Sa Roc Quotes

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Le Bonadventure passa devant cette cÎte, qu'il prolongea à la distance d'un demi-mille. Il fut facile de voir qu'elle se composait de blocs de toutes dimensions, depuis vingt pieds jusqu'à trois cents pieds de hauteur, et de toutes formes, cylindriques comme des tours, prismatiques comme des clochers, pyramidaux comme des obélisques, coniques comme des cheminées d'usine. Une banquise des mers glaciales n'eût pas été plus capricieusement dressée dans sa sublime horreur! Ici, des ponts jetés d'un roc à l'autre; là, des arceaux disposés comme ceux d'une nef, dont le regard ne pouvait découvrir la profondeur; en un endroit, de larges excavations, dont les voûtes présentaient un aspect monumental; en un autre, une véritable cohue de pointes, de pyramidions, de flÚches comme aucune cathédrale gothique n'en a jamais compté. Tous les caprices de la nature, plus variés encore que ceux de l'imagination, dessinaient ce littoral grandiose, qui se prolongeait sur une longueur de huit à neuf milles.
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Jules Verne (L'Île mystĂ©rieuse)
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Au reste, l’artifice paraissait Ă  des Esseintes la marque distinctive du gĂ©nie de l’homme. Comme il le disait, la nature a fait son temps ; elle a dĂ©finitivement lassĂ©, par la dĂ©goĂ»tante uniformitĂ© de ses paysages et de ses ciels, l’attentive patience des raffinĂ©s. Au fond, quelle platitude de spĂ©cialiste confinĂ©e dans sa partie, quelle petitesse de boutiquiĂšre tenant tel article Ă  l’exclusion de tout autre, quel monotone magasin de prairies et d’arbres, quelle banale agence de montagnes et de mers ! Il n’est, d’ailleurs, aucune de ses inventions rĂ©putĂ©e si subtile ou si grandiose que le gĂ©nie humain ne puisse crĂ©er ; aucune forĂȘt de Fontainebleau, aucun clair de lune que des dĂ©cors inondĂ©s de jets Ă©lectriques ne produisent ; aucune cascade que l’hydraulique n’imite Ă  s’y mĂ©prendre ; aucun roc que le carton-pĂąte ne s’assimile ; aucune fleur que de spĂ©cieux taffetas et de dĂ©licats papiers peints n’égalent ! À n’en pas douter, cette sempiternelle radoteuse a maintenant usĂ© la dĂ©bonnaire admiration des vrais artistes, et le moment est venu oĂč il s’agit de la remplacer, autant que faire se pourra, par l’artifice. Et puis, Ă  bien discerner celle de ses Ɠuvres considĂ©rĂ©e comme la plus exquise, celle de ses crĂ©ations dont la beautĂ© est, de l’avis de tous, la plus originale et la plus parfaite : la femme ; est-ce que l’homme n’a pas, de son cĂŽtĂ©, fabriquĂ©, Ă  lui tout seul, un ĂȘtre animĂ© et factice qui la vaut amplement, au point de vue de la beautĂ© plastique ? est-ce qu’il existe, ici-bas, un ĂȘtre conçu dans les joies d’une fornication et sorti des douleurs d’une matrice dont le modĂšle, dont le type soit plus Ă©blouissant, plus splendide que celui de ces deux locomotives adoptĂ©es sur la ligne du chemin de fer du Nord ? L’une, la Crampton, une adorable blonde, Ă  la voix aiguĂ«, Ă  la grande taille frĂȘle, emprisonnĂ©e dans un Ă©tincelant corset de cuivre, au souple et nerveux allongement de chatte, une blonde pimpante et dorĂ©e, dont l’extraordinaire grĂące Ă©pouvante lorsque, raidissant ses muscles d’acier, activant la sueur de ses flancs tiĂšdes, elle met en branle l’immense rosace de sa fine roue et s’élance toute vivante, en tĂȘte des rapides et des marĂ©es ! L’autre, l’Engerth, une monumentale et sombre brune aux cris sourds et rauques, aux reins trapus, Ă©tranglĂ©s dans une cuirasse en fonte, une monstrueuse bĂȘte, Ă  la criniĂšre Ă©chevelĂ©e de fumĂ©e noire, aux six roues basses et accouplĂ©es ; quelle Ă©crasante puissance lorsque, faisant trembler la terre, elle remorque pesamment, lentement, la lourde queue de ses marchandises !
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Joris-Karl Huysmans
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Au reste, l’artifice paraissait Ă  des Esseintes la marque distinctive du gĂ©nie de l’homme. Comme il le disait, la nature a fait son temps ; elle a dĂ©finitivement lassĂ©, par la dĂ©goĂ»tante uniformitĂ© de ses paysages et de ses ciels, l’attentive patience des raffinĂ©s. Au fond, quelle platitude de spĂ©cialiste confinĂ©e dans sa partie, quelle petitesse de boutiquiĂšre tenant tel article Ă  l’exclusion de tout autre, quel monotone magasin de prairies et d’arbres, quelle banale agence de montagnes et de mers ! Il n’est, d’ailleurs, aucune de ses inventions rĂ©putĂ©e si subtile ou si grandiose que le gĂ©nie humain ne puisse crĂ©er ; aucune forĂȘt de Fontainebleau, aucun clair de lune que des dĂ©cors inondĂ©s de jets Ă©lectriques ne produisent ; aucune cascade que l’hydraulique n’imite Ă  s’y mĂ©prendre ; aucun roc que le carton-pĂąte ne s’assimile ; aucune fleur que de spĂ©cieux taffetas et de dĂ©licats papiers peints n’égalent ! À n’en pas douter, cette sempiternelle radoteuse a maintenant usĂ© la dĂ©bonnaire admiration des vrais artistes, et le moment est venu oĂč il s’agit de la remplacer, autant que faire se pourra, par l’artifice. Et puis, Ă  bien discerner celle de ses Ɠuvres considĂ©rĂ©e comme la plus exquise, celle de ses crĂ©ations dont la beautĂ© est, de l’avis de tous, la plus originale et la plus parfaite : la femme ; est-ce que l’homme n’a pas, de son cĂŽtĂ©, fabriquĂ©, Ă  lui tout seul, un ĂȘtre animĂ© et factice qui la vaut amplement, au point de vue de la beautĂ© plastique ? est-ce qu’il existe, ici-bas, un ĂȘtre conçu dans les joies d’une fornication et sorti des douleurs d’une matrice dont le modĂšle, dont le type soit plus Ă©blouissant, plus splendide que celui de ces deux locomotives adoptĂ©es sur la ligne du chemin de fer du Nord ? L’une, la Crampton, une adorable blonde, Ă  la voix aiguĂ«, Ă  la grande taille frĂȘle, emprisonnĂ©e dans un Ă©tincelant corset de cuivre, au souple et nerveux allongement de chatte, une blonde pimpante et dorĂ©e, dont l’extraordinaire grĂące Ă©pouvante lorsque, raidissant ses muscles d’acier, activant la sueur de ses flancs tiĂšdes, elle met en branle l’immense rosace de sa fine roue et s’élance toute vivante, en tĂȘte des rapides et des marĂ©es ! L’autre, l’Engerth, une monumentale et sombre brune aux cris sourds et rauques, aux reins trapus, Ă©tranglĂ©s dans une cuirasse en fonte, une monstrueuse bĂȘte, Ă  la criniĂšre Ă©chevelĂ©e de fumĂ©e noire, aux six roues basses et accouplĂ©es ; quelle Ă©crasante puissance lorsque, faisant trembler la terre, elle remorque pesamment, lentement, la lourde queue de ses marchandises ! Il n’est certainement pas, parmi les frĂȘles beautĂ©s blondes et les majestueuses beautĂ©s brunes, de pareils types de sveltesse dĂ©licate et de terrifiante force ; Ă  coup sĂ»r, on peut le dire : l’homme a fait, dans son genre, aussi bien que le Dieu auquel il croit.
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Joris-Karl Huysmans
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Mais le premier de tous est un savant illustre, qui n'appartient pas seulement Ă  la Bretagne, mais Ă  la France, le cĂ©lĂšbre voyageur en Égypte, M. Caillaud. DouĂ© de l'esprit le plus sagace et le plus pĂ©nĂ©trant, il a fait en histoire naturelle plusieurs dĂ©couvertes, une surtout, des plus intĂ©ressantes, pour laquelle la Hollande lui a dĂ©cernĂ©, il y a peu d'annĂ©es, un prix extraordinaire, la dĂ©couverte du procĂ©dĂ© de perforation des pholades. On avait jusqu'alors cru que les pholades, petits mollusques trĂšs-communs sur les cĂŽtes de Bretagne, employaient, pour percer le dur granit oĂč elles vivent, un acide qu'elles distillaient Ă  travers les valves de leur coquille. M. Caillaud eut des doutes Ă  ce sujet: il recueillit, prĂšs du Pouliguen, des pholades attachĂ©es Ă  des morceaux de roc (gneiss), les plaça dans un bocal d'eau de mer incessamment renouvelĂ©e, et attendit l'effet de leur travail. Huit jours, quinze jours se passĂšrent sans que les pholades donnassent signe de vie, lorsqu'une nuit il fut Ă©veillĂ© par un bruit de scie qui retentissait dans le bocal; il se lĂšve, et, Ă  la lueur d'une lampe, il voit un des petits animaux se tournant et se retournant Ă  droite et Ă  gauche, avec un mouvement rĂ©gulier, Ă  la maniĂšre d'une vrille qui perce un trou; puis, aprĂšs un certain temps, la pholade s'arrĂȘte, et un jet de poussiĂšre fine obscurcit l'eau du bocal; c'Ă©tait le rĂ©sidu de son travail, la partie du roc pulvĂ©risĂ© oĂč elle avait pĂ©nĂ©trĂ©, dont elle se dĂ©barrassait et qu'elle chassait au dehors. Et tour Ă  tour le savant, attentif et charmĂ©, surprend une Ă  une les pholades accomplissant leur patient ouvrage, et se creusant leur demeure, l'arrondissant et la polissant, comme avec la rĂąpe la plus dĂ©licate, sans autre instrument que leur coquille; et cette coquille, au lieu de se dĂ©tĂ©riorer par le frottement continu, se dĂ©veloppe Ă  mesure que le travail avance; Ă  la scie qui s'use une autre scie s'ajoute, puis une troisiĂšme, une quatriĂšme, et ainsi de suite jusqu'Ă  quarante, que M. Caillaud a comptĂ©es, et avec lesquelles le petit animal, Ă  force de tourner et retourner sa frĂȘle enveloppe, cette coquille que la pression d'un doigt d'enfant suffirait Ă  briser, perce Ă  jour le granit sur lequel s'Ă©mousse un ciseau de fer! phĂ©nomĂšne admirable qui confond la sagesse humaine,
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Anonymous
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La vouivre BĂȘte cruelle au corps annelĂ©, portant au front un emblĂšme, Du plus profond des bois glissant vers la fontaine Les pĂątres t'ont vue, qui mĂšnent au printemps Leurs moutons dans les alpages. PĂ©trifiant sur les rocs des ondoiements glacĂ©s, Source descendue de la ravine, Ta petite tĂȘte virginale darde des regards fĂ©roces. Seul sous ta mĂąchoire tremble une goutte de lune. Te coulant hors des millĂ©naires de la lĂ©gende, Chair de rĂȘve, ornĂ©e d'Ă©cailles d'or, MoitiĂ© femme et moitiĂ© dragon, Tu viens de ce qui fut et qui n'existe pas encore. Gardienne des parois des roches foudroyĂ©es, Sans haine, sans pitiĂ© Posant des questions obliques et bizarres, Pour Ă©lever des monceaux de crĂąnes dans le gouffre
 Les yeux pleurent humainement, mais brille comme ceux des fauves. L'ombre Ă©merge de la mort en une vie nouvelle. Pour entraĂźner perfidement le voyageur Ă  sa perte, Toute rouge fleurit ta langue bifide. [Șerpoaica, p. 162-163, en français par C. Borănescu-Lahovary]
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Adrian Maniu