Ta Hui Quotes

We've searched our database for all the quotes and captions related to Ta Hui. Here they are! All 21 of them:

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Qui me reflĂšte sinon toi-mĂȘme Je me vois si peu Sans toi je ne vois rien Qu’une Ă©tendue dĂ©serte Entre autrefois et aujourd’hui Il y a eu toutes ces morts Que j’ai franchies Sur de la paille Je n’ai pas pu percer Le mur de mon miroir Il m’a fallu apprendre Mot par mot la vie Comme on oublie Je t’aime pour ta sagesse Qui n’est pas la mienne Pour la santĂ© je t’aime Contre tout ce qui n’est qu’illusion Pour ce cƓur immortel Que je ne dĂ©tiens pas Que tu crois ĂȘtre le doute Et tu n’es que raison Tu es le grand soleil Qui me monte Ă  la tĂȘte Quand je suis sĂ»r de moi Quand je suis sĂ»r de moi Tu es le grand soleil Qui me monte Ă  la tĂȘte Quand je suis sĂ»r de moi Quand je suis sĂ»r de moi
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Paul Éluard
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The Master said, “Fa-ta, when your mind practices, it reads the Lotus. When it doesn’t practice, the Lotus does the reading. When your mind is true, it reads the Lotus. When your mind is false, the Lotus does the reading. When you develop the understanding of a buddha, you read the Lotus. When you develop the understanding of an ordinary being, the Lotus reads you.
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Hui-Neng (The Platform Sutra: The Zen Teaching of Hui-neng)
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Les brumes s’épaississent sur les cimes du Ć ar. Les versants se dressent face Ă  Emina, implacables dans le jour dĂ©clinant. Les paroles de Feti ricochent en elle, par-dessus la musique qu’il met plus fort dans la voiture. Elles traversent le scherzo du violon dont les volutes tournoient entre eux, alors qu’ils arrivent Ă  Tetovo. Elles dissipent le sourd espoir qui l’a menĂ©e ici, au-delĂ  du dĂ©sir de renouer avec le frĂšre d’Yllka. Elle mesure l’ampleur de son rĂȘve, de ce qu’elle n’a dit Ă  personne lĂ -bas en Allemagne. Ils auraient passĂ© leur bras autour de ses Ă©paules. Ils l’auraient entourĂ©e d’une affection mĂȘlĂ©e de pitié  Oui, dans l’outremer des montagnes, elle croit apercevoir la trace d’Yllka. Les empreintes fines d’un oiseau sur un sentier couvert de sable. Elles conduiraient Ă  une maison de montagne qui sentirait le bois et le foin Ă  la fin de l’étĂ©. Parce qu’Yllka se serait rĂ©fugiĂ©e quelque part ici. Elle y attendrait Emina, sa fille, Alija, son fils, depuis toutes ces annĂ©es. Elle-mĂȘme mue par la conviction que ses enfants finiront par la rejoindre. Car comment pourrait-elle savoir oĂč ils vivent aujourd’hui, si mĂȘme ils vivent encore ? Comment ? Et c’est la raison de son silence. Il ne peut en ĂȘtre autrement. Preuve de vie ou de mort, Emina ne s’en ira pas d’ici sans l’avoir obtenue. « Je peux juste te parler d’elle. Celle qu’elle fut ici. Ma sƓur, ta mĂšre
 » Des mots qui lacĂšrent le ciel trĂšs loin au-dessus d’elle. Feti gare sa voiture le long de la rue bordĂ©e d’immeubles. S’il se trompait
 Si Yllka n’avait pas pu le retrouver lui non plus ? Les feuillages des arbres flamboient sur les trottoirs. Des traĂźnĂ©es couleur de fer assombrissent les nuages au-dessus des immeubles. Ils se creusent d’un vaste cratĂšre noirĂątre. Des choucas Ă©voluent par centaines sur la ville, alors que le soleil descend Ă  l’horizon. Ils s’insinuent dans les invisibles couloirs ouverts par de secrĂštes turbulences. Leur vacarme secoue les airs, assourdit Emina. Elle est sur le point de flancher, rattrapĂ©e par le lieu et les cris des oiseaux.
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Cécile Oumhani (Le café d'Yllka)
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LE SYLLABUS Tout en mangeant d'un air effarĂ© vos oranges, Vous semblez aujourd'hui, mes tremblants petits anges, Me redouter un peu; Pourquoi ? c'est ma bontĂ© qu'il faut toujours attendre, Jeanne, et c'est le devoir de l'aĂŻeul d'ĂȘtre tendre Et du ciel d'ĂȘtre bleu. N'ayez pas peur. C'est vrai, j'ai l'air fĂąchĂ©, je gronde, Non contre vous. HĂ©las, enfants, dans ce vil monde, Le prĂȘtre hait et ment; Et, voyez-vous, j'entends jusqu'en nos verts asiles Un sombre brouhaha de choses imbĂ©ciles Qui passe en ce moment. Les prĂȘtres font de l'ombre. Ah ! je veux m'y soustraire. La plaine resplendit; viens, Jeanne, avec ton frĂšre, Viens, George, avec ta soeur; Un rayon sort du lac, l'aube est dans la chaumiĂšre; Ce qui monte de tout vers Dieu, c'est la lumiĂšre; Et d'eux, c'est la noirceur. J'aime une petitesse et je dĂ©teste l'autre; Je hais leur bĂ©gaiement et j'adore le vĂŽtre; Enfants, quand vous parlez, Je me penche, Ă©coutant ce que dit l'Ăąme pure, Et je crois entrevoir une vague ouverture Des grands cieux Ă©toilĂ©s. Car vous Ă©tiez hier, ĂŽ doux parleurs Ă©tranges, Les interlocuteurs des astres et des anges; En vous rien n'est mauvais; Vous m'apportez, Ă  moi sur qui gronde la nue, On ne sait quel rayon de l'aurore inconnue; Vous en venez, j'y vais. Ce que vous dites sort du firmament austĂšre; Quelque chose de plus que l'homme et que la terre Est dans vos jeunes yeux; Et votre voix oĂč rien n'insulte, oĂč rien ne blĂąme, OĂč rien ne mord, s'ajoute au vaste Ă©pithalame Des bois mystĂ©rieux. Ce doux balbutiement me plaĂźt, je le prĂ©fĂšre; Car j'y sens l'idĂ©al; j'ai l'air de ne rien faire Dans les fauves forĂȘts. Et pourtant Dieu sait bien que tout le jour j'Ă©coute L'eau tomber d'un plafond de rochers goutte Ă  goutte Au fond des antres frais. Ce qu'on appelle mort et ce qu'on nomme vie Parle la mĂȘme langue Ă  l'Ăąme inassouvie; En bas nous Ă©touffons; Mais rĂȘver, c'est planer dans les apothĂ©oses, C'est comprendre; et les nids disent les mĂȘmes choses Que les tombeaux profonds. Les prĂȘtres vont criant: AnathĂšme ! anathĂšme ! Mais la nature dit de toutes parts: Je t'aime ! Venez, enfants; le jour Est partout, et partout on voit la joie Ă©clore; Et l'infini n'a pas plus d'azur et d'aurore Que l'Ăąme n'a d'amour. J'ai fait la grosse voix contre ces noirs pygmĂ©es; Mais ne me craignez pas; les fleurs sont embaumĂ©es, Les bois sont triomphants; Le printemps est la fĂȘte immense, et nous en sommes; Venez, j'ai quelquefois fait peur aux petits hommes, Non aux petits enfants.
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Victor Hugo (L'Art d'ĂȘtre grand-pĂšre)
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FOLCO : "Socialisme" et "communisme" sont devenus presque des gros mots. Quelle est l'essence de ce rĂȘve Ă  laquelle on pourrait s'identifier, au lieu de le repousser sans mĂȘme y rĂ©flĂ©chir ? TIZIANO : L'idĂ©e du socialisme Ă©tait simple : crĂ©er une sociĂ©tĂ© dans laquelle il n'y aurait pas de patrons pour contrĂŽler les moyens de production, moyens avec lesquels ils rĂ©duisent le peuple en esclavage; Si tu as une usine et que tu en es le patron absolu, tu peux licencier et embaucher Ă  ta guise, tu peu mĂȘme embaucher des enfants de douze ans et les faire travailler. Il est clair que tu engranges un profit Ă©norme, qui n'est pas dĂ» uniquement Ă  ton travail, mais Ă©galement au travail de ces personnes-lĂ . Alors, si les travailleurs participent dĂ©jĂ  Ă  l'effort de production, pourquoi ne pas les laisser copossĂ©der l'usine ? La sociĂ©tĂ© est pleine d'injustices. On regarde autour de soi et on se dit : mais comment, il n'est pas possible de rĂ©soudre ces injustices ? Je m'explique. Quelqu'un a une entreprise agricole en amont d'un fleuve avec beaucoup d'eau. Il peut construire une digue pour empĂȘcher que l'eau aille jusqu'au paysan dans la vallĂ©e, mais ce n'est pas juste. Ne peut-il pas, au contraire, trouver un accord pour que toute cette eau arrive Ă©galement chez celui qui se trouve en bas ? Le socialisme, c'est l'idĂ©e d'une sociĂ©tĂ© dans laquelle personne n'exploite le travail de l'autre. Chacun fait son devoir et, de tout ce qui a Ă©tĂ© fait en commun, chacun prend ce dont il a besoin. Cela signifie qu'il vit en fonction de ce dont il a besoin, qu'il n'accumule pas, car l'accumulation enlĂšve quelque chose aux autres et ne sert Ă  rien. Regarde, aujourd'hui, tous ces gens richissimes, mĂȘme en Italie ! Toute cette accumulation, Ă  quoi sert-elle ? Elle sert aux gens riches. Elle leur sert Ă  se construire un yacht, une gigantesque villa Ă  la mer. Souvent, tout cet argent n'est mĂȘme pas recyclĂ© dans le systĂšme qui produit du travail. Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. C'est de lĂ  qu'est nĂ©e l'idĂ©e du socialisme. FOLCO : Et le communisme ? Quelle est la diffĂ©rence entre le socialisme et le communisme ? TIZIANO : Le communisme a essayĂ© d'institutionnaliser l'aspiration socialiste, en crĂ©ant - on croit toujours que c'est la solution - des institutions et des organismes de contrĂŽle. DĂšs cet instant, le socialisme a disparu, parce que le socialisme a un fond anarchiste. Lorsqu'on commence Ă  mettre en place une police qui contrĂŽle combien de pain tu manges, qui oblige tout le monde Ă  aller au travail Ă  huit heures, et qui envoie au goulag ceux qui n'y vont pas, alors c'est fini. (p. 383-384)
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Tiziano Terzani (La fine Ăš il mio inizio)
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Je prĂ©fĂšre remonter Ă  pied les Champs-ElysĂ©es un soir de printemps. Ils n'existent plus vraiment aujourd'hui, mais, la nuit, ils font encore illusion. Peut-ĂȘtre sur les Champs-ElysĂ©es entendrai-je ta voix m'appeler par mon prĂ©nom...
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Patrick Modiano (Dans le café de la jeunesse perdue)
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Master Daie (Ta-hui) says this about kufu: In training ourselves to solve koan, we should neither make guesses or comments nor try to understand them. It is unnecessary to know the meanings of the words or justify our attitudes toward the koan presented to us. On the contrary, we should neither be empty and tranquil nor expect to be enlightened. It is still worse to be absent-minded. Whether we walk, dwell, sit, or lie down, we should always be one with the koan and try to keep in touch with them all the time.17 In the Mumonkan, Master Mumon Ekai (Wu-men Hui-k’ai) states, Arouse your entire body with its three hundred and sixty bones and joints and its eighty-four thousand pores of the skin. Summon up a spirit of great doubt and concentrate on this word “mu.” In order to do so, hold to the problem from morning to night without letting it go even for one second, and become one with the word “mu” (void) with all your strength.
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Omori Sogen (Introduction to Zen Training: A Physical Approach to Meditation and Mind-Body Training (The Classic Rinzai Zen Manual))
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Souviens-toi de te comporter dans la vie comme dans un banquet. Quand un plat arrive Ă  toi, tends la main et sers-toi modĂ©rĂ©ment. S’il passe loin de toi, n’essaye pas de le ramener Ă  toi. Et s’il n’est pas encore arrivĂ© Ă  toi, ne laisse pas ton dĂ©sir te submerger et attend patiemment qu’il arrive Ă  toi. Agis ainsi avec tes enfants, avec ta femme, avec les honneurs, avec la richesse, et tu seras un jour digne d’ĂȘtre le convive des Dieux. Va plus loin et refuse ce qu’on te tend, considĂšre-le avec indiffĂ©rence, et tu obtiendras une part du pouvoir des Dieux ainsi que leur compagnie. C’est ainsi que DiogĂšne, HĂ©raclite et leurs semblables sont aujourd’hui vĂ©nĂ©rĂ©s comme des Dieux.
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Epictetus
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When I speak about zazen, what comes to mind first is the following passage from the Dan-gyo, a record of the life and sayings of the Sixth Patriarch of Zen Buddhism, Eno Daikan (Hui-neng Ta-chien):30 Za (sitting) means to not give rise to thoughts (no dualism) under any circumstance. Zen (meditation) means to see your original nature and not become confused.
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Omori Sogen (Introduction to Zen Training: A Physical Approach to Meditation and Mind-Body Training (The Classic Rinzai Zen Manual))
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Aujourd'hui, je ne peux m'empĂȘcher de guetter ta silhouette lorsque je reviens dans la rue de TrĂ©vise. Tu Ă©tais lĂ . OĂč exactement ? Devant ce qui est devenu aujourd'hui un salon de coiffure. J'avance. Je voudrais te revoir. Je me tiens lĂ , lĂ  exactement oĂč tu n'es plus.
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Constance Joly
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Quand la tristesse s'est rendue maĂźtresse de tes instants et qu'elle t'accompagne non seulement dans le contenu du temps, mais aussi dans tes pressentiments d'Ă©ternitĂ©, quand elle compose la matiĂšre de tes sensations, fortes ou flottantes, il en va comme si, depuis les origines jusqu'Ă  aujourd'hui, toi seul en avais jamais fait l'expĂ©rience, comme si elle t'avait attendu, lourde des siĂšcles qui l'ont ignorĂ©e, pour Ă  travers toi remplir l'univers et le vouer au deuil. Et quand bien mĂȘme tu saurais combien d'esprits, combien d'Ăąmes elle a empoisonnĂ©s et parĂ©s, tu ne saurais y trouver aucune consolation. Toi qui dĂ©couvres toute chose Ă  travers elle, tu lui confĂšres, sans le vouloir, l'Ă©tendue et la valeur du monde. Et puis ce ne sont pas les autres qui te l'ont rĂ©vĂ©lĂ©e, il n'est pas d'apprentissage de la tristesse, ni de maĂźtres susceptibles de l'enseigner : ta propre nature lui a donnĂ© consistance Ă  partir du non-dit de tes inhibitions, toi qui es vouĂ© Ă  ne prendre part Ă  rien de ce qui semble exister.
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Emil M. Cioran (Razne)
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Un grand poĂšte Que fais-tu au juste voyons voir dit Mihaela trois heures de tĂ©lĂ©vision tu t’affaires dans la bibliothĂšque trois heures tu lis et voilĂ  ton temps qui passe quand tu ne peux plus Ă©crire tu as l’air d’une mite raidie par le froid sur le cadre de la fenĂȘtre et tu n’es mĂȘme pas un grand poĂšte tu as les yeux aqueux et vides tu as encore bu que vais-je faire de toi que vais-je dire Ă  tes parents les pauvres ils sont si ĂągĂ©s personne n’en prend soin dans cet Ă©tat personne ne leur demande s’ils ont mangĂ© un bout bientĂŽt ils mourront et toi si indiffĂ©rent tu ne vois pas que notre fille a grandi tu ne vois pas qu’elle porte une mini-jupe aujourd’hui et voilĂ  comme ta vie s’en va et tu n’es mĂȘme pas un grand poĂšte comme Nichita Stănescu
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Valentin Dolfi (Ma poésie comme biographie (French Edition))
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S'il te plaĂźt, c'est quoi, cette bĂȘtise, pourquoi n'es-tu pas lĂ  ? Qu'est-ce que c'est que cette connerie ? Que je ne puisse pas t'embrasser maintenant, que je ne puisse pas m'Ă©tendre prĂšs de toi, te caresser, t'exciter et m'exciter par toi, que je ne puisse pas te sucer jusqu'Ă  l'orgasme et te sentir entre mes jambes et rire ensuite avec toi parce que ta barbe empeste au point de donner une Ă©rection au contrĂŽleur du tram qui poinçonnera ton billet ?
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Jana Černá (Pas dans le cul aujourd'hui)
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DĂ©cide d’ĂȘtre curieux et d’observer ce que tu sĂšmes. DĂ©cide de faire confiance Ă  la providence. DĂ©cide de t’enrichir de tout apprentissage. DĂ©cide de te « challenger » et de reconnaitre les occasions de rĂ©aliser quelque chose que tu n’aurais pas envisagĂ©. DĂ©cide d’admettre et d’accueillir tes peurs et tes frustrations. DĂ©cide d’ĂȘtre fier de toi en reconnaissant ta capacitĂ© Ă  toujours savoir t’adapter et redĂ©marrer. DĂ©cide de te focaliser sur les bĂ©nĂ©fices et de transcender les inconvĂ©nients. Mais aussi, dĂ©cide de t’accorder le droit au bonheur, en paix avec tes imperfections. Car les failles et les reliefs qui font ta singularitĂ©, toi seul les connais et toi seul a dĂ» les franchir pour ĂȘtre ici aujourd’hui. DĂ©cide d’ĂȘtre heureux pour savoir tendre la main et Ă©clairer le chemin. DĂ©cide d’ĂȘtre heureux car tes souffrances n’aideront jamais tes proches Ă  trouver eux-mĂȘmes la joie et la paix.
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Daniel Plazanet (LÂCHER PRISE : Se dĂ©livrer de la charge mentale et dire oui Ă  sa vraie vie ! En juste une page par jour :) (French Edition))
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Tu imaginais dĂ©jĂ  ton fiston, une semaine plus tard, cavalant vers tes bras grands ouverts Ă  travers l'aĂ©rogare numĂ©ro trois. Tu le ferais dĂ©coller mieux qu'en Boeing. Il jetterait ses mains autour de ton cou. Peu aprĂšs, tu sentirais celles de ta compagne - ta compagne : rien que ce mot, tu l'aimais, parfois tu le prononçais pour toi-mĂȘme, doux, moelleux comme un gros pull d'hiver oĂč il fait bon se pelotonner. Leur retour, tu en souriais d'avance. Tu Ă©tais parvenu Ă  te crĂ©er un petit monde au sein du monde. Une forteresse. C'Ă©tait cela, ta vĂ©ritable victoire sur la vie. Personne ne pouvait te prendre ça. Comment se peut-il, alors, qu'ils ne soient jamais revenus ?
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Fabien Maréchal (Plus personne pour aujourd'hui)
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Pourtant, aujourd'hui encore, quand la douleur se fait trop prĂ©sente et qu'aucun simple ne parvient Ă  l'apaiser, quand je regarde le corps qui enferme mon esprit, je me rappelle mes jours de Loup ; pour moi ils ne durĂšrent pas quelques journĂ©es mais toute une saison de vie. Leur souvenir me rĂ©conforte et me tente aussi. Viens, viens chasser avec moi, souffle une voix dans mon cƓur ; dĂ©pouille-toi de ta souffrance, que ta vie soit tienne Ă  nouveau ; il est un lieu oĂč tout temps est maintenant, oĂč les choix sont simples et ne sont jamais ceux d'un autre. Les Loups n'ont pas de roi.
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Robin Hobb
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Mon fils, Avinoam Bezalel, est nĂ© Ă  Bucarest en 1945. Il a le nom de mon pĂšre–et un grand nombre de ses qualitĂ©s. Le jour de sa naissance coĂŻncidait exactement avec Yom Kipour et, quand j’arrivai au Temple Coral, un messager m’attendait avec la bonne nouvelle. La tradition voulait que le grand rabbin sur le premier Ă  ouvrir l’Arche sainte le jour de Kippour. Et, tandis qu’apparaissaient devant moi les rouleaux de la Torah, le hazzan entonna le texte liturgique qui se termine avec la supplication. « Je te prie, ĂŽ mon Dieu, de donner Ta grĂące au fils que Tu m’as donné  ». Chaque annĂ©e, Ă  Kippour, quand je lis ce verset, je remercie Dieu du don inestimable qu'il nous a fait, Ă  ma femme et Ă  moi, en la personne de notre fils. À lui aussi j’ai enseignĂ© personnellement la Bible, le Talmud et la pensĂ©e juive. Il devait manifester trĂšs tĂŽt son attachement Ă  MaĂŻmonide, qui fut Ă  la fois rabbin et mĂ©decin et qui l'influença certainement dans le choix de ses Ă©tudes. Il rĂ©solut en effet de devenir mĂ©decin pour pouvoir soulager et aider ceux qui souffrent. Il Ă©tait encore Ă©tudiant quand il reçut un prix de l’universitĂ© de GenĂšve pour un mĂ©moire sur le thĂšme « MĂ©decine et judaĂŻsme », qui fut publiĂ© plus tard sous forme de livre Ă  Tel-Aviv, en hĂ©breu et en anglais, et trĂšs bien accueilli en IsraĂ«l, en Europe et en AmĂ©rique. Aujourd’hui, Avinoam Bezalel enseigne la neurologie ophtalmologie Ă  GenĂšve et est reconnu comme un des meilleurs spĂ©cialistes europĂ©ens en ce domaine. Autour d’un grand nombre de publications, il est souvent invitĂ© Ă  faire des confĂ©rences dans des universitĂ©s d’Europe, des États-Unis et d’AmĂ©rique du Sud. Il a Ă©pousĂ© Edith Abensur, qui est mĂ©decin et descend d’une trĂšs ancienne famille sĂ©pharade dont les origines remontent Ă  l’Espagne d’avant l’Inquisition. (p. 280–281)
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Alexandre Safran (Un tăciune smuls flăcărilor: Comunitatea evreiască din Romùnia, 1939-1947 : memorii (Romanian Edition))
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À la grande baleine O notre Dieu, farouche baleine Qu'adviendra-t-il des modes prĂ©sents ? Ton large dos Ă  la danse entraĂźne, Ne bouge pas, il est si glissant. Il est glissant, ce dos qui supporte Et nos esprits et tout l'univers. Pour seul prĂ©sent, vois-tu, je t'apporte Ma pauvre danse et mon cƓur amer. Mais cette peur qui me fend l'Ă©chine Prends-la, Seigneur, au prix de mes biens. En ta splendeur cruelle et divine Dis que tu n'est ni juif ni chrĂ©tien. Fais que ton dos me serve d'asile Pour que mon corps y trouve un Ă©tai Pour que mon corps ne batte fĂ©brile Pour qu'en dormant me vienne la paix. Ou, pour toujours, fuis-moi qui t'exhortes Ne flotte plus narquois et lĂ©ger. Voici dĂ©jĂ  des Ă©toiles mortes Et sur mon front leur douce clartĂ©. (p. 98, adaptation de Paul Chaulot)
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Endre Ady (PoÚtes d'aujourd'hui, n°160 : ENDRE ADY)
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Brancusi a dĂ©cidĂ© Comment cela est arrivĂ©, je ne puis le savoir, Brancusi m’est apparu et m’a dit qu’il avait dĂ©cidĂ© d’intervenir et de me ciseler. Je te ferai comme Fondane, m’a-t-il dit – il avait une criniĂšre de cheveux flottants sur son front trop ridĂ©, mais moi, je la lui ai effacĂ©e avec une gomme Ă©norme – il n’est restĂ© de sa tĂȘte qu’un ovale, l’Origine du Monde. Je pense redessiner ta tĂȘte et les yeux seront trĂšs vides, pour qu’on puisse y mettre presque Tout. Et des mers, et des terres et des nuages. D’autres ne sont pas nĂ©cessaires. Puis, il s’est retirĂ©. Attention, Ion Pop, prends garde, ce qui t’arrive maintenant n’est que la prĂ©paration, que l’attente polie du MaĂźtre. Nombre de choses te quittent, tombent sous un ciseau invisible de nouvelles eaux te lavent du vieux sang, les fruits dĂ©jĂ  mĂ»rs tombent des fleurs qui viennent d’éclore, la feuille de maintenant , la pierre d’aujourd’hui s’effritent, au-dessus de spasmes et d’angoisses la lumiĂšre essaie d’envelopper des visages blancs. Tout ce qui pue en toi tout ce qui se gonfle sera parfum et marbre. Retiens cela, Ion Pop, maintenant et toujours – c’est un grand, inespĂ©rĂ© honneur que Brancusi lui-mĂȘme ait dĂ©cidĂ© d’intervenir et de te ciseler. (p.42-43)
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Ion Pop (La dĂ©couverte de l'Ɠil)
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— Ô Lune Noire, sache que je t’ai attendue. Non, mon attente n’a pas Ă©tĂ© pieuse et bercĂ©e d’une fĂ©licitĂ©e bĂ©ate. Mes espoirs, je les ai conservĂ©s contre moi en affrontant les tempĂȘtes de la nature. Mes craintes, je les ai endossĂ©es avec peine et, souvent, elles m’ont valu d’épouvantables souffrances. Quant Ă  mes croyances, elles chancĂšlent chaque jour, avançant fĂ©brilement sur la crĂȘte d’une montagne acĂ©rĂ©e. Non, belle Lune Noire, je n’ai pas Ă©tĂ© le dĂ©vot infaillible. J’ai encaissĂ© les douleurs et j’en ai souvent questionnĂ© la cause, me demandant si les dieux veillaient vraiment sur l’indigent que je suis... J’ai interrogĂ© l’OcĂ©an CĂ©leste, j’ai invoquĂ© le Grand PĂȘcheur dans les moments de dĂ©tresse, et j’ai remerciĂ© les Constellations Silencieuses lorsque le sort m’était propice. Mais jamais, jamais je n’ai obtenu de rĂ©ponse. Pas un signe. Pas une faveur, pas une mise en garde. Rien ! Alors j’ai continuĂ© Ă  croire et j’ai contemplĂ© chacun de tes croissants. J’ai chĂ©ri chaque pas sous l’éclat argentĂ© de ta lumiĂšre. Mais, peu Ă  peu, je suis forcĂ© d’admettre que mon regard est tombĂ© et que j’ai plus souvent observĂ© mes pieds que ta robe. Nuit aprĂšs nuit, ma foi s’est faite tĂ©nue
 Et je regrette, aujourd’hui, d’avoir parfois pensĂ© que l’interposition ne viendrait pas. Que l’éclipse n’était qu’une fable, qu’un rĂȘve mal placĂ© dans mon esprit puĂ©ril. Un rĂȘve idiot qui avait induit les sages en erreur
 Comme je regrette ! Comme je suis confus et contrit de dĂ©couvrir, Ă  prĂ©sent, que le tort s’était saisi de moi
 La puissance de ton ombre est manifeste : Fe’Rah Grundt ne peut que s’incliner ! Quant Ă  ton aura
 Quelle
 Quelle splendeur ! J’ai devant mes yeux la plus magnifique fantasmagorie qu’il m’ait Ă©tĂ© donnĂ© de voir. C’est tellement plus grandiose que dans mon rĂȘve. Et, plus sublime encore que dans mes tentatives d’imagination Ă©veillĂ©e ! L’éclipse
 L’éclipse est assurĂ©ment le tournant de mon existence, j’en suis convaincu. Car mĂȘme si tu me rĂ©pudies, mĂȘme si tu m’ignores, mĂȘme si tu te contraries de mes paroles et choisis de m’en punir, je serai – Ô superbe Lune Noire – Ă  jamais changĂ©, en mon ĂȘtre tout entier, de t’avoir pu observer. Sur ces paroles fiĂ©vreuses et enflammĂ©es d’un amour sincĂšre dont il s’ignorait capable, Welihann se tait puis pose un genou Ă  terre. Les yeux brillants, il plonge dans la noirceur du cercle magique et cligne le moins possible des paupiĂšres, bien dĂ©cidĂ© Ă  ne pas en perdre la moindre miette. Le spectacle, d’une beautĂ© enivrante, le transporte et ranime toute sa foi. Il se sent transpercĂ© de lĂ©gendes, envahi de gloire, portĂ© en avant par les chants des AncĂȘtres, pĂ©nĂ©trĂ© par les mille gĂ©nĂ©rations l’ayant prĂ©cĂ©dĂ©, ayant foulĂ© ces steppes, ayant grimpĂ© ces concrĂ©tions, s’étant faufilĂ©s entre les prĂ©dĂ©cesseurs de ces arbres
 Il est Welihann, il est les Anciens, il est le PassĂ© et l’Avenir de son peuple. Il convoie en son ĂȘtre la culture d’une tribu et voyage Ă  dos de rĂȘves sur les Ă©paules du monde. Il n’est plus qu’un avec la Nature et devient, loin, au fond de lui, le messager des MĂŒk’Atah. Le pourvoyeur de Vie, façonnĂ© d’Amour et disposĂ© Ă  embrasser la Mort. Il est Welihann, l’enfant au destin diffĂ©rent, l’enfant libre et sans chemin tracĂ©, capable d’ouvrir sous chacun de ses pas, les pages de chapitres interdits, inconnus, impossibles ou dĂ©sirĂ©s. Il est Welihann, l’enfant-homme, l’enfant-frĂšre, le frĂšre-homme que personne n’attend et que tout le monde espĂšre, le prophĂšte malvenu, le maudit habitĂ© par la fortune. Il est Welihann et il sait, Ă  prĂ©sent, combien son destin compte, combien l’éclipse importe. Il est Welihann et il sait que son nom promet et devine que son sort ne sera rien de moins qu’exceptionnel.
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Alexandre Jarry (Sous les constellations silencieuses (Les Apothéoses))
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Les cƓurs ne sont pas tous les mĂȘmes. Ils se modĂšlent et prennent forme au fur et Ă  mesure des expĂ©riences. Comme un tronc qui pousserait tordu pour s'adapter Ă  ce qui l'entoure. Et tout ce qui a modelĂ© le tien... ce qu'on t'a appris, ce qu'on t'a transmis, ce qui t'a fait pleurer, ce qui t'a fait rire, le sang qui n'a fait qu'un tour et celui qu'on t'a fait cracher. Tout ça aujourd'hui est Ă  KobanĂ©.
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Zerocalcare (Kobane Calling)