Et Thomas Quotes

We've searched our database for all the quotes and captions related to Et Thomas. Here they are! All 100 of them:

In omnibus requiem quaesivi, et nusquam inveni nisi in angulo cum libro. (Everywhere I have sought peace and not found it, except in a corner with a book.)
Thomas à Kempis
O quam salubre, quam iucundum et suave est sedere in solitudine et tacere et loqui cum Deo!
Thomas à Kempis
Tout le monde voulait être dans le coup ce jour-là. Car, ce jour-là, on allait écrire l'Histoire avec un grand H. Il y avait eu un ghetto à Cracovie pendant plus de sept siècles, et voici qu'à la fin de la journée, ou au plus tard le lendemein, ces sept siècles ne seraient plus qu'une rumeur, et Cracovie serait enfin fiduciare (débarrassée des juifs).
Thomas Keneally (Schindler’s List)
Locus ab auctoritate est infirmissimus. [The argument from authority is the weakest.]
Thomas Aquinas (S. Thomæ Aquinatis Summa Theologica, Vol. 1: Diligenter Emendata; Nicolai, Sylvii, Billuart, Et C.-J. Drioux, Notis Ornata; Pars Prima, 1 74 (Classic Reprint) (Latin Edition))
Thomas Aquinas: “Theology is taught by God, teaches of God and leads to God” (Theologia a Deo docetur, Deum docet, et ad Deum ducit).
Kelly M. Kapic (A Little Book for New Theologians: Why and How to Study Theology (Little Books))
Qui sait le mieux souffrir possédra la plus grande paix. Celui-là est vainqueur de soi et maître du monde, ami de Jésus-Christ et héritier du ciel.
Thomas à Kempis
J'ai tenté d'être face à elle un homme fort conscient de ses faiblesses, un homme vêtu qui ne craint pas sa nudité, un homme droit qui connaît ses courbes et ses fractures. Tout ce chemin que j'ai fait pour la rencontrer m'a permis de me parcourir moi-même, c'est long de se parcourir.
David Thomas (La Patience des buffles sous la pluie)
Le parti national-socialiste avait fait un fameux cadeau à ces SS-là : ils pouvaient marcher au combat sans aucun risque physique, décrocher les honneurs sans avoir à entendre siffler les balles. L'impunité psychologique était plus difficile à atteindre. Tous les officiers SS avaient des camarades qui s'étaient suicidés. Le haut commandment avait pondu des circulaires pour dénoncer ces pertes futiles : il fallait être simple d'esprit pour croire que les juifs, parce qu'ils n'avaient pas de fusils, ne possédaient pas d'armes d'un autre calibre : des armes sociales, économiques et politiques. En fait, le juif était armé jusqu'aux dents. Trempez votre caractère dans l'acier, soulignaient les circulaires, car l'enfant juif est une bombe à retardement culturelle, la femme juive, un tissu biologique de toutes les trahisons, le mâle juif, un ennemi plus implacable encore qu'aucun Russe ne saurait l'être. (ch. 20)
Thomas Keneally (Schindler’s List)
It was young Schneermann, Anton Schneermann, who sat at Mademoiselle Kleefeld’s table. You see, his place is empty. It will soon be filled up again, I am not worried about that—but Anton is off, on the wings of the wind, in the twinkling of an eye, rapt away before he knew where he was. Sixteen years old, and had been up here a year and a half, with six months to go. But how did it happen? Who knows? Perhaps somebody dropped a little word to Madame his mother; anyhow, she got wind of his goings-on, in Baccho et ceteris. She appears unannounced on the scene, some three heads taller than I am, white-haired and exceeding wroth; fetches Herr Anton a couple of boxes on the ear, takes him by the collar, and puts him on the train. ‘If he is going to the dogs,’ she says, ‘he can do it just as well down below.’ And off they go.
Thomas Mann (The Magic Mountain)
Paul l'a écoutée, sans ciller, sans répliquer ; son beau visage détruit est demeuré impassible. A la fin, il a seulement glissé : "Je me demandais quand tu te déciderais à me faire cet aveu. Je me demandais lequel de vous deux viendrait le faire. Ce que tu m'annonces, je le sais depuis longtemps. Je le sais depuis le jour de mon retour, depuis la seconde exacte où tu as posé ton regard sur moi. C'était sur toi, l'effroi, la honte, la gêne, et puis aussi la légèreté des femmes amoureuses. C'était immanquable.
Philippe Besson (La Trahison de Thomas Spencer)
Voler est un acte de conquête où l'on défie les forces les plus puissantes et les plus fondamentales de la nature.
Thomas Petzinger Jr.
I am writing history and i do so with my eyes almost always full of tears
Guillaume-Thomas Raynal (Histoire Philosophique Et Politique Des Établissemens Dans Les Deux Indes. T. 1 (Éd.1770) (French Edition))
Ils se sont groupés, car une chose comme un pneumothorax rapproche naturellement les hommes, et ils s'appellent "l'Association des demi-poumons" [...].
Thomas Mann (The Magic Mountain)
De la culture et de la fortune, voilà le bourgeois.
Thomas Mann (The Magic Mountain)
[...] l'homme, lui aussi, est un être dualiste. Le problème de son âme consiste dans le conflit entre le physique et le métaphysique, et tout ce qui est social demeure secondaire.
Thomas Mann (The Magic Mountain)
Est vrai ce qui convient à l'homme. En lui, toute la nature est concentrée, lui seul a été créé dans toute la nature, et toute la nature n'est faite que pour lui.
Thomas Mann (The Magic Mountain)
Bien écrire, c'est déjà presque bien penser, et il n'y a pas loin de là jusqu'à bien agir.
Thomas Mann (The Magic Mountain)
İsyan et, isyan, nisyanla sönmeceye!
Can Yücel (Portreler)
Je porte un collier de perles noires et invisibles autour de mon cou. Le collier de ceux qui gardent leurs absents à l'intérieur. Nous sommes nombreux à les porter.
Thomas Vinau (Ici ça va)
Les bons et les mauvais souvenirs ont en commun de rester gravés.
Angie Thomas (On the Come Up)
pro vivis et defunctis.']
Thomas Aquinas (Summa Theologica (5 Vols.))
ora et labora, prayer and work.
Peter Kreeft (Practical Theology: Spiritual Direction from Saint Thomas Aquinas)
Pour un petit avantage, on entreprend une longue route; et pour la vie éternelle, à peine en trouve-t'on qui veuillent faire un pas.
Thomas à Kempis
Tu peux très bien être courageuse et avoir peur quand même, Starr, dit-elle. Etre courageuse, ça veut dire ne pas se laisser abattre par sa peur. Et c'est ce que tu fais.
Angie Thomas (The Hate U Give (The Hate U Give, #1))
Le temps n'a aucune "réalité". Lorsqu'il vous paraît long, il est long, et lorsqu'il vous paraît court, il est court, mais de quelle longueur ou de quelle brièveté, c'est ce que personne ne sait.
Thomas Mann (The Magic Mountain)
[...] car ce que l'on savait et que l'on a pensé tout en peignant joue un rôle. Cela vous guide la main et cela produit son effet, ca y est et ça n'y est pas ; et c'est là ce qui rend le tout éloquent.
Thomas Mann (The Magic Mountain)
Mais tout restait dissous dans une délicatesse et une pâleur spectrales, exempt de toute ligne que l'œil aurait pu suivre avec certitude ; les contours des cimes se perdaient, s'embrumaient, s'en allaient en fumée.
Thomas Mann (The Magic Mountain)
Il vivait vite comme un mécanisme d'horloge qui se défend, il franchissait au galop les âges qu'il ne lui était pas accordé d'atteindre dans le temps, et durant les dernières vingt-quatre heures, il devint un vieillard.
Thomas Mann (The Magic Mountain)
Je ne connais rien de plus vivant que l'envie, on dira ce qu'on voudra, mais il n'y a rien de plus vivant que quand on a le désir qui frétille, que quand on désire à trépigner sur place, que quand on n'en peut plus de se palper les corps, ou même que quand on n'en peut juste plus d'être avec quelqu'un, qu'on attendait ça depuis longtemps, et que ce moment-là, rien au monde ne pourra l'abîmer. Alors les sentiments, le feeling, d'accord, m'enfin, c'est quand même en dessous, les trucs en commun, les esprits qui se rencontrent, les signaux lumineux, tout ça, oui, ça compte, d'accord, je ne dis pas, mais s'il n'y a pas l'envie au-dessus de ça, c'est mou, c'est fade.
David Thomas (La Patience des buffles sous la pluie)
Mais qu'était-ce que l'humanisme ? C'était l'amour des hommes, ce n'était pas autre chose, et par là même l'humanisme était aussi une politique, une attitude de révolte contre tout ce qui souille et déshonore l'idée de l'homme.
Thomas Mann (The Magic Mountain)
The 'words' of Augustine, Origen, Clement of Alexandria, St. John of Damascus, St. Thomas Aquinas, et al, may not have carried the weight of Canon, however they were neither paper-like nor mere 'pellets'." ~R. Alan Woods [2012]
R. Alan Woods (The Journey Is The Destination: A Photo Journal)
Pendant que certains et certaines parmi nous ont peur de l'impact que des chansons pourraient avoir sur nos enfants, d'autres parents sont terrifiés à l'idée que ceux et celles qui sont censés protéger leurs enfants pourrait leur faire du mal.
Angie Thomas (On the Come Up)
Je vais t’enseigner à aimer la mort. Je vais te faire oublier le chagrin, la culpabilité et l’apitoiement, et t’inculquer la haine, la ruse, la fourberie, et l’esprit de vengeance. Je vais accomplir ma dernière mission ici, Benjamin Thomas Parish.
Rick Yancey (La 5e vague (La 5e vague, #1))
Pour la première fois de ma vie, mon passé me surprend. J'ai envie de parler en silence. De me parler. J'ai envie que ce jeune type qui ne sait pas ce qui l'attend mais qui porte son sourire comme un laissez-passer s'avance vers moi. J'aimerais le voir arriver vers moi avec mes vingt ans de moins, s'asseoir à mes côtés, me sourire timidement, mettre ses mains dans ses poches et garder le silence. J'aimerais que ce jeune type avec mes vingt de moins ne me juge pas. J'aimerais qu'il me pardonne de l'avoir trahi.
David Thomas (La Patience des buffles sous la pluie)
Astronotların uzayda salınıp yeryüzüne döndükten sonra, burası onlara çürüyen bir et gibi koktuğu için midelerinin kötü olduğunu okumuştum bir yerlerde. Biz diğer insanlar, her gün soluduğumuz için bu iğrenç kokuyu fark etmiyoruz; hava bize normal geliyor, ama aslında içine saldığımız bir sürü çöp, kimyasal ve kirletici maddeyle dolu. Sonra, dünya birinin eski arabasıymış da, dikiz aynasına büyük boy bir çam kokusu asıyormuşuz gibi etrafa başka saçmalıklar sıkıp havanın daha iyi kokmasını sağlamaya çalışıyoruz.
Michael Thomas Ford (Suicide Notes)
Mais ce qu'il éprouvait, ce qu'il comprenait, et ce dont il jouissait par-dessus tout, [...] c'était l'idéalité triomphante de la musique, de l'art, du cœur humain, la haute et irréfutable sublimation qu'ils faisaient subir à la vulgaire laideur de la réalité.
Thomas Mann (The Magic Mountain)
Naphta commença à parler de pieux excès de la charité qu'avait connus le moyen âge, de cas étonnants de fanatisme et d'exaltation dans les soins donnés aux malades : des filles de rois avaient baisé les plaies puantes de lépreux, s'étaient volontairement exposées à la contagion de la lêpre, avaient appelé leurs roses les ulcères qui se formaient sur leur corps, avaient bu l'eau où s'étaient lavés des malades purulents et avaient déclaré ensuite que rien ne leur avait jamais semblé meilleur. (ch. VI, operationes spirituales)
Thomas Mann (The Magic Mountain)
I no longer call you servants,…I have called you friends.”14 Servants is a “doing” word; friends is a “being” word. What do servants do? They cook, clean, et cetera. A friend, however, is something you are, not something you do. A servant is Martha, a friend is Mary.
Gary L. Thomas (Sacred Pathways: Discover Your Soul's Path to God)
L'humanité ? La noblesse ? C'était l'esprit qui distinguait l'homme - cet être éminemment détaché de la nature, et qui s'y sentait nettement opposé - de toute autre forme de vie organique. C'était donc à l'esprit, à la maladie, que tenait la dignité de l'homme, sa noblesse.
Thomas Mann (The Magic Mountain)
Now it is manifest that "the brain is the most moist of all the parts of the body," as Aristotle says [*De Part. Animal. ii, 7: De Sens. et Sensato ii: De Somn. et Vigil. iii]: wherefore it is the most subject to the action of the moon, the property of which is to move what is moist.
Thomas Aquinas (Summa Theologica (5 Vols.))
Mais, lui, ne voulant pas renier son caractère, avait, avant de se suicider, brûlé l’œuvre de sa vie, la rendant au néant en quelques instants, après avoir consacré des dizaines d’années à la mener à bien, et il n’avait pas voulu la laisser à une postérité qui ne la méritait en aucun cas (Génie).
Thomas Bernhard (The Voice Imitator)
Un homme vraiment profond s'enfonce, il ne monte pas. Longtemps après sa mort, on découvre sa colonne enfouie, d'un seul bloc ou, peu à peu, par morceaux. Tandis que ces grandes intelligences médiocres, faites de coup d'œil et d'ironie, montent sans encombres jusqu'à la petite corniche du pouvoir.
Jean Cocteau (Thomas l'imposteur)
Kui loodus nõuab, et sa hea ja viisakas oleksid teiste vastu , siis ei luba ta sul ka enese vastu julm ja kuri olla. Sestap kirjutab koguni loodus ise meile ette rõõmsat elu, see tähendab naudingut kui kogu meie tegevuse sihti. Ja nemad arvavad, et voorus on looduse ettekirjutuse järgi elatud elu.
Thomas More
Est-ce faire beaucoup que de vous servir, vous que doivent servir toutes les créatures ? Cela doit me sembler peu de chose; mais ce qui me paraît grand et merveilleux, c'est que vous daigniez agréer le service d'une créature si pauvre et si misérable, et l'admettre parmi les serviteurs que vous aimez.
Thomas à Kempis (The Imitation of Christ)
Il paraît qu'à soixante-dix ans, c'est le meilleur souvenir qu'il vous reste. Le sexe. C'est ma grand-mère qui m'a dit ça. Elle m'a dit, tu sais quand on a mon âge, les plus beaux souvenirs qu'il vous reste ce sont les nuits d'amour. C'est ses mots à elle, mais je sais bien ce que ça veut dire. Ça veut dire qu'il n'y a rien de tel, après avoir bien pris son pied, que de se coller contre un homme en lui tenant la bite encore toute chaude comme un petit écureuil endormi. Tricote-toi des souvenirs, elle me dit, ma grand-mère, alors moi, je fais comme elle me dit et je me tricote des souvenirs pour me faire des pulls et des pulls pour quand je serai vieille et que j'aurai toujours froid. Parce que les vieux, ils ont toujours froid. Ils ont froid de ne plus pouvoir vivre les choses. C'est ça, qui donne froid, c'est de plus pouvoir s'assouvir, de plus pouvoir se donner à fond à ce qu'on a envie de vivre.
David Thomas (La Patience des buffles sous la pluie)
En vérité, il préférait encore mille fois la naïveté d'un enfant qui croyait que les étoiles étaient des trous dans la voûte céleste, à travers lesquels transparaissait la lumière éternelle, au bavardage creux, insensé et présomptueux que commettait la science moniste en traitant de l'"univers cosmique".
Thomas Mann (The Magic Mountain)
Je me demande souvent ce que je serais devenu si ma vie ne s'était pas meublée de toutes ces petites choses auxquelles je me suis attaché et de toutes celles que j'ai négligées. Je me demande souvent qui mène la danse. Si c'est ma vie qui fait de moi ce que je suis ou si c'est moi qui fait de ma vie ce qu'elle est. (p.12)
David Thomas (La Patience des buffles sous la pluie)
Bien que le discours puisse agir d'une manière plus vivante et plus immédiate, la parole écrite n'en a pas moins cet avantage de pouvoir être méditée et formulée à loisir et à tête reposée, de rester immuable et de pouvoir être relue à volonté dans les termes et dans l'ordre que le signataire a soigneusement pesés et calculés, et partant, de conserver toujours la même efficacité
Thomas Mann
Je me suis dit cette fille, je ne l`aimais pas. Je me suis mis à la voir comme un agencement habile d`organs, de muscles, de tubes, de conduits, de reflexes de toutes sortes et ça m`a fichu une nausée terrible. Tu vois, avec Scapone, je ne vois pas les organes, je vois au delà de ça. Ce que je vois c`est son âme et son âme me réchauffele coeur. La chair n`a rien à voir là-dedans.
Thomas Gunzig (Mort d'un parfait bilingue)
Aku menyebut Thomas laki-laki selai kacang.” “Bagaimana bisa?” “Dia tidak suka stroberi. Dia suka selai kacang. Kamu tahu bagaimana pendapatku mengenai selai kacang?” Timur menggeleng. “Huwek!” Aggi mengernyitkan kening dan mengerutkan ujung hidung. Lalu, dia merendahkan nada suara. “Et alors, les fraises est trop infantile! Je ne l’aime pas! [Jadi, stroberi itu terlalu kekanak-kanakan! Aku tidak suka!]
Desi Puspitasari (The Strawberry Surprise)
Selleks, et määratud kodanikkude arv mitte väheseks ei jääks ega ülearu suureks ei paisuks, on antud käsk , et üheski peres, ei oleks umbkaudu 14-aastasi lapsi ühekorraga vähem, kui 10 ja rohkem kui 16, samal ajal kui nooremate laste suhtes mingit arvu kindlaks määratud, ega ette kirjutatud ei ole. Kes suuremates peredes ülearu on, väiksema juurdekasvuga peredesse paigutatakse. Kui aga juhtuma peaks, et kogu linnas see arv üle lubatud määra tõuseb, siis täidavad needsinased teiste linnade puudujääki. Kui juhtub, et terve saare rahvaarv lubatud määrast üle läheb, valitakse igast linnast teatud kodanikud ja rajatakse nende eneste seaduste järgi linn kõige lähemal maal. Nad võtavad ka selle maa rahva eneste sekka... kui aga selle maa asukad utooplastega koos ja nende seaduste all elada ei taha, siis aetakse nad välja.
Thomas More (Utopia)
Ce n'était donc pas une mélodie tendrement sentimentale dans l'esprit de certaine chansonnette qui formait l'essence de son amour. C'était bien plutôt une variante assez osée et indéfinissable de cette démence, mélange de froid et de chaleur, comme l'état d'un fiévreux ou comme une journée d'octobre dans les zones élevées ; et ce qui manquait c'était justement un élément de cordialité qui eût relié ces extrêmes.
Thomas Mann (The Magic Mountain)
[...] Et ma fièvre ? D'où vient-elle ? - Allons donc, c'est un incident sans conséquence qui passera vite. - Non, Clawdia, tu sais bien que ce que tu dis là n'est pas vrai, et tu le dis sans conviction, j'en suis sûr. La fièvre de mon corps et le battement de mon cœur harassé et le frissonnement de mes membres, c'est le commencement d'un incident, car ce n'est rien d'autre [...], rien d'autre que mon amour pour toi [...].
Thomas Mann (The Magic Mountain)
Mon Dieu, dit-il, ils sont libres... Je veux dire, ce sont des jeunes gens, et le temps pour eux n'a pas d'importance. Pourquoi donc feraient-ils triste figure ? Je me dis quelquefois : être malade et mourir, ce n'est pas sérieux en somme, c'est plutôt une sorte de laisser-aller ; du sérieux, on n'en rencontre à tout prendre que dans la vie de la plaine. Je crois que tu comprendras cela, lorsque tu auras séjourné plus longtemps ici.
Thomas Mann (The Magic Mountain)
In a letter to President Madison mainly about his sheep Jefferson concluded with a quotation from Horace’s very Epicurean sixth epistle: Vive, vale, et siquid novisti rectius istis Candidus imperti sinon, his ulere mecum.73 That is, in the translation of the eighteenth-century English poet Christopher Smart, “Live: be happy. If you know of any thing preferable to these maxims, candidly communicate it: if not, with me make use of these.
Thomas E. Ricks (First Principles: What America's Founders Learned from the Greeks and Romans and How That Shaped Our Country)
Un chef d’État de cette Europe centrale où les chefs d’État peuvent, à bon droit, craindre à chaque instant pour leur vie, avait révélé à son confident un plan mis au point au cours de centaines de nuits d’insomnie, et qui devait permettre au chef de l’État de déserter l’État que, comme tous les autres chefs d’État d’Europe centrale font avec le leur, il avait bien entendu conduit systématiquement à la ruine la plus complète (L'imitateur)
Thomas Bernhard (The Voice Imitator)
Jeg holder af at vandre i falmede Skove, og jeg ynder at læse Historien om Mennesker, som engang leved og led, og efter hvem det er blevet stille. Efter hvem hvert Spor er borte, uden for den Ensomme, der ved Lampens Skin læser om dem, ikke af Bøger, men af et gulnet Blad, der ligesom ved Vinden er kommet i hans Eje. Og de Tanker, den Ensomme i den stille Nattetime sender den Døde, synes mig skjønne som de Blomster, Vandringsmanden lægger paa hans Grav.
Thomas Krag
Partout où la propriété est un droit individuel, où toutes choses se mesurent par l’argent, là on ne pourra jamais organiser la justice et la prospérité sociale, à moins que vous n’appeliez juste la société où ce qu’il y a de meilleur est le partage des plus méchants, et que vous n’estimiez parfaitement heureux l’État où la fortune publique se trouve la proie d’une poignée d’individus insatiables de jouissances, tandis que la masse est dévorée par la misère.
Thomas More (L'Utopie)
L’obscurité submergeait tout, il n’y avait aucun espoir d’en traverser les ombres, mais on en atteignait la réalité dans une relation dont l’intimité était bouleversante. Sa première observation fut qu’il pouvait encore se servir de son corps, en particulier de ses yeux ; ce n’était pas qu’il vit quelque chose, mais ce qu’il regardait, à la longue le mettait en rapport avec une masse nocturne qu’il percevait vaguement comme étant lui-même et dans laquelle il baignait.
Maurice Blanchot (Thomas the Obscure)
Reply to Objection 2: The senses are suspended in the sleeper through certain evaporations and the escape of certain exhalations, as we read in De Somn. et Vigil. iii. And, therefore, according to the amount of such evaporation, the senses are more or less suspended. For when the amount is considerable, not only are the senses suspended, but also the imagination, so that there are no phantasms; thus does it happen, especially when a man falls asleep after eating and drinking copiously.
Thomas Aquinas (Summa Theologica (5 Vols.))
Caustique ? Vous voulez dire : méchant ? Oui, je suis un peu méchant, dit Settembrini. Mon regret c'est que je sois obligé de gaspiller ma méchanceté à des sujets aussi misérables. J'espère que vous n'avez rien contre la méchanceté, mon cher ingénieur. A mon sens, c'est l'arme la plus étincelante de la raison contre les puissances des ténèbres et de la laideur. La méchanceté, monsieur, est l'esprit de la critique, et la critique est à l'origine du progrès et des lumières de la civilisation.
Thomas Mann (The Magic Mountain)
Il travaillait en silence, enfermé chez lui, invisible et plein de mépris pour les petits écrivains dont le talent n'était qu'une parure de société et qui, riches ou pauvres, circulaient, sauvages et débraillés, ou bien exhibaient des cravates recherchées, croyaient être heureux, charmants et artistiques au plus haut point, et ignoraient que les œuvres bonnes ne naissent que sous la pression d'une vie mauvaise, que celui qui vit ne travaille pas, et qu'il faut être mort pour être tout à fait créateur.
Thomas Mann (Tonio Kröger)
[...] car les pensionnaires qui étaient ici depuis de longs mois ou depuis plusieurs années avaient depuis longtemps appris à détruire le temps même sans distractions ni occupations intellectuelles, et à le faire s'écouler grâce à une virtuosité intérieure ; ils déclaraient même que c'était une maladresse de novices que de se cramponner dans ce but à un livre. Tout au plus devrait-on en poser un sur ses genoux ou sur le guéridon, cela suffisait parfaitement pour que l'on se sentît pourvu du nécessaire.
Thomas Mann (The Magic Mountain)
The medieval Catholic Church is often represented as suppressing science. It did, but only occasionally; in fact, the Church was and remains a congenial place for science. Thomas Aquinas, though not especially interested in natural philosophy, taught that faith and reason could not contradict one another. In a different style, essentially the same point was expressed by Pope John Paul II in Fides et Ratio (1998): “Faith and reason are like two wings on which the human spirit rises to the contemplation of truth.
Anonymous
Un aveu. Je fais autre chose encore, autre chose que visualiser la scène, autre chose que convoquer un souvenir, je me dis  : à quoi Thomas a-t-il pensé, quand ça a été le dernier moment  ? après avoir passé la corde autour de son cou  ? avant de renverser la chaise  ? et d'abord, combien de temps cela a-t-il duré  ? une poignée de secondes  ? puisqu'il ne servait à rien de perdre du temps, la décision avait été prise, il fallait la mettre à exécution, une minute  ? mais c'est interminable, une minute, dans ces circonstances, et alors comment l'a-t-il remplie  ? avec quelles pensées  ? et j'en reviens à ma question. A-t-il fermé les yeux et revu des épisodes de son passé, de la tendre enfance, par exemple son corps étendu en croix dans l'herbe fraîche, tourné vers le bleu du ciel, la sensation de chaleur sur sa joue et sur ses bras  ? de son adolescence  ? une chevauchée à moto, la résistance de l'air contre son torse  ? a-t-il été rattrapé par des détails auxquels il ne s'attendait pas  ? des choses qu'il croyait avoir oubliées  ? ou bien a-t-il fait défiler des visages ou des lieux, comme s'il s'agissait de les emporter avec lui  ? (À la fin, je suis convaincu qu'en tout cas, il n'a pas envisagé de renoncer, que sa détermination n'a pas fléchi, qu'aucun regret, s'il y en a eu, n'est venu contrarier sa volonté.) Je traque cette ultime image formée dans son esprit, surgie de sa mémoire, non pas pour escompter y avoir figuré mais pour croire qu'en la découvrant, je renouerais avec notre intimité, je serais à nouveau ce que nul autre n'a été pour lui.
Philippe Besson (« Arrête avec tes mensonges »)
The formerly absolute distinction between time and eternity in Christian thought--between nunc movens with its beginning and end, and nunc stans, the perfect possession of endless life--acquired a third intermediate order based on this peculiar betwixt-and-between position of angels. But like the Principle of Complementarity, this concord-fiction soon proved that it had uses outside its immediate context, angelology. Because it served as a means of talking about certain aspects of human experience, it was humanized. It helped one to think about the sense, men sometimes have of participating in some order of duration other than that of the nunc movens--of being able, as it were, to do all that angels can. Such are those moments which Augustine calls the moments of the soul's attentiveness; less grandly, they are moments of what psychologists call 'temporal integration.' When Augustine recited his psalm he found in it a figure for the integration of past, present, and future which defies successive time. He discovered what is now erroneously referred to as 'spatial form.' He was anticipating what we know of the relation between books and St. Thomas's third order of duration--for in the kind of time known by books a moment has endless perspectives of reality. We feel, in Thomas Mann's words, that 'in their beginning exists their middle and their end, their past invades the present, and even the most extreme attention to the present is invaded by concern for the future.' The concept of aevum provides a way of talking about this unusual variety of duration-neither temporal nor eternal, but, as Aquinas said, participating in both the temporal and the eternal. It does not abolish time or spatialize it; it co-exists with time, and is a mode in which things can be perpetual without being eternal. We've seen that the concept of aevum grew out of a need to answer certain specific Averroistic doctrines concerning origins. But it appeared quite soon that this medium inter aeternitatem et tempus had human uses. It contains beings (angels) with freedom of choice and immutable substance, in a creation which is in other respects determined. Although these beings are out of time, their acts have a before and an after. Aevum, you might say, is the time-order of novels. Characters in novels are independent of time and succession, but may and usually do seem to operate in time and succession; the aevum co-exists with temporal events at the moment of occurrence, being, it was said, like a stick in a river. Brabant believed that Bergson inherited the notion through Spinoza's duratio, and if this is so there is an historical link between the aevum and Proust; furthermore this durée réelle is, I think, the real sense of modern 'spatial form,' which is a figure for the aevum.
Frank Kermode (The Sense of an Ending: Studies in the Theory of Fiction)
She taught them all a song. Learned from a para on French leave from the fighting in Algeria: Demain le noir matin, Je fermerai la porte Au nez des années mortes; J’irai par les chemins. Je mendierai ma vie Sur la terre et sur l’onde, Du vieux au nouveau monde . . . He had been short and built like the island of Malta itself: rock, an inscrutable heart. She’d had only one night with him. Then he was off to the Piraeus. Tomorrow, the black morning, I close the door in the face of the dead years. I will go on the road, bum my way over land and sea, from the old to the new world. . . .
Thomas Pynchon (V.)
Le peuple savait depuis longtemps où chercher, ailleurs que dans ces pénitenciers officiels, la culture et l'éducation dont il avait besoin dans sa lutte contre le règne vermoulu de la bourgeoisie, et les moineaux sifflaient sur les toits que notre type d'école, tel qu'il est issu de l'école monastique du Moyen Âge, constituait un anachronisme et une vieillerie ridicule, que personne au monde ne devait plus sa culture proprement dite à l'école, et qu'un enseignement libre et accessible à tous par des conférences publiques, par des expositions et par le cinéma était infiniment supérieur à tout enseignement scolaire.
Thomas Mann (The Magic Mountain)
On élabore nos propres repères. A partir de ce que l'on connaît. Mais on ne connaît rien. Les vrais ignorants ignorent leur ignorance. C'est un peu comme voir le paysage par une petite, petite, toute petite fenêtre. Et finir par croire que ce paysage se limite à ce qu'on en perçoit par cette petite, petite, toute petite fenêtre. Au lieu d'essayer d'élargir la fenêtre. De casser les murs. On préfère réduire ce paysage. Parce qu'il n'est que ce que l'on en voit. S'en contenter. C'est plus confortable. Et puis un jour on se rend compte que le monde est plus grand que nos yeux. Et on reste là, perdus. Au bord du vertige.
Thomas Vinau
Eh bien, toi, qu'est-ce qui t'arrive ? Il fait si beau temps. [...] Quelle mouche t'a piqué ? - Je n'ai rien, dit Joachim. Mais tu as l'air échauffé. Je crois que c'en soit fini de ta baisse de température." En effet, c'en était fini. La dépression humiliante de l'organisme de Hans Castorp était surmontée par le salut qu'il avait échangé avec Clawdia Chauchat, et, à proprement parler, c'était à la conscience qu'il avait de ce fait que tenait en réalité sa satisfaction. Oui. Joachim avait eu raison : le mercure reprenait son ascension. Lorsque Hans Castorp, de retour de sa promenade, le consulta, il monta jusqu'à 38 degrés.
Thomas Mann (The Magic Mountain)
The term ‘race’ has deliberately been placed within inverted commas in order to stress that it is not a scientific term. Whereas it was for some time fashionable to divide humanity into four main races, and racial labels are still used to classify people in some countries (such as the USA), modern genetics tends not to speak of races. There are two principal reasons for this. First, there has always been so much interbreeding between human populations that it would be meaningless to talk of fixed boundaries between races. Second, the distribution of hereditary physical traits does not follow clear boundaries (Cavalli-Sforza et al., 1994). In other
Thomas Hylland Eriksen (Ethnicity and Nationalism: Anthropological Perspectives (Anthropology, Culture and Society))
Peut-on raconter le temps en lui-même, comme tel et en soi ? Non, en vérité, ce serait une folle entreprise. Un récit, où il serait dit : "Le temps passait, il s'écoulait, le temps suivait son cours" et ainsi de suite, jamais un homme sain d'esprit ne le tiendrait pour une narration. Ce serait à peu près comme si l'on avait l'idée stupide de tenir pendant une heure une seule et même note, ou un seul accord, et si l'on voulait faire passer cela pour de la musique. Car la narration ressemble à la musique en ce qu'elle "accomplit" le temps, qu'elle "l'emplit convenablement", qu'elle le "divise", qu'elle fait en sorte qu'"il s'y passe quelque chose" [...].
Thomas Mann (The Magic Mountain)
Alors toi, le moins qu'on puisse dire, c'est que je t'aurais méritée. Primo, ça faisait des années que je t'attendais. Des années que j'avais juste le droit de tremper mes lèvres dans le bonheur et puis pas plus. Deusio, quand je te rencontre il faut que tu sois maquée avec un poulpe qui te colle de partout. Et tertio, quand enfin mademoiselle est dispo, il faut que tu me fasses poireauter des semaines et des semaines, genre laisse-moi digérer mon histoire avec Dudulle et faire mon rot. Tu crois que ça peut être simple ? Comme à la télé ou sur grand écran ? Ils se rencontrent, ils se plaisent, ils s'aiment, allez zou ! emballez, c'est pesé. Eh ben, nan ! Il faut que ça soit compliqué, il faut que mademoiselle prenne tout son temps, qu'elle s'ébroue un peu, qu'elle remette de l'ordre sans sa tête, qu'elle fasse une pose, alors que moi, je suis là, tendu comme un arc, les pieds bien calés dans les starting-blocks, les doigts bien posés sur la ligne, concentré, parce qu'un début d'histoire, faut surtout pas le rater, faut se donner à fond, je le sais, c'est pas une première pour moi, avec toutes les histoires foireuses que je viens d'enquiller, j'ai largement eu le temps de m'entraîner. Comme un sportif, je me suis entraîné. Je suis prêt, moi. Y a plus qu'à donner le départ. Quand mademoiselle sera disposée.
David Thomas (La Patience des buffles sous la pluie)
Recent studies funded by Britain’s Natural Environment Research Council provide support for those concerns. (Thomas, et al, 2004; Stevens, et al, 2004) While there have been five mass extinctions in the history of our planet, they are all presumed to have been caused by extraterrestrial events, such as a comet smashing to earth. One of the new studies concludes that the “natural world is experiencing the sixth, major extinction event in its history.” (Lovell 2004) This time though, the cause of the extinction is not extraterrestrial. According to one of the study’s authors, Jeremy Thomas, “As far as we can tell this one is caused by one animal organism—man.
Bruce H. Lipton (The Biology of Belief: Unleasing the Power of Consciousness, Matter and Miracles)
Je m'appelle Gaëlle, j'ai trente-quatre ans, j'ai un gros cul, je suis assistante dans la com', je m'éclate dans mon boulot, je suis super-pro et je ne supporte pas les incompétents. Tous les matins, je prends mon métro à Ledru-Rollin, je lis les gratuits, je me sape chez Zadig & Voltaire, je fais des régimes au printemps, je vote à gauche ou à droite, ça dépend, j'ai les pieds bien sur terre, j'aime pas revoir mes ex, le passé c'est le passé, j'aime pas trop le théâtre, je préfère le ciné, je m'engueule souvent avec ma mère, je me pose pas trop de questions, j'aime pas les gens prise de tête, je lis les bouquins d'Amélie Nothomb et la Star Ac', ça me fait marrer.
David Thomas (La Patience des buffles sous la pluie)
Le charme principal, l’unique charme peut-être du visage de la jeune femme était sa mobilité. Quand elle baissait les yeux pour regarder l’enfant, elle devenait jolie et même belle, d’autant que les fauves rayons du couchant, en frappant alors obliquement ses traits, mettaient des transparences délicates sur ses paupières et ses narines, et une flamme sur ses lèvres. Quand, au contraire, elle marchait dans l’ombre de la haie, toute à sa rêverie silencieuse, elle prenait l’expression passive et figée de ceux qui attendent tout du Temps et du Destin, tout sauf un peu de justice. Le premier aspect était l’œuvre de la Nature, le second celui de la civilisation, sans doute.
Thomas Hardy (The Mayor of Casterbridge)
Ce galvaudage, cette prodigalité généreuse dans l'emploi du temps est de style asiatique, et sans doute est-ce la raison pour laquelle les enfants de l'Orient se plaisent ici. N'avez-vous jamais remarqué que lorsqu'un Russe dit "quatre heures", ce n'est pas plus que lorsque quelqu'un de nous dit "une heure" ? Il tombe sous le sens que la nonchalance de ces gens à l'égard du temps est en rapport avec la sauvage immensité de leur pays. Où il y a beaucoup d'espace, il y a beaucoup de temps [...]. [...] Dans la mesure où le terrain monte en prix, où le gaspillage de l'espace y devient une impossibilité, le temps - remarquez-le ! - y devient également de plus en plus précieux. Carpe diem ! C'est un citadin qui a chanté ainsi.
Thomas Mann (The Magic Mountain)
J’ai remarqué que souvent l’homme part juste pour partir, pour se libérer et changer d’univers. Nous sommes inconstants par nature. La femme, elle, va quelque part, c’est la destination qui lui importe. Pour elle le voyage est un mal nécessaire. Je pense que lorsque l’Homme a quitté sa terre originelle, il l’a fait à cause du manque d’eau ou de nourriture bien sûr, mais le mâle serait resté éternellement nomade si la femme n’avait pas décidé un jour que « cet endroit tranquille, près d’un cours d’eau, non loin des terres de chasse, serait très bien pour s’installer et s’abriter, pour élever nos enfants ». L’homme a compensé sa sédentarisation en allant à la chasse. Puis la femme a inventé l’agriculture pour le retenir plus proche encore, éviter qu’il ne soit tué par un quelconque mammouth.
Cyril Hadji-Thomas (Le parti de l'Homme (French Edition))
Pour qu'un produit majeur de l'esprit soit capable d'avoir aussitôt un effet vaste et profond, il faut qu'une affinité secrète, qu'un accord même existe entre le destin personnel de son auteur et celui, général, de ses contemporains. Les hommes ne savent pas pourquoi ils célèbrent une oeuvre d'art. A mille lieues d'être des connaisseurs, ils croient y découvrir cent qualités qui justifient d'autant leur intérêt; mais la véritable cause de leur approbation est un impondérable, c'est la sympathie. Aschenbach avait une fois déclaré sans ambages au détour d'une phrase que presque tout ce qui existait de grand existait comme un "malgré", et s'était accompli malgré le chagrin et la souffrance, malgré la pauvreté, l'abandon, la faiblesse corporelle, le vice, malgré la passion et mille autres entraves.
Thomas Mann (Death in Venice)
Voisine Je peux rester des après-midi entiers à regarder cette fille, caché derrière mon rideau. Je me demande ce qu'elle peut écrire sur son ordinateur. A quoi elle pense quand elle regarde par la fenêtre. Je me demande ce qu'elle mange, ce qu'elle utilise comme dentifrice, ce qu'elle écoute comme musique. Un jour, je l'ai vue danser toute seule. Je me demande si elle a des frères et sœurs, si elle met la radio quand elle se lève le matin, si elle préfère l'Espagne ou l'Italie, si elle garde son mouchoir en boule dans sa main quand elle pleure et si elle aime Thomas Bernhard. Je me demande comment elle dort et comment elle jouit. Je me demande comment est son corps de près. Je me demande si elle s'épile ou si au contraire elle a une grosse toison. Je me demande si elle lit des livres en anglais. Je me demande ce qui la fait rire, ce qui la met hors d'elle, ce qui la touche et si elle a du goût. Qu'est-ce qu'elle peut bien en penser, cette fille, de la hausse du baril de pétrole et des Farc, et que dans trente ans il n'y aura sans doute plus de gorilles dans les montagnes du Rwanda ? Je me demande à quoi elle pense quand je la vois fumer sur son canapé, et ce qu'elle fume comme cigarettes. Est-ce que ça lui pèse d'être seule ? Est-ce qu'elle a un homme dans sa vie ? Et si c'est le cas, pourquoi c'est elle qui va toujours chez lui ? Pourquoi il n'y a jamais d'homme chez elle ? Je me demande comment elle se voit dans vingt ans. Je me demande quel sens elle donne à sa vie. Qu'est-ce qu'elle pense de sa vie quand elle est comme ça, toute seule, chez elle ? Si ça se trouve, elle n'a aucun intérêt, cette fille.
David Thomas (La Patience des buffles sous la pluie)
[...] Je veux dire la secousse qui a éprouvé Lisbonne, en 1755. - Excusez-moi. - Eh bien Voltaire s'est élevé contre elle. - C'est-à-dire... comment ? Il s'est élevé ? - Il s'est révolté, oui. Il n'a pas admis cette fatalité brutale ; et le fait même, il s'est refusé à abdiquer devant ce scandaleux excès de la nature dont les trois quarts d'une ville florissante et des milliers de vies humaines ont été victimes... [...] L'attitude de Voltaire était celle d'un vrai descendant des ces authentiques Gaulois qui envoyaient leurs flèches contre le ciel... Voyez-vous, ingénieur, voilà bien l'hostilité de l'esprit contre la nature, sa fière méfiance envers elle, sa noble obstination dans le droit à la critique à l'égard de cette puissance mauvaise et contraire à la Raison. Car la nature est une puissance et c'est se montrer servile que d'accepter la puissance [...].
Thomas Mann (The Magic Mountain)
L'homme ne vit pas seulement sa vie personnelle comme individu, mais consciemment ou inconsciemment il participe aussi à celle de son époque et de ses contemporains, et même s'il devait considérer les bases générales et impersonnelles de son existence comme des données immédiates, les tenir pour naturelles et être aussi éloigné de l'idée d'exercer contre elles une critique que le bon Hans Castorp l'était réellement, il est néanmoins possible qu'il sente son bien-être moral vaguement affecté par leurs défauts. L'individu peut envisager toute sorte de buts personnels, de fins, d'espérances, de perspectives où il puise une impulsion à de grands efforts et à son activité, mais lorsque l'impersonnel autour de lui, l'époque elle-même, en dépit de son agitation, manque de buts et d'espérances, lorsqu'elle se révèle en secret désespérée, désorientée et sans issue, lorsqu'à la question, posée consciemment ou inconsciemment, mais finalement posée en quelque manière, sur le sens suprême, plus que personnel et inconditionné, de tout effort et de toute activité, elle oppose le silence du vide, cet état de choses paralysera justement les efforts d'un caractère droit, et cette influence, par-delà l'âme et la morale, s'étendra jusqu'à la partie physique et organique de l'individu. Pour être disposé à fournir un effort considérable qui dépasse la mesure de ce qui est communément pratiqué, sans que l'époque puisse donner une réponse satisfaisante à la question " à quoi bon? ", il faut une solitude et une pureté morales qui sont rares et d'une nature héroïque, ou une vitalité particulièrement robuste. Hans Castorp ne possédait ni l'une ni l'autre, et il n'était ainsi donc qu'un homme malgré tout moyen, encore que dans un sens des plus honorables. (ch. II)
Thomas Mann (The Magic Mountain)
On travaille mal au printemps, bien sûr, et pourquoi ? parce que l'on sent. Et parce qu'il faut être un imbécile pour croire que celui qui crée a le droit de sentir. Tout artiste véritable sourit de cette erreur de naïf et d'incapable; il sourit mélancoliquement peut-être, mais il sourit. Car ce que vous exprimez ne doit jamais être pour vous l'essentiel, mais seulement la matière indifférente en soi, dont il s'agit de composer, sans passion, en la dominant et comme en se jouant, une image esthétique. Si vous tenez trop à ce que vous avez à dire, si votre cœur bat trop vite pour votre sujet, vous pourrez être sûr d'un fiasco complet. Vous serez pathétique, vous serez sentimental, vous produirez une œuvre lourde, gauche, austère, dénuée de maîtrise, d'ironie et de sel, ennuyeuse, et le résultat final sera l'indifférence chez le public, et pour vous la déception et le chagrin.
Thomas Mann (Tonio Kröger)
Fallait-il, se demanda-t-elle [...] voyager dans les pays qu’on avait aimés en lisant? Ces pays existaient-ils, d’ailleurs? L’Angleterre de Virginia Woolf avait disparu aussi sûrement que l’Orient de Mille et Une Nuits ou la Norvège de Sigrid Undset. À Venise, l’hôtel où séjournaient les personnages du roman de Thomas Mann ne subsistait plus qu’à travers les somptueuses images de Luchino Visconti. Et la Russie... De la tröika des contes, qui glissait inlassablement dans la steppe, on voyait des loups, des cabanes montées sur des pattes de poule, d’immenses étendues enneigées, des bois noirs pleins de périls, des palais féeriques. On dansait devant le tsar sous les lustres de cristal, on buvait le thé dans des bols d’or, on se coiffait de toques de fourrure (quelle horreur!) faits avec la peau d’un renard argenté. Que retrouverait-elle de tout cela, si elle prenait l’avion pour visiter l’une de ces parties du monde - contrées confuses, aux frontières mouvantes, où elle avait couvert, en un éclair, des distances presque inconcevables, où elle avait lassé les siècles glisser sur elle, virevolté parmi les constellations, parlé aux animaux et aux dieux, pris le thé avec un lapin, goûté la ciguë et l’ambroisie?
Christine Féret-Fleury (The Girl Who Reads on the Métro)
Je ne comprends pas que l'on puisse ne pas fumer. C'est se priver de toute façon de la meilleure part de l'existence et en tout cas d'un plaisir tout à fait éminent. Lorsque je m'éveille, je me réjouis déjà de pouvoir fumer pendant la journée, et pendant que je mange, j'ai la même pensée, oui, je peux dire qu'en somme je mange seulement pour pouvoir ensuite fumer, et je crois que j'exagère à peine. Mais un jour sans tabac, ce serait pour moi le comble de la fadeur, ce serait une journée absolument vide et insipide, et si, le matin, je devais me dire : "aujourd'hui je n'aurai rien à fumer", je crois que je n'aurais pas le courage de me lever, je te jure que je resterais couché. [...] Dieu merci ! on fume dans le monde entier ; ce plaisir, autant que je sache, n'est inconnu nulle part où l'on pourrait être jeté par les hasards de la vie. Même les explorateurs qui partent pour le pôle nord se pourvoient largement de provisions de tabac pour la durée de leurs pénibles étapes, et j'ai toujours trouvé cela sympathique lorsque je l'ai lu. Car on peut aller très mal - supposons par exemple que je sois dans un état lamentable -, aussi longtemps que j'aurai mon cigare, je le supporterai, je le sais bien ; il m'aiderait à tout surmonter.
Thomas Mann (The Magic Mountain)
La jalousie ne m'est pas un sentiment inconnu, il est néanmoins très éloigné de moi. Je ne connais pas la possessivité, n'estimant pas qu'on dispose de prérogatives sur les êtres, je ne suis pas à l'aise avec la notion même de propriété. Je respecte au plus haut point la liberté de chacun (probablement parce que je ne supporterais pas qu'on entame la mienne). Je suis capable aussi, me semble-t-il, de discernement, et même de détachement. En tout cas, ce sont des qualités qu'on m'attribue, même à cet âge-là. Généralement, je ne me comporte pas en envieux et j'ai toujours trouvé avilissante l'agressivité hideuse des mégères. Sauf que tous mes beaux principes s'écroulent en une seconde, la seconde de la jeune fille sautant au cou de Thomas. Parce que cette scène témoigne d'une vie vécue en dehors de moi. Et me renvoie au vide, à l'inexistence de la façon la plus cruelle. Parce qu'elle montre ce qui m'est dissimulé habituellement. Parce qu'elle raconte le charme du garçon ténébreux et le nombre des tentatives qui doivent se produire afin de s'en approcher. Parce qu'elle offre une alternative au garçon déboussolé, tiraillé. En réalité, je ne supporte pas l'idée qu'on pourrait me le ravir. Que je pourrais le perdre. Je découvre –  pauvre imbécile  – la morsure du sentiment amoureux.
Philippe Besson (« Arrête avec tes mensonges »)
A study conducted in a managed-care medical group in California found that 70% of hysterectomies were inappropriate (Broder et al, 2000).
Thomas Bodenheimer (Understanding Health Policy, Sixth Edition)
Le fait le plus marquant de l’époque est la misère du prolétariat industriel. En dépit de la croissance, ou peut-être en partie à cause d’elle, et de l’énorme exode rural que la progression de la population et de la productivité agricole a commencé à provoquer, les ouvriers s’entassent dans des taudis.
Thomas Piketty (Le Capital au XXIe siècle)
Cependant, l’ère de la communication a introduit un biais : la cause juste ! Il faut une « cause juste », compréhensible par tous, entendue par l’ennemi, ou celui qui serait tenté de l’être, pour que les peuples qui élisent les dirigeants de nos démocraties ne soient pas écœurés trop vite et qu’ils restent passifs suffisamment longtemps pour que le fait accompli s’impose à tous.
Cyril Hadji-Thomas (Le parti de l'Homme (French Edition))
Les femmes ont longtemps pris le parti de l’Homme. Je pense qu’elles ont été plus misogynes et machistes qu’un homme ne pourra jamais l’être. Puis elles ont réalisé que notre monde est en péril et elles ont décidé, au sens métaphorique bien sûr, qu’elles devaient changer les choses elles-mêmes et qu’élever leurs fils ou soutenir leur mari ne suffirait pas.
Cyril Hadji-Thomas (Le parti de l'Homme (French Edition))
Si vous voulez pacifier un homme, donnez-lui un foyer et quelques enfants dont il aura la charge, cela lui donnera à réfléchir lorsqu’il pensera à nouveau à déclarer la guerre.
Cyril Hadji-Thomas (Le parti de l'Homme (French Edition))
Velsignet er den der tør at tage et skrid i tro. I'm not a man pleaser, I am a God Pleaser. Turn or Burn.
Thomas Mortensen
Jésus est venu prouver aux hommes qu'ils sont sur terre par amour et non par hasard !
Didier van Cauwelaert (La Fin du monde tombe un jeudi (Thomas Drimm, #1))
Peut-être vaut-il la peine de rendre compte ici du phénomène ambigu de la naïveté : celle-ci est avant tout du manque d'expérience combiné avec de la crédulité, comme le prouve l'exemple des enfants, même les plus intelligents. La crédulité peut avoir un fond positif: elle peut être l'attitude de l'homme véridique qui croit tout naturellement que tout le monde est comme lui ; il y a des peuplades qui sont crédules parce qu'elles ignorent le mensonge. Il va donc de soi que la naïveté peut être chose toute relative : un homme qui ne connaît pas la psychologie des fous est un naïf aux yeux des psychiatres, même s'il est fort loin d'être un sot. S'il faut être « prudents comme les serpents » — à condition d'être « simples comme les colombes (7) » — c'est avant tout parce que l'ambiance dresse des embûches et qu'il faut savoir se défendre, c'est-à-dire que notre imagination doit avoir conscience des caprices de la mâyâ terrestre. (7) Ce qui du reste fait penser aux « pauvres dans l'esprit », qui ne sont certes pas censés manquer de facultés mentales. On connaît cette histoire : les novices condisciples du jeune Thomas d'Aquin, connaissant sa crédulité - réelle ou apparente - l'appelèrent un jour pour lui montrer « un boeuf qui vole », puis se moquèrent de lui parce qu'il courut à la fenêtre pour voir le phénomène; il leur répondit : « Un boeuf qui vole est chose moins extraordinaire qu'un moine qui ment.
Frithjof Schuon (Roots of the Human Condition (Library of Perennial Philosophy))
Snart følte jeg mig nedslidt og meget ældre end min alder. Bekymringer, gråd og opgaver. Savn, smerte og tvivl. Det slider. Når jeg ser mig i spejlet, ser jeg Thomas' fravær som et forfald i mit ansigt. Og jeg har ikke lyst til at se den forandring, men som med haven kan jeg lære mig selv, at forandring er liv. De døde stiver og bliver stående i deres tid, de levende forandrer sig og ældes.
Charlotte Bork Høvsgaard (Så er Thomas væk)
Thomas' død forandrede med et slag den fortælling, vores liv var, men med ritualer og samtaler kan vi skrive ham ind i den nye, så han stadig er med os. 'Hvad savner du mest?' spurgte jeg Halfdan nogle uger efter Thomas' død. 'Hans smil, hans gode mad, og når han blev irriteret,' svarede Halfdan. I den sætning sørgede Halfdan for, at vi fik hele Thomas' person med os, både styrkerne og svaghederne. Kun som hele bliver minder og spor reelle og værdifulde, vi har ikke taget et glansbillede med os, men noget der var virkeligt,
Charlotte Bork Høvsgaard (Så er Thomas væk)
For hver morgen jeg vågner, har jeg bevæget mig længere væk fra ham. Afstanden øges hele tiden. Først var der bare timer mellem os, så dage, så uger, så måneder. Nu er der år. Han er et minde og et navn og et menneske, jeg engang kendte. Jeg ser galakser for mig, der skrider fra hinanden. De sejler vægtløst og baglæns gennem et uendeligt rum, mens planeter og stjernetåger passerer forbi. Vi sejler væk fra hinanden. Henover galaksen sejler vi. Henover vores dage sejler din død. Hele tiden længere væk. Hele tiden fjernere og længere fra min verden.
Charlotte Bork Høvsgaard (Så er Thomas væk)
Jeg ved ikke, hvordan der er at dø. Jeg ved, hvordan der er, når et menneske dør fra mig. Man kan kun dø sin egen død.
Charlotte Bork Høvsgaard (Så er Thomas væk)
for at udnytte denne kreativitet må vi til tider trække os tilbage og reflektere over udfordringerne. Vi må have ro. Hjernen kan ikke være kreativ og udvikle nye løsningsmodeller, når den er presset. Er den under pres, kører den på automatikken, og så gør du bare det, som du altid har gjort.
Thomas Milsted (Stress - Grib Chancen For Et Bedre (Arbejds)Liv)
Vi tror, at vi kun får stress, fordi vi skal nå så meget, men vi får sandelig også stress, fordi vi vil have så meget.
Thomas Milsted (Stress - Grib Chancen For Et Bedre (Arbejds)Liv)