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Quand, en 1986, la mort dans l'âme, n'ayant plus d'autre recours, j'ai été contraint de déserter mon pays natal, dès les premières journées à Paris, Alexandre Papilian s'empressa de me tendre une main secourable, sollicitant promptement, alors que je n'avais pas encore obtenu le moindre document légal ni, partant, le « droit au travail », ma collaboration à la RFI (auprès de laquelle lui-même n'exerçait qu'en vague pigiste) ; je lui proposai donc un papier sur le nouveau livre de Marthe Robert : « Le puits de Babel ». Il accepta d'emblée (après consultation avec sa supérieure, Mme Cella Minart, cela va de soi) mon manuscrit trop long (car, comme dit Pascal, je n'avais pas eu le loisir de le faire plus court), des feuilles presque illisibles, griffonnées à la hâte et dans le chaos mental, entre deux visites à la préfecture de police ; après l'avoir mis en bonne (et due…) forme, il le tapa à la machine, car j'étais nul même pour ça, parmi tant d'autres, tout ce que je savais faire c'était gribouiller, maladroit, mal assuré, « un truc », excusez du peu, « sur la littérature »…
(pp. 290-291)
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