C'est La Vie Quotes

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There is only one happiness in life, to love and be loved. (Il n'y a qu'un bonheur dans la vie, c'est d'aimer et d'ĂȘtre aimĂ©.)
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George Sand
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La vie c’est comme la bicyclette : quand on arrĂȘte de pĂ©daler on tombe.
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Albert Einstein
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Le suprĂȘme bonheur de la vie, c'est la conviction qu'on est aimĂ©; aimĂ© pour soi-mĂȘme, disons mieux, aimĂ© malgrĂ© soi-mĂȘme.
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Victor Hugo (Fantine (Les Misérables, #1))
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Plus on évolue dans sa vie, plus on se débarrasse des croyances qui nous limitent, et plus on a de choix. Et le choix, c'est la liberté.
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Laurent Gounelle (L'homme qui voulait ĂȘtre heureux)
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Il n'y a qu'un problĂšme philosophique vraiment sĂ©rieux: c'est le suicide. Juger que la vie vaut ou ne vaut pas la peine d'ĂȘtre vĂ©cue, c'est rĂ©pondre Ă  la question fondamentale de la philosophie.
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Albert Camus (Le Mythe De Sisyphe: Essai Sur L'absurde)
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... c'est peut-ĂȘtre ça la vie : beaucoup de dĂ©sespoir mais aussi quelques moments de beautĂ© oĂč le temps n'est plus le mĂȘme. C'est comme si les notes de musique faisaient un genre de parenthĂšses dans le temps, de supension, un ailleurs ici mĂȘme, un toujours dans le jamais. Oui, c'est ça, un toujours dans le jamais.
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Muriel Barbery (L'ÉlĂ©gance du hĂ©risson)
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C'est peut-ĂȘtre ça qu'on cherche Ă  travers les vie, rien que cela, le plus grand chagrin possible pour devenir soi-mĂȘme avant de mourir.
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Louis-Ferdinand CĂ©line (Voyage Au Bout De La Nuit)
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Dans la vie,j`ai eu le choix entre l`amour,la drogue et la mort.J`ai choisi les deux premĂšires et c`est la troisiĂšme qui m`a choisi
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Jim Morrison
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Le plus grand faible des hommes, c'est l'amour qu'ils ont de la vie.
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MoliĂšre
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Savoir souffrir sans se plaindre, ça c‘est la seule chose pratique, c‘est la grande science, la leçon à apprendre, la solution du problùme de la vie. [Knowing how to suffer without complaining is the only practical thing, it's the great science, the lesson to learn, the solution to the problem of life.]
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Irving Stone (Lust for Life)
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VoilĂ , ma petite AmĂ©lie, vous n'avez pas des os en verre. Vous pouvez vous cogner Ă  la vie. Si vous laissez passer cette chance, alors avec le temps, c'est votre cƓur qui va devenir aussi sec et cassant que mon squelette. Alors, allez-y, nom d'un chien!
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Jean-Pierre Jeunet
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Magicians needed sorrow. And deep sorrow existed only because of love.
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Gita Trelease (Enchantée (Enchantée, #1))
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Je crois que c'est moi qui ai changé: c'est la solution la plus simple. La plus désagréable aussi. Mais einfin je dois reconnaßtre que je suis sujet à ces transformations soudaines. Ce qu'il y a, c'est que je pense trÚs rarement; alors une foule depetites métamorphoses s'accumulent en moi sans que j'y prenne garde et puis, un beau jour, il se produit une véritable révolution. C'est ce qui a donné à ma vie cet aspect huerté, incohérent.
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Jean-Paul Sartre (Nausea)
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J'avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c'est le plus bel Ăąge de la vie.
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Paul Nizan (Aden Arabie)
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Parce que c’est pendant qu’on calcule, qu’on analyse les pour et les contre, que la vie passe et qu’il ne se passe rien.
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Marc Levy (Et si c'Ă©tait vrai...)
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Exister est un fait, vivre est un art. Tout le chemin de la vie, c’est passer de l’ignorance à la connaissance, de la peur à l’amour.
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Frédéric Lenoir (Petit traité de vie intérieure)
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Longtemps, mon seul but dans la vie Ă©tait de m'autodĂ©truire. Puis, une fois, j'ai eu envie de bonheur. C'est terrible, j'ai honte, pardonnez-moi : un jour, j'ai eu cette vulgaire tentation d'ĂȘtre heureux. Ce que j'ai appris depuis, c'est que c'Ă©tait la meilleure maniĂšre de me dĂ©truire.
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Frédéric Beigbeder (L'amour dure trois ans (Marc Marronnier, #3))
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Nous ne faisions rien de mal cet aprĂšs-midi-lĂ . Et c'est cela Ă  mon avis le seul sens Ă  donner Ă  sa vie: trouver son bonheur sans augmenter la douleur du monde.
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Dany LaferriĂšre (L'art presque perdu de ne rien faire)
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C'est pas nécessaire d'avoir des raisons pour avoir peur.
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Émile Ajar (La vie devant soi)
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« La grande question dans la vie, c'est la douleur que l'on cause, et la métaphysique la plus ingénieuse ne justifie pas l'homme qui a déchiré le coeur qui l'aimait. »
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Frédéric Beigbeder (L'amour dure trois ans (Marc Marronnier, #3))
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Et puis, c'est la vie; elle ne nous prend que ce qu'elle nous a donné. Ni plus ni moins. (p.190)
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Yasmina Khadra (L'Ă©quation africaine)
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C’est la vie
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Meg Cabot (The Princess Diaries (The Princess Diaries, #1))
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Il ne sert Ă  rien de regretter sa jeunesse, Ni de maudire la vieillesse, Ni d'avoir peur de la mort, Ta vie, c'est la journĂ©e que tu es en train de vivre, Rien d'autre. Alors divertis-toi, sois heureux, Et sois prĂȘt Ă  partir. (p.424)
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Amin Maalouf (OrĂ­genes)
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Personne n'est capable rĂ©ellement de penser Ă  personne, fĂ»t-ce dans le pire des malheurs. Car penser rĂ©ellement Ă  quelqu'un, c'est y penser minute aprĂšs minute, sans ĂȘtre distrait par rien, ni les soins du mĂ©nage, ni la mouche qui vole, ni les repas, ni une dĂ©mangeaison. Mais il y a toujours des mouches et des dĂ©mangeaisons. C'est pourquoi la vie est difficile Ă  vivre.
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Albert Camus (The Plague)
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La variĂ©tĂ©, c'est la vie, l'uniformitĂ©, c'est la mort." [De l’esprit de conquĂȘte et de l’usurpation dans leur rapports avec la civilisation europĂ©enne (1914)]
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Benjamin Constant
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Crois-moi, il n'y a pas de grande douleur, pas de grands repentirs, de grands souvenirs. Tout s'oublie mĂȘme les grandes amours. C'est ce qu'il y a de triste et d'exaltant Ă  la fois dans la vie. Il y a seulement une certaine façon de voir les choses et elle surgit de temps en temps. C'est pour ça qu'il est bon quand mĂȘme d'avoir eu un grand amour, une passion malheureuse dans sa vie. Ça fait du moins un alibi pour les dĂ©sespoirs sans raison dont nous sommes accablĂ©s.
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Albert Camus (A Happy Death)
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Ce n'Ă©tait pas une vie; on existait, et c'est tout.
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Yasmina Khadra (Ce que le jour doit Ă  la nuit)
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Le suprĂȘme bonheur dans la vie,c'est la conviction qu'on est aimĂ©..
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Victor Hugo
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Ils voulaient nous dire Ă  nous les femmes tutsi: 'Ne donnez plus la vie car c'est la mort que vous donnez en mettant en monde. Vous n'ĂȘtes plus porteuses de vie, mais porteuses de mort.
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Scholastique Mukasonga (La femme aux pieds nus)
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Les liens se font et se dĂ©font, c'est la vie. Un matin, l'un reste et l'autre part, sans que l'on sache toujours pourquoi. Je ne peux pas tout donner Ă  l'autre avec cette Ă©pĂ©e de DamoclĂšs au-dessus de la tĂȘte. Je ne veux pas bĂątir ma vie sur les sentiments parce que les sentiments changent. Ils sont fragiles et incertains. Tu les crois profonds et ils sont soumis Ă  une jupe qui passe, Ă  un sourire enjĂŽleur. Je fais de la musique parce que la musique ne partira jamais de ma vie. J'aime les livres, parce que les livres seront toujours lĂ . Et puis... des gens qui s'aiment pour la vie, moi, je n'en connais pas.
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Guillaume Musso (La fille de papier)
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Les contes de fées c'est comme ça. Un matin on se réveille. On dit: "Ce n'était qu'un conte de fées..." On sourit de soi. Mais au fond on ne sourit guÚre. On sait bien que les contes de fées c'est la seule vérité de la vie. Fairy tales are like that. One morning, we wake up and say, "It was only a fairy tale..." We put a smile on our face but deep inside, this isn't what we feel like doing. It's because we know full well that fairy tales are the only truth in life. [The English translation is LucrÚce Riminiac's.]
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Antoine de Saint-Exupéry (Lettres à l'inconnue)
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Although he thinks he's awesome at them, Andrew really sucks at languages. Once, he tried to speak French to this woman who owned the C'est La Vie bakery back home, and she gave him a cookie because she thought he was mentally challenged. (Page 21)
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Alicia Thompson (Psych Major Syndrome)
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Une fois qu'on a tout fait comme il faut, il arrive parfois que les choses tournent mal. Mais il faut persister, c'est ça la clé.
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Angie Thomas (The Hate U Give (The Hate U Give, #1))
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Quand j'Ă©tais enfant, le luxe c'Ă©tait pour moi les manteaux de fourrure et les villas au bord de la mer. Plus tard, j'ai cru que c'Ă©tait de mener une vie d'intellectuel. Il me semble maintenant que c'est aussi de pouvoir vivre une passion pour un homme ou une femme
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Annie Ernaux (Simple Passion)
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Il ne fait aucun doute pour moi que la sagesse est le but principal de la vie et c'est pourquoi je reviens toujours aux stoĂŻciens. Ils ont atteint la sagesse, on ne peut donc plus les appeler des philosophes au sens propre du terme. De mon point de vue, la sagesse est le terme naturel de la philosophie, sa fin dans les deux sens du mot. Une philosophie finit en sagesse et par lĂ  mĂȘme disparaĂźt.
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Emil M. Cioran (Oeuvres)
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La vie, c’est le mouvement, t’as pas fini de quitter des gens
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Virginie Despentes (Bye Bye Blondie)
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Je crois que c'est les injustes qui dorment le mieux, parce qu'ils s'en foutent, alors que les justes ne peuvent pas fermer l'oeil et se font du mauvais sang pour tout.
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Romain Gary (Éducation europĂ©enne / La vie devant soi)
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Tu ne peux pas passer ton temps Ă  essayer de plaire Ă  tout le monde... Une des choses les plus importantes qu'il te faut apprendre dans la vie, c'est Ă  dire non.
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Helen Fielding (Bridget Jones's Baby: The Diaries (Bridget Jones, #4))
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As-tu dĂ©jĂ  Ă©tĂ© amoureux? C'est horrible non? Ca rend si vulnĂ©rable. Ca t'ouvre la poitrine et le coeur en grand et du coup, n'importe qui peut venir te bousiller de l'intĂ©rieur. On se forge des dĂ©fenses, on se fabrique une belle armure pour que rien ne puisse jamais nous atteindre, et voilĂ  qu'un imbĂ©cile, pas bien diffĂ©rent des autres s'immisce dans notre imbĂ©cile de vie... On lui offre un morceau de soi alors que l'autre n'a rien demandĂ©. Il a juste fait un truc dĂ©bile un jour, genre t'embrasser ou te sourire, mais, depuis, ta vie ne t'appartient plus. L'amour te prend en otage. Il s'insinue en toi. Il te dĂ©vore de l'intĂ©rieur et te laisse tout seul Ă  chialer dans le noir, au point qu'un simple phrase comme "je crois qu'on devrait rester amis" te fait l'effet d'un Ă©clat de verre qu'on t'aurait plantĂ© dans le coeur. Ca fait mal. Pas juste dans ton imagination. Pas juste dans ta tĂȘte. C'est une douleur Ă  fendre l'Ăąme, qui s'incruste en toi et te dĂ©chire du dedans. Je hais l'amour.
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Neil Gaiman (The Sandman, Vol. 9: The Kindly Ones)
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Ma fille, malheureusement, ou heureusement, tout le monde ne peut pas accéder au bonheur, que ce soit dans la vie ou dans une histoire. Le bonheur des uns engendre du malheur chez les autres. C'est triste, mais c'est ainsi...
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Atiq Rahimi (The Patience Stone)
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La vraie vie, la vie enfin dĂ©couverte et Ă©claircie, la seule vie par consĂ©quent pleinement vĂ©cue, c’est la littĂ©rature.
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Marcel Proust
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cela fait si longtemps que ça dure que j'ai cessé de me demander si c'est dans la haine ou dans l'amour que nous trouvons la force de continuer cette vie mensongÚre, que nous puisons l'énergie formidable qui nous permet encore de souffrir, et d'espérer.
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Georges Perec
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Elle est retrouvĂ©e! -Quoi? -l'ÉternitĂ©. C'est la mer mĂȘlĂ©e Au soleil. Je devins un opĂ©ra fabuleux : je vis que tous les ĂȘtres ont une fatalitĂ© de bonheur : l'action n'est pas la vie, mais une façon de gĂącher quelque force, un Ă©nervement. La morale est la faiblesse du cerveau. À chaque ĂȘtre, plusieurs autres vies me semblaient dues. Ce monsieur ne sait pas ce qu'il fait : il est un ange.
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Arthur Rimbaud (Une saison en enfer suivi de Illuminations et autres textes (1873-1875))
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On dit que la chance ne passe qu'une fois à votre portée, qu'il faut la saisir à son tour. AprÚs c'est fini. Elle est partie ailleurs et ne reviendra plus. Seuls les amnésiques n'ont pas de regrets.
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Jean-Michel Guenassia (Le Club des incorrigibles optimistes)
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Dans chaque vie oĂč de la pluie doit tomber, quelques jours seront sombres et lugubres – c'est vrai, il ne peut en aller autrement, et pourtant je me demande si le nombre de jours sombres et lugubres peut parfois devenir trop grand ? La lutte intĂ©rieure de Van Gogh: Sa vie, son Ɠuvre et sa maladie mentale - Liesbeth Heenk
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Vincent van Gogh
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Ainsi notre cƓur change, dans la vie, et c’est la pire douleur; mais nous ne la connaissons que dans la lecture, en imagination: dans la rĂ©alitĂ© il change, comme certains phĂ©nomĂšnes de la nature se produisent, assez lentement pour que, si nous pouvons constater successivement chacun de ses Ă©tats diffĂ©rents, en revanche la sensation mĂȘme du changement nous soit Ă©pargnĂ©e. Trans. The heart changes, and it is our worst sorrow; but we know it only through reading, through our imagination: in reality its alteration, like that of certain natural phenomena, is so gradual that, even if we are able to distinguish, successively, each of its different states, we are still spared the actual sensation of change.
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Marcel Proust
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Il n'y a que la mort qui soit simple, et éternelle. Parce que tu vois, la vie, c'est compliqué, et c'est terriblement court. On a l'impression qu'on a tout le temps devant soi, mais en réalité c'est comme une séance de speed-dating : à peine entré dans la bulle, c'est déjà le moment de dégager
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Victor Dixen (Phobos (Phobos, #1))
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Mais lire, jouer, rire, ĂȘtre cruel, ĂȘtre bon, contempler le fleuve, les nuages, tout cela fait partie de la vie, et si vous ne savez pas lire, si vous ne savez pas marcher, si vous ĂȘtes incapable d'apprĂ©cier la beautĂ© d'une feuille, vous n'ĂȘtes pas vivant. Vous devez comprendre la globalitĂ© de la vie, pas simplement une parcelle. VoilĂ  pourquoi vous devez lire, voilĂ  pourquoi vous devez regarder le ciel, voilĂ  pourquoi vous devez chanter, et danser, et Ă©crire des poĂšmes, et souffrir, et comprendre : car c'est tout cela, la vie.
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J. Krishnamurti
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Le rĂȘve est une bataille. Je veux parler des vrais rĂȘves, bien sĂ»r, pas des petits dĂ©sirs qui nous passent par la tĂȘte et y volettent comme des moustiques. Qu'est ce qu'un vrai rĂȘve? C'est un rĂȘve qui dure. Et s'il dure, c'est qu'il s'est mariĂ©. MariĂ© avec la volontĂ©.
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Érik Orsenna (Les Chevaliers du Subjonctif)
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Savoir souffrir sans se plaindre, ça c’est la seule chose partique, c’est la grande science, la leçon à apprendre, la solution du problùme de la vie.
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Irving Stone (Lust For Life)
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Le coeur se sature d'amour comme d'un sel divin qui le conserve; de la l'incorruptible adherence de ceux qui se sont aimes des l'aube de la vie, et la fraicheur des vielles amours prolonges. Il existe un embaumement d'amour. C'est de Daphnis et Chloe que sont faits Philemon et Baucis. Cette vieillesse la, ressemblance du soir avec l'aurore. The heart is saturated with love as if with a divine salt which preserves it; that is what makes possible the incorruptible attachment of those who have loved each other from the dawn of life, and the freshness of old loves which have lasted a long time. Love embalms. Philemon and Baucis come from Daphnis and Chloe. That sort of aging connects evening with dawn.
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Victor Hugo (The Man Who Laughs)
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Voici ce que j'ai pensé : pour que l'événement le plus banal devienne une aventure, il faut et il suffit qu'on se mette à la raconter. C'est ce qui dupe les gens : un homme, c'est toujours un conteur d'histoires, il vit entouré de ses histoires et des histoires d'autrui, il voit tout ce qui lui arrive à travers elles ; et il cherche à vivre sa vie comme s'il la racontait. Mais il faut choisir : vivre ou raconter.
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Jean-Paul Sartre (Nausea)
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Les journĂ©es qui s'Ă©coulent, les gens que tu rencontres, les expĂ©riences auxquelles tu es confrontĂ©e forment ce qu'on appelle une vie. Ta vie. Et des vies, Lahira, tu n'en vivras qu'une. C'est Ă  toi de la prendre en main, de lui donner les couleurs que tu aimes et la direction dont tu rĂȘves. A toi et Ă  personne d'autre.
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Pierre Bottero (Ellana, l'Envol (Le Pacte des MarchOmbres, #2))
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Et puis il y a l’étĂ©. L’étĂ© appartient Ă  tous les souvenirs. Il est intemporel. C’est son odeur qui est la plus tenace. Qui s’accroche aux vĂȘtements. Que l’on cherche toute sa vie. [
] L’étĂ© appartient Ă  tous les Ăąges. Il n’a ni enfance ni adolescence. L’étĂ© est un ange.
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Valérie Perrin (Trois)
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Plus je vieillis et plus je trouve qu’on ne peut vivre qu’avec les ĂȘtres qui vous libĂšrent, qui vous aiment d’une affection aussi lĂ©gĂšre Ă  porter que forte Ă  Ă©prouver. La vie d’aujourd’hui est trop dure, trop amĂšre, trop anĂ©miante, pour qu’on subisse encore de nouvelles servitudes, venues de qui on aime [...]. C’est ainsi que je suis votre ami, j’aime votre bonheur, votre libertĂ©, votre aventure en un mot, et je voudrais ĂȘtre pour vous le compagnon dont on est sĂ»r, toujours. The older I get, the more I find that you can only live with those who free you, who love you from a lighter affection to bear as strong as you can to experience Today's life is too hard, too bitter, too anemic, for us to undergo new bondages, from whom we love [...]. This is how I am your friend, I love your happiness, your freedom, Your adventure in one word, and I would like to be for you the companion we are sure of, always. ---- Albert Camus Ă  RenĂ© Char, 17 septembre 1957 (in "Albert Camus - RenĂ© Char : Correspondance 1946-1959") ---- Albert Camus to RenĂ© Char, September 17, 1957 (via RenĂ© Char)
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Albert Camus (Correspondance (1944-1959))
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Elle faisait confiance Ă  la vie pour lui envoyer des indices, des idĂ©es, des dĂ©tails qu'elle convertirait en histoires. C'est comme ça qu'elle avait Ă©crit son premier livre. En ouvrant grand les yeux sur le monde. En Ă©coutant, en observant, en reniflant. C'est comme ça aussi qu'on ne vieillit pas. On vieillit quand on s'enferme, on refuse de voir, d'entendre ou de respirer. La vie et l’écriture, ça va souvent ensemble.
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Katherine Pancol (La valse lente des tortues (Joséphine, #2))
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AĂŻe, aĂŻe, aĂŻe, je me suis dit, est-ce que ça veut dire que c'est comme ça qu'il faut mener sa vie ? Toujours en Ă©quilibre entre la beautĂ© et la mort, le mouvement et sa disparition ? C'est peut-ĂȘtre ça, ĂȘtre vivant : traquer des instants qui meurent.
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Muriel Barbery
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Quand vous avancerez en Ăąge, vous vous apercevez que la vie est faites de rencontres, de connaissances et de sĂ©parations. Parfois, nous aimons les gens que nous rencontrons, parfois, nous ne les aimons pas, mais les connaitre est ce qu'il y a de plus important dans la vie, c'est cela qui fait de nous des ĂȘtre humains.
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Colleen McCullough (Tim (Grands romans))
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Parfois, c'est l'humilité qui commande notre silence. Pas la glorieuse humilité des analystes professionnels, mais la conscience intime, solitaire, presque douloureuse, que cette lecture-ci, que cet auteur-là, viennent, comme on dit, de « changer ma vie » !
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Daniel Pennac (Comme un roman)
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Voyager, c'est bien utile, ça fait travailler l'imagination. Tout le reste n'est que dĂ©ceptions et fatigues. Notre voyage Ă  nous est entiĂšrement imaginaire. VoilĂ  sa force. Il va de la vie Ă  la mort. Hommes, bĂȘtes, villes et choses, tout est imaginĂ©. C'est un roman, rien qu'une histoire fictive. LittrĂ© le dit, qui ne se trompe jamais. Et puis d'abord tout le monde peut en faire autant. Il suffit de fermer les yeux. C'est de l'autre cĂŽtĂ© de la vie.
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Louis-Ferdinand CĂ©line (Voyage au bout de la nuit)
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C'est vrai, la vie est comme ça... TantĂŽt un tourbillon qui nous Ă©merveille, comme un tour de manĂšge pendant l'enfance. TantĂŽt un tourbillon d'amour et d'ivresse, lorsqu'on s'endort dans les bras l'un de l'autre dans un lit trop Ă©troit puis qu'on prend son petit dĂ©jeuner Ă  midi parce qu'on a fait l'amour longtemps. TantĂŽt un tourbillon dĂ©vastateur, un typhon violent qui cherche Ă  nous entraĂźner vers le fnd lorsque, pris par la tempĂȘte dans une coquille de noix, on comprend qu'on sera seul pour affronter la vague. Et que l'on a peur.
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Guillaume Musso (Que serais-je sans toi?)
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Cependant mon pÚre fut atteint d'une maladie qui le conduisit en peu de jours au tombeau. II expira dans mes bras. J'appris à connaßtre la mort sur les lÚvres de celui qui m'avait donné la vie. Cette impression fut grande; elle dure encore. C'est la premiÚre fois que l'immortalité de l'ùme s'est présentée clairement à mes yeux. Je ne pus croire que ce corps inanimé était en moi l'auteur de la pensée: je sentis qu'elle me devait venir d'une autre source; et dans une sainte douleur qui approchait de la joie, j'espérai me rejoindre un jour à l'esprit de mon pÚre.
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François-René de Chateaubriand
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La phrase : "Je suis homme et rien de ce qui est humain ne m'est Ă©tranger" me semble ĂȘtre, sinon le dernier mot de la sagesse, en tout cas l'un des plus profonds, et ce que j'aime chez Etienne, c'est qu'il le prend Ă  la lettre, c'est mĂȘme ce qui selon moi lui donne le droit d'ĂȘtre juge. De ce qui le fait humain, pauvre, faillible, magnifique, il ne veut rien retrancher, et c'est aussi pourquoi dans le rĂ©cit de sa vie je ne veux, moi, rien couper.
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Emmanuel CarrĂšre (D'autres vies que la mienne)
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Rien n'est jamais acquis à l'homme Ni sa force Ni sa faiblesse ni son coeur Et quand il croit Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix Et quand il croit serrer son bonheur il le broie Sa vie est un étrange et douloureux divorce Il n'y a pas d'amour heureux Sa vie Elle ressemble à ces soldats sans armes Qu'on avait habillés pour un autre destin A quoi peut leur servir de se lever matin Eux qu'on retrouve au soir désoeuvrés incertains Dites ces mots Ma vie Et retenez vos larmes Il n'y a pas d'amour heureux Mon bel amour mon cher amour ma déchirure Je te porte dans moi comme un oiseau blessé Et ceux-là sans savoir nous regardent passer Répétant aprÚs moi les mots que j'ai tressés Et qui pour tes grands yeux tout aussitÎt moururent Il n'y a pas d'amour heureux Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard Que pleurent dans la nuit nos coeurs à l'unisson Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare Il n'y a pas d'amour heureux Il n'y a pas d'amour qui ne soit à douleur Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri Il n'y a pas d'amour dont on ne soit flétri Et pas plus que de toi l'amour de la patrie Il n'y a pas d'amour qui ne vive de pleurs Il n'y a pas d'amour heureux Mais c'est notre amour à tous les deux
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”
Louis Aragon (La Diane française: En Étrange Pays dans mon pays lui-mĂȘme)
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MĂȘme si l'EcclĂ©siaste dit qu'il y a un temps pour dĂ©chirer et un temps pour coudre, le temps pour coudre laisse parfois des cicatrices trĂšs profondes, le pire ce n'est pas de se promener dans GenĂšve seul et misĂ©rable, c'est de donner Ă  une personne qui est prĂšs de nous l'impression qu'elle n'a pas la moindre importance dans notre vie
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Paulo Coelho (The Zahir)
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Puisque c'est ainsi. Puisque le temps sĂ©pare ceux qui s'aiment et que rien ne dure. Ce que nous vivions lĂ , et nous en Ă©tions conscients tous les quatre, c'Ă©tait un peu de rab. Un sursis, une parenthĂšse, un moment de grĂące. Quelques heures volĂ©es aux autres... Pendant combien de temps aurions-nous l'Ă©nergie de nous arracher ainsi du quotidien pour faire le mur? Combien de permissions la vie nous accorderait-elle encore? Combien de pieds de nez? Combien de petites grattes? Quand allions-nous nous perdre et comment les liens se distendraient-ils? Encore combien d'annĂ©es avant d'ĂȘtre vieux?
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Anna Gavalda (L'ÉchappĂ©e belle)
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Le courage, c'est de dominer ses propres fautes, d'en souffrir, mais de n'en pas ĂȘtre accablĂ© et de continuer son chemin. Le courage, c'est d'aimer la vie et de regarder la mort d'un regard tranquille ; c'est d'aller Ă  l'idĂ©al et de comprendre le rĂ©el ; c'est d'agir et de se donner aux grandes causes sans savoir quelle rĂ©compense rĂ©serve Ă  notre effort l'univers profond, ni s'il lui rĂ©serve une rĂ©compense. Le courage, c'est de chercher la vĂ©ritĂ© et de la dire ; c'est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe, et de ne pas faire Ă©cho, de notre Ăąme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbĂ©ciles et aux huĂ©es fanatiques.
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”
Jean JaurĂšs
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On est forcĂ© d'ĂȘtre des enfants toute sa vie. C'est pour ça que ceux qui veulent devenir des hommes sont malheureux. Vous voulez chanter l'opĂ©ra? On rit de vous. Vous voulez vous conduire en monsieur avec les femmes? Elles vous traitent de tapette si vous n'ĂȘtes pas champion avec des muscles gros comme ça. Vous voulez avoir une bonne position dans un bureau? La compĂ©tence, c'est toujours les autres qui l'ont.
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”
Roger Lemelin (Les Plouffe)
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Elle se mordit la langue quand Thorn pressa sa bouche contre la sienne. Sur le moment, elle ne comprit plus rien. Elle sentit sa barbe lui piquer le menton, son odeur de dĂ©sinfectant lui monter Ă  la tĂȘte, mais la seule pensĂ©e qui la traversa, stupide et Ă©vidente, fut quenelle avait une botte plantĂ©e dans son tibia. Elle voulut se reculer; Thorn l’en empĂȘcha. Il referma ses mains de part et d’autre de son visage, les doigts dans ses cheveux, prenant appui sur sa nuque avec une urgence qui les dĂ©sĂ©quilibra tous les deux. La bibliothĂšque dĂ©versa une pluie de documents sur eux. Quand Thorn s’écarte finalement, le souffle court, ce fut pour clouer un regard de fer dans ses lunettes. - je vous prĂ©viens. Les mots que vous m’avez dits, je ne vous laisserai pas revenir dessus. Sa voix Ă©tait Ăąpre, mais sous l’autoritĂ© des paroles il y avait comme une fĂȘlure. OphĂ©lie pouvait percevoir le pouls prĂ©cipitĂ© des mains qu’il appuyait maladroitement sur ses joues. Elle devait reconnaĂźtre que son propre cƓur jouait Ă  la balançoire. Thorn Ă©tait sans doute l’homme le plus dĂ©concertant qu’elle avait jamais rencontrĂ©, mais il l’a faisait se sentir formidablement vivante. - je vous aime, rĂ©pĂ©ta-y-elle d’un ton inflexible. C’est ce que j’aurais du vous rĂ©pondre quand vous vouliez connaĂźtre la raison de ma prĂ©sence Ă  Babel c’est ce que j’en aurais du vous rĂ©pondre chaque fois que vous vouliez savoir ce que j’en avais vraiment Ă  vous dire. Bien sĂ»r que je dĂ©sire percer les mystĂšres de Dieu et reprendre le contrĂŽle de ma vie, mais... vous faites partie de ma vie, justement. Je vous ai traitĂ© d’égoĂŻste et Ă  aucun moment je ne me suis mise, moi, Ă  votre place. Je vous demande pardon. 
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Christelle Dabos (La MĂ©moire de Babel (La Passe-Miroir, #3))
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Before embarking on a voyage, first speak with the ancient sailors, listen to and understand the winds, then patiently make a boat and sail. Yet, even then, be open to other dreams, changes, circumstances. Throughout our lives, we limit ourselves to fixed goals, only to get on the local ferry and just travel the distance between two known points. Yet, we create an illusion of freedom and choice, accompanied by a sense of independence. Thus, we carefully study weather reports, ride on the port side on odd numbered days, starboard on holidays, have tea at fixed times, never speak with those who wear glasses, always smile at those who wear green and of course allow ourselves just the slight possibility of a dream about jumping ship and going off to our island one day. C'est la vie? Our predictably totalitarian lives are an insult to the human spirit.
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GĂŒndĂŒz Vassaf (Prisoners of Ourselves: Totalitarianism in Everyday Life)
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La vie est une succession de moments qui ne cessent de changer, comme les pensĂ©es. Parfois ça va, parfois ça ne va pas. MĂȘme si c'est dans la nature humaine de ruminer, il ne faut pas se laisser envahir par une pensĂ©e nĂ©gative, parce que les pensĂ©es sont comme des invitĂ©s, ou des amies des bons jours. SitĂŽt arrivĂ©es, certaines peuvent s'Ă©vaporer, et mĂȘme celles que l'on rumine longtemps peuvent disparaĂźtre en un instant. Les moments sont prĂ©cieux. Parfois ils trainent, d'autres fois ils nous Ă©chappent, et cependant on pourrait tant en profiter. Il suffit de les saisir...
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Cecelia Ahern (How to Fall in Love)
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C'est un immense privilÚge que d'avoir un objectif précis. Nombreux sont ceux qui traversent la vie sans ne serait-ce qu'en apercevoir briÚvement le sens. Ils avancent tant bien que mal, transportés d'un hasard jusqu'au suivant, un baiser ici, une larme là, quelques caresses, la solitude, les déceptions. Ils n'ont jamais la moindre idée d'un pourquoi, d'un but, d'une destination. Celui qui vit ainsi son existence peut certes connaitre quelques heures de bonheur, mais elles sont le fruit du hasard, elles adviennent d'aventure, relÚvent de la chance et non de la récolte. (p. 308-309)
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JĂłn Kalman StefĂĄnsson (Harmur englanna)
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Page 41 - Alors qu'est ce que tu décides? Tu me suis ou pas? Pitié accepte, ne me force pas à te tuer... - Par simple curiosité, que ferais-tu si je refusais? J'hésitais un instant à répondre mais optai pour la franchise. Clarence n'était pas un mauvais bougre, il avait le droit de savoir ce qui l'attendait. - Je devrais te liquidier, répondis-je d'un ton glacial. Une vie contre des milliers d'autres, le choix n'était pas trÚs compliqué. - Tu sais que tu es pire partenaire que j'aie jamais eue? fit-il non sans humour. Je haussais les épaules. - Pourquoi? Parce que je veux préserver la paix? - Non, parce que tu as une maniÚre trÚs personnelle d'argumenter. - Le moyen le plus efficace de défendre une opinion est de tuer ceux qui ne la partagent pas. - C'est quoi ca? Un extrait du guide du parfait dictateur? - Non, un vieil adage familial, fis je en lui tendant la main pour l'aider à se relever. - Eh ben désolé de te dire ca, mais ta famille craint! fit-il en se redressant. - Oui et encore, t'es trÚs en dessous de la vérité, soupirai-je...
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Cassandra O'Donnell (Potion macabre (Rebecca Kean, #3))
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Oh! je voudrais tant que tu te souviennes Des jours heureux oĂč nous Ă©tions amis En ce temps-lĂ  la vie Ă©tait plus belle Et le soleil plus brĂ»lant qu'aujourd'hui. Les feuilles mortes se ramassent Ă  la pelle Tu vois, je n'ai pas oubliĂ© Les feuilles mortes se ramassent Ă  la pelle Les souvenirs et les regrets aussi. Et le vent du Nord les emporte, Dans la nuit froide de l'oubli. Tu vois je n'ai pas oubliĂ©, La chanson que tu me chantais... Les feuilles mortes se ramassent Ă  la pelle Les souvenirs et les regrets aussi, Mais mon amour silencieux et fidĂšle Sourit toujours et remercie la vie. Je t'aimais tant, tu Ă©tais si jolie, Comment veux-tu que je t'oublie? En ce temps-lĂ  la vie Ă©tait plus belle Et le soleil plus brĂ»lant qu'aujourd'hui. Tu Ă©tais ma plus douce amie Mais je n'ai que faire des regrets. Et la chanson que tu chantais, Toujours, toujours je l'entendrai. C'est une chanson qui nous ressemble, Toi tu m'aimais, moi je t'aimais Et nous vivions, tous deux ensemble, Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais. Mais la vie sĂ©pare ceux qui s'aiment, Tout doucement, sans faire de bruit Et la mer efface sur le sable Les pas des amants dĂ©sunis. C'est une chanson qui nous ressemble, Toi tu m'aimais et je t'aimais Et nous vivions tous deux ensemble, Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais. Mais la vie sĂ©pare ceux qui s'aiment, Tout doucement, sans faire de bruit Et la mer efface sur le sable Les pas des amants dĂ©sunis.
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Jacques Prévert
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– Pou’quoi tu es t’iste ? – Parce que ma femme est morte. – Pou’quoi elle est mo’te ? – Euh, parce qu’elle Ă©tait triste. – Alo’s tu vas mou’i’ aussi ? – Je
 non, pas forcĂ©ment ! – Alo’s pou’quoi tu sou’is jamais si tu vas pas mou’i’ ? JĂ©rĂŽme regarde alors l’enfant et lui sourit. C’est parfois si simple, la vie. *** Toutes les plaies cicatrisent, plus ou moins vite, plus ou moins bien, mais la peau se referme. On garde une trace, mais la vie est plus forte. *** Ce n'est pas la vie qui est belle, c'est nous qui la voyons belle ou moins belle. *** L'intimitĂ© des gens n'est pas inscrite sur leur visage.
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AgnĂšs Ledig (Juste avant le bonheur)
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« Toute communautĂ©, qu'elle soit familiale ou autre, nous est haissable, dĂ©gradante. Nous sommes ensemble dans une honte de principe d'avoir Ă  vivre la vie. C'est lĂ  que nous sommes au plus profond de notre histoire commune, celle d'ĂȘtre tous les trois des enfants de cette personne de bonne foi, notre mĂšre, que la sociĂ©tĂ© a assassinĂ©e. Nous sommes du cĂŽtĂ© de cette sociĂ©tĂ© qui a rĂ©duit ma mĂšre au dĂ©sespoir. À cause de ce qu'on a fait Ă  notre mĂšre si aimable, si confiante, nous haĂŻssons la vie, nous nous haĂŻssons.
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Marguerite Duras (The Lover)
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Il y a ceux que le malheur effondre. Il y a ceux qui en deviennent tout rĂȘveurs. Il y a ceux qui parlent de tout et de rien au bord de la tombe, et ça continue dans la voiture, de tout et de rien, pas mĂȘme du mort, de petits propos domestiques, il y a ceux qui se suicideront aprĂšs et ça ne se voit pas sur leur visage, il y a ceux qui pleurent beaucoup et cicatrisent vite, ceux qui se noyent dans les larmes qu'ils versent, il y a ceux qui sont contents, dĂ©barrassĂ©s de quelqu'un, il y a ceux qui ne peuvent plus voir le mort, ils essayent mais ils ne peuvent plus, le mort a emportĂ© son image, il y a ceux qui voient le mort partout, ils voudraient l'effacer, ils vendent ses nippes, brĂ»lent ses photos, dĂ©mĂ©nagent, changent de continent, rebelotent avec un vivant, mais rien Ă  faire, le mort est toujours lĂ , dans le rĂ©troviseur, il y a ceux qui pique-niquent au cimetiĂšre et ceux qui le contournent parce qu'ils ont une tombe creusĂ©e dans la tĂȘte, il y a ceux qui ne mangent plus, il y a ceux qui boivent, il y a ceux qui se demandent si leur chagrin est authentique ou fabriquĂ©, il y a ceux qui se tuent au travail et ceux qui prennent enfin des vacances, il y a ceux qui trouvent la mort scandaleuse et ceux qui la trouvent naturelle avec un Ăąge pour, des circonstances qui font que, c'est la guerre, c'est la maladie, c'est la moto, la bagnole, l'Ă©poque, la vie, il y a ceux qui trouvent que la mort c'est la vie. Et il y a ceux qui font n'importe quoi. Qui se mettent Ă  courrir, par exemple. À courir comme s'ils ne devaient jamais plus s'arrĂȘter. C'est mon cas.
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Daniel Pennac (La fata carabina)
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Elle aura donc menti jusqu'au bout! OĂč est-elle! Pas lĂ ... pas au ciel... pas anĂ©antie...oĂč? Oh! tu disais que tu n'avais pas souci de mes souffrances. Et moi, je fais une priĂšre... je la rĂ©pĂšte jusqu'Ă  ce que ma langue s'engourdisse : Catherine Earnshaw, puisses-tu ne pas trouver le repos tant que je vivrais! Tu dis que je t'ai tuĂ©e, hante-moi alors! Les victimes hantent leurs meurtrier, je crois. Je sais que des fantĂŽmes ont errĂ© sur la terre. Sois toujours avec moi... prends n'importe quelle forme... rends-moi fou! mais ne me laisse pas dans cet abĂźme oĂč je ne puis te trouver. Oh! Dieu! c'est indicible! je ne peux pas vivre sans ma vie! je ne peux pas vivre sans mon Ăąme!
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Emily Brontë (Wuthering Heights)
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« Que c'est tandis qu'elle se vit que la vie est immortelle, tandis qu'elle est en vie. Que l'immortalitĂ© ce n'est pas une question de plus ou moins de temps, que ce n'est pas une question d'immortalitĂ©, que c'est une question d'autre chose qui reste ignorĂ©. Que c'est aussi faux de dire qu'elle est sans commencement ni fin que de dire qu'elle commence et qu'elle finit avec la vie de l'esprit du moment que c'est de l'esprit qu'elle participe et de la poursuite du vent. Regardez les sables morts des dĂ©serts, le corps mort des enfants l'immortalitĂ© ne passe pas par lĂ , elle s'arrĂȘte et contourne. »
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Marguerite Duras (The Lover)
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L'homme ne peut jamais savoir ce qu'il faut vouloir car il n'a qu'une vie et il ne peut ni la comparer Ă  des vies antĂ©rieures ni la rectifier dans des vies ultĂ©rieures. (...) Il n'existe aucun moyen de vĂ©rifier quelle dĂ©cision est la bonne car il n'existe aucune comparaison. Tout est vĂ©cu tout de suite pour la premiĂšre fois et sans prĂ©paration. Comme si un acteur entrait en scĂšne sans avoir jamais rĂ©pĂ©tĂ©. Mais que peut valoir la vie, si la premiĂšre rĂ©pĂ©tition de la vie est dĂ©jĂ  la vie mĂȘme ? C'est ce qui fait que la vie ressemble toujours Ă  une esquisse. Mais mĂȘme "esquisse" n'est pas le mot juste, car une esquisse est toujours l'Ă©bauche de quelque chose, la prĂ©paration d'un tableau, tandis que l'esquisse qu'est notre vie est une esquisse de rien, une Ă©bauche sans tableau. (partie I, ch. 3)
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Milan Kundera (The Unbearable Lightness of Being)
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Mes amis, j'Ă©cris ce petit mot pour vous dire que je vous aime, que je pars avec la fiertĂ© de vous avoir connus, l'orgueil d'avoir Ă©tĂ© choisi et apprĂ©ciĂ© par vous, et que notre amitiĂ© fut sans doute la plus belle Ɠuvre de ma vie. C'est Ă©trange, l'amitiĂ©. Alors qu'en amour, on parle d'amour, entre vrais amis on ne parle pas d'amitiĂ©. L'amitiĂ©, on la fait sans la nommer ni la commenter. C'est fort et silencieux. C'est pudique. C'est viril. C'est le romantisme des hommes. Elle doit ĂȘtre beaucoup plus profonde et solide que l'amour pour qu'on ne la disperse pas sottement en mots, en dĂ©clarations, en poĂšmes, en lettres. Elle doit ĂȘtre beaucoup plus satisfaisante que le sexe puisqu'elle ne se confond pas avec le plaisir et les dĂ©mangeaisons de peau. En mourant, c'est Ă  ce grand mystĂšre silencieux que je songe et je lui rends hommage. Mes amis, je vous ai vus mal rasĂ©s, crottĂ©s, de mauvaise humeur, en train de vous gratter, de pĂ©ter, de roter, et pourtant je n'ai jamais cessĂ© de vous aimer. J'en aurais sans doute voulu Ă  une femme de m'imposer toutes ses misĂšres, je l'aurais quittĂ©e, insultĂ©e, rĂ©pudiĂ©e. Vous pas. Au contraire. Chaque fois que je vous voyais plus vulnĂ©rables, je vous aimais davantage. C'est injuste n'est-ce pas? L'homme et la femme ne s'aimeront jamais aussi authentiquement que deux amis parce que leur relation est pourrie par la sĂ©duction. Ils jouent un rĂŽle. Pire, ils cherchent chacun le beau rĂŽle. ThĂ©Ăątre. ComĂ©die. Mensonge. Il n'y a pas de sĂ©curitĂ© en l'amour car chacun pense qu'il doit dissimuler, qu'il ne peut ĂȘtre aimĂ© tel qu'il est. Apparence. Fausse façade. Un grand amour, c'est un mensonge rĂ©ussi et constamment renouvelĂ©. Une amitiĂ©, c'est une vĂ©ritĂ© qui s'impose. L'amitiĂ© est nue, l'amour fardĂ©. Mes amis, je vous aime donc tels que vous ĂȘtes.
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Éric-Emmanuel Schmitt (La Part de l'autre)
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My smile was pure ice. “I would spend more time improving your chess skills and less worrying about other people’s business, Josh. I’ve beaten Alex in chess. Have you?” Josh’s smile disappeared. “What do you mean, you’ve beaten Alex in chess? When did you play chess together?” He whipped his head toward Alex. “You’ve been playing chess with someone else?” Alex closed his eyes briefly before he opened them and glared at me, his expression filled with frost-tipped venom. My smile widened. “We have a standing chess date every month.” I swirled my drink in my glass. “Didn’t he tell you?” Josh looked stricken. “You have another, secret best friend? But
I’m your best friend! I bought you a banana float for your bachelor party!” “I don’t want a banana float, and he’s not my best friend.” Alex’s glare intensified. I shrugged, my meaning clear. What can you do? C’est la vie.
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Ana Huang (Twisted Lies (Twisted, #4))
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Dans la vie, l’essentiel est de porter sur tout des jugements Ă  priori. Il apparaĂźt, en effet, que les masses ont tort, et les individus toujours raison. Il faut se garder d’en dĂ©duire des rĂšgles de conduite : elles ne doivent pas avoir besoin d’ĂȘtre formulĂ©es pour qu’on les suive. Il y a seulement deux choses : c’est l’amour, de toutes les façons, avec des jolies filles, et la musique de la Nouvelle-OrlĂ©ans ou de Duke Ellington. Le reste devrait disparaĂźtre, car le reste est laid, et les quelques pages de dĂ©monstration qui suivent tirent toute leur force du fait que l’histoire est entiĂšrement vraie, puisque je l’ai imaginĂ©e d’un bout Ă  l’autre. Sa rĂ©alisation matĂ©rielle proprement dite consiste essentiellement en une projection de la rĂ©alitĂ©, en atmosphĂšre biaise et chauffĂ©e, sur un plan de rĂ©fĂ©rence irrĂ©guliĂšrement ondulĂ© et prĂ©sentant de la distorsion. On le voit, c’est un procĂ©dĂ© avouable, s’il en fut.
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Boris Vian (L'Écume des jours)
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Notre gĂ©nĂ©ration est trop superficielle pour le mariage. On se marie comme on va au MacDo. AprĂšs, on zappe. Comment voudriez-vous qu'on reste toute sa vie avec la mĂȘme personne dans la sociĂ©tĂ© du zapping gĂ©nĂ©ralisĂ©? Dans l'Ă©poque oĂč les stars, les hommes politiques, les arts, les sexes, les religions n'ont jamais Ă©tĂ© aussi interchangeables? Pourquoi le sentiment amoureux ferait-il exception Ă  la schizophrĂ©nie gĂ©nĂ©rale? Et puis d'abord, d'oĂč nous vient donc cette curieuse obsession: s'escrimer Ă  tout prix pour ĂȘtre heureux avec une seule personne? Sur 558 types de sociĂ©tĂ©s humaines, 24 % seulement sont monogames. La plupart des espĂšces animales sont polygames. Quant aux extraterrestres, n'en parlons pas: il y a longtemps que la Charte Galactique X23 a interdit la monogamie dans toutes les planĂštes de type B#871. Le mariage, c'est du caviar Ă  tous les repas: une indigestion de ce que vous adorez, jusqu'Ă  l'Ă©cƓurement. “ Allez, vous en reprendrez bien un peu, non? Quoi? Vous n'en pouvez plus? Pourtant vous trouviez cela dĂ©licieux il y a peu, qu'est-ce qui vous prend? Sale gosse, va!” La puissance de l'amour, son incroyable pouvoir, devait franchement terrifier la sociĂ©tĂ© occidentale pour qu'elle en vienne Ă  crĂ©er ce systĂšme destinĂ© Ă  vous dĂ©goĂ»ter de ce que vous aimez.
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Frédéric Beigbeder (L'amour dure trois ans - Le roman suivi du scénario du film)
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- Mais tu sais, l'alcool ne te guĂ©rira pas. Il ne faut pas que tu croies ça. Ça apaisera tes blessures, mais cela t'en donnera d'autres, peut-ĂȘtre pires. Tu ne pourras plus te passer de l'alcool, et mĂȘme si, au dĂ©but, tu Ă©prouves une euphorie, un bonheur Ă  boire, ça disparaĂźtra vite pour ne laisser place qu'Ă  la tyrannie de la dĂ©pendance et du manque. Ta vie ne sera que brumes, Ă©tats de sĂ©mi-conscience, hallucinations, paranoĂŻa, crises de delirium tremens, violence contre ton entourage. Ta personnalitĂ© se dĂ©sagrĂ©gera... - C'est ce que je veux ! martela Antoine en frappant le comptoir de son petit poing. Je n'ai plus la force d'ĂȘtre moi, plus le courage, plus l'envie d'avoir quelque chose comme une personnalitĂ©. Une personnalitĂ©, c'est un luxe qui me coĂ»te cher. Je veux ĂȘtre un spectre banal. J'en ai assez de ma libertĂ© de pensĂ©e, de toutes mes connaissances, de ma satanĂ©e conscience ! ("Comment je suis devenu stupide", p34)
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Martin Page (Comment je suis devenu stupide (French Edition))
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Elle devait partir, suivre son propre chemin. Grandir. Mais auparavant, elle voulait lui parler. Lui dire. Ces phrases qu'elle avait si souvent Ă©touffĂ©es : « Tu m'as sauvĂ©e, Jilano AlhuĂŻn. Tu m'as tirĂ©e de la nuit, tu m'as offert un toit, une protection, une prĂ©sence. Tu m'as rĂ©conciliĂ©e avec la vie, avec les hommes, avec moi-mĂȘme et, lorsque j'ai Ă©tĂ© guĂ©rie, tu t'es ouvert pour que je puise en toi, pour que je comble mes vides, pour que j'avance. Toujours plus loin. Ce que je sais, ce que je suis, je te le dois. Non, c'est plus que cela. Je te dois tout, Jilano AlhuĂŻn. Tout. » Il lui barra les lĂšvres d'un doigt avant qu'elle ait prononcĂ© le moindre mot. — C'est moi qui te remercie, Ellana. Pour la lumiĂšre et le sens dont tu as parĂ© ma vie. Le reste n'a aucune importance.
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Pierre Bottero (Ellana, l'Envol (Le Pacte des MarchOmbres, #2))
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Le jour oĂč je me suis aimĂ© pour de vrai, J’ai compris qu'en toutes circonstances, J’étais Ă  la bonne place, au bon moment. Et alors, j'ai pu me relaxer. Aujourd'hui je sais que cela s'appelle... l'Estime de soi. Le jour oĂč je me suis aimĂ© pour de vrai, J’ai pu percevoir que mon anxiĂ©tĂ© et ma souffrance Ă©motionnelle N’étaient rien d'autre qu'un signal Lorsque je vais Ă  l'encontre de mes convictions. Aujourd'hui je sais que cela s'appelle... l'AuthenticitĂ©. Le jour oĂč je me suis aimĂ© pour de vrai, J'ai cessĂ© de vouloir une vie diffĂ©rente Et j'ai commencĂ© Ă  voir que tout ce qui m'arrive Contribue Ă  ma croissance personnelle. Aujourd'hui, je sais que cela s'appelle... la MaturitĂ©. Le jour oĂč je me suis aimĂ© pour de vrai, J’ai commencĂ© Ă  percevoir l'abus Dans le fait de forcer une situation ou une personne, Dans le seul but d'obtenir ce que je veux, Sachant trĂšs bien que ni la personne ni moi-mĂȘme Ne sommes prĂȘts et que ce n'est pas le moment... Aujourd'hui, je sais que cela s'appelle... le Respect. Le jour oĂč je me suis aimĂ© pour de vrai, J’ai commencĂ© Ă  me libĂ©rer de tout ce qui n'Ă©tait pas salutaire, personnes, situations, tout ce qui baissait mon Ă©nergie. Au dĂ©but, ma raison appelait cela de l'Ă©goĂŻsme. Aujourd'hui, je sais que cela s'appelle... l'Amour propre. Le jour oĂč je me suis aimĂ© pour de vrai, J’ai cessĂ© d'avoir peur du temps libre Et j'ai arrĂȘtĂ© de faire de grands plans, J’ai abandonnĂ© les mĂ©ga-projets du futur. Aujourd'hui, je fais ce qui est correct, ce que j'aime Quand cela me plait et Ă  mon rythme. Aujourd'hui, je sais que cela s'appelle... la SimplicitĂ©. Le jour oĂč je me suis aimĂ© pour de vrai, J’ai cessĂ© de chercher Ă  avoir toujours raison, Et je me suis rendu compte de toutes les fois oĂč je me suis trompĂ©. Aujourd'hui, j'ai dĂ©couvert ... l'HumilitĂ©. Le jour oĂč je me suis aimĂ© pour de vrai, J’ai cessĂ© de revivre le passĂ© Et de me prĂ©occuper de l'avenir. Aujourd'hui, je vis au prĂ©sent, LĂ  oĂč toute la vie se passe. Aujourd'hui, je vis une seule journĂ©e Ă  la fois. Et cela s'appelle... la PlĂ©nitude. Le jour oĂč je me suis aimĂ© pour de vrai, J’ai compris que ma tĂȘte pouvait me tromper et me dĂ©cevoir. Mais si je la mets au service de mon coeur, Elle devient une alliĂ©e trĂšs prĂ©cieuse ! Tout ceci, c'est... le Savoir vivre. Nous ne devons pas avoir peur de nous confronter. Du chaos naissent les Ă©toiles.
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Charlie Chaplin
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La mort n'est d'aucune consolation, et si tant est qu'on puisse en trouver une, c'est au cours de la vie. Et pourtant, rien n'est aussi mĂ©sestimĂ© que l'existence. Vous maudissez les lundis, la tempĂȘte, vos voisins, vous maudissez les mardis, le travail, l'hiver et cela s'Ă©vanouira en une fraction de seconde. Tout ce foisonnement sera rĂ©duit Ă  nĂ©ant et remplacĂ© par l'indigence de la mort. Que ce soit dans la veille ou dans le sommeil, vous pensez Ă  des choses insignifiantes, et qui sont Ă  mille lieues de l'essence. Combien de temps vit un ĂȘtre humain en fin de compte, combien connaĂźt-il d'heures limpides, combien de fois existe-t-il avec la mĂȘme intensitĂ© que le courant Ă©lectrique au point d'illuminer le monde ? L'oiseau chante, le ver se tourne au creux de la terre afin que la vie n'Ă©touffe pas mais, vous, vous maudissez les lundis, vous maudissez les mardis, le nombre des opportunitĂ©s qui s'offrent Ă  vous diminue et cela rejaillit sur le scintillement argentĂ© qui vous habite. (p. 156-157)
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JĂłn Kalman StefĂĄnsson (Harmur englanna)
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Ce qui est pire c’est qu’on se demande comment le lendemain on trouvera assez de force pour continuer Ă  faire ce qu’on a fait la veille et depuis dĂ©jĂ  tellement trop longtemps, oĂč on trouvera la force pour ces dĂ©marches imbĂ©ciles, ces mille projets qui n’aboutissent Ă  rien, ces tentatives pour sortir de l’accablante nĂ©cessitĂ©, tentatives qui toujours avortent, et toutes pour aller se convaincre une fois de plus que le destin est insurmontable, qu’il faut retomber au bas de la muraille, chaque soir, sous l’angoisse de ce lendemain, toujours plus prĂ©caire, plus sordide. C’est l’ñge aussi qui vient peut-ĂȘtre, le traĂźtre, et nous menace du pire. On n’a plus beaucoup de musique en soi pour faire danser la vie, voilĂ . Toute la jeunesse est allĂ©e mourir dĂ©jĂ  au bout du monde dans le silence de vĂ©ritĂ©. Et oĂč aller dehors, je vous le demande, dĂšs qu’on a plus en soi la somme suffisante de dĂ©lire ? La vĂ©ritĂ©, c’est une agonie qui n’en finit pas. La vĂ©ritĂ© de ce monde c’est la mort. Il faut choisir, mourir ou mentir.
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Louis-Ferdinand CĂ©line
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La VĂ©ritĂ© n'a pas de sentier, et c'est cela sa beautĂ© : elle est vivante. Une chose morte peut avoir un sentier menant Ă  elle, car elle est statique. Mais lorsque vous voyez que la vĂ©ritĂ© est vivante, mouvante, qu'elle n'a pas de lieu oĂč se reposer, qu'aucun temple, aucune mosquĂ©e ou Ă©glise, qu'aucune religion, qu'aucun maĂźtre ou philosophe, bref que rien ne peut vous y conduire . alors vous verrez aussi que cette chose vivante est ce que vous ĂȘtes en toute rĂ©alitĂ© : elle est votre colĂšre, votre brutalitĂ©, votre violence, votre dĂ©sespoir. Elle est l'agonie et la douleur que vous vivez. La vĂ©ritĂ© est en la comprĂ©hension de tout cela, vous ne pouvez le comprendre qu'en sachant le voir dans votre vie. Il est impossible de le voir Ă  travers uneidĂ©ologie, Ă  travers un Ă©cran de mots, Ă  travers l'espoir et la peur.
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J. Krishnamurti (Freedom from the Known)
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Mais la connaissance du passĂ© rendu vivant et prĂ©sent, oĂč la trouve-t-on ? Eh bien, avant tout, dans la littĂ©rature ! Et lĂ  est Ă  mes yeux la merveille. On la trouve dans les textes français et Ă©trangers, modernes et anciens. Aussi cela me paraĂźt-il une erreur trĂšs grave que de reprĂ©senter l’enseignement de la littĂ©rature comme une espĂšce d’élĂ©gance superflue et gratuite. En fait, c’est grĂące Ă  la littĂ©rature que se forme presque toute notre idĂ©e de la vie ; le dĂ©tour par les textes conduit directement Ă  la formation de l’homme. Ils nous apportent les analyses et les idĂ©es, mais aussi les images, les personnages, les mythes, et les rĂȘves qui se sont succĂ©dĂ© dans l’esprit des hommes ; ils nous ont un jour Ă©mus parce qu’ils Ă©taient exprimĂ©s ou dĂ©crits avec force ; et c’est de cette expĂ©rience que se nourrit la nĂŽtre.
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Jacqueline de Romilly
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Je le vis, je rougis, je pĂąlis Ă  sa vue ; Un trouble s’éleva dans mon Ăąme Ă©perdue ; Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler; Je sentis tout mon corps et transir et brĂ»ler : Je reconnus VĂ©nus et ses feux redoutables, D’un sang qu’elle poursuit tourments inĂ©vitables ! Par des vƓux assidus je crus les dĂ©tourner : Je lui bĂątis un temple, et pris soin de l’orner ; De victimes moi-mĂȘme Ă  toute heure entourĂ©e, Je cherchais dans leurs flancs ma raison Ă©garĂ©e : D’un incurable amour remĂšdes impuissants ! En vain sur les autels ma main brĂ»lait l’encens ! Quand ma bouche implorait le nom de la dĂ©esse, J’adorais Hippolyte ; et, le voyant sans cesse, MĂȘme au pied des autels que je faisais fumer, J’offrais tout Ă  ce dieu que je n’osais nommer. Je l’évitais partout. Ô comble de misĂšre ! Mes yeux le retrouvaient dans les traits de son pĂšre. Contre moi-mĂȘme enfin j’osai me rĂ©volter : J’excitai mon courage Ă  le persĂ©cuter. Pour bannir l’ennemi dont j’étais idolĂątre, J’affectai les chagrins d’une injuste marĂątre ; Je pressai son exil ; et mes cris Ă©ternels L’arrachĂšrent du sein et des bras paternels. Je respirais, ƒNONE ; et, depuis son absence, Mes jours moins agitĂ©s coulaient dans l’innocence : Soumise Ă  mon Ă©poux, et cachant mes ennuis, De son fatal hymen je cultivais les fruits. Vaines prĂ©cautions ! Cruelle destinĂ©e ! Par mon Ă©poux lui-mĂȘme Ă  TrĂ©zĂšne amenĂ©e, J’ai revu l’ennemi que j’avais Ă©loignĂ© : Ma blessure trop vive aussitĂŽt a saignĂ©. Ce n’est plus une ardeur dans mes veines cachĂ©e : C’est VĂ©nus tout entiĂšre Ă  sa proie attachĂ©e. J’ai conçu pour mon crime une juste terreur ; J’ai pris la vie en haine, et ma flamme en horreur ; Je voulais en mourant prendre soin de ma gloire, Et dĂ©rober au jour une flamme si noire : Je n’ai pu soutenir tes larmes, tes combats : Je t’ai tout avouĂ© ; je ne m’en repens pas. Pourvu que, de ma mort respectant les approches, Tu ne m’affliges plus par d’injustes reproches, Et que tes vains secours cessent de rappeler Un reste de chaleur tout prĂȘt Ă  s’exhaler.
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Jean Racine (PhĂšdre)
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[...] la foi, l'acte de croire Ă  des mythes, des idĂ©ologies ou des lĂ©gendes surnaturels, est la consĂ©quence de la biologie. [...] Il est dans notre nature de survivre. La foi est une rĂ©ponse instinctive Ă  des aspects de l'existence que nous ne pouvons expliquer autrement, que ce soit le vide moral que nous percevons dans l'univers, la certitude de la mort, le mystĂšre des origines, le sens de notre propre vie ou son absence de sens. Ce sont des aspects Ă©lĂ©mentaires et d'une extraordinaire simplicitĂ©, mais nos propres limitations nous empĂȘchent de donner des rĂ©ponses sans Ă©quivoque Ă  ces questions et, pour cette raison, nous gĂ©nĂ©rons pour nous dĂ©fendre une rĂ©ponse Ă©motionnelle. C'est de la pure et simple biologie. [...] Toute interprĂ©tation ou observation de la rĂ©alitĂ© l'est par nĂ©cessitĂ©. En l’occurrence, le problĂšme rĂ©side dans le fait que l'homme est un animal moral abandonnĂ© dans un monde amoral, condamnĂ© Ă  une existence finie et sans autre signification que de perpĂ©tuer le cycle naturel de l'espĂšce. Il est impossible de survivre dans un Ă©tat prolongĂ© de rĂ©alitĂ©, au moins pour un ĂȘtre humain.
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Carlos Ruiz ZafĂłn (The Angel's Game (The Cemetery of Forgotten Books, #2))
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«Je m’appelle Paloma, j’ai douze ans, j’habite au 7 rue de Grenelle dans un appartement de riches. Mais malgrĂ© toute cette chance et toute cette richesse, depuis trĂšs longtemps, je sais que la destination finale, c’est le bocal Ă  poissons; la vacuitĂ© et l’ineptie de l’existence. Comment est-ce que je le sais ? Il se trouve que je suis trĂšs intelligente. Exceptionnellement intelligente, mĂȘme. MĂȘme si on compare avec les adultes, je suis beaucoup plus maligne que la plupart d’entre eux. C’est comme ça. Je n’en suis pas spĂ©cialement fiĂšre parce que je n’y suis pour rien. Mais ce qui est certain, c’est que dans le bocal, je n’irais pas. C’est une dĂ©cision bien rĂ©flĂ©chie. MĂȘme pour une personne aussi intelligente que moi, aussi douĂ©e pour les Ă©tudes, aussi diffĂ©rente des autres et aussi supĂ©rieure Ă  la plupart, la vie est dĂ©jĂ  toute tracĂ©e et c’est triste Ă  pleurer : personne ne semble avoir songĂ© au fait que si l’existence est absurde, y rĂ©ussir brillamment n’a pas plus de valeur qu’y Ă©chouer. C’est seulement plus confortable. Et encore : je crois que la luciditĂ© rend le succĂšs amer alors que la mĂ©diocritĂ© espĂšre toujours quelque chose.»
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Muriel Barbery (The Elegance of the Hedgehog)
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Quand on s’attend au pire, le moins pire a une saveur toute particuliĂšre, que vous dĂ©gusterez avec plaisir, mĂȘme si ce n’est pas le meilleur. *** Ce n'est pas la vie qui est belle, c'est nous qui la voyons belle ou moins belle. Ne cherchez pas Ă  atteindre un bonheur parfait, mais contentez vous des petites choses de la vie, qui, mises bout Ă  bout, permettent de tenir la distance
 Les tout petit riens du quotidien, dont on ne se rend mĂȘme plus compte mais qui font que, selon la façon dont on les vit, le moment peut ĂȘtre plaisant et donne envie de sourire. Nous avons tous nos petits riens Ă  nous. Il faut juste en prendre conscience. *** Le silence a cette vertu de laisser parler le regard, miroir de l’ñme. On entend mieux les profondeurs quand on se tait. *** Au temps des sorciĂšres, les larmes d’homme devaient ĂȘtre trĂšs recherchĂ©es. C’est rare comme la bave de crapaud. Ce qu’elles pouvaient en faire, ça, je ne sais pas. Une potion pour rendre plus gentil ? Plus humain ? Moins avare en Ă©motion ? Ou moins poilu ? *** Quand un silence s’installe, on dit qu’un ange passe
 *** Vide. Je me sens vide et Ă©teinte. J’ai l’impression d’ĂȘtre un peu morte, moi aussi. D’ĂȘtre un champ de bataille. Tout a brĂ»lĂ©, le sol est irrĂ©gulier, avec des trous bĂ©ants, des ruines Ă  perte de vue. Le silence aprĂšs l’horreur. Mais pas le calme aprĂšs la tempĂȘte, quand on se sent apaisĂ©. Moi, j’ai l’impression d’avoir sautĂ© sur une mine, d’avoir explosĂ© en mille morceaux, et de ne mĂȘme pas savoir comment je vais faire pour les rassembler, tous ses morceaux, ni si je les retrouverai tous. *** Accordez-vous le droit de vivre votre chagrin. Il y a un temps pour tout. *** Ce n’est pas d’intuition dont est dotĂ© Romain, mais d’attention. *** ÒȘa fait toujours plaisir un cadeau, surtout de la part des gens qu’on aime.
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AgnĂšs Ledig (Juste avant le bonheur)
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L'Amour qui n'est pas un mot Mon Dieu jusqu'au dernier moment Avec ce coeur dĂ©bile et blĂȘme Quand on est l'ombre de soi-mĂȘme Comment se pourrait-il comment Comment se pourrait-il qu'on aime Ou comment nommer ce tourment Suffit-il donc que tu paraisses De l'air que te fait rattachant Tes cheveux ce geste touchant Que je renaisse et reconnaisse Un monde habitĂ© par le chant Elsa mon amour ma jeunesse O forte et douce comme un vin Pareille au soleil des fenĂȘtres Tu me rends la caresse d'ĂȘtre Tu me rends la soif et la faim De vivre encore et de connaĂźtre Notre histoire jusqu'Ă  la fin C'est miracle que d'ĂȘtre ensemble Que la lumiĂšre sur ta joue Qu'autour de toi le vent se joue Toujours si je te vois je tremble Comme Ă  son premier rendez-vous Un jeune homme qui me ressemble M'habituer m'habituer Si je ne le puis qu'on m'en blĂąme Peut-on s'habituer aux flammes Elles vous ont avant tuĂ© Ah crevez-moi les yeux de l'Ăąme S'ils s'habituaient aux nuĂ©es Pour la premiĂšre fois ta bouche Pour la premiĂšre fois ta voix D'une aile Ă  la cime des bois L'arbre frĂ©mit jusqu'Ă  la souche C'est toujours la premiĂšre fois Quand ta robe en passant me touche Prends ce fruit lourd et palpitant Jettes-en la moitiĂ© vĂ©reuse Tu peux mordre la part heureuse Trente ans perdus et puis trente ans Au moins que ta morsure creuse C'est ma vie et je te la tends Ma vie en vĂ©ritĂ© commence Le jour que je t'ai rencontrĂ©e Toi dont les bras ont su barrer Sa route atroce Ă  ma dĂ©mence Et qui m'as montrĂ© la contrĂ©e Que la bontĂ© seule ensemence Tu vins au coeur du dĂ©sarroi Pour chasser les mauvaises fiĂšvres Et j'ai flambĂ© comme un geniĂšvre A la NoĂ«l entre tes doigts Je suis nĂ© vraiment de ta lĂšvre Ma vie est Ă  partir de toi
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Louis Aragon
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Quand je considĂšre ma vie, je suis Ă©pouvantĂ© de la trouver informe. L'existence des hĂ©ros, celle qu'on nous raconte, est simple ; elle va droit au but comme une flĂšche. Et la plupart des hommes aiment Ă  rĂ©sumer leur vie dans une formule, parfois dans une vanterie ou dans une plainte, presque toujours dans une rĂ©crimination ; leur mĂ©moire leur fabrique complaisamment une existence explicable et claire. Ma vie a des contours moins fermes... Le paysage de mes jours semble se composer, comme les rĂ©gions de montagne, de matĂ©riaux divers entassĂ©s pĂȘle-mĂȘle. J'y rencontre ma nature, dĂ©jĂ  composite, formĂ©e en parties Ă©gales d'instinct et de culture. Ça et lĂ , affleurent les granits de l'inĂ©vitable ; partout, les Ă©boulements du hasard. Je m'efforce de reparcourir ma vie pour y trouver un plan, y suivre une veine de plomb ou d'or, ou l'Ă©coulement d'une riviĂšre souterraine, mais ce plan tout factice n'est qu'un trompe-l'oeil du souvenir. De temps en temps, dans une rencontre, un prĂ©sage, une suite dĂ©finie d'Ă©vĂ©nements, je crois reconnaĂźtre une fatalitĂ©, mais trop de routes ne mĂšnent nulle part, trop de sommes ne s'additionnent pas. Je perçois bien dans cette diversitĂ©, dans ce dĂ©sordre, la prĂ©sence d'une personne, mais sa forme semble presque toujours tracĂ©e par la pression des circonstances ; ses traits se brouillent comme une image reflĂ©tĂ©e sur l'eau. Je ne suis pas de ceux qui disent que leurs actions ne leur ressemblent pas. Il faut bien qu'elles le fassent, puisqu'elles sont ma seule mesure, et le seul moyen de me dessiner dans la mĂ©moire des hommes, ou mĂȘme dans la mienne propre ; puisque c'est peut-ĂȘtre l'impossibilitĂ© de continuer Ă  s'exprimer et Ă  se modifier par l'action que constitue la diffĂ©rence entre l'Ă©tat de mort et celui de vivant. Mais il y a entre moi et ces actes dont je suis fait un hiatus indĂ©finissable. Et la preuve, c'est que j'Ă©prouve sans cesse le besoin de les peser, de les expliquer, d'en rendre compte Ă  moi-mĂȘme. Certains travaux qui durĂšrent peu sont assurĂ©ment nĂ©gligeables, mais des occupations qui s'Ă©tendirent sur toute la vie ne signifient pas davantage. Par exemple, il me semble Ă  peine essentiel, au moment oĂč j'Ă©cris ceci, d'avoir Ă©tĂ© empereur..." (p.214)
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Marguerite Yourcenar (Les Yeux ouverts : Entretiens avec Matthieu Galey)
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La solitude est une chose bien Ă©trange. Elle vous envahit, tout doucement et sans faire de bruit, s’assoit Ă  vos cĂŽtĂ©s dans le noir, vous caresse les cheveux pendant votre sommeil. Elle s’enroule autour de vous, vous serre si fort que vous pouvez Ă  peine respirer, que vous n’entendez presque plus la pulsation du sang dans vos veines, tandis qu’elle file sur votre peau et effleure de ses lĂšvres le fin duvet de votre nuque. Elle s’installe dans votre cƓur, s’allonge prĂšs de vous la nuit, dĂ©vore comme une sangsue la lumiĂšre dans le moindre recoin. C’est une compagne de chaque instant, qui vous serre la main pour mieux vous tirer vers le bas quand vous luttez pour vous redresser. Vous vous rĂ©veillez le matin et vous vous demandez qui vous ĂȘtes. Vous n’arrivez pas Ă  vous endormir le soir et tremblez comme une feuille. Vous doutez vous doutez vous doutez. je dois je ne dois pas je devrais pourquoi je ne vais pas Et mĂȘme quand vous ĂȘtes prĂȘt Ă  lĂącher prise. Quand vous ĂȘtes prĂȘt Ă  vous libĂ©rer. Quand vous ĂȘtes prĂȘt Ă  devenir quelqu’un de nouveau. La solitude est une vieille amie debout Ă  votre cĂŽtĂ© dans le miroir ; elle vous regarde droit dans les yeux, vous met au dĂ©fi de mener votre vie sans elle. Vous ne pouvez pas trouver les mots pour lutter contre vous-mĂȘme, lutter contre les mots qui hurlent que vous n’ĂȘtes pas Ă  la hauteur, que vous ne le serez jamais vraiment, jamais vraiment. La solitude est une compagne cruelle, maudite. Parfois, elle ne veut simplement pas vous abandonner
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Tahereh Mafi (Unravel Me (Shatter Me, #2))
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Je me mis dĂšs lors Ă  lire avec aviditĂ© et bientĂŽt la lecture fut ma passion. Tous mes nouveaux besoins, toutes mes aspirations rĂ©centes, tous les Ă©lans encore vagues de mon adolescence qui s’élevaient dans mon Ăąme d’une façon si troublante et qui Ă©taient provoquĂ©s par mon dĂ©veloppement si prĂ©coce, tout cela, soudainement, se prĂ©cipita dans une direction, parut se satisfaire complĂštement de ce nouvel aliment et trouver lĂ  son cours rĂ©gulier. BientĂŽt mon cƓur et ma tĂȘte se trouvĂšrent si charmĂ©s, bientĂŽt ma fantaisie se dĂ©veloppa si largement, que j’avais l’air d’oublier tout ce qui m’avait entourĂ©e jusqu’alors. Il semblait que le sort lui mĂȘme m’arrĂȘtĂąt sur le seuil de la nouvelle vie dans laquelle je me jetais, Ă  laquelle je pensais jour et nuit, et, avant de m’abandonner sur la route immense, me faisait gravir une hauteur d’oĂč je pouvais contempler l’avenir dans un merveilleux panorama, sous une perspective brillante, ensorcelante. Je me voyais destinĂ©e Ă  vivre tout cet avenir en l’apprenant d’abord par les livres ; de vivre dans les rĂȘves, les espoirs, la douce Ă©motion de mon esprit juvĂ©nile. Je commençai mes lectures sans aucun choix, par le premier livre qui me tomba sous la main. Mais, le destin veillait sur moi. Ce que j’avais appris et vĂ©cu jusqu’à ce jour Ă©tait si noble, si austĂšre, qu’une page impure ou mauvaise n’eĂ»t pu dĂ©sormais me sĂ©duire. Mon instinct d’enfant, ma prĂ©cocitĂ©, tout mon passĂ© veillaient sur moi ; et maintenant ma conscience m’éclairait toute ma vie passĂ©e. En effet, presque chacune des pages que je lisais m’était dĂ©jĂ  connue, semblait dĂ©jĂ  vĂ©cue, comme si toutes ces passions, toute cette vie qui se dressaient devant moi sous des formes inattendues, en des tableaux merveilleux, je les avais dĂ©jĂ  Ă©prouvĂ©es. Et comment pouvais-je ne pas ĂȘtre entraĂźnĂ©e jusqu’à l’oubli du prĂ©sent, jusqu’à l’oubli de la rĂ©alitĂ©, quand, devant moi dans chaque livre que je lisais, se dressaient les lois d’une mĂȘme destinĂ©e, le mĂȘme esprit d’aventure qui rĂšgnent sur la vie de l’homme, mais qui dĂ©coulent de la loi fondamentale de la vie humaine et sont la condition de son salut et de son bonheur ! C’est cette loi que je soupçonnais, que je tĂąchais de deviner par toutes mes forces, par tous mes instincts, puis presque par un sentiment de sauvegarde. On avait l’air de me prĂ©venir, comme s’il y avait en mon Ăąme quelque chose de prophĂ©tique, et chaque jour l’espoir grandissait, tandis qu’en mĂȘme temps croissait de plus en plus mon dĂ©sir de me jeter dans cet avenir, dans cette vie. Mais, comme je l’ai dĂ©jĂ  dit, ma fantaisie l’emportait sur mon impatience, et, en vĂ©ritĂ©, je n’étais trĂšs hardie qu’en rĂȘve ; dans la rĂ©alitĂ©, je demeurais instinctivement timide devant l’avenir.
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Fyodor Dostoevsky (Netochka Nezvanova)
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Patrice a vingt-quatre ans et, la premiĂšre fois que je l’ai vu, il Ă©tait dans son fauteuil inclinĂ© trĂšs en arriĂšre. Il a eu un accident vasculaire cĂ©rĂ©bral. Physiquement, il est incapable du moindre mouvement, des pieds jusqu’à la racine des cheveux. Comme on le dit souvent d’une maniĂšre trĂšs laide, il a l’aspect d’un lĂ©gume : bouche de travers, regard fixe. Tu peux lui parler, le toucher, il reste immobile, sans rĂ©action, comme s’il Ă©tait complĂštement coupĂ© du monde. On appelle ça le locked in syndrome.Quand tu le vois comme ça, tu ne peux qu’imaginer que l’ensemble de son cerveau est dans le mĂȘme Ă©tat. Pourtant il entend, voit et comprend parfaitement tout ce qui se passe autour de lui. On le sait, car il est capable de communiquer Ă  l’aide du seul muscle qui fonctionne encore chez lui : le muscle de la paupiĂšre. Il peut cligner de l’Ɠil. Pour l’aider Ă  s’exprimer, son interlocuteur lui propose oralement des lettres de l’alphabet et, quand la bonne lettre est prononcĂ©e, Patrice cligne de l’Ɠil.  Lorsque j’étais en rĂ©animation, que j’étais complĂštement paralysĂ© et que j’avais des tuyaux plein la bouche, je procĂ©dais de la mĂȘme maniĂšre avec mes proches pour pouvoir communiquer. Nous n’étions pas trĂšs au point et il nous fallait parfois un bon quart d’heure pour dicter trois pauvres mots. Au fil des mois, Patrice et son entourage ont perfectionnĂ© la technique. Une fois, il m’est arrivĂ© d’assister Ă  une discussion entre Patrice et sa mĂšre. C’est trĂšs impressionnant.La mĂšre demande d’abord : « Consonne ? » Patrice acquiesce d’un clignement de paupiĂšre. Elle lui propose diffĂ©rentes consonnes, pas forcĂ©ment dans l’ordre alphabĂ©tique, mais dans l’ordre des consonnes les plus utilisĂ©es. DĂšs qu’elle cite la lettre que veut Patrice, il cligne de l’Ɠil. La mĂšre poursuit avec une voyelle et ainsi de suite. Souvent, au bout de deux ou trois lettres trouvĂ©es, elle anticipe le mot pour gagner du temps. Elle se trompe rarement. Cinq ou six mots sont ainsi trouvĂ©s chaque minute.  C’est avec cette technique que Patrice a Ă©crit un texte, une sorte de longue lettre Ă  tous ceux qui sont amenĂ©s Ă  le croiser. J’ai eu la chance de lire ce texte oĂč il raconte ce qui lui est arrivĂ© et comment il se sent. À cette lecture, j’ai pris une Ă©norme gifle. C’est un texte brillant, Ă©crit dans un français subtil, lĂ©ger malgrĂ© la tragĂ©die du sujet, rempli d’humour et d’autodĂ©rision par rapport Ă  l’état de son auteur. Il explique qu’il y a de la vie autour de lui, mais qu’il y en a aussi en lui. C’est juste la jonction entre les deux mondes qui est un peu compliquĂ©e.Jamais je n’aurais imaginĂ© que ce texte si puissant ait Ă©tĂ© Ă©crit par ce garçon immobile, au regard entiĂšrement vide.  Avec l’expĂ©rience acquise ces derniers mois, je pensais ĂȘtre capable de diagnostiquer l’état des uns et des autres seulement en les croisant ; j’ai reçu une belle leçon grĂące Ă  Patrice.Une leçon de courage d’abord, Ă©tant donnĂ© la vitalitĂ© des propos que j’ai lus dans sa lettre, et, aussi, une leçon sur mes a priori. Plus jamais dorĂ©navant je ne jugerai une personne handicapĂ©e Ă  la vue seule de son physique. C’est jamais inintĂ©ressant de prendre une bonne claque sur ses propres idĂ©es reçues .
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Grand corps malade (Patients)