Daniel Moi Quotes

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Il y a donc de "bons" et de "mauvais" romans. Le plus souvent, ce sont les seconds que nous trouvons d'abord sur notre route. Et ma foi, quand ce fut mon tour d'y passer, j'ai le souvenir d'avoir trouvé ça "vachement bien". J'ai eu beaucoup de chance : on ne s'est pas moqué de moi, on n'a pas levé les yeux au ciel, on ne m'a pas traité de crétin. On a juste laissé traßner sur mon passage quelques "bons" romans en se gardant bien de m'interdire les autres. C'était la sagesse. (p. 182)
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Daniel Pennac (Comme un roman)
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Nous avons tous les deux laissĂ© filer notre train, c’était un travail d’équipe professionnel, aprĂšs des mois intenses passĂ©s Ă  s’entraĂźner Ă  rater les stations.
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Daniel Glattauer
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Esther n'Ă©tait certainement pas bien Ă©duquĂ©e au sens habituel du terme, jamais l'idĂ©e ne lui serait venue de vider un cendrier ou de dĂ©barrasser le relief de ses repas, et c'est sans la moindre gĂȘne qu'elle laissait la lumiĂšre allumĂ©e derriĂšre elle dans les piĂšces qu'elle venait de quitter (il m'est arrivĂ©, suivant pas Ă  pas son parcours dans ma rĂ©sidence de San Jose, d'avoir Ă  actionner dix-sept commutateurs); il n'Ă©tait pas davantage question de lui demander de penser Ă  faire un achat, de ramener d'un magasin oĂč elle se rendait une course non destinĂ©e Ă  son propre usage, ou plus gĂ©nĂ©ralement de rendre un service quelconque. Comme toutes les trĂšs jolies jeunes filles elle n'Ă©tait au fond bonne qu'Ă  baiser, et il aurait Ă©tĂ© stupide de l'employer Ă  autre chose, de la voir autrement que comme un animal de luxe, en tout choyĂ© et gĂ„tĂ©, protĂ©gĂ© de tout souci comme de toute tĂąche ennuyeuse ou pĂ©nible afin de mieux pouvoir se consacrer Ă  son service exclusivement sexuel. Elle n'en Ă©tait pas moins trĂšs loin d'ĂȘtre ce monstre d'arrogance, d'Ă©goĂŻsme absolu et froid, au, pour parler en termes plus baudelairiens, cette infernale petite salope que sont la plupart des trĂšs jolies jeunes filles; il y avait en elle la conscience de la maladie, de la faiblesse et de la mort. Quoique belle, trĂšs belle, infiniment Ă©rotique et dĂ©sirable, Esther n'en Ă©tait pas moins sensible aux infirmitĂ©s animales, parce qu'elle les connaissait ; c'est ce soir-lĂ  que j'en pris conscience, et que je me mis vĂ©ritablement Ă  l'aimer. Le dĂ©sir physique, si violent soit-il, n'avait jamais suffi chez moi Ă  conduire Ă  l'amour, il n'avait pu atteindre ce stade ultime que lorsqu'il s'accompagnait, par une juxtaposition Ă©trange, d'une compassion pour l'ĂȘtre dĂ©sirĂ© ; tout ĂȘtre vivant, Ă©videmment, mĂ©rite la compassion du simple fait qu'il est en vie et se trouve par lĂ -mĂȘme exposĂ© Ă  des souffrances sans nombre, mais face Ă  un ĂȘtre jeune et en pleine santĂ© c'est une considĂ©ration qui paraĂźt bien thĂ©orique. Par sa maladie de reins, par sa faiblesse physique insoupçonnable mais rĂ©elle, Esther pouvait susciter en moi une compassion non feinte, chaque fois que l'envie me prendrait d'Ă©prouver ce sentiment Ă  son Ă©gard. Étant elle-mĂȘme compatissante, ayant mĂȘme des aspirations occasionnelles Ă  la bontĂ©, elle pouvait Ă©galement susciter en moi l'estime, ce qui parachevait l'Ă©difice, car je n'Ă©tais pas un ĂȘtre de passion, pas essentiellement, et si je pouvais dĂ©sirer quelqu'un de parfaitement mĂ©prisable, s'il m'Ă©tait arrivĂ© Ă  plusieurs reprises de baiser des filles dans l'unique but d'assurer mon emprise sur elles et au fond de les dominer, si j'Ă©tais mĂȘme allĂ© jusqu'Ă  utiliser ce peu louable sentiment dans des sketches, jusqu'Ă  manifester une comprĂ©hension troublante pour ces violeurs qui sacrifient leur victime immĂ©diatement aprĂšs avoir disposĂ© de son corps, j'avais par contre toujours eu besoin d'estimer pour aimer, jamais au fond je ne m'Ă©tais senti parfaitement Ă  l'aise dans une relation sexuelle basĂ©e sur la pure attirance Ă©rotique et l'indiffĂ©rence Ă  l'autre, j'avais toujours eu besoin, pour me sentir sexuellement heureux, d'un minimum - Ă  dĂ©faut d'amour - de sympathie, d'estime, de comprĂ©hension mutuelle; l'humanitĂ© non, je n'y avais pas renoncĂ©. (La possibilitĂ© d'une Ăźle, Daniel 1,15)
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Michel Houellebecq
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Cette sociĂ©tĂ©, que j'ai remarquĂ©e la premiĂšre dans ma vie, est aussi la premiĂšre qui ait disparu Ă  mes yeux. J'ai vu la mort entrer sous ce toit de paix et de bĂ©nĂ©diction, le rendre peu Ă  peu solitaire, fermer une chambre et puis une autre qui ne se rouvrait plus. J'ai vu ma grand'mĂšre forcĂ©e de renoncer Ă  son quadrille, faute des partners accoutumĂ©s; j'ai vu diminuer le nombre de ces constantes amies, jusqu'au jour oĂč mon aĂŻeule tomba la derniĂšre. Elle et sa sƓur s'Ă©taient promis de s'entre-appeler aussitĂŽt que l'une aurait devancĂ© l'autre; elles se tinrent parole, et madame de BedĂ©e ne survĂ©cut que peu de mois Ă  mademoiselle de Boisteilleul. Je suis peut-ĂȘtre le seul homme au monde qui sache que ces personnes ont existĂ©. Vingt fois, depuis cette Ă©poque, j'ai fait la mĂȘme observation; vingt fois des sociĂ©tĂ©s se sont formĂ©es et dissoutes autour de moi. Cette impossibilitĂ© de durĂ©e et de longueur dans les liaisons humaines, cet oubli profond qui nous suit, cet invincible silence qui s'empare de notre tombe et s'Ă©tend de lĂ  sur notre maison, me ramĂšnent sans cesse Ă  la nĂ©cessitĂ© de l'isolement. Toute main est bonne pour nous donner le verre d'eau dont nous pouvons avoir besoin dans la fiĂšvre de la mort. Ah! qu'elle ne nous soit pas trop chĂšre! car comment abandonner sans dĂ©sespoir la main que l'on a couverte de baisers et que l'on voudrait tenir Ă©ternellement sur son cƓur? 
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François-René de Chateaubriand (Memoires D'Outre Tombe Lu Par Daniel Mesguich)
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En honorant l'Ă©cole Ă  l'excĂšs, c'est toi [l'Ă©lĂšve excellent] que tu flattes en douce, tu te poses plus ou moins consciemment en Ă©lĂšve idĂ©al. Ce faisant, tu masques les innombrables paramĂštres qui nous font tellement inĂ©gaux dans l'acquisition du savoir : circonstances, entourage, pathologies, tempĂ©rament
 Ah ! l'Ă©nigme du tempĂ©rament ! « Je dois tout Ă  l'Ă©cole de la RĂ©publique ! » Serait-ce que tu voudrais faire passer tes aptitudes pour des vertus ? (Les unes et les autres n'Ă©tant d'ailleurs pas incompatibles
) RĂ©duire ta rĂ©ussite Ă  une question de volontĂ©, de tĂ©nacitĂ©, de sacrifice, c'est ça que tu veux ? Il est vrai que tu fus un Ă©lĂšve travailleur et persĂ©vĂ©rant, et que le mĂ©rite t'en revient, mais c'est, aussi, pour avoir joui trĂšs tĂŽt de ton aptitude Ă  comprendre, Ă©prouvĂ© dĂšs tes premiĂšres conforntations au travail scolaire la joie immense d'avoir compris, et que l'effort portait en lui-mĂȘme la promesse de cette joie ! À l'heure oĂč je m'asseyais Ă  ma table Ă©crasĂ© par la conviction de mon idiotie, tu t'installais Ă  la tienne vibrant d'impatience, impatience de passer Ă  autre chose aussi, car ce problĂšme de math sur lequel je m'endormais tu l'expĂ©diais, toi, en un tournemain. Nos devoirs, qui Ă©taient les tremplins de ton esprit, Ă©taient les sables mouvants oĂč s'enlisait le mien. Ils te laissaient libre comme l'air, avec la satisfaction du devoir accompli, et moi hĂ©bĂ©tĂ© d'ignorance, maquillant un vague brouillon en copie dĂ©finitive, Ă  grand renfort de traits soigneusement tirĂ©s qui ne trompaient personne. À l'arrivĂ©e, tu Ă©tais le travailleur, j'Ă©tais le paresseux. C'Ă©tait donc ça, la paresse ? Cet enlisement en soi-mĂȘme ? Et le travail, qu'Ă©tait-ce donc ? Comment s'y prenaient-ils, ceux qui travaillaient bien ? OĂč puisaient-ils cette force ? Ce fut l'Ă©nigme de mon enfance. L'effort, oĂč je m'anĂ©antissais, te fut d'entrĂ©e de jeu un gage d'Ă©panouissement. Nous ignorions toi et moi qu'« il faut rĂ©ussir pour comprendre », selon le mot si clair de Piaget, et que nous Ă©tions, toi comme moi, la vivante illustration de cet axiome. (p. 271-272)
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Daniel Pennac (Chagrin d'Ă©cole)
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Car, si l'on rĂ©unit les deux premiĂšres annĂ©es de ce rĂšgne aux dix-sept mois et huit jours Ă©coulĂ©s pendant les rĂšgnes de Galba, d'Othon et de Vitellius, on obtient de la sorte trois ans et six mois, qui reprĂ©sentent la moitiĂ© de la semaine dont parle le prophĂšte Daniel. En effet, il a dit qu'il s'Ă©coulerait deux mille trois cents jours, depuis l'Ă©poque oĂč NĂ©ron jetterait l'abomination dans la ville sainte, jusqu'Ă  la destruction de cette ville. C'est ce que marquent ces paroles de l'Écriture : « Jusques Ă  quand la vision et l'abolition du sacrifice, et la dĂ©solation du pĂ©chĂ© commis? Jusques Ă  quand sera foulĂ© aux pieds le sanctuaire et sa force? Et il lui dit : Jusqu'au soir et au matin, deux mille et trois cents jours, et le sanctuaire sera dĂ©truit. »
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Clement of Alexandria (Miscellanies (Stromata))
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Vint une annĂ©e oĂč je fus particuliĂšrement mĂ©content de moi. Tout Ă  fait malheureux d'ĂȘtre ce que j'etais. Assez dĂ©sireux de ne pas devenir. La fenĂȘtre de ma chambre donnais sur le baous de La Gaude et de Saint-Jeannet, deux rochers abrupts de nos Alpes du Sud, rĂ©putĂ©s abrĂ©ger la souffrance des amoureux Ă©conduits. Un matin que j'envisageais ces falaises avec un peu trop d'affection, on a frappĂ© Ă  la porte de ma chambre. C'Ă©tait mon pĂšre. Il a juste passĂ© sa tĂȘte par l'entrebĂąillement: -Ah! Daniel, j'ai complĂštement oubliĂ© de te dire: le suicide est une imprudence.
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Daniel Pennac (Chagrin d'Ă©cole)
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flĂąnerie libre de courir avec la montagne de croisĂ©es des chemins dans mes bras avec l’aigrette de pissenlit dans le cƓur avec la plaie ouverte de l’Ɠil retournĂ©, toujours retournĂ© de sa tournĂ©e sauvagerie impĂ©nĂ©trable ma tĂȘte est un chapeau de paille dans lequel je ramasse le solstice d’étĂ© et les pommes aigre-douces qui flottent sur tes lĂšvres je casse le cadenas de la camarde avec le hurlement de bĂȘte dĂ©chaĂźnĂ©e je jette les heures les journĂ©es les mois les annĂ©es entiĂšres dans le jardin oĂč nous avons enfilĂ© sur nous l’ñme comme un t-shirt pas lavĂ©. *** drumeție liber să alerg cu muntele de răscruci Ăźn brațe cu puful de păpădie Ăźn inimă cu rana deschisă a ochiului Ăźntors mereu Ăźntors din drum sălbăticie de nepătruns capul meu e o pălărie de paie Ăźn care adun solstițiul de vară și merele acrișoare care plutesc pe buzele tale sparg lacătul pieirii cu urletul de jivină-ncolțită arunc orele zilele lunile anii cu totul Ăźn grădina unde ne-am tras sufletul ca un tricou nespălat pe noi.
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Daniel Marcu
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Le tour du monde en 80 mots PauvretÉ, globalisation, multinationales, rentabilisation du profit, guerres, terrorisme, manifestations, kamikazes, tremblements de terre, ouragans X tsunamis, population ÉvacuÉe, insÉcuritÉ, interviews X X chÔmage, robots industriels Énigmes, affaires ÉtouffÉes X X X activistes, thÉorie du complot surpopulation, obÉsitÉ X X X X additifs, malbouffe illusions, attentes X X X X X tentatives, rÊve amÉricain psychologies, anomalies X X X X X X thÉrapie, esprits malades argent, cartes bancaires, banques, X X X X X X X X exÉcuteurs judiciaires, capitalisme, consommation, X X X X X, Égoïsme, Économies instables sÉcheresse, famine, X X X X, misÈre, changements climatiques corruption, tromperies, X X X X dilapidations, crise morale divorces, avortements X X X mariages, insÉmination artificielle, machines, pollution, X industrialisation, carburants fossiles, pilules, dÉpendance, dÉceptions, trucs louches, moi, toi, eux, animaux malades.
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Daniel Marcu (L'Archive des nus pressentiments)
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Le sanglot qui me dĂ©couvre (Ă  ma mĂšre) Porteur de paix est le messager de ma mĂšre quand je me rĂ©veille avec le sommeil pleurĂ©, les larmes silencieuses accordent la tension de la lĂąchetĂ© du temps dont je ne peux plus m’évader, me broient, m’écrasent, l’Ɠil Ă©veillĂ© semble le seul tĂ©moin de notre silence main dans la main, dans les vignes Ă©parpillĂ©es. Le sanglot qui me dĂ©couvre survit Ă  chaque effondrement intĂ©rieur, Ă  chaque tremblement qui dĂ©vaste mes souvenirs les remplaçant par l’apaisement de l’ñme essorĂ©e de gĂ©missements, par l’impuissance de l’homme enracinĂ© contre son grĂ© dans les tempĂȘtes de la mĂ©moire. Apporte-moi, mĂšre, le calme de ta chanson chuchotĂ©e ― je la reconnais d’aprĂšs les voyelles prolongĂ©es volontairement oubliĂ©es par de rudes nuits d’hivers dans les neiges qui m’entourent majestueusement comme dans un rituel du re-devenir, dans la caresse qui m’embrasa par la braise de la frontiĂšre avec le monde.
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Daniel Marcu
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Daniel üƟi ündoi genunchii, parcă prăbuƟindu-se un pic, se sprijini de parapetul de lemn Ɵi privi spre cer. Părea că suferă. — Ai spus că nimic nu te poate lua de lñngă mine, Ɵopti el. Dar o vor face. Poate doar au üntñrziat. — Cine? üntrebă Luce, uitñndu-se ün jur la plaja pustie. Cam? Cred că ne-a pierdut urma. — Nu. Daniel se üntoarse spre ponton. Tremura. E imposibil. — Daniel. — O să vină, Ɵopti el. — Mă sperii. Luce ül urmă, üncercñnd să ƣină pasul cu el. Pentru că, brusc, deƟi nu-Ɵi dorea asta, avea sentimentul că Ɵtia ce voia el să spună. Nu era vorba de Cam, ci de altceva, de o altă ameninƣare. Luce üƟi simƣi mintea ünceƣoƟată. Vorbele lui parcă üi arse-seră creierul, părñndu-i-se straniu de verosimile, dar sensul lor üi scăpa. Era ca aburul unui vis pe care nu reuƟea să Ɵi-l amintească. — VorbeƟte cu mine, üi ceru ea. Spune-mi ce se üntñmplă. Se üntoarse spre ea, palid ca un bujor alb, cu braƣele moi pe lñngă corp, üntr-un gest de abandon. — Nu Ɵtiu cum să-i opresc, Ɵopti, nu Ɵtiu ce să fac.
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Anonymous
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Fac toate aceste lucruri, continuă Daniel, aplecñndu-se spre ea pñnă li se atinseră frunƣile, pentru că tu eƟti dragostea mea, Lucinda. Pentru mine nu exiƟti decñt tu. Buza de jos a lui Luce üncepu să tremure Ɵi üƟi lăsă mñinile moi să cadă ün mñinile lui. Petalele florii alunecară pe pămñnt, printre degetele lor. — Atunci, de ce pari aƟa de trist? Era deja prea mult numai să üncepi să te gñndeƟti la aƟa ceva. Se desprinse de Daniel Ɵi se ridică, Ɵtergñndu-se pe pantaloni de frunze Ɵi de iarbă. I se ünvñrtea capul. Trăise
 ünainte?
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Anonymous
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[...] D’emblĂ©e, nous avons parlĂ© de la Marche Verte annoncĂ©e quelques heures plus tĂŽt. Il ne cachait pas sa colĂšre sans l’extĂ©rioriser brutalement. Il restait trĂšs maĂźtre de lui jusqu’à ce qu’à l’écran apparaissent les images du roi Hassan II prononçant un discours. LĂ , le visage de Boumediene s’est mĂ©tamorphosĂ©. Un mĂ©lange de sourire nerveux et de fureur crispait son visage. Un moment, le roi parle de l’AlgĂ©rie sur un ton conciliant et amical. Le PrĂ©sident lui lance, en arabe, une injure et, Ă  ma stupeur, il avance son bras droit et dĂ©livre un magistral bras d’honneur. Tel un voyou de Bab el Oued. Le PrĂ©sident austĂšre qui se donnait Ă  voir quelques instants plus tĂŽt avait disparu. J’avais devant moi un autre homme. Un jeune garnement des rues prĂȘt Ă  tout. Il s’est levĂ© de son fauteuil et s’est mis Ă  sautiller de façon Ă©trange. Un peu hystĂ©rique. Je ne saurais dire s’il sautait de joie ou de colĂšre, mais, je le revois trĂšs bien, il a bondi Ă  plusieurs reprises. Il trĂ©pignait, comme s’il avait perdu le contrĂŽle de son personnage. Les insultes contre Hassan II pleuvaient. J’étais stupĂ©fait. Jamais je n’avais vu un chef d’Etat dans cet Ă©tat. Ce n’était qu’un torrent d’invectives Ă  un niveau insoutenable de grossiĂšretĂ©, d’obscĂ©nitĂ©, de vulgaritĂ©. Sans transition, ont suivi les menaces. Hassan II ne l’emportera pas au paradis. Il ne sait pas ce qui l’attend. L’AlgĂ©rie ne se fera pas rouler dans la farine. J'Ă©tais d'autant plus abasourdi que l'affaire du Sahara trainait depuis longtemps. Les revendications du Maroc dataient de Mohamed V qui entendait affirmer sa souverainetĂ© non seulement sur le Sahara Occidental mais sur la Mauritanie tout entiĂšre. Je n'oubliais pas, et Boumediene non plus, la dĂ©faite de l'AlgĂ©rie pendant la guerre des sables d'octobre 1963. On sentait le goĂ»t de la revanche, le besoin d'effacer de mauvais souvenirs. Je n'ai plus souvenir des termes exacts mais l'idĂ©e Ă©tait bien celle d'une riposte qui fera regrette Ă  l'agresseur ses rodomontades. L'algĂ©rie ne se laissera pas marcher sur les pieds. Elle rĂ©torquera de tous ses moyens et on verra ce qu'on verra [19 Juillet 2013]
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Jean Daniel
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KROLL REPORT ON CORRUPTION IN KENYA This report, more than 100 pages long, details allegations of corruption by former Kenyan President Daniel Arap Moi, his family and associates. It was commissioned by Mwai Kibaki after he replaced Moi as president in 2002, but never released. These extracts give examples of the nature, tone and severity of the allegations.
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Julian Assange (Julian Assange - The Unauthorised Autobiography)
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Je repense souvent Ă  ma rencontre avec Maximilien. DrĂŽle d'expĂ©rience pour lui comme pour moi. En l'espace d'une seconde j'ai frĂ©mi devant le voyou et rĂ©cupĂ©rĂ© mes billes devant l'Ă©lĂšve. Lui a kiffĂ© en intimidant le bouffon puis blĂȘmi devant la statue de Victor Hugo (rue Lesage, Ă  Belleville, parmi les gosses que j'ai vus grandir, certains m'appelaient en blaguant m'sieur Hugo). (p. 216)
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Daniel Pennac (Chagrin d'Ă©cole)
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Ce sont des gosses en Ă©chec scolaire, m'explique-t-il, la mĂšre est seule le plus souvent, certains ont dĂ©jĂ  eu des ennuis avec la police, ils ne veulent pas entendre parler des adultes, ils se retrouvent dans des classes relais, quelque chose comme tes classes amĂ©nagĂ©es des annĂ©es soixante-dix, je suppose. Je prends les caĂŻds, les petits chefs de quinze ou seize ans, je les isole provisoirement du groupe, parce que c'est le groupe qui les tue, toujours, il les empĂȘche des e constituer, je leur colle une camĂ©ra dans les mains et je leur confie un de leurs potes Ă  interviewer, un gars qu'ils choisissent eux-mĂȘmes. Ils font l'interview seuls dans un coin, loin des regards, ils reviennent, et nous visionnons le film tous ensemble, avec le groupe, cette fois. Ça ne rate jamais : l'interviewĂ© joue la comĂ©die habituelle devant l'objectif, et celui qui filme entre dans son jeu. Ils font les mariolles, ils en rajoutent sur leur accent, ils roulent des mĂ©caniques dans leur vocabulaire de quatre sous en gueulant le plus fort possible, comme moi quand j'Ă©tais mĂŽme, ils en font des caisses, comme s'ils s'adressaient au groupe, comme si le seul spectateur possible, c'Ă©tait le groupe, et pendant la projection leurs copains se marrent. Je projette le film une deuxiĂšme, une troisiĂšme, une quatriĂšme fois. Les rires s'espacent, deviennent moins assurĂ©s. L'intervieweur et l'interviewĂ© sentent monter quelque chose de bizarre, qu'ils n'arrivent pas Ă  identifier. À la cinquiĂšme ou Ă  la sixiĂšme projection, une vraie gĂȘne s'installe entre leur public et eux. À la septiĂšme ou Ă  la huitiĂšme (je t'assure, il m'est arrivĂ© de projeter neuf fois le mĂȘme film !), ils ont tous compris, sans que je le leur explique, que ce qui remonte Ă  la surface de ce film, c'est la frime, le ridicule, le faux, leur comĂ©die ordinaire, leurs mimiques de groupe, toutes leurs Ă©chappatoires habituelles, et que ça n'a pas d'intĂ©rĂȘt, zĂ©ro, aucune rĂ©alitĂ©. Quand ils ont atteint ce stade de luciditĂ©, j'arrĂȘte les projections et je les renvoie avec la camĂ©ra refaire l'interview, sans explication supplĂ©mentaire. Cette fois on obtient quelque chose de plus sĂ©rieux, qui a un rapport avec leur vie rĂ©elle ; ils se prĂ©sentent, ils disent leur nom, leur prĂ©nom, ils parlent de leur famille, de leur situation scolaire, il y ades silences, ils cherchent leurs mots, on les voit rĂ©flĂ©chir, celui qui rĂ©pond autant que celui qui questionne, et, petit Ă  petit, on voit apparaĂźtre l'adolescence chez ces adolescents, ils cessent d'ĂȘtre des jeunes quis 'amusent Ă  faire peur, ils redeviennent des garçons et des filles ed leur Ăąge, quinze ans, seize ans, leur adolescence traverse leur apparence, elle s'impose, leurs vĂȘtements, leurs casquettes redeviennent des accessoires, leur gestuelle s'attĂ©nue, instinctivement celui qui filme resserre le cadre, il zoome, c'est leur visage qui compte maintenant, on dirait que l'interviewer Ă©coute le visage de l'autre, et sur ce visage, ce qui apparaĂźt, c'est l'effort de comprendre, comme s'ils s'envisageaient pour la premiĂšre fois tels qu'ils sont : lis font connaissance avec la complexitĂ©. (p. 236-237)
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Daniel Pennac (Chagrin d'Ă©cole)
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Ces professeurs, rencontrĂ©s dans les derniĂšres annĂ©es de ma scolaritĂ©, me changĂšrent beaucoup de tous ceux qui rĂ©duisaient leurs Ă©lĂšves Ă  une masse commune et sans consistance, « cette classe », dont ils ne parlaient qu'au superlatif d'infĂ©rioritĂ©. Aux yeux de ceux-lĂ  nous Ă©tions toujours lap lus mauvaise quatriĂšme, troisiĂšme, seconde, premiĂšre ou terminale de leur carriĂšre, ils n'avaient jamais eu de classe mois
 si
 On eĂ»t dit qu'ils s'adressaient d'annĂ©e en annĂ©e Ă  un public de moins en moins digne de leur enseignement. Ils s'en plaignaient Ă  la direction, aux conseils de classes, aux rĂ©unions de parents. Leurs jĂ©rĂ©miades Ă©veillaient en nous une fĂ©rocitĂ© particuliĂšre, quelque chose comme la rage que mettrait le naufragĂ© Ă  entraĂźner dans sa noyade le capitaine pleutre qui a laissĂ© le bateau s'empaler sur le rĂ©cif. (Oui, enfin, c'est une image
 Disons qu'ils Ă©taient surtout nos coupables idĂ©aux comme nous Ă©tions les leurs ; leur dĂ©pression routiniĂšre entretenait chez nous une mĂ©chancetĂ© de confort.) (p. 262-263)
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Daniel Pennac (Chagrin d'Ă©cole)
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De plus, le fait de structurer, de charpenter ses cours et d'inscrire son action pĂ©dagogique dans un cadre strict et prĂ©cis, en mĂȘme temps qu'original et attractif, peut contribuer Ă  rassurer les Ă©lĂšves, Ă  structurer leur pensĂ©e, Ă  canaliser leurs Ă©nergies, tout en ayant un effet bĂ©nĂ©fique pour l'enseignant lui aussi, lequel doit mettre en place des scĂ©narios et des stratĂ©gies appropriĂ©s pour vaincre son angoisse (proche parent et alimentĂ©e par celle des Ă©lĂšves) et trouver le calme intĂ©rieur en classe, mĂȘme au milieu des petites tempĂȘtes qui, parfois, agitent ce microcosme parcouru d'incidents divers. Faire fonctionner le cours harmonieusement est une victoire remportĂ©e non sur les Ă©lĂšves, mais sur l'adversitĂ©, sur les forces de dissolution, d'Ă©clatement et de dispersion, les forces qui agitent le groupe-classe. Dans le contexte actuel, il s'agit lĂ  d'un vĂ©ritable dĂ©fi pour les enseignants. Dans cet esprit-lĂ , dans cette logique relationnelle lĂ , il n'y a ni Ă©chec, ni succĂšs, ni amis, ni ennemis, mais seulement des personnes et des situations existentielles [
] dans lesquelles le comportement d'autrui (chef d'Ă©tablissement, mais aussi Ă©lĂšves, inspecteur, voir collĂšgues) Ă  notre Ă©gard permet de mettre Ă  jour nos propres faiblesses et de nous engager dans la voie de leur dĂ©passement progressif. Pour le dire avec les mots de Jung, "tout ce qui m'irrite chez les autres peut servir ma connaissance de moi-mĂȘme". (p. 88-89)
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Jean-Daniel Rohart (Comment réenchanter l'école ? : Plaidoyer pour une éducation postmoderne)
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Daniel hocha la tĂȘte et rĂ©flĂ©chit un moment avant de rĂ©pondre : « Moi aussi, je dirais que nous avons affaire Ă  des hommes. Une femme peut piĂ©ger l’enfant, mais en gĂ©nĂ©ral le meurtre proprement dit est une affaire d’hommes – des hommes ayant dĂ©jĂ  une certaine situation mais dĂ©sirant grimper d’autres Ă©chelons : un membre du parlement qui veut devenir ministre ; un ministre assistant qui veut devenir ministre Ă  part entiĂšre ; un directeur adjoint qui veut devenir directeur ; un homme d’affaires qui prĂ©voit d’étendre ses activitĂ©s – ce genre de choses. Mais tu as quand mĂȘme raison : il peut aussi s’agir d’une femme en quĂȘte de pouvoir : est-ce que l’assassin prĂ©sumĂ© de cette petite fille, Ă  Sanoko, n’était pas censĂ© ĂȘtre une femme ? » Nancy eut une idĂ©e. « Est-ce qu’il peut s’agir d’un ministre, d’un directeur ou d’un homme d’affaires dĂ©sirant se maintenir lĂ  oĂč il est – pour Ă©viter de se faire renverser, si l’on peut dire ? — C’est Ă©galement possible, dit Amantle. Tu as raison ; bien sĂ»r, tu as raison. »
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Unity Dow (The Screaming of the Innocent)
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— Daniel, tu m’écoutes ? m’interrompt-elle. — Oui bien sĂ»r, ce sera parfait pour
. — ArrĂȘte de songer au sexe et concentre-toi. — Qu’est-ce qui te fais penser que
 — Ton regard, me coupe-t-elle. J’ai l’impression que tu vas te jeter sur moi pour me dĂ©vorer.
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Erica Darcy (Once Upon A Proposal (Happily Ever After #0.5))
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Mpengi travelled on foot, living off the land. On the third day he entered another country, but he did not know it. He had voted for Daniel Arap Moi, because the elders of his tribe had shown him against which symbol to make his mark. He did not even know his country was called Kenya. This did not make him stupid. His skills were simply different.
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Andrew McCoy (Blood Ivory)
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Les chercheurs ont Ă©tudiĂ© trente volontaires dans chaque groupe, appartenant Ă  trois macrocatĂ©gories de revenus – aisĂ©s, moins aisĂ©s, ne possĂ©dant rien –, sur un laps de temps de six mois. Chaque semaine, dans chaque groupe, on a ĂŽtĂ© un Ă©lĂ©ment considĂ©rĂ© comme non essentiel Ă  leur survie – la tĂ©lĂ©vision, le cinĂ©ma, les livres, les promenades matinales, les promenades nocturnes, le travail, l’alcool, la pornographie, le Nutella –, selon un ordre d’importance dĂ©croissant. Pour chacune de ces privations, les chercheurs ont rĂ©digĂ© une analyse approfondie aussi bien des aspects comportementaux observĂ©s chez les sujets impliquĂ©s dans l’expĂ©rience que de leur cadre clinique. Il en est ressorti que le Nutella, les promenades nocturnes et le travail crĂ©ent un degrĂ© Ă©levĂ© de dĂ©pendance. Cette tendance se retrouve dans tous les groupes, elle dĂ©passe donc les diffĂ©rences de classe sociale.
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Daniele Zito (Robledo)
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Ce livre n'aurait jamais existĂ© si, durant les mois oĂč je l'ai Ă©chafaudĂ©, il n’y avait eu autour de moi trois personnes Ă  qui je dois beaucoup. Je parle d'Alessandro Bandiera, d'Antonio Scalia et d'Andrea Bajani. Sans leurs mots, leur talent, sans leur amour viscĂ©ral pour tout ce qui concerne l'histoire, la poĂ©sie et la littĂ©rature, « Robledo » n'aurait jamais fait ses premiers pas. Quant Ă  devenir un roman
 selon toute probabilitĂ©, il serait restĂ© comme une impression, l'ombre de qui sait quoi d'autre.
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Daniele Zito (Robledo)
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Voxalis Ă  Thierry Moral, manifartiste Ă©clectique J'aurais pu ĂȘtre le saltimbanque de l'Ăąge de glace entrecoupant mes espiĂšgleries avec l'ouragan Katrina plus au sud des marĂ©cages de La Nouvelle-OrlĂ©ans, c'Ă©tait peut-ĂȘtre pour moi plus appropriĂ© de jouer dans une piĂšce de thĂ©Ăątre muet avec des hĂ©ros en pĂąte Ă  modeler et papier mĂąchĂ© Ă  Montmartre sur la scĂšne d'un Cabaret du NĂ©ant. Le langage corporel trahit mon esprit hors-la-loi– je peux, mais je ne veux pas courir entre les cactus sĂ©niles, je peux, mais je ne veux pas entretenir la braise qui couve par amour du feu, je peux, mais je ne veux pas arborer l'Ă©tendard de l'Ă©tonnement par amour de la sensation. Je peux mais je ne sais pas ! Je peux mais je ne comprends pas ! Je peux mais je ne veux pas ! Le ridicule plane tel un aĂ©rostat au-dessus de l'Ɠil d'Horus et moi je n'ai pas le temps de vivre les moulins Ă  vent. [Voxalis lui Thierry Moral, manifartist eclectic Aș fi putut fi saltimbancul epocii de gheață Ăźntretăindu-mi giumbușlucăriile cu uraganul Katrina mai la sud de mlaștinile din New Orleans, poate era mai nimerit să joc Ăźntr-o piesă de teatru mut cu eroi din plastilină și papier mĂąchĂ© Ăźn Montmartre, pe scena unui Cabaret du NĂ©ant. Limbajul corpului Ăźmi trădează fărădelegea gĂąndului - pot, dar nu vreau să alerg printre cactuși senili, pot, dar nu vreau să Ăźntrețin jarul mocnit de dragul focului, pot, dar nu vreau să arborez stindardul mirării de dragul senzației. Pot, dar nu știu! Pot, dar nu Ăźnțeleg! Pot, dar nu cred! Ridicolul planează ca un aerostat peste ochiul lui Horus și eu n-am timp să trăiesc morile de vĂąnt.] (p. 32) Imperfectele emoții
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Daniel Marcu