, mais lorsque l'impersonnel autour de lui, l'Ă©poque elle-mĂȘme, en dĂ©pit de son agitation, manque de buts et d'espĂ©rances, lorsqu'elle se rĂ©vĂšle en secret dĂ©sespĂ©rĂ©e, dĂ©sorientĂ©e et sans issue, lorsqu'Ă  la question, posĂ©e consciemment ou inconsciemment, mais finalement posĂ©e en quelque maniĂšre, sur le sens suprĂȘme, plus que personnel et inconditionnĂ©, de tout effort et de toute activitĂ©, elle oppose le silence du vide, cet Ă©tat de choses paralysera justement les efforts d'un caractĂšre droit, et cette influence, par-delĂ  l'Ăąme et la morale, s'Ă©tendra jusqu'Ă  la partie physique et organique de l'individu. Pour ĂȘtre disposĂ© Ă  fournir un effort considĂ©rable qui dĂ©passe la mesure de ce qui est communĂ©ment pratiquĂ©, sans que l'Ă©poque puisse donner une rĂ©ponse satisfaisante Ă  la question " Ă  quoi bon? ", il faut une solitude et une puretĂ© morales qui sont rares et d'une nature hĂ©roĂŻque, ou une vitalitĂ© particuliĂšrement robuste. Hans Castorp ne possĂ©dait ni l'une ni l'autre, et il n'Ă©tait ainsi donc qu'un homme malgrĂ© tout moyen, encore que dans un sens des plus honorables. (ch. II)
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Thomas Mann (The Magic Mountain)
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Fallait-il, se demanda-t-elle [...] voyager dans les pays qu’on avait aimĂ©s en lisant? Ces pays existaient-ils, d’ailleurs? L’Angleterre de Virginia Woolf avait disparu aussi sĂ»rement que l’Orient de Mille et Une Nuits ou la NorvĂšge de Sigrid Undset. À Venise, l’hĂŽtel oĂč sĂ©journaient les personnages du roman de Thomas Mann ne subsistait plus qu’à travers les somptueuses images de Luchino Visconti. Et la Russie... De la tröika des contes, qui glissait inlassablement dans la steppe, on voyait des loups, des cabanes montĂ©es sur des pattes de poule, d’immenses Ă©tendues enneigĂ©es, des bois noirs pleins de pĂ©rils, des palais fĂ©eriques. On dansait devant le tsar sous les lustres de cristal, on buvait le thĂ© dans des bols d’or, on se coiffait de toques de fourrure (quelle horreur!) faits avec la peau d’un renard argentĂ©. Que retrouverait-elle de tout cela, si elle prenait l’avion pour visiter l’une de ces parties du monde - contrĂ©es confuses, aux frontiĂšres mouvantes, oĂč elle avait couvert, en un Ă©clair, des distances presque inconcevables, oĂč elle avait lassĂ© les siĂšcles glisser sur elle, virevoltĂ© parmi les constellations, parlĂ© aux animaux et aux dieux, pris le thĂ© avec un lapin, goĂ»tĂ© la ciguĂ« et l’ambroisie?
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Christine Féret-Fleury (The Girl Who Reads on the Métro)
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Je ne comprends pas que l'on puisse ne pas fumer. C'est se priver de toute façon de la meilleure part de l'existence et en tout cas d'un plaisir tout Ă  fait Ă©minent. Lorsque je m'Ă©veille, je me rĂ©jouis dĂ©jĂ  de pouvoir fumer pendant la journĂ©e, et pendant que je mange, j'ai la mĂȘme pensĂ©e, oui, je peux dire qu'en somme je mange seulement pour pouvoir ensuite fumer, et je crois que j'exagĂšre Ă  peine. Mais un jour sans tabac, ce serait pour moi le comble de la fadeur, ce serait une journĂ©e absolument vide et insipide, et si, le matin, je devais me dire : "aujourd'hui je n'aurai rien Ă  fumer", je crois que je n'aurais pas le courage de me lever, je te jure que je resterais couchĂ©. [...] Dieu merci ! on fume dans le monde entier ; ce plaisir, autant que je sache, n'est inconnu nulle part oĂč l'on pourrait ĂȘtre jetĂ© par les hasards de la vie. MĂȘme les explorateurs qui partent pour le pĂŽle nord se pourvoient largement de provisions de tabac pour la durĂ©e de leurs pĂ©nibles Ă©tapes, et j'ai toujours trouvĂ© cela sympathique lorsque je l'ai lu. Car on peut aller trĂšs mal - supposons par exemple que je sois dans un Ă©tat lamentable -, aussi longtemps que j'aurai mon cigare, je le supporterai, je le sais bien ; il m'aiderait Ă  tout surmonter.
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Thomas Mann (The Magic Mountain)
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La jalousie ne m'est pas un sentiment inconnu, il est nĂ©anmoins trĂšs Ă©loignĂ© de moi. Je ne connais pas la possessivitĂ©, n'estimant pas qu'on dispose de prĂ©rogatives sur les ĂȘtres, je ne suis pas Ă  l'aise avec la notion mĂȘme de propriĂ©tĂ©. Je respecte au plus haut point la libertĂ© de chacun (probablement parce que je ne supporterais pas qu'on entame la mienne). Je suis capable aussi, me semble-t-il, de discernement, et mĂȘme de dĂ©tachement. En tout cas, ce sont des qualitĂ©s qu'on m'attribue, mĂȘme Ă  cet Ăąge-lĂ . GĂ©nĂ©ralement, je ne me comporte pas en envieux et j'ai toujours trouvĂ© avilissante l'agressivitĂ© hideuse des mĂ©gĂšres. Sauf que tous mes beaux principes s'Ă©croulent en une seconde, la seconde de la jeune fille sautant au cou de Thomas. Parce que cette scĂšne tĂ©moigne d'une vie vĂ©cue en dehors de moi. Et me renvoie au vide, Ă  l'inexistence de la façon la plus cruelle. Parce qu'elle montre ce qui m'est dissimulĂ© habituellement. Parce qu'elle raconte le charme du garçon tĂ©nĂ©breux et le nombre des tentatives qui doivent se produire afin de s'en approcher. Parce qu'elle offre une alternative au garçon dĂ©boussolĂ©, tiraillĂ©. En rĂ©alitĂ©, je ne supporte pas l'idĂ©e qu'on pourrait me le ravir. Que je pourrais le perdre. Je dĂ©couvre –  pauvre imbĂ©cile  – la morsure du sentiment amoureux.
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Philippe Besson (« ArrĂȘte avec tes mensonges »)
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C'est la propriĂ©tĂ© de ma pensĂ©e, non de m'assurer de l'existence, comme toutes les choses, comme la pierre, mais de m'assurer de l'ĂȘtre dans le nĂ©ant mĂȘme et de me convier Ă  n'ĂȘtre pas pour me faire sentir alors mon admirable absence.
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Maurice Blanchot, Thomas l'Obscur
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Purkiss, Diane. The Witch in History: Early Modern and Twentieth-Century Representations. New York: Routledge, 1996. Ray, Benjamin. “The Geography of Witchcraft Accusations in 1692 Salem Village.” The William and Mary Quarterly 65, no. 3 (2008): 449–78. Roach, Marilynne K. The Salem Witch Trials: A Day-by-Day Chronicle of a Community Under Siege. New York: Cooper Square Press, 2002. Rosenthal, Bernard. Salem Story: Reading the Witch Trials of 1692. Cambridge, UK: Cambridge University Press, 1993. Rosenthal, Bernard, Gretchen A. Adams, et al., eds. Records of the Salem Witch-Hunt. Cambridge, UK: Cambridge University Press, 2009. Thomas, Keith. Religion and the Decline of Magic. New York: Scribner, 1971. Trask, Richard B. The Devil Hath Been Raised: A Documentary History of the Salem Village Witchcraft Outbreak of March 1692: Together with a Collection of Newly Located and Gathered Witchcraft Documents. Danvers, MA: Yeoman Press, 1997. Weisman, Richard. Witchcraft, Magic, and Religion in 17th-Century Massachusetts. Amherst: University of Massachusetts Press, 1984.
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Katherine Howe (The Penguin Book of Witches)
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Aussi incroyable que cela puisse paraĂźtre, pendant l’ñge d’or du communisme, mĂȘme les livres Ă©taient condamnĂ©s Ă  la prison, une prison rĂ©elle, concrĂšte, tangible, incarnĂ©e dans les soi-disant « Fonds secrets de livres » ou « Fonds spĂ©ciaux de livres ». Car si de l’avis des formateurs politiques de Ceaușescu certains livres reprĂ©sentaient une menace pour le rĂ©gime communiste, ils Ă©taient tout de suite interdits Ă  la lecture et incarcĂ©rĂ©s dans l’un des deux fonds citĂ©s plus haut. Parmi ces victimes innocentes de la persĂ©cution communiste on pouvait compter L’Archipel du Goulag, publiĂ© en 1973, créé par Alexandre Soljenitsyne, La Ferme des animaux, publiĂ© en 1945, crĂ©e par George Orwell, Docteur Jivago, publiĂ© en 1957, créé par Boris Pasternak, ou Les Droits de l’homme, publiĂ© en 1791, créés par Thomas Paine. Ceux-ci, et beaucoup d’autres, ont Ă©tĂ© interdits au public lecteur, car par leurs connotations politiques ils pouvaient sĂ©rieusement nuire au communisme. Le mĂȘme destin a Ă©tĂ© appliquĂ© Ă  la Bible, au Talmud et Ă  de nombreuses autres publications Ă  caractĂšre religieux, ainsi qu’à certains livres qui, pour des raisons de nature sociale, comme c’est le cas de l’ouvrage de Ken Kelsey, Vol au-dessus d’un nid de coucou, publiĂ© en 1962, ou mĂȘme Ă©rotique (comme Le DĂ©camĂ©ron du xive siĂšcle Ă©crit par Giovanni Boccaccio) Ă©taient incarcĂ©rĂ©s dans ces fonds spĂ©ciaux ou secrets, presque inaccessibles.
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Daniela Vinciguerra Radut (Les mots qui hantent: Le dictionnaire communiste)
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Je dois Ă  Cioran l'orgueil d'ĂȘtre une mĂ©tĂšque. J'avais dix-huit ans quand je le vis pour la premiĂšre fois. Il me donna Les Confessions d'un mangeur d'opium anglais. Mais c'est d'un autre livre de Thomas de Quincey qu'il me parla : La Nonne militaire d'Espagne. Cette histoire Ă©chevelĂ©e d'une jeune Basque qui s'Ă©chappe d'un couvent et parcourt le monde en habit de garçon, trucidant de nombreux personnages sur son parcours, avait de quoi exalter l'imagination de celui qui aimait les hĂ©roĂŻnes qui ne sont pas d'ici. À lire Cioran on se figure un misanthrope, qui se dĂ©fend de toute intrusion, se retranche derriĂšre ses syllogismes pour Ă©carter les importuns. Or, Cioran Ă©tait l'ĂȘtre le plus accueillant qu'il m'eĂ»t Ă©tĂ© donnĂ© de connaĂźtre. Il m'avait encouragĂ© Ă  Ă©crire, alors que lui-mĂȘme comparait le roman Ă  une tragĂ©die au rabais. (p. 47)
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Linda LĂȘ (Le Complexe de Caliban)
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pro vivis et defunctis.']
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Thomas Aquinas (Summa Theologica (5 Vols.))
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On pense toujours que le plus difficile dans une ascension, c'est de se hisser jusqu'au sommet, les livres ou les films ne parlent que de ça, parce que c'est le temps de la conquĂȘte et de l'exploit, la mĂ©taphore du progrĂšs humain et de la domination de la nature, alors que tous les alpinistes vous diront que c'est de loin la descente qui reprĂ©sente le plus grand danger. Climax
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Thomas B Reverdy
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Il travaillait en silence, enfermĂ© chez lui, invisible et plein de mĂ©pris pour les petits Ă©crivains dont le talent n'Ă©tait qu'une parure de sociĂ©tĂ© et qui, riches ou pauvres, circulaient, sauvages et dĂ©braillĂ©s, ou bien exhibaient des cravates recherchĂ©es, croyaient ĂȘtre heureux, charmants et artistiques au plus haut point, et ignoraient que les Ɠuvres bonnes ne naissent que sous la pression d'une vie mauvaise, que celui qui vit ne travaille pas, et qu'il faut ĂȘtre mort pour ĂȘtre tout Ă  fait crĂ©ateur.
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Thomas Mann (Tonio Kröger)
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PlutÎt que de favoriser des lectures déterministes, il est plus intéressant aujourd'hui de voir dans ces événements un carrefour d'idées et de bifurcations possibles. L'historiographie de la Révolution est malheureusement restée clivée pendant la guerre froide entre les approches marxiste (reposant sur le postulat que la révolution de 1917 était le prolongement naturel de 1793-1794, ce qui est trÚs discutable) et antimarxiste (partant du principe que tout projet ambitieux de redistribution sociale aboutit nécessairement à la Terreur et au soviétisme, ce qui est tout aussi discutable). Cette instrumentalisation souvent caricaturale de la Révolution française au sein des combats du XXe siÚcle contribue sans doute à expliquer pourquoi des approaches politico-idéologiques plus fines comme celles de R. Blaufarb sur la redéfinition du régime de propriété ont tardé à se développer.
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Thomas Piketty (Capital and Ideology)
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Mais cette approche centrĂ©e sur les idĂ©ologies, les institutions et al diversitĂ© des trajectoires possibles se diffĂ©rencie Ă©galement de certaines doctrines parfois qualifiĂ©es de <>, selon lesquelles l'Ă©tat des forces Ă©conomiques et des rapports de production dĂ©terminerait presque mĂ©caniquement la <> idĂ©ologique d'une sociĂ©tĂ©. J'insiste au contraire sur le fait qu'il existe une vĂ©ritable autonomie de la sphĂšre des idĂ©es, c'est-Ă -dire de la sphĂšre idĂ©ologico-politique. Pour un mĂȘme Ă©tat de dĂ©veloppement de l'Ă©conomie et des forces productives (dans la mesure oĂč ces mots ont un sens, ce qui n'est pas certain), il existe toujours une multiplicitĂ© de rĂ©gimes idĂ©ologiques, politiques et inĂ©galitaires possibles. Par exemple, la thĂ©orie du passage mĂ©canique du <> au <> Ă  la suite de la rĂ©volution industrielle ne permet pas de rendre compte de la complexitĂ© et de la diversitĂ© des trajectoires historiques et politico-idĂ©ologiques observĂ©es dans les diffĂ©rents pays et rĂ©gions du monde, en particulier entre rĂ©gions colonisatrices et colonisĂ©es, comme d'ailleurs au sein de chaque ensemble, et surtout ne permet pas de tirer les leçons les plus utiles pour les Ă©tapes suivantes. En reprenant le fil de cette histoire, on constate qu'il a toujours existĂ© et qu'il existera toujours des alternatives. À tous les niveaux de dĂ©veloppement, il existe de multiple façons de structurer un systĂšme Ă©conomique, social et politique, de dĂ©finir les relations de propriĂ©tĂ©, d'organiser un rĂ©gime fiscal ou Ă©ducatif, de traiter un problĂšme de dette publique ou privĂ©e, de rĂ©guler les relations entre les diffĂ©rentes communautĂ©s humaines, et ainsi de suite. Il existe toujours plusieurs voies possibles permettant d'organiser une sociĂ©tĂ© et les rapports de pouvoir et de propriĂ©tĂ© en son sien, et ces diffĂ©rences ne portent pas que sur des dĂ©tails, tant s'en faut. En particulier, il existe plusieurs façons d'organiser les rapports de propriĂ©tĂ© au XXIe siĂšcle, et certaines peuvent constituer un dĂ©passement du capitalisme bien plus rĂ©el que la voie consistant Ă  promettre sa destruction sans se soucier de ce qui suivra.
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Thomas Piketty (Capital and Ideology)
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In omnibus requiem quaesivi, et nusquam inveni nisi in angulo cum libro.
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Thomas Ă  Kempis
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Con su fábula de la mantis religiosa Lacan se está refiriendo a una escena de Thomas el Oscuro, de Maurice Blanchot, en la que se describe al protagonista como un lector obsesionado al que las palabras devoran como si fueran una mantis religiosa. Leer significa ser mirado: Estaba, ante cada signo, en la situación en que se encuentra el macho cuando la mantis religiosa está a punto de devorarlo. Se observaban mutuamente (L’un et l’autre se regardaient). [
] Thomas se deslizó, pues, por aquellos pasillos, indefenso, hasta que fue sorprendido por la intimidad de la palabra. No era para alarmarse todavía, al contrario, era un momento casi agradable que le hubiera gustado prolongar. [
] Se veía con placer en aquel ojo que lo veía.52
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Byung-Chul Han (La expulsiĂłn de lo distinto)
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On travaille mal au printemps, bien sĂ»r, et pourquoi ? parce que l'on sent. Et parce qu'il faut ĂȘtre un imbĂ©cile pour croire que celui qui crĂ©e a le droit de sentir. Tout artiste vĂ©ritable sourit de cette erreur de naĂŻf et d'incapable; il sourit mĂ©lancoliquement peut-ĂȘtre, mais il sourit. Car ce que vous exprimez ne doit jamais ĂȘtre pour vous l'essentiel, mais seulement la matiĂšre indiffĂ©rente en soi, dont il s'agit de composer, sans passion, en la dominant et comme en se jouant, une image esthĂ©tique. Si vous tenez trop Ă  ce que vous avez Ă  dire, si votre cƓur bat trop vite pour votre sujet, vous pourrez ĂȘtre sĂ»r d'un fiasco complet. Vous serez pathĂ©tique, vous serez sentimental, vous produirez une Ɠuvre lourde, gauche, austĂšre, dĂ©nuĂ©e de maĂźtrise, d'ironie et de sel, ennuyeuse, et le rĂ©sultat final sera l'indiffĂ©rence chez le public, et pour vous la dĂ©ception et le chagrin.
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Thomas Mann (Tonio Kröger)
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L’échiquier reprĂ©sente le monde, les piĂšces sont les phĂ©nomĂšnes de l’univers, les rĂšgles du jeu sont ce qu’on appelle les lois de la nature, et le joueur de l’autre cĂŽtĂ© nous est cachĂ©.
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Thomas Henry Huxley
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Toutes les sociĂ©tĂ©s humaines ont besoin de justifier leurs inĂ©galitĂ©s : il faut leur trouver des raisons, faute de quoi c’est l’ensemble de l’édifice politique et social qui menace de s’effondrer.
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Thomas Piketty
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DÚs lors que l'on choisit de mettre un enfant au monde, on parle moins de dons que de dettes. Du don de la vie de jadis, on est passé à une dette infinie à l'égard de celui que ni Dieu ni la nature ne nous impose plus et qui saura bien vous rappeler un jour qu'il n'a pas demandé à naßtre...
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Stephanie Thomas (Mal de mĂšres : Dix femmes racontent le regret d'ĂȘtre mĂšre)
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Scientism has done its best to undermine reason and logic. Those of us that belong to the Army of Reason have never left the battlefield. We soldier on, resisting the fierce current trying to push us back onto the shore. We do not deviate from our course. Our destination is clear. The stars shine on us. All is well with the world. The Empyrean lies before us. The fire of truth burns within us. Nothing shall ever quench it. Change is coming. The future is ours. De l’audace, encore de l’audace, et toujours de l’audace. Audacity, more audacity, and ever more audacity.
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Thomas Stark (Extra Scientiam Nulla Salus: How Science Undermines Reason (The Truth Series Book 8))
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« Le gĂ©nie, affirme Thomas Edison, c’est 1 % d’inspiration et 99 % de transpiration.
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Charles Pépin (La confiance en soi, une philosophie)
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Like I said, New York is out of control when it comes to chocolate chip cookies. City Bakery, Levain, and Momofuku are my top three. (Maury, as much a hippie as a Francophile, opened several City Bakery offshoots called Birdbath, where all the fixtures are recycled and green, the ingredients are local and organic, and the cookies are still giant and delicious). Ruby et Violette is an Oprah-endorsed, closet-sized outpost in Hell's Kitchen with over one hundred crazy flavors (only about twenty are served at any one time) like root beer float, peach cobbler, or French vanilla.
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Amy Thomas (Paris, My Sweet: A Year in the City of Light (and Dark Chocolate))
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One evening, while drinking wine, the nephew of Solon the Athenian sang one of Sappho's songs, and Solon liked it so much that he ordered the boy to teach it to him. When one of the company asked why he was learning it, he answered, 'I want to learn it and die.
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Stobaeus (Anthologion. Ioannis Stobïżœi Florilegium: Ad Manuscriptorum Fidem Emendavit Et Supplevit Thomas Gaisford)
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Perhaps it is Cervantes whom the two phenomenologists neglected to take into consideration in their judgment of the Modern Era. By that I mean: If it is true that philosophy and science have forgotten about man's being, it emerges all the more plainly that with Cervantes a great European art took shape that is nothing other than the investigation of this forgotten being. Indeed, all the great existential themes Heidegger analyzes in "Being and Time""— considering them to have been neglected by all earlier European philosophy — had been unveiled, displayed, illuminated by four centuries of the novel (four centuries of European reincarnation of the novel). In its own way, through its own logic, the novel discovered the various dimensions of existence one by one: with Cervantes and his contemporaries, it inquires into the nature of adventure; with Richardson, it begins to examine "what happens inside," to unmask the secret life of the feelings; with Balzac, it discovers man's rootedness in history; with Flaubert, it explores the terra previously incognita of the everyday; with Tolstoy, it focuses on the intrusion of the irrational in human behavior and decisions. It probes time: the elusive past with Proust, the elusive present with Joyce. With Thomas Mann, it examines the role of the myths from the remote past that control our present actions. Et cetera, et cetera. The novel has accompanied man uninterruptedly and faithfully since the beginning of the Modern Era. It was then that the "passion to know," which Husserl considered the essence of European spirituality, seized the novel and led it to scrutinize man's concrete life and protect it against "the forgetting of being"; to hold "the world of life" under a permanent light. That is the sense in which I understand and share Hermann Broch's insistence in repeating: The sole raison d'etre of a novel is to discover what only the novel can discover. A novel that does not discover a hitherto unknown segment of existence is immoral. Knowledge is the novel's only morality.
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Milan Kundera (The Art of the Novel)
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From this it can be proved that the Arcadian mathematics, so primitive in other respects, is based upon a shrewd understanding of the physical properties of soap bubbles. ("Et in Arcadia Ego")
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Thomas M. Disch (Fundamental Disch)
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Even for those immune to superstition, zero was a number 'donnant ombre et encombre', as a fifteenth-century French writer put it: a shadowy, obstructive number. What it was, how it acted - but above all, what it meant - was baffling. For anything with a name (and zero had so much) surely existed: not only the Manichees believed that names denoted real things. Yet how could what didn't exist, exist? To the objection that God could not have created the world out of nothing because the infinite distance between nothing and being couldn't be crossed, Thomas Aquinas weakly replied that thinking of creation as a change between two terms led to falsely imagining such a gap.
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Robert Kaplan
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Uni et 1913 aux États-Unis20
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Thomas Piketty (Capital et idéologie)
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Quant au monde des annĂ©es 1880-1914, il s’agit vĂ©ritablement d’un univers en changement perpĂ©tuel, oĂč l’on invente en quelques dĂ©cennies l’automobile, l’électricitĂ©, le transatlantique, le tĂ©lĂ©graphe, la radio. Il s’agit lĂ  d’innovations dont la portĂ©e Ă©conomique et sociale est largement aussi importante que l’invention de Facebook, d’Amazon ou d’Uber.
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Thomas Piketty (Capital et idéologie)
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Dans les sociĂ©tĂ©s contemporaines, il s’agit notamment du rĂ©cit propriĂ©tariste, entrepreneurial et mĂ©ritocratique : l’inĂ©galitĂ© moderne est juste, car elle dĂ©coule d’un processus librement choisi oĂč chacun a les mĂȘmes chances d’accĂ©der au marchĂ© et Ă  la propriĂ©tĂ©, et oĂč chacun bĂ©nĂ©ficie spontanĂ©ment des accumulations des plus riches, qui sont aussi les plus entreprenants, les plus mĂ©ritants et les plus utiles.
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Thomas Piketty (Capital et idéologie)
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Le discours mĂ©ritocratique et entrepreneurial apparaĂźt bien souvent comme une façon commode pour les gagnants du systĂšme Ă©conomique actuel de justifier n’importe quel niveau d’inĂ©galitĂ©, sans mĂȘme avoir Ă  les examiner, et de stigmatiser les perdants pour leur manque de mĂ©rite, de vertu et de diligence.
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Thomas Piketty (Capital et idéologie)
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est à craindre que le repli identitaire et nationaliste fasse de plus en plus souvent figure de grand récit de substitution, comme cela a pu se voir en Europe au cours de la premiÚre moitié du XXe siÚcle, et comme cela se manifeste de nouveau en ce début de XXIe siÚcle dans différentes parties du monde.
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Thomas Piketty (Capital et idéologie)
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A study conducted in a managed-care medical group in California found that 70% of hysterectomies were inappropriate (Broder et al, 2000).
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Thomas Bodenheimer (Understanding Health Policy, Sixth Edition)
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Velsignet er den der tĂžr at tage et skrid i tro. I'm not a man pleaser, I am a God Pleaser. Turn or Burn.
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Thomas Mortensen
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Les femmes ont longtemps pris le parti de l’Homme. Je pense qu’elles ont Ă©tĂ© plus misogynes et machistes qu’un homme ne pourra jamais l’ĂȘtre. Puis elles ont rĂ©alisĂ© que notre monde est en pĂ©ril et elles ont dĂ©cidĂ©, au sens mĂ©taphorique bien sĂ»r, qu’elles devaient changer les choses elles-mĂȘmes et qu’élever leurs fils ou soutenir leur mari ne suffirait pas.
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Cyril Hadji-Thomas (Le parti de l'Homme)
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Si vous voulez pacifier un homme, donnez-lui un foyer et quelques enfants dont il aura la charge, cela lui donnera Ă  rĂ©flĂ©chir lorsqu’il pensera Ă  nouveau Ă  dĂ©clarer la guerre.
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Cyril Hadji-Thomas (Le parti de l'Homme)
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Le fait le plus marquant de l’époque est la misĂšre du prolĂ©tariat industriel. En dĂ©pit de la croissance, ou peut-ĂȘtre en partie Ă  cause d’elle, et de l’énorme exode rural que la progression de la population et de la productivitĂ© agricole a commencĂ© Ă  provoquer, les ouvriers s’entassent dans des taudis.
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Thomas Piketty (Le Capital au XXIe siĂšcle)
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Bien que le discours puisse agir d'une maniĂšre plus vivante et plus immĂ©diate, la parole Ă©crite n'en a pas moins cet avantage de pouvoir ĂȘtre mĂ©ditĂ©e et formulĂ©e Ă  loisir et Ă  tĂȘte reposĂ©e, de rester immuable et de pouvoir ĂȘtre relue Ă  volontĂ© dans les termes et dans l'ordre que le signataire a soigneusement pesĂ©s et calculĂ©s, et partant, de conserver toujours la mĂȘme efficacitĂ©
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Thomas Mann
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Cependant, l’ùre de la communication a introduit un biais : la cause juste ! Il faut une « cause juste », comprĂ©hensible par tous, entendue par l’ennemi, ou celui qui serait tentĂ© de l’ĂȘtre, pour que les peuples qui Ă©lisent les dirigeants de nos dĂ©mocraties ne soient pas Ă©cƓurĂ©s trop vite et qu’ils restent passifs suffisamment longtemps pour que le fait accompli s’impose Ă  tous.
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Cyril Hadji-Thomas (Le parti de l'Homme)
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ora et labora, prayer and work.
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Peter Kreeft (Practical Theology: Spiritual Direction from St. Thomas Aquinas)
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Dans notre monde bien protégé et si moderne, il n'y a plus de fautifs, plus de fautes non plus. Des incursions ruineuses comme celles de Cuba, du Vietnam, de l'Irak et de l'Afghanistan ne sont plus le fait d'un seul responsable. Par un tour de passe-passe bien pensé, notre propagande donne à croire que les gens et les pays que nous attaquons ont provoqué notre agression.
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Thomas King (The Inconvenient Indian: A Curious Account of Native People in North America)
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Je vais t’enseigner Ă  aimer la mort. Je vais te faire oublier le chagrin, la culpabilitĂ© et l’apitoiement, et t’inculquer la haine, la ruse, la fourberie, et l’esprit de vengeance. Je vais accomplir ma derniĂšre mission ici, Benjamin Thomas Parish.
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Rick Yancey (La 5e vague (La 5e vague, #1))
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St. Thomas Aquinas strikes at the root of the problem by reducing the incomprehensibility of God to His infinity. "Ens et z'cntm convertuntur." Therefore God's knowableness, like His Essence, must be infinite. In finite cognoscibility, however, can be exhausted only by an infinite power of cognition, and this no creature pos sesses. Hence it is in the infinite, absolute Being only that cognoscibility and cognition, being and thought, can be really identical. " Everything that is comprehended by any knowing mind, is known by it as perfectly as it is knowable. . . . But the Divine Substance is infinite in comparison with every created intellect, since every created intellect is bounded within the limits of a cer tain species. It is impossible, therefore, that the vision of any created intellect can see the Divine Substance as perfectly as it is visible." 76 In the light of this explanation we can understand why the Elect in Heaven, though they envisage the entire Substance of God (in cluding all His attributes and the Divine Persons), nevertheless do not and cannot comprehend this Sub stance either intensively, to the limits of its content,
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Joseph Pohle (Dogmatic theology, Vol. 1: God: His knowability, essence, and attributes, a dogmatic treatise)
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When the Web emerged, companies, led by Yahoo, started to organize it for consumers. Yahoo began as a directory of directories. Anytime someone put up a new website, Yahoo would add it to its directory, and then it started breaking websites down into groups—finance, news, sports, business, entertainment, et cetera. “And then search came along,” said Cutting, “and Web search engines, like AltaVista, started cropping up.
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Thomas L. Friedman (Thank You for Being Late: An Optimist's Guide to Thriving in the Age of Accelerations)
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She taught them all a song. Learned from a para on French leave from the fighting in Algeria: Demain le noir matin, Je fermerai la porte Au nez des annĂ©es mortes; J’irai par les chemins. Je mendierai ma vie Sur la terre et sur l’onde, Du vieux au nouveau monde . . . He had been short and built like the island of Malta itself: rock, an inscrutable heart. She’d had only one night with him. Then he was off to the Piraeus. Tomorrow, the black morning, I close the door in the face of the dead years. I will go on the road, bum my way over land and sea, from the old to the new world. . . .
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Thomas Pynchon (V.)
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Philolaus says that there is fire in the middle at the centre ... and again more fire at the highest point and surrounding everything. By nature the middle is first, and around it dance ten divine bodies — the sky, the planets, then the sun, next the moon, next the earth, next the counterearth, and after all of them the fire of the hearth which holds position at the centre. The highest part of the surrounding, where the elements are found in their purity, he calls Olympus; the regions beneath the orbit of Olympus, where are the five planets with the sun and the moon, he calls the world; the part under them, being beneath the moon and around the earth, in which are found generation and change, he calls the sky. i. 22. 1d
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Stobaeus (Anthologion. Ioannis Stobïżœi Florilegium: Ad Manuscriptorum Fidem Emendavit Et Supplevit Thomas Gaisford)
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Snart fÞlte jeg mig nedslidt og meget Êldre end min alder. Bekymringer, grÄd og opgaver. Savn, smerte og tvivl. Det slider. NÄr jeg ser mig i spejlet, ser jeg Thomas' fravÊr som et forfald i mit ansigt. Og jeg har ikke lyst til at se den forandring, men som med haven kan jeg lÊre mig selv, at forandring er liv. De dÞde stiver og bliver stÄende i deres tid, de levende forandrer sig og Êldes.
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Charlotte Bork HĂžvsgaard (SĂ„ er Thomas vĂŠk)
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Thomas' dÞd forandrede med et slag den fortÊlling, vores liv var, men med ritualer og samtaler kan vi skrive ham ind i den nye, sÄ han stadig er med os. 'Hvad savner du mest?' spurgte jeg Halfdan nogle uger efter Thomas' dÞd. 'Hans smil, hans gode mad, og nÄr han blev irriteret,' svarede Halfdan. I den sÊtning sÞrgede Halfdan for, at vi fik hele Thomas' person med os, bÄde styrkerne og svaghederne. Kun som hele bliver minder og spor reelle og vÊrdifulde, vi har ikke taget et glansbillede med os, men noget der var virkeligt,
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Charlotte Bork HĂžvsgaard (SĂ„ er Thomas vĂŠk)
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For hver morgen jeg vÄgner, har jeg bevÊget mig lÊngere vÊk fra ham. Afstanden Þges hele tiden. FÞrst var der bare timer mellem os, sÄ dage, sÄ uger, sÄ mÄneder. Nu er der Är. Han er et minde og et navn og et menneske, jeg engang kendte. Jeg ser galakser for mig, der skrider fra hinanden. De sejler vÊgtlÞst og baglÊns gennem et uendeligt rum, mens planeter og stjernetÄger passerer forbi. Vi sejler vÊk fra hinanden. Henover galaksen sejler vi. Henover vores dage sejler din dÞd. Hele tiden lÊngere vÊk. Hele tiden fjernere og lÊngere fra min verden.
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Charlotte Bork HĂžvsgaard (SĂ„ er Thomas vĂŠk)
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Jeg ved ikke, hvordan der er at dÞ. Jeg ved, hvordan der er, nÄr et menneske dÞr fra mig. Man kan kun dÞ sin egen dÞd.
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Charlotte Bork HĂžvsgaard (SĂ„ er Thomas vĂŠk)
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Le charme principal, l’unique charme peut-ĂȘtre du visage de la jeune femme Ă©tait sa mobilitĂ©. Quand elle baissait les yeux pour regarder l’enfant, elle devenait jolie et mĂȘme belle, d’autant que les fauves rayons du couchant, en frappant alors obliquement ses traits, mettaient des transparences dĂ©licates sur ses paupiĂšres et ses narines, et une flamme sur ses lĂšvres. Quand, au contraire, elle marchait dans l’ombre de la haie, toute Ă  sa rĂȘverie silencieuse, elle prenait l’expression passive et figĂ©e de ceux qui attendent tout du Temps et du Destin, tout sauf un peu de justice. Le premier aspect Ă©tait l’Ɠuvre de la Nature, le second celui de la civilisation, sans doute.
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Thomas Hardy (The Mayor of Casterbridge)
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Virgil does not exclude frustrated love and death; but he deprives them, as it were, of their factuality. He projects tragedy either into the future or, preferably, into the past, and he thereby transforms mythical truth into elegiac sentiment. It is this discovery of the elegiac, opening up the dimension of the past and thus inaugurating that long line of poetry that was to culminate in Thomas Gray, which makes Virgil's bucolics, in spite of their close dependence on Greek models, a work of original and immortal genius.
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Erwin Panofsky (Et in Arcadia Ego)
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Robert Lindet, ossessionato creatore di quella piovra che aveva la sua testa nel comitato di sicurezza generale e che stendeva le braccia, ventunmila!, su tutta la Francia attraverso i comitati rivoluzionari; Lebuef, sul quale Girey-DuprĂš scrisse nel suo NoĂ«l des fau patriotes questo verso: «Lebouf vit Legendre et beugla»;Thomas Paine, americano, incline alla clemenza; Anacharsis Cloots, tedesco, barone, milionario, ateo, hĂ©bertiano, animo candido; l'integerrimo Lebas, amico dei Duplay; RovĂšre, una delle rare creature che godono della perfidia come uno puĂČ godere dell'arte per l'arte, il che avviene piĂč frequentemente di quanto non si creda; Charlier, il quale voleva che si trattassero gli aristocratici con il voi; Tallien, elegiaco e feroce, dai cui amori nascerĂ  il 9 termidoro; CambacĂ©res, un procuratore che diverrĂ  principe; Carrier, un procuratore che si paleserĂ  tigre; Laplanche, il quale esclamĂČ un giorno: «Voglio che sia data prioritĂ  al cannone d'allarme»; Thuriot, che propose la votazione ad alta voce da parte dei giurarti del tribunale rivoluzionario; Bourdon de l'Oise, che sfidĂČ a duello Chambon, denunciĂČ Paine e fu denunciato da HĂ©bert; Fayau, il quale propose l'invio nella Vandea di «un'armata incendiaria»; Tavaux, che il 13 aprile tentĂČ la mediazione tra Gironda e Montagna; Vernier il quale chiese che i capi girondini e quelli della Montagna andassero a servire la patria come semplici soldati; Rewbell, che si chiuse dentro Magonza assediata; Bourbotte, che ebbe il suo cavallo ucciso alla presa di Saumur; Guimberteau, che fu a capo dell'armata delle CĂŽtes di Cherbourg; Jard-Panvilliers, il quale comandĂČ le truppe della CĂŽtes de la Rochelle; Lecarpentier, che comandĂČ la squadra di Concale; Roberjot, vittima dell'imboscata di Radstadt; Prieur de la Marne, che si compiaceva di indossare sul campo di battaglia le sue vecchie spalline di comandante si squadrone; Levasseur de la Sarthe, il quale, con una sola parola, indusse al sacrificio Serrent, comandante del battaglione di Saint-Armand; Reverchon, Maure, Bernard de Saintes, Charles Richard, Lequinio, e, in testa a questo gruppo un Mirabeau che portava il nome di Danton. Estraneo a questi due gruppi e dominatore di entrambi, Robespierre.
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Victor Hugo
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At passe pÄ sig selv bliver opfattet som en svaghed og er ofte et stort irritationsmoment hos kolleger og ledere. Vidste du, at rigtig mange, der i dag bliver mobbet pÄ arbejdspladsen, bliver det, fordi de begynder at passe pÄ sig selv ved at gÄ hjem til tiden og sÊnke deres ambitionsniveau? De bliver opfattet som usolidariske, illoyale og tarvelige. SÄ robusthed handler ogsÄ om at kunne stÄ alene og vide, at du har valgt rigtigt, selv om du har hele verden imod dig.
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Thomas Milsted (Stress - Grib Chancen For Et Bedre (Arbejds)Liv)
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vi kan vÊlge at se stress som en ÞjenÄbner for os mennesker. Vi kan gribe chancen for at lÊre at leve pÄ en anden mÄde, og vende tilbage til nydelsen, begejstringen, fordybelsen, det sjove det spÊndende og det udviklende frem for at arbejde for ussel manmon, til vi kollapser.
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Thomas Milsted (Stress - Grib Chancen For Et Bedre (Arbejds)Liv)
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for at udnytte denne kreativitet mÄ vi til tider trÊkke os tilbage og reflektere over udfordringerne. Vi mÄ have ro. Hjernen kan ikke vÊre kreativ og udvikle nye lÞsningsmodeller, nÄr den er presset. Er den under pres, kÞrer den pÄ automatikken, og sÄ gÞr du bare det, som du altid har gjort.
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Thomas Milsted (Stress - Grib Chancen For Et Bedre (Arbejds)Liv)
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Vi tror, at vi kun fÄr stress, fordi vi skal nÄ sÄ meget, men vi fÄr sandelig ogsÄ stress, fordi vi vil have sÄ meget.
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Thomas Milsted (Stress - Grib Chancen For Et Bedre (Arbejds)Liv)
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SÄ det koster faktisk noget at forebygge stress. Man kan ikke tjene sÄ meget, hvis man ikke vil have stress. SÄ hvis vi pÄ organisationsniveau og pÄ individniveau var lidt mindre grÄdige og satte vÊksten lidt ned i gear og ikke piskede derudaf, som om dommedag stod lige for dÞren, ville det mÄske lykkes at undgÄ stress.
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Thomas Milsted (Stress - Grib Chancen For Et Bedre (Arbejds)Liv)
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Voici les renseignements que je viens de recevoir au sujet de ce que vous m’aviez demandĂ© sur les relations prĂ©colombiennes avec l’AmĂ©rique : les moines celtiques d’Irlande seraient allĂ©s Ă©vangĂ©liser le Nord-Ouest du Canada, et de lĂ  ils seraient descendus peut-ĂȘtre jusqu’au PĂ©rou, oĂč l’on retrouve trace d’un Ă©vangĂ©lisateur blanc qu’on a identifiĂ© bien Ă  tort avec l’apĂŽtre Saint-Thomas. Quant aux Templiers, c’est au Mexique qu’ils auraient eu des possessions. Tout cela se trouve dans les travaux d’EugĂšne Beauvois, dont les tirages Ă  part sont Ă  la bibliothĂšque Nationale oĂč on peut facilement les consulter. D’autre part, j’ai vu qu’il a paru rĂ©cemment un livre intitulĂ© “Vers les Terres fortunĂ©es, 780-1490” par Mornand (Éditions de la Nouvelle France, 1946) qui, d’aprĂšs le compte rendu qui en Ă©tait donnĂ©, se rapporte Ă©galement Ă  l’histoire des moines irlandais en AmĂ©rique ; la date de 780 serait, si j’ai bien compris, celle de la fondation de leurs premiers Ă©tablissements qui seraient ainsi antĂ©rieurs aux expĂ©ditions normandes. Croyez, je vous prie, Monsieur, Ă  mes trĂšs distinguĂ©s sentiments. Correspondance avec ThĂ©odore Monod, Le Caire, le 24 aoĂ»t 1947
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René Guénon
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Before whom am I guilty? Myself and my gods. But before God? I would be guilty before God IF God had not disclosed himself as forgiving, taking my place, rendering a verdict of pardon upon me. But upon that IF hinges the force of justification by grace through faith alone. For precisely amid our failure to actualize values we mistakenly imagine as ultimate, God himself continues to perceive us AS IF we were clothed in Christ's own righteousness. The Reformation formula, simul peccator et justus, meant: I am a sinner, deserving condemnation for my idolatry; but from God's point of view I am AT THE SAME TIME pardoned, regarded as if the charge against me were canceled out! the final verdict is thus not the one I give myself or the one that may be given in the courts of law or gossip or peer pressure. Rather, it is what God himself has decided about my situation, how he has regarded and perceived me. Through God's own incomparable initiative, our sin is not remembered against us, even though we may oddly persist in remembering it against ourselves.
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Thomas C. Oden (Guilt free)
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Mais, lui, ne voulant pas renier son caractĂšre, avait, avant de se suicider, brĂ»lĂ© l’Ɠuvre de sa vie, la rendant au nĂ©ant en quelques instants, aprĂšs avoir consacrĂ© des dizaines d’annĂ©es Ă  la mener Ă  bien, et il n’avait pas voulu la laisser Ă  une postĂ©ritĂ© qui ne la mĂ©ritait en aucun cas (GĂ©nie).
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Thomas Bernhard (The Voice Imitator)
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opĂ©ration. Et nous ne voulons pas de casse, ni chez vos hommes, ni pour nous, d’autant que Tel Aviv niera son implication si ça tourne mal. Mais, il y a moins de cinq ans, j’ai moi-mĂȘme Ă©gorgĂ© un responsable du Esbollah qui faisait partie de la liste de l’opĂ©ration ColĂšre de Dieu. Au passage, j’ai tuĂ© quatre de ses gardes du corps Ă  l’arme blanche. Je vous rappelle, que nous sommes sous mandat direct de la Knesset, et qu’il s’agit justement d’une prolongation de ColĂšre de Dieu. Les ordres donnĂ©s aux terroristes arabes Ă  Munich en 72 l’ont Ă©tĂ© depuis ici. Donc, je viens. Je suis garante des compĂ©tences d’Eve, quant au jeune blanc bec derriĂšre vous, Ezra, c’est notre meilleur homme de terrain. - Il nous faut une personne en support logistique, quoiqu’il arrive, conclut le militaire vexĂ©. Donc, dĂ©merdez-vous comme vous voulez, Ă  la courte paille si ça vous amuse. Mais, j’en emmĂšne deux sur les trois. Pas les trois. - Au fait, ça vous sera probablement utile dit Eve, en tendant les plans et compte-rendu de Menouha. C’est assez parcellaire comme informations, mais, elle a quand mĂȘme fait un bon boulot. 29 AoĂ»t 1990 – Rio de Janeiro – BrĂ©sil Sarah prĂ©parait Thomas dans la salle de bain. - Il est oĂč papa ? - Il est parti jouer au golf avec le monsieur qui nous a aidĂ©s Ă  guĂ©rir ta sƓur. - Il rentre quand ? - Ce soir. Nous, on va aller Ă  la plage avec ChloĂ©. Le petit garçon Ă©chappa aux mains de sa mĂšre qui venait de lui enfiler son t-shirt et courut dans le salon. - Isabella, tu viens avec nous Ă  la plage ? - Je ne sais pas mon grand, rĂ©pondit la jeune infirmiĂšre. Maman veut peut-ĂȘtre rester seule avec ses deux bambins. - Non. Isabella, vous pouvez venir avec nous. Cela fera plaisir aux enfants, rĂ©pondit Sarah depuis la salle de bain. Le temps Ă©tait magnifique. Thomas courait devant, son ballon Ă  la main, dans le sable blanc de la plage d’Ipanema. Sarah et Isabella portĂšrent ChloĂ© qui arrivait maintenant Ă  marcher sur des sols durs, mais pas encore dans le sable. Les deux jeunes femmes s’installĂšrent non loin de l’eau dans une zone surveillĂ©e par un maitre-nageur. Thomas s’était arrĂȘtĂ© devant un petit groupe de brĂ©siliens Ă  peine plus vieux que lui qui jouait au football sur un terrain improvisĂ©. Il aurait voulu jouer avec eux mais, il n’osait pas demander. Isabella s’approcha des enfants et en quelques mots leur fit comprendre qu’avec un joueur de plus, ils seraient en nombre pair, ce qui rendrait leur partie intĂ©ressante. - Mais, non
 chuchota Thomas Ă  l’oreille de la jeune infirmiĂšre. Regarde comme ils jouent bien. Ils vont se moquer de moi. - Je suis certaine que non. Et, puis, si c’est le cas et que ça ne te convient pas, tu auras toujours la possibilitĂ© de revenir nous voir sous le parasol. Mais, si tu n’essaies pas, si tu ne te confrontes pas Ă  eux, tu ne sauras jamais s’ils Ă©taient vraiment meilleurs que toi, s’il s’agit d’enfants moqueurs ou de futurs copains. Tu comprends petit Thomas. Il faut tenter. Prendre des risques, sinon, on n’apprend rien. Allez, va. Ils t’attendent...
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Eric TERRIEN (Mein Grand-PĂšre)
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Thomas var en liten lyslugget knyttneve av en kar og Sanna en spinkel smÄfugl, mager og svart i hÄret. Og slettes ingenting gjorde det at de hver vÄr i begynnelsen ikke eide mange ordene sammen, fordi de ikke forsto hverandres vintersprÄk. Talen i fjellet og ved sjÞen var sÄ menn ikke den samme. Men etter noen timer snakket de ikke sprÄk lenger. De forsto hverandre helt fint akkurat som dyra. FÞr sommeren var slutt hadde de et blandingssprÄk som ingen andre begrep noe av.
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John GiĂŠver (Langt der oppe mot nord)
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tag from Virgil: “Durate, et vosmet rebus servate secundis.” The line means “Carry on, and preserve yourselves for better times.”59
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Jon Meacham (Thomas Jefferson: The Art of Power)
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Dans Les Origines du totalitarisme, ouvrage rĂ©digĂ© entre 1945 et 1949 aux États-Unis oĂč elle Ă©tait elle aussi rĂ©fugiĂ©e, et publiĂ© en 1951, Hannah Arendt tente de comprendre les raisons de l’autodestruction des sociĂ©tĂ©s europĂ©ennes. Comme Polanyi, elle considĂšre que l’effondrement des annĂ©es 1914-1945 peut se voir comme la consĂ©quence des contradictions du capitalisme europĂ©en dĂ©bridĂ© et non rĂ©gulĂ© des annĂ©es 1815-1914. Elle insiste particuliĂšrement sur le fait que les États- nations europĂ©ens ont Ă©tĂ© en quelque sorte dĂ©passĂ©s par l’internationalisation du capitalisme industriel et financier mondialisĂ© qu’ils avaient contribuĂ© Ă  crĂ©er. Compte tenu de l’échelle planĂ©taire et de l’ampleur transnationale inĂ©dite atteinte par les Ă©changes commerciaux, l’accumulation du capital et la croissance industrielle, ils n’étaient plus en mesure de contrĂŽler et de rĂ©guler les forces Ă©conomiques en jeu et leurs consĂ©quences sociales. Pour Arendt, la principale faiblesse des sociaux- dĂ©mocrates europĂ©ens de l’entre-deux-guerres est prĂ©cisĂ©ment qu’ils n’avaient toujours pas pleinement intĂ©grĂ© ce besoin de dĂ©passement de l’État-nation. D’une certaine façon, ils Ă©taient bien les seuls. Les idĂ©ologies coloniales, sur lesquelles s’étaient appuyĂ©s depuis longtemps les empires coloniaux britannique et français, tous deux en phase d’expansion accĂ©lĂ©rĂ©e entre 1880 et 1914, Ă©taient Ă  leur maniĂšre des dĂ©passements de l’État-nation. Ces formes politiques proposaient une organisation des Ă©changes et du capitalisme mondial au sein de communautĂ©s impĂ©riales de grande taille, structurĂ©es de façon fortement hiĂ©rarchique entre le centre et les colonies, et suivant une logique civilisatrice. Elles Ă©taient toutefois sur le point d’ĂȘtre minĂ©es par les forces centrifuges et indĂ©pendantistes.
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Thomas Piketty (Capital and Ideology)
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Pour Arendt, le succĂšs des projets politiques bolcheviques et nazis vient du fait qu’ils s’appuyaient tous deux sur de nouvelles formes Ă©tatiques postnationales adaptĂ©es aux dimensions de l’économie mondiale : un État soviĂ©tique s’appuyant sur un vaste territoire eurasiatique, mĂȘlant le panslavisme et le messianisme communiste au niveau mondial ; et un État nazi s’appuyant sur un Reich de dimension europĂ©enne, fondĂ© sur le pangermanisme et un projet d’organisation hiĂ©rarchique et racialisĂ© du monde, dĂ©sormais dirigĂ© par les plus capables. Chaque projet promet Ă  son peuple une sociĂ©tĂ© sans classes, dont tous les ennemis auraient Ă©tĂ© exterminĂ©s, Ă  la diffĂ©rence prĂšs que leVolksgemeinschaft nazi permet Ă  chaque Allemand de s’imaginer propriĂ©taire d’usines (Ă  l’échelle mondiale), alors que le bolchevisme propose Ă  chacun de devenir ouvrier (membre du prolĂ©tariat universel). À l’inverse, l’échec des sociaux-dĂ©mocrates serait dĂ» Ă  leur incapacitĂ© Ă  penser des formes fĂ©dĂ©rales nouvelles, et au fait de s’ĂȘtre contentĂ© d’un internationalisme de façade, alors que la rĂ©alitĂ© de leur projet politique et de l’État social et fiscal qu’ils entreprenaient de bĂątir demeurait cantonnĂ©e dans les limites Ă©troites de l’État-nation.
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Thomas Piketty (Capital and Ideology)
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Pour rĂ©sumer : l’égalitĂ© et l’éducation paraissent Ă  la lumiĂšre de l’histoire des deux derniers siĂšcles des facteurs de dĂ©veloppement beaucoup plus porteurs que la sacralisation de l’inĂ©galitĂ©, de la propriĂ©tĂ© et de la stabilitĂ©. Plus gĂ©nĂ©ralement, l’analyse historique du dĂ©veloppement illustre le risque rĂ©current de « trappe inĂ©galitaire » auquel se sont trouvĂ©es confrontĂ©es de nombreuses sociĂ©tĂ©s dans l’histoire. Le discours portĂ© par les Ă©lites tend Ă  survaloriser l’objectif de stabilitĂ©, et en particulier de perpĂ©tuation des droits de propriĂ©tĂ© acquis dans le passĂ©, alors que le dĂ©veloppement exige souvent la redĂ©finition des relations de propriĂ©tĂ© et des opportunitĂ©s au bĂ©nĂ©fice de nouveaux groupes sociaux. Le refus des Ă©lites britanniques et françaises de redistribuer les richesses et d’investir dans la formation et dans l’État social se prolonge jusqu’à la PremiĂšre Guerre mondiale. Ce refus s’appuyait sur des constructions idĂ©ologiques sophistiquĂ©es, de mĂȘme qu’aux États-Unes en ce dĂ©but de XXI siĂšcle. L’histoire montre que le changement ne peut venir que de la rencontre entre des luttes sociales et politiques et de profonds renouvellements idĂ©ologiques.
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Thomas Piketty (Capital and Ideology)
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À l’ñge de l’enseignement primaire et secondaire, il existait une plate-forme Ă©galitaire assez Ă©vidente en matiĂšre d’éducation : il fallait conduire la totalitĂ© d’une classe d’ñge Ă  la fin de l’école primaire, puis Ă  la fin du secondaire, avec pour objectif que chaque enfant accĂšde approximativement aux mĂȘmes savoirs fondamentaux. Avec l’enseignement tertiaire, les choses sont devenues beaucoup plus compliquĂ©es. Outre qu’il paraĂźt peu rĂ©aliste de conduire la totalitĂ© d’une classe d’ñge au niveau du doctorat, tout du moins dans un avenir proche, le fait est qu’il existe naturellement une diversitĂ© considĂ©rable de filiĂšres et de voies au niveau de l’enseignement supĂ©rieur. Cette diversitĂ© reflĂšte pour partie la lĂ©gitime multiplicitĂ© des savoirs et des aspirations individuelles, mais elle tend Ă©galement Ă  s’ordonner de façon hiĂ©rarchique, et Ă  conditionner fortement les hiĂ©rarchies sociales et professionnelles futures. Autrement dit, l’entrĂ©e dans l’ñge de la tertiarisation de masse pose un dĂ©fi politique et idĂ©ologique d’une nature nouvelle. Il devient inĂ©vitable d’accepter une forme durable d’inĂ©galitĂ© Ă©ducative, en particulier entre des personnes poursuivant des Ă©tudes supĂ©rieures plus ou moins longues. Cela n’empĂȘche Ă©videmment pas de concevoir de nouvelles formes de justice dans la rĂ©partition des ressources et dans les rĂšgles d’accĂšs aux diffĂ©rentes filiĂšres. Mais cela devient une tĂąche plus complexe que l’affirmation d’un principe d’égalitĂ© absolue face au primaire et au secondaire.
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Thomas Piketty (Capital and Ideology)
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Cette courbe est fondamentale, car elle permet de mieux comprendre le dialogue difficile qui caractĂ©rise parfois le dĂ©bat public sur la mondialisation : certains s’émerveillent de la rĂ©duction des inĂ©galitĂ©s et de la pauvretĂ© mondiales que permettrait la formidable croissance des pays les moins avancĂ©s, alors que d’autres se lamentent de la hausse massive des inĂ©galitĂ©s qu’entraĂźneraient inexorablement les excĂšs de l’hypercapitalisme mondialisĂ©. En rĂ©alitĂ©, l’un et l’autre discours ont chacun leur part de vĂ©ritĂ© : les inĂ©galitĂ©s ont diminuĂ© entre le bas et le milieu de la rĂ©partition mondiale des revenus, et elles ont augmentĂ© entre le milieu et le haut de la distribution. Ces deux aspects de la mondialisation sont tout aussi rĂ©els l’un que l’autre, et la question n’est pas de nier l’un ou l’autre, mais bien plutĂŽt de savoir comment faire pour conserver les bons aspects de la mondialisation tout en se dĂ©barrassant des mauvais. On notera au passage l’importance du langage, des catĂ©gories et du dispositif cognitif utilisĂ© : si l’on dĂ©crivait les inĂ©galitĂ©s par un indicateur unique, comme le coefficient de Gini, alors on pourrait avoir l’illusion que rien ne change, prĂ©cisĂ©ment car l’on ne se donnerait pas les moyens de voir que les Ă©volutions sont complexes et multidimensionnelles, et que l’on laisse plusieurs effets se mĂȘler et se compenser au sein d’un indicateur unique. C’est pourquoi dans ce livre je n’aurai pas recours Ă  ce type d’indicateur « synthĂ©tique ». Je prendrai toujours soin de dĂ©crire les inĂ©galitĂ©s et leur Ă©volution en distinguant clairement les diffĂ©rents dĂ©ciles et centiles de revenus et patrimoines concernĂ©s, et par consĂ©quent les groupes sociaux en jeu.
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Thomas Piketty (Capital and Ideology)
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Face Ă  des Ă©volutions aussi spectaculaires, les discours de justification de l’inĂ©galitĂ© patrimoniale extrĂȘme oscillent souvent entre plusieurs attitudes, et prennent parfois des formes Ă©tonnantes. Dans les pays occidentaux, une distinction trĂšs forte est souvent faite entre d’une part les « oligarques » russes, les pĂ©tro- milliardaires moyen-orientaux et autres milliardaires chinois, mexicains, guinĂ©ens, indiens ou indonĂ©siens, dont on considĂšre souvent qu’ils ne « mĂ©ritent » pas vĂ©ritablement leur fortune, car elle aurait Ă©tĂ© obtenue par l’entremise de relations avec les pouvoirs Ă©tatiques (par exemple par l’appropriation indue de ressources naturelles ou de diverses licences) et ne serait guĂšre utile pour la croissance ; et d’autre part les « entrepreneurs » europĂ©ens et Ă©tatsuniens, californiens de prĂ©fĂ©rence, dont il est de bon ton de chanter les louanges et les contributions infinies au bien-ĂȘtre mondial, et de penser qu’ils devraient ĂȘtre encore plus riches si la planĂšte savait les rĂ©compenser comme ils le mĂ©ritent. Peut-ĂȘtre mĂȘme devrait-on Ă©tendre notre dette morale considĂ©rable Ă  leur Ă©gard en une dette financiĂšre sonnante et trĂ©buchante, ou bien en leur cĂ©dant nos droits de vote, ce qui d’ailleurs n’est pas loin d’ĂȘtre dĂ©jĂ  le cas dans plusieurs pays. Un tel rĂ©gime de justification des inĂ©galitĂ©s, qui se veut Ă  la fois hypermĂ©ritocratique et occidentalo-centrĂ©, illustre bien le besoin irrĂ©pressible des sociĂ©tĂ©s humaines de donner du sens Ă  leurs inĂ©galitĂ©s, parfois au-delĂ  du raisonnable. De fait, ce discours de quasi-bĂ©atification de la fortune n’est pas exempt de contradictions, pour certaines abyssales. Est-on bien sĂ»r que Bill Gates et les autres techno-milliardaires auraient pu dĂ©velopper leurs affaires sans les centaines de milliards d’argent public investies dans la formation et la recherche fondamentale depuis des dĂ©cennies, et pense-t-on vraiment que leur pouvoir de quasi-monopole commercial et de brevetage privĂ© de connaissances publiques aurait pu prospĂ©rer autrement qu’avec le soutien actif du systĂšme lĂ©gal et fiscal en vigueur ?
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Thomas Piketty (Capital and Ideology)
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C’est pourquoi la justification de ces inĂ©galitĂ©s extrĂȘmes passe souvent par un discours moins grandiloquent, et insistant surtout sur le besoin de stabilitĂ© patrimoniale et de protection du droit de propriĂ©tĂ©. Autrement dit, l’inĂ©galitĂ© des fortunes n’est peut-ĂȘtre pas entiĂšrement juste, et pas toujours utile, surtout dans les proportions observĂ©es, y compris en Californie, mais sa remise en cause risquerait d’ouvrir une escalade sans fin dont les plus pauvres et la sociĂ©tĂ© dans son ensemble finiraient par faire les frais. Cet argument propriĂ©tariste fondĂ© sur le besoin de stabilitĂ© sociopolitique et de sĂ©curisation absolue (et parfois quasi religieuse) des droits de propriĂ©tĂ© acquis dans le passĂ© jouait dĂ©jĂ  un rĂŽle central pour justifier les fortes inĂ©galitĂ©s caractĂ©risant les sociĂ©tĂ©s de propriĂ©taires qui prospĂ©raient en ee Europe et aux États-Unis auXIX siĂšcle et au dĂ©but du XX . On retrouvera aussi cet Ă©ternel argument de la stabilitĂ© dans la justification des sociĂ©tĂ©s trifonctionnelles et esclavagistes. Il faut aussi y ajouter aujourd’hui un discours sur l’inefficacitĂ© supposĂ©e de l’État et l’agilitĂ© rĂ©putĂ©e supĂ©rieure de la philanthropie privĂ©e, argument qui jouait Ă©galement un rĂŽle lors des pĂ©riodes prĂ©cĂ©dentes, mais qui a pris une ampleur nouvelle Ă  l’époque contemporaine. Ces diffĂ©rents discours sont lĂ©gitimes et doivent ĂȘtre entendus, jusqu’à un certain point, mais je tenterai de dĂ©montrer qu’ils peuvent ĂȘtre dĂ©passĂ©s, en nous fondant sur les leçons de l’histoire.
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Thomas Piketty (Capital and Ideology)
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De mĂȘme que dans le cadre du schĂ©ma trifonctionnel chrĂ©tien, l’ordre brahmanique exprime Ă  sa façon un idĂ©al d’équilibre entre diffĂ©rentes formes de lĂ©gitimitĂ© Ă  gouverner. Dans les deux cas, il s’agit au fond de faire en sorte que la force brute des rois et des guerriers ne nĂ©glige pas les sages conseils des clercs et des lettrĂ©s, et que le pouvoir politique s’appuie sur les connaissances et le pouvoir intellectuel. Il est intĂ©ressant de rappeler que Gandhi, qui reprochait aux Britanniques d’avoir rigidifiĂ© les frontiĂšres entre castes autrefois fluides, afin de mieux diviser et dominer l’Inde, avait dans le mĂȘme temps une attitude relativement respectueuse et conservatrice face Ă  l’idĂ©al brahmanique. Certes Gandhi militait pour que la sociĂ©tĂ© hindoue devienne moins inĂ©galitaire et plus inclusive vis-Ă -vis de ses classes les plus basses, en particulier vis-Ă -vis des shudra et des « intouchables », qui rassemblaient des catĂ©gories discriminĂ©es plus basses encore que les shudra au sein de l’ordre hindou, placĂ©es en marge de la sociĂ©tĂ©, parfois du fait d’occupations jugĂ©es impropres, liĂ©es notamment Ă  l’abattage des animaux et au travail des peaux. Mais Gandhi insistait dans le mĂȘme temps sur le rĂŽle essentiel jouĂ© par les brahmanes, ou tout du moins par ceux qui se comportaient comme tels Ă  ses yeux, c’est-Ă -dire sans arrogance et sans ĂąpretĂ©, mais au contraire avec bienveillance et grandeur d’ñme, en mettant leur sagesse et leurs connaissances de lettrĂ©s au service de la sociĂ©tĂ© dans son ensemble. Lui-mĂȘme rattachĂ© au groupe deux-fois-nĂ© des vaishya, Gandhi prit dans de nombreux discours publics, en particulier Ă  Tanjore en 1927, la dĂ©fense de la logique de complĂ©mentaritĂ© fonctionnelle qui Ă©tait selon lui Ă  la base de la sociĂ©tĂ© hindoue traditionnelle. En reconnaissant le principe de l’hĂ©rĂ©ditĂ© dans la transmission des talents et des occupations, non pas comme rĂšgle absolue et rigide mais comme un principe gĂ©nĂ©ral pouvant admettre des exceptions individuelles, le rĂ©gime des castes permettait selon lui de donner une place Ă  chacun, et d’éviter la compĂ©tition gĂ©nĂ©ralisĂ©e entre groupes sociaux, la guerre de tous contre tous, et en particulier la guerre des classes Ă  l’occidentale . Surtout, Gandhi se mĂ©fiait plus que tout de la dimension anti-intellectuelle des discours antibrahmaniques. Il considĂ©rait que la sobriĂ©tĂ© et la sagesse des lettrĂ©s, vertus auxquelles il se rattachait par sa pratique personnelle (bien que non-brahmane lui- mĂȘme), Ă©taient des qualitĂ©s sociales indispensables pour l’harmonie gĂ©nĂ©rale. Il se mĂ©fiait aussi du matĂ©rialisme occidental et de son goĂ»t immodĂ©rĂ© pour l’accumulation de richesses et de pouvoir.
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Thomas Piketty (Capital and Ideology)
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Ambedkar, premier intouchable diplĂŽmĂ© en droit et en Ă©conomie de l’universitĂ© Columbia et de la London School of Economics, et futur rĂ©dacteur de la Constitution indienne de 1950, Ă©prouva quant Ă  lui les plus grandes difficultĂ©s Ă  exercer comme avocat dans l’Inde des annĂ©es 1920. Il contribua Ă  lancer le mouvement des dalits (« cassĂ©s » en sanskrit, ainsi qu’Ambedkar proposait d’appeler les ex-intouchables) et brĂ»la publiquement le Manusmriti en 1927 lors des grands rassemblements dalits Ă  la citerne de Chavadar (Maharashtra). Ambedkar invita plus tard les dalits Ă  se convertir au bouddhisme : il Ă©tait convaincu que seule une remise en cause radicale du systĂšme religieux hindou permettrait de dĂ©truire celui des castes et de mettre fin aux discriminations anciennes. Il s’opposait vigoureusement Ă  Gandhi, qui Ă  l’inverse jugeait trĂšs irrespectueux de brĂ»ler le Manusmriti. Gandhi dĂ©fendait les brahmanes et l’idĂ©al de solidaritĂ© fonctionnelle des varnas, et appelait les harijan (« enfants de dieu », ainsi qu’il nommait les intouchables) Ă  prendre toute leur place au sein de l’hindouisme. Aux yeux de nombreux Indiens de haute caste, cela signifiait aussi et surtout adopter un comportement et des normes familiales, alimentaires et hygiĂ©niques plus proches de la puretĂ© que les classes Ă©levĂ©es entendaient incarner (un peu Ă  la façon des mouvements paternalistes bourgeois de l’Angleterre victorienne visant Ă  encourager la sobriĂ©tĂ© et les comportements vertueux parmi les classes laborieuses). Certains deux-fois-nĂ©s proches de Gandhi allĂšrent jusqu’à proposer aux intouchables, aux aborigĂšnes et mĂȘme aux musulmans une conversion symbolique Ă  l’hindouisme pour marquer leur retour plein et entier dans la communautĂ© hindoue et leur entrĂ©e dans une vie pure.
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Thomas Piketty (Capital and Ideology)
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Lors du recensement de 1931, il avait Ă©tĂ© estimĂ© que les outcasts, tribes et autresdepressed classes, comme on appelait alors les intouchables et autres catĂ©gories discriminĂ©es dans la langue administrative britannique, et qui deviendront par la suite les scheduled castes et les scheduled tribes, regroupaient quelque 50 millions de personnes, soit environ 21 % des 239 millions d’hindous. À la fin des annĂ©es 1920, des mouvements indĂ©pendantistes avaient lancĂ© dans plusieurs provinces des opĂ©rations de boycott du recensement, qui recommandaient de ne pas indiquer de jati ni de varna aux agents recenseurs. Petit Ă  petit, on passa d’un systĂšme oĂč les recensements visaient Ă  identifier les Ă©lites et les hautes castes, parfois pour leur garantir explicitement des droits et des privilĂšges, Ă  la fin du XIXe siĂšcle et au dĂ©but du XXe siĂšcle, Ă  une logique visant au contraire Ă  identifier les plus basses castes, dans le but de corriger les discriminations passĂ©es. En 1935, alors que des systĂšmes d’accĂšs prĂ©fĂ©rentiel Ă  certains emplois publics Ă©taient expĂ©rimentĂ©s par le gouvernement colonial pour les scheduled castes, on constata que certaines jatis qui s’étaient mobilisĂ©es dans les annĂ©es 1890 pour ĂȘtre reconnues comme kshatriya et obtenir l’accĂšs Ă  certains temples et lieux publics, se mobilisaient Ă  prĂ©sent pour ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme faisant partie des plus basses castes. Cela dĂ©montre de nouveau la plasticitĂ© des identitĂ©s individuelles et leur adaptabilitĂ© aux incitations contradictoires créées par le pouvoir colonial.
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Thomas Piketty (Capital and Ideology)
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family stability does not begin with the institution of marriage, but rather, begins with the mindset of both males and females that is forged in the formative years of adolescence and young adulthood. In previous editions (Parham et al., 1999), we have argued that building healthy families must begin with our youth and the socialization/childrearing process. Among those
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Thomas A Parham (Psychology of Blacks: Centering Our Perspectives in the African Consciousness)
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Jésus est venu prouver aux hommes qu'ils sont sur terre par amour et non par hasard !
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Didier van Cauwelaert (La Fin du monde tombe un jeudi (Thomas Drimm, #1))
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une fois qu’on a goĂ»tĂ© au pouvoir, on a du mal Ă  s’en dĂ©prendre. On a beau ĂȘtre lucide, savoir que plus l’on gagne en puissance, moins l’on compte personnellement, puisque l’on n’est qu’un pion sur l’échiquier des ambitieux qui s’agitent au-dessous de vous, on s’accroche, on repousse autant que possible le moment de sortir du cercle de lumiĂšre, de son bruissement de louanges et compliments – le moment oĂč l’on va se trouver seul dans le noir, chassĂ© du monde, rayĂ© des vivants.
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Chantal Thomas (L'échange des princesses)
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Peut-ĂȘtre vaut-il la peine de rendre compte ici du phĂ©nomĂšne ambigu de la naĂŻvetĂ© : celle-ci est avant tout du manque d'expĂ©rience combinĂ© avec de la crĂ©dulitĂ©, comme le prouve l'exemple des enfants, mĂȘme les plus intelligents. La crĂ©dulitĂ© peut avoir un fond positif: elle peut ĂȘtre l'attitude de l'homme vĂ©ridique qui croit tout naturellement que tout le monde est comme lui ; il y a des peuplades qui sont crĂ©dules parce qu'elles ignorent le mensonge. Il va donc de soi que la naĂŻvetĂ© peut ĂȘtre chose toute relative : un homme qui ne connaĂźt pas la psychologie des fous est un naĂŻf aux yeux des psychiatres, mĂȘme s'il est fort loin d'ĂȘtre un sot. S'il faut ĂȘtre « prudents comme les serpents » — Ă  condition d'ĂȘtre « simples comme les colombes (7) » — c'est avant tout parce que l'ambiance dresse des embĂ»ches et qu'il faut savoir se dĂ©fendre, c'est-Ă -dire que notre imagination doit avoir conscience des caprices de la mĂąyĂą terrestre. (7) Ce qui du reste fait penser aux « pauvres dans l'esprit », qui ne sont certes pas censĂ©s manquer de facultĂ©s mentales. On connaĂźt cette histoire : les novices condisciples du jeune Thomas d'Aquin, connaissant sa crĂ©dulitĂ© - rĂ©elle ou apparente - l'appelĂšrent un jour pour lui montrer « un boeuf qui vole », puis se moquĂšrent de lui parce qu'il courut Ă  la fenĂȘtre pour voir le phĂ©nomĂšne; il leur rĂ©pondit : « Un boeuf qui vole est chose moins extraordinaire qu'un moine qui ment.
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Frithjof Schuon (Roots of the Human Condition (Library of Perennial Philosophy))
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Alors c'est ça l'amour. Cette espĂšce de truc qui ressemble Ă  un dĂ©but de grippe, quand on se dit qu'on va morfler un max mais que d'un autre cĂŽtĂ© ça permet de sĂ©cher l'Ă©cole. Cette envie de sauter au plafond et de rentrer sous terre. Cette sensation d'avoir la honte Ă©crite sur le front, et d'ĂȘtre en mĂȘme temps le plus fier du monde.
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Didier van Cauwelaert (La Fin du monde tombe un jeudi (Thomas Drimm, #1))
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Mais quand t'en as marre de dire non, tu finis par dire oui pour avoir la paix, et les problĂšmes commencent.
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Didier van Cauwelaert (La Fin du monde tombe un jeudi (Thomas Drimm, #1))
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Les rouleaux de papyrus ou de peaux de chĂšvre ou de vache avaient une durĂ©e de vie limitĂ©e et leur contenu devait au bout de quelques dĂ©cennies ĂȘtre recopiĂ© sur de nouveaux rouleaux. Chaque recopiage Ă©tait aussi l’occasion d’ajouter ou de supprimer des choses ou encore d’y apporter des modifications.
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Thomas Römer (The Invention of God)
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L’opposition que l’on trouve dans la Bible entre IsraĂ©lites et CananĂ©ens n’est nullement une opposition ethnique, mais une construction idĂ©ologique au service d’une idĂ©ologie sĂ©grĂ©gationniste.
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Thomas Römer (The Invention of God)
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Il est maintenant trĂšs clair que l’idĂ©e d’un « Empire salomonien » est une pure fiction et que les chapitres 3 Ă  11 du premier livre des Rois projettent des rĂ©alitĂ©s de l’Empire nĂ©o-assyrien sur « IsraĂ«l » pour le doter d’un passĂ© glorieux
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Thomas Römer (The Invention of God)
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En rĂ©sumĂ©, en IsraĂ«l, Yhwh devint dĂ©finitivement la divinitĂ© la plus importante avec le putsch de JĂ©hu. Yhwh a d’abord Ă©tĂ© vĂ©nĂ©rĂ© dans le Nord surtout comme un « baal », c’est-Ă -dire un dieu de l’orage ressemblant Ă  certains Ă©gards au dieu Baal d’Ougarit. Il n’a pas Ă©tĂ© le seul dieu vĂ©nĂ©rĂ© en IsraĂ«l ; peut-ĂȘtre a-t-il d’abord Ă©tĂ© subordonnĂ© Ă  El (notamment dans le cas du sanctuaire de BĂ©thel). Sous les Omrides, deux baalim se faisaient concurrence : le baal phĂ©nicien (peut-ĂȘtre Milqart) et le baal Yhwh. Par la suite, Yhwh intĂ©gra apparemment les traits d’El ainsi que des traits solaires : il devint un baal shamem, un « Seigneur du ciel ». Jusqu’à la chute de Samarie en 722 avant notre Ăšre, le culte de Yhwh n’était pas exclusif, comme le montre le prisme de Nimroud, dans lequel Sargon II relate la prise de la capitale du royaume du Nord : « Je comptai pour prisonniers 27 280 personnes ainsi que leurs chars et les dieux en qui ils se confiaient. »
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Thomas Römer (The Invention of God)
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Question d’une influence directe du mazdĂ©isme sur le judaĂŻsme naissant est plus difficile Ă  rĂ©soudre. On constate, par exemple, dans de nombreux psaumes de l’époque perse ainsi que dans d’autres textes, que Yhwh est prĂ©sentĂ© comme trĂŽnant au milieu de l’assemblĂ©e cĂ©leste et dĂ©passant tous les autres dieux, qui sont de fait dĂ©gradĂ©s en « anges » ou en « saints
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Thomas Römer (The Invention of God)
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Peut-on parler de monothĂ©isme avant la Bible ? Les religions mĂ©sopotamiennes ont produit de grandes Ă©popĂ©es qui ont largement influencĂ© les auteurs bibliques, ce qui montre que les frontiĂšres entre monothĂ©isme et polythĂ©isme sont permĂ©ables : l’épopĂ©e de Gilgamesh, les rĂ©cits de crĂ©ation et du dĂ©luge ont servi de modĂšles pour les auteurs bibliques qui ont repris ces grands textes en les rĂ©interprĂ©tant dans une perspective monothĂ©iste.
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Thomas Römer (The Invention of God)
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Durant les XIĂšme et VIIĂšme siĂšcles, Yhwh prend dĂ©finitivement la tĂȘte du panthĂ©on, reprenant les fonctions d'autres dieux, comme celui du dieu solaire, qui est aussi le dieu juge. Il existe en effet de nombreux psaumes qui transfĂšrent des caractĂ©ristiques et des fonctions du dieu solaire sur Yhwh.
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Thomas Römer (The Invention of God)
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Thomas demeura Ă  lire dans sa chambre. Il Ă©tait assis, les mains jointes au-dessus de son front, les pouces appuyĂ©s contre la racine des cheveux, si absorbĂ© qu'il ne faisait pas un mouvement lorsqu'on ouvrait la porte. Ceux qui entraient, voyant son livre toujours ouvert aux mĂȘmes pages, pensaient qu'il feignait de lire. Il lisait. Il lisait avec une minutie et une attention insurpassables. Il Ă©tait, auprĂšs de chaque signe, dans la situation oĂč se trouve le mĂąle quand la mante religieuse va le dĂ©vorer. L'un et l'autre se regardaient. Les mots, issus d'un livre qui prenait une puissance mortelle, exerçaient sur le regard qui les touchait un attrait doux et paisible. Chacun d'eux, comme un Ɠil Ă  demi fermĂ©, laissait entrer le regard trop vif qu'en d'autres circonstances il n'eĂ»t pas souffert.
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Maurice Blanchot (Thomas the Obscure)
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Elle passa par d'Ă©tranges citĂ©s mortes oĂč, au lieu de formes pĂ©trifiĂ©es, de circonstances momifiĂ©es, elle rencontra une nĂ©cropole de mouvements, de silences, de vides ; elle se heurta Ă  l'extraordinaire sonoritĂ© du nĂ©ant qui est faite de l'envers du son et, devant elle, s'Ă©tendirent des chutes admirables, le sommeil sans rĂȘve, l'Ă©vanouissement qui ensevelit les morts dans une vie de songe, la mort par laquelle tout homme, mĂȘme l'esprit le plus faible, devient l'esprit mĂȘme.
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Maurice Blanchot (Thomas the Obscure)
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Moments mystĂ©rieux pendant lesquels, privĂ©e de tout courage et incapable de mouvement, elle semblait ne rien faire, alors qu'accomplissant un travail infini, elle ne cessait de descendre jeter par-dessus bord pensĂ©es de vivante, pensĂ©es de morte pour se creuser en elle un asile d'extrĂȘme silence.
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Maurice Blanchot (Thomas the Obscure)
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Un chef d’État de cette Europe centrale oĂč les chefs d’État peuvent, Ă  bon droit, craindre Ă  chaque instant pour leur vie, avait rĂ©vĂ©lĂ© Ă  son confident un plan mis au point au cours de centaines de nuits d’insomnie, et qui devait permettre au chef de l’État de dĂ©serter l’État que, comme tous les autres chefs d’État d’Europe centrale font avec le leur, il avait bien entendu conduit systĂ©matiquement Ă  la ruine la plus complĂšte (L'imitateur)
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Thomas Bernhard (The Voice Imitator)
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Le rapport entre les positions respectives du Christ et de Saint Pierre dans la crucifixion est alors celui entre les deux triangles dans le « sceau de Salomon », et Ă  propos de cette figure il est intĂ©ressant de remarquer que GuĂ©non a Ă©crit ceci : « ...dans le symbolisme d'une Ă©cole hermĂ©tique Ă  laquelle se rattachaient Albert le Grand et saint Thomas d'Aquin, le triangle droit reprĂ©sente la DivinitĂ© et le triangle inversĂ© la nature humaine (« faite Ă  l'image de Dieu » et comme son reflet en sens inverse dans le « miroir des Eaux »), de sorte que l'union des deux triangles figure celle des deux natures (LĂąhĂ»t et NĂąsĂ»t dans l'Ă©sotĂ©risme islamique) » (53). En simplifiant les choses, on pourrait donc dire aussi que les positions respectives des deux crucifiĂ©s figurent elles-mĂȘmes — d'une façon globale — les deux natures, et alors le symbolisme qui en rĂ©sulte pourrait concerner par exemple l'Eglise en tant que constituĂ©e par l'alliance entre la prĂ©sence christique et sa base apostolique. La signification de cet aspect des choses peut ĂȘtre mĂȘme soulignĂ©e par cette autre phrase que GuĂ©non ajoutait dans le contexte Ă©voquĂ© : « Le rĂŽle du Verbe, par rapport Ă  l'Existence universelle, peut encore ĂȘtre prĂ©cisĂ© par l'adjonction de la croix tracĂ©e Ă  l'intĂ©rieur de la figure du « sceau de Salomon » : la branche verticale relie les sommets des deux triangles opposĂ©s, ou les deux pĂŽles de la manifestation, et la branche horizontale reprĂ©sente la « surface des Eaux » (54) ». LĂ  encore on retrouverait le signe de la croix reliĂ© de quelque façon Ă  la conception des deux natures. (53) Le Symbolisme de la Croix, ch. XXVIII (54) Ibid.
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Michel Vùlsan (L'Islam et la fonction de René Guénon)
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Why do they want Rathenau tonight? What did Caesar really whisper to his protégé as he fell? Et tu, Brute, the official lie, is about what you'd expect to get from them - it says exactly nothing. The moment of assassination is the moment when power and the ignorance of power come together, with Death as its validator. When one speaks to the other then it is not to pass the time of day with et-tu-Brutes. What passes is a truth so terrible that history - at best a conspiracy, not always among gentlemen, to defraud - will never admit it. The truth will be repressed or in ages of particular elegance be disguised as something else. What will Rathenau, past the moment, years into new otherside existence, have to say about the old dispensation? Probably nothing as incredible as what he might have said just as the shock flashed his mortal nerves, as the Angel swooped in...
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Thomas Pynchon (Gravity's Rainbow)
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Olaudah Equiano, The interesting narrative of Olaudah Equiano : or Gustavus Vassa, the African / written by himself; Philip D. Curtin, “Ayuba Suleiman Diallo of Bondu,” in Africa Remembered: Narratives by West Africans From the Era of the Slave Trade, ed. Philip D. Curtin: 17–59; Ivor Wilks, “Salih Bilali of Massina,” ibid., 145–51; H. F. C. Smith et al., “Ali Eisami Gazirmabe of Bornu,” ibid.: 199–216; P. C. Lloyd, “Osifekunde of Ijebu,” ibid.: 217–88; Quobna Ottobah Cugoano, “Narrative of the Enslavement of Ottobah Cugoana, a Native of Africa; Published by Himself in the Year 1787, in Thomas Fisher, The Negro’s Memorial; or, Abolitionist’s Catechism; by an Abolitionist, 120–7; Samuel Moore, Biography of Mahommah G. Baquaqua, a Native of Zoogoo in the Interior of Africa; Nicholas Said, The Autobiography of Nicolas Said, a native of Bornu.
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Sylviane A. Diouf (Dreams of Africa in Alabama: The Slave Ship Clotilda and the Story of the Last Africans Brought to America)
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Ambiance raciale : les ArmĂ©niens, vieux habitants du quartier, contribuant Ă  sa dimension de palimpseste des peuples, augmentent mon plaisir (et mon argument) d’habiter le 10e : c’est la France que j’aime, rĂ©elle, hĂ©tĂ©rogĂšne. Que les ArmĂ©niens puissent cohabiter tranquillement avec les Turcs, les Juifs avec les Arabes, etc., dĂ©finit l’ancien idĂ©al rĂ©publicain de coexistence des contraires.
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Thomas Clerc (Paris, musée du XXIe siÚcle: Le dixiÚme arrondissement)
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Entre la rencontre obligatoire du village (l’horreur) et l’anonymat total des mĂ©gapoles (l’enfer), Paris est la ville aux proportions justes.
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Thomas Clerc (Paris, musée du XXIe siÚcle: Le dixiÚme arrondissement)
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Aemilia, in cunis Hilari cognomen adepta, quod laeta et pueri comis ad effigiem, reddebas verum non dissimulanter ephebum. Aemilia, nicknamed Lusty in your cradle, because you were as much fun as a boy— and, without trying, you always looked like a lad.
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Thomas Cahill (How the Irish Saved Civilization (Hinges of History Book 1))
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Reply to Objection 2: The senses are suspended in the sleeper through certain evaporations and the escape of certain exhalations, as we read in De Somn. et Vigil. iii. And, therefore, according to the amount of such evaporation, the senses are more or less suspended. For when the amount is considerable, not only are the senses suspended, but also the imagination, so that there are no phantasms; thus does it happen, especially when a man falls asleep after eating and drinking copiously.
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Thomas Aquinas (Summa Theologica (5 Vols.))
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« Je suis ce que je vois », a dit Alexandre Hollan : en tant que peintre, il est naturel qu’il oriente cette identitĂ© dans la direction oĂč se porte son regard ; mais, de la mĂȘme façon, Kate Moss pourrait atteindre son identitĂ© en inversant le sens de circulation et affirmer : « Je suis ce que les autres voient de moi. » L’instrument dans lequel l’ĂȘtre s’affirme reste le mĂȘme – le regard. En revanche le regard Ă©lectronique des dispositifs automatiques – innocents par dĂ©finition – est devenu le rĂ©ceptacle parfait des plus lourdes responsabilitĂ©s. Le bombardier de l’aviation amĂ©ricaine Thomas Ferebee, Ă  bord de l’Enola Gay, demanda Ă  ses yeux de lui dire le bon moment pour larguer la bombe atomique sur Hiroshima ; ce sont ses yeux toujours qui virent quelques instants aprĂšs l’horrible champignon soulevĂ© par l’explosion. Cela signifie qu’il s’immisça. Aujourd’hui les AmĂ©ricains utilisent des bombardiers sans Ă©quipage, appelĂ©s drones, qui lĂąchent leurs bombes au commandement de l’algorithme qui les guide. Sans regard direct, personne n’est lĂ  pour s’immiscer et ce n’est la faute de personne.
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Sandro Veronesi (Il colibrĂŹ)