Dune Film Quotes

We've searched our database for all the quotes and captions related to Dune Film. Here they are! All 17 of them:

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The wind was off shore, and only broke the sea's surface in to long, silvery ripples, and sent sheeny shadows flying out across it, from every point and headland, like transparent wings. The dusk was hanging a curtain of violet gloom over the sand-dunes and the headlands where gulls were huddling. The sky was faintly filmed over with scarfs of silken vapor. Cloud fleets rode at anchor along the horizons. An evening star was watching over the bar.
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L.M. Montgomery (Anne's House of Dreams (Anne of Green Gables, #5))
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L'oeil superficiel, l'oreille profonde et inventive. Le sifflement d'une locomotive imprime en nous la vision de toute une gare.
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Robert Bresson (Notes on the Cinematographer)
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Quant Ă  l'AmĂ©rique, si bruyamment multiculturaliste, elle offre l'image d'un mode de vie effroyablement homogĂšne, qu'il s'agisse de mƓurs familiales, de style architectural ou d'habitudes alimentaires. Toute diffĂ©rence concrĂšte semble engendrer un rĂ©flexe de peur, et doit ĂȘtre strictement cataloguĂ©e pour ĂȘtre acceptĂ©e. Seule l'hypothĂšse d'une hĂ©tĂ©rophobie fondamentale des sociĂ©tĂ©s diffĂ©rentialistes permet d'expliquer l'hystĂ©rie amĂ©ricaine devant une poignĂ©e de sympathisants communistes Ă  l'Ă©poque du maccarthysme, le besoin amĂ©ricain de catĂ©goriser les homosexuels pour les accepter, le refus typiquement amĂ©ricain du film Ă©tranger qui doit ĂȘtre re-tournĂ© selon des normes locales pour ĂȘtre prĂ©sentĂ© Ă  une population qui s'inquiĂšte de la moindre diffĂ©rence culturelle objective. Toute diffĂ©rence est une menace dans ce monde uĂč chacun se sent d'autant plus fragile qu'il n'est pas, au niveau inconscient, sĂ»r d'ĂȘtre semblable Ă  tous.
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Emmanuel Todd (Le Destin Des Immigrés: Assimilation Et Ségrégation Dans Les Démocraties Occidentales)
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Depuis que j'ai doue ans, et depuis qu'elle est une terreur, la mort est une marotte. J'en ignorais l'existence jusqu'Ă  ce qu'un camarade de classe, le petit BonnecarĂšre, m'envoyĂąt au cinĂ©ma le Styx, oĂč l'on s'asseyait Ă  l'Ă©poque dans des cercueils, voir L'enterrĂ© vivant, un film de Roger Corman tirĂ© d'un conte 'Edgar Allan Poe. La dĂ©couverte de la mort par le truchement de cette vision horrifique d'un homme qui hurle d'impuissance Ă  l'intĂ©rieur de son cercueil devint une source capiteuse de cauchemars. Par la suite, je ne cessai de rechercher les attributs de les plus spectaculaires de la mort, suppliant mon pĂšre de me cĂ©der le crĂąne qui avait accompagnĂ© ses Ă©tudes de mĂ©decine, m'hypnotisant de films d'Ă©pouvante et commençant Ă  Ă©crire, sous le pseudonyme d'Hector Lenoir, un conte qui racontair les affres d'un fantĂŽmr rnchaĂźnĂ© dans les oubliettes du chĂąteau des Hohenzollern, me grisant de lectures macabres jusqu'aux stories sĂ©lectionnĂ©es par Hitschcock, errant dans les cimetiĂšres et Ă©trennant mon premier appareil avec des photographies de tombes d'enants, me dĂ©plaçant jusqu'Ă  Palerme uniquement pour contempler les momies des Capucins, collectionnant les rapaces empaillĂ©s comme Anthony Perkins dans Psychose, la mort me semblait horriblement belle, fĂ©eriquement atroce, et puis je pris en grippe son bric-Ă -brac, remisai le crĂąne de l'Ă©tudiant de mĂ©decine, fuis les cimetiĂšres comme la peste, j'Ă©tais passĂ© Ă  un autre stade de l'amour de la mort, comme imprĂ©gnĂ© par elle au plus profond je n'avais plus besoin de son dĂ©corum mais d'une intimitĂ© plus grande avec elle, je continuais inlassablement de quĂ©rir son sentiment, le plus prĂ©cieux et le plus haĂŻssable d'entre tous, sa peur et sa convoitise.
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HervĂ© Guibert (À l'ami qui ne m'a pas sauvĂ© la vie)
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Almost as soon as we got our baby home, we packed her up to leave. Bindi was six days old when she embarked on her first film shoot (actually, her second, if you count filming her birth). Steve, Bindi, and I headed off for the United States, with a stop first at Australia’s Double Island to film turtles. We drove through the Double Island sand dunes, spending a day filming on the area’s spectacular beaches. Bindi did marvelously. Some of the four-wheel driving was a bit rough, so I would lean over her capsule in the back of the four-wheel drive, helping to hold her head, so that the bouncing of the truck wouldn’t jostle her around too much. Once we arrived on location, she was absolutely content. Fraser, one of the assistants on the shoot, stayed with Bindi while Steve and I filmed. Then we’d walk around behind the camera to hug and kiss her, and I could feed her. She didn’t squeak or squawk. I swear she seemed to keep quiet when John called out “Rolling!
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Terri Irwin (Steve & Me)
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 Ils avaient Ă©tĂ© emmenĂ©s vers l’inconnu, aprĂšs avoir vu ce film, un samedi soir qui avait Ă©tĂ© une trĂȘve pour eux. On oubliait, le temps d’une sĂ©ance, la guerre et les menaces du dehors. Dans l’obscuritĂ© d’une salle de cinĂ©ma, on Ă©tait serrĂ©s les uns contre les autres, Ă  suivre le flot des images de l’écran, et plus rien ne pouvait arriver. Et tous ces regards, par une sorte de processus chimique, avaient modifiĂ© la substance mĂȘme de la pellicule, la lumiĂšre, la voix des comĂ©diens. 
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Patrick Modiano (Dora Bruder)
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Radatz described MK12’s first week on the job, ‘We felt like kid astronauts with keys to an actual shuttle, like someone was going to call our bluff at any minute.’139 MK12’s initial creative brief was to explore the element at the heart of the film – water: We learned that we’d been thinking about the film from an opposite perspective than that of Marc and the producers: where we saw water as the central theme, they saw the lack of water as Bond and Greene’s motivation. Our initial concept set Bond in a landscape made of backlit female forms submerged in water. After mulling over random ideas for a few days, it occurred to us that the same technique could be transplanted to a desert scenario, with the female forms instead becoming sand dunes.
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Matthew Field (Some Kind of Hero: The Remarkable Story of the James Bond Films)
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Ancestrales est bien plus fort que le leur. Il va falloir jouer serrĂ© si elles veulent sauver leur peau. — Comment est-ce que c’est possible ? demande Icy d’une voix blanche. — L’Arbre de Vie devrait ĂȘtre mort ! Lysliss essaie d’attraper le bourgeon magique avec ses doigts crochus, elle a l’intention de le dĂ©truire. Mais la douleur qu’elle ressent alors est tellement forte qu’elle doit le lĂącher. — Maintenant, je la sens. L’énergie positive est sur Éraklyon. J’en suis
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Anonymous (Winx - Le roman du film 2 - Winx Club 3D Aventure Magique !)
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The Exodus scenes were filmed in the sand dunes of Guadalupe, California, and DeMille transported hundreds of Orthodox Jews from New York, because he believed that “in appearance and in their deep feeling of the significance of the Exodus, they would give the best possible performance as the Children of Israel.” But on their first day on set, the extras were forced to fast because the commissary served ham for dinner.
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Bruce Feiler (America's Prophet: Moses and the American Story)
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Whenever we see design, we assume from experience that it came from a designer. We can tell the difference between sand dunes and sand castles, for instance, because we see purposeful design in the castles. None of us would happen upon a sandcastle and believe that it arrived there by chance. Furthermore, when we speak of design we mean a specific, complex design—not simply a pattern of some sort. It is the difference between “BDHIGE-HGDVNB,” which is complex but has no design, “BBBBBBBB,” which has design but is not complex, and “Be back at 8 p.m.,” which is both designed and complex. When we see complex, specific design, we recognize it as the result of an intelligent being.
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Douglas M. Beaumont (The Message Behind the Movie: How to Engage with a Film Without Disengaging Your Faith)
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Travaux en vert («opĂ©rations en vert» ou «façons en vert»)–opposĂ©s aux «travaux d’hiver» – sont, disent les dictionnaires, «l'ensemble des opĂ©rations culturales (rognage, l’ébourgeonnage, Ă©claircissages, la vendange en vert, le pincement, l’écimage, le rognage, l'entre-cƓur, l’effeuillage etc.) que les vignerons pratiquent sur la vigne au cours de la pĂ©riode vĂ©gĂ©tative» et «ils ont le plus souvent pour but de favoriser le mĂ»rissement des grappes». Travaux en vert c’est, donc, une mĂ©taphore qui renvoie Ă  des choses trĂšs prĂ©cises. Comme pour la vigne et pour le bon vin sont nĂ©cessaires toutes sortes de «travaux», parfois, quand la culture devient «sauvage» (par l'abandon aussi) des «opĂ©rations», des «travaux» de toutes sortes sont, de mĂȘme nĂ©cessaires. C'est la conclusion du personnage du livre, prof Ă  la FacultĂ© de Lettres (comme moi), qui doit parler de la poĂ©sie devant un «public» qui a perdu complĂštement, par ignorance aussi, le goĂ»t de la poĂ©sie, la vraie. La prof essaie de faire ses «travaux» et son «plaidoyer pour la poĂ©sie» d’une façon «alternative», en mĂ©langeant des citations des grands Ă©crivains et des allusions Ă  la culture underground ou Ă  la culture pop, des personnages de bandes dessinĂ©es et de Muppet’s Show, des films, des groupes de musiques etc. etc. J'ai fait, en 324 pages, une sorte d'histoire de la poĂ©sie, avec la participation des poĂštes de partout, de tous les temps. J'ai convoquĂ© aussi «les hypocrites lecteurs» (semblables et frĂšres!). J'espĂšre que les fragments du livre roumain traduit en français peuvent donner une idĂ©e du projet de ce... Bildungspoem. (p. 9-10)
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Simona Popescu (Lucrări ßn verde sau Pledoaria mea pentru poezie)
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« Playtime » ne ressemble Ă  rien de ce qui existe dĂ©jĂ  au cinĂ©ma. Aucun film n'est cadrĂ© ou mixĂ© comme celui-lĂ . C'est un film qui vient d'une autre planĂšte oĂč l'on tourne les films diffĂ©remment. « Playtime », c'est peut-ĂȘtre l'Europe de 1968 filmĂ©e par le premier cinĂ©aste martien, « leur » Louis LumiĂšre ? Alors, il voit ce que l'on ne voit plus, et il entend ce qu'on n'entend plus et il filme autrement que nous.
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François Ede (Playtime)
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Le tournage de "La Source des femmes" a Ă©tĂ© un moment inoubliable grĂące aux gens, grĂące Ă  ce lieu majestueux, fĂ©erique, grĂące Ă  un village et Ă  ses habitants qui nous ont accueillis comme des membres de leur famille. J'avais souhaitĂ© que le village ne soit pas un dĂ©cor, qu'on ne l'envahisse pas comme un plateau de cinĂ©ma, mais qu'on le laisse vivre, saisissant sa vie tout en s'adaptant Ă  lui. Dans l'espoir aussi qu'il nous adopte. Nous nous Ă©tions imposĂ© deux conditions : qu'on respecte les traditions et la culture du lieu, qu'on fasse, nous, l'effort de s'y adapter, et qu'on propose du travail Ă  tous les habitants du village –trois cent cinquante– s'ils le dĂ©siraient. Quasiment tous les adultes, femmes comme hommes, ont participĂ© au tournage : dĂ©corations, costumes, production, mise en scĂšne, cantine
 ou ont jouĂ© dans le film. La qualitĂ© d'une Ɠuvre cinĂ©matographique dĂ©pend, je pense, de la qualitĂ© des femmes et des hommes qui y participent et des liens qui se crĂ©ent entre eux. Merci Ă  vous tous, habitants de Warialt et membres de l'Ă©quipe du tournage, marocains, belges, palestiniens, algĂ©riens, français.
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Radu Mihaileanu (La Source des femmes)
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Isabelle n’aimait pas la jouissance, mais Esther n’aimait pas l’amour, elle ne voulait pas ĂȘtre amoureuse, elle refusait ce sentiment d’exclusivitĂ©, de dĂ©pendance, et c’est toute sa gĂ©nĂ©ration qui le refusait avec elle. J’errais parmi eux comme une sorte de monstre prĂ©historique avec mes niaiseries romantiques, mes attachements, mes chaĂźnes. Pour Esther, comme pour toutes les jeunes filles de sa gĂ©nĂ©ration, la sexualitĂ© n’était qu’un divertissement plaisant, guidĂ© par la sĂ©duction et l’érotisme, qui n’impliquait aucun engagement sentimental particulier ; sans doute l’amour n’avait-il jamais Ă©tĂ©, comme la pitiĂ© selon Nietzsche, qu’une fiction inventĂ©e par les faibles pour culpabiliser les forts, pour introduire des limites Ă  leur libertĂ© et Ă  leur fĂ©rocitĂ© naturelles. Les femmes avaient Ă©tĂ© faibles, en particulier au moment de leurs couches, elles avaient eu besoin Ă  leurs dĂ©buts de vivre sous la tutelle d’un protecteur puissant, et Ă  cet effet elles avaient inventĂ© l’amour, mais Ă  prĂ©sent elles Ă©taient devenues fortes, elles Ă©taient indĂ©pendantes et libres, et elles avaient renoncĂ© Ă  inspirer comme Ă  Ă©prouver un sentiment qui n’avait plus aucune justification concrĂšte. Le projet millĂ©naire masculin, parfaitement exprimĂ© de nos jours par les films pornographiques, consistant Ă  ĂŽter Ă  la sexualitĂ© toute connotation affective pour la ramener dans le champ du divertissement pur, avait enfin, dans cette gĂ©nĂ©ration, trouvĂ© Ă  s’accomplir. Ce que je ressentais, ces jeunes gens ne pouvaient ni le ressentir, ni mĂȘme exactement le comprendre, et s’ils l’avaient pu ils en auraient Ă©prouvĂ© une espĂšce de gĂȘne, comme devant quelque chose de ridicule et d’un peu honteux, comme devant un stigmate de temps plus anciens. Ils avaient rĂ©ussi, aprĂšs des dĂ©cennies de conditionnement et d’efforts ils avaient finalement rĂ©ussi Ă  extirper de leur cƓur un des plus vieux sentiments humains, et maintenant c’était fait, ce qui avait Ă©tĂ© dĂ©truit ne pourrait se reformer, pas davantage que les morceaux d’une tasse brisĂ©e ne pourraient se rĂ©assembler d’eux-mĂȘmes, ils avaient atteint leur objectif : Ă  aucun moment de leur vie, ils ne connaĂźtraient l’amour. Ils Ă©taient libres
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Michel Houellebecq (La possibilité d'une ßle (French Edition))
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RĂȘves sexuels : je suis Ă  Lille, devenue repaire de dĂ©linquants, casseurs, etc. Chicago, en vĂ©ritĂ©. Avec des filles trĂšs jeunes, je cours, franchis des dunes, des terrains vagues, me couchant sur le sol pour Ă©chapper aux bandes, invisibles en fait. On arrive dans une maison, sous un porche. Il y a un garçon, qui dĂ©shabille une poupĂ©e, assez grande, il s'approche de la fille qui m'accompagnait, assez insignifiante. Il la pĂ©nĂštre et jouit aussitĂŽt, comme dans un gros plan de film X. Je vois le sperme couler sur la vulve. Je suis Ă©tonnĂ©e que cette fille « sage » se soit ainsi laissĂ© surprendre (c'est le terme qui me vient alors), sans manifester de honte ou de chagrin. Qui est-elle ? Le moi ancien, celle que je n'ai pas Ă©tĂ©, que je voudrais avoir Ă©tĂ© et qui ne s'est rĂ©alisĂ©e que tardivement ?
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Annie Ernaux (Se perdre (French Edition))
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Les textes qui suivent sont en rĂ©alitĂ© des transcriptions d'une enfance considĂ©rĂ©e comme une somme d’oscillations de la mĂ©moire affective. Ce qui me reste de mon enfance n'est pas l'empreinte du goĂ»t de la madeleine, premiĂšrement parce que maman ne nous a jamais prĂ©parĂ© quelque chose de semblable et ensuite parce qu'au salon de thĂ© non plus ne se trouvait pas le gĂąteau de la littĂ©rature moderne. Je me souviens cependant de la criĂ©e de Ștefan Mihăilescu-Brăila dans les ruelles d'une bourgade de province, dans un film dont je ne me rappelle plus du titre. Il braillait comme un fou: Pistacacaovanille! À chaque fois que je me souvenais de cette « criasserie » de laquelle je pouvais Ă©ventuellement extraire quelque animal fantastique, je me retrouvais aussitĂŽt en train de donner l’assaut au chariot Ă  glaces Polar. Autrement que dans le film oĂč les personnages avaient affaire Ă  de la vraie crĂšme glacĂ©e, j'ingurgitais sans cesse les substituts ou plutĂŽt les dilapidateurs de fantasmes. [Textele care urmează sunt de fapt transcrieri ale unei copilării considerată ca o sumă de oscilații ale memoriei afective. Din copilărie nu mi-a rămas Ăźntipărit gustul madlenei, Ăźn primul rĂąnd pentru că mama nu ne-a pregătit vreodată așa ceva, și apoi pentru că nici la cofetărie nu puteam găsi prăjitura literaturii moderne. Îmi amintesc Ăźnsă strigătul lui Ștefan Mihăilescu-Brăila pe străduțele unui orășel de provincie, Ăźntr-un film al cărui nume nu-l mai știu. Zbiera ca un apucat: Fiiiiiisticacaovanil! De fiecare dată cĂąnd Ăźmi aminteam „țipuitura”, din care eventual puteam extrage silueta sonoră a vreunui animal fantastic, mă trezeam deja pornit spre toneta cu Ăźnghețată Polar. Altfel decĂąt Ăźn filmul cu personaje ce aveau de-a face cu Ăźnghețată adevărată, eu Ăźngurgitam necontenit Ăźnlocuitorii degrabă risipitori de fantasme.] (p. 41, „Fiiiiisticacaovanil!”)
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Cosmin Manolache (Cartea cu EURI)
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L’impact d’un film est imprĂ©visible. La tessiture psychologique du spectateur est mallĂ©able. Il Ă©prouve des Ă©motions inabouties et mouvantes, Ă©mois rythmĂ©s par le dĂ©filement continu d’images. Revoir un film Ă  quelques jours ou plusieurs mois d’intervalle Ă©talonne cette sensibilitĂ© variable. Une deuxiĂšme vision ne produit pas nĂ©cessairement les mĂȘmes effets. La rĂ©ceptivitĂ© du spectateur averti dĂ©pend du contexte de la sĂ©ance et des soucis dominants au moment de la projection. En voici deux exemples. Je n’avais pas tellement vibrĂ© au premier jet de « La famille BĂ©lier », l’histoire de Paula, seize ans, Ă©cartelĂ©e entre devoir et Ă©mancipation dans une famille de sourds-muets. [
] Un mois plus tard, je [l’] ai revu Ă  l’occasion d’une soirĂ©e philanthropique. [
]Le film aussi Ă©tait projetĂ© en audiodescription. En plus des paroles, des indications sur l’ambiance et les sons comblaient le vide acoustique d’une partie du public. Ce sous-titrage spĂ©cifique m’a fait rĂ©aliser ce que reprĂ©sente le handicap de ne rien entendre des bruits du monde ni pouvoir verbaliser ses dĂ©sirs, peurs et besoins. Une sĂ©quence a retenu particuliĂšrement mon attention : celle oĂč l’on se oĂč le son disparaĂźt progressivement pendant un concert. Les ravages de la surditĂ© prennent toute leur ampleur. Le contexte singulier de la sĂ©ance mixte a soulignĂ© des attitudes que j’avais escamotĂ©es Ă  la premiĂšre vision : l’importance du toucher, les Ă©lans d’affection spontanĂ©s, les mimiques expressives. (pp. 37-38)
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Patrice Gilly (CINE-NARRATION, UNE FAÇON D'ETRE: Du rĂ©cit de film Ă  la conscience de soi)