Bras Droit Quotes

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Ta voix, tes yeux, tes mains, tes lĂšvres, Nos silences, nos paroles, La lumiĂšre qui s’en va, la lumiĂšre qui revient, Un seul sourire pour nous deux, Par besoin de savoir, j’ai vu la nuit crĂ©er le jour sans que nous changions d’apparence, Ô bien-aimĂ© de tous et bien-aimĂ© d’un seul, En silence ta bouche a promis d’ĂȘtre heureuse, De loin en loin, ni la haine, De proche en proche, ni l’amour, Par la caresse nous sortons de notre enfance, Je vois de mieux en mieux la forme humaine, Comme un dialogue amoureux, le cƓur ne fait qu’une seule bouche Toutes les choses au hasard, tous les mots dits sans y penser, Les sentiments Ă  la dĂ©rive, les hommes tournent dans la ville, Le regard, la parole et le fait que je t’aime, Tout est en mouvement, il suffit d’avancer pour vivre, D’aller droit devant soi vers tout ce que l’on aime, J’allais vers toi, j’allais sans fin vers la lumiĂšre, Si tu souris, c’est pour mieux m’envahir, Les rayons de tes bras entrouvraient le brouillard.
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Paul Éluard
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Il y eut un moment, par exemple, oĂč M. Gliddon, ne pouvant pas faire comprendre Ă  l'Egyptien le mot : la Politique, s'avisa heureusement de dessiner sur le mur, avec un morceau de charbon, un petit monsieur au nez bourgeonnĂ©, aux coudes troussĂ©s, grimpĂ© sur un piedestal, la jambe gauche tendue en arriĂšre, le bras droit projetĂ© en avant, le poing fermĂ©, les yeux convulsĂ©s vers le ciel, et la bouche ouverte sous un angle de 90 degrĂ©s.
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Edgar Allan Poe (Nouvelles histoires extraordinaires)
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Et ensuite ? Ensuite, la vie a repris son cours. C'est comme ça qu'on dit, non, quand il ne se passe rien ? Quand on oublie ses bonnes rĂ©solutions, quand on abandonne ses rĂȘves de libertĂ© et de grandeur et qu'on continue Ă  boire des coups et Ă  en tirer Ă  gauche Ă  droite en s'inventant des comĂ©dies pas romantiques du tout. A dĂ©shabiller Paul pour rhabiller Pierre pour se retrouver finalement nue dans les bras de Jacques. Oui, c'est comme ça qu'on dit.
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Anna Gavalda (Des vies en mieux)
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Il y a quelqu'un que je n'ai encore jamais eu envie de tuer. C'est toi. Tu peux marcher dans les rues, tu peux boire et marcher dans les rues, je ne te tuerai pas. N'aie pas peur. La ville est sans danger. Le seul danger dans la ville, c'est moi. Je marche, je marche dans les rues, je tue. Mais toi, tu n'as rien Ă  craindre. Si je te suis, c'est parce que j'aime le rythme de tes pas. Tu titubes. C'est beau. On pourrait dire que tu boites. Et que tu es bossu. Tu ne l'es pas vraiment. De temps en temps tu te redresses, et tu marches droit. Mais moi, je t'aime dans les heures avancĂ©es de la nuit, quand tu es faible, quand tu trĂ©buches, quand tu te voĂ»tes. Je te suis, tu trembles. De froid ou de peur. Il fait chaud pourtant. Jamais, presque jamais, peut-ĂȘtre jamais il n'avait fait si chaud dans notre ville. Et de quoi pourrais-tu avoir peur? De moi? Je ne suis pas ton ennemi. Je t'aime. Et personne d'autre ne pourrait te faire du mal. N'aie pas peur. je suis lĂ . Je te protĂšge. Pourtant, je souffre aussi. Mes larmes - grosses gouttes de pluie - me coulent sur le visage. La nuit me voile. La lune m'Ă©claire. Les nuages me cachent. Le vent me dĂ©chire. J'ai une sorte de tendresse pour toi. Cela m'arrive parfois. Tres rarement. Pourquoi pour toi? Je n'en sais rien. Je veux te suivre trĂšs loin, partout, longtemps. Je veux te voir souffrir encore plus. Je veux que tu en aies assez de tout le reste. Je veux que tu viennes me supplier de te prendre. Je veux que tu me dĂ©sires. Que tu aies envie de moi, que tu m'aimes, que tu m'appelles. Alors, je te prendrai dans mes bras, je te serrerai sur mon coeur, tu seras mon enfant, mon amant, mon amour. Je t'emporterai. Tu avais peur de naĂźtre, et maintenant tu as peur de mourir. Tu as peur de tout. Il ne faut pas avoir peur. Il y a simplement une grande roue qui tourne. Elle s'appelle ÉternitĂ©. C'est moi qui fais tourner la grande roue. Tu ne dois pas avoir peur de moi. Ni de la grande roue. La seule chose qui puisse faire peur, qui puisse faire mal, c'est la vie, et tu la connais dĂ©jĂ .
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Ágota Kristóf
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Ma Jeanne, dont je suis doucement insensĂ©, Étant femme, se sent reine; tout l'A B C Des femmes, c'est d'avoir des bras blancs, d'ĂȘtre belles, De courber d'un regard les fronts les plus rebelles, De savoir avec rien, des bouquets, des chiffons, Un sourire, Ă©blouir les coeurs les plus profonds, D'ĂȘtre, Ă  cĂŽtĂ© de l'homme ingrat, triste et morose, Douces plus que l'azur, roses plus que la rose; Jeanne le sait; elle a trois ans, c'est l'Ăąge mĂ»r; Rien ne lui manque; elle est la fleur de mon vieux mur, Ma contemplation, mon parfum, mon ivresse; Ma strophe, qui prĂšs d'elle a l'air d'une pauvresse, L'implore, et reçoit d'elle un rayon; et l'enfant Sait dĂ©jĂ  se parer d'un chapeau triomphant, De beaux souliers vermeils, d'une robe Ă©tonnante; Elle a des mouvements de mouche frissonnante; Elle est femme, montrant ses rubans bleus ou verts, Et sa fraĂźche toilette, et son Ăąme au travers; Elle est de droit cĂ©leste et par devoir jolie; Et son commencement de rĂšgne est ma folie.
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Victor Hugo (L'Art d'ĂȘtre grand-pĂšre)
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— Ainsi tu as eu droit toi aussi aux sĂ©ances de bain forcĂ© ? s’exclama-t-il. — ForcĂ© et gelĂ©, rĂ©torqua Ellana en lui rendant son sourire. — Et l'escalade des tours ? — Uniquement la nuit quand il pleuvait. Sayanel t'a-t-il fait subir l'Ă©preuve des dix serrures ? — À ouvrir en dix secondes ? Tous les matins pendant trois mois. Le lancer de couteau dans le noir ? — Toutes les nuits depuis trois mois ! Et... Un raclement de gorge les interrompit. Sayanel et Jilano les regardaient, bras croisĂ©s, une lueur amusĂ©e dans les yeux. — Seriez-vous en train de vous plaindre ? demanda Sayanel. Je dois vous avertir que de la part d'Ă©lĂšves en qui nous avons placĂ© quelque espoir, ce serait malvenu ! Nillem rougit, mais Ellana ne se dĂ©monta pas. — Nous ne nous plaignons pas. Nous comparons simplement nos expĂ©riences afin de juger l'originalitĂ© de nos professeurs. Je dois avouer que je suis un peu déçue ! Sayanel se tourna vers Jilano. — Tu n'as pas rĂ©ussi, n'est-ce pas ? — À lui enseigner mesure et humilitĂ© ? Non. Sur ce plan-lĂ , j'admets un Ă©chec complet. — Et le reste ? — PlutĂŽt bien. Et toi ? — Ça va.
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Pierre Bottero (Ellana (Le Pacte des MarchOmbres, #1))
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A ce discours, Candide s’évanouit encore; mais revenue Ă  soi, et ayant dit tout ce qu’il devait dire, il s’enquit de la cause et de l’effet, et de la raison suffisante qui avait mis Pangloss dans un si piteux Ă©tat. HĂ©las! dit l’autre, c’est l’amour: l’amour, le consolateur du genre humain, le conservateur de l’univers, l’ñme de tous les ĂȘtres sensibles, le tender amour. HĂ©las! dit Candide, je l’ai connu cet amour, ce souverain des coeurs, cette Ăąme de notre Ăąme, il ne m’a jamais valu qu’un baiser et vingt coups de pied au cul. Comment cette belle cause a-t-elle pu produire en vous un effet si abominable? Pangloss rĂ©pondit en ces termes: O mon cher Candide! vous avez connu Paquette, cette jolie suivante de notre auguste baronne: j’ai goĂ»tĂ© dans ses bras les dĂ©lices du paradis, qui ont produit ces tourments d’enfer dont vous me voyez dĂ©vorĂ©; elle en Ă©tait infectĂ©e, elle en est peut-ĂȘtre morte. Paquette tenait ce present d’un Cordelier trĂšs savant qui avait remontĂ© Ă  la source, car il l’avait eu d’une vieille comtesse, qui l’avait reçu d’un capitaine de cavalerie, qui le devait Ă  une marquise, qui le tenait d’un page, qui l’avait reçu d’un jĂ©suite, qui, Ă©tant novice, l’avait eu en droite ligne d’un des compagnons de Christophe Colomb. Pour moi, je ne le donnerai Ă  personne, car je me meurs. O Pangloss! s’écria Candide, voilĂ  une Ă©trange gĂ©nĂ©alogie! n’est-ce pas le diable qui en fut la souche? Point du tout, rĂ©pliqua ce grand home; c’était une chose indispensable dans le meilleur des mondes, un ingredient nĂ©cessaire; car si Colomb n’avait pas attrapĂ© dans une Ăźle de l'AmĂ©rique cette maladie qui empoisonne la source de la generation, qui souvent meme empĂȘche la generation, et qui est Ă©videmment l’opposĂ© du grand but de la nature, nous n’aurions ni le chocolat ni la cochenille; il faut encore observer que jusqu’aujourd’hui, dans notre continent, cette maladie nous est particuliĂšre, comme la controverse.
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Voltaire (Candide)
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- Tu as traversĂ© les flammes et j'ai su que tout se passerait bien. Elle a fait un petit pas vers moi et m'a posĂ© la main sur le bras. J'ai senti la chaleur de ses doigts Ă  travers ma chemise. - J'allais mourir et... (Elle s'est tue, embarrassĂ©e.) Je ne fais que me rĂ©pĂ©ter. J'ai secouĂ© la tĂȘte. - C'est faux. Je t'ai vue. Tu cherchais Ă  t'Ă©chapper. - Non, j'Ă©tais figĂ©e, comme une de ces filles idiotes des histoires que me lisait ma mĂšre. Je les ai toujours dĂ©testĂ©es, ces filles. Je me demandais toujours: Mais pourquoi elle ne pousse pas la sorciĂšre Ă  la fenĂȘtre? Pourquoi ne glisse-t-elle pas du poison dans la nourriture de l'ogre? Fela regardait ses pieds, Ă  prĂ©sent. Les cheveux tombaient en pluie sur son visage. Sa voix s'est faite moins forte, jusqu'Ă  ne plus ĂȘtre qu'un murmure. - Pourquoi reste-t-elle assise lĂ  comme une idiote, en attendant qu'on vienne la sauver? Pourquoi ne se sauve-t-elle pas par ses propres moyens? J'ai posĂ© la main sur la sienne en espĂ©rant la rĂ©conforter. J'ai alors remarquĂ© que sa main n'Ă©tait pas la petit chose dĂ©licate et fragile Ă  laquelle je m'Ă©tais attendu. Elle Ă©tait ferme et calleuse. C'Ă©tait celle d'un sculpteur qui a connu des heures de dur labeur Ă  manier le ciseau et le marteau. - On ne dirait pas la main d'une oie blanche, ai-je remarquĂ©. Elle m'a regardĂ©, les yeux brillants de larmes, et a eu un petit rire qui s'est Ă©tranglĂ© en sanglot. - Comment? J'ai rougi en me rendant compte de ce que j'avais dit, mais je suis passĂ© outre. - Ce n'est pas la main d'une princesse sujette aux pĂąmoisons qui se contente de rester assise en triturant son morceau de dentelle en attendant qu'un prince vienne Ă  sa rescousse. C'est la main d'une femme qui, pour s'Ă©vader, grimperait Ă  une corde qu'elle aurait tressĂ©e avec ses propres cheveux. Une femme qui Ă©tranglerait l'ogre dans son sommeil, ai-je dit en la regardant droit dans les yeux. C'est aussi la main d'une femme qui aurait pu Ă©chapper aux flammes par ses propres moyens, si je n'avais pas Ă©tĂ© lĂ . Les vĂȘtements roussis, peut-ĂȘtre, mais saine et sauve.
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Patrick Rothfuss (The Name of the Wind (The Kingkiller Chronicle, #1))
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Maldoror, Ă©coute-moi. Remarque ma figure, calme comme un miroir, et je crois avoir une intelligence Ă©gale Ă  la tienne. Un jour, tu m’appelas le soutien de ta vie. Depuis lors, je n’ai pas dĂ©menti la confiance que tu m’avais vouĂ©e. Je ne suis qu’un simple habitant des roseaux, c’est vrai ; mais, grĂące Ă  ton propre contact, ne prenant que ce qu’il y avait de beau en toi, ma raison s’est agrandie, et je puis te parler. Je suis venu vers toi, afin de te retirer de l’abĂźme. Ceux qui s’intitulent tes amis te regardent, frappĂ©s de consternation, chaque fois qu’ils te rencontrent, pĂąle et voĂ»tĂ©, dans les thĂ©Ăątres, dans les places publiques, ou pressant, de deux cuisses nerveuses, ce cheval qui ne galope que pendant la nuit, tandis qu’il porte son maĂźtre-fantĂŽme, enveloppĂ© dans un long manteau noir. Abandonne ces pensĂ©es, qui rendent ton cƓur vide comme un dĂ©sert ; elles sont plus brĂ»lantes que le feu. Ton esprit est tellement malade que tu ne t’en aperçois pas, et que tu crois ĂȘtre dans ton naturel, chaque fois qu’il sort de ta bouche des paroles insensĂ©es, quoique pleines d’une infernale grandeur. Malheureux ! qu’as-tu dit depuis le jour de ta naissance ? Ô triste reste d’une intelligence immortelle, que Dieu avait crĂ©Ă©e avec tant d’amour ! Tu n’as engendrĂ© que des malĂ©dictions, plus affreuses que la vue de panthĂšres affamĂ©es ! Moi, je prĂ©fĂ©rerais avoir les paupiĂšres collĂ©es, mon corps manquant des jambes et des bras, avoir assassinĂ© un homme, que ne pas ĂȘtre toi ! Parce que je te hais. Pourquoi avoir ce caractĂšre qui m’étonne ? De quel droit viens-tu sur cette terre, pour tourner en dĂ©rision ceux qui l’habitent, Ă©pave pourrie, ballottĂ©e par le scepticisme ? Si tu ne t’y plais pas, il faut retourner dans les sphĂšres d’oĂč tu viens. Un habitant des citĂ©s ne doit pas rĂ©sider dans les villages, pareil Ă  un Ă©tranger. Nous savons que, dans les espaces, il existe des sphĂšres plus spacieuses que la nĂŽtre, et donc les esprits ont une intelligence que nous ne pouvons mĂȘme pas concevoir. Eh bien, va-t’en !
 retire-toi de ce sol mobile !
 montre enfin ton essence divine, que tu as cachĂ©e jusqu’ici ; et, le plus tĂŽt possible, dirige ton vol ascendant vers la sphĂšre, que nous n’envions point, orgueilleux que tu es ! Car, je ne suis pas parvenu Ă  reconnaĂźtre si tu es un homme ou plus qu’un homme ! Adieu donc ; n’espĂšre plus retrouver le crapaud sur ton passage. Tu es la cause de ma mort. Moi, je pars pour l’éternitĂ©, afin d’implorer ton pardon !
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Comte de Lautréamont
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Elle hocha la tĂȘte. Son verre coincĂ© au creux de son bras, l’assiette dans la main droite, elle suivit Luc tout en pensant qu’il n’y avait pas de meilleure combinaison gastronomique que ce qu’elle tenait dans ses mains.
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Michelle Gable (L'appartement oublié)
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Ta voix, tes yeux, tes mains, tes lĂšvres, Nos silences, nos paroles, La lumiĂšre qui s'en va, la lumiĂšre qui revient, Un seul sourire pour nous deux, Par besoin de savoir, j'ai vu la nuit crĂ©er le jour sans que nous changions d'apparence, Ô bien-aimĂ© de tous et bien-aimĂ© d'un seul, En silence ta bouche a promis d'ĂȘtre heureuse, De loin en loin, ni la haine, De proche en proche, ni l'amour, Par la caresse nous sortons de notre enfance, Je vois de mieux en mieux la forme humaine, Comme un dialogue amoureux, le cƓur ne fait qu'une seule bouche Toutes les choses au hasard, tous les mots dits sans y penser, Les sentiments Ă  la dĂ©rive, les hommes tournent dans la ville, Le regard, la parole et le fait que je t'aime, Tout est en mouvement, il suffit d'avancer pour vivre, D'aller droit devant soi vers tout ce que l'on aime, J'allais vers toi, j'allais sans fin vers la lumiĂšre, Si tu souris, c'est pour mieux m'envahir, Les rayons de tes bras entrouvraient le brouillard.
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Paul Éluard
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[...] D’emblĂ©e, nous avons parlĂ© de la Marche Verte annoncĂ©e quelques heures plus tĂŽt. Il ne cachait pas sa colĂšre sans l’extĂ©rioriser brutalement. Il restait trĂšs maĂźtre de lui jusqu’à ce qu’à l’écran apparaissent les images du roi Hassan II prononçant un discours. LĂ , le visage de Boumediene s’est mĂ©tamorphosĂ©. Un mĂ©lange de sourire nerveux et de fureur crispait son visage. Un moment, le roi parle de l’AlgĂ©rie sur un ton conciliant et amical. Le PrĂ©sident lui lance, en arabe, une injure et, Ă  ma stupeur, il avance son bras droit et dĂ©livre un magistral bras d’honneur. Tel un voyou de Bab el Oued. Le PrĂ©sident austĂšre qui se donnait Ă  voir quelques instants plus tĂŽt avait disparu. J’avais devant moi un autre homme. Un jeune garnement des rues prĂȘt Ă  tout. Il s’est levĂ© de son fauteuil et s’est mis Ă  sautiller de façon Ă©trange. Un peu hystĂ©rique. Je ne saurais dire s’il sautait de joie ou de colĂšre, mais, je le revois trĂšs bien, il a bondi Ă  plusieurs reprises. Il trĂ©pignait, comme s’il avait perdu le contrĂŽle de son personnage. Les insultes contre Hassan II pleuvaient. J’étais stupĂ©fait. Jamais je n’avais vu un chef d’Etat dans cet Ă©tat. Ce n’était qu’un torrent d’invectives Ă  un niveau insoutenable de grossiĂšretĂ©, d’obscĂ©nitĂ©, de vulgaritĂ©. Sans transition, ont suivi les menaces. Hassan II ne l’emportera pas au paradis. Il ne sait pas ce qui l’attend. L’AlgĂ©rie ne se fera pas rouler dans la farine. J'Ă©tais d'autant plus abasourdi que l'affaire du Sahara trainait depuis longtemps. Les revendications du Maroc dataient de Mohamed V qui entendait affirmer sa souverainetĂ© non seulement sur le Sahara Occidental mais sur la Mauritanie tout entiĂšre. Je n'oubliais pas, et Boumediene non plus, la dĂ©faite de l'AlgĂ©rie pendant la guerre des sables d'octobre 1963. On sentait le goĂ»t de la revanche, le besoin d'effacer de mauvais souvenirs. Je n'ai plus souvenir des termes exacts mais l'idĂ©e Ă©tait bien celle d'une riposte qui fera regrette Ă  l'agresseur ses rodomontades. L'algĂ©rie ne se laissera pas marcher sur les pieds. Elle rĂ©torquera de tous ses moyens et on verra ce qu'on verra [19 Juillet 2013]
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Jean Daniel
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Selznick avait sur les bras un ouvrage de plus de mille pages. Mais un vrai best-seller, comme il put le constater sur le paquebot qui voguait vers HawaĂŻ : la moitiĂ© des passagĂšres Ă©tait plongĂ©e dedans. Profitant des siestes d’Irene, il en aborda certaines, curieux d’apprendre ce qui leur plaisait autant. Scarlett, Scarlett, lui rĂ©pondait-on invariablement. Quand il leur rĂ©vĂ©lait qu’il Ă©tait l’heureux producteur qui en ferait un chef-d’Ɠuvre cinĂ©matographique, il avait droit aussitĂŽt Ă  une salve de noms. Bette Davis, Katharine Hepburn, Miriam Hopkins
 Chaque lectrice semblait dĂ©jĂ  avoir un avis bien tranchĂ© sur l’identitĂ© de la future interprĂšte.
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François-Guillaume Lorrain (Scarlett)
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Moi, depuis l’ñge de treize ans, je me suis toujours senti, partout, un invitĂ©. Souvent accueilli Ă  bras ouverts, parfois tout juste tolĂ©rĂ©, mais nulle part habitant de plein droit. Constamment dissemblable, mal ajustĂ© – mon nom, mon regard, mon allure, mon accent, mes appartenances rĂ©elles ou supposĂ©es. Incurablement Ă©tranger. Sur la terre natale comme plus tard sur les terres d’exil.
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Amin Maalouf (Ű§Ù„ŰȘŰ§ŰŠÙ‡ÙˆÙ†)
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- Cass, tu veux bien qu'on réessaie? Il va sans dire que la plupart des filles se seraient contentées de sourire en pouffant et seraient tombées dans ses bras, et d'ailleurs, je ne demandais pas mieux. Mais il fallait d'abord que je sois sûre de ce dans quoi je m'embarquais. - Quand tu dis "réessayer", tu sous-entends quoi, au juste? Will a grimacé en répliquant: - Tu as déjà envisagé de te lancer dans des études de droit?
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Keren David (Salvage)
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La mort est aussi une chose merveilleuse – aprĂšs qu’on a fini de vivre. Seul, celui qui comme moi a su ouvrir la bouche et parler, seul, celui qui a su dire Oui, Oui, Oui et encore Oui ! a le droit d’ouvrir tout grands les bras Ă  la mort, sans avoir peur d’elle. La mort en tant que rĂ©compense, oui ! La mort en tant que fruit de l’accomplissement, oui ! La mort en tant que couronne et bouclier, oui ! Mais non pas la mort qui vous prend aux racines, qui isole les hommes, qui les rend amers et peureux et solitaires, leur donne une Ă©nergie stĂ©rile et les emplit d’une volontĂ© qui ne sait dire que Non ! Le premier mot que trace quiconque a fini par se trouver soi-mĂȘme, par trouver son rythme, qui est le rythme de vie, ce premier mot c’est Oui ! Tout ce qu’il Ă©crira ensuite, ce sera Oui, Oui, Oui – Oui de mille et mille façons.
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Henry Miller (Tropique du Capricorne / Tropique du Cancer)
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Beth était la Raani de la meute. Le bras droit de Gordon. Elle avait accédé à ce poste en terrassant un nombre incroyable d'adversaires. J'imaginais qu'elle pourrait sans peine relever un défi ou deux mais... - Et Dante ? - Quoi Dante ? Je lui jetai un regard appuyé. - Ne t'en fais pas. Dante ne me touchera pas. - Pourquoi ? Tu as un mot du docteur disant que tu ne supportes pas la mort ?
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Cassandra O'Donnell (Pacte de sang (Rebecca Kean, #2))
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Allez, philosophes, enseignez, Ă©clairez, allumez, pensez haut, parlez haut, courez joyeux au grand soleil, fraternisez avec les places publiques, annoncez les bonnes nouvelles, prodiguez les alphabets, proclamez les droits, chantez les Marseillaises, semez les enthousiasmes, arrachez des branches vertes aux chĂȘnes. Faites de l'idĂ©e un tourbillon. Cette foule peut ĂȘtre sublimĂ©e. Sachons nous servir de ce vaste embrasement des principes et des vertus qui pĂ©tille, Ă©clate et frissonne Ă  de certaines heures. Ces pieds nus, ces bras nus, ces haillons, ces ignorances, ces abjections, ces tĂ©nĂšbres, peuvent ĂȘtre employĂ©s Ă  la conquĂȘte de l'idĂ©al. Regardez Ă  travers le peuple et vous apercevrez la vĂ©ritĂ©. Ce vil sable que vous foulez aux pieds, qu'on le jette dans la fournaise, qu'il y fonde et qu'il y bouillonne, il deviendra cristal splendide, et c'est grĂące Ă  lui que GalilĂ©e et Newton dĂ©couvriront les astres.
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Victor Hugo