Une Femme Quotes

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When we stay locked up in the spectrum of unsolved life stories and keep hiding in an arcane prism, life remains a mystery behind perpetual tensions and a journey in a world beyond appearances. (“Une femme peut en cacher une autre")
Erik Pevernagie
Le plus beau vêtement qui puisse habiller une femme, ce sont les bras de l'homme qu'elle aime.
Yves Saint-Laurent
Je ne parlerai pas, je ne penserai rien : Mais l'amour infini me montera dans l'âme, Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien, Par la Nature, -- heureux comme avec une femme.
Arthur Rimbaud
Rien n'est plus beau qu'un corps nu. Le plus beau vêtement qui puisse habiller une femme ce sont les bras de l'homme qu'elle aime. Mais, pour celles qui n'ont pas eu la chance de trouver ce bonheur, je suis là.
Yves Saint-Laurent
Donc, il est juste et vrai que la séparation du spirituel et du sensuel chez un homme est signe de sa virilité, et la séparation du spirituel et du sensuel chez une femme est signe de sa prostitution. Et il suffirait que toutes les femmes, ensemble, se virilisent, pour que le monde, le monde entier, se transforme en bordel. ( from "Roman avec cocaïne" )
M. Agueev
Respecter une femme, c'est pouvoir envisager l'amitié avec elle ; ce qui n'exclut pas le jeu de la séduction, et même, dans certains cas, le désir et l'amour.
Tahar Ben Jelloun
Si vous êtes une femme et que vous osez regarder à l’intérieur de vous-même, alors vous êtes une sorcière.
Mona Chollet (Sorcières : La puissance invaincue des femmes)
Une femme qui pleure et te demande de la protéger c’est Grandiose
Tahar Ben Jelloun (L'Auberge des pauvres)
Il y a une femme dans toutes les affaires; aussitôt qu'on me fait un rapport, je dis: 'Cherchez la femme'.
Alexandre Dumas (Les Mohicans de Paris, tome 2)
Je dois vraiment en avoir assez, pensait-il, étonné lui-même par ses propres mots; quand je commence à m'occuper du vocabulaire d'une femme, c'est que la fin est proche." (p.98)
Françoise Sagan (Aimez-vous Brahms...)
Si j’aimais une femme, la plus belle preuve d’amour que je puisse lui faire, c’est de ne jamais le lui dire, pour qu’elle ne prenne pas le risque de vivre avec un type comme moi
Marc Levy (L'étrange voyage de Monsieur Daldry)
وسعادتي بفهم الناس أكبر من سعادتي بالحكم عليهم
Stefan Zweig (Vingt-quatre heures de la vie d'une femme)
C’est une femme,” said the chef de train again. “Women are like that. When they are enraged they have great strength.” He nodded so sagely that everyone suspected a personal experience of his own.
Agatha Christie (Murder on the Orient Express (Hercule Poirot, #10))
Chaque jour et partout dans le monde il y a des hommes en cercle autour d’une femme, prêts à lui jeter la pierre.
Annie Ernaux (Mémoire de fille)
Car si elle n'avait jamais agi ainsi consciemment, elle se rendait bien compte qu'une femme pouvait confondre amour et pitié, et s'attacher à un homme dans l'espoir de le sauver. Ou qu'elle pouvait y voir comme un défi, persuadée qu'elle et elle seule pourrait le secourir, le protéger et le rendre heureux.
Nicholas Evans (The Divide)
لا يمكن أن أصف لك مرارتي ويأسي، لكنك تستطيع أن تتخيل ما شعرت به: ألا تكون في نظر إنسان منحتَه كل حياتك، أكثر من ذبابة تهُشها يدٌ كسلى بضجر.
Stefan Zweig (Vingt-quatre heures de la vie d'une femme)
Le Chat Je souhaite dans ma maison: Une femme ayant sa raison. Un chat passant parmi les livres. Des amis en toute saison Sans lesquels je ne peux pas vivre.
Guillaume Apollinaire (Alcools)
La beauté d'une femme est un trésor qui n'a pas de prix.
Dai Sijie (Balzac and the Little Chinese Seamstress)
Quand j'étais enfant, le luxe c'était pour moi les manteaux de fourrure et les villas au bord de la mer. Plus tard, j'ai cru que c'était de mener une vie d'intellectuel. Il me semble maintenant que c'est aussi de pouvoir vivre une passion pour un homme ou une femme
Annie Ernaux (A Simple Passion)
Le coucher de soleil, le printemps, le bleu de la mer, les étoiles de la nuit, toutes ces choses que nous disons captivantes n’ont de magie que lorsqu’elles gravitent autour d’une femme, mon garçon… Car la Beauté, la vraie, l’ unique, la beauté phare, la beauté absolue, c ’est la femme. Le reste, tout le reste n ’est qu ’accessoires de charme.
Yasmina Khadra
Avec l'amour maternel, la vie vous fait, à l'aube, une promesse qu'elle ne tient jamais. Chaque fois qu'une femme vous prend dans ses bras et vous serre sur son coeur, ce ne sont plus que des condoléances. On revient toujours gueuler sur la tombe de sa mère comme un chien abandonné. Jamais plus, jamais plus, jamais plus. Des bras adorables se referment autour de votre cou et des lèvres très douces vous parlent d'amour, mais vous êtes au courant. Vous êtes passé à la source très tôt et vous avez tout bu. Lorsque la soif vous reprend, vous avez beau vous jeter de tous côtés, il n'y a plus de puits, il n'y a que des mirages. Vous avez fait, dès la première lueur de l'aube, une étude très serrée de l'amour et vous avez sur vous de la documentation. Je ne dis pas qu'il faille empêcher les mères d'aimer leurs petits. Je dis simplement qu'il vaut mieux que les mères aient encore quelqu'un d'autre à aimer. Si ma mère avait eu un amant, je n'aurais pas passé ma vie à mourir de soif auprès de chaque fontaine. Malheureusement pour moi, je me connais en vrais diamants.
Romain Gary (Promise at Dawn)
Un peu, beaucoup, passionnément. Une femme veut toujours son enfant. Mais elle en a peur quand l'amour rassurant n'est pas là. Cet amour qui pousse les poussettes, qui cueille des noisettes et s'inquiète à la première rougeole.
Malek Haddad (L'élève Et La Leçon)
الامتنان! نادرا مانرى الناس يظهرونه، وحتى أكثر الممتنين لا يجدون العبارة المناسبة، بل يكتفون بالصمت مرتبكين، ويبدون الخجل والحرج لإخفاء مشاعرهم.
Stefan Zweig (Vingt-quatre heures de la vie d'une femme)
A force de peindre la vie des autres, il avait oublié de peindre la sienne." On ne se tue pas pour une femme (2000)
Olivier Weber
Quand on ment, qu'on dit à une femme qu'on l'aime, on peut croire qu'on ment, mais quelque chose nous a poussé à le lui dire, par conséquent c'est vrai. ” (Raymond Radiguet)
Frédéric Beigbeder (L'amour dure trois ans (Marc Marronnier, #3))
Je serai forte. Comme une femme. Comme un gladiateur.
Arroum Rawia
Oh ! l'amour ! dit-elle, et sa voix tremblait, et son oeil rayonnait. C'est être deux et n'être qu'un. Un homme et une femme qui se fondent en un ange. C'est le ciel.
Victor Hugo (Notre-Dame de Paris (French Edition))
Une femme doit savoir en quoi elle croit, sinon, comment les autres pourraient croire en elle ?
Helen Fielding (Bridget Jones: The Edge of Reason (Bridget Jones, #2))
On s'ennuie de tout, mon ange, c'est une loi de la nature; ce n'est pas ma faute. Si donc, je m'ennuie aujourd'hui d'une aventure qui m'a occupé entièrement depuis quatre mortels mois, ce n'est pas ma faute. Si, par exemple, j'ai eu juste autant d'amour que toi de vertu, et c'est surement beaucoup dire, il n'est pas étonnant que l'un ait fini en même temps que l'autre. Ce n'est pas ma faute. Il suit de là, que depuis quelque temps je t'ai trompée: mais aussi ton impitoyable tendresse m'y forçait en quelque sorte! Ce n'est pas ma faute. Aujourd'hui, une femme que j'aime éperdument exige que je te sacrifie. Ce n'est pas ma faute. Je sens bien que voilà une belle occasion de crier au parjure: mais si la Nature n'a accordé aux hommes que la constance, tandis qu'elle donnait aux femmes l'obstination, ce n'est pas ma faute. Crois-moi, choisis un autre amant, comme j'ai fait une maîtresse. Ce conseil est bon, très bon; si tu le trouve mauvais, ce n'est pas ma faute. Adieu, mon ange, je t'ai prise avec plaisir, je te quitte sans regrets: je te reviendrai peut-être. Ainsi va le monde. Ce n'est pas ma faute.
Pierre Choderlos de Laclos (Les liaisons dangereuses)
N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant.
Simone de Beauvoir
Le féminisme est une aventure collective, pour les femmes, pour les hommes, et pour les autres. Un révolution, bien en marche. Une vision du monde, un choix. Il ne s'agit pas d'opposer les petits avantages des femmes aux petits acquis des hommes mais bien de tout foutre en l'air.
Virginie Despentes (King Kong théorie)
Aimer est une aventure sans carte et sans compas où seule la prudence égare.
Romain Gary (Clair de femme)
On aime une femme pour ce qu'elle n'est pas ; on la quitte pour ce qu'elle est.
Gainsbourg Serge
Aimer est l'un des plus beau choix qui s'offre à un homme. Ou à une femme. Et l'un des plus difficiles.
Pierre Bottero (Ellana, l'Envol (Le Pacte des MarchOmbres, #2))
Dire que j'ai gâché des années de ma vie, que j'ai voulu mourir, que j'ai eu mon plus grand amour, pour une femme qui ne me plaisait pas, qui n’était pas mon genre!
Marcel Proust (Un amour de Swann (À la recherche du temps perdu, #1.2))
On nous exhorte: 'Soyez femmes, restez femmes, devenez femmes.' Tout être humain femelle n'est donc pas nécessairament une femme; il lui faut participer à cette réalité mystérieuse et menacée qu'est la féminité. (...) Celle-ci est-elle sécrétée par les ovoires? Suffit-il d'un jupon à frou-frou pour la faire descendre sur terre?
Simone de Beauvoir (Le deuxième sexe, I)
L’amour est une mer dont le femme est la rive.
Victor Hugo
J'ai lu le Deuxième Sexe. Simone expliquait que si les femmes faisaient pipi debout, leur conception de la vie changerait. Alors j'ai essayé. Ça coulait légèrement sur ma jambe gauche. C'était un peu dégoutant. Assise, c'était bien plus simple. De pus, en tant qu'iranienne, avant d'uriner comme un homme, il fallait que j'apprenne à devenir une femme libérée et émancipée.
Marjane Satrapi (Persepolis, Volume 3)
À une passante La rue assourdissante autour de moi hurlait.
 Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
 Une femme passa, d'une main fastueuse
 Soulevant, balançant le feston et l'ourlet; Agile et noble, avec sa jambe de statue.
 Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
 Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan,
 La douceur qui fascine et le plaisir qui tue. Un éclair . . . puis la nuit! — Fugitive beauté 
 Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
 Ne te verrai-je plus que dans l'éternité? Ailleurs, bien loin d'ici! trop tard! jamais peut-être!
 Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
 Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais!
Charles Baudelaire (Les Fleurs du Mal)
Trentaine : Les hommes sont en position de pouvoir. Je pense sincèrement que la trentaine est l’âge le pire pour une femme côté rencontres : le tic-tac de l’horloge biologique très injuste se fait entendre de plus en plus fort.
Helen Fielding (Mad About the Boy (Bridget Jones, #3))
To be happy a woman had to think hard, during long silent hours, about how to make each small step forward.
Fatema Mernissi (Rêves-femmes-Une-enfance-harem)
C'est par le travail que la femme a conquis sa dignité d'être humain; mais ce fut une conquête singulièrement dure et lente.
Simone de Beauvoir (Le deuxième sexe, I)
Quel homme possède jamais une femme ? Quel homme possède jamais la vérité ?
Éric-Emmanuel Schmitt (Le Libertin)
Balzac m'a fait comprendre une chose : la beauté d'une femme est un trésor qui n'a pas de prix.
Honoré de Balzac
Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière ; et on se dit : " J'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j'ai aimé. C'est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui.
Alfred de Musset (On ne badine pas avec l'amour)
Gauvin reprit : -Et la femme? qu'en faites-vous? Cimourdain répondit: -Ce qu'elle est. La servante de l'homme. -Oui. À une condition. -Laquelle? -C'est que l'homme sera le serviteur de la femme. -Y penses-tu? s'écria Cimourdain, l'homme serviteur! Jamais. L'homme est maître . Je n'admet qu'une royauté, celle du foyer. L'homme chez lui est roi. -Oui. À une condition. -Laquelle? -C'est que la femme y sera reine.
Victor Hugo (Ninety-Three)
Il existe des femmes dont le mystère s'évente d'un seul coup lorsqu'elles se mettent à rire. Comme si quelqu'un allumait des néons de salle de bains au milieu d'une forêt de conte de fées. Toi, tu fais pousser des forêts de conte de fées dans un bouquet de néon.
Mathias Malzieu (Le plus petit baiser jamais recensé)
À partir de là, le dialogue de la journée suivait une pente uniformément descendante, mais avec des lèvres et des mains chaleureuses et languides flottant sur les surface les plus sensibles du corps, le monde était aussi près que possible de la perfection. Freud appelait cela un état de perversité polymorphe impersonnel et le regardait d'un mauvais oeil, mais je doute fort qu'il ait jamais eu les mains de Lil lui frôlant le corps. Ou même celles de sa propre femme dans le même rôle. Freud était un bien grand homme, mais je n'arrive pas à me faire à l'idée que quelqu'un lui ait jamais efficacement flatté le pénis.
Luke Rhinehart (The Dice Man)
Nous ne parlons pas de l'émancipation des femmes par charité, mais parce que pour nous c'est une base nécessaire pour le triomphe de notre révolution".
Thomas Sankara
La personne, homme ou femme, qui n'éprouve pas de plaisir à la lecture d'un bon roman ne peut qu'être d'une bêtise intolérable.
Jane Austen (Northanger Abbey)
Dans la femme parée, la Nature est présente, mais captive, modelée par une volonté humaine selon le désir de l'homme.
Simone de Beauvoir (Le deuxième sexe, I)
Poirot's eyes opened. "That is great ferocity," he said. "It is a woman," said the chef de train, speaking for the first time. "Depend upon it, it was a woman. Only a woman would stab like that." Dr. Constantine screwed up his face thoughtfully. "She must have been a very strong woman," he said. "It is not my desire to speak technically-that is only confusing; but I can assure you that two of the blows were delivered with such forces as to drive them through hard belts of bone and muscle." "It was clearly not a scientific crime," said Poirot. "It was most unscientific," returned Dr. Constantine. "The blows seem to have been delivered haphazard and at random. Some have glanced off, doing hardly any damage. It is as though somebody had shut his eyes and then in a frenzy struck blindly again and again." "C'est une femme," said the chef de train again. "Women are like that. When they are enraged they have great strength." He nodded so sagely that everyone suspected a personal experience of his own.
Agatha Christie (Murder on the Orient Express (Hercule Poirot, #10))
D’avoir vécu une chose, quelle qu’elle soit, donne le droit imprescriptible de l’écrire. Il n’y a pas de vérité inférieure. Et si je ne vais pas au bout de la relation de cette expérience, je contribue à obscurcir la réalité des femmes et je me range du côté de la domination masculine du monde.
Annie Ernaux (L'Événement)
La gratitud nos hace felices porque son raras las ocasiones en que se nos hace visible; toda delicadeza nos produce un efecto saludable, y para mí, naturaleza fría y mesurada, aquella superabundancia de sentimiento significaba algo nuevo, agradable y felicísimo.
Stefan Zweig (Vingt-quatre heures de la vie d'une femme)
Ceux qui tombent entraînent souvent dans leur chute ceux qui se portent à leur secours.
Stefan Zweig (Vingt-quatre heures de la vie d'une femme)
Ce manquement des femmes à elles-mêmes par elles-mêmes opéré m’apparaissait toujours comme une erreur.
Marguerite Duras (The Lover)
I'd gotten so used to seeing her unhappy at home that the joy on her face seemed scandalous to me, a deceit, a lie that had to be exposed as soon as possible.
Édouard Louis (Combats et métamorphoses d'une femme)
¿Puede acaso explicarse que ciertos individuos, que ni siquiera saben nadar, intenten lanzarse desde lo alto de un puente para salvar a alguien que se ahoga? Esos individuos se mueven sencillamente a impulsos de una fuerza mágica; una fuerza los impele antes de que tengan tiempo a darse cuenta de se insensata temeridad; y exactamente así, sin meditarlo, sin una consciente reflexión, seguí yo a aquel desgraciado desde la sala de juego al vestíbulo del Casino, y desde el vestíbulo a la terraza.
Stefan Zweig (Vingt-quatre heures de la vie d'une femme)
Des milliers de filles ont monté un escalier, frappé à une porte derrière laquelle il y avait une femme dont elles ne savaient rien, à qui elles allaient abandonner leur sexe et leur ventre. Et cette femme, la seule personne alors capable de faire passer le malheur, ouvrait la porte, en tablier et en pantoufles à pois, un torchon à la main : "C'est pour quoi, mademoiselle?
Annie Ernaux (L'Événement)
Une éthique véritablement socialiste, c'est-à-dire qui cherche la justice sans supprimer la liberté, qui impose aux individus des charges mais sans abolir l'individualité, se trouvera fort embarrassée par les problèmes que pose la condition de la femme.
Simone de Beauvoir (Le deuxième sexe, I)
ah ! tu m'as appris à comprendre bien des choses ! le visage d'une jeune fille, d'une femme, est forcément pour un homme un objet extrêmement variable ; le plus souvent, il n'est qu'un miroir, où se reflète tantôt une passion, tantôt un enfantillage, tantôt une lassitude, et il s'efface si vite, comme une image dans une glace, qu'un homme peut sans difficulté oublier le visage d'une femme, d'autant mieux que l'âge y fait alterner l'ombre et la lumière et que des costumes nouveaux l'encadrent différemment.
Stefan Zweig (Letter from an Unknown Woman and Other Stories)
Pauvre petite femme! Ça baîlle après l'amour, comme une carpe après l'eau sur une table de cuisine. Avec trois mots de galanterie, cela vous adorerait, j'en suis sûr! ce serait tendre! charmannt!... Oui, mais comment s'en débarresser ensuite? - Rodolphe Boulanger
Gustave Flaubert (Madame Bovary)
Coup d'œil dans la vitrine d'une bijouterie, pleine d'or et de réveils. C'est entre effroi et amusement. Sa propre allure. Elle ressemble à d'autres filles qu'elle. Jamais auparavant elle n'avait cru que c'était possible, sortir comme ça et que personne ne s'exclame : « Mais qu'est-ce que c'est que cette imposture ? » Cette allure qu'elle a, jambes sublimées, silhouette transformée. Et personne ne se rend compte qu'elle n'est pas du tout comme ça. C'est la première fois qu'elle comprend, qu'en fait aucune fille n'est comme ça.
Virginie Despentes (Les jolies choses)
Mais de toute façon, engendrer, allaiter ne sont pas des activités, ce sont des fonctions naturelles; aucun projet n'y est engagé; c'est pourquoi la femme n'y trouve pas le motif d'une affirmation hautaine de son existence; elle subit passivement son destin biologique.
Simone de Beauvoir (Le deuxième sexe, I)
Le voilà le grand drame de notre société: Même les riches ne font plus envie. Ils sont gros, moches, et vulgaires, leurs femmes sont liftées, ils vont en prison, leurs enfants se droguent, ils ont des goûts de ploucs, ils posent pour Gala. Les riches d'aujourd'hui ont oublié que l'argent est un moyen non une fin. Ils ne savent plus quoi en faire. Au moins quand on est pauvre, on peut se dire qu'avec du fric, tout s'arrangerait. Mais quand on est riche, on ne peut pas se dire qu'avec une nouvelle baraque dans le Midi, une autre voiture de sport, une paire de pompes à 12000 balles, ou un mannequin supplémentaire, tout s'arrangerait. Quand on est riche, on n'a plus d'excuse. C'est pour ça que tout les milliardaires sont sous Prozac ; parce qu'ils ne font plus rêver personne, même pas eux !
Frédéric Beigbeder (L'amour dure trois ans (Marc Marronnier, #3))
Les corps des femmes désirées, comme les dépouilles des vipères et les parfums volatils, ne sont pas faits pour dépérir, pourrir et s' évaporer dans notre atmosphère : fioles, bocaux et baignoires : c'est là que doivent durer les fleurs, scintiller les écailles et les femmes s' épanouir, loin de l' air et du temps, ainsi qu'un continent englouti ou une épave qu'on saborde, pour y découvrir plus tard, en cas de survie, un ultime trésor.
Kateb Yacine
En même temps, c'est quoi être comme tout le monde? Si on croit les professeurs, c'est faire toute une série d'actions dans le bon ordre. Etre soit un homme, soit une femme, et se marier. Faire les courses. Avoir deux ou trois enfants. Les inscrire à l'école et leur acheter des livres. Travailler en même temps pour faire tout ça. Prendre un prêt bancaire pour avoir un appartement plus grand. Travailler plus, pour rembourser son prêt bancaire. Acheter une petite voiture. Voter. Marier ses enfants. S'occuper des petits-enfants. Mourir. Ne pas laisser de dettes en héritage aux enfants.
Kaouther Adimi (L'envers des autres)
Lorsque, discutant avec un écrivain qui a trois enfants et qui voyage beaucoup, [Natacha Appanah] lui demande comment il fait, il lui réponde qu'il a « beaucoup de chance ». Elle commente : « "Beaucoup de chance", c'est, je crois, une façon moderne de dire "J'ai une épouse formidable". » Et elle fait les comptes : « Flannery O'Connor, Virginia Woolf, Katherine Mansfield, Simone de Beauvoir : pas d'enfants. Toni Morrison : deux enfants, a publié son premier roman à trente-neuf ans. Penelope Fitzgerald : trois enfants, a publié son premier roman à soixante ans. Saul Bellow : plusieurs enfants, plusieurs romans. John Updike : plusieurs enfants, plusieurs romans. » (p. 83-84)
Mona Chollet (Sorcières : La puissance invaincue des femmes)
Le sentiment d'être élu est présent, par exemple, dans toute relation amoureuse. car l'amour, par définition, est un cadeau non mérité ; être aimé sans mérite, c'est même la preuve d'un vrai amour. Si une femme me dit : je t'aime parce que tu es intelligent, parce que tu es honnête, parce que tu m'achètes des cadeaux, parce que tu ne dragues pas, parce que tu fais la vaiselle, je suis déçu ; cet amour a l'air de quelque chose d'intéressé. Combien il est plus beau d'entendre : je suis folle de toi bien que tu ne sois ni intelligent ni honnête, bien que tu sois menteur, égoïste, salaud. (chapitre 15)
Milan Kundera (Slowness)
Je fus encore une fois surprise par la vue de mon visage dans la glace: il n'avait rien à voir avec mes décombres. Ce n'était pas un visage de vaincu. Marqué par la fatigue, mais au fond des yeux il restait encore quelque chose. Je ne dis pas : quelque chose d'invincible. Et pourtant, peut-être y a-t-il invincibilité. Les hommes oublient toujours que ce qu'ils vivent n'est pas mortel.
Romain Gary (Clair de femme)
Mes amis, j'écris ce petit mot pour vous dire que je vous aime, que je pars avec la fierté de vous avoir connus, l'orgueil d'avoir été choisi et apprécié par vous, et que notre amitié fut sans doute la plus belle œuvre de ma vie. C'est étrange, l'amitié. Alors qu'en amour, on parle d'amour, entre vrais amis on ne parle pas d'amitié. L'amitié, on la fait sans la nommer ni la commenter. C'est fort et silencieux. C'est pudique. C'est viril. C'est le romantisme des hommes. Elle doit être beaucoup plus profonde et solide que l'amour pour qu'on ne la disperse pas sottement en mots, en déclarations, en poèmes, en lettres. Elle doit être beaucoup plus satisfaisante que le sexe puisqu'elle ne se confond pas avec le plaisir et les démangeaisons de peau. En mourant, c'est à ce grand mystère silencieux que je songe et je lui rends hommage. Mes amis, je vous ai vus mal rasés, crottés, de mauvaise humeur, en train de vous gratter, de péter, de roter, et pourtant je n'ai jamais cessé de vous aimer. J'en aurais sans doute voulu à une femme de m'imposer toutes ses misères, je l'aurais quittée, insultée, répudiée. Vous pas. Au contraire. Chaque fois que je vous voyais plus vulnérables, je vous aimais davantage. C'est injuste n'est-ce pas? L'homme et la femme ne s'aimeront jamais aussi authentiquement que deux amis parce que leur relation est pourrie par la séduction. Ils jouent un rôle. Pire, ils cherchent chacun le beau rôle. Théâtre. Comédie. Mensonge. Il n'y a pas de sécurité en l'amour car chacun pense qu'il doit dissimuler, qu'il ne peut être aimé tel qu'il est. Apparence. Fausse façade. Un grand amour, c'est un mensonge réussi et constamment renouvelé. Une amitié, c'est une vérité qui s'impose. L'amitié est nue, l'amour fardé. Mes amis, je vous aime donc tels que vous êtes.
Éric-Emmanuel Schmitt (La Part de l'autre)
Au début, je l'ai lu par curiosité, avec le sentiment de commettre une simple indiscrétion. Sans le savoir, j'étais comme la femme de Barbe-Bleue: j'ignorais quel monstrueux placard je venais d'ouvrir. Ce récit, je l'ai lu et relu. Je m'en suis remplie jusqu'a la nausée, sans faiblir. Pour comprendre... Pour comprendre quoi?
Jean Molla (Sobibor (Spanish Edition))
Mon rêve familier Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend. Car elle me comprend, et mon coeur, transparent Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême, Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant. Est-elle brune, blonde ou rousse ? - Je l'ignore. Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore Comme ceux des aimés que la Vie exila. Son regard est pareil au regard des statues, Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a L'inflexion des voix chères qui se sont tues.
Paul Verlaine (Poèmes saturniens)
[Une existence dépourvue d'enfant] offre une sorte de poche d'oxygène, de corne d'abondance. Il autorise l'excès, la démesure : une orgie de temps à soi et de liberté, que l'on peut explorer, dans lesquels on peut se rouler à en perdre le souffle, sans craindre d'en abuser, mais avec l'intuition que les choses intéressantes commence là où d'ordinaire on juge raisonnable de les arrêter. Dans ma logique, ne pas transmettre la vie permet d'en jouir pleinement. (p. 95-96)
Mona Chollet (Sorcières : La puissance invaincue des femmes)
Le parti national-socialiste avait fait un fameux cadeau à ces SS-là : ils pouvaient marcher au combat sans aucun risque physique, décrocher les honneurs sans avoir à entendre siffler les balles. L'impunité psychologique était plus difficile à atteindre. Tous les officiers SS avaient des camarades qui s'étaient suicidés. Le haut commandment avait pondu des circulaires pour dénoncer ces pertes futiles : il fallait être simple d'esprit pour croire que les juifs, parce qu'ils n'avaient pas de fusils, ne possédaient pas d'armes d'un autre calibre : des armes sociales, économiques et politiques. En fait, le juif était armé jusqu'aux dents. Trempez votre caractère dans l'acier, soulignaient les circulaires, car l'enfant juif est une bombe à retardement culturelle, la femme juive, un tissu biologique de toutes les trahisons, le mâle juif, un ennemi plus implacable encore qu'aucun Russe ne saurait l'être. (ch. 20)
Thomas Keneally (Schindler’s List)
On est forcé d'être des enfants toute sa vie. C'est pour ça que ceux qui veulent devenir des hommes sont malheureux. Vous voulez chanter l'opéra? On rit de vous. Vous voulez vous conduire en monsieur avec les femmes? Elles vous traitent de tapette si vous n'êtes pas champion avec des muscles gros comme ça. Vous voulez avoir une bonne position dans un bureau? La compétence, c'est toujours les autres qui l'ont.
Roger Lemelin (Les Plouffe)
Tant qu’il existera, par le fait des lois et des mœurs, une damnation sociale créant artificiellement, en pleine civilisation, des enfers, et compliquant d’une fatalité humaine la destinée qui est divine; tant que les trois problèmes du siècle, la dégradation de l’homme par le prolétariat, la déchéance de la femme par la faim, l’atrophie de l’enfant par la nuit, ne seront pas résolus; tant que, dans de certaines régions, l’asphyxie sociale sera possible; en d’autres termes, et à un point de vue plus étendu encore, tant qu’il y aura sur la terre ignorance et misère, des livres de la nature de celui-ci pourront ne pas être inutiles.
Victor Hugo (Les Misérables)
« Vous voulez l'égalité ? Commencez par cesser de faire des enfants. » [Corinne Maier, No Kid] Une grève des ventres : c'était là la grande crainte exprimée lors des débats (entre hommes) qui ont précédé l'autorisation de la contraception, ce qui constitue un singulier aveu - car enfin, si la maternité dans notre société est une expérience si uniformément merveilleuse, pourquoi les femmes s'en détourneraient-elles ? (p. 87)
Mona Chollet (Sorcières : La puissance invaincue des femmes)
Elle me lança le gant au visage. "Gibier de potence !" dit elle. "Petit malfrat !" Elle fit demi-tour et m'abandonna à mon sort. Je me séchai, enfilai un caleçon et entrai dans la cuisine. Elle était devant la cuisinière, le dos tourné, en train de préparer mon petit-déjeuner. L'expert des appendices charnus que je suis détecta aussitôt la contraction de ses fessiers - signe indubitable de fureur chez une femme. L'expérience m'a appris à me montrer extrêmement prudent en présence d'une métamorphose aussi spectaculaire des fessiers féminins, si bien que je m'assis sans moufter. J'avais l'impression d'affronter un serpent lové sur lui-même.
John Fante (Dreams from Bunker Hill (The Saga of Arturo Bandini, #4))
Je ne ressens pas la moindre honte de ne pas être une super bonne meuf. En revanche, je suis verte de rage qu'en tant qu fille qui intéresse peu les hommes, on cherche sans cesse à me faire savoir que je ne devrais même pas être là. On a toujours existé. Même s'il n'est pas question de nous dans les romans d'hommes, qui n'imaginent que des femmes avec qui ils voudraient coucher. On a toujours existé, on n'a jamais parlé. Même aujourd'hui que les femmes publient beaucoup de romans, on rencontre rarement de personnage féminins aux physiques ingrats ou médiocres, inaptes à aimer les hommes ou à s'en faire aimer. Au contraire les héroines contemporaines aiment les hommes, les rencontrent facilement couchent avec eux en deux chapitres, elles jouissent en quatre lignes et elles aiment toutes le sexe. La figure de la looseuse de la féminité m'est plus que sympathique, elle m'est essentielle.
Virginie Despentes (King Kong théorie)
Méfie-toi, ma fille, tous les hommes de ce pays sont des monstres pour les femmes. Ils sont obsédés par les apparences, ils sont ligotés par les coutumes, ils sont rongés par Dieu, ils sont bouffés par leurs mères, ils sont taraudés par le fric, ils passent leur vie à offrir sur un plateau leur cul au bon Dieu, ils ouvrent leur braguette comme on arme une mitraillette, ils lâchent leur sexe sur les femmes, comme on lâche des pitbulls. Quels chiens !" (p.10)
Darina Al-Joundi (The Day Nina Simone Stopped Singing)
Devenir une femme est un parcours semé d'humiliations. Face à la police, face à la justice comme dans l'espace public, être une femme est un inconvénient. Comme l'écrivait le romancier turc Livaneli dans son roman Délivrance (Gallimard), 'dans toute la Méditerranée, la notion d'honneur se situe entre les jambes des femmes.' Un poids bien lourd à porter pour la moitié de la population. Idéalisée, mythifiée, la virginité est évidemment un outil de coercition destiné à garder les femmes chez elles et à exercer sur elles une surveillance de tous les instants. Elle est un objet de préoccupation collective au lieu d'être une question d'ordre privé. Elle est aussi devenue une manne économique pour tous ceux qui pratiquent des dizaines de reconstitutions d'hymen chaque jour et pour certains laboratoires qui commercialisent de faux hymens, censés saigner le jour du rapport sexuel. La misère sexuelle, nous le verrons, est un capitalisme comme un autre.
Leïla Slimani (Sexe et mensonges: La vie sexuelle au Maroc)
– Pou’quoi tu es t’iste ? – Parce que ma femme est morte. – Pou’quoi elle est mo’te ? – Euh, parce qu’elle était triste. – Alo’s tu vas mou’i’ aussi ? – Je… non, pas forcément ! – Alo’s pou’quoi tu sou’is jamais si tu vas pas mou’i’ ? Jérôme regarde alors l’enfant et lui sourit. C’est parfois si simple, la vie. *** Toutes les plaies cicatrisent, plus ou moins vite, plus ou moins bien, mais la peau se referme. On garde une trace, mais la vie est plus forte. *** Ce n'est pas la vie qui est belle, c'est nous qui la voyons belle ou moins belle. *** L'intimité des gens n'est pas inscrite sur leur visage.
Agnès Ledig (Juste avant le bonheur)
La seule chance de survie, lorsqu'on est sincèrement épris, consiste à le dissimuler à la femme qu'on aime, à feindre en toutes circonstances un léger détachement. Quelle tristesse, dans cette simple constatation !... Il ne m'était cependant jamais venu à l'esprit de contester cette loi, ni d'envisager de m'y soustraire : l'amour rend faible, et le plus faible des deux est opprimé, torturé et finalement tué par l'autre, qui de son côté opprime, torture et tue sans penser à mal, sans même en éprouver de plaisir, avec une complète indifférence ; voilà ce que les hommes, ordinairement, appellent l'amour. (La possibilité d'une île, Daniel 1,13)
Michel Houellebecq
Après le décès de cette vieille dame, tous les dimanches, j'allais au bord d'un étang à lotus en banlieu de Hanoi, où il y avait toujours deux ou trois femmes au dos arqué, aux mains tremblantes, qui, assises dans le fond d'une barque ronde, se déplaçaient sur l'eau à l'aide d'une perche pour placer des feuilles de thé à l'intérieur des fleurs de lotus ouvertes. Elles y retournaient le jour suivant pour les recueillir, unes à unes, avant que les pétales se fanent, après que les feuilles emprisonnées avaient absorbé le parfum des pistils pendant la nuit. Elles me disaient que chaque feuille de thé conservait ainsi l'âme de ces fleurs éphémères.
Kim Thúy (RU (French Edition))
- T'as pas apporté des fleurs à Irina? -Offrir des fleurs aux femmes est une hérésie. Les fleurs sont des sexes obscènes, elles symbolisent l'éphémère et l'infidélité, elles s'écartèlent sur le bord des chemins, s'offrent à tous les vents, à la trompe des insectes, aux nuages de graines, aux dents des bêtes; on les foule, on les cueille, on y plonge le nez. A la femme qu'on aime il faudrait offrir des pierres, des fossiles, du gneiss, enfin une de ces choses qui durent éternellement et survivent à la flétrissure. C'est ce que j'aurai aimé répondre à Volodia mais mon russe est trop faible et je dis: -Si! mais elles ont fané en route. Le banya, Volodia, tu l'as préparé?
Sylvain Tesson (Dans les forêts de Sibérie)
Les uns auront envie d'augmenter la vie, d'accueillir ce qui vient, en assumant le bordel joyeux ou moins joyeux qui en découlera ; d'autres choisiront une existence plus concentrée, plus ramassée, plus calme - deux formes différentes d'intensité. […] Il y ade la place pour toutes les conceptions, me semble-t-il. J'ai seulement du mal à comprendre pourquoi celle à laquelle j'adhère est si peu admissible et pourquoi un consensus inentamable persiste autour de l'idée que, pour tous, réussir sa vie implique d'avoir une descendance. (p. 99)
Mona Chollet (Sorcières : La puissance invaincue des femmes)
CYRANO à LE BRET : Regarde-moi, mon cher, et dis quelle espérance Pourrait bien me laisser cette protubérance ! Oh ! je ne me fais pas d'illusion ! - Parbleu, Oui, quelquefois, je m'attendris, dans le soir bleu ; J'entre en quelque jardin où l'heure se parfume ; Avec mon pauvre grand diable de nez je hume L'avril, - je suis des yeux, sous un rayon d'argent, Au bras d'un cavalier, quelque femme, en songeant Que pour marcher, à petits pas, dans de la lune, Aussi moi j'aimerais au bras en avoir une, Je m'exalte, j'oublie... et j'aperçois soudain L'ombre de mon profil sur le mur du jardin !
Edmond Rostand (Cyrano de Bergerac)
De nos jours, rien n'est plus mensonger que cette étiquette "pro-vie" dont s'affublent les militants antiavortements : un grand nombre d'entre eux sont aussi favorables à la peine de mort ou, aux Etats-Unis, à la libre circulation des armes (plus de quinze mille morts en 2017), et on ne le voit pas militer avec tant d'ardeur contre les guerres ni contre la pollution, dont on estime qu'elle a été responsable d'une mort sur six dans le monde en 2015. La vie ne les passionne que lorsqu'il s'agit de pourrir celles des femmes. Le natalisme est affaire de pouvoir, et non d'amour de l'humanité.
Mona Chollet (Sorcières : La puissance invaincue des femmes)
J’écris de chez les moches, pour les moches, les vieilles, les camionneuses, les frigides, les mal baisées, les imbaisables, les hystériques, les tarées, toutes les exclues du grand marché à la bonne meuf. Et je commence par là pour que les choses soient claires : je ne m’excuse de rien, je ne viens pas me plaindre. Je n’échangerais ma place contre aucune autre parce qu’être Virginie Despentes me semble être une affaire plus intéressante à mener que n’importe quelle autre affaire. Je trouve ça formidable qu’il y ait aussi des femmes qui aiment séduire, qui sachent séduire, d’autres se faire épouser, des qui sentent le sexe et d’autres le gâteau du goûter des enfants qui sortent de l’école. Formidable qu’il y en ait de très douces, d’autres épanouies dans leur féminité, qu’il y en ait de jeunes, très belles, d’autres coquettes et rayonnantes. Franchement, je suis bien contente pour toutes celles à qui les choses telles qu’elles sont conviennent. C’est dit sans la moindre ironie. Il se trouve simplement que je ne fais pas partie de celles-là. Bien sûr que je n’écrirais pas ce que j’écris si j’étais belle, belle à changer l’attitude de tous les hommes que je croise. C’est en tant que prolotte de la féminité que je parle, que j’ai parlé hier et que je recommence aujourd’hui (p. 9-10).
Virginie Despentes (King Kong théorie)
Quand il m'arrive de sentir que mon temps est peu de chose, je pense à celui qui s'écoule simultanément dans bien des endroits du monde et qui passe près du mien : ce sont des arbres qui chassent des pollens, des femmes qui attendent une rupture des eaux, un garçon qui étudie un vers de Dante, mille cloches de récréation qui sonnent dans toutes les écoles du monde, du vin qui fermente au soutirage, toutes choses qui arrivent au même moment et qui, alliant leur temps au mien, lui donnent de l'ampleur. (p. 106)
Erri De Luca (Tre cavalli)
La tournée terminée, Tom et Roger pensèrent qu'après le succès de I Shot The Sheriff, ce serait bien de descendre dans les Caraïbes pour continuer sur le thème du reggae. Ils organisèrent un voyage en Jamaïque, où ils jugeaient qu'on pourrait fouiner un peu et puiser dans l'influence roots avant d'enregistrer. Tom croyait fermement au bienfait d'exploiter cette source, et je n'avais rien contre puisque ça voulait dire que Pattie et moi aurions une sorte de lune de miel. Kingston était une ville où il était fantastique de travailler. On entendant de la musique partout où on allait. Tout le monde chantait tout le temps, même les femmes de ménage à l'hotel. Ce rythme me rentrait vraiment dans le sang, mais enregistrer avec les Jamaïcains était une autre paire de manches. Je ne pouvais vraiment pas tenir le rythme de leur consommation de ganja, qui était énorme. Si j'avais essayé de fumer autant ou aussi souvent, je serais tombé dans les pommes ou j'aurais eu des hallucinations. On travaillait aux Dynamic Sound Studios à Kingston. Des gens y entraient et sortaient sans arrêt, tirant sur d'énormes joints en forme de trompette, au point qu'il y avait tant de fumée dans la salle que je ne voyais pas qui était là ou pas. On composait deux chansons avec Peter Tosh qui, affalé sur une chaise, avait l'air inconscient la plupart du temps. Puis, soudain, il se levait et interprétait brillamment son rythme reggae à la pédale wah-wah, le temps d'une piste, puis retombait dans sa transe à la seconde où on s'arrêtait.
Eric Clapton (The Autobiography)
Je me suis figuré qu’une femme devait faire plus de cas de son âme que de son corps, contre l’usage général qui veut qu’elle permette qu’on l’aime avant d’avouer qu’elle aime, et qu’elle abandonne ainsi le trésor de son coeur avant de consentir à la plus légère prise sur celui de sa beauté. J’ai voulu, oui, voulu absolument tenter de renverser cette marche uniforme ; la nouveauté est ma rage. Ma fantaisie et ma paresse, les seuls dieux dont j’aie jamais encensé les autels, m’ont vainement laissé parcourir le monde, poursuivi par ce bizarre dessein ; rien ne s’offrait à moi. Peut-être je m’explique mal. J’ai eu la singulière idée d’être l’époux d’une femme avant d’être son amant. J’ai voulu voir si réellement il existait une âme assez orgueilleuse pour demeurer fermée lorsque les bras sont ouverts, et livrer la bouche à des baisers muets ; vous concevez que je ne craignais que de trouver cette force à la froideur. Dans toutes les contrées qu’aime le soleil, j’ai cherché les traits les plus capables de révéler qu’une âme ardente y était enfermée : j’ai cherché la beauté dans tout son éclat, cet amour qu’un regard fait naître ; j’ai désiré un visage assez beau pour me faire oublier qu’il était moins beau que l’être invisible qui l’anime ; insensible à tout, j’ai résisté à tout,... excepté à une femme, – à vous, Laurette, qui m’apprenez que je me suis un peu mépris dans mes idées orgueilleuses ; à vous, devant qui je ne voulais soulever le masque qui couvre ici-bas les hommes qu’après être devenu votre époux. – Vous me l’avez arraché, je vous supplie de me pardonner, si j’ai pu vous offenser. ( Le prince )
Alfred de Musset (La nuit vénitienne)
Je cherchais une âme qui et me ressemblât, et je ne pouvais pas la trouver. Je fouillais tous les recoins de la terre; ma persévérance était inutile. Cependant, je ne pouvais pas rester seul. Il fallait quelqu’un qui approuvât mon caractère; il fallait quelqu’un qui eût les mêmes idées que moi. C’était le matin; le soleil se leva à l’horizon, dans toute sa magnificence, et voilà qu’à mes yeux se lève aussi un jeune homme, dont la présence engendrait les fleurs sur son passage. Il s’approcha de moi, et, me tendant la main: "Je suis venu vers toi, toi, qui me cherches. Bénissons ce jour heureux." Mais, moi: "Va-t’en; je ne t’ai pas appelé: je n’ai pas besoin de ton amitié." C’était le soir; la nuit commençait à étendre la noirceur de son voile sur la nature. Une belle femme, que je ne faisais que distinguer, étendait aussi sur moi son influence enchanteresse, et me regardait avec compassion; cependant, elle n’osait me parler. Je dis: "Approche-toi de moi, afin que je distingue nettement les traits de ton visage; car, la lumière des étoiles n’est pas assez forte, pour les éclairer à cette distance." Alors, avec une démarche modeste, et les yeux baissés, elle foula l’herbe du gazon, en se dirigeant de mon côté. Dès que je la vis: "Je vois que la bonté et la justice ont fait résidence dans ton coeur: nous ne pourrions pas vivre ensemble. Maintenant, tu admires ma beauté, qui a bouleversé plus d’une; mais, tôt ou tard, tu te repentirais de m’avoir consacré ton amour; car, tu ne connais pas mon âme. Non que je te sois jamais infidèle: celle qui se livre à moi avec tant d’abandon et de confiance, avec autant de confiance et d’abandon, je me livre à elle; mais, mets-le dans ta tête, pour ne jamais l’oublier: les loups et les agneaux ne se regardent pas avec des yeux doux." Que me fallait-il donc, à moi, qui rejetais, avec tant de dégoût, ce qu’il y avait de plus beau dans l’humanité!
Comte de Lautréamont (Les Chants de Maldoror)
Aucun changement fonctionnel ou structurel ne peut garantir une société parfaitement démocratique. Nous acceptons mal ce fait parce que nous avons été élevés dans une culture technologique où l'on pense généralement que, si on pouvait seulement trouver le bon instrument, tou irait enfin pour le mieux et qu'il serait alors possible de se relâcher un peu. Mais on ne peut jamais se relâcher. L'expérience des Noirs américains, comme celle des Indiens, des femmes, des Hispaniques et des pauvres, nous apprend cela. Nulle constitution, nulle déclaration des droits, nul système électoral, nulle loi ne peuvent garantir la paix, la justice et l'égalité. Tout cela exige un combat permanent, des débats incessants impliquant l'ensemble des citoyens et un nombre infini d'organisations et de mouvements qui imposent leur pression sur tous les systèmes établis.
Howard Zinn (Disobedience and Democracy: Nine Fallacies on Law and Order (Radical 60s))
Il y a des personnes à qui on n'ose donner d'autres marques de la passion qu'on a pour elles que par les choses qui ne les regardent point ; et, n'osant leur faire paraître qu'on les aime, on voudrait du moins qu'elles vissent que l'on ne veut être aimé de personne. L'on voudrait qu'elles sussent qu'il n'y a point de beauté, dans quelques rang qu'elle pût être, que l'on ne regardât avec indifférence, et qu'il n'y a point de couronne que l'on voulût acheter au prix de ne les voir jamais. Les femmes jugent d'ordinaire de la passion qu'on a pour elles, continua-t-il, par le soin qu'on prend de leur plaire et de les chercher ; mais ce n'est pas une chose difficile pour peu qu'elles soient aimables ; ce qui est difficile, c'est de ne s'abandonner pas au plaisir de les suivre ; c'est de les éviter, par peur de laisser paraître au public, et quasi à elles-mêmes, les sentiments que l'on a pour elles.
Madame de La Fayette (Madame de La Fayette: la princesse de Clèves)
Quelles sont les images régnantes de la femme dans le patrimoine culturel marocain? Il s'agit certes de lire, mais que cette lecture se transforme le plus possible en écoute. Les questions à se poser, après l'écoute, sont les suivantes: 1°) Le patrimoine culturel marocain renferme-t-il une seule et même image de la femme? Le passage du droit musulman classique, des traités (du mariage) savants à la tradition orale implique-t-il un changement dans la perception de la femme? 2°) Dans quelle mesure les oppositions "savant/populaire" et écrit/oral appartiennent-elles à la problématique de la société étudiée? 3°) Peut-on rechercher les points de rencontre entre le féminisme et les formations discursives traditionnelles sans retomber dans le salafisme et le folklorisme?
Abdessamad Dialmy (Sexualité et discours au Maroc)
C’était une femme originale et solitaire. Elle entretenait un commerce étroit avec les esprits, épousait leurs querelles et refusait de voir certaines personnes de sa famille mal considérées dans le monde où elle se réfugiait. Un petit héritage lui échut qui venait de sa soeur. Ces cinq mille francs, arrivés à la fin d’une vie, se révélèrent assez encombrants. Il fallait les placer. Si presque tous les hommes sont capables de se servir d’une grosse fortune, la difficulté commence quand la somme est petite. Cette femme resta fidèle à elle-même. Près de la mort, elle voulut abriter ses vieux os. Une véritable occasion s’offrait à elle. Au cimetière de sa ville, une concession venait d’expirer et, sur ce terrain, les propriétaires avaient érigé un somptueux caveau, sobre de lignes, en marbre noir, un vrai trésor à tout dire, qu’on lui laissait pourla somme de quatre mille francs. Elle acheta ce caveau. C’était là une valeur sûre, à l’abri des fluctuations boursières et des événements politiques. Elle fit aménager la fosse intérieure, la tint prête à recevoir son propre corps. Et, tout achevé, elle fit graver son nom en capitales d’or. Cette affaire la contenta si profondément qu’elle fut prise d’un véritable amour pour son tombeau. Elle venait voir au début les progrès des travaux Elle finit par se rendre visite tous les dimanches après-midi. Ce fut son unique sortie et sa seule distraction. Vers deux heures de l’après-midi, elle faisait le long trajet qui l’amenait aux portes de la ville où se trouvait le cimetière. Elle entrait dans le petit caveau, refermait soigneusement la porte, et s’agenouillait sur le prie-Dieu. C’est ainsi que, mise en présence d’elle-même, confrontant ce qu’elle était et ce qu’elle devait être, retrouvant l’anneau d’une chaîne toujours rompue, elle perça sans effort les desseins secrets de la Providence. Par un singulier symbole, elle comprit même un jour qu’elle était morte aux yeux du monde. À la Toussaint, arrivée plus tard que d’habitude, elle trouva le pas de la porte pieusement jonché de violettes. Par une délicate attention, des inconnus compatissants devant cette tombe laissée sans fleurs, avaient partagé les leurs et honoré la mémoire de ce mort abandonné à lui-même.
Albert Camus (L'envers et l'endroit)
J’aime beaucoup les cimetières, moi, ça me repose et me mélancolise j’en ai besoin. Et puis, il y a aussi de bons amis là dedans, de ceux qu’on ne va plus voir ; et j’y vais encore, moi, de temps en temps. Justement, dans ce cimetière Montmartre, j’ai une histoire de cœur, une maîtresse qui m’avait beaucoup pincé, très ému, une charmante petite femme dont le souvenir, en même temps qu’il me peine énormément, me donne des regrets… des regrets de toute nature. Et je vais rêver sur sa tombe… C’est fini pour elle. Et puis, j’aime aussi les cimetières, parce que ce sont des villes monstrueuses, prodigieusement habitées. Songez donc à ce qu’il y a de morts dans ce petit espace, à toutes les générations de Parisiens qui sont logés là, pour toujours, troglodytes définitifs enfermés dans leurs petits caveaux, dans leurs petits trous couverts d’une pierre ou marqués d’une croix, tandis que les vivants occupent tant de place et font tant de bruit, ces imbéciles. Me voici donc entrant dans le cimetière Montmartre, et tout à coup imprégné de tristesse, d’une tristesse qui ne faisait pas trop, de mal, d’ailleurs, une de ces tristesses qui vous font penser, quand on se porte bien : « Ça n’est pas drôle, cet endroit-là, mais le moment n’en est pas encore venu pour moi… » L’impression de l’automne, de cette humidité tiède qui sent la mort des feuilles et le soleil affaibli, fatigué, anémique, aggravait en la poétisant la sensation de solitude et de fin définitive flottant sur ce lieu, qui sent la mort des hommes.
Guy de Maupassant (La Maison Tellier)
Eh bien, c'est l'histoire d'un petit ourson qui s'appelle… Arthur. Et y'a une fée, un jour, qui vient voir le petit ourson et qui lui dit : Arthur tu vas partir à la recherche du Vase Magique. Et elle lui donne une épée hmm… magique (ouais, parce qu'y a plein de trucs magiques dans l'histoire, bref) alors le petit ourson il se dit : "Heu, chercher le Vase Magique ça doit être drôlement difficile, alors il faut que je parte dans la forêt pour trouver des amis pour m'aider." Alors il va voir son ami Lancelot… le cerf (parce que le cerf c'est majestueux comme ça), heu, Bohort le faisan et puis Léodagan… heu… l'ours, ouais c'est un ours aussi, c'est pas tout à fait le même ours mais bon. Donc Léodagan qui est le père de la femme du petit ourson, qui s'appelle Guenièvre la truite… non, non, parce que c'est la fille de… non c'est un ours aussi puisque c'est la fille de l'autre ours, non parce qu'après ça fait des machins mixtes, en fait un ours et une truite… non en fait ça va pas. Bref, sinon y'a Gauvain le neveu du petit ourson qui est le fils de sa sœur Anna, qui est restée à Tintagel avec sa mère Igerne la… bah non, ouais du coup je suis obligé de foutre des ours de partout sinon on pige plus rien dans la famille… Donc c'est des ours, en gros, enfin bref… Ils sont tous là et donc Petit Ourson il part avec sa troupe à la recherche du Vase Magique. Mais il le trouve pas, il le trouve pas parce qu'en fait pour la plupart d'entre eux c'est… c'est des nazes : ils sont hyper mous, ils sont bêtes, en plus y'en a qu'ont la trouille. Donc il décide de les faire bruler dans une grange pour s'en débarrasser… Donc la fée revient pour lui dire : "Attention petit ourson, il faut être gentil avec ses amis de la forêt" quand même c'est vrai, et du coup Petit Ourson il lui met un taquet dans la tête à la fée, comme ça : "BAH !". Alors la fée elle est comme ça et elle s'en va… et voilà et en fait il trouve pas le vase. En fait il est… il trouve pas… et Petit Ourson il fait de la dépression et tous les jours il se demande s'il va se tuer ou… pas…
Alexandre Astier (Kaamelott, livre 3, première partie : Épisodes 1 à 50)