Et Film Quotes

We've searched our database for all the quotes and captions related to Et Film. Here they are! All 93 of them:

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Une seule question me taraude sans cesse et résume toute mon existence: Qu'y a-t-il de pire: faire l'amour sans aimer, ou aimer sans faire l'amour?
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Frédéric Beigbeder (L'amour dure trois ans - Le roman suivi du scénario du film)
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Il vient d'avoir trente ans: l'Ăąge bĂątard oĂč l'on est trop vieux pour ĂȘtre jeune, et trop jeune pour ĂȘtre vieux.
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Frédéric Beigbeder (L'amour dure trois ans - Le roman suivi du scénario du film)
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Simplement te dire que, plusieurs fois, j'aurais aimĂ© ĂȘtre un personnage de fiction. Parce que dans un roman ou dans un film, le hĂ©ros aurait Ă©tĂ© moins maladroit pour faire comprendre Ă  l'hĂ©roĂŻne qu'elle lui plaisait vraiment, qu'il aimait parler avec elle et qu'il Ă©prouvait quelque chose de spĂ©cial lorsqu'il la regardait. Un mĂ©lange de douceur, de douleur et d'intensitĂ©. Une complicitĂ© troublante, une intimitĂ© bouleversante. Quelque chose de rare, qu'il n'avait jamais ressenti avant. Quelque chose dont il ne soupçonnait mĂȘme pas l'existence.
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Guillaume Musso (Que serais-je sans toi?)
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La vie est une sitcom: une suite de scĂšnes qui se dĂ©roulent toujours dans les mĂȘmes dĂ©cors, avec Ă  peu prĂšs les mĂȘmes personnages, et dont on attend les prochains Ă©pisodes avec une impatience teintĂ©e d'abrutissement.
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Frédéric Beigbeder (L'amour dure trois ans - Le roman suivi du scénario du film)
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I have noticed a curious bifurcation in outcome in the way romances are written by women et written by men - Love Story, The Bridges of Madison County, every James Bond tale ever penned, even the film named above - end with the woman either lost or dead. And the man free to love, or at least to have sex, again. Romances (in the modern genre sense) written by women end with the couple alive, together, and in a committed and at least potentially fertile relationship, ready to turn to the work of their world. In other words, men's romances are about love and death; women's romances are about love and life.
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Lois McMaster Bujold
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Tout le problĂšme de l'amour, me semble-t-il, est lĂ : pour ĂȘtre heureux on a besoin de sĂ©curitĂ© alors que pour ĂȘtre amoureux on a besoin d'insĂ©curitĂ©. Le bonheur repose sur la confiance alors que l'amour exige du doute et de l'inquiĂ©tude. Bref, en gros, le mariage a Ă©tĂ© conçu pour rendre heureux, mais pas pour rester amoureux. Et tomber amoureux n'est pas la meilleure maniĂšre de trouver le bonheur; si tel Ă©tait le cas, depuis le temps, cela se saurait. Je ne sais pas si je suis trĂšs clair, mais je me comprends: ce que je veux dire, c'est que le mariage mĂ©lange des trucs qui ne vont pas bien ensemble.
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Frédéric Beigbeder (L'amour dure trois ans - Le roman suivi du scénario du film)
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L'oeil superficiel, l'oreille profonde et inventive. Le sifflement d'une locomotive imprime en nous la vision de toute une gare.
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Robert Bresson (Notes on the Cinematographer)
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Et voilĂ . Maintenant le ressort est bandĂ©. Cela n'a plus qu'Ă  se dĂ©rouler tout seul. C'est cela qui est commode dans la tragĂ©die. On donne le petit coup de pouce pour que cela dĂ©marre, rien, un regard pendant une seconde Ă  une fille qui passe et lĂšve les bras dans la rue, une envie d'honneur un beau matin, au rĂ©veil, comme de quelque chose qui se mange, une question de trop qu'on se pose un soir
 C'est tout. AprĂšs, on n'a plus qu'Ă  laisser faire. On est tranquille. Cela roule tout seul. C'est minutieux, bien huilĂ© depuis toujours. La mort, la trahison, le dĂ©sespoir sont lĂ , tout prĂȘts, et les Ă©clats, et les orages, et les silences, tous les silences : le silence quand le bras du bourreau se lĂšve Ă  la fin, le silence au commencement quand les deux amants sont nus l'un en face de l'autre pour la premiĂšre fois, sans oser bouger tout de suite, dans la chambre sombre, le silence quand les cris de la foule Ă©clatent autour du vainqueur - et on dirait un film dont le son s'est enrayĂ©, toutes ces bouches ouvertes dont il ne sort rien, toute cette clameur qui n'est qu'une image, et le vainqueur, dĂ©jĂ  vaincu, seul au milieu de son silence

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Jean Anouilh
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Mais, dĂ©jĂ , l'univers fuyait et s'effaçait. Et tous les lamas, les poissons, les arbres et les vallons, les loutres, les souris, la mer, les coquillages et les hippocampes, les nĂ©nuphars, les grenouilles, les dodos, les Ă©lĂ©phants et les terriers, les geysers, les fils et les filles, les chiens, les chats, les tourtereaux. Et tous les oursons, les ancĂȘtres, les dieux, les temples et les tramways, les canards et les cochons, les arbres de NoĂ«l et les ballons, les cafĂ©s, les fleurs, les fĂ©es, les photos et les films. Et tous les enfants et les papas, et les mamans, les plages et le sable et le souffle blanc quand il fait froid, la sueur sur le front et la neige dans la tĂ©lĂ©vision.
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Sabrina Calvo (Wonderful)
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Notre gĂ©nĂ©ration est trop superficielle pour le mariage. On se marie comme on va au MacDo. AprĂšs, on zappe. Comment voudriez-vous qu'on reste toute sa vie avec la mĂȘme personne dans la sociĂ©tĂ© du zapping gĂ©nĂ©ralisĂ©? Dans l'Ă©poque oĂč les stars, les hommes politiques, les arts, les sexes, les religions n'ont jamais Ă©tĂ© aussi interchangeables? Pourquoi le sentiment amoureux ferait-il exception Ă  la schizophrĂ©nie gĂ©nĂ©rale? Et puis d'abord, d'oĂč nous vient donc cette curieuse obsession: s'escrimer Ă  tout prix pour ĂȘtre heureux avec une seule personne? Sur 558 types de sociĂ©tĂ©s humaines, 24 % seulement sont monogames. La plupart des espĂšces animales sont polygames. Quant aux extraterrestres, n'en parlons pas: il y a longtemps que la Charte Galactique X23 a interdit la monogamie dans toutes les planĂštes de type B#871. Le mariage, c'est du caviar Ă  tous les repas: une indigestion de ce que vous adorez, jusqu'Ă  l'Ă©cƓurement. “ Allez, vous en reprendrez bien un peu, non? Quoi? Vous n'en pouvez plus? Pourtant vous trouviez cela dĂ©licieux il y a peu, qu'est-ce qui vous prend? Sale gosse, va!” La puissance de l'amour, son incroyable pouvoir, devait franchement terrifier la sociĂ©tĂ© occidentale pour qu'elle en vienne Ă  crĂ©er ce systĂšme destinĂ© Ă  vous dĂ©goĂ»ter de ce que vous aimez.
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Frédéric Beigbeder (L'amour dure trois ans - Le roman suivi du scénario du film)
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Il y a des livres qu'il devrait ĂȘtre interdit de lire trop tĂŽt. On passe Ă  cĂŽtĂ© ou ĂĄ travers. Et de films aussi. On devrait mettre dessus une Ă©tiquette: Ne pas voir ou ne pas lire avant d'avoir vĂ©cu
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Jean-Michel Guenassia (Le Club des incorrigibles optimistes)
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Les vieux camions charrient bien plus qu’une charge utile, ils transportent avec eux des contextes, des bruits, des climats et des atmosphùres, ce sont des tableaux et des films, des journaux intimes.
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Serge Bouchard (Les Yeux tristes de mon camion (French Edition))
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Notre gĂ©nĂ©ration est trop superficielle pour le mariage. On se marie comme on va au MacDo. AprĂšs, on zappe. Comment voudriez-vous qu'on reste toute sa vie avec la mĂȘme personne dans la sociĂ©tĂ© du zapping gĂ©nĂ©ralisĂ©? Dans l'Ă©poque oĂč les stars, les hommes politiques, les arts, les sexes, les religions n'ont jamais Ă©tĂ© aussi interchangeables? Pourquoi le sentiment amoureux ferait-il exception Ă  la schizophrĂ©nie gĂ©nĂ©rale? Et puis d'abord, d'oĂč nous vient donc cette curieuse obsession: s'escrimer Ă  tout prix pour ĂȘtre heureux avec une seule personne? Sur 558 types de sociĂ©tĂ©s humaines, 24 % seulement sont monogames. La plupart des espĂšces animales sont polygames. Quant aux extraterrestres, n'en parlons pas: il y a longtemps que la Charte Galactique X23 a interdit la monogamie dans toutes les planĂštes de type B#871.
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Frédéric Beigbeder (L'amour dure trois ans - Le roman suivi du scénario du film)
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Je suis heureuse et fiĂšre de moi, mĂȘme quand je fais les courses. Je sors si j’en ai envie, sinon je reste Ă  la maison pour lire, regarder un film ou bien cuisiner pour moi ou mes amis. Parfois, je mange Ă  table. D’autres fois, je m’assieds par terre, adossĂ©e au canapĂ©. J’ouvre une bouteille de vin mĂȘme quand je suis seule. Je n’ai pas besoin de nĂ©gocier. Je suis indĂ©pendante. Je suis prĂȘte Ă  me battre de toutes mes forces pour prĂ©server cette situation. Pour toujours. Pourtant, moi aussi, j’aurais quelquefois besoin qu’on m’enlace. Besoin de baisser la garde et de me perdre dans les bras d’un homme. De me sentir protĂ©gĂ©e. MĂȘme si je me dĂ©brouille trĂšs bien toute seule, parfois, j’aimerais feindre le contraire juste pour le plaisir que quelqu’un s’occupe de moi. Seulement, je ne veux pas rester avec un homme pour ça. Je ne veux pas devoir accepter des compromis et je n’arrive pas Ă  renoncer Ă  tout ce que j’ai.
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Fabio Volo (One More Day)
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Et ainsi, avec le soleil et les feuillages Ă©clatants dont les arbres se couvraient Ă  vue d’Ɠil, comme dans un film projetĂ© en accĂ©lĂ©rĂ©, je retrouvai cette conviction familiĂšre que la vie recommençait toujours en mĂȘme temps que l’étĂ©.
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F. Scott Fitzgerald (Gatsby le magnifique (French Edition))
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Vos larmes sont douces et me touchent. Je vous abandonne parce que je ne songe plus Ă  vos seins dans mes rĂȘves. J'ai vu d'autres visages. Nos cƓurs sont des affamĂ©s. Notre esprit ne connaĂźt pas le repos. La vie est belle Ă  proportion qu'elle est fĂ©roce, comme nos proies.
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Pascal Quignard (Tous les matins du monde - Scénario du film (French Edition))
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J’applaudis jusqu’à en avoir mal aux mains. J’applaudis comme si cela pouvait prolonger la soirĂ©e et la sensation que j’éprouve. Et parce que je sais qu’au moment oĂč je vais arrĂȘter, il arrivera la mĂȘme chose qu’à la fin d’un beau film, quand le gĂ©nĂ©rique me renvoie Ă  la rĂ©alitĂ© qui m’attend et me laisse le cƓur serrĂ©.
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Gayle Forman
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Ancient Japanese protocol stipulated that the Emperor be addressed with "fear and trembling". I've always loved the expression, which so perfectly describes the way actors in Samurai films speak to their leader, their voices tremulous with almost superhuman reverence. So I put on the mask of terror and started to tremble.
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Amélie Nothomb (Stupeur et tremblements)
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The only tragic part of the making of La Belle et la BĂȘte was Jean Marais's terrible make-up which used to take five hours and from which he emerged as though after a surgical operation. Laurence Olivier said to me one day that he would never have had the strength to undergo such torture. I maintain that it took Marais's passion for his profession and his love for his dog to have persisted with such fortitude to pass from the human race into the animal one. What was in fact due to the genius of an actor was ascribed by the critics to the perfection of a mask. But there was no mask, and to live the part of the beast, Marais in his dressing-room went through the terrible phases of Dr. Jekyll's transformation into Mr. Hyde.
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Jean Cocteau (Cocteau on the Film)
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David Bowie could not only sing, he could also not act, and appeared in several films, playing the homesick alien title character in E.T., and a sort of Duran Duran fairy king in the family film Muppets Vs The Goblin Crotch. He even took over Christmas, singing a special carol with Bing Crosby, Stills, Nash and Young, who’d forgotten the words, and being at the start of that cartoon about the snowman sometimes.
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Jason A. Hazeley (Cunk on Everything: The Encyclopedia Philomena)
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March 1:47 Thursday It is somehow march and very late, and outside a warm large wind is blowing so that the trees and clouds are torn and the stars are scudding. I have been gliding on that wind since noon, and coming back tonight, with the gas fire wailing like the voice of a phoenix, and having read Verlaine and his lines cursing me, and having just come newly from Cocteau’s films “La Belle et La Běte” and “OrphĂ©e” can you see how I must stop writing letters to a dead man and put one on paper which you may tear or read or feel sorry for.
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Sylvia Plath (The Unabridged Journals of Sylvia Plath)
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AccĂ©lĂ©rez encore le film, Montag. Clic ? Ça y est ? Allez, on ouvre l’Ɠil, vite, ça dĂ©file, ici, lĂ , au trot, au galop, en haut, en bas, dedans, dehors, pourquoi, comment, qui, quoi, oĂč, hein ? Hé ! Bang ! Paf ! Vlan, bing, bong, boum ! CondensĂ©s de condensĂ©s. CondensĂ©s de condensĂ©s de condensĂ©s. La politique ? Une colonne, deux phrases, un gros titre ! Et tout se volatilise ! La tĂȘte finit par vous tourner Ă  un tel rythme sous le matraquage des Ă©diteurs, diffuseurs, prĂ©sentateurs, que la force centrifuge fait s’envoler toute pensĂ©e inutile, donc toute perte de temps !
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Ray Bradbury (Fahrenheit 451)
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Je savais qu'un afflux inespéré d'énergie l'avait levé de son lit, lui avait donné la force de s'habiller, la soif de sortir, le désir que nous partagions une fois encore ce plaisir conjugal et je savais aussi que c'était le signe qu'il restait peu de temps, l'état de grùce qui précÚde la fin, mais cela ne m'importait pas et je voulais seulement profiter de cela, de ces instants dérobés au joug de la maladie, de sa main tiÚde dans la mienne et des vibrations de plaisir qui nous parcouraient tous deux parce que, grùce en soit rendue au ciel, c'était un film dont nous pouvions partager ensemble la saveur.
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Muriel Barbery (The Elegance of the Hedgehog)
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Quant Ă  l'AmĂ©rique, si bruyamment multiculturaliste, elle offre l'image d'un mode de vie effroyablement homogĂšne, qu'il s'agisse de mƓurs familiales, de style architectural ou d'habitudes alimentaires. Toute diffĂ©rence concrĂšte semble engendrer un rĂ©flexe de peur, et doit ĂȘtre strictement cataloguĂ©e pour ĂȘtre acceptĂ©e. Seule l'hypothĂšse d'une hĂ©tĂ©rophobie fondamentale des sociĂ©tĂ©s diffĂ©rentialistes permet d'expliquer l'hystĂ©rie amĂ©ricaine devant une poignĂ©e de sympathisants communistes Ă  l'Ă©poque du maccarthysme, le besoin amĂ©ricain de catĂ©goriser les homosexuels pour les accepter, le refus typiquement amĂ©ricain du film Ă©tranger qui doit ĂȘtre re-tournĂ© selon des normes locales pour ĂȘtre prĂ©sentĂ© Ă  une population qui s'inquiĂšte de la moindre diffĂ©rence culturelle objective. Toute diffĂ©rence est une menace dans ce monde uĂč chacun se sent d'autant plus fragile qu'il n'est pas, au niveau inconscient, sĂ»r d'ĂȘtre semblable Ă  tous.
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Emmanuel Todd (Le Destin Des Immigrés: Assimilation Et Ségrégation Dans Les Démocraties Occidentales)
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ScĂšne coupĂ©es ScĂšne 1 Edwin et le Ts'lich : premiĂšre Le Ts'lich s'inclina imperceptiblement et les mots jaillirent de sa gueule aux mandibules acĂ©rĂ©es. - Rien ne saurait me forcer Ă  te combattre, Edwin Til' Illan. Les lĂ©gendes parlent de toi, l'unique humain qui, par quatre fois, a rĂ©ussi l'exploit de dĂ©faire un guerrier ts'lich. Pourtant, mĂȘme le champion des Alaviriens ne pourrait survivre Ă  un affrontement contre deux d'entre nous. L'air se troubla une fraction de seconde et un second Ts'lich apparut Ă  cĂŽtĂ© du premier. - Alors, Edwin Til' Illan, m'accordes-tu ce que je suis venu chercher ou tentes-tu de bouleverser les lĂ©gendes ? Un rictus sardonique vint dĂ©former le visage du maĂźtre d'armes. - Je vais ouvrir vos ventres de sales reptiles puants, rĂ©pandre vos entrailles dans cette clairiĂšre et bouffer vos cƓurs encore fumants. Ensuite je... - COUPEZ ! - Quoi, coupez ? - Edwin, mon chĂ©ri, il s'agit d'un livre jeunesse, pas d'un film gore ! Adapte ton langage s'il te plaĂźt. Allez, on reprend !
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Pierre Bottero (L'Ăźle du destin (La QuĂȘte d'Ewilan, #3))
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[pentru o clipă] pentru o clipă. pentru o singură clipă existența lumii se oprește și se desfășoară Ăźn trecut ca un film de cinematograf rulat de la sfĂąrșit spre Ăźnceput. fumul reintră Ăźn coșuri. Ăźnaltul cade. pașii mă poartă Ăźnapoi. priviri care porneau se Ăźntorc ca degetele manușii răsucite pe dos. miezul fructului se simplifică se turtește se petalizează. fructul redevine floare. inima mea scade spre noaptea fătului și se preface Ăźn sex. * [pour un instant] pour un instant. pour un seul instant l’existence du monde s’arrĂȘte et se dĂ©roule dans le passĂ© comme au cinĂ©ma un film qui est projetĂ© de la fin vers son dĂ©but. la fumĂ©e rentre dans les cheminĂ©es. les hauteurs retombent. mes pas me portent Ă  rebours. des regards naissants font demi-tour Ă  l’instar des doigts d’un gant retournĂ©. le noyau du fruit se simplifie s’aplatit se pĂ©talise. le fruit redevient fleur. mon cƓur dĂ©croĂźt vers la nuit du fƓtus et se transforme en sexe. (poĂšme en prose posthume, traduit du roumain par Gabrielle Danoux)
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Max Blecher
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-Je t'aime, dit tout bas M. Jo. Dans le seul livre qu'elle eĂ»t jamais lu, comme dans les films qu'elle avait vus depuis, les mots: je t'aime n'Ă©taient prononcĂ©s qu'une seule fois au cours de l'entretien de deux amants qui durait quelques minutes Ă  peine mais qui liquidait des mois d'attente, une terrible sĂ©paration, des douleurs infinies. Jamais Suzanne ne les avait encore entendus prononcer qu'au cinĂ©ma. Longtemps, elle avait cru qu'il Ă©tait infiniment plus grave de les dire, que de se livrer Ă  un homme aprĂšs l'avoir dit, qu'on ne pouvait les dire qu'une seule fois de toute sa vie et qu'ensuite on ne le pouvait plus jamais, sa vie durant, sous peine d'encourir un abominable dĂ©shonneur. Mais elle savait maintenant qu'elle se trompait. On pouvait les dire spontanĂ©ment, dans le dĂ©sir et mĂȘme aux putains. CÂŽĂ©tait un besoin qu'avaient quelquefois les hommes de le prononcer, rien que pour en sentir dans le moment la force Ă©puisante. Et de les entendre Ă©tait aussi quelquefois nĂ©cessaire, pour les mĂȘmes raisons.
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Marguerite Duras (The Sea Wall (English and French Edition))
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I have decided to write a diary of La Belle et la BĂȘte as the work on the film progresses. After a year of preparations and difficulties, the moment has now come to grapple with a dream. Apart from the numerous obstacles which exist in getting a dream onto celluloid, the problem is to make a film within the limits imposed by a period of austerity. But perhaps these limitations may stimulate imagination, which is often lethargic when all means are placed at its disposal. Everybody knows the story by madame Leprince de Beaumont, a story often attributed to Perrault, because it is found next to "Peau d'Ane" between those bewitching covers of the BibliothĂšque Rose. The postulate of the story requires faith, the faith of childhood. I mean that one must believe implicitly at the very beginning and not question the possibility that the mere picking of a rose might lead a family into adventure, or that a man can be changed into a beast, and vice versa. Such enigmas offend grown-ups who are readily prejudiced, proud of their doubt, armed with derision. But I have the impudence to believe that the cinema which depicts the impossible is apt to carry conviction, in a way, and may be able to put a "singular" occurrence into the plural. It is up to us (that is, to me and my unit―in fact, one entity) to avoid those impossibilities which are even more of a jolt in the midst of the improbable than in the midst of reality. For fantasy has its own laws which are like those of perspective. You may not bring what is distant into the foreground, or render fuzzily what is near. The vanishing lines are impeccable and the orchestration so delicate that the slightest false note jars. I am not speaking of what I have achieved, but of what I shall attempt within the means at my disposal. My method is simply: not to aim at poetry. That must come of its own accord. The mere whispered mention of its name frightens it away. I shall try to build a table. It will be up to you then to eat at it, to examine it or to chop it up for firewood.
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Jean Cocteau (Beauty and the Beast: Diary of a Film)
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Augmentez la dose de sports pour chacun, dĂ©veloppez l'esprit d'Ă©quipe, de compĂ©tition, et le besoin de penser est Ă©liminĂ©, non ? Organiser, organisez, super-organisez des super-super-sports. Multipliez les bandes dessinĂ©es, les films; l'esprit a de moins en moins d'appĂ©tits. L'impatience, les autos-trades sillonnĂ©es de foules qui sont ici, lĂ , partout, nulle part. Les rĂ©fugiĂ©s du volant. Les villes se transforment en auberges routiĂšres; les hommes se dĂ©placent comme des nomades suivant les phases de la lune, couchant ce soir dans la chambre oĂč tu dormais Ă  midi et moi la veille. (1re partie) On vit dans l'immĂ©diat. Seul compte le boulot et aprĂšs le travail l'embarras du choix en fait de distractions. Pourquoi apprendre quoi que ce soit sinon Ă  presser les boutons, brancher des commutateurs, serrer des vis et des Ă©crous ? Nous n'avons pas besoin qu'on nous laisse tranquilles. Nous avons besoin d'ĂȘtre sĂ©rieusement tracassĂ©s de temps Ă  autre. Il y a combien de temps que tu n'as pas Ă©tĂ© tracassĂ©e sĂ©rieusement ? Pour une raison importante je veux dire, une raison valable ? - Tu dois bien comprendre que notre civilisation est si vaste que nous ne pouvons nous permettre d'inquiĂ©ter ou de dĂ©ranger nos minoritĂ©s. Pose-toi la question toi-mĂȘme. Que recherchons-nous, par-dessus tout, dans ce pays ? Les gens veulent ĂȘtre heureux, d'accord ? Ne l'as-tu pas entendu rĂ©pĂ©ter toute la vie ? Je veux ĂȘtre heureux, dĂ©clare chacun. Eh bien, sont-ils heureux ? Ne veillons-nous pas Ă  ce qu'ils soient toujours en mouvement, toujours distraits ? Nous ne vivons que pour ça, c'est bien ton avis ? Pour le plaisir, pour l'excitation. Et tu dois admettre que notre civilisation fournit l'un et l'autre Ă  satiĂ©tĂ©. Si le gouvernement est inefficace, tyrannique, vous Ă©crase d'impĂŽts, peu importe tant que les gens n'en savent rien. La paix, Montag. Instituer des concours dont les prix supposent la mĂ©moire des paroles de chansons Ă  la mode, des noms de capitales d'État ou du nombre de quintaux de maĂŻs rĂ©coltĂ©s dans l'Iowa l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente. Gavez les hommes de donnĂ©es inoffensives, incombustibles, qu'ils se sentent bourrĂ©s de "faits" Ă  Ă©clater, renseignĂ©s sur tout. Ensuite, ils s'imagineront qu'ils pensent, ils auront le sentiment du mouvement, tout en piĂ©tinant. Et ils seront heureux, parce que les connaissances de ce genre sont immuables. Ne les engagez pas sur des terrains glissants comme la philosophie ou la sociologie Ă  quoi confronter leur expĂ©rience. C'est la source de tous les tourments. Tout homme capable de dĂ©monter un Ă©cran mural de tĂ©lĂ©vision et de le remonter et, de nos jours ils le sont Ă  peu prĂšs tous, est bien plus heureux que celui qui essais de mesurer, d'Ă©talonner, de mettre en Ă©quations l'univers ce qui ne peut se faire sans que l'homme prenne conscience de son infĂ©rioritĂ© et de sa solitude. Nous sommes les joyeux drilles, les boute-en-train, toi, moi et les autres. Nous faisons front contre la marĂ©e de ceux qui veulent plonger le monde dans la dĂ©solation en suscitant le conflit entre la thĂ©orie et la pensĂ©e. Nous avons les doigts accrochĂ©s au parapet. Tenons bon. Ne laissons pas le torrent de la mĂ©lancolie et de la triste philosophie noyer notre monde. Nous comptons sur toi. Je ne crois pas que tu te rendes compte de ton importance, de notre importance pour protĂ©ger l'optimisme de notre monde actuel.
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Ray Bradbury (Fahrenheit 451)
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Papa-bobo prĂ©cipitĂ© avec inquiĂ©tude sur mon genou saignant, qui va chercher les mĂ©dicaments et s'installera des heures au chevet de mes varicelle, rougeole et coqueluche pour me lire Les Quatre Filles du docteur March ou jouer au pendu. Papa-enfant, "tu es plus bĂȘte qu'elle", dit-elle. Toujours prĂȘt Ă  m'emmener Ă  la foire, aux films de Fernandel, Ă  me fabriquer une paire d'Ă©chasses et Ă  m'initier Ă  l'argot d'avant la guerre, pĂ©pĂ©dĂ©ristal et autres cezigue pĂąteux qui me ravissent. Papa indispensable pour me conduire Ă  l'Ă©cole et m'attendre midi et soir, le vĂ©lo Ă  la main, un peu Ă  l'Ă©cart de la cohue des mĂšres, les jambes de son pantalon resserrĂ©es en bas par des pinces en fer. AffolĂ© par le moindre retard. AprĂšs, quand je serai assez grande pour aller seule dans les rues, il guettera mon retour. Un pĂšre dĂ©jĂ  vieux Ă©merveillĂ© d'avoir une fille. LumiĂšre jaune fixe des souvenirs, il traverse la cour, tĂȘte baissĂ©e Ă  cause du soleil, une corbeille sous le bras. J'ai quatre ans, il m'apprend Ă  enfiler mon manteau en retenant les manches de mon pull-over entre mes poings pour qu'elles ne boulichonnent pas en haut des bras. Rien que des images de douceur et de sollicitude. Chefs de famille sans rĂ©plique, grandes gueules domestiques, hĂ©ros de la guerre ou du travail, je vous ignore, j'ai Ă©tĂ© la fille de cet homme-lĂ .
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Annie Ernaux (A Frozen Woman)
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Depuis que j'ai doue ans, et depuis qu'elle est une terreur, la mort est une marotte. J'en ignorais l'existence jusqu'Ă  ce qu'un camarade de classe, le petit BonnecarĂšre, m'envoyĂąt au cinĂ©ma le Styx, oĂč l'on s'asseyait Ă  l'Ă©poque dans des cercueils, voir L'enterrĂ© vivant, un film de Roger Corman tirĂ© d'un conte 'Edgar Allan Poe. La dĂ©couverte de la mort par le truchement de cette vision horrifique d'un homme qui hurle d'impuissance Ă  l'intĂ©rieur de son cercueil devint une source capiteuse de cauchemars. Par la suite, je ne cessai de rechercher les attributs de les plus spectaculaires de la mort, suppliant mon pĂšre de me cĂ©der le crĂąne qui avait accompagnĂ© ses Ă©tudes de mĂ©decine, m'hypnotisant de films d'Ă©pouvante et commençant Ă  Ă©crire, sous le pseudonyme d'Hector Lenoir, un conte qui racontair les affres d'un fantĂŽmr rnchaĂźnĂ© dans les oubliettes du chĂąteau des Hohenzollern, me grisant de lectures macabres jusqu'aux stories sĂ©lectionnĂ©es par Hitschcock, errant dans les cimetiĂšres et Ă©trennant mon premier appareil avec des photographies de tombes d'enants, me dĂ©plaçant jusqu'Ă  Palerme uniquement pour contempler les momies des Capucins, collectionnant les rapaces empaillĂ©s comme Anthony Perkins dans Psychose, la mort me semblait horriblement belle, fĂ©eriquement atroce, et puis je pris en grippe son bric-Ă -brac, remisai le crĂąne de l'Ă©tudiant de mĂ©decine, fuis les cimetiĂšres comme la peste, j'Ă©tais passĂ© Ă  un autre stade de l'amour de la mort, comme imprĂ©gnĂ© par elle au plus profond je n'avais plus besoin de son dĂ©corum mais d'une intimitĂ© plus grande avec elle, je continuais inlassablement de quĂ©rir son sentiment, le plus prĂ©cieux et le plus haĂŻssable d'entre tous, sa peur et sa convoitise.
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HervĂ© Guibert (À l'ami qui ne m'a pas sauvĂ© la vie)
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Quand elle Ă©tait petite, elle voulait m’épouser. J’étais son prince charmant. AnnĂ©e aprĂšs annĂ©e, j’avais bien vu dans son regard que le mythe s’était Ă©parpillĂ© dans les affres de la rĂ©alitĂ©. J’étais tombĂ© de mon piĂ©destal et, si je ne cherchais pas Ă  mentir sur qui j’étais, j’avais toujours eu envie qu’elle me voie au meilleur de ma forme. Au fond, je pouvais dire que nous n’avions jamais rĂ©ellement eu une relation saine. La preuve : cette incapacitĂ© physique d’aller voir son appartement, ce lieu oĂč elle vivait en femme. Il faudrait des siĂšcles pour admettre que nos enfants sont devenus adultes. On dit souvent qu’il est difficile de vieillir ; moi, je pourrais vieillir indĂ©finiment du moment que mes enfants, eux, ne grandiraient pas. Je ne sais pas pourquoi j’éprouvais tant de difficultĂ©s Ă  vivre cette transition que tout parent connaĂźt. Je n’avais pas l’impression qu’autour de moi les gens avaient les mĂȘmes. Pire, j’entendais des parents soulagĂ©s du dĂ©part de leurs enfants. Enfin, ils allaient retrouver la libertĂ©, disaient-ils. Il y avait ce film oĂč le garçon, Tanguy, s’éternisait chez ses parents, prolongeant sans cesse ses Ă©tudes. Le mien Ă©tait parti Ă  l’autre bout du monde dĂšs ses dix-huit ans. C’est toujours comme ça : ceux qui veulent se dĂ©barrasser de leurs enfants hĂ©ritent de boulets, tandis que ceux qui veulent couver Ă  loisir leur progĂ©niture se retrouvent avec des prĂ©coces de l’autonomie. Mon fils me manquait atrocement. Et je ne supportais plus d’échanger avec lui des messages par Skype, ou par e-mails. D’ailleurs, ces messages et ces moments virtuels Ă©taient de plus en plus courts. Nous n’avions rien Ă  nous dire. L’amour entre un parent et un enfant n’est pas dans les mots, pas dans la discussion. Ce que j’aimais, c’était simplement que mon fils soit lĂ , Ă  la maison. On pouvait ne pas se parler de la journĂ©e, ce n’était pas grave, je sentais sa prĂ©sence, ça me suffisait. Étais-je si tordu ? Je ne sais pas. Je ne peux qu’essayer de mettre des mots sur mes sentiments. Et je peux affirmer maintenant ce que je sais depuis le dĂ©but : je vis mal la sĂ©paration avec mes enfants. Elle me paraĂźt normale, justifiĂ©e, humaine, biologique, tout ce que vous voulez, pourtant elle me fait mal.
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David Foenkinos (Je vais mieux)
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..(l'architecte) il compose la musique que d'autres vont jouer. De plus, afin de vraiment comprendre ce qu'est l'architecture, il faut se rappeler que les gens qui l'interprÚtent ne sont pas des musiciens sensibles qui jouent la partition de quelqu'un d'autre, lui donnant un phrasé particulier, accentuant l'un ou l'autre trait de l'oeuvre. Au contraire, c'est une multitude de gens ordinaires qui, comme des fourmis travaillant ensemble à la construction de la fourmiliÚre, contribuent de maniÚre tout à fait impersonnelle à l'ensemble, souvent sans comprendre ce qu'ils aident à créer. DerriÚre eux il y a l'architecte qui organise le travail, et l'on pourrait vraiment dire que l'architecture est un art d'organisation. Le bùtiment est produit comme un film sans vedettes, une sorte de documentaire avec des gens ordinaires qui jouent tous les rÎles.
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Steen Eiler Rasmussen
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DĂšs le premier film, [...] j'avais Ă©tĂ© fascinĂ©e par l'espace de vie japonais et par ces portes coulissantes refusant de pourfendre l'espace et glissant en douceur sur des rails invisibles. Car, lorsque nous ouvrons une porte, nous transformons les lieux de bien mesquine façon. Nous heurtons leur pleine extension et introduisons une brĂšche malavisĂ©e Ă  force de mauvaises proportions. Si on y rĂ©flĂ©chit bien, il n'y a rien de plus laid qu'une porte ouverte. Dans la piĂšce oĂč elle se trouve, elle introduit comme une rupture, un parasitage provincial qui brise l'unitĂ© de l'espace. Dans la piĂšce contiguĂ«, elle engendre une dĂ©pression, une fissure bĂ©ante et nĂ©anmoins stupide, perdue sur un bout de mur qui eĂ»t prĂ©fĂ©rĂ© ĂȘtre entier. Dans les deux cas, elle perturbe l'Ă©tendue sans autre contrepartie que la licence de circuler, laquelle peut pourtant ĂȘtre assurĂ©e par bien d'autres procĂ©dĂ©s. La porte coulissante, elle, Ă©vite les Ă©cueils et magnifie l'espace. Sans en modifier l'Ă©quilibre, elle en permet la mĂ©tamorphose. Lorsqu'elle s'ouvre, deux lieux communiquent sans s'offenser. Lorsqu'elle se ferme, elle redonne Ă  chacun son intĂ©gritĂ©. Le partage et la rĂ©union se font sans intrusion. La vie y est une calme promenade, lors qu'elle s'apparente chez nous Ă  une longue suite d'effractions.
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Muriel Barbery (The Elegance of the Hedgehog)
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Bùtis ton film sur du blanc, sur le silence et l'immobilité.
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Robert Bresson (Notes on the Cinematographer)
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Et là est l'horreur: le passé dont on se souvient est dépourvu de temps. Impossible de revivre un amour comme on relit un livre ou comme on revoit un film.
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Milan Kundera
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Tu fais ton travail d'auteur, rien d'autre. Tu crĂ©es des personnages de toutes piĂšces, ou bien Ă  partir de la rĂ©alitĂ© qui t'entoure, et tu mĂ©langes le tout. C'est bien ce que t'a toujours reprochĂ© Sue. Elle t'a toujours reprochĂ© de distordre la rĂ©alitĂ©, de la confondre avec la fiction et de ne considĂ©rer les autres, justement, que comme de la chair Ă  fiction, de faire de la vie un scĂ©nario permanent, de passer ton temps Ă  te faire des films. Elle te reprochait, en somme, d'ĂȘtre qui tu es : un auteur, un inventeur, un crĂ©ateur, un personnage multiple, tentaculaire et hybride. ProtĂ©iforme.
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Laurent Bettoni (Écran total)
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Ce sont des gosses en Ă©chec scolaire, m'explique-t-il, la mĂšre est seule le plus souvent, certains ont dĂ©jĂ  eu des ennuis avec la police, ils ne veulent pas entendre parler des adultes, ils se retrouvent dans des classes relais, quelque chose comme tes classes amĂ©nagĂ©es des annĂ©es soixante-dix, je suppose. Je prends les caĂŻds, les petits chefs de quinze ou seize ans, je les isole provisoirement du groupe, parce que c'est le groupe qui les tue, toujours, il les empĂȘche des e constituer, je leur colle une camĂ©ra dans les mains et je leur confie un de leurs potes Ă  interviewer, un gars qu'ils choisissent eux-mĂȘmes. Ils font l'interview seuls dans un coin, loin des regards, ils reviennent, et nous visionnons le film tous ensemble, avec le groupe, cette fois. Ça ne rate jamais : l'interviewĂ© joue la comĂ©die habituelle devant l'objectif, et celui qui filme entre dans son jeu. Ils font les mariolles, ils en rajoutent sur leur accent, ils roulent des mĂ©caniques dans leur vocabulaire de quatre sous en gueulant le plus fort possible, comme moi quand j'Ă©tais mĂŽme, ils en font des caisses, comme s'ils s'adressaient au groupe, comme si le seul spectateur possible, c'Ă©tait le groupe, et pendant la projection leurs copains se marrent. Je projette le film une deuxiĂšme, une troisiĂšme, une quatriĂšme fois. Les rires s'espacent, deviennent moins assurĂ©s. L'intervieweur et l'interviewĂ© sentent monter quelque chose de bizarre, qu'ils n'arrivent pas Ă  identifier. À la cinquiĂšme ou Ă  la sixiĂšme projection, une vraie gĂȘne s'installe entre leur public et eux. À la septiĂšme ou Ă  la huitiĂšme (je t'assure, il m'est arrivĂ© de projeter neuf fois le mĂȘme film !), ils ont tous compris, sans que je le leur explique, que ce qui remonte Ă  la surface de ce film, c'est la frime, le ridicule, le faux, leur comĂ©die ordinaire, leurs mimiques de groupe, toutes leurs Ă©chappatoires habituelles, et que ça n'a pas d'intĂ©rĂȘt, zĂ©ro, aucune rĂ©alitĂ©. Quand ils ont atteint ce stade de luciditĂ©, j'arrĂȘte les projections et je les renvoie avec la camĂ©ra refaire l'interview, sans explication supplĂ©mentaire. Cette fois on obtient quelque chose de plus sĂ©rieux, qui a un rapport avec leur vie rĂ©elle ; ils se prĂ©sentent, ils disent leur nom, leur prĂ©nom, ils parlent de leur famille, de leur situation scolaire, il y ades silences, ils cherchent leurs mots, on les voit rĂ©flĂ©chir, celui qui rĂ©pond autant que celui qui questionne, et, petit Ă  petit, on voit apparaĂźtre l'adolescence chez ces adolescents, ils cessent d'ĂȘtre des jeunes quis 'amusent Ă  faire peur, ils redeviennent des garçons et des filles ed leur Ăąge, quinze ans, seize ans, leur adolescence traverse leur apparence, elle s'impose, leurs vĂȘtements, leurs casquettes redeviennent des accessoires, leur gestuelle s'attĂ©nue, instinctivement celui qui filme resserre le cadre, il zoome, c'est leur visage qui compte maintenant, on dirait que l'interviewer Ă©coute le visage de l'autre, et sur ce visage, ce qui apparaĂźt, c'est l'effort de comprendre, comme s'ils s'envisageaient pour la premiĂšre fois tels qu'ils sont : lis font connaissance avec la complexitĂ©. (p. 236-237)
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Daniel Pennac (Chagrin d'Ă©cole)
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cĂ©lĂšbre film de Stanley Kubrick, Orange mĂ©canique, sorti en 1971, elle a envahi la tĂ©lĂ©vision et le cinĂ©ma oĂč la violence des sons et des couleurs, la transformation de la musique en simple bruitage agressent parfois outrageusement les sens. Dans les productions amĂ©ricaines, la violence en tant que telle est mĂȘme mise en avant, exhibĂ©e, promue. Elle est le bain culturel dans lequel Ă©voluent nos enfants avec leurs consoles de jeux et autres jouets Ă©lectroniques. Mais comme, Nietzsche et quelques autres rĂ©gnants, il est interdit d'interdire, Ă  chacun de s'interroger : que faire et comment faire ? Peut-ĂȘtre remonter aux sources, aux racines du fait culturel, indissociable du fait religieux, oĂč ont Ă©tĂ© mis en Ɠuvre, par le mythe et par le rite, des mĂ©canismes d'attĂ©nuation, voire d'Ă©radication de la violence. 1 Concernant l'histoire et la pensĂ©e de ces naturalistes, on se reportera Ă  mon ouvrage La Cannelle et le Panda, Ă©d. Fayard,
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Jean-Marie Pelt (La loi de la jungle : L'agressivité chez les plantes, les animaux, les humains (Documents) (French Edition))
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You and I, angels of the fallen kind, villains of bloody horror films, partners in heinous crime. We went everywhere we wanted and did whatever we liked. They told me how this was gonna end but I end them instead.
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Et Imperatrix Noctem
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Les chansons, les livres et les films qui se "terminent bien", s'arrĂȘtent tous au "bon" moment. Ils ne racontent pas toute l'histoire. Seules les anciennes tragĂ©dies disent la vĂ©ritĂ©. Beowulf triomphe de Grendel et de sa mĂšre, mais uniquement pour pĂ©rir en combattant un dragon. Gilgamesh perd son meilleur ami. Achille aussi. Dans Hamlet, tout le monde meurt. C'est la seule vĂ©ritĂ©.
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Shaun Hamill (A Cosmology of Monsters)
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En général, vous savez, les gens, les femmes, me plaisent pour des raisons extérieurs, des raisons qui n'ont rien à voir avec elles, posées sur elles comme une robe de chambre ou un manteau qu'on peut poser sur une autre. Une femme me plait par exemple, parce-qu'elle a joué dans un film de Bresson ou bien parce-qu'un homme que j'admire est amoureux d'elle.
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Jean Eustache (La Maman et la Putain)
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En Union SoviĂ©tique, quand quelque chose ne va pas, dans un domaine d’activitĂ© quelconque, on pense d’abord structures. On l’a vu en aoĂ»t 1972, aprĂšs le sĂ©vĂšre rĂ©quisitoire du ComitĂ© Central du Parti contre la production cinĂ©matographique. Des mesures de rĂ©organisation avaient tout de suite Ă©tĂ© prises. Un nouveau patron Ă©tait nommĂ© Ă  la tĂȘte de Goskino. Deux mois plus tard, l’Union des CinĂ©astes se rĂ©unissait Ă  Moscou. Un dĂ©bat trĂšs libre s’ouvrait qui Ă©tonnait les correspondants Ă©trangers par sa franchise. On y entendait Alexandre Medvedkine (Le Bonheur) s’interroger sur la notion de « film politique ». En mĂȘme temps qu’étaient critiquĂ©es certaines mesures de rĂ©organisation, on se fĂ©licitait de la crĂ©ation d’un « studio central des scĂ©narios » susceptible d’assainir les rapports (difficiles, paraĂźt-il) entre scĂ©naristes et rĂ©alisateurs. Mais l’interrogation majeure de cette rencontre Ă©tait : « Existe-t-il un cinĂ©ma pour les masses et un cinĂ©ma pour les Ă©lites ? ». On conviendra que c’était lĂ  une question d’importance. Surtout en Union SoviĂ©tique. RĂ©pondre oui c’était reconnaĂźtre l’existence possible de plusieurs publics avec ce que cela implique de consĂ©quences sur la conception, la production, la distribution des films dans un appareil d’État qui fait volontiers du populisme une vertu.
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Gaston Haustrate (CinĂ©ma 73 : Le CrĂ©puscule des Dieux, L'HomosexualitĂ© Ă  L'Écran, Le CinĂ©ma SoviĂ©tique en Questions (N°175 - Avril 1973))
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Je distingue encore mal ce qui m’entoure, mais je sais quand mĂȘme une chose : si on devait faire un film de ma vie, en ce moment prĂ©cis, ça serait mĂȘme pas en noir et blanc, ça serait en gris.
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BenoĂźt Bouthillette (Une brĂšche ouverte dans la paroi du monde)
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A major source of conflict is that men sometimes infer sexual interest on the part of a woman when it does not exist. A series of experiments has documented this phenomenon (Abbey, 1982; Lindgren, George, & Shoda, 2007). In one study, 98 male and 102 female college students viewed a 10-minute videotape of a conversation in which a female student visits a male professor’s office to ask for more time to complete a term paper. The actors in the film were a female drama student and a professor in the theater department. Neither the student nor the professor acted flirtatious or overtly sexual, although both were instructed to behave in a friendly manner. People who witnessed the tape then rated the likely intentions of the woman using a seven-point scale. Women watching the interaction were more likely to say that she was trying to be friendly, with an average rating of 6.45, and not sexy (2.00) or seductive (1.89). Men, also perceiving friendliness (6.09), were significantly more likely than women to infer seductive (3.38) and sexual intentions (3.84). A speed-dating laboratory procedure had men rate women’s sexual interest in them a er a brief interaction and compared those ratings to women’s self-reported sexual interest in each of the men (Perilloux et al., 2012). Again, men exhibited a sexual misperception bias, perceiving women as significantly more interested in them than women actually were. Men high in self-perceived attractiveness and female-evaluated mate value are especially vulnerable to the sexual over-perception bias (Kohl & Robertson, 2014; Perilloux et al., 2012). And men who pursue a short-term mating strategy are also more prone to the sexual over-perception bias (Perilloux et al., 2012), likely because this bias facilitates more frequent attempts to initiate sexual overtures.
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David M. Buss (Evolutionary Psychology: The New Science of the Mind)
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Je fais des films pour rĂ©aliser mes rĂȘves d’adolescent, pour me faire du bien et, si possible, faire du bien aux autres.
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François Truffaut
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If you want to know why modern man has settled on a base-10 number system, just spread your hands and count the digits. All creatures develop a number system based on their basic counting equipment; for us, that means our ten fingers. The Mayans, who went around barefoot, used a base-20 (vigesimal) number system; their calendars employ twenty different digits. The ancient Babylonians, who counted on their two arms as well as their ten fingers, devised a base-12 number system that still lives today in the methods we use to tell time and buy eggs. Someday a diligent grad student doing interdisciplinary work in mathematics and the history of film may produce a dissertation demonstrating that the residents of E.T.’s planet use an octal number system; the movie shows plainly that E.T. has eight fingers. For earthbound humans, however, the handy counting system is base-10.
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T.R. Reid (The Chip: How Two Americans Invented the Microchip and Launched a Revolution)
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On pense toujours que le plus difficile dans une ascension, c'est de se hisser jusqu'au sommet, les livres ou les films ne parlent que de ça, parce que c'est le temps de la conquĂȘte et de l'exploit, la mĂ©taphore du progrĂšs humain et de la domination de la nature, alors que tous les alpinistes vous diront que c'est de loin la descente qui reprĂ©sente le plus grand danger. Climax
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Thomas B Reverdy
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The first known published text of the classic fairy tale "Beauty and the Beast" was written by Gabrielle-Suzanne Barbot de Villeneuve in 1740 and collected in her compilation La Jeune AmĂ©ricaine et les contes marins. To say that the story met with favor is an understatement. By 1756, "Beauty and the Beast" was so well known that Jeanne-Marie Leprince de Beaumont wrote an abridged edition of it that would become the popular version included in collections of fairy tales throughout the nineteenth century (although Andrew Lang went back to de Villeneuve's original for his groundbreaking anthology The Blue Fairy Book, first published in 1891 as the beginning of a twelve-book series that would revolutionize the anthologizing of fairy tales for young read ers). Fifteen years later. Jean-François Marmontel and AndrĂ© Ernest Modeste GrĂ©try adapted de Villeneuve's story as the book for the opera ZĂ©mire et Azor. the start of more than two centuries of extraliterary treatments that now include Jean Cocteau's famous 1946 film La Belle et la BĂȘte, Walt Disney's 1991 animated feature Beauty and the Beast, and countless other cinematic, televi sion, stage, and musical variations on the story's theme. More than 4,000 years after it became part of the oral storytelling tradi tion, it is easy to understand why "Beauty and the Beast" continues to be one of the most popular fairy tales of all time, and a seemingly inexhaustible source of inspiration for artists working in all mediums. Its theme of the power of unconditional love is one that never grows old.
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Various (Beauty and the Beast and Other Classic Fairy Tales)
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I really want my roots to come through in this meal," I said, very conscious of the cameras filming everything I was saying. "I want to make sure viewers and diners"----and investors, please, especially investors----"see everything that the food of my ancestors can be. That Jewish food isn't just matzah ball soup and pastrami sandwiches." So it was with that attitude I went about planning my menu. "I'm thinking my first dish is going to be a tribute to my grandmother," I said. "She was very into chopped liver. I hated it as a kid, for good reason: her chopped liver was bland and gritty." Grandma Ruth hissed in my ear, but I ignored her. "I want to make good chopped liver on good bread with something vinegary and acidic to cut through it. Maybe some kind of pickled fruit, because the judges really loved my pickled cherries in the last round." "How about kumquats?" suggested Kaitlyn. "Or gooseberries?" "I like gooseberries," said Kel. I made a note. "We'll see what they have at the store, since we'll be on a budget. With the second course, Ashkenazi cooking has so many preserved and sometimes weird fish dishes. Think gefilte fish and pickled herring. I've wanted to do my special gefilte fish this whole competition and never got a chance, so I think now's the time." "If not now, when?" Kel said reasonably. "Indeed. And I think coupling it with pickled herring and maybe some other kind of fish to make a trio will create something amazing. Maybe something fried, since the other two parts of the dish won't have any crunch. Or I could just do, like, a potato chip? I do love potatoes." I made another note. "And for the third dish, I'm thinking duck. I want to do cracklings with the duck skin and then a play on borscht, which is what the dish is really about. Beets on the plate, pickled onions, an oniony sauce, et cetera." "Ducks and beets play well together," Kel said, approval warm on their round face.
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Amanda Elliot (Sadie on a Plate)
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Isabelle n’aimait pas la jouissance, mais Esther n’aimait pas l’amour, elle ne voulait pas ĂȘtre amoureuse, elle refusait ce sentiment d’exclusivitĂ©, de dĂ©pendance, et c’est toute sa gĂ©nĂ©ration qui le refusait avec elle. J’errais parmi eux comme une sorte de monstre prĂ©historique avec mes niaiseries romantiques, mes attachements, mes chaĂźnes. Pour Esther, comme pour toutes les jeunes filles de sa gĂ©nĂ©ration, la sexualitĂ© n’était qu’un divertissement plaisant, guidĂ© par la sĂ©duction et l’érotisme, qui n’impliquait aucun engagement sentimental particulier ; sans doute l’amour n’avait-il jamais Ă©tĂ©, comme la pitiĂ© selon Nietzsche, qu’une fiction inventĂ©e par les faibles pour culpabiliser les forts, pour introduire des limites Ă  leur libertĂ© et Ă  leur fĂ©rocitĂ© naturelles. Les femmes avaient Ă©tĂ© faibles, en particulier au moment de leurs couches, elles avaient eu besoin Ă  leurs dĂ©buts de vivre sous la tutelle d’un protecteur puissant, et Ă  cet effet elles avaient inventĂ© l’amour, mais Ă  prĂ©sent elles Ă©taient devenues fortes, elles Ă©taient indĂ©pendantes et libres, et elles avaient renoncĂ© Ă  inspirer comme Ă  Ă©prouver un sentiment qui n’avait plus aucune justification concrĂšte. Le projet millĂ©naire masculin, parfaitement exprimĂ© de nos jours par les films pornographiques, consistant Ă  ĂŽter Ă  la sexualitĂ© toute connotation affective pour la ramener dans le champ du divertissement pur, avait enfin, dans cette gĂ©nĂ©ration, trouvĂ© Ă  s’accomplir. Ce que je ressentais, ces jeunes gens ne pouvaient ni le ressentir, ni mĂȘme exactement le comprendre, et s’ils l’avaient pu ils en auraient Ă©prouvĂ© une espĂšce de gĂȘne, comme devant quelque chose de ridicule et d’un peu honteux, comme devant un stigmate de temps plus anciens. Ils avaient rĂ©ussi, aprĂšs des dĂ©cennies de conditionnement et d’efforts ils avaient finalement rĂ©ussi Ă  extirper de leur cƓur un des plus vieux sentiments humains, et maintenant c’était fait, ce qui avait Ă©tĂ© dĂ©truit ne pourrait se reformer, pas davantage que les morceaux d’une tasse brisĂ©e ne pourraient se rĂ©assembler d’eux-mĂȘmes, ils avaient atteint leur objectif : Ă  aucun moment de leur vie, ils ne connaĂźtraient l’amour. Ils Ă©taient libres
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Michel Houellebecq (La possibilité d'une ßle (French Edition))
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VoilĂ . Ce soir, j'ai horreur d'ĂȘtre allĂ©e Ă  ce film soviĂ©tique inepte. Peut-ĂȘtre n'avait-il pas envie que je vienne. Et peut-ĂȘtre ne me tĂ©lĂ©phonera-t-il pas. Le seul point positif : le risque qu'il a pris en me suivant, alors que tous venaient de me voir partir. Vraiment le seul. Bien. Et moi ? Quelle conduite tenir ? Rompre – menacer de rompre – ne rien dire. Le choix est lĂ .
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Annie Ernaux (Se perdre (French Edition))
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RĂȘves sexuels : je suis Ă  Lille, devenue repaire de dĂ©linquants, casseurs, etc. Chicago, en vĂ©ritĂ©. Avec des filles trĂšs jeunes, je cours, franchis des dunes, des terrains vagues, me couchant sur le sol pour Ă©chapper aux bandes, invisibles en fait. On arrive dans une maison, sous un porche. Il y a un garçon, qui dĂ©shabille une poupĂ©e, assez grande, il s'approche de la fille qui m'accompagnait, assez insignifiante. Il la pĂ©nĂštre et jouit aussitĂŽt, comme dans un gros plan de film X. Je vois le sperme couler sur la vulve. Je suis Ă©tonnĂ©e que cette fille « sage » se soit ainsi laissĂ© surprendre (c'est le terme qui me vient alors), sans manifester de honte ou de chagrin. Qui est-elle ? Le moi ancien, celle que je n'ai pas Ă©tĂ©, que je voudrais avoir Ă©tĂ© et qui ne s'est rĂ©alisĂ©e que tardivement ?
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Annie Ernaux (Se perdre (French Edition))
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Le tournage de "La Source des femmes" a Ă©tĂ© un moment inoubliable grĂące aux gens, grĂące Ă  ce lieu majestueux, fĂ©erique, grĂące Ă  un village et Ă  ses habitants qui nous ont accueillis comme des membres de leur famille. J'avais souhaitĂ© que le village ne soit pas un dĂ©cor, qu'on ne l'envahisse pas comme un plateau de cinĂ©ma, mais qu'on le laisse vivre, saisissant sa vie tout en s'adaptant Ă  lui. Dans l'espoir aussi qu'il nous adopte. Nous nous Ă©tions imposĂ© deux conditions : qu'on respecte les traditions et la culture du lieu, qu'on fasse, nous, l'effort de s'y adapter, et qu'on propose du travail Ă  tous les habitants du village –trois cent cinquante– s'ils le dĂ©siraient. Quasiment tous les adultes, femmes comme hommes, ont participĂ© au tournage : dĂ©corations, costumes, production, mise en scĂšne, cantine
 ou ont jouĂ© dans le film. La qualitĂ© d'une Ɠuvre cinĂ©matographique dĂ©pend, je pense, de la qualitĂ© des femmes et des hommes qui y participent et des liens qui se crĂ©ent entre eux. Merci Ă  vous tous, habitants de Warialt et membres de l'Ă©quipe du tournage, marocains, belges, palestiniens, algĂ©riens, français.
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Radu Mihaileanu (La Source des femmes)
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- Monsieur Nazarian, je vais maintenant procéder à une perquisition de votre domicile. - Vous avez un mandat? - Le mandat de perquisition n'existe pas en France. Vous allez trop au cinéma voir les films de M. Hitchcock.
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Romain PuĂ©rtolas (La police des fleurs, des arbres et des forĂȘts)
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Les textes qui suivent sont en rĂ©alitĂ© des transcriptions d'une enfance considĂ©rĂ©e comme une somme d’oscillations de la mĂ©moire affective. Ce qui me reste de mon enfance n'est pas l'empreinte du goĂ»t de la madeleine, premiĂšrement parce que maman ne nous a jamais prĂ©parĂ© quelque chose de semblable et ensuite parce qu'au salon de thĂ© non plus ne se trouvait pas le gĂąteau de la littĂ©rature moderne. Je me souviens cependant de la criĂ©e de Ștefan Mihăilescu-Brăila dans les ruelles d'une bourgade de province, dans un film dont je ne me rappelle plus du titre. Il braillait comme un fou: Pistacacaovanille! À chaque fois que je me souvenais de cette « criasserie » de laquelle je pouvais Ă©ventuellement extraire quelque animal fantastique, je me retrouvais aussitĂŽt en train de donner l’assaut au chariot Ă  glaces Polar. Autrement que dans le film oĂč les personnages avaient affaire Ă  de la vraie crĂšme glacĂ©e, j'ingurgitais sans cesse les substituts ou plutĂŽt les dilapidateurs de fantasmes. [Textele care urmează sunt de fapt transcrieri ale unei copilării considerată ca o sumă de oscilații ale memoriei afective. Din copilărie nu mi-a rămas Ăźntipărit gustul madlenei, Ăźn primul rĂąnd pentru că mama nu ne-a pregătit vreodată așa ceva, și apoi pentru că nici la cofetărie nu puteam găsi prăjitura literaturii moderne. Îmi amintesc Ăźnsă strigătul lui Ștefan Mihăilescu-Brăila pe străduțele unui orășel de provincie, Ăźntr-un film al cărui nume nu-l mai știu. Zbiera ca un apucat: Fiiiiiisticacaovanil! De fiecare dată cĂąnd Ăźmi aminteam „țipuitura”, din care eventual puteam extrage silueta sonoră a vreunui animal fantastic, mă trezeam deja pornit spre toneta cu Ăźnghețată Polar. Altfel decĂąt Ăźn filmul cu personaje ce aveau de-a face cu Ăźnghețată adevărată, eu Ăźngurgitam necontenit Ăźnlocuitorii degrabă risipitori de fantasme.] (p. 41, „Fiiiiisticacaovanil!”)
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Cosmin Manolache (Cartea cu EURI)
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« Playtime » ne ressemble Ă  rien de ce qui existe dĂ©jĂ  au cinĂ©ma. Aucun film n'est cadrĂ© ou mixĂ© comme celui-lĂ . C'est un film qui vient d'une autre planĂšte oĂč l'on tourne les films diffĂ©remment. « Playtime », c'est peut-ĂȘtre l'Europe de 1968 filmĂ©e par le premier cinĂ©aste martien, « leur » Louis LumiĂšre ? Alors, il voit ce que l'on ne voit plus, et il entend ce qu'on n'entend plus et il filme autrement que nous.
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François Ede (Playtime)
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Il est rare qu'un film puisse devenir aussi important pour celui qui le regarde que pour celui qui l'a fait, et c'est pour moins souffrir de ce décalage que certains artistes adoptent une attitude désinvolte ou se réfugient d'un travail dans un autre, pour ne pas se trouver synchrone avec le public, pour s'absorber dans le produit Y pendant que les « juges » décortiquent le produit X.
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François Ede (Playtime)
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Travaux en vert («opĂ©rations en vert» ou «façons en vert»)–opposĂ©s aux «travaux d’hiver» – sont, disent les dictionnaires, «l'ensemble des opĂ©rations culturales (rognage, l’ébourgeonnage, Ă©claircissages, la vendange en vert, le pincement, l’écimage, le rognage, l'entre-cƓur, l’effeuillage etc.) que les vignerons pratiquent sur la vigne au cours de la pĂ©riode vĂ©gĂ©tative» et «ils ont le plus souvent pour but de favoriser le mĂ»rissement des grappes». Travaux en vert c’est, donc, une mĂ©taphore qui renvoie Ă  des choses trĂšs prĂ©cises. Comme pour la vigne et pour le bon vin sont nĂ©cessaires toutes sortes de «travaux», parfois, quand la culture devient «sauvage» (par l'abandon aussi) des «opĂ©rations», des «travaux» de toutes sortes sont, de mĂȘme nĂ©cessaires. C'est la conclusion du personnage du livre, prof Ă  la FacultĂ© de Lettres (comme moi), qui doit parler de la poĂ©sie devant un «public» qui a perdu complĂštement, par ignorance aussi, le goĂ»t de la poĂ©sie, la vraie. La prof essaie de faire ses «travaux» et son «plaidoyer pour la poĂ©sie» d’une façon «alternative», en mĂ©langeant des citations des grands Ă©crivains et des allusions Ă  la culture underground ou Ă  la culture pop, des personnages de bandes dessinĂ©es et de Muppet’s Show, des films, des groupes de musiques etc. etc. J'ai fait, en 324 pages, une sorte d'histoire de la poĂ©sie, avec la participation des poĂštes de partout, de tous les temps. J'ai convoquĂ© aussi «les hypocrites lecteurs» (semblables et frĂšres!). J'espĂšre que les fragments du livre roumain traduit en français peuvent donner une idĂ©e du projet de ce... Bildungspoem. (p. 9-10)
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Simona Popescu (Lucrări ßn verde sau Pledoaria mea pentru poezie)
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Dans « Le Silence des autres », film documentaire d'Almuneda Carracedo et Robert Bahar, une victime franquiste confie que, sous la torture, elle rĂ©ussit Ă  rĂ©sister aux coups qui lui Ă©taient portĂ©s parce qu'elle Ă©tait en colĂšre et elle Ă©tait en colĂšre parce qu'elle Ă©tait Ă  un ĂȘtre humain. (l'une des deux Ă©pigraphes)
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Linda LĂȘ (Toutes les colĂšres du monde)
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 Ils avaient Ă©tĂ© emmenĂ©s vers l’inconnu, aprĂšs avoir vu ce film, un samedi soir qui avait Ă©tĂ© une trĂȘve pour eux. On oubliait, le temps d’une sĂ©ance, la guerre et les menaces du dehors. Dans l’obscuritĂ© d’une salle de cinĂ©ma, on Ă©tait serrĂ©s les uns contre les autres, Ă  suivre le flot des images de l’écran, et plus rien ne pouvait arriver. Et tous ces regards, par une sorte de processus chimique, avaient modifiĂ© la substance mĂȘme de la pellicule, la lumiĂšre, la voix des comĂ©diens. 
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Patrick Modiano (Dora Bruder)
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En rangeant le film super-huit, je sais que le moment est venu de trier mes souvenirs pour écrire ton histoire. Une histoire dont je serais la monteuse. La menteuse. Celle qui comble les vides, synchronise gestes et paroles. Celle qui rejoue le passé. Je connais la langue des absents. C'est toi qui me l'as apprise.
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Constance Joly (Over the Rainbow)
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L'Américain Adam Hochschild, sans aucune connaissance solide de l'Afrique, a propagé le livre d'horreur Le fantÎme du roi Léopold, 1998, à partir du carnet de voyage en anglais de Stanley, et Ben Affleck pousse encore plus loin le mensonge, basé sur les affabulations de Hochschild, dans un film qui sortira bientÎt.
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Marcel Yabili (Le roi génial et bùtisseur de Lumumba: un exercice de critique historique sur le plus grand fake news)
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Ces vieux immeubles en briques d'avant-guerre. Ils bossaient comme des dingues, pas encore trente ans, et se trouvaient le soit, complĂštement claquĂ©s mais contents. À ses yeux, Philippe n'avait pas son pareil et quand ils allaient dans une soirĂ©e, un bar, elle voyait les regards sur eux et s'en dĂ©lectait jusqu'Ă  la bĂȘtise. Ils avaient tout, la jeunesse, du fric, bon goĂ»t, une pile d'Inrocks dans les toilettes et une super machine Ă  expresso. Ils s'habillaient dans les petites boutiques du Marais et elle portait ce parfum pour homme Bensimon qu'il adorait. Le dimanche matin, ils descendaient Ă  pied jusqu'Ă  Jourdain et prenaient une baguette tradi puis du fromage, des fruits et des lĂ©gumes bios, du saucisson et un bouquet de fleurs au marchĂ©. Leur cabas en tissu Ă©cossais, Philippe et ses Vans, elle en ballerines, c'Ă©tait toujours le printemps, dans sa mĂ©moire en tout cas. Avant de regagner leur appart, ils s'installaient Ă  une terrasse pour regarder les passants. Tous deux aimaient ce quartier restĂ© populaire, c'est ce qu'ils disaient Ă  leurs potes, tard le soir, quand ils se saoulaient au ChĂ©ri ou au Zorba, des cafĂ©s de Belleville qui ne dĂ©semplissaient pas et attiraient toute une faune de jeunes gens marginalement marginaux et principalement adĂ©quats. Ensemble, ils faisaient des gueuletons sur-arrosĂ©s au PrĂ©sident, brunchaient, se forçaient Ă  aller voir les derniĂšres expos, les films au sujet desquels il fallait avoir un avis, assistaient Ă  des concerts Ă  la Cigale, au Divan du Monde, Ă  la Boule Noire et Ă©coutaient des groupes de punk Ă  la Miroiterie. Pour dissiper le stress du boulot, rien ne valait ces loisirs-vitrines, des trucs dont on pouvait parler avec ses proches et les collĂšgues, le dernier petit resto branchĂ©, les meilleurs bagels de la ville.
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Nicolas Mathieu (Connemara)
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Indeed, it seemed the welcome message was unmistakable: You’re different. We must crush the difference out of you. There’s a tenacious myth that America glorifies individualism, but trust me, if you are a true individual, you will be persecuted. Schools force-feed you the propaganda version of the world and of history. The bullshit version. So that by the time you graduate you’re chanting along with everyone else: “America, hell yes, white men are number one!” Why? Why do you say America is number one? Because if you actually look at the statistics, around the world America is not in fact number one at anything anymore, except maybe obesity, firearm deaths, the death penalty, and incarceration rates. Oh, and of course, military might and our other big export: American film and television. This is when reactionaries start yelling about how other countries are worse, so why don’t I go live there, et cetera, et cetera. My view is why not just be better? Why should we continue to feel superior just because other places are worse? That sounds like bad logic to me. We can just be better by thinking differently.
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Rose McGowan (Brave)
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Many of film’s future Golden Age directors—Maurice Tourneur, Cecil B. De Mille, Michael Curtiz, F. W. Murnau, Kenji Mizoguchi, and Ernst Lubitsch—got their start grinding out horror films. In fact, among the eight films Tourneur made in 1913, his first year as a director, one was Le systeme du docteur Goudron et du professeur Plume (Dr. Goudron’s System), a horror short based on Poe’s story “The System of Doctor Tarr and Professor Fether,” the original “lunatics take over the asylum” tale. (Tourneur’s director son, Jacques, would have a major impact on the horror film thirty years later.) The popular German serial Homunculus (1916), directed by Otto Rippert and written by Robert Reinert, centered on the story of the world’s first test-tube baby, who grows up to find he is immensely powerful but soulless, and
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Brad Weismann (Lost in the Dark: A World History of Horror Film)
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Ces mots sont nuls, "je t'aime", c'est nul. Tout le monde le dit, ça n'appartient mĂȘme pas Ă  celui qui le dit, ça appartient aux films romantiques, aux sĂ©ries de lycĂ©ens, aux chansons d'amour, ça appartient Ă  Cabrel "Je t'aime". Trop de sens a Ă©tĂ© injectĂ© lĂ -dedans, trop d'histoires qui commencent ou se terminent par ce petit bout de phrase, et je suis sensĂ© le dire moi aussi?
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Panayotis Pascot
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2 accros de film commencent une discussion autour d’un film culte. - A ton avis, c’est quoi le retour de Jedi ? - C’est entre mercredaille et vendredaille
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Nathan Pretzel (Blagues de Papa que vous devriez absolument connaĂźtre: Livre de blagues de papa - Blagues droles pour toute la famille - Parfait pour un cadeau ou pour ... Blagues de Nathan t. 1) (French Edition))
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Je suis donc descendu à la cave pour mieux le haïr. Je pensais: ce ne sera pas difficile. Il y a une technique éprouvée dont toutes les armées du monde, tous les gouvernements de l'histoire se sont servis pour provoquer la haine. Cette technique, la voici: à coup de propagande, de discours, de films, on crée une image de l'ennemi, dans lequel on voit une incarnation du mal, le symbole de toute souffrance humaine, la cause et l'origine de toute injustice, de toute cruauté, depuis le premier jour de la création de l'univers. Elle est infaillible, cette technique, me répétai-je. Je m'en servirai contre ma victime.
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Elie Wiesel (Dawn)
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En France, trois mots en "iste", ça suffit pour qu'on donne ton nom Ă  un lycĂ©e, une rue, une bibliothĂšque ou une station de mĂ©tro. Je me suis dit que c'Ă©tait peut-ĂȘtre bien de me renseigner un peu, non sait jamais des fois qu'un galĂ©rien vienne me demander: "HĂ©! Toi lĂ ! C'est qui Louis Blanc?" LĂ , cet enfoirĂ©, je le regarderais droit dans les yeux et je lui dirais Ă  cette racaille de bac Ă  sable qui croit m'impressionner: "Journaliste, socialiste, rĂ©formiste..." Et avec l'accent amĂ©ricain en plus, comme dans les films en VO qu'on allait voir en classe d'anglais.
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FaĂŻza GuĂšne (Kiffe Kiffe Tomorrow)
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I WANDER THE film criticism district, formulating theories, grinding axes; it keeps me sane in these insane times to return to my roots, to praise those films and filmmakers worthy of an audience’s attention, to destroy those filmmakers who loose self-satisfied garbage onto the world. Consider Stranger Than Fiction, I say to my imagined lecture hall full of cinephiles: a wonderfully quirky film starring William Ferrell and the always adorkable Zooey Deschanel. The work done here by director Marc Forster (who directed the unfortunately misguided, misogynistic, and racistic Monster’s Ball) and screenwriter Zachary H. Elms is stellar in that all the metacinematic techniques work, its construction analogous to that of a fine Swiss watch (no accident that a wristwatch figures so prominently into the story!). Compare this to any mess written by Charlie Kaufman. Stranger Than Fiction is the film Kaufman would’ve written if he were able to plan and structure his work, rather than making it up as he goes along, throwing in half-baked concepts willy-nilly, using no criterion other than a hippy-dippy “that’d be cool, man.” Such a criterion might work if the person making that assessment had even a shred of humanism within his soul. Kaufman does not, and so he puts his characters through hellscapes with no hope of them achieving understanding or redemption. Will Ferrell learns to live fully in the course of Stranger Than Fiction. Dame Emily Thomson, who plays his “author,” learns her own lessons about compassion and the value and function of art. Had Kaufman written this film, it would have been a laundry list of “clever” ideas culminating in some unearned emotional brutality and a chain reaction of recursional activity wherein it is revealed that the author has an author who has an author who has an author who has an author, et chetera, thus leaving the audience depleted, depressed, and, most egregiously, cheated. What Kaufman does not understand is that such “high concepts” are not an end in themselves but an opportunity to explore actual mundane human issues. Kaufman is a monster, plain and simple, but a monster unaware of his staggering ineptitude (Dunning and Kruger could write a book about him!). Kaufman is Godzilla with dentures, Halloween’s Mike Myers with a rubber knife, Pennywise the Clown with contact dermatitis from living in a sewer. He is a pathetic—
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Charlie Kaufman (Antkind)
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Japan is pretty good for disaster footage,” Alfonse said. “India remains largely untapped. They have tremendous potential with their famines, monsoons, religious strife, train wrecks, boat sinkings, et cetera. But their disasters tend to go unrecorded. Three lines in the newspaper. No film footage, no satellite hookup. This is why California is so important. We not only enjoy seeing them punished for their relaxed life-style and progressive social ideas but we know we’re not missing anything. The cameras are right there. They’re standing by. Nothing terrible escapes their scrutiny.” “You’re saying it’s more or less universal, to be fascinated by TV disasters.” “For most people there are only two places in the world. Where they live and their TV set. If a thing happens on television, we have every right to find it fascinating, whatever it is.” “I don’t know whether to feel good or bad about learning that my experience is widely shared.” “Feel bad,” he said.
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Don DeLillo (White Noise)
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FILM Voir] Ant-Man et la GuĂȘpe : Quantumania [FR] Streaming VF (2023) GRATUIT en Francais?
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streaming VF Gratuit
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Je récapitule. Entrez dans une salle de ciné : si pour aller de A à B, les protagonistes mettent plus de temps que vous ne le souhaiteriez, alors c'est un film porno.
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Umberto Eco (Pastiches et Postiches)
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Had I fallen prey, in middle age, to a kind of andropause? It wouldn’t have surprised me. To find out for sure I decided to spend my evenings on YouPorn, which over the years had grown into a sort of porn encyclopedia. The results were immediate and extremely reassuring. YouPorn catered to the fantasies of normal men all over the world, and within minutes it became clear that I was an utterly normal man. This was not something I took for granted. After all, I’d devoted years of my life to the study of a man who was often considered a kind of Decadent, whose sexuality was therefore not entirely clear. At any rate, the experiment put my mind at rest. Some of the videos were superb (shot by a crew from Los Angeles, complete with a lighting designer, cameramen and cinematographer), some were wretched but ‘vintage’ (German amateurs), and all were based on the same few crowd-pleasing scenarios. In one of the most common, some man (young? old? both versions existed) had been foolish enough to let his penis curl up for a nap in his pants or boxers. Two young women, of varying race, would alert him to the oversight and, this accomplished, would stop at nothing until they liberated his organ from its temporary abode. They’d coax it out with the sluttiest kind of badinage, all in a spirit of friendship and feminine complicity. The penis would pass from one mouth to the other, tongues crossing paths like restless flocks of swallows in the sombre skies above the Seine-et-Marne when they prepare to leave Europe for their winter migration. The man, destroyed at the moment of his assumption, would utter a few weak words: appallingly weak in the French films (‘Oh putain!’ ‘Oh putain je jouis!’: more or less what you’d expect from a nation of regicides), more beautiful and intense from those true believers the Americans (‘Oh my God!’ ‘Oh Jesus Christ!’), like an injunction not to neglect God’s gifts (blow jobs, roast chicken). At any rate I got a hard-on, too, sitting in front of my twenty-seven-inch iMac, and all was well. Once I was made a professor, my reduced course load meant I could get all my teaching done on Wednesdays.
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Michel Houellebecq (Submission)
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[...] à force de voir tant de films, tant de gens s'aimer, tant de départs, tant d'enlacements, tant d'embrassements définitifs, tant de solutions, tant et tant, tant de prédestinations, tant de délaissements cruels, certes, mais inévitables, fatals, déjà ce que Suzanne aurait voulu c'était quitter la mÚre.
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Marguerite Duras (The Sea Wall (English and French Edition))
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There is a book to be written, for instance, on small errors in subtitles. In the Fred Astaire musical Royal Wedding, for instance, the English girl he falls for, played by Sarah Churchill (daughter of Sir Winston), is engaged to an American, whom we never see but who’s called Hal—like Falstaff’s prince, like a good high Englishman. That English H, though, was completely inaudible to the French translator who did the subtitles, and so throughout the film the absent lover is referred to in the subtitles as Al—Al like a stagehand, Al like my grandfather. If you have the habit of print addiction, so that you are listening and reading at the same time, this guy Al keeps forcing his way into the movie. “But what shall I say to Hal—that I have never loved him?” Patricia says to Fred. Down below it says, “Et Al—qu’est-ce que je vais lui dire?
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Adam Gopnik (Paris to the Moon)
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Dixitque Deus: fiat lux. Et facta est lux. Translated by himself into his personal Bombay “Wulgate”: And God said, Cheap Italian motor car, beauty soap of the film star. And there was Lux. Please, Daddy, why did God want a small Fiat and a bar of soap, and also please, why did he get the soap only? Why couldn’t he make the car? And why not a better car, Daddy? He could’ve asked for a Jesus Chrysler, no?
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Salman Rushdie (Two Years Eight Months and Twenty-Eight Nights)
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(We may owe Superman and E.T. to Jewish film directors, but there’s no doubting that it’s the Christian story we’re being told.)
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Derren Brown (Happy: Why More or Less Everything is Absolutely Fine)
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Jeg lagde mig pÄ sofaen og fÞlte en bÞlge af melankoli strÞmme over mig, drukne mig og fÞre mig ud til havs for aldrig at blive set igen. Jeg havde ikke lyst til at blive set igen, jeg havde ikke lyst til at se venner eller familie, jeg havde ikke lyst til mad, jeg havde ikke lyst til sex, jeg havde ikke lyst til at opnÄ noget, jeg havde ikke lyst til at lÊse, se film, tage et bad. Jeg havde ganske enkelt ikke lyst til at vÊre til.
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Jamal Bendahman (Ash-Shaheed [Vidnet])
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If any city was a study in noir et blanc—be it black-and-white photography, film, or literature—Paris was it. The French versions of all three techniques were born during the Age of Romanticism. So was the concept of the daredevil avenger-antihero of the noir crime novel genre, the so-called polar, a Parisian specialty I learned to love.
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David Downie (A Passion for Paris: Romanticism and Romance in the City of Light)
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I’ve more or less finished with the world as narration – the world of novels and films, the world of music as well. I’m now only interested in the world as juxtaposition – that of poetry and painting.
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Michel Houellebecq (La carte et le territoire)
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L'imagerie fonctionnelle (IRM) montre que regarder un film avec des visages heureux, effrayĂ©s, maussades active chez le spectateur les mĂȘmes aires cĂ©rĂ©brales, Ă  un moindre degrĂ©, que lorsqu'on Ă©prouve rĂ©ellement ces sentiments. Nous comprenons alors la force, la profondeur Ă©motionnelle qu'engendrent les images, les photos et les films. Leur impact sur nous est considĂ©rable, notre cerveau, donc nous-mĂȘmes, « vivons » rĂ©ellement ce qui est reprĂ©sentĂ©. Lorsque nous regardons un film, nous ressentons les sentiments des personnages, nous vivons avec eux. En observant une photo, une image violente, nous vivons cette violence. Quand la beautĂ©, la compassion, la tristesse sont reprĂ©sentĂ©es, les sentiments corrĂ©lĂ©s Ă  ce que nous voyons nous envahissent intĂ©rieurement. (p. 209)
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Catherine Gueguen (Pour une enfance heureuse (RĂ©ponses) (French Edition))
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La rĂ©volution satisfait en mĂȘme temps ce besoin de l’aventure comme Ă©tant la chose la plus opposĂ©e Ă  la nĂ©cessitĂ©, qui est encore une rĂ©action contre le mĂȘme malheur. Le goĂ»t des romans et des films policiers, la tendance Ă  la criminalitĂ© qui apparaĂźt chez les adolescents correspond aussi Ă  ce besoin.
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Simone Weil (Conditions premiĂšres d'un travail non servile)
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En ce jour oĂč, pendant qu'ils regardaient un vieux film, Lemar lui a demandĂ© s'il Ă©tait dĂ©jĂ  nĂ© quand le monde Ă©tait en noir et blanc.
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Khaled Hosseini
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But it was Genesis that got him, the Vulgate that was his namesake Saint Jerome’s work. Genesis, especially chapter one, verse three. Dixitque Deus: fiat lux. Et facta est lux. Translated by himself into his personal Bombay “Wulgate”: And God said, Cheap Italian motor car, beauty soap of the film star. And there was Lux. Please, Daddy, why did God want a small Fiat and a bar of soap, and also please, why did he get the soap only? Why couldn’t he make the car?
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Salman Rushdie (Two Years Eight Months and Twenty-Eight Nights)
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Fagfolk kaller dette «voldtektsmyter». Vi har mange tanker og forestillinger om voldtekt. Vi har sett dem pÄ film, lest om det i avisene. Vi tror vi vet hva voldtekt er. De fleste ser for seg en ukjent mann of et plutselig overfall. De tenker at voldtektsmannen er skummel, brutal og ukjent. Men det stemmer som regel ikke. De aller fleste voldtekter i Norge begÄs av en offeret kjenner, kanskje til og med like.
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Monica FlatabÞ (En sÄnn jente)
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Mais je le sais bien, bougre d’emmerdeur ! C’est bien le problĂšme. Regardez, je me tue Ă  la tĂąche pour votre carriĂšre, je vous prĂ©pare le film du siĂšcle et vous foutez tout en l’air. Vous savez, Goldman, vous allez finir par me tuer avec votre perpĂ©tuelle folie de tout saccager. Et que ferez-vous quand je serai mort, hein ? Vous viendrez pleurnicher sur ma tombe parce qu’il n’y aura plus personne pour vous aider.
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Joël Dicker (Le Livre des Baltimore (French Edition))
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Le dĂ©sastre commence au stade du faire-part de naissance : ce n'est plus Évelyne et Jacques qui font part de la venue au monde d'Antoine, mais Antoine qui fait savoir qu'il est arrivĂ© chez Évelyne et Jacques. Le parent Ă©merveillĂ© fait circuler sur Internet des photos de famille miĂšvres, montre Ă  qui veut (et qui ne veut pas) des films vidĂ©o de son enfant prenant le bain ou dĂ©ballant des cadeaux de NoĂ«l. Il circule avec un badge « bĂ©bĂ© Ă  bord » sur la lunette arriĂšre de son auto : une sorte d'image pieuse des temps modernes, aussi utile qu'un gri-gri magique pour conjurer le mauvais sort. Il prend au mot toute personne qui lui demande poliment « Comment va le petit ? », comme on dirait « bonjour », sans attendre forcĂ©ment de rĂ©ponse. Car le parent gaga se sent obligĂ© de tenir la terre entiĂšre au courant des progrĂšs fulgurants de sa progĂ©niture (« Oscar va sur le pot », « Alice fait ses nuits », « NoĂ© a dessinĂ© un bonhomme de neige incroyablement ressemblant », « Hier, Ulysse a dit Papa caca », « Malo passe en CM2 »).
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Corinne Maier (No Kid: Quarante raisons de ne pas avoir d'enfant)
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TerrifiĂ©e, je tombai en chute libre en agitant les bras, un cri coincĂ© dans ma gorge. Je fermai les yeux et attendis l’impact qui me briserait les os. Ma derniĂšre pensĂ©e fut pour le film 300 et la phrase « Nous sommes des Spartiates ! ». Je me sentis complĂštement ridicule. SĂ©rieux, j’allais mourir, ça ne pouvait pas ĂȘtre ma derniĂšre pensĂ©e ! Je devais bien avoir quelque chose de plus profond Ă  inventer.
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Karina Espinosa (Cursed (Joey Santana #1))
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J’aimerais pouvoir prendre cette Élise de cĂŽtĂ© et lui expliquer qu’on s’est fait mentir depuis le dĂ©but, avec tous les romans et les contes de fĂ©es et les sĂ©ries tĂ©lĂ© et les films romantiques. Que rĂ©ussir Ă  passer toute sa vie avec quelqu’un, c’est loin d’ĂȘtre aussi simple qu’il y paraĂźt. Parce que l’amour, ça ne suffit pas toujours.
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Marie-Christine Chartier (En plein coeur de Saturne)
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fallait se soumettre Ă  cet indispensable carnaval, seul remĂšde contre la fatalitĂ© de l’amour et le pouvoir dissolvant de la routine que subissent tous les amoureux lorsque, aprĂšs avoir Ă©tĂ© deux amants distincts, ils ne deviennent plus qu’un couple ensemble. C’est le dĂ©but de la grande installation, le grand oubli de soi et de l’autre, la fin du grand mensonge qui leur avait permis, jusqu’alors, d’ĂȘtre parfaits, beaux, impeccables et sentant toujours bon, et qui soudain autorise tous les laisser-aller : vĂȘtements confortables, pantalons Ă©lastiques, bedaine qui pousse, poils disgracieux, mauvaise haleine. « ChĂ©ri, tu peux m’apporter du papier-toilette, s’il te plaĂźt ? » Le plateau-repas devant le film du soir. S’endormir comme deux sacs sur le canapĂ©, la tĂ©lĂ©vision Ă  plein tube, avec bouche ouverte, ronflements et tout le tralala. Jamais ! s’était promis Lev. Pas avec Anastasia ! PlutĂŽt mourir.
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Joël Dicker (L'Enigme de la chambre 622 (French Edition))
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Des fois quand je me balade dans la rue j'aimerais que mes ongles soient longs et durs pour faire des rayures dans le bĂ©ton ou des rainures sur le trottoir ou rayer les vitres ou sinon en me concentrant bien fort pour que toutes les fenĂȘtres se brisent et que les bris de verre pleuvent sur la rue ou alors que la fumĂ©e des cigarettes rentre dans les cigarettes comme un film qui jouerait Ă  l'envers ou bien pour que les rues s'ouvrent comme lors d'un tremblement de terre et forment de vastes crevasses bĂ©antes Ă  la surface de l'asphalte. Des fois je me dis qu'en fixant bien le ciel des yeux je vais rĂ©ussir Ă  provoquer un orage, pour que soudain des nuages noirs apparaissent et envoient de la pluie et des Ă©clairs sur les toitures.
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David Wojnarowicz (The Waterfront Journals)