“
          Le seul monde qui mérite d'être conquis est celui que délimite les frontières de notre corps et celles de notre esprit. L'autre monde, celui qui s'étend autour de nous, n'a pas besoin de maître.
          ”
          ”
         
        Pierre Bottero (Ellana, l'Envol (Le Pacte des MarchOmbres, #2))
       
        
          “
          Le Chat
Viens, mon beau chat, sur mon coeur amoureux; 
Retiens les griffes de ta patte, 
Et laisse-moi plonger dans tes beaux yeux, 
Mêlés de métal et d'agate. 
Lorsque mes doigts caressent à loisir 
Ta tête et ton dos élastique, 
Et que ma main s'enivre du plaisir 
De palper ton corps électrique, 
Je vois ma femme en esprit. Son regard, 
Comme le tien, aimable bête, 
Profond et froid, coupe et fend comme un dard, 
Et, des pieds jusques à la tête, 
Un air subtil, un dangereux parfum, 
Nagent autour de son corps brun.
          ”
          ”
         
        Charles Baudelaire (Les Fleurs du Mal)
       
        
          “
          La destruction du lien cohésif inconscient entre l'esprit et la chair entraîne l'effet mortifère du corps.
          ”
          ”
         
        Françoise Dolto (Evangile Au Risque de La Psychanalyse(l') T2 (French Edition))
       
        
          “
          Le seul monde qui mérite d'être conquis est celui que délimitent les frontières de notre corps et celles de notre esprit. L'autre monde, celui qui s'étend autour de nous, n'a pas besoin de maître.
          ”
          ”
         
        Pierre Bottero (Ellana (Le Pacte des MarchOmbres, #1))
       
        
          “
          « Que c'est tandis qu'elle se vit que la vie est immortelle, tandis qu'elle est en vie. Que l'immortalité ce n'est pas une question de plus ou moins de temps, que ce n'est pas une question d'immortalité, que c'est une question d'autre chose qui reste ignoré. Que c'est aussi faux de dire qu'elle est sans commencement ni fin que de dire qu'elle commence et qu'elle finit avec la vie de l'esprit du moment que c'est de l'esprit qu'elle participe et de la poursuite du vent. Regardez les sables morts des déserts, le corps mort des enfants l'immortalité ne passe pas par là, elle s'arrête et contourne. »
          ”
          ”
         
        Marguerite Duras (The Lover)
       
        
          “
          Les réserves intellectuelles ne se contentent pas d’être entretenues et comme gérées par des hommes compétents, mais exigent la présence, l’action de présence de créateurs, de gens capables de les accroître, de les créer ou même de les bouleverser. Sans quoi elles s’étiolent.
          ”
          ”
         
        Paul Valéry (Cours de poétique (Tome 1) - Le corps et l'esprit (1937-1940) (French Edition))
       
        
          “
          Cependant mon père fut atteint d'une maladie qui le conduisit en peu de jours au tombeau. II expira dans mes bras. J'appris à connaître la mort sur les lèvres de celui qui m'avait donné la vie. Cette impression fut grande; elle dure encore. C'est la première fois que l'immortalité de l'âme s'est présentée clairement à mes yeux. Je ne pus croire que ce corps inanimé était en moi l'auteur de la pensée: je sentis qu'elle me devait venir d'une autre source; et dans une sainte douleur qui approchait de la joie, j'espérai me rejoindre un jour à l'esprit de mon père.
          ”
          ”
         
        François-René de Chateaubriand
       
        
          “
          -	« Ces règles sont un rapport constamment établi. Entre un corps mû et un autre corps mû, c’est suivant les rapports de la masse et de la vitesse que tous les mouvements sont reçus, augmentés, diminués, perdus ; chaque diversité est uniformité, chaque changement est constance. » Montesquieu, De l’Esprit des Lois, 1748, Ch. 1,
          ”
          ”
         
        Montesquieu
       
        
          “
          L'histoire des théologies nous montre que les chefs religieux ont toujours affirmé qu'au moyen de rituels, que par des répétitions de prières ou de mantras, que par l'imitation de certains comportements, par le refoulement des désirs, par des disciplines mentales et la sublimation des passions, que par un frein, imposé aux appétits, sexuels et autres, on parvient après s'être suffisamment torturé l'esprit et le corps, à trouver un quelque-chose qui transcende cette petite vie.
Voilà ce que des millions de personnes soi-disant religieuses ont fait au cours des âges ; soit en s'isolant, en s'en allant dans un désert, sur une montagne ou dans une caverne ; soit en errant de village en village avec un bol de mendiant ; ou bien en se réunissant en groupes, dans des monastères, en vue de contraindre leur esprit à se conformer à des modèles établis.
          ”
          ”
         
        J. Krishnamurti (Freedom from the Known)
       
        
          “
          Il faut vouloir vivre les grands problèmes, par le corps et par l’esprit
          ”
          ”
         
        Georges Bataille
       
        
          “
          Le but éminent de celui qui produit est de produire en soi-même celui qui fait l'œuvre.
          ”
          ”
         
        Paul Valéry (Cours de poétique (Tome 1) - Le corps et l'esprit (1937-1940) (French Edition))
       
        
          “
          La conscience n'est pas toujours nécessaire dans les actes les plus difficiles; elle est même parfois un obstacle.
          ”
          ”
         
        Paul Valéry (Cours de poétique (Tome 1) - Le corps et l'esprit (1937-1940) (French Edition))
       
        
          “
          Le jugement du corps vaut bien celui de l'esprit et le corps recule devant l'anéantissement. Nous prenons l'habitude de vivre avant d'acquérir celle de penser.
          ”
          ”
         
        Albert Camus (The Myth of Sisyphus)
       
        
          “
          La vieillesse est une erreur, un malentendu entre le corps et l'esprit, entre le corps et le temps.
          ”
          ”
         
        Tahar Ben Jelloun (Jour de silence à Tanger)
       
        
          “
          Je ne connais rien de plus vivant que l'envie, on dira ce qu'on voudra, mais il n'y a rien de plus vivant que quand on a le désir qui frétille, que quand on désire à trépigner sur place, que quand on n'en peut plus de se palper les corps, ou même que quand on n'en peut juste plus d'être avec quelqu'un, qu'on attendait ça depuis longtemps, et que ce moment-là, rien au monde ne pourra l'abîmer. Alors les sentiments, le feeling, d'accord, m'enfin, c'est quand même en dessous, les trucs en commun, les esprits qui se rencontrent, les signaux lumineux, tout ça, oui, ça compte, d'accord, je ne dis pas, mais s'il n'y a pas l'envie au-dessus de ça, c'est mou, c'est fade.
          ”
          ”
         
        David Thomas (La Patience des buffles sous la pluie)
       
        
          “
          Il est difficile de définir l'amour. Ce qu'on en peut dire est que dans l'âme c'est une passion de régner, dans les esprits c'est une sympathie, et dans le corps ce n'est qu'une envie cachée et délicate de posséder ce que l'on aime après beaucoup de mystères.
          ”
          ”
         
        François de La Rochefoucauld (Réflexions ou sentences et maximes morales (French Edition))
       
        
          “
          En effet, c'est une impression générale qu'éprouvent tous les hommes, quoiqu'ils ne l'observent pas tous, que sur les hautes montagnes, où l'air est pur et subtil, on se sent plus de facilité dans la respiration, plus de légèreté dans le corps, plus de sérénité dans l'esprit; les plaisirs y sont moins ardents, les passions plus modérées. (...) Il semble qu'en s'élevant au-dessus du séjour des hommes, on y laisse tous les sentiments bas et terrestres, et qu'à mesure qu'on approche des régions éthérées, l'âme contracte quelque chose de leur inaltérable pureté. On y est grave sans mélancolie, paisible sans indolence, content d'être et de penser : tous les désirs trop vifs s'émoussent, ils perdent cette pointe aiguë qui les rend douloureux ; ils ne laissent au fond du cœur qu'une émotion légère et douce...
          ”
          ”
         
        Jean-Jacques Rousseau (Julie ou la Nouvelle Héloïse (French Edition))
       
        
          “
          Une fatalité s'attache à toute supériorité de l'esprit ou du corps, cette même fatalité qu'on voit, à travers l'histoire, s'élancer sur les pas mal assurés des rois. Mieux vaut ne pas différer de ses compagnons. Les laiderons et les sots ont la meilleure part en ce monde. Ils peuvent s'asseoir à l'aise et bayer au spectacle. S'ils ignorent le triomphe, en revanche, l'épreuve de la défaite leur est épargnée. Ils vivent, comme nous devrions vivre tous, tranquilles, insouciants, impassibles. Ils ne causent la ruine de personne et personne ne renverse leur fortune.
          ”
          ”
         
        Oscar Wilde (The Picture of Dorian Gray)
       
        
          “
          On songe au mot d'Esprit: Je ne me consolerois jamais de mourir. 
Dans un monde où tout va à la mort, la mort est le fond. C'est sur lui que se dressent les femmes seules dans l'insomnie, les enfants qui regardent et les cires qui fondent. La beauté des regards et des mains, des corps, des lumières qui se portent sur eux, des couleurs qui les vêtent, des pourpoints et des socques, des vielles et des cartes à jouer, des verres et des livres, des doigts qui s'avancent et qui se tendent, est faite de la mort. La beauté est une flamme de chandelle dans la tristesse, dans l'argent, dans le mépris, dans la solitude. Dans la nuit. Une haleine d'enfant la courbe; un souffle la menace; le vent définitif l'éteint.
          ”
          ”
         
        Pascal Quignard
       
        
          “
          Le Goût du néant
Morne esprit, autrefois amoureux de la lutte, 
L’Espoir, dont l’épéron attisait ton ardeur, 
Ne veut plus t’enfourcher! Couche-toi sans pudeur, 
Vieux cheval dont le pied à chaque obstacle bute.
Résigne-toi, mon coeur; dors ton sommeil de brute.
Esprit vaincu, fourbu! Pour toi, vieux maraudeur, 
L’amour n’a plus de goût, non plus que la dispute;
Adieu donc, chants du cuivre et soupirs de la flûte!
Plaisirs, ne tentez plus un coeur sombre et boudeur! 
Le Printemps adorable a perdu son odeur!
Et le Temps m’engloutit minute par minute, 
Comme la neige immense un corps pris de roideur;
Je contemple d’en haut le globe en sa rondeur
Et je n’y cherche plus l’abri d’une cahute.
Avalance, veux-tu m’emporter dans ta chute?
          ”
          ”
         
        Charles Baudelaire (Les Fleurs du Mal)
       
        
          “
          Etre vivant, cela veut dire être conscient de sa vie, de son destin personnel, et répandre la Vie autour de soi.
Etre vivant, cela veut dire être libéré de toute attitude unilatérale, de tout fanatisme et être ouvert à tout ce qui est bon et grand, être préservé de toute sclérose et de toute petrification du corps comme de l´esprit.
Etre vivant, cela signifie être toujours prêt à apprendre et, si besoin est, à changer de méthode et de ne tenir aucune limitation pour insurmontable. Cela signifie prendre part à tout, entendre en tout gronder le torrent d´abondance et de plénitude, avoir part au royaume de vie dans tout ce qui se passe, aimer et louer tout ce qui est véritablement vie et se désaltérer auprès d´elle comme à une source rafraîchissante.
          ”
          ”
         
        K.O. Schmidt (Le Hasard n'existe pas (French Edition))
       
        
          “
          Dans son commerce avec l'homme, le Destin n'arrête jamais ses comptes.
Il y a des moments, nous disent les psychologues, où l'amour du péché, de ce que le monde apelle le péché, s'empare de l'être à tel point que chaque fibre du corps, chaque cellule du cerveau, semble la proie d'inexorables impulsions. Hommes et femmes, alors, perdant tout libre arbitre. Ils se meuvent vers leur but fatal, comme se meuvent des automates. Toutes faculté de choisir leur est enlevées. Leur conscience est morte, ou sinon, juste assez vivante pour donner de l'attrait à la rébellion, du charme à la désobéissance. Car tout péché, les théologiens ne se lassent pas de nous le rappeler, est péché de désobéissance. Quand le superbe Esprit du mal, l'Étoile du matin, tomba du ciel, ce fut sous l'étendard de la révolte.
          ”
          ”
         
        Oscar Wilde (The Picture of Dorian Gray)
       
        
          “
          C'est le malheur de l'esprit humain que les choses les plus lointaines et les moins importantes, telles que les révolutions des corps célestes, lui soient les plus présentes et les mieux connues, alors que les notions morales, toutes proches et de la plus haute importance, restent toujours flottantes et confuses, au gré du souffle des passions qui les pousse, ou de l'ignorance dirigée qui les reçoit et les transmet.
          ”
          ”
         
        Cesare Beccaria (Dos Delitos e das Penas)
       
        
          “
          Un aveu. Je fais autre chose encore, autre chose que visualiser la scène, autre chose que convoquer un souvenir, je me dis  : à quoi Thomas a-t-il pensé, quand ça a été le dernier moment  ? après avoir passé la corde autour de son cou  ? avant de renverser la chaise  ? et d'abord, combien de temps cela a-t-il duré  ? une poignée de secondes  ? puisqu'il ne servait à rien de perdre du temps, la décision avait été prise, il fallait la mettre à exécution, une minute  ? mais c'est interminable, une minute, dans ces circonstances, et alors comment l'a-t-il remplie  ? avec quelles pensées  ? et j'en reviens à ma question. A-t-il fermé les yeux et revu des épisodes de son passé, de la tendre enfance, par exemple son corps étendu en croix dans l'herbe fraîche, tourné vers le bleu du ciel, la sensation de chaleur sur sa joue et sur ses bras  ? de son adolescence  ? une chevauchée à moto, la résistance de l'air contre son torse  ? a-t-il été rattrapé par des détails auxquels il ne s'attendait pas  ? des choses qu'il croyait avoir oubliées  ? ou bien a-t-il fait défiler des visages ou des lieux, comme s'il s'agissait de les emporter avec lui  ? (À la fin, je suis convaincu qu'en tout cas, il n'a pas envisagé de renoncer, que sa détermination n'a pas fléchi, qu'aucun regret, s'il y en a eu, n'est venu contrarier sa volonté.) Je traque cette ultime image formée dans son esprit, surgie de sa mémoire, non pas pour escompter y avoir figuré mais pour croire qu'en la découvrant, je renouerais avec notre intimité, je serais à nouveau ce que nul autre n'a été pour lui.
          ”
          ”
         
        Philippe Besson (« Arrête avec tes mensonges »)
       
        
          “
          - Je te croyais morte.
La voix d'Edwin avait été un murmure, le premier souffle hésitant d'un espoir qui renaissait.
Ellana laissa son regard dériver vers le corps ensanglanté d'Essindra. Une flambée de haine embrasa son cœur et, durant un bref instant, elle souhaita que la mercenaire soit encore vivante pour pouvoir la tuer à nouveau.
Puis Essindra disparut de son esprit et elle embrassa Edwin.
Un baiser brûlant à l'improbable parfum de miracle.
Un baiser douceur tout en promesses d'éternité.
Un baiser aveu. Peur, ténèbres et solitude. Passées.
Edwin la serra contre lui, enfouit le visage dans son cou, se perdit dans son parfum et les cheveux fous derrière sa nuque. Sentir son corps, percevoir les battements de son cœur... Il revint doucement à la vie.
- Je t'aime.
Ils avaient chuchoté ensemble. Tressaillirent ensemble en entendant l'autre énoncer ce qui état l'origine, le centre et l'avenir du monde.
- Je t'aime.
Autour d'eux l'univers avait pâli devant cette évidence.
- Je t'aime.
- Ne meurs plus jamais. S'il-te-plaît. Plus jamais.
- Je ne peux pas mourir, je t'aime.
Leur étreinte devint plus pressante, leurs lèvres se cherchèrent pour un nouveau baiser, plus intense, plus sensuel, plus...
Destan, coincé entre son père et sa mère, émit un petit cri de protestation.
Sans que leurs âmes ne se détachent, Ellana et Edwin s'écartèrent pour contempler leur fils.
Peut-on mourir de bonheur ?
La question avait déjà été posé.
Si les larmes qui embuaient les yeux d'Ellana et celles qui roulaient sur le visage d'Edwin avaient su parler, elles auraient sans doute répondu.
          ”
          ”
         
        Pierre Bottero (Ellana, la Prophétie (Le Pacte des MarchOmbres, #3))
       
        
          “
          Vaut-il mieux avoir le squelette à l'intérieur ou à l'extérieur du corps ? [...] J'ai vu des humains qui avaient forgé grâce à leur esprit des carapaces "intellectuelles" les protégeant des contrariétés. Ils semblaient plus solides que la moyenne. Ils disaient : "je m'en fous" et riaient de tout. Mais lorsqu'une contrariété arrivait à passer leur carapace les dégâts étaient terribles. 
J'ai vu des humains souffrir de la moindre contrariété, du moindre effleurement, mais leur esprit ne se fermait pas pour autant, ils restaient sensibles à tout et apprenaient de chaque agression.
          ”
          ”
         
        Bernard Werber (La Trilogie des Fourmis)
       
        
          “
          Et pourquoi, alors, essayer de sauver la philosophie à ce point ? Vous allez voir ma conclusion : c’est parce qu’il y a un danger public. Il y a un danger public ! Ce danger est insidieux, quoique brutal. C’est, pour l’appeler par son nom, la perte générale de l’individualité. L’individu se meurt, voilà le fait. Et c’est pourquoi, en parlant de philosophie, j’ai insisté tout à l’heure sur le rôle que devrait jouer, dans une philosophie consciente d’elle-même, qui n’a plus les prétentions explicatives de jadis, le rôle de la constitution forte, de la personnalité, de l’individualité.
          ”
          ”
         
        Paul Valéry (Cours de poétique (Tome 1) - Le corps et l'esprit (1937-1940) (French Edition))
       
        
          “
          La littérature, également, envisage des faits particuliers, un roman, une impression qui fait un poème, un récit qui fait un roman, une aventure quelconque, tandis que l’artiste possible que serait le philosophe de l’avenir, qui est, je vous le répète, existant virtuellement, puisque les œuvres du passé, privées, dépouillées de leur prétention à la vérité, qu’elles ne représentent pas, nous restent à titre de modèles esthétiques — je puis donc dire, par conséquent, qu’il y a déjà des artistes de cette espèce et que, en jugeant comme artistes ou Platon ou Spinoza, nous avons déjà créé des modèles, nous avons déjà ouvert notre musée de philosophie.
          ”
          ”
         
        Paul Valéry (Cours de poétique (Tome 1) - Le corps et l'esprit (1937-1940) (French Edition))
       
        
          “
          Soudain, il me sembla que le ciel descendait. De la terre, surgit comme une fontaine d’énergie dorée. Cette chaude énergie m’encercla, et mon corps et mon esprit devinrent très légers et très clairs. Je pouvais même comprendre le chant des petits oiseaux autour de moi. A cet instant, je pouvais comprendre que le travail de toute ma vie dans le Budo était réellement fondé sur l’amour divin et sur les lois de la création. Je ne pus retenir mes larmes, et pleurai sans retenue. Depuis ce jour, j’ai su que cette grande Terre elle-même était ma maison et mon foyer. Le soleil, la lune et les étoiles m’appartiennent. Depuis ce jour, je n’ai plus jamais ressenti aucun attachement envers la propriété et les possessions.
          ”
          ”
         
        Morihei Ueshiba
       
        
          “
          C’était une femme originale et solitaire. Elle entretenait un commerce étroit avec les esprits, épousait leurs querelles et refusait de voir certaines personnes de sa famille mal considérées dans le monde où elle se réfugiait.
Un petit héritage lui échut qui venait de sa soeur. Ces cinq mille francs, arrivés à la fin d’une vie, se révélèrent assez encombrants. Il fallait les placer. Si presque tous les hommes sont capables de se servir d’une grosse fortune, la difficulté commence quand la somme est petite. 
Cette femme resta fidèle à elle-même. Près de la mort, elle voulut abriter ses vieux os. Une véritable occasion s’offrait à elle. Au cimetière de sa ville, une concession venait d’expirer et, sur ce terrain, les propriétaires avaient érigé un somptueux caveau, sobre de lignes, en marbre noir, un vrai trésor à tout dire, qu’on lui laissait pourla somme de quatre mille francs. Elle acheta ce caveau. C’était là une valeur sûre, à l’abri des fluctuations boursières et des événements politiques.
 Elle fit aménager la fosse intérieure, la tint prête à recevoir son propre corps. Et, tout achevé, elle fit graver son nom en capitales d’or.
Cette affaire la contenta si profondément qu’elle fut prise d’un véritable amour pour son tombeau. Elle venait voir au début les progrès des travaux Elle finit par se rendre visite tous les dimanches après-midi. Ce fut son unique sortie et sa seule distraction.
 Vers deux heures de l’après-midi, elle faisait le long trajet qui l’amenait aux portes de la ville où se trouvait le cimetière. Elle entrait dans le petit caveau, refermait soigneusement la porte, et s’agenouillait sur le prie-Dieu. C’est ainsi que, mise en présence d’elle-même, confrontant ce qu’elle était et ce qu’elle devait être, retrouvant l’anneau d’une chaîne toujours rompue, elle perça sans effort les desseins secrets de la Providence. Par un singulier symbole, elle comprit même un jour qu’elle était morte aux yeux du monde.
 
À la Toussaint, arrivée plus tard que d’habitude, elle trouva le pas de la porte pieusement jonché de violettes. Par une délicate attention, des inconnus compatissants devant cette tombe laissée sans fleurs, avaient partagé les leurs et honoré la mémoire de ce mort abandonné à lui-même.
          ”
          ”
         
        Albert Camus (L'envers et l'endroit)
       
        
          “
          Nous entrerons demain dans la nuit. Que mon pays soit encore quand reviendra le jour ! Que faut-il faire pour le sauver ? Comment énoncer une solution simple ? Les nécessités sont contradictoires. Il importe de sauver l’héritage spirituel, sans quoi la race sera privée de son génie. Il importe de sauver la race, sans quoi l’héritage sera perdu. Les logiciens, faute d’un langage qui concilierait les deux sauvetages, seront tentés de sacrifier ou l’âme, ou le corps. Mais je me moque bien des logiciens. Je veux que mon pays soit – dans son esprit et dans sa chair – quand reviendra le jour. Pour agir selon le bien de mon pays il me faudra peser à chaque instant dans cette direction, de tout mon amour. Il n’est point de passage que la mer ne trouve, si elle pèse.
          ”
          ”
         
        Antoine de Saint-Exupéry
       
        
          “
          Je veux que tu en aies toi-même la preuve par expérience, sans la chercher ailleurs. Quand on n'aime pas pour son propre compte, on voit d'un oeil chagrin l'humeur des amants. Il y a encore en moi quelque ardeur amoureuse, mon corps a toujours de la sève; et mes sens ne sont pas éteints pour les agréments et les plaisirs de la vie. Je suis un rieur de bon goût, un convive agréable; dans un dîner, je ne coupe jamais la parole à personne; j'ai le bon esprit de ne pas me rendre importun aux convives; je sais prendre part à la conversation avec mesure, et me taire à propos, quand c'est à d'autres à parler; je ne suis point cracheur ni pituiteux, et point roupieux le moins du monde; enfin, je suis d'Éphèse, et non pas d'Apulie (53), je ne suis pas un « petit coeur ».
          ”
          ”
         
        Plautus (Miles Gloriosus)
       
        
          “
          Tant que la lecture est pour nous l’incitatrice dont les clefs magiques nous ouvrent au fond de nous-même la porte des demeures où nous n’aurions pas su pénétrer, son rôle dans notre vie est salutaire. Il devient dangereux au contraire quand, au lieu de nous éveiller à la vie personnelle de l’esprit, la lecture tend à se substituer à elle, quand la vérité ne nous apparaît plus comme un idéal que nous ne pouvons réaliser que par le progrès intime de notre pensée et par l’effort de notre coeur, mais comme une chose matérielle, déposée entre les feuillets des livres comme un miel tout préparé par les autres et que nous n’avons qu’à prendre la peine d’atteindre sur les rayons des bibliothèques et de déguster ensuite passivement dans un parfait repos de corps et d’esprit.
          ”
          ”
         
        Marcel Proust (Days of Reading (Penguin Great Ideas))
       
        
          “
          Dans l’ordre économique ordinaire, l’individu produit comme élément de production, il consomme comme élément de consommation, mais il se noie dans la statistique, il se noie dans les lois du grand nombre. Les résultats économiques sont les résultats qui font disparaître l’individu devant les chiffres, devant les nombres qui sont fournis. C’est ce qu’on appelle la statistique. L’individu s’efface, il ne reste que l’ensemble des phénomènes qu’on peut rédiger sous forme de lois.
Dans l’ordre intellectuel, il n’en est pas tout à fait ainsi. C’est précisément à quoi je faisais allusion quand je parlais tout à l’heure des créateurs, ces gens particuliers qui jouent un rôle essentiel, et en somme un rôle tout à fait personnel, individuel. C’est la valeur personnelle qui est en cause.
          ”
          ”
         
        Paul Valéry (Cours de poétique (Tome 1) - Le corps et l'esprit (1937-1940) (French Edition))
       
        
          “
          J'ai craint les liens d'habitude, faits d'attendrissements factices, de duperie sensuelle et d'accoutumance paresseuse. Je n'aurais pu, ce me semble, aimer qu'un être parfait ; je serais trop médiocre pour mériter qu'il m'accueille, même s'il m'était possible de le trouver un jour. […] Notre âme, notre esprit, notre corps, ont des exigences le plus souvent contradictoires ; je crois malaisé de joindre des satisfactions si diverses sans avilir les unes et sans décourager les autres. Ainsi, j'ai dissocié l'amour. Je ne veux pas flatter mes actes d'explications métaphysiques, quand ma timidité est une cause suffisante. Je me suis presque toujours borné à des complicités banales, par une obscure terreur de m'attacher et de souffrir. C'est assez d'être le prisonnier d'un instinct, sans l'être aussi d'une passion ; et je crois sincèrement n'avoir jamais aimé. (p. 70)
          ”
          ”
         
        Marguerite Yourcenar (Alexis ou le Traité du vain combat / Le Coup de grâce)
       
        
          “
          Ne vous soumettez à personne, ni de corps, ni de cœur. Sachez garder votre esprit libre de toute entrave. Combien se croient libres, qui ne sont que prisonniers sans menottes ! Prêtez votre oreille à chacun, mais réservez votre cœur aux hommes qui le méritent. Respectez ceux qui vous gouvernent, mais ne leur obéissez pas aveuglément. Utilisez votre logique et votre sens critique pour comprendre ce qui vous arrive, mais ne passez pas votre temps à émettre des jugements. Ne pensez pas que quelqu’un vous est supérieur parce qu’il est plus haut placé ou plus fortuné que vous. Soyez équitables envers tous afin que personne ne cherche à se venger de vous. Soyez prudent avec l’argent. Croyez ferme en ce que vous professez, afin que les autres vous écoutent. Enfin, en amour, mon seul conseil est d’être honnête. Je ne connais pas de moyen plus efficace pour gagner durablement un cœur ou pouvoir prétendre au pardon.
          ”
          ”
         
        Christopher Paolini
       
        
          “
          Seul, il ne saurait où fuir.
Que de fois déjà, las de lui-même est-il descendu, non pour demander secours à quelque autre, mais pour se perdre dans la rue, parc anonyme, mais le plus beau, se forçait-il à croire, de toutes les promesses. Il marchait, ne trouvait point ce rêve sans nom et sans visage en quoi il avait décidé de se perdre. Il marchait. Aucun regard ne retenait le sien. Sur le sol mouillé la plus faible lueur multipliait toute tristesse.
Il marchait et le froid se faisait maillot sous les vêtements, le linge. Ses dents claquaient. Son squelette souffrait seul et tout entier, car déjà ce squelette avait dévoré sa chair. Ce qui, de son corps, demeurait apte au bonheur se fanait. Dans ses poches, ses mains étaient des fleurs, sans sève, sans couleur. Alors il entrait n'importe où, non pour trouver quelque secours précis, humain, car s'il cherchait à retarder la débâcle c'était par d'étranges aides et il n'eût su que faire d'une peau habitée par un esprit semblable au sien.
          ”
          ”
         
        René Crevel (Difficult Death (English and French Edition))
       
        
          “
          et anti-humains, que toute chose belle est essentiellement inutile ; mais il se proposait surtout pour objet la réfutation de ce qu’il appelait spirituellement la grande hérésie poétique des temps modernes. Cette hérésie, c’est l’idée d’utilité directe. On voit qu’à un certain point de vue Edgar Poe donnait raison au mouvement romantique français. Il disait : « Notre esprit possède des facultés élémentaires dont le but est différent. Les unes s’appliquent à satisfaire la rationalité, les autres perçoivent les couleurs et les formes, les autres remplissent un but de construction. La logique, la peinture, la mécanique sont les produits de ces facultés. Et, comme nous avons des nerfs pour aspirer les bonnes odeurs, des nerfs pour sentir les belles couleurs, et pour nous délecter au contact des corps polis, nous avons une faculté élémentaire pour percevoir le beau ; elle a son but à elle et ses moyens à elle. La poésie est le produit de cette faculté ; elle s’adresse au sens du beau et non à un autre. C’est
          ”
          ”
         
        Charles Baudelaire (Oeuvres complètes et annexes)
       
        
          “
          Ceci est une idée à laquelle je ne saurais m’associer parce que je n’en vois pas la nécessité. Rien ne prouve qu’il en soit ainsi. Rien ne prouve que la civilisation, si compliquée et si intéressante qu’elle soit, ne soit pas à la merci d'un incident quelconque. Elles sont mortelles, les civilisations, elles peuvent mourir d’un siècle à l’autre, et il n’est pas dit que la civilisation européenne ne fasse pas comme les civilisations égyptienne, grecque ou romaine, qui ont disparu et qui ont été remplacées par des époques de barbarie et de sauvagerie. Peut-être en sommes-nous beaucoup plus près que nous ne pensons.
C’est pourquoi au mot progrès je préfère le mot aventure, c’est-à-dire cette non-salvation, ce changement intime qui se produit, changement qui ne sait pas de lui-même à quoi il aboutit, qui ne sait pas lui-même où il va, s’il court à une catastrophe ou à une amélioration, ceci est en dehors de la question. Le sort même des humains n’est pas en question, pas plus que dans un rêve ce qui va se passer n’est en question. Il n’y a pas de but. Chaque instant est capable de conduire là où on ne savait pas aller.”
Excerpt From: Paul Valéry. “Cours de poétique”. Apple Books. d’un incident quel
          ”
          ”
         
        Paul Valéry (Cours de poétique (Tome 1) - Le corps et l'esprit (1937-1940) (French Edition))
       
        
          “
          Et alors nous pouvons dire qu’il y a un temps, le temps précédent, où vous n’étiez, saisis par la sensation ou par l’excitation, que le minimum de vous-mêmes, le minimum de ce que vous pouvez être — le minimum de votre possibilité. Vous n’étiez, en somme, que le germe. Vous et la sensation étiez, en quelque sorte, la fécondation d’un germe de vous-mêmes, qui se développe dans un temps suivant et qui va donner peu à peu — je dis peu à peu : ceci se passe évidemment dans une fraction de seconde, peut-être dans un centième de seconde —, mais enfin, si j’agrandis l’échelle, eh bien, on peut penser que, peu à peu, vous allez vous former capables de ce que d’autres, par la sensation, vous révélaient. Il y a un échange, difficile à exprimer, mais que vous comprenez, entre ces deux termes. En somme, le témoin qui définira la sensibilité est ce témoin élémentaire, ce témoin diminué, ce témoin qui est très loin du personnage que nous croyons être quand nous nous sentons plus complets.
Ce personnage est ce que peut être un instant : il est ce que peut être une durée de sensibilité, qui est naturellement trop brève pour contenir tout ce que nous savons, toutes nos prétentions, toutes nos qualités et toutes nos puissances, ou tous nos pouvoirs. Ainsi, ce moi, ce moi de sensibilité, est sans mémoire, il n’est capable d’aucune opération, il est purement fonctionnel, purement expédient.
          ”
          ”
         
        Paul Valéry (Cours de poétique (Tome 1) - Le corps et l'esprit (1937-1940) (French Edition))
       
        
          “
          Le mot « production » est déjà tout un programme. La recherche de ses conditions peut évidemment sembler une recherche analogue à celle de la pierre philosophale. On peut trouver chimérique d’essayer de se faire une idée suffisamment précise des conditions de la production des œuvres de l’esprit dans leur variété immense, et même, pour prendre un secteur, dans la poésie ou les mathématiques. Il est a priori difficile de saisir tout ce qui se passe dans un esprit pour arriver à la production d’une œuvre, qu’il s’agisse de l’œuvre artistique ou synthétique.
Cependant j’estime que toute recherche, même chimérique, même illusoire, si on la poursuit obstinément, mais non pas aveuglément, donne toujours quelques résultats, non pas les résultats que l’on recherchait, mais certains résultats qui souvent sont très appréciables.
C’est ce qui est arrivé par exemple lorsque les alchimistes poursuivaient la pierre philosophale : ils ont trouvé la chimie ; lorsque les astrologues cherchaient la destinée des hommes dans les astres, ils ont trouvé l’astronomie. C’était un résultat fort intéressant. Et je me permettrai de vous citer cette formule qui m’est familière : l’homme est généralement absurde dans ce qu’il cherche, mais il est admirable dans ce qu’il trouve. À chaque instant, une recherche aventurée est une recherche qui donne un résultat à côté, beaucoup plus précieux que l’objet même que l’on poursuivait d’abord.
          ”
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        Paul Valéry (Cours de poétique (Tome 1) - Le corps et l'esprit (1937-1940) (French Edition))
       
        
          “
          Les Occidentaux, toujours animés par ce besoin de prosélytisme qui leur est si particulier, sont arrivés à faire pénétrer chez les autres, dans une certaine mesure, leur esprit antitraditionnel et matérialiste ; et, tandis que la première forme d’invasion n’atteignait en somme que les corps, celle-ci empoisonne les intelligences et tue la spiritualité ; l’une a d’ailleurs préparé l’autre et l’a rendue possible, de sorte que ce n’est en définitive que par la force brutale que l’Occident est parvenu à s’imposer partout, et il ne pouvait en être autrement, car c’est en cela que réside l’unique supériorité réelle de sa civilisation, si inférieure à tout autre point de vue. L’envahissement occidental, c’est l’envahissement du matérialisme sous toutes ses formes, et ce ne peut être que cela ; tous les déguisements plus ou moins hypocrites, tous les prétextes « moralistes », toutes les déclamations « humanitaires », toutes les habiletés d’une propagande qui sait à l’occasion se faire insinuante pour mieux atteindre son but de destruction, ne peuvent rien contre cette vérité, qui ne saurait être contestée que par des naïfs ou par ceux qui ont un intérêt quelconque à cette œuvre vraiment « satanique », au sens le plus rigoureux du mot(*).
(*)Satan, en hébreu, c’est l’« adversaire », c’est-à-dire celui qui renverse toutes choses et les prend en quelque sorte à rebours ; c’est l’esprit de négation et de subversion, qui s’identifie à la tendance descendante ou « infériorisante », « infernale » au sens étymologique, celle même que suivent les êtres dans ce processus de matérialisation suivant lequel s’effectue tout le développement de la civilisation moderne.
          ”
          ”
         
        René Guénon (The Crisis of the Modern World)
       
        
          “
          On s'était trompé. L'erreur qu'on avait faite, en quelques secondes, a gagné tout l'univers. Le scandale était à l'echelle de Dieu. Mon petit frère était immortel et on ne l'avait pas vu. L'immortalité avait été recelée par le corps de ce frère tandis qu'il vivait et nous, on n'avait pas vu que c'était dans ce corps-là que se trouvait être logée l'immortalité. Le corps de mon frère était mort. L'immortalité était morte avec lui. Et ainsi allait le monde maintenant, privé de ce corps visité, et de cette visite. On s'était trompé complètement. L'erreur a gagné tout l'univers, le scandale. [...] Il faudrait prévenir les gens de ces choses-là. Leur apprendre que l'immortalité est mortelle, qu'elle peut mourrir, que c'est arrivé, que cela arrive encore. Qu'elle ne se signale pas en tant que telle, jamais, qu'elle est la duplicité absolue. Qu'elle n'existe pas dans le détail mais seulement dans le principe. Que certaines personnes peuvent en recéler la présence, à condition qu'elles ignorent le faire. De même que certaines autres personnes peuvent en déceler la présence chez ces gens, à la même condition, qu'elles ignorent le pouvoir. Que c'est tandis qu'elle se vit que la vie est immortelle, tandis qu'elle est en vie. Que l'immortalité ce n'est pas un question de plus ou moins de temps, que ce n'est pas une question d'immortalité, que c'est une question d'autre chose qui reste ignoré. Que c'est aussi faux de dire qu'elle est sans commencement ni fin que de dire qu'elle commence et qu'elle finit avec la vie de l'esprit du moment que c'est l'esprit qu'elle participe et de la poursuite du vent. Regardez les sables morts des déserts, le corps mort des enfants : l'immortalité ne passe pas par là, elle s'arrête et contourne.
          ”
          ”
         
        Marguerite Duras (L'Amant)
       
        
          “
          « Je connais son odeur. Ce petit grain de beauté dans son cou quand elle relève ses cheveux. Elle a la lèvre supérieure un peu plus charnue que l’inférieure. La courbe de son poignet, quand elle tient un stylo. C’est mal, c’est vraiment mal, mais je connais les contours de sa silhouette. J’y pense en me couchant, et puis je me lève, je vais bosser, et elle est là, et c’est insupportable. Je lui dis des trucs avec lesquels je sais qu’elle sera d’accord, juste pour l’entendre me répondre : « Hm-hm. » C’est sensuel comme la sensation de l’eau chaude sur mon dos, putain. Elle est mariée. Elle est brillante. Elle me fait confiance, et la seule chose que j’ai en tête c’est de l’amener dans mon bureau, la déshabiller, lui faire des choses inavouables. Et j’ai envie de le lui dire. J’ai envie de lui dire qu’elle est  lumineuse, elle brille d’un tel éclat dans mon esprit que ça m’empêche parfois de me concentrer. Parfois j’oublie pourquoi je suis entré dans la pièce. Je suis distrait. J’ai envie de la pousser contre un mur, et j’ai envie qu’elle se blottisse contre moi. J’ai envie de remonter le temps pour aller mettre un coup de poing à son stupide mari le jour où je l’ai rencontré, et ensuite repartir dans le futur pour lui en coller un autre. J’ai envie de lui acheter des fleurs, de la nourriture, des livres. J’ai envie de lui tenir la main, et de l’enfermer dans ma chambre. Elle est tout ce que j’ai toujours voulu, et je veux me l’injecter dans les veines, et à la fois ne plus jamais la revoir. Elle est unique, et ces sentiments, ils sont intolérables, putain. Ils étaient à moitié en sommeil tant qu’elle était absente, mais, maintenant elle est là, et je ne contrôle plus mon corps, comme un putain d’ado, et je ne sais pas quoi faire. Je ne sais pas quoi faire. Je ne peux rien faire, alors je vais juste… ne rien faire.  »
          ”
          ”
         
        Ali Hazelwood (Love on the Brain)
       
        
          “
          Cette séparation alchimique, si dangereuse que les philophes hermétiques n’en parlaient qu’à mots couverts, si ardue que de longues vies s’étaient usées en vain à l’obtenir, il l’avait confondue jadis avec une rébellion facile. Puis, rejetant ce fatras de rêvasseries aussi antiques que l’illusion humaine, ne retenant de ses maîtres alchimistes que quelques recettes pragmatiques, il avait choisi de dissoudre et de coaguler la matière dans le sens d’une expérimentation faite avec le corps des choses. Maintenant, les deux branches de la parabole se rejoignaient ; la mors philosophica, s’était accomplie : l’opérateur brûlé par les acides de la recherche était à la fois sujet et objet, alambic fragile et, au fond du réceptacle, précipité noir. L’expérience qu’on avait cru pouvoir confiner à l’officine s’était étendue à tout. S’en suivait-il que les phases subséquentes de l’aventure alchimique fussent autre chose que des songes, et qu’un jour il connaîtrait aussi la pureté ascétique de l’ Œuvre au Blanc, puis le triomphe de l’esprit et des sens qui caractérise l’ Œuvre au Rouge ? Du fond de la lézarde naissait une Chimère. Il disait Oui par audace, comme autrefois par audace il avait dit Non. Il s’arrêtait soudain, tirant violemment sur ses propres rênes. La première phase de l’Œuvre avait demandé toute sa vie. Le temps et les forces manquaient pour aller plus loin, à supposer qu’il y eût une route, et que par cette route un homme pût passer. Ou ce pourrissement des idées, cette mort des instincts, ce broiement des formes preque insupportables à la nature humaine seraient rapidement suivis par la mort véritable, et il serait curieux de voir par quelle voie, ou l’esprit revenu des domaines du vertige reprendrait ses routines habituelles, muni seulement de facultés plus libres et comme nettoyées. Il serait beau d’en voir les effets.
          ”
          ”
         
        Marguerite Yourcenar
       
        
          “
          AU LECTEUR
La sottise, lerreur, le péché, la lésine,
Occupent nos esprits et travaillent nos corps,
Et nous alimentons nos aimables remords,
Comme les mendiants nourrissent leur vermine.
Nos péchés sont têtus, nos repentirs sont lâches ;
Nous nous faisons payer grassement nos aveux,
Et nous rentrons gaiement dans le chemin bourbeux,
Croyant par de vils pleurs laver toutes nos taches.
Sur loreiller du mal cest Satan Trismégiste
Qui berce longuement notre esprit enchanté,
Et le riche métal de notre volonté
Est tout vaporisé par ce savant chimiste.
Cest le Diable qui tient les fils qui nous remuent !
Aux objets répugnants nous trouvons des appas ;
Chaque jour vers lEnfer nous descendons dun pas,
Sans horreur, à travers des ténèbres qui puent.
Ainsi quun débauché pauvre qui baise et mange
Le sein martyrisé dune antique catin,
Nous volons au passage un plaisir clandestin
Que nous pressons bien fort comme une vieille orange.
Serré, fourmillant, comme un million dhelminthes,
Dans nos cerveaux ribote un peuple de Démons,
Et, quand nous respirons, la Mort dans nos poumons
Descend, fleuve invisible, avec de sourdes plaintes.
Si le viol, le poison, le poignard, lincendie,
Nont pas encor brodé de leurs plaisants dessins
Le canevas banal de nos piteux destins,
Cest que notre âme, hélas ! nest pas assez hardie.
Mais parmi les chacals, les panthères, les lices,
Les singes, les scorpions, les vautours, les serpents,
Les monstres glapissants, hurlants, grognants, rampants,
Dans la ménagerie infâme de nos vices,
II en est un plus laid, plus méchant, plus immonde !
Quoiquil ne pousse ni grands gestes ni grands cris,
Il ferait volontiers de la terre un débris
Et dans un bâillement avalerait le monde ;
Cest lEnnui ! Lil chargé dun pleur involontaire,
II rêve déchafauds en fumant son houka.
Tu le connais, lecteur, ce monstre délicat,
- Hypocrite lecteur, - mon semblable, - mon frère !
          ”
          ”
         
        Charles Baudelaire (Les fleurs du mal)
       
        
          “
          Eurêka. Poe attachait une grande importance à cette œuvre, à la fois cosmogonie et poème, qui commence par un discours de la méthode et se termine par une métaphysique.
L’influence des idées de Poe, qui se répandent en Europe à partir de 1845, est si considérable, et se fait sentir avec une telle intensité sur certains écrivains (tels que Baudelaire ou Dostoïevski) que l’on peut dire qu’il donne un sens nouveau à la littérature. Poe joignait en lui des éléments de culture assez hétérogènes ; d’une part, élève de l’École polytechnique de Baltimore (où passa aussi Whistler), il avait une formation scientifique ; de l’autre, ses lectures l’avaient mis en contact avec le romantisme allemand des Lumières, et avec tout le XVIIIe siècle français, représenté souvent par des ouvrages oubliés aujourd’hui, tels que conteurs, poètes mineurs, etc. Ne pas négliger chez Poe l’élément cabaliste (de même que chez Goethe), la magie, telle qu’elle devait hanter, en France, l’esprit d’un Nerval, en Allemagne, Hoffmann, et bien d’autres. Enfin, l’influence de la poésie anglaise (Milton, Shelley, etc.).
Poe avait lu tout jeune les deux ouvrages les plus répandus de Laplace qui l’avaient beaucoup frappé. Le calcul des probabilités intervient constamment chez lui. Dans Eurêka, il développe l’idée de la nébuleuse (de Kant), que reprendra plus tard Henri Poincaré.
Poe introduit dans la littérature l’esprit d’analyse. À ce propos, il convient de répéter que pensée réfléchie et pensée intuitive peuvent et doivent coexister et se coordonner. Le travail littéraire pouvant se décomposer en plusieurs « temps », on doit faire collaborer ces deux états de l’esprit, l’état de veille où la précision, la netteté sont portées à leur point le plus haut, et une autre phase, plus confuse, où peuvent naître spontanément des éléments mélodiques ou poétiques. Du reste, quand un poème est long (cf., dans « La Genèse d’un poème », le passage ayant trait à la « dimension »), ce « bonheur de l’instant » ne saura se soutenir pendant toute sa durée. Il faut donc toujours aller d’une forme de création à l’autre, et elles ne s’opposent pas.
          ”
          ”
         
        Paul Valéry (Cours de poétique (Tome 1) - Le corps et l'esprit (1937-1940) (French Edition))
       
        
          “
          Si l’humanité s’est écartée des conditions initiales dont je parlais, si elle a renoncé, sans le savoir et sans le vouloir, à la stabilité à laquelle elle pouvait tendre, on pouvait supposer qu’étant arrivée à un certain niveau, elle s’y serait stabilisée, comme les abeilles ont pu se stabiliser (elles ont trouvé certains procédés de construction, d’accumulation des réserves), et demeurer en cet état indéfiniment, comme il semble que les abeilles y soient demeurées, nous aurions pu arriver à concevoir une humanité comme une fourmilière ou une ruche d’abeilles. Pas du tout. Elle n’a cessé de s’écarter de son bien-être, le bien-être n’a pas suffi à l’humanité. Hélas ! dans bien des cas on pourrait se lamenter à ce sujet et pleurer, mais il s’est trouvé toujours que les hommes se soient écartés de la norme déjà établie, que des hommes, des penseurs par exemple aient spéculé assez pour trouver que la stabilité acquise était une stabilité insuffisante, très insuffisante. C’est pourquoi j’ai pu prononcer dans ma dernière leçon ce mot de l’aventure qui m’a paru résumer la vie humaine dans son ensemble.
L’aventure... c’est-à-dire ce fait qu’il y a eu un changement qui a toujours etendu à repousser, à nier, à ruiner les conditions d’existence, même favorables, même satisfaisantes pour la majorité des individus, et qui a tendu à détruire cet ordre-là, à le renverser.
J’avais associé à ce mot-là le mot le plus connu de progrès, mais je préfère celui d’aventure, et je vais vous dire pourquoi le terme de progrès, que j’ai essayé de préciser en le ramenant à ce qui est observable, progrès que j’ai défini par l’accroissement de précision dans les mesures marquées par les décimales qu’on peut calculer et observer : progrès dans l’acquisition des moyens d’action, progrès de puissance mécanique, nombre de chevaux-vapeur par tête à telle époque, progrès dans les automatismes sociaux, par conséquent progrès qui permet de commander beaucoup plus d’éléments humains ou matériels à l’aide d’un plus petit effort, diminution de l’effort à accomplir. Tout ceci est parfaitement observable, ce ne sont pas des chimères. On a ajouté à cela une véritable religion du progrès, qui fait croire que, quoi qu’il en soit après bien des aventures, beaucoup d’expériences, l’humanité marche toujours vers une amélioration de son sort.
          ”
          ”
         
        Paul Valéry (Cours de poétique (Tome 1) - Le corps et l'esprit (1937-1940) (French Edition))
       
        
          “
          C’est à Ibn ‘Arabi que l’on attribue le rôle le plus éminent dans cette interprétation de plus en plus approfondie du principe féminin. Pour lui non seulement la nafs [âme] est féminine – comme c’est le cas généralement – mais aussi dhât, « essence divine », de sorte que la féminité, dans son œuvre, est la forme sous laquelle Dieu se manifeste le mieux (…) cette phrase savant exprime, en effet, parfaitement le concept d’Ibn ‘Arabi puisqu’il écrit au sujet de sa compréhension du divin :
« Dieu ne peut être envisagé en dehors de la matière et il est envisagé plus parfaitement en la matière humaine que dans toute autre et plus parfaitement en la femme qu’en l’homme. Car Il est envisagé soit comme le principe qui agit soit comme le principe qui subit, soit comme les deux à la fois (…) quand Dieu se manifeste sous la forme de la femme Il est celui qui agit grâce au fait qu’Il domine totalement l’âme de l’homme et qu’Il l’incite à se donner et à se soumettre entièrement à Lui (…) c’est pourquoi voir Dieu dans la femme signifie Le voir sous ces deux aspects, une telle vision est plus complète que de Le voir sous toute autre forme par laquelle Il se manifeste. »
(…)
Des auteurs mystiques postérieurs à Ibn ‘Arabi développèrent ses idées et représentèrent les mystères de la relation physique entre l’homme et la femme par des descriptions tout à fait concrètes. L’opuscule du soufi cachemirien Ya’qub Sarfi (mort en 1594), analysé par Sachiko Murata, en est un exemple typique ; il y explique la nécessité des ablutions complètes après l’acte d’amour par l’expérience « religieuse » de l’amour charnel : au moment de ce plaisir extatique extrême – le plus fort que l’on puisse imagine et vivre – l’esprit est tant occupé par les manifestations du divin qu’il perd toute relation avec son corps. Par les ablutions, il ramène ce corps devenu quasiment cadavre à la vie normale.
(…)
On retrouve des considérations semblables concernant le « mystère du mariage » chez Kasani, un mystique originaire de Farghana (mort en 1543). Eve, n’avait-elle pas été créée afin que « Adam pût se reposer auprès d’elle », comme il est dit dans le Coran (sourate 7:189) ? Elle était le don divin pour le consoler dans sa solitude, la manifestation de cet océan divin qu’il avait quitté. La femme est la plus belle manifestation du divin, tel fut le sentiment d’Ibn ‘Arabi.
          ”
          ”
         
        Annemarie Schimmel (My Soul Is a Woman: The Feminine in Islam)
       
        
          “
          Maldoror, écoute-moi. Remarque ma figure, calme comme un miroir, et je crois avoir une intelligence égale à la tienne. Un jour, tu m’appelas le soutien de ta vie. Depuis lors, je n’ai pas démenti la confiance que tu m’avais vouée. Je ne suis qu’un simple habitant des roseaux, c’est vrai ; mais, grâce à ton propre contact, ne prenant que ce qu’il y avait de beau en toi, ma raison s’est agrandie, et je puis te parler. Je suis venu vers toi, afin de te retirer de l’abîme. Ceux qui s’intitulent tes amis te regardent, frappés de consternation, chaque fois qu’ils te rencontrent, pâle et voûté, dans les théâtres, dans les places publiques, ou pressant, de deux cuisses nerveuses, ce cheval qui ne galope que pendant la nuit, tandis qu’il porte son maître-fantôme, enveloppé dans un long manteau noir. Abandonne ces pensées, qui rendent ton cœur vide comme un désert ; elles sont plus brûlantes que le feu. Ton esprit est tellement malade que tu ne t’en aperçois pas, et que tu crois être dans ton naturel, chaque fois qu’il sort de ta bouche des paroles insensées, quoique pleines d’une infernale grandeur. Malheureux ! qu’as-tu dit depuis le jour de ta naissance ? Ô triste reste d’une intelligence immortelle, que Dieu avait créée avec tant d’amour ! Tu n’as engendré que des malédictions, plus affreuses que la vue de panthères affamées ! Moi, je préférerais avoir les paupières collées, mon corps manquant des jambes et des bras, avoir assassiné un homme, que ne pas être toi ! Parce que je te hais. Pourquoi avoir ce caractère qui m’étonne ? De quel droit viens-tu sur cette terre, pour tourner en dérision ceux qui l’habitent, épave pourrie, ballottée par le scepticisme ? Si tu ne t’y plais pas, il faut retourner dans les sphères d’où tu viens. Un habitant des cités ne doit pas résider dans les villages, pareil à un étranger. Nous savons que, dans les espaces, il existe des sphères plus spacieuses que la nôtre, et donc les esprits ont une intelligence que nous ne pouvons même pas concevoir. Eh bien, va-t’en !… retire-toi de ce sol mobile !… montre enfin ton essence divine, que tu as cachée jusqu’ici ; et, le plus tôt possible, dirige ton vol ascendant vers la sphère, que nous n’envions point, orgueilleux que tu es ! Car, je ne suis pas parvenu à reconnaître si tu es un homme ou plus qu’un homme ! Adieu donc ; n’espère plus retrouver le crapaud sur ton passage. Tu es la cause de ma mort. Moi, je pars pour l’éternité, afin d’implorer ton pardon !
          ”
          ”
         
        Comte de Lautréamont
       
        
          “
          J’ai été obligé de remonter, pour vous montrer le lien des idées et des choses, à une sorte d’origine de ces réserves en vous disant que si l’humanité avait fait ce qu’elle a fait, et qui en somme a fait l’humanité réciproquement, c’est parce que depuis une époque immémoriale elle avait su se constituer des réserves matérielles, que ces réserves matérielles avaient créé des loisirs, et que seul le loisir est fécond ; car c’est dans le loisir que l’esprit peut, éloigné des conditions strictes et pressantes de la vie, se donner carrière, s’éloigner de la considération immédiate des besoins et par conséquent entamer, soit sous forme de rêverie, soit sous forme d’observation, soit sous forme de raisonnement, la constitution d’autres réserves, qui sont les réserves spirituelles ou intellectuelles.
J’avais ajouté, pour me rapprocher des circonstances présentes, que ces réserves spirituelles n’ont pas les mêmes propriétés que les réserves matérielles. Les réserves intellectuelles, sans doute, ont d’abord les mêmes conditions à remplir que les réserves matérielles, elles sont constituées par un matériel, elles sont constituées par des documents, des livres, et aussi par des hommes qui peuvent se servir de ces documents, de ces livres, de ces instruments, et qui aussi sont capables de les transmettre à d’autres. Et je vous ai expliqué que cela ne suffisait point, que les réserves spirituelles ou intellectuelles ne pouvaient passer, à peine de dépérir tout en étant conservées en apparence, en l’absence d’hommes qui soient capables non seulement de les comprendre, non seulement de s’en servir, mais de les accroître. Il y a une question : l’accroissement perpétuel de ces réserves, qui se pose, et je vous ai dit, l’expérience l’a souvent vérifié dans l’histoire, que si tout un matériel se conservait à l’écart de ceux qui sont capables non seulement de s’en servir mais encore de l’augmenter, et non seulement de l’accroître, mais d’en renverser, quelquefois d’en détruire quelques-uns des principes, de changer les théories, ces réserves alors commencent à dépérir. Il n’y a plus, le créateur absent, que celui qui s’en sert, s’en sert encore, puis les générations se succèdent et les“choses qu’on avait trouvées, les idées qu’on avait mises en œuvre commencent à devenir des choses mortes, se réduisent à des routines, à des pratiques, et peu à peu disparaissent même d’une civilisation avec cette civilisation elle-même.
Et je terminais en disant que, dans l’état actuel des choses tel que nous pouvons le constater autour de nous, il y a toute une partie de l’Europe qui s’est privée déjà de ses créateurs et a réduit au minimum l’emploi de l’esprit, elle en a supprimé les libertés, et par conséquent il faut attendre que dans une période déterminée on se trouvera en présence d’une grande partie de l’Europe profondément appauvrie, dans laquelle, comme je vous le disais, il n’y aura plus de pensée libre, il n’y aura plus de philosophie, plus de science pure, car toute la science aura été tournée à ses applications pratiques, et particulièrement à des applications économiques et militaires ; que même la littérature, que même l’art, et même que l’esprit religieux dans ses pratiques diverses et dans ses recherches diverses auront été complètement diminués sinon abolis, dans cette grande partie de l’Europe qui se trouvera parfaitement appauvrie. Et si la France et l’Angleterre savent conserver ce qu’il leur faut de vie — de vie vivante, de vie active, de vie créatrice — en matière d’intellect, il y aura là un rôle immense à jouer, et un rôle naturellement de première importance pour que la civilisation européenne ne disparaisse pas complètement.
          ”
          ”
         
        Paul Valéry (Cours de poétique (Tome 1) - Le corps et l'esprit (1937-1940) (French Edition))
       
        
          “
          Vladimir Soloviev
Est couché ici.
A été philosophe,
Squelette aujourd'hui. 
Aimable pour certains, 
Pour beaucoup ennemi ;
Il aima sans esprit,
S'est jeté au ravin.
A perdu son âme,
S'est tu sur son corps :
À celle-ci le mal,
Pour celui-là les crocs.
Passant, passe ! Mais de cet exemple retiens
Comme l'amour et néfaste, et la foi — un bien.
(« Épitaphe », 15 juin 1892)
          ”
          ”
         
        Vladimir Sergeyevich Solovyov (Trois rencontres (et autres poèmes))
       
        
          “
          RÉPONSES INTERROGATIVES À UNE QUESTION DE MARTIN HEIDEGGER
La poésie ne rythmera plus l'action. Elle sera en avant. RIMBAUD.
Divers sens étroits pourraient être proposés, compte non tenu du sens qui se crée dans le mouvement même de toute poésie objective, toujours en chemin vers le point qui signe sa justification et clôt son existence, à l'écart, en avant de l'existence du mot Dieu :
-La poésie entraînera à vue l'action, se plaçant en avant d'elle. L'en-avant suppose toutefois un alignement d'angle de la poésie sur l'action, comme un véhicule pilote aspire à courte distance par sa vitesse un second véhicule qui le suit. Il lui ouvre la voie, contient sa dispersion, le nourrit de sa lancée.
-La poésie, sur-cerveau de l’action, telle la pensée qui commande au corps de l'univers, comme l'imagination visionnaire fournit l'image de ce qui sera à l'esprit forgeur qui la sollicite. De là, l'enavant.
-La poésie sera « un chant de départ ». Poésie et action, vases obstinément communicants. La poésie, pointe de flèche supposant l'arc action, l'objet sujet étroitement dépendant, la flèche étant projetée au loin et ne retombant pas car l'arc qui la suit la ressaisira avant chute, les deux égaux bien qu'inégaux, dans un double et unique mouvement de rejonction.
-L'action accompagnera la poésie par une admirable fatalité, la réfraction de la seconde dans le miroir brûlant et brouillé de la première produisant une contradiction et communiquant le signe plus (+) à la matière abrupte de l’action.
-La poésie, du fait de la parole même, est toujours mise par la pensée en avant de l'agir dont elle emmène le contenu imparfait en une course perpétuelle vie-mort-vie.
-L'action est aveugle, c'est la poésie qui voit. L'une est unie par un lien mère-fils à 1'autre, le fils en avant de la mère et la guidant par nécessité plus que par amour.
-La libre détermination de la poésie semble lui conférer sa qualité conductrice. Elle serait un être action, en avant de Faction.
-La poésie est la loi, l'action demeure le phénomène. L'éclair précède le tonnerre, illuminant de haut en bas son théâtre, lui donnant valeur instantanée.
-La poésie est le mouvement pur ordonnant le mouvement général. Elle enseigne le pays en se décalant.
-La poésie ne rythme plus l'action, elle se porte en avant pour lui indiquer le chemin mobile. C'est pourquoi la poésie touche la première. Elle songe l'action et, grâce à son matériau, construit la Maison, mais jamais une fois pour toutes.
_ La poésie est le moi en avant de l'en soi, « le poète étant chargé de l'Humanité » (Rimbaud).
- La poésie serait de « la pensée chantée ». Elle serait l'œuvre en avant de Faction, serait sa conséquence finale et détachée.
-La poésie est une tête chercheuse. L'action est son corps. Accomplissant une révolution ils font, au terme de celle-ci, coïncider la fin et le commencement. Ainsi de suite selon le cercle.
-Dans l'optique de Rimbaud et de la Commune, la poésie ne servira plus la bourgeoisie, ne la rythmera plus. Elle sera en avant, la bourgeoisie ici supposée action de conquête. La poésie sera alors sa propre maîtresse, étant maîtresse de sa révolution; le signal du départ donné, l'action en-vue-de se transformant sans cesse en action voyant.
          ”
          ”
         
        René Char (Recherche de la base et du sommet)
       
        
          “
          Ce n'est pas une simple affliction de l'esprit, mais aussi du corps; ce sont des maux et des forces qui lâchent. La chair, les muscles, les organes, tous sont compromis.
          ”
          ”
         
        Chimamanda Ngozi Adichie (Notes on Grief)
       
        
          “
          L'Ayurvedaestprofondémentancré dans le bien-êtreholistique de l'êtrehumain. Un massage ayurvédique Genève d'Ayublissoffre un équilibre à l'esprit, au corps et à l'âme. Il vouspermet de vousdétendre et d'oubliertousvosproblèmes. Ayublissutilise les médicaments et les huilestraditionnels de l'Inde pour guérirtoutemaladie, dépression, crampesmusculaires, etc. Nous appliquons la connaissance de la vie pour renforcervotre esprit.
          ”
          ”
         
        ayubliss
       
        
          “
          Pourtant, aujourd'hui encore, quand la douleur se fait trop présente et qu'aucun simple ne parvient à l'apaiser, quand je regarde le corps qui enferme mon esprit, je me rappelle mes jours de Loup ; pour moi ils ne durèrent pas quelques journées mais toute une saison de vie. Leur souvenir me réconforte et me tente aussi. Viens, viens chasser avec moi, souffle une voix dans mon cœur ; dépouille-toi de ta souffrance, que ta vie soit tienne à nouveau ; il est un lieu où tout temps est maintenant, où les choix sont simples et ne sont jamais ceux d'un autre.
Les Loups n'ont pas de roi.
          ”
          ”
         
        Robin Hobb
       
        
          “
          Depuis toi, je vois approcher les 8 avec méfiance, je les redoute, ils ont la figure de ton absence. Le corps précède l'esprit, avant même d'avoir remarqué la date, il se fait plus lourd, écorché, et les images surgissent, comme d'hier, le coup de fil, le couloir, la course, et le reste derrière la porte.
          ”
          ”
         
        Virginie Grimaldi (Plus grand que le ciel)
       
        
          “
          Mais plus générale est chez l'homme sa révolte contre sa condition charnelle ; il se considère comme un dieu déchu : sa malédiction c'est d'être tombé d'un ciel lumineux et ordonné dans les ténèbres chaotiques du ventre maternel. [...] Il se voudrait nécessaire comme une pure Idée, comme l'Un, le Tout, l'Esprit absolu ; et il se trouve enfermé dans un corps limité, dans un lieu et un temps qu'il n'a pas choisis, où il n'était pas appelé, inutile, encombrant absurde.
          ”
          ”
         
        Simone de Beauvoir
       
        
          “
          Doit-on s’infliger à ce point de sortir d’une vie ? Doit on autant fuir pour chercher ailleurs un moyen de panser ses blessures, de souffler, s’introspecter ? N’y avait-il aucune autre voie possible au delà de cette absence terrible qui lui tordait le ventre de douleur, aucun autre chemin que de voir soudainement disparaître de son existence cette présence qui l’avait accompagné le temps d’une balade qu’ils avaient effectuée à deux ? Si l’absence semblait le seul remède, force lui était de constater qu’elle ne laissait dans on esprit qu’un goût amer qui lui écorchait les lèvres. Et son image dansait dans sa tête, le torturant à chaque instant, amenant des larmes dans le creux de ses yeux, ce visage vers lequel il voulait tendre les doigts, qu’il voulait caresser, alors qu’il devait s’obliger à ne pas bouger et à rester interdit. Au delà des mots, c’était bien cette absence totale qui lui était la pire des tortures. Il aurait voulu tendre les bras, enserrer ce corps tant aimé, oublier un instant cette douleur sourde qui grondait en son coeur, fermer les yeux et revenir à ces quelques moments de pur bonheur qu’il avait pu ressentir alors que leurs deux corps étaient enlacés, si proches l’un de l’autre, dans une communion qui allait au delà des mots. A ce moment même avant les mots, avant ces phrases blessantes, avant sa décision. Mais il devait se résoudre à laisser partir ce visage tant aimé, à le voir se fondre dans cet océan inconnu du temps qui, disait-on, était capable de tout soigner. Et pourtant chaque jour l’absence le mordait, plus durement que l’eau salée sur une blessure, plus cruellement que la mort.
La mort c’était savoir qu’il n’y avait pas d’espoir de se revoir, aucun espoir de se croiser, l’absence au contraire était ô combien plus cruelle. L’absence c’était savoir l’autre proche, c’était savoir qu’il continuait sa vie loin de soi, que vos chemins se séparaient désormais et adoptaient une trajectoire différente. C’était savoir que l’autre deviendrait peu à peu un inconnu, une ombre du passé. C’était risquer de se recroiser et de voir ces plaies se rouvrir sans que rien jamais ne puisse les soigner. Oui, décidément l’absence était bien pire que tout.
          ”
          ”
         
        Simon Vandereecken (Temps volés)
       
        
          “
          Un désir visqueux se traîne en moi et cherche à
savoir tous les mots obscènes que Tu connais. Je veux voir les pudiques lèvres se profaner sans du tout que lu rougis sans que Tu hésites avec une bouche savante, un regard effronté et un
maintien obscène. Que toutes Tes pensées impures et Tes courbes lascives et luxurieuses montent en une litanie impudente devant la statue d'Astaroth. Nous célébrerons les Priapées de notre amour, ô Malheureuse. Je serai immobile devant Toi et je Te regarderai dans les yeux. Ne me cache rien. Ne me cache rien, crache-moi tous les mots obscènes que tu connais. Peut-être même pourras-Tu me faire sentir quelque plaisir nouveau et inconnu. Le plaisir du mépris et du dégoût et de la profanation d'un amour. Je Te serrerais alors avec l'étreinte des bêtes dans la nuit de leurs ruts. Et je sentirai frétiller entre mes mains quelque chose de moi, une création de ma souffrance, un corps que j'ai façonné, moi, et que j'ai corrompu, moi, instrument charnel infonde de mon chagrin et de la corruption profonde et inguerissable de mon esprit. Je Te serrerai enfin toute entière parce que tu es toute à moi et j'éprouvrtai enfin sur Toi ce grand sentiment de triomphe qu'éprouvent les grands Conquérants et les grands Destructeurs et les Créateurs !
          ”
          ”
         
        Nikos Kazantzakis (Le lys et le serpent)
       
        
          “
          Je veux que tu en aies toi-même la preuve par expérience, sans la chercher ailleurs. Quand on n'aime pas pour son propre compte, on voit d'un oeil chagrin l'humeur des amants. Il y a encore en moi quelque ardeur amoureuse, mon corps a toujours de la sève; et mes sens ne sont pas éteints pour les agréments et les plaisirs de la vie. Je suis un rieur de bon goût, un convive agréable; dans un dîner, je ne coupe jamais la parole à personne; j'ai le bon esprit de ne pas me rendre importun aux convives; je sais prendre part à la conversation avec mesure, et me taire à propos, quand c'est à d'autres à parler; je ne suis point cracheur ni pituiteux, et point roupieux le moins du monde; enfin, je suis d'Éphèse, et non pas d'Apulie, je ne suis pas un « petit coeur ».
          ”
          ”
         
        Plautus (Miles Gloriosus)
       
        
          “
          Cette clarté d'esprit est liée au jeûne, au fait d'avoir la volonté de prendre soin de soi et au sentiment d'avoir accompli un défi personnel. Jeûner règle bien des problèmes. Vos émotions s'inscrivent dans votre corps, dans vos organes et dans vos cellules. Jeûner éloigne les émotions négatives.
          ”
          ”
         
        Laura Azenard (Comment j'ai vaincu l'arthrose: En un an j'ai tout testé pour ne plus souffrir et j'ai réussi ! (Guides pratiques) (French Edition))
       
        
          “
          Il est donc nécessaire que les uns et les autres se mettent eux-mêmes à l'épreuve, les uns pour savoir s'ils sont dignes de prêcher et de laisser des écrits ; les autres pour savoir s'ils sont dignes d'écouter et de lire. C'est ainsi qu'après avoir, selon la coutume, rompu le pain de l'Eucharistie, on permet à chaque fidèle d'en prendre une part; car, pour choisir ou pour rejeter avec raison, la conscience est le meilleur juge. Or, la règle certaine d'une bonne conscience est une vie droite, jointe à une saine doctrine : suivre l'exemple de ceux qui ont été déjà éprouvés, et qui se sont conduits avec droiture, c'est la voie la plus sûre pour atteindre à l'intelligence de la vérité, et à l'observance des préceptes. Quiconque mangera le pain et boira le calice du Seigneur indignement, se rendra coupable du corps et du sang du Seigneur. Que l'homme donc s'éprouve soi-même, et qu'après cela il mange de ce pain et boive de cette coupe. Il faut donc que celui qui entreprend de prêcher aux autres s'examine pour savoir s'il a en vue l'utilité du prochain; si ce n'est point avec présomption, et par esprit de rivalité ou par amour de la gloire, qu'il répand la sainte parole ; s'il se propose pour unique récompense le salut de ses auditeurs, et s'il n'en flatte aucun ; et enfin s'il évite toute occasion qui pourrait le faire accuser de vénalité.
          ”
          ”
         
        Clement of Alexandria (Miscellanies (Stromata))
       
        
          “
          Si quelques personnes veulent s'opiniâtrer à dire que l'apôtre, sous le symbole du lait, a entendu parler des premières instructions qui sont comme la première nourriture de l'âme, et que par les aliments plus solides il a entendu les connaissances spirituelles qui leur servent de degré pour arriver à une plus haute science, qu'ils sachent, lorsqu'ils disent que la chair et le sang de Jésus-Christ sont une nourriture solide, que cette science, dont ils sont si vains, les abuse. Le sang est, en effet, la première chose qui se fasse dans la formation du corps de l'homme. C'est même pour cela que quelques philosophes n'ont pas craint de le regarder comme l'essence de l'âme. Le sang, après que la femme a conçu, change de nature comme par une espèce de coction. Il s'épaissit, il se décolore, il perd de la vie. L'amour maternel croît en même temps pour assurer l'existence de l'en- 34 fant. Le sang est plus fluide que la chair ; car il est comme une espèce de chair liquide, et le lait est la partie la plus douce et la plus subtile du sang. Cependant il n'est que du sang qui change de forme et monte vers les mamelles qui commencent alors à se gonfler, par l'ordre de Dieu, auteur de la génération et qui nourrit tout : là, changeant de nature, à l'aide d'une douce chaleur, il s'élabore en une nourriture très agréable à l'enfant. Le lait provient donc du sang. Partant des veines nombreuses qui traversent en tous sens les mamelles, le sang se réfugie dans les réservoir naturels où se forme le lait. Ce sang, agité par les esprits vitaux, blanchit comme blanchissent les vagues de ja mer lorsque bouleversées par le souffle impétueux des vents, elles vomissent leur écume sur le rivage. Cependant la substance du sang ne change pas, pour nous servir de l'expression des poètes.
          ”
          ”
         
        Clement of Alexandria (Le Pédagogue, Tome 1)
       
        
          “
          La tante, le prêtre, le retraité, la fleuriste, la femme du kiosque, ils en avaient fini, sans doute, avec l'esprit de conquête, avec l'amour. Ils étaient vêtus, parce qu'il le faut bien, de vêtements qui semblaient n'avoir jamais commencé. Le matin, sans les regarder, ils se les passaient sur le corps, lequel était aussi un vêtement. Lui non plus, sans doute, ils ne le regardaient jamais Ils se gonflaient, jaunissaient, gémissaient, devenaient bleus, ça et là, sans arrêt, comme les contrebasses de l'orchestre s'accordent, avant la maladie et la mort mais, pour l'instant, ils pouvaient encore servir, ils mangeaient, ils parlaient, ils suintaient, ils disaient merci. Tante, matelassière, fleuriste, la femme du kiosque, le prêtre, le retraité, ils avaient l'air de se divertir d'être ficelés dans les pantalons, les jupons, les artères, la peau, la vessie, les souliers. Ce qu'ils disaient avait une splendeur suprême et désintéressée.
          ”
          ”
         
        Jacques Audiberti (Le maître de Milan)
       
        
          “
          Plus tard, la sainte vigne produisit la grappe prophétique, c'est-à-dire la Verbe, dont le sang mêlé avec l'eau, suivant sa volonté, est le signe de ceux qui de l'erreur sont entrés dans le repos. Le sang entre en mélange avec le salut. Le sang du Seigneur est, de deux natures, l'un charnel qui nous rachète de la mort, l'autre spirituel, qui nous purifie. Boire le sang de Jésus, c'est participer à l'incorruptibilité du Seigneur. L'esprit est la force du Verbe, comme le sang est la force de la chair. Comme le vin se mêle à l'eau, l'esprit est mêlé avec l'homme. Ce mélange de l'un et de l'autre, je veux dire du Verbe et de la boisson, s'appelle Eucharistie, qui signifie de grâces; et ce sacrement sanctifie l'âme et le corps 95 de ceux qui y participent avec foi, lorsque la Volonté divine a mystiquement mélangé, par l'Esprit et le Verbe, ce divin breuvage qui représente l'homme. L'esprit, en effet, s'y mêle à l'âme, et le Verbe à la chair.
          ”
          ”
         
        Clement of Alexandria (Le Pédagogue, Tome 1)
       
        
          “
          La solitude est une drogue, un narcotique; elle se répand dans les veines, dans les nerfs et les muscles; elle s'arroge le droit de posséder votre corps et votre esprit. L'isolement et la solitude sont des murs.
          ”
          ”
         
        R.J. Ellory (A Quiet Belief in Angels)
       
        
          “
          Comment se sentir bien dans sa peau quand notre corps est lourd, fatigué ou malade ?
          ”
          ”
         
        Frédéric Deltour (SANTE, BIEN-ETRE ET REUSSITE... LES 7 ETAPES INDISPENSABLES: Guide Pratique pour le Corps et l'Esprit, Forme et Détente, Succès et Motivation, Alimentation ... Psychologie. t. 1) (French Edition))
       
        
          “
          Savoir pourquoi nous faisons et voulons quelque chose est le carburant qui nous permet d’avancer vers notre destinée… Avoir de bonnes raisons pour se lever le matin, nous permet de nous lever avec le sourire avec de l’énergie et la force d’agir, de mettre en place des actions concrètes pour vivre nos rêves !!!
          ”
          ”
         
        Frédéric Deltour (SANTE, BIEN-ETRE ET REUSSITE... LES 7 ETAPES INDISPENSABLES: Guide Pratique pour le Corps et l'Esprit, Forme et Détente, Succès et Motivation, Alimentation ... Psychologie. t. 1) (French Edition))
       
        
          “
          Non seulement l'inconscient préside aux fonctions de notre organisme, mais il préside aussi à l'accomplissement de toutes nos actions quelles qu'elles soient. C'est lui que nous appelons imagination et qui, contrairement à ce qui est admis, nous fait toujours agir, même et surtout contre notre volonté lorsqu'il y a antagonisme.
          ”
          ”
         
        Frédéric Deltour (SANTE, BIEN-ETRE ET REUSSITE... LES 7 ETAPES INDISPENSABLES: Guide Pratique pour le Corps et l'Esprit, Forme et Détente, Succès et Motivation, Alimentation ... Psychologie. t. 1) (French Edition))
       
        
          “
          Ce phénomène est connu sous le nom de « Loi d’attraction », nous attirons ce à quoi nous pensons, nous attirons ceux qui sont sur la même fréquence vibratoire que nous, nos émotions sont les outils les plus puissants que nous avons pour attirer ce que nous désirons. C’est pourquoi, visualiser et ressentir les émotions reliées à ce que nous visualisons est la stratégie la plus efficace pour créer notre réalité !
          ”
          ”
         
        Frédéric Deltour (SANTE, BIEN-ETRE ET REUSSITE... LES 7 ETAPES INDISPENSABLES: Guide Pratique pour le Corps et l'Esprit, Forme et Détente, Succès et Motivation, Alimentation ... Psychologie. t. 1) (French Edition))
       
        
          “
          La race humaine est ainsi faite que des êtres sains d'esprits seraient prêts à sacrifier leur jeunesse, leur corps, leurs amours, leurs amis, leur bonheur et beaucoup plus encore sur l'autel d'une fantasme appelé éternité
          ”
          ”
         
        Amélie Nothomb (Hygiène de l'assassin)
       
        
          “
          On nous dira sans doute que la réalité d'un Dieu créateur n'a pas été démontrée ; mais, outre qu'il n'est pas difficile de démontrer cette réalité avec des arguments proportionnés à sa nature, – mais inaccessible pour cette raison même à certains esprits, – le moins qu'on puisse dire est que l'évolution n'a jamais été démontrée par qui que ce soit, et pour cause ; on admet l'évolution transformante à titre de postulat utile et provisoire, comme on admettra n'importe quoi, pourvu qu'on ne se sente pas obligé d'admettre la primauté de l'Immatériel, puisque celui-ci échappe au contrôle de nos sens. Quand on part de la constatation de ce mystère immédiatement tangible qu'est la subjectivité ou l'intelligence, il est pourtant facile de concevoir que l'origine de l'Univers est, non la matière inerte et inconsciente mais une Substance spirituelle qui, de coagulation en coagulation et de segmentation en segmentation, – et autres projection à la fois manifestantes et limitatives, – produit en fin de compte la matière en la faisant émerger d'une substance plus subtile, mais déjà éloignée de la Substance principielle. On nous objectera qu'il n'y a là aucune preuve, à quoi nous répondons – outre que le phénomène de la subjectivité comporte précisément cette preuve, abstraction faite d'autres preuves intellectuelles possibles, mais dont l'Intellection n'a nul besoin, – à quoi nous répondons donc qu'il y a infiniment moins de preuve à cette absurdité inconcevable qu'est l'évolutionnisme, lequel fait sortir le miracle de la conscience d'un tas de terre ou de cailloux, métaphoriquement parlant.
[...] L'intelligence séparée de sa source supra-individuelle s'accompagne ipso facto de ce manque de sens des proportions qu'on appelle l'orgueil ; inversement, l'orgueil empêche l'intelligence devenue rationalisme de remonter à sa source ; il ne peut que nier l'Esprit et le remplacer par la matière ; c'est de celle-ci qu'il fait jaillir la conscience, dans la mesure où il ne peut la nier en la réduisant -- et les essais ne manquent pas -- à une sorte de matière particulièrement raffinée ou "évoluée"(1).(...)
(1) Que l'on parle d' "énergie" plutôt que de "matière" -- et autres subtilités de ce genre -- ne change rien au fond du problème et ne fait que reculer les limites de la difficulté. Notons qu'un soi-disant "sociobiologiste"-- ce mot est tout un programme -- a poussé l'ingéniosité jusqu'à remplacer la matière par des "gênes" dont l'égoïsme aveugle, combiné avec un instinct de fournis ou d'abeilles, aurait fini par constituer non seulement les corps mais aussi la conscience et en fin de compte l'intelligence humaine, miraculeusement capable de disserter sur les gênes qui se sont amusés à la produire. »
          ”
          ”
         
        Frithjof Schuon (From the Divine to the Human: Survey of Metaphsis and Epistemology (The Library of Traditional Wisdom))
       
        
          “
          L’homme sait aujourd’hui que la terre n’est qu’une boule animée d’un mouvement multiforme et vertigineux qui court sur un abîme insondable, attirée et dominée par les forces qu’exercent sur elle d’autres corps célestes, incomparablement plus grands et situés à des distances inimaginables ; il sait que la terre où il vit n’est qu’un grain de poussière par rapport au soleil, et que le soleil lui-même n’est qu’un grain au milieu de myriades d’autres astres incandescents ; il sait aussi que tout cela bouge. Une simple irrégularité dans cet enchaînement de mouvements sidéraux, l’interférence d’un astre étranger dans le système planétaire, une déviation de la trajectoire normale du soleil, ou tout autre incident cosmique, suffirait pour faire vaciller la terre au cours de sa révolution, pour troubler la succession des saisons, modifier l’atmosphère et détruire l’humanité. L’homme aujourd’hui sait par ailleurs que le moindre atome renferme des forces qui, si elles étaient déchaînées, pourraient provoquer sur terre une conflagration planétaire presque instantanée. Tout cela, l’“infiniment petit” et l’“infiniment grand”, apparaît, du point de vue de la science moderne, comme un mécanisme d’une complexité inimaginable, dont le fonctionnement est dû à des forces aveugles.
Et pourtant, l’homme d’aujourd’hui vit et agit comme si le déroulement normal et habituel des rythmes de la nature lui était garanti. Il ne pense, en effet, ni aux abîmes du monde intersidéral, ni aux forces terribles que renferme chaque corpuscule de matière. Avec des yeux d’enfant, il regarde au-dessus de lui la voûte céleste avec le soleil et les étoiles, mais le souvenir des théories astronomiques l’empêche d’y voir des signes de Dieu. Le ciel a cessé de représenter pour lui la manifestation naturelle de l’esprit qui englobe le monde et l’éclaire. Le savoir universitaire s’est substitué en lui à cette vision “naïve” et profonde des choses. Non qu’il ait maintenant conscience d’un ordre cosmique supérieur, dont l’homme serait aussi partie intégrante. Non. Il se sent comme abandonné, privé d’appui solide face à ces abîmes qui n’ont plus aucune commune mesure avec lui-même. Car rien ne lui rappelle plus désormais que tout l’univers, en définitive, est contenu en lui-même, non pas dans son être individuel, certes, mais dans l’esprit qui est en lui et qui, en même temps, le dépasse, lui et tout l’univers visible.
          ”
          ”
         
        Titus Burckhardt (Science moderne et Sagesse traditionnelle)
       
        
          “
          Au fond, ce journal aura été un perpétuel exercice d’accommodation. Échapper au flou, maintenir le corps et l’esprit dans le même axe… J’ai passé ma vie à « faire le point ».
          ”
          ”
         
        Daniel Pennac (Journal d'un corps)
       
        
          “
          On tombait amoureux d'un corps et d'un visage, oui, mais d'un corps qui bougeait, qui avait une grâce et une allure, et d'un visage qui vous regardait, qui vous souriait : on tombait amoureux d'une énergie ou d'un esprit qui irradiait par ces gestes, ces yeux ou ce sourire.
          ”
          ”
         
        Catherine Cusset (The Story of Jane)
       
        
          “
          Lire, c'est boire et manger. L'esprit qui ne lit pas maigrit comme le corps qui ne mange pas
          ”
          ”
         
        Victor Hugo
       
        
          “
          Elle saisit une prise de la main gauche, ravala un gémissement quand la chaîne qui liait ses poignets lui heurta le visage, tira sur ses bras. Jilano ne se rendait-il pas compte que sa leçon était stupide ? Ne se rendait-il pas compte qu’elle n’apprenait strictement rien ? Ne savait-il pas qu’apprendre est impossible quand on subit ? Elle se sentait rabaissée, humiliée. Avec ces chaînes, Jilano lui volait sa condition de marchombre. Elle se figea soudain. Les doigts verrouillés derrière une arête de glace, les pieds reposant sur de minuscules appuis, le corps en équilibre précaire au-dessus d’un vide vertigineux. Elle n’en avait cure. Avec ces chaînes, Jilano lui volait sa condition de marchombre. Vraiment ? Sa condition de marchombre était donc tributaire d’une simple chaîne d’acier ? Quelques maillons et elle perdait son identité ? Un vent nouveau se leva en elle. Un nuage commença à se désagréger dans son esprit. Lorsque, blessée, elle reposait sur son lit, était-elle moins marchombre que lorsqu’elle gravissait une tour escarpée, en pleine possession de ses moyens ? Ehrlime et son visage fripé ou Andorel et ses mouvements ralentis par l’âge étaient-ils moins marchombres qu’elle qui avait dix-huit ans ? Le corps était-il à ce point important qu’il définissait à lui seul la réalité du mot marchombre ? Elle raffermit sa prise de peur que la tempête qui soufflait désormais en elle ne jaillisse à l’extérieur et ne la fasse basculer dans le vide. Elle était marchombre. Libre ou enchaînée. Valide ou blessée. Jeune ou vieille. Elle était marchombre. Mais le corps ? La tempête rugit dans son esprit. Son corps était une partie d’elle. Elle lui devait le respect, c’était par lui qu’elle appréhendait le monde mais il n’était qu’une partie d’elle. Sa condition de marchombre prenait naissance bien au-delà des limites de son corps. Elle le transcendait, et si son corps était enchaîné, blessé, affaibli, brisé même, elle n’en demeurait pas moins libre. Elle était marchombre. La tempête cessa soudain de souffler.
          ”
          ”
         
        Pierre Bottero (L'intégrale Le Pacte des marchombres (Grand Format))
       
        
          “
          À la grande baleine
O notre Dieu, farouche baleine
Qu'adviendra-t-il des modes présents ?
Ton large dos à la danse entraîne,
Ne bouge pas, il est si glissant.
Il est glissant, ce dos qui supporte
Et nos esprits et tout l'univers.
Pour seul présent, vois-tu, je t'apporte
Ma pauvre danse et mon cœur amer.
Mais cette peur qui me fend l'échine
Prends-la, Seigneur, au prix de mes biens.
En ta splendeur cruelle et divine
Dis que tu n'est ni juif ni chrétien.
Fais que ton dos me serve d'asile
Pour que mon corps y trouve un étai
Pour que mon corps ne batte fébrile
Pour qu'en dormant me vienne la paix.
Ou, pour toujours, fuis-moi qui t'exhortes
Ne flotte plus narquois et léger.
Voici déjà des étoiles mortes
Et sur mon front leur douce clarté.
(p. 98, adaptation de Paul Chaulot)
          ”
          ”
         
        Endre Ady (Poètes d'aujourd'hui, n°160 : ENDRE ADY)
       
        
          “
          Nous mourons pour ne plus mourir
nous mourons pour ne plus mourir
et nous brûlerons tout entiers sur le bûcher de l’ensoiffement
devenus corps immolés de mystère
nous consumant-en-esprit
pour être vivants toujours
nous mourons vers la vie
ou nous mourons vers la mort
se flétrissent et meurent, je ne chanterai pas
je ne chanterai jamais les feuilles d’automne
elles qui se flétrissent et meurent
automne des choses
ni le jour
où les étoiles s’effondreront dans un temps à elles
au-dessus de l’abîme
ces choses-là ne sont pas celles que j’aimerai
et désirerai pour mon âme
l’éclat des pierres, ni la louange
ni les vagues
qui sont mortes, demeures des morts
lorsqu’une Égypte de pierre élève
d’immenses sarcophages sans rien de plus précieux
que les pas sur les sables
c’est une douleur assurément
de l’échec
Comme si le corps qui souffre et pleure
s’il était immense, de granite
devenait éternel
comment pourrions-nous nous abuser
quand même ceux qui travaillaient dans le désert
ne croyaient plus et savaient
savaient qu’ils bâtissaient une ruine
dans la volupté de la mort
Égypte de la peur
II
mais voilà
la Parole qui ne s’est jamais couchée se montre
aux débutants sous la figure d’un esclave et d’un père
à ceux qui peuvent la suivre
sur la montagne haute de sa
transfiguration
en vérité et en vie
Quand la parole se montre en nous
tellement illuminante, tellement claire
et Son visage éclate comme le soleil
alors ses vêtements deviennent blancs
et les vêtements sont la parole
de l’Évangile de la victoire
absolue
sur la mort.
(p. 85 et 87)
          ”
          ”
         
        Daniel Turcea (L'Épiphanie)
       
        
          “
          Mais la vie humaine est trop complexe, trop sérieuse, trop pleine d’elle-même et comme trop chargée, [...] nous fait penser à trop de choses. [...] Pour goûter la contemplation de ces réalités invisibles qui sont le rêve de notre vie, [...] il faudrait de pures âmes, d’invisibles esprits, des génies qui ont la rapidité de vol sans la matérialité des ailes [...]. Il faudrait que le jeu de ses esprits s’incarne, mais dans un corps subtil, sans grandeur et sans couleur, à la fois très loin et et très proche de nous, qui nous donne [...] la sensation de fraîcheur sans qu’il ait de température, de sa couleur sans qu’il soit visible, de sa présence sans qu’il occupe de place. [...] C’est l’âme vêtue de son, ou plutôt la migration de l’âme à travers les sons, c’est la musique.
          ”
          ”
         
        Marcel Proust
       
        
          “
          Tout voleur de profession qu’il était — car on ne pouvait pas appeler vannier quelqu’un qui juste de temps en temps tressait un panier pour se distraire — Faustino dès qu’il buta sur la chapelle, eut un coup au cœur. Et il s’arrêta. Jamais il n’avait cambriolé un lieu saint. S’agissait malgré tout de voler la Vierge !
Mais l’hésitation ne dura qu’une minute. Trempé de la tête aux pieds, son corps le poussa en avant, vers l’abri d’un toit. Pas de temps à perdre, pas le moindre. Ni le corps ni l’esprit ne pouvaient se permettre de faiblesse, en pareille occasion. Fallait aller de l’avant !
          ”
          ”
         
        Miguel Torga
       
        
          “
          Il n’est pas facile de changer son cœur, mais il est encore plus difficile de détourner le cours rapide et puissant des choses humaines ; c’est donc principalement sur nous que nous devons travailler, et la véritable grandeur se trouve dans ce travail. La pompe et les prospérités d’une fortune éclatante n’ont jamais élevé personne aux yeux de la vertu et de la vérité ; l’âme est grande par ses pensées et par ses propres sentiments, le reste lui est étranger ; cela seul est en son pouvoir. Mais lorsqu’il lui est refusé d’étendre au dehors son action, elle l’exerce en elle-même, d’une manière inconnue aux esprits faibles et légers, que l’action du corps seul occupe. Semblables à des somnambules qui parlent et qui marchent en dormant, ces derniers ne connaissent point cette suite impétueuse et féconde de pensées, qui forment un si vif sentiment dans le cœur des hommes profonds.
          ”
          ”
         
        Luc de Clapiers de Vauvenargues (Œuvres posthumes et œuvres inédites de Vauvenargues)
       
        
          “
          Le miracle de la succession des saisons est dans notre souffle; nos parents et nos enfants sont contenus dans notre souffle; notre esprit et notre corps sont notre souffle.
          ”
          ”
         
        Jon Kabat-Zinn
       
        
          “
          Ses parents ? Non, ils n'étaient pas morts. Ils étaient diplomates pour le royaume et se dévouaient corps et âme à leur mission. Ils le laissaient vivre seul ? A l'évidence. Il avait l'âge de se débrouiller par ses propres moyens. De plus, son esprit particulièrement vif le plaçait, selon lui, bien au-dessus de la plupart des adultes vivant également seuls. A son avis toujours, ces mêmes adultes auraient d'ailleurs bien besoin d'une nounou, eux.
          ”
          ”
         
        Céline Badaroux (La licorne assassinée (Les aventures extraordinaires de Ravinger et Ward, #1))
       
        
          “
          De la vitamine D et du calcium pour maintenir un milieu intestinal sain pour les probiotiques. De la L-glutamine, de la vitamine A, de la vitamine B5, du folate, du sélénium et du zinc pour protéger votre paroi cellulaire intestinale et réduire le syndrome de l’intestin perméable. De l’HCl (compléments d’acide gastrique), des enzymes digestives et des plantes pour le foie pour améliorer la digestion et l’absorption des aliments et pour empêcher les bactéries nocives d’atteindre les intestins. Du curcuma (épice), des noix, des graines et de l’huile de poisson pour réduire l’inflammation. De la réglisse (à éviter en cas d’hypertension) et de l’orme rouge pour apaiser les tissus enflammés de l’intestin. Évitez les aliments inflammatoires tels que le café, le sucre, les céréales raffinées (pain blanc, pâtisseries, etc.), le bœuf, l’alcool et certains légumes tels que l’aubergine, les tomates et les courgettes (solenacées). De l’huile d’origan ou de l’extrait de pépins de pamplemousse (tous deux en très petites quantités), de l’ail, du basilic, de l’huile d’olive et de l’huile de noix de coco pour aider à éliminer toute levure ou bactérie nuisible.
          ”
          ”
         
        Ameet Aggarwal (Guérir Son Corps, Soigner Son Esprit: ALIMENTATION, NUTRITION, HERBES, MÉDECINE NATURELLE ET PENSÉES POSITIVES POUR L'INTESTIN IRRITABLE, DÉTOX DU FOIE, ... irritable, Detox foie t. 1) (French Edition))
       
        
          “
          L’être humain est un microcosme. À l’instar de son grand frère, il est
également quadripolaire, analogique et multidimensionnel. D’après
l’astrophysicien Hubert Reeves, nous sommes faits de poussières
d’étoiles, la composition de nos atomes provenant à 97% du cosmos.
Cette origine stellaire souligne toute la puissance de notre potentiel.
L’être est humain et terrestre, horizontalement, divin et céleste,
verticalement. Il est visible et invisible, concret et abstrait, fait de matière
et d’énergie, d’un corps et d’esprit. Il est à la fois masculin et féminin,
émetteur et récepteur, positif et négatif par ses polarités. Chaque chose
dans l’univers est constituée d’une nature double.
          ”
          ”
         
        Didier Steimer (Mets Sages d'Hermès: Du plomb de l’Âme à l’Or spirituel (French Edition))
       
        
          “
          La langue des oiseaux, par un jeu de sonorités, de mots, permet de découvrir le sens caché des mots, leur symbolique secrète. Ce langage du cœur, par sa nature initiatique, est pratiqué par les alchimistes et les hermétistes depuis des siècles. La matière, l’âme à tiers, un tiers d’âme pour deux tiers de quoi ? Un tiers de corps et un tiers d’esprit. La magie (l’âme agit) de nos êtres multidimensionnels faisant son œuvre pour l’essentiel, l’essence du ciel.
          ”
          ”
         
        Didier Steimer (Mets Sages d'Hermès: Du plomb de l’Âme à l’Or spirituel (French Edition))
       
        
          “
          J'ai passé de long mois, des années, et finalement mon existence, à accepter que c'était précisément ça, que je ne peux nommer, qui accélère mon pouls et me donne l'impression de vivre. C'est une désespérance à laquelle à laquelle j'ai dit oui sans trembler, qui reste mienne, si proche quand tout me lâche épouse mon corps quand il se sent en danger, maintient mon esprit en veille quand je crains de n'avoir plus rien à penser.
          ”
          ”
         
        Nathalie Kuperman (Je suis le genre de fille)
       
        
          “
          Pour faire le menage, il faut aimer ce qui est beau.
L'intelligence est de tirer de chaque situation le meilleur de ce qu'elle peut vous offrir.
Dans le zen, qui evite les gestes inutiles, le fer a repasser n'existe pas.
Le wabi sabi est un concept esthetique zen, developpe par les maitres de the du XVIeme siecle, qui valorise la beaute de l'imperfection, le gout pour les choses qui ont vieilli, pour la patine des objets.
Nettoyer, c'est aussi un moyen de garder le contact avec notre environnement, de le respecter, de reveler sa beaute et sa dimension spirituelle et purifier notre esprit a travers ces objets auxquels nous sommes associes. C'est aussi les soigner, les respecter.
L'importance des objets dans la culture japonaise revele l'amour de la beaute et du travail bien fait.
Nous pouvons purifier notre esprit a travers les objets que nous possedons.
Faire son menage, c'est etre autonome, c'est se connecter a sa propre realite, c'est vivre sa vie.
Le menage est une facon de mediter sur le sens de la vie, de "remettre ses pendules a l'heure", de reprendre en main les renes de son destin.
Le zen apprend que la meditation en mouvement pendant le travail manuel a beaucoup plus de valeur que la meditation dans les postures statiques.
Apprenons a vivre l'instantpresent dans la joie et a apprecier le bonheur qui nous est accessible.
          ”
          ”
         
        Dominique Loreau (Faire le ménage chez soi, faire le ménage en soi: Pour soigner son corps et son esprit)
       
        
          “
          Le problème est donc bien clair ; il s'agit de savoir si l'on peut concevoir une organisation de la production, qui bien qu'impuissante à éliminer les nécessités naturelles et la contrainte sociale qui en résulte, leur permettrait du moins de s'exercer sans écraser sous l'oppression les esprits et les corps. A une époque comme la nôtre, avoir saisi clairement ce problème est peut-être une condition pour pouvoir vivre en paix avec soi.
          ”
          ”
         
        Simone Weil (Réflexions sur les causes de la liberté et de l'oppression sociale (French Edition))
       
        
          “
          En 1871, Louis Figuier publie Le Lendemain de la mort ou la vie future selon la science, un gros volume dans lequel il se propose de démontrer scientifiquement l'immortalité de l'âme! Selon lui, le corps et la pensée (ou l'âme) sont deux entités distinctes. Puisque d'une génération à l'autre, la matière ne disparaît pas et ne fait que changer d'état, il en est de même pour la pensée: 'Comme la matière, ell doit se transformer, sans jamais se détruire.' Il balaie donc tous les 'traités de l'âme' écrits depuis l'Antiquité, puisque ce 'fait de l'immortalité' est 'évident pour lui-même'.
Le vrai problème, c'est ce que devient l'âme après la mort: 'Il nous importerait fort peu, au fond, que l'âme fût immortelle ou non, si notre âme, étant réellement, indestructible et immortelle, allait servir à un autre que nous-mêmes, ou seulement, si revenant en nous, elle ne conservait point la mémoire de son passé. La résurrection de l'âme, sans la mémoire du passé, serait un véritable anéantissement, ce serait le néant des matérialistes.'
Louis Figuier cherche donc à démontrer que notre âme nous sera conservée 'dans l'autre vie'. Selon lui, après la mort, elle devient un être surhumain, ce que l'on nomme d'habitude un ange. 'Si l'atmosphère est le milieu, l'habitat, de l'homme, le fluide éthéré est le milieu, l'habitat, de l'être surhumain. Ce passage successif en deux milieus différents d'un être, qui subit une métamorphose quand il pénètre dans le nouveau milieu, n'est pas aussi extraordinaire, aussi anormal, aussi contraire aux lois de la nature, que l'on pourrait le croire.' C'est simplement une métamorphose, semblable à celle qui voit 'la larve more et noirâtre rampant dans la fange des étangs devenir la gracieuse libellule traversant l'air avec grâce et vigueur... On peut dire, de ce point de vue, que l'homme est la larve ou la chenille de l'être surhumain.'
Cet être va occuper un nouvel humain, dès sa naissance, à moins que l'homme dont il provient n'ait eu une existence vertueuse. Dans ce cas il subit une autre métamorphose et se transforme en archange. Louis Figuier décrit alors un prodigieux cycle théologico-écologique. À la suite d'une série de métamorphose qui l'amènent à proximité du soleil, l'esprit en devient la matière même, qui revient sur Terre sous forme de rayons bienfaisants. Ceux-ci déposent dans les plantes les germes des âmes qui mûriront ensuite peu à peu, passant des végétaux aux animaux inférieurs, puis aux oiseaux et aux mammifères, jusqu'à l'homme.
Très catholique, Figuier estimait pourtant que cette forme de métempsycose était bien préférable aux dogmes chrétiens sur l'enfer et le paradis, qu'il trouvait profondément injustes, et donc incompatibles avec la bienveillance divine: 'Le retour à une seconde vie terrestre est, en effet, une punition moins cruelle, plus raisonnable et plus juste que la condamnation aux tourment éternels. Ici la peine n'est qu'en proportion du péché; elle est équitable et indulgente, comme le châtiment d'un père.' Son livre mis à l'Index par l'Église Catholique, sera réimprimé dix fois jusqu'en 1904, dix ans après la mort de son auteur et, peut-être, sa propre métamorphose.
          ”
          ”
         
        Jean-Baptiste de Panafieu (Métamorphoses Deyrolle)
       
        
          “
          Mon corps et mon esprit ont immédiatement cherché à étouffer ce sentiment naissant. Je ne me suis même pas autorisée à l'écrire. Dans mon journal. Aucune trace de cette nuit-là. Pendant longtemps j'ai manqué de mots.
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          ”
         
        Élodie Font (Coming In)
       
        
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          Voici ce qu'on peut dire de l'homme... ! Quand les théories changent et s'écroulent, quand les écoles, les philosophies, quand les impasses sombres de la pensée nationale, religieuse, économique, croissent et se décomposent, l'homme va de l'avant, à tâtons, en trébuchant, douloureusement, parfois en se trompant. S'étant avancé, il peut arriver qu'il recule, mais d'un demi-pas seulement, jamais d'un pas complet. Cela vous pouvez le dire et le savoir, le savoir. Cela vous pouvez le savoir quand les bombes tombent des avions noirs sur les places des marchés, quand les prisonniers sont égorgés comme des cochons, quand les corps écrasés se vident dégoûtamment dans la poussières. Ainsi vous pouvez le savoir. Si les pas n'étaient pas faits, si le désir d'aller de l'avant à tâtons n'existait pas, les bombes ne tomberaient pas, les gorges ne seraient pas tranchées. Craignez le temps où les bombes en tomberont plus et où les avions existeront encore... car chaque bombe est la preuve que l'esprit n'est pas mort. Et craignez le temps où les grèves s'arrêteront cependant que les grands propriétaires vivront... car chaque petite grève réprimée est la preuve qu'un pas est en train de se faire. Et ceci encore vous pouvez le savoir... craignez le temps où l’Humanité refusera de souffrir, de mourir pour une idée, car cette seule qualité est le fondement de l'homme même, et cette qualité seule est l'homme, distinct dans tout l'univers.
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        John Steinbeck (The Grapes of Wrath)
       
        
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          [...] c’est que l’élite, par là même que le peuple est son extrême opposé, trouve véritablement en lui son reflet le plus direct, comme en toutes choses le point le plus haut se reflète directement au point le plus bas et non en l’un ou l’autre des points intermédiaires. C’est, il est vrai, un reflet obscur et inversé, comme le corps l’est par rapport à l’esprit, mais qui n’en offre pas moins la possibilité d’un « redressement », comparable à celui qui se produit à la fin d’un cycle : ce n’est que lorsque le mouvement descendant a atteint son terme, donc le point le plus bas, que toutes choses peuvent être ramenées immédiatement au point le plus haut pour commencer un nouveau cycle : et c’est en cela qu’il est exact de dire que « les extrêmes se touchent » ou plutôt se rejoignent. La similitude entre le peuple et le corps, à laquelle nous venons de faire allusion, se justifie d’ailleurs encore par le caractère d’élément « substantiel » qu’ils présentent également l’un et l’autre, dans l’ordre social et dans l’ordre individuel respectivement, tandis que le mental, surtout si on l’envisage spécialement sous son aspect de « rationalité », correspond plutôt à la « classe moyenne ». Il résulte aussi de là que l’élite, en descendant en quelque sorte jusqu’au peuple, y trouve tous les avantages de l’« incorporation », en tant que celle-ci est nécessaire pour la constitution d’un être réellement complet dans notre état d’existence ; et le peuple est pour elle un « support » et une « base », au même titre que le corps l’est pour l’esprit manifesté dans l’individualité humaine.
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        René Guénon (Initiation and Spiritual Realization)
       
        
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          Dans l'attachement d'un homme à sa vie, il y a quelque chose de plus fort que toutes les misères du monde. Le jugement du corps vaut bien celui de l'esprit et le corps recule devant l'anéantissement. Nous prenons l'habitude de vivre avant d'acquérir celle de penser. Dans cette course qui nous précipite tous les jours un peu plus vers la mort, le corps garde cette avance irréparable. Enfin, l'essentiel de cette contradiction réside dans ce que j'appellerai l'esquive parce qu'elle est à la fois moins et plus que le divertissement au sens pascalien. L'esquive mortelle qui fait le troisième thème de cet essai, c'est l'espoir. Espoir d'une autre vie qu'il faut « mériter », ou tricherie de ceux qui vivent non pour la vie elle-même, mais pour quelque grande idée qui la dépasse, la sublime, lui donne un sens
et la trahit.
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        Albert Camus (The Myth of Sisyphus)
       
        
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          Napoléon remporte une victoire en Espagne ; une députation du corps législatif se présente chez l'impératrice pour la féliciter. Celle-ci remercie les REPRÉSENTANS de la nation. A la lecture de ce mot représentons de la nation, Napoléon fait aussitôt insérer dans le Moniteur une note d'après laquelle lui seul représente la nation, tandis que les membres du corps législatif ne sont que les députés des départeméns.
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        Jacques-Charles Bailleul (Dictionnaire Critique Du Langage Politique, Gouvernemental, Civil, Administratif Et Judiciaire: de Notre Époque, Rédigé Selon La Lettre Et l'Esprit de ... (Sciences Sociales) (French Edition))
       
        
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          Une idée terrible me vint : - L’homme est double, me dis-je. - « Je sens deux hommes en moi », a écrit un Père de l’Église. - Le concours de deux âmes a déposé ce germe mixte dans un corps qui lui-même offre à la vue deux portions similaires reproduites dans tous les organes de sa structure. Il y a en tout homme un spectateur et un acteur, celui qui parle et celui qui répond. Les Orientaux ont vu là deux ennemis : le bon et le mauvais génie. - Suis-je le bon ? suis-je le mauvais ? me disais-je. En tout cas, l’autre m’est hostile… Qui sait s’il n’y a pas telle circonstance ou tel âge où ces deux esprits se séparent ? Attachés au même corps tous deux par une affinité matérielle, peut-être l’un est-il promis à la gloire et au bonheur, l’autre à l’anéantissement ou à la souffrance éternelle ?
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        Gérard de Nerval (Aurélia (French Edition))
       
        
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          Esprits protecteurs de l’humanité, avons-nous vraiment réfléchi aux puissances que déploie la passion chez l’humain ? Avons-nous examiné pourquoi un homme peut traverser un champ de flammes pour atteindre la femme qu’il aime ? Avons-nous réfléchi à l’effet du sexe sur le corps des amants ? À la symétrie de son pouvoir ? Avons-nous étudié ce que la poésie éveille en leur âme, et la marque des mots doux sur un cœur attendri ? Avons-nous contemplé la physionomie de l’amour, analysé pourquoi certaines relations sont mort-nées, d’autres naissent handicapées et atrophiées, tandis que certaines parviennent à l’âge adulte et durent toute la vie des amants ?
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        Chigozie Obioma (An Orchestra of Minorities)
       
        
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          La musique c'est le complément de la parole, du bruit et du silence qui relie, notre corps et notre esprit conscient et inconscient, à tous les univers sensibles et insensibles, perceptibles et imperceptibles, finis et infinis.
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        Jean Toba