Entre Les Murs Quotes

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Ah! Comme une existence peut devenir orageuse entre les quatre murs d'une mansarde! L'ame umaine est une fée, elle métamorphose une paille en diamants; sous sa bageutte les palais anchantés éclosent comme les fleurs des champs sous les chauds inspirations du soleil.
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Honoré de Balzac
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Dans le royaume des aveugles les borgnes sont rois. Tous ces gens-lĂ , voyez-vous, sont des mĂ©diocres, parce qu’ils ont l’esprit entre deux murs, – l’argent et la politique. – Ce sont des cuistres, mon cher, avec qui il est impossible de parler de rien, de rien de ce que nous aimons. Leur intelligence est Ă  fond de vase, ou plutĂŽt Ă  fond de dĂ©potoir, comme la Seine Ă  AsniĂšres.
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Guy de Maupassant (Bel-Ami)
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​ « Quelqu’un peut passer toute sa vie entre quatre murs. S’il ne se rend pas compte ou ne sait pas qu’il est en prison, alors il ne se sent pas prisonnier. Il existe des gens pour qui la planĂšte entiĂšre est une prison. Qui voient l’espace infini du monde, les millions d’étoiles et de corps cĂ©lestes Ă©trangers dont l’accĂšs leur est fermĂ© pour toujours. Cette conscience fait d’eux les plus grands esclaves du temps et de l’espace. »
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Vladimir Bartol (Alamut)
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Les livres ressemblaient beaucoup aux rats. Ils entraient dans les murs et se tapissaient dans des cachettes. Ils prolifĂ©raient en secret, invisibles. Un seul exemplaire pouvait ĂȘtre partagĂ© entre une vingtaine de personnes. Et quand ces gens lisaient le livre, il se mettait Ă  exister dans leur tĂȘte. DĂšs qu’un livre vit dans l’esprit, il a le don de se rĂ©pandre par les idĂ©es et la conversation. Et quand une personne qui a lu votre livre parle Ă  une personne qui ne l’a pas lu, elle lui en transmet l’univers sans mĂȘme le savoir.
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Heather O'Neill (Perdre la tĂȘte (French Edition))
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reflue entre les colonnes, vers les bas cotes,--ou l'on distingue dans des compartiments de bois, des autels, des lits, des chainettes de petites pierres bleues, et des constellations peintes sur les murs. Au milieu de la foule, des groupes, ca et la, stationnent. Des hommes, debout sur des escabeaux, haranguent le doigt leve; d'autres prient les bras en croix, sont couches par terre, chantent des hymnes, ou boivent du vin; autour d'une table, des fideles font les agapes; des martyrs demaillotent leurs membres pour montrer leurs blessures; des vieillards, appuyes sur des batons, racontant leurs voyages.
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Gustave Flaubert (The Temptation of St. Antony)
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Tant qu’on va et vient dans le pays natal, on s’imagine que ces rues vous sont indiffĂ©rentes, que ces fenĂȘtres, ces toits et ces portes ne vous sont de rien, que ces murs vous sont Ă©trangers, que ces arbres sont les premiers arbres venus, que ces maisons oĂč l’on n’entre pas vous sont inutiles, que ces pavĂ©s oĂč l’on marche sont des pierres. Plus tard, quand on n’y est plus, on s’aperçoit que ces rues vous sont chĂšres, que ces toits, ces fenĂȘtres et ces portes vous manquent, que ces murailles vous sont nĂ©cessaires, que ces arbres sont vos bien-aimĂ©s, que ces maisons oĂč l’on n’entrait pas on y entrait tous les jours, et qu’on a laissĂ© de ses entrailles, de son sang et de son cƓur dans ces pavĂ©s. Tous ces lieux qu’on ne voit plus, qu’on ne reverra jamais peut-ĂȘtre, et dont on a gardĂ© l’image, prennent un charme douloureux, vous reviennent avec la mĂ©lancolie d’une apparition (...)
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Victor Hugo (Fantine (Les Misérables, #1))
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Tant qu'on va et vient dans la pays natal, on s'imagine que ces rues vous sont indiffĂ©rentes, que ces fenĂȘtres, ces toits et ces portes ne vous sont de rien, que ces murs vous sont Ă©trangers, que ces arbres sont les premiers arbres venue, que ces maisons oĂč l'on n'entre pas vous sont inutiles, que ces pavĂ©s oĂč l'on marche sont des pierres. Plus tard, quand on n'y est plus, on s'aperçoit que ces rues vous sont chĂšres, que ces toits, ces fenĂȘtres et ces portes vous manquent, que ces murailles vous sont nĂ©cessaires, que ces arbres sont vos bien-aimĂ©es, que ces maisons oĂč l'on n'entrait pas on y entrait tous les jours, qu'on a laissĂ© de ses entrailles, de son sang et de son coeur dans ces pavĂ©s. Tous ces lieux qu'on ne voit plus, qu'on ne reverra jamais peut-ĂȘtre, et dont on a gardĂ© l'image, prennent un charme douloureux, vous reviennent avec la mĂ©lancolie d'une apparition, vous font la terre sainte visible, et sont, pour ainsi dire, la forme mĂȘme de la France et on les aime et on les Ă©voque tels qu'ils sont, tels qu'ils Ă©taient, et l'on s'y obstine, et l'on n'y veut rien changer, car on tient Ă  la figure de la patrie comme au visage de sa mĂšre.
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Victor Hugo (Les Misérables)
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(...) la fonction du MusĂ©e, comme celle de la BibliothĂšque, n'est pas uniquement bienfaisante. Il nous donne bien le moyen de voir ensemble, comme moments d'un seul effort, des productions qui gisaient Ă  travers le monde, enlisĂ©es dans les cultes ou dans les civilisations dont elles voulaient ĂȘtre l'ornement, en ce sens il fonde notre conscience de la peinture comme peinture. Mais elle est d'abord dans chaque peintre qui travaille, et elle y est Ă  l'Ă©tat pur, tandis que le MusĂ©e la compromet avec les sombres plaisirs de la rĂ©trospection. Il faudrait aller au MusĂ©e comme les peintres y vont, dans la joie sobre [78] du travail, et non pas comme nous y allons, avec une rĂ©vĂ©rence qui n'est pas tout Ă  fait de bon aloi. Le MusĂ©e nous donne une conscience de voleurs. L'idĂ©e nous vient de temps Ă  autre que ces Ɠuvres n'ont tout de mĂȘme pas Ă©tĂ© faites pour finir entre ces murs moroses, pour le plaisir des promeneurs du dimanche ou des « intellectuels » du lundi. Nous sentons bien qu'il y a dĂ©perdition et que ce recueillement de nĂ©cropole n'est pas le milieu vrai de l'art, que tant de joies et de peines, tant de colĂšres, tant de travaux n'Ă©taient pas destinĂ©s Ă  reflĂ©ter un jour la lumiĂšre triste du MusĂ©e. Le MusĂ©e, transformant des tentatives en « Ɠuvres », rend possible une histoire de la peinture. Mais peut-ĂȘtre est-il essentiel aux hommes de n'atteindre Ă  la grandeur dans leurs ouvrages que quand ils ne la cherchent pas trop, peut-ĂȘtre n'est-il pas mauvais que le peintre et l'Ă©crivain ne sachent pas trop qu'ils sont en train de fonder l'humanitĂ©, peut-ĂȘtre enfin ont-ils, de l'histoire de l'art, un sentiment plus vrai et plus vivant quand ils la continuent dans leur travail que quand ils se font « amateurs » pour la contempler au MusĂ©e. Le MusĂ©e ajoute un faux prestige Ă  la vraie valeur des ouvrages en les dĂ©tachant des hasards au milieu desquels ils sont nĂ©s et en nous faisant croire que des fatalitĂ©s guidaient la main des artistes depuis toujours. Alors que le style en chaque peintre vivait comme la pulsation de son cƓur et le rendait justement capable de reconnaĂźtre tout autre effort que le sien, - le MusĂ©e convertit cette historicitĂ© secrĂšte, pudique, non dĂ©libĂ©rĂ©e, involontaire, vivante enfin, en histoire officielle et pompeuse. L'imminence d'une rĂ©gression donne Ă  notre amitiĂ© pour tel peintre une nuance pathĂ©tique qui lui Ă©tait bien Ă©trangĂšre. Pour lui, il a travaillĂ© toute une vie d'homme, - et nous, nous voyons son Ɠuvre comme des fleurs au bord d'un prĂ©cipice. Le MusĂ©e rend les peintres aussi mystĂ©rieux pour nous que les pieuvres ou les langoustes. Ces Ɠuvres qui sont nĂ©es dans la chaleur d'une vie, il les transforme en prodiges d'un autre monde, et le souffle qui les portait n'est plus, dans l'atmosphĂšre pensive du MusĂ©e et sous ses glaces protectrices, qu'une faible palpitation Ă  leur surface. Le MusĂ©e tue la vĂ©hĂ©mence de la peinture comme la bibliothĂšque, [79] disait Sartre, transforme en « messages » des Ă©crits qui ont Ă©tĂ© d'abord les gestes d'un homme. Il est l'historicitĂ© de mort. Et il y a une historicitĂ© de vie, dont il n'offre que l'image dĂ©chue : celle qui habite le peintre au travail, quand il noue d'un seul geste la tradition qu'il reprend et la tradition qu'il fonde, celle qui le rejoint d'un coup Ă  tout ce qui s'est jamais peint dans le monde, sans qu’il ait Ă  quitter sa place, son temps, son travail bĂ©ni et maudit, et qui rĂ©concilie les peintures en tant que chacune exprime l'existence entiĂšre, en tant qu'elles sont toutes rĂ©ussies, - au lieu de les rĂ©concilier en tant qu'elles sont toutes finies et comme autant de gestes vains.
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Merlau-Ponty
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livre sur le sujet oĂč je parle de Baalbeck. Les inscriptions Ă©gyptiennes sur les murs intĂ©rieurs des pyramides ont Ă©tĂ© gravĂ©es des milliers d'annĂ©es plus tard par des ouvriers et des maçons Ă©gyptiens et libyens.
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Jean-Maximillien De La Croix de Lafayette (OVNIs et extraterrestres : Transcriptions des rĂ©unions entre les États-Unis et les Extraterrestres en 1947 et 1948)
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II. loc prĂ©p 1. (Ă  califourchon sur) astride ‱ Ă  ~ sur un mur | astride a wall 2. (s'Ă©tendant sur) spanning ‱ Ă  ~ sur deux pays/trois dĂ©cennies | spanning two countries/three decades 3. (de part et d'autre de) ‱ le domaine est Ă  ~ sur la route | the estate straddles the road 4. (entre) in between ‱ Ă  ~ sur le rouge et le violet | in between red and purple 5. (pointilleux sur) ‱ ĂȘtre Ă  ~ sur les principes/bonnes maniĂšres/horaires | to be a stickler for principles/good manners/schedules
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Synapse DĂ©veloppement (Oxford Hachette French - English Dictionary (French Edition))
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Par goĂ»t de la solitude, j’avais fait construire ma maison en pleine forĂȘt. Le toit ne dĂ©passait pas les arbres. LĂ  enfin je pourrais vivre loin des frĂ©quentations oiseuses, entre des murs nus, dĂ©livrĂ© de l’envahissant confort. Un lit, une table, une chaise, qu’est-il besoin de plus ?
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Marcel BĂ©alu (Les messagers clandestins)
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On eut le grand tort, par la suite, de considĂ©rer les revendications roumaines entiĂšrement satisfaites et les traitĂ©s de 1919 et de 1920 comme leur expression dĂ©finitive. Leurs dispositions n'Ă©taient en rĂ©alitĂ© que le rĂ©sultat d'un compromis, entre des aspirations ethniques plus Ă©tendues et la pression des Grandes Puissances, qui en marchandĂšrent longuement la reconnaissance. Le vĂ©ritable fondement de l'unitĂ© roumaine n'a Ă©tĂ© Ă©tabli ni Ă  Saint-Germain, ni Ă  Trianon ; il est constituĂ© par l'existence mĂȘme du peuple roumain, Ă©nigme et miracle de l'histoire du Sud-Est de l'Europe, et par la mission qui lui est dĂ©volue par sa situation gĂ©ographique. À ce point de vue, les Ă©vĂ©nements de 1919 comportent une conclusion qui n'est pas nĂ©gligeable : s'il n'y avait pas eu alors, du Dniestr Ă  la Theiss Ă©lĂ©ment organisĂ© et conscient de rĂ©sistance et de rĂ©action qu'Ă©tait l'armĂ©e romaine, le spectre de l'armĂ©e rouge universelle sur les bords du Rhin, qui hantait comme un cauchemar les nuits de Lloyd George, serait devenu facilement une terrible rĂ©alitĂ©. Entre la Russie bolcheviste et l'Allemagne spartakiste, la constitution d'une Pologne indĂ©pendante eĂ»t Ă©tĂ© impossible, et le gĂ©nĂ©ral Weygand aurait tentĂ© en vain de s'opposer, sous les murs de Varsovie, Ă  l'offensive de Tukatchevsky. Combien le cours des Ă©vĂ©nements en Europe Centrale eĂ»t Ă©tĂ© diffĂ©rent ! (p. 324-325)
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Gheorghe I. Brătianu (Origines et formation de l'unité roumaine)
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Papallones d’incerts colors mortes al peu del llit M’agradaria comprovar una vegada mĂ©s com pot arribar a Ă©sser dolça la teva veu i quanta tendresa amagada guarden les teves paraules. PerĂČ Ă©s de dia i no puc arribar a tu. Voldria immobilitzar la nit a les vidrieres, trencar definitivament rellotges, calendaris, comptagotes. Per sempre mĂ©s hores, dies, mesos. Eternitzar la sedosa, vellutada nit. PerĂČ Ă©s de dia i tan sols puc inventar-te. ProvarĂ© sort al disc de marcar cinc nĂșmeros cabalĂ­stics. La veu! Quin pessigolleig per les parets!, quina enrampada! Com es cremen al mur les meves paraules entre el ciment armat i la calç, o arriben tanmateix a tu? Sona el timbre, llunyĂ , llunyanĂ­ssim. No el sents? Dorms? No vull insistir. Les meves paraules a caramulls, en eixams, en guarda, et fan companyia. Papallones d’incerts colors volen ran del teu rostre. Horabaixa seran mortes als peus del teu llit. Mig adormit creurĂ s que sĂłn mosquits. Fa setmanes que la televisiĂł anuncia un insecticida nou d’una absoluta eficĂ cia.
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Carme Riera (Te deix, amor, la mar com a penyora)
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Ainsi, j’ai eu la chance de connaĂźtre Văcărești, prison pour les dĂ©tenus de droit commun, utilisĂ©e parfois aussi pour les politiques. L’hĂŽpital central des prisons, oĂč Ă©taient regroupĂ©s les dĂ©tenus malades venus de partout, se trouvait entre ses murs. Je dis « chance », car Văcărești Ă©tait un ancien monastĂšre, monument historique, qui fut classĂ© plus tard, puis rasĂ© par Ceaușescu.
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Oana Orlea (Les années volées: Dans le goulag roumain à 16 ans (French Edition))
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EN PARLANT En parlant de ma tĂȘte toujours posĂ©e comme sur un plateau de SalomĂ©e, toujours offerte Ă  sa MajestĂ©. Ici, comme devant le mur, en parlant de mon sang sur le nouveau pont de la voie ferrĂ©e qui se distingue –combien peu, hĂ©las !– de la rouge, brillante peinture, des quelques balustrades en fer, sous la pluie. Mais en me confessant Ă  l'herbe, en tombant Ă  genoux, anachronique, devant les ombres, en gardant, anachronique, dans le poĂšme trĂšs moderne, les toutes derniĂšres Ă©toiles. J'ai vu les poubelles et la rose qui respirait la puanteur j'ai vu la diffĂ©rence spĂ©cifique entre cailles et hĂ©ros, entre balle et chevrotine. Un Ă©loge au savon, au balai, Ă  la gomme, une louange Ă  mes yeux, Ă  la main hĂ©sitante, Ă  l'Ă©lĂ©gie en offensive. (p. 9)
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Ion Pop (La dĂ©couverte de l'Ɠil)
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Bouts de soie Je fus l'ami de toutes les solitudes. J'allumais les lampes parmi les errants. Le soir je prenais un peu de thĂ©, ou mĂȘme pas. Les chemins se sont resserrĂ©s dans le passé– et voici venir l'oubli. Tout est comme cela fut un jour : choses auxquelles je ne puis donner un nom. Jeune fille aux cheveux emmĂȘlĂ©s de fĂ©erie, n'essayons plus de nous souvenir. En automne les cirques partaient. Les femmes vendaient pour nous de la marjolaine. ObscuritĂ© favorable aux monts-de-piĂ©tĂ©, le vent fait encore des culbutes et des papillons. NaguĂšre tu me montrais un Ă©cureuil menu comme une patate et nous nous effilochions au grĂ© des spectres. Les gens savent quelque chose qu'ils ne disent pas. Que fait l'eau dans laquelle tu as secouĂ© tes brumes ? Par les herbes et les saisons humides, les cendres confondent leurs saints. Le soir est venu comme un chien des montagnes, pour lĂ©cher nos mains brĂ»lantes. Tu es toujours mon amour et j'entends encore la lune serpenter entre les murs. Oh ! Si seulement nous Ă©tions demeurĂ©s en imagination comme les batailles sur les panoplies
 La vie fĂ»t toujours comme ne devrait pas ĂȘtre la vie. (p. 15)
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Ion Caraion (La neige qui jamais ne neige et autres poĂšmes)
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Voulez-vous un moment vivre entre ciel et terre, Respirer, Ă  plein cƓur, un air dĂ©licieux, Voir le monde Ă  vos pieds, planer dans la lumiĂšre, Et croire prĂšs de vous quelqu'un venu des cieux? Lisez ce chant d'amour... Le regard du vulgaire N'en pĂ©nĂ©trerait pas le sens mystĂ©rieux; Vous verrez, vous, comment on aime au monastĂšre, Et, dans ces murs sacrĂ©s, combien l'on est heureux. A quinze ans! Tendre fleur, petite Ăąme idĂ©ale, ThĂ©rĂšse offre Ă  JĂ©sus sa candeur virginale; Le Saint-PĂšre a bĂ©ni ce beau lis pour l'autel: La douceur de l'agneau, le cĂ©leste sourire, Les lyriques accents, tout en elle a fait dire: C'est un ange qu'on vit passer par le Carmel. P. N. Abbaye de Mondaye, 8 avril 1898.
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ThérÚse of Lisieux (Histoire d'une ùme)
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Je traverse la ville dont je n’attends plus rien Au milieu d’ĂȘtres humains toujours renouvelĂ©s Je le connais par coeur, ce mĂ©tro parisien ; Il s’écoule des jours sans que je puisse parler. Oh ! ces aprĂšs-midi, revenant du chĂŽmage Repensant au loyer, mĂ©ditation morose, On a beau ne pas vivre, on prend quand mĂȘme de l’ñge Et rien ne change Ă  rien, ni l’étĂ©, ni les choses. Au bout de quelques mois on passe en fin de droits Et l’automne revient, lent comme une gangrĂšne ; L’argent devient la seule idĂ©e, la seule loi, On est vraiment tout seul. Et on traĂźne, et on traĂźne... Les autres continuent leur danse existentielle, Vous ĂȘtes protĂ©gĂ© par un mur transparent ; L’hiver est revenu. Leur vie semble rĂ©elle. Peut-ĂȘtre, quelque part, l’avenir vous attend. Les moments immobiles que l’ont vit presque en fraude Et les petites morts, petits autodafĂ©s ; C’était sur les deux heures et la ville Ă©tait chaude, Les bustiers fourmillaient aux terrasses des cafĂ©s Et tout s’organisait pour la reproduction : Comportements humains, jeux de dents, rires forcĂ©s L’impossibilitĂ© permanente de l’action Morceaux de vie qu’on rĂȘve, bientĂŽt dĂ©samorcĂ©s. Les humains s’agitaient dans les murs de la ville : Flots sur le boulevard, tĂ©lĂ©phones portatifs ; InquiĂ©tude sur la ligne, jeux de regards hostiles : Tout fonctionne, tout tourne, et j’ai les nerfs Ă  vif. Il marche dans la nuit, son regard plein de mort, Et le froid se fait vif entre les carrefours Cela fait plus d’un an qu’il n’a pas fait l’amour ; Les ĂȘtres humains se croisent, on sent glisser leurs corps. Il marche dans la ville avec un mot secret, C’est vraiment trĂšs curieux de voir les autres vivre, De regarder la vie comme on lit dans un livre Et d’avoir oubliĂ© jusqu’au goĂ»t du regret. Il compose le code, retrouve son studio Et une main glacĂ©e se pose sur son coeur Certainement quelqu’un a commis une erreur, Il n’a plus trĂšs envie d’écouter la radio. Il est seul, maintenant, et la nuit est immense Il frĂŽle les objets d’une main hĂ©sitante Les objets sont bien lĂ , mais sa raison s’absente Il traverse la nuit Ă  la recherche d’un sens.
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Michel Houellebecq
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​ Quelqu’un peut passer toute sa vie entre quatre murs. S’il ne se rend pas compte ou ne sait pas qu’il est en prison, alors il ne se sent pas prisonnier. Il existe des gens pour qui la planĂšte entiĂšre est une prison. Qui voient l’espace infini du monde, les millions d’étoiles et de corps cĂ©lestes Ă©trangers dont l’accĂšs leur est fermĂ© pour toujours. Cette conscience fait d’eux les plus grands esclavesg du temps et de l’espace.
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Vladimir Bartol (Alamut)
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Pour lui, c'est le destin qui entre en gare. Il est seul au monde, fasciné par le train qui fonce sur lui, qui va quitter les rails, dévorer le quai, l'écraser contre le mur.
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Pierre Charras (Dix-neuf secondes)
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Nous sommes inhumains. Plus prĂšs de la mort que de la vie. Nous errons entre ces murs, ternis par le mauvais sang, marquĂ©s au fer rouge. Nous portons nos crimes comme des plaies ouvertes, des boulets Ă  nos pieds, les mains liĂ©es. Aveugles. Et nous attendons la fin. Nous sommes des animaux malades qu'on n'ose pas abattre. Notre chair est avariĂ©e, notre sang et froid. Nous sommes ces bĂȘtes oubliĂ©es, rongĂ©es par la vermine. Quand l'attente devient insupportable, quand l'agonie est trop vive, parfois, l'un de nous fait le saut et va s'Ă©craser parmi les barbelĂ©s qui ornent notre cage. Et nous le regardons, envieux et lĂąches. Plus prĂšs de la mort que de la vie. Nous sommes condamnĂ©s.
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Patrick Isabelle (Nous)
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le vocabulaire prĂ©sent certaines obligations bloque ma perception une autre dimension une vision sans altĂ©ration sans mur d'illusion bloquant ma perception oublier les prĂ©sentations aucune prescription ni medication en phase crĂ©ation j'y mais toutes mes Ă©motions aucune intention de vous parler de mes erreurs passer je reprĂ©sente le vocabulaire prĂ©sent soyez indulgent ne regarder pas devant ne regarder pas derriĂšre regarder sur place ne soyer pas vorace fait vous une place as la chaleur de votre sueur apprenez de vos erreurs de votre malheur et oblitĂ©rer votre peur soyer indulgent guarder ce qui est amenĂ© Ă  se dissiper est impossible si tu ne veux pas couler tu dois apprendre Ă  nager et prenez de la force car se monde et devenu bien trop fĂ©roce je n'ai aucunement l'intention d'ĂȘtre pour toi une recrĂ©ation attention a toute division de la concentration comme une vision d'illusion l'exclusion de toutes perceptions des Ă©motions sans aucune comprĂ©hension des bonnes et des mauvaises intentions mode concentration, attention Ă  la reverberation, de mauvaise rĂ©action, un pion tu veux de l'action, retourne faire ta preparation sans aucune interaction aucun besoin d'explication pas besoin de prĂ©sentations aucune prescription ni medication en phase crĂ©ation j'y mais toutes mes Ă©motions toutes ces voix un endroit empreint au dĂ©sarroi au milieu de toutes ces voix les combats sont sans foi, ni loi au milieu de toutes ces voix aucun cote pour s'Ă©chapper se coucher et auctanperer tu peux oublier mon esprit et lĂ  pour cree prisonnier jamais je suis lĂ  pour te montrer avec les penser des moments passer et le vocabulaire de l'instant prĂ©sent pour un futur dĂ©cent absent non Ă©crivant insistant sur des jours bien plus clement pour mon prĂ©sent et l'esprit rempli d'Ă©crit il n'est pas abruti par de la technologie Élaborer de ma penser souvent plein de mots entreposer pas le temps de me reposer je ne vais pas abandonner oĂč me dĂ©rober aucune prescription ni medication en phase crĂ©ation j'y mais toutes mes Ă©motions enfermer entre deux dimensions aucun besoin de prĂ©sentation ou de te parler de mes intentions des erreurs sont passĂ© et maintenant je reprĂ©sente le vocabulaire prĂ©sent.
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Marty Bisson milo
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En ce temps-lĂ , le musĂ©e Guimet Ă©tait un temple. C’est ainsi qu’il se dresse, maintenant, au fond de ma mĂ©moire. Je vois un large escalier de pierre s’élevant entre des murs couverts de fresques. Tout en gravissant les degrĂ©s, l’on rencontre successivement un brahmine altier versant une offrande dans le feu sacrĂ© ; des moines bouddhistes vĂȘtus de toges jaunes s’en allant quĂȘter, bol en main, leur nourriture quotidienne ; un temple japonais posĂ© sur un promontoire auquel conduit, par-delĂ  un torii rouge, une allĂ©e bordĂ©e de cerisiers en fleur. D’autres figures, d’autres paysages de l’Asie sollicitent encore l’attention du pĂšlerin montant vers le mystĂšre de l’Orient [...]. A droite, est une toute petite salle de lecture oĂč les fervents de l’orientalisme s’absorbent en de studieuses recherches, oublieux de Paris dont les bruits heurtent en vain les murs du musĂ©e-temple, sans parvenir Ă  troubler l’atmosphĂšre de quiĂ©tude et de rĂȘve qu’ils enclosent. Dans cette petite chambre, des appels muets s’échappent des pages que l’on feuillette. L’Inde, la Chine, le Japon, tous les points de ce monde qui commence au-delĂ  de Suez sollicitent les lecteurs... Des vocations naissent... la mienne y est nĂ©e. Tel Ă©tait le musĂ©e Guimet quand j’avais vingt ans".
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Alexandra David-NĂ©el (L'Inde oĂč j'ai vĂ©cu)
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L'amour ne peut pas se passer d'Ă©change, de petits billets doux que l'on s'adresse et se renvoie. L'amour est peut-ĂȘtre la plus belle forme du dialogue que l'homme a inventĂ© pour se rĂ©pondre Ă  lui-mĂȘme. Et c'est lĂ  justement que l'art du ventriloque a un rĂŽle immense Ă  jouer. Les grands ventriloques ont Ă©tĂ© avant tout des libĂ©rateurs : ils nous permettent de sortir de nos cachots solitaires et de fraterniser avec l'univers. C'est nous qui faisons parler le monde, la matiĂšre inanimĂ©e, c'est ce qu'on appelle la culture, qui fait parler le nĂ©ant et le silence. La libĂ©ration, tout est lĂ . Je donne des leçons Ă  Fresnes; les prisonniers apprennent Ă  faire parler les barreaux, les murs, Ă  humaniser le monde. Philoloque a dit qu'une seule dĂ©finition de l'homme est possible : l'homme est une dĂ©claration d'intention, et j'ajouterais qu'il fait qu'elle soit faite hors du contexte. Je reçois ici toutes sortes de muets intĂ©rieurs pour causes extĂ©rieures, pour cause de contexte, et je les aide Ă  se libĂ©rer. Tous mes clients cachent honteusement une voix secrĂšte, car ils savent que la sociĂ©tĂ© se dĂ©fend. Par exemple, elle ferme les bordels, pour fermer les yeux. C'est ce qu'on appelle morale, bonnes moeurs et suppression de la prostitution authentique et noble, celle qui ne se sert pas du cul mais des principes, des idĂ©es, du parlement, de la grandeur, de l'espoir, du peuple, puisse continuer par des voies officielles. Il vient donc un moment oĂč vous n'en pouvez plus et oĂč vous ĂȘtes dĂ©vorĂ© par le besoin de vĂ©ritĂ© et d'authenticitĂ©, de poser des questions et de recevoir des rĂ©ponses, bref, de communiquer - de communiquer avec tout, avec le tout, et c'est lĂ  qu'il convient de faire appel Ă  l'art. C'est lĂ  que le ventriloque entre en jeu et rend la crĂ©ation possible. Je suis reconnu d'utilitĂ© publique par monsieur Marcellin, notre ancien Ministre de l'IntĂ©rieur, et monsieur Druon, notre ancien Ministre de la Culture et j'ai reçu l'autorisation d'exercer de l'Ordre des MĂ©decins, car il n'y a aucun risque. Tout demeure comme avant, mais on se sent mieux.
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Romain Gary (Gros-CĂąlin)
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On peut se maçonner des refuges, bien sĂ»r. Des sortes de niches intĂ©rieures qui vous tiennent Ă  l’écart dela marĂ©e noire des tristes. On peut se faire des <<Ăźles>, Kafka disait des ou des , qui seront autant de navettes, non spatiales, mais terrestres oĂč on sera unpeu Ă  l’abri. Mais des Ăźles mentales, s’il vous plaĂźt! Des concentrĂ©s d’espace et de temps qui seront comme de nouvelles coordonnĂ©es intĂ©rieures, adaptĂ©es Ă  chacun! Des niches, d’accord, maisqu’on puisse emporter en voyage ou qui, au contraire, mais cela revient, lĂ  aussi, au mĂȘme, pourront vous emmener, elles, en voyage! Pas forcĂ©ment loin, notez bien. Voyager dans sa propre ville peut suffire - voyez le Debord de PanĂ©gyrique. Ou mĂȘme autour de sa chambre - voyez Maistre, l’autre, Xavier de Maistre, qui, seul avec son chien (eh oui!), sut mener, entre ses quatre murs, la plus longue, laplus passionnante, la plus pĂ©rilleuse des odyssĂ©es. Ou d’une identitĂ© Ă  l’autre, voire Ă  une multitude d’autres - Gary, Pessoa. Ou mĂȘme d’un livre au livre suivant, d’un genre Ă  un autre, - Sartre, Camus, tous ces Ă©crivains pourchassĂ©s, abominĂ©s et qui ont su, en bons guerriers, funambules sur le fil bien tendu d’une oeuvre irisĂ©e de tous les Ă©clats possibles de toutes les disciplines disponibles, semer leur poursuivants en parvenant Ă  ĂȘtre, chaque fois, lĂ  oĂč la meute ne les attendait pas.
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Houllebecq, Levy
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Ambrosius arrĂȘta son interlocuteur d’un geste agacĂ©.« As-tu dĂ©jĂ  contemplĂ© Rome de tes propres yeux ? L’un d’entre vous a-t-il mĂȘme jamais approchĂ© la Ville ? D’ici, Ă  vous entendre, vous l’imaginez comme une citĂ© cĂ©leste toute de marbre, mais en rĂ©alitĂ© il n’y a plus que des ruines lĂ -bas, tenant tout juste debout. Si par habitude l’on y entretient encore quelques palais, tant bien que mal, et qu’on les empĂȘche de s’effondrer une fois pour toutes, les grands Ă©difices du temps de sa splendeur blanchissent peu Ă  peu tels des os laissĂ©s au soleil. Les maisons oĂč l’on vit encore sont comme les vĂŽtres, bĂąties de chaux et de torchis, ou de brique pour les plus luxueuses. Tout au plus plaque-t-on parfois un stuc sur leurs façades et leurs murs en espĂ©rant vainement faire illusion. Il ne subsiste de Rome qu’un fantĂŽme s’accrochant aux marais des miasmes desquels elle avait jailli plus d’un millĂ©naire auparavant.
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Alex Nikolavitch (Trois coracles cinglaient vers le couchant)
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L'anorexie ne se rĂ©sume pas Ă  la volontĂ© qu'ont certaines jeunes filles de ressembler aux mannequins, de plus en plus maigres il est vrai, qui envahissent les pages des magazines fĂ©minins. Le jeĂ»ne est une drogue puissante et peu onĂ©reuse, on oublie souvent de le dire. L'Ă©tat de dĂ©nutrition anesthĂ©sie la douleur, les Ă©motions, les sentiments, et fonctionne, dans un premier temps comme une protection. L'anorexie restrictive est une addiction qui fait croire au contrĂŽle alors qu'elle conduit le corps Ă  sa destruction. J'ai eu la chance de rencontrer un mĂ©decin qui avait pris conscience de ça, Ă  une Ă©poque oĂč la plupart des anorexiques Ă©taient enfermĂ©es entre quatre murs dans une piĂšce vide, avec pour seul horizon un contrat de poids.
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Delphine de Vigan (Rien ne s'oppose Ă  la nuit)