Aussie Inspirational Quotes

We've searched our database for all the quotes and captions related to Aussie Inspirational. Here they are! All 51 of them:

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You are only as big as the dreams you dare to live.
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Jessica Watson (True Spirit: The Aussie girl who took on the world)
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Very much. Very much a melting pot. You don’t draw lines anymore. There’s no such thing as ‘bloody this’ or ‘bloody that’. There’s no such thing anymore. We all Aussies. And the Aussies respect us as Aussies. I am accepted as an Australian and I feel like one too. - Ibolya Cabrero-Kovacs, Hungarian Freedom Fighter
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Peter Brune (Suffering, Redemption and Triumph: The first wave of post-war Australian immigrants 1945-66)
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Your future is always more valuable than today, the sooner you realise that the better
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Steve Douglas (The Aussie Expat: The Luckiest Person on Earth)
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- De toute ma vie, je ne me suis jamais sentie aussi bien. Et toi ? - Moi ? - Step l'embrasse trÚs fort. Super super bien. - Au point de pouvoir toucher le ciel avec un doigt ? - Non, pas à ce point. - Comment ça pas à ce point ? - Beaucoup plus. Au moins trois mÚtres au-dessus du ciel.
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Federico Moccia (Tre metri sopra il cielo)
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you don't need a shooting star, you can do it yourself.
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Jessica Watson (True Spirit: The Aussie girl who took on the world)
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Celui qui a le courage de s'Ă©lever embrasse d'un seul coup d'oeil toute sa vie. Et aussi toute sa mort.
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Larry Tremblay
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Sois aussi dur que tu le souhaites
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Hanya Yanagihara
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Et devant l'infini pour qui tout est pareil, Il est donc aussi grand d'ĂȘtre homme que soleil !
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Alphonse de Lamartine (Harmonies Poétiques Et Religieuses)
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Certaines forces sont pourtant plus puissantes que la magie. Un autre fil d'or restait attaché au centre de sa poitrine. Un fil dont il ne pourrait jamais se défaire. [...] Elle aussi découvrait ce secret interdit aux fées, l'amour, cette force qui fait vivre. C'est-à-dire qui fait naßtre et qui fait mourir.
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Timothée de Fombelle (Le Livre de Perle)
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Pendant un moment, elle a galopĂ©, tout heureuse dans ce prĂ©, mais quand elle a atteint la barriĂšre, elle s’est rendu comte qu’elle n’était toujours pas complĂštement libre. Je comprenais ce besoin d’aller au-delĂ  de la clĂŽture. Aussi belle que puisse ĂȘtre la pĂąture, c’est la libertĂ© de choisir qui fait la diffĂ©rence entre une existence que l’on vit et une existence que l’on subit.
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Tiffany McDaniel (Betty)
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Eh bien, c'est l'histoire d'un petit ourson qui s'appelle
 Arthur. Et y'a une fĂ©e, un jour, qui vient voir le petit ourson et qui lui dit : Arthur tu vas partir Ă  la recherche du Vase Magique. Et elle lui donne une Ă©pĂ©e hmm
 magique (ouais, parce qu'y a plein de trucs magiques dans l'histoire, bref) alors le petit ourson il se dit : "Heu, chercher le Vase Magique ça doit ĂȘtre drĂŽlement difficile, alors il faut que je parte dans la forĂȘt pour trouver des amis pour m'aider." Alors il va voir son ami Lancelot
 le cerf (parce que le cerf c'est majestueux comme ça), heu, Bohort le faisan et puis LĂ©odagan
 heu
 l'ours, ouais c'est un ours aussi, c'est pas tout Ă  fait le mĂȘme ours mais bon. Donc LĂ©odagan qui est le pĂšre de la femme du petit ourson, qui s'appelle GueniĂšvre la truite
 non, non, parce que c'est la fille de
 non c'est un ours aussi puisque c'est la fille de l'autre ours, non parce qu'aprĂšs ça fait des machins mixtes, en fait un ours et une truite
 non en fait ça va pas. Bref, sinon y'a Gauvain le neveu du petit ourson qui est le fils de sa sƓur Anna, qui est restĂ©e Ă  Tintagel avec sa mĂšre Igerne la
 bah non, ouais du coup je suis obligĂ© de foutre des ours de partout sinon on pige plus rien dans la famille
 Donc c'est des ours, en gros, enfin bref
 Ils sont tous lĂ  et donc Petit Ourson il part avec sa troupe Ă  la recherche du Vase Magique. Mais il le trouve pas, il le trouve pas parce qu'en fait pour la plupart d'entre eux c'est
 c'est des nazes : ils sont hyper mous, ils sont bĂȘtes, en plus y'en a qu'ont la trouille. Donc il dĂ©cide de les faire bruler dans une grange pour s'en dĂ©barrasser
 Donc la fĂ©e revient pour lui dire : "Attention petit ourson, il faut ĂȘtre gentil avec ses amis de la forĂȘt" quand mĂȘme c'est vrai, et du coup Petit Ourson il lui met un taquet dans la tĂȘte Ă  la fĂ©e, comme ça : "BAH !". Alors la fĂ©e elle est comme ça et elle s'en va
 et voilĂ  et en fait il trouve pas le vase. En fait il est
 il trouve pas
 et Petit Ourson il fait de la dĂ©pression et tous les jours il se demande s'il va se tuer ou
 pas

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Alexandre Astier (Kaamelott, livre 3, premiùre partie : Épisodes 1 à 50)
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Une condamnation de la vie de la part du vivant n’est finalement que le symptĂŽme d’une espĂšce de vie dĂ©terminĂ©e : sans qu’on se demande en aucune façon si c’est Ă  tort ou Ă  raison. Il faudrait prendre position en dehors de la vie et la connaĂźtre d’autre part tout aussi bien que quelqu’un qui l’a traversĂ©e, que plusieurs et mĂȘme tous ceux qui y ont passĂ©, pour ne pouvoir que toucher au problĂšme de la valeur de la vie : ce sont lĂ  des raisons suffisantes pour comprendre que ce problĂšme est en dehors de notre portĂ©e. Si nous parlons de la valeur, nous parlons sous l’inspiration, sous l’optique de la vie : la vie elle-mĂȘme nous force Ă  dĂ©terminer des valeurs, la vie elle-mĂȘme Ă©volue par notre entremise lorsque nous dĂ©terminons des valeurs

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Friedrich Nietzsche (Twilight of the Idols)
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Pourquoi respecterais-je l'ĂȘtre humain quand il me mĂ©prise ? Qu'il vive donc en harmonie avec moi. S'il y consentait, loin de lui nuire, je lui ferais tout le bien possible, et c'est avec des larmes de joie que je lui tĂ©moignerais ma reconnaissance. Mais cela ne peut ĂȘtre. Les sentiments des humains de dressent comme une barriĂšre pour empĂȘcher un tel accord. Jamais pourtant je ne me soumettrai Ă  un aussi abject esclavage. Je me vengerai du tord que l'on me fait. Si je ne puis inspirer l'amour, eh bien, j'infligerai la peur, et cela principalement Ă  vous, mon ennemi par ecellence. Parce que vous ĂȘtes mon crĂ©ateur, je jure de vous exĂ©crer Ă  jamais. Prenez garde ! Je me consacrerai Ă  votre destruction, et je ne serai satisfait que lorsque j'aurai plongĂ© votre coeur dans la dĂ©solation, lorsque je vous aurai fait maudire le jour oĂč vous ĂȘtes nĂ©.
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Mary Wollstonecraft Shelley (Frankenstein)
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Plus tu te plonges dans la lecture d'un livre, plus ton plaisir augmente, plus ta nature s'affine, plus ta langue se dĂ©lie, plus ton doigtĂ© se perfectionne, plus ton vocabulaire s'enrichit, plus ton Ăąme est gagnĂ© par l'enthousiasme et le ravissement, plus ton cƓur est comblĂ©, plus tu es assurĂ© de la considĂ©ration des masses cultivĂ©es et de l'amitiĂ© des princes. Le livre t'obĂ©it de jour comme de nuit; il t'obĂ©it aussi bien durant tes voyages que pendant les pĂ©riodes oĂč tu es sĂ©dentaire. Il n'est pas gagnĂ© par le besoin de dormir; les fatigues de la veille ne l'indisposent pas. Si tu tombes en disgrĂące, le livre ne renonce pas pour autant Ă  te servir; si des vents contraires soufflent contre toi, le livre, lui, ne se retourne pas contre toi. Tant que tu es attachĂ© Ă  lui par le fil le plus tĂ©nu, que tu es suspendu Ă  lui par le lien le plus imperceptible, alors tu peux te passer de tout le reste
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Al-Jahiz (Ű§Ù„Ű­ÙŠÙˆŰ§Ù†)
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Ce discours m’inspire trois remarques : 1. En TchĂ©quie comme ailleurs, l’honneur de l’Education nationale n’est jamais aussi mal dĂ©fendu que par son ministre. Antinazi virulent Ă  l’origine, Emanuel Moravec est devenu aprĂšs Munich le collabo le plus actif du gouvernement tchĂšque nommĂ© par Heydrich, et l’interlocuteur privilĂ©giĂ© des Allemands, bien davantage qu’Emil HĂĄcha, le vieux prĂ©sident gĂąteux. Les livres d’histoire locale ont pris l’habitude de le dĂ©signer sous le terme de « Quisling tchĂšque », du nom de ce fameux collaborateur norvĂ©gien, Vidkun Quisling, dont le patronyme, par antonomase, signifie dĂ©sormais « collabo » dans la majoritĂ© des langues europĂ©ennes. 2. L’honneur de l’Education nationale est bel et bien dĂ©fendu par les profs qui, quoi qu’on puisse en penser par ailleurs, ont vocation Ă  ĂȘtre des Ă©lĂ©ments subversifs, et mĂ©ritent qu’on leur rende hommage pour cela. 3. Le sport, c’est quand mĂȘme une belle saloperie fasciste.
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Laurent Binet (HHhH)
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A l'opposĂ©, les "apostates du conjugal" ont toujours cultivĂ© une distance critique, voire une dĂ©fiance totale Ă  l'Ă©gard de ces rĂŽles [de la bonne Ă©pouse ou de la bonne mĂšre]. Ce sont aussi des femmes crĂ©atives, qui lisent beaucoup et qui ont une vie intĂ©rieure intense [...]. Elles se conçoivent comme des individus et non comme des reprĂ©sentantes d'archĂ©types fĂ©minins. Loin de l'isolement misĂ©rable que les prĂ©jugĂ©s associent au fait de vivre seule, cet affinement inlassable de leur identitĂ© produit un double effet : il leur permet d'apprivoiser et mĂȘme de savourer cette solitude Ă  laquelle la plupart des gens, mariĂ©s ou pas, sont confrontĂ©s, au moins par pĂ©riodes, au cours de leurs vies, mais aussi de nouer des relations particuliĂšrement intenses, car Ă©manant du cƓur de leur personnalitĂ© plutĂŽt que de rĂŽles sociaux convenus. En ce sens, la connaissance de soi n'est pas un "Ă©goĂŻsme", un repli sur soi, mais une voie royale vers les autres.
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Mona Chollet (SorciÚres : La puissance invaincue des femmes)
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La logothĂ©rapie, sans nier le caractĂšre transitoire essentiel de l’existence humaine, n’est pas pessimiste mais plutĂŽt «activiste». En termes figurĂ©s, disons que le pessimiste ressemble Ă  la personne qui voit avec tristesse son calendrier s’amincir de jour en jour Ă  mesure qu’il en enlĂšve les feuilles. Par contre, la personne qui aborde avec enthousiasme les problĂšmes de la vie ressemble Ă  la personne qui range soigneusement les feuilles de son calendrier aprĂšs avoir griffonnĂ© quelques notes Ă  l’endos. Elle peut se pencher avec joie et fiertĂ© sur toute la richesse contenue dans ces notes, sur tous les moments d’une vie dont elle a pleinement joui. Que lui importe de vieillir? Pourquoi regretter sa jeunesse et envier les jeunes? Pour les possibilitĂ©s que leur rĂ©serve l’avenir? Non point. Elle est pleinement consciente de la richesse de son passĂ©, qui contient non seulement la rĂ©alitĂ© du travail accompli et de ses amours vĂ©cues, mais aussi de ses souffrances bravement affrontĂ©es. C’est encore de ces souffrances qu’elle est le plus fiĂšre, mĂȘme si elles ne peuvent pas inspirer d’envie.
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Viktor E. Frankl (Man’s Search for Meaning)
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En admettant que l’on ait compris ce qu’il y a de sacrilĂšge dans un pareil soulĂšvement contre la vie, tel qu’il est devenu presque sacro-saint dans la morale chrĂ©tienne, on aura, par cela mĂȘme et heureusement, compris autre chose encore : ce qu’il y a d’inutile, de factice, d’absurde, de mensonger dans un pareil soulĂšvement. Une condamnation de la vie de la part du vivant n’est finalement que le symptĂŽme d’une espĂšce de vie dĂ©terminĂ©e : sans qu’on se demande en aucune façon si c’est Ă  tort ou Ă  raison. Il faudrait prendre position en dehors de la vie et la connaĂźtre d’autre part tout aussi bien que quelqu’un qui l’a traversĂ©e, que plusieurs et mĂȘme tous ceux qui y ont passĂ©, pour ne pouvoir que toucher au problĂšme de la valeur de la vie : ce sont lĂ  des raisons suffisantes pour comprendre que ce problĂšme est en dehors de notre portĂ©e. Si nous parlons de la valeur, nous parlons sous l’inspiration, sous l’optique de la vie : la vie elle-mĂȘme nous force Ă  dĂ©terminer des valeurs, la vie elle-mĂȘme Ă©volue par notre entremise lorsque nous dĂ©terminons des valeurs
 Il s’ensuit que toute morale contre nature qui considĂšre Dieu comme l’idĂ©e contraire, comme la condamnation de la vie, n’est en rĂ©alitĂ© qu’une Ă©valuation de vie, — de quelle vie ? de quelle espĂšce de vie ? Mais j’ai dĂ©jĂ  donnĂ© ma rĂ©ponse : de la vie descendante, affaiblie, fatiguĂ©e, condamnĂ©e. La morale, telle qu’on l’a entendue jusqu’à maintenant — telle qu’elle a Ă©tĂ© formulĂ©e en dernier lieu par Schopenhauer, comme « nĂ©gation de la volontĂ© de vivre » — cette morale est l’instinct de dĂ©cadence mĂȘme, qui se transforme en impĂ©ratif : elle dit : « va Ă  ta perte ! » — elle est le jugement de ceux qui sont dĂ©jĂ  jugĂ©s

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Friedrich Nietzsche (Twilight of the Idols)
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Matt n'avait jamais vu un lieu aussi féérique, une architecture aussi complexe. C'était un véritable chùteau des temps anciens, tout en verticalité, cherchant son inspiration dans les nuages. Une vision digne des contes pour enfants.
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Maxime Chattam (Neverland (Autre-Monde, #6))
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Jusqu’à quel point faut-il consentir des « accommodements raisonnables » Ă  des personnes qui veulent vivre intĂ©gralement, dans des sociĂ©tĂ©s sĂ©cularisĂ©es, les prĂ©ceptes de leur religion ? Comment faire en sorte que la libertĂ© de religion reconnue par les chartes des droits ne soit pas la voie de passage vers l’établissement d’un cadre de vie publique qui rende impossibles les autres libertĂ©s proclamĂ©es par ces chartes ? Plus fondamentalement, comment faire coexister, dans la formulation de choix politiques et dans la mise en place d’un cadre de vie commun, des visions de l’ĂȘtre humain, des rapports entre hommes et femmes, de la sociĂ©tĂ©, de l’histoire, aussi radicalement opposĂ©es que les visions fondamentalistes et les visions sĂ©cularisĂ©es ? Ce ne sont pas des questions gratuites. Partout maintenant, les fondamentalismes religieux veulent substituer aux codes civils et criminels et aux cadres politiques d’inspiration libĂ©rale, au sens large du terme, des codes civils et criminels et des cadres politiques traduisant trĂšs prĂ©cisĂ©ment des opinions religieuses. Faut-il insister en rappelant les pratiques que semble vouloir Ă©tablir sur les terres qu’il a conquises le « Califat » autoproclamĂ© de l’« État islamique » ? Les dĂ©mocraties libĂ©rales occidentales, dont la quĂ©bĂ©coise et la canadienne, fiĂšres de leurs gĂ©nĂ©reuses dĂ©clarations des droits de la personne, doivent apprendre Ă  vivre, dans et hors leurs frontiĂšres, avec des groupes qui veulent mettre en place un ordre social radicalement diffĂ©rent nourri d’une foi intransigeante. Plus fondamentalement, il faut courir le risque de prĂ©server des libertĂ©s pour tous, y incluant pour des personnes qui les rĂ©clament au nom des principes libĂ©raux eux-mĂȘmes tout en rĂȘvant parfois d’un nouvel ordre social et politique oĂč ces libertĂ©s ne seraient plus reconnues, du moins sous leur forme actuelle. Le sacrifice de plus de 150 militaires canadiens dans les paysages arides de l’Afghanistan ne nous a apportĂ© aucun avancement dans la solution de cet enjeu dĂ©sormais capital. Il sera prĂ©sent probablement longtemps dans les sociĂ©tĂ©s se rĂ©clamant de la dĂ©mocratie libĂ©rale.
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Claude Corbo (ÉCHEC DE FÉLIX-GABRIEL MARCHAND : UNE INTERPRÉTATION EN FORME DRAMATIQUE)
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La chance nous sourit tous les matins, le bonheur nous accueille tous les soirs, et on s'en rend pas compte. On s'y habitue et on pense que ce sera tous les jours ainsi. On fait pas gaffe à ce que l'on possÚde puis, hop ! D'un claquement de doigts, on s'aperçoit que l'on a tout faux. Parce qu'on croit avoir décroché la lune, on veut croquer le soleil aussi, et c'est là que l'on se crame les ailes
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Yasmina Khadra
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Selon des hadßths, « Ismaël a reçu par inspiration (ilhùm) cette langue arabe » ; aussi « le premier dont la langue a articulé l'arabe clair (al-'arabiyya al-mubßna), fut Ismaël alors qu'il était un enfant de 14 ans ». Ces données montrent que l'arabe est dÚs le début une langue révélée, d'origine proprement céleste, non pas une langue naturelle plus ou moins adaptée ensuite pour un usage traditionnel, quel que soit d'ailleurs le rapport sur le plan humain entre l'arabe de la révélation coranique et l'arabe parlé par les tribus contemporaines du ProphÚte.
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Michel Vùlsan (L'Islam et la fonction de René Guénon)
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Ce qu'il y a de brutal et d'exemplaire chez Rimbaud, c'est qu'il rend la vie inutile. Inutilisable. Toute lecture, toute ambition intellectuelle, hors de question. Puisqu'un Rimbaud est possible, tout est vain. Il arrive et il parle. Et sa parole est un chant. Et ce chant implique tous les chants possibles. Et les annule. L'expĂ©rience, la durĂ©e, l'homme sont ici mis en dĂ©route. Il renverse toutes les lois, en imposant la loi qui est et reste le haut fait d'ĂȘtre ce que l'on est. Il ne vit que par raccroc, il respire parce qu'il faut bien. Et peu importe alors ce qu'il va faire de cette vie dĂ©risoire. Sa poche d'ignorance, d'inspiration est prĂ©servĂ©e. Il rend Ă  ce qu'on nomme la vie le suprĂȘme hommage, qui consiste Ă  opĂ©rer comme si l'on n'avait que faire de ce qu'elle laisse espĂ©rer. HĂ©ritier milliardaire qui vivrait comme si ce trĂ©sor ne lui Ă©tait de rien. Superbe mĂ©pris. Il rendra la cassette pleine, sans mĂȘme s'ĂȘtre souciĂ© d'en vĂ©rifier les richesses. Antiphilosophe extrĂȘme qui respecte aussi peu la mort que la vie. Il avance oreilles bouchĂ©es, lĂšvres closes, muet jusqu'au rire; oui, proprement angĂ©lique. BrĂ»lant toutes ses cartes sans calcul, sans prĂ©mĂ©ditation, sans plaisir. Il est ce qu'il est et fait ce qu'il fait. Le secret de Rimbaud, c'est l'Ă©vidence. Un rien de prĂ©sence dĂ©placĂ©e et c'en Ă©tait fait. Il rĂ©ussissait ou il Ă©chouait. Alors que son destin n'est pas qualifiable. Est le prĂ©sent mĂȘme.
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Georges Perros (Papiers collés)
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Tout l'intĂ©rĂȘt des fanfics, c'est de jouer avec l'univers de quelqu'un d'autre, d'en modifier les rĂšgles fondatrices, de les plier Ă  tes inspirations. L'histoire n'a plus Ă  se terminer lorsque Gemma Leslie s'en sera lassĂ©e. Tu peux rester dans ce monde aussi longtemps que tu as de nouvelles histoires Ă  raconter.
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Rainbow Rowell
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Toute la difficultĂ© de "l'authenticitĂ©" pour un gay, c'est qu'il est bien difficile de savoir comment s'identifier Ă  une "identitĂ©" qui est nĂ©cessairement plurielle, multiple : c'est une identitĂ© sans identitĂ©. Une identitĂ© toujours Ă  crĂ©er. En effet, il n'y a pas de "moi" Ă  "ĂȘtre", qui prĂ©existerait Ă  ce que l'on fait advenir Ă  l'existence, dĂšs lors qu'on veut s'arracher aux contenus psychologiques imposĂ©s par le discours social et culture (mĂ©dical, psychanalytique, juridique
) sur l'homosexualitĂ©. C'est pourquoi Henning Bech peut dire que l'homosexuel est un "existentialiste-nĂ©" car l'existence prĂ©cĂšde et prĂ©cĂ©dera (toujours) l'essence : l'identitĂ© gay, dĂšs lors qu'elle est choisie et non plus subie, n'est jamais donnĂ©e. Mais pour se construire, elle se rĂ©fĂšre nĂ©cessairement Ă  des modĂšles dĂ©jĂ  Ă©tablis, dĂ©jĂ  visibles (dans leur multiplicitĂ©), et l'on peut dire, par consĂ©quent, qu'il s'agit de "se faire gay" non seulement au sens de se crĂ©er comme tel, mais aussi, peut-ĂȘtre, de le faire en s'inspirant d'exemples dĂ©jĂ  disponibles dans la sociĂ©tĂ© et dans l'histoire, et en les retravaillant, en les transformant. Si "identitĂ©" il y a, c'est une identitĂ© personnelle qui se crĂ©e dans le rapport Ă  une identitĂ© collective. Elle s'invente dans et par les "personnages sociaux", les "rĂŽles" que l'on "joue" et qu'on porte Ă  l'existence dans un horizon de recrĂ©ation collective de la subjectivitĂ©. (p. 171-172)
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Didier Eribon (Insult and the Making of the Gay Self (Series Q))
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Peut-ĂȘtre le savoir est-il trop grand, mais peut-ĂȘtre aussi l'homme devient-il trop petit. PeutĂȘtre qu'Ă  force de s'agenouiller devant les atomes il finit par avoir une Ăąme de la taillede ce qu'il adore. Peut-ĂȘtre le spĂ©cialiste n'est-il qu'un lĂąche qui a peur de regarder le monde extĂ©rieur Ă  sa petite cage. Pensez Ă  ce qu'il perd, votre spĂ©cialiste : le monde entier qui palpite de l'autre cĂŽtĂ© de sa clĂŽture.
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John Steinbeck (East of Eden)
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Je suis nĂ© sur une terre qui comptait deux milliards d'habitants, pour la plupart des paysans qui se nourrissaient eux-mĂȘmes. Je vais mourir alors qu'elle va bientĂŽt en compter 8 milliards. Ce n'est plus la mĂȘme terre
' On ne le ferait pas dĂ©mordre de l'idĂ©e que c'Ă©tait ça aussi qui nous mettait dans le pĂ©trin. L'humanitĂ© prenait trop de place. Elle ne savait pas se satisfaire de peu, et elle ravageait le monde.
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Vincent Message (Les Années sans soleil)
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Tournant le dos Ă  la versification savante, il y a une poĂ©sie de la simplicitĂ©. On la trouve Ă  chaque coin de bosquet ou de rue, sur tous les chemins creux et parfois mĂȘme au milieu du brouhaha des rĂ©unions publiques. Cette poĂ©sie, c'est celle qui parle sans chichi, sans filtre culturel, celle qui provient du cƓur, celle que l'on Ă©met sous forme de comptine, mais aussi, et pourquoi pas, sous forme d'adage et de leçons populaires, ou bien encore de limericks lorsque le goĂ»t de la satire, du non-sens ou de la provocation dĂ©vale la pente des phrases.
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Eric Dussert (CachĂ©es par la forĂȘt. 138 femmes de lettres oubliĂ©es)
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D’autre part, nous avons eu aussi l’occasion de faire remarquer la faiblesse, pour ne pas dire plus, de l’attitude qu’on est convenu d’appeler « apologĂ©tique », et qui consiste Ă  vouloir dĂ©fendre une tradition contre des attaques telles que celles de la science moderne en discutant les arguments de celle-ci sur son propre terrain, ce qui ne va presque jamais sans entraĂźner des concessions plus ou moins fĂącheuses, et ce qui implique en tout cas une mĂ©connaissance du caractĂšre transcendant de la doctrine traditionnelle. Cette attitude est habituellement celle d’exotĂ©ristes, et l’on peut penser que, bien souvent, ils sont surtout poussĂ©s par la crainte qu’un plus ou moins grand nombre d’adhĂ©rents de leur tradition ne s’en laissent dĂ©tourner par les objections scientifiques ou soi-disant telles qui sont formulĂ©es contre elle ; mais, outre que cette considĂ©ration « quantitative » est elle-mĂȘme d’un ordre assez profane, ces objections mĂ©ritent d’autant moins qu’on y attache une telle importance que la science dont elles s’inspirent change continuellement, ce qui devrait suffire Ă  prouver leur peu de soliditĂ©. Quand on voit, par exemple, des thĂ©ologiens se prĂ©occuper d’« accorder la Bible avec la science », il n’est que trop facile de constater combien un tel travail est illusoire, puisqu’il est constamment Ă  refaire Ă  mesure que les thĂ©ories scientifiques se modifient, sans compter qu’il a toujours l’inconvĂ©nient de paraĂźtre solidariser la tradition avec l’état prĂ©sent de la science profane, c’est-Ă -dire avec des thĂ©ories qui ne seront peut-ĂȘtre plus admises par personne au bout de quelques annĂ©es, si mĂȘme elles ne sont pas dĂ©jĂ  abandonnĂ©es par les savants, car cela aussi peut arriver, les objections qu’on s’attache Ă  combattre ainsi Ă©tant plutĂŽt ordinairement le fait des vulgarisateurs que celui des savants eux-mĂȘmes. Au lieu d’abaisser maladroitement les Écritures sacrĂ©es Ă  un pareil niveau, ces thĂ©ologiens feraient assurĂ©ment beaucoup mieux de chercher Ă  en approfondir autant que possible le vĂ©ritable sens, et de l’exposer purement et simplement pour le bĂ©nĂ©fice de ceux qui sont capables de le comprendre, et qui, s’ils le comprenaient effectivement, ne seraient plus tentĂ©s par lĂ  mĂȘme de se laisser influencer par les hypothĂšses de la Science profane, non plus d’ailleurs que par la « critique » dissolvante d’une exĂ©gĂšse moderniste et rationaliste, c’est-Ă -dire essentiellement anti-traditionnelle, dont les prĂ©tendus rĂ©sultats n’ont pas davantage Ă  ĂȘtre pris en considĂ©ration par ceux qui ont conscience de ce qu’est rĂ©ellement la tradition. [La science profane devant les doctrines traditionnelles]
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René Guénon
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Nous comprenons assez bien, intuitivement tout au moins, que nous nous sommes fourvoyĂ©s dans une impasse et que ce ne sont pas seulement les mĂ©thodes pĂ©dagogiques (la guerre des Ă©coles a un petit cĂŽtĂ© absurde, dĂ©risoire et ringard) ni l'institution scolaire que nous devons radicalement changer, en tout cas pas frontalement, ni bureaucratiquement, ni par le biais d'une nouvelle et vaine rĂ©forme institutionnelle qui serait parachutĂ©e, sans l'acquiescement vrai, profond et spontanĂ© des acteurs de la relation Ă©ducative, ceux-lĂ  mĂȘmes que l'on somme d'appliquer les rĂ©formes successives sur le terrain sans les avoir prĂ©alablement consultĂ©s, Ă  moins qu'il ne s'agisse de consultations biaisĂ©es et devant ultĂ©rieurement servir d'alibi et de justification. C'est nous-mĂȘmes qu'il conviendrait de changer en effet. Changer notre rapport aux autres et Ă  nous-mĂȘmes, changer notre rapport aux institutions, Ă  la sociĂ©tĂ©, Ă  l'histoire, notre rapport Ă  la connaissance, aux savoirs et au monde. Nous ne pouvons pas passer tout notre temps Ă  chercher des coupables Ă  l'extĂ©rieur de nous-mĂȘmes. Nous ne pouvons pas sans cesse stigmatiser l'attitude, certes inadaptĂ©e, dĂ©stabilisatrice et parfois condamnable de la hiĂ©rarchie (les inspecteurs sont des victimes de cette logique, en mĂȘme temps qu'ils aident Ă  sa perpĂ©tuation) ou dĂ©noncer l'incurie ou l'indiffĂ©rence, certes bien rĂ©elles elles aussi, des hommes politiques et des syndicats enseignants. Un professeur animĂ© par une Ă©thique jungienne de l'action Ă©ducative ne se dĂ©charge pas en permanence de ses responsabilitĂ©s qui lui incombe en tant qu'acteur de sa propre vie et de la vie de la communautĂ© Ă  laquelle il appartient peu ou prou) sur les autres, sur la sociĂ©tĂ©, sur l'État et sur les institutions (phĂ©nomĂšne de projection, de diabolisation, ressentiment et amertume Ă©rigĂ©s en art de viver). Un enseignant dont l'action s'inspire de l'attitude jungienne cherche Ă  ĂȘtre instituant, c'est-Ă -dire Ă  modifier un peu et dans la mesure de ses forces et du degrĂ© de rĂ©ceptivitĂ© des autres - ses collĂšgues mais aussi ses supĂ©rieurs hiĂ©rarchiques - les institutions de l'intĂ©rieur par son action au jour le jour (une action semĂ©e d'embĂ»ches), sans toutefois tomber dans l'activisme (pour Ă©chapper Ă  son angoisse et se donner bonne conscience) et/ou le volontarisme (attitude faustienne et promĂ©thĂ©enne). (p. 113)
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Jean-Daniel Rohart (Comment réenchanter l'école ? : Plaidoyer pour une éducation postmoderne)
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Mlle HiraĂŻ sentit son coeur se serrer. Kumi avait donc bien des aspirations, elle aussi. Des choses qu'elle voulait faire dans sa vie. Par Ă©goĂŻsme, Mlle HiraĂŻ l'avait privĂ©e d'un rĂȘve auquel elle tenait au point d'en pleurer. Elle lui demanda d'une voix faible : - De quoi rĂȘvais-tu ? Kumi, les yeux rougis, prit une profonde inspiration avant de rĂ©pondre : - De m'occuper de l'auberge avec toi... A ces mots, son visage dĂ©formĂ© par les pleurs s'Ă©tait illuminĂ©. Mlle HiraĂŻ n'avait jamais vu sa soeur afficher un sourire aussi heureux.
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Toshikazu Kawaguchi (Before the Coffee Gets Cold (Before the Coffee Gets Cold, #1))
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J’ai envie de chichis, oui
 mais j’ai aussi envie de ça. Ça, c’est-à-dire lui rouler un patin, un sabot, un socque, une galoche tellement puissante que, dans ma hñte de l’embrasser, je me retrouve non pas à lui donner un baiser, mais
 un coup de boule. Comme Zidane, oui.
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Tiphaine Bleuvenn (Mes Amours Ă©ponymes 1)
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Ce que les amĂ©ricains ont fait pour le mont Washington, les Suisses se sont hĂątĂ©s de l'imiter pour le Rigi, au centre de ce panorama si grandiose de leurs lacs et de leurs montagnes. Ils l'ont fait aussi pour l'Utli ; ils le feront pour d'autres monts encore, ils en ramĂšneront pour ainsi dire les cimes au niveau de la plaine. La locomotive passera de vallĂ©e en vallĂ©e par-dessus les sommets, comme passe un navire en montant et en descendant comme sur les vagues de la mer. Quant aux monts tels que les hautes cimes des Andes et de l'Himalaya, trop Ă©levĂ©es dans la rĂ©gion du froid pour que l'homme puisse y monter directement, le jour viendra oĂč il saura pourtant les atteindre.
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ÉlisĂ©e Reclus (Histoire d'une montagne)
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Pour rĂ©sumer : chaque jour, je ressemblais davantage Ă  la vieille paysanne russe attendant le train. Peu aprĂšs la rĂ©volution, ou aprĂšs une guerre ou une autre, la confusion rĂšgne au point que personne n'a idĂ©e de quand va pointer la nouvelle aube, et encore moins de quand va arriver le prochain train, mais la campagnarde chenue a entendu dire que celui-ci est prĂ©vu pour tantĂŽt. Vu la taille du pays, et le dĂ©sordre de ces temps, c'est une information aussi prĂ©cise que toute personne douĂ©e de raison est en droit d'exiger, et puisque la vieille n'est pas moins raisonnable que quiconque, elle rassemble ses baluchons de nourriture, ainsi que tout l’attirail nĂ©cessaire au voyage, avant de se oser Ă  cĂŽtĂ© de la voie ferrĂ©e. Quel autre moyen d'ĂȘtre sĂ»re d'attraper le train que de se trouver dĂ©jĂ  sur place lorsqu'il se prĂ©sentera ? Et le seul moyen d'ĂȘtre lĂ  Ă  l'instant voulu, c'est de rester lĂ  sans arrĂȘt. Évidemment, il se peut que ce convoi n'arrive jamais, ni un autre. Cependant, sa stratĂ©gie a pris en compte jusqu'Ă  cette Ă©ventualitĂ© : le seul moyen de savoir s'il y aura un train ou pas, c'est d'attendre suffisamment longtemps ! Combien de temps ? Qui peut le dire ? AprĂšs tout, il se peut que le train surgisse immĂ©diatement aprĂšs qu'elle a renoncĂ© et s'en est allĂ©e, et dans ce cas, toute cette attente, si longue eĂ»t-elle Ă©tĂ©, aurait Ă©tĂ© en vain. Mouais, pas trĂšs fiable, ce plan, ricaneront certains. Mais le fait est qu'en ce monde personne ne peut ĂȘtre complĂštement sĂ»r de rien, n'est-ce pas ? La seule certitude, c'est que pour attendre plus longtemps qu'une vieille paysanne russe, il faut savoir patienter sans fin. Au dĂ©but, elle se blottit au milieu de ses baluchons, le regard en alerte afin de ne pas manquer la premiĂšre volute de fumĂ©e Ă  l'horizon. Les jours forment des semaines, les semaines des mois, les mois des annĂ©es. Maintenant, la vieille femme se sent chez elle : elle sĂšme et rĂ©colte ses modestes moissons, accomplit les tĂąches de chaque saison et empĂȘche les broussailles d'envahir la voie ferrĂ©e pour que le cheminot voie bien oĂč il devra passer. Elle n'est pas plus heureuse qu'avant, ni plus malheureuse. Chaque journĂ©e apporte son lot de petites joies et de menus chagrins. Elle conjure les souvenirs du village qu'elle a laissĂ© derriĂšre elle, rĂ©cite les noms de ses parents proches ou Ă©loignĂ©s. Quand vous lui demandez si le train va enfin arriver, elle se contente de sourire, de hausser les Ă©paules et de se remettre Ă  arracher les mauvaises herbes entre les rails. Et aux derniĂšres nouvelles, elle est toujours lĂ -bas, Ă  attendre. Comme moi, elle n'est allĂ©e nulle part, finalement ; comme elle, j'ai cessĂ© de m'Ă©nerver pour ça. Pour sĂ»r, tout aurait Ă©tĂ© diffĂ©rent si elle avait pu compter sur un horaire de chemins de fer fiable, et moi sur un procĂšs en bonne et due forme. Le plus important, c'est que, l'un comme l'autre, nous avons arrĂȘtĂ© de nous torturer la cervelle avec des questions qui nous dĂ©passaient, et nous nous sommes contentĂ©s de veiller sur ces mauvaises herbes. Au lieu de rĂȘver de justice, j'espĂ©rais simplement quelques bons moments entre amis ; au lieu de rĂ©unir des preuves et de concocter des arguments, je me contentais de me rĂ©galer des bribes de juteuses nouvelles venues du monde extĂ©rieur ; au lieu de soupirer aprĂšs de vastes paysages depuis longtemps hors de portĂ©e, je m'Ă©merveillais des moindres dĂ©tails, des plus intimes changements survenus dans ma cellule. Bref, j'ai conclus que je n'avais aucun pouvoir sur ce qui se passait en dehors de ma tĂȘte. Tout le reste rĂ©sidait dans le giron Ă©nigmatique des dieux prĂ©sentement en charge. Et lorsque j'ai enfin appris Ă  cesser de m'en inquiĂ©ter, l'absolution ainsi confĂ©rĂ©e est arrivĂ©e avec une Ă©tonnante abondance de rĂ©confort et de soulagement.
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Andrew Szepessy (Epitaphs for Underdogs)
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Moi aussi, j'aurais fini un jour dans une casse. On a tous besoin d'un dĂ©clencheur pour changer de mode. Peut-ĂȘtre que la seule diffĂ©rence, en fonction des individus, c'est l'ampleur du dĂ©clencheur. Le mien fut le plus grand attentat de l'histoire de l'humanitĂ©. La pierre jaune
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Goeffrey Le Guilcher
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À Ion Ghica, Jassy 2 janvier 1861, Mon cher vieux, Les chasse-neige et les dĂ©gels m’ont retenu jusqu’à ce jour dans cette maudite ville de Jassy qui depuis deux ans prend un caractĂšre de ville de province Ă  faire crisper les sĂ©paratistes. Voici dĂ©jĂ  deux mois que ma valise est faite et que j’attends un caprice favorable du baromĂštre pour me mettre en route, mais pendant que cet instrument fallacieux indique le beau fixe, il pleut, il neige, il vente, il gĂšle, il dĂ©gĂšle, bref il fait un temps ultra. Force m’a Ă©tĂ© donc de m’armer de patience et de fourrure pour attendre un moment plus opportun, car la Galicie m’inspire des terreurs de 1793. J’ai profitĂ© de ce contretemps pour revoir le Prince, avec lequel j’ai longuement parlĂ© de toi. Je ne rapporterai pas tout ce que le Prince m’a dit de flatteur sur ton compte, je crois devoir te faire part de son Ă©tonnement Ă  la vue d’un certain rapprochement qui se serait produit derniĂšrement entre toi et les Bratiano et consorts. Un pareil accouplement est-il possible ? Je dĂ©clare que non, car si l’on a vu s'accoupler des carpes avec des lapins (la chose est encore en doute dans le monde la science) on n'a pas encore vu se produire ce phĂ©nomĂšne monstrueux entre des hommes sensĂ©s comme toi et des sauteurs burlesques comme les Berlikoko et Jean Bratiano. La politique serait-elle donc une entremetteuse aussi adroite ? J’ai appris aussi que notre ami Balaciano serait montĂ© actuellement au plus haut degrĂ© de l’échelle de la colĂšre au sujet de la question hongroise. Voudrait-il par hasard que le Prince se rendĂźt solidaire des mouvements magyars au dĂ©triment probable des intĂ©rĂȘts roumains de la Transylvaine ? Le Prince n’est pas le geĂŽlier de l’Autriche et certainement son gouvernement ne commettra jamais l’infamie de rendre les Ă©migrĂ©s hongrois aux autoritĂ©s autrichiennes. Mais est-ce Ă  dire pour cela qu’il jette son va-tout en l’air, au risque de compromettre la situation politique du pays ? Quoiqu’il en soit Balaciano peut compter que rien ne sera entrepris contre l'honneur et les vĂ©ritables intĂ©rĂȘts des PrincipautĂ©s. Il rĂ©pondra Ă  cela des choses spirituelles, tant mieux pour lui, plus il Ă©vacuera de l’esprit, et plus il sera soulagĂ© ! J’ai envoyĂ©, comme tu sais, plusieurs piĂšces de thĂ©Ăątre Ă  Millo. Qu’en a-t-il fait ? A-t-il l'intention de les monter ? Fais-moi le plaisir de lui demander de me rĂ©pondre de suite pour que ta lettre me trouve encore Ă  Jassy. Envoie-moi aussi par la premiĂšre occasion un numĂ©ro de « Păcală » oĂč se trouve insĂ©rĂ©e « La Complainte du conservateur ». Adieu mon cher vieux je t’embrasse et te prie de prĂ©senter mes amitiĂ©s Ă  Madame Ghica ainsi qu’à tous nos amis et connaissances. Tout Ă  toi, V. Alecsandri.
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Vasile Alecsandri (Opere, IX)
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EnchantĂ©, il traversa de nouveau la salle Ă  manger et regagna son fauteuil, s’y cala de façon Ă  pouvoir appuyer son livre sur un des bras, et se mit Ă  le feuilleter, sans y chercher quelque chose en particulier. MatiĂšre, matĂ©riel, matĂ©rialisme, ah, ah ! Le bourgeois philistin comprend par matĂ©rialisme la saoulerie, l’ivresse, le voyeurisme, les plaisirs du corps et l’arrogance, la chasse au profit et les escroqueries en bourse, en un mot, tous les vices dĂ©goĂ»tants qu’il pratique, lui-mĂȘme, en cachette. Le colonel posa les yeux, sans le vouloir, sur le bibelot au radeau sur la riviĂšre de bois, et se souvint du repas pris dans le domaine forestier d’ArgeƟ, le lendemain de son avancement ; il rougit, Ă©nervĂ©, et revint quelques pages en arriĂšre. La dialectique inspire colĂšre et horreur aux bourgeois et Ă  leurs idĂ©ologues doctrinaires, parce que, dans la comprĂ©hension positive de la rĂ©alitĂ© existante, rĂ©side Ă©galement la comprĂ©hension de la nĂ©gation de cette rĂ©alitĂ©, de sa perte nĂ©cessaire. Ça, oui, sourit Chiriƣă, qu’elle crĂšve et que sa descendance crĂšve aussi ! La dialectique est la science des lois gĂ©nĂ©rales du mouvement, tant dans le monde extĂ©rieur, page 409, que dans la rĂ©flexion humaine. 410 pages. Ce qu’ils Ă©crivent, ceux-lĂ , ce n’est pas de la blague. Satisfait, il referma le livre d’oĂč s’élevĂšrent, dans un rai de lumiĂšre, quelques volutes de poussiĂšre. Chiriƣă, quoiqu’il passĂąt dans son travail pour un homme trĂšs instruit et mĂ©ticuleux – mĂ©ticulositĂ© qui rĂ©sidait dans le fait de lire en dĂ©tail tous les rapports, comptes-rendus et informations, sans en sauter une ligne, sans en perdre le moindre mot – avait un dĂ©faut : il ne pouvait lire de livres. Il est difficile de savoir si lui-mĂȘme avait conscience de n’avoir jamais lu de sa vie un volume d’un bout Ă  l’autre ; le fait est que toutes ses lectures se rĂ©sumaient Ă  quelques lignes sur lesquelles il avait jetĂ© les yeux, pendant qu’il survolait les livres qui lui passaient entre les mains. (p. 75-76)
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Răzvan Rădulescu (Viaƣa Ɵi faptele lui Ilie Cazane)
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C'Ă©tait tout prĂšs de la Gamsgasse, Ă  deux pas du palais Kinsky. Je regardais les grands arbres s'agiter dans le vent. Je me souviens encore t'avoir fait Ă©viter un amas de crottin dans la rue. — Fais attention, petite ! Tu m'as tirĂ© la langue... C'Ă©tait un joli monticule, d'une couleur franche et fraĂźche. Je t'ai dit : — Trouvons-en plutĂŽt un autre, celui-lĂ  ne m'inspire pas... Nous en avons trouvĂ© un autre : les boulettes en Ă©taient sĂšches, on devinait l'herbe sĂšche en ossature secrĂšte Ă  l'intĂ©rieur. Une sorte d'anatomie cachĂ©e. Avec autour, la texture d'une sorte de sable. Tels la Pythie, nous restions penchĂ©s dessus : face au livre ouvert de la digestion Ă©quine. Spectacle Ă©trange dans la rue pavĂ©e, encore ombreuse Ă  cette heure... Julie s'est moquĂ©e de moi : — Tu aimes aussi ce parfum-lĂ  ? — Encore plus que tu ne crois... Au-dessus de nous, les arbres se penchaient sur nos Ăąmes. [ Heiraten, chapitre XIII : "CHEVAUX DE ZÜRAU ", page 67 - Ă©d. Stellamaris, 2015]
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Dourvac'h
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Tomber menstruĂ©e." Cette expression-lĂ  m'a longtemps titillĂ©e. C'est bizarre, parce que ça me rappelle une expression que ma grand-mĂšre disait souvent : "Tomber, c'est aussi se relever." C'est peut-ĂȘtre parce que j'ai cette idĂ©e-lĂ  en tĂȘte que j'imagine les menstruations comme une course Ă  obstacles. Des fois, on saute une journĂ©e, parfois on vise mal et on coule dans nos culottes, parfois on a chaud... Ça rend la semaine plus facile, de la voir comme un parcours d'athlĂ©tisme. Et puis, c'est drĂŽle, mais Ă  cause de cette image de course, j'ai toujours pensĂ© que les filles Ă©taient de bien meilleures cascadeuses que les garçons.
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GeneviĂšve Morin (Ma premiĂšre fois - Huit nouvelles pour changer les rĂšgles:)
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I knew I could get help and, more importantly, get better. Because suddenly I wasn’t bad, it was bad. It was no longer me, it was something else. I wasn’t schizophrenic, or psychotic, or any of the other things I thought I was. I had Obsessive Compulsive Disorder, or OCD. In that unforgettable moment, I took back some of my power – chunks of it flooding into my psyche, called in from afar, returning home to me.
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Dana Da Silva (The Shift: A Memoir)
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At the Chinese restaurant, I stared out the window overlooking a tranquil garden with water features, ponds covered in lily pads, and koi fish. Amid the serenity and smell of dumplings, I struggled to breathe. It seemed the walls were closing in, and everyone was looking at me. Words danced around on the menu. I didn’t want the waiter near us. I wanted to shrink until I popped and disappeared.
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Dana Da Silva (The Shift: A Memoir)
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Je veux vous dire qu'il y a dans ce monde des Ăąmes fabuleuses dont on ne soupçonne pas l'existence. Leur destinĂ©e a permis de changer le cours de votre histoire. Certains ĂȘtres sur votre terre ne sont pas encore conscients de leur force ni de leur pouvoir, car ils ont oubliĂ© leur origine, leur source, leurs racines... Avant de vous raconter l'Ă©veil de ces jeunes Ă  leur prĂ©cieux don, je souhaite que vous rĂ©alisiez qu'ils ne sont pas diffĂ©rents de vous. Vous ĂȘtes aussi des Ă©lus accomplissant chaque jour des merveilles dont les Ă©chos se rĂ©percutent partout dans le cosmos. La venue de ce livre dans votre vie n'est pas le fruit du hasard. Il est temps de vous reconnaĂźtre, et d'accepter que vous ĂȘtes l'un d'eux. C'est le moment de diffuser votre lumiĂšre et de la joindre Ă  celle des autres, afin que votre monde puisse se dĂ©ployer, telle une Ă©toile Ă©clairant l'univers! - L'archange Michel
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Lyne Drouin (Mikaelle Angel - Le cercle des initiés (French Edition))
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À trente ans, ce colosse au crĂąne rasĂ© en a dĂ©jĂ  passĂ© dix en prison et, comme il le dit joliment, « vit entourĂ© de crimes comme les habitants d’une forĂȘt vivent entourĂ©s d’arbres ». Cela ne l’empĂȘche pas d’ĂȘtre un homme paisible, d’humeur toujours joyeuse, en qui se mĂȘlent les traits du fol en Christ russe et de l’ascĂšte oriental. ÉtĂ© comme hiver, mĂȘme quand le thermomĂštre dans la cellule descend au-dessous de zĂ©ro, il est en short et tongs, il ne mange pas de viande, il ne boit pas de thĂ© mais de l’eau chaude et pratique d’impressionnants exercices de yoga. On l’ignore souvent, mais Ă©normĂ©ment de gens, en Russie, font du yoga : encore plus qu’en Californie, et cela dans tous les milieux. Pacha, trĂšs vite, repĂšre en « Édouard Veniaminovitch » un homme sage. « Des gens comme vous, lui assure-t-il, on n’en fait plus, en tout cas je n’en ai pas rencontrĂ©. » Et il lui apprend Ă  mĂ©diter. On s’en fait une montagne quand on n’a jamais essayĂ© mais c’est extrĂȘmement simple, en fait, et peut s’enseigner en cinq minutes. On s’assied en tailleur, on se tient le plus droit possible, on Ă©tire la colonne vertĂ©brale du coccyx jusqu’à l’occiput, on ferme les yeux et on se concentre sur sa respiration. Inspiration, expiration. C’est tout. La difficultĂ© est justement que ce soit tout. La difficultĂ© est de s’en tenir Ă  cela. Quand on dĂ©bute, on fait du zĂšle, on essaie de chasser les pensĂ©es. On s’aperçoit vite qu’on ne les chasse pas comme ça mais on regarde leur manĂšge tourner et, petit Ă  petit, on est un peu moins emportĂ© par le manĂšge. Le souffle, petit Ă  petit, ralentit. L’idĂ©e est de l’observer sans le modifier et c’est, lĂ  aussi, extrĂȘmement difficile, presque impossible, mais en pratiquant on progresse un peu, et un peu, c’est Ă©norme. On entrevoit une zone de calme. Si, pour une raison ou pour une autre, on n’est pas calme, si on a l’esprit agitĂ©, ce n’est pas grave : on observe son agitation, ou son ennui, ou son envie de bouger, et en les observant on les met Ă  distance, on en est un peu moins prisonnier. Pour ma part, je pratique cet exercice depuis des annĂ©es. J’évite d’en parler parce que je suis mal Ă  l’aise avec le cĂŽtĂ© new age, soyez zen, toute cette soupe, mais c’est si efficace, si bienfaisant, que j’ai du mal Ă  comprendre que tout le monde ne le fasse pas. Un ami plaisantait rĂ©cemment, devant moi, au sujet de David Lynch, le cinĂ©aste, en disant qu’il Ă©tait devenu complĂštement zinzin parce qu’il ne parlait plus que de la mĂ©ditation et voulait persuader les gouvernements de la mettre au programme dĂšs l’école primaire. Je n’ai rien dit mais il me semblait Ă©vident que le zinzin, lĂ -dedans, c’était mon ami, et que Lynch avait totalement raison.
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Emmanuel CarrĂšre (Limonov)
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La nature de ces "inspirations" ne m'a pas semblĂ© rassurante non plus d'aprĂšs les rĂ©actions par lesquelles vous rĂ©pondiez chaque fois aux difficultĂ©s rencontrĂ©es par votre thĂšse. C'est ainsi que lorsque Sh.A.W. commença la sĂ©rie d'articles sur "Christianisme et Initiation" vous Ă©tiez si ennuyĂ© que vous lui Ă©criviez (et il me faisait part de votre lettre)pour lui dire qu'il s'agit dans tout cela d'une question plus ou moins "historique", d'un savoir de "faits", et vous disiez vous-mĂȘme que "comme n'ĂȘtes pas chrĂ©tien, vous avez le droit de vous tromper sur un point que vous n'aviez traitĂ© que pour la simple raison que vous viviez dans un continent chrĂ©tien". Vous ajoutiez trĂšs repentant aussi que "vous aviez parfois l'impression que vous "trahissiez" votre fonction en Ă©crivant, et que, bien que vous l'ayez cent fois rĂ©pĂ©tĂ© autrefois c'est comme si finalement vous aviez cĂ©dĂ© Ă  la pression du milieu". (Lettre de M.VĂąlsan Ă  F.Schuon, novembre 1950)
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Michel VĂąlsan
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Je suis toujours triste lorsque les hommes ne voient en moi qu’une femme. Ils ne comprennent pas que mon genre est pluriel, que je puisse partager avec eux une tradition masculine sans ĂȘtre uniquement un homme. À leurs yeux, c’est mon cĂŽtĂ© imparfait, ratĂ© ou non assumĂ©. Je sais pourtant leurs maniĂšres de s’approprier le monde et de parler, de se tenir, de rire. Je sais intuitivement la distance Ă  entretenir, la force Ă  mettre dans la poignĂ©e de main, l’intensitĂ© Ă  placer dans le regard. Nous partageons aussi la mĂȘme masculinitĂ© toxique dont nous tentons de nous dĂ©faire. Mais je ne rebute pas ma voix aiguĂ«, mes seins, ni mon visage sans barbe et cela les Ă©tonne. Ils ne comprennent pas ma familiaritĂ© avec les femmes, leurs forces, leurs inspirations, leurs peurs et leurs luttes. Ils ne comprennent pas que je ne souhaite jamais passer complĂštement pour un homme. À mes yeux, cette double condition est ce qui me permet d’ĂȘtre complĂšte et d’apparaĂźtre dans le rĂ©el. J’existe en ce monde dans la traversĂ©e des genres. Je suis simultanĂ©itĂ©. Je ne peux pas choisir entre ĂȘtre un homme ou ĂȘtre une femme, car ce serait choisir entre une moitiĂ© de cƓur et l’autre. J’ai besoin des deux pour vivre. C’est un tissage de rĂ©cits impossible Ă  dĂ©faire ; leurs brins entrelacĂ©s constituent ma matiĂšre et me donnent forme en ce monde. Je ne voudrais pas vivre autrement (p. 126-127).
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MariÚve Maréchale (La Minotaure)
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Pasijuntat tikras, kad paslapties raktas guli kur nors skalbyklėje arba tarp knygos lapĆł: daugiau nebeieĆĄkokit. DaĆŸnai koduotos ĆŸinutės slepiasi ne skalbyklėse, o ĆĄirdyse. TetrĆ«ksta tik kodo, kad galėtume iĆĄĆĄifruoti.
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Anne-Laure Bondoux (Et je danse, aussi)
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...le chant des oiseaux avait pratiquement disparu de la surface de la Terre. Des milliers de races d'oiseaux s'étaient éteintes progressivement, couvrant d'un silence mortuaire les aubes enchanteresses, silence aussitÎt comblé par le bruit des bétonneuses, des marteaux-piqueurs, des excavateurs, des grues de chantier, dans un tonnerre métallique quotidien au service de la construction, baromÚtre de la santé économique des nations et de ce qui s'ensuit, la croissance en général, et l'emploi en particulier, cet emploi source de toutes les justifications. Les oiseaux mouraient des tombereaux de produits chimiques déversés sur les prés, dans un vaste holocauste de matiÚres organiques et d'insectes. Les oiseaux aussi s'éteignaient aussi faute de place pour s'ébattre et se reproduire. La Bible, les humanistes avaient consacré l'intangibilité de la primauté de l'homme, de sa vie, de son confort sur toute autre espÚce.
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Marc Dugain (Transparence)
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le "féminisme voilé" me semble à la fois une supercherie et un oxymore : le voile, en effet, fait justement partie de ces marqueurs sexués et sexistes que l' "on" impose aux femmes, et rien qu'à elles. J'ai beau fouiller dans ma mémoire, jamais je n'ai croisé un homme aux cheveux soigneusement dissimulés sous un foulard, qu'il n'Îtait que dans le secret de son foyer, devant sa femme seule. Ce voile là s'appelle un slip et les femmes en portent aussi. [...] Quant à la pudeur, c'est un concept utilisé dans l'immense majorité des cas pour normer le comportement des femmes, tandis que les hommes restent libres de se balader dans les tenues qui leur plaisent, couvrant ou découvrant telle ou telle partie de leur corps en fonction de critÚres aussi objectifs et asexués que le climat.
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Nadia Geerts (Et toujours ce fichu voile !)
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Utiliser son sac avec grace, c'est comme manger avec elegance, marcher avec prestance ou saisir un verre de champagne avec classe. La beaute se definit en general par la sobriete et l'economie des moyens, par l'adaptation des formes a leur fin, des formes simples, pures et primaires. Investir dans un sac de qualite, c'est non seulement se faire plaisir mais aussi se revolter contre la mediocrite et la consommation de masse grandissante qui peu a peu detruisent notre culture, notre civilisation et nos sens. Acheter de la qualite, c'est encourager une autre forme de commerce, respecter ce que nous possedons, vivre avec la lenteur d'un cuir qui se patine et pratiquer la simplicite: ne pas toujours chercher a acquerir plus tout en se contentant de ce que l'on a. Mon conseil est donc celui-ci: ne regardez pas les sacs exposes dans les magasins pour choisir un modele mais ceux portes par les femmes, dans la rue. C'est la meilleure facon de voir comment le cuir se drappe, la forme se bombe, la matiere se patine et s'ils ont, visuellement, une belle architecture une fois portes. L'argent devrait etre utilise pour vivre dans la qualite, y compris la qualite esthetique. Les belles choses apportent une joie durable. Le choix d'un sac pour longtemps ne serait-il pas le besoin d'une certaine forme de stabilite, d'harmonie et de confort dans ses besoins materiels? Affirmer son style, c'est exprimer par ses choix ses gouts et ses valeurs. Les exterioriser ensuite par le bon choix de vetements et de sacs est l'etape suivante. Etre chic, c'est savoir resister a la tentation. Faire des economies ce n'est pas acheter au meilleur prix l'objet convoite, c'est apprendre sereinement a s'en passer. Le voyage est sans doute la meilleure des situations pour apprecier les bienfaits du minimalisme et s'en inspirer pour l'appliquer au quotidien. Le voyage est l'occasion ideale de "refaire son bagage", c'est-a-dire de repenser la facon dont on vit sa vie et de l'ameliorer. On a tout son temps, en voyage, pour penser, reflechir a ce qui fait le "sel de la vie". C'est sur la route qu'on apprend a se passer du superflu: pas de television, de distractions, de consommation et de shopping. La vie est simplifiee au profit de la mobilite. On a egalement plus de temps pour soi-meme et/ou les rencontres. En voyage, on devient, comme le prescrit le zen, prepare a toutes les eventualites de la vie. le voyage est un retour vers l'essentiel. Proverbe tibetain Vivre avec peu est comme une invitation au voyage, a un vol interieur qui libere du reel et du poids de l'existence.
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Dominique Loreau (Mon sac, reflet de mon Ăąme. L'art de choisir, ranger et vider son sac (French Edition))
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Un premier exemple de dignitĂ© ainsi entendue pourrait ĂȘtre le simple fait de rester propre, alors mĂȘme que tout pousse Ă  l’attitude contraire : l’eau est rare ou froide ou sale, les latrines sont loin, le climat sĂ©vĂšre. Mais les tĂ©moignages sont nombreux qui le confirment : une personne qui parvient Ă  se tenir propre, Ă  apporter un minimum de soins Ă  son habillement, inspire le respect aux autres dĂ©tenus (et accroĂźt ses propres chances de survie : la morale est, ici, payante). Primo Levi affirme qu’il doit son salut Ă  une leçon qui lui est administrĂ©e par le sergent Steinlauf, au dĂ©but de sa dĂ©tention : rester propre pour ne pas s’avilir Ă  ses propres yeux. « Aussi est-ce pour nous un devoir envers nous-mĂȘmes que de nous laver le visage sans savon, dans de l’eau sale, et de nous essuyer avec notre veste. Un devoir, de cirer nos souliers, non certes parce que c’est Ă©crit dans le rĂšglement, mais par dignitĂ© et par propreté » (Si,
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Tzvetan Todorov (Face Ă  l'extrĂȘme (COULEUR IDEES) (French Edition))
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Crise. Paroxysme de la crise. Les symptĂŽmes ne permettent plus le doute : un coup de poing au cƓur quand elle apparaĂźt ; la paralysie du cerveau quand, par mĂ©garde, elle me touche ; la sensation de sa chaleur physique Ă  distance ; le besoin impĂ©rieux, qui dĂ©rĂšgle ma respiration, de sentir la pulsation de sa vie ; le culte fĂ©tichiste des objets qui lui appartiennent et de tout ce qui la concerne : sa mantille, accrochĂ©e Ă  la patĂšre dans l’entrĂ©e, me donne des frissons ; sa calligraphie prĂȘte Ă  chaque lettre une fĂ©minitĂ© troublante, et surtout Ă  celles qui montent au-dessus ou descendent sous la ligne ; l’émotion profonde que me fait ressentir le nom de sa propriĂ©tĂ© terrienne ; le sentiment que tout ce qui n’est pas elle, ou Ă  elle, ou Ă  son cadre de vie, est fade ; la conviction que seule une femme grande, blonde, avec une lĂ©gĂšre asymĂ©trie de la bouche quand elle sourit peut rendre heureux ; le frisson que me donne le mot « AdĂšle » (en trouvant dans un catalogue ce prĂ©nom, je me suis arrĂȘtĂ© comme devant un Ă©vĂ©nement rare) ; la sensation de voluptĂ©, provoquĂ©e par le mot « Elle » quand je la nomme ainsi, oralement ou mentalement, peut-ĂȘtre parce que c’est le contraire de « Il » et parce que le mot a une allure tellement fĂ©minine (la flexion grammaticale met fortement en Ă©vidence la charge sexuelle, et fixe l’attention sur la femme jusqu’à l’hallucination) ; la persistance de son image dans ma conscience, illuminĂ©e par le bleu de ses yeux – quand je lis, quand je parle avec quelqu’un, quand je pense Ă  autre chose – une sorte de forme a priori de la rĂ©flexion, qui jette un voile d’azur sur les pages des livres, sur le paysage, de mĂȘme qu’on projette partout, oĂč qu’on tourne le regard, le globe du soleil couchant restĂ© sur la rĂ©tine ; la perte de ma confiance d’antan, de mon amitiĂ© affectueuse pour elle ; le dĂ©sir brĂ»lant de tout lui sacrifier, et surtout ma libertĂ© ; la terreur que m’inspire la force qui seule peut donner ou ĂŽter la vie ; la disparition totale du passĂ©, annihilĂ© par l’existence d’AdĂšle, et comme je ne peux placer dans l’avenir aucun projet dont le sujet soit « Elle » – seul objet de mes pensĂ©es – la disparition du futur aussi et l’hypertrophie exclusive du prĂ©sent, mais qui, composĂ© d’actions sans but et sans corrĂ©lation dans le temps, n’a que la consistance d’un fantĂŽme aperçu en rĂȘve ; et par-dessus tout, l’étonnement toujours recommencĂ© devant cet Ă©vĂ©nement extraordinaire et incroyable : elle existe !
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G. Ibraileanu (Adùle - fragments du journal d'Émile Codrescu (juillet-aout 189...))