Daniel Moi Quotes

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Il y a donc de "bons" et de "mauvais" romans. Le plus souvent, ce sont les seconds que nous trouvons d'abord sur notre route. Et ma foi, quand ce fut mon tour d'y passer, j'ai le souvenir d'avoir trouvé ça "vachement bien". J'ai eu beaucoup de chance : on ne s'est pas moqué de moi, on n'a pas levé les yeux au ciel, on ne m'a pas traité de crétin. On a juste laissé traîner sur mon passage quelques "bons" romans en se gardant bien de m'interdire les autres. C'était la sagesse. (p. 182)
Daniel Pennac (Comme un roman)
Nous avons tous les deux laissé filer notre train, c’était un travail d’équipe professionnel, après des mois intenses passés à s’entraîner à rater les stations.
Daniel Glattauer
Esther n'était certainement pas bien éduquée au sens habituel du terme, jamais l'idée ne lui serait venue de vider un cendrier ou de débarrasser le relief de ses repas, et c'est sans la moindre gêne qu'elle laissait la lumière allumée derrière elle dans les pièces qu'elle venait de quitter (il m'est arrivé, suivant pas à pas son parcours dans ma résidence de San Jose, d'avoir à actionner dix-sept commutateurs); il n'était pas davantage question de lui demander de penser à faire un achat, de ramener d'un magasin où elle se rendait une course non destinée à son propre usage, ou plus généralement de rendre un service quelconque. Comme toutes les très jolies jeunes filles elle n'était au fond bonne qu'à baiser, et il aurait été stupide de l'employer à autre chose, de la voir autrement que comme un animal de luxe, en tout choyé et gåté, protégé de tout souci comme de toute tâche ennuyeuse ou pénible afin de mieux pouvoir se consacrer à son service exclusivement sexuel. Elle n'en était pas moins très loin d'être ce monstre d'arrogance, d'égoïsme absolu et froid, au, pour parler en termes plus baudelairiens, cette infernale petite salope que sont la plupart des très jolies jeunes filles; il y avait en elle la conscience de la maladie, de la faiblesse et de la mort. Quoique belle, très belle, infiniment érotique et désirable, Esther n'en était pas moins sensible aux infirmités animales, parce qu'elle les connaissait ; c'est ce soir-là que j'en pris conscience, et que je me mis véritablement à l'aimer. Le désir physique, si violent soit-il, n'avait jamais suffi chez moi à conduire à l'amour, il n'avait pu atteindre ce stade ultime que lorsqu'il s'accompagnait, par une juxtaposition étrange, d'une compassion pour l'être désiré ; tout être vivant, évidemment, mérite la compassion du simple fait qu'il est en vie et se trouve par là-même exposé à des souffrances sans nombre, mais face à un être jeune et en pleine santé c'est une considération qui paraît bien théorique. Par sa maladie de reins, par sa faiblesse physique insoupçonnable mais réelle, Esther pouvait susciter en moi une compassion non feinte, chaque fois que l'envie me prendrait d'éprouver ce sentiment à son égard. Étant elle-même compatissante, ayant même des aspirations occasionnelles à la bonté, elle pouvait également susciter en moi l'estime, ce qui parachevait l'édifice, car je n'étais pas un être de passion, pas essentiellement, et si je pouvais désirer quelqu'un de parfaitement méprisable, s'il m'était arrivé à plusieurs reprises de baiser des filles dans l'unique but d'assurer mon emprise sur elles et au fond de les dominer, si j'étais même allé jusqu'à utiliser ce peu louable sentiment dans des sketches, jusqu'à manifester une compréhension troublante pour ces violeurs qui sacrifient leur victime immédiatement après avoir disposé de son corps, j'avais par contre toujours eu besoin d'estimer pour aimer, jamais au fond je ne m'étais senti parfaitement à l'aise dans une relation sexuelle basée sur la pure attirance érotique et l'indifférence à l'autre, j'avais toujours eu besoin, pour me sentir sexuellement heureux, d'un minimum - à défaut d'amour - de sympathie, d'estime, de compréhension mutuelle; l'humanité non, je n'y avais pas renoncé. (La possibilité d'une île, Daniel 1,15)
Michel Houellebecq
Cette société, que j'ai remarquée la première dans ma vie, est aussi la première qui ait disparu à mes yeux. J'ai vu la mort entrer sous ce toit de paix et de bénédiction, le rendre peu à peu solitaire, fermer une chambre et puis une autre qui ne se rouvrait plus. J'ai vu ma grand'mère forcée de renoncer à son quadrille, faute des partners accoutumés; j'ai vu diminuer le nombre de ces constantes amies, jusqu'au jour où mon aïeule tomba la dernière. Elle et sa sœur s'étaient promis de s'entre-appeler aussitôt que l'une aurait devancé l'autre; elles se tinrent parole, et madame de Bedée ne survécut que peu de mois à mademoiselle de Boisteilleul. Je suis peut-être le seul homme au monde qui sache que ces personnes ont existé. Vingt fois, depuis cette époque, j'ai fait la même observation; vingt fois des sociétés se sont formées et dissoutes autour de moi. Cette impossibilité de durée et de longueur dans les liaisons humaines, cet oubli profond qui nous suit, cet invincible silence qui s'empare de notre tombe et s'étend de là sur notre maison, me ramènent sans cesse à la nécessité de l'isolement. Toute main est bonne pour nous donner le verre d'eau dont nous pouvons avoir besoin dans la fièvre de la mort. Ah! qu'elle ne nous soit pas trop chère! car comment abandonner sans désespoir la main que l'on a couverte de baisers et que l'on voudrait tenir éternellement sur son cœur? 
François-René de Chateaubriand (Memoires D'Outre Tombe Lu Par Daniel Mesguich)
En honorant l'école à l'excès, c'est toi [l'élève excellent] que tu flattes en douce, tu te poses plus ou moins consciemment en élève idéal. Ce faisant, tu masques les innombrables paramètres qui nous font tellement inégaux dans l'acquisition du savoir : circonstances, entourage, pathologies, tempérament… Ah ! l'énigme du tempérament ! « Je dois tout à l'école de la République ! » Serait-ce que tu voudrais faire passer tes aptitudes pour des vertus ? (Les unes et les autres n'étant d'ailleurs pas incompatibles…) Réduire ta réussite à une question de volonté, de ténacité, de sacrifice, c'est ça que tu veux ? Il est vrai que tu fus un élève travailleur et persévérant, et que le mérite t'en revient, mais c'est, aussi, pour avoir joui très tôt de ton aptitude à comprendre, éprouvé dès tes premières conforntations au travail scolaire la joie immense d'avoir compris, et que l'effort portait en lui-même la promesse de cette joie ! À l'heure où je m'asseyais à ma table écrasé par la conviction de mon idiotie, tu t'installais à la tienne vibrant d'impatience, impatience de passer à autre chose aussi, car ce problème de math sur lequel je m'endormais tu l'expédiais, toi, en un tournemain. Nos devoirs, qui étaient les tremplins de ton esprit, étaient les sables mouvants où s'enlisait le mien. Ils te laissaient libre comme l'air, avec la satisfaction du devoir accompli, et moi hébété d'ignorance, maquillant un vague brouillon en copie définitive, à grand renfort de traits soigneusement tirés qui ne trompaient personne. À l'arrivée, tu étais le travailleur, j'étais le paresseux. C'était donc ça, la paresse ? Cet enlisement en soi-même ? Et le travail, qu'était-ce donc ? Comment s'y prenaient-ils, ceux qui travaillaient bien ? Où puisaient-ils cette force ? Ce fut l'énigme de mon enfance. L'effort, où je m'anéantissais, te fut d'entrée de jeu un gage d'épanouissement. Nous ignorions toi et moi qu'« il faut réussir pour comprendre », selon le mot si clair de Piaget, et que nous étions, toi comme moi, la vivante illustration de cet axiome. (p. 271-272)
Daniel Pennac (Chagrin d'école)
Daniel îşi îndoi genunchii, parcă prăbuşindu-se un pic, se sprijini de parapetul de lemn şi privi spre cer. Părea că suferă. — Ai spus că nimic nu te poate lua de lângă mine, şopti el. Dar o vor face. Poate doar au întârziat. — Cine? întrebă Luce, uitându-se în jur la plaja pustie. Cam? Cred că ne-a pierdut urma. — Nu. Daniel se întoarse spre ponton. Tremura. E imposibil. — Daniel. — O să vină, şopti el. — Mă sperii. Luce îl urmă, încercând să ţină pasul cu el. Pentru că, brusc, deşi nu-şi dorea asta, avea sentimentul că ştia ce voia el să spună. Nu era vorba de Cam, ci de altceva, de o altă ameninţare. Luce îşi simţi mintea înceţoşată. Vorbele lui parcă îi arse-seră creierul, părându-i-se straniu de verosimile, dar sensul lor îi scăpa. Era ca aburul unui vis pe care nu reuşea să şi-l amintească. — Vorbeşte cu mine, îi ceru ea. Spune-mi ce se întâmplă. Se întoarse spre ea, palid ca un bujor alb, cu braţele moi pe lângă corp, într-un gest de abandon. — Nu ştiu cum să-i opresc, şopti, nu ştiu ce să fac.
Anonymous
Fac toate aceste lucruri, continuă Daniel, aplecându-se spre ea până li se atinseră frunţile, pentru că tu eşti dragostea mea, Lucinda. Pentru mine nu exişti decât tu. Buza de jos a lui Luce începu să tremure şi îşi lăsă mâinile moi să cadă în mâinile lui. Petalele florii alunecară pe pământ, printre degetele lor. — Atunci, de ce pari aşa de trist? Era deja prea mult numai să începi să te gândeşti la aşa ceva. Se desprinse de Daniel şi se ridică, ştergându-se pe pantaloni de frunze şi de iarbă. I se învârtea capul. Trăise… înainte?
Anonymous
De plus, le fait de structurer, de charpenter ses cours et d'inscrire son action pédagogique dans un cadre strict et précis, en même temps qu'original et attractif, peut contribuer à rassurer les élèves, à structurer leur pensée, à canaliser leurs énergies, tout en ayant un effet bénéfique pour l'enseignant lui aussi, lequel doit mettre en place des scénarios et des stratégies appropriés pour vaincre son angoisse (proche parent et alimentée par celle des élèves) et trouver le calme intérieur en classe, même au milieu des petites tempêtes qui, parfois, agitent ce microcosme parcouru d'incidents divers. Faire fonctionner le cours harmonieusement est une victoire remportée non sur les élèves, mais sur l'adversité, sur les forces de dissolution, d'éclatement et de dispersion, les forces qui agitent le groupe-classe. Dans le contexte actuel, il s'agit là d'un véritable défi pour les enseignants. Dans cet esprit-là, dans cette logique relationnelle là, il n'y a ni échec, ni succès, ni amis, ni ennemis, mais seulement des personnes et des situations existentielles […] dans lesquelles le comportement d'autrui (chef d'établissement, mais aussi élèves, inspecteur, voir collègues) à notre égard permet de mettre à jour nos propres faiblesses et de nous engager dans la voie de leur dépassement progressif. Pour le dire avec les mots de Jung, "tout ce qui m'irrite chez les autres peut servir ma connaissance de moi-même". (p. 88-89)
Jean-Daniel Rohart (Comment réenchanter l'école ? : Plaidoyer pour une éducation postmoderne)
Je repense souvent à ma rencontre avec Maximilien. Drôle d'expérience pour lui comme pour moi. En l'espace d'une seconde j'ai frémi devant le voyou et récupéré mes billes devant l'élève. Lui a kiffé en intimidant le bouffon puis blêmi devant la statue de Victor Hugo (rue Lesage, à Belleville, parmi les gosses que j'ai vus grandir, certains m'appelaient en blaguant m'sieur Hugo). (p. 216)
Daniel Pennac (Chagrin d'école)
Ce sont des gosses en échec scolaire, m'explique-t-il, la mère est seule le plus souvent, certains ont déjà eu des ennuis avec la police, ils ne veulent pas entendre parler des adultes, ils se retrouvent dans des classes relais, quelque chose comme tes classes aménagées des années soixante-dix, je suppose. Je prends les caïds, les petits chefs de quinze ou seize ans, je les isole provisoirement du groupe, parce que c'est le groupe qui les tue, toujours, il les empêche des e constituer, je leur colle une caméra dans les mains et je leur confie un de leurs potes à interviewer, un gars qu'ils choisissent eux-mêmes. Ils font l'interview seuls dans un coin, loin des regards, ils reviennent, et nous visionnons le film tous ensemble, avec le groupe, cette fois. Ça ne rate jamais : l'interviewé joue la comédie habituelle devant l'objectif, et celui qui filme entre dans son jeu. Ils font les mariolles, ils en rajoutent sur leur accent, ils roulent des mécaniques dans leur vocabulaire de quatre sous en gueulant le plus fort possible, comme moi quand j'étais môme, ils en font des caisses, comme s'ils s'adressaient au groupe, comme si le seul spectateur possible, c'était le groupe, et pendant la projection leurs copains se marrent. Je projette le film une deuxième, une troisième, une quatrième fois. Les rires s'espacent, deviennent moins assurés. L'intervieweur et l'interviewé sentent monter quelque chose de bizarre, qu'ils n'arrivent pas à identifier. À la cinquième ou à la sixième projection, une vraie gêne s'installe entre leur public et eux. À la septième ou à la huitième (je t'assure, il m'est arrivé de projeter neuf fois le même film !), ils ont tous compris, sans que je le leur explique, que ce qui remonte à la surface de ce film, c'est la frime, le ridicule, le faux, leur comédie ordinaire, leurs mimiques de groupe, toutes leurs échappatoires habituelles, et que ça n'a pas d'intérêt, zéro, aucune réalité. Quand ils ont atteint ce stade de lucidité, j'arrête les projections et je les renvoie avec la caméra refaire l'interview, sans explication supplémentaire. Cette fois on obtient quelque chose de plus sérieux, qui a un rapport avec leur vie réelle ; ils se présentent, ils disent leur nom, leur prénom, ils parlent de leur famille, de leur situation scolaire, il y ades silences, ils cherchent leurs mots, on les voit réfléchir, celui qui répond autant que celui qui questionne, et, petit à petit, on voit apparaître l'adolescence chez ces adolescents, ils cessent d'être des jeunes quis 'amusent à faire peur, ils redeviennent des garçons et des filles ed leur âge, quinze ans, seize ans, leur adolescence traverse leur apparence, elle s'impose, leurs vêtements, leurs casquettes redeviennent des accessoires, leur gestuelle s'atténue, instinctivement celui qui filme resserre le cadre, il zoome, c'est leur visage qui compte maintenant, on dirait que l'interviewer écoute le visage de l'autre, et sur ce visage, ce qui apparaît, c'est l'effort de comprendre, comme s'ils s'envisageaient pour la première fois tels qu'ils sont : lis font connaissance avec la complexité. (p. 236-237)
Daniel Pennac (Chagrin d'école)
Ces professeurs, rencontrés dans les dernières années de ma scolarité, me changèrent beaucoup de tous ceux qui réduisaient leurs élèves à une masse commune et sans consistance, « cette classe », dont ils ne parlaient qu'au superlatif d'infériorité. Aux yeux de ceux-là nous étions toujours lap lus mauvaise quatrième, troisième, seconde, première ou terminale de leur carrière, ils n'avaient jamais eu de classe mois… si… On eût dit qu'ils s'adressaient d'année en année à un public de moins en moins digne de leur enseignement. Ils s'en plaignaient à la direction, aux conseils de classes, aux réunions de parents. Leurs jérémiades éveillaient en nous une férocité particulière, quelque chose comme la rage que mettrait le naufragé à entraîner dans sa noyade le capitaine pleutre qui a laissé le bateau s'empaler sur le récif. (Oui, enfin, c'est une image… Disons qu'ils étaient surtout nos coupables idéaux comme nous étions les leurs ; leur dépression routinière entretenait chez nous une méchanceté de confort.) (p. 262-263)
Daniel Pennac (Chagrin d'école)
KROLL REPORT ON CORRUPTION IN KENYA This report, more than 100 pages long, details allegations of corruption by former Kenyan President Daniel Arap Moi, his family and associates. It was commissioned by Mwai Kibaki after he replaced Moi as president in 2002, but never released. These extracts give examples of the nature, tone and severity of the allegations.
Julian Assange (Julian Assange - The Unauthorised Autobiography)
[...] D’emblée, nous avons parlé de la Marche Verte annoncée quelques heures plus tôt. Il ne cachait pas sa colère sans l’extérioriser brutalement. Il restait très maître de lui jusqu’à ce qu’à l’écran apparaissent les images du roi Hassan II prononçant un discours. Là, le visage de Boumediene s’est métamorphosé. Un mélange de sourire nerveux et de fureur crispait son visage. Un moment, le roi parle de l’Algérie sur un ton conciliant et amical. Le Président lui lance, en arabe, une injure et, à ma stupeur, il avance son bras droit et délivre un magistral bras d’honneur. Tel un voyou de Bab el Oued. Le Président austère qui se donnait à voir quelques instants plus tôt avait disparu. J’avais devant moi un autre homme. Un jeune garnement des rues prêt à tout. Il s’est levé de son fauteuil et s’est mis à sautiller de façon étrange. Un peu hystérique. Je ne saurais dire s’il sautait de joie ou de colère, mais, je le revois très bien, il a bondi à plusieurs reprises. Il trépignait, comme s’il avait perdu le contrôle de son personnage. Les insultes contre Hassan II pleuvaient. J’étais stupéfait. Jamais je n’avais vu un chef d’Etat dans cet état. Ce n’était qu’un torrent d’invectives à un niveau insoutenable de grossièreté, d’obscénité, de vulgarité. Sans transition, ont suivi les menaces. Hassan II ne l’emportera pas au paradis. Il ne sait pas ce qui l’attend. L’Algérie ne se fera pas rouler dans la farine. J'étais d'autant plus abasourdi que l'affaire du Sahara trainait depuis longtemps. Les revendications du Maroc dataient de Mohamed V qui entendait affirmer sa souveraineté non seulement sur le Sahara Occidental mais sur la Mauritanie tout entière. Je n'oubliais pas, et Boumediene non plus, la défaite de l'Algérie pendant la guerre des sables d'octobre 1963. On sentait le goût de la revanche, le besoin d'effacer de mauvais souvenirs. Je n'ai plus souvenir des termes exacts mais l'idée était bien celle d'une riposte qui fera regrette à l'agresseur ses rodomontades. L'algérie ne se laissera pas marcher sur les pieds. Elle rétorquera de tous ses moyens et on verra ce qu'on verra [19 Juillet 2013]
Jean Daniel
Vint une année où je fus particulièrement mécontent de moi. Tout à fait malheureux d'être ce que j'etais. Assez désireux de ne pas devenir. La fenêtre de ma chambre donnais sur le baous de La Gaude et de Saint-Jeannet, deux rochers abrupts de nos Alpes du Sud, réputés abréger la souffrance des amoureux éconduits. Un matin que j'envisageais ces falaises avec un peu trop d'affection, on a frappé à la porte de ma chambre. C'était mon père. Il a juste passé sa tête par l'entrebâillement: -Ah! Daniel, j'ai complètement oublié de te dire: le suicide est une imprudence.
Daniel Pennac (Chagrin d'école)
Le sanglot qui me découvre (à ma mère) Porteur de paix est le messager de ma mère quand je me réveille avec le sommeil pleuré, les larmes silencieuses accordent la tension de la lâcheté du temps dont je ne peux plus m’évader, me broient, m’écrasent, l’œil éveillé semble le seul témoin de notre silence main dans la main, dans les vignes éparpillées. Le sanglot qui me découvre survit à chaque effondrement intérieur, à chaque tremblement qui dévaste mes souvenirs les remplaçant par l’apaisement de l’âme essorée de gémissements, par l’impuissance de l’homme enraciné contre son gré dans les tempêtes de la mémoire. Apporte-moi, mère, le calme de ta chanson chuchotée ― je la reconnais d’après les voyelles prolongées volontairement oubliées par de rudes nuits d’hivers dans les neiges qui m’entourent majestueusement comme dans un rituel du re-devenir, dans la caresse qui m’embrasa par la braise de la frontière avec le monde.
Daniel Marcu
Le tour du monde en 80 mots PauvretÉ, globalisation, multinationales, rentabilisation du profit, guerres, terrorisme, manifestations, kamikazes, tremblements de terre, ouragans X tsunamis, population ÉvacuÉe, insÉcuritÉ, interviews X X chÔmage, robots industriels Énigmes, affaires ÉtouffÉes X X X activistes, thÉorie du complot surpopulation, obÉsitÉ X X X X additifs, malbouffe illusions, attentes X X X X X tentatives, rÊve amÉricain psychologies, anomalies X X X X X X thÉrapie, esprits malades argent, cartes bancaires, banques, X X X X X X X X exÉcuteurs judiciaires, capitalisme, consommation, X X X X X, Égoïsme, Économies instables sÉcheresse, famine, X X X X, misÈre, changements climatiques corruption, tromperies, X X X X dilapidations, crise morale divorces, avortements X X X mariages, insÉmination artificielle, machines, pollution, X industrialisation, carburants fossiles, pilules, dÉpendance, dÉceptions, trucs louches, moi, toi, eux, animaux malades.
Daniel Marcu (L'Archive des nus pressentiments)
Ce livre n'aurait jamais existé si, durant les mois où je l'ai échafaudé, il n’y avait eu autour de moi trois personnes à qui je dois beaucoup. Je parle d'Alessandro Bandiera, d'Antonio Scalia et d'Andrea Bajani. Sans leurs mots, leur talent, sans leur amour viscéral pour tout ce qui concerne l'histoire, la poésie et la littérature, « Robledo » n'aurait jamais fait ses premiers pas. Quant à devenir un roman… selon toute probabilité, il serait resté comme une impression, l'ombre de qui sait quoi d'autre.
Daniele Zito (Robledo)
Voxalis à Thierry Moral, manifartiste éclectique J'aurais pu être le saltimbanque de l'âge de glace entrecoupant mes espiègleries avec l'ouragan Katrina plus au sud des marécages de La Nouvelle-Orléans, c'était peut-être pour moi plus approprié de jouer dans une pièce de théâtre muet avec des héros en pâte à modeler et papier mâché à Montmartre sur la scène d'un Cabaret du Néant. Le langage corporel trahit mon esprit hors-la-loi– je peux, mais je ne veux pas courir entre les cactus séniles, je peux, mais je ne veux pas entretenir la braise qui couve par amour du feu, je peux, mais je ne veux pas arborer l'étendard de l'étonnement par amour de la sensation. Je peux mais je ne sais pas ! Je peux mais je ne comprends pas ! Je peux mais je ne veux pas ! Le ridicule plane tel un aérostat au-dessus de l'œil d'Horus et moi je n'ai pas le temps de vivre les moulins à vent. [Voxalis lui Thierry Moral, manifartist eclectic Aș fi putut fi saltimbancul epocii de gheață întretăindu-mi giumbușlucăriile cu uraganul Katrina mai la sud de mlaștinile din New Orleans, poate era mai nimerit să joc într-o piesă de teatru mut cu eroi din plastilină și papier mâché în Montmartre, pe scena unui Cabaret du Néant. Limbajul corpului îmi trădează fărădelegea gândului - pot, dar nu vreau să alerg printre cactuși senili, pot, dar nu vreau să întrețin jarul mocnit de dragul focului, pot, dar nu vreau să arborez stindardul mirării de dragul senzației. Pot, dar nu știu! Pot, dar nu înțeleg! Pot, dar nu cred! Ridicolul planează ca un aerostat peste ochiul lui Horus și eu n-am timp să trăiesc morile de vânt.] (p. 32) Imperfectele emoții
Daniel Marcu
Les chercheurs ont étudié trente volontaires dans chaque groupe, appartenant à trois macrocatégories de revenus – aisés, moins aisés, ne possédant rien –, sur un laps de temps de six mois. Chaque semaine, dans chaque groupe, on a ôté un élément considéré comme non essentiel à leur survie – la télévision, le cinéma, les livres, les promenades matinales, les promenades nocturnes, le travail, l’alcool, la pornographie, le Nutella –, selon un ordre d’importance décroissant. Pour chacune de ces privations, les chercheurs ont rédigé une analyse approfondie aussi bien des aspects comportementaux observés chez les sujets impliqués dans l’expérience que de leur cadre clinique. Il en est ressorti que le Nutella, les promenades nocturnes et le travail créent un degré élevé de dépendance. Cette tendance se retrouve dans tous les groupes, elle dépasse donc les différences de classe sociale.
Daniele Zito (Robledo)
flânerie libre de courir avec la montagne de croisées des chemins dans mes bras avec l’aigrette de pissenlit dans le cœur avec la plaie ouverte de l’œil retourné, toujours retourné de sa tournée sauvagerie impénétrable ma tête est un chapeau de paille dans lequel je ramasse le solstice d’été et les pommes aigre-douces qui flottent sur tes lèvres je casse le cadenas de la camarde avec le hurlement de bête déchaînée je jette les heures les journées les mois les années entières dans le jardin où nous avons enfilé sur nous l’âme comme un t-shirt pas lavé. *** drumeție liber să alerg cu muntele de răscruci în brațe cu puful de păpădie în inimă cu rana deschisă a ochiului întors mereu întors din drum sălbăticie de nepătruns capul meu e o pălărie de paie în care adun solstițiul de vară și merele acrișoare care plutesc pe buzele tale sparg lacătul pieirii cu urletul de jivină-ncolțită arunc orele zilele lunile anii cu totul în grădina unde ne-am tras sufletul ca un tricou nespălat pe noi.
Daniel Marcu
— Daniel, tu m’écoutes ? m’interrompt-elle. — Oui bien sûr, ce sera parfait pour…. — Arrête de songer au sexe et concentre-toi. — Qu’est-ce qui te fais penser que… — Ton regard, me coupe-t-elle. J’ai l’impression que tu vas te jeter sur moi pour me dévorer.
Erica Darcy (Once Upon A Proposal (Happily Ever After #0.5))
Mpengi travelled on foot, living off the land. On the third day he entered another country, but he did not know it. He had voted for Daniel Arap Moi, because the elders of his tribe had shown him against which symbol to make his mark. He did not even know his country was called Kenya. This did not make him stupid. His skills were simply different.
Andrew McCoy (Blood Ivory)
Car, si l'on réunit les deux premières années de ce règne aux dix-sept mois et huit jours écoulés pendant les règnes de Galba, d'Othon et de Vitellius, on obtient de la sorte trois ans et six mois, qui représentent la moitié de la semaine dont parle le prophète Daniel. En effet, il a dit qu'il s'écoulerait deux mille trois cents jours, depuis l'époque où Néron jetterait l'abomination dans la ville sainte, jusqu'à la destruction de cette ville. C'est ce que marquent ces paroles de l'Écriture : « Jusques à quand la vision et l'abolition du sacrifice, et la désolation du péché commis? Jusques à quand sera foulé aux pieds le sanctuaire et sa force? Et il lui dit : Jusqu'au soir et au matin, deux mille et trois cents jours, et le sanctuaire sera détruit. »
Clement of Alexandria (Miscellanies (Stromata))