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La dédiabolisation du Front avait sans doute à ce point fonctionné que des remarques ouvertement racistes n'étaient plus considérées comme telles. Marcel paraît tout aussi sincère en nous expliquant qu'il n'aime pas les Noirs que lorsqu'il se défend de tout racisme. Rejeter une part de la population pour sa couleur de peau lui est d'autant plus facile à revendiquer qu'il est incapable de percevoir qu'il franchit une limite, incapable de savoir ce qu'est la discrimination, la xénophobie, l'extrême-droite. Sans doute, sous l'ère de Jean-Marie Le Pen, y avait-il quelque chose de sulfureux, de provocant, d'ouvertement politiquement incorrect à appartenir au FN. Mais aujourd'hui, à force d'entendre les dirigeants du parti répéter sans cesse que le Front national est respectable, les néo-militants sont-ils sincèrement convaincus de cette mutation. Le mouvement étant soi-disant devenu un parti comme un autre, ne pas aimer les Noirs, les étrangers ou les musulmans est donc devenu une opinion comme une autre.
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