Avon Image Quotes

We've searched our database for all the quotes and captions related to Avon Image. Here they are! All 14 of them:

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Nous avons acceptĂ© la rĂšgle du jeu, le jeu nous forme Ă  son image. Le Sahara, c’est en nous qu’il se montre. L’aborder ce n’est point visiter l’oasis, c’est faire notre religion d’une fontaine.
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Antoine de Saint-Exupéry
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Mais malheureux que nous sommes et plus que s'il n'y avait point de grandeur dans notre condition, nous avons une idée du bonheur et nous ne pouvons y arriver. Nous sentons une image de la vérité et ne possédons que le mensonge. Incapables d'ignorer absolument et de savoir certainement, tant il est manifeste que nous avons été dans un degré de perfection dont nous sommes malheureusement déchus.
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Blaise Pascal (Pensées)
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Ours is a society so immersed in the sea of video reactions that there are little old ladies out there who know Hoss Cartwright is more real than their next door neighbors. Everyone of value to them is an image. A totem. A phosphor-dot wraith whose hurts and triumphs are created from the magic of a scenarist’s need to make the next payment on his Porsche. (I recommend a book titled Bug Jack Barron by Norman Spinrad, for a more complete, and horrifying analysis of this phenomenon. It’s an Avon paperback, so it shouldn’t trouble you too much to pick it up.) But because of this acceptance of the strangers who appear on the home screen, ours has become a society where shadow and reality intermix to the final elimination of any degree of rational selectivity on the part of those whose lives are manipulated: by the carnivores who flummox them, and the idols they choose to worship. I don’t know that there’s any answer to this. If we luck out and we get a John Kennedy or a Leonard Nimoy (who, strangely enough, tie in to one another by the common denominator of being humane), then we can’t call it a bad thing. But if we wind up with a public image that governs us as Ronald Reagan and Joe Pyne govern us, then we are in such deep trouble the mind turns to aluminum thinking of it.
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Harlan Ellison (The Glass Teat: Essays)
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Sans doute, l’amitiĂ©, l’amitiĂ© qui a Ă©gard aux individus, est une chose frivole, et la lecture est une amitiĂ©. Mais du moins c’est une amitiĂ© sincĂšre, et le fait qu’elle s’adresse Ă  un mort, Ă  un absent, lui donne quelque chose de dĂ©sintĂ©ressĂ©, de presque touchant. C’est de plus une amitiĂ© dĂ©barrassĂ©e de tout ce qui fait la laideur des autres. Comme nous ne sommes tous, nous les vivants, que des morts qui ne sont pas encore entrĂ©s en fonctions, toutes ces politesses, toutes ces salutations dans le vestibule que nous appelons dĂ©fĂ©rence, gratitude, dĂ©vouement et oĂč nous mĂȘlons tant de mensonges, sont stĂ©riles et fatigantes. De plus, – dĂšs les premiĂšres relations de sympathie, d’admiration, de reconnaissance, – les premiĂšres paroles que nous prononçons, les premiĂšres lettres que nous Ă©crivons, tissent autour de nous les premiers fils d’une toile d’habitudes, d’une vĂ©ritable maniĂšre d’ĂȘtre, dont nous ne pouvons plus nous dĂ©barrasser dans les amitiĂ©s suivantes ; sans compter que pendant ce temps-lĂ  les paroles excessives que nous avons prononcĂ©es restent comme des lettres de change que nous devons payer, ou que nous paierons plus cher encore toute notre vie des remords de les avoir laissĂ© protester. Dans la lecture, l’amitiĂ© est soudain ramenĂ©e Ă  sa puretĂ© premiĂšre. Avec les livres, pas d’amabilitĂ©. Ces amis-lĂ , si nous passons la soirĂ©e avec eux, c’est vraiment que nous en avons envie. Eux, du moins, nous ne les quittons souvent qu’à regret. Et quand nous les avons quittĂ©s, aucune de ces pensĂ©es qui gĂątent l’amitiĂ© : Qu’ont-ils pensĂ© de nous ? – N’avons-nous pas manquĂ© de tact ? – Avons-nous plu ? – et la peur d’ĂȘtre oubliĂ© pour tel autre. Toutes ces agitations de l’amitiĂ© expirent au seuil de cette amitiĂ© pure et calme qu’est la lecture. Pas de dĂ©fĂ©rence non plus ; nous ne rions de ce que dit MoliĂšre que dans la mesure exacte oĂč nous le trouvons drĂŽle ; quand il nous ennuie nous n’avons pas peur d’avoir l’air ennuyĂ©, et quand nous avons dĂ©cidĂ©ment assez d’ĂȘtre avec lui, nous le remettons Ă  sa place aussi brusquement que s’il n’avait ni gĂ©nie ni cĂ©lĂ©britĂ©. L’atmosphĂšre de cette pure amitiĂ© est le silence, plus pur que la parole. Car nous parlons pour les autres, mais nous nous taisons pour nous-mĂȘmes. Aussi le silence ne porte pas, comme la parole, la trace de nos dĂ©fauts, de nos grimaces. Il est pur, il est vraiment une atmosphĂšre. Entre la pensĂ©e de l’auteur et la nĂŽtre il n’interpose pas ces Ă©lĂ©ments irrĂ©ductibles, rĂ©fractaires Ă  la pensĂ©e, de nos Ă©goĂŻsmes diffĂ©rents. Le langage mĂȘme du livre est pur (si le livre mĂ©rite ce nom), rendu transparent par la pensĂ©e de l’auteur qui en a retirĂ© tout ce qui n’était pas elle-mĂȘme jusqu’à le rendre son image fidĂšle, chaque phrase, au fond, ressemblant aux autres, car toutes sont dites par l’inflexion unique d’une personnalitĂ© ; de lĂ  une sorte de continuitĂ©, que les rapports de la vie et ce qu’ils mĂȘlent Ă  la pensĂ©e d’élĂ©ments qui lui sont Ă©trangers excluent et qui permet trĂšs vite de suivre la ligne mĂȘme de la pensĂ©e de l’auteur, les traits de sa physionomie qui se reflĂštent dans ce calme miroir. Nous savons nous plaire tour Ă  tour aux traits de chacun sans avoir besoin qu’ils soient admirables, car c’est un grand plaisir pour l’esprit de distinguer ces peintures profondes et d’aimer d’une amitiĂ© sans Ă©goĂŻsme, sans phrases, comme en soi-mĂȘme.
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Marcel Proust (Days of Reading (Penguin Great Ideas))
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[...] Pourtant, s’il n’existe pas de moyen infaillible pour permettre au futur disciple d’identifier un MaĂźtre authentique par une procĂ©dure mentale uniquement, il existe nĂ©anmoins cette maxime Ă©sotĂ©rique universelle (127) que tout aspirant trouvera un guide authentique s’il le mĂ©rite. De mĂȘme que cette autre maxime qu’en rĂ©alitĂ©, et en dĂ©pit des apparences, ce n’est pas celui qui cherche qui choisit la voie, mais la voie qui le choisit. En d’autres termes, puisque le MaĂźtre incarne la voie, il a, mystĂ©rieusement et providentiellement, une fonction active Ă  l’égard de celui qui cherche, avant mĂȘme que l’initiation Ă©tablisse la relation maĂźtre-disciple. Ce qui permet de comprendre l’anecdote suivante, racontĂ©e par le Shaykh marocain al-’ArabĂź ad-DarqĂąwĂź (mort en 1823), l’un des plus grands MaĂźtres soufis de ces derniers siĂšcles. Au moment en question, il Ă©tait un jeune homme, mais qui reprĂ©sentait dĂ©jĂ  son propre Shaykh, ’AlĂź al-Jamal, Ă  qui il se plaignit un jour de devoir aller dans tel endroit oĂč il craignait de ne trouver aucune compagnie spirituelle. Son Shaykh lui coupa la parole : « Engendre celui qu’il te faut! » Et un peu plus tard, il lui rĂ©itĂ©ra le mĂȘme ordre, au pluriel : « Engendre-les! »(128) Nous avons vu que le premier pas dans la voie spirituelle est de « renaĂźtre »; et toutes ces considĂ©rations laissent entendre que nul ne « mĂ©rite » un MaĂźtre sans avoir Ă©prouvĂ© une certaine conscience d’« inexistence » ou de vide, avant-goĂ»t de la pauvretĂ© spirituelle (faqr) d’oĂč le faqĂźr tire son nom. La porte ouverte est une image de cet Ă©tat, et le Shaykh ad-DarqĂąwĂź dĂ©clare que l’un des moyens les plus puissants pour obtenir la solution Ă  un problĂšme spirituel est de tenir ouverte « la porte de la nĂ©cessitĂ© »(129) et de prendre garde qu’elle ne se referme. On peut ainsi en dĂ©duire que ce « mĂ©rite » se mesurera au degrĂ© d’acuitĂ© du sens de la nĂ©cessitĂ© chez celui qui cherche un MaĂźtre, ou au degrĂ© de vacuitĂ© de son Ăąme, qui doit ĂȘtre en effet suffisamment vide pour prĂ©cipiter l’avĂšnement de ce qui lui est nĂ©cessaire. Et soulignons pour terminer que cette « passivitĂ© » n’est pas incompatible avec l’attitude plus active prescrite par le Christ : « Cherchez et vous trouverez; frappez et l’on vous ouvrira », puisque la maniĂšre la plus efficace de « frapper » est de prier, et que supplier est la preuve d’un vide et l’aveu d’un dĂ©nuement, d’une « nĂ©cessitĂ© » justement. En un mot, le futur disciple a, aussi bien que le MaĂźtre, des qualifications Ă  actualiser. 127. Voir, dans le Treasury of Traditional Wisdom de Whitall Perry, Ă  la section rĂ©servĂ©e au MaĂźtre spirituel, pp. 288-95, les citations sur ce point particulier, de mĂȘme que sur d’autres en rapport avec cet appendice. 128. Lettres d'un MaĂźtre soufi, pp. 27-28. 129. Ibid., p. 20. - Le texte dit : « porte de la droiture », erreur de traduction corrigĂ©e par l’auteur, le terme arabe ayant bien le sens de « nĂ©cessitĂ© », et mĂȘme de « besoin urgent ». (NdT)
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Martin Lings (The Eleventh Hour: The spiritual crisis of the modern world in the light of tradition and prophecy)
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Beaucoup d'hommes et de femmes disent que Monsieur X ne les intĂ©resse pas, qu'il est le produit d'une classe, trĂšs rĂ©duite statistiquement de surcroĂźt, celle de la bourgeoisie cosmopolite, produit du capitalisme tiers-mondiste. je crois pour ma part que Monsieur X nous concerne tous, hommes et femmes, quels que soient notre Ăąge et notre appartenance de classe. Il nous concerne en tant qu'individu "idĂ©al", comme modĂšle et produit d'ne classe dominante. C'est lui qu'on voit dans les feuilletons tĂ©lĂ©visĂ©s, qu'ils soient Ă©gyptiens, amĂ©ricains ou français. Lui dont nous rĂȘvons, consciemment ou inconsciemment. Lui encore qui incarne les attentes et les images que nous avons de la sĂ©duction, du charme, du dĂ©sir et du bonheur...Cela quelle que soient par ailleurs nos options politiques et culturels conscientes. L'objet de ces textes, en effet, est moins de rĂ©pondre aux questions que d'en formuler. Il nous faut avancer, prendre peu de distance envers nous-mĂȘmes en tant que "machines dĂ©lirantes" dans un Tiers monde qui est aujourd’hui, d'une part ouvert aux messages publicitaires fabriquĂ©s dans les laboratoires des multinationales occidentales et d'autre part, en quĂȘte de son passĂ© et de sa tradition.
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Fatema Mernissi (L'Amour dans les pays musulmans : A travers le miroir des textes anciens)
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[...] D’emblĂ©e, nous avons parlĂ© de la Marche Verte annoncĂ©e quelques heures plus tĂŽt. Il ne cachait pas sa colĂšre sans l’extĂ©rioriser brutalement. Il restait trĂšs maĂźtre de lui jusqu’à ce qu’à l’écran apparaissent les images du roi Hassan II prononçant un discours. LĂ , le visage de Boumediene s’est mĂ©tamorphosĂ©. Un mĂ©lange de sourire nerveux et de fureur crispait son visage. Un moment, le roi parle de l’AlgĂ©rie sur un ton conciliant et amical. Le PrĂ©sident lui lance, en arabe, une injure et, Ă  ma stupeur, il avance son bras droit et dĂ©livre un magistral bras d’honneur. Tel un voyou de Bab el Oued. Le PrĂ©sident austĂšre qui se donnait Ă  voir quelques instants plus tĂŽt avait disparu. J’avais devant moi un autre homme. Un jeune garnement des rues prĂȘt Ă  tout. Il s’est levĂ© de son fauteuil et s’est mis Ă  sautiller de façon Ă©trange. Un peu hystĂ©rique. Je ne saurais dire s’il sautait de joie ou de colĂšre, mais, je le revois trĂšs bien, il a bondi Ă  plusieurs reprises. Il trĂ©pignait, comme s’il avait perdu le contrĂŽle de son personnage. Les insultes contre Hassan II pleuvaient. J’étais stupĂ©fait. Jamais je n’avais vu un chef d’Etat dans cet Ă©tat. Ce n’était qu’un torrent d’invectives Ă  un niveau insoutenable de grossiĂšretĂ©, d’obscĂ©nitĂ©, de vulgaritĂ©. Sans transition, ont suivi les menaces. Hassan II ne l’emportera pas au paradis. Il ne sait pas ce qui l’attend. L’AlgĂ©rie ne se fera pas rouler dans la farine. J'Ă©tais d'autant plus abasourdi que l'affaire du Sahara trainait depuis longtemps. Les revendications du Maroc dataient de Mohamed V qui entendait affirmer sa souverainetĂ© non seulement sur le Sahara Occidental mais sur la Mauritanie tout entiĂšre. Je n'oubliais pas, et Boumediene non plus, la dĂ©faite de l'AlgĂ©rie pendant la guerre des sables d'octobre 1963. On sentait le goĂ»t de la revanche, le besoin d'effacer de mauvais souvenirs. Je n'ai plus souvenir des termes exacts mais l'idĂ©e Ă©tait bien celle d'une riposte qui fera regrette Ă  l'agresseur ses rodomontades. L'algĂ©rie ne se laissera pas marcher sur les pieds. Elle rĂ©torquera de tous ses moyens et on verra ce qu'on verra [19 Juillet 2013]
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Jean Daniel
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Une analyse adĂ©quate de la mythologie diffuse de l'homme moderne demanderait des volumes. Car, laĂŻcisĂ©s, dĂ©gradĂ©s, camouflĂ©s, les mythes et les images mythiques de rencontrent partout : il n'est que de les reconnaitre. Nous avons fait allusion Ă  la structure mythologique des rĂ©jouissances du Nouvel An ou des fĂȘtes qui saluent un "commencement" : on dĂ©chiffre encore la nostalgie de la renovatio, l'espoir que le monde se renouvelle, qu'on peut commencer une nouvelle Histoire dans un monde rĂ©gĂ©nĂ©rĂ©, c'est-Ă -dire crĂ©Ă© Ă  nouveau. On multiplierait facilement les exemples. Le Mythe du Paradis perdu survit encore dans les images de l'Ile paradisiaque et du paysage Ă©dĂ©nique, territoire privilĂ©giĂ© oĂč les lois sont abolies, oĂč le temps s'arrĂȘte
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Mircea Eliade (Myths, Dreams and Mysteries: The Encounter Between Contemporary Faiths and Archaic Realities)
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– Bah alors, c’est ce que je dis, avec la dotation qu’on a, ajouta Făneață puis il se leva pour prendre le livre le plus Ă©pais de la pile la plus proche. Il se trouva que c’était La Montagne magique. – Ça fera l’affaire, dit-il le travailleur en se rasseyant Ă  table. Il a suffisamment de pages pour que personne ne remarque que nous en avons dĂ©chirĂ© quelques-unes. – Mon frĂšre, t’es vraiment mortel. Laisse donc ce livre en paix, nom de Dieu
 Nicu s’opposa pour la derniĂšre fois, l’image de son camarade en cerbĂšre le fit Ă©clater de rire. Une considĂ©ration de folie. – Tiens, avant de le dĂ©plumer, lis au moins ce qu’il y a d’écrit, qu’on entende nous aussi. Făneață fourra son doigt Ă©pais au cƓur du livre et lut lĂ  oĂč ses yeux se posĂšrent : – Qu’est-ce que le corps ! Ă©clata-t-il avec une impĂ©tositĂ© soudaine. Qu’est-ce que la chair ! Qu’est-ce que le corps humain ! De quoi est-il constitué ! Monsieur le conchilier aulique, dites-le nous tout de suite, cet aprĂšs-midi mĂȘme. Dites-le-nous une fois pour tourtes et le plus Ă©chactement, pour que nous le sachions. ÉcƓurĂ© par la lecture, il s’arrĂȘta, et ne cacha pas son Ă©tonnement : certains sont prĂȘts Ă  jeter leur argent par les fenĂȘtres pour n’importe quoi. – Mon petit Nicu, c’est ainsi quand l’homme a trop de temps libre, qu’il ne travaille mĂȘme pas. Il est lĂ  Ă  se faire des idĂ©es, et ceux qui se font passer pour cultivĂ©s font la file d’attente pour acheter quelque livre comme celui-lĂ . Chiche qu’on va montrer Ă  m’sieur l’écrivain – il fit une pause pour lire le nom de celui-ci sur la couverture – ce que c’est-ce que la viande, car je vois que l’honorable dit ne pas le savoir. Passe-moi les saucisses, va ! Puis il arracha soigneusement quelques pages sur lesquelles il dĂ©posa fromage et lĂ©gumes en se vantant auprĂšs de Nicu que lui Ă©tait un garçon de salon et que l’on n’aurait dĂ©chirĂ© des feuilles que de lĂ -bas, de l’introduction, partie que personne ne lit. – De la critique.
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Călin Torsan (Brocs en stock (French Edition))
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Un peuple, qui avait perdu l’habitude de forger sa propre histoire, se contentait dĂ©sormais d’assister en habit du dimanche Ă  une parodie : car nous l’avons vu, les armes des gladiateurs et les techniques de combat empruntĂ©es successivement aux peuples vaincus Ă©taient comme l’image fossilisĂ©e de la conquĂȘte romaine. À cet Ă©gard, l’amphithĂ©Ăątre remplaçait le feuilleton historique.
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Roland Auguet (Cruelty and Civilization: The Roman Games)
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–Tu ne te souviens pas, maman? Il n'y a pas si longtemps, tu dansais encore trĂšs bien. —Ah, c'est possible. Je t'assure. Tu as toujours aimĂ© danser. Autre mĂšre, autre fille. Je vois dans ce couple mĂšre-fille le reflet l'une de l'autre: la fille, belle femme dans un tailleur Ă©lĂ©gant, telle que j'imagine la mĂšre il y a vingt-cinq ans; la mĂšre, telle que pourrait ĂȘtre la fille dans vingt-cinq ans. Je les trouve belles dans leur tendresse, mais elle me font mal. La fille a mon Ăąge, elle pourrait ĂȘtre moi. C'est ma soeur dans la douleur. Comme moi, elle sait que nous avons peur de l'image que nous renvoie notre mĂšre. Comme moi, elle a peur de vieillir. Pas peur de devenir grand-mĂšre et d'avoir des cheveux blancs et un visage flĂ©tri! Non. Peur de perdre son autonomie et sa dignitĂ©. Comme moi, elle accepte que cela puisse ĂȘtre, mais comme moi, elle angoisse. Car j'angoisse.
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Nicole Balvay-Haillot
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L’Islam rejette l’image pour les raisons thĂ©ologiques que nous avons exposĂ©es. Or c’est un fait que les nomades sĂ©mites ne possĂ©daient pas de tradition figurative – les arabes prĂ©islamiques importaient la plupart de leurs idoles –, et que l’image n’est jamais devenue, pour l’Arabe, un moyen d’expression naturel et transparent. La rĂ©alitĂ© du verbe a Ă©clipsĂ© celle de la vision statique : comparĂ© Ă  la parole toujours « en acte », et dont la racine plonge dans la primordialitĂ© du son, une image peinte ou sculptĂ©e apparaĂźt comme une inquiĂ©tante congĂ©lation de l’esprit. Pour les Arabes paĂŻens, elle relevait de la magie.
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Titus Burckhardt (Art of Islam: Language and Meaning (English and French Edition))
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[...] l’apparition d’un tel art [l’art islamique] rappelle la cristallisation subite d’une solution sursaturĂ©e, pour employer une image qui comporte des applications trĂšs diverses et qui, dans notre cas, suggĂšre non seulement la soudainetĂ© du phĂ©nomĂšne en question mais encore la rĂ©gularitĂ© et l’homogĂ©nĂ©itĂ© des formes qui en rĂ©sultent. Quant Ă  l’état de sursaturation qui prĂ©cĂšde la coagulation des cristaux, on serait tentĂ© de le comparer Ă  la tension psychologique dont nous avons parlĂ©, tension due Ă  la rencontre de la communautĂ© musulmane primitive avec la culture urbaine des peuples conquis, mais ce n’est lĂ  qu’une apparence ou qu’un aspect superficiel des choses, car en rĂ©alitĂ© cette sursaturation n’est autre que la potentialitĂ© crĂ©atrice inhĂ©rente Ă  la tradition.
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Titus Burckhardt
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Les deux exemples suivants tĂ©moignent du mĂȘme Ă©tat d’esprit : tel croyant demande Ă  Dieu diverses faveurs, non parce qu’il dĂ©sire les obtenir, mais « pour obĂ©ir Ă  l’ordre divin » exprimĂ© par le Koran ; comme si Dieu, en ordonnant ou en permettant la priĂšre personnelle, n’avait pas en vue le but de cette priĂšre, et comme si Dieu pouvait apprĂ©cier une obĂ©issance dĂ©daigneuse de la raison suffisante de l’acte ordonnĂ© ou permis ! Dans le cas prĂ©sent, « ordre » est d’ailleurs un bien grand mot ; en rĂ©alitĂ©, Dieu ne nous ordonne pas d’avoir des besoins ni de lui adresser des demandes, mais il nous invite par misĂ©ricorde Ă  lui demander ce qui nous manque ; nous pouvons prier pour notre pain quotidien ou pour une guĂ©rison comme nous pouvons prier pour des grĂąces intĂ©rieures, mais il n’est pas question de prier pour prier parce que Dieu a ordonnĂ© pour ordonner. Le deuxiĂšme exemple que nous avons en vue est le suivant : inversement tel autre croyant, partant de l’idĂ©e que tout est prĂ©destinĂ©, s’abstient de formuler des priĂšres - malgrĂ© « l’ordre divin » cette fois-ci ! - car « tout ce qui doit arriver, arrive de toutes façons » ; comme si Dieu se donnait la peine d’ordonner, ou de permettre, des attitudes superflues, et comme si la priĂšre n’était pas prĂ©destinĂ©e elle aussi ! Certes, l’homme est le « serviteur » (abd), et la servitude (ubĂ»diyah) comporte l’obĂ©issance ; mais elle n’est pas de « l’art pour l’art », elle n’est que par ses contenus, d’autant que l’homme est « fait Ă  l’image de Dieu » ; l’oublier, c’est vider la notion mĂȘme de l’homme de toute sa substance.
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Frithjof Schuon (Logic & Transcendence)