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Le seul monde qui mĂ©rite d'ĂȘtre conquis est celui que dĂ©limite les frontiĂšres de notre corps et celles de notre esprit. L'autre monde, celui qui s'Ă©tend autour de nous, n'a pas besoin de maĂźtre.
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Pierre Bottero (Ellana, l'Envol (Le Pacte des MarchOmbres, #2))
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Nous avons plus de paresse dans l'esprit que dans le corps.
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François de La Rochefoucauld (Maxims)
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Le Chat
Viens, mon beau chat, sur mon coeur amoureux;
Retiens les griffes de ta patte,
Et laisse-moi plonger dans tes beaux yeux,
MĂȘlĂ©s de mĂ©tal et d'agate.
Lorsque mes doigts caressent Ă loisir
Ta tĂȘte et ton dos Ă©lastique,
Et que ma main s'enivre du plaisir
De palper ton corps Ă©lectrique,
Je vois ma femme en esprit. Son regard,
Comme le tien, aimable bĂȘte,
Profond et froid, coupe et fend comme un dard,
Et, des pieds jusques Ă la tĂȘte,
Un air subtil, un dangereux parfum,
Nagent autour de son corps brun.
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Charles Baudelaire (Les Fleurs du Mal)
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La destruction du lien cohésif inconscient entre l'esprit et la chair entraßne l'effet mortifÚre du corps.
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Françoise Dolto (Evangile Au Risque de La Psychanalyse(l') T2 (French Edition))
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Le seul monde qui mĂ©rite d'ĂȘtre conquis est celui que dĂ©limitent les frontiĂšres de notre corps et celles de notre esprit. L'autre monde, celui qui s'Ă©tend autour de nous, n'a pas besoin de maĂźtre.
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Pierre Bottero (Ellana (Le Pacte des MarchOmbres, #1))
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Un bon livre se retrouve toujours entre les mains d'un lecteur libre. Sinon il n'y reste pas longtemps, le mauvais lecteur cherche Ă se dĂ©barrasser de tout ce qui ne ressemble pas Ă ce qu'il a dĂ©jĂ lu. Lire n'est pas nĂ©cessaire pour le corps (cela peut mĂȘme se rĂ©vĂ©ler nocif), seul l'oxygĂšne l'est. Mais un bon livre oxygĂšne l'esprit.
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Dany LaferriĂšre (L'art presque perdu de ne rien faire)
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five chief beatitudes of the pukka sahib, namely: Keeping up our prestige, The firm hand (without the velvet glove), We white men must hang together, Give them an inch and theyâll take an ell, and Esprit de corps.
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George Orwell (Burmese Days)
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Les rĂ©serves intellectuelles ne se contentent pas dâĂȘtre entretenues et comme gĂ©rĂ©es par des hommes compĂ©tents, mais exigent la prĂ©sence, lâaction de prĂ©sence de crĂ©ateurs, de gens capables de les accroĂźtre, de les crĂ©er ou mĂȘme de les bouleverser. Sans quoi elles sâĂ©tiolent.
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Paul Valéry (Cours de poétique (Tome 1) - Le corps et l'esprit (1937-1940) (French Edition))
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Cependant mon pÚre fut atteint d'une maladie qui le conduisit en peu de jours au tombeau. II expira dans mes bras. J'appris à connaßtre la mort sur les lÚvres de celui qui m'avait donné la vie. Cette impression fut grande; elle dure encore. C'est la premiÚre fois que l'immortalité de l'ùme s'est présentée clairement à mes yeux. Je ne pus croire que ce corps inanimé était en moi l'auteur de la pensée: je sentis qu'elle me devait venir d'une autre source; et dans une sainte douleur qui approchait de la joie, j'espérai me rejoindre un jour à l'esprit de mon pÚre.
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François-René de Chateaubriand
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« Que c'est tandis qu'elle se vit que la vie est immortelle, tandis qu'elle est en vie. Que l'immortalitĂ© ce n'est pas une question de plus ou moins de temps, que ce n'est pas une question d'immortalitĂ©, que c'est une question d'autre chose qui reste ignorĂ©. Que c'est aussi faux de dire qu'elle est sans commencement ni fin que de dire qu'elle commence et qu'elle finit avec la vie de l'esprit du moment que c'est de l'esprit qu'elle participe et de la poursuite du vent. Regardez les sables morts des dĂ©serts, le corps mort des enfants l'immortalitĂ© ne passe pas par lĂ , elle s'arrĂȘte et contourne. »
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Marguerite Duras (The Lover)
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- « Ces rĂšgles sont un rapport constamment Ă©tabli. Entre un corps mĂ» et un autre corps mĂ», câest suivant les rapports de la masse et de la vitesse que tous les mouvements sont reçus, augmentĂ©s, diminuĂ©s, perdus ; chaque diversitĂ© est uniformitĂ©, chaque changement est constance. » Montesquieu, De lâEsprit des Lois, 1748, Ch. 1,
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Montesquieu
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L'histoire des thĂ©ologies nous montre que les chefs religieux ont toujours affirmĂ© qu'au moyen de rituels, que par des rĂ©pĂ©titions de priĂšres ou de mantras, que par l'imitation de certains comportements, par le refoulement des dĂ©sirs, par des disciplines mentales et la sublimation des passions, que par un frein, imposĂ© aux appĂ©tits, sexuels et autres, on parvient aprĂšs s'ĂȘtre suffisamment torturĂ© l'esprit et le corps, Ă trouver un quelque-chose qui transcende cette petite vie.
Voilà ce que des millions de personnes soi-disant religieuses ont fait au cours des ùges ; soit en s'isolant, en s'en allant dans un désert, sur une montagne ou dans une caverne ; soit en errant de village en village avec un bol de mendiant ; ou bien en se réunissant en groupes, dans des monastÚres, en vue de contraindre leur esprit à se conformer à des modÚles établis.
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J. Krishnamurti (Freedom from the Known)
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Le jugement du corps vaut bien celui de l'esprit et le corps recule devant l'anéantissement. Nous prenons l'habitude de vivre avant d'acquérir celle de penser.
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Albert Camus (The Myth of Sisyphus)
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Le but Ă©minent de celui qui produit est de produire en soi-mĂȘme celui qui fait l'Ćuvre.
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Paul Valéry (Cours de poétique (Tome 1) - Le corps et l'esprit (1937-1940) (French Edition))
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La conscience n'est pas toujours nĂ©cessaire dans les actes les plus difficiles; elle est mĂȘme parfois un obstacle.
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Paul Valéry (Cours de poétique (Tome 1) - Le corps et l'esprit (1937-1940) (French Edition))
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La vieillesse est une erreur, un malentendu entre le corps et l'esprit, entre le corps et le temps.
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Tahar Ben Jelloun (Jour de silence Ă Tanger)
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Only thus were we prepared for what awaited us. We did not break down, but adapted ourselves; our twenty years, which made many another thing so grievous, helped us in this. But by far the most important result was that it awakened in us a strong, practical sense of esprit de corps, which in the field developed into the finest thing that arose out of the warâcomradeship.
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Erich Maria Remarque (All Quiet on the Western Front)
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In general, however, there is agreement that groups differ from one another in the amount of âgroupnessâ present. Those with a greater sense of solidarity, or âwe-ness,â value the group more highly and will defend it against internal and external threats. Such groups have a higher rate of attendance, participation, and mutual support and will defend the group standards much more than groups with less esprit de corps.
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Irvin D. Yalom (The Theory and Practice of Group Psychotherapy)
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Je ne connais rien de plus vivant que l'envie, on dira ce qu'on voudra, mais il n'y a rien de plus vivant que quand on a le dĂ©sir qui frĂ©tille, que quand on dĂ©sire Ă trĂ©pigner sur place, que quand on n'en peut plus de se palper les corps, ou mĂȘme que quand on n'en peut juste plus d'ĂȘtre avec quelqu'un, qu'on attendait ça depuis longtemps, et que ce moment-lĂ , rien au monde ne pourra l'abĂźmer. Alors les sentiments, le feeling, d'accord, m'enfin, c'est quand mĂȘme en dessous, les trucs en commun, les esprits qui se rencontrent, les signaux lumineux, tout ça, oui, ça compte, d'accord, je ne dis pas, mais s'il n'y a pas l'envie au-dessus de ça, c'est mou, c'est fade.
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David Thomas (La Patience des buffles sous la pluie)
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Ibn KhaldĆ«n is frequently called the worldâs first sociologist. To use a phrase often applied to 19th-century European thinkers, he tried to uncover the âmotor of historyâ. Hegel famously found this motor in the dialectical movement of ideas; Marx found it in the internal contradictions of the economic order. Ibn KhaldĆ«n found it in the dynamics of al âaÈabiyyah, a term usually translated as âgroup-feeling,â âesprit de corps,â or âspirit of kinship.
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James V. Spickard (Alternative Sociologies of Religion: Through Non-Western Eyes)
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Il est difficile de définir l'amour. Ce qu'on en peut dire est que dans l'ùme c'est une passion de régner, dans les esprits c'est une sympathie, et dans le corps ce n'est qu'une envie cachée et délicate de posséder ce que l'on aime aprÚs beaucoup de mystÚres.
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François de La Rochefoucauld (Réflexions ou sentences et maximes morales (French Edition))
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Dans son commerce avec l'homme, le Destin n'arrĂȘte jamais ses comptes.
Il y a des moments, nous disent les psychologues, oĂč l'amour du pĂ©chĂ©, de ce que le monde apelle le pĂ©chĂ©, s'empare de l'ĂȘtre Ă tel point que chaque fibre du corps, chaque cellule du cerveau, semble la proie d'inexorables impulsions. Hommes et femmes, alors, perdant tout libre arbitre. Ils se meuvent vers leur but fatal, comme se meuvent des automates. Toutes facultĂ© de choisir leur est enlevĂ©es. Leur conscience est morte, ou sinon, juste assez vivante pour donner de l'attrait Ă la rĂ©bellion, du charme Ă la dĂ©sobĂ©issance. Car tout pĂ©chĂ©, les thĂ©ologiens ne se lassent pas de nous le rappeler, est pĂ©chĂ© de dĂ©sobĂ©issance. Quand le superbe Esprit du mal, l'Ătoile du matin, tomba du ciel, ce fut sous l'Ă©tendard de la rĂ©volte.
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Oscar Wilde (The Picture of Dorian Gray)
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En effet, c'est une impression gĂ©nĂ©rale qu'Ă©prouvent tous les hommes, quoiqu'ils ne l'observent pas tous, que sur les hautes montagnes, oĂč l'air est pur et subtil, on se sent plus de facilitĂ© dans la respiration, plus de lĂ©gĂšretĂ© dans le corps, plus de sĂ©rĂ©nitĂ© dans l'esprit; les plaisirs y sont moins ardents, les passions plus modĂ©rĂ©es. (...) Il semble qu'en s'Ă©levant au-dessus du sĂ©jour des hommes, on y laisse tous les sentiments bas et terrestres, et qu'Ă mesure qu'on approche des rĂ©gions Ă©thĂ©rĂ©es, l'Ăąme contracte quelque chose de leur inaltĂ©rable puretĂ©. On y est grave sans mĂ©lancolie, paisible sans indolence, content d'ĂȘtre et de penser : tous les dĂ©sirs trop vifs s'Ă©moussent, ils perdent cette pointe aiguĂ« qui les rend douloureux ; ils ne laissent au fond du cĆur qu'une Ă©motion lĂ©gĂšre et douce...
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Jean-Jacques Rousseau (Julie ou la Nouvelle HĂ©loĂŻse (French Edition))
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Une fatalitĂ© s'attache Ă toute supĂ©rioritĂ© de l'esprit ou du corps, cette mĂȘme fatalitĂ© qu'on voit, Ă travers l'histoire, s'Ă©lancer sur les pas mal assurĂ©s des rois. Mieux vaut ne pas diffĂ©rer de ses compagnons. Les laiderons et les sots ont la meilleure part en ce monde. Ils peuvent s'asseoir Ă l'aise et bayer au spectacle. S'ils ignorent le triomphe, en revanche, l'Ă©preuve de la dĂ©faite leur est Ă©pargnĂ©e. Ils vivent, comme nous devrions vivre tous, tranquilles, insouciants, impassibles. Ils ne causent la ruine de personne et personne ne renverse leur fortune.
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Oscar Wilde (The Picture of Dorian Gray)
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But I also learned important things on Peleliu. A manâs ability to depend on his comrades and immediate leadership is absolutely necessary. Iâm convinced that our discipline, esprit de corps, and tough training were the ingredients that equipped me to survive the ordeal physically and mentallyâgiven a lot of good luck, of course. I learned realism, too. To defeat an enemy as tough and dedicated as the Japanese, we had to be just as tough. We had to be just as dedicated to America as they were to their emperor. I think this was the essence of Marine Corps doctrine in World War II, and that history vindicates this doctrine. To
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Eugene B. Sledge (With the Old Breed: At Peleliu and Okinawa)
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You need to make sure that each one of those steps is done more systematically and purposefully. For example, you should think through what questions are asked and how the different answers candidates give differentiate them in the ways that you are seeking to differentiate them. You should also save all of those answers so you can learn about how indicative they might be of subsequent behaviors and performance. I do not mean that the human dimension or art of the hiring process should be eliminatedâthe personal values and esprit de corps part of a relationship are critically important and canât be fully measured by data. Sometimes the twinkle in the eye and the facial expressions are telling.
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Ray Dalio (Principles: Life and Work)
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On songe au mot d'Esprit: Je ne me consolerois jamais de mourir.
Dans un monde oĂč tout va Ă la mort, la mort est le fond. C'est sur lui que se dressent les femmes seules dans l'insomnie, les enfants qui regardent et les cires qui fondent. La beautĂ© des regards et des mains, des corps, des lumiĂšres qui se portent sur eux, des couleurs qui les vĂȘtent, des pourpoints et des socques, des vielles et des cartes Ă jouer, des verres et des livres, des doigts qui s'avancent et qui se tendent, est faite de la mort. La beautĂ© est une flamme de chandelle dans la tristesse, dans l'argent, dans le mĂ©pris, dans la solitude. Dans la nuit. Une haleine d'enfant la courbe; un souffle la menace; le vent dĂ©finitif l'Ă©teint.
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Pascal Quignard
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Le Goût du néant
Morne esprit, autrefois amoureux de la lutte,
LâEspoir, dont lâĂ©pĂ©ron attisait ton ardeur,
Ne veut plus tâenfourcher! Couche-toi sans pudeur,
Vieux cheval dont le pied Ă chaque obstacle bute.
RĂ©signe-toi, mon coeur; dors ton sommeil de brute.
Esprit vaincu, fourbu! Pour toi, vieux maraudeur,
Lâamour nâa plus de goĂ»t, non plus que la dispute;
Adieu donc, chants du cuivre et soupirs de la flûte!
Plaisirs, ne tentez plus un coeur sombre et boudeur!
Le Printemps adorable a perdu son odeur!
Et le Temps mâengloutit minute par minute,
Comme la neige immense un corps pris de roideur;
Je contemple dâen haut le globe en sa rondeur
Et je nây cherche plus lâabri dâune cahute.
Avalance, veux-tu mâemporter dans ta chute?
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Charles Baudelaire (Les Fleurs du Mal)
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Etre vivant, cela veut dire ĂȘtre conscient de sa vie, de son destin personnel, et rĂ©pandre la Vie autour de soi.
Etre vivant, cela veut dire ĂȘtre libĂ©rĂ© de toute attitude unilatĂ©rale, de tout fanatisme et ĂȘtre ouvert Ă tout ce qui est bon et grand, ĂȘtre prĂ©servĂ© de toute sclĂ©rose et de toute petrification du corps comme de lÂŽesprit.
Etre vivant, cela signifie ĂȘtre toujours prĂȘt Ă apprendre et, si besoin est, Ă changer de mĂ©thode et de ne tenir aucune limitation pour insurmontable. Cela signifie prendre part Ă tout, entendre en tout gronder le torrent dÂŽabondance et de plĂ©nitude, avoir part au royaume de vie dans tout ce qui se passe, aimer et louer tout ce qui est vĂ©ritablement vie et se dĂ©saltĂ©rer auprĂšs dÂŽelle comme Ă une source rafraĂźchissante.
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K.O. Schmidt (Le Hasard n'existe pas (French Edition))
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C'est le malheur de l'esprit humain que les choses les plus lointaines et les moins importantes, telles que les révolutions des corps célestes, lui soient les plus présentes et les mieux connues, alors que les notions morales, toutes proches et de la plus haute importance, restent toujours flottantes et confuses, au gré du souffle des passions qui les pousse, ou de l'ignorance dirigée qui les reçoit et les transmet.
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Cesare Beccaria (Dos Delitos e das Penas)
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Un aveu. Je fais autre chose encore, autre chose que visualiser la scÚne, autre chose que convoquer un souvenir, je me dis  : à quoi Thomas a-t-il pensé, quand ça a été le dernier moment  ? aprÚs avoir passé la corde autour de son cou  ? avant de renverser la chaise  ? et d'abord, combien de temps cela a-t-il duré  ? une poignée de secondes  ? puisqu'il ne servait à rien de perdre du temps, la décision avait été prise, il fallait la mettre à exécution, une minute  ? mais c'est interminable, une minute, dans ces circonstances, et alors comment l'a-t-il remplie  ? avec quelles pensées  ? et j'en reviens à ma question. A-t-il fermé les yeux et revu des épisodes de son passé, de la tendre enfance, par exemple son corps étendu en croix dans l'herbe fraßche, tourné vers le bleu du ciel, la sensation de chaleur sur sa joue et sur ses bras  ? de son adolescence  ? une chevauchée à moto, la résistance de l'air contre son torse  ? a-t-il été rattrapé par des détails auxquels il ne s'attendait pas  ? des choses qu'il croyait avoir oubliées  ? ou bien a-t-il fait défiler des visages ou des lieux, comme s'il s'agissait de les emporter avec lui  ? (à la fin, je suis convaincu qu'en tout cas, il n'a pas envisagé de renoncer, que sa détermination n'a pas fléchi, qu'aucun regret, s'il y en a eu, n'est venu contrarier sa volonté.) Je traque cette ultime image formée dans son esprit, surgie de sa mémoire, non pas pour escompter y avoir figuré mais pour croire qu'en la découvrant, je renouerais avec notre intimité, je serais à nouveau ce que nul autre n'a été pour lui.
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Philippe Besson (« ArrĂȘte avec tes mensonges »)
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- Je te croyais morte.
La voix d'Edwin avait été un murmure, le premier souffle hésitant d'un espoir qui renaissait.
Ellana laissa son regard dĂ©river vers le corps ensanglantĂ© d'Essindra. Une flambĂ©e de haine embrasa son cĆur et, durant un bref instant, elle souhaita que la mercenaire soit encore vivante pour pouvoir la tuer Ă nouveau.
Puis Essindra disparut de son esprit et elle embrassa Edwin.
Un baiser brûlant à l'improbable parfum de miracle.
Un baiser douceur tout en promesses d'éternité.
Un baiser aveu. Peur, ténÚbres et solitude. Passées.
Edwin la serra contre lui, enfouit le visage dans son cou, se perdit dans son parfum et les cheveux fous derriĂšre sa nuque. Sentir son corps, percevoir les battements de son cĆur... Il revint doucement Ă la vie.
- Je t'aime.
Ils avaient chuchoté ensemble. Tressaillirent ensemble en entendant l'autre énoncer ce qui état l'origine, le centre et l'avenir du monde.
- Je t'aime.
Autour d'eux l'univers avait pĂąli devant cette Ă©vidence.
- Je t'aime.
- Ne meurs plus jamais. S'il-te-plaĂźt. Plus jamais.
- Je ne peux pas mourir, je t'aime.
Leur Ă©treinte devint plus pressante, leurs lĂšvres se cherchĂšrent pour un nouveau baiser, plus intense, plus sensuel, plus...
Destan, coincé entre son pÚre et sa mÚre, émit un petit cri de protestation.
Sans que leurs ùmes ne se détachent, Ellana et Edwin s'écartÚrent pour contempler leur fils.
Peut-on mourir de bonheur ?
La question avait déjà été posé.
Si les larmes qui embuaient les yeux d'Ellana et celles qui roulaient sur le visage d'Edwin avaient su parler, elles auraient sans doute répondu.
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Pierre Bottero (Ellana, la Prophétie (Le Pacte des MarchOmbres, #3))
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Vaut-il mieux avoir le squelette à l'intérieur ou à l'extérieur du corps ? [...] J'ai vu des humains qui avaient forgé grùce à leur esprit des carapaces "intellectuelles" les protégeant des contrariétés. Ils semblaient plus solides que la moyenne. Ils disaient : "je m'en fous" et riaient de tout. Mais lorsqu'une contrariété arrivait à passer leur carapace les dégùts étaient terribles.
J'ai vu des humains souffrir de la moindre contrariété, du moindre effleurement, mais leur esprit ne se fermait pas pour autant, ils restaient sensibles à tout et apprenaient de chaque agression.
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Bernard Werber (La Trilogie des Fourmis)
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Et pourquoi, alors, essayer de sauver la philosophie Ă ce point ? Vous allez voir ma conclusion : câest parce quâil y a un danger public. Il y a un danger public ! Ce danger est insidieux, quoique brutal. Câest, pour lâappeler par son nom, la perte gĂ©nĂ©rale de lâindividualitĂ©. Lâindividu se meurt, voilĂ le fait. Et câest pourquoi, en parlant de philosophie, jâai insistĂ© tout Ă lâheure sur le rĂŽle que devrait jouer, dans une philosophie consciente dâelle-mĂȘme, qui nâa plus les prĂ©tentions explicatives de jadis, le rĂŽle de la constitution forte, de la personnalitĂ©, de lâindividualitĂ©.
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Paul Valéry (Cours de poétique (Tome 1) - Le corps et l'esprit (1937-1940) (French Edition))
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La littĂ©rature, Ă©galement, envisage des faits particuliers, un roman, une impression qui fait un poĂšme, un rĂ©cit qui fait un roman, une aventure quelconque, tandis que lâartiste possible que serait le philosophe de lâavenir, qui est, je vous le rĂ©pĂšte, existant virtuellement, puisque les Ćuvres du passĂ©, privĂ©es, dĂ©pouillĂ©es de leur prĂ©tention Ă la vĂ©ritĂ©, quâelles ne reprĂ©sentent pas, nous restent Ă titre de modĂšles esthĂ©tiques â je puis donc dire, par consĂ©quent, quâil y a dĂ©jĂ des artistes de cette espĂšce et que, en jugeant comme artistes ou Platon ou Spinoza, nous avons dĂ©jĂ crĂ©Ă© des modĂšles, nous avons dĂ©jĂ ouvert notre musĂ©e de philosophie.
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Paul Valéry (Cours de poétique (Tome 1) - Le corps et l'esprit (1937-1940) (French Edition))
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Le chagrin du deuil, en fin de compte, est un Ă©tat qu'aucun de nous ne connaĂźt avant de l'avoir atteint. Nous envisageons (nous savons) qu'un de nos proches pourrait mourir, mais nous ne voyons pas au-delĂ des quelques jours ou semaines qui suivent immĂ©diatement cette mort imaginĂ©e. MĂȘme de ces quelques jours ou semaines, nous nous faisons une idĂ©e erronĂ©e. Nous nous attendons peut-ĂȘtre, si la mort est soudaine, Ă ressentir un choc. Nous ne nous attendons pas Ă ce que ce choc oblitĂšre tout, disloque le corps comme l'esprit. Nous nous attendons peut-ĂȘtre Ă ĂȘtre prostrĂ©s, inconsolables, fous de chagrin.
Nous ne nous attendons pas Ă ĂȘtre littĂ©ralement fous (...)
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Joan Didion (The Year of Magical Thinking)
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Even though deaths were lower among the rich who lived more spaciously and moved residence more easily, the plague reduced their control, creating a shortage of manpower that raised the status of ordinary people. The wool-processing workshops of Italy and Flanders, England and France were short of workers. The rise in wages and the fall in inequality led to higher spending power which doubled per capita investment, leading in turn to higher production in textiles and other consumer goods. Fewer mouths to feed meant better diets. Female wages â once half those of men â were now the same. Workers formed guilds. The new confidence felt by ordinary people empowered them to launch a spate of peasant revolts. The shortage of labour necessitated new sources of power â hydraulics were harnessed to drive watermills and smelting furnaces â and new unpaid workers were obtained from a new source altogether: African slavery. Demand for silk, sugar, spices and slaves inspired European men, bound by a new esprit de corps, to voyage abroad, to destroy their rivals, in the east and in Europe itself, so that they could supply these appetites. The competition intensified improvements in firearms, cannon, gunpowder and galleons. The paradox of the Great Mortality was not only that it elevated the respect for humanity, it also degraded it; it not only decimated Europe, it became a factor in Europeâs rise.
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Simon Sebag Montefiore (The World: A Family History of Humanity)
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Soudain, il me sembla que le ciel descendait. De la terre, surgit comme une fontaine dâĂ©nergie dorĂ©e. Cette chaude Ă©nergie mâencercla, et mon corps et mon esprit devinrent trĂšs lĂ©gers et trĂšs clairs. Je pouvais mĂȘme comprendre le chant des petits oiseaux autour de moi. A cet instant, je pouvais comprendre que le travail de toute ma vie dans le Budo Ă©tait rĂ©ellement fondĂ© sur lâamour divin et sur les lois de la crĂ©ation. Je ne pus retenir mes larmes, et pleurai sans retenue. Depuis ce jour, jâai su que cette grande Terre elle-mĂȘme Ă©tait ma maison et mon foyer. Le soleil, la lune et les Ă©toiles mâappartiennent. Depuis ce jour, je nâai plus jamais ressenti aucun attachement envers la propriĂ©tĂ© et les possessions.
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Morihei Ueshiba
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Bessie was News, Leaders, and Gossip; Enid was Features, Make-up and general Sub. Whenever they were at a loss for copy they would mercilessly pillage ancient copies of Punch or Home Chat. An occasional hole in the copy was filled with a ghoulish smudge - local block-making had clearly indicated that somewhere a poker-work fanatic had gone quietly out of his mind. In this way the Central Balkan Herald was made up every morning and then delivered to the composition room where the chain-gang quickly reduced it to gibberish. MINISTER FINED FOR KISSING IN PUBIC. WEDDING BULLS RING OUT FOR PRINCESS. QUEEN OF HOLLAND GIVES PANTY FOR EX-SERVICE MEN. MORE DOGS HAVE BABIES THIS SUMMER IN BELGRADE. BRITAINS NEW FLYING-GOAT.
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Lawrence Durrell (Esprit De Corps)
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CâĂ©tait une femme originale et solitaire. Elle entretenait un commerce Ă©troit avec les esprits, Ă©pousait leurs querelles et refusait de voir certaines personnes de sa famille mal considĂ©rĂ©es dans le monde oĂč elle se rĂ©fugiait.
Un petit hĂ©ritage lui Ă©chut qui venait de sa soeur. Ces cinq mille francs, arrivĂ©s Ă la fin dâune vie, se rĂ©vĂ©lĂšrent assez encombrants. Il fallait les placer. Si presque tous les hommes sont capables de se servir dâune grosse fortune, la difficultĂ© commence quand la somme est petite.
Cette femme resta fidĂšle Ă elle-mĂȘme. PrĂšs de la mort, elle voulut abriter ses vieux os. Une vĂ©ritable occasion sâoffrait Ă elle. Au cimetiĂšre de sa ville, une concession venait dâexpirer et, sur ce terrain, les propriĂ©taires avaient Ă©rigĂ© un somptueux caveau, sobre de lignes, en marbre noir, un vrai trĂ©sor Ă tout dire, quâon lui laissait pourla somme de quatre mille francs. Elle acheta ce caveau. CâĂ©tait lĂ une valeur sĂ»re, Ă lâabri des fluctuations boursiĂšres et des Ă©vĂ©nements politiques.
Elle fit amĂ©nager la fosse intĂ©rieure, la tint prĂȘte Ă recevoir son propre corps. Et, tout achevĂ©, elle fit graver son nom en capitales dâor.
Cette affaire la contenta si profondĂ©ment quâelle fut prise dâun vĂ©ritable amour pour son tombeau. Elle venait voir au dĂ©but les progrĂšs des travaux Elle finit par se rendre visite tous les dimanches aprĂšs-midi. Ce fut son unique sortie et sa seule distraction.
Vers deux heures de lâaprĂšs-midi, elle faisait le long trajet qui lâamenait aux portes de la ville oĂč se trouvait le cimetiĂšre. Elle entrait dans le petit caveau, refermait soigneusement la porte, et sâagenouillait sur le prie-Dieu. Câest ainsi que, mise en prĂ©sence dâelle-mĂȘme, confrontant ce quâelle Ă©tait et ce quâelle devait ĂȘtre, retrouvant lâanneau dâune chaĂźne toujours rompue, elle perça sans effort les desseins secrets de la Providence. Par un singulier symbole, elle comprit mĂȘme un jour quâelle Ă©tait morte aux yeux du monde.
Ă la Toussaint, arrivĂ©e plus tard que dâhabitude, elle trouva le pas de la porte pieusement jonchĂ© de violettes. Par une dĂ©licate attention, des inconnus compatissants devant cette tombe laissĂ©e sans fleurs, avaient partagĂ© les leurs et honorĂ© la mĂ©moire de ce mort abandonnĂ© Ă lui-mĂȘme.
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Albert Camus (L'envers et l'endroit)
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Nous entrerons demain dans la nuit. Que mon pays soit encore quand reviendra le jour ! Que faut-il faire pour le sauver ? Comment Ă©noncer une solution simple ? Les nĂ©cessitĂ©s sont contradictoires. Il importe de sauver lâhĂ©ritage spirituel, sans quoi la race sera privĂ©e de son gĂ©nie. Il importe de sauver la race, sans quoi lâhĂ©ritage sera perdu. Les logiciens, faute dâun langage qui concilierait les deux sauvetages, seront tentĂ©s de sacrifier ou lâĂąme, ou le corps. Mais je me moque bien des logiciens. Je veux que mon pays soit â dans son esprit et dans sa chair â quand reviendra le jour. Pour agir selon le bien de mon pays il me faudra peser Ă chaque instant dans cette direction, de tout mon amour. Il nâest point de passage que la mer ne trouve, si elle pĂšse.
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Antoine de Saint-Exupéry
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Je veux que tu en aies toi-mĂȘme la preuve par expĂ©rience, sans la chercher ailleurs. Quand on n'aime pas pour son propre compte, on voit d'un oeil chagrin l'humeur des amants. Il y a encore en moi quelque ardeur amoureuse, mon corps a toujours de la sĂšve; et mes sens ne sont pas Ă©teints pour les agrĂ©ments et les plaisirs de la vie. Je suis un rieur de bon goĂ»t, un convive agrĂ©able; dans un dĂźner, je ne coupe jamais la parole Ă personne; j'ai le bon esprit de ne pas me rendre importun aux convives; je sais prendre part Ă la conversation avec mesure, et me taire Ă propos, quand c'est Ă d'autres Ă parler; je ne suis point cracheur ni pituiteux, et point roupieux le moins du monde; enfin, je suis d'ĂphĂšse, et non pas d'Apulie (53), je ne suis pas un « petit coeur ».
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Plautus (Miles Gloriosus)
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Tant que la lecture est pour nous lâincitatrice dont les clefs magiques nous ouvrent au fond de nous-mĂȘme la porte des demeures oĂč nous nâaurions pas su pĂ©nĂ©trer, son rĂŽle dans notre vie est salutaire. Il devient dangereux au contraire quand, au lieu de nous Ă©veiller Ă la vie personnelle de lâesprit, la lecture tend Ă se substituer Ă elle, quand la vĂ©ritĂ© ne nous apparaĂźt plus comme un idĂ©al que nous ne pouvons rĂ©aliser que par le progrĂšs intime de notre pensĂ©e et par lâeffort de notre coeur, mais comme une chose matĂ©rielle, dĂ©posĂ©e entre les feuillets des livres comme un miel tout prĂ©parĂ© par les autres et que nous nâavons quâĂ prendre la peine dâatteindre sur les rayons des bibliothĂšques et de dĂ©guster ensuite passivement dans un parfait repos de corps et dâesprit.
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Marcel Proust (Days of Reading (Penguin Great Ideas))
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Dans lâordre Ă©conomique ordinaire, lâindividu produit comme Ă©lĂ©ment de production, il consomme comme Ă©lĂ©ment de consommation, mais il se noie dans la statistique, il se noie dans les lois du grand nombre. Les rĂ©sultats Ă©conomiques sont les rĂ©sultats qui font disparaĂźtre lâindividu devant les chiffres, devant les nombres qui sont fournis. Câest ce quâon appelle la statistique. Lâindividu sâefface, il ne reste que lâensemble des phĂ©nomĂšnes quâon peut rĂ©diger sous forme de lois.
Dans lâordre intellectuel, il nâen est pas tout Ă fait ainsi. Câest prĂ©cisĂ©ment Ă quoi je faisais allusion quand je parlais tout Ă lâheure des crĂ©ateurs, ces gens particuliers qui jouent un rĂŽle essentiel, et en somme un rĂŽle tout Ă fait personnel, individuel. Câest la valeur personnelle qui est en cause.
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Paul Valéry (Cours de poétique (Tome 1) - Le corps et l'esprit (1937-1940) (French Edition))
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J'ai craint les liens d'habitude, faits d'attendrissements factices, de duperie sensuelle et d'accoutumance paresseuse. Je n'aurais pu, ce me semble, aimer qu'un ĂȘtre parfait ; je serais trop mĂ©diocre pour mĂ©riter qu'il m'accueille, mĂȘme s'il m'Ă©tait possible de le trouver un jour. [âŠ] Notre Ăąme, notre esprit, notre corps, ont des exigences le plus souvent contradictoires ; je crois malaisĂ© de joindre des satisfactions si diverses sans avilir les unes et sans dĂ©courager les autres. Ainsi, j'ai dissociĂ© l'amour. Je ne veux pas flatter mes actes d'explications mĂ©taphysiques, quand ma timiditĂ© est une cause suffisante. Je me suis presque toujours bornĂ© Ă des complicitĂ©s banales, par une obscure terreur de m'attacher et de souffrir. C'est assez d'ĂȘtre le prisonnier d'un instinct, sans l'ĂȘtre aussi d'une passion ; et je crois sincĂšrement n'avoir jamais aimĂ©. (p. 70)
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Marguerite Yourcenar (Alexis ou le Traité du vain combat / Le Coup de grùce)
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Ne vous soumettez Ă personne, ni de corps, ni de cĆur. Sachez garder votre esprit libre de toute entrave. Combien se croient libres, qui ne sont que prisonniers sans menottesâ! PrĂȘtez votre oreille Ă chacun, mais rĂ©servez votre cĆur aux hommes qui le mĂ©ritent. Respectez ceux qui vous gouvernent, mais ne leur obĂ©issez pas aveuglĂ©ment. Utilisez votre logique et votre sens critique pour comprendre ce qui vous arrive, mais ne passez pas votre temps Ă Ă©mettre des jugements. Ne pensez pas que quelquâun vous est supĂ©rieur parce quâil est plus haut placĂ© ou plus fortunĂ© que vous. Soyez Ă©quitables envers tous afin que personne ne cherche Ă se venger de vous. Soyez prudent avec lâargent. Croyez ferme en ce que vous professez, afin que les autres vous Ă©coutent. Enfin, en amour, mon seul conseil est dâĂȘtre honnĂȘte. Je ne connais pas de moyen plus efficace pour gagner durablement un cĆur ou pouvoir prĂ©tendre au pardon.
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Christopher Paolini
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Seul, il ne saurait oĂč fuir.
Que de fois dĂ©jĂ , las de lui-mĂȘme est-il descendu, non pour demander secours Ă quelque autre, mais pour se perdre dans la rue, parc anonyme, mais le plus beau, se forçait-il Ă croire, de toutes les promesses. Il marchait, ne trouvait point ce rĂȘve sans nom et sans visage en quoi il avait dĂ©cidĂ© de se perdre. Il marchait. Aucun regard ne retenait le sien. Sur le sol mouillĂ© la plus faible lueur multipliait toute tristesse.
Il marchait et le froid se faisait maillot sous les vĂȘtements, le linge. Ses dents claquaient. Son squelette souffrait seul et tout entier, car dĂ©jĂ ce squelette avait dĂ©vorĂ© sa chair. Ce qui, de son corps, demeurait apte au bonheur se fanait. Dans ses poches, ses mains Ă©taient des fleurs, sans sĂšve, sans couleur. Alors il entrait n'importe oĂč, non pour trouver quelque secours prĂ©cis, humain, car s'il cherchait Ă retarder la dĂ©bĂącle c'Ă©tait par d'Ă©tranges aides et il n'eĂ»t su que faire d'une peau habitĂ©e par un esprit semblable au sien.
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René Crevel (Difficult Death (English and French Edition))
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Ceci est une idĂ©e Ă laquelle je ne saurais mâassocier parce que je nâen vois pas la nĂ©cessitĂ©. Rien ne prouve quâil en soit ainsi. Rien ne prouve que la civilisation, si compliquĂ©e et si intĂ©ressante quâelle soit, ne soit pas Ă la merci d'un incident quelconque. Elles sont mortelles, les civilisations, elles peuvent mourir dâun siĂšcle Ă lâautre, et il nâest pas dit que la civilisation europĂ©enne ne fasse pas comme les civilisations Ă©gyptienne, grecque ou romaine, qui ont disparu et qui ont Ă©tĂ© remplacĂ©es par des Ă©poques de barbarie et de sauvagerie. Peut-ĂȘtre en sommes-nous beaucoup plus prĂšs que nous ne pensons.
Câest pourquoi au mot progrĂšs je prĂ©fĂšre le mot aventure, câest-Ă -dire cette non-salvation, ce changement intime qui se produit, changement qui ne sait pas de lui-mĂȘme Ă quoi il aboutit, qui ne sait pas lui-mĂȘme oĂč il va, sâil court Ă une catastrophe ou Ă une amĂ©lioration, ceci est en dehors de la question. Le sort mĂȘme des humains nâest pas en question, pas plus que dans un rĂȘve ce qui va se passer nâest en question. Il nây a pas de but. Chaque instant est capable de conduire lĂ oĂč on ne savait pas aller.â
Excerpt From: Paul ValĂ©ry. âCours de poĂ©tiqueâ. Apple Books. dâun incident quel
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Paul Valéry (Cours de poétique (Tome 1) - Le corps et l'esprit (1937-1940) (French Edition))
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Et alors nous pouvons dire quâil y a un temps, le temps prĂ©cĂ©dent, oĂč vous nâĂ©tiez, saisis par la sensation ou par lâexcitation, que le minimum de vous-mĂȘmes, le minimum de ce que vous pouvez ĂȘtre â le minimum de votre possibilitĂ©. Vous nâĂ©tiez, en somme, que le germe. Vous et la sensation Ă©tiez, en quelque sorte, la fĂ©condation dâun germe de vous-mĂȘmes, qui se dĂ©veloppe dans un temps suivant et qui va donner peu Ă peu â je dis peu Ă peu : ceci se passe Ă©videmment dans une fraction de seconde, peut-ĂȘtre dans un centiĂšme de seconde â, mais enfin, si jâagrandis lâĂ©chelle, eh bien, on peut penser que, peu Ă peu, vous allez vous former capables de ce que dâautres, par la sensation, vous rĂ©vĂ©laient. Il y a un Ă©change, difficile Ă exprimer, mais que vous comprenez, entre ces deux termes. En somme, le tĂ©moin qui dĂ©finira la sensibilitĂ© est ce tĂ©moin Ă©lĂ©mentaire, ce tĂ©moin diminuĂ©, ce tĂ©moin qui est trĂšs loin du personnage que nous croyons ĂȘtre quand nous nous sentons plus complets.
Ce personnage est ce que peut ĂȘtre un instant : il est ce que peut ĂȘtre une durĂ©e de sensibilitĂ©, qui est naturellement trop brĂšve pour contenir tout ce que nous savons, toutes nos prĂ©tentions, toutes nos qualitĂ©s et toutes nos puissances, ou tous nos pouvoirs. Ainsi, ce moi, ce moi de sensibilitĂ©, est sans mĂ©moire, il nâest capable dâaucune opĂ©ration, il est purement fonctionnel, purement expĂ©dient.
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Paul Valéry (Cours de poétique (Tome 1) - Le corps et l'esprit (1937-1940) (French Edition))
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Le mot « production » est dĂ©jĂ tout un programme. La recherche de ses conditions peut Ă©videmment sembler une recherche analogue Ă celle de la pierre philosophale. On peut trouver chimĂ©rique dâessayer de se faire une idĂ©e suffisamment prĂ©cise des conditions de la production des Ćuvres de lâesprit dans leur variĂ©tĂ© immense, et mĂȘme, pour prendre un secteur, dans la poĂ©sie ou les mathĂ©matiques. Il est a priori difficile de saisir tout ce qui se passe dans un esprit pour arriver Ă la production dâune Ćuvre, quâil sâagisse de lâĆuvre artistique ou synthĂ©tique.
Cependant jâestime que toute recherche, mĂȘme chimĂ©rique, mĂȘme illusoire, si on la poursuit obstinĂ©ment, mais non pas aveuglĂ©ment, donne toujours quelques rĂ©sultats, non pas les rĂ©sultats que lâon recherchait, mais certains rĂ©sultats qui souvent sont trĂšs apprĂ©ciables.
Câest ce qui est arrivĂ© par exemple lorsque les alchimistes poursuivaient la pierre philosophale : ils ont trouvĂ© la chimie ; lorsque les astrologues cherchaient la destinĂ©e des hommes dans les astres, ils ont trouvĂ© lâastronomie. CâĂ©tait un rĂ©sultat fort intĂ©ressant. Et je me permettrai de vous citer cette formule qui mâest familiĂšre : lâhomme est gĂ©nĂ©ralement absurde dans ce quâil cherche, mais il est admirable dans ce quâil trouve. Ă chaque instant, une recherche aventurĂ©e est une recherche qui donne un rĂ©sultat Ă cĂŽtĂ©, beaucoup plus prĂ©cieux que lâobjet mĂȘme que lâon poursuivait dâabord.
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Paul Valéry (Cours de poétique (Tome 1) - Le corps et l'esprit (1937-1940) (French Edition))
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Les Occidentaux, toujours animĂ©s par ce besoin de prosĂ©lytisme qui leur est si particulier, sont arrivĂ©s Ă faire pĂ©nĂ©trer chez les autres, dans une certaine mesure, leur esprit antitraditionnel et matĂ©rialiste ; et, tandis que la premiĂšre forme dâinvasion nâatteignait en somme que les corps, celle-ci empoisonne les intelligences et tue la spiritualitĂ© ; lâune a dâailleurs prĂ©parĂ© lâautre et lâa rendue possible, de sorte que ce nâest en dĂ©finitive que par la force brutale que lâOccident est parvenu Ă sâimposer partout, et il ne pouvait en ĂȘtre autrement, car câest en cela que rĂ©side lâunique supĂ©rioritĂ© rĂ©elle de sa civilisation, si infĂ©rieure Ă tout autre point de vue. Lâenvahissement occidental, câest lâenvahissement du matĂ©rialisme sous toutes ses formes, et ce ne peut ĂȘtre que cela ; tous les dĂ©guisements plus ou moins hypocrites, tous les prĂ©textes « moralistes », toutes les dĂ©clamations « humanitaires », toutes les habiletĂ©s dâune propagande qui sait Ă lâoccasion se faire insinuante pour mieux atteindre son but de destruction, ne peuvent rien contre cette vĂ©ritĂ©, qui ne saurait ĂȘtre contestĂ©e que par des naĂŻfs ou par ceux qui ont un intĂ©rĂȘt quelconque Ă cette Ćuvre vraiment « satanique », au sens le plus rigoureux du mot(*).
(*)Satan, en hĂ©breu, câest lâ« adversaire », câest-Ă -dire celui qui renverse toutes choses et les prend en quelque sorte Ă rebours ; câest lâesprit de nĂ©gation et de subversion, qui sâidentifie Ă la tendance descendante ou « infĂ©riorisante », « infernale » au sens Ă©tymologique, celle mĂȘme que suivent les ĂȘtres dans ce processus de matĂ©rialisation suivant lequel sâeffectue tout le dĂ©veloppement de la civilisation moderne.
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René Guénon (The Crisis of the Modern World)
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« Je connais son odeur. Ce petit grain de beautĂ© dans son cou quand elle relĂšve ses cheveux. Elle a la lĂšvre supĂ©rieure un peu plus charnue que lâinfĂ©rieure. La courbe de son poignet, quand elle tient un stylo. Câest mal, câest vraiment mal, mais je connais les contours de sa silhouette. Jây pense en me couchant, et puis je me lĂšve, je vais bosser, et elle est lĂ , et câest insupportable. Je lui dis des trucs avec lesquels je sais quâelle sera dâaccord, juste pour lâentendre me rĂ©pondre : « Hm-hm. » Câest sensuel comme la sensation de lâeau chaude sur mon dos, putain. Elle est mariĂ©e. Elle est brillante. Elle me fait confiance, et la seule chose que jâai en tĂȘte câest de lâamener dans mon bureau, la dĂ©shabiller, lui faire des choses inavouables. Et jâai envie de le lui dire. Jâai envie de lui dire quâelle est  lumineuse, elle brille dâun tel Ă©clat dans mon esprit que ça mâempĂȘche parfois de me concentrer. Parfois jâoublie pourquoi je suis entrĂ© dans la piĂšce. Je suis distrait. Jâai envie de la pousser contre un mur, et jâai envie quâelle se blottisse contre moi. Jâai envie de remonter le temps pour aller mettre un coup de poing Ă son stupide mari le jour oĂč je lâai rencontrĂ©, et ensuite repartir dans le futur pour lui en coller un autre. Jâai envie de lui acheter des fleurs, de la nourriture, des livres. Jâai envie de lui tenir la main, et de lâenfermer dans ma chambre. Elle est tout ce que jâai toujours voulu, et je veux me lâinjecter dans les veines, et Ă la fois ne plus jamais la revoir. Elle est unique, et ces sentiments, ils sont intolĂ©rables, putain. Ils Ă©taient Ă moitiĂ© en sommeil tant quâelle Ă©tait absente, mais, maintenant elle est lĂ , et je ne contrĂŽle plus mon corps, comme un putain dâado, et je ne sais pas quoi faire. Je ne sais pas quoi faire. Je ne peux rien faire, alors je vais juste⊠ne rien faire.  »
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Ali Hazelwood (Love on the Brain)
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Cette sĂ©paration alchimique, si dangereuse que les philophes hermĂ©tiques nâen parlaient quâĂ mots couverts, si ardue que de longues vies sâĂ©taient usĂ©es en vain Ă lâobtenir, il lâavait confondue jadis avec une rĂ©bellion facile. Puis, rejetant ce fatras de rĂȘvasseries aussi antiques que lâillusion humaine, ne retenant de ses maĂźtres alchimistes que quelques recettes pragmatiques, il avait choisi de dissoudre et de coaguler la matiĂšre dans le sens dâune expĂ©rimentation faite avec le corps des choses. Maintenant, les deux branches de la parabole se rejoignaient ; la mors philosophica, sâĂ©tait accomplie : lâopĂ©rateur brĂ»lĂ© par les acides de la recherche Ă©tait Ă la fois sujet et objet, alambic fragile et, au fond du rĂ©ceptacle, prĂ©cipitĂ© noir. LâexpĂ©rience quâon avait cru pouvoir confiner Ă lâofficine sâĂ©tait Ă©tendue Ă tout. Sâen suivait-il que les phases subsĂ©quentes de lâaventure alchimique fussent autre chose que des songes, et quâun jour il connaĂźtrait aussi la puretĂ© ascĂ©tique de lâ Ćuvre au Blanc, puis le triomphe de lâesprit et des sens qui caractĂ©rise lâ Ćuvre au Rouge ? Du fond de la lĂ©zarde naissait une ChimĂšre. Il disait Oui par audace, comme autrefois par audace il avait dit Non. Il sâarrĂȘtait soudain, tirant violemment sur ses propres rĂȘnes. La premiĂšre phase de lâĆuvre avait demandĂ© toute sa vie. Le temps et les forces manquaient pour aller plus loin, Ă supposer quâil y eĂ»t une route, et que par cette route un homme pĂ»t passer. Ou ce pourrissement des idĂ©es, cette mort des instincts, ce broiement des formes preque insupportables Ă la nature humaine seraient rapidement suivis par la mort vĂ©ritable, et il serait curieux de voir par quelle voie, ou lâesprit revenu des domaines du vertige reprendrait ses routines habituelles, muni seulement de facultĂ©s plus libres et comme nettoyĂ©es. Il serait beau dâen voir les effets.
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Marguerite Yourcenar
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AU LECTEUR
La sottise, lÂerreur, le pĂ©chĂ©, la lĂ©sine,
Occupent nos esprits et travaillent nos corps,
Et nous alimentons nos aimables remords,
Comme les mendiants nourrissent leur vermine.
Nos pĂ©chĂ©s sont tĂȘtus, nos repentirs sont lĂąches ;
Nous nous faisons payer grassement nos aveux,
Et nous rentrons gaiement dans le chemin bourbeux,
Croyant par de vils pleurs laver toutes nos taches.
Sur lÂoreiller du mal cÂest Satan TrismĂ©giste
Qui berce longuement notre esprit enchanté,
Et le riche métal de notre volonté
Est tout vaporisé par ce savant chimiste.
CÂest le Diable qui tient les fils qui nous remuent !
Aux objets répugnants nous trouvons des appas ;
Chaque jour vers lÂEnfer nous descendons dÂun pas,
Sans horreur, à travers des ténÚbres qui puent.
Ainsi quÂun dĂ©bauchĂ© pauvre qui baise et mange
Le sein martyrisĂ© dÂune antique catin,
Nous volons au passage un plaisir clandestin
Que nous pressons bien fort comme une vieille orange.
SerrĂ©, fourmillant, comme un million dÂhelminthes,
Dans nos cerveaux ribote un peuple de DĂ©mons,
Et, quand nous respirons, la Mort dans nos poumons
Descend, fleuve invisible, avec de sourdes plaintes.
Si le viol, le poison, le poignard, lÂincendie,
NÂont pas encor brodĂ© de leurs plaisants dessins
Le canevas banal de nos piteux destins,
CÂest que notre Ăąme, hĂ©las ! nÂest pas assez hardie.
Mais parmi les chacals, les panthĂšres, les lices,
Les singes, les scorpions, les vautours, les serpents,
Les monstres glapissants, hurlants, grognants, rampants,
Dans la ménagerie infùme de nos vices,
II en est un plus laid, plus méchant, plus immonde !
QuoiquÂil ne pousse ni grands gestes ni grands cris,
Il ferait volontiers de la terre un débris
Et dans un bĂąillement avalerait le monde ;
CÂest lÂEnnui ! LÂÂil chargĂ© dÂun pleur involontaire,
II rĂȘve dÂĂ©chafauds en fumant son houka.
Tu le connais, lecteur, ce monstre délicat,
- Hypocrite lecteur, - mon semblable, - mon frĂšre !
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Charles Baudelaire (Les fleurs du mal)
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EurĂȘka. Poe attachait une grande importance Ă cette Ćuvre, Ă la fois cosmogonie et poĂšme, qui commence par un discours de la mĂ©thode et se termine par une mĂ©taphysique.
Lâinfluence des idĂ©es de Poe, qui se rĂ©pandent en Europe Ă partir de 1845, est si considĂ©rable, et se fait sentir avec une telle intensitĂ© sur certains Ă©crivains (tels que Baudelaire ou DostoĂŻevski) que lâon peut dire quâil donne un sens nouveau Ă la littĂ©rature. Poe joignait en lui des Ă©lĂ©ments de culture assez hĂ©tĂ©rogĂšnes ; dâune part, Ă©lĂšve de lâĂcole polytechnique de Baltimore (oĂč passa aussi Whistler), il avait une formation scientifique ; de lâautre, ses lectures lâavaient mis en contact avec le romantisme allemand des LumiĂšres, et avec tout le XVIIIe siĂšcle français, reprĂ©sentĂ© souvent par des ouvrages oubliĂ©s aujourdâhui, tels que conteurs, poĂštes mineurs, etc. Ne pas nĂ©gliger chez Poe lâĂ©lĂ©ment cabaliste (de mĂȘme que chez Goethe), la magie, telle quâelle devait hanter, en France, lâesprit dâun Nerval, en Allemagne, Hoffmann, et bien dâautres. Enfin, lâinfluence de la poĂ©sie anglaise (Milton, Shelley, etc.).
Poe avait lu tout jeune les deux ouvrages les plus rĂ©pandus de Laplace qui lâavaient beaucoup frappĂ©. Le calcul des probabilitĂ©s intervient constamment chez lui. Dans EurĂȘka, il dĂ©veloppe lâidĂ©e de la nĂ©buleuse (de Kant), que reprendra plus tard Henri PoincarĂ©.
Poe introduit dans la littĂ©rature lâesprit dâanalyse. Ă ce propos, il convient de rĂ©pĂ©ter que pensĂ©e rĂ©flĂ©chie et pensĂ©e intuitive peuvent et doivent coexister et se coordonner. Le travail littĂ©raire pouvant se dĂ©composer en plusieurs « temps », on doit faire collaborer ces deux Ă©tats de lâesprit, lâĂ©tat de veille oĂč la prĂ©cision, la nettetĂ© sont portĂ©es Ă leur point le plus haut, et une autre phase, plus confuse, oĂč peuvent naĂźtre spontanĂ©ment des Ă©lĂ©ments mĂ©lodiques ou poĂ©tiques. Du reste, quand un poĂšme est long (cf., dans « La GenĂšse dâun poĂšme », le passage ayant trait Ă la « dimension »), ce « bonheur de lâinstant » ne saura se soutenir pendant toute sa durĂ©e. Il faut donc toujours aller dâune forme de crĂ©ation Ă lâautre, et elles ne sâopposent pas.
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Paul Valéry (Cours de poétique (Tome 1) - Le corps et l'esprit (1937-1940) (French Edition))
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Si lâhumanitĂ© sâest Ă©cartĂ©e des conditions initiales dont je parlais, si elle a renoncĂ©, sans le savoir et sans le vouloir, Ă la stabilitĂ© Ă laquelle elle pouvait tendre, on pouvait supposer quâĂ©tant arrivĂ©e Ă un certain niveau, elle sây serait stabilisĂ©e, comme les abeilles ont pu se stabiliser (elles ont trouvĂ© certains procĂ©dĂ©s de construction, dâaccumulation des rĂ©serves), et demeurer en cet Ă©tat indĂ©finiment, comme il semble que les abeilles y soient demeurĂ©es, nous aurions pu arriver Ă concevoir une humanitĂ© comme une fourmiliĂšre ou une ruche dâabeilles. Pas du tout. Elle nâa cessĂ© de sâĂ©carter de son bien-ĂȘtre, le bien-ĂȘtre nâa pas suffi Ă lâhumanitĂ©. HĂ©las ! dans bien des cas on pourrait se lamenter Ă ce sujet et pleurer, mais il sâest trouvĂ© toujours que les hommes se soient Ă©cartĂ©s de la norme dĂ©jĂ Ă©tablie, que des hommes, des penseurs par exemple aient spĂ©culĂ© assez pour trouver que la stabilitĂ© acquise Ă©tait une stabilitĂ© insuffisante, trĂšs insuffisante. Câest pourquoi jâai pu prononcer dans ma derniĂšre leçon ce mot de lâaventure qui mâa paru rĂ©sumer la vie humaine dans son ensemble.
Lâaventure... câest-Ă -dire ce fait quâil y a eu un changement qui a toujours etendu Ă repousser, Ă nier, Ă ruiner les conditions dâexistence, mĂȘme favorables, mĂȘme satisfaisantes pour la majoritĂ© des individus, et qui a tendu Ă dĂ©truire cet ordre-lĂ , Ă le renverser.
Jâavais associĂ© Ă ce mot-lĂ le mot le plus connu de progrĂšs, mais je prĂ©fĂšre celui dâaventure, et je vais vous dire pourquoi le terme de progrĂšs, que jâai essayĂ© de prĂ©ciser en le ramenant Ă ce qui est observable, progrĂšs que jâai dĂ©fini par lâaccroissement de prĂ©cision dans les mesures marquĂ©es par les dĂ©cimales quâon peut calculer et observer : progrĂšs dans lâacquisition des moyens dâaction, progrĂšs de puissance mĂ©canique, nombre de chevaux-vapeur par tĂȘte Ă telle Ă©poque, progrĂšs dans les automatismes sociaux, par consĂ©quent progrĂšs qui permet de commander beaucoup plus dâĂ©lĂ©ments humains ou matĂ©riels Ă lâaide dâun plus petit effort, diminution de lâeffort Ă accomplir. Tout ceci est parfaitement observable, ce ne sont pas des chimĂšres. On a ajoutĂ© Ă cela une vĂ©ritable religion du progrĂšs, qui fait croire que, quoi quâil en soit aprĂšs bien des aventures, beaucoup dâexpĂ©riences, lâhumanitĂ© marche toujours vers une amĂ©lioration de son sort.
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Paul Valéry (Cours de poétique (Tome 1) - Le corps et l'esprit (1937-1940) (French Edition))
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Câest Ă Ibn âArabi que lâon attribue le rĂŽle le plus Ă©minent dans cette interprĂ©tation de plus en plus approfondie du principe fĂ©minin. Pour lui non seulement la nafs [Ăąme] est fĂ©minine â comme câest le cas gĂ©nĂ©ralement â mais aussi dhĂąt, « essence divine », de sorte que la fĂ©minitĂ©, dans son Ćuvre, est la forme sous laquelle Dieu se manifeste le mieux (âŠ) cette phrase savant exprime, en effet, parfaitement le concept dâIbn âArabi puisquâil Ă©crit au sujet de sa comprĂ©hension du divin :
« Dieu ne peut ĂȘtre envisagĂ© en dehors de la matiĂšre et il est envisagĂ© plus parfaitement en la matiĂšre humaine que dans toute autre et plus parfaitement en la femme quâen lâhomme. Car Il est envisagĂ© soit comme le principe qui agit soit comme le principe qui subit, soit comme les deux Ă la fois (âŠ) quand Dieu se manifeste sous la forme de la femme Il est celui qui agit grĂące au fait quâIl domine totalement lâĂąme de lâhomme et quâIl lâincite Ă se donner et Ă se soumettre entiĂšrement Ă Lui (âŠ) câest pourquoi voir Dieu dans la femme signifie Le voir sous ces deux aspects, une telle vision est plus complĂšte que de Le voir sous toute autre forme par laquelle Il se manifeste. »
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Des auteurs mystiques postĂ©rieurs Ă Ibn âArabi dĂ©veloppĂšrent ses idĂ©es et reprĂ©sentĂšrent les mystĂšres de la relation physique entre lâhomme et la femme par des descriptions tout Ă fait concrĂštes. Lâopuscule du soufi cachemirien Yaâqub Sarfi (mort en 1594), analysĂ© par Sachiko Murata, en est un exemple typique ; il y explique la nĂ©cessitĂ© des ablutions complĂštes aprĂšs lâacte dâamour par lâexpĂ©rience « religieuse » de lâamour charnel : au moment de ce plaisir extatique extrĂȘme â le plus fort que lâon puisse imagine et vivre â lâesprit est tant occupĂ© par les manifestations du divin quâil perd toute relation avec son corps. Par les ablutions, il ramĂšne ce corps devenu quasiment cadavre Ă la vie normale.
(âŠ)
On retrouve des considĂ©rations semblables concernant le « mystĂšre du mariage » chez Kasani, un mystique originaire de Farghana (mort en 1543). Eve, nâavait-elle pas Ă©tĂ© crĂ©Ă©e afin que « Adam pĂ»t se reposer auprĂšs dâelle », comme il est dit dans le Coran (sourate 7:189) ? Elle Ă©tait le don divin pour le consoler dans sa solitude, la manifestation de cet ocĂ©an divin quâil avait quittĂ©. La femme est la plus belle manifestation du divin, tel fut le sentiment dâIbn âArabi.
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Annemarie Schimmel (My Soul Is a Woman: The Feminine in Islam)
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Maldoror, Ă©coute-moi. Remarque ma figure, calme comme un miroir, et je crois avoir une intelligence Ă©gale Ă la tienne. Un jour, tu mâappelas le soutien de ta vie. Depuis lors, je nâai pas dĂ©menti la confiance que tu mâavais vouĂ©e. Je ne suis quâun simple habitant des roseaux, câest vrai ; mais, grĂące Ă ton propre contact, ne prenant que ce quâil y avait de beau en toi, ma raison sâest agrandie, et je puis te parler. Je suis venu vers toi, afin de te retirer de lâabĂźme. Ceux qui sâintitulent tes amis te regardent, frappĂ©s de consternation, chaque fois quâils te rencontrent, pĂąle et voĂ»tĂ©, dans les thĂ©Ăątres, dans les places publiques, ou pressant, de deux cuisses nerveuses, ce cheval qui ne galope que pendant la nuit, tandis quâil porte son maĂźtre-fantĂŽme, enveloppĂ© dans un long manteau noir. Abandonne ces pensĂ©es, qui rendent ton cĆur vide comme un dĂ©sert ; elles sont plus brĂ»lantes que le feu. Ton esprit est tellement malade que tu ne tâen aperçois pas, et que tu crois ĂȘtre dans ton naturel, chaque fois quâil sort de ta bouche des paroles insensĂ©es, quoique pleines dâune infernale grandeur. Malheureux ! quâas-tu dit depuis le jour de ta naissance ? Ă triste reste dâune intelligence immortelle, que Dieu avait crĂ©Ă©e avec tant dâamour ! Tu nâas engendrĂ© que des malĂ©dictions, plus affreuses que la vue de panthĂšres affamĂ©es ! Moi, je prĂ©fĂ©rerais avoir les paupiĂšres collĂ©es, mon corps manquant des jambes et des bras, avoir assassinĂ© un homme, que ne pas ĂȘtre toi ! Parce que je te hais. Pourquoi avoir ce caractĂšre qui mâĂ©tonne ? De quel droit viens-tu sur cette terre, pour tourner en dĂ©rision ceux qui lâhabitent, Ă©pave pourrie, ballottĂ©e par le scepticisme ? Si tu ne tây plais pas, il faut retourner dans les sphĂšres dâoĂč tu viens. Un habitant des citĂ©s ne doit pas rĂ©sider dans les villages, pareil Ă un Ă©tranger. Nous savons que, dans les espaces, il existe des sphĂšres plus spacieuses que la nĂŽtre, et donc les esprits ont une intelligence que nous ne pouvons mĂȘme pas concevoir. Eh bien, va-tâen !⊠retire-toi de ce sol mobile !⊠montre enfin ton essence divine, que tu as cachĂ©e jusquâici ; et, le plus tĂŽt possible, dirige ton vol ascendant vers la sphĂšre, que nous nâenvions point, orgueilleux que tu es ! Car, je ne suis pas parvenu Ă reconnaĂźtre si tu es un homme ou plus quâun homme ! Adieu donc ; nâespĂšre plus retrouver le crapaud sur ton passage. Tu es la cause de ma mort. Moi, je pars pour lâĂ©ternitĂ©, afin dâimplorer ton pardon !
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Comte de Lautréamont
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Jâai Ă©tĂ© obligĂ© de remonter, pour vous montrer le lien des idĂ©es et des choses, Ă une sorte dâorigine de ces rĂ©serves en vous disant que si lâhumanitĂ© avait fait ce quâelle a fait, et qui en somme a fait lâhumanitĂ© rĂ©ciproquement, câest parce que depuis une Ă©poque immĂ©moriale elle avait su se constituer des rĂ©serves matĂ©rielles, que ces rĂ©serves matĂ©rielles avaient crĂ©Ă© des loisirs, et que seul le loisir est fĂ©cond ; car câest dans le loisir que lâesprit peut, Ă©loignĂ© des conditions strictes et pressantes de la vie, se donner carriĂšre, sâĂ©loigner de la considĂ©ration immĂ©diate des besoins et par consĂ©quent entamer, soit sous forme de rĂȘverie, soit sous forme dâobservation, soit sous forme de raisonnement, la constitution dâautres rĂ©serves, qui sont les rĂ©serves spirituelles ou intellectuelles.
Jâavais ajoutĂ©, pour me rapprocher des circonstances prĂ©sentes, que ces rĂ©serves spirituelles nâont pas les mĂȘmes propriĂ©tĂ©s que les rĂ©serves matĂ©rielles. Les rĂ©serves intellectuelles, sans doute, ont dâabord les mĂȘmes conditions Ă remplir que les rĂ©serves matĂ©rielles, elles sont constituĂ©es par un matĂ©riel, elles sont constituĂ©es par des documents, des livres, et aussi par des hommes qui peuvent se servir de ces documents, de ces livres, de ces instruments, et qui aussi sont capables de les transmettre Ă dâautres. Et je vous ai expliquĂ© que cela ne suffisait point, que les rĂ©serves spirituelles ou intellectuelles ne pouvaient passer, Ă peine de dĂ©pĂ©rir tout en Ă©tant conservĂ©es en apparence, en lâabsence dâhommes qui soient capables non seulement de les comprendre, non seulement de sâen servir, mais de les accroĂźtre. Il y a une question : lâaccroissement perpĂ©tuel de ces rĂ©serves, qui se pose, et je vous ai dit, lâexpĂ©rience lâa souvent vĂ©rifiĂ© dans lâhistoire, que si tout un matĂ©riel se conservait Ă lâĂ©cart de ceux qui sont capables non seulement de sâen servir mais encore de lâaugmenter, et non seulement de lâaccroĂźtre, mais dâen renverser, quelquefois dâen dĂ©truire quelques-uns des principes, de changer les thĂ©ories, ces rĂ©serves alors commencent Ă dĂ©pĂ©rir. Il nây a plus, le crĂ©ateur absent, que celui qui sâen sert, sâen sert encore, puis les gĂ©nĂ©rations se succĂšdent et lesâchoses quâon avait trouvĂ©es, les idĂ©es quâon avait mises en Ćuvre commencent Ă devenir des choses mortes, se rĂ©duisent Ă des routines, Ă des pratiques, et peu Ă peu disparaissent mĂȘme dâune civilisation avec cette civilisation elle-mĂȘme.
Et je terminais en disant que, dans lâĂ©tat actuel des choses tel que nous pouvons le constater autour de nous, il y a toute une partie de lâEurope qui sâest privĂ©e dĂ©jĂ de ses crĂ©ateurs et a rĂ©duit au minimum lâemploi de lâesprit, elle en a supprimĂ© les libertĂ©s, et par consĂ©quent il faut attendre que dans une pĂ©riode dĂ©terminĂ©e on se trouvera en prĂ©sence dâune grande partie de lâEurope profondĂ©ment appauvrie, dans laquelle, comme je vous le disais, il nây aura plus de pensĂ©e libre, il nây aura plus de philosophie, plus de science pure, car toute la science aura Ă©tĂ© tournĂ©e Ă ses applications pratiques, et particuliĂšrement Ă des applications Ă©conomiques et militaires ; que mĂȘme la littĂ©rature, que mĂȘme lâart, et mĂȘme que lâesprit religieux dans ses pratiques diverses et dans ses recherches diverses auront Ă©tĂ© complĂštement diminuĂ©s sinon abolis, dans cette grande partie de lâEurope qui se trouvera parfaitement appauvrie. Et si la France et lâAngleterre savent conserver ce quâil leur faut de vie â de vie vivante, de vie active, de vie crĂ©atrice â en matiĂšre dâintellect, il y aura lĂ un rĂŽle immense Ă jouer, et un rĂŽle naturellement de premiĂšre importance pour que la civilisation europĂ©enne ne disparaisse pas complĂštement.
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Paul Valéry (Cours de poétique (Tome 1) - Le corps et l'esprit (1937-1940) (French Edition))
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esprit de corps
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Scott Kelly (Endurance: A Year in Space, A Lifetime of Discovery)
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Savoir pourquoi nous faisons et voulons quelque chose est le carburant qui nous permet dâavancer vers notre destinĂ©e⊠Avoir de bonnes raisons pour se lever le matin, nous permet de nous lever avec le sourire avec de lâĂ©nergie et la force dâagir, de mettre en place des actions concrĂštes pour vivre nos rĂȘves !!!
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Frédéric Deltour (SANTE, BIEN-ETRE ET REUSSITE... LES 7 ETAPES INDISPENSABLES: Guide Pratique pour le Corps et l'Esprit, Forme et Détente, SuccÚs et Motivation, Alimentation ... Psychologie. t. 1) (French Edition))
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Non seulement l'inconscient prĂ©side aux fonctions de notre organisme, mais il prĂ©side aussi Ă l'accomplissement de toutes nos actions quelles qu'elles soient. C'est lui que nous appelons imagination et qui, contrairement Ă ce qui est admis, nous fait toujours agir, mĂȘme et surtout contre notre volontĂ© lorsqu'il y a antagonisme.
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Frédéric Deltour (SANTE, BIEN-ETRE ET REUSSITE... LES 7 ETAPES INDISPENSABLES: Guide Pratique pour le Corps et l'Esprit, Forme et Détente, SuccÚs et Motivation, Alimentation ... Psychologie. t. 1) (French Edition))
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Ce phĂ©nomĂšne est connu sous le nom de « Loi dâattraction », nous attirons ce Ă quoi nous pensons, nous attirons ceux qui sont sur la mĂȘme frĂ©quence vibratoire que nous, nos Ă©motions sont les outils les plus puissants que nous avons pour attirer ce que nous dĂ©sirons. Câest pourquoi, visualiser et ressentir les Ă©motions reliĂ©es Ă ce que nous visualisons est la stratĂ©gie la plus efficace pour crĂ©er notre rĂ©alitĂ©Â !
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Frédéric Deltour (SANTE, BIEN-ETRE ET REUSSITE... LES 7 ETAPES INDISPENSABLES: Guide Pratique pour le Corps et l'Esprit, Forme et Détente, SuccÚs et Motivation, Alimentation ... Psychologie. t. 1) (French Edition))
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Le matin au réveil 30 minutes avant d'ingérer quoi que soit, boit entre 500ml et un litre d'eau ! Nettoyer ton systÚme digestif, tes organes, ton sang, ton liquide lymphatique et hydrater toutes tes cellules sont quelques uns des bénéfices de cette méthode.
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Frédéric Deltour (SANTE, BIEN-ETRE ET REUSSITE... LES 7 ETAPES INDISPENSABLES: Guide Pratique pour le Corps et l'Esprit, Forme et Détente, SuccÚs et Motivation, Alimentation ... Psychologie. t. 1) (French Edition))
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Les travaux scientifiques ont montrĂ© qu'un adulte d'1 mĂštre soixante dix pesant 70 kilos possĂšde environ 15 kg de rĂ©serve de graisses, de quoi tenir, sâil est en bon santĂ©, une quarantaine de jours sans manger. Ce mĂ©canisme Ă©tant naturel, il est Ă©vident que le corps rencontre plus de problĂšmes lorsqu'il ne jeĂ»ne pas car la situation d'aujourd'hui, des repas rĂ©guliers et un frigo rempli, nâest pas naturel pour lâorganisme⊠Notre patrimoine gĂ©nĂ©tique est moins adaptĂ© Ă cette situation qu'au jeĂ»ne. Notre organisme est mieux Ă©quipĂ© pour supporter la carence que l'excĂšs. Le jeĂ»ne semblerait donc rĂ©activer des rĂ©flexes ataviques ancrĂ©s dans la mĂ©moire du corps. RĂ©duire lâalimentation des animaux leur permet de vivre plus longtemps et en meilleure santĂ©.
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Frédéric Deltour (SANTE, BIEN-ETRE ET REUSSITE... LES 7 ETAPES INDISPENSABLES: Guide Pratique pour le Corps et l'Esprit, Forme et Détente, SuccÚs et Motivation, Alimentation ... Psychologie. t. 1) (French Edition))
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Les travaux scientifiques ont montrĂ© qu'un adulte d'1 mĂštre soixante dix pesant 70 kilos possĂšde environ 15 kg de rĂ©serve de graisses, de quoi tenir, sâil est en bon santĂ©, une quarantaine de jours sans manger. Ce mĂ©canisme Ă©tant naturel, il est Ă©vident que le corps rencontre plus de problĂšmes lorsqu'il ne jeĂ»ne pas car la situation d'aujourd'hui, des repas rĂ©guliers et un frigo rempli, nâest pas naturel pour lâorganisme⊠Notre patrimoine gĂ©nĂ©tique est moins adaptĂ© Ă cette situation qu'au jeĂ»ne. Notre organisme est mieux Ă©quipĂ© pour supporter la carence que l'excĂšs. Le jeĂ»ne semblerait donc rĂ©activer des rĂ©flexes ataviques ancrĂ©s dans la mĂ©moire du corps. RĂ©duire lâalimentation des animaux leur permet de vivre plus longtemps et en meilleure santĂ©. Le jeĂ»ne protĂšge contre toutes sortes de toxines dont la chimiothĂ©rapie, il augmente le taux de sĂ©rotonine, lâhormone du bonheur ! Donc, une meilleure humeur chez la majoritĂ© des patients qui pratique cette mĂ©thode aux innombrables bĂ©nĂ©fices et on voit aussi une rĂ©duction de la douleur.
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Frédéric Deltour (SANTE, BIEN-ETRE ET REUSSITE... LES 7 ETAPES INDISPENSABLES: Guide Pratique pour le Corps et l'Esprit, Forme et Détente, SuccÚs et Motivation, Alimentation ... Psychologie. t. 1) (French Edition))
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Dans la pratique bouddhiste, la mĂ©ditation est un Ă©tat de conscience oĂč lâesprit a atteint un calme parfait et Ă cet instant, tu as a la capacitĂ© dâobserver profondĂ©ment les phĂ©nomĂšnes de lâesprit tout en ayant une comprĂ©hension complĂšte de ces phĂ©nomĂšnes.
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Frédéric Deltour (SANTE, BIEN-ETRE ET REUSSITE... LES 7 ETAPES INDISPENSABLES: Guide Pratique pour le Corps et l'Esprit, Forme et Détente, SuccÚs et Motivation, Alimentation ... Psychologie. t. 1) (French Edition))
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La premiÚre que je considÚre primordiale est de réduire ou de supprimer complÚtement la viande et le poisson de ton alimentation.
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Frédéric Deltour (SANTE, BIEN-ETRE ET REUSSITE... LES 7 ETAPES INDISPENSABLES: Guide Pratique pour le Corps et l'Esprit, Forme et Détente, SuccÚs et Motivation, Alimentation ... Psychologie. t. 1) (French Edition))
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Tout d'abord ces aliments contiennent de nombreuses toxines que le corps peut difficilement ou mĂȘme pas du tout Ă©liminer.
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Frédéric Deltour (SANTE, BIEN-ETRE ET REUSSITE... LES 7 ETAPES INDISPENSABLES: Guide Pratique pour le Corps et l'Esprit, Forme et Détente, SuccÚs et Motivation, Alimentation ... Psychologie. t. 1) (French Edition))
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La consommation de viande est également inutile pour le corps car l'énergie nécessaire pour pouvoir digérer cet aliment est aussi importante que l'énergie qu'elle apporte au corps.
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Frédéric Deltour (SANTE, BIEN-ETRE ET REUSSITE... LES 7 ETAPES INDISPENSABLES: Guide Pratique pour le Corps et l'Esprit, Forme et Détente, SuccÚs et Motivation, Alimentation ... Psychologie. t. 1) (French Edition))
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Le mĂȘme problĂšme est liĂ© Ă la consommation de poisson, celui-ci contient de trĂšs nombreux mĂ©taux lourds qui polluent et intoxiquent lâorganisme.
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Frédéric Deltour (SANTE, BIEN-ETRE ET REUSSITE... LES 7 ETAPES INDISPENSABLES: Guide Pratique pour le Corps et l'Esprit, Forme et Détente, SuccÚs et Motivation, Alimentation ... Psychologie. t. 1) (French Edition))
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Ta physiologie et ta psychologie sont donc fortement influencĂ©s par la consommation d'animaux morts. Le dernier aspect qui lui aussi influence fortement ton Ă©tat physique et mental est le fait de contribuer au massacre et Ă la souffrance de milliers d'animaux. Tes choix de consommation reflĂštent ce qui se passe dans la sociĂ©tĂ©. Si tout le monde Ă©tait vĂ©gĂ©tarien il ne serait pas nĂ©cessaire d'exploiter, de maltraiter, de torturer et de tuer ces millions d'animaux qui ont les mĂȘmes droits que nous, de vivre en paix.
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Frédéric Deltour (SANTE, BIEN-ETRE ET REUSSITE... LES 7 ETAPES INDISPENSABLES: Guide Pratique pour le Corps et l'Esprit, Forme et Détente, SuccÚs et Motivation, Alimentation ... Psychologie. t. 1) (French Edition))
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Quand des milliers d'enfants meurent de soif partout dans le monde, consommer un kilo de viande utilise 10 000 litres d'eau.
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Frédéric Deltour (SANTE, BIEN-ETRE ET REUSSITE... LES 7 ETAPES INDISPENSABLES: Guide Pratique pour le Corps et l'Esprit, Forme et Détente, SuccÚs et Motivation, Alimentation ... Psychologie. t. 1) (French Edition))
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Einstein a dis : « la dĂ©finition de la folie est de toujours agir de la mĂȘme façon et d'attendre des rĂ©sultats diffĂ©rents. »
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Frédéric Deltour (SANTE, BIEN-ETRE ET REUSSITE... LES 7 ETAPES INDISPENSABLES: Guide Pratique pour le Corps et l'Esprit, Forme et Détente, SuccÚs et Motivation, Alimentation ... Psychologie. t. 1) (French Edition))
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La solitude est une drogue, un narcotique; elle se répand dans les veines, dans les nerfs et les muscles; elle s'arroge le droit de posséder votre corps et votre esprit. L'isolement et la solitude sont des murs.
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R.J. Ellory (A Quiet Belief in Angels)
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Le fait de dĂ©velopper la concentration et l'attention amĂšne Ă©galement l'ĂȘtre humain Ă ĂȘtre plus Ă l'Ă©coute de son corps et de son esprit.
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AmĂ©lie Barthelot (MĂDITATION : Le guide pratique pour commencer la mĂ©ditation et vivre une vie incroyable et sans stress (comment mĂ©diter, mĂ©ditation pour dĂ©butant, pratiquer ... pleine conscience) (French Edition))
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Le problĂšme est donc bien clair ; il s'agit de savoir si l'on peut concevoir une organisation de la production, qui bien qu'impuissante Ă Ă©liminer les nĂ©cessitĂ©s naturelles et la contrainte sociale qui en rĂ©sulte, leur permettrait du moins de s'exercer sans Ă©craser sous l'oppression les esprits et les corps. A une Ă©poque comme la nĂŽtre, avoir saisi clairement ce problĂšme est peut-ĂȘtre une condition pour pouvoir vivre en paix avec soi.
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Simone Weil (Réflexions sur les causes de la liberté et de l'oppression sociale (French Edition))
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Si quelques personnes veulent s'opiniĂątrer Ă dire que l'apĂŽtre, sous le symbole du lait, a entendu parler des premiĂšres instructions qui sont comme la premiĂšre nourriture de l'Ăąme, et que par les aliments plus solides il a entendu les connaissances spirituelles qui leur servent de degrĂ© pour arriver Ă une plus haute science, qu'ils sachent, lorsqu'ils disent que la chair et le sang de JĂ©sus-Christ sont une nourriture solide, que cette science, dont ils sont si vains, les abuse. Le sang est, en effet, la premiĂšre chose qui se fasse dans la formation du corps de l'homme. C'est mĂȘme pour cela que quelques philosophes n'ont pas craint de le regarder comme l'essence de l'Ăąme. Le sang, aprĂšs que la femme a conçu, change de nature comme par une espĂšce de coction. Il s'Ă©paissit, il se dĂ©colore, il perd de la vie. L'amour maternel croĂźt en mĂȘme temps pour assurer l'existence de l'en- 34 fant. Le sang est plus fluide que la chair ; car il est comme une espĂšce de chair liquide, et le lait est la partie la plus douce et la plus subtile du sang. Cependant il n'est que du sang qui change de forme et monte vers les mamelles qui commencent alors Ă se gonfler, par l'ordre de Dieu, auteur de la gĂ©nĂ©ration et qui nourrit tout : lĂ , changeant de nature, Ă l'aide d'une douce chaleur, il s'Ă©labore en une nourriture trĂšs agrĂ©able Ă l'enfant. Le lait provient donc du sang. Partant des veines nombreuses qui traversent en tous sens les mamelles, le sang se rĂ©fugie dans les rĂ©servoir naturels oĂč se forme le lait. Ce sang, agitĂ© par les esprits vitaux, blanchit comme blanchissent les vagues de ja mer lorsque bouleversĂ©es par le souffle impĂ©tueux des vents, elles vomissent leur Ă©cume sur le rivage. Cependant la substance du sang ne change pas, pour nous servir de l'expression des poĂštes.
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Clement of Alexandria (Le PĂ©dagogue, Tome 1)
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Il est donc nĂ©cessaire que les uns et les autres se mettent eux-mĂȘmes Ă l'Ă©preuve, les uns pour savoir s'ils sont dignes de prĂȘcher et de laisser des Ă©crits ; les autres pour savoir s'ils sont dignes d'Ă©couter et de lire. C'est ainsi qu'aprĂšs avoir, selon la coutume, rompu le pain de l'Eucharistie, on permet Ă chaque fidĂšle d'en prendre une part; car, pour choisir ou pour rejeter avec raison, la conscience est le meilleur juge. Or, la rĂšgle certaine d'une bonne conscience est une vie droite, jointe Ă une saine doctrine : suivre l'exemple de ceux qui ont Ă©tĂ© dĂ©jĂ Ă©prouvĂ©s, et qui se sont conduits avec droiture, c'est la voie la plus sĂ»re pour atteindre Ă l'intelligence de la vĂ©ritĂ©, et Ă l'observance des prĂ©ceptes. Quiconque mangera le pain et boira le calice du Seigneur indignement, se rendra coupable du corps et du sang du Seigneur. Que l'homme donc s'Ă©prouve soi-mĂȘme, et qu'aprĂšs cela il mange de ce pain et boive de cette coupe. Il faut donc que celui qui entreprend de prĂȘcher aux autres s'examine pour savoir s'il a en vue l'utilitĂ© du prochain; si ce n'est point avec prĂ©somption, et par esprit de rivalitĂ© ou par amour de la gloire, qu'il rĂ©pand la sainte parole ; s'il se propose pour unique rĂ©compense le salut de ses auditeurs, et s'il n'en flatte aucun ; et enfin s'il Ă©vite toute occasion qui pourrait le faire accuser de vĂ©nalitĂ©.
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Clement of Alexandria (Miscellanies (Stromata))
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we are dealing with a new kind of army altogether, no longer held together in the solidarity of a common citizenship. As that tie fails, the legions discover another in esprit de corps, in their common difference from and their common interest against the general community. They begin to develop a warmer interest in their personal leaders, who secure them pay and plunder. Before the Punic Wars it was the tendency of ambitious men in Rome to court the plebeians; after that time they began to court the legions. Comparison
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H.G. Wells (The Outline of History (illustrated & annotated))
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Cette clarté d'esprit est liée au jeûne, au fait d'avoir la volonté de prendre soin de soi et au sentiment d'avoir accompli un défi personnel. Jeûner rÚgle bien des problÚmes. Vos émotions s'inscrivent dans votre corps, dans vos organes et dans vos cellules. Jeûner éloigne les émotions négatives.
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Laura Azenard (Comment j'ai vaincu l'arthrose: En un an j'ai tout testé pour ne plus souffrir et j'ai réussi ! (Guides pratiques) (French Edition))
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Je veux que tu en aies toi-mĂȘme la preuve par expĂ©rience, sans la chercher ailleurs. Quand on n'aime pas pour son propre compte, on voit d'un oeil chagrin l'humeur des amants. Il y a encore en moi quelque ardeur amoureuse, mon corps a toujours de la sĂšve; et mes sens ne sont pas Ă©teints pour les agrĂ©ments et les plaisirs de la vie. Je suis un rieur de bon goĂ»t, un convive agrĂ©able; dans un dĂźner, je ne coupe jamais la parole Ă personne; j'ai le bon esprit de ne pas me rendre importun aux convives; je sais prendre part Ă la conversation avec mesure, et me taire Ă propos, quand c'est Ă d'autres Ă parler; je ne suis point cracheur ni pituiteux, et point roupieux le moins du monde; enfin, je suis d'ĂphĂšse, et non pas d'Apulie, je ne suis pas un « petit coeur ».
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Plautus (Miles Gloriosus)
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[...] ou lâon admet, comme Descartes, que la nature de lâesprit et celle du corps nâont pas le moindre point de contact, et alors il nâest pas possible quâil y ait entre eux un intermĂ©diaire ou un moyen terme ; ou lâon admet au contraire, comme les anciens, quâils ont une certaine affinitĂ© de nature, et alors lâintermĂ©diaire devient inutile, car cette affinitĂ© suffit Ă expliquer que lâun puisse agir sur lâautre.
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René Guénon (The Spiritist Fallacy (Collected Works of Rene Guenon))
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In Janisâs hypothesis, âmembers of any small cohesive group tend to maintain esprit de corps by unconsciously developing a number of shared illusions and related norms that interfere with critical thinking and reality testing.â3 Groups that get along too well donât question assumptions or confront uncomfortable facts. So everyone agrees, which is pleasant, and the fact that everyone agrees is tacitly taken to be proof the group is on the right track.
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Philip E. Tetlock (Superforecasting: The Art and Science of Prediction)
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En 1871, Louis Figuier publie Le Lendemain de la mort ou la vie future selon la science, un gros volume dans lequel il se propose de dĂ©montrer scientifiquement l'immortalitĂ© de l'Ăąme! Selon lui, le corps et la pensĂ©e (ou l'Ăąme) sont deux entitĂ©s distinctes. Puisque d'une gĂ©nĂ©ration Ă l'autre, la matiĂšre ne disparaĂźt pas et ne fait que changer d'Ă©tat, il en est de mĂȘme pour la pensĂ©e: 'Comme la matiĂšre, ell doit se transformer, sans jamais se dĂ©truire.' Il balaie donc tous les 'traitĂ©s de l'Ăąme' Ă©crits depuis l'AntiquitĂ©, puisque ce 'fait de l'immortalitĂ©' est 'Ă©vident pour lui-mĂȘme'.
Le vrai problĂšme, c'est ce que devient l'Ăąme aprĂšs la mort: 'Il nous importerait fort peu, au fond, que l'Ăąme fĂ»t immortelle ou non, si notre Ăąme, Ă©tant rĂ©ellement, indestructible et immortelle, allait servir Ă un autre que nous-mĂȘmes, ou seulement, si revenant en nous, elle ne conservait point la mĂ©moire de son passĂ©. La rĂ©surrection de l'Ăąme, sans la mĂ©moire du passĂ©, serait un vĂ©ritable anĂ©antissement, ce serait le nĂ©ant des matĂ©rialistes.'
Louis Figuier cherche donc Ă dĂ©montrer que notre Ăąme nous sera conservĂ©e 'dans l'autre vie'. Selon lui, aprĂšs la mort, elle devient un ĂȘtre surhumain, ce que l'on nomme d'habitude un ange. 'Si l'atmosphĂšre est le milieu, l'habitat, de l'homme, le fluide Ă©thĂ©rĂ© est le milieu, l'habitat, de l'ĂȘtre surhumain. Ce passage successif en deux milieus diffĂ©rents d'un ĂȘtre, qui subit une mĂ©tamorphose quand il pĂ©nĂštre dans le nouveau milieu, n'est pas aussi extraordinaire, aussi anormal, aussi contraire aux lois de la nature, que l'on pourrait le croire.' C'est simplement une mĂ©tamorphose, semblable Ă celle qui voit 'la larve more et noirĂątre rampant dans la fange des Ă©tangs devenir la gracieuse libellule traversant l'air avec grĂące et vigueur... On peut dire, de ce point de vue, que l'homme est la larve ou la chenille de l'ĂȘtre surhumain.'
Cet ĂȘtre va occuper un nouvel humain, dĂšs sa naissance, Ă moins que l'homme dont il provient n'ait eu une existence vertueuse. Dans ce cas il subit une autre mĂ©tamorphose et se transforme en archange. Louis Figuier dĂ©crit alors un prodigieux cycle thĂ©ologico-Ă©cologique. Ă la suite d'une sĂ©rie de mĂ©tamorphose qui l'amĂšnent Ă proximitĂ© du soleil, l'esprit en devient la matiĂšre mĂȘme, qui revient sur Terre sous forme de rayons bienfaisants. Ceux-ci dĂ©posent dans les plantes les germes des Ăąmes qui mĂ»riront ensuite peu Ă peu, passant des vĂ©gĂ©taux aux animaux infĂ©rieurs, puis aux oiseaux et aux mammifĂšres, jusqu'Ă l'homme.
TrĂšs catholique, Figuier estimait pourtant que cette forme de mĂ©tempsycose Ă©tait bien prĂ©fĂ©rable aux dogmes chrĂ©tiens sur l'enfer et le paradis, qu'il trouvait profondĂ©ment injustes, et donc incompatibles avec la bienveillance divine: 'Le retour Ă une seconde vie terrestre est, en effet, une punition moins cruelle, plus raisonnable et plus juste que la condamnation aux tourment Ă©ternels. Ici la peine n'est qu'en proportion du pĂ©chĂ©; elle est Ă©quitable et indulgente, comme le chĂątiment d'un pĂšre.' Son livre mis Ă l'Index par l'Ăglise Catholique, sera rĂ©imprimĂ© dix fois jusqu'en 1904, dix ans aprĂšs la mort de son auteur et, peut-ĂȘtre, sa propre mĂ©tamorphose.
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Jean-Baptiste de Panafieu (MĂ©tamorphoses Deyrolle)
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The creative writing program would replicate the spirit of communal endeavor and mutual influence found in the Paris and Greenwich Village café scenes of an earlier era, but Nabokov was not one for that sort of esprit de corps.
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Mark McGurl (The Program Era: Postwar Fiction and the Rise of Creative Writing)
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LâĂȘtre humain est un microcosme. Ă lâinstar de son grand frĂšre, il est
Ă©galement quadripolaire, analogique et multidimensionnel. DâaprĂšs
lâastrophysicien Hubert Reeves, nous sommes faits de poussiĂšres
dâĂ©toiles, la composition de nos atomes provenant Ă 97% du cosmos.
Cette origine stellaire souligne toute la puissance de notre potentiel.
LâĂȘtre est humain et terrestre, horizontalement, divin et cĂ©leste,
verticalement. Il est visible et invisible, concret et abstrait, fait de matiĂšre
et dâĂ©nergie, dâun corps et dâesprit. Il est Ă la fois masculin et fĂ©minin,
émetteur et récepteur, positif et négatif par ses polarités. Chaque chose
dans lâunivers est constituĂ©e dâune nature double.
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Didier Steimer (Mets Sages d'HermĂšs: Du plomb de lâĂme Ă lâOr spirituel (French Edition))
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La langue des oiseaux, par un jeu de sonoritĂ©s, de mots, permet de dĂ©couvrir le sens cachĂ© des mots, leur symbolique secrĂšte. Ce langage du cĆur, par sa nature initiatique, est pratiquĂ© par les alchimistes et les hermĂ©tistes depuis des siĂšcles. La matiĂšre, lâĂąme Ă tiers, un tiers dâĂąme pour deux tiers de quoi ? Un tiers de corps et un tiers dâesprit. La magie (lâĂąme agit) de nos ĂȘtres multidimensionnels faisant son Ćuvre pour lâessentiel, lâessence du ciel.
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Didier Steimer (Mets Sages d'HermĂšs: Du plomb de lâĂme Ă lâOr spirituel (French Edition))
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RĂPONSES INTERROGATIVES Ă UNE QUESTION DE MARTIN HEIDEGGER
La poésie ne rythmera plus l'action. Elle sera en avant. RIMBAUD.
Divers sens Ă©troits pourraient ĂȘtre proposĂ©s, compte non tenu du sens qui se crĂ©e dans le mouvement mĂȘme de toute poĂ©sie objective, toujours en chemin vers le point qui signe sa justification et clĂŽt son existence, Ă l'Ă©cart, en avant de l'existence du mot Dieu :
-La poésie entraßnera à vue l'action, se plaçant en avant d'elle. L'en-avant suppose toutefois un alignement d'angle de la poésie sur l'action, comme un véhicule pilote aspire à courte distance par sa vitesse un second véhicule qui le suit. Il lui ouvre la voie, contient sa dispersion, le nourrit de sa lancée.
-La poĂ©sie, sur-cerveau de lâaction, telle la pensĂ©e qui commande au corps de l'univers, comme l'imagination visionnaire fournit l'image de ce qui sera Ă l'esprit forgeur qui la sollicite. De lĂ , l'enavant.
-La poésie sera « un chant de départ ». Poésie et action, vases obstinément communicants. La poésie, pointe de flÚche supposant l'arc action, l'objet sujet étroitement dépendant, la flÚche étant projetée au loin et ne retombant pas car l'arc qui la suit la ressaisira avant chute, les deux égaux bien qu'inégaux, dans un double et unique mouvement de rejonction.
-L'action accompagnera la poĂ©sie par une admirable fatalitĂ©, la rĂ©fraction de la seconde dans le miroir brĂ»lant et brouillĂ© de la premiĂšre produisant une contradiction et communiquant le signe plus (+) Ă la matiĂšre abrupte de lâaction.
-La poĂ©sie, du fait de la parole mĂȘme, est toujours mise par la pensĂ©e en avant de l'agir dont elle emmĂšne le contenu imparfait en une course perpĂ©tuelle vie-mort-vie.
-L'action est aveugle, c'est la poésie qui voit. L'une est unie par un lien mÚre-fils à 1'autre, le fils en avant de la mÚre et la guidant par nécessité plus que par amour.
-La libre dĂ©termination de la poĂ©sie semble lui confĂ©rer sa qualitĂ© conductrice. Elle serait un ĂȘtre action, en avant de Faction.
-La poésie est la loi, l'action demeure le phénomÚne. L'éclair précÚde le tonnerre, illuminant de haut en bas son théùtre, lui donnant valeur instantanée.
-La poésie est le mouvement pur ordonnant le mouvement général. Elle enseigne le pays en se décalant.
-La poésie ne rythme plus l'action, elle se porte en avant pour lui indiquer le chemin mobile. C'est pourquoi la poésie touche la premiÚre. Elle songe l'action et, grùce à son matériau, construit la Maison, mais jamais une fois pour toutes.
_ La poésie est le moi en avant de l'en soi, « le poÚte étant chargé de l'Humanité » (Rimbaud).
- La poĂ©sie serait de « la pensĂ©e chantĂ©e ». Elle serait l'Ćuvre en avant de Faction, serait sa consĂ©quence finale et dĂ©tachĂ©e.
-La poĂ©sie est une tĂȘte chercheuse. L'action est son corps. Accomplissant une rĂ©volution ils font, au terme de celle-ci, coĂŻncider la fin et le commencement. Ainsi de suite selon le cercle.
-Dans l'optique de Rimbaud et de la Commune, la poĂ©sie ne servira plus la bourgeoisie, ne la rythmera plus. Elle sera en avant, la bourgeoisie ici supposĂ©e action de conquĂȘte. La poĂ©sie sera alors sa propre maĂźtresse, Ă©tant maĂźtresse de sa rĂ©volution; le signal du dĂ©part donnĂ©, l'action en-vue-de se transformant sans cesse en action voyant.
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René Char (Recherche de la base et du sommet)
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What is workplace optimism? If you think itâs viewing the proverbial glass half full through rose-colored glasses and thinking positive thoughts, youâre mistaken. It is more than a positive attitude. Workplace optimism shapes attitudes. It shapes a personâs and even a teamâs spirit. It is the spark that fuels esprit de corps. It evokes positive emotions in team members toward their work and others. Workplace optimism is a characteristic of climate. The climate feels optimistic. People are inspired by their work and the possibilities inherent in it. Workplace optimism is the belief that good things will come from hard work. Research shows that you can transform the work experience by focusing on the best positive potential realities.9 Rather than spend time focusing on whatâs wrong or missing in the workplace, you can choose to focus on whatâs right and possible in the workplace. Rather than ignoring the climate, you can observe how itâs influencing work quality and relationships. You can transform the work experience by simply recognizing and leveraging human nature.
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Shawn Murphy (The Optimistic Workplace: Creating an Environment That Energizes Everyone)
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Lâhomme sait aujourdâhui que la terre nâest quâune boule animĂ©e dâun mouvement multiforme et vertigineux qui court sur un abĂźme insondable, attirĂ©e et dominĂ©e par les forces quâexercent sur elle dâautres corps cĂ©lestes, incomparablement plus grands et situĂ©s Ă des distances inimaginables ; il sait que la terre oĂč il vit nâest quâun grain de poussiĂšre par rapport au soleil, et que le soleil lui-mĂȘme nâest quâun grain au milieu de myriades dâautres astres incandescents ; il sait aussi que tout cela bouge. Une simple irrĂ©gularitĂ© dans cet enchaĂźnement de mouvements sidĂ©raux, lâinterfĂ©rence dâun astre Ă©tranger dans le systĂšme planĂ©taire, une dĂ©viation de la trajectoire normale du soleil, ou tout autre incident cosmique, suffirait pour faire vaciller la terre au cours de sa rĂ©volution, pour troubler la succession des saisons, modifier lâatmosphĂšre et dĂ©truire lâhumanitĂ©. Lâhomme aujourdâhui sait par ailleurs que le moindre atome renferme des forces qui, si elles Ă©taient dĂ©chaĂźnĂ©es, pourraient provoquer sur terre une conflagration planĂ©taire presque instantanĂ©e. Tout cela, lââinfiniment petitâ et lââinfiniment grandâ, apparaĂźt, du point de vue de la science moderne, comme un mĂ©canisme dâune complexitĂ© inimaginable, dont le fonctionnement est dĂ» Ă des forces aveugles.
Et pourtant, lâhomme dâaujourdâhui vit et agit comme si le dĂ©roulement normal et habituel des rythmes de la nature lui Ă©tait garanti. Il ne pense, en effet, ni aux abĂźmes du monde intersidĂ©ral, ni aux forces terribles que renferme chaque corpuscule de matiĂšre. Avec des yeux dâenfant, il regarde au-dessus de lui la voĂ»te cĂ©leste avec le soleil et les Ă©toiles, mais le souvenir des thĂ©ories astronomiques lâempĂȘche dây voir des signes de Dieu. Le ciel a cessĂ© de reprĂ©senter pour lui la manifestation naturelle de lâesprit qui englobe le monde et lâĂ©claire. Le savoir universitaire sâest substituĂ© en lui Ă cette vision ânaĂŻveâ et profonde des choses. Non quâil ait maintenant conscience dâun ordre cosmique supĂ©rieur, dont lâhomme serait aussi partie intĂ©grante. Non. Il se sent comme abandonnĂ©, privĂ© dâappui solide face Ă ces abĂźmes qui nâont plus aucune commune mesure avec lui-mĂȘme. Car rien ne lui rappelle plus dĂ©sormais que tout lâunivers, en dĂ©finitive, est contenu en lui-mĂȘme, non pas dans son ĂȘtre individuel, certes, mais dans lâesprit qui est en lui et qui, en mĂȘme temps, le dĂ©passe, lui et tout lâunivers visible.
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Titus Burckhardt (Science moderne et Sagesse traditionnelle)
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[...] câest que lâĂ©lite, par lĂ mĂȘme que le peuple est son extrĂȘme opposĂ©, trouve vĂ©ritablement en lui son reflet le plus direct, comme en toutes choses le point le plus haut se reflĂšte directement au point le plus bas et non en lâun ou lâautre des points intermĂ©diaires. Câest, il est vrai, un reflet obscur et inversĂ©, comme le corps lâest par rapport Ă lâesprit, mais qui nâen offre pas moins la possibilitĂ© dâun « redressement », comparable Ă celui qui se produit Ă la fin dâun cycle : ce nâest que lorsque le mouvement descendant a atteint son terme, donc le point le plus bas, que toutes choses peuvent ĂȘtre ramenĂ©es immĂ©diatement au point le plus haut pour commencer un nouveau cycle : et câest en cela quâil est exact de dire que « les extrĂȘmes se touchent » ou plutĂŽt se rejoignent. La similitude entre le peuple et le corps, Ă laquelle nous venons de faire allusion, se justifie dâailleurs encore par le caractĂšre dâĂ©lĂ©ment « substantiel » quâils prĂ©sentent Ă©galement lâun et lâautre, dans lâordre social et dans lâordre individuel respectivement, tandis que le mental, surtout si on lâenvisage spĂ©cialement sous son aspect de « rationalitĂ© », correspond plutĂŽt Ă la « classe moyenne ». Il rĂ©sulte aussi de lĂ que lâĂ©lite, en descendant en quelque sorte jusquâau peuple, y trouve tous les avantages de lâ« incorporation », en tant que celle-ci est nĂ©cessaire pour la constitution dâun ĂȘtre rĂ©ellement complet dans notre Ă©tat dâexistence ; et le peuple est pour elle un « support » et une « base », au mĂȘme titre que le corps lâest pour lâesprit manifestĂ© dans lâindividualitĂ© humaine.
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René Guénon (Initiation and Spiritual Realization)
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Un dĂ©sir visqueux se traĂźne en moi et cherche Ă
savoir tous les mots obscÚnes que Tu connais. Je veux voir les pudiques lÚvres se profaner sans du tout que lu rougis sans que Tu hésites avec une bouche savante, un regard effronté et un
maintien obscĂšne. Que toutes Tes pensĂ©es impures et Tes courbes lascives et luxurieuses montent en une litanie impudente devant la statue d'Astaroth. Nous cĂ©lĂ©brerons les PriapĂ©es de notre amour, ĂŽ Malheureuse. Je serai immobile devant Toi et je Te regarderai dans les yeux. Ne me cache rien. Ne me cache rien, crache-moi tous les mots obscĂšnes que tu connais. Peut-ĂȘtre mĂȘme pourras-Tu me faire sentir quelque plaisir nouveau et inconnu. Le plaisir du mĂ©pris et du dĂ©goĂ»t et de la profanation d'un amour. Je Te serrerais alors avec l'Ă©treinte des bĂȘtes dans la nuit de leurs ruts. Et je sentirai frĂ©tiller entre mes mains quelque chose de moi, une crĂ©ation de ma souffrance, un corps que j'ai façonnĂ©, moi, et que j'ai corrompu, moi, instrument charnel infonde de mon chagrin et de la corruption profonde et inguerissable de mon esprit. Je Te serrerai enfin toute entiĂšre parce que tu es toute Ă moi et j'Ă©prouvrtai enfin sur Toi ce grand sentiment de triomphe qu'Ă©prouvent les grands ConquĂ©rants et les grands Destructeurs et les CrĂ©ateurs !
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Nikos Kazantzakis (Le lys et le serpent)
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Une idĂ©e terrible me vint : - Lâhomme est double, me dis-je. - « Je sens deux hommes en moi », a Ă©crit un PĂšre de lâĂglise. - Le concours de deux Ăąmes a dĂ©posĂ© ce germe mixte dans un corps qui lui-mĂȘme offre Ă la vue deux portions similaires reproduites dans tous les organes de sa structure. Il y a en tout homme un spectateur et un acteur, celui qui parle et celui qui rĂ©pond. Les Orientaux ont vu lĂ deux ennemis : le bon et le mauvais gĂ©nie. - Suis-je le bon ? suis-je le mauvais ? me disais-je. En tout cas, lâautre mâest hostile⊠Qui sait sâil nây a pas telle circonstance ou tel Ăąge oĂč ces deux esprits se sĂ©parent ? AttachĂ©s au mĂȘme corps tous deux par une affinitĂ© matĂ©rielle, peut-ĂȘtre lâun est-il promis Ă la gloire et au bonheur, lâautre Ă lâanĂ©antissement ou Ă la souffrance Ă©ternelle ?
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Gérard de Nerval (Aurélia (French Edition))
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Even in organizations that, on the whole, are toxic to teams, exceptional teams can still be found. There is consistent evidence that adversity sometimes creates an esprit de corps within the team that is difficult to summon in times of prosperity. In such situations the team must pragmatically evaluate the situation and develop adaptive strategies to the furthest extent possible. The more challenging task will be to maintain a positive attitude and sense of humor about things they cannot change and yet not become cynical.
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Pat MacMillan (The Performance Factor: Unlocking the Secrets of Teamwork)
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Teams need a sense of identity and esprit de corps, but not so much that they cut themselves off from those they serve or need to accomplish their mission. That's the key: the mission. When clearly defined it should be the gravitational force that holds the team together, not merely the camaraderie. It takes a balance of both, and when team leaders sense that the team is becoming more important to team members than the task for which the team was formed, he or she must bring the needs and nature of their mission back to the forefront of team thinking.
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Pat MacMillan (The Performance Factor: Unlocking the Secrets of Teamwork)
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La race humaine est ainsi faite que des ĂȘtres sains d'esprits seraient prĂȘts Ă sacrifier leur jeunesse, leur corps, leurs amours, leurs amis, leur bonheur et beaucoup plus encore sur l'autel d'une fantasme appelĂ© Ă©ternitĂ©
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Amélie Nothomb (HygiÚne de l'assassin)
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Doit-on sâinfliger Ă ce point de sortir dâune vie ? Doit on autant fuir pour chercher ailleurs un moyen de panser ses blessures, de souffler, sâintrospecter ? Nây avait-il aucune autre voie possible au delĂ de cette absence terrible qui lui tordait le ventre de douleur, aucun autre chemin que de voir soudainement disparaĂźtre de son existence cette prĂ©sence qui lâavait accompagnĂ© le temps dâune balade quâils avaient effectuĂ©e Ă deux ? Si lâabsence semblait le seul remĂšde, force lui Ă©tait de constater quâelle ne laissait dans on esprit quâun goĂ»t amer qui lui Ă©corchait les lĂšvres. Et son image dansait dans sa tĂȘte, le torturant Ă chaque instant, amenant des larmes dans le creux de ses yeux, ce visage vers lequel il voulait tendre les doigts, quâil voulait caresser, alors quâil devait sâobliger Ă ne pas bouger et Ă rester interdit. Au delĂ des mots, câĂ©tait bien cette absence totale qui lui Ă©tait la pire des tortures. Il aurait voulu tendre les bras, enserrer ce corps tant aimĂ©, oublier un instant cette douleur sourde qui grondait en son coeur, fermer les yeux et revenir Ă ces quelques moments de pur bonheur quâil avait pu ressentir alors que leurs deux corps Ă©taient enlacĂ©s, si proches lâun de lâautre, dans une communion qui allait au delĂ des mots. A ce moment mĂȘme avant les mots, avant ces phrases blessantes, avant sa dĂ©cision. Mais il devait se rĂ©soudre Ă laisser partir ce visage tant aimĂ©, Ă le voir se fondre dans cet ocĂ©an inconnu du temps qui, disait-on, Ă©tait capable de tout soigner. Et pourtant chaque jour lâabsence le mordait, plus durement que lâeau salĂ©e sur une blessure, plus cruellement que la mort.
La mort câĂ©tait savoir quâil nây avait pas dâespoir de se revoir, aucun espoir de se croiser, lâabsence au contraire Ă©tait ĂŽ combien plus cruelle. Lâabsence câĂ©tait savoir lâautre proche, câĂ©tait savoir quâil continuait sa vie loin de soi, que vos chemins se sĂ©paraient dĂ©sormais et adoptaient une trajectoire diffĂ©rente. CâĂ©tait savoir que lâautre deviendrait peu Ă peu un inconnu, une ombre du passĂ©. CâĂ©tait risquer de se recroiser et de voir ces plaies se rouvrir sans que rien jamais ne puisse les soigner. Oui, dĂ©cidĂ©ment lâabsence Ă©tait bien pire que tout.
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Simon Vandereecken (Temps volés)
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La tante, le prĂȘtre, le retraitĂ©, la fleuriste, la femme du kiosque, ils en avaient fini, sans doute, avec l'esprit de conquĂȘte, avec l'amour. Ils Ă©taient vĂȘtus, parce qu'il le faut bien, de vĂȘtements qui semblaient n'avoir jamais commencĂ©. Le matin, sans les regarder, ils se les passaient sur le corps, lequel Ă©tait aussi un vĂȘtement. Lui non plus, sans doute, ils ne le regardaient jamais Ils se gonflaient, jaunissaient, gĂ©missaient, devenaient bleus, ça et lĂ , sans arrĂȘt, comme les contrebasses de l'orchestre s'accordent, avant la maladie et la mort mais, pour l'instant, ils pouvaient encore servir, ils mangeaient, ils parlaient, ils suintaient, ils disaient merci. Tante, matelassiĂšre, fleuriste, la femme du kiosque, le prĂȘtre, le retraitĂ©, ils avaient l'air de se divertir d'ĂȘtre ficelĂ©s dans les pantalons, les jupons, les artĂšres, la peau, la vessie, les souliers. Ce qu'ils disaient avait une splendeur suprĂȘme et dĂ©sintĂ©ressĂ©e.
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Jacques Audiberti (Le maĂźtre de Milan)
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Mais plus gĂ©nĂ©rale est chez l'homme sa rĂ©volte contre sa condition charnelle ; il se considĂšre comme un dieu dĂ©chu : sa malĂ©diction c'est d'ĂȘtre tombĂ© d'un ciel lumineux et ordonnĂ© dans les tĂ©nĂšbres chaotiques du ventre maternel. [...] Il se voudrait nĂ©cessaire comme une pure IdĂ©e, comme l'Un, le Tout, l'Esprit absolu ; et il se trouve enfermĂ© dans un corps limitĂ©, dans un lieu et un temps qu'il n'a pas choisis, oĂč il n'Ă©tait pas appelĂ©, inutile, encombrant absurde.
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Simone de Beauvoir (Le deuxiĂšme sexe, I)